chaleur hyperbolique

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  • 7/25/2019 Chaleur Hyperbolique

    1/10

    Rev G&J Therm (1997) 36, 826-835

    0 Elsevier, Paris

    Analyse de la conduction de la chaleur

    aux temps ultra-courts dans un solide

    par la thermodynamique irrkversible &endue

    et la dynamique mokculaire

    Sebastian Volz , Michel Lallemand *, Jean-Bernard Saulnier

    Laboratoire detudes thermiques (LET), UMR 6608, ENSMA, 86960 Futuroscope cedex

    (Recu le 17 mars 1997 ; accepte le 8 octobre 1997)

    Abridged English version at the end of the text

    Summary - Analysis of short time heat conduction in solids by extended irreversible thermodynamics and

    molecular dynamics. Instantaneous heat propagation and thermodynamic local equilibrium cannot be assumed when

    solving space and time microscale problems. Therefore, we reconsider the thermodynamics basis of the Fourier law in

    order to obtain the new heat conduction models: the hyperbolic heat equation (EH) and the modified hyperbolic equation

    (EHM). We have performed molecula r dynamics (DM) experiments which are indepe ndent of any thermodynamic mode l,

    to test the macroscopic approaches. We show that the solutions of the EH and the EHM do not agree with the numerica l

    experiments and that the MD results are strongly depend ent on the way from which the macroscopic conditions are

    simulated in the microscopic point of view.

    hyperbolic heat equations / conduction / microscale / Cattaneo-Vernotte equatio n / extended irreversible thermodynamics

    Resume - Lhypothhse de la propagation instantanee de la chaleur, comme celle de Iequilibre thermodynamique local, ne

    peuvent plus etre mainten ues si /es &he//es despace et de temps considerees sont microscopiques. Nous revisitons done

    /es bases thermodynamiques de la loi de Fourier pour Ctablir les modeles de conduction de remplacement : hyperbolique

    (EH) et hyperbo lique modi fie (EHM). Afin de tester ces approches macroscopiques, nous avons utilise une techniqu e de

    simulation independante de tout a priori thermodynamique : la technique de la dynamique moleculaire (DM), permettant

    de simuler des regimes thermiques transitoires. II a etC possible de montrer que les modtles hyperbolique et hyperbolique

    modifi k n e satisfaisaient pas aux conclusions des experiences numerique s dont les rksultats se trouvent forrement lies a

    la facon dont sent reproduites, au niveau microscopique, /es conditions l/mites macroscopiques.

    equations hyperboliques de la chaleur / conduction / thermique / microkhelle / 6quatio n de Cattaneo-Vernotte / thermodynam ique

    irreversible &endue

    Nomenclature

    CP

    capaci te thermique massique a

    pression constante

    d epaisseur de f i lm.

    E energie interne.

    JS

    densi te surfacique de f lux den-

    tropic... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    kB

    constante de Boltzmann

    h l mass e de l atome. .

    P

    pression ._ ,. . . . .__...___ ....

    Q

    f lux de chaleur sar is dimension

    4

    flux de chaleur

    IL

    vecteur posi t ion de l atome i

    s densi te volumique dentropie

    J.kggK

    m

    J

    W.mP2.K-

    J.K-

    kg

    J.m -

    W.m--

    m

    J.m-.K-

    T

    SV

    :I-

    densite volumiqu e dentropie

    au sens classique.

    temperature . . . . . . . . . . . . . . .

    temps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    v i tesse de la chaleur

    energie interne

    energie interne au sens classi-

    que.... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    v i tesse moyenne des phonons

    vecteur vi tesse de l atome i

    variation volumique saris di-

    mension

    volume elementaire

    variable despace

    Symboles grecs

    * Correspondance et t i res-a-part.

    w

    diffusivi te thermique m2.s m

    J.m- .K--

    K

    J.m-

    m.s

    m:s

    m

    826

  • 7/25/2019 Chaleur Hyperbolique

    2/10

    Analyse de la conduction de la chaleur aux temps ultra-courts

    0 temperature de non-Cquilibre

    E unite denergie en DM.

    23 Bnergie potentielle dinterac -

    tion entre latome i et latome j

    P

    masse volumique . .

    x conductivite thermique . .

    A libre parcours moyen de pho-

    nons .

    P

    potentiel chimique .

    lr pression de non-equilibre . .

    VI

    unite de temps en DM .

    u unite de distance en DM .

    0s

    source volumique dentropie . .

    Exposants

    *

    variables dimensionnees dans

    les unites DM

    derivee temporelle

    Caractkres

    Gras vecteurs

    Abrhiations

    DM dynamique molecula ire

    EP equation parabolique

    K

    J

    kg.me3

    W.m-.K-

    J.mp3.Kf:

    J.mm3

    S

    m

    W.mp3.Kp1

    EH equation hyperbolique de la conduction

    EHM equation hyperbolique modifiee

    TIE thennodynamique irreversible &endue

    TPI thermodynamique des processus ii-reversibles

    1 I INTRODUCTION

    La loi de Fourier, etablie depuis plus de 170 ans,

    decrit la reponse thermique dun solide conducteur

    de la chaleur soumis a un gradient de temperature,

    sous la forme dune rela tion algebrique lineaire

    entre la cause - le gradient de temperature -, et

    leffet - la densite de flux de chaleur - ; elle presente

    un caractere local, et se traduit par lexpression :

    q=-AgradT

    (1)

    Observons que la reponse ainsi definie setabli t

    instantanement avec la mise en place du gradient,

    qui constitue lexcita tion appliquee au solide Btudie.

    Le domaine de validite de la loi de Fourier est

    tres large et savere aujourdhui encore tout a fait

    suffisant dans la plupart des problemes usuels de

    lingenieur. I1 apparait cependant des situations

    nouvelles, notamment avec les nano-fabrications et

    les technologies photoniques, ou les densites de

    flux intenses mises en jeu comme la faiblesse des

    echelles despace ou de temps amenent a revisi ter

    les bases physiques qui conduisent a letablisse-

    ment de la loi de Fourier et a reformuler la rela-

    tion flux instantanelgradient, adaptee aux micro-

    Bchelles spatiales et temporelles. Ceci implique de

    reconsiderer :

    - les definitions de flux et de force au sens

    donsager (cf equation (14)) ;

    - le caractere instantane de cette loi dans le

    cas ou lon etudie la reponse d echantillons sur des

    durees tres courtes (de lordre de la nano-seconde ou

    en dessous, pour preciser ici ces Bchelles de temps

    dites courtes) ; en effet la nature microscopique des

    agents porteurs denergie que sont les excitations

    Blementaires du reseau - les phonons - et les

    electrons ne per-met pas de concevo ir leur transport

    comme seffectuant a vitesse non finie, ce qui

    entrainerait lapparition dun flux en tout point

    dun milieu immediatement apres lapplica tion dun

    gradient de temperature entre ses faces ;

    - lhypothese, sous-jacente a la loi de Fourier,

    dun equilibre thermodynamique local, admettant

    lexistence de sous-systemes macroscopiques dans

    lesquels les grandeurs d&at sont uniformes mais

    evoluent dans le temps ; cette hypothese devient en

    effet difficilement acceptable lorsque on sinteresse

    a des perturbations thermiques apparaissant sur

    des dimensions de lordre de quelques dizaines de

    distances interatomiques, cest-a -dire de lordre des

    libres parcours moyens des porteurs denergie.

    Les exemples justifiant la necessite de preciser

    les domaines de non-validite de la loi de Fourier

    ne manquent pas. Mentionnons tout dabord le

    comportement thermique de solides soumis a de

    tres breves impu lsions laser de durees inferieures

    a la picoseconde (Chen, 19951, celui des compo-

    sants optoelectroniques du laser lui-meme qui sont

    sieges dimpulsions electriques ultracourtes aux-

    quelles sont associees des impulsions thermiques

    (Majumdar, 1993), ou encore le traitement ther-

    mique des materiaux inertes et de la biomatiere,

    traitement dont lefficacite depend de la bonne

    connaissance de la profondeur de penetration de

    lenergie (Tien et Chen, 1994). Relevent de la meme

    problematique la reponse dun solide soumis a une

    source de chaleur en mouvement tres rapide, situa-

    tion donnant naissance a des

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    3/10

    S Volz, M Lallemand, JB Saulnier

    relier flux et gradient. Nous examinerons ensuite

    la dkmarche macroscopique de la thermodynami-

    que des phkomknes irrkversibles (TPI) qui &a-

    blit une compatibilitb avec la loi de Fourier. Puis

    nous verrons comment une thborie plus rkcente, la

    thermodynamique irreversible Btendue (TIE) , peut

    conduire B la loi proposke par Vernotte et Cattaneo

    sans rkfkrence & lhypothkse de lbquilibre ther-

    modynamique local. Enfin, g r&ce aux expkriences

    num6riques de simulation effectuGes au niveau mi-

    croscopique sur un solide de Lennard-Jones par

    la technique de la dynamique molkcu laire (DM),

    nous disposerons dinformations indkpendantes de

    toute thkorie thermodynamique, qui nous permet-

    tront de confronter les rbsultats des diverses ap-

    proches phknomknologiques sur le cas simple du

    mur conducteur semi-infini soumis & un Echelon de

    tempkature sur lune de ses faces.

    2. LAPPROCHE DE VERNOTTE

    Vernotte est parti du fait que la loi de Fourier

    impose une vitesse infinie de la propagation de

    la chaleur, ce qui est physiquement inacceptable.

    Ceci est bien illustrk par lexemple classique dun

    mur semi-infini de diffusivitb o, initialement &

    la temperature T,, et soumis k un Echelon de

    temperature T, sur sa face (z = 0), dont le champ

    de temperature T(z, t) est don& par lexpression :

    (2)

    avecAT=T,-T,.

    Ainsi, quelle que soit la position dobservation 2,

    il apparait quasi-instantankment un signal thermi-

    que, ce qui est inadmissible. Vernotte supposa alors

    quil existe un retard T entre leffet (le flux), et la

    cause (le gradient), de telle sorte que la relation

    flux/gradient peut skc rire :

    q(t + 7) = -A grad T

    (3)

    laquelle, laide dun d&eloppement de Taylo r

    tronque au premier ordre, conduit A lexpression :

    as

    q(t) + 7x = -XgradT

    (4)

    On peut dkj& voir dans cette Bcriture que

    la rbponse & cette excitation est assimilable 51

    celle dun systGme du premier ordre, et que son

    Btablissement perd aussi le caract&re instantan

    denonce pr&kdemment. Cette formulation peut

    Bgalement sbcr ire sous la forme dune loi de

    relaxation simple :

    aq

    -q

    - XgradT

    at= 7-

    (5)

    T fig-want un temps caractkristique qui reste alors

    B identifier.

    D&s lors, en combinant (4) avec 16quation de

    conservation de lkertie, on aboutit A lkuation

    hyperbolique de la cha&& (EH) :

    dT dT

    r atn + x = ndiv(gradT)

    CI

    reprksente la diffusivitk thermique

    i )

    x

    a=-- .

    p c,,

    11 est possible de montrer que lkqua-

    tion (6) :

    a) se ram&ne ?I lkquation parabolique (EP)

    classique lorsque le temps t >> 7 (cest-&-dire

    lorsque le signal thermique est principalement

    constituk de modes diffusifs , de frequences faibles,

    nettement infkieures & celle associee A 7-l) :

    aT

    z = o div(grad T)

    (7w)

    b) induit aux temps courts (t < 7) une propa-

    gation de la chaleur sous forme donde, de vitesse

    u = (U/T) ./ En effet, dans ce domaine de temps, la

    contribution des basses fi+quences au signal ther-

    mique devient nbgligeable et lbquation (6) se reduit,

    pour les temps les plus faibles, B 16quation donde

    rkversible suivante :

    a2T

    -x

    2 div(grad T)

    at2 r

    En guise dillustration, la figure 1 montre la dis-

    tribution spatiale (la grandeur X = r/2 r U est indi-

    quke en absc isses ) des temperatures dans un mur

    semi-infini soumis B un kchelon de tempkature,

    obtenue par les modkles parabolique (P) et hyper-

    bolique (H) h diffkrents instants (~0 =

    t/2

    7 =

    0,s

    et

    0.8

    I-

    0.6

    4

    h

    k

    t

    0.4

    0.2

    0

    0 2 4 6 8 10

    X=x/?U1

    Fig 1. Comparaison ti

    des temps diffirents

    (IQ = t/27 = 0,5 et IQ = 8) des distributions spatiales

    obtenues par /es modtiles EP et EH de la tempkature duns

    un mur semi-infini soumis ti un echelon de temp&ature

    (la grandeur X = x/2 T U est indiqke en abscisse).

    Fig 1. Comparison of the space temperature distribution

    at several times (~0 = t/2, 7 = 0.5 et uILg = t/27 = 0,5)

    for a semi-in finite slab subjected to a temperature step,

    according to models EP and EH (the quantity X = x/2 T U

    is plotted in the x-coordinate).

    828

  • 7/25/2019 Chaleur Hyperbolique

    4/10

    Analyse de la conduction de la chaleur aux temps ultra-courts

    2~0 8). On note lextreme difference des predictions

    des dew modeles aux temps courts.

    Concernant les Bche lles despace, un examen

    simple de lequation (6) permet de cerner le domaine

    de validite de la loi de Fourier (Fl ik et al, 1992).

    Considerons en effet un mur d epaisseur d, oti lon

    peut definir le temps caracteristique de diffusion

    Atdi ff par : Atd,ff = d2/a. Lequation parabolique

    ne sera done valable que lorsque Atd,ff verifiera

    Iinegalite A&f >> r, qui secrit encore :

    d >> (a#

    (84

    lorsque la quantite Atd,ff est remplacee par son

    expression.

    Introduisons maintenant le libre parcours moyen

    A des porteurs de chaleur (supposes ici de type

    phonon uniquement), defini par A = r vp, oti up

    est la vitesse de propagation du son. Dapres la

    relation de la theorie cinetique, la conductivite

    thermique A est reliee a la vitesse wp et au

    temps r par lexpression X = f pC, uz r, de sorte

    que la diffusiv ite thermique N peut se reecrire sous

    la forme cy= & 3 uup . Lorsque la diffusivite

    est remplacee par sa nouvelle expression dans

    linega lite (8a), on obtient la condition spatiale de

    validite de lequation parabolique : d > > L.

    En resume. la loi de Fourier sera done aunli-

    cable sans restriction lorsque

    suivantes seront reunies :

    t>>7

    et

    d>>$

    les dew condi&s

    (8b)

    (8~)

    Dans le cas ou la relation (8b) nest pas verifiee,

    les Bchanges de chaleur seront gouvernes par la

    relation de dependance temporelle des flux (51, et

    lorsque linegalite (8~) nest pas satisfaite, nous

    aurons affaire a un transport de phonons de

    type balistique d&-it par lequation de Boltzmann

    (Majumdar, 1993).

    3. L~~QUATION DE FOURIER

    DANS LE CADRE DE LA

    TPI

    Soit p la pression, s et u lentropie et 1energie

    interne par unite de masse, ck et pk les titres mas-

    siques et potentiels chimiques associes a lespece k .

    A lbqu ilibre thermodynamique, la relation de Gibbs

    sh-it :

    Tds=du+pdv-xpdc

    (9)

    &T-l =

    as

    ( 1,

    u

    est la temperature. Lequation (91

    se ramene, dani le cas dun systeme a volume

    constant et a une seule espece, a :

    Tds = du

    (10)

    La thermodynamique des processus irreversi-

    bles (TPI ) est une description, en termes de mi-

    lieux continus, des phenomenes thermodynamiques

    hors-bquilib re. Ell e repose sur lhypothese que, loca-

    lement, dans tout volume elementaire (macroscopi-

    que) 6V, la relation de Gibbs (9) est satisfaite, ce

    qui per-met notamment de definir une tempera-

    ture locale et une equation detat independante des

    gradients ; cela suppose du point de vue microsco -

    pique que les effets de colli sion au sein du volume

    consider-e compensent les effets de gradients (Glans-

    dorff et Prigogine, 1971).

    Dans le cadre de lhypothese de lequ ilibre

    thermodynamique local (ETL), le taux de variation

    de lentropie secrit :

    pS=-divJ,+~,~

    (11)

    ou us > 0 apparait comme le taux de creation den-

    tropie interne et J , le flux surfacique dentropie

    &hang& p represente ici la masse volumique et

    le point marque la derivee temporelle de transport.

    Compte tenu de lequation de conservation de lener-

    gie (en ne considerant toujours que les phenomenes

    thermiques) :

    il vient :

    pti = -divq

    (12)

    doti, apres identification :

    (13)

    (14)

    et

    Js= ;

    ( >

    (15)

    Lecriture de us =

    c

    JyXy(y= l , . . . ,n) seg&&-

    ralise, dans le cas dun systeme oti sexercent

    n flux dissipatifs, sous une forme bilineaire par

    rapport aux flux (telle Jq = q) et aux fo rces (par

    exemple X4 = grad(l/T)). Les flux constituent des

    quantites qui, contrairement aux forces (qui sont

    des fonctions des variables d&at), demeurent

    inconnues. Un developpement de Jq autour de

    sa valeur dequilibre, Jz, = 0, permet decrire le

    developpement lineaire suivant :

    J4 z Lqq X4

    (16)

    et son identification avec la loi de Fourier (1)

    conduit a prendre le coefficient phenomenologique :

    Lq4 = X

    T2.

    La TPI admet done une relation lineaire

    entre le flux de chaleur et le gradient de tempera-

    ture, couramment connue comme &ant la loi de

    Fourier.

    829

  • 7/25/2019 Chaleur Hyperbolique

    5/10

    5 Volz, M Lallemand, JB Saulnier

    4

    I LAPPORT DE LA THERMO-

    DYNAMIQUE IRRhERSIBLE

    ETENDUE

    et pour lesquelles les termes de second ordre O(q.q)

    sont negligeables.

    En derivant lexpression (17) par rapport au

    temps il vient :

    Cest essentiellement dans le but dapporter a la

    description thermodynamique des regimes de non-

    equilibre un fondement saffranchissant de lhy -

    pothese de lequil ibre thermodynamique local que

    les batisseurs de la thermodynamique des proces-

    sus u-reversibles Btendue (T IE) ont admis que len-

    tropie est., non plus seulement fonction des varia-

    bles independantes (T, p) ou (u, v), mais egalement

    des flux dissipatifs, de sorte que lentropie secrit

    S(u,w,q ,PV) oii P est le tenseur de pression vis-

    queuse (Jou et al, 1993). La TIE constitue ainsi

    une theorie mesoscopique dont le terrain dinvesti-

    gation setend en de@ de la limite que represente

    le volume Blementaire 6V, dans un domaine spatial

    caracte rise par des dimensions de lordre de quel-

    ques libres parcours moyens des phonons. Dans ces

    conditions, la distribution des porteurs thermiques

    peut seloigner de celle de lequilibre, puisque le

    nombre des colli sions se reduit. La thermodyna-

    mique &endue semble done pouvoir donner acces

    aux petites Bchelles despace et de temps, pour les-

    quelles lhypothese de lequ ilibre thermodynamique

    local nest plus valable.

    S=TPLti+2.q.Q

    (20)

    qui, associee a lequation de conservation de lener-

    gie pti = -divq, conduit a identifier cette fois-ci la

    production dentropie a :

    u,s =q (grad( ) +2n$) (21)

    Afln dassurer la linearite entre les flux et les

    forces, et Bgalement de satisfa ire a la positi vite de

    du taux de creation dentropie us, on est conduit a

    Btablir la relation suivante :

    grad $

    ( 1

    +y=xq avecX>O

    (22)

    qui se ram&e a la relation (3) si lon pose :

    )iE (XT)-

    (23a)

    et

    --7

    u=ZpXT

    (23b)

    en imposant a lequation de la chaleur la forme

    hyperbolique (6).

    4.1. LA TIE ET LA LOI DE VERNOTTE

    4.2.

    MODIFICATION DE L~QUATION

    HYPERBOLIQUE

    Dans un solide soumis a une transformation

    isochore, la TIE propose la definition de lentropie

    suivante :

    s(w 21, ) = SPq(lL, 1)+ a q2

    (17)

    \

    On peut auss i songer a etendre a lenergie interne la

    dependance a legard des flux. Dans ces conditions

    on part des deux equations couplees (Coleman et al,

    1982 & 1986) :

    ou sgq est lexpression de lentropie a lequilibre lo-

    cal. A noter quen toute generalite le parametre u

    peut i%re dependant de la temperature, mais, afin

    de simp lifier lexpose, nous le supposerons indepen-

    dant de celle -ci. Les grandeurs d&at classiques,

    pression et temperature, ne pouvant 6tre utilisees

    sans lhypothese de lbquil ibre thermodynamique lo-

    cal, il nous faut done r&k -ire la temperature 0 et la

    pression r de non-equilibre et selon les expressions :

    s(u, w.q) = so + a q2

    (24)

    u=UO+bq2

    (25)

    ou b est egalement suppose independant de la

    temperature. Cette extension amene aux equations

    phenomenologique (5) et de conservation (dans le

    cas monodimensionnel) :

    et

    En suivant les fondateurs de la

    TIE, nous

    pouvons nous limiter a des situations

    du premier

    ordre qui font apparaitre le developpement des

    grandeurs 0 et R autour de leur valeur dequilibre

    respective T et p :

    (184

    (18b)

    8-l = T-(u, u) + O(q.q)

    fT7r(u, II, q) = T-lp(u, 71) + O(q.q)

    l3T

    aq.72

    pC,sdt+2bq.cj+x=0

    (26)

    On designe lequation (26) par lappellation dqua-

    tion hyperbolique modifike (EHM). La comparaison

    analytique fournie par ces trois modeles (EP, EH

    et EHM), qui a ete realisee par Bai et Lavine

    (1993), permet de montrer que IEHM conduit non

    seulement a une vitesse finie de la chaleur, mais

    assure aussi au systeme un comportement thermi-

    que conforme au second principe, ce qui nest pas le

    cas de lEH . Lanalyse de ces auteurs sappuie tout

    a la fois sur lequation (26) et sur une revision des

    conditions thermiques aux limites applicables aux

    nano/micro-objets.

    830

  • 7/25/2019 Chaleur Hyperbolique

    6/10

    Analyse de la conduction de la chaleur aux temps ultra-courts

    4.3. CONDITION DE SAUTS DE TEMPERATUR E

    AUX LIMITES

    Aux nanolmicro-echelles, lorsque lhypothese du mi-

    lieu continu perd sa validite , de nouvelles conditions

    aux limites thermiques issues de la theorie cineti-

    que doivent se substituer a la description macro-

    scopique standard. Bai et Lavine (1993) ont discute

    de plusieurs possib ilites, et notamment du modele

    de transfert radiatif de phonons, du modele des

    gaz rarefies, ainsi que du modele de resistance de

    Kapitza.

    Le modele issu de lequation de transfert des

    phonons sapparente a celui de la theorie de

    lequilibre radiatif des photons ; ses conclusions sont

    familie res en transfert par rayonnement pur au sein

    des milieux absorbants-emettants. Ainsi, pour un

    mur conductif horde de dew frontieres isothermes,

    apparait un saut de temperature separant celle

    de la frontier-e de celle dun point immediatement

    voisin du milieu. On retrouve a la limite de Casimir

    (Casim ir, 1938) des transferts de chaleur dus aux

    Cchanges a distance de phonons Bmis par des

    interfaces de temperatures differentes (transport

    balistique).

    Le modele de gaz rarefie correspond a limpact

    dun gaz sur une paroi, suite auquel certaines

    molecules, apres reflexion, repartent avec leur

    temperature initiale , alors que dautres peuvent

    quitter la paroi avec la temperature de celle -ci

    (phenomene daccommodation).

    Le modele de Kapitza est associe a une in-

    terpretation en termes de phonons de la resis-

    tance thermique aux interfaces solides . 11 corres-

    pond au fait quune interface possede la possib ilite

    de transmettre les phonons incidents, et ce par deux

    mecanismes, avec ou saris diffusion, des phonons,

    dependant des proprietes acoustiques des milieux

    en contact.

    Ces trois aspects du transfer-t thermique aux

    limites ont un point commun, celui de prevoir aux

    interfaces lexistence de sauts de temperature et de

    flux, et determinent des solutions de lequation (26)

    possedant un sens physique, en particu lier saris

    temperatures inferieures au zero absolu.

    Si lon souhaite apprecier la validite des divers

    modeles, il semble difficile dutiliser des elements

    des theories thermodynamiques pour les equations

    gouvernant le transfer-t, qui ne peuvent Btre que

    dordre empirique et macroscopique, et des theo-

    ries cinetiques pour les conditions aux limites. 11

    convient done de se referer a un niveau descrip tif

    en amont de celui de la thermodynamique. Dans ce

    but nous nous proposons de co&-onter les predic-

    tions de ces trois equations de la chaleur a celles

    obtenues par la technique de la dynamique molecu-

    laire du non-equilibre. Les experiences numeriques

    quelle per-met deffectuer dans des milieux sim-

    ples simulent, en effet, des transferts de chaleur

    repondant a des contraintes thermiques bien deter-

    minces, et ses resultats restent encore les seuls qui

    peuvent Qtre compares aux solutions fournies par

    les modeles continus pour des conditions initiales

    et aux limites identiques.

    5 I DYNAMIQUE MOLiCULAIRE

    ET MODtLES MACROSCOPIQUES

    5.1. LA TECHNIQUE DE LA DYNAMIQUE

    MOLkULAIRE

    La technique de la dynamique moleculaire consiste

    a determiner au tours du temps, a laide des Bqua-

    tions de la mecanique hamiltonienne, la position

    r, et la vitesse vi de chacun des atomes dun

    systeme de N particules constituant lechantillon

    solide Btudie et interagissant selon une loi de force

    realiste. En permettant, dans le cas de lequilib re, la

    determination des grandeurs thermodynamiques,

    et dans des situations de nondquilibre, celle de

    champs de temperature et de flux de chaleur, elle

    constitue une approche purement mecanique des

    sciences thermiques (Volz, 1996). Nous lavons mise

    en ceuvre dans le cas mur fini (de volume constant)

    constitue par un cristal dargon de masse volumique

    p = 2 380 kg.mP3 et de temperature initiale dequi-

    libre T = 72 K, soumis a un echelon de temperature

    sur lune de ses faces.

    La temperature dun sous-ensemble quelconque

    de N particules de masse M se deduit alors du

    theoreme dequipartition de lenergie sous la forme :

    N 1

    ;(N- l)k.~T=x ,Mv,z

    (27)

    t=l

    ou kg est la constante de Boltzmann. Lenergie

    interne E du systeme secrit simplement comme

    la somme de lenergie cinetique et de lenergie

    potentielle :

    (rzj) figurant 16nergie potentielle dinteraction

    entre les particules i et j.

    Dans lexemple traite ci-apres nous considere-

    rons une assemblee de N = 6 000 atomes dargon

    disposes dans une structure tridimensionnelle et

    interagissant selon un potentiel de paire additif de

    Lennard-Jones (6-12) :

    d(Q) = 4E [ ($- ($1 (29)

    (oti &/kB = 119,8 K et CT 0,3405 nm), au sein dun

    reseau de structure cubique face centree parfait.

    831

  • 7/25/2019 Chaleur Hyperbolique

    7/10

    S Volz, M Lallemand, JB Saulnier

    5.2. LEXP~RIENCE DE LAPPLICATION

    DE L iCHELON DE TEMPkRA TURE

    On considtire un solide cristallin isolC par deux pa-

    rois adiabatiques (les atomes des plans extrgmes

    sont fix&). Afin de simuler lexp&ience consis-

    tant B appliquer un Echelon de tempkrature sur

    la face dun solide, le cristal est divid en deux

    sous-syst&mes - par dew plans (001) - contenant

    chacun le m&me nombre de particules et initia le-

    ment temperatures uniformes contr816es par la

    technique des thermostats de No&-Hoover (No&,

    1984 ; Hoover, 1985). Leurs temperatures rbduites

    sont

    T

    =

    T

    ICB/E=

    0,55

    pour lun et

    T* = 0.89

    pour lautre. Au temps rbduit t = 20 (en unit&

    Ma II2

    7-n=

    C-1

    = 2,16 ps), laction des deux ther-

    E

    mostats est interrompue, afin de laisser les dew

    sous-syst8mes atteindre leur tempkrature hors

    contrainte des thermostats. Au temps t* = 2ti les

    deux sous-systtimes sont ensuite mis en contact,

    en remettant en interaction avec leur voisines les

    particules , jusque-lh immobiles, qui constituaient la

    front&e de skparation. Cest cette derni&re op6ra-

    tion, et la relaxation thermique qui sensuit , qui

    est assimilee & laction dun Echelon de tempkrature

    appliquk 21 a surface dun des dew Bchantillons.

    Obvolution de la temperature de chaque partie

    sera obtenue en calculant T*(z*. t*) par (27) sur

    une tranche de 100 atomes pendant un interva lle

    de temps de O,O2 TO. La figure 2 illust re, dans une

    reprbsentation temps-espace (2*,

    t),

    les r&ultats

    obtenus pour le champ de tempbrature, les deux

    r&ervoirs isothermes ayant une rangee datomes

    commune en Z* = 28. On note sur cette figure la

    quasi-isothermicitk de la zone mkdiane &

    T* = 0,?2,

    20 0.9 0.8

    0.9

    0.9 ., .I'0 *;

    0.9

    C.8 0.9

    0.9 0.7

    0 / ,,

    20 25 30 35

    40

    t*

    Fig 2. lsothermes T* duns le plan (x*, t*). Duns Iinterv alle

    de temps [t = 20, t* = 261 /es deux sous-systt mes

    demeurent en equilibre ti deux tempkatures diffirentes

    (T* = 0,89 et T* = 0,55) puis d /instant t+ = 26, la

    cloison de kpararion est retirke.

    Fig 2. Isotherms in (x*, t) coordinates. In the time interval

    [t = 20, t* = 261, the two subsystems are in equilibrium

    at two different temperatures (T* = 0.89 and T* = 0.55).

    At time

    t*

    = 26, the separating wall is removed.

    justifiant notre mbthode de simulation de lapp lica-

    tion dun Echelon de temperature sur la face dun

    mur.

    Cependant, afin de pouvoir comparer les solu-

    tions continues et les rhsultats de simulation, il

    est nbcessaire de connaitre les propri&s thermo-

    physiques du solide, B savoir sa conductivite ther-

    mique X, sa capacitC thermique massique C,, le

    temps de relaxation de Vernotte T et ce, dans les

    conditions CtudiBes. Des experiences de dynamique

    mol&ulaire prCalables effect&es dans les condi-

    tions dhquilibre thermodynamique ont d6montr6

    legalit6 entre le temps de relaxation moyen des

    phonons calcu lC au sens de 16quation de Bol tz-

    mann (Vo lz et al, 1996) et le temps de relaxation 7

    du flux de chaleur (cf kquation (5)), et ont permis de

    dCterminer la valeur de la conductivite thermique X

    dans des conditions thermodynamiques proches de

    celles de lexp&ience. Ainsi, & T = 66 K, les valeurs

    suivantes ont BtC trouvees (a = 0,3405 nm) :

    x = 357 k~/UT(, C,. = 2,8 ko/M

    7 = 1,ll 7-c,

    soit, en unit6 internationales :

    X = 6,71 W.m~-.KP C,. = 582 J.kg-.K-

    T = 2,4Ops

    correspondant, pour p = 2 380 kg.rn-j, B une valeur

    de la diffus ivitk a = 4.1.10- m2.se1.

    5.3. COMPARAISON DES R~SULTATS

    Sur la

    figure

    3 ont BtC rassemblees les Bvolutions

    temporelles de 16nergie totale

    E

    calculee & partir

    8 0 0 7

    -

    -2-L _iu_.L

    0 0.5

    1

    1.5 2 2.5 3 3.5 4

    t*

    Fig 3. %olution temporelle de Idnergie interne dun mur

    semi-in fini soumis d un tchelon de tempkrature, sirnuke d

    laide du modkle de la dynamique moltculaire. Lknergie

    interne calculke en terme de variables microscopiques

    (trait p lein) et d parrir de la temp&at ure (trait inrerrompu)

    a iti rep&e&e pour un ichelon de temperature de faible

    amplitude (AT = 0,14, traits fins) ef de forte amplitude

    (AT* = 1,46).

    Fig 3. Time dependent internal energy of a semi-infinite

    wall submitted to a temperature step computed by

    molecula r dynamics. The interna l energy calculated in

    terms of the microscopic variables (solid) and as a function

    of temperature (dashed) was represented in the case of

    a temperature step of high (AT* = 1.46, thick) and low

    (AT* = 0.14, thin) amplitudes.

    832

  • 7/25/2019 Chaleur Hyperbolique

    8/10

    Analyse de la conduction de la chaleur aux temps ultra-courts

    de la relation (29) dune part, et du terme p V CV T

    (V &ant le volume de lechantillon simule et T(t)

    la moyenne spatiale de la temperature dans tout

    lechantillon) correspondant a lenergie interne dans

    le cas de valeurs Blevee (AT* = 1,46) et faible

    (AT* = 0,14) de la difference de temperature entre

    les deux reservoi rs dautre part. Ces profils ont

    ete obtenus a laide de simulations de la dynamique

    moleculaire . On peut constater que les dew signaux

    sont quasiment superposes, ce qui nous amene a

    conclure quant a legalite de ces deux grandeurs et

    a linu tilite de la redefinition de lenergie interne

    -

    cf equation (25).

    11 est opportun de comparer les reponses des

    modeles continus a celles obtenues par la technique

    de la dynamique molecula ire du non-bquilibre que

    lon vient de d&ire, et ceci dans le cas dbtude

    consider& cest-a-dire celui dun systeme constitue

    dun solide homogene, initialement isotherme, sou-

    mis a un echelon de temperature.

    Une solution analytique a lequation de conser-

    vation de lenergie - &rite sous sa forme hyperbo-

    lique (6) - lorsque une variation de temperature

    TO+ AT est imposee sur la surface du mur homo-

    gene semi- infini (initialement a la temperature To)

    peut etre obtenue en utilisant la transformation de

    Laplace. Elle conduit a la solution en temperature

    T H suivante (Baumeister et Hamil l, 1971) :

    t

    uo = 27 - To

    AT = H(uo -X)

    ul

    Cx + X

    i J

    e?

    11 (A--q

    0

    &Fze

    d2L

    1

    (30)

    ou Ii est la fonction de Bess el dordre un, H la

    fonction de Heaviside et U la vitesse de la chaleur :

    U=

    d-

    5. La solution du mur semi-inf ini est ici

    retenuelar le front du signal hyperbolique natteint

    pas la face arriere (dans la duke de lexperience de

    DM t = 3,6 7, le signal atteint labscisse z = 2,08 A).

    Quant a la solution du probleme parabolique pour

    le mur fini, elle a Bte obtenue par Carslaw et Jaeger

    (1993).

    La figure 4 represente lisotherme T = 72 K

    (T* = 0,601 dans le plan spatio-temporel (X,~LO =

    A), obtenue selon les approches macroscopiques

    paraboliques pour le mur fini (Pl) et semi-infini

    (P2, don&e par la solution (211, selon lapproche

    hyperbolique (H), ainsi qua partir des resultats de

    la dynamique molecula ire (rep&-es DM). A noter

    que :

    - le modele EH ne permet une representation

    de cette isotherme qua partir du moment ou

    lamplitude du front de discontinuite thermique

    atteint cette temperature @g 3) ;

    - les isothermes (P l) dune part et (H) dautre

    part semblent diverger pour les temps longs, car

    le front du signal hyperbolique natteint pas la

    face arriere dans le temps imparti h lexperience ;

    dans ces conditions, la face arriere, qui occasionne

    1.4

    1.2

    1

    Q 0.8

    2

    2

    &

    0.6

    0.4

    f,,q ,,,,,,,,,, ,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,I,, L

    0

    0.2 0.4 0.6 0.6 1 1.2 1.4 1.6 1.6

    t/27

    Fig 4. lsotherme T = 72 K duns le plan (x,uo) se/on IE P

    (PI mur semi-infini ; P2 mur fini), IEHC (H) et Iexptrience

    de /a figure 2 (MD).

    Fig 4. Isotherm T = 72 K in the (x*, uo) plane according

    to the oarabolic eauation (Pl semi-infinite wall : P2 finite

    wall), tb the condktive hyperbolic equation (Hj and the

    experiment of figure 2 (MD).

    une accumulation denergie thermique dans le cas

    du signal parabolique, ninfluence pas la reponse

    hyperbolique ;

    -

    une difference nette de comportement distin -

    gue pour les temps inferieurs a quelques valeurs

    de 7 les resultats de la dynamique molecula ire de

    ceux des modeles continus ; il convient cependant

    de se rememorer que dans ce domaine temporel, les

    distances de propagation thermique mises en jeu

    sont tres faibles (z est compris entre 0 et 1,15 A),

    de sorte quaux petites Bchelles spatiales, la validite

    de lhypothese de milieu continu, et par consequent

    celle des equations parabolique et hyperbolique,

    nest plus assuree. Par ailleurs, la relative bonne

    convergence des isothermes (PZ) , (H) et (MD) tend

    a montrer que la reponse thermique predite par

    la dynamique molecula ire reste independante de

    lexistence de la face arriere du mur dans la duke

    observee.

    Ainsi, par linter-comparaison des resultats

    modeles/exp&iences, il apparait quaux temps

    ultra-courts aucun modele continu nest satisfai-

    sant. Ces divergences peuvent trouver leur explica-

    tion dans le fait que les modeles macroscopiques ne

    prennent pas en compte le comportement thermique

    aux conditions limites, qui depend principalement

    dune physique des petites Bchelles despace. Ce

    point de vue, amen6 par lanalyse de Bai et La-

    vine (1993), est appuye par les resultats obtenus

    en dynamique moleculaire, puisque ces derniers va-

    rient selon la faGon particulie re dont les conditions

    aux limites sont physiquement imposees du point

    de vue microscopique (Volz, 1996).

    De sorte que pour ces Bche lles spatio-temporelles

    extremes de transfer-t par conduction entre deux

    sous-microsystemes de taille

    d

    x A aux temps t < r,

    la comparaison des modeles de transfer% de cha-

    leur avec lexperimentation necessite soit la prise

    en compte dans les modeles des processus micro-

    scopiques reels dinteraction a linterface des sous-

    833

  • 7/25/2019 Chaleur Hyperbolique

    9/10

    S Volz, M Lallemand, JB Saulnier

    systemes thermiques consider&, soit la realisation

    dexperiences ou sont assurees les conditions limites

    et initia les theoriques des modeles macroscopiques.

    6

    I CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

    Bien quon ait demontre la coherence existant

    entre la loi de Fourier - conduisant a lequation

    parabolique de la chaleur (EP ) - et la theorie de la

    TPI, les insuffisances de cette description classique,

    en particu lier pour ce qui concerne lanalyse des

    petites Bche lles de temps et despace, nous ont

    amen& a prendre en compte une ecriture plus

    complete faisant intervenir dans un premier temps

    la dependance quadratique de lentropie au flux

    de chaleur (TIE), puis y ajoutant la dependance

    a lenergie interne dans un second temps. Ce

    dernier modele conduit alors & une equation de

    bilan hyperbolique dite modifiee (EHM).

    Le formalisme de la TIE, qui saffranchit de

    lhypothese de lequ ilibre thermodynamique local

    et qui est, de plus, compatible avec lequation

    de Vernotte, a permis de proposer une solution

    au paradoxe de la propagation instantanee de

    la chaleur, mais aboutit cependant a un second

    paradoxe, puisque certaines situations sopposent

    aux prescript ions du second principe (Ba i et Lavine,

    1993).

    Afm de departager les modeles, la confronta-

    tion avec lexperimentation devrait jouer un role

    determinant. Cependant, celle-ci fait intervenir des

    echelles de temps et despace a ce point reduites quil

    est encore trop diffi cile de mesurer une tempera-

    ture ou un flux de chaleur dans ces conditions.

    Neanmoins les recherches actives de Goodson et

    Ashegh i (1996) en thermometric h champ proche et

    de Majumdar et al (1992) en imagerie par micro -

    scopie a force atomique ouvrent des voies experi-

    mentales prometteuses pour la thermique des nano-

    structures.

    La voie de la simulation directe, telle celle uti-

    lisant la technique de la dynamique molecula ire,

    sest averee ici interessante en permettant dbcar-

    ter les hypotheses menant a lequation hyperbo-

    lique modifiee et de contester les resultats issus

    de lequation hyperbolique simple. En outre elle a

    connu quelques succes dans lapproche des trans-

    ferts aux temps courts en donnant acces aux valeurs

    du temps de relaxation du flux de chaleur. Elle ne

    semble cependant pas encore etre en mesure de

    permettre de trancher quant a la phenomenologie

    a retenir.

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    834

  • 7/25/2019 Chaleur Hyperbolique

    10/10

    Analyse de la conduction de la chaleur aux temps ultra-courts

    ABRIDGED ENGLISH VERSION

    Analysis

    of

    short time heat conduction in solids by extended

    irreversible thermodynamics and molecular dynamics

    Interests towards time and space microscale heat

    transfer have increased continuously since the mi-

    niaturisation of chips (semi-conductor technology);

    the improvement of data storage capac ities and op-

    toelectron ic device use and fabrication has become

    an industrial challenge.

    In thermal engineering, the Cattaneo-Vernotte

    relation and the associated energy equation, the

    Conductive Hyperbolic Equation (CHE), are com-

    monly accepted as the correct model desc ribing short

    time heat transfers. But no experimental proof of any

    sort has already been presented to fund such an em-

    pirical and macroscopic model.

    We explore first the thermodynamical hypothesis

    responsible for the evident defects of the Fourier

    Law: the instantaneous heat propagation and the

    local thermodynamic equilibrium (LTE) hypothesis.

    Accord ing to the Extended Irreversible Thermody-

    namics (EIT) (Jou et al, 1993), one postulates that

    entropy depends not only on two state variables but

    also on the heat flux. The derived constitutive equa-

    tion appears to be in agreement with the CV model.

    In those conditions, the heat veloc ity remains finite

    and the LTE assumption is not necessary. Following

    Coleman and a l (1982 & 1986), we also use an inter-

    nal energy definition including the temperature and

    the heat flux. A new energy equation is obtained: the

    Modified Hyperbolic Equation (MHE).

    In order to give the MHE and the CHE a micro-

    scopic basis, we performed a numerical experiment

    using the molecular dynamics (MD) technique. The

    experiment consists of dividing an isolated argon

    sample into two subsystems set to two different

    equilibrium temperatures. When removing the sepa-

    rating plane, we consider that at the beginning, the

    area of lowest temperature can be assimilated to a

    wall submitted to a temperature step.

    It was shown that:

    i) the internal energy is accurately estimated

    thanks to its clas sica l definition; therefore the MHE

    model seems to be incorrectly funded;

    ii) none of the MD results can reproduce the

    predictions of the CHE;

    iii) the microscopic simulation of the macroscopic

    boundary conditions seem to largely determine

    the ulterior heat propagation behaviour; therefore

    we think that a better understanding of the real

    microscopic heat processes at the interfaces should

    be studied.

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