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Caritas Internationalis Rapport annuel 2011

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Caritas Internationalis Rapport annuel 2011

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Caritas Internationalis est une confédération mondialede 164 organisations catholiques. Sous la tutelle duSaint-Siège, elle intervient dans les catastropheshumanitaires, promeut le développement humainintégral et mène des actions de plaidoyer contre lapauvreté et la violence.

Inspirée par la foi chrétienne et les valeurs del’Évangile, Caritas travaille dans la plupart des pays dumonde aux côtés des pauvres, des opprimés, desvulnérables et des exclus, indépendamment de leurrace ou de leur religion. Elle promeut une société justeet fraternelle où chacun voit sa dignité respectée.

Selon la taille de la communauté catholique locale et lessouhaits de la Conférence épiscopale, les Caritasnationales vont de petites entités à certaines des plusgrandes organisations d’action sociale, de secourshumanitaire et de développement, d’envergureinternationale. Ensemble, ces organisations mobilisentplus d’un million d’employés et de bénévoles.

Caritas Internationalis a un Secrétariat général, dontles bureaux sont situés à Rome, au Vatican, et dont lesfonctions consistent à coordonner les interventions dela Confédération dans les situations d’urgencehumanitaire majeures, à appuyer les membres et àplaider en leur nom pour un monde meilleur, qui soitfondé sur la justice, la compassion et la fraternité.

Caritas Internationalis a aussi des délégations qui lareprésentent auprès des Nations Unies, à New York età Genève. Les délégations de Caritas travaillent avecd’autres institutions internationales et organisationsnon gouvernementales et sont étroitement associées aux Missions permanentes du Saint-Siège.

Caritas Internationalis se compose de septrégions: l’Afrique, l’Asie, l’Europe, l’Amérique latine et la Caraïbe, le Moyen-Orient et l’Afriquedu Nord, l’Amérique du Nord et l’Océanie.

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Une seule famillehumaine, zéro pauvretépar le cardinal OscarRodríguez Maradiaga,Président

Introductionpar Michel Roy,Secrétaire général

Soixantième anniversaireet Assemblée générale:Caritas fait le bilan duchemin parcouru et setourne vers l’avenir

Situations d’urgence: La compassion en action

Plaidoyer: Une voix pour lechangement

Renforcer laConfédération

Résumé des appelsd’urgence 2011

Rapport financier

Table desmatières

Au Kenya, touché parune sécheressedévastatrice, Caritasappuie un projetd’approvisionnementen eau dans unvillage.Laura Sheahen/Caritas

Le Soudan du Suddevient indépendant.Sara Fajardo/CRS

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Une seule famille humaine, zéro pauvretéPar le cardinal Oscar Andrés Rodríguez Maradiaga, SDB, Président

En 2011, la confédération Caritas Internationalisa célébré le soixantième anniversaire de sacréation. Nous avons été fondés en 1951 partreize organisations caritatives catholiques,soucieuses de mieux coordonner les actionshumanitaires de l’Église. Depuis lors, laconfédération Caritas s’est développée et ellecompte maintenant 164 membres qui sont lesorganes des conférences épiscopalesnationales du monde entier, chargés desactions humanitaires et du développementsocial.

Aujourd’hui, les membres de Caritas aidentdes millions de personnes pauvres à améliorerleur propre vie dans le cadre de programmeslocaux et internationaux variés: réduction desrisques de catastrophes, interventionshumanitaires, reconstruction, rétablissementde la paix, promotion de la réconciliation,atténuation du changement climatique etpromotion de la sécurité alimentaire, soins desanté primaire et éducation. 

Dans toutes nos activités, nous n’oublionsjamais qui nous sommes. À Caritas, notremodèle est le bon samaritain. Riche d’un “cœurqui voit”, il a sauvé une vie et est devenu leparadigme de nos priorités.

Rien n’est plus important que notre devoird’aider les personnes qui en ont besoin. Notremission consiste à servir et à promouvoir lespauvres, et tout d’abord les plus pauvresd’entre eux, et à les inviter à devenir les acteursde leur propre développement. C’est notreraison d’être et c’est ce qui nous place aucentre de la mission de diaconie de l’Églisecatholique.

Pour beaucoup de personnes démunies,Caritas présente le visage aimant du Christ quiapporte secours et réconfort, respect etreconnaissance. En tant que Caritas, noussommes appelés à témoigner de Son amour etnous le faisons avec enthousiasme. Noussavons que Dieu est amour et nous savons etcroyons qu’il a créé chaque personne à Sonimage.

« Une seule famille humaine, zéropauvreté ». C’est plus qu’un slogan pour notreconfédération. C’est le résumé de notre volontéde lutter contre l’injustice et la pauvreté. C’estnotre vision du monde exprimée simplement.

Oui, nous sommes une seule famille. Nousne devrions pas permettre qu’il y ait desdivisions et qu’un deuxième monde, untiers-monde et un quart-monde existent parmi

nous. Zéro est le point de départ des nombres

positifs et des nombres négatifs. Zéro peut êtreconsidéré comme une ‘condition de possibilité’de tous les nombres. C’est une analogie avecl’égalité. La pauvreté n’est pas une question depourcentages. Nous ne pouvons pas nouspermettre de perdre une seule personne denotre famille humaine sans perdre notre propredestinée. Nous perdrions un frère ou une sœur.

La simplicité est un choix pour tous ceuxqui vivent comme une seule famille humaine.Mais la grande pauvreté est déshumanisante etelle n’est pas acceptable dans notre monde. Lapauvreté qui n’est pas choisie mais est imposéepar des structures et des décisions injustesporte préjudice à la dignité de nos frères etsœurs qui sont tous, de plein droit, des imagesde Dieu.

Le cardinal Rodríguezest réélu au poste dePrésident.Elodie Perriot/Caritas

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IntroductionPar Michel Roy,Secrétaire général

En 2011, nous avons été les témoins de l’espoir.L’espoir était à Juba, dans cette file deSoudanais alignés le long d’un bâtiment à 5h00du matin, qui attendaient l’ouverture desbureaux de vote à 8h00 afin de participer auscrutin sur l’indépendance du Soudan du Sud.L’espoir accompagnait les jeunes responsablesqui ont compté les bulletins jusque tard dans lanuit, à la lueur d’une simple lampe torche. Oui,l’espoir était là quand, après des décennies deconflit, une nouvelle nation a été créée par lebiais d’un processus démocratique.

Six mois après ce vote historique, le 9 juillet,j’ai eu la chance d’être présent à Juba pour lanaissance du Soudan du Sud. Les gens avaientafflué de tous les coins du pays, après des jourset des jours de voyage, pour assister auxcélébrations organisées dans la capitale. Lasécurité était le dernier des soucis parce quetout le monde était très heureux et en paix.Nous avons fêté l’indépendance et priéensemble pour l’unité future. Et nous avonsattendu avec impatience de travailler àl’avènement de la nouvelle Caritas du Soudandu Sud qui s’efforcera d’aider le pays àcheminer vers la paix et la prospérité.

Nous avons conservé notre espoir intactmalgré les problèmes qui ont marqué 2011. Lafaim s’est abattue sur l’Afrique de l’Est, où desmillions de personnes ont souffert sans raison.Il est scandaleux qu’au 21ème siècle nousassistions encore à une famine, qui s’estdéclarée cette fois-ci à nouveau en Somalie.Nous avons les moyens de prévenir la faim àcette échelle. À l’avenir, le monde devra agiravec plus de rapidité, mais surtout devraempêcher que de telles tragédies se répètent.

Caritas a conduit des interventions à courtet à long termes auprès des familles qui ont étéfrappées par la faim dans cette région. Caritass’est engagée à élargir ses programmes dedéveloppement et ses opérations d’aideimmédiate. Ces engagements s’ajoutent auxnombreux programmes conduits là-bas auprèsde millions de personnes. Toutes ces activitéssont exécutées par, avec et à travers, l’Égliselocale, la Confédération Caritas et d’autresorganisations.

L’année 2011 a aussi été une année d’espoirpour les migrants qui travaillent dans noscommunautés, en tant qu’employés de maison,soignants et manœuvres. Ces travailleursdomestiques sont trop souvent traités demanière indigne alors qu’ils sont étroitementintégrés dans la vie de famille des ménages quileur confient le soin des enfants ou despersonnes âgées. Aujourd’hui, ils nourrissent

l’espoir de voir leur futur s’éclairer parce qu’unenouvelle convention internationale a vu le jourpour établir et défendre leurs droits.

Les gouvernements, les employeurs et lessyndicats réunis à la conférence del’Organisation internationale du travail ontapprouvé la Convention concernant le travaildécent pour les travailleuses et travailleursdomestiques. En vertu de ce nouvel instrumentjuridique international, les travailleuses ettravailleurs domestiques ont désormais desdroits: sécurité sociale, jours de repos et congéannuel, reconnaissance du droit denégociation collective et protection contretoutes les formes d’abus.

C’est un tournant dans la lutte contre lespréjudices auxquels ils se heurtent chaque jour,en particulier quand ils sont migrants. Il nousfaut maintenant prendre le relais, en exhortantles gouvernements à ratifier la Convention.

L’espoir était palpable aussi, en mai,pendant l’Assemblée générale de CaritasInternationalis et les célébrations de notresoixantième anniversaire. À l’occasion del’Assemblée générale, 300 délégués du monde

entier sont venus à Rome pour partager leursexpériences, débattre et trouver des moyensplus efficaces de vaincre la pauvreté et derenouveler leur solidarité envers les pauvres, enœuvrant ensemble en tant que confédérationvouée à l’aide humanitaire, au développementhumain intégral et à l’amélioration despolitiques internationales de lutte contre lapauvreté.

L’Assemblée générale a été l’étape finale duprocessus d’élaboration de nos nouveauxStatuts et de notre Règlement intérieur, avantqu’ils ne soient soumis au pape Benoît XVI pourapprobation. Cette approbation nous a étédonnée en mai 2012, en même temps qu’unDécret général régissant nos relations avec leSaint Siège. Nos nouveaux Statuts etRèglement intérieur vont nous aider à adapternos activités, qu’il s’agisse d’aide humanitaire,d’action de plaidoyer ou de promotion dudéveloppement humain intégral aux besoinsréels des populations affectées par la crise dusystème, en proposant, dans un cadre ecclésialrenforcé, de nouvelles voies pour un mondeplus juste et fraternel.

Michel Roy à bord du train anniversaire spécial de Caritas. Elodie Perriot/Caritas

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Assemblée générale.Elodie Perriot/Caritas

Soixantième anniversaire et Assemblée générale: Caritas fait le bilan du chemin parcouru et se tourne vers l’avenir

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Une nouvelle orientation stratégique

Les délégués ont convenu du cadrestratégique de la Confédération pour lesquatre prochaines années. Caritasconcentrera ses efforts sur les objectifssuivants, dans les communautés défavoriséeset opprimées les plus pauvres et les plusvulnérables :• Sauver des vies, soulager les souffrances

et contribuer au rétablissement desmoyens d’existence afin que les femmes,les hommes et les enfants puissent

survivre, surmonter les crises humanitaireset vivre dans un environnement sain etsûr.

• Promouvoir le développement demanière à ce que chacun ait un accèséquitable aux services essentiels, tels quel’eau potable, l’éducation et les soins desanté et aux ressources dont il a besoinpour vivre dans la dignité.

• Contribuer à transformer les structuresinjustes de manière à ce que les

personnes puissent influencer lessystèmes, les décisions et les ressourcesqui les concernent et avoir desgouvernements, des institutions et desstructures mondiales qui soient justes etqui leur rendent des comptes.

• Renforcer les capacités internes etconsolider le réseau Caritas afin que,enracinés dans la foi, nous soyons plusforts et mieux équipés pour faire face à lapauvreté mondiale par la prière et l’action,dans le cadre de partenariats mondiauxefficaces.Le mandat du Président, le cardinal Oscar

Rodríguez Maradiaga SDB, a été renouvelé.Michel Roy a été élu Secrétaire général etJürg Krummenacher au poste de Trésorier.Caritas Mongolie, Caritas Vietnam, CaritasMonaco, Caritas Suède et Caritas Samoa sontentrées dans la Confédération commemembres à part entière.

Une représentation visuelle de Caritas.

“Tout ce que vous dites et faites, le témoignagede votre vie et de vos activités, sont importantset contribuent à promouvoir le bien intégral dela personne humaine”, a déclaré Benoît XVI auxdélégués qui étaient venus participer à ladix-neuvième Assemblée générale de CaritasInternationalis, organisée à Rome en mai 2011.

La confédération de 164 organisationscaritatives catholiques “peut compter surl’assistance et l’appui du Saint-Siège” pour sesactivités humanitaires et ses actions dedéveloppement, a ajouté le pape pendantl’audience qu’il a accordée aux 300représentants des organisations nationalesmembres de Caritas venus participer àl’Assemblée.

Le Président de Caritas Internationalis, lecardinal Oscar Rodríguez Maradiaga s’estadressé à Benoît XVI au nom de laConfédération. “Caritas ose rêver d’un mondede communion et de charité”, a-t-il déclaré.“La pauvreté n’est pas acceptable parce qu’elleporte préjudice à la dignité et à l’égalité despersonnes, donc de toute la famille humaine”.

Les délégués de Caritas, dont 50 évêques,

ainsi que des représentants du Saint-Siège etd’organisations internationales, des diplomateset des membres d’autres organisationsconfessionnelles se sont réunis pendant sixjours pour examiner comment Caritas pourraits’attaquer plus efficacement à la pauvreté. Lecardinal Rodríguez a estimé que c’était “uneexpression authentique de la missioncommune des membres de la Confédérationau sein de l’Église: servir les pauvres”.

Dans le cadre d’une réflexion sur le thèmede l’Assemblée générale, « Une seule famillehumaine, zéro pauvreté », le cardinal Tarcisio

Bertone, Secrétaire d’État du Saint-Siège adéclaré que Caritas “est appelée à démontrer,dans la pratique et dans les faits, que le mondeest une seule famille, la famille des enfants deDieu”.

Le cardinal Robert Sarah du Conseilpontifical Cor Unum, le cardinal Peter Turksondu Conseil pontifical Justice et Paix et le pèreRaniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur dela maison pontificale, ont fait partie desprincipaux orateurs.

Elodie Perriot/Caritas

Assembléegénérale

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Sœur Senolita Vakata, qui vit à Tonga, dansl’océan Pacifique, a voyagé deux jours entierspour venir à Rome afin de participer àl’Assemblée générale de CaritasInternationalis.

“À cause du décalage horaire je me suisréveillée tous les jours à 3h00 du matin, maisça en valait la peine. Je sens que je fais partiede la famille”, a-t-elle déclaré.

Benedict Alo D’Rozario, du Bangladesh adéclaré: “L’Assemblée générale est unformidable forum de partage des ressources.Caritas Bangladesh est ici pour offrir sonexpérience et pour apprendre des autres. Parexemple, notre président va présenter nosengagements sur le changement climatique,qui ont donné de bons résultats”.

L’une des premières caractéristiques de laconfédération Caritas est son unité dans ladiversité. L’unité apparaît sous plusieursformes, par exemple la solidarité dans les

situations d’urgence, la collaboration dans lescampagnes de plaidoyer et l’esprit qui souffledans toutes les activités de Caritas.L’Assemblée joue un rôle capital car ellerenforce cette unité entre les membres de laConfédération.

Ainsi, Mgr Carmel Farruggia de CaritasMalte a expliqué: “Pour moi qui viens d’unpetit pays, l’Assemblée générale estl’occasion de nouer des contacts avec desmembres plus importants et d’échanger desidées avec eux”.

Gilio Brunelli, de Développement et Paix(Caritas Canada), vient d’une organisation debeaucoup plus grande envergure et,pourtant, son point de vue fait écho à celuide Mgr Farruggia. “C’est ma quatrièmeAssemblée générale”, a-t-il indiqué. “C’estl’occasion de rencontrer les directeurs desorganisations avec lesquelles nous travaillonsdans le monde entier. Quand il y a une

situation d’urgence soudaine quelque part,les relations que nous avons commencées ànouer ici rendent le travail avec euxbeaucoup plus faciles”.

Pour Peter Maduki, de Caritas Tanzanie,“Cette occasion de nous réunir est trèsimportante parce que nous examinons ce quia bien fonctionné et ce qui a moins bienfonctionné. Nous emportons toujours avecnous des propositions qui visent à améliorerle cadre stratégique des quatre prochainesannées. Les gens partagent leurspréoccupations et ce genre d’occasion nouspermet de partager les connaissances et lescompétences”. Laurence Banapour de CaritasIran a expliqué que la réunion n’était passeulement une occasion d’examiner lesprojets, mais “de comprendre l’importanced’appliquer l’Évangile dans notre travail”.

Le Monde débarque à Rome

Caritas renouvelée

La dix-neuvième Assemblée générale a été uneétape importante du processus derenouvellement de la confédération Caritas,dont les membres devaient approuver denouveaux Statuts et Règlement intérieur quitiennent compte de la position privilégiée deCaritas au sein du Saint-Siège.

En 2004, le Bienheureux Jean Paul II aconféré à Caritas Internationalis ‘la personnalitéjuridique canonique publique’ dans lechirographe (ou acte) intitulé ‘Au cours de ladernière Cène’. Ce document reconnaissaitofficiellement que Caritas conduisait sesactivités caritatives et prenait des positions aunom de l’Église catholique.

Depuis 2007, Caritas et des représentants duSaint-Siège ont travaillé sur l’adaptation desstatuts à cette nouvelle réalité juridique. Lesdélégués présents à l’Assemblée générale ontapprouvé une version provisoire qui a ensuiteété affinée par le Saint-Siège et Caritas.

Le 2 mai 2012, le Président de CaritasInternationalis, le cardinal RodríguezMaradiaga, a reçu du cardinal Secrétaire d’État,

agissant au nom du pape Benoît XVI, les Statutset le Règlement intérieur, révisés et approuvés,ainsi qu’un Décret général du Saint Siège.

Ces documents confirment la mission deCaritas Internationalis de coordonner desactivités humanitaires et internationales et desactions de développement au nom de sesmembres et du Saint-Siège. Ils resserrent lesliens avec le Conseil pontifical Cor Unumchargé de coordonner et de promouvoir lesactivités de pastorale sociale et les œuvres

caritatives. Ils ancrent Caritas plus solidementau sein du Saint-Siège.

“Nos nouveaux Statuts et Règlementintérieur nous aideront à moderniser nosactivités, qu’il s’agisse d’aide humanitaire oud’actions de développement au service despauvres” a déclaré le cardinal RodríguezMaradiaga. “Ils nous donnent un cadre danslequel nous pouvons effectuer notre travail ennous inscrivant pleinement dans la mission del’Église”.

Elodie Perriot/Caritas

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Le « train express » de Caritas

Le 21 mai, pour marquer le soixantièmeanniversaire de la fondation de CaritasInternationalis, un train historique spécial,tiré par une locomotive à vapeur, a quitté lagare du Vatican pour se rendre à Orvieto en

Ombrie. La gare du Vatican est utilisée par lespapes. Dans le passé, il est aussi arrivé quedes trains chargés de secours envoyés parCaritas partent de la gare du Vatican.

Les passagers étaient des responsables du

Vatican et des Ferrovie dello Stato (la sociéténationale des chemins de fer italiens aappuyé l’initiative), des représentants desorganisations Caritas nationales, desdiplomates, des ambassades auprès duSaint-Siège et… des amoureux des trains!

La locomotive à vapeur historique de1915 s’est ébranlée de la gare du Vatican,tirant derrière elle sept wagons des années1930. La voiture-salon de ce train a étéutilisée par Jean XXIII et, avant lui, par lafamille royale italienne et les présidentsd’Italie.

Le cardinal Rodríguez Maradiaga a faitobserver : “Un train a beaucoup de wagons etCaritas a 164 membres. Caritas est semblableà un long train de charité et d’amour”.

Caritas Internationalis a célébré sonsoixantième anniversaire en 2011. Forte de plusd’un million de salariés et de bénévoles quitravaillent dans les secours humanitaires, pourle développement humain intégral et lerétablissement de la paix, Caritas est toujoursaujourd’hui, au cœur de la mission de l’Église,un signe de l’amour de Dieu pour l’humanitéen Jésus-Christ.

La première organisation nationale Caritas avu le jour en Allemagne, en 1897. Elle arapidement été suivie par des organisations enSuisse et en Autriche.

La première guerre mondiale a montré queles organisations catholiques devaientcoopérer davantage au niveau international etles retombées de la deuxième guerre mondialeont jeté les bases de ce qui allait devenirCaritas Internationalis. Les villes étaientdétruites, les pays étaient déchirés et lesréfugiés erraient dans le monde en quête d’unfoyer. La réponse de l’Église à cette situation aété Caritas Internationalis, ‘l’amour entre lesnations’.

La Confédération a été fondée en 1951 partreize organisations caritatives catholiques quisouhaitaient partager leurs connaissances et

leurs expériences et qui pensaient qu’ellesdevaient s’entraider pour faire face auxsituations de catastrophe et à la pauvreté. Leurinitiative a reçu l’appui de Mgr Giovanni BattistaMontini, qui allait devenir le pape Paul VI en1963.

Mgr Georg Hüssler, un ancien Président deCaritas Internationalis, explique: “L’idée était destructurer les activités sociales conduites parl’Église dans un pays, par le biais de la créationd’une Caritas nationale, puis de faire entrercette organisation dans Caritas Internationalis.De cette manière, Caritas Internationalis estdevenue une organisation profondémentfédérale qui couvre le monde entier”.

Depuis lors, la confédération Caritas a prisde l’ampleur. Elle compte aujourd’hui plus de160 membres qui sont les organes desconférences épiscopales nationales, chargésdes actions humanitaires et des activités dedéveloppement.

Pendant les six dernières décennies, lemonde a été le théâtre de changementsspectaculaires. Le communisme est tombé etles ordinateurs ont transformé notre façon detravailler et de vivre. Dans beaucoup de pays, lapauvreté sans espoir a été remplacée par la

richesse. La faim et la pauvreté ontconsidérablement reculé.

Mais cette richesse n’a pas été distribuéeéquitablement. Des enfants meurent encorede faim dans un monde où il est produitsuffisamment de nourriture pour alimenterl’ensemble de la population. On compteaujourd’hui 1 200 milliardaires. Mais le milliardde personnes qui vivent tout en bas del’échelle sociale mondiale, n’ont pas accès à desservices de santé et d’éducation convenables.

De nombreux pays se battent toujourscontre la pauvreté et l’injustice. Caritas et ceuxqui la soutiennent ont encore beaucoup à fairepour concrétiser leur vision: ‘Une seule famillehumaine, zéro pauvreté’.

60 ans au service des pauvres

Elodie Perriot/Caritas

Elodie Perriot/Caritas

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Des rescapés desinondations dans leSindh, au Pakistan.Asad Zaidi/Caritas

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Situations d’urgence: La compassion à l’œuvre

En 2011, confrontée à des situations tellesque la famine dévastatrice en Somalie, letremblement de terre qui a tué 15 000personnes au Japon ou le conflit prolongédans la région soudanaise du Darfour, Caritas

Internationalis a lancé 30 programmesconjoints au nom de la Confédération etsuscité des annonces de financement, d’unmontant de 59 millions d’euros, au titre desappels lancés par ses membres.

Caritas travaille en permanence dans laplupart des régions du monde exposées auxcatastrophes. Sa présence sur le terrainsignifie par exemple que, lorsque le Pakistana été touché par des inondations pour ladeuxième année consécutive, Caritas a puaider rapidement et efficacement leshabitants qui en avaient besoin. Les équipeslocales peuvent compter sur la force de laConfédération pour obtenir un appuisupplémentaire, comme en Côte d’Ivoire,quand un conflit a déchiré le pays.

Le monde a traversé son année la pluscoûteuse, en termes de pertes économiquesimputables à des catastrophes naturelles,avec plus 300 milliards de dollars de dégâts.Mais ce sont les pertes humaines qui ont étéles plus marquantes.

Il est honteux qu’en 2011 des personnessoient mortes à cause de la famine, encoreune fois en Afrique. La famine est déclaréequand 30 % des enfants souffrent de

malnutrition aiguë, qu’un cinquième de lapopulation manque de vivres et que lamortalité journalière s’élève à deux mortspour 10 000 adultes ou quatre morts pour10 000 enfants. Mi-2011, ces chiffres ont étédépassés dans certaines zones de la Somalie.

Outre les souffrances humainesinacceptables, il est aussi plus coûteux deréagir après le déclenchement d’une crisequ’avant. Quand la famine a menacé le Nigeren 2005, le coût de l’aide avant que la crisen’atteigne son pic a été estimé à 5 euros parpersonne. Le monde ne s’est pas mobilisé àtemps, la famine s’est aggravée et, au final, lecoût de l’aide s’est chiffré à 18 euros parpersonne.

Avec ses projets, Caritas investit dansl’agriculture durable afin que lescommunautés d’Afrique de l’Est soient mieuxpréparées. Elle aide les habitants à s’adapteraux incidences du changement climatique,telles que les pluies de plus en plusirrégulières, à se protéger eux-mêmes et àpréserver leurs moyens d’existence. Aider lescommunautés à se préparer à l’avance, voilàla clé des activités que nous conduisons danscette région et dans le monde entier.

Des jardins maraîchers dans le sud d’Haïti. Ryan Worms/Caritas

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Caritas Internationalis Rapport annuel 2011 11

L’Afrique de l’Est est confrontée à la famine

En 2011, en Éthiopie, au Kenya et dans le restede la corne de l’Afrique, des centaines demilliers de personnes ont été confrontées à desdisettes en raison de l’une des piressécheresses de ces 50 dernières années. EnSomalie, la sécheresse conjuguée au conflit acréé une situation de famine dans plusieursparties du pays.

“J’ai vu des femmes s’effondrer sur le bordde la route”, raconte Godfrey Godana, quitravaille dans les projets de secoursalimentaires de Caritas dans le diocèse deMarsabit, dans le nord du Kenya. “Les femmestravaillent dur et quand elles n’ont pas assez àmanger, elles tombent”.

Les cultures étaient réduites en poussière etles cadavres de chèvres jonchaient ce qui, àune certaine époque, avait été des pâturages.Pendant les mois qui ont précédé le pic de lafamine, les signes de ce qui se préparait étaientpartout visibles. “Un babouin est entré dansnotre cuisine et a essayé de se servir dans lespots ” raconte Europa, une fillette de sept ans.“Ma grande sœur lui a jeté des pierres”.

Et puis, les animaux ont commencé àmourir. “On a vu des buffles et d’énormeséléphants qui étaient morts à cause de lasécheresse” explique Emmanuel, qui vit dans

un village de la zone de Marsabit. “Il y avait desos partout”.

“Nous avions oublié ce qu’était la pluie”, ditFaustine, une bénévole paroissiale d’un villagekenyan.

Les familles ont dépensé leurs maigreséconomies, mangé leurs semences, essayé devendre leurs animaux mourants et voyagépendant des jours et des jours pour trouver del’eau. Mais, pour finir, il n’est plus rien resté pourles protéger de la faim.

“Parmi les personnes âgées et les veuvessans enfant, certaines sont mortes de faim”,raconte Zeinabu, une veuve, mère de septjeunes enfants.

Caritas Australie a proposé des formationssur de nouveaux moyens d’existence, parexemple l’élevage de volaille, afin que lesvillageois soient moins dépendants despâturages. Trócaire et CRS (respectivementCaritas Irlande et États-Unis) ont rémunéré lesvillageois pauvres et vulnérables en échangede l’aménagement des sources, afin de ne pasgaspiller la moindre goutte d’eau.

Pour aider les Somaliens qui fuyaient lesviolences et la sécheresse de leur pays, desgroupes Caritas ont assurél’approvisionnement en eau des camps de

réfugiés. Caritas Kenya et Caritas Éthiopie ontdistribué des milliers de sacs de vivres etappuyé les centres de soins pour les enfantssouffrant de malnutrition.

Rien que près du village d’Europa, lediocèse catholique local a transporté parcamion des millions de litres d’eau potabledans le cadre d’un programme de CaritasSuisse. Avec les fonds que les donateurs ontversés à Cafod (Caritas Angleterre et pays deGalles), les villageois ont construit des barrageset les mères ont reçu des supplémentsalimentaires nutritifs pour leurs enfants.

Les activités que Caritas a conduites dans larégion par le passé ont contribué à prévenirune crise bien plus grave. Près du village deZeinabu, un puits foré par Cordaid (CaritasPays-Bas) en 2004 a fourni de l’eau à 3 000personnes. En Éthiopie, un puits profondaménagé par CRS en 2007 a aidé des familleset leurs troupeaux à survivre. Avant lasécheresse, 9 000 personnes utilisaient le puits;pendant la sécheresse, leur nombre s’est élevéà 50 000. Les centres de soins déjà établis ontpermis à Caritas de peser et de soigner lesenfants souffrant de malnutrition. “Les mèresavaient l’impression que vous aviez sauvé leursenfants”, raconte Peter Sangal, un infirmierlocal.

La situation reste critique dans plusieurszones d’Afrique de l’Est. À l’automne 2011, despluies sont tombées mais l’eau est encore raredans beaucoup de régions, en particulier dansle sud de l’Éthiopie. Caritas continue à travailleravec les communautés. Elle distribue auxagriculteurs des semences de variétésrésistantes à la sécheresse et contribue à lareconstitution des cheptels des familles qui ontperdu leur seule source de revenus, leursanimaux.

Ainsi, Caritas a apporté une aide vitale à plusd’un million de personnes en Afrique de l’Est.Évoquant le transport d’eau potable parcamion jusqu’à Marsabit, Emmanuel affirme:“Sans Caritas, on serait mort”. Zeinabu lui faitécho, lorsqu’elle dit “Je n’ai pas de mots pourexprimer ma reconnaissance. Transmetteznotre gratitude à tous ceux qui ont fait desdons”.

Une distribution alimentaire dans l’Est Hararghe, en Éthiopie. David Snyder/Caritas

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12 Caritas Internationalis Rapport annuel 2011

Au Japon, des bénévoles apportent leur aide après le tremblement de terre et le tsunami

“J’ai ouvert ma porte et l’eau s’est engouffrée.Tout le monde criait, ‘Dépêchez-vous etsauvez-vous !’”. Satoshi Onodera, un homme deplus de 60 ans, a vécu sur la côte orientale duJapon pendant des années. “Je n’avais jamais vuun tsunami de cette ampleur” déclare-t-il àpropos de la vague monstrueuse qui a frappésa ville, Kamaishi, le 11 mars 2011. Avec descentaines d’autres habitants, lui et sa femmeont couru en haut de la colline jusqu’à untemple qui est devenu un centre d’évacuationde fortune.

“Une deuxième vague est arrivée. Elle étaitcolossale. Les bâtiments flottaient”, sesouvient-il, “Je ne pouvais pas croire à la réalitéde ce que je voyais”.

Le long de la côte, des dizaines de milliersde personnes ont couru vers les hauteurs,appelant leurs proches à grands cris etregardant leurs maisons être emportées dansles tourbillons. Le tsunami a tué plus de 15 000personnes et provoqué des milliards de dollarsde dégâts.

Onodera et sa famille ont été épargnés.Membre de la petite, mais dynamique,

communauté catholique de Kamaishi, Onoderaa été l’un des premiers survivants à lancer cequi allait devenir la réponse de Caritas face à lacatastrophe. Alors que 250 personness‘entassaient dans le froid à l’intérieur dutemple – “il n’y avait pas plus de deux à troiscouvertures pour 10 personnes” se souvient-il –Onodera a commencé à travailler avec d’autresdirigeants locaux pour aider ses voisins. “Lapremière priorité a été de se procurer de l’eau”,a-t-il expliqué. “Ensuite, il a fallu assurer troisrepas par jour. Nous avons préparé 100 bols deriz à chaque fois, avec du lait, de la soupe et dupudding”.

Les pouvoirs publics japonais et les forcesarmées ont fourni des vivres et assuré laplupart des services essentiels dès les premiersjours de la crise. Par conséquent, le tsunami ademandé une réponse différente de la part deCaritas. À Kamaishi et dans plusieurs autresvilles du littoral, Caritas Japon a comblé leslacunes, en mobilisant plusieurs milliers debénévoles au cours de l’année. Ces bénévolesont déblayé des tonnes de débris dans lesquartiers détruits, évacué des montagnes de

boue des maisons des personnes âgées, aidéles pêcheurs à reprendre leur activité etorganisé des points de restauration populaires.Grâce à la création de “cafés d’écoute” dans lescryptes des églises, où les survivants pouvaientexprimer leurs peurs et leurs peines, lesbénévoles de Caritas ont réconforté lespersonnes traumatisées par ce qu’elles avaientvécu.

Plus d’un an après le tsunami, les villescôtières du Japon renouent avec la vie et lessurvivants commencent à guérir. “Je remercieDieu d’être encore en vie”, déclare KeikoKikuchi, une femme de 79 ans qui est montéetant bien que mal en haut d’une colline pouréchapper à la noyade. Par la suite, desbénévoles de Caritas ont nettoyé sa maison etles routes avoisinantes. “Sans eux, rien n’auraitpu être fait”, ajoute-t-elle.

Grâce aux donateurs de Caritas du mondeentier, les survivants du tsunami japonais ontreçu une aide concrète. Mais, par-dessus tout,ils ont reçu un soutien moral. Ils savent qu’ils nesont pas seuls.

Plus de 2 500personnes onttravaillé à titrebénévole pourCaritas Japon. Wilfried Maisy/Caritas Japon

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Caritas Internationalis Rapport annuel 2011 13

Des travailleurs immigrés sont piégés dans le conflit libyen

“Quand j’ai quitté la capitale, Tripoli, la situationétait très inquiétante” raconte Salim, un ouvrierdu bâtiment de 32 ans originaire duBangladesh. “J’ai vu beaucoup demanifestations et de combats. J’ai vu des gensêtre battus et j’ai entendu des tirs”.

Le printemps arabe a été marqué par desrébellions dans toute l’Afrique du Nord, larégion du Golfe et le Moyen-Orient. Le conflitlibyen, en particulier, a mis les civils en dangeret, parmi eux, un million de travailleursimmigrés d’Afrique et d’Asie.

“J’ai travaillé en Libye pendant quatre ans. Jerentrais au Bangladesh pour de courtes visites”,explique Salim. “Ma femme est restée auBangladesh et notre fille Anise est née l’annéedernière. Je travaillais en Libye et j’envoyais del’argent à la maison. C’était une bonne manièrede faire vivre ma famille”.

La Libye était l’un des principaux pays dedestination des migrants bangladais: 50 000 à60 000 d’entre eux y vivaient. La plupart étaientemployés dans le secteur du bâtiment. Quandles combats ont commencé, les sociétés quiemployaient les migrants ont dû fermer leursportes. Beaucoup de travailleurs ont fui vers lesfrontières égyptiennes et tunisiennes.

Certains employeurs ont donné de l’argentaux immigrés afin qu’ils puissent quitter le pays.La plupart d’entre eux ont mis leur argent encommun pour louer des bus qui lestransporteraient jusqu’à la frontière tunisienne.Mais, sur la route, il est souvent arrivé qu’ilssoient dépouillés de leur argent, de leurmatériel électronique ou de leurs téléphonesportables.

“Je ne me sentais plus en sécurité, lasituation était très dangereuse”, se souvientSalim. “En tant qu’étranger, il fallait faireattention à ne pas être mêlé aux troubles. Onm’a volé mon téléphone portable et une partiede mon argent mais, à part ça, j’ai eu de lachance que rien d’autre ne me soit arrivé”.

Caritas a dépêché deux équipes d’urgence àla frontière libyenne avec la Tunisie et l’Égyptepour fournir une aide immédiate –distributions de vivres, soins de santé etservices de conseil aux milliers de migrantsbloqués. Dans les centres d’accueil de Caritas,tous ceux qui fuyaient ont trouvé unhébergement et des conseils pour trouver uneassistance et rentrer chez eux.

L’aide aux migrants bangladais a représentéune tâche particulièrement ardue, non

seulement parce qu’ils étaient très nombreuxmais aussi parce que la plupart ne parlaientque le Bengali entrecoupé, parfois, dequelques mots d’anglais. Caritas Bangladesh adonc envoyé trois de ses travailleurs sociauxpour prêter main-forte à l’équipe d’urgence deCaritas.

“Ma femme suivait les événements à latélévision et elle était très inquiète pour moi”raconte Salim. “Je la rassurais en l’appelant aussisouvent que possible pour lui dire que j’allaisbien, mais elle est contente de me voir deretour ici maintenant”.

Le Pakistan est touché par des inondations pour la deuxième année consécutive“Je me souviens encore de la nuit du 22 juillet”,raconte Shakeela Mohammad Bakhsh, qui vit àBadin, au Pakistan. “Nous avons soudainentendu les vagues de l’inondation battrecontre notre maison. Le niveau de l’eau estmonté très vite, trop vite pour que nouspuissions emporter quoi que ce soit. Nousavons entendu les cris et les gémissements desgens qui appelaient à l’aide autour de nous”.

Une deuxième inondation a frappé lePakistan pendant l’été 2011, un an presque jourpour jour après celle qui avait déjà frappé devastes étendues du pays. Comme en 2010, lesPakistanais ont vu leurs habitations, leurscultures et leurs troupeaux être engloutis parles eaux.

“Il m’a semblé qu’une éternité s’est écouléeavant que les équipes de sauvetage neviennent nous chercher pour nous transporteren lieu sûr”, raconte Shakeela. “Avant cela, nousétions seuls et nous n’avions rien à manger ouà boire. Mon frère est tombé malade et nousne savions pas où nous pourrions trouver del’argent pour le faire soigner”.

Après quelques jours, une équipe de CaritasPakistan a atteint la zone. Elle a distribué desvivres pour un mois, des ustensiles de cuisine,des couvertures, des draps et des oreillers.

Les inondations de 2011 ont été moinsmeurtrières mais ont fait beaucoup de dégâts.Dans la région du Sindh, dans le sud du pays,plus de 8 millions de personnes ont étésinistrées et plus de 2 millions de balles decoton, une culture de rente essentielle pour lesagriculteurs pauvres, ont été perdues.

Caritas Pakistan a distribué des vivres à plusde 5 000 familles. Dans les zones où Caritas estintervenue, les taux de malnutrition sont restésbas. Caritas a fourni 8 000 tentes ou abristemporaires aux victimes des inondations, enveillant à respecter les normes locales. Elle aétabli plus de 100 centres de soins gratuits,aidé les dispensaires existants et traité 250 000patients pour divers problèmes : gale,infections respiratoires et pulmonaires, piqûresde serpents et fièvre.

Pour prévenir les maladies diffusées par lesmoustiques et la contamination de l’eau,

Caritas a distribué du savon, des antiseptiques,des détergents et des moustiquaires à plus de5 000 familles. Caritas a aussi animé dessessions de formations sur l’hygiène, àl’intention de 45 000 patients, et donné auxfamilles des informations élémentaires sur lesfaçons d’éviter de tomber malade.

Les cultures ayant été englouties et lesanimaux noyés, les villageois pakistanaisavaient besoin d’aide pour relancer leursexploitations. Caritas a distribué des semencesà 2 000 agriculteurs et des engrais à 1 600autres et elle les a aidés à préparer les champsà temps pour la campagne agricole suivante.Étant donné que les agriculteurs tirent desrevenus de la vente du lait et de la viande, ilfallait que le cheptel reste en bonne santé etCaritas a donc traité ou vacciné 70 000animaux (vaches, buffles d’eau et chèvres).

Caritas Liban au poste frontière de Saloum. Donal Reilly, Catholic Relief Services

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Au Darfour, Caritas aide un million de personnes

L’année 2011 a été historique pour le Soudan,car elle a été marquée par la sécession du suddu pays, qui s’est détaché du Nord après l’unedes guerres civiles les plus longues de l’histoireafricaine. 

Mais, dans la région soudanaise du Darfour,les combats ont continué. Dans cette région,

plus de 300 000 personnes ont été tuéesdepuis 2003 et plus de 2,7 millions d’habitantsont été obligés d’abandonner leurs foyers. En2011, le conflit, l’envolée des prix des denréesalimentaires et la crise économique ontfavorisé la recrudescence de la malnutritionqui, dans certains endroits, a touché jusqu’à untiers de la population.

Les Caritas apportent une aide à plus d’unmillion de personnes au Darfour Ouest et auDarfour Sud, par le biais de deux programmes.Catholic Relief Services (Caritas des États-Unis)conduit un programme qui répond auxbesoins immédiats et aux besoins dedéveloppement à long terme de plus de500 000 personnes. Par ailleurs, Caritascollabore avec ACT Alliance (une allianced’organisations humanitaires protestantes etorthodoxes), dans le cadre d’une coopérationœcuménique unique, pour aider 500 000autres personnes.

Au Darfour Ouest et au Darfour Sud, Caritaset ACT travaillent essentiellement dans lescamps de personnes déplacées, mais 15 pour

cent de l’aide sont affectés aux communautésd’accueil et aux communautés rurales dans lesouci de réduire les tensions. Le principalobjectif est de fournir des secours d’urgence etde l’eau potable, de prodiguer des soins, denourrir et de promouvoir le rétablissement dela paix.

L’énergie solaire représente un progrèsextraordinaire dans les camps, car elle assurel’approvisionnement en eau de ceux qui yvivent. Dans le camp de Khamsadigay, quiaccueille un peu moins de 20 000 personnes,une pompe à eau solaire fournit chaque jour29 litres d’eau à chaque habitant du camp,alors qu’elle n’utilise qu’une très petite partie del’énergie générée.

“L’investissement dans l’énergie solaire nouspermet de limiter les coûts et d’améliorer laviabilité du camp” explique Alistair Dutton,directeur humanitaire de Caritas Internationalis.“Et les formations sur l’hygiène etl’assainissement contribuent à faire baisser lenombre de personnes qui tombent malades”.

Un centre d’alimentation au Darfour.Mohammed Noureldin/ACT Caritas

La guerre reprend en Côte d’Ivoire

“Les soldats sont arrivés pendant la nuit. Ils onttiré et tué des gens. Je me suis enfuie avec mesdeux enfants”, raconte Patricia, une jeune mèrequi vit à Man, en Côte d’Ivoire. “Je n’ai plusjamais revu mon mari”.

Ce pays d’Afrique de l’Ouest a basculé dansla guerre civile en février 2011, à l’issue d’unelongue impasse politique. En effet, battu auxélections de novembre 2010 par AlassaneOuattara, le président sortant Laurent Gbagboa refusé de céder sa place.

Patricia était enceinte de cinq mois quandles soldats ont attaqué son village. Elle s’estcachée dans la forêt chez des amis pendantune semaine mais, quand les soldats ontattaqué une nouvelle fois, elle est partie pour leLibéria. Là, elle a compris qu’elle ne trouveraitni logement ni vivres et elle a regagné sonvillage en Côte d’Ivoire.

Près de 220 000 personnes ont été obligéesde se déplacer vers d’autres régions de la Côted’Ivoire et 200 000 autres ont fui dans les paysvoisins. Caritas Côte d’Ivoire est intervenue sur20 sites pour fournir aux personnes déplacées,

telles que Patricia, des secours d’urgence, desvivres et un havre de sécurité.

Le pays a retrouvé une paix précaire maisbeaucoup reste à faire pour le reconstruire. “J’aipeur de rentrer chez moi”, avoue Jacques, qui afui son village de Benouin, en avril, après uneattaque.

“Il convient d’inciter les différentescommunautés à se rapprocher, dans le cadred’un programme national, parce que la crise atouché l’ensemble du pays”, explique JeanDjoman, coordinateur national des opérationshumanitaires de Caritas Côte d’Ivoire.

“Les travailleurs paroissiaux sont formés auxprocessus de réconciliation et derétablissement de la paix, qui s’appuient surl’utilisation des outils que Caritas Internationalisa mis au point, en partenariat avec laCommission Justice et Paix”.

Jean Djoman estime que si le processus deréconciliation et de promotion de la cohésionsociale devait réussir, alors il faudrait aider lesréfugiés et les personnes déplacées à l’intérieurdu pays à regagner leurs foyers.

“Ce retour est subordonné à la possibilité depacifier toutes les parties du pays et deremettre en état les habitations quasimentdétruites. Les écoles doivent être rouvertes et laproduction agricole doit être relancéerapidement”, déclare-t-il. “Si ces conditions sontremplies, le processus de réconciliationpourrait cimenter la nouvelle Côte d’Ivoire”.

Fournir une aide d’urgence aux Ivoiriens quiont dû fuir. Xavier Schwebel/Caritas

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Haïti se reconstruit

“Il n’y a pas si longtemps, j’avais beaucoup demal à trouver de quoi manger. Je n’avais pas deforce. Je ne savais pas quoi faire et n’avaispersonne pour m’aider. Maintenant, j’airetrouvé mon énergie”. Olivia Jean Louis a60 ans et elle est intégrée dans le programmeCaritas d’aide et d’encadrement des “anciens”des Cayes, qui a été lancé par Caritas Haïti, enpartenariat avec Caritas Espagne, après lepuissant tremblement de terre (legoudougoudou en créole) qui a frappé Haïti le12 janvier 2010.

“Les personnes âgées ont particulièrementsouffert du tremblement de terre”, expliqueJuan Manuel Diaz Parrondo, représentant deCaritas Espagne en Haïti. “Certaines ont perduleur logement à Port-au-Prince ou à Jacmel etsont rentrées dans leur communauté d’origine.Mais leurs familles sont souvent trop pauvrespour avoir les moyens de les accueillir, de lesnourrir, de les loger et de les soigner”.

Il n’y a pas de système de retraite en Haïti.Les personnes âgées dépendent de leursenfants. Mais beaucoup de ces enfants sontallés en ville pour travailler. Certains d’entre euxsont morts dans le tremblement de terre tandis

que d’autres ont tout perdu, y compris leurhabitation et leur travail. Sans leur aide, lesanciens sont livrés à eux-mêmes et ils viventdans une très grande précarité.

Le programme vise à assurer aux personnesâgées une alimentation suffisante et des soinsde santé s’ils en ont besoin. Il leur permet ausside lancer de petites activités agricoles etcommerciales pour renforcer leur autonomie.

“Nous avons installé les anciens de lacommunauté les plus démunis dans unemaison” explique le père Aldagène Louisnel,responsable de la Caritas locale. “Nous pouvonsnourrir 25 autres personnes âgées chaque jour.Une infirmière veille sur leur santé. Les ancienssont encadrés et prennent part à diversesactivités pour s’intégrer dans les communautésou améliorer leur autonomie financière”.

Les membres de Caritas ne relâchent pasleurs efforts pour aider les centaines de milliersde personnes touchées par la catastrophe.Après avoir fourni des secours immédiats, telsque des vivres, des kits d’hygiène et des abristemporaires, les membres de Caritas se sonttournés vers les projets d’assistance à plus longterme.

Des milliers de logements ont étéreconstruits, ce qui, comme Caritas Haïti l’asouligné, représente “une victoire sur le séismeet un nouveau départ pour les familles les plusvulnérables”. Caritas s’efforce aussi d’améliorerl’accès aux soins de santé et à l’assainissement.Ces activités sont devenues hautementprioritaires depuis l’épidémie de choléra quis’est déclarée en Haïti en octobre 2010 et quicontinue à menacer de nombreuses régionsdu pays.

Les membres de Caritas appuient aussi lareconstruction des écoles et l’amélioration del’accès à l’éducation pour les enfants desfamilles pauvres. Caritas aide les agriculteurs àaméliorer leur production et à lutter contre lamalnutrition.

Caritas offre aussi un accompagnement auxpersonnes qui ont été traumatisées par letremblement de terre, en particulier les enfants.Elle a aidé des femmes à lancer de petitesentreprises pour devenir plus autonomes etaméliorer le niveau de vie de leurs familles. Lesinitiatives sont aussi variées que les besoins dupeuple haïtien.

Reconstruction de logements à Cap Rouge, en Haïti. Elodie Perriot/Secours Catholique

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Appels d'urgence 2011

• Au total, 30 programmes d’appel d’urgence ont été exécutés dans 27 pays

• Plus de 2,9 millions de personnes ont bénéficié d’une aide d’urgence au titre desappels

• Le budget total demandé au titre des appels d’urgence s’est chiffré à 70 907 017 euros

• 84 pour cent des appels ont été couverts

• Au moins 83 membres de Caritas ont fourni une aide financière, technique ou ennature, en réponse aux appels

• Le montant total qui a été annoncé en 2011 pour répondre aux appels a étésupérieur à 59 millions d’euros

Épauler l’agricultureau Kenya, pendant lasécheresse.Laura Sheahen

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Nombre d’appelslancés en 2011,par région

Montants annoncésau titre des appels 2011,pour chaque région

Types de situationsd’urgence concernéespar les appels en 2011

Total des montants annoncés et montantnon couvert 84% ont été couverts en 2011

€ 59 708 527,39

€ 11 198 489,64

ASIE 12

AFRIQUE 9

EUROPE 1

AMERIQUE LATINE ET CARAÏBES 4

MONA 4

ASIE € 27 684 212,85

AFRIQUE € 21 929 243,97

EUROPE € 327 143,00

AMERIQUE LATINE ET CARAÏBES

€ 2 734 533,72

MONA € 7 033 393,85

SEISMES 5

CONFLITS 10

SECHERESSE/INSECURITE ALIMENTAIRE 3

CYCLONES/OURAGANS/TYPHONS 2

INONDATIONS ANNUELLES 10

TOTAL DES MONTANTS ANNONCES

MONTANT TOTAL NON COUVERT

Total des montants annoncés et montantnon couvert, pour chaque région, en 2011

€ 5 271 334,95

€ 4 580 105,03

€ 3 562 427,28

-€ 2 449 839,65

€ 27 684 212,85

€ 21 929 243,97

€ 2 734 533,72

€ 7 033 393,85

ASIE84%

AFRIQUE83%

EUROPE58%

€ 234 462,00

AMERIQUE LATINE ET CARAÏBES43%

MONA153%

€ 327 143,00

TOTAL ANNONCÉ

MONTANT NON COUVERT

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Voter pourl’indépendance àJuba.Sara Fajardo/CRS

Plaidoyer: Une voix pour le changement

Caritas appelle à l’instauration d’un mondemeilleur. Caritas promeut la parole despauvres, elle parle au nom des pauvres, aunom des marginaux et au nom de la planèteque nous ne pouvons pas continuer àmaltraiter parce qu’elle ne nous appartientpas. La voix de Caritas est puissante car elle

est l’écho de centaines de milliers de voix. Etla voix de Caritas est entendue. Elle estentendue par les gouvernements et les hautsresponsables et elle est entendue par lespauvres eux-mêmes, qui l’écoutent avecespoir.

Il arrive, cependant, que personne nesemble entendre. Il faut parfois investir dansune action déterminée de plaidoyer pendantdes années – voire des décennies – avant queles choses ne bougent. Il pourrait en êtreainsi avec l’action que mène Caritas sur lechangement et la justice climatiques. Lesnégociations conduites à Durban sous l’égidedes Nations Unies en vue de l’élaborationd’une nouvelle convention sur les émissionsde gaz à effet de serre se sont soldées par unrésultat décevant.

Souvent l’insistance paye. En juin 2011,Caritas s’est félicitée quand l’Organisationinternationale du travail a adopté unenouvelle convention qui garantit auxtravailleuses et aux travailleurs domestiques

des conditions de travail décentes et exigedes employeurs qu’ils en répondent. Caritas afait partie du réseau qui s’est mobilisé pourque la Convention voie le jour et quidemande maintenant son adoption.

Caritas a des représentants permanentsaux Sièges des Nations Unies de New York etde Genève. À New York, le chef de ladélégation de Caritas Internationalis, JosephCornelius Donnelly, attire l’attention duGroupe de travail du Conseil de sécurité surles questions qui touchent les communautésdans des lieux tels que la Somalie, Gaza ou leSoudan.

Caritas a dépêché une délégation de dixmembres aux consultations annuelles duHaut-Commissariat des Nations Unies pourles réfugiés, qui se tiennent à Genève, et ellea coparrainé une session au cours de laquelleil a été demandé que les réfugiés puissents’installer dans les pays d’accueil avec plus defacilité, ne serait-ce que pour être protégés.

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Le cardinal Rodríguez assiste à unrassemblement sur le climat à Durban.Patrick Nicholson/Caritas

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Des droits pour les travailleuses domestiques

Elles vivent souvent dans des maisonsluxueuses et richement meublées, dont legarage abrite plusieurs voitures. Il y a aussi unerésidence secondaire à la campagne pour leweek-end. Mais elles ne mangent pas à leurfaim.

Chaque année, des milliers de femmesquittent des pays pauvres tels que le Népal ets’envolent vers le Liban, le Koweït, l’ArabieSaoudite ou d’autres pays, pour deveniremployées de maison à plein temps. Elless’échinent à travailler pendant de longuesheures, car elles espèrent gagner suffisammentd’argent pour faire vivre les familles qu’elles ontdû laisser derrière elles.

Certaines sont bien traitées. Mais d’autresont des employeurs sans scrupules. Lesdomestiques cuisinent pour la famille, puis lesplacards de la cuisine et le réfrigérateur sontcadenassés et la porte d’entrée est fermée àdouble tour.

“Je mangeais les fruits pourris et les restesvieux de quatre jours”, raconte Fay,* une

domestique philippine qui a travaillé àBeyrouth. “Ils me donnaient un petit morceaude fromage une fois par jour” se souvientRekha, une jeune népalaise qui a aussi étéemployée au Liban.

La faim au ventre, jour après jour, n’est pas leseul mauvais traitement que ces femmessubissent. Certaines domestiques sont violéesou sont battues si sauvagement qu’elles enrestent handicapées. Des Caritas ont établi unerelation avec les travailleuses domestiquesvictimes d’abus. Elles offrent un hébergementafin que les femmes soient en sécurité et uneassistance juridique afin qu’elles puissentréclamer justice. Caritas propose aussi diversesformations qui permettent à ces femmes detrouver d’autres types d’emplois.

Mais les abus continueront tant que lesgouvernements n’auront pas reconnu que lestravailleurs et travailleuses domestiquesdoivent être protégés par des lois spécialementconçues à cet effet et que ces lois ne serontpas appliquées. En juin 2011, grâce à la

campagne conduite par Caritas et d’autresorganisations caritatives, l’Organisationinternationale du travail a adopté laConvention 189 et la recommandation 201 surle travail décent pour les travailleuses ettravailleurs domestiques – une avancéemajeure pour garantir aux travailleuses ettravailleurs domestiques des conditions detravail dignes et pour obliger leurs employeursà en rendre compte. La Convention 189 prévoitdes dispositions telles que la réglementationdes agences d’emploi international et larédaction de descriptifs d’emplois et decontrats de travail.

Certaines Caritas nationales d’Amériquelatine – par exemple Caritas Uruguay – ontfortement soutenu la campagne de Caritas, enutilisant la “carte” de plaidoyer créée par CaritasInternationalis et en mentionnant la campagnedans leurs publications. L’Uruguay a ratifié laConvention. Caritas fait partie du réseau quipousse les autres pays à faire de même.*Tous les noms ont été modifiés.

Oxana a essayé sans succès de devenir femme de ménage en Belgique. Caritas l’a aidée à rentrer chez elle en Ukraine et à trouver du travail. Caritas Ukraine

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Mettre un terme à la traite des êtres humains

“Les intermédiaires voient que la famille de lajeune fille est pauvre. Ils disent aux parents:“Je vais épouser votre fille et lui trouver unbon travail”. Dans un camp de réfugiés del’est du Népal, un conseiller qui travaille dansles écoles secondaires explique comment lescriminels ciblent les adolescentes. “Ilsaffirment: ‘Elle va gagner beaucoup d’argentet l’envoyer à sa famille. Ça va changer votrevie’’’.

Au Népal, en Asie, dans le monde entier,les trafiquants d‘êtres humains racontent lesmêmes mensonges aux jeunes femmespauvres et désespérées et à leurs familles.Certes la vie de ces femmes change, mais paspour le mieux. Trop souvent, elles sontenvoyées hors de leur pays pour êtrevendues, puis elles sont contraintes à seprostituer ou à travailler sans être payées.

Pour lutter contre cette exploitation desfemmes, mais aussi des hommes et desenfants qui en sont victimes, CaritasInternationalis a mobilisé plusieurs groupesdans le réseau COATNET – un réseauœcuménique d’organisations chrétiennescontre la traite des êtres humains dont elleassure l’animation.

COATNET regroupe 36 organisations de28 pays et fonctionne depuis dix ans. Ennovembre 2011, à l’occasion de leur réunionbiennale habituelle qui s’est tenue àBruxelles, tous les membres sont convenusque l’une des principales préoccupations duréseau était de lutter contre la traitepratiquée à des fins d’exploitation par letravail.

Les membres de COATNET se contactentd’un pays et d’un continent à l’autre, pouressayer de retrouver les personnes qui ontdisparu ou qui sont dans une situationdifficile.

Les membres de COATNET d’Afrique,d’Asie, du Moyen-Orient, d’Océanie etd’Europe travaillent ensemble pour proposerdes formations professionnelles et desservices d’accompagnement aux rescapés etoffrir une assistance juridique à ceux quiveulent dénoncer leurs trafiquants. En outre,les membres coopèrent avec les organismespublics pour faire appliquer les lois et jouentle rôle de consultants auprès des forces depolice.

COATNET défend les droits des victimes etplaide pour que les processus de migration

soient plus sûrs, afin que les personnes àrisque soient des proies moins faciles pourles trafiquants. COATNET a fourni desinformations qui ont été reprises dans lerapport de la Rapporteuse spéciale desNations Unies sur la traite des êtres humains,concernant l’adoption d’une approchefondée sur les droits dans les poursuitesjudiciaires relatives aux cas de traite.

Mais le premier objectif de COATNET estd’éviter avant tout que des personnes nesoient achetées et vendues. Dans les petitsvillages africains, dans les bidonvilles d’Asieet partout où sévissent les trafiquants, lesmembres de COATNET animent un servicetéléphonique d’information, organisent dessessions de sensibilisation dans les écoles,diffusent des avertissements à la radio,posent des affiches sur les arrêts de bus etveillent à ce que les personnes soientinformées. Dans un camp de réfugiés, auNépal, un autre conseiller formé par Caritasdéclare: “Si l’on peut sauver la vie ne serait-ceque d’une jeune fille, on sera content”.

Les trafiquantsprofitent durelâchement descontrôles frontaliersentre l’Inde et leNépal.Katie Orlinksy/Caritas

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Déception à la conférence de Durban sur le climat

“Quand on pense aux agriculteurs du Kenya, onse demande s’ils ont un futur. Pour nous, lesinondations et les sécheresses s’enchaînent”.Samson Malesi qui, avec ses collègues deCaritas Kenya, est confronté à une successionde crises est particulièrement bien placé pourconstater les souffrances provoquées par lechangement climatique.

En novembre 2011, Samson a été lemessager des espoirs et des peines despauvres d’Afrique – qui souffrent de manièredisproportionnée – à Durban, où les parties à laConvention-cadre des Nations Unies sur lechangement climatique (CCNUCC) ont essayéde voir comment le protocole de Kyoto sur lesémissions de gaz à effet de serre pourrait êtreélargi. Il faisait partie de la Caravanetransafricaine de l’espoir – six bus et 300personnes – qui a voyagé du Burundi àl’Afrique du sud, pour informer le grand publicet engranger des soutiens. “Pendant 17 jours etsur 6500 kms, nous avons fait entendre la voixde l’Afrique. Puis nous nous sommes attelés àunifier les positions des pays africains afin qu’ilsparlent d’une seule voix à la table denégociation”.

Faute d’une position commune, il estquasiment impossible de convenir des suites à

donner à Kyoto. Même à l’intérieur du groupeG77 des pays en développement, qui inclut laChine, les dissensions sont grandes. Et ellessont encore plus grandes entre ce groupe etles pays développés. La question principale est :qui limite ses émissions en premier et qui payedes compensations aux pays les plus durementfrappés? Caritas plaide pour un accord qui soitéquitable, ambitieux, juridiquementcontraignant et qui prévoit le financement deprogrammes d’adaptation pour aider lespopulations les plus pauvres du monde.

Le cardinal Oscar Rodríguez Maradiaga,Président de Caritas Internationalis, a examinéavec le président du groupe du G77 lesdifficultés rencontrées pour parvenir à unaccord, tandis qu’une manifestation organiséeen marge de la Convention et une marche ontattiré l’attention sur le droit à l’alimentation, quidevrait être un principe fondamental. Caritas acontribué à la présentation d’un documentinterreligieux sur le changement climatique auSecrétaire exécutif de la CCNUCC et, lors d’unemesse spéciale, le cardinal a souligné quemoins d’une semaine auparavant, des pluiestorrentielles avaient déversé leur lot desouffrances à Durban même.

Mais ce n’est pas seulement en Afrique que

les organisations membres de Caritas sontconfrontées aux crises entraînées par lechangement climatique. En Asie et enAmérique centrale, de graves inondations ontérodé la capacité des populations à faire face.Mme Anwara Shelly, qui représentait à la foisCaritas Bangladesh et son gouvernement, ademandé qu’un “fonds de compensation despertes et des dégâts”, qui permettrait d’aider lespays durement touchés, soit établi et quel’existence et les droits des réfugiés climatiquessoient reconnus. Les scientifiques estiment que17 % du territoire du Bangladesh seront sousles eaux d’ici à 2050, à moins que le monde neréagisse vigoureusement pour mettre del’ordre dans ses pratiques. Des millions depersonnes seront déplacées et la productionalimentaire s’effondrera.

Un accord a fini par être trouvé. Lesgouvernements s’attelleront ensemble àl’élaboration d’un traité qui contraindra chacunà limiter ses émissions. Ils se réuniront ànouveau en 2012. Caritas se félicite de ceprogrès mais le juge insuffisant. Pendant queles gouvernements tergiversent, les personnesles plus démunies – elles sont un milliard dansle monde – sont confrontées aux piresdifficultés.

Une participante à la marche interreligieuse organisée pour demander que la société civile ait voix au chapitre lors des négociations sur le climatconduites à Durban. Patrick Nicholson/Caritas

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Prier pour la paix au Soudan et au Soudan du Sud

“Plus jeune pays d’Afrique de l’Est, pays desNations Unies…”. Sur un écran installé dans lacapitale du Soudan du Sud, Juba, lesstatistiques s’étalent à côté du compte àrebours qui égrène le temps avantl’indépendance. Des poubelles neuves, dontcertaines sont réservées au recyclage, sontalignées le long des rues sous des affiches oùl’on peut lire “Gardez Juba propre et verte”,tandis que l’Église a proclamé “un jour de prièreet de nettoyage” comme geste symbolique depurification et de réconciliation.

Le pays le plus jeune du monde a vu le jourle 9 juillet 2011, accueilli par des festivités etdes célébrations ainsi que par une messespéciale organisée le lendemain à la cathédraleSainte Thérèse de Juba. Quand le cardinal JohnNjue, archevêque de Nairobi et représentantdu Saint-Siège à ces célébrations, s’est levépour prononcer son homélie et bénirl’indépendance du Soudan du Sud, l’assembléea explosé en cris de joie et enapplaudissements. Mais le cardinal a averti:“Nous venons de loin et il nous reste encore un

long chemin à parcourir”. La messe a été lepoint d’orgue d’un calendrier demanifestations de préparation spirituelle à ladéclaration d’indépendance, et les évêques duSoudan ont appelé toutes les personnes detoutes confessions, dans le monde entier, àprier avec eux pour la paix. Les évêques ontaussi demandé que des arbres soient plantésdans chaque diocèse du Soudan du Sud pourcommémorer cet évènement.

La difficulté du chemin qui reste à parcourirest révélée par les autres statistiques relativesau Soudan du Sud. Un tiers des enfantsn’atteint jamais l’âge de cinq ans, la moitié de lapopulation vit dans des conditions d’extrêmepauvreté et seul un tiers de la population estalphabétisé. Avant le référendum de janvier2011 qui a donné son indépendance au pays,le réseau Caritas a travaillé en partenariat avecl’Église pour fournir de l’eau, des vivres et desabris à 100 000 personnes et leur offrir desservices de santé et d’éducation. Elle apoursuivi sa longue campagne derétablissement de la paix par le biais de la

diffusion d’émissions radiophoniques etl’organisation de cours pratiques quipermettent aux participants d’acquérir descompétences pour travailler plutôt que de sebattre.

Malheureusement, des conflits isolés dansles monts Nuba et la région d’Abyei ontdégénéré en de sérieuses situations d’urgencehumanitaire. Des affrontements entre leSoudan et le Soudan du Sud ont contraint leshabitants à fuir leurs foyers avec, pour seulbagage, ce qu’ils avaient sur le dos.

Caritas a averti que la situation étaitpérilleuse et s’est associée aux appels qui ontété lancés pour la paix et la justice. LeSecrétaire général de Caritas Internationalis,Michel Roy, qui représentait la confédérationCaritas aux célébrations de l’indépendance, adéclaré: “C’est le temps de l’unité, c’est le tempspour que tous les chrétiens incitent leursdirigeants à s’engager sur le bon chemin, loindes conflits”.

22 Caritas Internationalis Rapport annuel 2011

Une fête organiséepour célébrerl’indépendance duSoudan du Sud. Sara Fajardo/CRS

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Caritas Internationalis Rapport annuel 2011 23

Plaidoyer sur le sida

“Le sida est une maladie importante dont nous devrions tous avoirentendu parler”, explique Shareen Awad, une adolescente de 15 ans.“Nos camarades de classe ont posé beaucoup de questions et, dansune petite pièce de théâtre, nous leur avons montré comment éviter leVIH”. Shareen a suivi une formation proposée par le projet desensibilisation au VIH/sida de Caritas Jordanie, pour devenir éducatriceauprès de ses camarades et elle contribue désormais à diffuser desinformations dans un pays où les attitudes conservatrices pourraientfavoriser la diffusion du virus.

Ammar Burgan, un médecin qui travaille pour Caritas Jordanie,explique que même ses collègues ont besoin de recevoir desinformations exactes. “Caritas est la première organisation dans ce paysà parler correctement et clairement du VIH”. La Jordanie fait partie de lacentaine de Caritas qui travaillent inlassablement à la base, aux côtésdes personnes touchées par le VIH et le sida.

Au niveau international, Caritas Internationalis a continué dedemander, par le biais de sa campagne HAART pour les enfants, que letraitement antirétroviral hautement actif (HAART) soit adapté auxjeunes patients et rendu moins coûteux. Le chef de la délégation deCaritas Internationalis à Genève, Mgr Robert J. Vitillo, a été invité àsiéger dans le groupe directeur du Plan mondial pour éliminer lesnouvelles infections par le VIH chez les enfants à l’horizon 2015 etmaintenir leurs mères en vie, qui est parrainé par l’ONUSIDA et d’autresorganisations internationales.

En marge de la réunion de haut niveau sur le VIH et le sida, qui s’esttenue en juin 2011 au Siège des Nations Unies à New York, CaritasInternationalis a coparrainé une manifestation sur les incidences de laréduction et du plafonnement des financements affectés auxprogrammes de lutte contre le sida dans les pays à faible revenu.

La Journée mondiale de la jeunesseet le forum social mondial

“La vie est un chant – Qui mieux que le Christpourrait diriger le chant de nos vies?”. LePrésident de Caritas Internationalis, lecardinal Oscar Rodríguez Maradiaga, a utilisédes images qui parlent aux jeunes pour sefaire entendre d’eux, à l’occasion de laJournée mondiale de la jeunesse 2011. Undemi-million de jeunes catholiques se sontinscrits à la manifestation qui s’est dérouléedans la capitale espagnole de Madrid, du16 au 21 août, et dont le point d’orgue a étéune messe célébrée par Benoît XVI. Certainsjeunes pèlerins sont venus d’aussi loin que lacorne de l’Afrique ou le Japon. Lesreprésentants de Caritas Australie ontexpliqué qu’ils profitaient de ce voyagespirituel pour promouvoir leur campagne:“Un climat juste”.

La migration a été un thème fondamentaldu forum social mondial organisé à Dakar, auSénégal, où Caritas Internationalis a animé

un atelier sur le changement climatique et lesmigrations forcées. Caritas Cambodge aprésenté son programme de formation quivise à aider les jeunes à rester dans leursvillages, tandis que Caritas Bangladesh aexpliqué comment les nouvelles techniquesd’irrigation au goutte-à-goutte pouvaientgarantir la sécurité alimentaire malgré lesturbulences climatiques et prévenir ainsi lamigration.

Le Secours Catholique (Caritas France) autilisé un jeu de société fondé sur deshistoires vraies pour faire comprendre lesdifficultés auxquelles les migrants étaientconfrontés dans leur parcours. Une liaisonpar webcam a permis aux joueurs dedébattre des questions de la libre circulationdes personnes avec des observateurs restésen France, dont certains étaient eux-mêmesdes migrants.

Caritas au forum social mondial.Elodie Perriot/Secours Catholique

Shareen Awad, 15 ans,s’adresse auxparoissiens lors d’uneconférence desensibilisationorganisée par CaritasJordanie à Amman. David Synder/CRS

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Au Samoa, desvillageois travaillentdans une zonefortement dégradéepar le tsunami de 2009. Mark Mitchell/Caritas Aotearoa Nouvelle-Zélande

Renforcer la Confédération

24 Caritas Internationalis Rapport annuel 2011

“Comme j’aime à le rappeler aux donateurs deKarina / Caritas Indonésie – et je suis sûre qu’ilsse souviendront de moi pour ça! – nosprogrammes de travail sont notre fer de lancemais c’est la fiabilité et la transparence de sagestion financière qui font la réputation d’uneorganisation Caritas nationale!”. Sophie Toligi,de Karina, fait valoir que six ans seulementaprès son établissement, elle voit sesprogrammes d’urgence intégralement financéset n’hésite pas à solliciter les bailleurs de fondsavec confiance pour étendre ses domainesd’intervention.

Sophie se félicite du programmed’amélioration de la gestion et de latransparence financières que CaritasInternationalis a lancé début 2011. Il aide lesorganisations membres à évaluer elles-mêmesleurs forces et leurs faiblesses et permet derepérer les besoins en matière de formation,

systèmes de gestion et meilleures pratiques.Ensuite, les membres élaborerontconjointement de nouvelles normes relatives àla gestion et à la transparence.

À Caritas Internationalis, nous devons être àla hauteur de notre réputation de fiabilité et denotre énorme responsabilité. Nous sommes lesgardiens des précieuses ressources qui noussont confiées afin d’être aussi efficaces quepossible pour répondre aux besoins despersonnes les plus démunies. Dans un mondeen pleine évolution, tous, les bénéficiairescomme les donateurs attendent de plus enplus de nous que nous fassions preuve deprofessionnalisme et de responsabilité. Enrenforçant les Caritas nationales, nous seronscollectivement mieux à même de promouvoirle changement pour les gens que nousservons.

Le programme d’amélioration de la gestionet de la transparence financières

On dresse le bilan au Kenya. Debbie DeVoe/CRS

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Caritas Internationalis Rapport annuel 2011 25

Tour d’horizonrégional

Caritas Internationalis se compose de septrégions: l’Afrique, l’Asie, l’Europe,l’Amérique latine et la Caraïbe leMoyen-Orient et l’Afrique du Nord,l’Amérique du Nord et l’Océanie. Quelquesévénements régionaux qui ont marqué2011 sont brièvement mis en lumièreci-après.

• En mai, l’archevêque d’Abuja (Nigeria), MgrJohn Onaiyekan, a prononcé un discourslors de la conférence régionale des Caritasd’Afrique qui s’est tenue à Rome. Il a déclaréque, pendant longtemps, l’Afrique avait reçudes fonds, des secours matériels et mêmedu personnel de la part des autres régionset que le temps était venu pour les Africainsde s’organiser afin de donner eux aussi unepartie du peu qu’ils avaient. Caritas Afrique acréé un fonds de solidarité pour “développerles relations de solidarité entre les diocèseset au sein des conférences épiscopaleselles-mêmes”. En outre, une équipe degestion des urgences de Caritas Afrique aété mise sur pied pour épauler lacoordination des interventions d’urgencequi sont conduites sur le continent.

• Caritas Europe a produit un rapport intitulé‘Réconcilier la politique et la pratique – LeConsensus européen sur l’aide humanitaireet les principes humanitaires’. Le Consensuseuropéen désigne le cadre politique adoptépar l’Union européenne dans le domaine del’aide humanitaire. Caritas a demandé queles gouvernements de l’Union européenneveillent à ce que l’aide humanitaire nedevienne pas un outil de gestion des crisesqui contribue à brouiller les frontières entreopérations militaires et actionshumanitaires. Le rapport a été largementdiffusé auprès des représentants des Étatsmembres de l’Union européenne et de laCommission européenne et certaines de sesconclusions ont été accueillies avecenthousiasme.

• En avril, alors que la région centrale duPacifique connaissait de graves sécheresses,Caritas Aotearoa Nouvelle-Zélande aaccueilli à Auckland les représentants deCaritas Océanie venus de huit paysdifférents pour leur forum annuel. Beaucoupdes pays représentés, tels que les Tonga etKiribati, font partie des pays les plus touchéspar le changement climatique. AmeliaMa’afu, chargée de programme à CaritasTonga, a expliqué que l’érosion des côtes etla contamination de l’eau potable

devenaient de plus en plus préoccupantes.Les jeunes plantent des mangroves pourprotéger les côtes, mais les habitants sontenvahis par “un sentiment d’impuissance”parce qu’ils sont isolés, qu’ils ne contribuentpour ainsi dire pas du tout au changementclimatique et qu’ils en ressentent les effetsplus durement que beaucoup d’autresendroits.

• En mai, Caritas Moyen-Orient et Nord del’Afrique (MONA) a organisé une sessionspéciale sur le printemps arabe pendantl’Assemblée générale de CaritasInternationalis. Professeur de cultureislamique et arabe, Samir Khalil Samir, SJ, aexpliqué que cela avait eu commeconséquence un exode des chrétiens. Maisil a ajouté que, à son avis, “le futur était dansla collaboration” entre tous et que leschrétiens devaient proposer des initiativesqui favorisent l’équité et promeuvent uneculture de paix, la démocratie, la solidaritéet le développement commun.

• Les membres de Caritas Asie promeuventl’agriculture biologique et les droits desagriculteurs dans la région, par le biais d’unprogramme relatif à l’agriculture durable etaux droits des agriculteurs (SAFaR). Enseptembre 2011, la conférence desagriculteurs qui est l’une des principalesmanifestations annuelles du programme aété organisée aux Philippines. À cetteoccasion, des agriculteurs se réunissent,s’écoutent, échangent leurs préoccupationset demandent à ce que leurs droits soientrespectés. Srort Lory était l’un des deuxagriculteurs autochtones qui ont participé àla conférence grâce à l’appui de CaritasCambodge. “C’est la première fois que je

participe à une grande manifestationcomme celle-ci et je suis très reconnaissantà Caritas de m’avoir donné cette chanceexceptionnelle. Je partagerai avec lesmembres de ma communauté tout ce quej’ai appris”, a-t-il déclaré.

• Caritas Amérique du Nord est une régionunique qui ne compte que trois membres.Ceux-ci travaillent de concert pour fairemieux connaître le travail de CaritasInternationalis, s’appuient mutuellementdans divers domaines d’intérêt commun etne manquent pas une occasion decollaborer avec Caritas Amérique latine etCaraïbe, à travers des réunions conjointes.Caritas Amérique du Nord a soutenu demanière particulièrement active les activitésde communication sur la justice climatiqueconduites au sein de la Confédération et anotamment contribué à coordonner unbulletin trimestriel sur ce thème.

• Caritas Amérique latine et Caraïbe a joué unrôle d’appui dans des interventionsd’urgence majeure. En octobre, quand lesouragans ont provoqué des destructions etréduit à néant des années dedéveloppement au Guatemala, au Salvador,au Honduras et au Nicaragua, les membresCaritas d’Amérique centrale ont exécuté etcoordonné des interventions portant sur lerenforcement des communautés, leredressement de l’agriculture et des moyensd’existence et l’acheminement d’aidehumanitaire. Caritas Amérique latine etCaraïbe a aussi travaillé en étroitecollaboration avec Caritas Haïti pour étayerson intervention après le tremblement deterre de 2010 et son développementinstitutionnel.

Agriculture biologique à Sri Lanka. Caritas Sri Lanka

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J A N V I E R

Sri LankaDes milliers de personnes se sont retrouvéessans abri après les inondations dues à lamousson. Caritas a cuisiné des repas pour15 000 personnes et distribué des rationsd’aliments déshydratés à 27 000 familles. Caritasa aussi fourni de l’eau, des kits d‘hygiène et desmatériaux de construction pour réparer leslogements endommagés et elle a appuyé lerétablissement des moyens d’existence despopulations. Budget: 287 096 euros.

Par ailleurs, Caritas a continué à aider lesfamilles touchées par la guerre civile prolongéequi a déchiré le pays. Plus de 4 000 familles et4 000 enfants qui ont été déplacés ou ontsouffert des conséquences de la guerre civileont bénéficié d’une assistance dans lesdomaines suivants: logement, eau etassainissement, moyens d’existence et appui àl’éducation. Budget: 3,6 millions d’euros.

Brésil Les inondations et les coulées de boue qui ontfrappé le sud-est du Brésil ont représenté la pirecatastrophe naturelle que le pays ait connue en40 ans. Plus de 800 personnes ont perdu la vieet des milliers d’habitants se sont retrouvés sansabri. Caritas Brésil a aidé 1 400 familles, en leurdistribuant des vivres et des kits d’hygiène et en

construisant des abris de secours. La deuxièmephase du programme se poursuit avec laconstruction ou la reconstruction d’unecentaine de logements.

F é V R I E R

Côte d’IvoireLes troubles qui ont secoué le pays ont obligédes milliers de personnes à s’enfuir de chez elles.Caritas Côte d’Ivoire a centré ses interventionssur Zouan-Hounien, dans l’ouest du pays, etAgboville et Abidjan, dans le sud. Elle a distribuédes vivres à 5 000 personnes, des articles nonalimentaires à 2 100 ménages et 1 500 kitsscolaires, elle a dispensé des soins de santé dans8 centres médicaux et elle a assuré la protectionde personnes vulnérables, en particulier desfemmes et des enfants. Budget: 1 million d’euros.

Niger Beaucoup de familles nigériennes ont perduleurs habitations et leurs biens dans les pluiestorrentielles et les inondations d’août 2010.Après avoir fourni des moustiquaires auxsinistrés dans 20 villages, Caritas Niger (CADEV)s’est employée à distribuer des semences et àcreuser des puits ou à les remettre en état, envue d’aider plus de 200 familles à reprendrepied. Budget : 121 296 euros.

Libye Quand la Libye a été emportée dans latourmente politique, des milliers de travailleursimmigrés ont essayé de fuir le pays mais se sontretrouvés bloqués aux frontières, sans vivres etsans eau.

Catholic Relief Services (CRS) a pilotél’intervention que Caritas a conduite à Saloum,sur la frontière égypto libyenne, à l’intention desressortissants étrangers fuyant le conflit.Pendant les mois de mars et d’avril, chaque jour,l’équipe CRS/Caritas a distribué en moyenne3 000 repas et 3 000 bouteilles d’eau auxtravailleurs immigrés, pour compléter la rationquotidienne de vivres et d’eau en bouteillesfournie par les organisations des Nations Unies.Le personnel de CRS, Caritas Liban, CaritasIrlande/Trócaire et Caritas Suisse ont aussiproposé un accompagnement psychosocial,assuré des services d’interprétariat et contribuéà la coordination interorganisational. Budget:174 584 euros.

Sur la frontière avec la Tunisie, Caritas a aidéles travailleurs bloqués qui attendaient d’êtrerapatriés ou réinstallés. On estime à 35 000 lenombre de travailleurs immigrés,essentiellement bangladais, qui ont reçu desinformations et profité des services proposésdans le camp et qui ont été confiés à despartenaires pour bénéficier d’une assistancesupplémentaire. Budget: 80 000 euros.

Résumé des appels d’urgence 2011

26 Caritas Internationalis Rapport annuel 2011

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Caritas Internationalis Rapport annuel 2011 27

À la frontière avec le Niger, 3 300 travailleursimmigrés ont reçu des couvertures, desmoustiquaires, des kits d’hygiène et diversarticles avant de bénéficier d’une aide pourregagner leur foyer au Niger. Avec les fondsreçus (approximativement 650 000 euros),Caritas Niger a complété son intervention pardes distributions alimentaires et la prestation deservices médicaux.

Tout au long de la crise, le réseau Caritas a pucompter sur l’expérience déterminante desCaritas des pays tels que le Bangladesh, et sur lepersonnel qu’elles ont rapidement dépêché afind’apporter une aide linguistique etculturellement adaptée aux nombreuximmigrés qui attendaient d’être rapatriés.

Pérou Quand les inondations ont frappé le pays enjanvier et en février 2011, Caritas Pérou adistribué à 2 800 ménages des vivres, de l’eau,du matériel pour l’assainissement et desmatériaux pour la construction d’abris. CaritasPérou s’est ensuite tournée vers les activités deréhabilitation dans la région de Madre de Dios.Budget: 341 442 euros.

M A R S

JaponLe 11 mars, un tremblement de terre demagnitude 9 et un tsunami ont frappé l’est duJapon, tuant plus de 15 000 personnes etdétruisant plus de 300 000 logements. Dans lesmois qui ont suivi la catastrophe, Caritas Japona proposé des repas et des aides d‘urgence àprès de 10 000 personnes. Elle a aussi mis surpied quatre centres de volontariat et mobilisé

2 900 bénévoles pour déblayer les décombresdes logements et des entreprises. Le budget dela première phase des activités de secours deCaritas Japon s’est chiffré à 2,4 millions d’euros.

Pakistan Caritas a continué à aider les famillespakistanaises qui peinent encore à se releverdes inondations de l’été 2010. Elle a fourni uneassistance à 360 000 personnes dans lesdomaines suivants: construction d’abris,approvisionnement en eau, rétablissement desmoyens d’existence, assainissement etéducation. Articulé sur un appel d’urgenceantérieur, le budget demandé a été de15,7 millions d’euros.

A V R I L

Tchad À proximité de la frontière entre le Tchad et leSoudan, la situation des réfugiés du Darfourreste très difficile. Caritas Tchad (SECADEV) aaidé 34 000 Soudanais qui vivent dans lescamps de Kounoungou et de Milé, ainsi que9 000 habitants des villages voisins, dans lecadre de projets portant sur l’eau,l’assainissement, l’élevage, l’agriculture, lesactivités culturelles, la formationprofessionnelle, etc. Budget: 878 626 euros.

Myanmar Le 24 mars, un tremblement de terre demagnitude 6,8 a frappé le nord-est du Myanmaret touché quelque 18 000 habitants. Un appeld’urgence, d’un montant de 263 384 euros, a étélancé en vue d’aider 2 000 victimes du séisme,moyennant la distribution d’une aide

alimentaire d’urgence, la construction d’abristemporaires, la fourniture de matériaux deconstruction et l’offre de servicesd’accompagnement. De plus, des infrastructurescommunautaires, des systèmesd’approvisionnement en eau, des latrines et desécoles sont en cours de reconstruction.

M A I

Chili Caritas Chili a continué de fournir un soutienaux victimes du séisme et du tsunami du27 février 2010. Son programme deréhabilitation a porté sur la reconstruction ou laréparation des logements, le rétablissement desmoyens d’existence, l’accompagnementpsychosocial et diverses autres activités.Budget: 1,5 million d’euros.

Soudan du SudDans le Soudan du Sud (qui est devenuindépendant en juillet), il est capital decontribuer au rétablissement de la paix etd’aider les personnes vulnérables, compte tenudes nombreux défis qui guettent ce paysrécemment créé. Caritas a apporté uneassistance à 100 000 victimes des conflits, ycompris les personnes qui ont dû fuir de chezelles, dans les domaines suivants: distributiond’eau et de vivres, construction d’abris, soins desanté et éducation. Par ailleurs, Caritas a utiliséun réseau de stations radiophoniques existantpour diffuser des informations sur les situationsd’urgence, telles que les déplacements depopulation soudains et les catastrophesnaturelles. Budget: 5,9 millions d’euros.

M. Wawvike et sa famille ont fui la Libye. Ils ont reçu une aide de Caritas sur la frontière égyptienne. Donal Reilly, Catholic Relief Services

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28 Caritas Internationalis Rapport annuel 2011

J U I L L E T

PhilippinesCaritas a fourni des abris aux personnes qui ontperdu leur logement quand les puissantstyphons Ketsana et Parma ont frappé le pays àl’automne 2009. Caritas a assuré à 415 famillesdont les habitations ont été endommagées, lesmoyens de construire des logementspermanents ou transitoires. Budget:566 831 euros.

A O Û T

KenyaLa pire sécheresse qu’ait connue l’Afrique del’Est en 60 ans a touché des millions de Kenyans.Les cours d’eau se sont asséchés, le cheptel estmort et les populations ont souffert de la faimet de la soif. Caritas Kenya a conçu unprogramme, d’un montant de 3,9 millionsd’euros, dont les objectifs étaient les suivants:atténuer immédiatement les souffrances desménages les plus touchés, grâce à la fourniture

de vivres et d’eau, faciliter le redressement desménages, grâce à la distribution de semences, lareconstitution du cheptel et l’alimentation desanimaux, et aider les communautés à réparer lesinfrastructures d’approvisionnement en eau ouà en construire. Globalement, 30 420 ménagesrésidant dans les 14 diocèses les plus touchésdu Kenya ont bénéficié d’une assistance.

éthiopie Deux mauvaises saisons des pluies consécutivesont laissé quelque 4,5 millions d’Éthiopiens sansréserves alimentaires et sans possibilité degagner leur vie. Des Caritas sont venues en aideà 65 000 bénéficiaires: elles ont distribué desvivres et de l’eau, assuré la protection et lerétablissement des moyens d’existence etamélioré la situation nutritionnelle et sanitairedes personnes vulnérables. Budget: 1,4 milliond’euros.

BangladeshQuand de très fortes pluies de mousson ontfrappé les régions de Khulna et Mymensingh,Caritas Bangladesh a distribué du riz, de l’huile

et d’autres produits alimentaires à plus de 8 700familles. Caritas a aidé les personnes touchéespar les inondations à réparer les maisons, lesponts, les routes et les digues endommagés.Budget: 414 227 euros.

Somalie Ce programme a fait suite à l’afflux critique deréfugiés qui ont été chassés de la Somalie par lasécheresse, le conflit et la famine. En 2011, plusde 250 000 Somaliens ont fui leur pays pour serendre au Kenya, souvent à pied, dans descamps de réfugiés déjà surpeuplés. Les pointsd’eau, les installations sanitaires et les latrinesaménagés dans les camps n’ont pas étésuffisants pour absorber ce nouvel afflux. Leprojet, conduit par Catholic Relief Services, aporté sur l’aménagement de systèmesd’assainissement et d’approvisionnement eneau pour plus de 10 000 réfugiés, au camp deKambioos à Dabaab, au Kenya.

Japon Suite aux énormes dégâts provoqués par letsunami et le séisme du mois de mars, CaritasJapon a continué de répondre aux besoinshumains élémentaires de la population, enparticulier des personnes âgées qui ont perduleur logement. Caritas a aidé de petitesentreprises à se reconstruire et distribué dumatériel de chauffage à 45 000 personneshébergées dans des logements transitoires.Budget: 5,8 millions d’euros.

PakistanUne grave inondation a frappé le sud duPakistan à la fin de l’été 2011, amplifiant lesdégâts provoqués par la forte inondation del’été 2010. Caritas Pakistan a fourni des tentes à8 171 familles et distribué des vivres, du savon,des moustiquaires et d’autres articles à plus de5 400 familles. Caritas a ouvert des centres desanté ruraux qui ont accueilli 250 000 patients.Catholic Relief Services (CRS) et Trócaire ontciblé 35 000 ménages – soit 240 000personnes – dans les zones sinistrées du Sindh,du Pendjab et du Baloutchistan.

Étant donné que beaucoup de familles viventde l’élevage, Caritas a traité 68 031 animaux(vaches, buffles et chèvres). Elle a aussi distribuédes semences à 2 288 agriculteurs. Budget:1,5 million d’euros.

Cambodge Pendant l’automne 2011, de graves inondationsont touché plus de 150 000 familles. Deslogements ont été inondés, des écoles, despagodes et d’autres bâtiments endommagés etde vastes surfaces de rizières détruites. CaritasCambodge a distribué des vivres, des kitsd’hygiène et d’autres articles essentiels à 7 000familles touchées par les inondations et a aidéces familles à rétablir leurs moyens d’existence.Budget: 264 290 euros.

Au Pakistan, après de graves inondations, Caritas propose des abris, des vivres et des soins desanté. Asad Zaidi/Caritas

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Caritas Internationalis Rapport annuel 2011 29

O C T O B R E

PhilippinesDeux puissants typhons (Nesat et Nalgae) ontfrappé le nord et le centre de Luzon, du27 septembre au 1er octobre 2011. CaritasPhilippines a proposé des vivres, des articlesd’hygiène, des ustensiles de cuisine et desmatériaux de construction, par le biais de ladistribution de bons afin que les famillespuissent choisir ce dont elles avaient besoin.Budget: 326 098 euros.

Soudan du Sud Caritas Soudan du Sud et Cafod ont aidé lesfamilles qui ont fui les attaques de l’armée derésistance du seigneur (LRA) et se sont réfugiéesdans l’État de l’Équatoria occidental, dans leSoudan du Sud. Au moins 25 000 bénéficiairesont reçu une assistance dans les domainessuivants: distribution de vivres, logement,éducation, accès aux soins de santé primaire,installations d’approvisionnement en eau etd’assainissement. Budget: 1,5 million d’euros.

Thaïlande Suite aux graves inondations de l’automne2011, Caritas a fourni des vivres et des produitsnon alimentaires aux ménages et aux personnes

qui vivaient dans des abris temporaires, proposédes services de santé assurés par des bénévoles,distribué des semences de riz et de légumes auxagriculteurs et offert des dons pour lancer desprogrammes de microfinance. Le budget total,d’un montant de 667 000 euros, a permis d’aiderquelque 44 000 personnes dans l’archidiocèsede Bangkok et le diocèse de Nakhonsawan.

Turquie Un tremblement de terre de magnitude 7,2 afrappé l’est de la Turquie en octobre, faisant plusde 600 morts et provoquant des dégâtsconsidérables sur les bâtiments. Caritas Turquiea distribué des chaussures et des manteauxd’enfants, ainsi que des poêles aux ménages quiavaient le plus besoin de chauffage. En outre,Caritas a aidé les villageois à réparer leursmaisons. Budget: 561 605 euros.

Guatemala, Salvador, Honduras et Nicaragua En octobre 2011, des pluies torrentielles sur leGuatemala, le Salvador, le Honduras et leNicaragua ont provoqué des inondations et desglissements de terrain et emporté des récoltes.Caritas a organisé des programmes‘Vivres-contre-travail’, c’est-dire qu’elle adistribué du riz, des haricots, du maïs et d’autres

produits alimentaires aux villageois, en échangedu nettoyage et de la remise en état desinfrastructures communautaires. Par ailleurs,Caritas a aidé des familles à reconstruire leursmaisons et des agriculteurs à se relever de lacatastrophe. Budget: 3,3 millions d’euros.

D é C E M B R E

Soudan (Darfour)Caritas et ses partenaires d’ACT ont continuéd’assurer des services vitaux pour les personnesqui ont fui la violence. Les programmes ontappuyé six cliniques et trois centres de nutritionau Darfour Ouest et un centre de nutrition auDarfour Sud. De plus, ils ont prévu laconstruction et la remise en état d’ écoles et lafourniture de matériel scolaire, ainsi quel’amélioration des installations sanitaires dansdes écoles, l’exploitation de l’énergie solaire et leforage de puits. Les programmes ont porté aussisur le rétablissement de la paix entre lesgroupes belligérants. Budget: 8,7 millionsd’euros.

Un centre médical depremier secours auDarfour.Mohammed Noureldin/ACT Caritas

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30 Caritas Internationalis Rapport annuel 2011

Information financière

ConfédérationLes organisations membres de Caritas Internationalis ont dépensé un montant total de 2,1 milliards d’euros pendant l’exercice biennal 2010–2011, soit2 pour cent de moins que pendant la période 2009–2010. Sur ce montant, 1,3 milliard d’euros ont été affectés à des programmes internationaux(secours humanitaire et développement) et 0,6 milliards d’euros à des programmes nationaux de lutte contre la pauvreté.

Les activités de la Confédération ont été financées par des dons privés (collectes des églises, programmes de donateurs individuels, héritages,parrainages de sociétés, contributions de fonds fiduciaires), à hauteur de 1,0 milliard d’euros. Les gouvernements, les institutionsintergouvernementales et les organisations multilatérales ont fourni un montant total de 1,0 milliard d’euros.

Chiffres consolidés des organisations membres de Caritas Internationalis (en milliards d’euros) 2010/2011 2009/2010 Variation

Dons privés 1,02 1,01 1%

Contributions de gouvernements 0,97 1,08 -10%

Autres contributions 0,12 0,20 -40%

Autres revenus (intérêts, etc.) 0,08 0,09 -11%

Total des recettes 2,19 2,38 -8%

Programmes internationaux 1,25 1,19 5%

Programmes nationaux 0,64 0,76 -16%

Communication 0,08 0,07 14%

Gestion et administration 0,11 0,11 0%

Autres dépenses 0,05 0,05 0%

Total des dépenses 2,13 2,18 -2%

Note: Les chiffres ci-dessus reprennent les informations tirées des comptes annuels vérifiés des membres et ils sont complétés par des estimations. Les chiffres 2009/2010 ont été révisés en tenantcompte des informations reçues depuis mai 2011.

Secrétariat généralLes activités de la Confédération sont coordonnées par le Secrétariat général, dont le siège est à Rome. Le budget annuel du Secrétariat, qui couvrenotamment des contributions aux dépenses des bureaux régionaux et les coûts des réunions des organes de gouvernance de la Confédération estsupérieur à 3 millions d’euros.

En 2009, le Secrétariat général a reçu un montant exceptionnellement élevé de dons privés. Le surplus créé est dépensé progressivement sur lapériode 2010–2012.

Comptes vérifiés 2011 du Secrétariat général (en euros) 2011 2010

RecettesCotisations des membres 2 130 230 2 107 367

Autres revenus 1 098 656 691 293

Total des contributions 3 228 886 2 798 660Revenus financiers - 38 125 156 004

Total des revenus 3 190 761 2 954 664Montant imputé sur les réserves 509 207 863 044

Total 3 699 967 3 817 708

DépensesSecrétariat général 3 029 844 2 931 953

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La zone de Lalomanu,au Samoa, a étéfortement dégradéepar le tsunami de2009.Mark Mitchell/Caritas Aotearoa Nouvelle-Zélande

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Palazzo San CalistoV-00120Etat de la Cité du Vatican+39 06 698 797 99

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