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LA CESSION D’UNE ENTREPRISE : LA PAROLE AUX EXPERTS
De récentes études suggèrent qu’environ une entreprise belge sur cinq changera de propriétaire dans les cinq années à venir. Une telle cession représente une expérience unique dans la vie de la plupart des entrepreneurs cédants. Le manque d’expérience en la matière, souvent partagé par les acheteurs, justifi e le recours au conseil d’experts dans de multiples domaines comme la valorisation, le fi nancement, les aspects juri-diques, voire l'encadrement intégral et l'organisation du processus. Trois spécialistes, en l’occurrence BDO, ING Banque et Linklaters, ont échangé leurs points de vue à cet égard lors d’un petit-déjeuner de travail. Ils se sont essentiellement concentrés sur le « A » de « Mergers & Acquisitions » (M&A).
Avec Trends Information Services, les organisations peuvent partager leurs points de vue, leurs stratégies et leurs solutions avec la communauté de Trends-Tendances. La rédaction de Trends-Tendances décline toute responsabilité quant au contenu de Trends Information Services. Interviews et rédaction : Dirk De Moor
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Pour quelles raisons céder ou acheter une entreprise ? Quelles sont les bonnes raisons de céder ou d’acheter une entre-prise ? Et qui de l’acheteur ou du vendeur prend généralement l’initiative ? Si chaque cession est certes unique, différentes constantes et tendances sont néanmoins perceptibles dans le monde des M&A. Pour les actionnaires familiaux, convertir des actifs professionnels en actifs fi nanciers représente un impor-tant motif de vente, en marge d’éventuelles questions de succes-sion ou d’autres motivations.
L’initiative de la cession est générale-
ment (jusqu’à 90% des cas) le fait d'un
vendeur qui décide de se défaire d’une
entreprise, tout simplement parce
qu’une cession lui semble la meilleure
manière d’arriver à un but particulier,
à ce moment. Pierre Walkiers, Head of
Corporate Finance chez ING Banque,
identifi e trois situations pouvant inciter
à une cession. La restructuration d'une
entreprise est la première. Pensons, par
exemple, à une entreprise qui se débar-
rasse d’une de ses activités par manque
de masse critique. Les fonds d’investis-
sement (fonds de private equity) cèdent
également des entreprises de leur por-
tefeuille sous la pression des objectifs
de rendement à atteindre. Quant aux
actionnaires familiaux, ils peuvent, eux
aussi, décider de se défaire de l’entre-
prise familiale.
A son tour, un actionnaire familial (ou
plusieurs actionnaires familiaux en-
semble) peut avoir différentes raisons
de céder l’entreprise. Il en va ainsi de la
position concurrentielle de l’entreprise
ou du contexte sectoriel, par exemple si
l’entreprise est trop petite pour affronter
des acteurs plus importants ou si elle
est insuffi samment active à l’internatio-
nal. Des raisons familiales intrinsèques
peuvent venir s’y ajouter, notamment
l’absence de successeurs (qualifi és).
Des motivations d’ordre patrimonial
peuvent également jouer si le proprié-
taire ou les propriétaires souhaitent
convertir leurs actifs professionnels en
actifs fi nanciers pour récompenser des
années d'engagement (et de stress), la
connaissance acquise ou l'expérience
accumulée.
Un petit peu plus, peut-être ?Une cession peut porter sur le fonds de
commerce (asset deal) ou sur les parts
(share deal) d’une entreprise. Johan
Vandenbroeck, associé chez BDO, pré-
cise qu’une cession peut aussi être to-
tale ou partielle et qu’en marge d’une
vente, une entreprise (familiale) peut
aussi atteindre des avantages d’échelle
supérieurs en faisant alliance avec une
tierce partie. Dans le cas spécifi que des
entreprises familiales, Vandenbroeck
épingle le management buy-in (MBI)
comme une possibilité adéquate d’as-
surer la continuité de l'activité et de sau-
vegarder une partie du patrimoine de la
famille. Un MBI consiste en une reprise
par des managers externes, souvent
avec l’appui de fi nanciers extérieurs. Un
Ont pris part au petit-déjeuner consacré aux M&A : BDO Corporate Finance Johan Vandenbroeck, associé
ING BanquePierre Walkiers, Head of Corpo-
rate Finance
Linklaters, cabinet d'avocatsJean-Pierre Blumberg, associé
Paul Van Hooghten, associé
JOHAN VANDENBROECK
PIERRE WALKIERS
JEAN-PIERRE BLUMBERG
PAUL VAN HOOGHTEN
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management buy-out (MBO) répond au
même schéma, mais est opéré par des
managers internes.
Outre les vendeurs, les acheteurs sont
naturellement aussi les protagonistes
d’une cession. Paul Van Hooghten, as-
socié au cabinet d’avocats Linklaters,
estime qu’une acquisition peut être un
outil de management adéquat pour
l’acheteur afi n d’assurer la croissance
de sa propre entreprise ou de résoudre
des problèmes particuliers, par exemple
une lacune dans l’offre de produits et de
services ou un manque de chiffre d'af-
faires dans un marché ou un pays dé-
fi ni. Les fonds de private equity ont une
grande expertise à cet égard, bien qu'ils
la mettent actuellement en œuvre à
l'étranger plutôt qu’en Belgique.
Croître ou céderJean-Pierre Blumberg, également asso-
cié chez Linklaters, se demande si cer-
taines entreprises ne songent pas trop
vite à la cession. Notre pays repose sur
les efforts des PME et nous en sommes
fi ers à juste titre. Mais dans le même
temps, de nombreuses PME passent
sous le giron de plus grandes entre-
prises, souvent étrangères et avides
d’expansion. A court terme, une ces-
sion est naturellement attrayante sur le
plan fi nancier pour l’actionnaire cédant.
Mais n’est-ce pas dommage, à plus
long terme, pour l’économie belge ? Et
donc pour la société en général ?
L'importance de nos PME pour l’écono-
mie augmente sensiblement à mesure
qu’elles grandissent elles-mêmes. Elles
peuvent concrétiser cette croissance à
travers des fusions et des acquisitions
ou en attirant un actionnaire ou un ma-
nager extérieur doué d’une expérience
ou d’une compétence particulière. Ce
phénomène est nettement plus fré-
quent aux Pays-Bas et en Allemagne
qu'en Belgique. Blumberg souligne que
la compétence est plus importante que
le lien familial pour les fonctions de
management.
L’ambition de croissance plus pronon-
cée des PME néerlandaises et alle-
mandes n’a pas non plus échappé à
Johan Vandenbroeck. Les actionnaires
ou chefs d’entreprise des PME y font
plus vite qu’en Belgique appel à des
prestataires extérieurs pour des conseils
sur le plan de la valorisation, du fi nance-
ment et de l’encadrement légal. Il suffi t
d'examiner la taille des entreprises spé-
cialisées dans le conseil aux Pays-Bas et
en Allemagne pour s’en convaincre.
Séparation des pouvoirsLe fait que de nombreuses PME belges
du segment intermédiaire connaissent
une moindre croissance peut s’ex-
pliquer, selon Vandenbroeck, par la
collusion trop étroite entre les fonc-
tions de management et l’actionnariat,
ce qui pèse souvent sur l'effi cacité.
Pierre Walkiers partage l’idée que la
désignation d’un actionnaire au poste
de président du conseil d’administra-
tion d’une PME et de manager n’est pas
toujours la piste idéale parce que cette
personne doit fi nalement se superviser
et se contrôler elle-même.
Jean-Pierre Blumberg nuance ce point
de vue pour les jeunes entreprises, car
la plupart des entrepreneurs se lancent
de cette manière. Il s'agit du nerf de
la guerre et d'une dynamique typique
dans une jeune PME. Dans les plus
grandes PME (et donc aussi les plus an-
ciennes) règne davantage une certaine
« séparation des pouvoirs ». De par son
expérience, Johan Vandenbroeck voit
cette évolution nettement se préciser. Il
voit une tendance positive dans le fait
que les actionnaires familiaux montrent
plus d’attention à la pérennité de l’en-
treprise qu’aux simples arguments de
rendement.
Une visite rapide chez le coiffeur ?Les entreprises cédées par leurs action-
naires sont-elles parfaitement saines ou
bien structurées sur le plan juridique ?
Sont-elles sûres pour un acheteur ? Pas
toujours, selon Paul Van Hooghten. Il
note que les entreprises ne mettent
souvent de l’ordre dans leurs affaires
que dans la perspective d’une cession.
Dommage, car l’exercice coûte alors
plus cher en temps et en argent, tout
en pouvant laisser une mauvaise image
au candidat-acheteur. Parfois, cela peut
même infl uencer négativement la valo-
risation et les négociations.
Van Hooghten avertit aussi qu'il ne
faut pas attendre grand-chose de la
promesse faite au « chef d'entreprise
repris » qu’il aura encore « voix au
chapitre pendant un certain temps » :
qui dit nouveaux propriétaires, dit nou-
velles règles. Sur ce plan, les acteurs en
private equity sont toutefois différents
et comptent plus souvent sur le main-
tien à bord du chef de l’entreprise re-
prise. Ce dernier peut généralement se
maintenir moyennant une part mino-
ritaire dans l’affaire et éventuellement
monnayer plus tard une deuxième fois
son engagement, ses connaissances et
son expérience.
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Les entrepreneurs sont une race à part.
Impact du climat économiqueSix vagues de cessions se sont succédé depuis le début du vingtième siècle. Le climat économique contribue à défi nir si de nombreuses entreprises changent de propriétaire et de quelle manière. Les taux d’intérêt, la conjoncture boursière et, surtout, la confi ance en l’avenir sont des facteurs clés. Le climat est actuellement favorable. Mais les entreprises doivent toutefois être en règle sur le plan fi nancier et juridique pour qu'une cession aboutisse au « juste prix ».
Le nombre de cessions en Belgique a
certes augmenté depuis 2009, mais
reste inférieur au niveau de 2007,
avant la crise. Il est diffi cile de dire si
la valeur totale des cessions augmente
également, car le prix d’une cession
n’est pas toujours rendu public. Pierre
Walkiers identifi e quatre paramètres
conjoncturels susceptibles d'infl uen-
cer le nombre de cessions. Le taux
d'intérêt de la banque centrale en est
un. Il est actuellement historiquement
bas. Une liquidité suffi sante sur le mar-
ché (dans les entreprises, les banques,
les fonds de private equity …) est éga-
lement favorable, ce qui est clairement
le cas pour l’instant.
Le climat sur les Bourses est un troisième
paramètre important. Sur ce point,
nous n’avons pas à nous plaindre des
deux dernières années. Ces six derniers
mois, l’indice BEL20 a, par exemple,
augmenté de 25% en moyenne. Enfi n,
la confi ance dans l’économie joue aussi
un rôle clé. Last but certainly not least, car
la confi ance compte pour 50% dans les
critères d’une conjoncture économique
favorable, souligne Walkiers. Ce point
n’a rien d’étonnant, car acquérir une en-
treprise représente un investissement
qu’il convient de récupérer dans le fu-
tur … Et si possible, avec une plus-value.
N’oubliez pas vos propres ICP Johan Vandenbroeck ajoute qu’un
climat économique favorable séduit
tant les vendeurs que les acheteurs.
Dans cette dernière catégorie, outre
les acheteurs industriels, les fonds de
private equity ont eux aussi de l’appétit.
Comme nous le savons, ceux-ci visent
essentiellement un rendement suffi -
sant et harmonisent la composition de
leurs fonds selon cet objectif. Ne nous
réjouissons toutefois pas trop vite : un
climat économique favorable ne veut
pas dire que toute entreprise est facile
à céder. Vandenbroeck se réfère ici aux
indicateurs clés de performance (ICP)
des entreprises susceptibles d'être re-
prises. Autant de critères qui restent
déterminants, tant pour les ache-
teurs industriels que pour les fonds de
private equity.
L’entreprise à acquérir devra idéale-
ment être saine sur les plans straté-
gique, tactique, opérationnel, juridique
et fi nancier. La due diligence de l’en-
treprise permettra de s’en assurer. Un
climat boursier favorable peut, néan-
moins, infl uencer positivement les fa-
meux multiples de prix d’une cession.
Les multiples ou ratios boursiers sont
la valeur chiffrée de pairs sectoriels
cotés en Bourse ou de cessions pas-
sées similaires. Ils sont aussi utilisés
comme critère lors de la cession de
(plus) grandes entreprises.
Surfer sur les vaguesPaul Van Hooghten indique que
jusqu’en 2007, près de 90% de toutes
les cessions faisaient l’objet d’un mon-
tant défi nitif (closing) après la valori-
sation et les négociations. De même,
les prix demandés ou proposés étaient
souvent irrationnellement élevés, entre
autres par la surenchère d'acteurs
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multiples (principe des enchères). Van
Hooghten remarque que les processus
de M&A sont aujourd’hui plus longs et
plus prudents. Les prix peuvent ainsi
faire l’objet de débats passionnés. Les
résultats des processus de M&A se
sont donc avérés plus réalistes, ces
dernières années.
Se projeter en avant, avec son plan d’affaires Beaucoup dépend aussi d’où nous
nous trouvons sur la vague. Jean-
Pierre Blumberg explique que six va-
gues de cessions ont eu lieu depuis
le début du vingtième siècle. La qua-
trième a atteint son pic à la fi n des an-
nées 80, la cinquième s’est terminée
lors de l’explosion de la bulle Internet
et la sixième s'est déroulée en 2007.
L'endroit où nous nous trouvons sur
la vague est un des éléments qui dé-
terminent si nous nous trouvons dans
un marché acheteur ou vendeur. En ce
moment, du fait de la crise, nous nous
trouvons nettement plus dans un mar-
ché acheteur.
Pour Johan Vandenbroeck, une autre
évolution est claire : le processus de
M&A s’accompagne de nuances et de
différences entre les pays et les sec-
teurs. Il note aussi que bon nombre
d’entreprises appliquent encore un
plan d’affaires daté. Il entend par là
moins un plan d’affaires obsolète qu’un
plan mal ciblé sur l‘avenir ou sur une
nouvelle manière de faire des affaires.
En ce sens, les entreprises qui peuvent
présenter d'impressionnants antécé-
dents et un plan d'affaires tourné vers
le futur ont généralement plus d’atouts
lors d’une cession.
Tout est dans la préparationSi vous souhaitez céder votre entre-
prise, commencez par bien mettre en
lumière les éléments porteurs de valeur
(value drivers). Cela semble évident,
mais c’est plus facile à dire qu'à faire,
selon Vandenbroeck. Comment l’expli-
quer ? Simplement parce qu’un action-
naire ou un chef de PME a trop souvent
le nez dans le guidon. En outre, des
considérations dépassées ou émotion-
nelles peuvent perturber son champ de
vision. Un actionnaire pourrait ainsi ne
jamais vouloir se séparer de certaines
activités rentables ou en surévaluer
d'autres. Ils sont également nombreux
à sous- évaluer la « valeur » d’un mana-
gement de haute qualité.
Inventoriez toutes les incertitudes et
éliminez le plus possible d'imperfec-
tions. Paul Van Hooghten indique que le
vendeur qui doit encore se livrer à cet
exercice pendant le processus de M&A
offre des arguments de rêve à l’acheteur
pour faire pression sur le prix. D'un strict
point de vue conceptuel, il convient
d'ailleurs de maintenir votre entreprise
en bonne santé, même si vous ne pen-
sez pas à la céder. La soumettre réguliè-
rement à un examen de santé juridique
n’est jamais vain et témoigne même du
professionnalisme de votre gestion. De
leur côté, les acheteurs ont tout intérêt
à ne pas s’emballer. Dans un processus
d’enchères, par exemple, ils pourraient
se laisser entraîner par la témérité et
l'esprit de compétition.
Ça ? Jamais de la vie !En tant qu’institution fi nancière, ING Banque est d’abord un relais, avant d’être un conseiller ou un partenaire fi nancier. Et cela défi nit bien sûr l'approche en cas de cession.
La première question que Pierre Walkiers pose au cédant (l’écoute et le dialogue
sont importants) est simple, mais pertinente : « pourquoi voulez-vous vendre votre
entreprise ? » Il semble que certains vendeurs n’approfondissent pas assez cette ré-
fl exion. Ils pensent encore moins à des alternatives à la cession. Durant les premiers
entretiens, un actionnaire peut arriver à d’autres conclusions. A moins que d'autres
pistes de M&A apparaissent : une introduction en Bourse est aussi une cession, mais
au marché cette fois. Pierre Walkiers plaide pour la souplesse dans une approche
structurée, ponctuée par des balises claires. Et aussi pour l'issue spotting, car toute
surprise désagréable peut faire échouer une transaction prometteuse. Les partenaires
conseillers extérieurs s'avèrent d'excellents intermédiaires pour trouver un acheteur,
car ils sont spontanément abordés par les entreprises qui envisagent une acquisition.
Souvent, un vendeur a déjà un acheteur adéquat en vue, de par sa connaissance du
marché. Pierre Walkiers constate aussi que certains ne vendraient « jamais de la vie »
leur entreprise à un concurrent. Il s’agit pourtant souvent de la meilleure piste et il
vaut la peine de se défaire d’un préjugé émotionnel.PIERRE WALKIERS
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Lors d’une acquisition, sauf convention contraire, l’acheteur reprend tous les droits et toutes les obligations de l’entreprise qu’il acquiert. Une raison suffi sante pour faire passer tous ses contrats, permis et créances au crible par des avocats. Faites-vous aussi assister par des professionnels du droit pour déterminer et mettre en œuvre la méthodologie d'acquisition. Le rôle des avocats com-prend aussi le soutien juridique pendant le processus de M&A. Jean-Pierre Blumberg et Paul Van Hooghten dévoilent certains autres aspects importants, auxquels les acheteurs et les ven-deurs ne pensent pas toujours spontanément.
L’équilibre dans l’expertise de toutes
les parties est, par exemple, un facteur
crucial. Evitez les situations où vous
participez seul ou avec quelques fi dèles
seulement aux négociations, face à une
batterie d’avocats aguerris et d’experts.
Mettez-vous à niveau et préservez
l’équilibre de l’expertise parmi les in-
terlocuteurs. Ne vous laissez pas non
plus convaincre d’emblée par l’offre
« extrêmement intéressante » de « huit
fois l’EBITDA » de votre entreprise, car
une telle formulation laisse bien des
portes ouvertes à l’acheteur. (EBITDA
est l’abréviation de Earnings Before In-
terest, Taxes, Depreciation and Amor-
tization soit le fl ux de trésorerie opéra-
tionnel (cash-fl ow) de l’entreprise).
Attention aux écritsDifférentes étapes se succèdent pen-
dant le processus de M&A. Chacune
d'entre elles s'accompagne de son
lot de documents. Pensez au mé-
morandum d'information, à l'accord
de confi dentialité, à la déclaration
d’intention ... Sans oublier, bien sûr, la
convention d'acquisition. Parfois, les
acheteurs et les vendeurs mettent tout
par écrit, ce qui peut avoir de graves
conséquences. Le simple fait d'établir,
par exemple, une première « conven-
tion temporaire » apparemment ano-
dine sur la quantité de parts et un prix
est, en principe, contraignant. Il devient
ensuite très diffi cile de la remettre en
question. Les différentes étapes du
processus de M&A ne devraient pré-
cisément pas entraîner d'engagements
fermes, car les négociations doivent
encore suivre ou que les vendeurs sou-
haitent consulter différents acheteurs
potentiels.
Gérez le timing avec une lettre de procédure Veillez, en outre, à rédiger une bonne
lettre de procédure pour baliser le pro-
cessus : combien de temps les parties
se parleront-elles ? Dans quels délais
la lettre d'intention arrivera-t-elle ?
A quel moment commencera la due diligence ? Qui établira le contrat et
quand ? Sans une lettre de procé-
dure, les vendeurs (et les acheteurs)
sont plongés dans un maelstrom sans
horizon. Cela n’est pas bon pour les
entreprises : cela gêne le fonctionne-
ment opérationnel, les collaborateurs
se posent des questions, etc. Sachez
qu’un processus de M&A abouti et ap-
profondi peut prendre de 6 à 18 mois.
Sûreté juridiqueVous devez préparer votre entreprise
de manière approfondie avant de partir
à la recherche d’un acquéreur. Pensez à
la structure et au mode de fi nancement
des dettes, à la structure fi scale ou juri-
dique ou aux engagements à long terme
avec les clients ou les fournisseurs. Des
contrats de maintenance obscurs ou
défavorablement formulés peuvent,
par exemple, se révéler néfastes dans
le cadre d’une cession. Même s’ils sont
adéquats sur le plan juridique, ils sont
peut-être mal conçus sur le plan com-
mercial. De même, les procédures judi-
ciaires et les problèmes liés au droit envi-
ronnemental sont source d’incertitude.
Restez du bon côté de la loi
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JEAN-PIERRE BLUMBERG
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Grâce à son approche solidement
étayée, BDO a fait un bond specta-
culaire dans le classement annuel
de Thomson Reuters (une des réfé-
rences pour le conseil en investment banking et en corporate fi nance) au
Benelux et est arrivé à la première
position sur les segments mid market (jusqu’à 500 millions USD) et small cap (jusqu’à 50 millions USD), avec
plus de 90 transactions.
Les actionnaires du groupe KBO
(Kortenbergse Busonderneming,
un opérateur de transport public en
Flandre et en Wallonie) ont pu comp-
ter sur le conseil de BDO Corporate
Finance lors de la cession du contrôle
au groupe français Keolis.
Greet Van Pee, ex-CEO et action-
naire du groupe KBO : « BDO est
resté à bord en qualité de conseil-
ler après l’accompagnement de la
succession familiale, à la fi n des
années 90. Lorsque la consolidation
croissante du secteur nous a incités
à chercher une partie externe pour
assurer la continuité du groupe, le
choix de refaire appel à eux était une
évidence. »
« BDO a mené la transaction à bon
port pendant la phase de prépara-
tion et de valorisation, pour l’éla-
boration du mémorandum d’infor-
mation, la sélection des candidats
et la coordination des négociations.
Ils ont même assuré la clôture de la
cession et son suivi. »
« Outre le professionnalisme de
l’équipe, j’ai particulièrement ap-
précié la disponibilité et la fl exibilité
des experts. Dans cette période in-
tense pour un entrepreneur, j’ai ainsi
pu continuer à diriger le groupe sur
le plan opérationnel. C’était crucial
pour le succès de l’opération et pour
une discrétion maximale. »
BDO accompagne KBO lors de l’entrée de Keolis
Linklaters conseille Mohawk et UnilinJean-Pierre Blumberg, associé
chez Linklaters, et son équipe
sont, depuis toujours, les conseil-
lers juridiques externes en M&A
du conseil d’administration d’Uni-
lin. Ce fut notamment le cas lors
de la cession d’Unilin au groupe
américain Mohawk, en 2005, et,
par la suite, dans le cadre d’acqui-
sitions en Europe par Mohawk ou
Unilin lui-même. Epinglons, entre
autres, l’acquisition du Groupe IVC
(conclue début janvier 2015) et les
acquisitions de Pergo (Suède) et du
Groupe Spano Group (Belgique),
ces deux dernières années.
Frans De Cock, administrateur de
Mohawk et consultant pour les
acquisitions européennes : « Par
le biais d’acquisitions ciblées, on
peut plus vite étendre sa capaci-
té de production, s’attaquer à de
nouveaux marchés et pénétrer de
nouveaux pays. Nous disposons
évidemment de juristes internes
pour les activités juridiques clas-
siques. Pour les acquisitions, en
revanche, nous nous faisons assis-
ter par des juristes aguerris dans le
domaine des M&A. Logique, car
de tels dossiers sont souvent com-
plexes et portent sur des montants
importants. »
« Jean-Pierre Blumberg et son
équipe chez Linklaters sont notre
choix de prédilection. L’équipe éla-
bore les contrats d’acquisition, mais
intervient aussi tout au long du pro-
cessus de M&A, notamment pour
l’analyse de la conformité avec les
règles de concurrence établies par
la Commission européenne ou par
les Etats européens eux-mêmes. »
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Regarder de l’avant lors d’une due diligence Les experts portent de plus en plus souvent un regard prospectif lors d’une due diligence. Et à différents niveaux : fi scal, juridique, opérationnel, commercial … Une due diligence recèle ainsi un trésor d’informations pour les acheteurs.
La due diligence est une forme d’au-
dit. Elle peut porter sur la qualité des
chiffres (earnings, EBITDA …) de l’en-
treprise, mais aussi sur la sûreté juri-
dique ou, inversement, sur les risques.
Plus la due diligence est approfondie,
plus les négociations de prix seront
effi caces ensuite. Johan Vandenbroeck
voit la vendor due diligence (VDD) (de
l’entreprise à céder et envoyée par le
vendeur) comme une manière d’infor-
mer le mieux possible l’acheteur sur les
forces et faiblesses (value drivers) de
l’entreprise. Elle accentue la crédibilité
des données chiffrées reprises dans le
mémorandum d’information et permet
d’accélérer le processus et d’optimiser
son effi cacité. Paul Van Hooghten in-
siste cependant sur la prudence avec
laquelle un acheteur doit interpréter de
tels rapports VDD.
Antécédents et futurDans le passé, les spécialistes se pen-
chaient essentiellement sur les résul-
tats du passé lors d’une due diligence, en
l’occurrence le track record ou les anté-
cédents. Mais les acheteurs souhaitent
aussi, et même surtout, savoir com-
ment une entreprise se comportera à
l’avenir et quelles synergies peuvent
naître entre l’entreprise acquise et
l’entreprise acquéreuse. Ils examinent
donc également l'aspect opérationnel
et commercial de l’entreprise à cé-
der. Cette évolution explique pourquoi
une due diligence est aujourd’hui plus
complexe et prend plus de temps. Le
résultat est, toutefois, plus précis et,
surtout, plus nuancé. Un bon plan d'af-
faires étayé et motivé peut, d'une part,
infl uencer positivement la valeur et le
prix de la cession pour le vendeur et,
d'autre part, simplifi er l’obtention du fi -
nancement nécessaire pour l'acheteur.
Selon Johan Vandenbroeck, la due di-ligence apporte une manne d’informa-
tions à l’acheteur, dans la phase tant
de pré-acquisition que de post-acquisi-
tion. Il recommande d’établir une syn-
thèse ciblée de la due diligence à l'at-
tention du CEO, du CFO et des business developers de l’entreprise acquéreuse.
Le nouveau management sait ainsi très
concrètement dès le lendemain de l’ac-
quisition ce qu'il doit entreprendre pour
tendre vers des synergies optimales.
Synergies après acquisitionPaul Van Hooghten remarque que les
acheteurs industriels impliquent de
plus en plus souvent des experts in-
ternes ou externes fi ns connaisseurs
du marché lors de la due diligence. Les
acheteurs des Etats-Unis sont, par
exemple, généralement très bien pré-
parés et passent toutes les facettes
de l’entreprise à reprendre en revue, y
compris sur le plan opérationnel, des
ressources humaines ou des TIC. Ils
peuvent ainsi mieux évaluer si l'acqui-
sition conduira aux synergies escomp-
tées ou attendues et peuvent mieux
préparer l'intégration post-acquisition.
Un obstacle possible après l’acquisition
est l’existence d’un fossé salarial trop
important entre l’une et l’autre entre-
prise. Ou la présence d’infrastructures
TIC ineffi caces ou dont l’interfaçage
nécessite trop de temps.
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ING Belgique SA – Banque/Prêteur – avenue Marnix 24, B-1000 Bruxelles – RPM Bruxelles – TVA : BE 0403.200.393 – BIC : BBRUBEBB – IBAN : BE45 3109 1560 2789Éditeur responsable : Inge Ampe – Cours Saint-Michel 60, B-1040 Bruxelles.
Prenez rendez-vous avec un de nos banquiers.Prendre des décisions, c’est le quotidien de chaque
entrepreneur. Mais pour certaines, vous avez besoin de
recul et d’un regard différent du vôtre. Dans ces cas-là,
comptez sur votre banquier ING. Il comprend les spécificités
de votre secteur d’activité et renforcera vos projets de son
expertise. Parce que si entreprendre est dans vos gênes,
vous soutenir doit être dans les nôtres.
ing.be/business
Entourez-vous de quelqu’un qui pense avec vous.
Pas forcément comme vous.
Prophète en son pays ou opportunité pour étrangers ? Nos experts soulignent la faiblesse du volume des transactions belgo-belges. Nous vivons dans un petit pays, dont l’économie est ouverte. L’acquisition d’une entreprise belge est donc souvent le fait d’un repreneur étranger.
Les conseillers établissent une liste
longue des acheteurs potentiels.
Plus elle est longue, plus elle men-
tionne d’entreprises étrangères. Johan
Vandenbroeck indique que BDO, tout
comme les autres conseillers présents
autour de la table, s’appuie sur un ré-
seau international ou sur des sièges
situés à l’étranger. Ce point n’est pas
à sous-estimer, car un tel réseau at-
tire aussi des acheteurs potentiels. En
outre, la connaissance des us et cou-
tumes d’autres pays peut s’avérer utile,
voire indispensable.
A armes égalesDans le cadre de négociations interna-
tionales, Jean-Pierre Blumberg conseille
de tendre vers le même competitive disavantage. Si vous devez négocier
avec un Allemand, un Néerlandais ou
un Chinois et que vous ne maîtrisez
pas les langues respectives, parlez une
langue que l’interlocuteur ne maîtrise
pas mieux que vous : en règle géné-
rale, l’anglais. Informez-vous des mar-ket practices et des usages en vigueur.
La cession gagnera en simplicité si
vous connaissez les règles non écrites
d’un microcosme fi nancier et d’affaires
comme Londres ou New York.
Une particularité de la Chine est que
vous pouvez être amené à négocier tant
avec des entreprises modernes qu’avec
des entreprises d’Etat conservatrices.
Pierre Walkiers indique que l’on ne peut
pas faire surenchérir les entreprises
chinoises entre elles pendant un pro-
cessus d’enchères. En clair, si vous avez
noué des contacts avec trois entre-
prises chinoises, une seule d’entre elles
présentera une offre. Est-ce parce que
les autres jettent le gant ? Non … C’est
tout simplement l’Etat qui choisit.
Très prisée, la BelgiqueIl faut toutefois tenir compte d’autres
différences culturelles. La langue en est
une et pas des moindres. Pierre Walkiers
ajoute que les entreprises chinoises et
indiennes ont jeté leur dévolu sur les
entreprises belges comme voie d’entrée
vers le reste de l’Europe. Les processus
de M&A qui vont de pair avec de telles
acquisitions ne sont pas nécessaire-
ment des transactions lourdes au re-
gard des normes internationales : ils se
déroulent souvent sous la forme d’une
négociation « one-to-one ». A cet égard,
pouvoir faire le pont entre les différences
culturelles « classiques » est plus impor-
tant que les normes internationales.
Transactions de M&A en Belgique
2009
83
115139 131 136
147
2010 2011 2012 2013 2014
2% 7%
7%
2%
5%
12%
12%
3%10%
12%
5%
4%1%
5%
7%
5%BiotechnologieProduits et matériaux chimiquesConstructionDéfenseServices financiersAlimentation et tabacIT/Télécom/Technologie (matériel/logiciel)Temps libresLogistiqueProduction (industrielle)MédiasMédicalImmobilierCommerce de détail/distributionServicesEntreprises d'utilité publique
2% 7%
6%0%
7%
10%
12%
3%8%
13%
3%
4%
1%
7%
11%
5%
Répartition sectorielle des transactions belges
2009 - 2014 2014Transactions de plus de 10 millions d’euros où l’entreprise acquise est belge.
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Combien une entreprise vaut-elle et est-ce son prix ? Quand on sait qu’une entreprise sur cinq sera reprise dans les cinq ans qui viennent, la question de leur valorisation est loin d’être un domaine intellectuel réservé aux experts du chiffre. La va-lorisation de l’entreprise à céder est cruciale, tant pour l’acheteur que pour le vendeur. Johan Vandenbroeck clarifi e les méthodes de calcul.
Combien un acheteur sera-t-il prêt à
payer ? Le vendeur n’en a aucune idée
au préalable. Il peut, toutefois, se faire
une idée de ce que vaut son entreprise.
Les conseillers fi nanciers spécialisés
chiffrent cette valeur de différentes
manières à l’aide de formules mathé-
matiques et fi nancières. La valorisation
d’une entreprise est complexe et une
approche approfondie et profession-
nelle est essentielle.
Les experts fi nanciers donnent souvent
une fourchette, caractérisée par une
limite inférieure et supérieure. En appli-
quant plusieurs méthodes, les résultats
gagnent en crédibilité et en cohérence,
ce qui permet de lisser l’impact des
éventuelles imprécisions d’une méthode
de calcul particulière. Etant donné que
même la valorisation mathématique
n’est pas une science exacte, BDO re-
commande une approche transparente
en la matière.
1, 2, 3Une première manière, l’évaluation pa-
trimoniale, part du principe que la va-
leur d’une entreprise est égale à « l’ac-
tif net » ou à l’actif total minoré des
dettes et provisions telles qu’elles ap-
paraissent dans la comptabilité de l’en-
treprise et corrigé des plus-values et
des moins-values latentes non expri-
mées dans les comptes. Le deuxième
calcul, le plus courant d’ailleurs, est
basé sur le rendement de l’entreprise
et porte le nom de discounted cash fl ow
(DCF — actualisation des fl ux de tré-
sorerie). Cette technique se fonde sur
l’hypothèse que la valeur d’une entre-
prise correspond à la valeur actuali-
sée au comptant des bénéfi ces futurs
disponibles pour répartition entre les
investisseurs. Une troisième méthode
tient compte des valeurs d’autres ces-
sions similaires sur le marché ou de la
valeur d’entreprises cotées en Bourse
et actives dans le même secteur (mul-
tiples). En cas d’application de cette
méthode à la valorisation de petites et
moyennes entreprises, il convient de
tenir compte d’une décote inhérente
au caractère moins liquide des parts
de ce type d’entreprises. Une valorisa-
tion est également d’application dans
le cadre d’autres transactions. Pensons
notamment à une restructuration, à
une introduction en Bourse, à un litige
entre actionnaires, etc.
Valeur = prix ?Le prix qu’un acheteur veut payer et
la valeur d’une entreprise sont deux
choses différentes. La valeur est dé-
terminée de manière objective et tient
compte de facteurs internes ou ex-
ternes. Elle constitue une estimation
du prix qu’un vendeur demanderait ou
qu’un acheteur proposerait en temps
normal.
La valeur et le prix fi nal divergent sou-
vent, en moyenne de 15%. Cet écart
s’explique par le fait que le prix est
infl uencé, entre autres, par les com-
pétences des parties à la négociation,
par leur motivation, par l’urgence de
la cession du côté de l’acheteur et du
vendeur et, bien sûr, par le nombre
d’acheteurs potentiels. Si la valeur
chiffrée est objective selon les diffé-
rents modes de calcul, le prix fi nal l’est
nettement moins. Et c’est précisément
cette subjectivité qui fait l’objet de tous
les débats pendant les négociations.
JOHAN VANDENBROECK
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Financement d’une acquisition et de la croissance ING Banque joue le rôle de conseiller sur les différents aspects d’une acquisition et de bailleur de fonds pour sa concrétisation et la croissance qui s’en suit. La banque peut aussi intervenir en qualité de sponsor private equity et participer fi nancièrement dans une entreprise.
Une acquisition nécessite des fonds.
Les acheteurs industriels et les acteurs
de private equity disposent souvent
de ressources suffi santes, mais sou-
haitent optimiser l’utilisation de leurs
fonds propres. En outre, les moyens
disponibles sont souvent plus limités
dans le cas d’un management buy-in ou d’un management buy-out. Par sa
fonction de levier, un montage établi
par Acquisition & Leveraged Finance
peut rendre l’acquisition possible. Des
moyens sont également nécessaires
pour alimenter la croissance de l’en-
treprise dans diverses situations. Le
fi nancement optimal dépend de la na-
ture et de l’ampleur du besoin de fi nan-
cement, du profi l de risque, des fl ux de
trésorerie de l’entreprise et du coût du
fi nancement.
L’expertise fi nancière en pleinLes experts d’ING Banque examinent
les possibilités et leur impact sur la
structure du capital de l’entreprise, car
chaque piste infl uence les résultats et
la solvabilité. Aux côtés de l’entreprise
et de ses conseillers, ils élaborent la
meilleure formule de fi nancement, qu’il
s’agisse d’un fi nancement classique
par endettement avec remboursement
échelonné dans le temps ou à maturité
(crédit bancaire ou obligations), éven-
tuellement complété par un emprunt
subordonné ou l’émission de nouvelles
actions. Un fi nancement peut aussi
être monté sur la base d’actifs fi xes
(leasing) ou de créances commerciales
(factoring).
La banque comme sponsor private equitySi les limitations de ces fi nancements
(risque ou garanties) s’avèrent trop
lourdes, ING Banque peut participer
dans l’entreprise en qualité de spon-
sor private equity pour 20% à maxi-
mum 49% et généralement pendant
cinq ans. Avec donc voix au chapitre
partagée dans la gestion, mais sans
prendre le contrôle. Cette solution est
entre autres d’application dans le cas
des entreprises familiales confrontées
à un problème de succession ou à une
croissance très rapide.
Veritas accueille l’acteur de private equity Indufi nVeritas a été fondé en 1892 et
compte sept familles dans son
actionnariat depuis 1924. Ces
dix dernières années ont vu une
croissance impressionnante du
nombre de points de vente et du
chiffre d’affaires.
Marc Peeters, président du
conseil d’administration de Veri-
tas : « Cette croissance atteindra
sans doute ses limites dans le
Belux en 2018. A cet égard, l’en-
treprise a élaboré dès 2013 un
plan d’affaires pour son expan-
sion au-delà du Belux. Dans le
même temps, les actionnaires ont
jugé que la structure actionnariale
existante n’était pas adéquate
pour cette ambitieuse évolution. »
« Nous avons donc cherché à
modifi er la structure de l’action-
nariat, avec le concours du dépar-
tement Corporate Finance d’ING
Banque. Le choix s’est porté sur
Indufi n, qui est entré au capital
pour environ 60%. Certains ac-
tionnaires existants ont rejoint le
tour de table pour 30%, tandis
que 10% du capital ont été réser-
vés au management. »
« Le département Corporate Fi-
nance d’ING Banque, nos ban-
quiers attitrés depuis de longues
années, a joué un rôle important
dans ce dossier, de la préparation
à la clôture. J’ose même dire que
nous n’aurions pas pu négocier ce
virage crucial sans un conseiller
en corporate fi nance. »
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