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  • Chez le même éditeur

    ANALYSE DES COUTS, RENTABILITÉ E T PRODUCTIVITÉ Claude Rosenberg

    LES CERCLES DE QUALITÉ FRANÇAIS Le manuel de mise en place Gilbert Raveleau avec la collaboration de Françoise Marinier

    LE CONTROLE TECHNIQUE DE QUALITÉ Maurice Teillac

    DÉCIDER FACE A LA COMPLEXITÉ Une approche analytique multicritère pour l'aide à la décision Thomas L. Saaty

    LA DÉCISION D'INVESTIR E T LA POLITIQUE DE L'ENTRE- PRISE Jean-Paul Couvreur

    LES IMPLANTATIONS E T LES MANUTENTIONS Marcel G. Delfosse

    L'INVENTIQUE Nouvelles méthodes de créativité A. Kaufmann, A. Drevet, M. Fustier

    LA MAINTENANCE Techniques modernes de gestion Victor Priel

    MAITRISER S O N TEMPS Michel Cocherel

    LA MÉTHODE P.E.R.T. Federal Electric Corporation

    PRATIQUE DE LA CRÉATIVITÉ Michel Fustier avec la collaboration de Bernadette Fustier

    RECHERCHER E T INNOVER E N GROUPE Méthodes à l'usage des Cercles de qualité et des groupes de progrès Christie Ravenne

    LA RÉSOLUTION DE PROBLÈMES Méthodologie de l'action Michel Fustier

    RÉUSSIR LES PLANNINGS P.E.R.T. Michel Cocherel

    LE SERVICE DES MÉTHODES E T L'ÉTUDE DES POSTES DE TRA VA IL Marcel G. Delfosse

    Catalogue complet sur demande.

  • C l a u d e / J O U I N E A U Ancien élève de l'École Polytechnique

    Ingénieur-conseil Président-Directeur Général de la CETEGE

    L'ANALYSE DE LA VALEUR

    Méthodes, mise en œuvre,

    applications

    ■ De la réduction des coûts à l'étude des produits nouveaux

    ■ De la conduite des projets à l'innovation industrielle et aux méthodes de conception et de développement

    Nouvelle édition entièrement refondue et complétée 2e tirage avec mise à jour

    Entreprise Moderne d'Édition 17 rue Viète 75017 Paris

  • © LES ÉDITIONS E.S.F., Paris, 1982 6e édition, 1985

    ISBN 2.7101.0370.2

    La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa premier de l'article 40). Cette représentation ou repro- duction, par quelque procédé que ce soit, constituent donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

  • On progresse davantage et plus vite en réfléchissant à plusieurs, en travaillant en groupe, c'est vrai pour beaucoup d'activités, pour les actions analyse de la valeur, il en a été de même pour cet ouvrage.

    Les travaux conduits avec nos clients, les questions et réflexions de tous ceux que nous avons rencontrés, qu'ils se spécialisent ou non en analyse de la valeur, nous ont permis d'approfondir bien des aspects de notre discipline. L'activité d'enseignement est enrichissante, elle amène en particulier à clarifier et ordonner les concepts.

    Les contacts au sein de l'Association Française pour l'Analyse de la Valeur, la participation à plusieurs commissions de travail, nous ont également beaucoup aidé, ainsi que les échanges et réflexions avec son premier Président M. Guy Brun, et M. Claude Fouré qui en a été le Secrétaire Général pendant plusieurs années.

    Nous devons des remerciements particuliers à M. Jean-Yves Lehman. Outre les nombreux approfondissements réalisés avec lui à l'occasion de travaux conduits ensemble, ses critiques et ses apports originaux au présent ouvrage nous ont été précieux.

    Ce qui précède ne constitue pas une révérence diplomatique ou d'usage, nous avons seulement considéré qu'il était normal et équitable de souligner ce que nous devons aux diverses contributions dont nous avons bénéficié.

    Claude JOUINEAU.

  • Sommaire

    pages

    Avant-propos 13

    Première partie : NOTIONS F O N D A M E N T A L E S

    DE L'ANALYSE DE LA VALEUR 15

    Chapitre 1 : Introduction 17

    Chapitre 2 : Objectifs et définition de l'analyse de la valeur 25

    1. La définition du produit 26 2. Conception et industrialisation au moindre coût 27 3. Définition de l'analyse de la valeur 27

    Chapitre 3 : Naissance et développement 29

    1. Le développement aux États-Unis 29 2. Le développement en Europe et en France 33 3. Et ailleurs dans le monde ? 34 4. Les associations et les congrès 35

    Chapitre 4 : Quelques notions fondamentales 37 1. Les fonctions 37 2. Les coûts ; les différentes natures de coût, de leur bon et

    mauvais usage 41 3. Le coût d'ensemble, le coût global, les autres coûts 46 4. La valeur 50

    Chapitre 5 : Le plan de travail 55 1. Le plan lui-même 55 2. La démarche itérative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 3. Qui fait quoi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

  • Chapitre 6 : Les formes de travail de l'analyse de la valeur, domaines d'action, résultats 71

    1. Les formes de travail de l'analyse de la valeur 71 2. Les domaines d'action 74 3. Les résultats 77

    Chapitre 7 : Quelques principes importants en analyse de la valeur 79

    Deuxième partie : LES MOYENS

    DE L'ANALYSE DE LA VALEUR 83

    Chapitre 8 : Les moyens de l'analyse 85

    1. L'analyse fonctionnelle 85 2. Le chiffrage des fonctions 95 3. Le cahier des charges fonctionnel 99 4. L'analyse comparative des coûts et les méthodes de chif-

    frage paramétriques 101 5. L'organigramme technique et les coûts 103 6. Les coûts cachés 104 7. Le chiffrage des achats extérieurs 105 8. La comparaison fabrication interne - achats 105 9. L'étude des produits concurrents 106

    Chapitre 9 : L'ordre d'étude des problèmes 107

    1. Les principes 107 2. Les arrangements 108 3. Les solutions 109 4. Les procédés 109

    Chapitre 10 : Les moyens de la recherche d'idées 111 1. Le brainstorming, ou remue-méninges 112 2. Les méthodes des check-lists 116 3. Les méthodes d'association forcée 117 4. Les analogies, les transpositions de techniques et de solu-

    tions 117 5. L'information, la curiosité d'esprit 118 6. La méthode du conclave 119 7. Les procédés de relance de la recherche d'idées 119

    Chapitre 11 : Le groupe de travail de l'analyse de la valeur . . . . . . . . . 121 1. La conduite du groupe 121 2. La composition du groupe 122 3. Rôle de l'animateur 123 4. Caractéristiques de l'animateur 126 5. Caractéristiques des participants 127 6. Difficultés dues au contexte de l'entreprise . . 127

  • Chapitre 12 : Les moyens du choix des solutions 129

    1. Le chiffrage des solutions 129 2. L'analyse de risque 130 3. Les critères qualitatifs et les méthodes de décision 132

    Chapitre 13 : Les documents qui jalonnent le travail de l'analyse de la valeur 133

    1. Le programme d'étude 133 2. Le compte rendu de réunion 134 3. La fiche pièce ou ensemble 136 4. La fiche d'études et essais 138 5. Le compte rendu périodique d'avancement 140 6. Le graphique des résultats d'études 140 7. Synthèse de l'étude, propositions de décision et bilans pré-

    visionnels 142 8. Bilan réel de l'étude 143

    Chapitre 14 : Le manuel des informations techniques et écono- miques 145

    1. Les prix 146 2. Les éléments de chiffrage 147 3. Les caractéristiques, utilisations et fonctions de certains

    éléments ou solutions 147 4. Les usages et fonctions fréquemment remplis 148 5. Les documents de construction, optimisation économique

    des solutions 148 6. Les listes de fournisseurs, de spécialistes et de spéciali-

    tés, de conseils techniques 149 7. La normalisation, les standards 149 8. Les informations diverses sur les solutions nouvelles 150

    Troisième partie : MISE EN Œ U V R E

    DE L'ANALYSE D E LA VALEUR 151

    Chapitre 15 : Les principaux modes de mise en oeuvre de l'analyse de la valeur 153

    1. L'analyste 153 2. L'animateur et le groupe de travail 154 3. La formule mixte de l'animateur de groupe et de l'expert

    en AV 155 4. La pratique diffuse de l'analyse de la valeur 156 5. L'AV et les PMI 158

    Chapitre 16 : L'organisation de la fonction 159

    1. Organisation interne de la fonction AV 160 2. Position de l'AV dans la structure de l'entreprise 164 3. Le comité analyse de la valeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168

  • Chapitre 17 : Profil psychologique et qualifications de l'anima- teur 169

    1. La nature des tâches de l'animateur 169 2. Personnalité de l'animateur 170 3. Expérience et qualifications 172 4. Les qualités minimales de l'animateur 175

    Chapitre 18 : Lancement, développement et maintien de l'ana- lyse de la valeur dans l'entreprise 177

    1. Aspects particuliers de l'AV dans sa mise en place 177 2. Dispositions générales 178 3. Modalités pratiques de lancement de l'activité AV 179 4. Maintien et entretien de la fonction 184 5. L'audit AV 185

    Chapitre 19 : Établissement du programme d'étude d'une société 187 1. Évaluation des données relatives à une étude 188 2. Critères de choix des études 194 3. Contraintes de l'entreprise 196 4. Le volume de l'effort AV d'une société, la contribution à

    la marge 199

    Chapitre 20 : Les relations client-fournisseur et l'analyse de la valeur 201

    1. La pratique de l'AV dans les relations client-fournisseur . . . . 201 2. Intérêt de l'AV pour un fournisseur 208

    Chapitre 21 : L'analyse de la valeur dans les entreprises natio- nales et les organismes d'État 209

    1. L'AV dans le secteur public aux États-Unis 209 2. L'AV dans le secteur public en France 210

    Quatrième partie : L 'ANALYSE DE LA VALEUR

    ET LA CONDUITE P E R F O R M A N T E DES ORGANISATIONS 213

    Chapitre 22 : La conception pour un coût objectif (ou design- to-cost) 215

    1. La conception pour un coût objectif (CCO) 215 2. Présentation générale du DTC 215 3. Champ d'application du DTC 218 4. Méthodes de travail du DTC 220 5. Application du DTC aux États-Unis 226 6. Particularités de la CCO par rapport au DTC 226 7. Conception pour un coût global objectif (CCGO), ou

    design-to-life-cycle-cost (DTLCC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227

  • Chapitre 23 : Deux méthodes basées sur l'approche fonctionnelle 229

    1. La rationalisation des choix budgétaires (RCB) ou planning programming budgeting system (PPBS) 229

    2. Le budget base zéro (BBZ) 230

    Chapitre 24 : L'analyse de la valeur et les méthodes de conception et de développement 233

    1. Analyse de la valeur et développement des produits nouveaux 233 2. L'analyse de la valeur et quelques grandes fonctions ou mé-

    thodes de travail de l'entreprise 237 3. Pour des méthodes de la conception et du développement . . . 243

    En bref 246

    Quelques références bibliographiques 247

    Annexes 249

    1 - Modèle de check-list standard de pièce élémentaire 249 II - Exemple d'organigramme fonctionnel d'une cellule AV . . . . . . . 251

    III - Critères de choix des études AV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252

  • Avant-propos

    Notre précédent ouvrage sur l'analyse de la valeur a été publié en 1968 ; plusieurs éditions se sont succédé et la dernière étant épuisée, la question se posait : autre réédition, ou nouvel ouvrage ? Si certains éléments du premier livre semblaient à conserver, d'autres pouvaient être améliorés ou complétés, d'autres éléments enfin devaient être ajoutés pour tenir compte des expériences et des nouveaux développements de ces dernières années.

    C'est donc pour l'essentiel un ouvrage très largement refondu qui vous est proposé.

    Le temps est maintenant loin où l'on définissait l'analyse de la valeur comme une méthode destinée à identifier et éliminer les coûts inutiles des produits. Il est bien acquis qu'elle doit au contraire permettre de concevoir et de réaliser au moindre coût un produit remplissant des fonctions reconnues réellement nécessaires, avec le niveau de qualité voulu. Ceci s'applique évidemment aussi bien à l'amélioration d'un produit existant qu'à la création d'un produit nouveau. Et encore le terme « produit » doit-il être mis entre guillemets car c'est par commodité qu'il est utilisé ; en fait, il peut recouvrir tout aussi bien un service, un investissement, un processus industriel, une procédure administrative, etc...

    L'analyse de la valeur a pris dans notre pays un timide départ au

  • début des années 60 et si vers 1968, après un démarrage laborieux, on pouvait constater un certain décollage, ce n'est que vers 1976-78 que le mouvement s'est réellement accéléré. Quel long délai... Et il y a encore de nombreuses entreprises importantes pour lesquelles l'analyse de la valeur n'est pas encore entrée dans la réalité industrielle de tous les jours, alors que l'absence de fonctions Méthodes, ou Marketing, leur paraîtrait impensable. Que dire des PMI où la pénétration de l'analyse de la valeur est rare...

    Nous avions déjà signalé que l'importance de l'effort consacré à l'analyse de la valeur était dans notre pays sensiblement inférieur à celui consenti dans les pays industriels les plus performants, comme l'Allemagne, les États-Unis, et surtout le Japon. C'est maintenant devenu un lieu commun que de le répéter, malheureusement il faut le faire car c'est encore vrai et l'élimination de cette disparité est l'une des conditions — non la seule évidemmment — qu'il faut remplir pour lutter à armes égales dans la compétition économique.

    Longtemps les conseils spécialisés et quelques entreprises intéressées ont été seuls à développer l'utilisation de l'analyse de la valeur grâce à des applications témoins, une mise en place systématique, une formation. Maintenant une initiation est dispensée dans un certain nombre d'établissements d'enseignement. Dans quelques-uns et dans certaines entreprises, la place de l'analyse de la valeur dans la méthodologie de la conception et du développement est mieux perçue et d'intéressantes réflexions sont en cours. C'est probablement pour les prochaines années un axe de recherche essentiel que celui qui permettra d'ajouter à l'enseignement des sciences et des techniques, celui des méthodes nécessaires à la bonne mise en œuvre de ces sciences et techniques (nous aborderons ces questions vers la fin de l'ouvrage).

    Pour favoriser la compétitivité industrielle, des campagnes importantes d'aide ou de promotion de disciplines ou de fonctions de la gestion industrielle sont faites périodiquement.

    En attendant qu'une telle action soit réalisée afin d'aider à ce que l'analyse de la valeur atteigne rapidement le niveau de pratique et d'efforts nécessaire, nous espérons que cet ouvrage apportera une contribution efficace à. sa promotion et à la diffusion de sa connaissance.

  • PREMIÈRE PARTIE

    Notions fondamentales de l'analyse de la valeur

  • Introduction

    Nous ne devrions jamais nous estimer satisfaits des objets qui nous entourent, des solutions matérielles ou non que nous apportons classi- quement à nos problèmes. L'habitude, et une paresse intellectuelle naturelle à l'homme, font que nous ne songeons pas à remettre en cause des solutions qui sont devenues pour nous des évidences. Si en outre nous sommes les auteurs de certaines d'entre elles, un peu d'amour- propre renforce encore nos attitudes.

    Pour illustrer sur un article très banal de la vie courante à quel point nous sommes capables de prendre une solution pour bonne et définitive alors qu'elle est médiocre et améliorable, considérons l'exemple déjà cité dans notre précédent ouvrage, en le précisant car il a été souvent repris mais parfois déformé. Il s'agit de la fiche de prise de courant que nous manipulons tous les jours (la terminologie normalisée désigne par socle l'ensemble femelle que nous trouvons sur les murs, la fiche de prise de courant étant l'ensemble mâle placé à l'extrémité des fils de tous nos appareils électriques).

    En schématisant bien sûr, nous distinguerons trois étapes principales dans l'évolution de la fiche.

    Dans la première étape, la réalisation qui est représentée (fig. 1) permet de remplir correctement les fonctions que doit, semble-t-il, assurer la fiche. Nous voyons que déjà nous ne parlons pas de produit, mais de fonctions. La fiche en effet n'est qu'un moyen, parmi d'autres peut-être, de remplir les fonctions nécessaires ; notre problème n'est pas de réaliser une fiche, mais de satisfaire un besoin.

  • Fig. 1. Fiche de prise de courant ancienne

    Établissons la liste des principales fonctions que remplit actuelle- ment notre fiche :

    — avoir un corps isolant (pour le fonctionnement, pour la manipula- tion) ;

    — permettre une manœuvre facile (mise en place , extraction) ; — prendre le courant dans le socle (avec faible résistance électrique) ; — assurer le passage du courant aux fils ; — tenir en place ; — être démontable (pour remplacement ou réutilisation).

    Nous avons inscrit ces fonctions dans l'ordre où elles nous sont venues à l'esprit, mais on voit bien qu'il existe entre elles une hiérarchie. Nous les classerons en fonctions principales, celles qui sont essentielles pour l'utilisateur d'une fiche, et fonctions secondaires ; en face des fonc- tions, nous indiquerons rapidement par quelle solution technique chacune d'elles est remplie :

    FONCTIONS SOLUTIONS TECHNIQUES

    a) assurer le contact électrique broches en fil rond, élasticité «, dans le socle (avec faible résis- obtenue à l'extrémité par sciage

    c tance) en deux branches .2 a o '13 b) assurer le passage du courant jonctions broches et fils par vis, o -r aux fils matière de la broche

    o. c) avoir un corps isolant nature de la matière du corps de

    la fiche

  • d) permettre une manœuvre facile

    - mise en place forme du corps de fiche, arrondi. des extrémités des broches de la fiche «

    g • - extraction profil du corps de fiche permet- te O -a G tant une saisie efficace -0 o e) tenir en place élasticité des broches

    f) être démontable assemblage par vis des deux demi- corps de fiche, jonction par vis des fils aux broches

    Faisons une rapide analyse critique de ces fonctions, et de la façon dont elles sont satisfaites. Tout d'abord, sont-elles réellement néces- saires ? Ce n'est pas certain pour la fonction f)- Si autrefois on appréciait de pouvoir démonter, changer, réutiliser une fiche, maintenant au contraire on admet que sur un cordon la fiche soit indémontable. Il est nécessaire de poser cette question car on peut souhaiter une fiche plus coûteuse et démontable, ou au contraire une fiche non démontable mais plus économique ; il appartient au Commercial de prévoir ou de déceler le besoin réel ou le désir des utilisateurs, cela n'aurait pas de sens d'accuser l'Analyse de la Valeur de diminuer la qualité ou les performances si le Commercial ou la Direction de l'entreprise décide de le faire pour mieux répondre au désir du marché.

    Mais n'a-t-on oublié aucune fonction, certaines fonctions secon- daires ne sont-elles pas souhaitables ? Ainsi par exemple une fonction g) : protéger le fil contre des pliures (et ultérieurement des cassures) à la sortie de la fiche.

    Cette fonction a parfois été remplie par des ressorts, des gaines caoutchouc rapportées.

    Une autre fonction que nous avons omise, et que nous citerons seu- lement, est la fonction esthétique ; c'est une véritable fonction lorsque nous tenons à ce qu'une fiche soit jolie, ce qui joue sur la forme de l'objet, sur la nature et la couleur de sa matière.

    Mais limitons maintenant le problème, considérons la broche de notre fiche comme si elle était un produit en soi. Ses fonctions seront :

    1) assurer le contact électrique ; 2) assurer le passage du courant ; 3) maintenir la fiche en place.

    Nous voyons que ces fonctions doivent être assorties d'un niveau de caractéristiques pour être précises : intensité pour 1 et 2, effort pour 3.

    En outre, il ne faut pas oublier les contraintes dimensionnelles imposées par les socles, peut-être les contraintes des réglementations.

    Si la fiche initiale comportait, peut-être, une fonction inutile (la dé- montabilité), il ne semble pas que ce soit le cas de la broche. Par contre,

  • ne pourrait-elle avoir des fonctions supplémentaires utiles ? On peut pen- ser au risque entraîné pour les doigts des enfants ou les moustaches du chat par une fiche incomplètement enfoncée. Une fonction de sécurité est souhaitable, et parfois réalisée par une isolation d'une partie de la broche (fig. 2).

    Fig. 2. Broche de fiche de prise de courant comportant une partie isolée

    Autre question, la broche est-elle un bon produit ? De notre point de vue, il est bon s'il est satisfaisant à la fois fonctionnellement et économiquement.

    Fonctionnellement, il lui manque la sécurité ; mais en outre, l'un des critères d'appréciation d'un produit est la durabilité, or celle-ci est ici parfois médiocre (les deux branches de la broche peuvent se déformer, le contact n'est plus bien assuré, la broche chauffe et noircit).

    Économiquement, la broche paraît chère : même automatisé, le sciage est coûteux, et pour conduire 10 ampères un fil d'alliage cuivreux de bien moindre diamètre suffit.

    Donc la broche est chère, médiocre fonctionnellement, c'est un mauvais produit ; et pourtant, on l'a conservé inchangé pendant des dizaines d'années.

    Ce mode de raisonnement que nous avons fait pour la broche seule- ment, parce que c'était plus simple comme illustration, devrait être fait pour l'ensemble de la fiche.

  • Mais revenons à elle, justement. Avec l'évolution des techniques de fabrication, des matières, des habitudes des utilisateurs, on est arrivé à la deuxième étape, caractérisée par un emploi très large de fiches dont le corps est obtenu par surmoulage direct de matière plastique sur les fils et les broches. On a ainsi renoncé à la fonction f) de démontabilité, mais on a obtenu un produit beaucoup plus économique, et la fonction g) (protection du fil contre les pliures) est assurée facilement. Par contre la fonction a), en ce qui concerne la qualité du contact avec le socle, n'a pas été améliorée.

    Mais dans le même esprit de réalisation, on est allé plus loin. Puisqu'il est illusoire de vouloir donner une élasticité durable aux broches des fiches (et probablement parce que l'on voulait faire plus économique), pourquoi ne pas y renoncer et supprimer le sciage du fil qui les constitue ? On peut en outre remplacer ce fil par un plat de métal roulé en forme de petit tube, fermé de façon arrondie à son extrémité (fig. 3). Ce faisant, on a diminué la qualité du produit au niveau du contact dans le socle.

    Fig. 3. Fiche avec broches réalisées à partir d'un plat et corps en matière plastique surmoulée

    C'est là que l'on voit à quel point on peut être prisonnier des habitudes de pensée courantes, habitudes que l'approche systématique de l'analyse de la valeur permet de vaincre. En effet, il est dommage de renoncer à obtenir dans le socle de prise un contact élastique et franc. Il ne faut pas non plus le faire au prix d'une dépense sensible, ce qu'entraînait le sciage.

  • Mais on peut rechercher d'autres réalisations de l'élasticité des broches de la fiche, c'est concevable. On doit également chercher s'il est possible de transférer cette fonction qui consiste à créer le contact franc, voilà une attitude caractéristique de l'analyse de la valeur. Pourquoi ne pas articuler les broches sur le corps de la fiche ? C'est délicat et cher. Pourquoi ne pas transférer la fonction, non à la jonction broches-corps, mais au corps lui-même ?

    Puisque les corps de fiche sont maintenant réalisés en matière plastique légèrement souple, en tirant parti des nouveaux matériaux utilisés, nous allons aborder la troisième étape de l'évolution de la fiche. Rien n'impose, si ce n'est l'habitude, que les broches de la fiche soient parallèles : faisons-les converger ou diverger légèrement au repos, et confions au corps de fiche la fonction d'assurer l'élasticité et le contact franc avec le socle de la prise. Nous n'aurons pas renoncé à la fonction, nous aurons au contraire amélioré sa durabilité, et ceci sans qu'il en coûte quoi que ce soit (fig. 4).

    Fig. 4. Fiche avec broches non parallèles

    Quelques réalisations existent qui utilisent cette idée, mais on est étonné de voir qu'elles restent peu nombreuses. On peut encore aller un peu plus loin et constituer les broches à l'aide d'une gaine isolante coiffée par une capsule métallique emboutie ou refoulée ; la réalisation sera plus économique, et l'on aura amélioré la sécurité pour les cas d'engagement incomplet de la fiche dans le socle (fig. 5).

    Cette petite amélioration que constitue la fiche souple aux broches

  • Fig. 5. Fiche avec broches non parallèles, réalisées à l'aide d'une gaine isolante coiffée par une capsule métallique

    non parallèles (la fiche qui louche...) a-t-elle été obtenue par cette démarche ? Ou bien est-elle due davantage au hasard ou à l'inspiration ? Qu'importe, nous voulions seulement illustrer le fait que des solutions ou des améliorations simples sont parfois difficiles et longues à trouver — il aura ici fallu des dizaines d'années — en particulier parce qu'elles se heurtent à des conventions et à des réalisations habituelles : des broches de fiche sont parallèles ! C'est d'ailleurs plus facile à dessiner... On fait rarement un raisonnement systématique, une analyse en termes de fonctions, un effort d'imagination créatrice. Mais si l'on adopte cette approche et qu'en outre chaque étape du raisonnement et de la recherche est éclairée et guidée par des chiffrages, des analyses de coût et des bilans comparatifs de solutions, on a de fortes chances de trouver des dispositifs sensiblement plus économiques que les précédents, tout aussi satisfaisants qu'eux sinon davantage. On aura de surcroît réinventé l'analyse de la valeur, ou tout au moins l'essentiel de son esprit.

    Nous souhaitions dans cette introduction illustrer l'approche de l'analyse de la valeur, sans d'ailleurs la décrire ou la suivre véritable- ment. Nous avons raisonné a posteriori et sur un exemple minuscule, mais nous voulions surtout montrer le besoin d'une démarche intellec- tuelle logique permettant d'aboutir rapidement et avec sûreté à des améliorations sensibles. Une recherche méthodique et systématique est toujours productive, tandis que l'idée astucieuse, le hasard heureux ou l'invention géniale sont beaucoup plus aléatoires. L'analyse de la valeur est cette recherche méthodique et systématique des solutions les plus économiques capables de remplir des fonctions utiles.

  • Ainsi l'analyse de la valeur étudie sous l'aspect de leurs fonctions et de leur coût les moyens qui permettent à l'homme de satisfaire directe- ment ou indirectement ses besoins et ses désirs. Pour elle, la réalisation d'une fiche électrique, d'un avion, d'une fusée, d'un service de nettoyage de locaux, d'un système ou d'une procédure, sont des problèmes dans une certaine mesure comparables.

    Il est malheureusement classique que le spécialiste d'une technologie particulière, voyant l'illustration d'une démarche ou d'une méthode dans un domaine différent du sien, ne fasse pas l'effort de réflexion et de transposition nécessaire. Si vous considérez que vos problèmes sont différents et constituent un cas d'espèce auquel les méthodes utilisées ailleurs ne s'appliquent pas, vous avez tort.

    Si au contraire vous pensez qu'une méthode qui a fait la preuve de son efficacité dans toutes les entreprises et dans tous les domaines pour lesquels elle a été utilisée a quelque chance de pouvoir s'appliquer utilement dans votre cas, poursuivez avec nous. Nous allons maintenant examiner sérieusement l'analyse de la valeur.

  • 2

    Objectifs et définition de l'analyse de la valeur

    Réduire ses coûts de fonctionnement, le coût des produits fabriqués, est depuis longtemps un souci majeur des responsables industriels qui doivent impérativement, pour la survie et le développement de leur entre- prise, en assurer la rentabilité. En termes plus nets, ceux-ci doivent dégager des marges, assurer un profit dont personne maintenant ne songe plus à mettre en doute la nécessité vitale.

    Une bonne gestion est faite de beaucoup d'actions, de décisions, de contrôles, avec en particulier le contrôle des coûts qui implique des opérations de réduction périodiques ou permanentes. Ainsi les coûts industriels sont diminués lorsqu'on améliore l'équipement, les méthodes de fabrication, la productivité main d'oeuvre, l'utilisation de la matière.

    Mais si l'on considère les produits des sociétés industrielles, ce qui caractérise probablement les efforts accomplis autrefois pour la réduc- tion de leur coût, c'est le fait que l'on visait à les réaliser aussi économiquement que possible en tenant leur conception générale pour intangible, à peu de choses près. On admettait implicitement qu'ils satisfaisaient aux buts et aux usages prévus et que les solutions utilisées étaient nécessairement bonnes. Les modifications touchant à la conception restaient mineures.

    L'analyse de la valeur, lorsqu'elle se préoccupe des produits, a également pour objectif essentiel de parvenir à une réduction des coûts ou plutôt aux coûts minimaux, qu'il s'agisse de produits existants ou de produits nouveaux à créer. Mais elle le fait en s'attachant aux fonc-

  • A N N E X E I I

    EXEMPLE D 'ORGANIGRAMME F O N C T I O N N E L D'UNE CELLULE AV.

  • A N N E X E III

    CRITÈRES DE C H O I X DES ÉTUDES AV.

    Économiques (chiffrables)

    — coefficient de rentabilité, qui dépend de • l'espérance de gain sur n années

    • il y a gain probable en cas d'anomalie dans l'évolution du coût, • l'espérance est fonction de l'évolution de la technologie, • l'espérance est fonction de l'âge de la dernière étude, • l'espérance est fonction de la profondeur de cette étude ;

    • l'estimation des dépenses d'étude, développement, des frais administratifs, de l'incidence sur les coûts de stock, des investissements, etc... ;

    (c'est le diagnostic initial qui permet d'évaluer le coefficient de rentabilité) ; — calcul de maximalisation des gains globaux (si moyens limités, faire si

    possible des études plus rapides et moins profondes).

    De sécurité

    — incertitude du marché ; — incertitude du délai d'application (un décalage du démarrage sera moins

    critique si le marché est de grande durée) ; — risque technique de bon aboutissement ; — possibilité de pénurie d'approvisionnement ; — possibilité de dérive de prix accélérée ou brutale.

    D'opportunité commerciale

    — le changement peut poser des problèmes à un client industriel ou être mal reçu par lui ;

    — le changement peut influencer (s'il est visible) le comportement de la concur- rence ;

    — l'économie sera-t-elle en partie (en totalité ?) prise par le client ? Risque de gâcher les prix (et la marge) sans avantage pour la société.

    CouverturePage de titreSommaireAvant-proposPREMIÈRE PARTIE - Notions fondamentales de l'analyse de la valeurIntroduction2 - Objectifs et définition de l'analyse de la valeurANNEXE II - EXEMPLE D'ORGANIGRAMME FONCTIONNEL D'UNE CELLULE AV.ANNEXE III - CRITÈRES DE CHOIX DES ÉTUDES AV.