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Cinq écoles de la Ville de Montpellierprésentent

Les enfants remontent le temps, Louis XIV tombe à l’eau, la barbe à papa sauve les Trois Grâces, Tristan enfermé dans le passé et Lou le délivrant grâce à internet, un voleur d’œufs d’esturgeons ou un restaurateur de tableaux passionnant ? Al Atack et sa fl êchette calmante… autant de mystères entourent ces cinq récits, tous inspirés par la foisonnante histoire de Montpellier !Des voyages, des enquêtes, des recherches, des question-nements, tout au long de ces nouvelles les 125 élèves du projet ont débordé d’imagination et de connaissances pour nous amener loin dans le temps et partout dans la ville, avec humour, rigueur et curiosité.

« À ton avis, il y avait la mer à cet endroit, au temps de Louis XIV ? » Un exposé magique

« Suspect en vue, il se dirigevers le port » La place de l’Œuf sans sa coquille

« Je vais faire mon cinéma au type de la salledu patrimoine… » Le secret des symboles

« Vous êtes fous, on ne va pas se mesurerà des adultes ! » Une surprenante disparition

« Puis il le dévore goulument, tel un teckel devant une saucisse chaude… » La nuit au musée

T O M E 1

TOME

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CDDP DE L’HÉRAULTACADÉMIE DE MONTPELLIER

Les Mystères de Montpellier

Illustration de couverture : école Victor Hugo. Crédit photo Angela Cable/Fotolia. Maquette : Alain Chevallier. édition mai 2010.


Cinq écoles de la ville de Montpellierprésentent

Ville de Montpellier Inspection académique de l’Hérault

Cddp de l’Hérault

Un exposé magique 11

La place de l’œuf sans sa coquille 41

Le secret des symboles 73

Une surprenante disparition 121

La nuit au musée 147

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Le principe posé était simple, permettre à des écoliers de CM2 d’écrire un texte d’une vingtaine de pages ayant pour décor Montpellier.

L’Inspection académique, la Ville de Montpellier et le Centre départemental de documentation pédagogique ont réuni leurs compétences respectives pour que ce projet aboutisse. découvertes du patri-moine et visites culturelles ont permis aux élèves de se construire des références à même de nourrir leur récit et d’exprimer leur créativité.

Ce recueil a été édité pour la Comédie du livre 2010 et sera distribué à des élèves des classes de CM2 de Montpellier. Sa version numérique permettra d’autres formes de lecture, plus interactives*.

Nul doute qu’il sera apprécié de tous les montpel-liérains qui retrouveront leur ville dépeinte de diffé-rentes façons au cœur de chaque narration.

pHILIppe VALeMboISInspecteur de l’éducation nationaleCirconscription de Montpellier Sud

*www.lesmysteresdemontpellier.fr

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Les Mystères de Montpellier ne sont pas simplement révélateurs de secrets et charmes cachés de notre ville. Ils sont l’argument d’un ouvrage emblématique d’une démarche de maîtrise de la langue française, reposant sur la mobilisation d’enseignants de diffé-rentes écoles et de différents quartiers, flattant ainsi leurs convergences éducatives. Merci à eux.

Cet exercice, dont le rendu est remarquable, tant par la conception des intrigues que par la qualité de l’expression, montre que lorsque des moyens sont mis en œuvre, les résultats sont au rendez-vous, où qu’on se trouve. et que l’apprentissage est question d’effort, bien sûr, mais aussi de curiosité et de désir. Félicitations à ces élèves montpelliérains, écrivains en herbe.

Cette initiative est, autant qu’utile, encoura-geante et même émouvante. Qu’elle se poursuive et s’amplifie !

JeAN-LoUIS GeLYAdjoint au Maire de Montpellier,

délégué à la Réussite éducative

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école Alain Savary | CLASSe de CM2 AVeC NAtHALIe bARLet

C H A p I t R e 1

Une incroyable disparition

– tu savais que Louis XIV était un roi ? demanda Axel.

– évidemment, je le savais ! répondit Sonia et elle rajouta :

– Il y a même une statue de Louis XIV au peyrou !

– Ah bon, pourquoi a-t-il sa statue à Montpellier ? reprit Axel.

dans la grande école Jules Ferry, les bourgeons sortaient, les deux cours étaient ensoleillées. Sous le préau, quelques enfants de CM2 jouaient au football, se faisaient des passes et marquaient des buts. Ils étaient un peu bruyants.

dans un coin de l’école, assise sur les marches

Un exposé magiquePerrine Afonso • Thomas Batoul • Yazid Belcaïd • Karim Benslimane • Jeremistyle Bongemba • Théo Bonnet-Le Roy • Thomas Capdet • Élisabeth Da Silva Frias • Luca Etienne • Alicia Fontana • Sarah Ghomari • Mathilde Gouyon • Laura Lambertoni • Stiven Modica • Pape Ndiaye • Rislaine Nourani • Yanis Oggad

• Dorian Revoy • Maéva Sardo • Nicolas Segondy • Augustine Selinguino Fatouma • Benjamin Sevillon • Marlon Soulayrol • Chahrazad Hmazzou

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LeS MYStèReS de MoNtpeLLIeR

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UN eXpoSé MAGIQUe

du grand escalier, Sonia, une grande et coquette fille d’une dizaine d’années, qui était élève en CM2 dans la classe de madame Madeleine, discutait avec son camarade. Axel était son ami préféré car il était calme, doux et, comme elle, il travaillait bien. Il était son confident. Les autres les traitaient souvent « d’intellos » mais ils s’en fichaient car ils savaient qu’ils finissaient tous par leur demander de l’aide.

– tu n’aimerais pas aller voir cette statue ? Ce serait peut-être utile pour notre exposé, proposa Sonia.

en effet, le matin, dans la classe, la maîtresse avait annoncé qu’elle organisait un projet d’exposé sur des personnages célèbres.

Les vingt-quatre élèves devaient, par groupe de deux, tirer un sujet au sort. Axel et Sonia se mirent ensemble, ils savaient que la maîtresse serait d’accord. Ils avait tiré un sujet sur Louis XIV.

en rentrant chez elle, la fillette demanda à ses parents la permission d’aller au peyrou le lendemain avec Axel.

– pourquoi faire ? s’étonnèrent les parents.– pour faire un exposé pour l’école.– Mais avec qui y allez-vous ? demanda la

maman.– Nous y allons seulement tous les deux, répondit

Sonia.– Il n’en est pas question ! Vous êtes trop jeunes

pour y aller seuls ! on verra ça quand vous serez plus grands ! gronda le père.

– Mais nous avons besoin d’y aller maintenant pour trouver des idées pour notre exposé !

– La discussion est terminée Sonia ! dit sa mère d’une voix ferme. Sonia partit dans sa chambre, en colère.

Une heure plus tard, elle revint à table et annonça que le lendemain elle irait au parc pour jouer avec Mélina, comme tous les mercredis.

en fait Sonia avait menti : lorsqu’elle était dans sa chambre, elle avait téléphoné à Axel pour lui dire que ses parents n’étaient pas d’accord mais qu’elle se débrouillerait pour être quand même au rendez-vous.

Axel, lui, avait convaincu ses parents très vite de le laisser sortir le lendemain.

Les deux enfants se retrouvèrent donc par un après-midi d’avril devant l’école. pour aller au peyrou, il fallait longer le grand aqueduc des Arceaux. Ils traversèrent la place Max Rouquette. Soudain, ils trouvèrent Nelson, la brute de la classe, caché derrière un arbre, en train de les épier.

– Regarde, c’est Nelson ! chuchota Axel.– Qu’est-ce qu’il fait là ? s’étonna Sonia.– peut-être qu’il nous suit, répliqua Axel.Ils continuèrent leur chemin, mine de rien. Ils

s’aperçurent que la brute de la classe les suivait depuis un bon bout de temps. Axel suggéra de le semer. Ils coururent jusqu’à une camionnette noire et se cachèrent derrière. Ils guettèrent Nelson qui les cherchait, en vain. énervé, il décida de repartir.

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UN eXpoSé MAGIQUe

de loin, Axel et Sonia, virent un match de pétanque sur le boulodrome, installé au pied des piliers de l’aqueduc.

– dis Axel, tu t’y connais un peu en pétanque ?– oui, tu sais, je m’entraîne le samedi avec mon

père.– Si on allait voir ! s’exclama Sonia.Ils traversèrent la rue et s’adossèrent au lampa-

daire près du terrain de boules. Un homme annonça le score à haute voix : « égalité 8 à 8. »

Axel expliqua à son amie que l’équipe qui arriverait à 13 points gagnerait la partie.

Un vieil homme qui avait une moustache blanche et un cigare lança le cochonnet et pointa. Sa boule arriva à côté du bouchon. Ce fut au tour de l’autre équipe. Un jeune homme barbu tira et réussit à écarter la boule de l’équipe adverse.

– bien joué ! Cette équipe a l’air forte ! s’exclama Axel. Il était pris par le jeu car il adorait la pétanque. La première fois qu’il y avait joué, c’était avec son école au boulodrome. depuis, il était passionné.

– Il est bientôt quatre heures, lui dit Sonia, nous devons aller voir la statue. Il ne nous reste plus trop de temps !

Axel était concentré sur le match et il ne l’entendit pas. Alors elle le tira par la manche et ils conti-nuèrent leur chemin pour arriver au peyrou. Ils y arrivèrent par les escaliers de derrière puis entrèrent dans un premier jardin.

– tu as remarqué comme ce jardin est symétrique

par rapport à l’aqueduc ! dit Sonia à Axel. C’est beau !

– Regarde comme ces fontaines sont rondes ! on dirait des champignons ! dit Axel en riant.

– oui, plus l’eau coule dessus, plus la mousse pousse, expliqua la fillette.

Les deux enfants s’installèrent pour goûter. Ils mangeaient silencieusement en regardant autour d’eux.

– C’est agréable ici, on n’entend plus les voitures mais le bruit des oiseaux, murmura Sonia.

Ils remarquèrent qu’il y avait des coquillages dans le mur de l’aqueduc.

– À ton avis, il y avait la mer à cet endroit, au temps de Louis XIV ? demanda Sonia.

– Non, je ne pense pas. Je crois que ce sont ces pierres qui étaient proches de la mer. on les a emmenées ici pour construire l’aqueduc, répondit le garçon.

Ils montèrent les escaliers qui conduisaient au temple des eaux. Il était sous des échafaudages et un immense plastique bleu.

– Hé regarde, on aperçoit la statue de Louis XIV ! s’exclama Sonia.

Les enfants coururent, descendirent quelques marches et se retrouvèrent enfin devant la statue.

– Comme elle est grande et belle ! dirent-ils en chœur.

Ils en firent le tour. Louis XIV était à cheval, habillé comme un romain. des gens, pour s’amuser,

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UN eXpoSé MAGIQUe

lui avait mis un plot de chantier sur la tête et une épée en bois dans la main.

– Il est beau, tu ne trouves pas ?– Si, mais je ne l’imaginais pas aussi grand. Je

voudrais le voir en me mettant plus loin, dit Axel.Ils repartirent en direction du temple des eaux.

Soudain Axel marcha sur une drôle de chose.– Sonia ! Sais-tu ce que c’est ?– Je pense que c’est un cadran solaire.– À quoi ça sert un cadran solaire ?– Ça sert à lire l’heure.– Mais il n’y a pas d’aiguille, dit Axel.– et oui, c’est toi qui dois jouer l’aiguille ! expliqua

Sonia. en ce moment, nous sommes au mois d’avril, alors il faut se positionner sur le mois d’avril du cadran. Regarde !

Sonia se plaça sur le cadran. Son corps fit une ombre. elle affirma :

– Il est 17h30 !et comme par magie, elle disparut ! Axel, tout

tremblant, s’écria :– Sonia, où es-tu ? Comment vais-je faire ?Alors il marcha lui aussi sur le cadran et disparut

à son tour !Les deux enfants se retrouvèrent dans un long

tunnel lumineux.– où sommes nous ? balbutia Axel.Ils s’aperçurent qu’il y avait des tableaux accrochés

aux murs. Ils les parcoururent. Sonia annonçait à haute voix : « Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac,

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Perdus dans le temps.

Les enfants se demandèrent un moment s’ils rêvaient. Mais Sonia et Axel réalisèrent que ça ne pouvait pas être un rêve puisqu’ils vivaient tous les deux la même chose !

– Regarde, tout est différent ! s’exclama Sonia.– Ah, oui ! s’étonna Axel. Il n’y a ni voitures, ni

bus, pas de jardins symétriques, pas de fontaines ! reprit-il.

Les deux enfants couraient d’un bout à l’autre de la grande esplanade pour mieux se rendre compte des changements.

– plus de portrait de Jean Moulin !– on est en pleine campagne ! Qu’est-ce que c’est

calme !Ils pouvaient voir des vignes et des coquelicots

à perte de vue, des arbres et la garrigue jusqu’au pied du pic Saint-Loup. dans les vignes des paysans travaillaient. des promeneurs cherchaient

François Mitterrand, Charles de Gaulle, Léon blum, Georges Clemenceau, Adolphe thiers, Napoléon III, Louis philippe, Napoléon Ier, Louis XVI, Louis XIV. Axel, on dirait qu’on remonte le temps ! »

Mais Axel ne l’entendait pas. Il était parti devant et avait trouvé quelque chose.

– Sonia, viens voir ! Je crois que j’ai trouvé un autre passage !

elle courut vers Axel. Ils ouvrirent une lourde porte en bois très abîmée

et débouchèrent tout étonnés sur une place gigan-tesque, face à un monument qu’ils connaissaient bien.

– Regarde, c’est l’Arc de triomphe ! s’exclama Sonia.

– Alors on est au peyrou, dit Axel. Mais.... pourquoi n’y a-t-il pas la statue de Louis XIV ?

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UN eXpoSé MAGIQUe

– Un cadran solaire ? Il n’y a jamais eu de cadran solaire ici, lui répondit-elle intriguée.

– Ah… Mais nous sommes en quelle année ?– Voyons, on est en 1717 ! Mais pourquoi toutes

ces questions ? – Nous ne sommes pas d’ici, déclara Sonia,

gênée. et les deux enfants partirent en courant. Ils

avisèrent un homme un peu plus loin.– pardon monsieur, pourquoi n’y a t-il pas la

statue de Louis XIV ici ? demanda Axel.– Ah, cette fameuse statue ! elle n’est pas encore

arrivée ! Mais tout le monde en parle ici ! répondit-il en souriant.

– Quand doit-elle arriver ? lui demanda Sonia de plus en plus abasourdie.

– Ça je ne sais pas… bientôt.– Merci m’sieur, dirent les enfants en chœur. puis

ils se mirent à l’écart pour discuter : ils comprirent qu’ils étaient en 1717 et que, dans le tunnel, ils avaient remonté le temps. Alors ils se dirigèrent vers le bas de la ville pour voir s’il y avait eu du changement là-bas aussi !

la fraîcheur sous les arbres du peyrou. tout à coup, Sonia s’aperçut que leurs vêtements étaient différents.

– Regarde Axel ! tu n’as plus les mêmes habits que tout à l’heure !

– oh, je n’avais pas remarqué, dit Axel en se regardant de haut en bas. Il était habillé d’un pantalon court, d’une chemise bleue avec des bottes marron. Le tissu était épais et grattait aux coutures.

Sonia portait une jupe longue avec un corsage jaune et des sabots de bois.

– Moi je l’ai remarqué parce que j’ai du mal à marcher avec ces fichus sabots ! dit Sonia. où sont passées mes baskets ?

Le jour déclinait. Axel, inquiet lui demanda l’heure. Mais Sonia lui répondit qu’elle ne le savait pas puisque sa montre avait aussi disparu !

– Qu’est-ce qu’on fait là ? se demanda Sonia. elle songeait à ses parents, à ce qu’ils allaient penser lorsqu’ils s’apercevraient qu’elle leur avait menti. Axel la bouscula :

– Arrête de t’angoisser ! Maintenant il faut retrouver le cadran solaire et se remettre dessus. Comme ça on rentrera chez nous !

– tu as raison ! dit Sonia, qui avait retrouvé un peu d’enthousiasme.

Ils s’avancèrent vers une dame qui portait son enfant dans ses bras.

– bonjour madame, pouvez-vous nous dire où est le cadran solaire s’il vous plaît, demanda timidement Axel.

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UN eXpoSé MAGIQUe

brughière, au milieu de la place. Sonia et Axel les suivirent, s’installèrent à une table dans un coin du comptoir et écoutèrent les conversations en se faisant tout petits.

– C’est inadmissible ce que dit basville !– basville veut mettre le roi à la campagne !– on ne peut pas mettre la statue en dehors des

remparts. Ça n’aurait pas plu au roi !– oui, mais maintenant il est mort, alors… si

tout le monde s’en satisfait... – Moi, je suis de l’avis de basville parce que de

là-haut, au peyrou, la vue est magnifique !Le café était bruyant parce que tout le monde

parlait en même temps. Le passage entre les tables était étroit et même si le soleil entrait dans la pièce par des fenêtres à la française très poussiéreuses, tout paraissait terne.

– tu as remarqué, dit Sonia à Axel, il n’y a que des hommes ici...

Les conversations continuaient :– on aurait dû faire une place royale à l’inté-

rieur de notre ville !– Mais les rues sont trop étroites et les places

trop petites. en plus, il y a trop d’animaux qui y traînent !

– Alors qu’à la campagne, la statue pourra respirer !

À ces mots, tout le monde se mit à rire.Un des deux pêcheurs raconta que la statue

de Louis XIV arrivait à bordeaux. elle avait été

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Au café Brughière.

Les enfants arrivèrent sur la place de la Comédie et remarquèrent que la fontaine des trois Grâces, le tramway et le Mac-do n’existaient pas ! Ils se prome-nèrent le long d’un petit marché où l’on vendait des fruits mûrs et des légumes. Ils croisèrent quelques charrettes. tout leur paraissait incroyable !

Ils allèrent tout au bout de la place, longèrent un petit parc dans lequel des enfants se couraient après. des gens prenaient le frais, assis sur des bancs. Ils entendirent certains parler de la statue de Louis XIV. À la sortie du parc, deux hommes en discutaient sérieusement. Ils étaient grands et portaient tous les deux une barbe blanche. Ils étaient coiffés d’une casquette de marin et avaient de grandes bottes. « Certainement des pêcheurs », pensa Sonia.

– Viens, suivons-les, lui dit Axel, ils vont peut-être nous apprendre ce que nous voulons savoir...

Les deux hommes entrèrent dans le café

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Un voyage mouvementé

Ils se dirigèrent vers l’hôtel particulier de monsieur basville. en arrivant devant, Sonia chuchota à Axel :

– on dirait que c’est l’emplacement du Mac do !Ils frappèrent à la grande porte en bois. Une

servante, vêtue d’une belle et longue robe noire, d’un tablier blanc et d’un petit bonnet, leur ouvrit. elle leur demanda ce qu’ils venaient faire ici.

– Nous avons rendez-vous avec M. basville, mentit Sonia.

elle les laissa passer en se demandant pourquoi son maître avait pris rendez-vous avec des enfants.

Assis à son bureau, il écrivait une lettre au roi Louis XV. La servante lui présenta les enfants.

– Que me veulent-ils ?– Ils m’ont dit qu’ils avaient rendez-vous.M. basville, étonné, consulta un grand cahier : aucun

rendez-vous ce jour là. Mais il était curieux et voulait

fabriquée à paris entre 1687 et 1692. elle était énorme : cinq mètres de haut, vingt-six tonnes !

– et comment va-t-on l’amener à Montpellier ? demanda un gros monsieur.

– elle va passer par le canal du Midi, répondit l’autre pêcheur. Le gros monsieur s’esclaffa :

– elle est bien trop lourde, elle fera couler le bateau !

– elle finira par boucher le canal, renchérit un autre. et toute l’assemblée repartit d’un rire général.

Sonia demanda à Axel s’il avait déjà vu quelque chose sur ce monsieur basville dans les livres qu’il avait pu lire. Mais non, il n’en avait jamais entendu parler.

Alors les deux enfants s’approchèrent des pêcheurs et engagèrent la conversation. Ils étaient un peu intimidés mais ils se lancèrent :

– bonjour Messieurs, dit Axel.– Salut les gosses !– Qui est ce basville dont tout le monde parle ?– Monsieur basville est l’intendant du roi. C’est

lui qui suit l’affaire de la statue, répondit un des pêcheurs.

– Savez-vous où il habite ? demanda Sonia.– Juste en face du café, de l’autre côté de la place. Mais

qu’est-ce que vous lui voulez ? demanda le deuxième pêcheur, en les scrutant de son regard bleu acier.

– on veut… des précisions sur cette histoire de statue, bredouilla Axel.

et les enfants prirent leurs jambes à leur cou avant que les pêcheurs ne veuillent en savoir plus.

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UN eXpoSé MAGIQUe

l’Arc de triomphe, d’où ils purent admirer le peyrou, entouré par la campagne.

– Ce paysage n’est-il pas magnifique ? demanda M. basville, le sourire aux lèvres. Voyez-vous, ce paysage sera un écrin pour notre statue, les gens doivent comprendre cela. elle sera dans trois jours à bordeaux, je dois m’y rendre. Voudriez-vous venir avec moi ?

– oh merci ! s’exclamèrent les enfants. bien sûr que nous voulons vous accompagner, nous aimerions tellement la voir !

– parfait. Nous nous mettrons en route demain matin.

– Alors à demain, monsieur, dit Sonia avec enthousiasme. Axel lui donna un coup de coude : ils n’avaient aucun endroit pour se loger cette nuit. Les enfants rattrapèrent monsieur basville et lui mentirent pour qu’il les héberge ; ils lui racontèrent qu’ils étaient orphelins et que leurs tuteurs étaient morts de la fièvre.

Le visage de l’intendant s’assombrit :– pauvres petits ! Venez chez moi, je peux vous

accueillir.Les enfants, soulagés, partirent joyeusement en

direction de la grande maison.Mais une fois dans leur lit, la nuit venue, ils recom-

mencèrent à s’inquiéter : comment allaient-ils faire pour revenir en 2010 et retrouver leurs parents ?

Axel, tout triste, pensait qu’ils ne pourraient jamais revenir à leur époque. La dernière fois qu’ils

en savoir plus sur ces deux garnements. Il remercia sa servante, qui s’inclina et disparut dans le couloir.

– Que venez-vous faire ici ? gronda-t-il.Sonia et Axel, un peu tremblant, expliquèrent

qu’ils avaient beaucoup entendu parler de l’arrivée de la statue de Louis XIV à Montpellier, que cela les passionnait et qu’ils voulaient en savoir plus. M. basville sourit, content que cet évènement puisse intéresser des enfants.

Alors il leur raconta tout : cette sculpture avait été réalisée par pierre Mazeline et Simon Hutrelle dans leur atelier parisien, du temps où Louis XIV était encore en vie. Mais il avait fallu attendre ce début d’année 1717 pour qu’elle puisse être acheminée à Montpellier. entre temps, le roi était mort. Il était grand temps de la placer à Montpellier. elle voyageait depuis six mois et devait arriver à bordeaux.

Les enfants n’en croyaient pas leurs oreilles. Ils entendaient l’histoire de la statue de la bouche de celui qui s’était occupé de tout !

Sonia se ressaisit :– pourquoi certaines personnes disent que la

statue va être mise à la campagne ?– parce que j’ai choisi le peyrou comme place

Royale, contre l’avis de bien des gens, je dois le dire.

– pouvez-vous nous montrer l’endroit où elle s’élèvera ? demanda Axel. Monsieur basville accepta.

Ils remontèrent une grande rue et arrivèrent sous

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UN eXpoSé MAGIQUe

étaient allés au peyrou, ils n’avaient pas vu le cadran solaire sur lequel ils avaient disparu. Ils s’endor-mirent très tard avec des questions plein la tête.

Le lendemain matin, ils prirent la route en direction de bordeaux. Ils montèrent tout excités dans la diligence de M. basville ; c’était la première fois qu’ils voyageaient dans une diligence !

Le cocher descendit de son siège et vint les saluer, puis il reprit sa place. M. basville vint s’asseoir à côté de lui et la voiture s’ébranla. À la sortie de la ville, les chevaux se mirent à galoper. Les enfants rebon-dissaient sur leur siège.

– Ce n’est pas très confortable, chuchota Sonia. – C’est sûr, mais je trouve ça drôlement amusant !

répondit le garçon.Ils roulaient déjà depuis un bon moment lorsqu’un

troupeau de moutons traversa brusquement le chemin. Le cocher tira violemment sur les rênes. Les enfants furent projetés en arrière. Sonia poussa un cri de stupeur. Axel regarda par la fenêtre.

– Chers enfants, regardez, la route que nous prenons longe la Garonne ! dit M. basville ravi.

Sonia et Axel regardaient attentivement les champs qui défilaient au fur et à mesure qu’ils avançaient. Au bout d’un moment, ils arrivèrent dans une forêt très sombre dont les arbres étaient assez hauts.

tout à coup, ils entendirent un craquement : une branche venait de tomber sur le chemin. La diligence s’en approcha. Les enfants virent une ombre surgir des fourrés, puis une autre et encore une autre. elles

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semblaient armées de pistolets et entouraient la diligence.

– Ils sont quatre, murmura Sonia. Axel, j’ai peur !

Monsieur basville sortit discrètement les deux pistolets qu’il avait dans ses poches. Il en donna un au cocher. Ils poussèrent un cri et tirèrent sur les bandits. Les chevaux ruèrent et se mirent à galoper, entraînant la diligence. Sonia tremblait, cachée sous la banquette. Ça tirait dans tous les sens et Axel se baissa en se bouchant les oreilles. deux bandits réussirent à s’enfuir, deux autres furent tués. N’entendant plus rien, Sonia se releva :

– C’est fini ? demanda-t-elle d’une toute petite voix.

– oui, répondit le cocher. Il stoppa les chevaux.– tout va bien les enfants ? interrogea-t-il. Vous

savez, ce genre de chose arrive quelquefois. Les bandits de grands chemins attaquent les diligences pour voler les gens ! Heureusement que M. basville avait tout prévu !

L’intendant du roi vint s’asseoir auprès des enfants pour les rassurer. Ils se remirent en route. Sonia et Axel, bercés par les mouvements de la diligence, s’endormirent.

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Une suite d’ événements inattendus

La journée fut longue quand M. basville et les enfants s’arrêtèrent dans un relais de poste. Le cocher conduisit les chevaux à l’écurie. M. basville demanda une chambre pour y passer la nuit.

L’aubergiste eut l’air très surpris lorsqu’il vit l’intendant arriver.

– Êtes-vous basville ? lui demanda-t-il. Vous étiez mon voisin lorsque j’étais petit ! Je m’appelle Richard Fontaine.

– Richard ! Monsieur basville était surpris et content d’avoir

retrouver son ami d’enfance.Richard raconta aux enfants qu’ils avaient fait

bien des bêtises ensemble et qu’ils se cachaient dans une cabane qu’ils avaient construite dans le bois à côté de chez eux. La mère de l’aubergiste leur faisait toujours de succulents gâteaux.

puis il leur proposa de passer à table.

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UN eXpoSé MAGIQUe

le clocher de la cathédrale qui leur annonça leur arrivée prochaine. Les portes de la ville étaient gardées par des soldats légèrement armés. Le chef des gardes les arrêta :

– Halte ! Qui êtes-vous et que venez-vous faire à bordeaux ?

– Je suis l’intendant du roi et j’ai reçu l’ordre de réceptionner la statue de Louis XIV pour l’ache-miner jusqu’à Montpellier, annonça basville en lui remettant une lettre du roi. Après avoir lu la lettre, le garde leur céda le passage et les laissa pénétrer dans la ville, jusqu’au port.

Une foule impatiente s’agitait en apercevant à l’horizon la galiote Sainte-Anne. Un vaisseau, Le Coureau était déjà à quai, attendant la livraison de la statue. Une foule très agitée était massée devant le bateau. en attendant l’arrivée de la galiote, monsieur basville emmena Sonia et Axel dans une taverne pour se restaurer après ce long et éprouvant voyage.

des cris de joie leur annoncèrent bientôt l’arrivée de la statue. très rapidement, elle fut transférée sur Le Coureau. La foule, excitée, voulut toucher la statue royale et fit pencher le vaisseau. et la statue équestre tomba à l’eau !

Sonia poussa un cri :– Ces gens sont fous ! Comment allons-nous

faire pour remettre la statue sur le bateau ?– J’espère que monsieur basville va tout arranger,

répondit Axel, inquiet.

– Moi, j’aimerais bien manger un hamburger, s’il vous plaît, déclara Axel qui avait très faim. Sonia lui donna un grand coup de coude.

– Chut, ça n’existe pas, tu te souviens, on est en 1717 !

M. basville et Richard regardèrent le garçon avec de grands yeux étonnés.

– Un quoi ? demanda l’aubergiste.– Non, non, ce n’est rien, répliqua Sonia, Axel

s’amuse à inventer des mots !– Je vais vous préparer de la soupe et du poulet

rôti, vous m’en direz des nouvelles ! dit Richard en se dirigeant vers la cuisine.

pendant le dîner, ils discutèrent de la statue et racontèrent à l’aubergiste l’attaque de la diligence.

Il était temps d’aller dormir car tout le monde était épuisé. Les enfants rêvèrent de Louis XIV. Ils en auraient des choses à raconter à l’école !

Le lendemain, ils prirent un copieux petit déjeuner et Richard insista pour leur donner ses meilleurs chevaux. L’intendant remercia chaleu-reusement son ami et lui dit au revoir.

Les chevaux galopaient vite et la diligence avançait à vive allure. Mais une roue cassa en heurtant un rocher sur le bord de la route : impos-sible de réparer !

Axel eut une idée : ils montèrent sur les chevaux et laissèrent la diligence sur place. Ils galopèrent en direction de bordeaux.

du sommet d’une colline verdoyante, ils aperçurent

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UN eXpoSé MAGIQUe

désespéré, l’intendant du roi resta un long moment sans bouger ni parler avant, enfin, de réagir. Il fit évacuer la foule et donna l’ordre de construire un énorme palan, suffisamment solide pour soulever trente tonnes.

Au bout d’une semaine l’appareil fut installé. Une cinquantaine d’hommes furent utiles pour repêcher la statue et la déposer sur une barge. basville et les enfants l’inspectèrent.

– Venez voir ! cria Axel, la bride du cheval est cassée !

basville, très en colère, vint constater les dégâts.– tant pis, elle restera cassée, gronda-t-il. on

n’a plus le temps de la réparer. Il faut la ramener à Montpellier.

Ils embarquèrent sur la barge et remontèrent la Garonne. Ils naviguaient maintenant depuis quelques heures. tout le monde était silencieux. Les enfants se laissaient bercer par les mouvements de la barge ; M. basville était préoccupé par la bride cassée.

tout à coup Sonia s’écria :– Regardez, notre diligence ! elle est toujours là !– on ne peut pas la laisser ici, allons la chercher !

s’exclama basville.Il manœuvra la barge pour la stationner le long de

la berge où des gens se promenaient. des hommes se précipitèrent pour l’aider à soulever la diligence et elle fut embarquée. Une dame regardait attentivement le contenu de la barge. L’intendant expliqua que le roi lui avait donné l’ordre de ramener cette statue

de Louis XIV à Montpellier. Alors tout le monde s’approcha de l’œuvre d’art pour la voir de plus près.

Ils reprirent leur route et traversèrent le Canal du Languedoc. Il faisait chaud. Sonia et Axel pieds nus, debout sur la barge, admiraient le paysage. des arbres en fleurs bordaient les rives du canal. des poules d’eau se chamaillaient sur la berge. Ils entendaient le bruit de l’eau et les oiseaux chanter. Un vent léger chatouillait les feuilles des arbres. Ça sentait l’herbe coupée, l’air pur et les fleurs sauvages. Les deux enfants, émerveillés, virent les étangs au loin.

– Nous arrivons à Frontignan ! dit basville d’une forte voix. pour que le bateau puisse passer par les étangs avec la statue, il a fallu creuser un chenal ! Vous vous rendez compte ! C’est une véritable expédition !

Ça sentait la vase. Sonia se boucha le nez : quelle mauvaise odeur !

Ils aperçurent des flamants roses, la tête dans la vase, qui pêchaient des crevettes. dérangés par la barge, ils s’envolèrent sous leurs yeux. Ils traver-sèrent l’étang de Maguelone et virent l’abbaye se dessiner au loin, puis remontèrent le Lez. on voyait des petites maisons entourées de vignes.

Ils arrivèrent enfin à Montpellier, au port Juvenal. treize coups de canon furent tirés de la Citadelle de Louis XIII, pour annoncer l’arrivée de la statue. des soldats posèrent des rondins de bois devant la barge et la statue équestre fut posée dessus. elle fut ainsi roulée jusqu’au peyrou ; c’était la joie dans la ville !

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UN eXpoSé MAGIQUe

C H A p I t R e 6

Retour vers le présent.

Au peyrou, son socle l’attendait. on la fit rouler jusqu’à lui. de nombreux soldats l’entourèrent ; il fallait maintenant l’installer.

Les montpelliérains admiraient ce géant qui se hissait, tiré par des cordes et monté à la force des bras. Lorsqu’il fut en place, les soldats remplirent le cheval de six cent soixante-treize boulets de bronze pour qu’il ne tombe pas.

Le lendemain dans l’après midi, l’inauguration commença. des cracheurs de feu, des jongleurs appelés « les fous » tant leurs jongleries étaient impressionnantes, des contorsionnistes qui ressem-blaient à des pantins désarticulés, amusaient la foule. près de l’Arc de triomphe, des femmes écrasaient le raisin de leurs pieds pour en extraire le jus.

Un grand buffet avait été dressé. des tables étaient couvertes de nourriture : viandes, poissons, pains, fromages, fruits. Le vin coulait à flot.

M. basville était assis à une grande table, entouré des ministres de Louis XV et de quelques membres de sa cour, venus de Versailles pour l’occasion. Sonia et Axel allaient et venaient sur le peyrou, ils ne voulaient rien perdre du spectacle.

Soudain il se mit à pleuvoir. des nuages gris poussés par le vent cachèrent le soleil. puis le ciel devint noir et un coup de tonnerre retentit. La pluie tomba de plus en plus fort. des serviteurs dressèrent une toile pour protéger le buffet. des invités se réfugièrent sous les arbres, d’autres se protégèrent sous les diligences. des enfants pleuraient, affolés par les éclairs et les gens qui couraient dans tous les sens.

Une heure plus tard, lorsque la pluie cessa, les gens sortirent de leurs abris et revinrent sur la place de l’inauguration. Sonia et Axel sortirent de la diligence dans laquelle ils s’étaient abrités et remar-quèrent un bel arc-en-ciel.

– Comme c’est beau, dit Axel.Le soir tombait. Ils s’approchèrent de la statue.– J’ai envie de rentrer chez moi, dit tristement

Sonia, je veux voir mes parents.– Ne t’inquiète pas, nous allons trouver un

moyen de repartir, la rassura Axel.M. basville s’approcha d’eux :– Venez les enfants, j’ai organisé une réception

chez moi. Je vous présenterai des gens très importants.

– Nous voudrions rester encore un peu ici, répliqua Axel, partez devant et nous vous rejoindrons.

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UN eXpoSé MAGIQUe

– Comme vous voulez, mais ne tardez pas trop, il va bientôt faire nuit.

– M. basville, intervint Sonia émue, merci pour tout ce que vous avez fait pour nous, vous avez été formidable !

– de rien ma chère enfant. Vous êtes un peu les enfants que je n’ai jamais eu ! À tout à l’heure !

Ils le regardèrent s’en aller et lui firent un signe de la main.

Axel et Sonia contournèrent la statue équestre qui avait fait un si long voyage pour venir jusqu’ici. Sonia, très fatiguée, s’assit au pied du socle et… disparut !

– Ça y est, se dit Axel, je crois qu’on a retrouvé le moyen de rentrer chez nous ! et il s’assit, à son tour sur le socle de la statue. Il disparut lui aussi !

Les deux enfants se retrouvèrent à nouveau dans le tunnel. Ils coururent droit devant eux. Les portraits des grands hommes défilaient devant leurs yeux ; Louis XVI, Napoléon 1er, Louis philippe, Napoléon III, Adolphe thiers, Georges Clémenceau, Léon blum, Charles de Gaulle, François Mitterrand Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy. Ils poussèrent une grande porte en fer et atterrirent au peyrou, sur le cadran solaire.

– Nous sommes revenus en 2010, cria Sonia, ivre de joie.

– Hourra ! s’exclama Axel. Il regarda le cadran solaire. Regarde, il est toujours 17h30 ! C’est l’heure à laquelle nous avons disparu !

– Alors, le temps s’est arrêté ! Nos parents n’ont pas dû s’inquiéter ! s’écria Sonia.

Ils repartirent chez eux. Sur le chemin, ils parlèrent de leur aventure et de leur exposé. Comment allaient-ils raconter tout ça ? est-ce que leurs copains et la maîtresse les croiraient ? Sonia espérait avoir une très bonne note !

et vous savez, chers lecteurs, si vous regardez un tableau de l’inauguration de la statue de Louis XIV à Montpellier, dans un livre d’histoire, vous pourrez voir monsieur basville entouré de deux enfants : ce sont Sonia et Axel…

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C H A p I t R e 1

John Slomes

Un beau matin un jeune homme arpente les rues de Montpellier. Il fait très beau en ces premiers jours de printemps.

Notre héros est un détective nommé John Slomes. Il a l’air sérieux, possède un fort caractère et de la discrétion mais il peut parfois se mettre en colère. Il est très grand et très maigre. Il est pourtant gourmand, mais ses calories sont peu voyantes. Ce jeune homme raffole en effet des pâtes à la bolognaise et du chocolat. Il est sportif, il adore courir et est un grand nageur. C’est aussi un amateur d’opéra.

Notre héros a de beaux yeux bleus et une chevelure châtain foncé. Âgé de 26 ans, cet enquêteur a de

La place de l’œuf sans sa coquille

école Galilée | CLASSe de CM2 AVeC StépHANIe ANzIL

Paulyanna Abraham • Erika Andrade • Elias Berrag • Asmae Bouabid • Ilyass Bouhera • Janggeon Choi • Mohamed Dahdouh • Yassine Drach • Soukaïna

Drayf • Omar El Kamouni • Wissam Fatine • Syem Ferhat-Malek • Rabah Jamali • Ecram Jebbar • David Lopez • Naouar Mamouni • Ilhame Mokhtari • Hicham

Ouhadad • Majda Ouzal • Nassim Sail • Maëlys Souak • Achraf Touil

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tItRe de LA NoUVeLLe (À pLACeR ApRèS pAGINAtIoN déFINItIVe)

l’ambition, il aimerait diriger un bureau de détective privé. Notre personnage est célibataire et ne souhaite pas tellement avoir une compagne. Il habite toujours dans la maison familiale située aux alentours de Montpellier. John aime bien la nature et il la protège, il recycle tout chez lui.

Chaque week-end il va se promener à palavas-les-Flots avec ses amis. Il a d’ailleurs hâte que les tempé-ratures soient plus douces pour pouvoir se baigner. Il aime aussi prendre un café près de la rue Marie Antoinette avec son amie d’enfance Stéphanie qu’il apprécie pour sa gentillesse et son sourire. Quand il a le temps, il part avec elle visiter les monuments de Montpellier comme la tour de la babotte, l’Arc de triomphe ou encore la tour des pins…

John adore par-dessus tout partir skier aux Angles, son village préféré. Il aime y voir ses amis, faire du snowboard avec eux et surtout passer de bons moments en leur compagnie.

Aujourd’hui notre héros prépare ses valises pour ses prochaines vacances, tant attendues, dans les pyrénées-orientales. Il a vraiment besoin de repos car il est surmené à cause de son travail, très exigeant.

Au milieu de la foule qui envahit le polygone, un grand centre commercial de la ville, il fait ses derniers achats avant son départ, imminent.

Il lui reste à téléphoner à Serge le directeur du centre pep de la station pour lui confirmer sa venue.

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LA pLACe de L’œUF SANS SA CoQUILLe

Serge, le directeur du centre, un ami de longue date. Ce soir-là, John ne veille pas trop tard pour pouvoir profiter du reste de son séjour.

Le lendemain le détective se lève, va faire un petit tour dehors. John trouve le paysage merveilleux : il n’a jamais vu un tel blanc. d’un coup il croit qu’il est au paradis. Il commence à s’ennuyer et décide donc de faire du snowboard avec ses amis d’enfance pierre, Alain, Juliette et Cécilia. Ce moment a été inoubliable malgré les chutes ! Heureusement personne ne s’est fait mal.

John multiplie les activités toute la semaine : il fait de la raquette avec ses amis, il marche pendant des heures et des heures et il fait même de la luge. Il retrouve les joies de l’enfance. Il adore aussi faire une pause dans la journée pour boire un bon chocolat chaud Wonka, le meilleur chocolat du monde. Le soir, il passe de belles veillées entourées des siens autour d’un grand feu. Son estomac est d’ailleurs souvent bien rempli d’une bonne raclette ! Il ne peine pas à s’endormir.

Cette semaine de vacances apporte beaucoup de joie, de bien-être et de sérénité à notre héros.

C H A p I t R e 2

Le grand départ

C’est enfin le grand jour. John décide de partir de bonne heure pour arriver plus tôt dans sa station préférée et ainsi profiter un maximum de la neige. Il en reste sans doute peu à cette période de l’année.

La route est plutôt dégagée au début. À croire que personne ne va travailler ! Mais ça ne dure pas. Arrivé à perpignan, des embouteillages se forment rapidement. John doit être patient au volant.

Vient ensuite cette route avec plein de virages qui donne le mal de terre. Heureusement, comme il conduit, John n’a pas le mal des transports mais il se souvient que quand il était petit, il vomissait à l’arrière de la voiture !

La fin du trajet se passe bien et John est content d’atteindre sa destination.

Une fois arrivé au centre pep John fait une petite sieste car la route et tous ses virages l’ont bien épuisé. Il décide ensuite de prendre une douche. Il dîne avec

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C H A p I t R e 3

Un gang à l’œuvre

Un soir, pendant la nuit, à Montpellier, dans un noir absolu, quatre jeunes personnes vêtues de cagoules noires et munies de révolvers sortent d’une camionnette blanche. Ils se dirigent vers la statue des trois Grâces. Ils tiennent dans leurs mains plusieurs marteaux et des clous.

Une cinquième personne sort et donne des ordres aux quatre autres. Il dit :

– prenez les marteaux et les clous et commencez à la déterrer de sa fontaine !

puis on entend :– oui grand frère !Il s’avère que celui qui explique comment s’y

prendre est l’aîné et donc le chef. Les quatre personnes se mettent au travail. Seules les lumières de l’opéra éclairent la place complètement vide.

Les malfaiteurs rencontrent bien des difficultés pour enlever la statue : il y a plusieurs couches de

plâtre et leurs outils ne sont pas assez résistants. Ils cassent plusieurs marteaux et s’écorchent les mains. L’un des voleurs laisse même un bout de son tee-shirt accroché à la main d’Aglaé. Mais finalement, ils en viennent à bout.

Il leur reste à soulever l’œuvre d’art pour la mettre dans leur véhicule et elle pèse un sacré poids ! Heureusement qu’ils sont costauds !

Une fois leur mission terminée, le gang s’enfuit, laissant planer le mystère sur la place de la l’œuf…

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C H A p I t R e 4

Où sont-elles ?

Le jour se lève sur la place de la Comédie. Les premiers rayons du soleil réchauffent doucement l’atmosphère et apportent un peu de joie après le calme de la nuit. tout est encore paisible à cette heure avancée du matin. Seul le personnel de nettoyage de la ville commence à s’agiter. Certains balayent, d’autres ramassent les déchets avec une pique tandis que leurs collègues parcourent la place en voiture pour brosser le sol avec de l’eau.

Soudain, les agents d’entretien s’aperçoivent que la statue des trois Grâces a disparu. Ils s’empressent de téléphoner à la police.

– bonjour, hôtel de police de Montpellier à votre service, que puis-je faire pour vous ?

– La statue des trois Grâces de la place de la Comédie a été volée !

– Comment ça ?– Nous sommes l’équipe de nettoyage de la ville.

Nous sommes arrivés de bonne heure ce matin comme tous les jours et la statue n’est plus là.

– d’accord. Nous vous envoyons une équipe judiciaire sur place pour enquêter tout de suite. Merci de votre appel.

Le temps que la police arrive, les nettoyeurs se cachent de peur que les voleurs soient encore dans les alentours.

pendant ce temps, tout le monde s’agite à l’Hôtel de police. Le chef veut confier cette enquête difficile à son meilleur détective : John Slomes. Malheureu-sement, ce dernier est en vacances. Le chef n’hésite cependant pas à lui téléphoner.

– Allo John ? C’est bien toi ? C’est ton chef.

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– oui, je vous entends. Que se passe-t-il ?– Il y a eu un vol cette nuit. La statue des trois

Grâces sur la place de la Comédie a été dérobée.– Ah ? et pourquoi m’appelez-vous ? Je suis en

vacances.– J’aimerais que tu sois sur l’affaire. tu es mon

meilleur élément et l’enquête s’annonce difficile.– Mais je n’ai pas envie de manquer mes

vacances !– Je te donnerai une prime John. J’ai vraiment

besoin de toi.

– oK. Marché conclu. J’arrive.John raccroche et s’empresse de rassembler ses

affaires. Il n’a pas de temps à perdre.Quelques heures plus tard…– Allo, tu es où ?– J’arrive chef. Je suis sur l’A9 proche de la sortie

Saint-Jean-de-Védas.– oK, fais vite !

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C H A p I t R e 5

Le mystère plane…

John, trouvant l’affaire un peu bizarre, décide d’aller voir son ami einstein pour lui demander quelques renseignements. Ils se sont connus à l’école. Ils étaient tous les deux de bons élèves mais ils faisaient quand même quelques bêtises. einstein est devenu un chercheur très renommé dans le monde entier. Ils ne se sont pas vus depuis longtemps car einstein était parti en égypte pour découvrir les secrets de toutankhamon.

Arrivé chez son ami, John est très content de le revoir.

– Coucou comment vas-tu ? dit einstein– Hé bien, comment… dire…– Mais qu’as-tu ? on croirait que tu t’es levé

du pied gauche ou que tu n’es pas heureux de me revoir…

– Si, si, mais j’ai une enquête très difficile à mener.

– Veux-tu un verre de thé glacé pour te changer les idées ?

– oui avec plaisir ! J’en voudrais bien un avec des glaçons s’il te plait, il fait très chaud dehors ! et puis, j’aurais besoin de ton aide…

– pourquoi ? pour ton enquête difficile ?– La statue des trois Grâces sur la place de la

Comédie a été subtilisée.– Ah oui ! Il me semble avoir entendu cette

affaire à la télévision, c’est la place de l’œuf sans sa coquille en quelque sorte ! Inutile de chercher des empreintes avec tous les gens qui naviguent sur cette place. J’ai une idée. Va sur la Comédie, tu trouveras quelques commerçants que tu pourras sans doute questionner.

John fonça donc sur la célèbre place avec son bloc-notes. Une fois là-bas, il commença son interroga-toire auprès d’une serveuse occupée à offrir des cafés aux clients venus profiter du soleil :

– bonjour madame– bonjour monsieur répond la dame– Inspecteur John, je suis en charge de l’enquête

sur le vol de la statue des trois Grâces. Avez-vous remarqué quelque chose de suspect ces derniers jours ?

– oh non ! La journée a été tranquille hier. Nous n’avons rien remarqué et nous avons fermé notre établissement à 21h comme d’habitude.

– d’accord madame, désolé de vous avoir dérangé.

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– C’est pas grave inspecteur j’étais sur le point de partir. Au revoir.

– Au revoir.John va questionner d’autres commerçants de

la place, sans succès. Il décide d’aller rencontrer les responsables du nettoyage. Ces derniers lui expriment leur surprise quand ils ont trouvé la place vide à l’aube. Ils n’ont malheureusement pas plus d’informations à lui apporter.

Notre détective décide finalement de se rendre à l’hôtel de police pour visionner les films vidéos. La place est en effet surveillée au quotidien grâce à des caméras. Il y passe des heures, ne remarquant rien d’important. Il sent le découragement l’envahir. Un de ses collègues l’incite à regarder les vidéos jusqu’à la fin.

À une heure avancée dans la soirée, il finit par visualiser le vol dans l’obscurité. Il parvient juste à relever le numéro de la plaque d’immatriculation de la voiture des bandits. Son seul indice…

Va-t-il pouvoir arrêter ce gang et retrouver la statue des trois Grâces… ?

C H A p I t R e 6

Plus d’ indices

John se dirige vers la préfecture pour avoir plus d’informations sur cette plaque d’immatricu-lation. Il connaît bien ce lieu, y venant souvent pour éclaircir ses enquêtes. Il sait donc directement à qui s’adresser. Il rencontre Alexandra, une employée.

– bonjour, John Slomes, inspecteur de police. Je voudrais avoir des renseignements sur le propriétaire de ce véhicule. Voici la plaque d’immatriculation.

– bien-sûr, monsieur l’Inspecteur. Je m’en occupe tout de suite.

dix minutes plus tard, la jeune femme revient.– tenez monsieur, les recherches ont été effec-

tuées. La voiture appartient à un certain pierre Goulet. Il habite à Montpellier, rue Jacques d’Aragon. Voici son adresse exacte.

– Merci beaucoup madame.– tout le plaisir est pour moi. bon courage pour

votre enquête.

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– Au revoir.John, habillé en civil, part sur sa moto noire

en direction de la rue jacques d’Aragon. Il trouve l’habitation de M. Goulet. Il sonne à l’interphone. Un homme d’une trentaine d’année se présente à la porte.

– bonjour, John Slomes, inspecteur de police. Vous êtes en état d’arrestation.

– Comment ? Mais que se passe-t-il ?– Vous êtes suspecté d’avoir volé la statue des

trois Grâces. Votre véhicule correspond à celui des malfaiteurs.

– Mais c’est quoi tout ce charabia ? ! Je n’y suis pour rien. J’ai acquis ma voiture ce matin tout juste.

– Ah bon ?– oui je l’ai achetée en répondant à une petite

annonce sur Montpellier Plus. d’ailleurs j’ai été plutôt surpris, la transaction et les papiers se sont faits très rapidement mais j’ai dû attendre plusieurs semaines avant d’avoir le véhicule. Le vendeur avait à chaque fois des contretemps. Mais je ne me suis pas méfié. J’ai d’autres soucis en tête en ce moment.

– Avez-vous un souvenir de la personne qui vous a cédé son véhicule ? pourriez-vous me la décrire ?

– oui bien-sûr, volontiers. – très bien. Vous faites partie des suspects sur

cette affaire et nous allons donc vous placer sous surveillance. Venez avec moi au poste de police pour faire un portrait robot.

– très bien, très bien. Je prends mes affaires et je vous suis.

John et M. Goulet partent au poste de police. Un portrait robot est alors diffusé dans toute la ville et sur les chaînes de télévision locales. John va-t-il obtenir davantage d’indices grâce à cette stratégie ?

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C H A p I t R e 7

Qui veut la statue ?

Les bandits, qui volent des œuvres d’art et les revendent pour se faire de l’argent sale demandent à leur chef s’ils peuvent essayer de vendre la statue sur leboncoin.fr, mais le chef refuse car la police risque de facilement les attraper ! pourquoi ne pas aussi se balader sur la place de la Comédie et crier à tue-tête que la statue est à vendre pendant qu’on y est ! Il fallait être plus malin pour échapper aux forces de l’ordre.

Ils partent au Millénaire en quête d’un acheteur. Un de leurs contacts les a assurés qu’une personne était fort intéressée par les trois Grâces. Il s’agit en effet d’un homme qui se nomme dino Costa.

dino est petit et gros. Il a une mallette grise métal-lisée avec lui, un costume noir, des lunettes noires, des chaussures et une oreillette noires. on dirait qu’il est tout droit sorti du film « Men in black ».

Ils se retrouvent dans un café, à une heure peu fréquentée. Le gang dit à dino :

– Veux-tu acheter les trois Grâces ?– Ça dépend du prix, répond Costa– C’est 100 000 euros à négocier.– 50 000 euros– 75 000 euros ou rien.– d’accord, où est la statue ?– Rendez-vous à palavas-les-Flots demain à

16h00 précises avec les 75 000 euros.– À demain.– À demain.Le lendemain, 15h59, à palavas :– Au fait, dit dino, c’est la vraie ou pas ?– Je ne sais pas.– où l’avez-vous eue ?– Sur la place de la Comédie.– Mais enfin ! tout le monde sait que la vraie est

conservée dans le musée Fabre. Vous êtes vraiment ignorants ! Je ne vous l’achète pas.

Les frères se mettent à l’écart et chuchotent :– Le chef dira non pour voler la vraie statue.– Mais comment allons-nous faire pour la lui

vendre ?– Je ne sais pas, partons demander au chef.Une fois arrivé dans son repère, le gang demande

au chef :– on a la fausse ! tu savais toi que la véritable

statue était au musée Fabre ? – Au musée Fabre ? C’est trop tard pour voler la

vraie maintenant, on laisse tomber.et voilà comment cette tentative de vente se

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transforme en un échec pour nos voleurs mais en une joie pour les montpelliérains. encore faut-il que notre détective réussisse à remettre la main sur les trois filles de zeus…

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Un témoin se manifeste

Aujourd’hui, Sébastien rentre du travail pour déjeuner chez lui, comme à son habitude. Il se sert une tasse de café et s’installe confortablement dans son fauteuil pour regarder la télévision. Il commande une pizza aux trois fromages qu’il reçoit vers 13h00. Il regarde les informations sur son petit écran : il découvre qu’il y a eu un séisme à Haïti. Il trouve ça très grave et il est très peiné. puis, il voit le portrait robot d’un jeune homme. Ce visage lui dit quelque chose. Il se dit qu’il l’a déjà vu quelque part mais où ? peu après il se souvient que c’est le jeune homme qui vient à la foire de palavas lui acheter des barbes à papa tous les soirs. Il décide de répondre à l’appel à témoins et appelle la police.

– Hôtel de police de Montpellier bonjour. Que puis-je faire pour vous ?

– bonjour, je me présente, Sébastien Grumblé. Ce jeune homme qui est passé aux informations ce midi,

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je le connais il vient tous les soirs à mon stand de barbes à papa.

– où se situe votre stand de barbe à papa ? – À la foire de palavas, juste à côté de la grande

roue.– À quelle heure vient ce jeune homme ?– Il vient tous les soirs vers 19h30.– Merci de nous avoir donné de si bonnes infor-

mations : on réussira plus facilement à l’arrêter. Je vais vous demander de passer pour que l’on puisse écrire votre témoignage. pouvez-vous venir immédiatement ?

– oui bien-sûr.– parfait. Je prends quand même dès à présent vos

coordonnées au cas où le responsable de l’enquête aurait besoin de vous contacter.

John est ravi de trouver de si bonnes informa-tions grâce à ce témoin. Il doit maintenant se rendre là-bas en civil pour intercepter le malfaiteur. Il part immédiatement à sa recherche. et puis ça lui donnera un bon prétexte pour déguster une bonne barbe à papa !

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Guet-apens

John se rend à la foire de palavas-les-Flots. Il y a une foule de gens. Le détective aperçoit vers sa droite un manège nommé Le Carrousel. Il y a des chevaux, des motos et le manège tourne en rond. Il y a aussi les auto-tamponneuses : ce sont de petites voitures dans lesquelles vous vous asseyez et dès que ça démarre vous commencez à vous tamponner. et bien-sûr, devant lui se dresse la grande roue. Ah… cette fameuse roue ! Qu’elle est impressionnante ! Sans doute l’attraction la plus populaire de la fête foraine.

John a l’habitude de venir se balader dans cet endroit. Il aime bien s’offrir des petites gâteries sucrées. Ce soir, il s’achète une barbe à papa. Ce n’est pas par hasard : notre héros sait grâce au témoin qu’un des voleurs vient tous les soirs au stand. en attendant qu’il arrive, John, l’air de rien, discute avec le vendeur. Il porte sur lui un micro, bien caché, afin

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de pouvoir contacter les renforts qui attendent dans leurs voitures sur le parking de la foire.

tout à coup, l’homme du portrait-robot approche. John s’éloigne discrètement mais sans le perdre de vue. Il décide de le suivre incognito. Heureusement qu’il est habillé en civil ! Le voleur achète cinq barbes à papa puis il se dirige vers la sortie. Il semble marcher vers le port de palavas. Notre détective prévient ses collègues :

– Suspect en vue, il se dirige vers le port. Je le suis à pied. on se retrouve là-bas.

– oK. Reçu cinq sur cinq. on arrive tout de suite.

John et le suspect arrivent au port, devant un énorme bateau à voile. Le détective se cache derrière une montagne de tonneaux présente sur le quai. Il laisse le voleur entrer dans la cabine du voilier. Les renforts arrivent plus tôt que prévu. Ils décident d’aller intercepter les voleurs, John en tête.

Il cogne à la porte brutalement et l’ouvre. Il se retrouve face à cinq hommes.

– police, vous êtes en état d’arrestation !Les voleurs, surpris, laissent tomber leur barbe

à papa et tentent de s’échapper. L’un court vers la sortie de secours, un autre casse une des fenêtres, tandis que deux autres décident de passer par le toit. Le plus grand d’entre eux s’attaque à John. Une rude bagarre commence : heureusement que le détective réussit à esquiver un coup de poing que tentait de lui donner le voleur. Il parvient à lui faire un croche-

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patte et à le plaquer à terre. Il lui met directement des menottes.

Quand il sort du voilier avec son prisonnier en main, il retrouve ses collègues qui ont réussi à arrêter les autres membres du gang. Les cinq frères montent dans le camion de police arrivé pour les emmener au poste.

John retourne sur le bateau. Il fouille chaque pièce de ce grand voilier. Il retrouve la statue des trois Grâces cachée sous un drap dans une énorme trappe. Il appelle son chef pour que les conserva-teurs d’œuvres d’art du musée Fabre viennent récupérer la statue en prenant soin de ne pas l’abîmer davantage.

Notre héros est content de lui. Il est vraiment satisfait de son équipe. Voici une affaire vraiment bien résolue !

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en mangeant il regarde la mer et pense à ses vacances qui ne sont pas terminées.

Face à l’horizon, il se dit : « et voila un nouveau petit bout d’histoire pour la ville de Montpellier ! »

ensuite, John rentre chez lui, prend une douche puis va regarder un film nommé « Charlie et la chocolaterie », confortablement installé dans son canapé. Il l’a déjà vu mais ne s’en lasse pas. C’est un bon moment de détente bien mérité après cette difficile enquête.

La nuit même, il fait de beaux rêves sur la statue des trois Grâces. Il pense à ces trois filles du dieu grec zeus, symboles de l’amour, de la beauté et de la sagesse…

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Le retour des Trois Grâces

La statue des trois Grâces a été abîmée pendant toute cette affaire.

et bien que toute œuvre d’art montre toujours quelques signes de vieillesse. on peut la restaurer en la mettant entre de bonnes mains. La statue est confiée à George-le-Gros, le meilleur réparateur de toute la ville de Montpellier. Il refait en douceur la main d’Aglaé, il répare délicatement la bouche d’euphrosyne toute fine et retape les jolis et gracieux pieds de thalie.

ensuite, George-le-Gros appelle John pour lui dire qu’il a fini et de venir chercher la statue. Ils partent ensemble sur la place de la Comédie surveiller la pose de la statue restaurée.

Après tout cela notre héros se fait plaisir en s’achetant une pizza aux trois fromages et aux champignons et un cornet de glace au chocolat Wonka à palavas-les-Flots.

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Retour bien mérité

John retrouve son chef, le visage radieux.– bon travail John ! Je savais que tu dénouerais

cette affaire avec brio !– Merci. Quand me donnerez-vous mon

avance ?– Quand tu reviendras de tes vacances. Va vite

en profiter !John ne se fait pas prier et part vite refaire ses

bagages pour retourner aux Angles. Il décide cette fois-ci d’y aller en autocar car c’est un long trajet après une telle enquête. d’ailleurs il tombe endormi pendant les quelques heures de route.

dès son arrivée, il va vérifier si ses amis sont encore là. Ne les trouvant pas chez eux, il décide d’aller voir s’ils font du ski. dès qu’il arrive sur les pistes, il aperçoit un de ses camarades. John est déçu car il voulait faire du ski avec tous ses amis. Il lui demande où sont les autres. Ces derniers, ayant

appris le retour de John, ont apparemment proposé de se retrouver à l’entrée du chalet pour discuter et boire un café ensemble.

John est vraiment content de son enquête. Il la raconte à ses amis avec lesquels il passe des heures à parler.

Finalement, ses vacances se sont bien terminées. John rentre bien reposé à Montpellier, le teint bronzé.

Il revient chez lui et dès son arrivée retrouve son patron qui, comme promis, lui donne son avance. Grâce à cet argent, notre héros peut réaliser son rêve et ouvrir son cabinet de détective privé. Il lui reste même quelques économies pour s’offrir un billet d’avion pour ses vacances d’été au Maroc !

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Recueil de nouvelles des écoles de Montpellier (titre définitif à rédiger)

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p R o L o G U e

Il fait beau aujourd’hui. Une chaude lumière de fin d’après-midi éclaire les façades des immeubles. Après un pénible hiver, ce premier jour d’avril annonce un agréable printemps. Une nuée d’élèves surgit bruyamment de l’école paul bert. parmi eux, tristan, un garçon de dix ans à la peau mâte et aux yeux bleus, sort avec son vélo. Il est presque dix-sept heures. Ses amis l’appellent :

– tu viens jouer au foot avec nous au stade de la Rauze ?

– Non les gars, désolé. J’ai mon exposé à faire, c’est plus important qu’un match de foot. Allez, ciao !

– t’es un lâche ! t’es un lâche, hurlent-ils jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’angle de la rue des Aiguerelles.

Le secret des symboles

école paul bert | CLASSe de CM1 AVeC pHILIppe CAILLoN

Kenza Aliome • Metin Hazar Aslan • Hugo Bayet • Léo Beque • Inès Besombes-Vailhe • Amaël Boucaud • Farah Boulaajoul • Nassim Braital • Armand Chevalier

• Fadwa Doukhali • Anna Ermakoff • Magalie Ertunc • Coline Etourneaud • Théodore Fisher • Loïs Garres • Candice Gertoux • Selena Gisca • Alexandre Guardiola • Tyrone Kongo • Zelia Leroux • Leïla Maguiraga • Elea Manap •

Lino Enzo Marragou • Swann Masson • Justine Regord • Felise Smith • Célia Tafat-Bouzid • Amin Torres • Téo Yermia

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Un peu triste d’avoir fâché ses amis, il se dirige vers le bureau de tabac de son père, pose son vélo contre un arbre et pousse la porte. Son père sourit en le voyant rentrer et lui tend un sachet de bonbons :

– Ça te va, fiston ?– oui papa, merci. Ah ! J’oubliais, j’ai un exposé

à faire sur l’histoire de Montpellier. Je peux aller à la Médiathèque ? Je ne reviendrai pas tard.

– tu aurais pu faire ça samedi. Vas-y mais ne tarde pas !

– promis papa. À tout à l’heure.Il repart sur son vélo, s’engage sur le boulevard de

Strasbourg et fait la course avec le tramway à fleurs jusqu’à Antigone. Le parvis de la Médiathèque est peuplé et bruyant. dans le hall, il regarde le panneau devant les ascenseurs : cinq niveaux. où trouver un documentaire sur Montpellier ? L’entresol, ce sont les disques, peu probable. Le premier étage, Histoire et Société :

– Ça, c’est pour moi, s’exclame-t-il !Quelques personnes circulent au milieu des rayons.

Il cherche mais ne trouve rien sur Montpellier. Un peu inquiet pour son exposé, il décide d’aller dans la salle du patrimoine, au troisième étage, où se trouvent les livres anciens. Il se dit qu’il y aura peut-être quelque chose sur le passé de sa ville.

Il monte donc les escaliers et pousse la porte d’une salle presque déserte, silencieuse. on n’entend que le bruit des pages qui se tournent délicatement. Assis à une des tables de lecture, un homme assez âgé, un

Le SeCRet deS SYMboLeS

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peu chauve, fait rouler nerveusement une médaille entre ses doigts. Il étudie un gros livre relié en cuir brun avec des clous dorés dans les coins. Les pages de parchemin sont ornées de magnifiques enlumi-nures aux couleurs vives. Son téléphone se mettant à vibrer, il sort précipitamment de la salle en faisant un geste d’excuse au responsable qui se replonge dans sa lecture.

Voyant que personne ne le regarde, tristan, qui n’a jamais vu de très vieux livres, s’en approche

discrètement. C’est alors qu’il voit la médaille que l’homme manipulait.

Intrigué, il la prend et l’observe. elle représente une tour bordée de deux arbres d’où partent trois chemins. Soudain, le chercheur pousse la porte et se dirige vers

lui. paniqué à l’idée de passer pour un voleur, il a tout juste le

temps de se retourner pour cacher l’objet dans sa poche droite. Il s’éloigne en

accélérant le pas. Heureusement, l’autre semble ne s’être aperçu de rien… jusqu’à ce qu’il arrive à sa table. Alors, il lance un regard intrigué vers tristan qui part en courant et heurte une dame :

– Faites attention jeune homme !– excusez-moi, madame !Il appuie plusieurs fois sur le bouton de l’ascenseur,

angoissé à l’idée que l’homme l’ait repéré et le poursuive. Il fouille alors sa poche gauche :

– zut ! Je… Ah non, elle est dans l’autre poche, c’est vrai !

La porte du grand ascenseur de verre s’ouvre enfin. Il rentre et tend le doigt vers la barre métallique sur laquelle se trouvent les boutons des étages lorsque curieusement celle-ci pivote, laissant apparaître une série de cinq symboles. L’un d’eux ressemble à cette médaille. tout tremblant, tristan la place alors dessus et un mystérieux tourbillon de poussière et de sable envahit l’ascenseur. tristan se met à hurler :

– Je ne peux plus respirer ! J’étouffe…

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La salle du patrimoine (dire que je

trouvais la classe trop calme)J o U R N A L d e L o U

Lundi 1er avril, 18h @1

Je suis rentrée de l’école épuisée et énervée : j’ai raté mon contrôle de grammaire. Va falloir annoncer ça à mes parents !

J’ai filé dans ma chambre sans dire un mot pour consulter mes messages sur mon ordi. J’en avais un de tristan : « SoS. Rejoins-moi vite sur lesmysteres demontpellier.fr/lesecretdessymboles. besoin de ton aide. » Sur le coup, je me suis demandé pourquoi il m’attendait sur un site internet. J’ai appelé au tabac pour vérifier que ce n’était pas un poisson d’avril. Son père m’a répondu qu’il était à la Médiathèque pour son exposé. bizarre ça. Il m’aurait prévenue.

Il fallait que j’en aie le cœur net. C’est quand même mon meilleur ami. J’ai tapé vite fait le lien dans la barre d’adresse et je l’ai vu grâce à sa

1. Quand vous voyez ce @rendez-vous sur le site internet www.lesmysteresdemontpellier.fr/ lesecretdessymboles et cliquez sur le jour et l’heure mentionnés.

webcam. Il me tournait le dos et semblait regarder le paysage à travers une cage en verre : des champs, la campagne. Mais qu’est-ce qu’il pouvait faire là-bas ? Je l’ai appelé plusieurs fois. Il ne m’entendait pas. Il semblait plongé dans ses pensées. Ce n’est qu’à la troisième reprise qu’il a enfin réagi. Il avait l’air déguisé avec sa capuche marron et sa chemise de toile épaisse beige.

– C’est toi tristan ? Mais c’est plus Carnaval !– Ne te moque pas, Lou. Je crois que j’ai été

projeté dans une autre époque. Je ne sais pas où je suis. toi qui es forte en Histoire, aide-moi.

Je lui ai demandé de balader un peu la caméra autour de lui pour trouver des indices. J’ai vu derrière les champs des remparts et le clocher d’une église.

– tu plaisantes ?… (silence)… Non, tu ne plaisantes pas. bon, qu’est-ce qui t’est arrivé ?

et là, il m’a tout raconté. Il avait peur d’être en retard chez lui et de se faire punir. Il m’a montré les symboles gravés sur la barre de l’ascenseur.

– J’ai appuyé plusieurs fois sur les boutons mais rien ne se passe. Il faut peut-être que je pose un médaillon sur chacun d’eux mais je ne sais pas où les trouver !

Je les ai dessinés le mieux possible. Malheureu-sement, c’est ma mère, l’artiste peintre. Faut dire que c’est son métier et elle le fait plutôt bien. Moi, je ne lui arrive pas à la cheville. J’ai essayé de le rassurer :

– écoute, je vais t’arranger le coup pour tes parents. Je les appelle pour leur dire que ma mère t’a

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invité à dormir à la maison pour terminer l’exposé. on gagnera un peu de temps.

– tu sais, quand tu m’as rejoint, je regardais l’horizon. tu vois là-bas ? C’est le pic Saint-Loup.

– tu serais toujours ici, à Montpellier, mais pas à notre époque ? pourtant, ça ne ressemble pas aux remparts de la Commune Clôture que nous a montrés le maître. elle a été construite en 1209. tu aurais donc atterri avant le XIIIe siècle. bon, laisse-moi me souvenir... Le comte de Melgueil donne la colline à Guilhem Ier qui fait construire son château, les bourgs de la Condamine et de Saint-Firmin, les premiers remparts... tu dois être quelque part entre 985 et 1209 après Jésus-Christ.

– Ça me fait une belle jambe !– oh, ça va ! Je dis ça pour t’aider. Je n’y suis

pour rien si tu t’es fourré là-dedans !– excuse-moi, je commence à avoir la trouille.– bon, décris-moi le bouquin qui t’a mis dans ce

fichu pétrin. t’as de la chance, c’est demain qu’on va à la Médiathèque pour apprendre à y faire des recherches. peut-être que je trouverai la solution là-bas.

tristan m’a expliqué les souvenirs qu’il avait gardés du livre.

– Je vais faire mon cinéma au type de la salle du patrimoine pour qu’il me laisse l’étudier.

– tu n’y arriveras pas. C’est réservé aux chercheurs.

– t’inquiète, j’ai vu comment faisait ma mère. C’est un truc de filles. Mets-toi à l’abri, pour éviter les mauvaises rencontres. Je te retrouve vers midi.

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Mardi 2 avril, 13h @Ce matin, le maître a fait l’appel. évidemment,

tristan était absent. J’ai inventé une histoire d’enter-rement. Je sens que tout ça va m’attirer des ennuis.

Après nous avoir expliqué qu’on allait faire une chasse au trésor dans la Médiathèque pour apprendre à y faire des recherches, il nous a rassemblés et nous sommes partis. Là-bas, l’animatrice nous a dit qu’on devait trouver des documents inscrits sur une liste qu’elle allait nous remettre. on gagnait un indice à chaque document. Le groupe qui aurait réussi à rassembler tous les indices aurait gagné.

– Je dois chercher un livre de cuisine. Allez de votre côté et moi du mien. on gagnera du temps.

J’ai attendu que mon groupe s’éloigne pour filer vers la salle du patrimoine. elle était déserte, la Médiathèque n’étant pas encore ouverte. Sur un meuble, j’ai cru reconnaître le livre dont m’avait parlé tristan. Je m’en suis approchée discrètement quand j’ai senti quelqu’un qui m’attrapait par le bras :

– eh ! Vous me faites mal !

– désolé petite (encore un qui m’appelle petite), mais tu n’as pas le droit de toucher ce livre. Il est très ancien et fragile. C’est un exemplaire unique. d’ailleurs, qu’est-ce que tu fais ici ?

– S’il vous plaît, s’il vous plaît…Je lui ai fait ma bouche en coeur et mes yeux implo-

rants, comme quand on passe devant le magasin de bonbons avec papa. d’habitude, ça marche. Il avait l’air d’hésiter… J’ai accentué un peu l’effet en penchant la tête sur le côté :

– Je voudrais juste regarder. on étudie le Moyen Âge avec ma classe et je dois faire un exposé.

– bon d’accord…bingo ! Ça a encore marché ! Il a regardé autour

de lui et a ajouté à voix basse :– Mais tu ne touches à rien. Je vais t’expliquer un

peu. Regarde, c’est du parchemin.zut ! Il commençait à me faire un cours. – de la peau de veau. tout était écrit à la main

avant. tu as vu ces enluminures ?Il me montrait un dessin en couleurs où l’on

voyait deux paysans en train de labourer.– C’est fait à la main aussi ?– oui, des heures de travail pour chaque dessin.– et c’est écrit en quelle langue ? Je ne comprends

rien.– La plupart du temps en latin…Soudain, le téléphone a sonné à son bureau.– bon, ne touche à rien, petite (je ne suis pas petite). Il s’est éloigné tout en me surveillant. J’ai vu

Qu’est-ce qu’il est beau !

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un bout de papier qui dépassait. Il fallait que je le prenne. Je ne sais pas pourquoi mais je sentais que ça pourrait aider tristan. L’homme a pris un calepin dans un tiroir et a noté quelque chose dessus. J’en ai profité pour tirer le papier que j’ai rapidement glissé dans mon cahier. Il n’avait heureusement rien vu. Sur la feuille était griffonné : tour d’Obilion, crypte de Notre Dame des Tables, jardins du Peyrou, Esplanade et un peu plus bas, Bonne chance de la part d’Ernest. C’était qui cet ernest ? L’histoire n’était pas déjà assez embrouillée ? J’ai dit au responsable de la salle du patrimoine, encore au téléphone, qu’il fallait que je file car mon maître allait s’inquiéter. J’ai rejoint mon groupe au deuxième étage. Heureu-sement, Clara s’était chargée du livre de cuisine.

de retour en classe, j’ai relu discrètement le papier. C’était quoi cette tour d’obilion ? Le maître nous parlait encore (parfois, il radote un peu) du tout début avec le bourg de la Condamine et son église, Saint-Nicolas, de l’apparition des autres bourgs (Saint-Firmin, Sainte Croix et le Cannau) qui ont formé Montpellier, de la construction des premiers remparts et enfin de la révolte des bourgeois contre Guilhem VI qui l’a poussé à construire un nouveau château à l’extérieur des remparts, là où se trouve maintenant le palais de justice.

– Maître, la tour d’obilion, elle faisait partie des premiers remparts ou de la Commune Clôture ?

Il m’a regardée, intrigué.– depuis quand t’intéresses-tu à tout ça, Lou ?...

oui, elle faisait bien partie des premiers remparts et se trouvait, je crois, à l’angle de la rue Jacques Cœur et de la rue de la Loge aujourd’hui. elle a été détruite lorsque pierre d’Aragon, après son mariage avec Marie de Montpellier, a décidé d’englober les faubourgs à la ville en construisant à la place… Sarah ! excuse-moi de te réveiller. Qu’a-t-il construit à la place ?

– euh… Un fast-food, non ?Sarah a été sauvée par la sonnerie. J’ai filé chez

moi pour raconter à tristan notre chasse au trésor à la Médiathèque, la salle du patrimoine et le morceau de papier glissé dans le livre. Je lui ai lu les quelques mots griffonnés :

– C’est qui cet ernest ? – J’sais pas, j’ai réagi comme toi ! Le maître nous

a raconté la tour d’obilion. Ce n’est pas grand-chose mais ça peut t’intéresser. elle faisait partie de la première enceinte. tu vois la Comédie ?

– Non, je vois que ces fichus remparts, la campagne et des types habillés comme des vieux pépés !

– Arrête de râler. tu dois essayer de deviner où est l’emplacement de la place de la Comédie. La tour est par là. tu devrais t’y rendre. peut-être que ce que tu cherches y est. Je ne peux pas t’aider plus.

– d’accord Lou. Merci et à ce soir après l’école.– bonne chance tristan. À ce soir.C’est à ce moment-là que le téléphone a sonné. J’ai

foncé pour décrocher avant maman. C’était la mère de tristan :

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– bonjour Lou, ta mère est là ?Il fallait que je trouve un truc, n’importe quoi :– euh… non. elle… a un rendez-vous.

pourquoi ?– Un service urgent à lui demander. on doit

partir à Nantes pour un problème de famille et j’aurais besoin qu’elle garde tristan encore deux ou trois jours. tu peux me donner son numéro de portable ?

– euh… non ! oui ! enfin … elle l’a oublié ! Il est juste à côté de moi. Mais ça pose pas de problème vous savez.

– oui mais quand même. Je ne peux pas partir et vous le laisser comme ça.

– Non, non ! Ne vous inquiétez pas ! Je lui expliquerai.

– d’accord. tu es gentille Lou. Je passe déposer ses affaires. embrasse tristan pour nous. dis-lui que ce n’est pas grave et qu’on revient très vite. et excuse-nous auprès de ta mère.

et toc ! Il y a un dieu pour les jeunes aventuriers. Il ne me restait plus qu’à attendre sur le pas de la porte qu’elle dépose sa valise et maman ne verrait rien.

Mardi 2 avril, 19h @on s’était donné rendez-vous après l’école.

Quand je suis arrivée, c’était le stress total. J’espérais que tristan aurait réussi à revenir au présent mais je me doutais bien qu’il serait venu tout de suite me prévenir si ça avait marché. Ce bazar n’allait pas s’arrêter comme ça. Lorsque je l’ai vu apparaître sur l’écran, il m’a raconté son aventure.

Il s’est approché de la ville en essayant de se repérer. Mais il ne reconnaissait rien. Autour de lui, il y avait deux collines séparées par une rivière. C’est alors qu’il a eu l’idée de s’orienter par rapport au pic Saint-Loup. Sur la colline de droite se trouvaient quelques maisons regroupées autour d’une église. Ça devait être le bourg du Montpelliéret, où se situe maintenant le lycée Joffre. Lui se tenait au pied de la colline de gauche, celle de Montpellier. Il ne lui restait plus qu’à retrouver l’emplacement de la place de la Comédie (un verger) et donc la tour d’obilion. Il est rentré dans la ville par la porte qui donnait sur la route de la mer, vers le port de Lattes, d’où

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arrivaient les navires marchands qui commerçaient avec Montpellier. Les maisons étaient en bois, en torchis et en chaume. Les rues étaient très animées avec de nombreuses échoppes. Les femmes portaient des robes longues et des bonnets, les hommes des pantalons larges et des blouses. Un marchand se disputait avec un client. Un soldat à cheval a croisé tristan en lui lançant un regard soupçonneux. Il a baissé les yeux et continué son chemin, de peur d’être arrêté.

Soudain, il a entendu sonner une cloche. Il y a eu un murmure parmi la population et le soldat qu’il avait croisé est revenu au galop en criant :

– Fermez les portes ! des soldats du comte de Melgueil attaquent les faubourgs !

des gardes sont sortis en courant de la tour d’obilion. tristan en a profité pour grimper les escaliers. Arrivé au dernier étage, il est tombé sur trois soldats qui observaient les combats. Il a repris son souffle et s’est approché :

– L’officier vous demande de le rejoindre à la porte.

L’un d’eux, un grand gaillard, est descendu. tristan a insisté pour que les deux autres le rejoi-gnent. Ils hésitaient lorsque le premier les a appelés. Ils sont partis rapidement, oubliant tristan.

dans un recoin de la salle d’arme, il a trouvé un coffre fermé par une lourde serrure. Mais la clé n’y était pas. Il se demandait comment l’ouvrir au moment où le grand costaud est remonté. tristan

s’est caché derrière un bouclier. Le garde portait à sa ceinture la clé du coffre. Il l’a ouvert pour en sortir des armes, a refermé le coffre et a dévalé les escaliers. dans sa précipitation, l’homme avait oublié la clé. tristan en a profité pour le fouiller. Au fourreau d’une épée était attaché un médaillon… le médaillon qu’il cherchait.

Il s’en est emparé et a dévalé à son tour les escaliers. entre temps, les portes de la ville avaient été rouvertes. Il s’est donc enfui en direction de l’ascenseur et s’est connecté pour me prévenir avant de poser le médaillon sur le symbole de la barre.

– Souhaite-moi bonne chance Lou.puis l’image s’est brouillée. pendant un long

moment, je n’ai plus rien vu à l’écran. Quand enfin il a réapparu, je lui ai demandé s’il avait pu revenir dans la Médiathèque :

– Je ne crois pas... J’ai encore des habits qui me grattent. Une sorte de chemise et une corde à la taille.

– Qu’est-ce que tu vois autour de toi ?– C’est encore la campagne. et puis, du côté de

la ville, il y a des échafaudages avec des dizaines d’ouvriers. Ils sont en train de construire des remparts et une énorme porte par laquelle arrivent des hommes qui portent une coquille Saint-Jacques à leur ceinture ! Le maître nous en a parlé, non ?

– évidemment ! Mais tu n’écoutes rien. Attends, je vais regarder dans mon cartable.

J’ai attrapé une pochette pleine à craquer de

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documents, de leçons et de contrôles. Forcément, il a fallu un peu de temps avant que j’en extirpe les feuilles qui m’intéressaient :

– Ça y est, j’ai trouvé ! Allo ? Allo ? tu es toujours là ?

– oui, je suis là. Je commençais à m’endormir.– oh, ça va ! tes types, ce sont des pèlerins qui

vont à Saint-Jacques de Compostelle. et la porte, c’est sûrement celle du pyla Saint-Gély. tu dois être au XIIIe siècle, à l’époque de pierre II d’Aragon et de Marie de Montpellier. bon, demain, c’est mercredi. Comme il n’y a pas école, je filerai au musée d’his-toire de Montpellier. tu sais, place Jean Jaurès, à la crypte de Notre-dame-des-tables ! puisque c’est le nom suivant qui est indiqué sur le bout de papier, je suis sûre que j’y trouverai quelque chose.

– Je compte sur toi Lou. Je n’ai rien mangé depuis hier à part les bonbons que m’a donnés mon père. et puis j’en ai assez de passer la nuit dans cet ascenseur…

– Je dois y aller tristan. Ma mère m’appelle depuis un moment. À demain.

– eh, attends ! À quelle heure ?– ben, on n’a qu’à dire à 13 heures, après la visite

du musée… enfin pour moi.– très drôle !

Mercredi 3 avril, 13h @J’ai demandé à maman de m’emmener au musée

d’histoire. elle m’a regardé comme si j’étais une extraterrestre :

– Mais, tu n’y es pas allée le mois dernier avec ton maître ?

– oui, je sais. Mais c’est pour notre exposé. Il y a plein de trucs que j’ai oubliés. Comme tu ne l’as jamais visité...

– bon ! pourquoi pas ? Ça nous permettra de passer la matinée toutes les deux. et puis on ira acheter la bd que je t’ai promise.

Nous nous y sommes donc rendues. en bas de l’escalier qui menait à la crypte, le guide a donné un casque audio à maman. Je n’ai pas pris le mien :

– Je voudrais juste vous poser des questions pendant que maman fait la visite, si ça ne vous dérange pas.

elle a paru un peu surprise :– Ah oui ! ton exposé. bon, je te laisse.

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elle s’est dirigée vers la première salle, où un film en image de synthèse était projeté au sol, expliquant l’histoire de Notre-dame-des-tables. Je me suis retournée vers le guide :

– Quand on est venu avec la classe, je n’ai pas tout compris. pourquoi pierre d’Aragon s’est marié avec Marie de Montpellier ?

– pour ça, il faudrait que je te raconte un peu l’histoire de Guilhem VIII. Il a épousé la nièce ou la fille de l’empereur d’orient et il a eu avec elle une fille, Marie. Quelques années après, il a répudié sa femme…

– Répudiée ?– Ça veut dire qu’il a divorcé. enfin, elle est allée

dans un couvent…– Un couvent ?– Si tu me coupes tout le temps, ça va être difficile,

a-t-il dit en souriant. Le couvent, c’est un endroit où les femmes s’enfermaient pour se consacrer à dieu. Un peu comme un monastère mais pour les femmes. bon, Guilhem en a épousé une autre avec qui il a eu trois enfants dont Guilhem IX. Comme sa première femme était toujours en vie, ce second mariage n’a pas été reconnu par le pape. Sa nouvelle épouse était assez méchante et voulait se débarrasser de Marie. Alors elle l’a mariée à 12 ans avec le vieux vicomte de Marseille.

– Mais c’est dégoûtant ! J’aurais refusé.– elle n’avait pas vraiment le choix. Il est mort

assez rapidement. elle est donc revenue à Montpellier.

du coup, sa belle-mère l’a mariée à un autre seigneur. Un homme ignoble puisqu’elle a tout abandonné pour revenir avec sa servante à Montpellier. evidemment, sa belle-mère était embêtée et, à la mort de Guilhem VIII, elle a tout fait pour que Marie soit déshéritée et que son fils puisse prendre possession de la ville. Les bourgeois, qui n’aimaient ni la veuve ni Guilhem IX, les ont chassés et se sont arrangés avec pierre d’Aragon pour qu’il épouse Marie et devienne ainsi seigneur de Montpellier. en échange, pierre leur garantissait certaines libertés, pour rendre la justice ou prélever les impôts par exemple. Ça va ? tu me suis jusque là ?

– oui. et les remparts ?– Ah, mais tout ça, c’est expliqué dans la deuxième

salle, avec les deux projections... J’ai fait mes yeux implorants. Il a soupiré d’un air

résigné :– en 1209, le roi fait construire de nouveaux

remparts car la ville s’est agrandie. C’est la Commune Clôture, qui avait la forme d’un écusson. C’est pour ça que maintenant, on appelle le centre ville l’ecusson. Il n’en reste plus rien à part la porte de l’Université, les tours des pins et de la babotte et la porte du pyla Saint-Gély. C’est par cette porte d’ailleurs que passaient les pèlerins pour rentrer dans la ville. Ils suivaient le Camin Roumieu, le chemin qui partait de Rome et qui allait à Saint-Jacques de Compostelle. on les reconnaissait à la coquille Saint-Jacques qu’ils portaient à la ceinture.

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Je crois que j’en savais assez. et puis je commençais à tout mélanger. en sortant, j’ai vu dans une vitrine des pièces de monnaie du Moyen Âge dont une qui m’a clouée sur place. Je me suis retournée vers le guide :

– d’où vient cette pièce ?– Ceci est une pièce unique, du moins pour

l’instant. on ne sait pas bien de quel endroit d’europe elle provient. tu sais, déjà à cette époque, les marchands venaient de plusieurs pays pour vendre leurs produits, d’Italie, d’espagne, d’Alle-magne, avec leur propre monnaie qu’ils changeaient auprès des banquiers de l’époque, les changeurs de monnaie.

– et où pouvait-on trouver des changeurs de monnaie à Montpellier ?

– Rue de la Monnaie, c’est pour ça qu’elle porte ce nom. Mais beaucoup se rassemblaient autour de l’église Notre-dame des tables, donc au dessus de nous puisqu’on est dans la crypte. d’où son nom car les marchands utilisaient des tables pour présenter leur monnaie.

– Merci monsieur. Au revoir… – Au revoir petite. (pff…).en sortant, ma mère, un peu intriguée par mes

questions, me regardait bizarrement. on est allé acheter la bd des Petits Diables qu’elle m’avait promise.

Une fois rentrée à la maison, j’ai mangé vite fait sous prétexte d’aller réviser mon contrôle et j’ai filé devant l’ordi.

– J’ai trouvé ! J’ai trouvé !– Qu’est-ce que c’est Lou ? Vite, on n’a pas le

temps…– en fait, il faut que tu ailles voir les changeurs

de monnaie du côté de Notre-dame des tables.– d’accord. – Ah ! J’allais oublier le plus important. ton

objet, c’est une pièce ! on se retrouve à 19h. bonne chance !

– Merci Lou. À tout à l’heure.

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Mercredi 3 avril, 19h @J’étais impatiente de savoir s’il avait réussi à la

retrouver. Comme prévu, il avait suivi mes instruc-tions et il était allé voir les changeurs de monnaie. Mais ça ne s’était pas du tout passé comme prévu car ils avaient refusé de discuter avec un enfant et de lui montrer leurs pièces. tristan s’était mis à pleurer dans un coin, au pied de Notre-dame-des-tables. C’est alors qu’il a rencontré un autre garçon qui pleurait lui aussi.

– pourquoi tu pleures ?– J’ai perdu mon chien.– Comment s’appelle-t-il ?– César. Il est tout blanc. et toi, pourquoi

pleures-tu ?– tu ne pourrais pas comprendre. Je viens de très

loin et je suis à la recherche d’une pièce. Je suis allé voir les changeurs de monnaie là-bas mais ils n’ont rien voulu savoir et ils m’ont chassé.

– Je t’aiderai à la retrouver car mon père fait partie de la corporation et il les connaît toutes.

– oh, ce serait génial ! tu me sauves la vie en faisant cela. Comment t’appelles-tu ?

– pierre. J’ai neuf ans aujourd’hui. et toi ?.– tristan, a-t-il dit en lui tendant la main en

souriant. J’ai dix ans et je viens de Montpellier…– Mais… tu m’as dit que tu venais de très loin !– oui mais c’est plus compliqué que ça. ecoute,

puisque tu m’aides, moi aussi je veux t’aider à retrouver ton petit chien.

Il faisait chaud. La ville était devenue plus grande qu’au XIe siècle. Les faubourgs avaient été absorbés et d’autres étaient apparus. Ils sont allés voir du côté du pyla Saint-Gély en descendant la rue de l’Argenterie. C’était une grande et belle porte. Il y avait beaucoup de bruit car on construisait les nouveaux remparts. tristan n’entendait plus ce que lui racontait son nouvel ami à cause des tailleurs de pierres et des maçons perchés sur les échafaudages. Il y avait beaucoup de poussière. tristan avait très soif à force d’appeler César. Les ouvriers leur ont proposé à boire.

– Vous n’auriez pas vu passer un petit chien ? – tu sais, on n’a pas le temps de regarder autour

de nous.Ils ont alors décidé d’aller au marché, près de la

rue des drapiers. Ils sont passés au milieu de grands rouleaux de tissus rouges dont Montpellier avait le secret de fabrication. Attirés par des plaintes au fond d’une impasse près du château, ils ont trouvé César, blotti derrière une grosse borne. pierre, tout content

Ca a du mettre des années pour se construire

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d’avoir retrouvé son chien, a voulu remercier tristan pour son aide. Il a sorti de sa poche la fameuse pièce avec l’étrange symbole :

– Mais comment l’as-tu eu ?– en fait, j’ai aidé mon père à trier ses pièces hier

soir. Il y avait celle-ci qui ne ressemblait à aucune autre. Comme pour lui, elle ne valait rien, il me l’a donnée.

– C’est incroyable, c’est celle que je cherche !– Grâce à toi, j’ai retrouvé César et je tiens ma

parole. elle est à toi.tristan a serré pierre dans ses bras. Le soir

tombait :– Il faut que je rentre. Les rues ne sont pas

sûres la nuit. de vrais coupe-gorge. et ma mère va s’inquiéter.

– Moi aussi j’ai à faire. Merci. Je ne t’oublierai pas.

tristan est sorti de la ville pour me rejoindre sur internet :

– C’est incroyable ! tu as réussi !

– ouais, je suis le meilleur.– Frimeur ! place-la plutôt sur le symbole.– Allez, c’est parti.on a été déconnectés. J’en ai profité pour

terminer mes devoirs. Un long moment plus tard, il m’a raconté qu’il s’était retrouvé dans un jardin en ruine. Au sol, les fleurs étaient piétinées. Le feu se propageait. À travers l’épais rideau de fumée, il avait distingué un portail, une allée et un pont de pierre. Cet endroit, il le connaissait. C’était le Jardin des plantes ! des murs très hauts et épais, contre lesquels venaient s’écraser des boulets de canons, bouchaient l’horizon. Ça devait être les remparts. Mais quelque chose avait changé depuis ce matin. La Commune Clôture était achevée. Il n’y avait plus d’échafau-dages. Il entendait des cris de frayeur dans la ville.

Soudain, à travers la fumée, il avait vu surgir un garçon d’à peu près sa taille qui l’avait plaqué au sol :

– eh ! Qu’est-ce que tu fais ? lui a demandé tristan.

– Qui es-tu ? tu es fou de traîner ici. tu veux te faire tuer ?

– où sommes-nous ? Qu’est-ce qu’il se passe ?– Mais... C’est la guerre ! tu ne vois donc pas ?

Attention !Un boulet s’était écrasé à quelques mètres d’eux.– tu ne m’as pas répondu. Que fais-tu hors des

murs ? tu es protestant ou catholique ?– protestant, c’est quoi ?

Les drapiers près du

château des Guilhem

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Il l’avait regardé d’un air méfiant :– tu ne sais pas ce que... Je suis protestant ! Mon

père dit que les Catholiques vivent dans le luxe et se sont éloignés de dieu. Nous, nous vivons simplement la religion.

C’est au moment où tristan allait me raconter comment il s’était enfui vers la ville que ma mère est apparue :

– Viens, on va au musée Fabre. J’ai un tableau à étudier pour mon travail.

– oh non, maman ! C’est nul d’avoir une mère peintre. Chaque fois

qu’on va dans une ville, elle nous traîne dans les musées. Un cauchemar !

– enfile ton blouson et ne pense même pas à protester.

– ouais… ben moi aussi, je vais devenir protestante...

J’ai dit à tristan de me retrouver vers 19h et j’ai suivi ma mère. Arrivée au musée, elle s’est dirigée immédiatement vers une salle du rez-de-chaussée où se trouvait un tableau d’un peintre anglais, je crois. des chiens dressés attaquaient un pauvre sanglier. L’un d’eux était blessé, couché au sol, le ventre ouvert et les intestins qui sortaient. beurk !

– C’est trop horrible maman. Je vais dans les autres salles.

– d’accord, mais ne t’éloigne pas trop.J’ai flâné jusqu’au moment où j’ai vu deux hommes

installer un immense tableau qui montrait des gens

en train de fuir, effrayés. Au premier plan étaient peints des canons pointés vers eux, avec des gardes. À l’arrière d’un canon cassé, il y avait un disque en métal sur lequel était dessiné le troisième symbole ! Je me suis approchée des deux hommes :

– Qu’est-ce que ça représente ce tableau ?– Ça, ma petite, c’est le siège de Montpellier en

1622 pendant les guerres de religion. L’armée du roi, les catholiques, avait installé une batterie de canons sur les hauteurs du faubourg Saint-Jaume et du peyrou. Les canons ont gravement endommagé le Jardin des plantes ainsi que les maisons près de la cathédrale Saint-pierre. C’est pour ça que les gens que tu vois au loin courent se réfugier dans la tour des pins.

– Mais pourquoi le roi a assiégé Montpellier. C’était une ville française, non ?

– tu n’as pas étudié les guerres de religion à l’école ?

Il s’est gratté la tête puis le menton en regardant le plafond.

– bon ! Après le Moyen Âge, certains Chrétiens qui ne sont pas d’accord avec l’église et le pape proposent une Réforme. Ce sont les protestants. Le roi de France, suivant les consignes du pape, les persécute. C’est ce qui se passe par exemple la nuit de la Saint-barthélemy quand les Catholiques, qui ont pris soin de marquer les maisons des protestants d’une croix blanche, font un véritable massacre. Mais, à la mort du roi et après une dure guerre, Henri de Navarre,

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Le tableau du musée Fabre (j’ai fait de mon mieux).

qui est protestant, devient roi de France. bien sûr, il est obligé pour ça de se convertir au catholi-cisme. Mais il signe tout de même l’édit de Nantes, qui protège les protestants pendant des années. Henri IV va être assassiné et le nouveau roi, Louis XIII reprend les persécutions. Ça va, je ne t’ennuie pas trop ?

– Non, c’est intéressant. et Montpellier était plutôt catho-lique ou protestante ?

– Les protestants avaient le droit de vivre à Montpellier, grâce à l’edit de Nantes. et ils étaient très nombreux. Quand la guerre a repris, Louis XIII a assiégé la ville. Les habitants ont tenu deux longs mois. puis, ils ont dû capituler. Louis XIII leur a accordé la liberté à condition qu’ils financent la construction de la citadelle…

– C’est le lycée Joffre maintenant ?– oui, c’est ça. et il a exigé aussi qu’ils rasent

tous les temples protestants de la ville. Allez, bonne visite, petite.

– Merci, beaucoup monsieur.J’ai marché vers la sortie et j’ai retrouvé ma

mère qui en avait fini elle aussi.

tristan m’attendait depuis presque une heure :– tu dois aller au faubourg Saint-Jaume ou

au peyrou. Là-bas, tu trouveras un canon en réparation. dessus, il y a un disque en bronze : c’est le symbole !

– Merci pour les infos Lou. À tout à l’heure !

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Jeudi 4 avril, 8h30 @tristan est en vie. Il a juste eu le temps de me

dire que tout allait bien et qu’il avait récupéré le disque en bronze. Comme les boulets tombaient tout autour de lui, il a préféré changer d’abord d’époque et me raconter ensuite. Après avoir appuyé le disque de bronze sur le symbole de l’ascenseur, il s’est retrouvé derrière une petite gare en pierre devant laquelle arrivait un train à vapeur. Le soleil se reflétait sur les vitres des wagons que des gens avaient entrouvertes pour prendre l’air. Il a tout de suite reconnu l’esplanade, ses longues rangées d’arbres, ses fontaines et son lac. des hommes, presque tous vêtus d’un costume noir et d’une chemise blanche, coiffés d’un chapeau haut de forme, se promenaient tranquillement, accom-pagnés pour certains par des femmes élégantes avec leur longue robe. Lui, il portait un costume de marin avec un pantalon court.

– ouf ! ça a l’air un peu plus calme ici, m’a-t-il dit.

– Alors raconte ! Qu’est-ce qui s’est passé ?– Après t’avoir quitté, j’ai marché dans une rue

sombre et étroite. La nuit était tombée depuis un moment déjà. Au bout de la rue, j’ai vu des gens qui couraient. Je me suis fait attraper par une patrouille de soldats catholiques qui m’ont amené vers leur camp. Mais des soldats protestants sont apparus. Les Catholiques m’ont lâché pour se défendre. Les vergers autour de nous étaient en feu.

Il a couru tout droit parmi les arbres calcinés. Il ne reconnaissait plus rien. Il est arrivé à un croisement. Quelle direction choisir : le Courreau ou le Faubourg Saint-Jaume ?

– bon, faubourg Saint-Jaume ! J’ai marché un bon moment et soudain, j’ai aperçu le peyrou à travers la fumée noire. C’est là que je me suis souvenu du papier que tu avais trouvé. plusieurs canons étaient entre-posés là-bas. J’ai entendu une patrouille approcher. J’ai couru et je me suis caché. J’ai regardé les canons un par un et j’ai fini par trouver sur une motte de terre le disque en bronze avec la fleur de lys gravée dessus. Je me suis enfui en le cachant sous ma chemise, poursuivi par les soldats du roi. Arrivé au croisement, j’ai repris le chemin en sens inverse. des protestants avaient tenté une sortie. Les Catholiques se sont rués sur eux. Ça m’a permis d’arriver au jardin des plantes. C’est là que j’ai vu que tu t’étais connectée. Il faudrait peut-être que j’aille voir dehors à quelle époque j’ai atterri. en tout cas, je me rapproche. Ça commence à ressembler à notre époque.

Quel chemin choisir ?

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tristan a vu un homme, assis sur un banc en bois, les jambes croisées lisant le journal du 7 juin 1907 qui portait en Une : « Les vignerons vont manifester à Montpellier ». Il s’est approché et lui a demandé en lui tapotant l’épaule :

– excusez-moi. Quand aura lieu la manifestation ?– Après demain mon garçon, ici même.– Merci monsieur…– Marcellin Albert, pour te servir jeune homme,

a-t-il répondu en lui souriant et en levant son chapeau.

tristan s’est éloigné vers l’ascenseur caché derrière un bosquet, il a pris son ordi pour rentrer en contact avec moi. J’étais toujours connectée.

– J’ai rencontré un homme qui s’appelle Marcellin Albert. Ça me dit quelque chose ce nom. Mon grand-père m’en a parlé mais je sais plus pourquoi. Il lisait un journal de 1907 qui parlait d’une manifestation de vignerons...

J’ai tapé ce nom sur le moteur de recherche et j’ai vu toute une série de sites là-dessus. J’en ai rapidement parcouru un qui expliquait qu’il avait pris la tête d’une révolte de viticulteurs, ruinés à cause d’une histoire de surproduction que je n’ai pas bien comprise. Il y avait eu d’immenses manifestations un peu partout dans la région et l’armée avait tiré sur les manifestants à béziers, tuant cinq personnes dont une jeune femme de vingt ans. J’ai raconté ça à tristan… avant de conclure vite fait (ma mère m’appelait depuis dix

minutes en hurlant pour que je prenne mon petit-déjeuner).

– tristan, le dernier mot est esplanade. J’irai à l’office du tourisme à midi, après l’école. on se retrouve à 13h.

Quelle foule!

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Jeudi 4 avril, 13h30 @La matinée s’est passée hyper lentement, une

horreur ! Quand midi a sonné, j’ai foncé vers l’esplanade car ma mère ne devait se douter de rien. Heureusement, je lui avais raconté la veille qu’on avait un tournoi de rugby le matin, qu’on risquait de rentrer un peu tard à l’école et qu’il ne fallait pas qu’elle s’inquiète.

À l’office du tourisme, j’ai rencontré une guide en train de ranger des documents. Au bout d’un long moment, voyant que je ne bougeais pas, elle a enfin levé la tête vers moi et a accepté de répondre à mes questions :

– bonjour, je travaille sur un exposé pour demain sur la révolte des vignerons. Mais tout ce que j’ai trouvé sur internet et dans les livres était trop compliqué. Vous pourriez m’expliquer pourquoi ils se sont révoltés ?

– Ah ça, ma petite (JE NE SUIS PAS PETITE ! ! !), il y a eu à cette époque une récolte trop impor-tante. du coup, le prix du vin s’est effondré et les

viticulteurs ont eu du mal à vendre leur production.– et qui a déclenché les manifestations ?– Ça a démarré dans le Minervois avec Marcellin

Albert à la tête des manifestants. Mais ça s’est très vite étendu à béziers, Narbonne, perpignan et Montpellier, où la manifestation a atteint plus de cinq cent mille personnes !

Sa montre a sonné.– tu m’excuses, je vais devoir te laisser car j’ai

une visite prévue. Mais si ça t’intéresse, il y a une exposition de photos à ce sujet au pavillon populaire, juste à côté. tu devrais y jeter un œil. Au revoir petite.

La « petite » a filé voir l’expo car il ne restait plus beaucoup de temps avant que ma mère ne déclenche le plan urgence-enlèvement. Arrivée dans la grande salle, j’ai vu plein de photos toutes en noir et blanc. Je me suis approchée de l’une d’entre elles et j’ai reconnu Marcellin Albert. Sur une autre, on voyait des vignerons devant une cave coopérative. Vers le fond de la salle, j’ai aperçu une photo avec un homme, assis sur un tonneau, ressemblant étrangement au père de tristan. bizarre ! Je l’ai reconnu grâce à sa barbichette, ses grands yeux noirs, son nez un peu tordu et ses oreilles décollées. Mais ça ne pouvait pas être lui, il n’était pas né à cette époque. Sur le tonneau était peint un cercle avec, à l’intérieur, une grappe de raisin d’où coulaient quelques gouttes de vin dans une bouteille. C’était exactement le dernier symbole manquant ! Il était 12h20, il fallait que je

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file. Je suis rentrée dans un cybercafé près de la gare. tristan était déjà connecté. Je lui ai raconté tout ce que m’avaient appris la guide et l’expo :

– Mon père ? tu es folle ! – oh ! Calme-toi. Je sais que ce n’est pas ton père.

en tout cas, il lui ressemblait beaucoup. et en plus, il y avait le dernier symbole peint sur un mur à côté de lui sur la photo.

– C’était peut-être un ancêtre. La famille avait plusieurs hectares de vignes du côté de Lattes et une ferme qu’ils appelaient le mas rouge. Ça doit être un arrière arrière arrière grand-père ou quelque chose comme ça. Je vais aller voir là-bas. on se donne rendez-vous ce soir à 19h. d’accord ?

– d’accord. bon, faut que je te quitte tristan. Si je ne rentre pas vite, ça va être la panique à bord.

Jeudi 4 avril, 20h @Je me suis connectée en espérant qu’il aurait le

dernier symbole. Surtout que s’il était dans la famille, ce serait plus facile. Malheureusement, il a tout juste eu le temps de m’envoyer un mail : « peux pas rester. pas encore le symbole. tout va bien. Rendez-vous demain 13h. tristan ». Il va bien, c’est l’essentiel. Ses parents ne doivent rentrer que demain soir. C’est encore jouable.

Qu’est-ce qu’il est sérieux

cet homme !

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Vendredi 5 avril, 13h @Je suis rentrée de l’école découragée. Le maître

a rendu un contrôle où j’ai eu 4,5 sur 20 alors que j’avais travaillé dessus tout le mercredi. et en plus je me suis fâchée avec Lisa. Quelle peste, cette fille ! tristan attendait depuis un moment.

Il m’a expliqué qu’il avait pris le train à vapeur pour palavas. Il avait découvert que l’office du tourisme où j’étais allée la veille était, à cette époque, la gare du petit train. À travers la fenêtre, il pouvait voir la campagne défiler. Ça sentait bon l’herbe fraîchement coupée. pas de centres commerciaux, pas de hangars, rien que des champs. Il est descendu à Lattes. Il ne savait pas quel chemin emprunter. Il a rencontré une vieille dame et lui a demandé :

– excusez-moi madame. Savez vous où se trouve le mas rouge de monsieur duchan ?

– oui mon jeune homme. La mare est près du champ, là-bas.

– Non, non, non ! Attendez ! Ce n’est pas la mare mais le mas de monsieur duchan que je cherche.

– Ah, le mas ! Il fallait le dire tout de suite. C’est tout simple. d’abord, tu vas tout droit et dès que tu vois un grand chêne, tu tournes à gauche jusqu’au petit pont et ensuite à droite. Au bout d’une centaine de pas, tu trouveras quatre arbustes. tu prendras…

– bon laissez tomber, a-t-il soupiré découragé. Je vais me débrouiller tout seul. Merci pour les explications.

Il a quand même fini par y arriver. dans la cour, il a vu un enfant de son âge en train de jouer. Il s’est approché :

– Comment tu t’appelles ? – ernest duchan. t’es sacrément bien habillé,

dis donc. tu dois venir de la ville. et toi, c’est quoi ton nom ?

– tristan duchan.ernest l’a regardé intrigué :– t’es de la famille ? on se connaît pas pourtant.

et c’est quoi ce truc accroché à ton épaule ?Il désignait la sacoche de l’ordi. tristan a hésité

un instant puis a décidé de lui raconter toute son histoire. Le visage d’ernest se décomposait petit à petit. Il a secoué la tête, observé l’ordi encore une fois et déclaré, admiratif :

– Quelle aventure ! tu veux dormir à la maison ce soir ? Je dis à mes parents que tu viens de loin avec ta famille pour visiter. Ils ne pourront pas refuser.

– oui, avec plaisir, a répondu tristan sans hésiter.

– Viens, je vais te présenter. papa, maman !

Le train de Palavas, tchou, tchou!

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Les parents sont sortis sur le pas de la porte, curieux.

– Viens, suis-moi. Ne fais pas ton timide.Une fois les présentations faites, ernest l’a

fait monter dans sa chambre. elle était meublée simplement d’un grand lit en bois, d’une commode avec une bassine, un broc et un face-à-main. Ils se sont remis à parler un long moment de leurs vies lorsque la mère les a appelés pour manger. Sur la table était posée une grande marmite remplie de soupe aux poireaux et aux pommes de terre. beurk, pensa tristan. Mais là, il n’avait pas trop le choix. puis le père d’ernest a proposé de faire une partie de cartes. Après une demi-heure et beaucoup d’éclats de rire, ernest et tristan sont montés se coucher. tristan a regardé la brosse à dents d’ernest :

– elle est bizarre ta brosse. pourquoi ils la font en bois ?

– ben, en quoi tu veux qu’ils la fassent ?– La mienne, elle est électrique. elle vibre toute

seule. dedans, il y a un tube de dentifrice. on appuie sur un bouton, le dentifrice se met sur la brosse qui tourne très vite…

– Hein ! Je la veux ! J’en veux une pareille !À travers le mur, on a entendu sa mère gronder :– ernest, qu’est-ce qu’il se passe ? eteignez votre

bougie !Le lendemain matin, ils se sont préparés pour aller

à la grande manifestation à Montpellier. tristan ayant demandé à les accompagner, il a repris le train.

Arrivés à la gare de l’esplanade, ils ont été surpris par l’énorme foule qui se pressait en direction de la Comédie avec des pancartes et des banderoles sur lesquelles était écrit : « Vignerons en colère » ou « Rendez-nous notre vin ».

– pourquoi sont-ils en colère, a-t-il demandé à eugénie ?

– tu sais, on n’a pas une vie facile en ce moment. on vend notre vin une misère et on est presque ruiné. Ça fait longtemps qu’on demande de l’aide. Mais Clemenceau et son gouvernement, là-haut à paris, ils s’en fichent pas mal de nous. Ils laissent pourrir en espérant qu’on va se calmer. Mais on ne se calmera pas, ça non !

C’est à ce moment là qu’il a vu la bague qu’elle portait et sur laquelle était gravé le symbole peint sur les murs du mas et imprimé sur les étiquettes des bouteilles. Il la lui fallait :

– Je peux voir votre bague s’il vous plaît ?eugénie l’a ôtée de son doigt et la lui a tendue.

Soudain, l’armée a commencé à bousculer la foule qui tentait de remonter vers la préfecture, créant un mouvement de panique. Après avoir fait un clin d’œil à ernest, tristan a profité de l’affolement général pour s’enfuir. C’est là que je l’ai rejoint sur internet. Après m’avoir tout raconté, il s’est préparé à poser la bague sur le dernier symbole. J’ai tout juste eu le temps de lui dire de foncer me voir dès qu’il serait revenu dans le présent et… on a été brutalement déconnectés.

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On peut facilement s’y perdre

é p I L o G U e

tristan aperçoit tout à coup à travers l’ascenseur vitré les grands escaliers et les coursives de la média-thèque emile zola, tout en métal et en bois. Il se retrouve enfin là où cette aventure a débuté. en sortant, il s’aperçoit qu’il est au troisième étage, près de la salle du patrimoine.

– J’ai réussi ! Je suis rentré chez moi ! Je vais retrouver ma maman, mon papa, ma chambre… et ma play !

Une vieille dame qui passe devant lui bondit de peur et le fusille du regard :

– Chut ! Ça ne va pas ? Ces jeunes ne respectent plus rien !

Il s’approche et distingue, à travers les vitres de la salle, le vieux livre sur la table de travail. Le petit monsieur chauve est toujours là avec ses gants blancs, pour ne pas abîmer les pages, et sa loupe. Ce type doit passer sa vie ici, se dit tristan amusé. toujours aussi nerveux, il cherche d’un air contrarié

quelque chose à côté du livre puis par terre. tristan sent dans la poche de son pantalon le médaillon qui a tout déclenché. Il le prend et pousse la porte pour le rendre à son propriétaire lorsqu’il marque un moment d’hésitation en pensant à ce qui lui est arrivé. Il change alors d’avis et retourne vers l’ascenseur pour revisser la barre afin de cacher les symboles. Mais celle-ci résiste. Une femme, par terre à quatre pattes, est en train de réparer celui d’à côté. près d’elle, dans la boîte à outils, une paire de pinces dépasse. Il s’en approche discrètement et tire dessus pour la sortir. Mais il entraîne en même temps un tournevis qui heurte bruyamment le sol. elle se retourne et demande d’un air agacé :

– Qu’est-ce que tu fabriques, toi ?– euh, rien madame. Je vous regardais travailler.– Ne reste pas par là. C’est dangereux.Il s’éloigne en reculant, serrant la pince dans son dos.

Arrivé à l’ascenseur, il remet la barre à l’endroit, resserre tous les boulons pour s’assurer que ça ne bougera plus et redescend rapidement au rez-de-chaussée.

dehors, le soleil disparaît derrière les immeubles d’Antigone. Il récupère son vélo et fonce chez Lou pour lui annoncer la bonne nouvelle. Arrivé devant sa porte, il frappe plusieurs fois, tout essoufflé. Au bout d’un moment qui lui semble durer une éternité, elle ouvre, intriguée :

– ben, qu’est-ce que tu fais là ?– Ça y est Lou ! Je suis rentré de mon voyage

dans le temps !

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– ton… voyage dans le temps… Qu’est-ce que tu racontes ?

– tu sais bien… tu m’as aidé pour revenir au présent.

– tristan, tu es parti il y à peine dix minutes à la Médiathèque. tu devrais aller voir un psy.

– Mais…À ce moment-là, il voit défiler sur le panneau

lumineux de la pharmacie qui se trouve tout près, à l’angle de la rue : lundi 1er avril, 18h10. Il reste pétrifié, ne comprenant pas ce qui lui arrive. Il est revenu au point de départ. elle n’est donc au courant de rien :

– euh… poisson d’avril ! C’était une blague. Allez salut, il faut que je rédige mon exposé, j’ai trouvé plein de trucs.

– Alors à demain.Lou referme la porte. tristan monte sur son vélo et

rentre chez lui tout joyeux. Il n’aura rien à expliquer, il n’a jamais disparu. Il ouvre la porte en trombe, embrasse sa mère et grimpe les escaliers quatre à quatre. Surprise, elle crie :

– File prendre ta douche. C’était bien la Médiathèque ?

– Hein ? oui, oui. J’ai trouvé ce que je cherchais. Lou m’a un peu aidé. Je peux jouer à la console ?

– demain, il y a école. tu n’as rien de mieux à faire ?– ouais, t’as raison maman. C’est nul.et tristan, au lieu de jouer, attrape un cahier, un

stylo et se met à son bureau pour écrire ses aventures dans Montpellier à travers le temps.

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C H A p I t R e 1

Mystère au musée Fabre

Aujourd’hui, dernière semaine d’école. en conseil d’élèves, nous avons choisi d’aller au musée Fabre admirer l’exposition de Jean Raoux. Je suis contente, j’aime les sorties avec toute la classe, surtout qu’on va pique-niquer sur l’esplanade ! Avec théo, Gabriel et eloïse on se mettra ensemble pour manger. J’adore les gâteaux de la maman d’eloïse, la confiture de la mamie de théo et moi j’apporte le poulet et le coca. Ça va être trop cool ! Gaby amènera sa caméra pour faire un reportage. Ce sera un bon souvenir de l’école primaire. L’année prochaine, c’est le collège !

oh, je ne me suis pas présentée : je m’appelle elsa, j’ai dix ans et demi, je suis blonde. on me reconnaît

école Charles daviler | CLASSe de CM1-CM2 AVeC CHRIStINe RUIz

Les CM1. Thibault Adelain• Arnaud Aussaresses• Anthonin Berger• Antonio Dominguez • Elias Echkir• Emma Février • Pauline Guillon • Paul Kalsckinski • Hercelin Koyagbali • Loman Masmejean • Mahault Morel • Justine Puyal •

Nathanaël Quistsguard • Camille Tendron• Victor Toujas. Les CM2. Alicia Antheme • Emma Cauvy • Alissa Clément • Loane Decamps

• Clara Martin • Ilona Martinez • Claire Makiela-Magambou • Pierre Mervaille • Roudbaï Camran • Clément Sarradin •

Une surprenante disparition

Remerciements à la direction et au personnel du musée Fabre et particulièrement à Mmes baxter, dumonteil et tailleur.

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à ma petite couette sur le côté (sans me vanter, c’est moi la plus jolie de l’école !) on dit que j’ai de beaux yeux bleus, vifs et clairs. Je suis active, curieuse, mais un peu bavarde ! J’aime taquiner mes amis et j’adore leur faire des farces. Avec Gaby, eloïse et théo, on forme un groupe formidable !

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Le tram nous dépose au Corum, et toute la classe grimpe les escaliers quatre à quatre. La maîtresse a du mal à nous suivre et nous dit de ralentir.

en cinq minutes l’entrée du musée est devant nous. Allez, on y va !

Moi, je m’appelle théo. Je n’aime pas l’école, je préfère les films d’action, la bagarre et le judo. La peinture ça ne me passionne pas plus que ça ! Mais l’école est bientôt finie !

bon, la maîtresse nous appelle pour commencer la visite. Nous regardons un portrait de Jean Raoux. Je ne m’attendais pas à ça, c’est plutôt pas mal. La guide nous explique ce qu’est un portrait d’apparat ! Ils sont bien sérieux tous ces messieurs !

– elsa, que représente ce tab… elsa ? elsa !

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UNe SURpReNANte dISpARItIoN

Je me retourne et je ne vois plus elsa.– Gaby, où est elsa ?– bizarre, je ne la vois plus, répond Gabriel. elle

est peut-être avec eloïse ! tu sais bien, elles discutent tout le temps ensemble.

– eloïse est là, mais alors, elsa a disparu ? Il faut la chercher !

– t’emballe pas théo, tu sais qu’elle aime faire des farces. elle doit être cachée et attendre qu’on passe pour nous surprendre.

– Regarde, là, derrière la colonne, je vois son ombre ! tu vas voir, c’est nous qui allons lui faire peur. Venez, pas de bruit...

eloïse, Gaby et moi nous nous approchons d’elsa qui est collée contre le pilier. elle nous voit arriver et nous fait signe de nous taire. elle est toute blanche.Je ricane :

– Qu’est-ce qu’il y a ? t’as vu un fantôme ?– J’ai vu… c’est horrible… j’ai vu un homme…

Il a volé un tableau !– C’est impossible, réfléchis un peu, l’alarme

aurait sonné ! affirme Gaby– et le gardien aurait donné l’alerte ! dit eloïse.– Allez, je suis sûr que tu nous fais une farce,

comme d’habitude ! lui dis-je en riant.elsa n’a pas l’air de plaisanter. elle est pâle, elle a

peur !– Regardez si vous ne me croyez pas, là, il n’y a

plus de tableau !– elle dit peut-être la vérité, dit eloïse.

– et puis, il a disparu si vite ! Mais il a perdu ça ! Vous voyez je ne vous mens pas ! C’est un voleur, un voleur de tableau !

elsa tient à la main un petit carnet. en le secouant, un plan de Montpellier tombe au sol. des lieux sont entourés en rouge.

– Il faut résoudre ce mystère, dit eloïse.– Retrouvons la classe, ne disons rien, décide

Gaby.– Alors si on m’avait dit que j’allais faire une

enquête au musée aujourd’hui, je ne l’aurais pas cru !

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C H A p I t R e 2

Une décision difficile

on se rassemble sur l’esplanade. Il fait chaud et les groupes se retrouvent à l’ombre des platanes, pas très loin des fontaines qui rafraîchissent. Mes copains et moi on se met à l’écart, il faut qu’on parle sans être entendu.

Je m’appelle Gabriel. Je suis très ami avec théo, eloïse et elsa. théo c’est un costaud, il est sportif. on s’entend bien, on se complète. Il dit que je suis un

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intello parce que j’aime lire et que l’école me plaît. Mais je suis surtout fort en histoire et en informa-tique. Mon ordi c’est mon loisir préféré, ma passion. en sport et dans la cour on se met dans la même équipe et c’est théo le plus fort. en classe on essaye d’être dans le même groupe, et là c’est moi qui aide théo. on fait un duo épatant !

– Non, moi je ne te crois toujours pas elsa ! dit théo.– Si tu ne la crois pas théo, Gaby n’a qu’à nous

montrer son film, dit éloïse.– o.K. ! Moteur ! Action ! dis-je.et nous nous asseyons dans l’herbe nos sandwiches

à la main en regardant le film. Nous nous amusons à revoir les tableaux et les explications de la guide. Quand soudain elsa dit :

– Regardez, il y a une ombre dans la pièce où je me suis cachée !

– où ça elsa ? Ah ! Je vois ! dit théo avec inquiétude

– Gabriel, montre-nous la vidéo encore une fois.– ben, voilà, dit elsa, je vous l’avais bien dit qu’il

y avait une ombre !– et la salle est vide ! Aucun visiteur… c’est

suspect.– Le gardien, il fait quoi d’après vous ? s’étonne

théo. Il sort de la pièce pour aller se promener ?– Mais non il est complice du voleur, c’est

évident ! s’exclame eloïse.– oui, c’est évident ! Qu’est ce qu’on fait ?– ben, on mène l’enquête ! s’exclame elsa !

2

théo et elsa disent qu’il faut retrouver le voleur. Mais Gabriel et moi on pense que ce n’est pas raisonnable.

Moi je m’appelle eloïse, je ne suis pas très téméraire. Je préfère les beaux habits, les discussions entre filles ! Je ne suis pas une grande sportive, par contre je connais bien le centre ville et tous les magasins. Je viens souvent avec ma mère. J’adore acheter des vêtements. Les autres sont un peu jalouses, mais j’ai des amis et je m’entends très bien avec elsa.

– Vous êtes fous, on ne va pas se mesurer à des adultes, à des voleurs ! s’exclame Gaby.

– Je suis ceinture verte de judo, je n’ai rien à craindre ! crie théo.

Moi je suis comme Gaby j’hésite, j’ai peur. Je ne cours pas vite !

– on n’est pas capable de faire une enquête, il faut en parler à la maîtresse et au directeur du musée, dis-je timidement.

Après de longues discussions, nous sommes tombés d’accord, on essaye d’enquêter et si ça devient trop dangereux, on va voir la police.

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C H A p I t R e 3

Enquête dans le centre ville

Nous voilà tous réunis chez elsa dès la sortie de l’école. Il faut examiner de près le carnet et le plan laissés par le voleur. eloïse qui connaît bien la ville a tout de suite repéré les lieux cerclés de rouge.

– Là, c’est la rue de l’Aiguillerie, l’avenue Foch et ici le carré Sainte Anne ! Que prépare-t-il, ce ne sont pas des lieux pour revendre un tableau !

– Sur le carnet, il y a des dates, des heures. et les adresses correspondent ! s’enthousiasme théo. Mais nos parents ne nous laisseront jamais nous promener dans toute la ville !

– Réfléchissons, mercredi, 10h, carré Sainte Anne, c’est l’heure de mon cours au conservatoire. Vous n’avez qu’à m’accompagner, vous observerez et vous me raconterez ! s’exclame elsa.

– bonne idée, nos parents seront d’accord ! À demain ! chantonnent Gaby et théo.

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et nous voilà le lendemain sur les marches du conservatoire à guetter. Nos parents nous ont donné rendez-vous vers midi devant les trois Grâces. Nous avons du temps devant nous. Mais viendra-t-il ? Je me dis qu’on s’est peut-être emballé trop vite. Quand soudain l’homme surgit tenant à la main un étui de violoncelle ! Un musicien ? où cache-t-il la toile dans son étui ? Il entre chez le luthier. J’avertis mes amis.

– théo, Gaby, regardez, c’est le voleur, il entre chez le luthier !

– Là, il y a une fenêtre, on va voir ce qui se passe.

– Vite théo, fais moi la courte échelle, propose Gaby.

– Je n’y arrive pas ! eloïse, écoute à la porte et tu nous feras un compte rendu.

Au bout de quelques instants eloïse revient vers nous et nous raconte. Le voleur a ouvert l’étui et le luthier lui a dit que c’était une très belle pièce, rare, très chère. Il serait difficile de trouver un acheteur.puis elle a entendu parler de châssis, de bois de tilleul.

– étrange ! dit théo– pas si étrange que ça, dit Gaby, au contraire,

tout s’éclaire. dans son étui il a caché le tableau et le luthier est un complice. Ils ont parlé de châssis parce qu’il faut encadrer le tableau ! on est bien en face de voleurs ! Attention, il sort. Suivons-le !

– Mais il faut attendre elsa, elle est encore à son cours, dit théo.

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– pas la peine de courir, il entre boire un café, on va le surveiller, dit calmement eloïse.

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À peine sortie de mon cours de violon, mes amis me racontent la visite chez le luthier. Notre enquête se précise.

Le voilà qui s’éloigne, nous suivons le suspect jusqu’à la devanture d’une bijouterie, avenue Foch. Notre enquête devient passionnante. dans l’impasse, on repère une petite fenêtre. théo, Gaby et eloïse font une petite pyramide et me portent pour voir ce qui se passe à l’intérieur, sans être vus des passants.

– Alors tu vois quelque chose ? C’est lourd, dépêche toi !

– Je vois un petit coffret, le bijoutier le sort et le donne au voleur ! Je ne vois rien d’autre. Ah, ils parlent, j’entends rien, juste le mot « or ». Attention, il ressort !

– Je vous l’avais dit, s’exclame Gaby, il vient chercher l’argent pour le tableau ! Complices, ils sont tous complices !

et nous voilà repartis à la suite de l’homme qui se dirige maintenant rue de l’Aiguillerie. Nous le voyons entrer dans une épicerie fine. eloïse entre aussi, fait mine de chercher un prix et ressort très vite.

– Il a demandé des œufs d’esturgeons ! Je n’y comprends rien ! dit-elle énervée.

– du caviar, rien que ça ! Mais voyons, ils vont fêter leur exploit ! crie Gaby.

décidément, Gaby comprend tout plus vite que nous. Sans lui je crois que j’aurais abandonné. Je suis fier d’être son meilleur ami.

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L’homme a tout mis dans son sac à dos et s’éloigne rapidement, emprunte des petites rues et descend la rue Saint-Guilhem. Le voilà chez un marchand de luminaires. Cette fois-ci, Gaby et moi nous entrons dans le magasin. deux garçons qui achètent des ampoules, il n’y a rien d’étrange. Le voleur demande une lampe à ultraviolets, paie et repart d’un bon pas.

– Ça c’est du matériel destiné à décoder le tableau. Il doit y avoir des codes secrets cachés sous la peinture ! La lumière à ultraviolet permet de les lire. C’est peut-être pour cela que le tableau a beaucoup de valeur, explique Gaby.

C H A p I t R e 4

Une rencontre risquée

Maintenant, il faut agir ou le tableau disparaîtra pour toujours. on a assez d’indices mais il faudrait être sûr avant d’en parler aux adultes. Comment s’y prendre ? pour ça il faut faire confiance aux filles !

– on va simuler une interview, comme le jour où on a fait l’enquête de journalisme avec la maîtresse. on va aborder notre voleur et lui poser quelques questions, propose elsa.

– très bonne idée, renchérit eloïse. Mais j’ai un peu peur. S’il faut partir en courant, vous m’attendrez ?

– t’inquiète pas, on reste ensemble quoiqu’il arrive, répond théo, rassurant.

Nous avons profité d’une petite rue déserte pour provoquer la rencontre avec le voleur de tableaux.

– excusez-nous de vous déranger, est-ce que vous voulez bien répondre à nos questions ? C’est une enquête pour notre classe.

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– oui, bien sûr ! répond l’homme très aimable.– Que faites- vous dans la vie ?– Je suis technicien au musée Fabre.– Ah ? d’accord, mais ça consiste en quoi votre

métier ?– et bien, je m’occupe de décrocher des tableaux

pour ensuite les apporter à une restauratrice. Je prépare les châssis. Je m’occupe de tout le matériel.

– euh… attendez s’il vous plait nous revenons dans deux minutes, dit elsa.

– d’accord ! Mais dépêchez-vous, je suis assez pressé, j’ai des produits fragiles à livrer.

Nous nous regroupons un peu à l’écart pour nous concerter.

– Non mais vous avez vu, je crois qu’on a tout faux ! en fait, ce n’est pas un voleur de tableaux mais un technicien, dit Gaby.

– et alors, il peut très bien être voleur. pourquoi est-il allé chercher de l’or ? conteste théo.

– on y retourne et on lui pose toutes les questions, dit elsa.

elsa s’approche de l’homme qui attendait patiemment, l’air amusé, devant ce groupe de journalistes en herbe.

– Alors jeunes gens, vos questions sont prêtes ?– oui, dit elsa. est-ce vous qui avez décroché un

tableau hier au musée ?– oui, comment le savez-vous ? répond l’homme

en fronçant les sourcils.– Nous faisions la visite et nous avons tout vu,

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dit eloïse, guettant la réaction de l’homme.– pourtant la salle était vide ! s’étonne le

suspect.– C’est justement ce qui nous a surpris : une salle

vide, un gardien qui s’éloigne et vous qui dispa-raissez avec le tableau, dit Gaby

– et l’alarme qui ne sonne pas ! s’écrie théo– Mais vous me soupçonnez de voler les tableaux !

dit-il en riant. Je pourrais me vexer ! Mais vous m’êtes sympathiques. Avez-vous d’autres questions ?

– elsa a retrouvé ce carnet et ce plan par terre.– Ah, je l’ai cherché partout ! – Le gardien est votre complice ? poursuit eloïse,

pas vraiment convaincue par les explications de l’homme.

– Non, il est allé éteindre l’alarme. Il me connait bien alors quand je lui fais signe, il va éteindre l’alarme.

– et la lampe à ultraviolet c’est un décodeur de code secret ? dit théo

– Mais vous m’avez suivi ma parole ! Non les enfants l’ultraviolet sert pour mon travail et celui de la restauratrice.

– pourtant vous avez montré le tableau au luthier. Il a dit « quelle belle œuvre ! », insiste eloïse

– Mais vous m’avez vraiment espionné, sacreubleu !

– oh, s’il vous plait, répondez à nos questions. Il faut qu’on comprenne.

– Ha, le luthier ! C’est un ami. dans l’étui, il

y avait le violoncelle de ma fille ! C’est un très bel instrument que je voudrais revendre.

– et le tableau, vous vouliez le vendre au bijoutier ? du haut de la fenêtre on vous a entendu parler d’or ?

– Vous êtes des agents secrets redoutables ! Mais vous faites erreur. Les feuilles d’or servent à recouvrir le bois de l’encadrement des tableaux. C’est moi qui m’en occupe.

– et les œufs d’esturgeons ? Rien à voir avec notre affaire ? demande déçu Gaby. on pensait que vous alliez faire un repas pour fêter la vente du tableau !

– Alors là vous ne manquez pas d’imagination ! C’est aussi pour mon travail que j’utilise l’esturgeon. Mais je vous propose de me suivre au musée. Je vais demander l’autorisation de vous emmener dans l’atelier de restauration. tout sera plus clair.

– Il faut qu’on ait l’autorisation de nos parents. on se retrouve à l’entrée du musée à quatorze heures !

– C’est d’accord, dit l’homme.

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C H A p I t R e 5

Une découverte déconcertante

Nous courons retrouver nos parents qui nous attendent devant l’opéra. Nous avons mangé ensemble et « négocié » notre après-midi.

– papa, maman, vous nous laisseriez jouer au parc de l’esplanade pendant que vous faites vos courses ? demande elsa.

– Ca m’ennuie, je veux savoir où vous êtes, répond sa mère.

– Mais on sera aux jeux et on restera ensemble, insiste elsa.

– et puis, on a bientôt onze ans, l’an prochain on sera au collège. on n’est plus des bébés ! s’exclame théo.

– bon, c’est d’accord, mais pas plus d’une heure.– ouais, youpi ! Super ! À tout à l’heure !et sans plus attendre nous filons vers l’esplanade.

À quatorze heures, nous sommes devant le musée. on expliquera tout à nos parents après, ils compren-dront que l’enquête nécessitait ce petit mensonge !

devant la porte, l’homme à la casquette nous attend. Gaby et eloïse sont encore dans le doute.

– Si c’est un voleur, il va peut-être nous enfermer dans l’atelier, chuchote eloïse. et personne ne saura où on est !

– Mais ne t’inquiète pas, j’ai mon portable ! répond théo toujours rassurant.

– Soyons prudents quand même, on ne sait jamais ! dit Gaby un peu soucieux.

elsa court au devant de notre suspect qui l’arrête assez brusquement.

– Stop, regroupez-vous ! tout le monde me suit, restez calmes, pas de bruit, dit-il sèchement.

– Vous êtes sûrs qu’on y va ? marmonne eloïse.Nous n’avons plus le temps de discuter et nous

suivons notre « guide » à l’intérieur du musée. Nous passons devant les gardiens qui nous regardent d’un air sévère. on s’enfonce dans un couloir sombre, loin du public. tout est silencieux, calme. Nous ne sommes pas rassurés. Nous voilà devant un grand ascenseur assez large pour faire entrer les tableaux. Nous montons au deuxième étage et une grande porte se dresse devant nous.

– Ça c’est une porte blindée ! Il faut un code ! s’enthousiasme théo.

– Regardez on est filmé, tout est surveillé, dit elsa.

– Alors, tu vois bien, on ne risque rien, reprend théo.

L’homme sort une carte magnétique de sa poche

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et la passe dans la fente du boîtier. on entend un cliquetis et la porte s’ouvre de l’intérieur. Une dame nous accueille gentiment.

– bonjour, bienvenue dans l’atelier de restau-ration du musée Fabre.

– bonjour, merci de nous accueillir ! – Voilà je te présente quatre détectives

pleins d’imagination qui pensaient que j’étais un voleur de tableaux

– eh bien ce n’est pas faux, tu fais disparaître les tableaux ! dit-elle en riant. Mais on les retrouve toujours ici, dans l’atelier !

Nous regardons autour de nous. Nous sommes dans une petite pièce très bien

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éclairée. Sur un chevalet la toile du tableau « volé » est aplatie. Une grande table occupe le centre de la pièce et nous découvrons les outils de la restauratrice. eloïse essaye les lunettes grossissantes. Gaby teste la lampe à ultraviolet qui fait apparaître les blessures du tableau. La dame nous explique sa technique pour réparer les couleurs :

– Voilà, avec les œufs d’esturgeon je fabrique une colle que je chauffe et qui me permet de reposi-tionner les couleurs.

Nous ouvrons grand nos yeux et découvrons un métier passionnant.

Le technicien nous montre comment il recouvre les moulures en bois de tilleul avec les feuilles d’or. puis il les fixe sur le châssis.

– L’encadrement est presque terminé, nous explique-t-il. Alors vous êtes rassurés ? Vous êtes sûrs que je ne suis pas un voleur de tableaux maintenant ?

– Absolument sûrs ! crions-nous tous ensemble.– Vite il faut retrouver nos parents, on n’a plus de

temps, s’écrie elsa.

2

en sortant du musée nous nous regroupons, à la fois excités et déçus.

– toute cette enquête pour rien ! se lamente théo.– Mais pas du tout, on a découvert un métier

formidable ! dit elsa

– on pourrait en faire un livre, propose eloïse.– ou un film, s’écrie Gaby.– oui, mais un film d’action ! conclue théo.

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Montpellier 2010

Stéphane barbichon est veilleur de nuit au musée Fabre.

C’était la période des fêtes de fin d’année, et Stéphane n’avait aucune envie de travailler, mais son directeur lui avait pourtant demandé de veiller sur les tableaux des salles pierre Soulages.

– Stéphane ! lui avait-il dit, j’ai confiance en vous, je vous charge de faire attention à ces œuvres, et s’il leur arrive quelque chose, je vous tiendrai pour seul responsable.

– bien monsieur, lui avait-il répondu.et sur ce, il partit s’acheter un sandwich, revint

avec un tabouret et s’installa devant les tableaux avec la ferme intention de les protéger au péril de sa vie.

école Charles daviler | CLASSe de CM2 AVeC VINCeNt LAUReNCe

Anaïs Alonso • Pablo Alonso • Vincent Arderiu • Noémie Berger • Jules Bosc • Mathilde Bruc • Gabriel Casanova • Zoé Corbier • Stanislas De Richter • Louise

Delaperierre • Cassandre Delmas • Arthur Desfourneaux • Ismaël Eliet • François Faure • Nathan Finance • Juliette Franconieri • Zachary Le Bris • Erwan Luciano • Julie Merlant • Rayhân Moktar • Martin Nouguier • Vincent Pelenc • Romy Reboul

• Roch Risueno-Taule • Inès Roels • Anna Rosensthiel • Benjamin Vialla

La nuit au musée

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C H A p I t R e 1

Vers 17h, la pluie se met à tomber et Stéphane commence à s’ennuyer. Il écoute un peu la radio puis, pour se divertir, va visiter le musée et contempler les œuvres du peintre aveyronnais.

« Magnifique ! Magique ! Fantastique ! » disait-il à chaque fois qu’il passait devant un tableau de l’artiste.

Il finit enfin par regagner son siège. Soudain, Stéphane entend à la radio : « Mesdames

et messieurs, restez sur vos gardes et fermez à clé tout ce que vous pouvez, car l’affreux bandit Marck de la Baumme qui s’est échappé de la prison de haute sécurité de Villeneuve-lès-Maguelone il y a une heure, aurait été repéré à Montpellier. Attention, ce voleur-escroc, amateur d’art, est capable de tout, y compris de s’ intro-duire chez vous par le toit et particulièrement par les cheminées. C’est le moment de faire un bon feu ! Tout de suite la météo… »

pour se rassurer, Stéphane va vérifier tous les

verrous du musée. enfin, il revient à son point de départ et s’assoit sur son tabouret.

plus tard, la faim fait son apparition. Stéphane a toujours faim ; il est d’ailleurs un peu enrobé…

Stéphane se félicite : « Heureusement que je suis allé acheter ce sandwich ! »

puis il le dévore goulument tel un teckel devant une saucisse chaude.

Un peu plus tard il commence à s’assoupir. pour éviter de s’endormir complètement il refait le tour des salles. Mais décidément, la fatigue est trop dure à supporter et Stéphane, qui est un peu paresseux, s’endort.

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C H A p I t R e 2

dix-huit heures, la pluie frappe les carreaux en cadence.

Stéphane ronfle en se balançant doucement sur son fauteuil quand il sent une goutte d’eau caresser son nez. Il ouvre un œil juste au moment où une seconde goutte s’écrase sur ses narines.

Surpris, il lève la tête : plusieurs gouttes d’eau tombent du plafond en faisant « ploc ! ploc ! ».

Affolé, Stéphane décide de boucher la fuite : il se précipite jusqu’à un placard où est entreposé le matériel d’entretien. Il récupère des seaux et des serpillières, puis les place sous la fuite d’eau. Mais en quelques minutes à peine, les récipients sont pleins.

Stéphane se lève et court en catastrophe dans le bureau du directeur. Ce dernier est en communi-cation avec un artiste qui lui propose des tableaux.

– Monsieur le directeur, halète-t-il, il y a une grosse fuite d’eau au plafond.

– eh bien ! Appelez donc un plombier. J’en connais

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un qui est très bien, il se nomme eric Slimberg. Alors Stéphane cherche son nom dans l’annuaire et finit par trouver son numéro.

C H A p I t R e 3

À 19h, Stéphane se décide à appeler le plombier.– J’arrive dans une heure ! enveloppez le tuyau

avec une serpillière, lui lance-t-il, et mettez un seau en attendant mon arrivée !

– Mais je viens juste de le faire.– Alors c’est parfait, vous m’attendez !et il raccroche. Stéphane, un peu nerveux, renouvelle les seaux et

décide pour se calmer d’effectuer un nouveau tour d’inspection, puis il retourne s’asseoir sur son siège, salle pierre Soulages. pour patienter, il compte les mouches.

Une demi-heure passe quand notre veilleur de nuit entend comme un bruit de pas sur le toit. Il regarde vers le plafond.

– Ce ne peut pas être le plombier, ça ne fait qu’une demi-heure que je l’ai appelé !

Il monte sur un escabeau et tente d’écouter les bruits venant du plafond. Stéphane réfléchit. Il se

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dit que ce ne peut être que la pluie, mais tout de même, il reste méfiant et attentif au moindre bruit.

Malgré tout il se rendort, bercé par la pluie qui frappe continuellement les fenêtres du musée Fabre.

À 20h, la pluie redouble d’intensité.

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Il est 21h30 et le plombier n’est toujours pas en vue. Stéphane barbichon est tracassé par les bruits qu’il a entendu. Il se dirige alors vers l’entrée du bâtiment pour regarder ce qui se passe à l’extérieur.

Il se remémore la phrase prononcée par son employeur : « Stéphane, s’il arrive quelque chose, je vous tiendrai pour seul responsable ! »

Cette phrase retentit dans tout son être et le fait trembler de la tête aux pieds.

Soudain il entend à nouveau un bruit venant du toit, il se précipite dehors et aperçoit une silhouette vêtue de noir.

– Un voleur ! s’écrie-t-il ; et il rentre en trombe à l’intérieur du musée pour surveiller les tableaux.

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LA NUIt AU MUSée

C H A p I t R e 5

Inquiet Stéphane décide d’appeller à l’aide son ami, l’ancien détective Al Atack.

– Allo ? oui, ici Al Atack – Salut ! C’est Stéphane. J’ai besoin de toi !– Quoi ! À cette heure ?– Je vais t’expliquer. J’ai aperçu un voleur sur le

toit du musée. Viens me rejoindre.Au moment de raccrocher, Stéphane aperçoit une

nouvelle fois son voleur. Il lui court après en espérant que celui-ci soit Marck de la baumme pour ainsi toucher une belle récompense. Mais ce dernier, bien trop rapide ne peut être rejoint. Notre veilleur de nuit repart alors s’asseoir dans la salle pierre Soulages, en réfléchissant à la façon dont il pourrait piéger l’intrus.

Il est 22h lorsque Al Atack arrive. Un petit homme trapu, ayant au milieu du visage : un cap, que dis-je un cap, une péninsule, entre dans l’établissement.

– Ah ! te voilà ! J’avais tellement besoin de ton aide.

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LA NUIt AU MUSée

Comme il ne répond pas, il se dirige vers la salle où se trouve son ami, guidé par le son de la sonnerie.

Il le voit par terre une fléchette dans le cou. Il se précipite alors vers lui et l’étend sur une petite table.

Après une brève mise au point de la situation, Stéphane lui présente les quelques outils dont il dispose pour mettre en place des pièges : un filet, une canne à pêche et une carabine à flêchettes calmantes.

Al Atack, un peu énervé par le dérangement, revêt sa salopette rouge de travail et commence à confec-tionner un piège.

de son côté Stéphane surveille les entrées. Angoissé par la situation, il est prêt à lancer l’assaut contre le cambrioleur. Soudain il lui semble entendre un bruit.

– À l’attaque ! lance-t-ilAl Atack a cru qu’on

l’appelait. Il traverse la salle en courant et se prend à son propre piège.

touché par une fléchette calmante il s’écroule au sol avec fracas. Stéphane, surpris que son coéquipier ne soit pas là, l’appelle sur son portable.

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LA NUIt AU MUSée

Il court dans sa direction, mais perd toutes traces de ce dernier. Le temps qu’il avait mis à réfléchir lui a été fatal. Il s’apprête à poursuivre sa recherche lorsqu’un bruit lui glace le sang.

Il se dirige vers l’escalier d’où venait le bruit et surprend le voleur. Il lui saute dessus et l’interpelle :

– Je te prends en flagrant délit, Marck la baumme !

– Mais non, vous vous trompez, je n’ai rien fait, je suis innocent !

– Je ne vous crois pas ; je suis sur que vous voulez voler les tableaux de la salle pierre Soulages !

– oh regardez derrière ! un voleur de tableau !– Mais oui, c’est cela, et vous pensez que je vais

vous croire ?– Mais si, Je suis eric Slimberg, le plombier.Stéphane le regarde avec étonnement. Une voix

jaillit derrière lui :– Stéphane ! Lâchez le plombier, regardez les

tableaux ont disparu !C’était le directeur du musée.– Je m’en occupe ! crie Stéphane.Il court dans tout le musée, puis revient au point

de départ après un moment de recherche sans succès. Le directeur avait disparu. C’est alors que sur le sol il aperçoit des marques laissées par un tableau. C’est en suivant ces traces qu’il trouve le directeur en train de décrocher une toile ! Il s’assoit contre un mur et se pince.

Mais non, il ne rêve pas ; ce qu’il voit est bien

C H A p I t R e 6

pour se remettre de ses émotions Stéphane retourne s’assoir sur son tabouret. Un peu plus tard il voit une ombre arriver sur lui. Stéphane remarque avec stupeur que ce n’est pas le voleur mais son ami Al Atack.

Stéphane lui dit avec étonnement :– tu es fou, tu m’as fait une sacrée peur !Mais ce dernier ne lui répond pas et s’éloigne.C’est alors que Stéphane comprend ce qui

venait de se passer. drogué, Al Atack était comme somnambule. Il ne fallait surtout pas le réveiller. Il décide donc de repartir seul à la recherche de l’inconnu qui rôdait autour du musée.

Il marchait depuis un moment lorsqu’une silhouette passe au loin en courant. Il s’arrête net et prend le temps de réfléchir quelques secondes à la situation : « Cela ne peut être que le voleur », pense-t-il. À moins que ce ne soit… non il m’aurait prévenu de son arrivée. Cela ne peut être que ce rodeur ».

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é p I L o G U e

Stéphane s’adresse au directeur :– Mettons tout de suite les choses au point, je

vous préviens, je n’appellerai pas la police si vous me dites toute la vérité sur cette histoire.

Le directeur répond :– d’accord. depuis que je suis petit, j’admire

pierre Soulages, j’ai toujours adoré ses œuvres.Stéphane acquiesce.– bon je comprends, mais alors remettez donc les

tableaux en place et nous en resterons là !– en fait Stéphane, je viens d’être muté en

espagne pour un poste à très haute responsabilité au musée Guggenheim de bilbao ; je voulais conserver des souvenirs de ce merveilleux musée montpel-liérain. Je vous propose de prendre ma place de directeur, vous l’avez bien mérité. Quelqu’un d’aussi dévoué ne se rencontre pas souvent.

– d’accord, avec plaisir monsieur, conclut Stéphane rayonnant.

réel. Choqué, il se précipite alors vers le directeur et l’interroge :

– pourquoi décrochez-vous ce tableau ? demande Stéphane.

Son patron, surpris, sursaute.– S’il vous plait, n’appelez-pas la police ! Stéphane prend le directeur par la manche et lui

dit :– Allons dans votre bureau, nous serons plus à

l’aise pour discuter. Au moment où ils entrent dans la pièce, le

plombier surgit.– Attendez-moi ici, je règle un problème et je

vous explique tout après, lui propose Stéphane.– Je vais m’occuper de votre fuite alors, répond le

plombier.

et c’est ainsi que Stéphane barbichon devint le nouveau directeur du musée Fabre.

Journal télévisé régional de France 3 du 5 janvier 2011.

« Bonjour chers téléspectateurs, nous apprenons à l’ instant que le célèbre bandit Marck de la Beaumme a été arrêté samedi alors qu’ il tentait de quitter le pays. Nous vous rappelons qu’ il était accusé de vols divers. Son procès aura lieu dès la semaine prochaine à Montpellier.

On nous signale également au même moment que l’ancien détective et ami du nouveau respon-sable du musée Fabre, Al Atack, a été retrouvé en état de choc non loin du musée. Le médecin a diagnos-tiqué une perte de mémoire provisoire. Personne ne semble savoir ce qui s’est réellement passé. Nous vous donnerons de plus amples informations dans notre prochaine édition.

Remerciements à elisabeth Creignou conseillère pédagogique,

Inspection académique de l’Hérault et Jean-Serge Vigouroux, Cddp de l’Hérault

Mai 2010Imprimé par Impact Montpellier

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N O U V E L L E S

Cinq écoles de la Ville de Montpellierprésentent

Les enfants remontent le temps, Louis XIV tombe à l’eau, la barbe à papa sauve les Trois Grâces, Tristan enfermé dans le passé et Lou le délivrant grâce à internet, un voleur d’œufs d’esturgeons ou un restaurateur de tableaux passionnant ? Al Atack et sa fl êchette calmante… autant de mystères entourent ces cinq récits, tous inspirés par la foisonnante histoire de Montpellier !Des voyages, des enquêtes, des recherches, des question-nements, tout au long de ces nouvelles les 125 élèves du projet ont débordé d’imagination et de connaissances pour nous amener loin dans le temps et partout dans la ville, avec humour, rigueur et curiosité.

« À ton avis, il y avait la mer à cet endroit, au temps de Louis XIV ? » Un exposé magique

« Suspect en vue, il se dirigevers le port » La place de l’Œuf sans sa coquille

« Je vais faire mon cinéma au type de la salledu patrimoine… » Le secret des symboles

« Vous êtes fous, on ne va pas se mesurerà des adultes ! » Une surprenante disparition

« Puis il le dévore goulument, tel un teckel devant une saucisse chaude… » La nuit au musée

T O M E 1

TOME

1

CDDP DE L’HÉRAULTACADÉMIE DE MONTPELLIER

cinq écoles de la ville de montpellier présentent€¦ · les mystÈres de montpellier nouvelles...

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