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Organisations de petits producteurs / 2008-2009 Bilan annuel de l’impact du commerce équitable Choisir sa voie de développement æ

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Bilan annuel de l'impact du commerce équitable 2008-2009, réalisé par l'association Max Havelaar France

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Organisations de petits producteurs / 2008-2009

Bilan annuel de l’impact du commerce équitable

Choisirsa voie de développement

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Banelino subventionne des repas chauds pour les enfants de cette crêche à Monte Cristi (République Dominicaine).

Nous remercions chaleureusement les producteurs et professionnels des six coopératives qui ont donné de leur temps pour la réalisation des études d’impact et des reportages qui les illustrent : Banelino (Rép. Dominicaine) ;

Conacado (Rép. Dominicaine) ; Fapecafés (Equateur) ; Apromalpi (Pérou) ; Cocla (Pérou) ; Fecafeb (Bolivie).

Crédits photos :Bruno Fert (Yungas, Bolivie)

Pierre-Yves Brunaud (Cenfrocafe, Pérou)Luc Boegly (Apromalpi, Pérou)

Didier Gentilhomme (Fapecafes, Equateur)Nicolas Gauthy (Banelino et Conacado, République Dominicaine).

Mesurer et comprendre comment le commerce équitable change la donne

Pour le label international Fairtrade / Max Havelaar, la certification et le contrôle des standards internationaux sont des garanties indispensables. Cependant, ils ne sont pas suffisants à l’heure de faire le bilan de notre tra-vail. Nous devons mesurer et comprendre en quoi le commerce équitable change concrètement le quotidien des familles agricoles.

C’est pourquoi nous avons lancé une série d’études de l’impact du com-merce équitable labellisé sur les organisations de petits producteurs. Ce modèle d’organisation est au cœur de notre activité. Nous avons fait le pari qu’il peut être viable sur les marchés internationaux.

Pourtant, la crise économique risque à nouveau de toucher les plus dému-nis. Elle amène un ensemble de nouvelles menaces pour les producteurs. Pour eux, elle risque de rendre la commercialisation plus incertaine et de couper tout accès au crédit. Leurs coûts risquent d’augmenter. L’histoire pourrait se répéter avec le retour du protectionnisme et des barrières doua-nières. Notre but pour les prochaines années est d’aller à l’encontre de cette tentation en donnant aux producteurs les moyens de lutter eux-mêmes contre la pauvreté.

Allons-nous dans le bon sens ? Ces six études de cas constituent un échantillon significatif qui nous permet de mieux comprendre comment le commerce équitable contribue à l’essor économique et social d’une com-munauté agricole.

Les conclusions sont claires : avec le concours du commerce équitable, les producteurs stabilisent leur revenu et s’assemblent dans des organisations qui leur permettent de renforcer leur position dans le commerce et dans la société.

Cependant, il reste des points à améliorer. Il faut davantage travailler en réseau avec d’autres ONG et institutions. Plus que jamais, il faut remettre aux organisations la clef de leur propre développement. Bien conscient de cela, le système international de commerce équitable labellisé se met en ordre de bataille afin d’aller toujours plus loin dans sa mission de lutter durablement contre la pauvreté.

Rob Cameron, directeur exécutif de la fédération internationale

Fairtrade Labelling Organisations

Joaquin Muñoz, directeur de l’association Max Havelaar France.

Le prochain bilan de l’impact sera consacré à la main-d’œuvre salariée.

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Impact structurel

Revenu durable et meilleures conditions de vieLes familles ont des rentrées d’argent stables qui leur permettent de se nourrir, se loger, envoyer les enfants à l’école…

Autonomie collective des producteursLes organisations de producteurs sont de plus en plus en position de force pour négocier face à leurs interlocuteurs commerciaux. Les ouvriers agricoles regagnent confiance pour l’avenir.

Gestion durable de l’environnementL’activité de production s’inscrit dans son environnement sur la durée sans le dégrader.

Finalité politique

Développement local durableL’activité économique générée et les investissements de l’organisation de producteurs permettent d’améliorer les infrastructures, de tirer les prix des denrées d’export vers le haut. Elle profite ainsi àtoute la communauté.

Démocratie localeLes organisations de producteurs démocratiques et bien gérées font émerger des leaders qui font valoir les intérêts de leur secteur auprès des administrations locales et nationales.

Changement des pratiques du commerce internationalEn contribuant à structurer ainsi les filières, le commerce équitable cherche à rééquilibrer les pouvoirs dans les marchés mondiaux.

Effets sur le terrain à moyen terme3

Évaluation de l’impact

Sur le moyen et le long terme, des études précises sont conduites pour vérifier que le commerce équitable remplit son effet en termes de développement. Cela permet d’adapter le système.

Standards Dispositions minimales et critères de progrès

Développement économiqueÉquilibrer les relations commercialesLes producteurs perçoivent un revenu stable qui leur permet non seulement de vivre, mais aussi d’investir pour mieux produire.

Développement socialRenforcer les organisations de producteursIls s’unissent dans des organisations démocratiques, bien gérées et autonomes face au marché. Les droits sociaux sont respectés. Des projets sont financés au bénéfice de tous : santé, éducation…

Développement environnementalGérer les ressources durablementIls réduisent leur impact sur la nature, et progressent vers des méthodes d’agriculture biologique.

Appui

Sur le terrainSuivi des organisations de producteursDes coordinateurs locaux accompagnent l’application des standards dans les pays concernés.

Débouchés au NordCréer des marchés en France/ Sensibilisation des consommateurs par des campagnes promotionnelles ou pédagogiques./ Développement de l'offre avec les entreprises engagées.

Fonctionnement du commerce équitable labellisé2

Pourquoi faut-il un commerce équitable ?1

Vivre dignement de son travailAujourd’hui, les trois quarts des 854 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde sont des agriculteurs ou des ouvriers agricoles. Ils ne peuvent pas vivre de leur travail.

Être autonomesPour être durable, le développement doit être mis en œuvre par les personnes mêmes qui en bénéficient. Le commerce équitable permet aux producteurs de s’insérer dans le marché mondial comme ils l’entendent.

Avoir le droit de s’associer et de négocier collectivementSouvent isolés en bout de chaîne, les producteurs n’ont pas toujours les moyens de s’organiser. Ils n’ont pas accès à l’information sur l’évolution des prix, ni aux outils pour transformer leurs produits, ni aux moyens de transport pour exporter. Les employés agricoles ont rarement la possibilité de défendre leurs droits.

Contrôles indépendants systématiques.Le certificateur FLO-Cert, spécialiste du commerce équitable,

agréé ISO 65, s’assure de l’application des standards sur le terrain et contrôle les flux de marchandises dans les entreprises.

En plus de la certification, qui est une garantie de moyens,le label Faitrade / Max Havelaar met en place un suivi des résultats.

æ Le système international du commerce équitable labellisé

Impact structurel

Revenu durable et meilleures conditions de vieLes familles ont des rentrées d’argent stables qui leur permettent de se nourrir, se loger, envoyer les enfants à l’école…

Autonomie collective des producteursLes organisations de producteurs sont de plus en plus en position de force pour négocier face à leurs interlocuteurs commerciaux. Les ouvriers agricoles regagnent confiance pour l’avenir.

Gestion durable de l’environnementL’activité de production s’inscrit dans son environnement sur la durée sans le dégrader.

Finalité politique

Développement local durableL’activité économique générée et les investissements de l’organisation de producteurs permettent d’améliorer les infrastructures, de tirer les prix des denrées d’export vers le haut. Elle profite ainsi àtoute la communauté.

Démocratie localeLes organisations de producteurs démocratiques et bien gérées font émerger des leaders qui font valoir les intérêts de leur secteur auprès des administrations locales et nationales.

Changement des pratiques du commerce internationalEn contribuant à structurer ainsi les filières, le commerce équitable cherche à rééquilibrer les pouvoirs dans les marchés mondiaux.

Effets sur le terrain à moyen terme3

Évaluation de l’impact

Sur le moyen et le long terme, des études précises sont conduites pour vérifier que le commerce équitable remplit son effet en termes de développement. Cela permet d’adapter le système.

Standards Dispositions minimales et critères de progrès

Développement économiqueÉquilibrer les relations commercialesLes producteurs perçoivent un revenu stable qui leur permet non seulement de vivre, mais aussi d’investir pour mieux produire.

Développement socialRenforcer les organisations de producteursIls s’unissent dans des organisations démocratiques, bien gérées et autonomes face au marché. Les droits sociaux sont respectés. Des projets sont financés au bénéfice de tous : santé, éducation…

Développement environnementalGérer les ressources durablementIls réduisent leur impact sur la nature, et progressent vers des méthodes d’agriculture biologique.

Appui

Sur le terrainSuivi des organisations de producteursDes coordinateurs locaux accompagnent l’application des standards dans les pays concernés.

Débouchés au NordCréer des marchés en France/ Sensibilisation des consommateurs par des campagnes promotionnelles ou pédagogiques./ Développement de l'offre avec les entreprises engagées.

Fonctionnement du commerce équitable labellisé2

Pourquoi faut-il un commerce équitable ?1

Vivre dignement de son travailAujourd’hui, les trois quarts des 854 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde sont des agriculteurs ou des ouvriers agricoles. Ils ne peuvent pas vivre de leur travail.

Être autonomesPour être durable, le développement doit être mis en œuvre par les personnes mêmes qui en bénéficient. Le commerce équitable permet aux producteurs de s’insérer dans le marché mondial comme ils l’entendent.

Avoir le droit de s’associer et de négocier collectivementSouvent isolés en bout de chaîne, les producteurs n’ont pas toujours les moyens de s’organiser. Ils n’ont pas accès à l’information sur l’évolution des prix, ni aux outils pour transformer leurs produits, ni aux moyens de transport pour exporter. Les employés agricoles ont rarement la possibilité de défendre leurs droits.

Contrôles indépendants systématiques.Le certificateur FLO-Cert, spécialiste du commerce équitable,

agréé ISO 65, s’assure de l’application des standards sur le terrain et contrôle les flux de marchandises dans les entreprises.

En plus de la certification, qui est une garantie de moyens,le label Faitrade / Max Havelaar met en place un suivi des résultats.

æ L’impact, ou comment le commerce équitable change le quotidien des familles agricoles

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« La manière la plus simple de vendre l’impact en 5 secondes serait de dire aux consommateurs : « re-

garde nous avons fait une école ». Mais on passerait à côté des impacts structurels et forts qui font partie de la vie de la communauté. Je citerais des impacts colla-téraux comme l’accès au crédit, l’accès à l’information, l’accès aux échanges d’expérience entre les organisa-tions qui au final aident à consolider les organisations. Enfin, le fait d’avoir une organisation de producteurs plus forte doit être considéré comme l’un des impacts les plus importants. »

Raùl del AguilaPrésident de la CLAC, le réseau des producteurs certi-fiés d’Amérique du Sud.

« Ne passons pas à côté des impacts structurels qui sont

les plus forts. »

* Cette définition est inspirée de la définition de l’impact d’un projet de développement du Ciedel-F3E : « la situation issue de l’ensemble des résultats et effets qui induisent des changements significatifs et durables, dans la vie et l’environnement des personnes et des groupes pour lesquels un lien de causalité direct ou indirect peut être établi avec l’action de développement. » (Ciedel – F3E, 1999).

les résultats

définition

mesure

exemple

les effets l’impact

Ce sont les conséquences directes de l’application des standards.

L’organisation de producteurs reçoit un prix donné, une prime de déve-loppement. Elle tient une assemblée générale et sa gestion est transpa-rente. Les producteurs n’utilisent pas les intrants interdits...

Les inspections annuelles de FLO-Cert vérifient des points de contrôle précis. Le comité de certification décide de l’entrée ou du renouvelle-ment de l’organisation de produc-teurs.

Ce sont les conséquences indirectes de l’application des standards.

Au Mali, une organisation de pro-ducteurs a financé la construction d’un puits. Les producteurs ont pu s’acheter des charrettes et des animaux grâce à un meilleur prix...

Un système de suivi-évaluation systématique est en train d’être défini en concertation avec les organisations de producteurs.

Ce sont les changements significatifs et durables générés par l’interaction entre le commerce équitable et l’en-vironnement socio-économique, ins-titutionnel, naturel des producteurs*.

L’organisation de producteurs a acquis une capacité de négociation auprès des pouvoirs publics. Les producteurs développent des stratégies de diver-sification... Voir pages suivantes.

Un dispositif d’évaluation de l’impact du commerce équitable labellisé sur la base de plusieurs études de cas particuliers.

La synthèse technique qui a servi de base à ce bilan est disponible en ligne sur www.maxhavelaarfrance.orgæ

æ Un outil harmonisé pour mesurer l’impact

Evaluer l’impact permettra d’améliorer l’action du label Fairtrade / Max Havelaar. Pour y

parvenir, il a d’abord fallu se mettre d’accord sur la méthodologie.

La réflexion autour de l’impact du commerce équi-table sur les producteurs a été initiée en 2005 au

sein de la fédération internationale FLO. En effet, jusque là, le label avait beaucoup investi sur la garantie des moyens mis en œuvre : les standards, les prix, etc. La certification permet de vérifier le respect des standards : paiement des prix ou procédures démocratiques des organisations. Cependant, cette vision reste partielle. L’ambition du commerce équitable est de changer du-rablement la donne pour les producteurs en agissant sur les conditions de leur développement, et en provoquant des changements sur la durée. C’est ce que cherchent à mesurer les études d’impact. Elles permettront au label Fairtrade / Max Havelaar de mieux connaître les effets de l’action du commerce équitable et d’améliorer son fonctionnement au service des producteurs.

Faire le triPour comparer ce qui est comparable, il a d’abord fallu se doter d’un cadre méthodologique commun. Pour cela, la fédération FLO s’est adjoint les services de consul-tants spécialistes du commerce équitable ou de la mesure d’impact. Le Ministère des Affaires étrangères français et le F3E ont aussi participé à cette réflexion, tout en apportant leur appui financier.

Un grand nombre d’études d’impact du commerce équitable avaient déjà été faites par divers organismes, mais le tri s’est avéré difficile : « Nombre d’entre elles se focalisent sur certains aspects particuliers ou utilisent des approches tellement différentes que les comparai-sons entre elles sont quasiment impossibles », explique Karine Laroche, responsable filières chez Max Havelaar France.

Tout en restant souple, une méthode unifiée défi-nit donc clairement l’ensemble des aires possibles de changement avec l’action du commerce équitable pour permettre les rapprochements. « Ceci permettra aussi de s’assurer que si tel changement attendu n’était pas mentionné, cela est bien dû au fait qu’il n’a pas été constaté, et non pas qu’il n’ait pas été traité », explique Karine Laroche.

Six études de casLa méthode retenue : une série d’études de cas repré-sentatifs de l’ensemble du commerce équitable label-lisé. Les organisations de producteurs concernées ont participé à l’étude. « Elles nous ont aidé à déterminer ce qui était dû au commerce équitable et ce qui ve-nait des organisations elles-mêmes, explique KarineLaroche. Cela a aussi permis d’éviter que l’étudedevienne un audit d’organisation, ce qui est à l’inverse du but recherché. »

Des experts externes ont apporté un regard neuf, un savoir-faire de la mesure d’impact : l’ONG d’ap-pui au développement Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF), l’Institute of development studies (université du Sussex, Royaume-Uni), le cabinet de consultants Oréade-Brèche. Des experts internes au label ont apporté leur connaissance du fonctionnement du commerce équitable, de l’historique des organisations, des dynamiques territoriales et des marchés concernés, etc.

L’évaluation

de l’impact

porte sur quatre

niveaux : la famille,

l’organisation de

producteurs,

le développement

local et

l’environnement.

Comment le F3E est-il intervenu sur ce projet ?

Notre cœur de métier, c’est l’évaluation et les méthodo-logies. Nous ne sommes pas des spécialistes du com-merce équitable. Le F3E a une position de tiers exigeant entre le commanditaire et le prestataire, pour veiller à la qualité de la démarche d’étude et au respect de la commande initiale.

Quelles questions ont été mises en débat ?

Il y a eu de nombreux débats. Nous avons beaucoup in-sisté sur la dimension participative. Les organisations de producteurs ont donné leur avis sur le choix des consultants. Elles ont été associées aux différentes éta-pes de la démarche. Nous avons donc été attentifs aux modalités de la méthode du prestataire retenu, lequel a parfaitement joué le jeu.

La question de l’attribution des effets a été aussi été très discutée : qu’est-ce qui est dû au commerce équitable et qu’est-ce qui est dû à des facteurs exogènes ou in-ternes aux organisations de producteurs ? Par exemple, sur les effets environnementaux constatés, il s’avère que le bio a un rôle décisif.

Quel regard portez-vous sur cette première salve d’études ?

Il y a différentes façons d’aborder les études d’impact. Certaines études privilégient les méthodes statistiques. Elles sont très rigoureuses, mais lourdes et coûteuses, avec parfois des problèmes éthiques. La méthode uti-lisée ici combinait qualitatif et quantitatif. Elle a abordé une large palette d’effets. D’une part, elle a permis d’obtenir des résultats assez rigoureux sans entrer dans des démarches trop lourdes. D’autre part, on a pu ana-lyser les mécanismes pour mieux les comprendre. C’est une approche équilibrée, adaptée aux acteurs non gou-vernementaux.

Quelles conclusions tirez-vous des résultats ?

L’étude a montré que le commerce équitable avait des effets directs significatifs sur les producteurs et leurs familles, ainsi que sur les organisations de producteurs. Sur l’environnement et le développement territorial, ses effets sont plus indirects. Il doit donc être complété par d’autres démarches.

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Bruno de Reviers, du F3E*

*Fonds pour la promotion des Etudes préalables, des Etudes transversales et des Evaluations.

« Une méthode participative et rigoureuse »

Le F3E a pour membres des ONG et des collectivités territoriales. Il a pour mis-sion de les aider à améliorer la qualité de leurs pratiques en matière d’aide

au développement. Le F3E a apporté un appui financier et méthodologique aux études d’impact du commerce équitable labellisé. Dans ce cadre, il a réuni un co-mité de pilotage rassemblant notamment des représentants des pouvoirs publics français, des ONG, un universitaire, des représentants de FLO… Bruno de Reviers, chargé d’études au F3E, nous donne son sentiment sur le projet.

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Pour réaliser cette première série d’études, il fallait retenir six organisations qui exportent plus de 30 % en commerce équitable et qui avaient une ancienneté suffisante pour analyser l’impact. C’est pourquoi le choix s’est porté sur des coopératives situées en Amérique du Sud. Dans ces conditions, elles ont été retenues en raison de leur représentativité. Les prochaines éditions de ce bilan se pencheront sur d’autres bénéficiaires comme les salariés agricoles ou sur d’autres régions du monde comme l’Afrique ou l’Asie.

APROMALPI 1 (Pérou) est une organisation de 170 membres constituée en 1996 à l’initiative d’un groupe de quarante producteurs de mangue. Ceux-ci cherchaient à améliorer leurs revenus et à échapper aux prix imposés par les intermédiaires. Après un an d’ex-portation, Apromalpi a pu obtenir la certification com-merce équitable dès 2003. Elle produit sur 340 hectares, soit environ 2 hectares en moyenne par exploitation.

Étude réalisée par l’ONG Agronomes et Vétérinaires sans frontières.

BANELINO 2 (République Dominicaine) a été fondée et certifiée en 2000 par trois groupes d’agriculteurs qui vendaient déjà en équitable. Elle ex-porte aujourd’hui 8 à 10 % des bananes de République Dominicaine. Elle regroupe 260 producteurs indépen-dants, soit le quart des producteurs de banane du pays. Possédant en moyenne 3 hectares, ils emploient tous chacun un à deux ouvriers permanents, à 80 % des mi-grants haïtiens.

Étude réalisée par le cabinet Oréade-Brèche.

COCLA 3 (Pérou) est une fédération de 22 coopé-ratives de café situées dans le département de Cuzco. Elle a été fondée en 1967 dans le but d’améliorer les conditions de mise sur le marché du café de ses mem-bres. Elle compte 6 800 producteurs membres, géné-ralement des petits producteurs familiaux qui possè-dent une douzaine d’hectares de surface agricole, dont 3,5 hectares de café en moyenne, des surfaces très modestes pour la région. Le café représente 80 % de leurs recettes monétaires.

Étude réalisée par le cabinet Oréade-Brèche.

CONACADO 4 (République Dominicaine) fut la première organisation de producteurs de son pays à être certifiée en commerce équitable, dès 1996. Elle fut créée en 1988 pour répondre à la demande des associations de petits cacaoculteurs des zones rura-les pauvres pour exporter directement leur cacao afin d’améliorer leurs revenus. Vingt ans plus tard, elle concerne 13 000 familles productrices qui cultivent des exploitations familiales de petites tailles. 77 % possè-dent moins de 5 hectares. Peu équipés, ces producteurs emploient peu de main d’œuvre extérieure, hormis en périodes de pointe de travail. Jusqu’en 2004, elle com-mercialisait moins de 10 % de son cacao en commerce équitable ; aujourd’hui, elle en est à 47 %.

Étude réalisée par le cabinet Oréade-Brèche.

FAPECAFES 5 (Équateur) est une fédération qui regroupe quatre organisations de producteurs du Sud du pays. Environ 1 300 familles exportent du café certi-fié Fairtrade / Max Havelaar depuis 2003. Ils possèdent entre 3 et 6 hectares de café et 1 hectare en fermage pour la production de riz et maïs. Ayant peu de terres, ils doivent en plus aller se faire employer trois mois par an dans les bananeraies et les élevages de crevettes de la côte équatorienne. Certains peuvent avoir jusqu’à 10 hectares de pâturage pour quelques bovins.

Étude réalisée par Agronomes et Vétérinaires sans fron-tières.

FECAFEB 6 (Bolivie) est une fédération qui re-groupe 24 organisations, dont 20 certifiées Fairtrade / Max Havelaar depuis plus de 10 ans. Ces organisations comptent environ 4 000 membres, des Aymaras de l’Al-tiplano qui se sont vu attribuer des terres par une réfor-me agraire. Ils possèdent entre 0,5 à 2 hectares de café pour les zones les plus anciennes et en moyenne 6 hec-tares de café dans la zone de colonisation récente.

Études réalisées par Agronomes et Vétérinaires sans frontières.

Les six organisations étudiées

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Grâce à ses investissements, la Conacado peut exporter du cacao séché de qualité supérieure.

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L’effet prix

Des familles économiquement plus stablesC’est avant tout la stabilité du revenu qui met les producteurs à l’abri des aléas et leur

permet d’investir. Leurs petites exploitations familiales sont viables. Le commerce équitable

permet aussi d’augmenter le revenu plus ou moins fortement.

Trois types de gains économiques figurent dans les standards internationaux du commerce équitable. D’abord, le prix minimum garanti est une garantie de stabilité et apporte un supplément en période de cours bas. A cela s’ajoute, le cas échéant, un différentiel de prix biologique. Enfin, la prime de développement re-vient à la coopérative pour des investissements com-munautaires.

A l’abri des aléas

Si l’on devait retenir un effet économique majeur du commerce équitable, ce serait la protection face au risque de variation de prix et la stabilisation des revenus des familles. En temps normal, ces fluctuations les obli-gent périodiquement à chercher du travail à l’extérieur, ou à vendre leur petit cheptel bovin pour faire face à des besoins imprévus.

De plus, quand la conjoncture économique est mau-vaise, le commerce équitable évite aux producteurs d’avoir à vendre les biens qui leur servent à produire, voire d’abandonner des exploitations. Au contraire, cette stabilité permet d’investir pour mieux produire.

Un supplément de revenu ?

Le prix minimum garanti induit donc une certaine sécu-rité économique. Selon les contextes et les périodes, il permet aussi des gains directs pour les petits produc-teurs, mais ce n’est pas toujours le cas. Il existe d’autres mécanismes, plus indirects, qui apportent des bénéfices aux familles.

La production plus rentable

Par exemple, le fait même d’accéder aux marchés spé-cifiques du commerce équitable a fortement contribué à rendre la production plus rentable pour les familles. La plupart du temps, elle a aussi imposé de nouvelles exigences : suivi des cultures, qualité, investissement.

La répartition des bénéfices n’est donc pas systéma-tiquement la même pour tout le monde. Le soutien aux producteurs varie selon les quantités produites, les vo-lumes vendus, ou selon la capacité à améliorer la qualité.

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Valentin Chinchay, président de Fapecafes, ré-colte le café dans sa parcelle de 4 hectares. En

1999, une crise économique a sévi en Equateur. Les petits producteurs du pays ont été particulièrement affectés. Dans le café, certains ont abandonné dé-finitivement leurs terres. Le commerce équitable a permis à de nombreuses familles de maintenir une activité durable et même d’investir pour l’avenir.

Investir malgré la crise

A Antofagasta, petite communauté des Yungas en Bolivie, Policarpio Mamani

Yana supervise l’avancée des fondations de sa maison. Trois maçons coulent du ciment. Des palettes de briques creuses attendent leur heure.

Maison de planches

Policarpio reçoit encore dans son ancienne habitation, un espace commun clos par une palissade de planches juxtaposées. Une paillasse matérialise la chambre. À côté, dans un réduit, son épouse fait mijoter une marmite en aluminium au-dessus d’un petit brasier. « Ce n’est pas très confortable, mi-nimise-t-il. Quand il pleut, l’eau passe à tra-vers les planches. »

Confort de base

Sa nouvelle maison, elle, disposera de tout ce qu’on peut considérer comme le confort de base : « Elle fera 48 mètres carrés, avec l’eau courante, l’électricité, une cuisine, une

chambre séparée pour les enfants… »Pour le financement, Policarpio n’a pas em-prunté un seul peso boliviano. Il a simple-ment mis de l’argent de côté durant trois récoltes successives. Pour lui, plus question de survivre au jour le jour : le temps est venu d’investir. Le prix minimum garanti du com-merce équitable contribue à lui assurer un revenu stable.

Des revenus quintuplés

En 2005, les revenus des producteurs cer-tifiés des Yungas étaient situés entre 1 600 et 2 700 €. Ceux qui vendaient leur café sur le marché local oscillent plutôt entre 320 et 595 €. Une famille de cette région avec deux enfants a besoin de 675 € par an pour sur-vivre. Survivre, c’est pouvoir acheter des aliments et des produits de base au marché. Avoir une vie « digne et durable », c’est pou-voir en plus financer les études des enfants et en général investir pour l’avenir. 1 430 € sont nécessaires pour cela.

Chez les producteurs de Cocla au Pérou, les résultats économiques du commerce équitable ont un effet direct sur les ni-veaux de revenu des membres. Le café est une marchandise cotée en bourse qui fluctue beaucoup. Sur cette filière, le prix minimum garanti prend tout son sens. Fixe en période de cours bas, il a contribué à l’amélioration des revenus des familles productrices de Cocla. Entre 2000 et 2006, il a été en moyenne 68 % supérieur aux prix fluctuants du marché convention-nel. Cette stabilité permet aux producteurs d’éviter de devoir aller chercher un travail complémentaire ailleurs.

Écart en valeur entre les prix du café vert export en commerce équitable chez Cocla et les prix export sur le marché conventionnel (US$/Quintal = 46 kg)

Prix moyen café CE Bio

Prix moyen café CEPrix moyen café BioPrix moyen café conventionnel (SHG)

175

150

125

100

75

50

25

02000 20022001 2003 2004 2005 2006

Quatre murs en dur pour Policarpio

Un meilleur revenu

permet d’améliorer les

conditions de vie.

Policarpio Mamani et

son épouse Trigida

peuvent enfin se faire

construire une vraie

maison.

æ

æ

Les effets conjugués du prix et du marché

Investir collectivement dans la qualitéGrâce à des débouchés plus stables, les producteurs décident collectivement d’améliorer la

qualité et d’investir dans la production.

Dans les différentes études de cas, on constate que les outils du commerce équitable confèrent une vraie capacité d’investissement aux producteurs et à leurs organisations. En effet, les producteurs accèdent à des marchés avec des garanties de stabilité. Or, c’est cette stabilité qui permet d’investir. Dans un premier temps, ces investissements portent sur l’amélioration de la productivité des exploitations et sur le choix de vendre sur des marchés de qualité. La qualité étant mieux rémunérée, les producteurs entrent dans une spirale vertueuse.

Le cacao dominicain a eu longtemps une mauvaise réputation sur le marché inter-

national. Les prix moyens de ce cacao « San-chez » sont inférieurs aux cours mondiaux. Non fermenté, mal séché et conditionné, le Sanchez est un cacao de second choix.

Une fermentation sous contrôle

Pour tirer plus de leur récolte, les produc-teurs de la Conacado ont donc décidé de s’orienter vers le cacao fermenté, dit « His-pañola » qui permet de faire des chocolats aux arômes subtils. Dans chacune de leurs coopératives régionales, ils ont donc installé des bacs disposés en cascade où des spécia-listes contrôlent la fermentation : 24 heures dans le premier, 48 heures dans le second... Après cinq jours de fermentation, le cacao est séché dans de grandes serres.

Ces lourds investissements ont été financés en grande partie par la prime de développe-ment du commerce équitable. « La qualité, et le prix qui va avec, nous ont permis, au fil des ans, d’accéder à des marchés stables, donc d’avoir un revenu stable, explique Os-terman Ramirez, responsable qualité à la

Conacado. Pour nous, qualité et stabilité vont de pair. Cela a permis d’améliorer la qualité de vie de notre communauté. »

Liqueur et couverture

Progressivement, Conacado passe même à l’étape suivante. Les fèves sèches peuvent être directement exportées, mais elles peu-vent aussi être transformées en poudre, en beurre de cacao ou en « liqueur » utilisés par les chocolatiers. Sous cette forme, la vente est évidemment bien plus rémunératrice, par-ticulièrement sur les marchés du commerce équitable. 23 % de ces produits sont en com-merce équitable.

La Conacado transforme le cacao

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Evolution des prix de vente du cacao en grain de la Conacado comparés au marché conventionnel.

Les fèves sont mises à sécher dans de grandes serres.

2002/03 2003/04 2004/05 2005/06 2006/07

3 000

2 500

2 000

1 500

1 000

Prix

(en

USD/

T)

Prix moyen Hispañola commerce équitablePrix moyen SanchezPrix moyen Hispañola standard (national)

æ

Le choix de l’autonomie

Les producteurs s’engagent dans leur propre voie de développementLa stabilisation des revenus et la meilleure rentabilité des activités agricoles favorisent la mise en œuvre de stratégies d’autonomie. La sécurité alimentaire est maintenue. Elle dépend de stratégies choisies par les familles.

Jusqu’en 2005, Apromalpi ne commercialisait que des mangues fraîches « Kent », les seules à avoir une valeur pour l’exportation.

Or, ses adhérents ne cultivaient que 20 à 30 % de manguiers de cette variété. Les bénéfices étaient donc limités, et les producteurs risquaient d’être contraints de reconvertir leurs plantations pour tout replanter en « Kent ».

En 2006, ayant établi une relation de confiance avec ses importateurs, Apromalpi a pu s’orienter vers l’exportation de pulpe de mangue, ce qui lui a permis de valoriser les autres variétés de mangue cultivées par les producteurs, « Edward » et « Créole ».

Par ailleurs, en se diversifiant, Apromalpi est devenu le fournisseur principal de mangues, de citrons verts, de papayes et de fruits de la passion pour une unité de production de confitures tropicales qui ap-partient à une autre coopérative. Ainsi, les producteurs ont pu valoriser la diversité de leurs arbres fruitiers.

Comment Apromalpivalorise ses fruits délaissés

æ

Dans un premier temps, le commerce équitable ren-force la spécialisation des producteurs vers les produc-tions de rente, vendues à l’exportation sur les marchés du commerce équitable. Tout en se spécialisant, ils pri-vilégient de bonnes pratiques agricoles et passent plus facilement au bio, avec l’accompagnement technique de leurs organisations.

Capacité d’initiative

Dans un second temps, grâce à la stabilisation du prix, le commerce équitable redonne des capacités d’initia-tive qui font que les producteurs choisissent de se di-versifier. D’une part, ils peuvent entretenir des cultures de subsistance afin d’assurer leur sécurité alimentaire. D’autre part, certains se créent de nouvelles sources de

revenus : élevage, autres produits destinés à l’exporta-tion, production pour le marché local, etc. C’est donc individuellement que chaque producteur assure son autonomie alimentaire au travers de stratégies diverses.

Marché local ?

L’ensemble des organisations concentre donc la ma-jeure partie de ses efforts sur les marchés d’export. Les marchés nationaux ne sont pas encore la cible priori-taire des ventes des organisations de producteurs. Toute une démarche de valorisation et de diversification des produits sur ces marchés reste à construire.

Apromalpi vend certains de ses fruits à une autre coopérative qui les exporte sous forme de confitures.

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L’effet régulateur

Les prix sur le marché local sont tirés à la hausseLe commerce équitable labellisé bénéficie aussi par ricochet aux producteurs de la région.

Pour revendre aux importateurs du commerce équitable, les organisations de producteurs achètent les récoltes de leurs membres à des prix relativement élevés. Comme elles représentent souvent une part conséquente des produc-teurs de leur territoire, les acheteurs privés, par le jeu de la concurrence, doivent eux aussi payer un meilleur prix, voire fournir des services comme de l’appui technique.

Ainsi, le commerce équitable labellisé contribue indirectement à une restructuration du marché local, voire national, ce qui a des effets sur le développement socio-économique du territoire.

Dans les Yungas de Bolivie, les coopératives de base de Fecafeb font concurrence aux acheteurs

privés du marché local du café. Les ventes réalisées par les organisations de producteurs du commerce équitable représentent 25 % du volume total. Comme elles achètent à des tarifs privilégiés le café équitable ou biologique, les intermédiaires doivent s’aligner s’ils veulent préserver leur approvisionnement. Ainsi, l’impact du prix du commerce équitable s’étend in-directement à toutes les familles vivant du café dans les Yungas.

Le prix du commerce équitable a un « effet régulateur » sur toute la filière café de la région de Caranavi (Bolivie).

Un négociantlocal à Caranavi.

120

02001 2002 2003 2004

600

80

100

40

20

US$ / Quintal

Prix moyen sur le marché local de Caranavi.Prix moyen de l'arabica à la boursede New York.Prix moyen d'export des organisations affiliées à la Fecafeb.

Bolivie :les intermédiaires du marché conventionnel s’alignent

æ

L’effet d’entraînement

Une économie locale plus dynamiqueLe commerce équitable labellisé contribue à créer

des emplois agricoles et de nouvelles activités.

Au fur et à mesure de leur croissance, toutes les organisations de producteurs étudiées ont besoin de plus en plus de main-d’œuvre. Il faut cueillir les fruits, contrôler le séchage du café, charger les camions, gérer les commandes... De plus, leurs activités contribuent à renforcer le tissu économique local, et dans certains cas, à améliorer les salaires locaux.

Les productrices de cacao de La Guardia, en Ré-

publique Dominicaine, confectionnent des pro-

duits qu’elles sur le mar-ché local : confitures, vin de cacao, chocolat artisa-

nal... De cette manière, la Conacado soutient des projets de diversification sous forme de micro-en-

treprises féminines.

C’est le nombre estimé des emplois directs et indi-rects générés par le réseau de Cocla (Pérou) et ses

6 800 producteurs. La fédération génère une activité pour 18 % de la population en âge de travailler de la ré-gion de la Convencion et de Yanatile. Elle génère aussi un dynamisme économique local essentiel pour cette région rurale enclavée.

19 700

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æ

L’effet organisation

Plus fortes, les coopératives gagnent en légitimitéLes débouchés du commerce équitable labellisé ont contribué à structurer les organisations

et à les rendre plus fortes. Les effectifs grandissent. Elles se retrouvent plus souvent en po-

sition de force pour négocier. En réponse aux besoins des producteurs, elles proposent des

services de formation, d’assistance technique et de crédit.

L’organisation de producteurs est l’épine dorsale du commerce équitable. Comme elle peut offrir de meilleu-res conditions commerciales, elle devient plus légitime face aux producteurs eux-mêmes. Plus confiants, ils sont plus nombreux à vouloir adhérer. Avec plus de membres, la coopérative peut proposer plus de volumes à ses clients, et améliorer son capital.

Être représentatifs

L’organisation est porteuse de la voix de ses adhérents. Elle promeut leurs intérêts à l’extérieur, par exemple auprès des autorités locales ou des acteurs écono-miques influents. Son avis est plus volontiers pris en compte. Elle devient plus représentative au sein du monde rural paysan et prend une véritable dimension politique. Elle obtient des appuis qui contribuent à ren-forcer ses capacités de production, son assise com-merciale et sa stratégie de durabilité.

Commerce équitable et coopération

Certaines organisations reçoivent une assistance tech-nique de la part de projets de coopération d’ONG ou de partenaires économiques. Ces programmes sont complémentaires du commerce équitable. Par des for-mations, ils encouragent une gestion saine et profes-sionnelle. Les standards et les contrôles du commerce équitable labellisé vont aussi dans ce sens. Chez les plus grandes et les plus anciennes coopérati-ves, le développement est avant tout le résultat de leurs efforts et de leur capacité à s’organiser. Le commer-ce équitable apparaît alors comme un des leviers qui contribue à la diversification de l’offre, à l’amélioration de la qualité, à la diversification de la clientèle. Tout cela fait une organisation plus forte.

Capital et trésorerie

Les organisations de producteurs deviennent des ins-titutions de référence sur leur territoire. Avec l’appui du commerce équitable, elles acquièrent un capital avec lequel elles dispensent des formations, du crédit, de l’encadrement pour le passage au bio...Le préfinancement des récoltes est déterminant. Il donne la trésorerie nécessaire à l’activité commerciale des organisations de producteurs. Il contribue aussi à améliorer la rentabilité pour les producteurs. Cependant les mécanismes actuels sont insuffisants. La fédération FLO développe de nouveaux outils financiers et écono-miques d’appui aux organisations de producteurs.

Pesée en commun des sacs de café apportés par les producteurs avant l’expédition dans les Yungas en Bolivie.

Ainsi, les trois quarts des organisations de producteurs certifiées Fairtrade / Max Have-laar ont réformé leurs statuts. « Autrefois, à la coopérative Mejillones, la direction était empirique, se souvient Nelly. Il était courant qu’il y ait trois comptabilités : une pour soi, une pour les membres et une pour le fisc. »

Organigramme

Aujourd’hui, quand on arrive à Mejillones, au mur de la salle commune de la coopéra-tive s’étale un grand organigramme : conseil d’administration, comité de surveillance, dé-partement qualité… Au moment de repartir, au terme d’une après-midi passée en compa-gnie des producteurs, on signe un compte-rendu d’une page, soigneusement manuscrit.

Autre facteur motivant pour tenir les re-

gistres à jour : les visites de FLO-Cert, la société qui contrôle les standards de Max Havelaar. « Sans FLO-Cert, les formations n’auraient pas eu le même impact, estime Nelly. Les contrôles leur ont permis de réali-ser qu’ils n’avaient pas de procédures. Ils se sont ainsi professionnalisés. »

La coopérative, c’est l’outil qui permet aux producteurs de ne pas rester isolés face au marché. Pourtant, les plus anciens s’en mé-fient encore. Ils ont trop d’exemples de pré-sidents à vie, d’intendance douteuse et d’es-croqueries.

Mais peu à peu émerge une nouvelle généra-tion. Ce sont les becarios, les lauréats d’une formation de 19 mois à l’administration, la gestion des organisations, la commercialisa-tion et à la comptabilité avec l’appui de l’ONG AVSF. « Je me vois comme un chef d’entre-prise, mais toujours au sein d’un collectif, explique un jeune becario. Nous devons ac-quérir des compétences en tant que groupe. Si nous ne sommes pas unis, nous risquons d’échouer. »

Bonne gestion

« Au début de la mise en place du commerce équitable, les premiers becarios à être formés à la bonne gestion ont pris la place de ceux qui monopolisaient le pouvoir », explique Nelly Usnayo, formatrice. Les becarios font évoluer les coopératives vers des structures plus commerciales et plus efficaces, mais tou-jours dans un esprit mutualiste.

Comment a évolué votre organisation à travers le commerce équitable ?

Au Pérou, dans les années 1990, il y avait seulement quatre organisations de produc-teurs dans le café, et ces quatre organisa-tions ont commencé par pure coïncidence à travailler dans le commerce équitable. Elles ont commencé à retisser le tissu social perdu. Dix-huit ans après, nous avons un réseau de quarante organisations de producteurs, toutes dans le commerce équitable. Alors que durant la période critique, les organi-sations de café exportaient de manière com-mune l’équivalent de 2 % de la production nationale, aujourd’hui, l’exportation de café équitable touche près de 30 % de la produc-tion nationale. Cela montre bien une chose importante pour le commerce équitable qui est le renforcement de l’organisation.

Quel est l’intérêt d’avoir une organisation forte ?

Notre objectif n’est pas seulement de vendre. Nous cherchons aussi à avoir des répercus-sions publiques dans la région afin d’amé-liorer les services de base. Si l’on pense que les prix ou la prime du commerce équitable résoudront seuls les problèmes de base, je pense que nous nous trompons. Bien sûr, ils y contribuent... Mais l’effet le plus important est l’effet levier que crée le commerce équi-table afin que les organisations puissent s’in-sérer dans le système financier, et ainsi être reconnues comme acteurs économiques. Dans les années 1990, les banques nous refu-saient les financements. Depuis, ayant accès aux marchés du commerce équitable, nous avons réussi à obtenir des crédits en nous connectant au système financier local. Ça a été fondamental pour toutes ces organisa-tions qui sont du coup devenues des acteurs économiques. Nous avons pu faire respecter nos droits et influencer les politiques pu-bliques.

Une nouvelle génération : l’entreprise paysanne

« Un effet de levier pour être reconnu

comme acteur économique »

Raul del Aguila

dirigeant de Cocla (Pérou) et membre du conseil d’administration de FLO

æ

Grâce àun programme

de formations et aux inspections

de FLO-Cert, les coopératives

caféièresdes Yungas,

en Bolivie, sont de mieux en

mieux gérées.

æ

« Noustravaillonstous unis

dans une même organisation. »

Abel Fernandez Responsable export à la Conacado

(République Dominicaine)

L’effet marché

De nouveaux débouchés pour les petits producteursLe commerce équitable labellisé ouvre de nouveaux champs commerciaux et contribue à

renforcer la légitimité des organisations de producteurs.

Dans les différents cas étudiés, le commerce équitable labellisé a permis aux organisations de producteurs d’acquérir une plus forte crédibilité commerciale. Elles ont accédé à de nouveaux marchés spéciaux comme le bio ou les cafés d’origine. Exportant ainsi pour la première fois, elles acquièrent un pouvoir de négociation jusque là inenvisageable. Elles établissent des partenariats commerciaux, dont certains sont assortis d’avantages financiers comme des avances à crédit ou des contrats servant de garantie pour des prêts. L’accès à ces marchés contribue à ce que les organisations de producteurs soient reconnues comme acteur économique fort du secteur. Cela leur confère alors une dimension plus politique.

Conacado : Les producteurs unis créent des alliances

Dans son bureau de Saint-Domingue, Abel Fernandez est un homme occupé.

Plusieurs téléphones greffés à l’oreille, il gère les exportations de plus de 10 000 petits pro-ducteurs. Depuis plus de quinze ans, la Co-nacado vend du cacao bio à Barry Callebaut. « Quand Barry a acheté dans les conditions du commerce équitable, notre relation s’est encore renforcée. » Au-delà des critères du commerce équitable, les deux partenaires ont conclu un accord suivant un « partenariat public-privé » : la Conacado fournit un cacao haut de gamme et Barry Callebaut apporte un appui technique.

Abel Fernandez fouille dans ses archives et en tire une revue de presse. On y explique que Conacado a fait face au gouvernement qui avait créé un impôt prélevé de manière par-

ticulièrement inégalitaire sur les ventes des petits producteurs. « Grâce à la force de no-tre organisation et au lien très fort que nous entretenons avec des organisations telles que Equal Exchange, on a pu mettre la pression sur les autorités locales afin que cet impôt cesse d’être appliqué. »Sur ce principe, la Conacado ne compte plus ses alliances avec des entreprises et des insti-tutions internationales. « C’est aussi un outil de pression pour le cas où les acheteurs refu-seraient de payer ou prendraient du retard. Ce sont les avantages d’être affiliés à un systè-me de commerce équitable : nous travaillons tous unis dans une même organisation. »

Evolution des volumes totaux et commerce équitable exportés par Conacado (Rép. Dom.).

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

0

8 000

12 000

4 000

Tonnes

Exports totauxExports en commerce équitable

Les producteurs gagnent en influence politiqueFortes de leur accès aux marchés d’exportations, les organisations se retrouvent plus

crédibles au moment de négocier avec les institutions.

æ

Eugenio Villca Maldonado prend la

parole lors d’une réu-nion de la Fecafeb.

La fédération des producteurs de café

boliviens a pu négocier une loi

sectorielle sur le café avec le gouvernement. Une grande première pour les producteurs

de la région.

Trop souvent, la catégorie des petits producteurs est écartée des décisions politiques la concernant et non considérée parmi les acteurs économiques d’importance. Plus reconnues, les organisations de producteurs certifiées se font une place dans les espaces nationaux et internationaux pour défendre les intérêts des producteurs. Elles contribuent ainsi à définir ou à renforcer les politiques sectorielles.

Les producteurs se retrouvent ainsi en po-sition renforcée, parfois de leader, sur les marchés d’exportation. Ils font usage d’un nouveau pouvoir d’influence à des niveaux de décisions politiques. C’est un changement significatif dans les rapports de force au niveau local, régional et national que les producteurs valorisent tout particulièrement. On peut parler d’une forme de démocratie dans le marché.

æ

Solidarité

La fierté de travailler ensembleLes producteurs s’identifient à un collectif et se reconnaissent

dans des représentants légitimes.

L’accompagnement au renforcement des capacités de gestion des organisations de producteurs est un in-grédient nécessaire à la constitution des valeurs de démocratie, transparence des organisations de produc-teurs et à leur professionnalisation. Dans toutes les organisations étudiées, les producteurs ont exprimé une satisfaction liée à l’évolution de leur situation. Le commerce équitable labellisé est perçu comme un « levier » essentiel de développement de l’organisation par ses membres qui va jusqu’à apporter une revalorisation de l’estime de soi.

æ Santiago Mamani Guaranca a acheté sa parcelle il y a six ans grâce à 500 $ d’éco-

nomies et un prêt de son beau-père, l’actuel vice-président de la coopérative. « Cepen-dant, je suis dans les champs depuis que je suis petit. » Orphelin, il a vite dû apprendre à se débrouiller.

Quand il parle de son travail, de son café, de ses ventes, Santiago parle toujours à la pre-mière personne du pluriel. Par « Nous », il entend : ses compañeros et lui-même. Cas-quette à la Castro vissée sur le crâne, cet ad-mirateur d’Evo Morales voit Villa Oriente, sa coopérative, autant comme le moyen d’élever son niveau de vie que comme un horizon po-litique et social.

A 26 ans, installé depuis seulement cinq ans, il n’a pas connu le temps où les coopératives étaient trop souvent des structures creuses à la gestion déplorable. Dans les Yungas, les plus anciens se méfient encore. Ils ont trop d’exemples de présidents à vie, de gestion douteuse et d’escroquerie. Santiago, lui, malgré les multiples pincettes qu’il prend pour rendre hommage à l’expé-rience de ses aînés, se pose en tenant de la nouvelle génération, celle des becarios, les lauréats d’une formation aux méthodes agri-coles, à la gestion des organisations et à la comptabilité. « Je me vois comme un chef d’entreprise, mais toujours au sein d’un col-lectif. Nous devons acquérir des compétences en tant que groupe. Si nous ne sommes pas unis, nous risquons d’échouer. »

Santiago Mamani :« un chef d’entreprise, toujours au sein d’un collectif »

Des biens publics et des services collectifs pour tousLe commerce équitable labellisé bénéficie à la communauté grâce à des projets sociaux ou

environnementaux.æ

Le commerce équitable labellisé intervient dans des zones où les services publics et les infrastruc-tures sont faibles, voire inexistants.

C’est pourquoi les organisations de produc-teurs décident souvent de mettre en place des projets communautaires. Ces projets bénéficient non seulement aux producteurs, mais aussi, le plus souvent, aux autres personnes des communautés environnantes, parfois les plus défavorisées.

La prime de développement est souvent associée à ces projets. Des fonds propres aux organisations de producteurs peuvent aussi y contribuer.

Parfois, au contraire, l’essentiel des investisse-ments sert à améliorer les outils de production. Des équipements plus modernes contribuent à diminuer la pénibilité du travail, même si la majorité des producteurs continuent de cultiver à la main.

Enfin, certaines des études relèvent que le salaire des travailleurs saisonniers employés dans les parcelles est en augmentation. Ce n’est cependant pas encore le cas partout.

La région de Monte Cristi figure parmi les plus pauvres de République Domi-

nicaine. Au bout de kilomètres de chemins poussiéreux, on rejoint un petit village, ou plutôt une communauté vivant sur ce qui reste des logements ouvriers d’une compa-gnie bananière ayant déserté les lieux il y a près de cinquante ans. On y vit sans eau cou-rante ni électricité. La notion de service pu-blic est inexistante. En grande partie au chô-mage, les adultes errent, désœuvrés.

C’est dans cette zone que Banelino a choisi de concentrer la plus grande partie de ses in-vestissements sociaux. Ceux-ci profitent aux producteurs, aux travailleurs qui les aident, mais aussi à tous les habitants. « Le commer-ce équitable ne bénéficie pas seulement au petit producteur mais à toute la communau-

té, car le producteur fait partie intégrante de la communauté », estime Marike de Peña, di-rectrice exécutive de Banelino.

Huit écoles

Le seul médecin qui passe dans la zone porte sur sa chemise le sigle de Banelino. Il donne des consultations publiques gratuites dans une salle de classe. La crèche et l’école du voi-sinage sont également financées en grande partie par la coopérative : rénovation des lo-caux, frais de scolarité, fournitures, salaires du personnel... Au total, Banelino a choisi de financer huit écoles, ce qui n’est pas le fruit du hasard. « Les producteurs et les travailleurs de Banelino sont conscients que le progrès passe par l’éducation, souligne Susana Ro-driguez, responsable des projets sociaux de Banelino. Pour eux, c’est très important. »

æ

Banelino donne la priorité à l’éducation

æ

L’agriculture familiale emploie des méthodes manuelles et à faible niveau d’intrants. Elle est le plus souvent diversifiée. Ainsi, le café sous ombrage favorise la bio-diversité. Un désherbage minimum permet de conserver la vie du sol. L’impact de ce modèle sur l’environnement est relativement limité. Le commerce équitable favorise ce modèle.

Franchir le pas du bio

Mieux encore, il a permis de généraliser certaines bonnes pratiques agro écologiques comme les engrais organiques. Il a incité les producteurs à aller plus loin dans la gestion des ressources naturelles. Les études n’ont cependant pas eu le recul nécessaire pour prendre en compte l’application de la nouvelle version des stan-dards environnementaux, mise en place à partir de 2007.Dans ces conditions, les effets environnementaux du

commerce équitable sur la gestion des ressources na-turelles restent donc très liés à la certification bio. Le commerce équitable labellisé permet de franchir le pas en valorisant économiquement la production bio grâce à un supplément au prix minimum garanti. Cela s’explique par des contraintes supplémentaires pour le cultivateur. Elle permet de minimiser encore l’impact sur l’environ-nement, notamment l’érosion des sols.

Prise de conscience

Sur cette lancée, les organisations de producteurs et leurs membres ont pris conscience de la nécessité de préserver la biodiversité et de produire de manière du-rable. Ponctuellement, elles cherchent à sensibiliser plus largement la population à ces questions.

L’effet bio

Une empreinte environnementale faibleLe commerce équitable labellisé contribue à pérenniser une agriculture à petite échelle et

respectueuse de l’environnement en normalisant les bonnes pratiques. Mieux, il optimise ce

modèle en incitant au passage au bio. Cela s’accompagne d’une véritable prise de conscience

au sein des organisations.

À la coopéra-tive Cepicafé, les producteurs ont mis en place une pépinière afin de reboiser leur territoire.

æ« La production bio, c’est

bon pour la santé, et ça

permet de récupérer les sols

qui ont été abîmés avec des

engrais chimiques. Ca per-

met aussi de produire une

alimentation saine pour la

famille et pour les consom-

mateurs. C’est un mode de

production de nos ancêtres

qui s’est perdu. »

Segundo Chero Moralesmembre d’Apromalpi (Pérou) depuis 2000,

administrateur depuis 2 ans.

Bananiers

La production biologique et ladiversification des plantations

permettent de préserver la vie du sol.

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