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Chapitre 3 – Les grands principes de l’analyse macroéconomique Eric DARMON [email protected]

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Chapitre 3 – Les grands principes de l’analyse macroéconomique

Eric DARMON

[email protected]

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l’intégralité des transparents)

Plan du chapitre

Introduction. La notion de circuit et la macroéconomie

Section 1. La représentation du circuit et la

Comptabilité Nationale

Section 2. L’analyse keynésienne du circuit

Section 3.Le circuit et la politique économique

Introduction: la notion de circuit économique (1/2)

Marché du travail

Marché des biens

firmesménages

Biens& services Biens& services

dépenses dépenses

Salaires, profits coût

facteurs de production Facteursde production

Production totale = Revenu total

Introduction: la notion de circuit (2/2)

Marché du travail

Marché des biens

firmesménages

Biens& services Biens& services

dépenses dépenses

Salaires, profits coût

facteurs de production Facteursde productionÉpargne

Système financier

Importations

Exportations

Etat

Restedu Monde

Section 1. Circuit et Comptabilité Nationale

Introduction. La notion de circuit et la macroéconomie.– 2 problèmes:

• Comptable: comment mesurer ces flux ? • Économique: quels sont les déterminants/facteurs explicatifs de ces flux ?

Section 1. La représentation du circuit et la Comptabilité NationaleIntroduction11. Agents et fonctions économiques12. Les opérations dans le circuit économique13. Tableaux et Agrégats

Section 2. L’analyse keynésienne du circuit

Section 3.Le circuit et la politique économique

13. Le calcul du PIB: exemple

Prod. Coton Prod de jeans.

Ventes € 100 Ventes € 400Salaires € 25 Salaires € 80

Mat. 1ères € 100

Supposons que la production totale d’une économie est de 10 paires de jeans vendues pour une valeur de €400. Le producteur de jeans a versé€80 à ses employés (salaires) et €100 à un producteur de coton (matière première). A son tour, le producteur de coton a versé€25 à ses salariés

13. Calcul du PIB : approche par la valeur ajoutée

Approche selon la valeur ajoutée

VA = Production – CI :Prod. Coton : VA = Ventes – 0 =100

Prod. Jeans : VA = Ventes – CI = 400 – 100 =300PIB = 100 + 300 = 400

Prod. Coton Prod de jeans.

Ventes € 100 Ventes € 400Salaires € 25 Salaires € 80

Mat. 1ères € 100

Approche par la dépense:

Les consommateurs dépensent €400 pour l’achat de jeans. Conclusion : le PIB est de €400 Attention ! Ici ni FBCF, ni importations/exportations.

13. Calcul du PIB :approche par la dépense

Prod. Coton Prod de jeans.

Ventes € 100 Ventes € 400Salaires € 25 Salaires € 80

Mat. 1ères € 100

Approche par le Revenu :

Total des salaires : €25 + € 80 = €105Total des profits: € 75 + € 220 = € 295PIB = € 105 + € 295 = € 400

Prod. Coton Prod de jeans.

Ventes € 100 Ventes € 400Salaires € 25 Salaires € 80Profit € 75 Mat. 1ères € 100

Profit € 220

13. Calcul du PIB :approche par le revenu

Revenu (Y)

Consommation (C)

A

B

800 C1

1500 C2

Y2

2000

Y1

1000

« fonction de consommation »

Y3

3000

2000 C3

Yn Yn+1

211. L’analyse Keynésienne

Revenu (Y)

Consommation (C)

« fonction de consommation »

à court terme

Conclusion: à court terme, la « loi » de Keynes est vérifiée

211. Tests de Kuznets (1/3)

Revenu (Y)

Consommation (C)

« fonction de consommation » à LONG terme

Conclusion: à LONG terme, la « loi » de Keynes n’est PAS vérifiée

211. Tests de Kuznets (2/3)

Revenu (Y)

Consommation (C)

A

B

800 C1

1600 C2

Y2

2000

Y1

1000

Y3

3000

2400 C3

C

Fonction de conso à long terme (hausse

du R)

Fonction de conso à court terme (baisse

du R

b) L’analyse de Duesenberry

Investissement total (x 100)

Taux d’intérêt

25%

I2

2000 (1000+1000)

I1

1000

I3

3000 …

1 seule entreprise

financée (A)

2O%

2 entreprises financées (A

et B)

15%

Fonction d’investissement:relation décroissante entre le taux d’intérêt et l’investissement

214. L’État

• 3 types d’opérations: – Redistribution: prélèvement d’impôts / versement

d’allocations

– A priori, impact neutre sur le circuit économique

– Mais différences dans les propensions à consommer

ménages

Revenu

Conso

Ménage B

Ménage A

2. Demande et Offre Globale

• Demande Agrégée (ou demande globale)

4 composantes– Consommation finale– Investissement Privé– Demande publique

(investissement et consommation)

– Exportations

• Offre Agrégée (ou offre globale)

2 composantes:– Production domestique(égale

par définition au revenu)– Importations : dépendent des

goûts des consommation (propension à acheter des biens importés ; du revenu domestique ; des facteurs « compétitivité »)

?

Fin de la période t Offre (1000) > Demande (800)

Période t+1

Les entreprises vont réviser à la baisse leurs anticipations (demande

effective)

Les entreprises vont tenter d’écouler

leurs stocks

Baisse de la production désirée

Baisse de l’investissement privé

Baisse de la production en t+1

Baisse de l’offre de travail� Baisse des revenus versés � Baisse de la Consommation

22. « L’équilibre » macroéconomique

Quantité de travail

Remarque: théorie de court terme = stock de capital fixé

Plein Emploi

Revenu

1000

800

Taux d’activité

faible

Taux d’activité

élevé

Marché des biens

Marché du travail

23. Modification des comportements dans le circuit

• « Le paradoxe de l’épargne »– Volonté d’épargner plus (épargne de précaution en vue de la retraite)– Conséquence macroéconomique: baisse de la propension à consommer

• « Avant » les individus consommaient 80% de leur revenu; 70% désormais

– Revenu initial = 100• « Avant »: demande anticipée = 80• « Après »: demande anticipée = 70 : excédent = 10• Les entreprises vont chercher à diminuer la production: baisse des revenus

versés à la période suivante• Baisse de l’épargne

– Paradoxe: en souhaitant épargner plus, les ménages épargnent finalement moins

– Conclusion inverse des classiques• Classiques: épargne = vertu• Keynes: consommation = vertu

3. L’intervention de l’Etat

• Deux formes d’action– Action à long terme:

action sur le trend de croissance

– Défini comme le niveau du PIB lorsque l’économie est au « plein emploi »

– Politiques de croissance: recherche, formation, infrastructures, «politiques de l’offre » temps

PIB

Trend de croissance

3. L’intervention de l’Etat

• A court terme– Offre et demande ne sont

pas ajustées: fluctuations

– Action à court terme: se rapprocher du trend

– Chômage ou inflation/déséquilibre externe ?

– Politiques de demande

temps

PIB

Ralentissement:Politiques

expansionnistes

Surchauffe:Politiques restrictives

3. L’intervention de l’Etat

• Un problème de la politique économique: dans la pratique, comment discerner court et long terme ?

• Cas actuel de l’Europe– Mauvaise conjoncture

– « Décrochage du trend »?

– Manque d’offre ou de demande ? temps

PIB

90’

31. Le principe du multiplicateur

Marché du travail

Marché des biens

firmesménages

+1000

Etc., jusqu’à épuisement…

+1000

+800

200

+800

+800

+640

120

Epargne

31. Le mécanisme du multiplicateur

Consommation Production Conso. Prod

1000 800

Conso Prod

640

1000+ (0.8)1000 (soit 800)+ (0.8)(0.8)1000 (soit 640)+ (0.8)(0.8)(0.8)1000 (soit 512)…

+(0.8)n(1000)

Impact de plus en plus faible (tend vers 0)

Cumul = 5000€ > dépense initiale

321. L’action sur les dépenses

Marché du travail

Marché des biens

firmesménages

+1000

321. L’action sur les dépenses

∆G ∆C1 = c.∆G

∆S

∆C2 = c.(c.∆G)=c²∆G

∆Ct = ct (∆G)

(…)• Définit une « progression » géométrique

• Terme multiplicateur (raisonde la suite) = propension marginale à consommer = c < 1

• On peut calculer l’effet global

∆Y= ∆G + somme (∆Ct)∆Y= ∆G[1/(1-c)]

321. L’action sur les dépenses

∆Y= ∆G [1/(1-c)]

Dépense publique initiale

Impact sur le revenu

Multiplicateur de dépenses budgétaires (économie fermée)

Toujours supérieur à 1

321. L’action sur les dépenses

∆G ∆C

∆S

• Dans le circuit keynésien, les importations ont un effet analogue à l’épargne: « fuite », fraction du revenu qui n’est pas réinjectée dans le circuit

• L’effet multiplicateur sera plus faible, les politiques budgétaires moins efficaces

∆M

Multiplicateur en économie ouverte

_ _ _

321. L’action sur les dépenses

∆Y= ∆G [ 1 ]

Dépense publique initiale

Impact sur le revenu

Multiplicateur de dépenses budgétaires (économie ouverte)

(1-c+m)

321. L’action sur les dépenses• Exemple de calcul:l’Etat augmente ses dépenses de 400 millions €, la propension à consommer est de 0.8, la propension à importer est égale à 0.1

• Hausse du revenu total = 400 * [1/(1-0.8+0.1)] = 400*(1/0.3) = 1333,… millions €

• Analogue à une hausse de la propension à épargner de 0.1

• En économie fermée: effet total = 2000

• Si les individus demandent plus de biens importés:

• Augmentation de la propension à importer

∆Y= ∆G [ 1 ](1-c+m )

321. L’action sur les dépenses

Pays (A):politique budgétaire expansionniste

Impact positif sur les Importations, dégradation du solde de la balance commerciale: X-M

M de A

Petit pays (B):

Augmentation des IMPortations de A= Augmentation des EXPortations de B

Effet stimulant sur l’activité économique de B

Y (B)

Déduction: une politique budgétaire bénéficie également aux partenaires commerciaux d’une Nation

321. L’action sur les dépenses

Pays (A):politique budgétaire expansionniste

M

GRAND pays (B):

Effet stimulant sur l’activité économique

Y (B)

M de B = [en partie] X de A

Effet stimulant (multiplicateur) sur A

Déduction: une politique budgétaire bénéficie également aux partenaires commerciaux et en retour aux grands pays

M

322. L’action sur les recettes

• Calcul du multiplicateur du taux de prélèvement (économie fermée) :

∆Y= -∆T [ c ](1-c)

Multiplicateur « fiscal »Impots et Revenus agissent en sens inverse !

321. L’action sur les dépenses

Marché du travail

Marché des biens

firmesménages

+1000+1000

Politique budgétairePolitique fiscale

322. L’action sur les recettes

• 2ème limite: incertitude sur les comportements des consommateurs

– Reproche adressé: une partie des augmentations retirées des baisse d’impôts bénéficie à l’épargne et pas à la consommation

– D’un point de vue théorique, reproche en partie injustifié : le même reproche pourrait être adressé à la politique budgétaire

– D’un point de vue pratique, tout dépend des effets de redistribution: « à qui profite les baisses d’impôts » ?

• Effet de structure: au niveau micro, il existe des différentiels dans les propensions à consommer/épargner Revenu

Conso

B

Ménage A

∆T ∆T

∆C

∆C

324. Les stabilisateurs automatiques

temps

PIB

Recettes importantes;

Dépenses faibles

• Le déficit budgétaire est une variable contracyclique

• Forte activité:baisse naturelle du déficit budgétaire

• Faible activité:augmentation naturelle du déficit budgétaire

Peu de recettes; beaucoup de

dépenses

331. L’économie vue du côté de l’offre

• Courbe de Laffer– Il existe un taux

d’imposition critique

– Entre deux taux d’imposition, il faut choisir le moindre

– Manque de fondements empiriques au niveau macro Taux de

Prélèvements Obligatoires

Impôt collecté

t*

332. La contrainte de financement de l’Etat

• Tout déficit public doit être financé– Financement par création monétaire:

« seigneuriage », « planche à billets »

Banque centrale(ex-Banque de France, BCE):

Créée de la monnaie en

créditant le compte à vue du TP

Trésor Public(« bras financier

de l’Etat »):

• collecte les ressources

• exécute les dépenses

T

G

332. La contrainte de financement de l’Etat

Q

Prix = taux d’intérêt

Effet du déficit public: plus de demande de fonds, mais autant d’offre � Augmentation du taux d’intérêt

Offre de fonds

prêtables (capacité de financement)

Demande de fonds

prêtables (besoin de

financement)

333. Politique budgétaire et contrainte extérieure

• Débat actuels au sein de la zone €

– Politiques budgétaires contrôlées par le Pacte de Stabilité et de Croissance

– Ce que dit le PSC:• Définition d’une norme de déficit

public: <3% du PIB• Distinction entre déficit actuel et

déficit structurel• Somme des déficits nulle sur un

cycle économique Déficit

Excédent

333. Pour ou contre le PSC ?

• Un Etat moins endetté a plus de marge de manœuvre si choc négatif

• Moins d’investissement public, plus d’investissement privé

• Plus grande discipline budgétaire (important p/r au vieillissement des populations)

• Seuil des 3% totalement arbitraire

• Principe de dette 0 sous-optimal, il est normal qu’un Etat investisse

• Plus d’autonomie à long terme des Etats

• Quel objectif réellement poursuivi ? – Pourquoi ne pas retenir un

taux de PO maximal plutôt ?

– Taux d’inflation anticipée?

333. Politique budgétaire et contrainte extérieure

temps

PIB

Ralentissement:Politiques

expansionnistesEffet positif

Surchauffe:Politiques

expansionniste: tensions

inflationnistes

333. Politique budgétaire et prix

• Une prise en compte imparfaite: l’hypothèse du « L » renversé

• Augmentation du NGP � Baisse du pouvoir d’achat: réintégration du comportement des travailleurs

• Réintégration de la monnaie PIB

PIB (plein emploi)

Pas de cours la semaine prochaine …

Cours reporté en Novembre

(même jour/horaire et salle)