Test : Figure de Rey

Ce test a été inventé en 1942 par Rey, il consiste à copier dans un premier temps puis à reproduire de mémoire un tracé géométrique complexe.Ces 2 étapes permettent de tester l’activité perceptive (via la copie) et la mémoire visuelle (via la reproduction de mémoire, ce qui nous en donne des informations sur l’étendue et la fidélité).On dit que c’est une épreuve perceptivo-mnésique.Ce test ne nous donne qu’une probabilité de la mesure (comme les 2 autres tests vus), pas une certitude.Une personne d’un certain âge qui ne peut résoudre la tâche de copie, on dit que sa capacité perceptive est insuffisante par manque de capacité ou de méthode. On parle d’insuffisance d’entraînement, la personne pouvant avoir mal acquis ces connaissances là, soit qu’il a été incapable de les assimiler au cour de son développement. Si on s’est assuré qu’il n’a pas de difficulté et que le sujet a déployé une activité normale sur le plan scolaire, son insuffisance d’élaboration perceptive actuelle peut probablement présenté une régression (détérioration visuelle, mentale,…).La figure n’a pas d’emblée une signification évidente. Sa réalisation est relativement facile, en revanche sa structure est assez compliqué pour sollicité une activité perceptive, analytique et organisatrice.

PassationCe test ne doit pas être passé en collectif mais individuellement et est chronométré pour les 2 phases.Pour la phase de copie, l’examinateur fournit une feuille blanche ainsi que des crayons de couleurs différentes et devra présenter le dessin d’une manière horizontale. C’est l’examinateur qui donne un nouveau crayon de couleur, et ce quand le sujet passe d’un détail à un autre. Le chronomètre démarre quand le sujet commence à dessiner.Après la fin de la phase de copie, le sujet se repose 2/3 minutes.Vient ensuite la phase de mémoire où on utilisera ou non les crayons de différentes couleurs. On utilise les crayons de couleurs différents pour trouver sur le dessin la démarche du sujet. Normalement on doit procéder à un changement de crayon quand on a des doutes sur la succession des éléments copiés, c’est-à-dire si le sujet ne suit pas un raisonnement logique (c’est quand le sujet commence par le grand rectangle et continu par les diagonales et les bissectrices, si il fait ça on lui donne un autre crayon quand il passe à un autre détail rattaché à cette structure).Si il commence par un détail, le changement de stylo doit se faire quand il va aborder un autre détail.Les recherches ont démontrées que (1959) chez les sujets déficients intellectuels et les jeunes enfants on constate que le sujet commence par un détail et raisonne

1

de proche en proche. C’est ce qui fait en général ce genre d’attitude une copie défectueuse et dont les proportions ne sont pas respecter.En revanche, la majorité des individus dit normaux sont attirés par l’armature centrale.Dans le cas où on soupçonne que le sujet a fait la première méthode, on peut procéder à une étape facultative de vérification faite après la phase de mémoire. On lui demande si il ne voit pas de façon meilleur de copier sa copie, on se retrouve alors face à 3 cas de figure :

- ceux qui réussissent à trouver la solution rapidement (la seconde méthode donc)

- ceux qui après des difficultés de raisonnement trouvent la bonne solution

- ceux qui ne modifient par leur méthodeLes deux premiers types de sujets ont utilisés la première méthode peut être à cause d’un défaut d’analyse, une précipitation, une paresse d’esprit, du laisser-aller, etc…Le dernier type de sujet peut conduire à une première confirmation pour l’examinateur d’un éventuel déficit intellectuel.

CotationOn dispose de 2 manuels, celui de Rey & Osterrieth de 1959 qui permet la cotation quantitative, et celui de Montherl de 1993 qui est un complémentaire à la cotation qualitative.Pour la cotation quantitative, on dispose d’une feuille de dépouillement (cf. polycop), composé de 18 flèches pointant un élément chacune. Cette division va faciliter l’évaluation de différentes variables que sont :

richesse et exactitude  pour pouvoir évaluer bien, il faut tenir compte de 3 critères :

o présence/absence (P) 0 : absent / 0,5 : présento exactitude (E) 0 : représentation incorrecte / 0,5 : représentation

correcteo place (Pl) 1 : mal placé / 2 : bien placée

La note par unité sera obtenue par l’équation : (P + E) * Pl = Total/unité le type de la copie on peut en distinguer 7 différents :

I – la construction sur l’armatureII – les détails englobés dans l’armatureIII – le contenant (faire tout le périmètre, pas juste le rectangle)IV – l’adoption de la juxtaposition des détails (de proche en proche)V – graphique peu ou pas structuré mais où certains éléments restent reconnaissableVI – la réduction à un schème familier (église, maison, fusée,…)VII – le gribouillage où aucun élément, ni structure, ni unité, n’est reconnaissable

2

la durée de la copie il faut voir si la qualité du travail a été fait vite ou lentement. On reporte le temps à la minute supérieure.

EtalonnageOn utilise des grilles qui répartissent en fonction de l’âge et où le score brut est converti en centile (division d’un ensemble ordonné statistique en 100 classe d’effectifs égaux).Dans le tableau II, on peut voir par exemple que en moyenne (centile 50), les enfants de 4 ans utilisent le type de copie V, les meilleurs (centile 100) celui de type II.Dans le tableau IV on peut voir que la meilleure durée d’un adulte pour la phase de copie est de 2 minutes.Dans le tableau III on voit que le meilleur score en exactitude pour un adulte est de 36.

Interprétation à partir de ces données quantitativesSi par exemple on croise la variable type de copie et la variable durée pour la phase de copie :

- si le sujet utilise le type I et a un temps de copie long, cela peut renvoyer à un individu méticuleux/stressé/angoissé face à la tâche

- si la copie est mauvais (3 derniers types de copie) avec un temps de copie long, on pourra parler au niveau intellectuel comme défaut d’une déficience/d’un sujet peut évoluer au niveau intellectuel. On peut parler d’olysproxie1 de construction graphique.

Si on croise un type de copie avec richesse & exactitude :- copie bonne, précise et riche avec tout les éléments on parle de

sujets appliqués, précis et structurant rationnellement les données visuo-spatiales

- copie bonne mais peu précise (score de richesse & exactitude peu élevé) personne ayant tendance à bâcler/ne pas prendre au sérieux l’épreuve/mais peut aussi être une maladresse graphique d’exécution.

- Si la première phase est normale mais que la copie de mémoire est insuffisante la pauvreté de la représentation traduit bien celle du souvenir visuel mais on peut aussi émettre l’hypothèse d’un blocage possible par scrupulosité exagérée. On ne peut pas aussi écarter l’hypothèse que certain sujet simule le déficit mnésique car cela peut s’apparenter à un appel à l’aide, une demande d’attention (on a vu cela chez les militaires)

- Si le processus de copie est inférieur ainsi que la reproduction de mémoire multitude d’hypothèse à émettre : l’insuffisance de la reproduction va confirmer le niveau inférieur d’élaboration visuo-

1 Trouble lors de l’assemblage ou de la mise en relation des parties d’un objet afin de former une unité cohérente et une difficulté d’analyse visuo-spatiale

3

spatiale. Dans certains cas majeur on peut retenir l’hypothèse de l’amnésie.

Remarque pour l’interprétation du testCertains sujets changent l’orientation de la figure (horizontale verticale), ce type de comportement est normal et fréquent chez les enfants mais à partir de l’adolescence cela témoigne d’un état mental primaire.Il a été remarqué que chez les gens atteint de psychose, généralement atteint de détérioration intellectuelle, on voit souvent des injonctions dans la figure (rajout d’éléments, recopiage en surnombre,…), des remplissages des surfaces, ce qui occasionne un dessin lourd et chargé. On voit ces comportements surtout lors de la phase de reproduction de mémoire.

CotationOn a réparti les éléments qualitatifs en 4 points (cf. voir feuille donnée avec le test pour les précisions) :

- comportement pendant le test  éléments d’appréhension du comportement du sujet pendant la passation

- le graphisme- la structuration ces points permettent d’appréhender la demande

cognitive- signe ou élément ayant valeur de signe psychologique reste l’affaire

de chaque praticien et de l’expérience, leur repérage permet l’interprétation psychologique du test (sur la feuille, les sigles (PP) désigne les particularités primitives et (O) l’ensemble d’erreur dont l’objectif est de distinguer des patients porteurs d’une lésion cérébrale de sujets névrotiques)

A partir de l’interprétation qualitative on peut dire que le test de la figure de Rey est au carrefour d’une demande cognitive et d’un travail projectif.

4