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240 • Cancer du sein • L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santé En 2002, le taux de décès par cancer du sein était de 26,8 pour 100 000 femmes en France 1 . Le cancer du sein représente la cause la plus fréquente de mortalité prématurée chez les femmes (11,9 % de la mortalité prématurée féminine en 2002). En matière de variations régionales, les taux de mortalité les plus élevés sont observés dans la région Nord - Pas-de- Calais (+32 % par rapport à la moyenne natio- nale) et en Haute-Normandie (+15 %). Les taux les plus bas sont observés en Corse (-17,5 % par rapport à la moyenne nationale) et en Auvergne (-10,7 %). Le pronostic du cancer du sein est d’autant plus favorable que la maladie est détectée à un stade précoce. L’objectif de la loi de santé publi- que est de réduire le pourcentage de cancers à un stade avancé parmi les cancers dépistés, notamment par l’atteinte d’un taux de couverture du dépistage d’au moins 80 % chez les femmes de 50 à 74 ans. Le programme national de dépis- tage organisé du cancer du sein, initié en 1994, est généralisé à l’ensemble du territoire depuis mars 2004 sur la base d’un cahier des charges publié en 2001. Il s’adresse à toutes les femmes de 50 à 74 ans et est organisé au niveau dépar- temental. Le taux de couverture du dépistage correspond à la proportion de femmes ayant réa- lisé une mammographie de dépistage, soit dans le cadre du programme national, soit en dehors du programme (dépistage individuel). Or, si les données relatives au dépistage organisé sont disponibles annuellement, celles du dépistage individuel (dit aussi spontané) ne le sont pas. En 2004, globalement, le taux de participa- tion des femmes au programme de dépistage organisé atteignait 40 %. Ce taux est estimé sur l’ensemble des départements (excepté la Guyane) y compris les 64 départements qui avaient débuté le programme au cours de l’an- née 2003. Or, l’expérience des départements engagés depuis plusieurs années dans le dépistage montre que les taux de participation sont plus faibles en début du programme. L’interprétation des taux au niveau départe- mental doit donc rester prudente en termes de comparaisons territoriales, du fait de la géné- ralisation encore récente du programme de dépistage organisé à l’ensemble des départe- ments. Cancer du sein 1. Pour les données régionales issues du centre euro- péen Eurostat, les taux ont été calculés sur la popula- tion globale (hommes et femmes) et sur la France métropolitaine, à partir de données moyennes recueil- lies entre 2000 et 2002. Cela explique les variations d’échelles qui sont observées. Sur la population glo- bale, le taux de décès par cancer du sein standardisé sur l’âge est de 15,0 pour 100 000 habitants. Mortalité par cancer du sein Code CIM10 : C50 Taux de participation au programme de dépistage organisé

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Page 1: Cancer du sein › IMG › pdf › 04-disparites...240 • Cancer du sein • L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santéEn 2002,

240

• Cancer du sein •

L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santé

En 2002, le taux de décès par cancer du seinétait de 26,8 pour 100000 femmes en France1.Le cancer du sein représente la cause la plusfréquente de mortalité prématurée chez lesfemmes (11,9% de la mortalité prématuréeféminine en 2002). En matière de variationsrégionales, les taux de mortalité les plus élevéssont observés dans la région Nord -Pas-de-Calais (+32 % par rapport à la moyenne natio-nale) et en Haute-Normandie (+15 %). Lestaux les plus bas sont observés en Corse (-17,5%par rapport à la moyenne nationale) et enAuvergne (-10,7%).

Le pronostic du cancer du sein est d’autantplus favorable que la maladie est détectée à unstade précoce. L’objectif de la loi de santé publi-que est de réduire le pourcentage de cancers àun stade avancé parmi les cancers dépistés,notamment par l’atteinte d’un taux de couverturedu dépistage d’au moins 80% chez les femmesde 50 à 74 ans. Le programme national de dépis-tage organisé du cancer du sein, initié en 1994,est généralisé à l’ensemble du territoire depuismars 2004 sur la base d’un cahier des charges

publié en 2001. Il s’adresse à toutes les femmesde 50 à 74 ans et est organisé au niveau dépar-temental. Le taux de couverture du dépistagecorrespond à la proportion de femmes ayant réa-lisé une mammographie de dépistage, soit dansle cadre du programme national, soit en dehorsdu programme (dépistage individuel). Or, si lesdonnées relatives au dépistage organisé sontdisponibles annuellement, celles du dépistageindividuel (dit aussi spontané) ne le sont pas.

En 2004, globalement, le taux de participa-tion des femmes au programme de dépistageorganisé atteignait 40%. Ce taux est estimésur l’ensemble des départements (excepté laGuyane) y compris les 64 départements quiavaient débuté le programme au cours de l’an-née 2003. Or, l’expérience des départements

engagés depuis plusieurs années dans ledépistage montre que les taux de participationsont plus faibles en début du programme.L’interprétation des taux au niveau départe-mental doit donc rester prudente en termes decomparaisons territoriales, du fait de la géné-ralisation encore récente du programme dedépistage organisé à l’ensemble des départe-ments.l

Cancer du sein

1. Pour les données régionales issues du centre euro-péen Eurostat, les taux ont été calculés sur la popula-tion globale (hommes et femmes) et sur la Francemétropolitaine, à partir de données moyennes recueil-lies entre 2000 et 2002. Cela explique les variationsd’échelles qui sont observées. Sur la population glo-bale, le taux de décès par cancer du sein standardisésur l’âge est de 15,0 pour 100 000 habitants.

Mortalité par cancer du sein • Code CIM10: C50

Taux de participation au programme de dépistage organisé

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241L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santé

• Cancer du sein •

Taux de participation au programme de dépistage organisé du cancer du sein en 2004 (quintiles)

Sources : InVS, INSEE, exploitation DREES.

46,6 à 52,6 %

29,8 à 36,3 % 20,3 à 29,8 %

36,3 à 46,6 %

52,6 à 68,8 %

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Martinique

Paris et départements limitrophes

Taux standardisés de mortalité par cancer du sein (quintiles)

Sources : Eurostat, exploitation DREES.Données moyennes régionales 2000-2002.

14,6 à 15,5 %000

13,7 à 14,0 %000

12,3 à 13,7 %000

14,0 à 14,6 %000

15,5 à 19,7 %000

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• Santé - Environnement •

L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santé

La directive européenne n° 98/83/CE du3 novembre 1998 relative à la qualité des eauxdestinées à la consommation humaine a fixédes limites de qualité pour une trentaine deparamètres. Pour les paramètres microbiologi-ques et pesticides, les limites de qualité étaientles suivantes :

– les germes indicateurs de contaminationfécale Escherichia coli et entérocoques doi-vent être absents dans un échantillon de100 ml d’eau prélevée ;– les substances individualisées de pestici-des ne doivent pas être présentes à uneconcentration supérieure à 0,1 υg/L.

L’objectif de la loi de santé publique est dediminuer par deux d’ici à 2008 le pourcentagede la population alimentée par une eau de dis-tribution publique dont les limites de qualité nesont pas respectées pour les paramètresmicrobiologiques et pesticides. La défaillanceou l’absence de système de désinfection deseaux sont généralement à l’origine des situa-tions de non-conformité microbiologiquerecensées. L’instauration de périmètres de pro-tection autour de l’ensemble des points decaptage d’eau souterraine et superficielleconstitue l’un des objectifs du plan nationalsanté-environnement à l’échéance de 2010,

destiné à améliorer la qualité microbiologiquedes eaux distribuées à la population.

Au cours de l’année 2004, 4,9 % de la popu-lation a été alimentée par de l’eau au moinsune fois non conforme pour les paramètresmicrobiologiques. La diminution de la popula-tion concernée, observée depuis 2000 (8,8%),se poursuit. Les zones géographiques où laqualité de l’eau ne respectait pas de façon per-manente les limites de qualité microbiologiquecorrespondaient à celles où les réseaux d’ad-duction étaient les plus nombreux et morcelés,notamment les zones de montagne (le Massifcentral, le massif vosgien, les Alpes, etc.). Ainsi,99,8% des prélèvements étaient conformespour les unités de distribution (UDI) de plus de50000 habitants contre 87,6% pour les UDI demoins de 500 habitants.

La proportion de la population alimentée par del’eau non conforme pour les pesticides est esti-mée à partir des informations fournies par les

directions départementales des affaires sanitai-res et sociales (DDASS). Au cours de l’année2004, 6,8% de la population a été alimentée parde l’eau au moins une fois non conforme pour lesparamètres pesticides. Les concentrations éle-vées et durables en pesticides dans les eaux ontnécessité de restreindre les usages alimentairesde l’eau de la distribution publique pour 115000personnes (0,19%) de la population au cours del’année 2004. Les départements pour lesquelsplus de 20% de la population a été au moins unefois alimentée par une eau non conforme auxlimites de qualité pour les pesticides étaient, enÎle-de-France, l’Oise et la Seine-et-Marne; dansla région Centre, l’Eure-et-Loir, le Loiret et leCher; dans la région Provence - Alpes - Côted’Azur (PACA), les Hautes-Alpes; dans la régionLanguedoc-Roussillon, l’Hérault ; en Midi-Pyrénées, le Gers et le Tarn et en Poitou-Charentes, les départements de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres.l

Santé - Environnement

Proportion de la population alimentée par de l’eau conforme pour les paramètresmicrobiologiques

Proportion de la population alimentée par de l’eau conforme pour les paramètrespesticides

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Page 4: Cancer du sein › IMG › pdf › 04-disparites...240 • Cancer du sein • L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santéEn 2002,

243L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santé

• Santé - Environnement •

Pourcentage de la population alimentée par une eau de bonne qualité bactériologique en 2004

Sources : Ministère chargé de la Santé, DDASS-SISE-Eaux.

Pas de données

80 - 90 %

95 - 100 % 100 %

90 - 95 %

Moins de 80 %

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Paris et départements limitrophes

Martinique

Pourcentage de la population alimentée par une eau conforme en permanence aux limites de qualité pour les pesticides en 2004

Sources : Ministère chargé de la Santé, DDASS-SISE-Eaux.

Pas de données

80 - 90 %

95 - 100 %

100 %

90 - 95 %

Moins de 80 %

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Martinique

Paris et départements limitrophes

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• Interruptions volontaires de grossesse (IVG) •

L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santé

L’un des objectifs de la loi de santé publiquevise à assurer l’accès à une contraceptionadaptée, à la contraception d’urgence et à l’IVGdans de bonnes conditions à toutes les fem-mes qui décident d’y avoir recours.

En métropole, les régions Corse, Languedoc-Roussillon, Provence - Alpes - Côte d’Azur etÎle-de-France demeurent celles où les IVG sontles plus fréquentes, avec des recours supé-rieurs à 17 IVG pour 1000 femmes, contre unemoyenne de 11,9 sur l’année 2004 pour l’en-semble des autres régions. Dans les régionsPays de la Loire et Auvergne, qui comptaient en2003 moins de 10 IVG pour 1000 femmes, lestaux s’élèvent désormais respectivement à10,3 et 10,8. Les écarts régionaux de structured’âge ne suffisent pas à expliquer ces dispari-tés régionales. Depuis 1995, dans toutes lesrégions à l’exception des DOM, le nombre d’IVGs’inscrit dans une tendance globale d’augmen-tation. Certaines régions ont toutefois enregis-tré une progression particulièrement impor-

tante : parmi elles, la Corse (+ 57 % en 10 ans),le Centre et le Languedoc-Roussillon (+ 28 %).En dix ans, les taux relevés en Île-de-France etdans le sud-est de la France se sont nettementdétachés de ceux du reste de la France : en2004, le recours à l’IVG dans les régions Corse,Île-de-France, Languedoc-Roussillon etProvence - Alpes - Côte d’Azur étaient ainsisupérieurs de 8 points à la moyenne des autresrégions métropolitaines. Alors que chez lesfemmes de plus de 40 ans, le taux d’IVG restestable, il continue de progresser chez lesmineures (+32 % entre 1990 et 2004),concernant en 2004 11 500 jeunes filles de 15à 17 ans, soit une sur 100. C’est dans lesrégions du nord de la France que la part des

IVG chez les mineures est la plus élevée (8,6%dans le Nord - Pas-de-Calais et 8,4% enChampagne-Ardenne).

Les IVG sont par ailleurs nettement plus fré-quentes dans les départements d’outre-mer(DOM) qu’en France métropolitaine. C’est enGuyane et en Guadeloupe que les recours àl’IVG sont les plus fréquents : les taux d’IVGs’élèvent à 41,7 pour 1 000 femmes enGuadeloupe, 33,8 en Guyane, 23,3 enMartinique et 19,9 à la Réunion. Ceux-ci sontassociés à une natalité forte en Guyane maisbeaucoup plus modérée en Guadeloupe. Chezles femmes mineures, les recours à l’IVG sontégalement beaucoup plus fréquents dans lesDOM qu’en France métropolitaine.l

Interruptions volontaires de grossesse (IVG)

Taux d’IVG chez les 15-49 ansTaux d’IVG chez les mineures

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Page 6: Cancer du sein › IMG › pdf › 04-disparites...240 • Cancer du sein • L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santéEn 2002,

245L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santé

• Interruptions volontaires de grossesse (IVG) •

Taux d’IVG pour 1000 femmes de 15 à 49 ans en 2004 (quintiles)

Sources : DREES-SAE, INSEE.

13,4 à 20,3 %0

11,0 à 11,8 %0

10,3 à 11,0 %0

11,8 à 13,4 %0

20,3 à 27,4 %0

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Martinique

Part d’IVG chez les mineures en 2004 (quintiles)

Sources : DREES-SAE, données redressées 2004, PMSI MCO, INSEE.Données régionales.

6,8 à 8,3 %

5,9 à 6,4 %

4,3 à 5,9 %

6,4 à 6,8 %

8,3 à 11,4 %

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Martinique

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• Violences et traumatismes •

L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santé

n VIOLENCES ROUTIÈRES

La loi de santé publique prévoit de réduirefortement, en tendance régulière et perma-nente, le nombre de décès et de séquelleslourdes secondaires à un traumatisme paraccident de la circulation d’ici à 2008.

En 2005, 5318 personnes ont été tuées à lasuite d’un accident de la route en Francemétropolitaine et 225 dans les DOM (décèssurvenant dans les 30 jours). Rapportés à lapopulation, les taux de mortalité à 30 jours parmillion d’habitants sont respectivement de 87en métropole et de 122 dans les DOM. C’est laclasse d’âge des 18-24 ans qui est la plusexposée, avec un taux de risque 2,6 fois plusfort que la moyenne en métropole et 1,9 foisplus élevé dans les DOM. Les routes de rasecampagne (nationales ou départementales)sont les plus dangereuses avec 75% des tuéspour 52% du trafic, expliquant en partie lesdisparités régionales observées. Pour appré-cier les disparités régionales en tenant comptedu trafic et de sa répartition entre les différen-tes catégories de réseaux (autoroute, rasecampagne, zones urbaines), un indicateurd’accidentologie locale (IAL), basé sur le nom-bre de décès, est calculé : l’IAL compare lesrésultats d’une région à ce qu’ils seraient sicette région avait eu les mêmes taux de risqueque la France métropolitaine sur ses différentsréseaux routiers (IAL de référence = 1). Ilexiste, en ce domaine, un gradient nord-sud.Les régions dont la position relative est la

moins favorable sont la Corse (1,41), leLanguedoc-Roussillon (1,29) et la région PACA(1,28). Plus au nord, trois régions se distin-guent par une accidentologie plus élevée : laPicardie (1,14), le Centre (1,25) et la régionChampagne-Ardenne (1,40). Parmi les situa-tions les meilleures, se trouvent les régions àfortes caractéristiques urbaines : l’Île-de-France (0,81), le Nord - Pas-de-Calais (0,89) etla région Rhône-Alpes (0,79).

n SUICIDE

La France est l’un des pays qui enregistrel’un des taux de suicide les plus élevés enEurope. En 2001, l’Organisation de coopérationet de développement économiques (OCDE) acalculé que le nombre d’années potentielles devies perdues en France par suicide était de335 pour 100 000 personnes (511 pour leshommes et 160 pour les femmes), soit 8 % dutotal des années de vie perdues pour cetteannée-là. L’objectif préconisé par la loi relativeà la politique de santé publique est de passerd’ici à 2008 à moins de 10 000 décès par an.

Environ 8% de la population métropolitaineadulte déclarent avoir fait une tentative de sui-

cide au cours de sa vie et 2% présentent un ris-que suicidaire élevé. Si les tentatives de suicidesont plus fréquentes chez les femmes, la mor-talité par suicide est plus élevée chez les hom-mes : l’incidence était de 26,6 pour 100000hommes et 9,5 pour 100000 femmes en 2002.Concernant la mortalité par suicide, les phéno-mènes de sous-déclaration sont estimés entre20% et 25%. Cependant, ce biais reste relati-vement stable et les principales conclusionsconcernant les caractéristiques démographi-ques et spatiales de la mortalité par suicide res-tent proches avant et après correction. Lesdécès dus au suicide constituent la deuxièmecause de décès chez les 15-44 ans. L’étude destaux standardisés de suicide annuels moyenssur la période 2000-2002 montre que douzerégions ont un taux supérieur d’au moins 15%à la moyenne nationale. Elles appartiennent,pour la plupart d’entre elles, à un grand quartnord-ouest de la France, le taux le plus élevéétant, et de loin, celui enregistré en Bretagne(+60 %), suivie de la Basse-Normandie (+33%) et du Nord - Pas-de-Calais (+29 %). À l’op-posé, quatre régions (Alsace, Midi-Pyrénées,Corse et Île-de-France) connaissent des taux desuicide nettement inférieurs à la moyennenationale (≥ -20 %).l

Violences et traumatismes

Violences routières • taux de mortalité à 30 jours : indicateur d’accidentologie locale

Suicide • taux de mortalité par suicide

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247L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santé

• Violences et traumatismes •

Taux de mortalité à 30 jours après accident de la route en 2005(quintiles)

Source : ONISR (www.securiteroutiere.gouv.fr/observatoire).

114,0 à 128,0 %000

83,0 à 100,0 %000 41,0 à 83,0 %000

100,0 à 114,0 %000

128,0 à 131,0 %000

Indicateur d’accidentologie locale en 2005 (quintiles)

Source : ONISR (www.securiteroutiere.gouv.fr/observatoire).

1,20 à 1,28

0,84 à 1,00

0,77 à 0,84

1,00 à 1,20

1,28 à 1,41

Taux standardisés* de mortalité par suicide chez les hommes(quintiles)

Sources : INSERM CépiDC, INSEE, exploitation DREES.Données moyennes régionales 2000-2002.* Population du recensement de 1990 (France métropolitaine).

34,5 à 35,6 %000

24,2 à 31,7 %000 14,0 à 24,2 %000

31,7 à 34,5 %000

35,6 à 43,9 %000

Taux standardisés* de mortalité par suicide chez les femmes(quintiles)

Sources : INSERM CépiDC, INSEE, exploitation DREES.Données moyennes régionales 2000-2002.* Population du recensement de 1990 (France métropolitaine).

10,1 à 10,6 %000

7,5 à 9,7 %000 4,4 à 7,5 %000

9,7 à 10,1 %000

10,6 à 13,9 %000

209-250 Disparités 14/12/06 18:12 Page 247

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• Personnes âgées •

L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santé

n CHUTES

Chez les personnes de 65 ans et plus, leschutes constituent une partie importante (plusde 80%) des accidents de la vie courante(AcVC). Elles surviennent souvent à domicile,mais aussi dans toutes les autres activités dela vie (loisirs, déplacements, etc.). L’objectif dela loi de santé publique est d’ici à 2008 deréduire de 25% le nombre chutes des person-nes de plus de 65 ans. L’étiologie des chutesest souvent multifactorielle. On distingue deuxgrands types de déterminants dans leur surve-nue : les facteurs intrinsèques liés à la per-sonne et les facteurs extrinsèques liés à l’envi-ronnement. Les taux de mortalité par chute ontété retenus comme indicateur complémentairedans la loi de santé publique car les taux demortalité par chute en métropole sont parmiles plus élevés d’Europe.

En 2002, 4318 personnes de plus de 65 anssont décédées d’une chute accidentelle(36,6/100000), parmi lesquelles 1785 hom-mes (45,2/100 000) et 2 533 femmes(31,4/100000). Ces résultats sont établis enexcluant les «décès à la suite d’une fracturesans autre indication ». Les femmes décédéesd’une chute étaient plus nombreuses que leshommes, du fait de leur plus grand nombre auxâges avancés. Les différences de taux de mor-talité standardisés montrent en réalité une sur-

mortalité masculine (sex-ratio : 1,4), qui s’ob-serve quasiment à tous les âges au-delà de65 ans. Les taux de mortalité augmentent avecl’âge et sont plus élevés chez les plus de85 ans. En matière de disparités régionales,des différences significatives existent notam-ment en Rhône-Alpes (taux de mortalité le plusélevé) et en Île-de-France (taux le plus faible).Les autres différences régionales observées nesont pas significativement différentes de lamoyenne nationale.

n FRACTURE DU COL DU FÉMUR

En 2003, les services de soins de courtedurée (MCO) ont enregistré, pour les personnesâgées de 65 ans ou plus, près de 75000séjours motivés par une fracture du col dufémur. Ces données sont surestimées car cer-tains séjours ont parfois été comptabilisés plu-

sieurs fois. Il s’agit dans près de huit cas sur dixde femmes, plus nombreuses dans la popula-tion générale avec l’avancée en âge. En nombrede séjours, les taux bruts d’hospitalisation tousâges ont atteint, en 2003, 100 pour 10000 fem-mes et 40 pour 10000 hommes. Les variationsrégionales des taux d’hospitalisation standardi-sés sont faibles. Pour dix-neuf régions, l’écartest de moins de 10% par rapport au taux natio-nal. Les Antilles enregistrent, quant à elles, destaux très inférieurs au taux national (environ-60 % pour le total deux sexes). À l’opposé,les taux relevés en Alsace et en Corse sontnettement supérieurs (environ +30 % pourles deux sexes). La position relative de cesrégions est la même pour les hommes et lesfemmes. En revanche, à la Réunion, le tauxstandardisé d’hospitalisation des femmesest sensiblement plus bas que le taux natio-nal (-30 %), tandis que celui des hommes estnettement plus élevé (+20 %).l

Personnes âgées

Taux de mortalité par chutes • Codes CIM10: W00 à W19

Taux de mortalité par chutes et fractures d’origine indéterminée • Codes CIM10 à W19 -X59 en cause principale et S02 - S12 - S22 - S32 - S42 - S52 - S62 - S72 - S82 - S92 - T02 - T10 - T12 - T142parmi les autres causes

Taux standardisé d’hospitalisation en MCO pour fracture du col du fémur • Ont étéretenus les séjours comportant un des codes CIM10 S720 à S722 en diagnostic principal et ceux comportant unacte de mise en place de prothèse céphalique ou d’ostéosynthèse de l’extrémité supérieure du fémur même s’ils nementionnaient pas de diagnostic de fracture du col du fémur.

209-250 Disparités 14/12/06 18:12 Page 248

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249L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santé

• Personnes âgées •

Taux standardisés de mortalité par chute chez les personnes de plus de 85 ans (quintiles)

Sources : INSERM CépiDC, INSEE, exploitation FNORS.Données moyennes régionales 2000-2002.

212,0 à 222,3 %000

184,0 à 194,8 %000

153,8 à 184,0 %000

194,8 à 212,0 %000

222,3 à 249,5 %000

Taux standardisés de mortalité par chute ou fracture d’origineindéterminée chez les personnes de plus de 85 ans (quintiles)

Sources : INSERM CépiDC, INSEE, exploitation FNORS.Données moyennes régionales 2000-2002.

619,3 à 648,6 %000

518,2 à 565,2 %000

477,8 à 518,2 %000

565,2 à 619,3 %000

648,6 à 670,0 %000

Taux standardisés de mortalité par chute chez les personnes de 65 à 84 ans (quintiles)

Sources : INSERM CépiDC, INSEE, exploitation FNORS.Données moyennes régionales 2000-2002.

21,0 à 24,1 %000

16,9 à 18,4 %000

14,1 à 16,9 %000

18,4 à 21,0 %000

24,1 à 26,8 %000

Taux standardisés de mortalité par chute ou fracture d’origineindéterminée chez les personnes de 65 à 84 ans (quintiles)

Sources : INSERM CépiDC, INSEE, exploitation FNORS.Données moyennes régionales 2000-2002.

41,2 à 42,7 %000

31,8 à 33,9 %000

30,9 à 31,8 %000

33,9 à 41,2 %000

42,7 à 46,6 %000

209-250 Disparités 14/12/06 18:12 Page 249

Page 11: Cancer du sein › IMG › pdf › 04-disparites...240 • Cancer du sein • L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santéEn 2002,

250 L’état de santé de la population en France en 2006 - Les disparités régionales de santé

• Personnes âgées •

Taux standardisés d’hospitalisation en soins de courte durée(MCO) pour fracture de col du fémur en 2003 (quintiles)

Sources : Base nationale PMSI MCO 2003, INSEE, exploitation DREES.Données selon la région de résidence.

61,3 à 65,9 %000

55,7 à 58,9 %000

22,5 à 55,7 %000

58,9 à 61,3 %000

65,9 à 80,9 %000

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Martinique

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