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Cette petite ville a perdu depuis peu son ancien nom de Brue pour celui de Villeroux. Rapport de M. DE LA GÉNIÈRE, 1766. La Communauté de communes Provence Verdon Située dans le département du Var, elle réunit 15 communes et compte plus de 20 000 habitants. La Provence Verte appartient au réseau national des Villes et Pays d’art et d’histoire Le ministère de la Culture et de la Communication, direction de l’Architecture et du Patrimoine, attribue l’appellation Ville et Pays d’art et d’histoire aux collectivités territoriales qui valorisent leur patrimoine. Il garantit la compétence de l’animateur de l’architecture et du patrimoine et des guides conférenciers, et la qualité de leurs actions. Des vestiges antiques à l’architecture du XXI e siècle, les villes et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité. Aujourd’hui, un réseau de plus de 180 villes et pays vous offre son savoir-faire sur toute la France. À proximité Hyères, Fréjus, Grasse, Martigues, Menton, Arles, Briançon, le Pays de Carpentras et du Comtat Venaissin, le Pays S.U.D. et le Pays des Vallées Roya Bévéra bénéficient de l’appellation Villes ou Pays d’art et d’histoire. RENSEIGNEMENTS Maison du Tourisme de la Provence Verte Carrefour de l’Europe – 83170 Brignoles Tél. : 04 94 72 04 21 – Site internet : www.provenceverte.fr Office de Tourisme de la Provence Verte à Barjols Boulevard Grisolle – 83670 Barjols Tél. : 04 94 77 20 01 – Site internet : ot-barjols.provenceverte.fr Communauté de communes Provence Verdon 58 avenue de Tavernes – 83670 Barjols Tél. : 04 94 77 18 53 – Site internet : www.provenceverdon.fr Mairie de Brue-Auriac Tél. : 04 98 05 26 26 Conception / réalisation : Communauté de communes Provence Verdon, Pays d’art et d’histoire de la Provence Verte. Selon la charte graphique conçue par LM communiquer. Imprimerie Riccobono. Crédits photographiques : CCPV, Provence Verte, PAH PV, Robert Callier, DRAC PACA, Musée de la Faïence de Moustiers-Ste-Marie, fonds privés. Document gratuit. Ne peut être vendu. Papier 100% recyclé. Avril 2015. En couverture : un extrait de la carte de Cassini (XVIII e s.) montrant Brue, son site médiéval (le Castellas) et son château, Auriac et Saint-Estève ainsi que la chapelle N.-D. de l’Assomption ; et une vue du village (de gauche à droite : le clocher de l’église, le pigeonnier, le Castellas et le Gros Bessillon).

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Page 1: Cette petite ville a perdu depuis peu son ancien nom …...Avril 2015. En couverture : un extrait de la carte de Cassini (XVIIIe s.) montrant Brue, son site médiéval (le Castellas)

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La Communauté de communes Provence VerdonSituée dans le département du Var, elle réunit 15 communes et compte plus de 20 000 habitants.

La Provence Verte appartient au réseau nationaldes Villes et Pays d’art et d’histoire

Le ministère de la Culture et de la Communication, direction del’Architecture et du Patrimoine, attribue l’appellation Ville et Paysd’art et d’histoire aux collectivités territoriales qui valorisent leurpatrimoine. Il garantit la compétence de l’animateur de l’architectureet du patrimoine et des guides conférenciers, et la qualité de leursactions.Des vestiges antiques à l’architecture du XXIe siècle, les villes etpays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité.Aujourd’hui, un réseau de plus de 180 villes et pays vous offre son savoir-faire sur toute la France.

À proximité

Hyères, Fréjus, Grasse, Martigues, Menton, Arles, Briançon, le Pays de Carpentras et du Comtat Venaissin, le Pays S.U.D. et le Pays des Vallées Roya Bévéra bénéficient de l’appellation Villes ou Pays d’art et d’histoire.

RENSEIGNEMENTS

Maison du Tourisme de la Provence Verte

Carrefour de l’Europe – 83170 BrignolesTél. : 04 94 72 04 21 – Site internet : www.provenceverte.frOffice de Tourisme de la Provence Verte à Barjols

Boulevard Grisolle – 83670 BarjolsTél. : 04 94 77 20 01 – Site internet : ot-barjols.provenceverte.frCommunauté de communes Provence Verdon

58 avenue de Tavernes – 83670 BarjolsTél. : 04 94 77 18 53 – Site internet : www.provenceverdon.frMairie de Brue-Auriac

Tél. : 04 98 05 26 26

Conception / réalisation : Communauté de communes Provence Verdon,Pays d’art et d’histoire de la Provence Verte. Selon la charte graphique conçue par LM communiquer. Imprimerie Riccobono. Crédits photographiques : CCPV, Provence Verte, PAH PV, Robert Callier, DRAC PACA, Musée de la Faïence de Moustiers-Ste-Marie, fonds privés. Document gratuit. Ne peut être vendu. Papier 100% recyclé.

Avril 2015.

En couverture : un extrait de la carte de Cassini (XVIIIe s.) montrant Brue, son site médiéval (le Castellas) et son château, Auriac et Saint-Estève ainsi que la chapelle N.-D. de l’Assomption ; et une vue du village (de gauche à droite : le clocher de l’église, le pigeonnier, le Castellas et le Gros Bessillon).

Page 2: Cette petite ville a perdu depuis peu son ancien nom …...Avril 2015. En couverture : un extrait de la carte de Cassini (XVIIIe s.) montrant Brue, son site médiéval (le Castellas)

laissez-vous conter

Villes et Pays d’art et d’histoireLe pays de la Provence Verte

BrueAuriac

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1766

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Brue-Auriac, village créé au XVIIIe siècle,atypique en Provence, avec ses rueslarges et rectilignes, va vous révélerses richesses.Son fondateur, Georges Roux de Corse,vous guidera dans cette aventure.

Les autres villages de la Communauté de com-munes méritent eux aussi le détour… Visitez Barjols, Esparron de Pallières, Fox-Amphoux, Montmeyan, Saint Martin de Pallières, Seillons Source d’Argens, Pontevès, Tavernes et Varages avec les circuits de village et leurs dépliants.

Georges Roux de Corse.

Les ruines du Castellas.

Au fil de la visiteLa Communauté de communes Provence Verdonet le Pays d’art et d’histoire de la Provence Verte voussouhaitent la bienvenue à Brue-Auriac. Ils se proposent de vous accompagner au cours de votre visite et vous invitentà prendre le temps de découvrir son histoire et son patrimoine.

COMMUNAUTE DE COMMUNES PROVENCE VERDON

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Les conseils de visite de Georges Roux

Temps estimés de la visite :• 45 minutes pour la visite du centrevillage,• 15 minutes à pied du centre villageau pigeonnier,• 20 minutes à pied du centre village àla chapelle Notre-Dame.

Découvrez avec moi l’histoire, le patrimoine et les curiosités de Brue-

Auriac en suivant le circuit proposé, composé de panneaux numérotés, ou en lisant ceux que vous croiserez au hasard des rues. Ces panneaux sont fixés au sol ou sur les murs. Ce guide a été réalisé afin de les compléter.La visite du pigeonnier et du coeur devillage se fait à pied. L’accès à la chapelle(1 km) peut se faire en voiture.

Lors de votre balade, prenez le tempsd’observer autour de vous les détailsqui font la richesse du patrimoine etn’hésitez pas à sortir de l’itinéraire balisé.

Une ville utopique * Le cours Roux de Corse * Le pigeonnier * L’église Saint-Georges L’eau au village La coopérative La chapelle Notre-Dame

et son prieuré

* Les panneaux suivis d’un astérisqueont des explications complémentairesdans cette brochure.

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D’un lieu à l’autreVillage atypique, Brue-Auriac est né, au XVIIIe siècle,de l’union de deux villages et du rêve du seigneurGeorges Roux de Corse.

Le village au fil des sièclesAvant d’être réunies en une seule etmême commune, Brue et Auriac étaientdeux localités indépendantes. Toutesdeux, citées dès le XIe siècle, sont tenuesen 1252 par la famille de Pontevès pourles comtes de Provence.En 1471, les deux sites sont inhabitéspuis ne comptent que très peud’habitations au XVIe siècle.C’est Georges Roux, dit de Corse, quicrée le village sur son emplacementactuel. Lorsqu’au XVIIIe siècle il achèteune partie du terroir de Brue, il estparsemé de bastides isolées comptantune centaine d’habitants.En 1765, l’agglomération culmine à832 habitants. Elle se développe grâce àses industries de soie, de faïence et dedrap. L’industriel et armateur sera ruinéà la suite de l’anéantissement de sa

flotte durant la guerre de Sept Ansopposant notamment la France etl’Angleterre à propos de leurs coloniesen Amérique et en Inde (1756-1763).Il meurt en 1793.Les deux villages de Brue et Auriac nesont définitivement rattachés qu’en 1840.

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De l’église au château, le cours Roux de Corse.

Une ville au tracé rectiligne - extrait du cadastre napoléonien (première moitié du XIXe siècle).

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La faïencerieDepuis plusieurs siècles, la céramiquevaroise atteste de techniquesparfaitement maîtrisées, lorsque sedéveloppe la faïencerie à partir duXVIIe siècle. À Brue-Auriac, GeorgesRoux de Corse initia l’ouverture d’unefaïencerie qui connaîtra trois grandespériodes de production : 1763-1774,1838-1843, 1843-1847.La faïence est née de la transformationde l’argile sous l’action du feu ;elle se différencie des poteries, grès etporcelaines par son mode de cuissonet d’enduit. Elle est blanche et opaque,recouverte d’un vernis afin de rendreles pièces imperméables aux liquides.

Une fabrique à organsinerles soiesDès 1757, Georges Roux de Corseinstalle une fabrique à organsinerles soies qui compte deux moulins et,rapidement, devient une véritablemanufacture. En 1766, elle comporteainsi vingt-trois grands moulins et peutse vanter d’un chiffre d’affairesconséquent : 360 000 livres.Le fil de soie, ou organsin*, ainsiproduit, approvisionne par la suiteles filatures lyonnaises.En parallèle, le village se dote de troistanneries, une chapellerie (20 ouvriersà l’année, 12 000 chapeaux par an),deux fabriques de cadis*, une fabriquede siamoise* et de mouchoirs,une manufacture de toile à voile,une faïencerie (12 ouvriers en 1763)ainsi qu’une installation de teinturerie.L’ensemble de ces activités favorisele développement démographique etéconomique du village.

Une ville utopique

Cocon et fil de soie.

Faïencerie de Brue-Auriac, assiette(collection Musée de la faïence,Moustiers-Sainte-Marie).

* organsinfil formé de deux fils de soie grègetordus séparément dans un sens puisensemble en sens inverse.cadisdraps de laine grossiers.siamoiseétoffes de fil et de coton jadis trèscommunes. Leur nom vient du faitqu’elles imitent celles autrefoisfabriquées dans le royaume de Siam.

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Coupes du pigeonnier (Inventaire général,Brue-Auriac, N. Pegand, 1992).

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Le pigeonnier

La marque d’un privilègeLe pigeonnier, qui doit sa création àGeorges Roux de Corse aux environs de1750, est une tour cylindrique de 22,50mètres de haut et plus de 12 mètres dediamètre. Les pigeonniers, qu’ils soientisolés comme celui de Brue-Auriac ouincorporés aux bâtiments de ferme,étaient un élément essentiel de la viequotidienne provençale. En effet, ilsconstituaient un garde-manger de grandintérêt et permettaient la constitutiond’un engrais très appréciable.Avant la Révolution, la structure despigeonniers indique la qualité de leurs

propriétaires. Ainsi, seuls les pigeonniersseigneuriaux pouvaient être «à pied»,c’est-à-dire ceux pour lesquels les nidsde pigeons étaient bâtis du rez-de-chaussée au sommet de l’édifice.C’est le cas du pigeonnier de Brue-Auriac.Ce type « seigneurial » s’opposait aupigeonnier simplement situé dans lapartie supérieure d’un bâtiment,système le plus communément utilisé.De plus, seuls les seigneurs pouvaientavoir des pigeonniers avec meurtrièreset créneaux et, ce, pour éviter que toutautre pût faire de cette architecture unélément défensif.

Le pigeonnier de Brue-Auriac, le plusgrand recensé en France du XVIIIe siècle,est construit sur un plan circulaire, demanière à pouvoir installer une échelletournante permettant d’accéderindividuellement à chacun des nidsappelés « boulins»: un arbre verticalélevé au centre de la tour soutenait uneéchelle verticale ou inclinée se déplaçantà une faible distance de la paroi.

Page 8: Cette petite ville a perdu depuis peu son ancien nom …...Avril 2015. En couverture : un extrait de la carte de Cassini (XVIIIe s.) montrant Brue, son site médiéval (le Castellas)

Représentation d’une magnanerie, A. Gobin, 1874.

Bombyx du mûrierau stade de chenille.

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Le cours Roux de Corse

La magnanerieLe village de Brue-Auriac se développagrâce à l’installation de fabriques desoie à partir de 1757.En parallèle de l’« industrialisation »du travail de la soie, les magnaneriesfamiliales ont joué un rôle trèsimportant aux XVIIIe et XIXe siècles.L’élevage des vers à soie (magnans)permettait un complément de revenuspour les villageois.Le Var était un département séricicoleimportant : en 1896, on comptait 9555éleveurs. Les familles élevaient les versà soie dans des pièces inoccupées dela maison, dans les greniers et parfoismême cédaient leurs pièces de viependant les cinq à six semainesd’éclosion. Certaines fermes avaientdes magnaneries réservées à cet usage.Afin de permettre aux oeufs d’écloreplus rapidement, les femmes les plaçaientdans la chaleur de leur corsage. Aprèsleur naissance, les vers étaient placés surdes canisses et nourris avec des feuillesde mûriers. Ils bâtissaient par la suiteleurs cocons sur des branchages.

Une fois décrochés, ils étaient «débavés»,c’est-à-dire que la soie qui entourele cocon (la bave ou la bourre) étaitretirée. Elle était alors envoyée dansles filatures : en 1840, on en comptaitvingt-huit dans le Var.

De la chenille aupapillon (AMS Merian,XVIIe-XVIIIe siècle).