chapitre 3 les politiques commerciales 1ch.3 - les politiques commerciales - diapo 1

Chapitre 3

Les politiques commerciales

1Ch.3 - les politiques commerciales - diapo 1

1. Les Etats dans le commerce international

1.1 Le débat libre échange – protectionnisme1.2 Le champ des politiques commerciales

2. La question de la compétitivité

2.1 Définir la compétitivité2.2 Mesurer la compétitivité2.3 Quelles politiques pour la compétitivité ?

3. Les négociations commerciales internationales

3.1 Le Gatt et la dynamique de l’après guerre3.2 Du Gatt à l’OMC3.3 Le régionalisme commercial

Conclusion : Un modèle en crise ?


1. Les Etats dans le commerce international1. Les Etats dans le commerce international

1.1 Le débat libre échange - protectionnisme1.1 Le débat libre échange - protectionnisme

Double dimension du débat :

Réflexion théoriqueExpériences historiques

Protectionnisme apparaît comme la règle en matière de commerce international jusqu’à la Révolution Industrielle (mot nait en 1840)

Tournant théorique (Ricardo) et politique (abolition des corn laws) vers le libre échange


1- L’affirmation du libre échange

Justifications théoriques

Réalisation de gains à l’échange (impact positif de la spécialisation : Smith puis Ricardo)

Impact positif du commerce international (effet dynamisant sur la croissance des exportations)

Argumentation générale autour de l’efficacité du marché et de la concurrence


Ch.3 - les politiques commerciales - diapo 1 5

Mise en œuvre historique

Acte fondateur : abrogation des corn laws en 1846 + traités de commerce au 19ème (traité franco-anglais de 1860)


Généralisation de la volonté du libre échange à partir de 1945

Interrogation sur le lien entre dynamique du libre échange et dynamique commerciale internationale


Critique du protectionnisme

Offre nationale

Demande nationale

Prix

Quantités

Equilibre en autarcie

Prix en autarcie

Prix mondial

Quantités en autarcie

Prix avec droit de douane

Importations en libre échange

Importations avec droit de douane

A B C D

A : gain pour les producteurs permis par la protection

A + B + C + D : perte pour les consommateurs liée à la protection

C : gain pour les pouvoirs publics (perception de droits de douane)

B + D : perte nette pour la collectivité liée à la protection


Protectionnisme représente un coût :

Estimation de P. Messerlin pour l’Europe : 7 % du PIB en 2000 (coût direct + impact des distorsions de concurrence)

Protectionnisme peut freiner l’adaptation d’une économie (exemple des lois Méline et de l’agriculture française)

Protectionnisme génère des rentes

Identification d’un impact globalement négatif du protectionnisme sur la croissance (exemple de la crise de 1929) face à des gains liés à la libéralisation des échanges


2- La persistance du protectionnisme

Affirmation de la volonté libre échangiste s’articule avec la persistance de politiques et de discours protectionnistes : problème de l’explication du paradoxe

Analyse des justifications du protectionnisme

Protectionnisme peut être considéré comme une arme dans une stratégie de développement ou comme un moyen de défense


Développement du courant du protectionnisme éducateur (List)

Thèse : industries naissantes dans une nation ne peuvent être compétitives face aux industries plus anciennement développées

Légitime une politique de protection avec un objectif économique et politique (indépendance nationale)

Protectionnisme éducateur doit en théorie rester limité dans le temps :« Le libre échange est notre but, la protection est notre voie » – F. List

Tenants du protectionnisme éducateur sont des libéraux (double dimension de l’individu : consommateur et citoyen)


Débat historique sur la place du libre-échange et du protectionnisme dans la Révolution Industrielle

Thèse 1 : réalité des politiques douanières dans la R. I. est le protectionnisme de type éducateur (« idéal type » : Etats-Unis) avec des effets positifs sur le développement


Remise en cause idée reçue : France est plus libérale en matière commerciale que l’Angleterre au début du 19ème


Thèse 2 : protectionnisme ne se traduit pas par un impact négatif sur la croissance au 19ème siècle (Bairoch)


2 arguments majeurs : croissance au 19ème n’est pas corrélée avec le niveau des prélèvements douaniersPériode de remontée du protectionnisme dans les années 1880 ne freine pas la croissance

Critique de la thèse de Bairoch par Messerlin : nécessité de prendre en compte la dynamique des taux et non simplement leur niveau


Mise en œuvre de protectionnisme « défensif »

Double dimension de l’idée de protectionnisme défensif

Moyen de répondre aux conséquences sociales du déclin d’industries en difficulté ou dépassées (Angleterre années 70)

Répondre à une concurrence jugée « déloyale » (dumping, faibles coûts du travail, non respect de normes sociales ou environnementales)


l’économie politique du protectionnisme

Persistance des logiques protectionnistes peut être expliquée en termes politiques

Existence d’une « demande politique » de protectionnisme (en particulier autour de la captation de rentes liées aux mesures protectionnistes)

Intérêt des gouvernants à répondre à cette demande (Public Choice)

Analyse en termes de théorie des jeux : protectionnisme apparaît comme le résultat d’un jeu non coopératif


PAYS 1

Libre échange Protectionnisme

PAYS 2

Libre échange ( 10 ; 10 ) (15 ; 0 )

Protectionnisme

( 0 ; 15 ) ( 5 ; 5 )

Relativisation des conséquences négatives du protectionnisme pour un pays :

Protectionnisme pour un « grand pays » peut entraîner une baisse du prix des importations

Protectionnisme peut entraîner des externalités positives selon la nature des industries protégées


3 - Le retour des idées protectionnistes dans la période actuelle

Développement actuel de réflexions théoriques autour de la légitimité du protectionnisme (interrogations de Samuelson sur la pertinence générale du modèle ricardien)

Point de départ : Etats Unis à partir de la fin des années 70

Contexte : Sensibilité plus forte de l’économie et surtout de l’industrie américaine à la concurrence internationaleImpact des nouvelles conceptions théoriques du commerce international (caractère dynamique des avantages comparatifs, analyse en termes de marché d’oligopole)


Construction d’un cadre de réflexion théorique qui justifie la mise en oeuvre de mesures de type protectionniste

Dénonciation d’une logique de concurrence déloyale impulsée par des Etats souverains qui protègent leurs firmes

Perte d’emplois industriels américains suite à la concurrence des pays à bas salaires induit une perte de capacité d’importation de l’économie américaine

Rupture entre l’équilibre offre – demande nationale

Du « free trade » au « fair trade » et au « managed trade »


Diffusion en Europe

Dénonciation des excès du libre échange : libre échange généralisé se traduit par une concurrence déloyale qui légitime le recours au protectionnisme (J. M. Jeanneney – M. Allais)

Remise en cause des gains liés à l’ouverture des économies à l’échelle mondiale (critique de l’article de Sachs et Warner – 1995 + estimations modèles économétriques)

Développement des exportations des NPIA correspond à une « stratégie prédatrice » (conquête de parts de marché sans impulsion d’une dynamique de développement locale)

Combinaison du libre échange et de la mondialisation conduit à un processus de déflation salariale dont sont victimes les PDEM


Complexité du débat libre-échange protectionnisme

Difficultés pour mesurer précisément les effets de chacune des deux politiques

Réalité des politiques commerciales n’est pas binaire mais elles combinent les deux dimensions

Accord sur le fait qu’il y a des gagnants et des perdants au libre échange ; interrogations sur l’effet global

Conclusion de P. Krugman : libre échange a perdu sa « pureté originelle » car il est impossible de justifier théoriquement qu’il procure systématiquement un gain global mais les risques de la mise en œuvre du protectionnisme sont trop élevés

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