Les SacrementsCatchses du Pape Franois

AUXERRESENS

DIOCESE

Diocse de Sens-Auxerre

2Source : http://www.vatican.va/

Crdits Photos : Vitraux de lglise de la paroisse de St. Richard of Chicester, USA

Mise en page : Service Communication du diocse de Sens-Auxerre - avril 2014

3Sommaire

Le Baptme (1) 5

Le Baptme (2) 8

LaConfirmation 10

LEucharistie (1) 12

LEucharistie (2) 14

La Rconciliation 16

Le sacrement des Malades 18

Le sacrement de lOrdre 20

Le sacrement du Mariage 22

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5Le Baptme (1)

Chers frres et surs, bonjour !

Nous commenons aujourdhui une srie de catchses sur les sacrements, et la premire concerne le baptme. Par une heureuse concidence, dimanche prochain est prcisment la fte du Baptme du Seigneur.

Le concept de sacrement se trouve au cur de la foi chrtienne et renvoie un vnement de grce, dans lequel Dieu se rend prsent et agit dans notre vie. Le Concile Vatican II, au dbut de la Constitution surlglise,affirmeque:Lgliseest,dansleChrist,en quelque sorte le sacrement, cest--dire la fois le signe et le moyen de lunion intime avec Dieu et de lunit de tout le genre humain (Lumen gen-tium,n.1).Celasignifiealorsquelesseptsacrementsprennent forme dans lglise elle-mme, qui, comme sacrement universel, prolonge dans lhistoire laction salvifiqueetvivifianteduChrist.CestLuiqui,aveclaforce du Saint-Esprit, rgnre sans cesse la communaut chrtienne et lenvoie dans le monde pour apporter tous le salut travers les paroles et les gestes, travers la prdication et les sacrements.

1. Le baptme est le sacrement sur lequel se fonde notre foi elle-mme et qui nous greffecommedesmembresvivantsdans leChristetdanssonglise.Avec lEu-charistieetlaconfirmation,ilformecequonappellelinitiationchrtienne,quiconstituecommeununiquegrandvnementsacramentelquinousconfigureauSeigneur et fait de nous un signe vivant de sa prsence et de son amour.

Mais une question peut natre en nous : le baptme est-il vraiment ncessaire pour vivre en chrtiens et suivre Jsus ? Nest-ce pas au fond un simple rite, un acte formelde lglisepourdonnerunnomaupetitgaronou lapetitefille.Cestune question qui peut apparatre. Et ce propos, ce qucrit laptre Paul nous claire : Ne le savez-vous donc pas : nous tous, qui avons t baptiss en Jsus Christ, cest dans sa mort que nous avons t baptiss ? Si, par le baptme dans sa mort, nous avons t mis au tombeau avec lui, cest pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de mme que le Christ, par la toute-puissance du Pre, est ressuscit dentre les morts (Rm 6, 3-4). Ce nest donc pas une formalit ! Cest un acte qui touche notre existence en profondeur. Un enfant baptis ou un enfant non baptis, ce nest pas la mme chose. Une personne baptise ou une personne non baptise, ce nest pas la mme chose. Avec le baptme, nous sommes plongs

Audience du pape Franois le 8 janvier 2014

6dans cette source intarissable de vie qui est la mort de Jsus, le plus grand acte damour de toute lhistoire ; et grce cet amour, nous pouvons vivre une vie nou-velle, ntant plus en proie au mal, au pch et la mort, mais dans la communion avec Dieu et avec nos frres.

2. Un grand nombre dentre nous na pas le moindre souvenir de la clbration de ce sacrement, et cela est normal, si nous avons t baptiss peu aprs notre naissance. Jai pos cette question deux ou trois fois, ici, sur la place : que celui dentre vous qui connat la date de son baptme lve la main. Il est important de connatre le jour o jai t plong prcisment dans ce courant de salut de Jsus. Et je me permets de vous donner un conseil. Mais, plus quun conseil, un devoir pour aujourdhui. Aujourdhui, la maison, cherchez, demandez la date de votre baptme et ainsi vous connatrez bien le si beau jour du baptme. Connatre la date denotrebaptmesignifieconnatreunedateheureuse.Maislerisquedenepaslasavoir est de perdre conscience du souvenir de ce que le Seigneur a fait en nous, la mmoiredudonquenousavonsreu.Alorsnousfinissonsparleconsidrerseu-lement comme un vnement qui a eu lieu dans le pass mme pas par notre volont, mais par celle de nos parents , et qui pour cette raison na plus aucune incidence sur le prsent. Nous devons rveiller la mmoire de notre baptme. En revanche, nous sommes appels vivre notre baptme chaque jour, comme la ra-lit actuelle de notre existence. Si nous russissons suivre Jsus et rester dans lglise, malgr nos limites, et avec nos fragilits et nos pchs, cest prcisment cause du sacrement dans lequel nous sommes devenus de nouvelles cratures etnousavonstrevtusduChrist.Cestenvertudubaptme,eneffet,que,lib-rsdupchoriginel,noussommesgreffsdanslarelationdeJsusavecDieulePre ; que nous sommes porteurs dune esprance nouvelle, car le baptme nous donne cette esprance nouvelle : lesprance daller sur la route du salut, toute la vie. Et cette esprance, rien ni personne ne peut lteindre, car lesprance ne doit pas. Rappelez-vous : lesprance dans le Seigneur ne doit jamais. Cest grce au baptme que nous sommes capables de pardonner et daimer aussi ceux quinousoffensentetnousfontdumal;quenousrussissonsreconnatrechezles derniers et chez les pauvres la face du Seigneur qui nous rend visite et se fait proche. Le baptme nous aide reconnatre sur le visage des personnes dans le besoin,chezceuxquisouffrent,galementdenotreprochain, lafacedeJsus.Tout cela est possible grce la force du baptme !

3. Un dernier lment qui est important. Et je pose la question : une personne peut-elle se baptiser elle-mme ? Personne ne peut se baptiser tout seul ! Per-sonne. Nous pouvons le demander, le dsirer, mais nous avons toujours besoin de quelquun qui nous confre ce sacrement au nom du Seigneur. Car le baptme est un don qui est accord dans un contexte de sollicitude et de partage frater-nel. Toujours dans lhistoire, lun baptise lautre, lautre, lautre Cest une chane. Une chane de grce. Mais je ne peux pas me baptiser tout seul : je dois demander lebaptmeunautre.Cestunactedefraternit,unactedefiliation lglise.Dans sa clbration du baptme, nous pouvons reconnatre les traits les plus au-

7thentiques de lglise, qui comme une mre continue engendrer de nouveaux enfants en Christ, dans la fcondit du Saint-Esprit.

Demandons alors de tout cur au Seigneur de pouvoir toujours faire davantage lexprience, dans la vie de chaque jour, de cette grce que nous avons reue avec lebaptme.Ennousrencontrant,nosfrrespeuventrencontrerdevritablefilsde Dieu, de vritables frres et surs de Jsus Christ, de vritables membres de lglise. Et noubliez pas le devoir daujourdhui : chercher, demander la date de votre baptme. Comme je connais la date de ma naissance, je dois aussi connatre la date de mon baptme, car cest un jour de fte.

8Le Baptme (2)

Chers frres et surs, bonjour.

Mercredi dernier, nous avons commenc un bref cycle de catchses sur les sacre-ments, en commenant par le baptme. Et je voudrais marrter sur le baptme aujourdhui aussi, pour souligner un fruit trs important de ce sacrement : il fait de nous des membres du Corps du Christ et du Peuple de Dieu. Saint Thomas dAquin affirmequeceluiquireoitlebaptmeestincorporauChristpresquecommesonmembremmeetestunilacommunautdesfidles(cf.SummaTheologiae,III,q. 69, art. 5 ; q. 70, art. 1), cest--dire au peuple de Dieu. A lcole du Concile Vati-can ii, nous disons aujourdhui que le baptme nous fait entrer dans le peuple de Dieu, il fait de nous des membres du Peuple en chemin, un peuple en plerinage dans lhistoire.

Eneffet,demmequedegnrationengnrationsetransmetlavie,ainsi,degnration en gnration, travers la renaissance aux fonts baptismaux, se trans-met la grce, et avec cette grce, le peuple chrtien marche dans le temps, comme unfleuvequi irrigue laterreetdiffusedans lemonde labndictiondeDieu.partir du moment o Jsus a dit ce que nous avons entendu dans lvangile, les disciples sont alls baptiser ; et depuis cette poque jusqu aujourdhui, il existe une chane de transmission de la foi travers le baptme. Et chacun de nous est un anneaudecettechane:unpasenavant,toujours;commeunfleuvequiirrigue.Ainsi est la grce de Dieu et ainsi est notre foi, que nous devons transmettre nos enfants,transmettrenospetits-enfants,afinque,devenusadultes,ilspuissentlatransmettre leurs enfants. Tel est le baptme. Pourquoi ? Parce que le baptme nous fait entrer dans ce peuple de Dieu qui transmet la foi. Cela est trs important. Un peuple de Dieu qui marche et transmet la foi.

En vertu du baptme, nous devenons disciples missionnaires, appels apporter lvangile dans le monde (cf. Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 120). Chaque baptis, quelle que soit sa fonction dans lglise et le niveau dinstruction de sa foi, est un sujet actif de lvanglisation La nouvelle vanglisation doit impliquer que chaque baptis soit protagoniste dune faon nouvelle (ibid.) de tous, de tout le peuple de Dieu, que chacun des baptiss soit protagoniste dune faon nou-velle. Le peuple de Dieu est un peuple disciple parce quil reoit la foi et mis-sionnaire parce quil transmet la foi. Et cest ce quopre le baptme en nous : il nous donne la Grce et transmet la foi. Dans lglise, nous sommes tous disciples, et nous le sommes pour toujours, pour toute la vie ; et nous sommes tous mis-sionnaires, chacun la place que le Seigneur lui a assigne. Tous : le plus petit est galement missionnaire ; et celui qui semble plus grand est disciple. Mais certains dentre vous diront : Les vques ne sont pas disciples, les vques savent tout ;

Audience du pape Franois le 15 janvier 2014

9le Pape sait tout, ce nest pas un disciple. Non, les vques et le Pape doivent eux aussi tre des disciples ; parce que sils ne sont pas disciples, ils ne font pas le bien, ils ne peuvent tre missionnaires, ils ne peuvent transmettre la foi. Nous sommes tous disciples et missionnaires.

Il existe un lien indissoluble entre la dimension mystique et celle missionnaire de la vocation chrtienne, toutes deux enracines dans le baptme. En recevant la foi et le baptme, les chrtiens accueillent laction de lEsprit Saint qui conduit confesser Jsus comme Fils de Dieu et appeler Dieu Abba, Pre. Tous les baptiss et baptises sont appels vivre, et transmettre la communion avec La Trinit, puisque lvanglisation est un appel la participation et la commu-niontrinitaire(DocumentfinaldAparecida,n.157).

Personne ne se sauve seul. Nous sommes une communaut de croyants, nous sommes peuple de Dieu et dans cette communaut, nous faisons lexprience de la beaut de partager lexprience dun amour qui nous prcde tous, mais qui, dans le mme temps, nous demande dtre des canaux de la grce les uns pour les autres, en dpit de nos limites et de nos pchs. La dimension communautaire nest pas seulement un cadre, un contour, mais elle est partie intgrante de la vie chrtienne, du tmoignage et de lvanglisation. La foi chrtienne nat et vit dans lglise, et dans le baptme, les familles et les paroisses clbrent lincor-poration dun nouveau membre au Christ et son corps qui est lglise (cf. ibid., n. 175b).

proposdelimportancedubaptmepourlepeupledeDieu,lhistoiredelacom-munaut chrtienne au Japon est exemplaire. Elle subit une dure perscution au dbut du XVIIe sicle. Il y eut de nombreux martyrs, les membres du clerg furent expulssetdesmilliersdefidlesfurenttus.AucunprtrenestrestauJapon,tous ont t expulss. Alors, la communaut se retira dans la clandestinit, en conservant la foi et la prire de faon cache. Et lorsque naissait un enfant, le papa oulamamanlebaptisait,parcequetouslesfidlespeuventbaptiserdansdescir-constances particulires. Lorsque, aprs environ deux sicles et demi, 250 ans plus tard, les missionnaires retournrent au Japon, des milliers de chrtiens sortirent delaclandestinitetlgliseputrefleurir.Ilsavaientsurvcuaveclagrcedeleurbaptme ! Cela est grand : le peuple de Dieu transmet la foi, baptise ses enfants et va-de-lavant. Et ils avaient maintenu, mme dans le secret, un profond esprit communautaire, parce que le baptme les avait fait devenir un seul corps dans le Christ : ils taient isols et cachs, mais ils taient toujours membres du peuple de Dieu, membres de lglise. Nous pouvons apprendre beaucoup de cette histoire !

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La Confirmation

Chers frres et surs, bonjour !

Dans cette troisime catchse sur les sacrements, nous nous arrtons sur la Confirmation, qui doit se comprendre dans la continuit du baptme, auquelelle est lie de manire insparable. Ces deux sacrements, avec lEucharistie, for-mentununiquevnementsalvifique,linitiationchrtienne,danslequelnoussommes insrs en Jsus-Christ, mort et ressuscit, et nous devenons de nouvelles cratures et membres de lglise. Voil pourquoi, lorigine, ces trois sacrements taient clbrs en un moment unique, au terme du chemin catchumnal, nor-malement pendant la Vigile pascale. Ainsi se scellait le parcours de formation et dinsertion graduelle dans la communaut chrtienne, qui pouvait parfois durer plusieursannes.Onavanaitpaspasjusquaubaptme,etensuitelaConfir-mation et lEucharistie.

On parle en gnral [en italien] du sacrement de la Cresima,motquisignifieonction.Et,eneffet, travers lhuile dit saint chrme, nous sommes conforms, dans la puissance de lEsprit, Jsus-Christ qui est lunique et vritable Oint, le Mes-sie, le Saint de Dieu.

LetermedeConfirmation,nousrappelleaussique ce sacrement fait crotre la grce baptismale : il nous unit plus fermement au Christ ; il porte son achvement notre lien avec lglise ; il nous accorde une force spciale de lEsprit-Saint pour

diffuseretdfendrelafoi,pourconfesserlenomduChristetpournejamaisavoirhonte de sa Croix (cf. Catchisme de lglise catholique, n. 1303).

Cest pour cela quil est important de veiller ce que nos enfants, nos adolescents, reoivent ce sacrement. Nous nous proccupons tous de les faire baptiser, et cest bien, mais peut-tre que nous ne nous proccupons pas assez de les prparer laConfirmation.Decettefaon,ilsvontrestermi-cheminetilsnerecevrontpaslEsprit-Saint qui est si important dans la vie chrtienne, parce quil nous donne la forcedavancer.Quechacundenousrflchisseunpeu:avons-nousvraimentlesouciquenosenfants,nosadolescents,reoivent laConfirmation?Cest impor-tant, cela ; cest important ! Et si, chez vous, vous avez des enfants, des adoles-cents,quinontpasencoretconfirmsetquisontengedeltre,faitestoutvotre possible pour quils achvent leur initiation chrtienne et quils reoivent la force de lEsprit-Saint. Cest important !

Audience du pape Franois le 29 janvier 2014

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Naturellement, ilest importantdoffrirauxconfirmandsunebonneprparationdont lobjectif est de les conduire une adhsion personnelle la foi dans le Christ et de rveiller en eux le sens de leur appartenance lglise.

LaConfirmation,commetouslessacrements,nestpasluvredeshommes,maisde Dieu, qui prend soin de notre vie en nous modelant limage de son Fils, pour nous rendre capables daimer comme lui. Dieu fait cela en rpandant en nous son Esprit-Saint, dont laction envahit toute la personne et toute sa vie, comme cela se manifeste travers les sept dons que la Tradition, la lumire de lcriture sainte, a toujours mis en avant. Ces sept dons : je ne vais pas vous demander si vous vous souvenez des sept dons. Peut-tre que vous les savez tous Mais je vais le dire votre place. Quels sont ces sept dons ? La sagesse, lintelligence, le conseil, la force, la science, la pit et la crainte de Dieu. Et ces dons nous sont prcisment donnsaveclEsprit-SaintdanslesacrementdelaConfirmation.Jailintentiondeleur consacrer les catchses qui prolongeront celles sur les sacrements.

Lorsque nous accueillons lEsprit-Saint dans notre cur et que nous le laissons agir, le Christ lui-mme se rend prsent en nous et prend forme dans notre vie ; travers nous, cest lui, le Christ lui-mme, qui va prier, pardonner, donner lesp-rance et la consolation, servir nos frres, se faire proche des personnes dmu-nies ou des derniers, crer la communion, semer la paix. Vous voyez comme cest important : par lEsprit-Saint, le Christ lui-mme vient raliser tout cela au milieu de nous et pour nous. Cest pour cela quil est important que les enfants et les adoles-centsreoiventlesacrementdelaConfirmation.

Chers frres et surs, souvenons-nous que nous avons reu la Confirmation!Tous ! Souvenons-nous en, avant tout pour remercier le Seigneur de ce cadeau, et ensuite pour lui demander de nous aider vivre en vritables chrtiens, toujours marcher dans la joie selon lEsprit-Saint qui nous a t donn.

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LEucharistie (1)

Chers frres et surs, bonjour !

Aujourdhui je vous parlerai de lEucharistie. LEucharistie se situe au cur de linitiationchrtienne,aveclebaptmeetlaconfirmation,etelleconstituelasourcedelaviemmedelglise.Eneffet,decesacrementdelamournattoutauthentique chemin de foi, de communion et de tmoignage.

Ce que nous voyons quand nous nous rassemblons pour clbrer lEucharistie, la Messe, nous laisse dj imaginer ce que nous allons vivre. Au centre de lespace destin la clbration se trouve lautel, qui est une table, recouverte dune nappe, et cela nous fait penser un banquet. Sur la table se trouve une croix, qui indique quesurcetautelonoffrelesacrificeduChrist:cestLuilanourriturespirituellequelonreoitl,souslessignesdupainetduvin.ctdelatablesetrouvelambon,cest--dire le lieu do lon proclame la Parole de Dieu : et cela indique que lon se rassemble en ce lieu pour couter le Seigneur qui parle travers les Saintes cri-tures, et la nourriture que lon reoit est donc galement sa Parole.

Parole et Pain pendant la Messe deviennent tout un, comme pendant la dernire Cne, quand toutes les paroles de Jsus, tous les signes quil avait accomplis, se condensrentdanslegestederomprelepainetdoffrirlacoupe,anticipationdusacrificedelacroix,etdanscesmots:Prenezetmangez,ceciestmoncorpsPrenez et buvez, ceci est mon sang.

Le geste de Jsus accompli lors de la Dernire Cne est laction de grce ultime au Pre pour son amour, pour sa misricorde. En grec action de grce se dit Eucharistie. Cest pourquoi le sacrement sappelle Eucharistie : cest laction de grce suprme au Pre, qui nous a aims au point de nous donner son Fils par amour. Voil pour-quoi le terme Eucharistie rsume tout ce geste, qui est un geste de Dieu et de lhomme ensemble, un geste de Jsus Christ, vrai Dieu et vrai homme.

La clbration eucharistique est donc bien plus quun simple banquet : cest pr-

Audience du pape Franois le 5 fvrier 2014

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cisment le mmorial de la Pque de Jsus, le mystre central du salut. Mmo-rialnesignifiepasseulementunsouvenir,unsimplesouvenir,maisveutdirequchaque fois que nous clbrons ce sacrement nous participons au mystre de la passion, de la mort et de la rsurrection du Christ. LEucharistie constitue le som-met de laction de salut de Dieu : le Seigneur Jsus, se faisant pain rompu pour nous,dverseeneffetsurnoustoutesamisricordeetsonamour,demanirerenouveler notre cur, notre existence et notre faon de nous mettre en relation avec Lui et avec nos frres. Cest pourquoi communment, quand on sapproche de ce sacrement, on dit recevoir la communion, faire la communion : cela si-gnifiequedanslapuissanceduSaint-Esprit,laparticipationlatableeucharistiquenousconfiguredemanireuniqueetprofondeauChrist,ennousfaisantgoterds prsent la pleine communion avec le Pre qui caractrisera le banquet c-leste, o avec tous les saints nous aurons la joie de contempler Dieu face face.

Chers amis, nous ne remercierons jamais assez le Seigneur pour le don quil nous a fait avec lEucharistie ! Cest un don si grand et cest pour cela quil est si impor-tant daller la Messe le dimanche. Aller la Messe non seulement pour prier, mais pour recevoir la communion, ce pain qui est le corps de Jsus Christ qui nous sauve, nous pardonne, nous unit au Pre. Il est beau de faire tout cela ! Et tous les dimanches allons la Messe, car cest prcisment le jour de la rsurrection du Sei-gneur. Cest pourquoi le dimanche est si important pour nous. Et avec lEucharistie nous ressentons prcisment cette appartenance lglise, au Peuple de Dieu, au CorpsdeDieu,JsusChrist.Nousnefinironsjamaisdensaisirtoutelavaleuretla richesse. Demandons-lui alors que ce sacrement puisse continuer maintenir vivante dans lglise sa prsence et faonner nos communauts dans la charit et dans la communion, selon le cur du Pre. Cest ce que lon fait au cours de toute sa vie, mais on commence le faire le jour de la premire communion. Il est important que les enfants se prparent bien la premire communion et que chaque enfant la fasse, car cest le premier pas de cette puissante appartenance JsusChrist,aprslebaptmeetlaconfirmation.

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LEucharistie (2)

Chers frres et surs, bonjour.

Dans la dernire catchse, jai mis en lumire comment lEucharistie nous intro-duitdanslacommunionrelleavecJsusetsonmystre.prsent,nouspouvonsnous poser quelques questions propos du rapport entre lEucharistie que nous clbrons et notre vie, en tant quglise et en tant que chrtiens individuels. Com-ment vivons-nous lEucharistie ? Quand nous allons la Messe le dimanche, com-ment la vivons-nous ? Est-ce seulement un moment de fte, est-ce une tradition consolide, est-ce une occasion pour se retrouver ou pour se sentir en rgle, ou bien quelque chose de plus ?

Il existe des signaux trs concrets pour comprendre comment nous vivons tout cela, comment nous vivons lEucharistie ; des signaux qui nous disent si nous vi-vons bien lEucharistie ou si nous ne la vivons pas si bien que cela. Le premier in-dice est notre manire de regarder et de considrer les autres. Dans lEucharistie, le Christ accomplit toujours nouveau le don de soi quil a fait sur la Croix. Toute sa vie est un acte de partage total de soi par amour ; cest pourquoi Il aimait tre avec sesdisciplesetaveclespersonnesquilavaitloccasiondeconnatre.Celasignifiaitpour Lui partager leurs dsirs, leurs problmes, ce qui tourmentait leur me et leur vie. Or, lorsque nous participons la Messe, nous nous retrouvons avec des hommes et avec des femmes de tout type : des jeunes, des personnes ges, des enfants ; des pauvres et des nantis ; originaires du lieu ou trangers ; accompagns par leurs familles ou seuls Mais lEucharistie que je clbre me conduit-elle vrai-ment les sentir tous comme des frres et des surs ? Fait-elle crotre en moi la capacit de me rjouir avec celui qui se rjouit et de pleurer avec celui qui pleure ? Me pousse-t-elle aller vers les pauvres, les malades, les exclus ? Maide-t-elle reconnatre en eux la face de Jsus ? Nous allons tous la Messe parce que nous aimons Jsus et nous voulons partager, dans lEucharistie, sa passion et sa rsur-rection. Mais aimons-nous, comme Jsus le veut, nos frres et nos surs les plus indigents ? Par exemple, Rome ces jours derniers nous avons vu de nombreuses situationsdedifficultssociales,quecesoitenraisondelapluie,quiacaustantde dgts des quartiers entiers, ou du manque de travail, consquence de la crise conomique dans le monde entier. Je me demande, et que chacun de nous se demande : Moi qui vais la Messe, comment est-ce que je vis cela ? Est-ce que je me soucie daider, de mapprocher, de prier pour ceux qui ont ce problme ? Oubiensuis-jeunpeuindiffrent?Oupeut-treest-cequejenemesouciequedefaire des bavardages : tu as vu comment celle-l est habille, ou comment celui-l est habill ? Parfois cest ce que lon fait aprs la Messe, et on ne doit pas le faire ! Nous devons nous soucier de nos frres et de nos surs qui en ont besoin cause dunemaladie,dunproblme.Aujourdhui,celanousferadubienderflchir

Audience du pape Franois le 12 fvrier 2014

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nos frres et surs qui ont ces problmes, ici Rome : des problmes la suite de la tragdie provoque par la pluie et par les problmes sociaux et du travail. De-mandons Jsus, que nous recevons dans lEucharistie, quil nous aide les aider.

Un deuxime indice, trs important, est la grce de se sentir pardonns et prts pardonner. Parfois quelquun demande : Pourquoi devrait-on aller lglise, vu que celui qui participe habituellement la Messe est pcheur comme les autres ? Combien de fois lavons-nous entendu ! En ralit, celui qui clbre lEucharistie ne le fait pas parce quil se considre ou veut paratre meilleur que les autres, mais prcisment parce quil reconnat quil a toujours besoin dtre accueilli et rgn-r dans la misricorde de Dieu, fait chair en Jsus Christ. Si chacun de nous ne sent pas le besoin de la misricorde de Dieu, ne se sent pas pcheur, il vaut mieux quil naille pas la Messe ! Nous allons la Messe parce que nous sommes pcheurs et nous voulons recevoir le pardon de Dieu, participer la rdemption de Jsus, son pardon. Ce Je confesse que nous disons au dbut nest pas un pro forma, cest un vritable acte de pnitence ! Je suis pcheur et je le confesse, cest ainsi que commence la Messe ! Nous ne devons jamais oublier que la Dernire Cne de Jsus a eu lieu la nuit o il tait livr (1 Co 11, 23). Dans ce pain et dans ce vin que nousoffronsetautourdesquelsnousnousrassemblons,serenouvellechaquefoisle don du corps et du sang du Christ pour la rmission de nos pchs. Nous devons aller la Messe humblement, comme des pcheurs et le Seigneur nous rconcilie.

Undernierindiceprcieuxnousestoffertparlarelationentrelaclbrationeu-charistique et la vie de nos communauts chrtiennes. Il faut toujours avoir les-pritquelEucharistienestpasquelquechosequenousfaisons-nous;nousneffec-tuons pas une commmoration de ce que Jsus a dit et fait. Non. Cest prcisment une action du Christ ! Cest le Christ qui agit l, qui est sur lautel. Cest un don du Christ, qui se rend prsent et nous rassemble autour de lui, pour nous nourrir de saParoleetdesavie.Celasignifieque lamissionet lidentitmmede lglisejaillissent de l, de lEucharistie, et prennent toujours forme l. Une clbration peut paratre impeccable du point de vue extrieur, trs belle, mais si elle ne nous conduit pas la rencontre avec Jsus Christ, elle risque de ne porter aucune nourri-turenotrecuretnotrevie.traverslEucharistie,enrevanche,leChristveutentrer dans notre existence et limprgner de sa grce, de sorte que dans chaque communaut chrtienne il y ait de la cohrence entre la liturgie et la vie.

LecurseremplitdeconfianceetdespranceenpensantauxparolesdeJsusrapportes dans lvangile : Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie ternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour (Jn 6, 54). Vivons lEucharistie avec un esprit de foi, de prire, de pardon, de pnitence, de joie communautaire, de proccupation pour les ncessiteux et pour les besoins de tant de nos frres et surs, dans la certitude que le Seigneur accomplira ce quil a promis : la vie ter-nelle. Ainsi soit-il !

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La Rconciliation

Chers frres et surs, bonjour !

traverslessacrementsdelinitiationchrtienne,lebaptme,laconfirmationetlEu-charistie, lhomme reoit la vie nouvelle dans le Christ. Or, nous le savons tous, nous portons cette vie dans des vases dargile (2 Co 4, 7), nous sommes encore soumis latentation,lasouffrance,lamortet,causedupch,nouspouvonsmmeperdre la vie nouvelle. Cest pourquoi le Seigneur Jsus a voulu que lglise continue son uvre de salut galement lgard de ses propres membres, en particulier avec le sacrement de la rconciliation et celui de lonction des malades, qui peuvent tre runis sous le nom de sacrements de gurison. Le sacrement de la rconciliation est un sacrement de gurison. Lorsque je vais me confesser cest pour me gurir, me gurir lme, me gurir le cur et quelque chose que jai fait qui ne va pas bien. Licne biblique qui les exprime au mieux, dans leur lien profond, est lpisode du par-don et de la gurison du paralytique, o le Seigneur Jsus se rvle la fois mdecin des mes et des corps (cf. Mc 2, 1-12 ; Mt 9, 1-8 ; Lc 5, 17-26).

1. Le sacrement de la pnitence et de la rconciliation nat directement du mystre pascal.Eneffet,lesoirmmedePques,leSeigneurapparutauxdisciples,enfermsaucnacle,et,aprsleuravoiradresssonsalutPaixvous!,ilsoufflasureuxetdit:RecevezlEspritSaint.quivousremettrezsespchs,ilsserontremis(Jn20,21-23). Ce passage nous rvle la dynamique la plus profonde qui est contenue dans ce sacrement. Tout dabord le fait que le pardon de nos pchs nest pas quelque chose que nous pouvons nous donner nous-mmes. Moi, je ne peux pas dire : je me pardonne mes pchs. Le pardon se demande, il se demande un autre et dans la confession nous demandons le pardon Jsus. Le pardon nest pas le fruit de nos efforts,maiscestuncadeau,cestundonde lEspritSaint,quinouscomblede lafontaine de misricorde et de grce qui jaillit sans cesse du cur grand ouvert du Christcrucifietressuscit.Ensecondlieu,ilnousrappellequecenestquesinousnous laissons rconcilier dans le Seigneur Jsus avec le Pre et avec nos frres que nous pouvons tre vraiment dans la paix. Et cela, nous lavons tous ressenti dans le cur quand nous allons nous confesser, avec un poids sur lme, un peu de tristesse ; et quand nous recevons le pardon de Jsus nous sommes en paix, avec cette paix de lme si belle que seul Jsus peut donner, seulement Lui.

2. Au cours du temps, la clbration de ce sacrement est passe dune forme publique car au dbut elle tait faite publiquement une forme personnelle, la forme rserve de la confession. Mais cela ne doit pas faire perdre lempreinte ecclsiale, quiconstituelecontextevital.Eneffet,cestlacommunautchrtiennequiestlelieudans lequel se rend prsent lEsprit, qui renouvelle les curs dans lamour de Dieu et faitdetouslesfrresuneseulechose,enJsusChrist.Voilalorspourquoiilnesuffitpas de demander pardon au Seigneur dans son propre esprit et dans son cur, mais

Audience du pape Franois le 19 fvrier 2014

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il est ncessaire de confesser humblement et avec confiancesesproprespchsauministredelglise.Dans la clbration de ce sacrement, le prtre ne reprsente pas seulement Dieu, mais toute la com-munaut, qui se reconnat dans la fragilit de cha-cun de ses membres, qui coute avec motion son repentir, qui se rconcilie avec lui, qui le rconforte et laccompagne sur le chemin de conversion et de maturation humaine et chrtienne. Quelquun peut dire : je ne me confesse qu Dieu. Oui, tu peux dire Dieu pardonne-moi, et dire tes pchs, mais nos pchs sont aussi contre nos frres, contre lglise. Cest pourquoi il est ncessaire de demander par-don lglise, nos frres, en la personne du prtre. Mais pre, jai honte. La honte aussi est une bonne chose, il est bon davoir un peu honte, car avoir honte est salutaire. Quand une personne na pas honte, dans mon pays nous disons quelle est sans vergogne : une sin verguenza. Mais la honte aussi fait du bien, parce quelle nous rend plus humbles, et le prtre reoit avec amour et avec tendresse cette confession et, au nom de Dieu, il pardonne. galement du point de vue humain, pour se librer, il est bon de parler avec son frre et de dire au prtre ces choses, qui sont si lourdes dans mon cur. Et la personne sent quelle se libre devant Dieu, avec lglise, avec son frre. Il ne faut pas avoir peur de la confession ! Quand quelquun fait la queue pour se confesser, il ressent toutes ces choses, mme la honte, mais ensuite quand la confession se termine, il sort libre, grand, beau, pardonn, blanc, heureux. Cest ce qui est beau dans la confession ! Je voudrais vous demander mais ne le dites pas haute voix, que chacun se rponde dans son cur : quand tes-tu confess, quand tes-tu confesse pour la dernire fois ? Que chacun y pense Cela fait deux jours, deux semaines, deux ans, vingt ans, quarante ans ? Que chacun fasse le compte, mais que chacun se dise : quand est-ce que je me suis confess la dernire fois ? Et si beaucoup de temps sest coul, ne perds pas un jour de plus, va, le prtre sera bon. Jsus est l, et Jsus est plus bon que les prtres, Jsus te reoit, il te reoit avec tant damour. Sois courageux et va te confesser !

3.Chersamis,clbrerlesacrementdelarconciliationsignifietreenveloppsparunetreintechaleureuse:cestltreintedelamisricordeinfinieduPre.Rappelonscettebelleparaboledufilsquiestpartidechezluiaveclargentdesonhritage;ila gaspill tout son argent et ensuite, quand il navait plus rien, il a dcid de revenir chez lui,noncommeunfils,mais commeunserviteur. Il ressentaitprofondmentsa faute dans son cur et tant de honte. La surprise a t que quand il commena parler,demanderpardon,sonprenelelaissapasparler,illembrassaetfitlafte.Quant moi je vous dis : chaque fois que nous nous confessons, Dieu nous embrasse, Dieu fait la fte ! Allons de lavant sur cette route. Que Dieu vous bnisse !

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Le sacrement des Malades

Chers frres et surs, bonjour.

Aujourdhui, je voudrais vous parler du sacrement de lonction des malades, qui nous permet de toucher du doigt la compassion de Dieu pour lhomme. Par le pas-s, il tait appel extrme onction, parce quil tait entendu comme rconfort spirituel lapproche imminente de la mort. Parler en revanche donction des malades nous aide tendre le regard lexprience de la maladie et de la souf-france, dans lhorizon de la misricorde de Dieu.

Il existe une icne biblique qui exprime dans toute sa profondeur le mystre qui transparat dans lonction des malades : cest la parabole du bon samaritain, dans lvangile de Luc (10, 30-35). Chaque fois que nous clbrons ce sacrement, le Seigneur Jsus, dans la personne du prtre, se fait prochedeceluiquisouffreetquiestgravementmalade ou g. La parabole dit que le bon samari-tainprendsoindelhommequisouffreenversantde lhuile et du vin sur ses blessures. Lhuile nous fait penser ce qui est bni par lvque chaque anne, lors de la Messe chrismale du Jeudi Saint, prcisment en vue de lonction des malades. Le vin, en revanche, est le signe de lamour et de la grce du Christ qui jaillissent du don de sa vie pour nous et qui sexpriment dans toute leur richesse dans la vie sa-cramentelledelglise.Enfin,lapersonnequisouffreestconfieunaubergiste,afinquilpuissecontinuerdenprendresoin,sanspargnerlesdpenses.Or,quiest cet aubergiste ? Cest lglise, la communaut chrtienne, cest nous, auxquels leSeigneurJsusconfiechaquejourceuxquisontatteintsdanslecorpsetdanslesprit,afinquenouspuissionscontinuerdversersureux,sansmesure,toutesa misricorde et le salut.

Ce mandat est rpt de faon explicite et prcise dans la Lettre de Jacques, o lon recommande : Lun de vous est malade ? Quil appelle les Anciens en fonction dans lglise : ils prieront sur lui aprs lui avoir fait une onction dhuile au nom du Seigneur. Cette prire inspire par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relvera et, sil a commis des pchs, il recevra le pardon (5, 14-15). Il sagit donc dune pra-tiquequitaitdjencoursautempsdesaptres.Eneffet,Jsusaenseignsesdisciples avoir la mme prdilection pour les malades et pour les personnes qui souffrentetleuratransmislacapacitetledevoirdecontinuerdispenserensonnom et selon son cur soulagement et paix, travers la grce spciale de ce sacre-

Audience du pape Franois le 26 fvrier 2014

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ment. Mais cela ne doit pas nous faire tomber dans la recherche obsessionnelle du miracle ou dans la prsomption de pouvoir obtenir toujours et de toute faon la gurison. Mais cest la certitude de la proximit de Jsus au malade et galement la personne ge car chaque malade, chaque personne ge de plus de 65 ans peut recevoir ce sacrement, travers lequel cest Jsus lui-mme qui sapproche de nous.

Mais en prsence dun malade, on pense parfois : appelons le prtre pour quil vienne ; Non, cela portera malheur, ne lappelons pas, ou encore le malade va prendre peur. Pourquoi pense-t-on cela ? Parce que lon a un peu lide quaprs le prtre arrivent les pompes funbres. Et cela nest pas vrai. Le prtre vient pour aider le malade ou la personne ge ; cest pour cela que la visite des prtres aux malades est si importante. Il faut appeler le prtre au chevet du malade et dire : venez, donnez-lui lonction, bnissez-le. Cest Jsus lui-mme qui arrive pour soulager le malade, pour lui donner la force, pour lui donner lesprance, pour laider ; et aussi pour lui pardonner ses pchs. Et cela est trs beau ! Et il ne faut pas penser que cela est un tabou, car il est toujours beau de savoir quau moment de la douleur et de la maladie, nous ne sommes pas seuls : le prtre et ceux qui sontprsentsaucoursde lonctiondesmalades reprsententeneffet toute lacommunaut chrtienne qui, comme un unique corps, se rassemble autour de celuiquisouffreetdesafamille,ennourrissanteneuxlafoietlesprance,etenles soutenant par la prire et la chaleur fraternelle. Mais le rconfort le plus grand dcoule du fait que dans le sacrement est prsent le Seigneur Jsus lui-mme, qui nous prend par la main, nous caresse comme il le faisait avec les malades et nous rappelle que dsormais, nous lui appartenons et que rien pas mme le mal et la mort ne pourra jamais nous sparer de Lui. Avons-nous lhabitude dappeler le prtre pour quil vienne et donne nos malades je ne parle pas des malades qui ont la grippe, pendant trois ou quatre jours, mais de ceux qui ont une maladie grave et galement nos personnes ges ce sacrement, ce rconfort, cette force de Jsus pour aller de lavant ? Faisons-le !

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Le sacrement de lOrdre

Chers frres et surs,

Nous avons dj eu loccasion de souligner que les trois sacrements du baptme, delaconfirmationetdelEucharistieconstituentensemblelemystredelinitia-tion chrtienne, un unique grand vnement de grce qui nous rgnre dans le Christ. Telle est la vocation fondamentale qui rassemble tous dans lglise, en tant que disciples du Seigneur Jsus. Il existe galement deux sacrements qui corres-pondentdeuxvocationsspcifiques:ilsagitdelordreetdumariage.Ilsconsti-tuent deux grandes voies travers lesquelles le chrtien peut faire de sa vie un dondamour,lexempleetaunomduChrist,etcooprerainsildificationdelglise.

Lordre, divis dans les trois grades de lpiscopat, du sacerdoce et du diaconat, estlesacrementquihabilitelexerciceduministre,confiparleSeigneurJsusaux aptres, de patre son troupeau, dans la puissance de son Esprit et selon son cur. Patre le troupeau de Jsus non pas grce la puissance de la force humaine ou grce sa propre puissance, mais grce celle de lEsprit et selon son cur, le cur de Jsus qui est un cur damour. Le prtre, lvque, le diacre doivent patre le troupeau du Seigneur avec amour. Sils ne le font pas avec amour, ils ne servent pas. Et, dans ce sens, les ministres qui sont choisis et consacrs pour ce service prolongent dans le temps la prsence de Jsus, sils le font avec le pouvoir de lEsprit Saint au nom de Dieu et avec amour.

Un premier aspect. Ceux qui sont ordonns sont placs la tte de la commu-naut.Oui, ilssontlatte,maispourJsus,celasignifieplacersonautoritau service, comme Lui-mme la montr et la enseign aux disciples travers ces paroles : Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles en matres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il nen doit pas tre ainsi parmi vous : au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra tre le premier dentre vous, sera votre esclave. Cest ainsi que le Fils de lhomme nest pas venu pour tre servi, mais pour servir et donner sa vie en ranon pour une multitude (Mt 20, 25-28 ; Mc 10, 42-45). Un vque qui nest pas au service de la communaut ne fait pas le bien ; un prtre, un cur qui nest pas au service de sa communaut ne fait pas le bien, il se trompe.

Une autre caractristique qui drive toujours de cette union sacramentelle avec le Christ est lamour passionn pour lglise. Pensons ce passage de la Lettre aux phsiens dans laquelle saint Paul dit que le Christ a aim lglise : il sest livr pourelle,afindelasanctifierenlapurifiantparlebaindeauquuneparoleaccom-pagne ; car il voulait se la prsenter lui-mme toute resplendissante, sans tache

Audience du pape Franois le 26 mars 2014

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ni ride ni rien (5, 25-27). En vertu de lordre, le ministre se consacre entirement sa commu-naut et laime de tout son cur : cest sa famille. Lvque, le prtre aiment lglise dans leur propre communaut, laiment fortement. Com-ment ? Comme le Christ aime lglise. Saint Paul dira la mme chose du mariage : lpoux aime son pouse comme le Christ aime lglise. Cest un grand mystre damour : celui du ministre sacerdotal, et celui du mariage, deux sacrements qui sont la voie travers laquelle les personnes vont habituellement la rencontre du Seigneur.

Un dernier aspect. Laptre Paul recommande au disciple Timothe de ne pas n-gliger, mais au contraire de raviver toujours le don qui est en lui. Le don qui lui a t donn par limposition des mains (cf. 1 Tm 4, 14 ; 2 Tm 1, 6). Quand on ne nourrit pas le ministre, le ministre de lvque, le ministre du prtre par la prire, par lcoute de la Parole de Dieu, et par la clbration quotidienne de lEucharistie et galementparunefrquentationdusacrementdelapnitence,onfinitinvita-blement par perdre de vue le sens authentique de son propre service et la joie qui dcoule dune profonde communion avec Jsus.

Lvque qui ne prie pas, lvque qui ncoute pas la Parole de Dieu, qui ne c-lbre pas tous les jours, qui ne va pas se confesser rgulirement, et galement le prtre qui ne fait pas ces choses, perd petit petit lunion avec Jsus et devient dune mdiocrit qui ne fait pas de bien lglise. Cest pourquoi nous devons aider les vques et les prtres prier, couter la Parole de Dieu qui est le repas quotidien, clbrer chaque jour lEucharistie et avoir lhabitude de se confesser. Cesttrsimportantcarcelaconcerneprcismentlasanctificationdesvqueset des prtres.

Jevoudraisfinirparunechosequimevientlesprit:maiscommentdoit-ilfairepour devenir prtre, o se vendent les accessoires pour le sacerdoce ? Non. On ne les vend pas. Cest une initiative que prend le Seigneur. Le Seigneur appelle. Il appelle chacun de ceux quIl veut voir devenir prtres. Peut-tre y a-t-il ici plusieurs jeunes qui ont entendu cet appel dans leur cur, lenvie de devenir prtres, lenvie de servir les autres dans les choses qui viennent de Dieu, lenvie dtre toute leur vie au service pour catchiser, baptiser, pardonner, clbrer lEucharistie, soigner les malades et toute leur vie ainsi. Si certains de vous ont senti cette chose dans leurcur,cestJsusquilaplacel.Prenezsoindecetteinvitationetpriezafinquelle grandisse et porte du fruit dans toute lglise.

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Le sacrement du Mariage

Chers frres et surs, bonjour.

Aujourdhui nous concluons le cycle de catchses sur les sacrements en parlant du mariage. Ce sacrement nous conduit au cur du dessein de Dieu, qui est un dessein dalliance avec son peuple, avec nous tous, un dessein de communion. Au dbut du livre de la Gense, le premier livre de la Bible, pour couronner le rcit de la cration il est dit : Dieu cra lhomme son image, limage de Dieu il le cra,il lescrahommeetfemmecausedecela,lhommequitterasonpreet sa mre, il sattachera sa femme, et tous deux ne feront plus quun (Gn 1, 27 ; 2, 24). Limage de Dieu est le couple conjugal : lhomme et la femme ; pas seu-lement lhomme, pas seulement la femme, mais tous les deux. Cest cela limage de Dieu : lamour, lalliance de Dieu avec nous est reprsente dans cette alliance entre lhomme et la femme. Et cela est trs beau ! Nous sommes crs pour aimer, commerefletdeDieuetdesonamour.Etdanslunionconjugalelhommeet lafemme ralisent cette vocation sous le signe de la rciprocit et de la communion

deviepleineetdfinitive.

Lorsquun homme et une femme clbrent le sacrement du mariage, Dieu, pour ainsi dire, se reflte en eux, il imprime en eux ses traits etle caractre indlbile de son amour. Le mariage estlicnedelamourdeDieupournous.Eneffet,Dieu lui aussi est communion : les trois Personnes du Pre, du Fils et du Saint-Esprit vivent depuis toujours et pour toujours en unit parfaite. Et cest prcisment cela le mystre du mariage : Dieu fait des deux poux une seule existence. La Bible uti-lise une expression forte et dit une seule chair,

tant est intime lunion entre lhomme et la femme dans le mariage. Et cest prcis-mentcelalemystredumariage:lamourdeDieuquiserefltedanslecouplequidcide de vivre ensemble. Pour cela lhomme quitte sa maison, la maison de ses parents et il va vivre avec sa femme et il sunit si fortement elle que tous deux dit la Bible ne font plus quun.

Saint Paul, dans la Lettre aux phsiens, met en vidence que chez les poux chr-tienssereflteungrandmystre:lerapportinstaurparleChristaveclglise,unrapport nuptial (cf. Ep 5, 21-33). Lglise est lpouse du Christ. Voil quel est leur rapport.Celasignifiequelemariagerpondunevocationspcifiqueetdoittreconsidr comme une conscration (cf. Gaudium et spes, n. 48 ; Familiaris consor-tio, n. 56). Cest une conscration : lhomme et la femme sont consacrs dans leur

Audience du pape Franois le 2 avril 2014

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amour.Lespoux,eneffet,envertudusacrement,sontinvestisdunevritablemission, pour quils puissent rendre visible, partir des choses simples, ordinaires, lamour avec lequel le Christ aime son glise, en continuant donner sa vie pour elle,danslafidlitetdansleservice.

Il sagit vraiment dun dessein merveilleux qui est inhrent au sacrement du ma-riage ! Et il se ralise dans la simplicit, ainsi que dans la fragilit de la condition humaine.Noussavonsparfaitementcombiendedifficultsetdpreuvesconnatla vie de deux poux Limportant est de conserver vivant le lien avec Dieu, qui est la base du lien conjugal. Et le vrai lien est toujours avec le Seigneur. Quand la famille prie, le lien se conserve. Quand le mari prie pour sa femme et la femme prie pour son mari, ce lien devient fort ; lun prie pour lautre. Il est vrai que, dans la vie conjugale,ilyabeaucoupdedifficults,beaucoup;queletravail,quelargentnesuffisentpas,quelesenfantsontdesproblmes.Beaucoupdedifficults.Ettrssouvent le mari et la femme deviennent un peu nerveux et ils se disputent. Ils se disputent, cest ainsi, on se dispute toujours dans un mariage, parfois mme les assiettes volent. Mais nous ne devons pas devenir tristes pour autant, la condition humaine est ainsi. Et le secret est que lamour est plus fort que le moment o lon se dispute et cest pourquoi je conseille toujours aux poux : ne pas terminer la journe o vous vous tes disputs sans faire la paix. Toujours ! Et pour faire la paix, il nest pas ncessaire dappeler les Nations unies qui viennent la maison fairelapaix.Ilsuffitdunpetitgeste,dunecaresse,etsalut!Etdemain!Etde-main on recommence une autre fois. Et cest cela la vie, la mener de lavant ainsi, la mener de lavant avec le courage de vouloir la vivre ensemble. Et cela est grand, est beau ! Cest une trs belle chose la vie conjugale et nous devons la protger toujours, protger les enfants. Dautres fois, jai dit sur cette place quelque chose qui aide beaucoup la vie conjugale. Ce sont trois mots quil faut toujours dire, trois mots qui doivent tre dans la maison : sil te plat, merci, excuse-moi. Les trois mots magiques. Sil te plat : pour ne pas tre envahissant dans la vie des poux. Sil te plat, quen penses-tu ? Sil te plat, je me permets de faire cela. Merci : remercier son conjoint ; merci pour ce que tu as fait pour moi, merci de cela. Combien il est beau de remercier ! Et comme nous faisons tous des erreurs, cet autre mot qui est unpeudifficiledire,maisquilfautdire:excuse-moi.Silteplat,mercietexcuse-moi. Avec ces trois mots, avec la prire du mari pour sa femme et inversement, aveclhabitudedefairelapaixavantlafindelajourne,lemariageiradelavant.Les trois mots magiques, la prire et toujours faire la paix. Que le Seigneur vous bnisse et priez pour moi.

Le Baptme (1)Le Baptme (2)La ConfirmationLEucharistie (1)LEucharistie (2)La RconciliationLe sacrement des MaladesLe sacrement de lOrdreLe sacrement du Mariage