chandigarh – héritage(s) filmer et exposer une ville moderne · 2016. 4. 15. · et de lucio...
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Ch. Barani, E. Chapel, T. Mandoul - Séminaire IN SITU – Toulouse, le 5 avril 2016
Chandigarh – Héritage(s) Filmer et exposer une ville moderne
LE CHANDIGARH HISTORIQUE ENTRE CONSERVATION ET TRANSFORMATION
Recensements Chandigarh UT de 1961 à 2011 Taux de croissance 1961: 95 000 habitants 1971: 232 000 145% 1981: 423 000 82% 1991: 575 000 36% 2001: 901 000 57% 2011: 1 055 450 18%
Distribution des parcelles résidentielles privées et publiques, 2004, carte de R. Barrault
La géographie des transformations en cours dans le Chandigarh historique est corrélée à la propriété foncière. En 2004, sur 104 583 parce l les résidentielles, 60 968 relevaient du secteur privé. Ce sont celles-ci (marquées en bleu sur la carte) qui font l’objet des transformations les plus impor tan tes : r e s t ruc tu rat i ons , s u r é l é v a t i o n s , d é m o l i t i o n s e t reconstructions. Les parcelles publiques (en ocre et jaune clair sur la carte) sont sauvegardées.
Maisons privées secteur 22: les couleurs, interdites à l’origine, permettent de différencier les propriétés
L’évolution du secteur 22 illustre relativement bien les développements les plus récents. Sa partie ouest est occupée par des habitations de fonctionnaires construites par Jeanneret, Drew et Fry, qui sont entretenues par un bailleur public et conservent plus ou moins leur aspect d’origine. Les habitations privées de la partie est du secteur, à l’origine encadrées par les directives architecturales du bureau des architectes, sont en revanche réaménagées par leurs habitants, souvent démolies et reconstruites entièrement. Touchant à l’organisation interne des logements (salles de bain, air conditionné, adaptation des plans aux modes de vie contemporains), aux terrasses et aux façades (ouverture par de grand baies vitrées sur l’extérieur), parfois à la structure, ces interventions restent néanmoins à l ’échelle architecturale, sans impacter le parcellaire et l’organisation urbaine du secteur.
Plan du secteur 22 : privé (bleu)/public (rouge), 2004, carte de R. Barrault
À la logique foncière correspond une logique économique et sociale qui voit la montée de la classe moyenne supérieure en Inde. À la recherche de signes ostentatoires et d’un habitat de plus en plus sécurisé, les membres de cette classe s’installent davantage dans les villes nouvelles de Mohaly et de Panchkula, où les opérations immobilières somptueuses se multiplient. Les plus riches d’entre eux n’hésitent pourtant pas à acquérir des parcelles bâties dans les secteurs nord de Chandigarh, où les fonctionnaires les plus aisés résident traditionnellement. Ils y démolissent les anciennes maisons pour les reconstruire selon des codes architecturaux qui correspondent mieux à leurs goûts. De nombreuses villas post-modernes y voient le jour.
Les secteurs des villas au nord de la ville
Copyright: Enrico Chapel
« The growth of slums in and around the cities is not an unusual phenomenon in India. But the matter becomes a cause for concern for administrators and planners espacially when the city in question is Chandigarh. It is a city which was planned from the scratch and meticulously developed, hopefully with the necessary infrastructure to handle similar problems (Sarbjit Bahga, Surinder Bahga) »
Au cours des cinquante dernières années, la ville de Chandigarh a connu une croissance sans précédent non seulement dans ses zones résidentielles programmées, mais aussi en dehors de celles-ci. Les analystes estiment que près d'un tiers de la population de la ville vit ou travaille aujourd’hui dans des colonies « spontanées » : anciens villages, camps de travail et bidonvilles dits commerciaux, comme les marchés de Rehri et Phar.
LES BIDONVILLES ET LES VILLAGES D’ACCUEIL DES PAUVRES
Copyright: Enrico Chapel
Ceux qui vivent dans les bidonvilles et les colonies sont principalement des domestiques, des ouvriers ou de petits artisans: conducteurs de rickshaws, cordonniers, tailleurs, mécaniciens laitiers, barbiers, blanchisseurs, forgerons, plombiers, électriciens... Ils appartiennent aux classes les plus laborieuses de la société, qui ont migré vers la ville à la recherche de travail. En raison de leur situation économique, ils n’ont pas accès à un logement décent. La croissance des bidonvilles ne fait que s’accélérer malgré les politiques mises en œuvre par le gouvernement pour lutter contre le phénomène.
Villages/colonies/bidonvilles à l’intérieur de l’ UTC en 2004, carte de R. Barrault
L’ACCÉLÉRATION DES EXTENSIONS URBAINES
Department of Town and Country Planning (Punjab Greater Mohaly Area Development Authority (GADMA) Master Plan, 12-01-2008 – source : www.gov.in
Mohaly Area: 1350 km2 Villes: 7
Villages: 442
Décidée en 1966, la partition de la province du Pendjab met fin au projet territorial initial et global de Le Corbusier et engage le phénomène d’agglomération. Chandigarh reste la capitale commune des deux États. Constituée en un Union Territory sous la responsabilité directe du gouvernement de New Delhi, la ville gère une surface de 114 km2. Les deux autres Etats décident librement des extensions en dehors de cette Union territoriale, dans les aires urbaines de Mohaly au sud (« Aire notifiée » de Sas Nagar) dans le Pendjab, et de Panchkula, à l’est, dans l’Haryana. Ainsi des nouvelles urbanisations émergent à Mullanpur, Zirakpur, Kharara, Banur et Derabassi (Sas Nagar) et dans le district de Panchkula, où la grille de Chandigarh n’est plus qu’un lointain souvenir.
À Mohaly, dans un premier temps l’extension s’est inscrite dans la continuité de la trame de Chandigarh. Cette trame fut prolongée vers le sud en 1990, avec une troisième tranche de 9 secteurs ou demi-secteurs (48 à 56). En poursuivant la trame dans l’État du Pendjab, une quatrième tranche de 4 demi-secteurs (53 à 56) et 18 secteurs (57 à 74) constitua la ville de Mohaly. Cette ville est séparée de Chandigarh par une zone non bâtie courant du secteur 48 au secteur 56 en direction sud / sud-ouest.
Extension vers Mohaly - 2004, carte de R. Barrault
Mohaly, densification et normalisation
La ville de Panchkula s’est rapidement créée dans une forme autonome. Contrairement à Mohaly, elle ne poursuit pas la grille de Chandigarh. Sa forme rappelle plutôt le plan d’Albert Mayer. Panchkula est composé de vingt secteurs de forme irrégulière calés sur les courbes de niveau, s’organisant autour d’un secteur central, le 5, où se trouvent les parcs, les cinémas et les principaux équipements.
Plan de Panchkula, carte de R. Barrault
Carte de la province Panchkula – source : www.mapsofindia.com
LE PATRIMOINE DE CHANDIGARH
Ces dernières années, un mouvement en faveur de la conservation et restauration de l’architecture de Chandigarh a pris de l’ampleur. L’exemple de Brasilia d’Oscar Niemeyer et de Lucio Costa, classé Patrimoine mondial en 1987, est constamment cité lorsqu’on évoque le Chandigarh de Le Corbusier. L’État indien, qui ne protégeait pas les bâtiments de moins d’un siècle, a dû imaginer une réglementation adaptée, juste à temps pour permettre à l’Inde de faire partie du groupe des pays proposant l’inscription de l’ensemble de l’œuvre de Le Corbusier au Patrimoine mondiale. Un dossier a été déposé en 2015. Mais des questions restent en suspens : que classer? L’ensemble de la ville ou seulement le Capitole?
Copyright: Enrico Chapel
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CHANDIGARH 50 ANS APRÈS LE CORBUSIER LE DEVENIR INDIEN D’UNE VILLE MODERNE
Exposition créée par la Cité de l’Architecture & du Patrimoine
Du 11 novembre 2015 au 29 février 2016 Paris, Palais du Chaillot
Commissariat et scénographie: E. Chapel, T. Mandoul, R. Papillault
Artistes: Ch. Barani, B. Gauguet
Copyright: Mathieu Barani
Copyright: Thierry Mandoul
Copyright: Thierry Mandoul
Copyright: Thierry Mandoul
Copyright: Thierry Mandoul
Copyright: Mathieu Barani
Copyright: Mathieu Barani
Copyright: Mathieu Barani
FIN
Copyright : GTA école polytechnique de Zurich