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Bulletin loup du réseau // N° 35 septembre 2016

Edité et publié par l’Office National de la Chasse et de la Faune SauvageDirection de la Recherche et de l'Expertise Unité Prédateurs et Animaux Déprédateurs Equipe du Réseau LoupLynxEmail : [email protected] / Maquette : lacuisinedemel.com

Introduction

Il y plus de trois ans que les nouvelles modalités dusuivi hivernal loup sont en place sur les Zones dePrésence Permanente de l’espèce, ainsi que sur quelquesmassifs en amont de l’installation du prédateur.Nous vous présentions la méthode dans lebulletin loup n°30, p.10, avec lefonctionnement d’un groupe local animé par unpilote de massif, dont le rôle demeureessentiel pour s’assurer que les données issuesdes sorties opportunistes par lescorrespondants locaux soient transmises etréparties de façon homogène dans l’espace etdans le temps au cours de l’hiver. Une fiche desuivi (cicontre) est ainsi alimentée au fur et àmesure de l’hiver par le pilote local avec lesretours des correspondants. L’intérêt est depouvoir comptabiliser les sorties, qu’elles soientpositives ou négatives en terme de récolted’indice loup, afin de mesurer la pression d’observation

déployée à l’échelle du territoire. Devenus trèscontraignants en regard de l’augmentation du nombre deZPP à suivre, ce dispositif visait à gagner en flexibilitéd’organisation comparativement aux dispositifs de suivissystématiques préalablement appliqués avant 2013.

Suivi hivernal loup : premiers retours sur la mise enplace du nouveau protocole de mesure de la pressiond’observation

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Retour d’expérience sur le Vercors à lalumière des suivis hivernaux 2013-2016

Après trois hivers de fonctionnement de ce système,nous tenions à vous présenter les premiers retours (sursites tests) et évaluer les plusvalues sur le fond ainsi

qu’en termes de fonctionnement.

Le protocole a été conduit enparallèle sur trois groupes locaux desuivis correspondant aux deux ZPPhistoriques des Hauts Plateaux et duVercors ouest, ainsi que sur le nord dumassif (partie iséroise) où les prémissesd’installation d’un nouveau groupes'annonçaient à l’époque.

A titre d’exemple, le bilan des sortiesréalisées au cours de l’hiver 20142015permet d’avoir un aperçu quantitatif etqualitatif de l’investissement réalisé surle terrain pour la recherche des indicesde présence du loup par les groupeslocaux.

Figure 2 : Résultats des prospectionssur le site test de la ZPP des hautsplateaux du Vercors

Figure 1 : Feuille de relevé de la pression d’observationpar massif : un outil à visée qualitative pour orienter lesprospections de terrain

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Exemple des Hauts Plateaux du Vercors

Sur cette ZPP historique le pilotage local est assurépar Colas Rysiewicz de l’ONF (UT St Agnan en Vercors).Les sorties sont essentiellement réalisées par deuxorganismes, fortement implantés sur le territoire qui sontla Réserve Naturelle Nationale des Hauts Plateaux duVercors et l’ONF (forêt domaniale et Réserve BiologiqueIntégrale).

Les points forts de ce suivi sur cette ZPP sont :

le nombre élevé de sorties réalisées (80 au total), principalement du aux tournées faites par les agentsde la Réserve et de l’ONF dans le cadre de leur missionsde surveillance du territoire.

La moyenne élevée de la distance réalisée aucours des sorties (13,5 km/sortie), expliquée en grandepartie par la nature du relief en plateau, permettantd’investir le terrain à l’aide de skis nordiques.

Figure 3 : Résultats des prospections sur le site test de la ZPP des hauts plateaux du Vercors

Photo 1 : Hauts Plateaux du Vercors en été. Crédit photo : JF GATEL ©

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Cette zone de présence du Vercors Ouest futdéclarée en 2006, le pilotage local de ce massif estassuré par Gilles Brun (ONCFS Service départemental dela Drôme). Sur ce massif, qui ne possède pas de statutde protection particulier (contrairement à la RN desHauts Plateaux du Vercors), l’originalité provient del’investissement pluripartenaire, incluant une forteparticipation de quelques particuliers correspondants duréseau.

La mise en oeuvre du suivi de la pressiond’observation au sein du suivi opportuniste, réalisé toutau long de l’année, induit à une réelle plus value. Enrevanche, il est important de conserver un nombreminimal ainsi qu’une certaine diversité parmi lescorrespondants du groupe local dans les prospections,afin de garantir une pression d’observation répartie aumieux dans le temps et l’espace, grâce aux différentesactivités professionnelles ou personnelles descorrespondants.

Figure 4 : Résultat des propections sur la ZPP du Vercors Ouest

Exemple du Vercors Ouest

Photo 2 : Cirque de Bouvante en été. Crédit photo : A LAURENT ©

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Sur la ZPP du Vercors Nord, l’originalité provient dufait que l’animation locale est assurée par deuxcorrespondantes bénévoles (statut de "particuliers"),Anika Goyot et MarieOdile Ré. Sur ce massif decolonisation récente de l’espèce, l’investissement decorrespondants bénévoles est très important (76% dessorties recensées), appuyé par une participation activede l’ONF et du Conseil Général, en particulier au niveaude l’Espace Naturel Sensible du vallon des Ecouges(Communes de la Rivière et de St Gervais), où un suiviintensif à l’aide de piègephotographiques se développe.

Photo 3 : Vallée des Ecouges Massif du Vercors Nord.Crédit photo : J. CARLIN /CG38 ©

Exemple du Vercors Nord

Figure 5 : Résultat des prospections sur la nouvelle ZPP du Vercors Nord

Résumé de l'activité de suivi sur l’ensemble du massifdu Vercors (donc des 3 groupes locaux de suivi), la figure 2 permet ainsi de visualiser la relation entre lesvariations de pression de suivi et les indices de présencerécoltés. Logiquement, une plus grande quantitéd’indices de présence sont trouvés sur les zones (ici àl’échelle communale) où l’intensité de prospection est laplus forte. Le plus intéressant se situe sur les zones à

faible intensité de prospection rapportées par lescorrespondants. Ainsi certaines zones, en marge dumassif, moins bien couvertes (enneigement aléatoire,moindre densité des correspondants), apparaissentclairement pour identifier des secteurs sur lesquels lepilote local pourra rééquilibrer la pression d’observationen continu au court de l’hiver (zone des Coulmes, partiesud de la ZPP du Vercors Ouest qui apparaissent en

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pointillé ovale sur la figure). Ainsi ce paramètre «pression d’observation » semble déterminant pourgarantir une image réaliste de l’occupation des loups surleur territoire, une réelle plusvalue qualitative en termed’organisation des stratégies de suivi dans l’espace. Lastratégie basée sur une pression d'observation plus fortesur les principaux noyaux de présence des animaux etplus allégée (mais non nulle) sur les secteurs en marges,reste sans doute la plus optimale pour interpréterl’absence d’indice, en connaissant l’intensité deprospection.

Sur le plan quantitatif, il semble qu'au cours de cestrois années de suivi sur le Vercors, on obtienne leschéma suivant : le nombre d’indices de loup récoltés(principalement les pistes) augmente avec le nombre desorties réalisées mais cette relation semble « saturer »audelà d’un nombre important de sorties (comme en20132014 pour un taux de retour plus faible sur les 2territoires en ZPP).

Ce schéma n’est pas valable pour la nouvelle ZPP duVercors Nord, ce qui s'explique assez simplement par ladynamique de colonisation du territoire observée aucours des trois années présentées ici, qui se traduit parune fréquentation non homogène des animaux au coursde la période. La plus value quantitative reste doncmodérée mais permet d’assoir les diagnostics dessituations entre les différents groupes de loups présents.

Conclusion

A la lumière de l’exemple du massif du Vercors aucours des trois derniers suivis hivernaux, il apparait quece dispositif constitue une plusvalue intéressante poursuivre la pression d’observation à l’échelle d’un groupelocal, notamment sur le plan qualitatif de l’identificationdes secteurs en marge des zones connues, susceptiblesd’etre mieux prospectées.

De plus ce suivi qualitatif constitue un outil pertinentpour animer les prospections au niveau du groupe desuivi, dans la mesure où le bilan actualisé au cours del’hiver est diffusé par le pilote local aux correspondantslocaux qui bénéficient ainsi d’un retour d’informationapprécié, facteur de motivation pour dynamiser lessorties et les collectes d’information.

Le rôle du pilote local est donc central dans ce typede dispositif, non dédié à des mesures statistiques detype « probabilité de présence » mais bien dans un rôlede coordination locale de l’activité du réseau.

L'expérience vécue du côté du pilote local en sudIsère est présentée dans un article de ce numéro pourmontrer tous les enjeux, les plus values et les limites del’exercice mais qui traduit bien le dynamisme de ce typed’organisation, à la fois pour la collecte des donnéesmais aussi pour l'animation locale et la planification dessuivis.

PE BRIAUDET ONCFS

Figure 6 : Evolution de la pression d'observation et du taux de retour sur le massif du Vercors

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