camelot - th. note sur la théologie baptismale des catéchèses attribuées a saint cyrille de...

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  • 7/24/2019 Camelot - Th. Note Sur La Thologie Baptismale Des Catchses Attribues a Saint Cyrille de Jrusalem

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  • 7/24/2019 Camelot - Th. Note Sur La Thologie Baptismale Des Catchses Attribues a Saint Cyrille de Jrusalem

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  • 7/24/2019 Camelot - Th. Note Sur La Thologie Baptismale Des Catchses Attribues a Saint Cyrille de Jrusalem

    3/5

    Cyrille

    de J ru s al e m. L a thologie baptismale des Catchses

    7

    l me.

    Cette

    thologie s'inspire

    directement

    des mots mmes

    de

    l Eptre aux Hbreux,

    maiselle estfondesur

    une

    anthropologie et

    une

    rflexion

    sur

    la

    double

    nature

    de l homme.

    On la retrouve ailleurs

    O n serait tent de la rapprocher des formules clbres de Ter

    tullien

    sur

    le rle de la chair

    dans

    l oeuvre du salut et dans l conomie sacramentelle:

    Caro abluitur, ut anima emaculetur; caro unguitur, u t an i ma consecretur; caro signa

    tur, ut et an im a m u ni at ur, etc

    De resurr. mort.

    8; C. C . p . 9 31 ). Mais la perspec

    tive n est

    p a st o u t

    fai t la

    mme. Pour Tertullien,

    le

    bain de

    la

    chair

    est

    la

    fois le signe

    et le

    moyen

    de

    la purification de l me Ut

    an im a): o n

    serait tent

    de

    voir

    l

    dj

    comme l bauche

    d une

    thologie

    de

    la

    causalit des sacrements

    Pour

    Cyrille

    au

    con

    t r ai r e, l a c t i o n d e

    l eau s u r le corps et celle

    d e l E s pr i t s u r l me sont

    prsentes

    comme

    seulement

    parallles: l eau purifie le corps

    e t l E sp r it

    marque

    l me

    de son sceau.

    Cette

    thologie est assurment encore fort so mm a ir e , e t o n p e ut penser

    q u e l le v i en t

    d une

    anthropologie trop dichotomiste. Mais o n p e ut penser aussi que

    l ide

    de signe est

    comme

    sous-jacente ce paralllisme: le rite sensible serait le signe de ce qui se passe

    dans l me

    pa r

    l action

    de

    l Esprit-Saint;

    - mai s cette iden est nullement exprime.

    D a u t r e p ar t , l e a u

    a

    reu une vertu M v r x f L ~ ) de

    saintet,

    et

    cel a un

    double

    titre.

    D abord, parce

    que

    Jsus, en

    se faisant

    baptiser lui-mme pa r

    Jean, a sanc ti fi l e

    b apt m e : o n

    retrouve

    ici

    l i d e , d j

    exprime

    par saint

    Ignace

    d A n ti oc he , e t q ui

    reviendra

    dans

    toute la littrature patristique, que

    pa r son baptme

    dans

    le

    Jourdain,

    le

    Christ

    a

    communiqu

    l eau le

    p o uv o ir d e

    sanctifier

    3

    De

    plus, l eau a t consacre par

    l invocation

    piclse)

    de

    l a T r in it : Cyrille est

    ici un

    tmoin

    important, non seulement de l usage

    liturgique

    de la conscration de

    l eau,

    mais aussi de la signification thologique reconnue ce

    rite:

    pa r cette conscration au

    nom

    de

    l a Tri ni t

    (ou

    d e l E sp r it ) ,

    l eau

    a

    reu

    le

    pouvoir

    de sanctifier.

    Cette

    reprsen

    tation assez matrielle de

    l action

    (vepyeLx)

    du

    Saint-Esprit

    par

    l eau,

    ira

    jusqu faire

    penser

    une

    sorte

    de

    prsence relle

    de

    l Esprit

    dans l eau baptismale

    4

    PI ER R E T H O M AS C A M E LO T

    N O T E S U R

    LA T H O L O G I E BAPTISMALE

    DE S

    CATCHSES

    ATTRIBUES

    A

    SAINT

    CYRILLE

    DE

    JRUSALEM

    Les historiens de la liturgie ont souvent cit et

    comment

    la description que fait du

    rite

    baptismal

    l auteur des Catchses Mystagogiques dont l attribution

    saint

    Cyrille de

    Jrusalem reste conteste Cat. Myst. II , 4-7; P.G. 33, 1080-1084). On a peut-tre

    moins insist sur la troisime Catchse

    Ad

    illuminandos

    qui, sans aucun doute, est bien

    de

    saint

    Cyrille

    lui-mme

    (ib.,

    425-449).

    Nous

    voudrions

    ici

    rapprocher

    ces deux textes,

    et co mp arer les deux types de thologie

    sacramentaire

    qui se

    d g ag e r on t p e ut - tr e d e

    ce rapprochement.

    Voici d abo rd , d e cette 3e Catchse, les passages qui nous retiendront ici:

    3

    Ne regarde

    pas1le

    baptme c o m me d e l eau ordinaire,

    mais

    comme une grce

    spirituelle

    donne

    avec

    l eau

    c a r l e au ordinaire, recevant l invocation n[xlcHV)

    de l Esprit-Saint,

    e t d u

    Christet

    du

    Pre, acquiert

    un

    pouvoir

    de saintet.

    4.

    Puisque

    l homme est

    double,

    compos

    d une

    me

    et d u n

    corps,

    double

    aussi est

    la purification:

    incorporelle, pour ce qui estincorporel, corporelle pour le corps.

    L eau

    purifie le corps; et

    l Esprit

    m arqu e l m e

    de

    so n sc ea u a q > p l X y [ ~ e ~ ) , pour que , l e

    coeur

    purifi

    par

    l Esprit

    et

    le corps

    lav

    d u ne e au

    pure,

    nous nous

    approchions

    d e D i eu

    d Heb. 10,22) Aprs la g r ce d e l Esprit (reu pa r le centurion Corneille et ses

    compagnons, d. Act. 10,48), Pierre ordonna qu on les

    baptist

    a u n o m de Jsus-Christ,

    afin que, l me rgnre

    pa r

    la foi, le corps aussi,

    par

    l e a u, a i t part la grce.

    11

    Jsus

    a sanctifi le baptme,

    quand

    il a t

    baptis lui-mme

    Il a t

    baptis, non

    pour recevoir

    le pardon de s s

    pchs,- car il

    tait

    sans

    pch,

    - mai s,

    tant

    sans

    pch, il

    a t bapt is , pour confrer

    au

    baptme

    u n e g r c e

    et

    une dignit

    divines.

    En effet,

    puisque

    les enfants

    avaient

    en co m mu n

    (xexo[vCxev) la

    chair

    et

    le s ang, il y

    participe lui

    aussi

    pareillement Heb. 2,14), pour que

    participant

    x o ~ v C v o [ )

    dsormais

    sa pr sence dans la chair, nous devenions aussi

    participants XOL\lCvo[) de

    la

    grce

    divine; de mme Jsus fut baptis p o u rq u e p a r l d e n o u ve a u nous recevions pa r cette

    participation x o ~ V v [ q : ) avec la grce la dignit (d'enfants de Dieu).

    12 Comme Jsus est m or t e n p r en a nt sur lui les pchs du

    monde

    entier

    0 1 X O U [ . L E V ~ X ) , p ou r q u e n a y an t

    mis

    mort

    le

    pch

    il te ressuscite

    dans

    la

    justice, de

    mme toi aussi

    descendant

    dans

    l eau,

    et

    d une certaine

    faon enseveli

    dans

    les eaux

    c o m me l u i d a n s

    le rocher,

    tu

    ressuscites

    maintenantpour marcher

    dans

    une

    vienouvelle

    d

    R o m. 6 ,4 ) .

    On peut essayer d e d ga g er de ce t e xt e u n e thologie d u b apt me, thologie qui,

    vrai

    dire , y est peine esquisse.

    L homme

    est double, la fois spirituel et sensible. Aussi faut-il un

    rite

    sensible,

    le

    bain dans l eau,

    qui purifie le corps,

    tandis

    que

    e n m me

    temps

    l Esprit-Saint

    signe

    1

    Nous lisons p6crexe pluttque p6cr%e.

    Toutte

    cite ici

    GREG.

    NAZ., Orat. 40 In S. Bapt.)

    8; P.

    G.

    36, 368,

    chez

    qui

    les formules de Cyrille

    r e vienne nt pr e sque lit t ra le m ent; - GREG. Nyss., In

    Bapt.Chr.; P.

    G.

    46,581; CYR. ALEX., In Joann. L. II ;

    P. G.

    73, 244.

    3 Cetteide apparat djchez s. IGNACE D ANTIOCHE,

    Eph.

    18,2: Jsus-Christ

    a t

    baptis pour

    purifier

    l eau par sa passion, chez CLMENT

    D ALEXANDRIE,

    EC .

    Proph.

    7: L e S a u ve u r a t ba ptis , alors

    qu il

    n e n a va itpa s besoin luimme, afin de sanctifier toute

    l e au p o u r c eu x q u i d e va i en t t re rgnrs Stahl.

    III, p. 138).

    GREG.

    NAZ.,

    Or.

    38

    In Theophania), ;

    P.

    G.

    36, 316; CYR. D ALEX.

    In Luc.

    III,

    21;

    P. G. 72,

    521 . -

    Chez les Latins, s. AMBROISE,

    Trai t s. l Ev. de

    S.

    Luc,

    II, 83; S. C. 45, p . 1 10 ; d an s des sermons

    pseudo-augustiniens

    Serm.

    134 , 135 , 136 ; P .

    L.

    39,

    2010--2014), qui

    doivent tr e

    res ti tus

    Maxime de

    T u ri n o u S e da t us d e N m es

    Clavis,

    225 a 1007);

    p u is d a ns la tr a dition m di va le BEDE,

    E x p. i n L u c.

    1 ; P . L

    92, 358),

    et

    jusque

    chez

    S.

    T h o masd Aq u in ,

    IlIa P. 66, 3, 4

    m.

    Cf. P. LUNDBERG,

    La typologie

    baptismale

    dans

    l ancienne Eglise,

    Uppsala, 1942,

    p.

    189,

    n. 1.

    4 Sur

    la

    conscration de l eau baptismale, cf. TERT.,

    De bapt.

    4, 4;

    C.

    C.

    p.

    280;

    CYPRIEN,Ep.

    70, 1,

    Hartel,

    p.

    767 (cf. 74, 5,

    p.

    803) ; AMBR., De Myst. 3, 14; S.

    C.

    25,

    p.

    162; De Sacram. l, 15. 18,

    pp.

    68, 70.

    V. encore

    la

    bndiction

    de

    l eau au

    Gelasianum:

    Descendat in

    hanc

    plenitudinem fontis

    vir tus Spiritus tui,

    et

    totam

    hujus aquae s u bs t an t i am r e ge n er a nd i s f e cu n de t

    effectu (44, M o h lb e rg p . 73).- En

    Orient,

    on c ite ra

    SRAPION,

    Euchol. 18, Funk,

    p.

    181; Const. Apost. VII,

    43,

    Funk p.

    448;

    THOD.

    DE

    MOPS.,

    Hom. Catch.

    XIV,

    9:

    C e n e s t pa s s im ple m e nt

    de

    l eau o r di n ai r e o tu

    es

    ba ptis , m a is

    dans

    l eau

    d une

    seconde

    naissance,

    parce q u ~ l l

    ne

    peut devenir telle, a u t re m e nt q u e

    par

    la

    ve nue de l Es pr it- Sa int. faut

    q u e d av an ce

    le

    pontife, selon

    la

    loi du service

    pontifical,

    use

    de

    paroles dtermines et d eman de

    Dieu

    q ue l a grce

    de

    l E s p r i t- S ai n t v i en n e s u r l e a u ,

    l a r en de

    capable

    d engendrer

    cette naissance redoutable

    et

    en

    fasse

    l e s ei n

    d une na iss a nce s a c ra m e nte lle

    Ed.

    T o n n eau p p . 420--421).

    Cf. F. J . DOLGER, I X0YC 1 Rome, 1930), pp.

    68-77.

    B. NEUNHEUSER, De benedictioneaquaebaptismalis, Ephem.

    Liturg.

    44 (1930), pp. 194-207, 258-280, 369-412,

    455-492.

    S u r l a prsence du Saint-Esprit

    dans

    l eau baptismale,

    v. p. ex. s. BASILE,

    D e S p.

    S. 15 , 35 (P. G. 32, 129),

    repris littralement par S.

    Ambroise,

    De

    Sp.

    S. 1, 6;

  • 7/24/2019 Camelot - Th. Note Sur La Thologie Baptismale Des Catchses Attribues a Saint Cyrille de Jrusalem

    4/5

    726

    P i erre- Thom as C amel ot

    Cyrille de

    Jrusalem.

    La

    thologie

    baptismale

    des Catchses

    727

    Mais plus intressante

    que

    ces vues

    quelque

    peu imaginatives, voire mythiques, est

    l'esquisse d une thologie de la communion (XOLVlVLiX) ou part ic ipat ion , que Cyrille

    tire encore

    d un

    texte biblique

    Heb. 2,14).

    Le Chris ta part icip

    comme

    les

    hommes

    la chair e tau sang pour nous faire participer sa divinit. De mme, participant avec

    lui au baptme,

    nous

    en

    recevons le salut. y a l , i ci aussi p ei ne bauch e, une

    rflexion plus

    pntrante

    sur l'conomie des sacrements,

    rattache

    l incarnation:

    pa r

    le sacrement

    l me

    reoit participation

    et

    communion aux gestes salutaires du Christ.

    On

    relvera d'ailleurs

    une

    allusion, fort

    rapide,

    au rite

    baptismal

    et la thologie

    paulinienne

    du

    baptme, mort

    et

    rsurrection avecle Christ

    12). Maisici encore

    rien

    n est

    dvelopp, et le catchte

    ne donne

    au symbole de l a mor t e t de l rsurrection

    gure plus d importancequ au baptme du Christ

    ou

    mme la prsence du

    dragon

    dans l eau baptismale commeil tait prsent dans les eaux duJourdain

    On

    rsumerait ainsi en quelques mots la thologie

    sacramentaire

    que cache cette

    exgse:

    - paralllisme

    entre

    le rite sensible e t l a sanctificationintrieure.

    - pouvoir sanctificateur confr l eau pa r le

    baptme

    de Jsus-Christ dans le

    Jourdain et par l'piclse du Saint-Esprit.

    -

    participation

    la

    grce du Christ, qui

    participe

    avec nous

    la

    chair.

    Mais la Il e

    Catchse

    Nlystagogique prsente des nuances assez diffrentes qu il

    n est

    pas sans

    intrt

    de souligner.

    Rappelons-en

    les passages essentiels:

    4

    Vous avez t immergs trois fois dans

    l eau,

    et puis vous avez merg, signi

    fiant l aussi symboliquement la spulture de trois jours du Christ.

    De

    mmeen effet

    que

    notre Sauveur

    passa trois

    jours

    et trois nuits

    au

    coeur de la terre, de

    mme

    vous aussi

    en

    la

    premire

    mersion vous avez

    imit

    le

    premier jour du

    Christ dans

    la

    terre,

    e t e n

    l'immersion la nuit

    Et

    dans

    un mme

    moment vous mouriez et vous naissiez:

    cette

    eau salutaire fut et votre tombe et votre

    mre

    Un

    seul et

    mme

    moment a produit

    ces deux vnements,

    et

    avec votre

    mort

    a concidvotre naissance.

    5. a chose trange et

    paradoxale

    Nous ne sommespas vraiment morts, nous

    n avons

    pas t vraiment ensevelis, nous n avons pas t vraiment t crucifis et ressuscits;

    mais

    si l imitation n est

    qu une image, le salut, lui , est une ralit.

    Le

    Chris ta trelle

    ment crucifi, rellement enseveli, et

    vritablement

    il est ressuscit, et

    toute

    cette grce

    nous est donne, afinque,

    participant

    ses souffrances

    en

    les imitant, nous gagnions en

    ral i t le salut.

    a philanthropie

    sans mesure

    Le

    Chris t a reu les c lous sur ses mains

    pures, et il a souffert, et moi, sans souffrance et sans peine,il accorde pa r cette partici

    pation

    la grce

    du

    salut.

    6 Si le

    baptme

    est purificat ion des pchs et

    mdiateur

    d u d on

    de

    l Esprit

    Saint, il est aussi la rplique (antitype) de la Passion

    du

    Christ. Et c'est pourquoi

    Paul

    l'instantS

    proclamait:

    Ignorez-vous

    que

    nous tous qui avons tbaptiss dansle Christ

    Jsus, c'est danssa

    mortque

    nous avons t baptiss?Nous avons

    donc

    t ensevelis avec

    lui pa r

    le

    baptme

    (le baptme est donc) la participation, en imitation, aux vri

    tables souffrances du Christ.

    7. Nous devons donc l apprendre: tout ce que l eCh r is t a

    endur,

    c'est pour nous et

    pour notre salut qu en ralit

    e t non

    en apparence il l a subi;

    et

    nous, nous devenons

    participants

    ses

    souffrances. D o l a

    proclamation parfaitement

    exacte de Paul: Si

    nous sommes devenus une mme plante avec le Chris t par l a ressemblance de sa mort ,

    nous le serons aussi

    par

    la ressemblance de sa rsurrection.

    ne d it

    pas:

    Si nous

    sommes devenus une mme plante

    pa r

    la mort, mais par l a ressemblance de la mort.

    V ritablement

    en

    effet

    une

    mort relle a touch le Christ, son me a t spare deson

    corps, et vritable aussi a t son ensevelissement,

    e t tou t en

    lui

    est

    arriv

    en vrit.

    Pour

    nous c'est

    la

    ressemblance de

    la

    mort et

    des souffrances; mais

    quand

    il

    s agit

    du

    salut ,ce n 'es t pas

    une

    ressemblance, c'est

    une

    ralit.

    Cat. Myst.

    II,

    4-7;

    P.

    G. 33, 1080-1084; trad.

    fr.

    A.

    Pidagnel , S. C.

    126,

    pp.

    111-119).

    Comme la

    Ille Catchse

    ad illuminandos,

    celle-ci

    rapproche

    le ri te baptismal de la

    mort e t de l'ensevelissement du Christ;

    on

    remarquera toutefois que le catchte voit

    dans la triple mersion

    et

    immersion le symbole des trois jours

    et

    des trois nuits que le

    Christ

    passa dansle

    tombeau.

    Ce symbolisme parat lui tre propre;

    traditionnellement

    on msiste plutt sur le mystre de mort e t de rsurrection

    6

    :

    la rsurrection ici n'est pas

    aussi

    bien

    mise en relief.

    Mai s il y a pl us

    important.

    faut en effet relever le vocabulaire employ ici avec

    insistance, qu on n avait pas rencontr dans la catchse prcdente: O o [ L ~ o o v , dxwv,

    l 1

    d t

    Il

    t

    1 Le

    [ L ~ [ L Y ) O L ,

    ~ V t V t U T C O V ,

    O [ L O ~ l [ L ~ - et autre

    pa r

    ~ 1 \ Y ) l T E : ~ ~ , ~ 1 \ Y ) l T l , e e nc or e

    x m v l V ~ ~ .

    rite baptismal estle symbole, l image, l imitation, l antitype, la ressemblance, de la mort

    et de la rsurrection

    du

    Christ.

    Comme

    le Chris t est rest trois jours et t ro is nuits dans le sein

    d e l a

    terre, les no

    phytessont morts et ont t ensevelis quand ils

    ont

    t plongs dans les eaux de la piscine

    sacre, et quand ils en sont ressortis, ils sont ns nouveau. En

    un mme moment

    ils

    mouraient et ils naissaient ( 4). Cependant cette mor t e t cette naissance nouvelle du

    chrtien

    ne s'accomplissent pas

    'Y) ,

    dans

    leur

    ral i t physique, mais en

    image

    ( d x 6 v ~ ) , pa r

    une

    imitation [ L L [ L Y ) O ~ ) . Les souffrances e t l a rsurrection du Christ, dans

    leur

    ralit historique, d unepart,

    et

    d autre part la grce procure par elles au chrtien,

    sont les unes

    en

    face de l autre dans un rapport tel

    que

    participant

    (communiant,

    X O L V l V ~ O ~ V t E : ) ses souffrances en les imitant ( [ L ~ f L ~ O E : ~ ) , nousgagnonsen ralit ( 'Y) d0-)

    le salut

    (

    5).

    D un

    ct souffrances cruelles, de l autre salut assur

    par la participation

    ces souffrances.

    Comment se ralise cette participation? Ce

    pourrait

    tre pa r des souffrances

    et

    une

    mort aussi relles

    que

    la passion e t l a mor t

    du

    Chris t: tel serai t le cas

    du martyre, que

    le prdicateur n'envisage pas ici expressment, comme l avait fai t Cyril le dans la cat

    chse prbaptismale

    7.

    Maisici, c'est au rite

    baptismal qu il

    pense, qui est la rplique,

    l imitation

    parfaite

    ( V tL tUTCO)

    de

    la

    passion du Christ. La ralit naturelle et historique

    est

    pour

    ainsi dire le prototype, le ri te sacramentel

    en

    est l antitype, l image exacte:

    l auteur se rfre expressment saint

    Paul,

    qui ,parle ici en effet de ressemblance,

    OfLOLlfLiX Rom. 6,5). Mais pour la pense chrtienne ancienne, si raliste en son sym

    bolismeS, il n y a p as

    d image, de

    f L [ f L I J O ~

    ou d ofLoLlfLiX,

    sans

    que

    la ral i t et le

    proto-

    P.

    L . 16 ,752 .-

    La

    3e CatchselvIystagogique rapproche

    l invocation du

    Saint-Esprit sur le

    i upoV de

    l'pic1se

    eucharis tique: De mme en effet que le pain de

    l Eucharistie , aprs l'pic1se

    de

    l Esprit-Saint, n est

    plus

    du

    simple

    pain, mais

    corps

    du

    Christ,

    de mme

    a us si c e s ai n t p ar fum n e s t

    plus

    aprs l'pic1se,

    un

    parfum

    pur

    e t s imple , ou pourr a it - on di re commun,

    il

    est

    don

    du

    Chris t , devenu

    par

    la prsence

    de l Esprit

    Saint efficace d e sa

    divinit

    3;

    P.

    G. 33, 1089

    1092).

    5 C esten effetce passage de l Epltre auxRomains 3-14

    qu i a t lu avant l homlie.

    6 V.

    p.

    ex GREG. Nyss., Orat. catech. magna 35, P. G.

    45,88.

    7

    Catec >.

    3, 1 0; P .

    G.

    33, 440.

    B Cf. p. ex

    H.

    UR S

    VON

    BALTHASAR, Parole et lVlystre

  • 7/24/2019 Camelot - Th. Note Sur La Thologie Baptismale Des Catchses Attribues a Saint Cyrille de Jrusalem

    5/5

    8

    Pierre Thomas Camelot

    Cyrille de

    J rusal em. La thologie

    baptismale

    des Catchses

    9

    Si, pa r manire de conclusion,

    et pour

    essayer

    de

    rpondre

    la question

    qu e nous

    nous posions

    e n c omme n a nt ,

    on voulait

    comparer

    cet te thologie avec cel le de la

    Catchse prbaptismale,

    on

    pourrait trs

    brivement

    dire ceci.

    La

    thologie de

    la

    Catchse

    Mystagogique

    est nettement plus dveloppe: ceci peut vrai

    dire

    s expliq

    uer

    pa r le

    bu t

    et

    l objet

    diffrents:

    d un

    ct, premiers lments d une

    instruction

    des

    catchumnes qui

    viennent chercher

    les rudimenta fidei; de l autre, mystagogie des

    nophytes

    qui

    on t t

    dj

    illumins pa r la grce du mystre. -

    Mais

    surtout, celle-ci

    comporte, nous pensons l avoir montr,

    un

    lment tout nouveau, qu i

    en

    est vraiment

    le

    cen tr e, et

    que la premire

    semble

    ignorer compltement: une

    thologie

    du

    sacrement,

    signe efficace de la prsence salutaire du Christ, et participation re lle l a m or t et la

    rsurrection. Si ces observat ions paraissent justes, o n p o ur r ai t les verser au dossier,

    toujours o u ver t, d e l authenticit cyrillienne des

    Catchses

    Mystagogiques. Elles semblent

    au

    moins confirmer l hypothse qu e celles-ci auraient tprononces une poque plus

    t ar di ve d e l a vie de Cyrille.

    type

    ne soient e n que lque faon prsents. A travers l image et pa r elle, le c roya nt pre nd

    part

    f L e ~ ~ c ; , x O ~ V W V l i X ) au prototype, et pa r l, la r ali t n at u r el l e et historique, dont

    les fruits lui sont maintenant communiqus. L i m ag e p e rm et a u c ro y an t d p r o uv e r e n

    lui-mme

    la ralit du salutopr

    pa r

    Dieu dans la m o rt e t l a rsurrection du Christ, et

    pa r l d a voi r

    part

    la vie divine:

    de

    cette vie i l n a pas seulement u n e i ma ge mais la

    pleine ralit ~ e ~ i X ) . Le baptme ne comporte pas seulement une image, une figure

    p u re e t simple

    de

    l a m o rt d u Christ, mais l a m o r t d u

    Seigneur devient ralit

    en

    lui,

    elle

    s accomplit

    en lui d une faon mystique, sous l image extrieure du sacrement

    9.

    D om O .

    Casel,

    qui

    nous

    empruntons

    cette phrase,

    cite ici

    un

    mot

    des

    Constitutions

    Apostoliques sur

    le

    m ar ty r q ui m eu rt p ou r le

    Christ

    a v an t d a v oi r r e u le baptme:

    Celui-ci meurt avec le

    Christ

    en

    souffrant

    l a m o rt ; les autres (les baptiss) meurent

    avec

    l u i d an s

    la

    reprsentation (Tunoc;) de

    sa mort10. La thologie

    de

    ce qu on appelle

    traditionnellement le baptme

    de

    sang

    dj

    Tertullien,

    De

    bapt. 16) p eu t e n effet

    clairer ce qu e nous essayons

    d e d i re

    ici: Il faut

    pour tre

    sauv

    tre

    configur au

    Christ

    dans sa mort; le martyr

    lui

    est a insi configur sans l a m di a ti on d un signe,

    par

    l imitation des oeuvres elles-mmes, en

    souffrant

    comme

    lui

    e t p o ur l ui ;

    dans

    le bap

    tme

    d eau au co n tr ai re cet te co nf i gu r at i on

    est reprsente

    symboliquement,

    per

    quamdam figuralem configurationeml1.

    Mais

    le symbole, ne

    l oublions

    pas , e st i ci

    ralit

    efficace.

    On peut essayer aussi d expliciter et

    de

    r s um er e n quelques mots t ou t e c et te

    thologie.

    Le

    Christ

    a tplong

    dans

    l a m o rt e t e n est ressuscit,

    et

    p ar l il nous a sauv s.

    Le

    baptis

    est

    p l on g d ans

    l e au et en ressort,

    comme

    le

    Christ

    a t ensevel i dans le

    t o mb e au e t e n est ressorti vivant

    (Tunoc;,

    fLlfLYJcrLC;, ofLolwfLiX), et par l il participe et

    com

    munie l a m o r t e t la

    rsurrection

    d u S a uv e ur e t la

    ralit

    ~ e ~ i X )

    de

    leurs fruits

    de grce , i l a part la vie divine du ressuscit.

    On dirait volontiers qu e c est le rapprochement

    de

    ces deux

    mots: comme

    et par l

    qu i est le noeud

    de

    cette thologie du sacrement: l effet

    salutaire

    des gestes du Christ

    nousest communiqu par et

    travers

    l imitation

    symbolique

    (sacramentelle)

    de

    sa mort

    et

    de

    sa

    rsurrection

    12

    .

    Theodore says symbolically, we may s a y s ac r a

    mentally - the immortallife which will be his in the

    next

    world

    The Eucharistie Doctrine

    of

    the Mystical

    LE S A U LC H O I R

    Catecheses of Theodore .iHopsuestia S. C. A.2 , Washing

    ton,

    1942,

    p.

    38). L a m m e chose peut tr e d it e d e

    Cyrille

    ou

    Jean) deJrusalem.

    chez OrigAne Par is, 1957, pp. 18, 105, etc. Ou,

    pro

    pos

    d Augustin, notre

    article, Ralisme et symbolisme

    dans la doctrine eucharistique de saint Augustin Rev. Sc.

    Philos. et Thol. 31 (1947), p p . 3 9 4- 4 10 .

    O. CASEL, Le mystre du cultedans

    le

    christianisme trad.

    fr. Lex orandi 6) , Par is, 1946,

    p.

    33.

    10 Const. Apost. V, 6, 8 , F un k , p . 249.

    11

    S.

    THOMAS D AQUIN, Summ. Theol. II I a P., 66, Il et

    12, et cf. notre n o t e d e l d it i on d e l a Somme Tholo-

    gique Le baptme et la confirmation

    2 e d .

    Paris, 1956,

    n.

    [18],

    p.

    340.

    12

    A t i tr e d e comparaison, o n c it e ra quelques lignes

    de T h odor e de Mopsueste, o on r e m a r que r a la per

    spective eschatologique:

    Dans

    le

    baptme

    s accomplissent les figures

    ,U7tOL)

    de cette naissance nouvelle . que vous aurez effec

    tivement lors de la rsurrection des morts) Tandis

    que m a inte na ntvousavez foi au

    Christ Notre-Seigneur,

    et

    cause

    d e l a t te n te d e

    ces biens, ncessairement

    ce

    sont

    leurs figures ,U7tOL)

    et

    signes

    que,

    pa r ce

    sacrement

    recoutable,

    vous al lez recevoir;

    e n s or te q ue ,

    ds

    prsent, certainement vous avez participation ces

    biens venir . L e ba ptm e est la figure , ,U7tO) de cette

    naissance

    attendue

    Hom. Cat. XIV, 2. 3; Ed. Ton

    ne a u,pp. 405-407).

    Ou

    encore:

    Q uandje

    susibaptis, e n im m e rge a nt

    ma

    tte, c est l a m o rt de Notre-SeigneurJsus-Christ que

    je reois,

    et

    son ensevelissement q u e j e dsire prendre;

    et p a r l vraiment je

    confesse

    encore la rsurrection de

    Notre-Seigneur;

    tandis

    q ue , e n r em o nt an t de l eau,

    c o mm e e n u n esorte de figure (, ,U7tO), je m estime ainsi

    tr e d j ressuscit ib. 5,

    p.

    413). La f igure est dj

    la ralit.

    Sur T h odore , v e n tr e a ut r es , O .

    CASEL, Neue Zeug-

    nisse fr das Kultmysterium dans Jahrb. Liturgie-

    wissensch. 13 (1930), pp. 119

    et

    suiv. q ue F . J. REINE

    rsume

    ainsi:

    The Christian through B a pt i sm h a s

    already

    h er e o n

    earth

    b eg u n t o

    live in sorne

    way

    -