c'est du belge !

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« Ce qui constitue une nation, ce n’est pas de parler la même langue ou d’appartenir au même groupe ethnographique, c’est d’avoir fait ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l’avenir » Ernest RENAN, auteur français, 1823-1892, citation épinglée par Richard Miller, Jeunes MR Avenue de la Toison d’Or, 84-86 1060 BRUXELLES 02.500.50.60 www.jeunesmr.be

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C'est du belge !

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C’est du belge!Congrès politique des Jeunes MR

19 mai 2007

« Ce qui constitue une nation,

ce n’est pas de parler la même

langue ou d’appartenir au même

groupe ethnographique, c’est

d’avoir fait ensemble de grandes

choses dans le passé et de vouloir

en faire encore dans l’avenir »

Ernest RENAN, auteur français, 1823-1892,

citation épinglée par Richard Miller,

Jeunes MRAvenue de la Toison d’Or, 84-861060 BRUXELLES02.500.50.60www.jeunesmr.be

P r é f a c e« C’est du belge », le Congrès poli-

tique que les Jeunes MR ont tenu le 19 mai 2007 était une initiative inédite

et a pourtant connu un succès certain.

Réunir, le temps d’un après-midi d’échanges, des représentants des Jong VLD, Jong CD&V,

Jong SP.A (Animo), Jong Groen et Jong Spirit au siège du MR était un pari audacieux, nous sommes heureux

d’avoir pu le relever.

Chaque formation de jeunesse politique invitée a répondu présente, et nous les en remercions d’ailleurs encore.

A l’occasion de ce congrès, les Jeunes MR avaient tenu à exposer leur vision de la Bel-gique d’aujourd’hui, comme celle de demain. Cette brochure reprend le texte de notre intervention. Il ne s’agit ni d’un programme électoral, ni d’un cahier de revendications. Il s’agit tout simplement d’exprimer notre attachement au pays qui nous a vu naître, dans lequel nous avons grandi et avons été instruit, et dont nous sommes fiers de por-ter l’identité et d’arborer les couleurs.

Ce serait mentir que d’affirmer que notre vision de la Belgique ait été unanimement partagée. Mais qu’à cela ne tienne. Notre but n’était en rien d’opposer ni d’accuser. Notre but était de réinstaurer un dialogue entre les jeunes de ce pays, car défendre l’unité de la Belgique en refusant les échanges entre les communautés n’est ni hon-nête ni crédible.

La Belgique, nous y sommes attachés. C’est la raison pour laquelle nous poursuivrons nos efforts en vue de rendre à l’identité belge un contenu et un sens pour chaque habitant de ce pays.

L’Union fait la force. Eendracht maakt macht. Einigkeit macht stark.Vive la Belgique !

Fabian CULOTSecrétaire [email protected]

Gautier CALOMNEPrésident

[email protected]

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1 . I n t r o d u c t i o nLes élections fédérales sont à nos portes. Le 10 juin prochain, les Belges seront ap-pelés à désigner leurs représentants à la Chambre et au Sénat. Ces deux institutions constituent un des traits d’union essentiels entre les différentes communautés du pays. Elles rassemblent les Belges autour de politiques communes, et témoignent à cet égard de notre unité et de notre appartenance à la même Nation.

2 . U n e d é m a r c h e d ’ é c h a n g e se t d e d i a l o g u ePlus qu’à tout autre moment de la vie politique, les élections fédérales, c’est l’occasion de parler de la Belgique et des Belges.

C’est une tâche à la fois difficile et passionnante. La démarche semble a priori banale. Elle n’est pourtant devenue que trop exceptionnelle ces dernières années.

Il ya quelques mois, la RTBF annonçait que tout était fini : la Flandre avait proclamé son indépendance, et le Roi quittait le pays.Indépendamment des considérations que l’on peut développer sur l’indispensable et constant respect qu’un journaliste doit à sa déontologie, la Belgique a frémi. Si la crainte du séparatisme a vite été dissipée par l’annonce de la fiction, le constat que bon nombre de Belges aient cru que tout cela était possible n’a par contre pas encore fini de faire couler l’encre.

Indépendamment de ce débat, cela fait à présent de nombreux mois que Flamands et Francophones semblent retrouver chacun un intérêt, voire une curiosité, pour l’autre. Cet intérêt retrouvé n’était à l’agenda d’aucun programme électoral. Il irait presque jusqu’à étonner.

Pourtant, quoi de plus normal ? Séparez les peuples par des frontières, même linguis-tiques, ils finiront toujours par vouloir les franchir. Car l’interdit attire, l’étranger gagne souvent à être connu, et ce que fait le voisin finit toujours par attirer notre curiosité.

Jeunes MR - Avenue de la Toison d’Or, 84-86 1060 BRUXELLES - 02.500.50.60 3

La Belgique, c’est à la fois ça et son contraire. On y circule

librement, mais on ne s’arrête plus, on s’y croise, mais on ne se

parle plus, on s’y voit mais on ne se regarde plus. Et tout cela sans raison

particulière. Ou alors des raisons fort simples : ça fait longtemps que l’on vit

comme ça, on est bien chez soi, et on sup-pose que l’autre est bien chez lui.

Mais la solitude, ça finit toujours par peser. Et puis, ça rend curieux. Alors, on se souvient du bonheur que l’on res-

sentait lorsque l’on communiquait, lorsque l’on avait plaisir à croiser son voisin et à discuter avec lui dans l’ascenseur, lorsque l’on

réceptionnait son colis quand il était absent, lorsqu’on pouvait lui indiquer poliment qu’il nous avait empêché de dormir et qu’il s’en excusait, sans recours ni

à la police ni à la justice.

Depuis quelques mois, les habitants de la maison Belgique se sont souvenus qu’ils vivaient en copropriété. Et qu’une copropriété, ça devait se gérer, et que pour bien s’y sentir, il fallait se parler. Certains se sont même souvenus qu’au fond, vivre en co-propriété, c’était aussi une manière simple de lutter contre la solitude et d’être plus fort parce que l’on est ensemble. Vivre en copropriété, c’est aussi, dans bien des cas, l’occasion de développer de nouvelles amitiés, d’aimer la chaleur d’un foyer, sans pour autant être contraint de partager la même salle de bains ou les mêmes draps…

C’est dans ce cadre que le bureau des Jeunes MR a tenu à organiser une rencontre avec les jeunes de Flandre qui, comme eux, s’intéressent à la politique et réfléchissent sans doute à son avenir.

Mais d’emblée, une précision s’impose : notre démarche n’est pas le fruit d’un roman-tisme francophone primaire.Nous n’avons rien à vendre, ni à voler. Nous n’avons pas l’intention de frapper à la porte de la Flandre en lui tendant un bouquet de roses – surtout rouges –, sollicitant sa main pour de nouvelles fiançailles.

Tout d’abord, cela n’aurait de sens que dans le cadre d’une union brisée. Or, chacun conviendra sans doute que nous n’en sommes pas là. Ensuite, une déclaration d’amour ne suffit pas à la Belgique. Car la mariée est une femme exigeante. Il faut que l’on s’occupe d’elle, de ses institutions, de ses Communautés culturelles et de leurs com-pétences personnalisables, de ses Régions et de leur économie, de son Roi et de ses nombreux parlements et gouvernements…

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Non. La démarche des Jeunes MR est d’abord rationnelle. Elle est motivée par une volonté d’intensification des contacts et des dialogues avec celles et ceux qui, comme nous, défendent des projets politiques démocratiques en Flandre. Notre souhait, notre volonté, est de contribuer à retisser des liens sociaux entre l’ensemble des Belges, dans le respect des spécificités de chacun, dans un esprit d’ouverture et de tolérance. Car parler de la Belgique, c’est parler des Belges, de leurs différences, de leurs histoires, mais aussi, selon nous, de ce qui les unit et les rassemble.

Nous ne craignons pas le débat. Nous n’avons pas peur des tabous. Mais nous som-mes attachés à la Belgique, nous misons sur son avenir, et nous défendons ce qu’elle représente pour nous tous.

Parce que nous sommes jeunes, parce que nous sommes européens, parce qu’aborder la Belgique de manière rationnelle n’empêche pas de l’aimer.

3 . U n m o n d e e n m u t a t i o nLa Belgique, c’est d’abord une – déjà – longue histoire, notamment institutionnelle.

Une histoire que chacun de nous a étudiée, une histoire que chacun de nous res-sent selon ses sensibilités personnelles, une histoire que l’on s’approprie peut-être de manière différente selon la façon dont elle a été enseignée ou selon le milieu dans lequel on a grandi.

Mais une chose est certaine : la Belgique de papa, c’est fini ! L’Etat belge unitaire et centralisé a vécu. Les Belges ont voulu un Etat fédéral, et le fédéralisme est aujourd’hui acquis. Il constitue notre cadre institutionnel, il garantit déjà de larges compétences aux Régions et aux Communautés, tout en maintenant au niveau fédéral des compé-tences non moins importantes.

Si en 175 ans d’histoire la Belgique a beaucoup évolué, le reste du monde a lui aussi connu bien des événements, bien des bouleversements. Nombreux ont malheureuse-ment été tragiques : deux guerres mondiales, de nombreux conflits plus localisés, des famines, des attentats, beaucoup de souffrances.

D’autres événements ont fort heureusement été bien plus positifs. Pensons à la mise en place de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à l’augmentation sans précédent du nombre d’Etats adoptant un régime politique démocratique, à la mondialisation – certes encore imparfaite – des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales, au progrès de la science et à l’amélioration des conditions de vie de plusieurs milliards d’hommes, de femmes et d’enfants. Pensons également, bien entendu, à la construc-

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tion européenne pour laquelle la Belgique s’est tant battue.

Notre pays a d’ailleurs toujours attaché une grande importance à

l’évolution de la situation interna-tionale.

Notre pragmatisme et notre expertise confèrent à notre politique étrangère une

plus-value et une incontestable spécificité. Notre intérêt particulier pour l’Afrique centrale,

pour le Moyen-Orient, nos prises de position encore ré-centes dans les grands conflits mondiaux, ou encore notre

esprit d’ouverture et de tolérance à l’égard des cultures non oc-cidentales, ont fait de notre Etat un ambassadeur respecté qui œuvre

pour la paix et la promotion des libertés et droits fondamentaux.

Dans ce monde qui bouge, où tout va toujours plus vite, où les hommes se déplacent de plus en plus librement et rapidement, où les échanges entre les peuples n’ont ja-mais été aussi importants, le besoin d’identité ou de référence nationale reste pour-tant manifestement présent.

Comme si, plus l’homme prenait conscience de la diversité des cultures qui peuplent le monde, plus il avait envie de rappeler qui il est et d’où il vient.

Pour ce qui nous concerne, l’identité des Belges est sans doute multiple. Pour certains, elle sera surtout nationale, pour d’autres, elle sera davantage communautaire ou ter-ritoriale.

L’identité monolithique nationale à la française, chez nous, c’est Kafka.

Mais cela n’enlève pourtant rien à l’importance d’être fiers de ce que nous sommes, même si notre identité est plurielle. Car sans passion, sans amour de la nation, une patrie perd sa cohésion et meurt.

Certains diront que cette conception de l’Etat est dépassée. Qu’à l’heure de la citoy-enneté européenne, voire mondiale, le patriotisme c’est ringard. Qu’il est peut-être même, bien pire, l’expression d’une pensée extrémiste.

Mais cette citoyenneté européenne, précisément, elle a du mal à naître dans les coeurs des Européens parce que l’Europe n’est pas encore parvenue à être aimée par ses res-sortissants, de la même manière que ceux-ci aiment leur pays.

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Et si l’Europe souffre d’un déficit affectif, c’est bien parce que ses ressortissants éprou-vent des difficultés à s’identifier à elle.

Car les Européens ne veulent pas d’une Europe technocratique, sans idéal, sans soli-darité entre ses peuples, sans projet de société commun, sans capacité à protéger ses citoyens et à répondre à leurs préoccupations.

Les peuples n’adhèrent pas à des unions économiques ou monétaires. Ils adhèrent à des communautés de valeurs et à des projets politiques dans lesquels ils se reconnais-sent.

Cela, les Etats membres devront le comprendre. Eux qui semblent redouter l’émergence d’une citoyenneté européenne qui remplacerait les citoyennetés nationales. Alors qu’une citoyenneté n’en chasse pas une autre si elle apporte une valeur ajoutée.

Aimer l’Europe n’empêche pas d’aimer son pays.

Aimer l’Europe ne nous empêche pas d’aimer la Belgique.

De la même manière, aimer une communauté, qu’elle soit culturelle, religieuse ou lin-guistique, ne peut nous empêcher d’aimer notre pays.

A défaut, c’est le repli identitaire et communautaire. C’est refaire l’histoire à l’envers. C’est retourner à l’époque où l’on opposait les hommes les uns aux autres. A cette époque où l’intolérance faisait de la force du plus fort la seule loi.

Les Européens ne se sont pas rassemblés pour que renaissent les communautarismes de ce type. La Communauté européenne ne s’est pas transformée en Union europée-nne sans raison, sans vouloir, par sa spécificité, unir dans la diversité, rassembler les forces mais respecter les différences.

La citoyenneté européenne est encore loin d’équivaloir à la citoyenneté belge. Sans doute d’ailleurs n’y équivaudra-t-elle jamais. Car leurs objets sont différents. Les droits qu’elles procurent ne sont pas comparables.Mais une chose est certaine : si la citoyenneté européenne a besoin d’un contenu et de valeurs suffisantes pour se développer et que les peuples y adhèrent, la citoyenneté belge ne peut être sauvegardée qu’à la condition de continuer à signifier davantage pour les Belges que la marque d’une seule appartenance à une union d’intérêts dépour-vue de toute valeur.

Ce n’est pas parce que nous construisons l’Europe des peuples que ceux-ci sont dispo-sés à abandonner une part substantielle de leur identité.

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4 . U n e i d e n t i t é

b e l g e r é a f f i r m é e

La Belgique, pour les Jeunes MR, c’est une plus-value pour chacune de nos communautés linguis-

tiques.

Cette plus-value, elle se mesure par toutes les actions qui, par-ce qu’elles sont menées de concert, apportent de meilleurs résul-

tats que si elles étaient menées par chacun dans son coin. Cette méthode fonde d’ailleurs également tout l’esprit de la construction européenne.

Transposée à la Belgique, cette méthode implique que l’Etat fédéral doit être et rester compétent pour tout ce qu’il est apte, par sa nature, à mieux faire que les Régions et les Communautés. Et parce qu’il est souverain, l’Etat fédéral doit également être com-pétent pour toutes les grandes missions principales de l’Etat, et notamment: la justice, la police, la défense, la cohésion sociale, ou encore la politique étrangère et d’asile.

Mais nous l’avons dit, un Etat, ce n’est pas qu’une structure ou une liste de compétenc-es. Un Etat c’est aussi un symbole, une référence, une puissance affective et identitaire dans le sens noble du terme.

Les Belges le savent, ils le ressentent.

Chacun des grands événements communs à notre pays réunit encore en effet les Belg-es, toutes communautés confondues. Qu’ils soient sportifs, culturels, ou économiques, de nombreux événements continuent à nous rassembler. Ils témoignent de l’existence d’un lien qui nous unit tous : un lien culturel.

La Belgique, c’est donc également une plus-value culturelle. Cette affirmation pourrait paraître incongrue à l’heure où plus personne ne songe à remettre en cause la commu-nautarisation de la culture. Et pourtant, cette communautarisation a délaissé un pan pourtant essentiel de notre identité : la culture belge. Celle qui n’est propre ni à la Flan-dre, ni à la Wallonie, mais que l’on ressent pourtant encore souvent non seulement àBruxelles, mais aussi et surtout dans le cœur de la plupart des Belges.

Qu’il s’agisse de la bonne humeur, de l’humour, de l’autodérision, ou de la bonhommie, qu’il s’agisse de chocolat, de frites ou de bière, qu’il s’agisse encore du Manneken-

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Pis ou de nos grands musées nationaux, qu’il s’agisse enfin de notre histoire com-mune ou de l’image que nous véhiculons de par le monde, il y a une culture belge qu’aucune communautarisation ne parviendra jamais à s’approprier. Une culture belge qui n’existe que parce qu’elle est belge, une culture irréductible à l’une ou l’autre de nos communautés. Cette culture, aussi, fonde l’Etat belge, le légitimisme, le grandit, et contribue à forger l’identité et la cohésion nationales.

Ne laissons pas ce ciment se fissurer. Pour les Jeunes MR, il incombe à l’Etat fédéral aussi de défendre et de promouvoir cette culture qui unit les Belges, qui fonde leur identité, qui justifie leur rassemblement et le partage de leurs intérêts.

Plaider en faveur d’une politique culturelle propre à l’Etat belge, ce n’est bien entendu pas remettre, en quoi que ce soit, en cause l’autonomie culturelle des Communautés.

Mais estimer qu’un Etat qui croit en son avenir et qui est fier de son histoire, c’est un Etat qui doit financer adéquatement ses grands musées, et promouvoir le meilleur de ce qu’il est dans le monde entier, en laissant au placard ses petits problèmes de couple, c’est faire preuve de responsabilité et de sens de l’Etat.

5 . L a r i c h e s s e d ’ u n e a u b e r g e e s -p a g n o l eLes jeunes qui se passionnent pour la politique ont souvent envie de changer le monde. Il y a souvent, dans leurs engagements, une part d’utopie et de rêve.

En mai 68, les étudiants voulaient des libertés et revendiquaient le droit au plaisir. Aujourd’hui, les jeunes d’Europe occidentale ne manifestent plus guère en masse, sauf lorsqu’ils demandent davantage de moyens pour l’enseignement. Des plaisirs, ils en ont souvent à foison. Le monde, ils sont nombreux à le parcourir en avion grâce aux compagnies « lowcost ». Les pavés de mai 68 ont fait place à Erasmus et Socrate. Nom-breux sont ceux qui connaissent d’ailleurs bien mieux le patrimoine de Rome, Madrid ou Oxford plutôt que celui, pourtant aussi beau, qu’ils voient dans leur pays depuis qu’ils sont nés.

Cela ne doit toutefois pas nous désintéresser de ce qu’il se passe à nos portes. Le regard que nous avons la chance aujourd’hui de pouvoir porter sur le monde ne nous autorise pas à garder les yeux fermés lorsque l’on est en Belgique.

Récemment encore, les chaînes de télévision diffusaient ce magnifique film français de Cédric Klapisch « L’auberge espagnole ». L’histoire est celle de jeunes issus de différents pays européens qui participent au programme d’études « Erasmus ». Ils se retrouvent

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tous à Barcelone, et appréhen-dent de manière concrète la

réalité du projet européen.

Cette réalité, c’est la multi-cultur-alité, c’est la diversité, c’est le plaisir

de rencontrer d’autres cultures, d’autres traditions. C’est le droit de découvrir ce

que l’on ne connaît pas, d’aller où on n’aurait pas eu l’occasion d’aller.

Dans ce film, le libre échange européen prend un visage humain, il en prend d’ailleurs même plusieurs.

On perçoit alors toute la chance que l’on a de vivre au sein d’un espace aussi grand et diversifié, d’y être libre et respecté tel

que l’on est.

En mars dernier, une délégation des Jeunes MR s’est rendue au congrès de Nicolas Sarkozy à Paris. Là-bas, les jeunes de l’UMP leur ont présenté une délégation des Jong CD&V, et côte à côte, assis dans les mêmes tribunes, tous ont applaudi à l’unité na-tionale de la France. En Belgique, ils ne s’étaient pourtant jamais vus.

Deux exemples, deux contrastes.

Réapprenons à nous connaître. Réjouissons-nous de nous rencontrer. Emerveillons-nous de nos différences et enrichissons-nous de nos expériences respectives.

De nouveau, il ne s’agit pas de formuler le vœu d’une société « peace and love » à la mode des années 60. Mais il s’agit de veiller à ne pas trouver extraordinaire la rencon-tre entre les peuples européens alors que, dans le même temps, nous évitons ou crai-gnons la rencontre entre nous, alors que nous sommes tous jeunes, tous européens, et que nous vivons tous en Belgique, les uns à côté des autres, et pour toujours.

6 . D e s é c h a n g e s p l u s c o n s t r u c -t i f sPour cela, nous sommes conscients des efforts à accomplir. Erasmus, c’est l’envie de découvrir l’autre, l’envie de s’intégrer et d’être compris. C’est aussi l’envie d’être re-specté tel que l’on est, sans avoir besoin d’être assimilable à l’autre pour être accepté par lui.

En Belgique, ces échanges doivent bien entendu passer par une meilleure connais-

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sance par chacun de la langue de l’autre. Nous ne le contestons pas. Nous choisissons même de faire la promotion de cet apprentissage par le plus grand nombre. C’est dès l’enseignement qu’il faut réellement placer le bilinguisme, ou du moins la connaissance suffisante de la langue de l’autre communauté, comme objectif prioritaire à atteindre.A cet égard, les Jeunes MR plaident pour des échanges systématiques, dès le plus jeune âge, entre les élèves de Communauté française et de Communauté flamande, sans oublier bien entendu ceux de Communauté germanophone. L’échange linguistique est vecteur non seulement d’une meilleure connaissance de la langue, mais il permet également de créer des liens entre les communautés et les gens. Il renforce indubi-tablement la culture belge.

Communiquer, c’est bien entendu s’exprimer dans une langue comprise de chacun des interlocuteurs, mais c’est aussi écouter l’autre, tenter de le comprendre, et ne pas le caricaturer.

Ainsi, l’image que l’on doit chacun avoir de l’autre doit être objectivée.

Non, nous ne sommes pas une communauté sous-développée économiquement, pau-vre et socialiste. Non, nous ne sommes pas tous au chômage, ni à Bruxelles, ni en Wal-lonie. Non, il n’y a pas que des mines de charbon en Wallonie. Non, nous ne sommes pas maladivement profiteurs ou assistés. Et non, nous n’avons pas de difficulté intel-lectuelle chronique en particulier, même pour apprendre le néerlandais.

De la même manière, l’image que les Francophones ont de la Flandre doit, elle aussi, évoluer. Non, vous n’êtes pas un « bloc/k » riche et égoïste, pas plus qu’extrémiste ou intolérant.

Mais il est vrai que chacune de nos régions connaît ses difficultés propres.

Le taux de chômage en Wallonie et à Bruxelles reste inquiétant, et sans doute tout n’a-t-il toujours pas été fait pour lutter efficacement contre le manque d’emplois et réussir la reconversion économique. De la même manière, un certain nombre d’affaires politi-co-financières ont terni notre image en Flandre, et il nous revient de faire en sorte que cela cesse. A Bruxelles, des défis majeurs doivent être relevés, comme l’amélioration de la formation, la lutte contre la pauvreté, ou l’équilibre entre intégration et diversité culturelle.

De la même manière encore, les propos qui sont tenus à notre égard en Flandre nous blessent parfois profondément. Peut-être contribuent-ils d’ailleurs à décourager un cer-tain nombre de francophones, résignés et persuadés de l’infériorité économique chro-nique de leurs industries par rapport à celles de la Flandre. La montée des extrémismes est un phénomène qui, par ailleurs, nous inquiète fortement car il remet en cause les libertés et droits fondamentaux qui fondent notre démocratie même. Ces extrémismes

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Transposée à la Belgique, cette méthode implique

que l’Etat fédéral doit être et rester compétent pour

tout ce qu’il est apte, par sa nature, à mieux faire que les Ré-

gions et les Communautés. Et parce qu’il est souverain, l’Etat fédéral doit

également être compétent pour toutes les grandes missions principales de l’Etat, et

notamment: la justice, la police, la défense, la cohésion sociale, ou encore la politique étrangère et

d’asile.

Mais nous l’avons dit, un Etat, ce n’est pas qu’une structure ou une liste de compétences. Un Etat c’est aussi un symbole, une référence, une puissance affective et identitaire dans le sens noble du terme.

Les Belges le savent, ils le ressentent.

Chacun des grands événements communs à notre pays réunit encore en effet les Belges, toutes communautés confondues. Qu’ils soient sportifs, culturels, ou économiques, de nombreux événements continuent à nous rassembler. Ils témoignent de l’existence d’un lien qui nous unit tous : un lien culturel.

La Belgique, c’est donc également une plus-value culturelle. Cette affir-mation pourrait paraître incongrue à l’heure où plus personne ne songe à remettre en cause la communautarisation de la culture. Et pourtant, cette communautarisation a délaissé un pan pourtant essentiel de notre identité : la culture belge. Celle qui n’est propre ni à la Flandre, ni à la Wallonie, mais que l’on ressent pourtant encore souvent non seulement àBruxelles, mais aussi et surtout dans le cœur de la plupart des Belges.

Qu’il s’agisse de la bonne humeur, de l’humour, de l’autodérision, ou

nous inquiètent d’autant plus que certains démocrates les

combattent en nous pointant du doigt.

C’est aux jeunes de ce pays princi-palement qu’il revient de combattre ces

clichés. C’est à nous qu’il incombe de pro-poser les politiques nécessaires pour sortir

notre communauté respective de ses travers, et pour que l’image qu’elle donne d’elle soit le reflet

de ses qualités et de ses valeurs.

A cet égard, réinstaurer par exemple une circonscription électo-rale unique à l’ensemble de la Belgique pour un nombre déterminé

de députés nous paraît pouvoir renforcer la qualité du débat et du dialogue entre l’ensemble des Belges. Cela promouvrait également le bilinguisme chez les

représentants politiques…

7 . U n e v i s i o n j e u n e e t r e s p o n -s a b l e , d y n a m i q u e e t m o d e r n e d ’ u n a v e n i r c o m m u nDéfendre la Belgique et vanter les mérites des plus-values qu’elle apporte, c’est une chose, s’entendre ensuite sur la mise en place d’un projet politique commun, c’en est une autre.

Le présent message adressé par les Jeunes MR aux jeunes politiques de Flandre n’a pas pour ambition d’être un programme électoral ou de gouvernement. Notre but était d’abord de rappeler ce qui, à nos yeux, fonde notre Etat et justifie que l’on défende son existence et son avenir.

Une fois que l’on s’entend sur cela, encore faut-il alors, il est vrai, s’entendre sur le contenu précis des politiques à mettre en œuvre.

S’il fallait se limiter à l’essentiel, à ce qui tient le plus à cœur aux Jeunes MR, nous diri-ons que nous militons en faveur d’une politique qui poursuit une vision à la fois jeune et responsable, dynamique et moderne.

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de la bonhommie, qu’il s’agisse de chocolat, de frites ou de bière, qu’il s’agisse encore du Manneken-Pis ou de nos grands musées nationaux, qu’il s’agisse enfin de notre histoire commune ou de l’image que nous véhiculons de par le monde, il y a une culture belge qu’aucune com-munautarisation ne parviendra jamais à s’approprier. Une culture belge qui n’existe que parce qu’elle est belge, une culture irréductible à l’une ou l’autre de nos communautés. Cette culture, aussi, fonde l’Etat belge, le légitimisme, le grandit, et contribue à forger l’identité et la cohésion nationales.

Ne laissons pas ce ciment se fissurer. Pour les Jeunes MR, il incombe à l’Etat fédéral aussi de défendre et de promouvoir cette culture qui unit les Belges, qui fonde leur identité, qui justifie leur rassemblement et le partage de leurs intérêts.

Plaider en faveur d’une politique culturelle propre à l’Etat belge, ce n’est bien entendu pas remettre, en quoi que ce soit, en cause l’autonomie culturelle des Communautés.

Mais estimer qu’un Etat qui croit en son avenir et qui est fier de son his-toire, c’est un Etat qui doit financer adéquatement ses grands musées, et promouvoir le meilleur de ce qu’il est dans le monde entier, en laissant au placard ses petits problèmes de couple, c’est faire preuve de respon-sabilité et de sens de l’Etat.

5 . L a r i c h e s s e d ’ u n e a u -b e r g e e s p a g n o l eLes jeunes qui se passionnent pour la politique ont souvent envie de changer le monde. Il y a souvent, dans leurs engagements, une part d’utopie et de rêve.

En mai 68, les étudiants voulaient des libertés et revendiquaient le droit au plaisir. Aujourd’hui, les jeunes d’Europe occidentale ne manifestent

a. Une vision jeune et responsableLa jeunesse, c’est ce qui nous unit et nous caractérise tous. Notre motivation s’inscrit donc non seulement dans le présent, mais nécessairement aussi dans notre avenir commun. Le monde qui nous est légué a besoin que l’on s’occupe de lui et des généra-tions qui nous succéderont. Pour notre avenir, pour celui de nos enfants et des enfants de nos enfants, nous devons unir nos forces pour préserver notre environnement, notre cadre de vie.

Nos parents nous ont offert la paix. C’est un héritage précieux que nous devons bien entendu préserver. C’est à nous à présent qu’il revient de léguer le fruit de notre travail à nos enfants. La plus-value que l’on attend de nous, la dette que nous avons à l’égard de ceux qui nous succéderont, c’est la protection de la planète.

Ce message, il est universel. Du plus petit de nos villages, au plus prestigieux colloque international, l’environnement doit être la préoccupation de chacun. Pour cela, de nou-veau, la Belgique est une plus-value et doit faire entendre sa voix sur la scène interna-tionale. Ne rajoutons pas de la cacophonie au concert des Nations.

Sur le plan intérieur, la protection de l’environnement, c’est l’affaire de tous. Il n’y a pas l’écologie bourgeoise d’un côté, et l’écologie sociale de l’autre. Ceux qui, une nouvelle fois, créent des discriminations dans ce domaine prouvent qu’ils n’ont rien compris aux enjeux auxquels nous sommes confrontés.

L’environnement, c’est un enjeu. C’est aussi une formidable opportunité. Prédire la fin des temps ne servira aucun intérêt. La peur gagnerait les peuples, et la résignation empêcherait toute réforme.

Par contre, concevoir la protection de l’environnement comme une valeur positive, comme un défi à relever, comme une manière d’améliorer nos conditions de vie et d’assurer un développement durable de l’ensemble des régions du monde, c’est un défi merveilleux pour lequel, nous en sommes certains, les peuples peuvent se mobiliser.

b. Une vision dynamique et moderneLa politique que nous souhaitons pour les prochaines années, c’est aussi une politique dynamique et moderne.

En termes de mobilité, d’emploi, de fiscalité, de politique économique ou encore de cohésion sociale, c’est l’approche choisie par les Jeunes MR.

En matière de mobilité, nous voulons davantage de transports en commun, des trains

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Transposée à la Belgique, cette méthode implique

que l’Etat fédéral doit être et rester compétent pour

tout ce qu’il est apte, par sa nature, à mieux faire que les Ré-

gions et les Communautés. Et parce qu’il est souverain, l’Etat fédéral doit

également être compétent pour toutes les grandes missions principales de l’Etat, et

notamment: la justice, la police, la défense, la cohésion sociale, ou encore la politique étrangère et

d’asile.

Mais nous l’avons dit, un Etat, ce n’est pas qu’une structure ou une liste de compétences. Un Etat c’est aussi un symbole, une référence, une puissance affective et identitaire dans le sens noble du terme.

Les Belges le savent, ils le ressentent.

Chacun des grands événements communs à notre pays réunit encore en effet les Belges, toutes communautés confondues. Qu’ils soient sportifs, culturels, ou économiques, de nombreux événements continuent à nous rassembler. Ils témoignent de l’existence d’un lien qui nous unit tous : un lien culturel.

La Belgique, c’est donc également une plus-value culturelle. Cette affir-mation pourrait paraître incongrue à l’heure où plus personne ne songe à remettre en cause la communautarisation de la culture. Et pourtant, cette communautarisation a délaissé un pan pourtant essentiel de notre identité : la culture belge. Celle qui n’est propre ni à la Flandre, ni à la Wallonie, mais que l’on ressent pourtant encore souvent non seulement àBruxelles, mais aussi et surtout dans le cœur de la plupart des Belges.

Qu’il s’agisse de la bonne humeur, de l’humour, de l’autodérision, ou

qui sillonnent toute la Bel-gique, même là où la densité

de la population est moindre, une fiscalité propre, un dével-

oppement aéroportuaire national et respectueux des droits de chacun,

mais aussi un sens de la circulation qui demeure identique de part et d’autre de la

frontière linguistique…

En matière d’emploi et de développement économique, nous voulons des politiques cohérentes

entre les niveaux de pouvoir avec des partages de compé-tences clairs. Nous voulons également des politiques résolument

modernes, ouvertes sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Des politiques qui favorisent le développement de la

connaissance et du progrès auprès du plus grand nombre.Nous voulons des incitants positifs de mise à l’emploi, et ne craignons pas que des sanctions soient adoptées, le cas échéant, à l’encontre de celui qui ferait preuve d’une mauvaise volonté manifeste face aux emplois qui lui seraient proposés.

En matière de cohésion sociale, nous voulons une sécurité sociale fédérale, qui garan-tisse la solidarité nationale. S’il y a des abus, où qu’ils soient, nous voulu qu’ils soient combattus. Nous voulons également qu’une bonne gouvernance garantisse la gestion seine et transparente de notre système social. Car il unit les belges, et il les rend cha-cun plus fort face aux défis de demain : financement des pensions, remboursement des soins de santé (sans cesse plus coûteux mais aussi plus performants), paiement des allocations familiales, etc.

8 . Co n c l u s i o n : u n e B e l g i q u e t o l é r a n t e e t r e s p e c t u e u s eLes programmes des formations politiques flamandes ne nous sont bien entendu pas inconnus. Les agendas communautaires existent, et les velléités de réformes institu-tionnelles font partie du quotidien de la politique belge.

L’ambition du présent message à la Flandre n’est pas de démonter chacune des ré-formes que telle ou telle formation politique propose. Notre ambition n’est pas non plus de dire à la Flandre qu’elle a tort, et que les Francophones ont raison. Notre ambi-tion n’est pas davantage de dresser un catalogue de revendications, ou d’aiguiser nos armes en vue du prochain round institutionnel.

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Notre ambition première, c’est de relancer le dialogue entre communautés, et entre les jeunes des formations politiques en particulier.

Notre ambition, c’est également de rappeler ce qui, aujourd’hui, caractérise la jeunesse et ses valeurs. Ce qui la fait rêver, ce qui l’émerveille.

Notre ambition, enfin, c’est que chacun de nous, dans nos familles, dans nos partis, dans nos écoles, dans nos entreprises, puissions parler de la Belgique et de son avenir avec tolérance et respect pour chaque Belge et chaque communauté. N’oublions pas que la Belgique est diverse, et que cette diversité fait notre richesse.

Nous ne gagnerons rien à être uniformisés. S’il est un devoir de favoriser les rencontres entre les Belges, si le multilinguisme doit être promu à tout prix, si chacun doit ac-cepter la culture et l’identité de son voisin, être Belge est une qualité constitutionnelle en soi suffisante pour vivre et habiter en Belgique, quelle que soit la région linguistique choisie.

La Belgique ne connaît pas de sous-nationalité flamande, bruxelloise ou wallonne. Toute tentative de repli identitaire est à condamner. Etre belge, c’est avoir le droit de circuler et de s’exprimer partout en Belgique selon la langue de son choix. C’est le droit d’être écouté et épaulé par les administrations, dans la langue nationale de son choix. C’est également le droit d’appeler des services de secours, dans n’importe quelle langue, partout où l’on se trouve en Belgique. Car s’il faut promouvoir la diversité et la tolérance chez les Belges, l’exemple doit nécessairement d’abord être donné par l’Etat, sous quelle que forme qu’il soit.

Etre belge, c’est encore avoir le droit de porter l’identité qui est la nôtre sur tout le ter-ritoire national. Bien sûr il y a les régions linguistiques, les communes de la périphérie, la législation sur l’emploi des langues, mais dans une société tolérante, c’est toujours le droit des gens qui doit prévaloir sur le droit du sol.

On n’est pas moins Belge si on parle français à Ostende ou néerlandais à Arlon. On est Belge tout court. Et c’est ça qui nous unit, et qui nous rend fort.

L’Union fait la force. Eendracht maakt macht. Einigkeit macht stark.

Vive la Belgique !

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Les Jeunes MR souhaitent re-mercier tout particulièrement

certaines personnes pour leur intervention lors de ce congrès.

Introduction :Roger Albinyana i Saigí, Président du LYMEC

(European Liberal Youth)

Débat :Sabrina Belet (Représentante d’Animo)

Joost Cammaert (Président des Jong Groen!)Bert De Brabandere (Président des Jong CD&V)

Thomas Leys (Président des Jong Spirit)David Neyskens (Secrétaire international des Jong VLD)

Gilles Vanden Burre (Président de B-Plus)

Conclusion :Madame Florence Reuter, Députée fédérale

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16C’est du belge!