bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la...

12
Bulletin retraités n°40 - Décembre 2015 « Le verbe résister doit toujours se conjuguer au présent. » Lucie Aubrac

Upload: others

Post on 04-Jul-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme

Bulletin retraitésn°40 - Décembre 2015

« Le verbe résister doit toujours se conjuguer au présent. »

Lucie Aubrac

Page 2: Bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme

Près d’un mois après les attentats meurtriers

du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme de transfor-mation sociale progres-siste est face à des enjeux sans précédent. Le repli sur soi, la peur de l’autre et son rejet, le manque d’information et de formations sur de nombreux su-jets rendent peu perceptible le vœu syndical de travailler au « vivre en-semble » auquel, pourtant chacun de nous aspire. La situation complexe face à laquelle nous sommes ne peut se satisfaire de réponses simples. Il nous faut analyser les causes pro-fondes et multifactorielles poussant certains sur les voies de la radicalisa-tion et d’autres sur des replis identi-taires, sur le rejet de toute politique, le manque de confiance, l’incrédu-lité face à des projets alternatifs…La justice sociale est au cœur des problématiques. Confrontée à un taux de chômage record, à des ni-veaux de salaires et de pensions qui ne permettent pas à nombre de nos concitoyens de vivre dignement, à des prestations sociales sans cesse

rognées, à une l’incapacité de se projeter dans l’avenir tant les incerti-tudes sont nombreuses… la société vit sur des inquiétudes réelles. Les choix faits en matière économique et sociale pèsent lourdement dans le contexte et vont bien trop souvent à l’opposé des aspirations de la popula-tion. Les élites donnent l’image d’être de plus en plus coupées des réalités de la vie quotidienne. L’emploi, les sa-laires, les retraites, les qualifications, les services publics, tout comme obte-nir enfin une loi améliorée sur l’adap-tation de la société au vieillissement, sont des enjeux majeurs pour notre syndicalisme. Ce sont ces questions qui sont au cœur de l’engagement syndical. Elles nécessitent, si on veut y répondre, une autre politique économique, un autre partage des ri-chesses. Construire des propositions

crédibles, les faire par-tager par le plus grand nombre, déconstruire les discours dominants, c’est l’activité qu’il nous faut encore développer. Une des réponses passe par l’acculturation de chacun.Si ces questions générales sont primordiales, l’activité déployée sur le spécifique ne l’est pas moins. Au tra-

vers de la lutte que nous menons pour des programmes ambitieux en EPS, pour la reconnaissance des savoirs spécifiques dans le DNB, c’est notre professionnalité, nos professions que nous défendons mais également une certaine idée de l’Homme, une conception de la formation riche et complète qui lui permette d’appréhen-der la complexité du monde. Pour une démocratie vivante, éclairée dans ces choix, notre combat n’est pas mineur.L’ensemble de ces problématiques devra être présent dans les congrès FSU et nous invitons chacun et cha-cune à s’emparer des débats et à participer à ces congrès dans vos départements. Ne rien lâcher de nos revendications, continuer à infor-mer, à former, agir chacun-e à notre niveau pour une société plus juste, c’est le défi qu’il nous faut relever !

Eclairer les citoyenspour faire vivrela démocratie

Par Benoît HubertSecrétaire général

2Syndicat National de l’Éducation Physique de l’enseignement public (FSU) – 76, rue des Rondeaux, 75020 PARIS Tél. 01.44.62.82.10 – Fax. 01.43.66.72.63 – Internet : [email protected] – Directeur de publication : Jean Lafontan – Imprimerie SNEP Trimestriel - N° commission paritaire : 0307S07232 – N° ISSN : 1772-7634 – Abonnement revue 4,57 € - abonnement revue + suppléments 6,10 €

EDITO

Sommaire

2 - Edito

3 - COP 21 : un autre monde est possible

4 - Egalité ou équité ?

5 - La Sécu a 70 ans

6 - MGEN : quels enjeux aujourd’hui ?

7 - Loi d’adaptation au vieillissement

8 - Congrès national FSU - février 2016

9 - Réforme territoriale : quelles conséquences ?

10 - L’EPS dans la tourmente

11 - Culture, loisirs

12 - Décodons les sigles !

Le secteur retraités et ses représentants

Louise GAVARY, Edouard VERNIER, Bernard CHARLIER, Roland ROUZEAU, Viviane GOBEAUT, Marie-Claude BAUDELET, Sylvie DURTH, Yan LEQUEUX, Michèle BUCLON, Nicole LERAUX, Yvon ADAM, Suzanne FORGET, Raymond DELIGNY, Michel LOREAU, Pierre ROBINET, Françoise ROBINET, André COLLET, Martine BEISSEGES, Jacques SILHOL, Andrée ZELEZ, Elisabeth POGGI, Jean-Charles PERDUCAT, Michel OSSAKOWSKY, Huguette FOSSAT, Jacques RIGOLET, Gérard WERMELINGER, Pierre ZINDY, Nicole COULON, Paulette CADET, Alain LESIMPLE, Victor KOWALYCK, Michel CREMONESI, Annick BEGUERY, Françoise LEGRAND, Nancy BOHAIN, Didier KNOSP, Régine DEJOUR

Page 3: Bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme

3SNEP-FSU - Bulletin info retraités - n° 40 - Décembre 2015

COP 21 : un autre monde est possible

• Réussir à s’en tenir à +2° à la fin du siècle et éviter ainsi la catastrophe annoncée, inévitable, dont tous les humains seront les victimes, mais d’abord les plus malheureux, dans les pays du sud d’abord (eau, nourriture, catastrophes, em-ploi, réfugiés environnementaux …), mais aussi ailleurs.• Cela exige que les pays en développement, avec 2 mil-lions d’habitants disposant de moins de 2 dollars par jour, puissent néanmoins continuer à vivre et à se développer et donc que les pays riches contri-buent à l’essentiel des efforts à faire et aux transformations –tech-nologiques et économiques- indis-pensables à tous. Plus d’égalités est incontournable et possible !• Chaque état ne doit pas res-ter libre de fixer ses propres objectifs de réduction d’émis-sions de GES (« gaz à effet de serre ») ; un calendrier progres-sif doit être impérativement établi.• La question énergétique étant essentielle pour le climat, cela nécessite que les pays développés, et leurs banques, cessent de subven-tionner les énergies fossiles, notamment le charbon (la BNP, pourtant sponsor de la COP 21, Paribas et le CA leur ont consacré 118 milliards de dollars de 2009 à 2014), au profit des énergies renouvelables (pour elles, dans le même temps, 15 milliards seulement !) et pour des économies d’énergie (habitations, transports…). • Encore faut-il s’attaquer au système qui nous régit, la mon-dialisation mercantile, consumériste et financière en vue du

profit immédiat de quelques-uns et au détriment de tous ; il serait aggravé encore par le TAFTA... Kofi Annan dit « chan-geons le système, pas le climat ! »., et le pape ajoute que « les forces invisibles du marché créent des dommages inévitables », Donc, pas de croissance illimitée, mais une croissance maintenue pour les pays en développement ; pas d’austérité non plus, contraire au mieux-vivre de tous et aux investissements judicieux et économes en énergie.

• Il ne peut y avoir cet autre monde possible que par une mobilisation renforcée et des luttes accrues. Cela dépend de chacun de nous.Les rassemblements des 29/11 et 12/12, mais aussi le CESE (« conseil économique et so-cial environnemental ») et le CSI (« confédération internationale des syndicats »), mais encore la « Coalition Climat 21 » (rassem-blant 130 organisations de la socié-té civile, des syndicats dont la FSU,

des associations de solidarité internationales…), et en-fin 82% des Français, estiment, que les gouvernements ne répondent pas sérieusement à l’urgence climatique.Un monde enfin plus juste et moins pollué, c’est possible et maintenant vital ; cela nécessite de re-penser les modes de production, de consomma-tion, de développement. La COP 21 n’y suffira pas !

Edouard Vernier

Le professeur d’économie Angus Dea-ton s’intéresse à la consommation des ménages, à la pauvreté, aux inégalités, au bien-être… et obtient cette année, à la suite de Jean Tirole en 2014, le prix Nobel d’économie sur un constat qui nous intéresse : l’argent fait le bon-heur jusqu’ à 62 500 euros (annuels !). Au-delà, selon le chercheur, « les hausses de revenus n’améliorent plus la capacité des individus à faire ce qui compte le plus pour leur bien-être émotionnel, comme passer du temps avec ceux qui leur sont chers, éviter

la douleur et la maladie et profiter de leurs loisirs ». Son étude se fonde sur l’expérience –amplement réussie- d’un patron de startup ayant instauré, en 3 ans, ce salaire minimum de 70 000 dollars, tout en ayant divisé, (par 14 !) sa propre rémunération initiale de 1 million…Productivité (à croître !), « coût du travail » (à réduire !) , plus juste répartition des richesses créées, bien-être notamment au travail et santé sont bien interdépendantes…

Edouard Vernier

Nobel d’économie 2015 : l’argent fait-il le bonheur ?...

COP 21 : Juges et parties ; pas spectateurs ! Un autre monde est possible !Au moment où ce bulletin paraitra, la COP 21 sera sans doute bouclée. Pour quels résultats ? En aurons-nous saisi tous les enjeux et serons-nous enfin plus confiants pour l’avenir, et surtout plus déterminés à contri-buer à un avenir de progrès, pour tous ? Quels sont les enjeux à débattre que l’on puisse discerner ?

Page 4: Bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme

DroitAvec la Philosophie des Lumières, et dès 1789, la pre-mière déclaration de Droits de l'Homme et du Citoyen (1) pose que « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » (art.1 ; souligné par nous). Ce principe, enrichi, est repris en 1793 « Tous les hommes sont égaux par la nature et devant la loi » (art 3), à nouveau repris et précisé (ex. égalité femmes-hommes) dans le préambule de la constitution de 1946. Il est rappelé dans le préambule de l'actuelle constitution, dont l'article premier affirme en outre que la Répu-blique « assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'ori-gine, de race ou de religion.» Enfin, la déclaration Universelle des Droits de l'Homme de l'ONU de décembre 1948, toujours en vigueur au plan in-ternational, reprend elle aussi l'affir-mation dans son article premier et en décline les conséquences concrètes tout au long de ses trente articles. Du droit au(x) fait(s)Mais, paradoxalement, comme le met en évidence l'Ob-servatoire des Inégalités (2), celles-ci persistent voire s'accroissent dans notre pays. Elles se manifestent dans le niveau de vie, le logement, l'emploi, l'éducation, la san-té, les pratiques culturelles, la représentation politique ...L'état de la société ne correspond donc pas, dans les faits, à la valeur qu'énonce la devise de la République. Mais on aurait tort de balancer le bébé avec l'eau du bain. C'est en effet une base fondamentale et un levier sur lesquels peuvent s'articuler et trouver leur justifica-tion, les luttes sociales syndicales, associatives, poli-tiques. La valeur affirmée a certes un caractère abstrait. Mais l'affirmation d'une égalité "en droit" la rend déjà plus concrète. Et elle est plus réelle encore pour celles et ceux

qui agissent pour la faire vivre. L'utilité et la valeur du trip-tyque républicain sont d'énoncer des principes, de poser des perspectives, d'affirmer l'existence d'un droit, de per-mettre l'action pour le faire respecter et/ou le concrétiser.Egalité et équitéEn pratique, l'égalité peut souvent se réaliser par une dé-marche d'équité. Quand je joue au foot avec mes petits en-fants, si on débute à 0-0, c'est certes l'égalité ; mais souvent ils s'infligent un « handicap » de trois buts : c'est l'équité.

Compte tenu de la vivacité des uns et de l'autre, (même si je bouge encore !) c'est plus « juste » et cela rétablit entre nous une égalité relative. La progres-sivité de l'impôt sur le revenu, donner plus à ceux qui ont moins, l'instaura-tion de tarifs réduits ou de la gratuité pour les chômeurs et les personnes à faible revenus, l'accès de tous aux services publics etc. ... relèvent de démarches d'équité qui contribuent au progrès de l'égalité et de la justice

entre les Hommes/Femmes, retraité(e)s, personnes handi-capées et/ ou discriminées à des motifs divers, enfants et jeunes adultes, beaucoup d'entre nous sont concerné(e)s. L'égalité de notre devise nationale est donc à la fois l'affirmation d'une valeur et une construction per-manente. Pas plus qu'elle n'est advenue naturel-lement par une grâce divine, ou a été consentie par quelque autorité suprême, l'égalité des droits, dans son principe comme dans sa réalité qui passe entre autres par une démarche d'équité, est le résultat et l'objet de l'action des femmes et des hommes pour une société plus juste pour tous et chacun(e). Cela concerne aussi les retraité(e)s et personnes âgées.

Roland Rouzeau

4 SNEP-FSU - Bulletin info retraités - n° 40 - Décembre 2015

EGALITE OU EQUITE ?

Liberté, égalité, fraternité

(1) Ne pas oublier «du citoyen» qui donne la dimension politique du concept, escamotée sinon absente de la formulation «droits humains»(2) L’Observatoire des Inégalités est un organisme indépendant composé essentiellement de bénévoles. Il vient de publier le premier « Rapport sur les inégalités en France », hélas déjà épuisé. Il publie des articles et études, et dispose d’un site : http://www.inegalites.fr/

« L’école des colonies» de Didier Daeninckx - Editions Hoëbeke« Nos ancêtres les Gaulois » C’est ainsi que débutent les cours d’histoire des écoles du Tonkin, du Dahomey ou du Soudan, à l’orée du XXe siècle. Les écoliers d’Afrique subsaha-rienne, d’Asie, d’Océanie, des Antilles ou du Maghreb sont éduqués pour devenir de vrais Fran-çais. Ou le colonialisme envisagé comme une nécessité politique, économique et humanitaire.Didier Daeninckx ouvre ici le dossier des errements de la doctrine pédagogique de la France colo-niale, entreprise dont les dommages collatéraux sont toujours à l’oeuvre. En s’attelant à ce volet mécon-nu de l’histoire, l’auteur poursuit son étude des parts d’ombre du fait colonial, entamée avec Cannibale.

Les événements ont remis en pleine lumière la devise de la République. Nous voulons nous attar-der ici sur l’Egalité. Il ne s’agit pas de nier ou d’oublier les deux autres termes. Mais d’enclencher quelques réflexions, sur une question qui par antithèse, l(es) inégalité(s), traverse et travaille notre société. Qu’évoque-t-on quand on en parle ? De quoi s’agit-il concrètement ? A quoi cela sert-il ?

Page 5: Bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme

5SNEP-FSU - Bulletin info retraités - n° 40 - Décembre 2015

« Un plan complet de Sécurité sociale, visant à assurer à tous les ci-toyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail » ; c’était, en 1945, la belle ambition du CNR (« conseil national de la résistance »). Une ambition réussie, constatée pour la santé par l’OMS (« organisa-tion mondiale de la santé »), vécue par les vieux sortis de la pauvreté et faisant la preuve, notamment dans la crise actuelle, de son efficacité : 600 milliards des richesses produites (1/3) assurent maintenant la « protection

sociale » -diversifiée- des Français.La « Sécurité sociale » (santé 30%, vieillesse 35%, famille 13%...), finan-cée par les cotisations sociales (un « salaire différé » et solidaire), en consti-tue l’essentiel, le socle. Elle ne serait qu’un « gouffre », affirment ceux qui comptent sur la santé et les retraites, rendues individuelles et assuran-tielles, pour faire beaucoup de fric !...Aujourd’hui, pour mieux défendre notre Sécu solidaire, une nouvelle et grande ambition s’impose, indispen-sable: Elle est incontournable pour mieux assumer les difficultés de ceux qui renoncent aux soins, pour les privés d’emploi, pour les personnes âgées ou/et handicapées plus nom-breuses, pour éradiquer la pauvreté et des inégalités croissantes… Elle est indispensable pour contrecarrer aussi les coûteuses dérives assuran-tielles individualistes… Elle est aussi incontournable pour concrétiser les possibilités nouvelles, considé-rables mais négligées, qui existent en matière de recherches, de soins innovants, d’accompagnement, de prévention multifactorielle (environne-ment, logement, nutrition, activité phy-

sique, for-m a t i o n et édu-c a t i o n … )Un impéra-tif d’aujourd’hui donc, mais aussi un formidable investissement pos-sible, en matière sociale et éco-nomique ! D’abord pour que nous vivions mieux, tous, en activité ou en retraite (non retardée !), mais aus-si parce que des milliers d’emplois nouveaux en dépendent (avec coti-sations nouvelles et consommation relancée), parce que la productivité au travail en serait accrue, parce que plus de démocratie est facteur d’effi-cacité, notamment pour une utilisation meilleure des ressources disponibles.Après l’ambition, réussie, d’une France appauvrie par la guerre, une nouvelle et grande ambition est aujourd’hui d’actualité, dans une France infiniment plus riche, revitalisée. C’est possible ! Cela exige une autre répartition des ri-chesses produites, et donc une mobi-lisation convaincue de nous tous. Non à la mort prématurée de notre Sécu !Tous concernés !

Edouard Vernier

La Sécu, une vieille dame de 70 ans qui a réussi sa vie mais qui mérite encore de belles années devant elle !

Les professionnels de santé premiers visés !En 2014 la fraude aux prestations d'assurance a atteint 196,2 millions d'euros. Un chiffre re-cord, en hausse de 17% par rapport à 2013.Mais contrairement à ce que certains média laisseraient à penser, ce ne sont pas les malades qui arnaquent majoritai-rement la Sécu : Moins de 20 %... soit 38,8 millions d'euros.C'est beaucoup... mais tellement moins que les sommes dé-tournées par les professionnels et établissements de santé :. 73,1 millions pour les premiers (37 % du mon-tant total) visites à domicile fictives par exemple... . 52,6 millions chez les seconds (27%).grâce à une tarifica-tion à l'acte. Cette tarification à l'activité pour les hôpitaux les pousse à multiplier les examens voire à effectuer des opérations parfois inutiles. Pour cette « optimisation des codages », certains établissements font d'ailleurs appel à des prestataires privés spécialisés dans cette pratique.

Et si l'assurance maladie a décidé de réagir contre ces tricheurs en blouse blanche... cela n'a pas empêché qu'en 2014 les sanctions financières ont à peine atteint 12 millions d'euros.(Marianne oct /nov 2015)

LA SECU A 70 ANS

Fraude à l’assurance maladie...

Page 6: Bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme

6 SNEP-FSU - Bulletin info retraités - n° 40 - Décembre 2015

MGENquels enjeux aujourd’hui ?

Nous ne reviendrons pas ici sur la critique pré-cédente que nous maintenons contre la dérive assu-rantielle faite cette année par la MGEN, sans débat réel avec les adhérents et aboutissant à « une nouvelle gamme d’offres » différenciées et à des taux de cotisations crois-sants avec l’âge. Ces décisions étaient destinées à inci-ter chacun à se couvrir selon ses risques prévisibles de santé ou selon les moyens disponibles… Adieu la solida-rité ! Mais un jeune est-il à l’abri d’un risque majeur ? Une personne plus âgée n’a-t-elle pas déjà longtemps contribué à payer plus qu’elle ne coûtait à la MGEN ?Nous savons que la MGEN est contrainte de faire face à des difficultés réelles, notamment financières : individualisme croissant, taxations des mutuelles multipliées par 8, aides publiques dérisoires aux fonctionnaires et notamment aux personnels de l’EN (2,21 euros face aux 260 euros pour les travailleurs indépendants !), conséquences de l’ANI qui prive la MGEN d’adhérents conjoints et menace de retirer à la MGEN sa délégation de prestataire au titre de la Sécu…Mais quand la MGEN nous a-t-elle appelés à en discuter vraiment et à nous mobiliser ?Les enjeux d’aujourd’hui sont décisifs et trop souvent oc-cultés : • La meilleure santé de tous résultera-t-elle d’une nouvelle, nécessaire et possible ambition soli-daire, pour la Sécurité sociale s’appuyant sur des services publics renforcés (notamment l’hôpital pu-blic et la recherche publique) dotés de moyens suffi-sants, non mercantiles, ou bien laisserons-nous se dé-velopper la couverture individuelle, assurantielle, et marchandisée, pour ceux qui en auront les moyens ?

• La couverture de base progressera-t-elle à nou-veau, avec des personnels suffisants (fonction-narisés ?) pour éradiquer les coûteux renonce-ments aux soins, ou bien, laisserons-nous les « complémentaires santé », y compris mutualistes, se substituer progressivement, et avec leur accord (exprimé depuis 1945 !), à une couverture universelle et solidaire ?• Considèrerons-nous que la santé est davantage un investissement –social et économique- qu’un coût ou un « gouffre », d’ailleurs artificiellement créé, et que cela implique de dégager les recettes solidaires à lui consacrer, dans une autre répartition des richesses créées ? Non ! À la marchandisation de notre santé !• Admettrons-nous, enfin, que si nous avons une respon-sabilité individuelle évidente dans notre santé, la respon-sabilité est d’abord collective et solidaire : formation et recherche, prévention, moyens matériels et humains suffi-sants, bien répartis sur le territoire, démocratie rénovée…

C’est sur ces enjeux fon-damentaux que nous sou-haitons que notre MGEN engage enfin le débat et la mobilisation la plus large.C’est sur ces enjeux que nous vous appelons à par-ticiper aux votes et aux ré-unions qui vont avoir lieu dans les sections départe-mentales prochainement.

Edouard Vernier

MGEN : Quels enjeux aujourd’hui ? Intervenons davantage pour des choix judicieux !

« Un retraité sur dix, soit 1,3 mil-lion de seniors percevant une pension française, choisit de pas-ser ses vieux jours à l'étranger. » « Pas de problème pour le versement de sa retraite et de sa pension de ré-version. Toutes sont exportables », précise Philippe Bainville de la CNAV (Caisse nationale d'assurance vieil-lesse), à l'exception de l'allocation de solidarité aux personnes âgées.« Les retraites de droit privé sont par principe imposables au lieu de résidence. Si un Français s'expatrie en Thaïlande, il déclarera ses pen-sions françaises dans ce pays et ne payera plus d'impôt sur le revenu en

France... sauf s'il s'agit d'une pen-sion publique (fonctionnaires) »Face aux craintes concernant les retraites, il paraîtrait selon le jour-nal Le Figaro qu'on s'achemine vers

« l'exode doré des seniors français » ... Pour le Maroc, le Portugal, l' Es-pagne... car, selon le journal sus-cité,

les retraités ou futurs retraités pour-raient vivre alors dans l'opulence que leur procureraient des pays où le ni-veau de vie est parfois inférieur de 30 % à celui de la France et où le prix des logements est jusqu'à 40 % moins éle-vé, comme en Espagne par exemple.Dans le même temps les grandes entreprises françaises continuent à « se délocaliser » dans ces mêmes pays pour exploiter une main d'œuvre qu'elles sous paient... tout en encais-sant au passage des fonds publics fran-çais ! ... entreprises qui n'hésitent pas, non plus, en France, à faire appel aux immigrés des pays les plus pauvres.

Viviane Gobeaut

Les retraités bientôt nouveaux expatriés ?

Page 7: Bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme

7SNEP-FSU - Bulletin info retraités - n° 40 - Décembre 2015

LOI D’ADAPTATIONAU VIEILLISSEMENT

Le vieillissement de notre po-pulation est une évidence. On estime que, d’ici à 2060, le nombre de per-sonnes âgées de plus de 85 ans sera multiplié par plus de trois. Pourtant, se doter des moyens de faire face à cette évolution semble moins évident. Grâce à la pression des partenaires sociaux, dont la FSU, le gouvernement a enfin élaboré un projet de loi. Depuis ce pro-jet a été soumis aux partenaires puis à l’assemblée nationale et au sénat.Cette loi va exister et c’est un premier point que tout le monde attendait. Elle comporte quelques avancées comme la revalorisation de l’APA (Aide Per-sonnalisée à l’Autonomie) l’instaura-tion du droit au répit pour les aidants mais elle reste bien éloignée des ob-jectifs initiaux et des besoins exprimés par tous les partenaires consultés.De nombreux points sont encore insa-tisfaisants.Le maintien de la barrière d’âge : Malgré les demandes insistantes des différents partenaires et contre toute attente, la barrière d’âge à 60 ans, entre les personnes handicapées (si-tuation mieux prise en charge) et les personnes âgées, est maintenue, alors qu’en vertu de la loi du 11 février 2005 une harmonisation des prises en charge entre les moins de 60 ans et les plus de 60 ans devait aboutir au plus tard dans un délai de 5 ans.Le financement : Le coût global de l’accompagnement de la perte d’autonomie va passer de 22 milliards d’euros en 2010 à 30 milliards en 2025, assurance maladie incluse. Son financement se fait par la Contri-bution Additionnelle de Solidarité à l’Autonomie, impôt payé par les retrai-tés, soit 645 millions d’euros. Outre le fait que cet impôt est inadmissible (A quand la contribution au chômage payée par les chômeurs ou à la gros-

sesse payée par les femmes en-ceintes, etc.…) son montant est très loin de répondre aux besoins qui ne cesseront d’augmenter. Les bénéfi-ciaires de l’APA sont passés de 684 000 en 2003 à 1 191 000 fin 2012. Les besoins devraient atteindre 5 milliards d’euros annuels pour une réelle prise en charge de l’aide à l’autonomie.Les organisations syndicales et asso-ciatives, unanimes, rappellent que la prise en charge de l’aide à l’autonomie doit être publique et solidaire, financée dans le cadre de la sécurité sociale. Le volet EHPAD est abandonné dans le cadre de la loi mais pas par tout le monde. Le secteur privé a sauté sur l’occasion pour investir ce secteur. Les conséquences en seront douloureuses pour les per-sonnes concernées et leurs familles.Garantir l’accès à ces établissements passe par l’investissement public, de l’Etat aux collectivités territoriales.

Droit au répit :Si le droit au répit existe, les moyens qui lui sont accordés et son finance-ment ne sont pas du tout à la hau-teur des besoins. Chaque aidant dispose de 5 jours par an d’autori-sation d’absence et reçoit 500 euros pour les frais engagés. La somme globale prévue par le gouvernement est de 78 millions d’euros soit 156 000 personnes concernées. C’est peu au regard du nombre de per-sonnes dépendantes. De ce fait, il est prévu que les moyens accordés

passent par une sélection opérée par une équipe médico-sociale libre de toute décision, ce qui laisse craindre des critères totalement arbitraires.Personnels de l’aide à domicile :Au niveau des qualifications rien n’est prévu si ce n’est le plan métier qui ne précise aucun diplôme. Les collec-tivités dont les subventions sont en baisse permanente auront tendance à choisir des personnels moins qualifiés.La représentation syndicale :Actuellement, elle n’est assurée, ni au niveau local, ni national tant dans la conférence des financeurs que celle du haut conseil dont le champ de compétence n’est pas en-core tranché. Il pourra s’intituler haut conseil de l’âge ou haut conseil de l’enfance, de l’âge et de la famille.Pour l’instant le ministère s’oppose fer-mement à la participation des organisa-tions syndicales dans la conférence des financeurs mais semble décidé à leur céder une place dans le haut conseil.Quand les personnes concernées et leur famille pourront-elles bénéfi-cier des quelques avancées de la loi (augmentation de l’APA, même toute relative, et droit au répit avec toutes ses insuffisances) ? Une commission mixte composée à moitié de députés et pour autre moitié de sénateurs doit se réunir début décembre pour régler les problèmes de désaccord entre eux. Déjà certains dispositifs ont été réglés par décret telle la mutualisation des soins infirmiers et l’aide à domicile.Le gouvernement avance la date du 1er janvier 2016 pour la sortie de la loi. Chaque initiative du « groupe des 9 » doit être l’occasion de rap-peler l’exigence légitime d’une loi d’adaptation de la société au vieillis-sement accessible à toutes et tous.

Bernard Charlier

Loi d’adaptation de la société au vieillissement : Va-t-on dans le bon sens ?

L'Allemagne exporte ses vieuxAh, le modèle allemand vanté sur tous les tons au nom de la compétitivité avec ses emplois à deux euros et une misère galopante ! L'Allemagne vieillit. Et comme les maisons de retraite et les structures médicalisées coûtent cher, les familles les moins argentées ont une solution : exporter leurs vieux vers la Slovaquie et la Hongrie. Les visites ? Une fois l’an. Le contrôle ? Par téléphone. Bref, une fin de vie à l’allemande, version Merkel.« Vie nouvelle » journal de la CGT – juillet-août 2015

Page 8: Bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme

Le service public a-t-il encore un sens et un avenir ? Les missions des fonc-tionnaires sont-elles condamnées à se rabougrir sous la pression du dogme de la réduction des déficits publics ? Est-il envisageable de construire les services publics que le XXIe siècle appelle ?Ce livre restitue à un public large les éléments historiques et actuels qui donnent sens au travail et au statut des cinq millions d’agents employés par l’Etat, les collectivités territoriales et les hôpitaux. Tirant les conséquences de l’impasse néolibérale mise en évidence par la crise financière, Anicet Le Pors et Gérard Aschieri proposent une vi-sion dynamique de la fonction publique : au service de la société, elle est un outil décisif pour traduire dans le quoti-dien ses idéaux de liberté, d’égalité, de justice et de sauvegarde de la planète.

Conseiller d’Etat honoraire, Anicet Le Pors a exercé de nombreuses res-ponsabilités politiques et sociales. Il fut notamment ministre de la Fonction publique et des Reformes adminis-tratives (23 juin 1981-17 juillet 1984), sénateur (1977-1981) et conseiller général (1985-1998) des Hauts-de-Seine. Auteur de nombreux ouvrages, il est reconnu pour ses réflexions et son expertise sur les questions liées au service public, aux collectivités lo-cales, à la laïcité et au droit d’asile.Ancien élève de l’Ecole normale su-périeure (Ulm), agrégé de lettres, di-rigeant, puis secrétaire général de la FSU (2001-2010), Gérard Aschie-ri est membre du Conseil écono-mique, social et environnemental.

Début février va se tenir le congrès national de la FSU, moment important de la vie de notre fédération.La période qui s’engage jusqu’au congrès va permettre aux retrai-tés de travailler particulièrement sur l’orientation qui les concerne mais pas seulement car nombre de su-jets se partagent avec les actifs tels la protection sociale, la fiscalité, la réforme territoriale, les services pu-blics et la fonction publique, la vie syndicale, … Elle sera aussi l’occa-sion de réaffirmer la place des re-traités au sein de notre fédération.Outre le rapport d’activité natio-nal et l’expression et listes des ten-dances, quatre thèmes organisent les débats et les prises de décisions.Le thème 1 « Education, forma-tion, culture et recherche : relever le défi de la démocratisation » : Re-traité ne signifie pas retrait. Beau-coup de retraités restent attentifs à l’évolution du système éducatif et ses contenus. Ils se sentent plei-nement investis dans ce thème et ont leur mot à dire sur les transfor-mations nécessaires pour avancer vers une école plus performante.Le thème 2 « La fonction pu-blique, pour réaliser le service public, une idée moderne » :C’est toute la société solidaire, inter-générationnelle, qui est au cœur de ce thème. Les retraités sont totale-ment concernés, notamment avec la loi d’adaptation de la société au vieil-lissement. Nous devons peser de tout notre poids pour que fonction publique et services publics se développent afin de garantir un traitement égal pour tous les citoyens de notre pays.Le thème 3 « Transition écologique, droits humains et justice sociale : une même urgence démocratique. »L’ensemble de ce thème nous touche particulièrement car, retraités, nous sommes avant tout des citoyens sen-sibles à chacun des points évoqués dans l’intitulé de ce thème. La partie II de ce thème évoque la situation des retraités et les risques pour leur ave-nir. Les luttes que les organisations de

retraités mènent depuis 2014 et qui se prolongent, en sont l’illustration.Le thème 4 « Le syndicalisme » :Dans la description du paysage syndical se trouve celle concer-nant les retraités. Sans doute au-rons-nous, dans ce thème à ouvrir plus de perspectives sur notre acti-vité spécifique. Ce sera l’occasion de mener le débat aussi au niveau local pour mieux affirmer le lien entre actifs et retraités. Se posent des questions communes à toutes et tous sur l’avenir du syndicalisme et les conditions de son efficacité.Analyser les documents, faire des propositions doit impérativement passer par l’intervention des retraités.Jusqu’au congrès les textes qui orientent l’activité de notre fédération pour trois ans doivent être discutés et enrichis. Qui mieux qu’eux peut porter leurs revendications ? Les congrès départementaux de la FSU, préparatoires au congrès national, sont des lieux privilégiés d’expres-sion. Plus les retraités s’exprimeront dans ces instances plus la place qui doit être la leur, tant dans l’activité de la FSU que dans les textes d’orienta-tion de notre fédération, sera au plus près de leurs situation et aspirations.

Bernard Charlier

NB : Les corpus, cités dans les textes préparatoires sont des renvois au congrès précédent (Poitiers). Ils évitent ainsi d’alourdir le document avec des textes qui n’ont pas changés mais imposent l’effort de les rechercher

8

Congrès national FSU : Le Mans 1er au 5 février 2016

SNEP-FSU - Bulletin info retraités - n° 40 - Décembre 2015

CONGRES NATIONAL FSU Février 2016

Services publics

« La fonction publique au XXIè siècle »

Anicet Le Pors et Gérard Aschieri

Les éditions de l’Atelier / Editions Ouvrières

Page 9: Bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme

L’EPS et le sport très concernésL’enseignement de l’EPS (construction, entretien, réno-vation, location des installations sportives, personnels de service, crédits de fonctionnement), et de l’UNSS (sub-ventions, aide à la licence, prise en charge de certaine ma-nifestations, déplacements et transports scolaires) dans les lycées (EN et Agricoles) et EREA sont très concernés.Le mouvement sportif et associatif dans son ensemble -y compris la FNSU- (subventions) Le sera égale-ment. De plus les CREPS, pour le bâti, sont transférés aux nouvelles Régions à compter du 1er janvier 2016Pour un SNEP acteurPour donner des avis, revendiquer, peser sur les choix de ces futures Régions en matière d’EPS et de sport (UNSS et mouvement sportif), le SNEP doit donc se positionner pour être acteur. Cela suppose d’une part de s’adresser aux candidats et au futurs élus pour leur présenter nos pro-positions, et d’autre part d’être en capacité d’organiser l’ac-tion syndicale (sans oublier la dimension FSU) à ce niveau.

Les militant(e)s et les différentes structures du SNEP doivent prendre la mesure de cette nouvelle évolution. La coordi-nation et les modalités de prise de décision des S3 d’une même Région sont posées. La fusion des académies d’une même région se profile. Ne faudra-t-il pas faire évoluer les pratiques syndicales et les règles statutaires du syndicat ?

Roland Rouzeau

9

REFORME TERRITORIALE : quelles conséquences ?

Au total, les ser-vices de l’Etat au n i v e a u r é g i o -nal (hors

éducation nationale) représentent 37 000 agents… la modification des régions va créer un grand cham-boulement notamment pour l’ emploi dans les services publics concer-nés entre transferts et suppressions.Exemple d’une région : La PicardieLe Picardie en tant que région va dis-paraître au profit d’une « super région » regroupant les départements du Nord, du Pas de calais, de l’ Aisne, de l’Oise et de la Somme créant ainsi une des régions les plus peuplées de France.Au total ce ne sont pas moins de 732 postes d’agents du ser-vice public qui vont être transfé-rés à Lille, anciennement capitale de la région Nord - Pas de Calais et devenant la nouvelle capitale : direction de l’environnement, de

l’aménagement et du logement – di-rection des entreprises, de la concur-rence de la consommation, du travail et de l’emploi - direction des affaires culturelles – des finances publiques - de l’INSEE - de l’agence régio-nale de santé – de la préfecture…Mais au delà de ces transferts, c’est aussi, au total, 400 em-plois publics de la préfecture de Picardie qui disparaissent !Les populations des régions de Lille et Amiens sont parmi les plus défa-vorisées de France : chômage, pré-carité, santé, difficultés scolaires. Le regroupement Lille - Amiens : « une aberration économique et sociale de deux régions qui sont en grandes difficultés », selon Martine Aubry. Les services de proximité notam-ment de santé, de prévention, d’accueil en maisons de retraite déjà insuffisants, vont-ils être am-putés ? Quelle politique sociale ?Les responsables du Snuclias-FSU, le syndicat unitaire des collectivités locales des deux régions notent :

« La Charte de la déconcentra-tion pose de gros problèmes sur le plan des grands principes de la fonction publique. C’est sympto-matique d’une nouvelle conception de la mise en œuvre des politiques publiques dans les territoires. »L’ autre inconnue de taille est le coût, social et financier, de cette opération :Le Ministère de l’intérieur assure :« Nous ne sommes pas dans une logique comptable » mais « Nous voulons une réforme qui gé-nère à terme des économies » …reconnaissant ensuite « que, à court terme, les dispositifs d’accompa-gnement, le renforcement de l’ac-compagnement individualisé vont entraîner un coût supplémentaire. » Rien de vraiment rassurant ! ... mais il est certain qu’en ce qui concerne le service public il va falloir être vigi-lants et combatifs non seulement pour maintenir l’existant mais, essentiel-lement en Picardie, pour que se dé-veloppent les services de proximité.

Viviane Gobeaut

L’emploi dans les services publics et la modification des régions : danger !

SNEP-FSU - Bulletin info retraités - n° 40 - Décembre 2015

La nouvelle phase de la Réforme de l’Etat que constituent la création des nouvelles Régions et l’évolution de leurs responsabilités pose des questions de démocratie et de citoyenneté. Elle intervient dans un contexte d’austérité et de réduction des dépenses publiques dont elle constitue aussi un outil. Il est de la responsabilité du syndicat de se positionner comme acteur pour que les propositions que nous portons pour l’EPS et le Sport soient prises en compte.

Page 10: Bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme

Une histoire tourmentéeIl est vrai que le revirement sou-dain et les reniements des res-ponsables officiels de la disci-pline constituent une mesure qui conduit à l'affaiblissement de l'EPS.C'est grave. D'autant plus que sur le terrain des contenus et de l'éva-luation (brevet des collèges) nous manquons d'alliés et de compé-tences pour défendre notre ambition de culture et de formation intégrale.Ce fut déjà le cas en 1968 lorsque le Ministère de l'époque (Comi-ti) supprima les deux ENSEP avec la complicité d'Inspecteurs Géné-raux et d'IPR... Les Ecoles Nor-males Supérieures des autres dis-ciplines, elles, sont toujours là !!!Nous avons perdu !Mais deux ans plus tard nous gagnions deux batailles essentielles à partir de mobilisations exceptionnelles (1) :L'une concernant l'UNSS dont la suppression était décidée : 10 000 enseignants d'EPS dans la rue.L'autre concernant les C.A.S (centre d'animation sportive) qui devaient supprimer la nomination des ensei-gnants d'EPS dans les établissements scolaires pour les affecter sur les installations sportives municipales !Les profs d'EPS sont alors jugés trop coûteux et trop « turbulents »... propos permanents du Ministre et

de ses collaborateurs : « vous coû-tez trop cher ! Et les « animateurs » (des CAS) permettraient « 30 % d'horaires supplémentaires » !L'opération visait claire-ment à sortir l'EPS de l'école !Dans les années qui ont suivi...nous avons réussi pourtant à gagner l'inté-gration universitaire par la création de l'agrégation EPS et une audience ren-forcée chez les parents d'élèves et plus

largement dans l'opinion publique !Ces rappels n'ont d'autre ambition que d'appeler les collègues à se mobiliser pour la défense de leur métier... à ne pas baisser les brasEn rappelant aussi que le SNEP est constitutif de la discipline de-puis la Libération, en 1944 (2).Une situation politique exécrableSoudainement « l’interdisciplinari-té » deviendrait le remède miracle à la crise de l'école et aux inégalités scolaires... 20 % des horaires EPS deviendraient des « enseignements

pratiques interdisciplinaires » (E.P.I)Ça veut dire quoi ?Les profs d’EPS, par leur discipline s'adressent à la « totalité » de chaque élève : corps, esprit, affectivité, so-ciabilité... mais c'est « ailleurs » qu'il faudrait trouver les ressources et l'impact de leur enseignement ? !!!A cette phase de développement d'un système néo libéral – qui va devoir rendre des comptes – il fal-lait annoncer « LA Réforme » ...à tout prix ! ...à n'importe quel prix !! ...Sans moyens financiers supplé-mentaires, en trompant l'opinion.Par ailleurs, on peut penser que c'est par opportunisme électoral qu'une partie de nos « alliés » facilitent cette opération... certains IG et IPR, par exemple, après des années d'éva-luation des enseignants d'EPS, cau-tionnent cette opération... alors qu'en fin de compte, avec cette réforme, les horaires EPS vont diminuer et que la reconnaissance de la place de l'EPS va être gravement remise en cause...triste constat si nous laissions faire. Alors actifs retraités, mobilisons-nous.

Yvon AdamBibliographie :(1) Marcel BERGE : « A nos marques ! »(2) Guillaume VEZIERS : « Une his-toire syndicale de l'Education Physique. 1880-2002 » Institut de recherches de la FSU. Editions Syllapse. Paris 2007

10 SNEP-FSU - Bulletin info retraités - n° 40 - Décembre 2015

L’EPS DANS LA TOURMENTE

« Liberer le sport » de N.Bonnet Oulaldj / A Pécout - Ed. de l’AtelierDes dizaines de millions de personnes pratiquent un sport. Ils sont écoliers, collégiens, lycéens, salariés ou retraités, pratiquants occasionnels ou très réguliers, licenciés ou non. Certains en font simplement par plaisir, pour se détendre, ou dans le souci d’une bonne hygiène de vie. D’autres sont férus de compétition, ils pratiquent le sport de haut niveau, ils sont éducateurs, professeurs, bénévoles, pour eux le sport est un moyen de s’affirmer et de s’émanciper. Pourtant, la vision dominante du sport est souvent morcelée et « mar-chandisée », réduite à l’état de loisir permettant de récupérer du stress du travail, limitée à un divertissement consumériste ou envahie par des intérêts financiers qui le dénaturent.S’appuyant sur les pratiques novatrices et pionnières qu’a su inventer le mouve-ment sportif dans sa diversité, ce livre propose vingt raisons d’agir pour libérer le sport de l’étau marchand et utilitariste qui l’enserre. Vingt questions en débat et au-tant de raisons d’agir pour que le sport soit vraiment synonyme d’émancipation.Par Nicolas Bonnet Oulaldj, responsable de la commission sport du PCF, conseiller de Paris, élu du 12ème arrondissement, président du Groupe communiste - Front de Gauche au Conseil de Paris, et Adrien Pécout journaliste du service Sport du journal « Le Monde »

Les références qui suivent font suite à un débat lors de la réunion du secrétariat du collectif des retraités (le 5/11/2015). Nous avons sollicité Yvon Adam (ex secrétaire national du SNEP) pour qu’il resitue dans l’histoire proche la phase difficile que vit la discipline EPS.

Page 11: Bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme

11SNEP-FSU - Bulletin info retraités - n° 40 - Décembre 2015

XXXCULTURE, LOISIRS...

« Dis Maîtresse ! » ou… Les profs, ces héros !De Jean-Paul Julliand

Bonjour,A l’issue des premières avant-premières du film « Dis maîtresse ! », dont je suis le réa-lisateur, je tiens à m’adresser à mes cama-rades syndicalistes du monde enseignant…Tous les spectateurs qui ont vu le film - je dis bien « tous » - ont été emballés par ce qu’ils ont découvert. Au-delà de la caméra « petite souris », qui montre aux parents ce qu’ils ont toujours rêvé de voir (la vie d’une classe, une fois la porte refermée), ce film est vécu d’abord comme une ode au métier d'enseignant, comme un coup de pouce à la scolarisation des moins de trois ans (à la condition que…) et, surtout, comme un espoir de voir un jour s'épa-nouir les graines du « vivre ensemble» ain-si semées. Reste à ce que ce film (qui « va marcher » dixit les spectateurs) trouve suffisamment de salles pour qu'il puisse être vu… par le plus grand nombre.A l’aube de la période cruciale de décembre et janvier, je propose à tous nos partenaires (MAIF, FCPE, CE-MEA, MGEN en Rhône Alpes, etc…), aux associations amies (AGEEM, Ligue de l’enseignement, etc.), mais ici d’abord aux organisations syndicales de s’emparer du film.Il ne s’agit absolument pas d’en faire un modèle pédago-gique (ce qui n’est en rien son objectif), mais de s’appuyer

sur les émotions qu’il provoque et sur les informations qu’il apporte pour engager des échanges et des débats. L’ex-périence des cinq soirées que je viens de vivre montre - au syndicaliste que j’ai été toute ma vie durant – que j’ai rare-

ment bénéficié d’un outil aussi percutant pour aborder nombre de thèmes très actuels : for-mation initiale et continue des enseignants, écart entre le « dire et le faire » des poli-tiques, moyens humains et matériels néces-saires à la réussite de tous, place de l’Ecole et, plus largement, des services publics dans notre société, etc. Mais surtout, il s’agit d’un levier rare pour aider à changer l’image des personnels de l’éducation. A l’issue de chaque projection-débat, la conclusion d'un papa, d’une maman ou d’un citoyen est tou-jours la même : « Les profs, ces héros ! »Et pourtant, « Dis Maîtresse ! » va devoir se faire une place face (entre autres) aux 900 copies de James Bond... et à ses 900

000 entrées en trois jours. Mais un militant a l’habitude de tout faire pour renverser les montagnes, sinon… Alors, à vous de jouer, d’abord en communicant sur son existence, mais aussi en co-organisant avec des salles de cinémas des projections-débats… avec ou sans notre participation.

[email protected]

https://www.facebook.com/Dis.Maitresse?fref=nfou www.dis-maitresse.com

Sociologues, anciens directeurs de recherche au CNRS, Monique Pinçon-Char-lot et Michel Pinçon se sont plongés dans le monde de l’évasion fiscale.

De leur immersion au Luxembourg, en Suisse et à Bercy, ils rapportent un ouvrage, « Tentative d’évasion (fiscale) » , qui montre à quel point la fraude est devenue une pratique systémique et une arme de l’oligarchie pour asservir les peuples.

« Les paradis fiscaux, création de la classe dominante »

« ...les paradis fiscaux sont une création de la classe dominante pour empê-cher de comprendre que la fraude fiscale est une pratique systémique de la classe oligarchique, qui ne veut plus contribuer à une quelconque solidari-té avec les peuples. Les membres de cette classe veulent la liberté du renard dans le poulailler planétaire, sans que le citoyen ordinaire ne puisse s’ima-giner qu’il est le dindon de cette farce fiscale. » Monique Pinçon-Charlot

« Les hautes sociétés occidentales sont pourries par le culte de l’argent et la volonté d’enrichissement. Quand on voit les sommes extraordinaires préle-vées sur ce qui devrait aller au fisc, selon la législation en vigueur, c’est ahu-rissant. Dans des paradis fiscaux comme le Luxembourg ou le Delaware (aux États-Unis), les taux d’imposition sont symboliques. » Michel Pinçon

Tentative d’évasion (fiscale), de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. Éditions Zones / La Découverte, 256 pages, 17 euros.

Tentative d’évasion (fiscale)De Pinçon - Charlot

Films.................................................................................................................

..............................................................................................................Livres

Page 12: Bulletin retraitésles attentats meurtriers du 13 novembre et après le séisme provoqué par la montée du front natio-nal au premier tour des élections régionales, notre syndicalisme

12

DECODONS LES SIGLES !

Il y a quelques temps déjà, dans un article nous avons tenté de vous donner un petit décodeur de sigles. A ceux-ci, s'en rajouteraient bien d'autres tant nous vivons dans un monde où abréviations et acronymes sont notre quotidien. Il nous en est appa-ru un que nous n'avons pas encore évoqué : la FERPA.La Fédération Européenne des Retraités et Personnes Agées, (FERPA), créée en 1993 par des travailleurs et des travailleuses à la retraite désirant prolonger leur en-gagement syndical pour une société plus juste, plus dé-mocratique, plus citoyenne et solidaire avec les jeunes et les travailleurs, est l'organisation syndicale européenne représentative des tra-vailleurs retraités et des personnes âgées au-près de toutes les institutions européennes (Conseil de l'Europe, AELE (association Euro-péenne de Libre Echange), Parlement Euro-péen, Comité Economique et Social). Elle fait partie de la CES (Confédération Européenne des Syndicats), tout comme le SNEP-FSU, et coordonne sa politique avec celle-ci dans le cadre du dialogue social, notamment en matière de sécurité sociale et plus particu-lièrement en matière de pensions et de soins de santé. La FGR-FP, dont le SNEP est adhérent, participe aux actions européennes lancées par la FERPA car les thèmes de ces actions rejoignent ses propres revendica-tions. (Le courrier du retraité, juin 2006 spécial 70 ans).Notez bien la nature pluraliste (des SN de l’UNSA de l’Education, de Solidaires, de la FSU, quelques FO…) de cette dame âgée qu’est la FGR-FP, qui fêtera ses 80 ans en 2016 ! Un autre de ses caractères est d’être la plus unitaire possible. De ce fait, elle se retrouve dans le collectif inter-UCR (unions confédérales de re-traités) qui, du fait de l’opposition de la CFDT ne com-prend ni la FSU ni Solidaires ; elle se retrouve aussi dans le groupe des 9, qui lui, ne comprend pas la CFDT et l’UNSA qui refusent d’y entrer ! L’unité ? C’est difficile !

Depuis son initiative réussie du 3 juin 2014, seul le groupe des 9 mobilise ; dans la continuité de sa démarche, il a décidé une action le 24 novembre 2015. Outre que celle-ci n’a finalement pas reçu l’aval de la FGR-FP na-tionale (plate-forme élargie par quelques uns au-delà de l’accord initial), l’unité s’est réalisée dans les dépar-tements de nombreuses fois avec la FGR-FP. Il reste que les mises en œuvre s’étalent d’une lettre aux élus et d’une conférence de presse jusqu’à distribution de tracts et manifestation qui ne fut pas toujours interdite.

Profitons de cette occasion pour vous rap-peler que cette année est une année de congrès: pour la FSU (du 1 au 5 février 2016 au Mans), et pour la FGR-FP (du 14 au 16 juin 2016 à Caen). Vous allez être amenés, lors de vos assemblées générales départe-mentales et congrès départementaux, à don-ner vos points de vue sur les thèmes retenus.

Pour la FSU : éducation, formation, culture et recherche : relever le défi de la démocratisation; la fonction pu-blique, pour réaliser le service public, une idée mo-derne; transition écologique, droits humains et justice sociale: une même urgence démocratique; le syndica-lisme. Pour la FGR-FP : la place du retraité dans la socié-té, la fonction publique, la protection sociale, la fiscalité. Nous ne pouvons que vous recommander de vous ap-proprier ces 4 thèmes et de saisir l'occasion qui vous sera donnée pour vous exprimer lors de ces assem-blées. Il est important que vous donniez vos avis lors de vos assemblées générales départementales et congrès départementaux, même si vous ne participez pas aux congrès. Rappelons également que nous pouvons par-ticiper au congrès de la FGR-FP soit au titre du SNEP-FSU, soit pour y représenter nos départements, et que notre implication au sein de la FGR-FP est indispensable !

Sylvie Durth et Gérard Wermelinger

Echo des académiesParis... Pot des retraités. Le 2 juin 17 collègues retraités se sont retrouvés au SNEP pour une collation amicale et festive.A cette occasion fut projeté le film de André Drevon, ex secrétaire National du SNEP, film réalisé au titre du CNRS en 1998 « Paris 1900 : les Jeux Olympiques retrouvés » suivi d'un débat sur l'olympisme d'aujourd'hui et sur la candidature de Paris pour les JO de 2024. A noter, au cœur de ce film le thème « sport et émancipation des femmes ».Nice... Le 26 juin le S3 de Nice prenait l'initiative d'une rencontre actifs-retraités au CREPS d'Antibes.42 participants avec au programme « la vie sportive aujourd'hui et l'EPS à l'école » suivi d'un apéritif offert par le directeur du CREPS, M. BEHAGUER, professeur de sport. Soirée barbecue et dansante, avec un excellent orchestre... et une sacrée animation par notre camarade Jack Silhol !!

Séjour syndical en Grèce... Dans le précédent bulletin nous vous avons informés de notre projet d’aller chercher à comprendre ce qui se passe en Grèce, en quoi nous sommes concernés et comment contribuer à aider ce peuple meurtri à imposer à la finance internationale les solutions humaines aux problèmes qu’il rencontre. Les bouleversements intervenus en Grèce depuis juillet compliquent l’élaboration de ce projet ; De plus, le peu de réponses apportées à notre sollicitation dans le précédent bulletin nous amènent à différer la date possible de mise en œuvre à l’automne 2016 ou au printemps 2017. Printemps et automne sont moins encombrés et moins coûteux. Merci à ceux qui sont potentiellement intéressés de nous en informer. Edouard VERNIER

SNEP-FSU, FGR-FP et FERPA

SNEP-FSU - Bulletin info retraités - n° 40 - Décembre 2015