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216 : MADELEINE SOLOGNE UN JOLI FANTÔME DE NOYEE Madeleine Sologne : Un fantôme de noyée, la plus belle tête de mort du cinéma français. Telle était la définition que Jean Cocteau donnait de Madeleine Sologne en lui ouvrant les portes de l’immortalité cinématographique en faisant d’elle son Yseult de « L’Eternel Retour ».

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216 : MADELEINE SOLOGNE

UN JOLI FANTÔME DE NOYEE

Madeleine Sologne : Un fantôme de noyée, la plus belle tête de mort du cinéma français. Telle était la définition que Jean Cocteau donnait de Madeleine Sologne en lui ouvrant les portes de l’immortalité cinématographique en faisant d’elle son Yseult de « L’Eternel Retour ».

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Madeleine Sologne qui viendra tard au cinéma naît très brune, le 27octobre 1912 à la Ferté Imbault sous le patronyme de Madeleine Simonne Vouillon.La Ferté Imbault est une petite commune rurale du Loir et Cher en Sologne où la vie s’écoule au gré des saisons à l’ombre de son château.La vie rurale des années 10 se déroule loin des grands tumultes internationaux. A la naissance de la petite Madeleine, sait-on que la guerre Italo-Turque vient de finir et la guerre des Balkans commencer ? On en est resté au naufrage du Titanic du mois de Mars.Dans deux ans, la Ferté Imbault comme le reste du monde se fera rattraper de la plus odieuse des façons.

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La guerre a dévasté la famille Vouillon. Le père n’en est pas revenu et quelques années plus tard c’est la mère qui décède emportée par la tuberculose laissant Madeleine, jeune apprentie couturière seule.La jeune femme abandonne sa Sologne adorée, monte à Paris où elle aura plus facile à se placer comme cousette car chacun sait que pour ce qui est de la couture, il n’y a qu’à Paris !

C’est chez une modiste, la très en vogue Caroline Reboux que la jolie Madeleine trouve à se placer. Un premier emploi qui a tout d’un premier pas du destin qui sera le sien.Chez Reboux, la joliesse de Madeleine avec ses grands yeux pâles et ses trais taillés à la serpe des anges n’est pas passée inaperçue. La pette de Sologne a une tête à chapeaux et Caroline Reboux lui fait présenter ses modèles. De l’atelier à la boutique c’est un pas que l’on franchit rarement.

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Madeleine, ouvrière et mannequin voit du monde et parce que Madeleine Reboux fournit le cinématographe en couvercles emplumés et couvre-chefs en tout genre, elle rencontre un jeune technicien, le caméraman André Douarinou.Le couple se mariera et la chance lui sourira. Madeleine, marrainée par Caroline Reboux ouvrira sa propre boutique de chapeaux. Quant à André il va rapidement se faire une réputation en étant le premier à grimper sur des grues pour obtenir des mouvements de caméras inédits en France et il deviendra le cadreur attitré de Max Ophuls en personne.Les plans sublimes et inouïs au début de « la Maison Tellier », c’est grâce à lui, c’est son ingéniosité qui a rendus possibles les rêves d’Ophuls

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Le caméraman et la chapelière des années 30 auraient pu vivre heureux ainsi jusqu’à la fin des temps mais le destin veillait parmi les relations du jeune mari.André Douarinou a parmi ses relations chères, de ceux qui passent souvent dîner et qu’on voit le dimanche, le peintre Moïse Kisling.Kisling est né à Cracovie et il retrouve dans les traits de Madeleine la beauté slave de son pays. Fasciné par la belle épouse de son mari il fait d’elle, tantôt brune et tantôt blonde, son modèle de prédilection.

Il la peint avec délectation et presque vénération même si elle refuse de poser nue. C’est lui qui durant les longues séances de pose l’incitera à tenter sa chance au cinéma. Lequel cinéma ne pourrait se passer plus longtemps d’une beauté aussi exceptionnelle.

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Madeleine est flattée mais sans les encouragements de son mari il est fort probable qu’elle soit restée à garnir des chapeaux de paille de cerises et de pâquerettes.Madeleine qui choisit de s’appeler Madeleine Sologne se lance dans l’aventure, prend des cours de théâtre, débute sur scène avant d’apparaître au cinéma en 1936 dans un film au titre joyeusement prémonitoire « La vie est à nous ». Un film de Jean Renoir…Elle ne s’éloigne guère de l’univers des peintres Montmartrois.

La jeune débutante a 24 ans. C’est déjà tard dans une carrière où l’on débute parfois à 14 ans, souvent à 17.

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Et puis son physique si particulier, tout extraordinaire qu’il soit est d’abord un handicap. En brune le cinéma ne voit en elle qu’une bohémienne, qu’une tireuse de cartes, en blonde une jeune fille russe en fichu fleuri. Pour les autres rôles, les grands rôles, elle n’a pas l’air assez garce pour rivaliser avec Viviane Romance ou Ginette Leclerc. En blonde elle n’est ni assez vamp pour contrer Mireille Balin ni assez espiègle pour briguer les rôles de Danielle Darrieux ; pas assez romantique pour ceux de Josette Day ou d’Annabella et déjà plus assez jeune pour ceux de Michèle Morgan. Elle n’a pas non plus assez de métier pour être une Annie Ducaux ou une Edwige Feuillère.

Elle devra attendre de donner la réplique à Fernandel dans « Raphael ou le tatoué » pour être enfin connue et

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mourir sous la pluie par amour pour Tino Rossi dans « Fièvres ». Ce mélo fit couler tant de larmes dans les cinémas que la Seine faillit en déborder.

Non que l’histoire soit particulièrement bien ficelée ou que Tino Rossi se soit subitement révélé être un acteur mais Madeleine tenait la grande scène du film dans laquelle toutes les femmes se reconnaissaient. Elle mourait devant sa radio, séparée de l’homme qu’elle aimait. Nous étions en 1942 c’était la guerre, une fois de plus. Les femmes étaient seules, dans un Paris occupé, glacial de privations guettant dans la pénombre des chambres solitaires des nouvelles de ceux qui étaient loin devant leur radio. Madeleine, elle, mourait dans sa solitude sur la voix de l’être aimé chantant pour elle leur chanson « Maria ».

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Pourtant le film est nigaud en soi : Maria, femme à la santé fragile est l’épouse d’un chanteur de charme qui connaît soudain la gloire et avec elle la java des enjôleuses en diamants dont Jacqueline Delubac plus allurale que jamais. Maria qui ne peut pas se refroidir par ordre de la faculté surprend son tendre rossignol aux prises avec la mère Delubac et ses pampilles de chez Poiray. Se croyant trompée alors que le beau Tino ne cherche qu’à sauver sa vertu, pour une fois, Maria hébétée rentre chez elle sous une pluie absolument sensationnelle offerte par les pompiers de Paris et qui vaut bien les grandes crues du Niagara. Agonisante encore toute dégoulinante elle a ce dernier geste sublime qui est d’allumer sa TSF pour entendre la retransmission en direct du récital Tino Rossi. Elle calanche alors qu’il lui susurre sur les ondes de Paris-Tour Eiffel qu’il n’aime qu’elle. Voilà toute l’affaire ! Bon, après Tino Rossi devient moine mais ça nous intéresse moins.

Fièvres

Ce seul film fit d’elle une actrice phare des années guerre et Madeleine Sologne rejoignit le panthéon des icônes nationales qu’étaient Edwige Feuillère, Micheline Presle, Viviane Romance, Ginette Leclerc et Josette Day.

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Pourtant le tournage n’avait pas été une partie de plaisir ! Le film essentiellement tourné dans la région de Royan en pleine zone occupée se tournait sous la surveillance des Allemands et les acteurs étaient escortés militairement dans tous leurs déplacements comme si Madeleine Sologne ou Tino Rossi allaient organiser le débarquement entre deux agonies et deux roucoulades.

D’autres auraient été dégoûtées du cinéma à moins. Mais Jean Delannoy qui l’avait dirigée dans « Fièvres » s’était entiché d’elle, privé de sa chère Michèle Morgan en exil hollywoodien. Il la proposa d’emblée à Jean Cocteau lorsque celui-ci le sollicita pour mettre en scène Jean Marais dans « L’Eternel Retour ».

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Cocteau qui ne risquait pas de se déplacer pour aller voir un film de Tino Rossi dans un cinéma non chauffé fut immédiatement convaincu par le physique de Madeleine Sologne. Emaciée de privations, sa longue mèche blonde lui barrant le visage, elle avait l’air de ressurgir d’entre les morts dans un cimetière inondé. Pour sa Nathalie, elle-même fantôme d’Yseult rien ne pouvait mieux convenir au poète scénariste amoureux.

Madeleine est choisie, elle tournera « L’Eternel Retour » avec Jean Marais, Yvonne de Bray, Pièral et le chien de Jean Marais Moulouk.Le succès du film est prodigieux, le public applaudit durant toute la projection, les files devant les cinémas sont ahurissantes, lorsque les salles sont complètes, des émeutes se déclenchent, on brise les vitres, les invités

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n’osent pas faire jouer leurs billets de faveurs, ils craignent de se faire massacrer !

Pierre Brasseur écrit à Cocteau : « Monsieur, c’est en voyant votre film que j’ai compris ce qu’était le cinéma »Bientôt les services d’ordre seront réquisitionnés devant les cinémas. Le succès ne faiblit pas, Madeleine, Jean et Moulouk entrent dans la légende pour l’éternité.Les collaborationnistes traînent le film, Cocteau et ses interprètes dans la boue, mais le succès est si fulgurant que l’effet récolté est l’inverse de celui escompté. Ils passent pour de sinistres cons et en plus des applaudissements habituels, les séances se donnent sous les vivats : « Vive la France ! », « Vive Cocteau !».

Une réception se donne au grand Palais pour les interprètes du film, le cordon de police est pulvérisé et le

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public hurle à tout rompre : « Moulouk ! Moulouk ! » L’animal affolé ne sait plus où donner du museau !Dorénavant, le chien star sera nourri à la viande fraîche par ses producteurs en plus de ses cachets.Icône de sa génération, Marais est déifié par les « zazous » qui adoptent sa longue mèche et ses pulls jacquards en signe de résistance fière et orgueilleuse au son de la musique « swing » interdite sous peine de peloton d’exécution.

Les filles ne sont pas en reste, toutes agitent leur longue mèche « à la Madeleine Sologne » sous le nez de l’occupant !Après avoir vu le film, pour le plaisir, le public revoit « L’Eternel Retour » pour le héros.

Madeleine est plus qu’une actrice plus qu’une vedette plus qu’une star elle est le symbole de la jeunesse

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résistante même si elle a souvent le double de l’âge des jeunes filles qui l’admirent et l’imitent.

Le couple Cocteau-Marais qui s’est fait beaucoup d’ennemis avec « L’Eternel Retour » et quelques bagarres épiques avec des journalistes collaborationnistes s’exile dans le midi tourner « La Belle et la Bête ».

Madeleine n’est pas du voyage, Cocteau ne tient pas à perpétrer le couple iconique et sulfureux de « L’Eternel Retour ». Et puis dans le midi il y a déjà la chère amie Josette Day dont la douceur romanesque convient mieux au rôle de Belle que la trop énigmatique Madeleine.

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Belle est une campagnarde pas une création de l’esprit. C’est la bête qui doit être une créature fantasmagorique, pas elle. Madeleine ne se vexe pas, le rôle n’est pas pour elle. Elle le sait et est bien trop fine mouche pour ne pas s’en apercevoir ou s’en offusquer.

Restée à Paris, Madeleine a la lourde tâche de perpétrer la comédienne après un tel personnage et surtout un tel triomphe. Pour le cinéma, pour la France elle est à jamais « L’Eternel Retour ».

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Evidemment on se jette à ses pieds pour la faire tourner. Les cachets ne sont pas mirobolants, les privations sont partout.

Alors elle choisit les rôles qui nécessitent le plus de travail, le plus de composition.

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Ce qui l’éloignera espère-elle le plus de sa blonde Nathalie.Mais la tâche n’est pas si simple. Même si elle joue une folle ou une aveugle, le réalisateurs les producteurs veulent quand même, eux aussi, un peu retrouver Nathalie.

La libération de Paris la trouve tout en haut des affiches et s’il est une comédienne qui n’aura jamais d’ennuis avec les comités d’épuration, c’est bien elle ! Elle était le symbole de la France, du patriotisme et de la résistance.Elle va enquiller six films après « L’Eternel Retour » six bons films, six beaux rôles et un exploit dans cette France occupée où même l’eau et l’électricité sont coupées la journée. Rien n’y fait, elle est « L’Eternel Retour ».

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En 1947 elle ne tourne pas du tout.La presse dont le papier est encore rationné écrit tout petit pour pouvoir écrire beaucoup mais titre en pleine page « A Quand l’Eternel retour de Madeleine Sologne ».

En 1948 elle revient pour deux films qui ne changent rien à l’affaire. Madeleine Sologne c’est l’éternel Retour comme Léonard de Vinci est la Joconde !

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Alors l’actrice prend une décision crâne.Puisque le public aime tant sa Nathalie de l’Eternel retour » elle leur laisse.Madeleine Sologne ne tourne plus, elle renonce au cinéma et revient au théâtre où on ne s’attend pas à la voir perpétrer un personnage de cinéma.

Les prétendus biographes de Madeleine Sologne aiment à dire qu’on ne la revit jamais. C’est absolument faux.

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Elle reviendra au cinéma en 1959. Elle tournera encore trois films jusqu’en 1972 et fera même un peu de télévision.Très rare elle est une star de premier plan chère au cœur du public.

Renée Passeur, Simone Renant et Madeleine Sologne

Depuis la libération de Paris, elle participe parfois à de grands raouts professionnels ou des manifestations publiques comme des concours d’élégance automobile ou l’élection de miss Flots Bleus.

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Avec Von StroheimLe 5 Juillet 1946, pour la réouverture de la piscine Molitor après l’occupation, avec le concours des girls du Lido, on procède à l’élection de miss Flots bleus et Madeleine est la présidente du jury.

La légende veut que Louis Réard y ait présenté le premier bikini qui fit à la fois triomphe et scandale.

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S’il est vrai que Réard présenta son bikini c’était en marge des festivités et strictement personne n’y prêta attention ! C’est que voyez-vous, Madeleine Sologne, la Nathalie de l’Eternel retour était là !

La même année elle avait manifesté au bras de Jean Marais contre la pression des Américains qui voulaient imposer un quota écrasant de films US sur les écrans français.

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Si Marais l’a choisie pour manifester à ses côtés c’est parce que c’est une amie, certes mais des amies il en a beaucoup. C’est surtout parce que Madeleine Sologne en 1946 c’est un très, très grand nom.

Madeleine Sologne que l’on prétend recluse, refermée sur sa légende comme une huître sur sa perle est une vraie personnalité du tout Paris fréquentant les premières et les galas, restée proche des gens de ce cinéma qu’elle ne fait plus.

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Michèle Morgan, la légion d’honneur de Jean Delannoy et Madeleine Sologne. Le réalisateur avec celle qui faillit être Nathalie et celle qui le

fut.

Elle continue au théâtre une carrière qui pour être moins claironnée que celle d’Edwige Feuillère n’en est pas pour autant de moindre qualité.

Madeleine en coulissesMadeleine Sologne ne prendra sa retraite professionnelle qu’en 1972, soit 30 ans après l’Eternel Retour ! On est, je le répète loin de la star fuyant le public après son plus fabuleux triomphe.Madeleine resta au fil du temps l’incarnation la plus absolue de l’héroïne romantique des années guerre et sa fin survenue le 31 Mars 1995 bouleversa les cœurs.

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Madeleine s’était retirée dans une maison de retraite de Vierzon et nombreux furent ceux qui virent là le dernier des « Eternels retours » puisque Madeleine s’éteignait à l’orée de sa Sologne adorée. Elle avait 82 ans.

QUE VOIR ?

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1936 : Une Femme par Intérim : Première apparition de Madeleine Sologne dans un court métrage avec Félix Oudart1938 : Conflit : Madeleine Sologne en petite boniche brunette dans un film de la très distinguée Annie Ducaux qui retrouve sa partenaire de « Prison sans barreaux » Corinne Luchaire. Corinne est ici la jeune sœur d’Annie Ducaux qui lui tire dessus comme sur une cible de fête foraine. On verra également passer le jeune Serge Reggiani dans un court rôle.

1938 : Adrienne Lecouvreur : C’est l’inénarrable Yvonne Printemps qui prête ses traits à cette chère Adrienne.1939 : Le Père Lebonnard : Madeleine Sologne vedette entre Jean Murat et Pierre Brasseur

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1943 : Le Loup des Malveneur : Madeleine charmante institutrice débarque chez les Malveneur, famille de timbrés se croyant sous le coup d’une malédiction. On est à la fois chez Jane Eyre, Frankenstein et Edgar Alan Poe. Mais comme le veut l’époque le film ne souhaite pas effrayer le spectateur comme dans une gaudriole de Dracula mais l’envoûter et faire régner sur l’écran l’angoisse du temps où la mort rôdait dans les rues des villes occultes.

1943 : L’Eternel Retour : Le film de la consécration qui fait de Madeleine Sologne le symbole de la jeunesse résistante et une figure éternelle du cinéma français.

1943 : Vautrin : Madeleine chez Balzac par Pierre Billon porte quelques costumes que n’aurait pas désavoués

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Cocteau. Michel Simon en Vautrin quant à lui touche une fois de plus au sublime.

1945 : Mademoiselle X : André Luguet retrouve Madeleine Sologne évanouie et amnésique devant sa porte. Elle ne se souvient que d’une chose : Elle a tué son amant !

1946 : Un Ami Viendra ce Soir : Des maquisards se cachent dans une maison de santé parmi les malades mentaux. Une jeune fille juive s’y cache aussi. Madeleine retrouve Michel Simon.