bulletin du grand conseil - vaud...tome 6 / grand conseil 5 27 août 2013 exposé des motifs et...

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LEGISLATURE 2012-2017 Séances du Tome 6 Grand Conseil 27.08.2013 03.09.2013 10.09.2013 17.09.2013 24.09.2013 01.10.2013 08.10.2013 29.10.2013 BULLETIN DU GRAND CONSEIL

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  • LEG

    ISLA

    TURE

    201

    2-20

    17

    Séances du Tome 6 Grand

    Conseil

    27.08.201303.09.201310.09.201317.09.2013

    24.09.201301.10.201308.10.201329.10.2013

    BULLETIN DU GRAND

    CONSEIL

  • IMPRESSUM

    Les débats du parlement sont relatés intégralement, sur la base d’un enregistrement, dans un Bulletin rédigé par le Secrétariat général du Grand Conseil qui veille également à son impression et à sa diffusion sur les supports appropriés. (Loi sur le Grand Conseil, art. 148, al. 1)

    Publication Danielle Audisio, responsableBulletin du Grand Conseil Philippe BastidePlace du Château 6 Nathalie Gardiol1014 Lausanne Nicole Matthey K.Tél. : 021 / 316. 05. 06 Anne-Laure Pahud.E-mail : [email protected] Luca Serena

    Sous la responsabilité de Secrétariat général du Grand Conseil M. Olivier Rapin, secrétaire général

    Impression CADEV Centrale d’achats de l’Etat de Vaud En Budron B6-CP Le Mont-sur-Lausanne 1014 Lausanne

    Papier 100% recyclé

    Les tomes du Bulletin du Grand Conseil (/Grand Conseil et /Conseil d’Etat) sont disponibles :− Enversionpapier,surcommandeauprèsduSecrétariatgénéralduGrandConseil,auprixunitairede25.-− Enversionélectronique,àl’adressesuivante:http://www.vd.ch/autorites/grand-conseil/bulletin-du-grand-conseil/

  • 27 a

    oût

    2013

    Bulletin des séances du Grand Conseil

    du Canton de Vaud

    No 42

    Séance du mardi 27 août 2013

    Présidence de M. Laurent Wehrli, président

    Sommaire

    DépôtsInterpellations ...................................................................................................................................... 6Initiative ................................................................................................................................................ 7Pétition ................................................................................................................................................. 7

    CommunicationsPrésentation d’un nouvel huissier ....................................................................................................... 7Equipe de football du Grand Conseil – Résultats du championnat suisse des Grands Conseils ......... 7

    InterpellationJérômeChristen–Luttecontrelessupporteursviolents:l’exagérationàdesfinspoli-tiques n’est-elle pas à double tranchant ? (13_INT_148)

    Texte déposé .......................................................................................................................................... 8Développement ................................................................................................................................... 10

    Exposédesmotifsetprojetdeloimodifiantlaloidu20juin2006surl’accueildejourdesenfants(LAJE) et Projetdedécretfixantlacontributionordinairedel’EtataubudgetannueldelaFondationpourl’accueil de jour des enfants pour la période d’août 2013 à juillet 2015 et Rapport d’évaluation du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la mise en œuvre de la loi sur l’accueil de jour des enfants (art. 61 LAJE) et Rapports du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur : – le postulat Bernard Borel et consorts concernant les risques de voir l’application de la Loi sur l’accueil de jour des enfants devenir une jungle coûteuse dans laquelle les familles se perdent, surtout celles de la classe moyenne (09_POS_128) et

  • Bulletin du Grand Conseil du canton de Vaud / 2012-20174

    27 août 2013

    –lamotiondeNuriaGorrite«demandantquel’EtatdeVaudfinancelaFondationpourl’accueildejourdesenfants(FAJE)defaçonéquitable,transparente,visibledansladuréeetconformeauxenga-gements pris » (10_MOT_111) (71)

    Rapport de la Commission thématique de la politique familiale ....................................................... 10Premier débat ..................................................................................................................................... 17Deuxième débat .................................................................................................................................. 24

    DémissionGrand Conseil – Mme Florence Golaz, députée ................................................................................ 26

    Interpellation Dominique-Richard Bonny et consorts – Marchés publics : valoriser la formation et la relèveauseindesentreprisessoumissionnaires(13_INT_146)

    Texte déposé ........................................................................................................................................ 27Développement ................................................................................................................................... 28

    Demandes de grâce de GB, GC, W.NN. (GC 072) ................................................................................... 28

    Exposé des motifs et projets de décrets – accordant à la compagnie du chemin de fer Lausanne – Echallens – Bercher SA (LEB), aux Trans-portsdelarégionMorges–Bière–CossonaySA(MBC),auxTransportsMontreux-Vevey-RivieraSA (MVR), à la Compagnie du chemin de fer Nyon – St-Cergue – Morez SA (NStCM) et aux Trans-ports Vallée-de-Joux – Yverdon-les-Bains – Sainte-Croix SA (TRAVYS) une garantie de l’Etat de 157.7 millions de francs pour l’acquisition de matériel roulant et – accordant au Conseil d’Etat un crédit-cadre de 144.7 millions de francs pour l’octroi de prêts condi-tionnellement remboursables aux chemins de fer privés concernant les contributions d’investissement destinées à l’infrastructure (3e crédit-cadre cantonal) et Rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur le postulat Albert Chapalay et consorts demandant au Conseil d’Etat de présenter un rapport explicite sur les besoins d’équipement en matériel roulant et aussi pour les infrastructures des chemins de fer privés avec, notamment, un plan d’investissement adapté (11_POS_258) (67)

    Rapport de la Commission thématiques des infrastructures liées aux transports et à la mobilité .... 29Premier débat ..................................................................................................................................... 37Deuxième débat .................................................................................................................................. 41

    RéponseduConseild’Etatàl’interpellationJean-MarcCholletetconsorts–Fermetureduguichetdela gare de Moudon, le Conseil d’Etat regardera-t-il passer les trains sans réagir ? (12_INT_078)

    Débat .................................................................................................................................................. 42

    Réponse du Conseil d’Etat à l’interpellation Jérôme Christen et consorts intitulée « Comment dissua-der les jeunes de prendre le train grâce à Mobilis » (12_INT_063)

    Débat .................................................................................................................................................. 44

    Postulat Raphaël Mahaim et consorts – Encourager le covoiturage (13_POS_020)Rapport de la commission .................................................................................................................. 44Décision du Grand Conseil après rapport de commission ................................................................ 45

  • Tome 6 / Grand Conseil 5

    27 a

    oût

    2013

    Exposédesmotifsetprojetdeloimodifiantlaloidu11décembre1990surlestransportspublics et ProjetdedécretaccordantauConseild’EtatuncréditcadredeCHF13’300’000.-pourfinancerdessubventionsauxcommunesportantsurlesmesuresenfaveurdesdeux-rouesfigurantenlisteAdesprojets d’agglomération et Rapports du Conseil d’Etat au Grand Conseil – sur le postulat Pierre Zwahlen : pour la promotion de l’usage du vélo dans le canton, nouveau tour de roue en faveur du développement durable (06_POS_216) – sur le postulat Alexis Bally : des bâtiments accueillants pour les vélos (07_POS_248) – sur la motion Grégory Devaud et consorts : pour des bandes ou des pistes cyclables lors de toute nouvelle construction, réfection et correction de routes cantonales (10_MOT_091) – sur la motion Alexis Bally : que faire pour que la mobilité douce se développe vraiment ? (10_MOT_096) –surlepostulatMarc-OlivierBuffat:pourunevisionpolitiqueclaireenmatièredesoutienetdesubventionnement en faveur de la Compagnie générale de navigation sur le Léman (09_POS_159) –surlepostulatFrédéricHaenni:pouruneréformeglobaleetcohérentedufinancementdestrans-ports lacustres de nos différents lacs (10_POS_216) (60)

    Rapport de la Commission thématique des infrastructures liées aux transports et à la mobilité ..... 46Premier débat ..................................................................................................................................... 54Deuxième débat .................................................................................................................................. 59

  • Bulletin du Grand Conseil du canton de Vaud / 2012-20176

    27 août 2013

    La séance est ouverte à 14 heures.

    Sont présent-e-s : Sont présent-e-s : Mmes et MM. Catherine Aellen, Jacques Ansermet, Stéphanie Apothéloz, Claire Attinger Dœpper, Mireille Aubert, Anne Baehler Bech, Laurent Ballif, Alexis Bally, Samuel Bendahan, AlexandreBerthoud,Jean-LucBezençon,MathieuBlanc,Guy-PhilippeBolay,Dominique-RichardBonny,FrédéricBorloz,Marc-AndréBory,DanielBrélaz,FrançoisBrélaz,Marc-OlivierBuffat,MichaëlBuffat,So-nyaButera,Jean-FrançoisCachin,AlbertChapalay,LaurentChappuis,AmélieCherbuin,ChristineChevalley,Jean-Luc Chollet, Jean-Marc Chollet, Jérôme Christen, Dominique-Ella Christin, Michel Collet, Philippe Cor-namusaz,GéraldCretegny,LaurenceCretegny,BrigitteCrottaz,MartialDeMontmollin,FrançoisDebluë,Mi-chelDesmeules,FabienneDespot,DidierDivorne,Jean-MichelDolivo,PhilippeDucommun,JoséDurussel,GinetteDuvoisin,OlivierEpars,Jean-MichelFavez,Pierre-AlainFavrod,YvesFerrari,FabienneFreymondCantone, Jean-Marc Genton, Philippe Germain, Nicolas Glauser, Olivier Golaz, Pierre Grandjean, Philippe Grobéty, Pierre Guignard, Jacques Haldy, Jacques-André Haury, Véronique Hurni, Valérie Induni, Christiane Jaquet-Berger, Rémy Jaquier, Philippe Jobin, Susanne Jungclaus Delarze, Hans Rudolf Kappeler, Olivier Kernen,ChristianKunze,CatherineLabouchère,ChristelleLuisierBrodard,RaphaëlMahaim,Denis-OlivierMaillefer, Pascale Manzini, Axel Marion, Nicolas Mattenberger, Claude Matter, Olivier Mayor, Daniel Meien-berger, Martine Meldem, Serge Melly, Roxanne Meyer Keller, Michel Miéville, Philippe Modoux, Gérard Mojon, Stéphane Montangero, Michele Mossi, Jacques Neirynck, Maurice Neyroud, Jacques Nicolet, Jean-MarcNicolet,MarcOran,AnnePapilloud,FrançoisPayot,Pierre-AndréPernoud,JacquesPerrin,Jean-YvesPidoux, Cédric Pillonel, Sylvie Podio, Delphine Probst-Haessig, Philippe Randin, Pierre-Yves Rapaz, Yves Ravenel,MichelRenaud,AlietteRey-Marion,StéphaneRezso,WernerRiesen,NicolasRochatFernandez,Myriam Romano-Malagrifa, Catherine Roulet, Pierrette Roulet-Grin, Denis Rubattel, Daniel Ruch, Alexandre Rydlo, Graziella Schaller, Bastien Schobinger, Valérie Schwaar, Claude Schwab, Eric Sonnay, Jean-Marc Sor-det,Jean-MarieSurer,Jean-FrançoisThuillard,OscarTosato,MauriceTreboux,DanielTrolliet,JeanTschopp,FilipUffer,Claude-AlainVoiblet,PierreVolet,AnnickVuarnoz,PhilippeVuillemin,MoniqueWeber-Jobé,Laurent Wehrli, Andreas Wüthrich, Claudine Wyssa, Jean-Robert Yersin, Eric Züger. (135)

    Sont absent-e-s : 15 député-e-s.

    Dont excusé-e-s : Mmes et MM. Christa Calpini, Gloria Capt, Régis Courdesse, Grégory Devaud, Aline Du-pontet, Hugues Gander, Patricia Dominique Lachat, Rebecca Ruiz, Vassilis Venizelos. (9)

    Dépôts

    Interpellations

    En vertu de l’article 116 de la loi sur le Grand Conseil, les interpellations suivantes ont été déposées :

    1. InterpellationJean-MichelDolivo–Faciliterlamiseenœuvredudroitàl’indemnitéencasd’insolva-bilité pour les salariés concernés… (13_INT_149)

    2. Interpellation Denis Rubattel – Encore d’inquiétantes contradictions (SPEN) ! (13_INT_150)

    3. Interpellation Marc-Olivier Buffat – Evasions à répétition de détenus dangereux : quelles analyses et quelles conclusions en tire le Département de l’intérieur ? (13_INT_151)

    4. Interpellation Michaël Buffat – Quelles informations suivent le prisonnier ? (13_INT_152)

    5. Interpellation Martial de Montmollin – Vote électronique – Ce qui devait arriver arriva. (13_INT_153)

    6. Interpellation Olivier Epars – Le projet Alpes 2020 est-il réalisable ? (13_INT_154)

    7. Interpellation Marc Oran et consorts – La poste ferme des bureaux : jusqu’à quand ? (13_INT_155)

    Ces interpellations seront développées ultérieurement.

  • Tome 6 / Grand Conseil 7

    27 a

    oût

    2013

    Initiative

    En vertu de l’article 128 de la loi sur le Grand Conseil, l’initiative suivante a été déposée :

    Initiative Mathieu Blanc et consorts – Pour la suppression des jours-amende du Code Pénal Suisse (exercice dudroitd’initiativeducantonauprèsdel’AssembléeFédérale).(13_INI_003)

    Cette initiative sera développée ultérieurement.

    Pétition

    En vertu de l’article 105 de la loi sur le Grand Conseil, la pétition suivante a été déposée :

    Pétition pour la suppression de la liste des chiens potentiellement dangereux de la loi sur la police des chiens. (13_PET_016)

    La pétition sera transmise au Bureau pour examen, conformément à l’article 106 LGC, alinéa 2.

    Communications

    Présentation d’un nouvel huissier

    Le président : — Il y a quelques jours, le Conseil d’Etat a assermenté un nouvel huissier qui effectue son pre-mierserviceavecnousaujourd’hui:AndréFischer,rattachéauDépartementdelaformation,delajeunesseetde la culture. Bienvenue à lui et bon travail pour le Grand Conseil. (Applaudissements)

    Equipe de football du Grand Conseil – Résultats du championnat suisse des Grands Conseils

    Le président : — Vous pouvez voir sur l’écran une photo de notre valeureuse et dynamique équipe de football du Grand Conseil :

  • Bulletin du Grand Conseil du canton de Vaud / 2012-20178

    27 août 2013

    Cette équipe nous a représentés, le week-end dernier, à Heiden, en Appenzell Rhodes-Extérieures, au vingt-huitièmetournoidefootballdesparlements.Dix-septéquipesétaientprésentes,issuesdedix-huitcantons—les deux Appenzell ont décidé de ne former qu’une seule équipe, certainement un geste symbolique en cette année où ils fêtent les cinq cents ans de la séparation des deux Appenzell — et notre équipe a terminé à la cin-quièmeplace.Ceci,notamment,grâceàlatrèsbonneconduitedel’équipeparlecoach,notreancienprésidentPhilippe Martinet. (Applaudissements)

    Pour ceux qui souhaiteraient rejoindre l’équipe, je vous informe que le prochain match aura lieu le 17 sep-tembre à Tolochenaz dans ce qui est habituellement nommé « le duel des bavards », à savoir l’équipe de foot-ball de l’ordre des avocats vaudois contre l’équipe du Grand Conseil.

    Interpellation Jérôme Christen – Lutte contre les supporteurs violents : l’exagération à des fins poli-tiques n’est-elle pas à double tranchant ? (13_INT_148)

    Texte déposé

    La presse s’est fait l’écho de nombreux délits qui auraient été commis le samedi 15 juin au stade de Copet à Vevey,pardessupporteursultrasduLausanneHockeyClub(LHC)etduFCLausanneSport(LS)qui,selonla police, se seraient rendus coupables d’usage d’engins pyrotechniques, d’injures, de menaces et de voies de fait.Selonuncommuniquédepresse,cesdélitsontétécommisdurantetaprèslafinaledepromotionen2ème ligueinterrégionaleentreleséquipesduFCVeveySportetduFCChampvent.

    1. Qu’entend-on par voies de fait ? Bousculer quelqu’un constitue-t-il une voie de fait ? Contre qui ont-elles été commises ? Qui a été injurié et menacé ?

    La police dit avoir gardé « le meneur » en cellule pour la nuit.

    En réalité, celui considéré comme étant « le meneur », certes interdit de stade, a en fait été blessé parce qu’il volait au secours d’un de ses amis dans le cadre d’une bagarre opposant un Lausannois à un Mar-tignerain. Le véritable agresseur a pris la poudre d’escampette. Cela s’est bien sûr passé à l’extérieur du stade.

    2. Pourquoi est-il affirmé que le « meneur » a été mis en cellule, alors que celui-ci a pris la fuite ?

    Lecommuniquéaffirmequ’unevingtainedesupporteursultrasduLSetduLHCserendaientaumatchparpetitsgroupes,visiblementsousl’influencedel’alcool.

    Il y avait effectivement des supporteurs du LS et un supporteur du LHC. Les autres étaient des suppor-teurs du Vevey-Sports dont certains sont également supporteurs du LHC. Dans les faits, il s’agit d’une bagarre entre trois personnes comme il peut s’en produire occasionnellement dans les stades et qui n’a rien à voir avec un acte organisé de « hooliganisme ».

    3. Qu’entend-on par visiblement sous l’emprise de l’alcool ? Leur taux d’alcoolémie a-t-il été contrô-lé ? Pourquoi veut-on faire croire à un acte prémédité de hooliganisme alors qu’il s’agit d’une simple bagarre entre trois protagonistes ?

    Lapoliceaaffirméauxjournalistesqueplusieursinterditsdestadesetrouvaientsurleslieux.

    Les supporteurs du Vevey-Sports qui, pour une bonne partie d’entre eux, viennent régulièrement voir jouer Vevey, entretiennent des contacts réguliers avec les dirigeants du club. Seul celui qui vient de Lau-sanne se trouvait interdit de stade. Il ignorait que les interdictions touchaient désormais toutes les ligues alors que, par le passé, elles ne concernaient pas les catégories en dessous de la première ligue.

    Par solidarité, tous ses amis ont décidé de rester à l’extérieur du stade.

    4. Si injures et menaces il y a eu à l’égard de la police, c’est inacceptable, mais n’ont-elles pas été pro-voquées par un refoulement du stade considéré comme injuste, et dont on savait qu’il serait inutile dès lors que ces supporteurs pourraient regarder le match depuis l’extérieur ?

    Selon le communiqué de la police, l’un d’eux avait le visage masqué.

  • Tome 6 / Grand Conseil 9

    27 a

    oût

    2013

    En réalité, à la vue des policiers, un supporteur a fait mine de se cacher le visage avec un vêtement, plus par provocation que par intention de se cacher. C’est regrettable. Pourquoi le communiqué de presse exagère-t-il la réalité ?

    Selon le communiqué, des supporteurs ont fait usage d’engins pyrotechniques dont l’usage est interdit.

    C’est incontestable. Toutefois, il faut relever que les supporteurs l’ont fait en prenant un maximum de précautions pour écarter tout danger.

    Toujours selon le communiqué de presse, « ces individus se sont rendus en ville de Vevey, où ils ont également perturbé l’ordre public ».

    Qu’entend-on par trouble de l’ordre public ? Il s’agit là des supporteurs veveysans qui se rendaient au poste de police pour attendre la sortie de leur ami mis en cellule après que la police leur ait dit qu’elle ne le garderait que pour une heure ou deux, le temps qu’il se calme (il a finalement été gardé toute la nuit). Ils se sont certes manifestés bruyamment, comme n’importe quel groupe de supporteurs après une victoire, mais peut-on vraiment parler de trouble de l’ordre public ?

    5. Que leur reproche-t-on exactement ? Comment la police peut-elle, par ailleurs, justifier le fait qu’elle ait demandé à ces jeunes de quitter les lieux alors que ceux-ci attendaient à ce moment-là leur ami en ayant des conversations à des niveaux sonores qui n’avaient rien d’excessif ? A-t-elle voulu appliquer la motion Blanc sur les interdictions de périmètre par anticipation ?

    La Police Riviera et les gendarmes disent avoir procédé au contrôle d’une dizaine de supporteurs, ainsi qu’à l’identificationetl’interpellationdeseptindividusâgésde21à27ans,tousdomiciliésdanslecantondeVaud.

    6. Qu’entend-on par contrôle, identification et interpellation ? Quelle différence fait-on entre ces dif-férents niveaux d’intervention ?

    Lecommuniquéaffirmeque«certainssupporteursétaientdéjàsanctionnéspardesmesuresd’interdictiondestadeetdepérimètre».

    Au moment des faits, seul l’individu emmené au poste semblait, a priori, frappé d’une interdiction d’autant plus qu’à l’entrée du stade, il est le seul à avoir été refoulé. Deux autres ont été interdits, mais ne le sont plus.

    La manière dont a été rédigé le communiqué de presse donne l’impression que le stade de Copet et ses environs ont été le théâtre de violents affrontements d’une horde de supporteurs sauvages.

    Dans les faits, tel n’a pas été le cas. Nul doute qu’il convient de condamner les actes de hooliganisme avec fermeté et que ceux qui ont commis des délits doivent être sanctionnés comme il se doit. Mais, en l’occurrence, l’ampleur de l’événement a été largement exagérée.

    Jeremercied’avanceleConseild’Etatdebienvouloirrépondreauxquestionsfigurantengrasetenitaliquedans le texte ainsi qu’aux questions complémentaires ci-dessous :

    8. Si les supporteurs avaient pu rentrer dans le stade dès lors que l’un d’eux n’avait pas fait l’objet d’une intervention injustifiée, ces problèmes n’auraient-ils pas pu être évités et pourquoi ?

    9. Dans quel but le communiqué de presse a-t-il été monté en épingle, offrant un boulevard à la presse pour en rajouter quelques couches ?

    10. Dès lors qu’on ne peut pas dire que ce type d’exagération est coutumier, bien au contraire (je tiens à le préciser) comment peut-on expliquer cette démarche ? Est-elle liée à la proximité du débat sur le concordat instituant des mesures contre la violence lors de manifestations sportives ?

    11. Grâce à la forte médiatisation de cet événement exagéré dans sa relation, comment le Conseil d’Etat peut-il nous garantir que le stade de Copet n’a pas été « fiché » par des hooligans romands et aléma-niques comme étant désormais un de leurs nouveaux terrains de « jeu » et ne craint-il pas que cela pourrait ainsi avoir de funestes conséquences ?

    Vevey, le 26 juin 2013.

    (Signé) Jérôme Christen

    Ne souhaite pas développer.

  • Bulletin du Grand Conseil du canton de Vaud / 2012-201710

    27 août 2013

    Développement

    L’auteur n’ayant pas souhaité développer son interpellation en plénum, celle-ci est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

    Exposé des motifs et projet de loi modifiant la loi du 20 juin 2006 sur l’accueil de jour des enfants (LAJE)

    et Projet de décret fixant la contribution ordinaire de l’Etat au budget annuel de la Fondation pour

    l’accueil de jour des enfants pour la période d’août 2013 à juillet 2015 et

    Rapport d’évaluation du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la mise en œuvre de la loi sur l’accueil de jour des enfants (art. 61 LAJE)

    et Rapports du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur :

    – le postulat Bernard Borel et consorts concernant les risques de voir l’application de la Loi sur l’accueil de jour des enfants devenir une jungle coûteuse dans laquelle les familles se perdent, surtout

    celles de la classe moyenne (09_POS_128) et

    – la motion de Nuria Gorrite « demandant que l’Etat de Vaud finance la Fondation pour l’accueil de jour des enfants (FAJE) de façon équitable, transparente, visible dans la durée et conforme aux enga-

    gements pris » (10_MOT_111) (71)

    Rapport de la Commission thématique de la politique familiale

    1. TRAVAUX DE LA COMMISSION

    PrésidéeparMmeladéputéeFlorenceGolaz,lacommissions’estréunieàdeuxreprisesendatedesjeudi13juin et mardi 9 juillet 2013 à la salle des Armoiries, place du Château 6 à Lausanne pour traiter de cet objet.

    Elleétaitcomposée lorsde lapremièreséancedeMmesAliceGlauser,DelphineProbst-Haessig,MyriamRomano-Malagrifa, Sylvie Podio, Claire Attinger Dœpper, Laurence Cretegny, Stéphanie Apothéloz et Véro-niqueHurni (remplaçantM.PierreVolet)ainsiquedeMM.AlexandreBerthoud,DenisRubattel,MauriceTreboux, Michel Collet, Serge Melly et Maurice Neyroud. Lors de la seconde séance, Mme Laurence Cretegny a été remplacée par M. Stéphane Rezso ; M. Michel Collet par M. Jean-Marc Nicollet ; M. Pierre Volet par M. Jean-FrançoisCachin.

    MmelaConseillèred’EtatNuriaGorrite (cheffeduDIRH)étaitprésente,ainsique,pour l’administration,MmePatriciadeMeyer(cheffedel’officedel’accueildejourdesenfantsOAJE).MmeCarolePicoetM.FabriceMascello,secrétairesdelacommission,onttenulesnotesdeséances,cedontnouslesremercions.

    2. PRESENTATION DE L’OBJET

    L’article 61 de la loi sur l’accueil de jour des enfants (LAJE) prévoit que le Conseil d’Etat soumettra au Grand Conseilunrapportd’évaluationaprès5ansdemiseenœuvredelaloi.Conformémentàcetarticle,lerapportprésentéestaccompagnéd’unprojetdedécret«amenantdesmesuressilesobjectifsdelaloitelsquedéfinisdansl’exposédesmotifsnesontpasatteints».Lerapportétanttrèstouffu,nousnouspermettonsd’endégagerles axes principaux ci-dessous.

    Mise en œuvre de la LAJE

    La LAJE a été adoptée le 20 juin 2006 par le Grand Conseil. La majorité des dispositions sont entrées en vigueur au 1erseptembre2006alorsqueledispositiffinancierentraitenvigueurle1erjanvier2007.LaFonda-tionpourl’accueildejourdesenfants(FAJE)aétéconstituéele14décembre2006.Lacontribution-socledescommunesaétéfixéeàCHF5.-parhabitantalorsquecelledesemployeursaétéfixéeà0.08%delamassesalariale.Vingt-neufréseauxd’accueildejourdesenfantsreconnusparlaFAJEcomprenantdescollectivités

    http://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/organisation/gc/fichiers_pdf/2012-2017/71_Texte_CE.pdf

  • Tome 6 / Grand Conseil 11

    27 a

    oût

    2013

    publiques, des partenaires privés, des structures d’accueil collectif et des structures d’accueil familial se sont créésafindebénéficierdessubventions.

    Objectifs visés par la LAJE

    Objectif 1 : assurer la qualité de l’accueil de jour des enfants

    Le premier objectif visé par la LAJE est d’assurer la qualité de l’accueil de jour des enfants, conformément au droit fédéral (Ordonnance sur le placement d’enfants OPE).

    Concernant l’accueil collectif préscolaire et parascolaire, le régime d’autorisation et de surveillance est exercé parleSPJ(maintenantparl’OAJE)tandisquepourl’accueilfamilialdejour,ilestconfiéauxcommunesouassociationsdecommunesquis’appuientsurletravaildecoordinatricesquiprocèdentàl’évaluationsocialedes personnes candidates à l’accueil familial de jour. Des référentiels de compétences (directives relatives aux titresetqualificationsdespersonness’occupantdel’accueilcollectifdesenfants)etdescadresderéférence(directives concernant notamment les taux d’encadrement, le projet pédagogique poursuivi et les infrastruc-tures)ontétéélaborésaprèsconsultationdesmilieuxintéressés,soitleservicedel’Etatconcerné,lescom-munes(UCV,ADCV),lesmilieuxéconomiques(CentrepatronaletlaChambrevaudoiseducommerceetdel’industrieCVCI),lessyndicatsetlesréseaux.Uneformationdebasetotalisant24haétémisesurpiedpourles accueillantes en milieu familial ainsi qu’une formation de 26 jours répartis sur deux ans pour obtenir un certificatdecoordinatricedel’accueilfamilial.

    Objectif 2 : tendre, sur tout le territoire du canton, à une offre suffisante en places d’accueil, accessibles financièrement

    Afin2011,321communessur339ontadhéréàunréseau,cequicorrespondà99%delapopulation.Surles18 communes n’appartenant pas à un réseau, 12 d’entre elles ont établi une convention de collaboration avec une autre commune ou une association de communes. Par ailleurs, pour élargir l’offre et son accessibilité ter-ritoriale, 19 réseaux ont conclu 59 conventions interréseaux réglementant les conditions et circonstances dans lesquellesleshabitantsouemployésd’unmembred’unréseaupeuventavoiraccèsàl’offred’unautreréseau.Malgré cela, une grande disparité entre les régions subsiste.

    L’objectif de créer 2’500 nouvelles places en cinq ans a été pratiquement doublé avec 4’986 nouvelles places d’accueil collectif et familial entre 2006 et 2011, ce qui illustre l’effet fortement incitatif du dispositif mis en placeparlaLAJE.Anoterégalementqu’ilexisteàfin20113’690placesdansdesstructuresprivées.Afin2010, les taux de couverture (nombre de places offertes en fonction de la population enfantine concernée) sont de 14.4% pour le collectif préscolaire, de 8.5% pour le collectif parascolaire et de 4.8% pour l’accueil familial de jour.

    Selonlaloi,lesréseauxsonttenusdedéfinirunepolitiquetarifairetenantobligatoirementcomptedesrevenusdes parents et de ne pas leur facturer davantage que le coût moyen de la prestation. Par ailleurs, la LAJE prévoit spécifiquementque«l’accessibilitéfinancièreauxprestationsd’accueilestgarantie».Enl’absencedenormeslégalesfixantcettenotion,l’interprétationdecequ’estl’accessibilitéfinancièreaétélaisséeauxréseaux.En2010,l’IDHEAPaétémandatéparlaFAJEpourréaliserunétatdeslieuxenexaminantlaquestiondel’acces-sibilitéfinancière.Lesrésultatsdecetteétudemettentenlumièrelesdifférencesimportantesentrelesréseaux,cesdifférencesétantplus importantespour lesprofilsàbasrevenus.Pour l’IDHEAP,«cesdisparitéssontprobablement inévitables au vu de la marge de manœuvre laissée aux communes et de la faible implication financièreduniveaucantonal».Suiteàl’étudedel’IDHEAP,laFAJEaccordeunesubventioncomplémentaireauxréseauxquiintègrentunimportantrabaisdefratriesdansleurnouvellepolitiquetarifaire.

    Objectif 3 : organiser le financement de l’accueil de jour des enfants

    Le 3èmeobjectifviséparlaLAJEestd’organiserlefinancementdel’accueildejourdesenfants,afind’assurerla pérennité des places existantes et nouvellement créées.

    LesressourcesdelaFAJEsecomposentdelacontributiondel’Etat,delacontribution-socledescommunes,de la contribution des employeurs et d’un don annuel de la Loterie Romande. Dans les faits, la part de chacun des partenaires ne correspond pas à celles prévues dans l’exposé des motifs. Cela s’explique d’une part par le fait que l’évolution de la masse salariale des entreprises privées a augmenté davantage qu’escompté, en raison de la bonne situation économique du canton et d’autre part par le fait que la contribution de l’Etat a augmenté à un rythme moins soutenu qu’envisagé (Etat 37% au lieu de 52% et entreprises 48% au lieu de 35%).

    LaLAJEadonnéàlaFAJElacompétencedefixerlestaux,critèresetmodalitésdesessubventions.Letauxde subventionnement de la masse salariale du personnel éducatif a passé de 9% en 2007 à 20% en 2011. Deux

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    pourcents supplémentaires sont accordés aux réseaux qui accordent un rabais de fratries d’au moins 20%. Par ailleurs, la subventionverséepar laFAJEcouvre la totalitédusalaireeffectifdescoordinatricesengagéesparlescommunes,subventionquiestaugmentéedeCHF50’000parETPdecoordinatricepourlestâchesadministratives. La fondation verse également des aides au démarrage lors de la création de nouvelles places d’accueil collectif et à titre exceptionnel une aide à la pierre.

    Lecoûttotaldel’accueildejourdesenfants(env.CHF250mioen2011)estassuréprincipalementà42%par les communes, 39% par les parents, 10% par les entreprises et 5% par l’Etat. A noter que les communes contribuent au coût total au travers de leur contribution ordinaire, leur contribution en tant qu’employeur et le financementdesréseaux.

    3. COMMENTAIRES ET PROPOSITIONS DU CONSEIL D’ETAT

    MadamelaConseillèred’Etatindiquequelesbesoinssontcroissantsdelapartdesfamillesetdumondedutravail du fait d’une mutation de la société. La population est mieux formée et aspire à pouvoir poursuivre son activité professionnelle. Par ailleurs, le monde économique estime que la formation des personnes a un coût etquec’estunepertepourl’économiequecespersonnesnepuissentplusexercerleurmétier.Enfin,ilyaunepaupérisation d’une partie de la population pour laquelle un 2èmesalaireestnécessairepourbouclerlesfinsdemois, sans compter la problématique des familles monoparentales.

    Considérant que la qualité de l’accueil est un élément important, le Conseil d’Etat a instauré l’OAJE. Le SPJ continue à être régi par la loi sur la protection des mineurs (LProMin) tandis que l’OAJE est régi par la LAJE.

    Depuis la création de la loi, la progression de l’accueil est de 0.8% de places pour 100 enfants par an. Si le taux de couverture se situe à 20% en 2011, on vise, en concertation avec les milieux économiques, 25% en 2017.

    Ledispositiffinanciers’estavéréefficace;enrevanche,iln’estpasincitatifpourlesentreprises.Unemodi-ficationproposéeconcernelescrèchesd’entreprises.Actuellement,pourêtresubventionnées,lesplacesd’ac-cueildoiventbénéficieràlapopulationetlescrèchesd’entreprisesquin’ouvrentpasàd’autrespartenairesnepeuvent pas être subventionnées, ce qui n’est pas incitatif pour les entreprises. La proposition du Conseil d’Etat est de prévoir, par un élargissement des conditions de reconnaissance, que les places offertes par les entreprises pourleursemployéspuissentêtresubventionnéesparlaFAJE.

    Al’heureactuelle,lacontributiondel’EtatàlaFAJEestvotéeannuellementdanslecadredelaprocédurebudgétaire, ce qui n’est pas un mécanisme sécurisant à long terme pour les communes et les parents. La solu-tionproposéeestdevoterundécretfixantlacontributiondel’Etatetdepasseraurythmedel’annéescolairesurlequels’alignelamajoritédesstructures.Pourl’instant,lapartdel’Etataufinancementestd’environ5%et on souhaite arriver à 10%.

    Unefoisquelerapportd’évaluationseravalidéparleGrandConseil,onvaprocéderàlareprisedestravauxde la plateforme Etat-Communes sur l’application de l’article 63a Cst-VD concernant l’école à journée conti-nue.Danslemêmetemps,onouvriraladiscussionaveclesmilieuxintéressésparrapportàlamotionFrédéricBorloz et le postulat Odile Jaeger Lanore1. Il s’agira également de répondre au postulat Philippe Randin qui demandeunétatdeslieuxenmatièredeconditiondetravaildesaccueillantesenmilieufamilialetuneamé-liorationdanscedomaine.Enfin,leConseild’Etatentendencouragerlespartenairessociauxàreprendreleursdiscussions concernant la CCT pour le personnel éducatif.

    4. DISCUSSION GENERALE

    Le rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil est étudié par la commission. Les points indiqués ci-dessous ont été questionnés et des informations complémentaires ont été fournies.

    Unediscussionalieuconcernantlanotiondecrècheprivéequiregroupeplusieursréalités.Ilyalescrèchescommunales qui se sont constituées en associations suite à des initiatives privées (parents ou autres) pour aboutir à être communalisées, ce sont les structures communales. A côté de ces structures communales existent des structures qui restent en association privée à but non lucratif et celles-ci font partie des réseaux et peuvent êtresubventionnéesaumêmetitrequelesstructurescommunales.Lescrèchesàbutlucratifnepeuventpasêtre subventionnées par l’Etat car ce sont des entreprises privées. Il y a également des jardins d’enfants à temps d’ouverture restreint (TOR) qui ne peuvent pas être subventionnés, car il faut un minimum d’heures d’ouver-ture, sauf si ces structures ont une convention avec les réseaux et contribuent à l’accueil d’urgence. Il est

    1 MotionFrédéricBorlozetdesgroupesradical,libéraletUDC(09_MOT_076)Accueilpréscolaire:tropdenormestuentlesnormes,simplifions-lesetpostulatOdileJaegerLanoreetconsorts(07_POS_256)surlesquotasimposésauxpostesdetravaildanslescrèches-garderiespourlesCFCd’assistantsocio-éducatif.

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    indiqué les statistiques suivantes : 129 institutions publiques à but non lucratif (5’769 places autorisées), 290 institutions privées subventionnées à but non lucratif (8’857 places autorisées) et 153 institutions privées à but lucratifnonsubventionnées(3’646places).Cesdernièresontgénéralementdesheuresd’ouverturerestreinteset sont souvent liées à des écoles privées.

    Desquestionssontposéesauniveaudeschargesliéesaupersonneléducatif.SelonleschiffresdelaFédérationvaudoisedesstructuresd’accueildel’enfance(FSAE),ilya20%depersonnelnonforméet80%deperson-nelformédont1/3porteurd’unCFCet2/3issusdesHES-ES.Selonlebarèmedecettefédération,lesalaires’élèvelapremièreannéedepratiquepourlepersonnelnonforméàCHF4’180.-parmois,CHF4’399.-pourunCFCetCHF4’851.-pourunHES-ES.Ainsi,onserendcomptequel’engagementdesjeunesformésounona peu d’incidence sur les coûts. Bien sûr, la différence se remarque sur les années de pratique. Par exemple, 20 ansdepratiquepourlepersonnelnonforméCHF5’192.-parmois,CHF6’282.-pourunCFCetCHF7’087.-pour un HES-ES. On se rend compte que les coûts sont plutôt liés à l’ancienneté qu’à la formation. Par consé-quent, la marge de manœuvre pour limiter les coûts salariaux est restreinte. Quant aux salaires de direction, ils sontliésaunombred’enfants.Lesalairedebase:de0à15enfants,CHF5’500.-parmois,de16à40enfantsCHF5’825.-,de41à80enfantsCHF6’215.-etCHF6’680.-pourplusde80enfants.Enfindecarrière,onapourlesmêmestranchesCHF7’638.-,CHF7’898.-,CHF8’153.-etCHF8’458.-.Entreuneéducatriceetunedirectrice d’une grande structure, il y a peu de différence de salaire.

    Concernantlesdifficultésderecrutementdupersonneldanslesgarderies,ilestindiquéqu’unedespistesderéflexionestlareconnaissanceetvalorisationdelafilièreCFC.Ils’agitdereconnaîtrelaplacedesformationsCFCdanslesstructuresetdedonnerunedescriptionclairedestâchesetcompétences.LenombredeplacesdeformationHES-ESn’augmentantpas,onaurabesoindupersonnelCFC.Letravailderevalorisationdoitêtreentreprisaveclessyndicatsetlesdirections.L’ARDI(Associationdesdirecteursdecrèches)aunrôleimportant à jouer.

    Enréponseàunequestion,laConseillèred’EtatindiquequelaFAJEs’estappuyéesurlesrecommandationsducontrôlecantonaldesfinances(CCF)pourmettreenplaceunsystèmedecontrôleinterne;laFAJEanotam-mentrevutoutelaquestiondesconflitsd’intérêts.Maintenant,leCCFapuconfirmerquetoutcequirelèveducontrôleinterneetconflitsd’intérêtsdonnesatisfaction.L’étapesuivanteconsisteraaucontrôledesréseauxparleCCF.

    A la question de savoir pour quelle raison les parents ne paient-ils pas directement les mamans de jour, il est répondu que la demande émane des accueillantes elles-mêmes, car lorsque les parents ne paient pas, les situa-tionsconflictuellessontcompliquéesàgérer.Lasolutiondutierspayantestunebonneréponseàcessituations.Unautreélémentcompliquéestlavariabilitéduplacementdel’enfant.Lesvariationsdeplacementengendrentdespertesfinancières.Ainsi,lapersonnequiaccueillel’enfantestdégagéedelarelationfinancièredirecteetla qualité de l’accueil s’en trouve améliorée.

    Concernantlesrelationsentrel’OAJEetleSPJ,ilestindiquéparlacheffedeservicequel’OAJEaaccèsàlaconsultation des dossiers et que cette transmission des données se fait dans les deux sens.

    Il est demandé s’il est possible de valider les acquis et d’ainsi pouvoir se soustraire, du moins en partie, à la formationdesaccueillantesenmilieufamilial.LaConseillèred’Etatindiquequelapossibilitédereconnais-sance ne s’est jamais présentée car il ne s’agit que de 4 modules de 6 heures qui permettent de rappeler certains éléments.

    Enréponseàunequestionausujetdesretraitsetinterdictions,ilestréponduparlacheffed’officequepourcequi concerne l’accueil familial de jour qui est de la compétence des communes, les retraits et les interdictions ont été prononcés en raison de comportements personnels ou professionnels inappropriés des accueillantes (p.ex.cannabisàlamaisonouconjointavecuncasierjudiciaireposantproblème),maispasàcausedesinfras-tructures (logements). Les communes ont pris ces décisions pour assurer la sécurité des enfants. Concernant l’accueilcollectif,leretraitdéfinitifd’autorisationestextrêmementrare.Enquinzeans,leSPJaordonnélafermeture d’une seule structure dont la rotation du personnel, anormalement élevée sur plusieurs années, créait desproblèmesquant à la prise en chargedes enfants.Concernant lamise auxnormesdes infrastructures,notamment pour des infrastructures anciennes, des dérogations sont accordées pour autant qu’elles ne portent pas préjudice à la sécurité et à la prise en charge des enfants (par exemple : normes relatives au nombre de toilettesouauxmètrescarrésdisponibles).

    Unedéputéenotequelecoûthorairedel’accueilvariedeCHF5.-àCHF14.-suivantlesstructuresparasco-laires,maiselledoutequel’onpuissearriveràuncoûtaussibas.LaConseillèred’Etatrépondqueceschiffresproviennent d’un rapport remis par le SPJ au Grand Conseil en 2010. Elle ajoute que, même si les chiffres ont

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    changé, des variations importantes du coût de l’heure sont effectivement constatées dans le canton, alors même que les normes d’encadrement sont identiques. Ces différences majeures découlent de choix des communes, certaines mettent par exemple à disposition des locaux du type salle de paroisse, alors que d’autres construisent des bâtiments luxueux et facturent ensuite un loyer. Notons également que les coûts d’exploitation des struc-tures d’accueil dépendent fortement du taux d’occupation des structures et de la moyenne d’âge de l’équipe de professionnels.

    Undéputédemandedesexplicationssurlerevenudéterminantunifié(RDU)commeoutilquipermettraitdedéfinirdemanièreuniquelacapacitéfinancièred’unefamille.LaConseillèred’Etatprécised’embléequeleConseild’Etatadécidédesurseoiràl’entréeenvigueurduRDUau1erjanvier2014etaproposéàlafaîtièredesréseauxdecomposerungroupedetravailpourdéterminersileRDUestvéritablementapplicabledansledomaine de la politique tarifaire de l’accueil de jour des enfants. S’agissant d’une politique publique à laquelle laparticipationfinancièredesparentsestdéfinieenfonctiondeleursrevenus, lacheffeduDIRHsoulignel’importanceducalculdelacapacitécontributive.Ellerelèveaussilamultiplicitédesparamètresquientrentenjeupourlafixationdurevenutelquelesallocationsfamiliales,lespensionsalimentairesduconcubin,etc.A l’heure actuelle, il existe de nombreuses différences dans le calcul du revenu parental, par exemple des réseauxquipondèrentledeuxièmesalaireoud’autresquidéduisentlapensionalimentaireverséeparlepèredel’enfantàsonex-femme.Unemodificationdesmodesdecalculdurevenudéterminantpourraitengendrerdes augmentations ou des baisses de tarif importantes, de l’ordre de 30% : les éventuels manques à gagner devraient être compensés par des subventions communales supplémentaires. La complexité de la situation justifielebesoindetempspourétudierlesconséquencesdel’introductionduRDU.

    Suiteaurapportdel’IDHEAPsurl’accessibilitéfinancièredesréseauxpourlesparents,dessubventionsinci-tatives sont versées aux réseaux qui octroient des rabais pour les fratries. Il est demandé si ces subventions vontperdurer.LaConseillèred’EtatrépondquecesincitationssontdécidéesparlaFAJEquisubventionnelesréseauxenfonctiondesesdisponibilitésfinancières.Iln’estdoncpasgarantiquelafondationcontinueraàverser une subvention supplémentaire de 2% pour les rabais fratries (20% + 2%).

    UndéputédemandesiunePMEpeutparticiperaufinancementd’uneplace,l’acheteroularéserver.Lacheffed’officeconfirmequ’ilyadéjàunevingtained’entreprisesquiontconcludesconventionsaveclesréseauxquileurpermettentd’acheterdesplacesdanslescrèchesetgarderies,defairedesréservationsetdebénéfi-cier de priorités dans l’attribution. Elle précise qu’une convention peut aussi être conclue entre une structure d’entreprisequivenddesplacesàunréseauetquibénéficealorsdesubventionsdelaFAJE,maisuniquementpourcesplaces-là.Elleajoutequ’ilyaprèsde1’200placesquifontl’objetdeconventionsentreentrepriseset réseaux.

    Concernant la rétrocession de la contribution-socle des communes et de la contribution des employeurs, l’ar-ticle 59 de la LAJE, au titre de disposition transitoire limitée à cinq ans, ouvrait la possibilité aux communes et auxemployeursquiavaientdirectementcontribuéfinancièrementàlacréationdestructuresd’accueilcollectifdesenfantsavantl’entréeenvigueurdelaLAJEdedemanderlarétrocessionàlaFAJE.LeConseild’EtatapprouvelapropositionduConseildefondationdelaFAJEetrenonceàprolongerlapériodedevaliditédecette disposition transitoire. Le Conseil d’Etat a tenu le même raisonnement pour les entreprises et les com-munes.Pournepasprétéritercellesquiontcréédesplacesavant2006,cesystèmederétrocessionavaitétémis en place à l’entrée en vigueur de la loi. Mais est-ce juste de continuer à redonner de l’argent pour celles quiontcréédesplacesavant2006?Lanon-prolongationdespossibilitésderétrocessionrestaureCHF3.2miodanslesressourcesdelaFAJE.UndéputémentionnelapositiondelaCVCIquiproposeunenouvelleformede rétrocession en fonction des efforts actuels à l’art. 47 de la loi, article qui ne peut pas être ouvert à la dis-cussion.LaConseillèred’EtatcomprendlesargumentsdelaCVCImaisrendattentivelacommissionaufaitquepriverlaFAJEdemoyensauraimmanquablementunimpactsurlaparticipationfinancièredescommuneset des parents. Et si l’on sait que ces derniers ne peuvent pas payer plus, on comprend aisément que l’effort reposera uniquement sur les collectivités publiques locales.

    Il est demandé si la Confédération a arrêté son programme d’impulsion visant la création de nouvelles places d’accueil.LaConseillèred’Etatexpliquequeleprogrammefédérald’impulsionarriveraàéchéanceen2015.Cependant,constatantquelecréditd’engagementnesuffiraitpas, leConseilfédéralaédictéau1er janvier 2013,unordredeprioritéenfaveurdescantonsquiavaientlemoinsbénéficiédel’aide.Dèslors,ceuxayantdéjà créé beaucoup de places d’accueil, dont le canton de Vaud, ne toucheront plus qu’un faible pourcentage uniquementpourlesplacesd’accueildéjàplanifiées.L’incidencesurlefinancementdesstructuresestd’envi-ronCHF3mioparannée.LacheffeduDIRHpréditun importantdébatauxchambresfédéralesquantaumaintiendel’aideauxcantonspourl’accueilextra-familialdesenfants.Ellerappellequecetroisièmecrédit(2011-2015) avait été âprement débattu et ajoute que le récent refus de l’article constitutionnel sur la famille ne facilitera pas les négociations.

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    Unedéputéenoteque,danslescénarioretenu,l’augmentationannuelledutauxdecouvertureestestiméeà+0.8%,pouratteindre25%en2017etaimeraitsavoirsilacontributiondel’EtatàlaFAJEseraitaugmentéeaucas où l’évolution des places d’accueil dépasserait ces prévisions. La cheffe du DIRH ne peut préjuger des dé-cisionsduConseild’Etatau-delàduprésentdécretquicouvrelacontributionàlaFAJEpourlapérioded’août2013 à juillet 2015. Le Conseil d’Etat souhaite favoriser l’atteinte d’un taux de couverture de 25%, cependant l’Etat ne pourrait prendre seul en charge une éventuelle explosion des coûts et devrait négocier avec les autres partenaires.Elleestimequeleshypothèsesretenues,baséessurseptansd’expérience,sontraisonnables,lesindicateursmontrantd’ailleursunlégerfléchissementdelacréationdesplacesd’accueil.LesressourcesdelaFAJEserontànouveaudiscutéesmi-2015,surlabasedesfuturesstatistiques,lorsquelenouveaudécretserasoumis au Grand Conseil.

    LaConseillèred’Etatexpliquequelesprojectionseffectuéesontpermisdechiffrerlesbesoinssupplémen-tairesàCHF9.76miopour2014etàCHF2.29miopour2015,afindesubventionnerlesréseauxexistants,d’absorberlacroissancedémographiqueetd’augmenterletauxdecouverturedel’accueil.Larépartitionfinaledépendradesplacescrééesdanslesréseaux,laloinepermettantpasàlaFAJEdeverserplusdecontributionsqu’elle n’a de ressources à disposition.

    La Commission prend acte du rapport d’évaluation du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la mise en œuvre de la loi sur l’accueil de jour des enfants (art. 61 LAJE).

    5. DISCUSSION SUR LE PROJET DE LOI ET VOTES

    Art. 31 Reconnaissance du réseau

    Cetarticledéfinitlescritèresdereconnaissanced’unréseaud’accueilparlaFAJE,envuedel’octroid’unesubvention.Ils’agitd’ajouterunnouveaucritèreàsavoirl’exigencedemettreenplaceunelisted’attentecen-tralisée permettant de documenter et mieux évaluer l’adéquation entre l’offre et la demande.

    Ilestdemandésiuneprocédureexisterapourlesréseaux.LaConseillèred’Etatprécisequelecantondoituniquementfixerleslignesdirectricesgénéralesetlaisserlesréseauxetlescommuness’organiser.Danslesfaits, les réseaux s’inspirent les uns des autres et retiennent ce qui semble le plus intelligent et pertinent chez leurscollègues.Lesréseauxquin’ontpasencoredelisted’attenteauronttrèscertainementundélaipourrem-plir cette condition. Il faut néanmoins admettre que le besoin d’avoir une liste consolidée des 29 réseaux est absolument nécessaire pour obtenir une vision d’ensemble sur l’état de la demande.

    L’article 31 de la loi est adopté par la commission à l’unanimité des 15 membres présents.

    Art. 45 Contribution de l’Etat

    Cetarticleprévoitquelemontantdelacontributionordinairedel’Etatestfixépardécretdanslecadredelaprocédurebudgétairetenantcompteduprogrammedelégislature.CettenouvellemanièredefaireréponddirectementàlamotionNuriaGorrite.L’article45estégalementmodifiépourpréciserqu’uneconventionserasignéeentrel’EtatetlaFAJEpours’assurerdubonusagedelasubventionoctroyéeparl’Etat.

    L’article 45 de la loi est adopté par la commission à l’unanimité des 15 membres présents.

    Art. 46 Contribution des communes

    Lacontribution-socledescommunessouslaformed’unmontantparhabitantestfixéepardécretduGrandConseil, actuellement portant sur deux ans. Il est proposé de passer à un rythme quinquennal correspondant au programmedelégislature.Ilenrésulteunecertainesimplificationadministrativeetunemeilleureprévisibilitédans la durée.

    L’article 46 de la loi est adopté par la commission à l’unanimité des 15 membres présents.

    Art. 50 Subventions

    Les employeurs et entreprises sont moins nombreux qu’espérés à avoir adhéré à un réseau d’accueil. Selon le rapport, les structures d’entreprise qui sont membres d’un réseau sont au nombre de 8 (BCV, IMD, Nestlé, Bobst,laMobilière,Merck-Serono)etoffrentensembleuntotalde318places.Siledispositiffinancieraeuuneffetfortementincitatifsurlescommunes,ilnes’estpasavéréaussiefficaceàl’égarddesentreprises.Cesdernièresn’onteneffetpasétéaussinombreusesqu’escomptéàdevenirmembresdesréseaux,alorsmêmequeleurimplicationfinancièredansledispositifestimportante.

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    Pour tenir compte des efforts qui seront faits par les entreprises pour créer des places d’accueil, le nouvel ali-néa2bisdel’art.50permetàlaFAJEd’accorderdessubventionsauxstructuresd’accueilmisesenplaceparles entreprises pour leurs employés, à condition que la structure d’accueil soit à but non lucratif et qu’elle ait concluuneconventionavecunréseaud’accueildejourreconnuparlaFAJE.

    LaConseillèred’Etatindiquequelamodificationpermettraàunpatron,quidésirecréerunestructured’ac-cueilexclusivementpourlesenfantsdesesemployés,debénéficierdel’aideaudémarrageetdelasubventiondelaFAJE.

    Unedéputéesoulèveleproblèmedelapolitiquetarifairedanslecadredesconventionsentreréseauxetentre-prises,cesdernièresnedésirantpasappliquerletarifduréseauàleursemployés.LaConseillèred’Etats’esteffectivement rendu compte que le libellé de l’article 50 alinéa 2bis peut prêter à confusion.Dès lors, leConseild’Etatproposeunamendementafindeclarifierqu’uneentreprisequicréesaproprestructured’accueildoit signer une convention avec un réseau reconnu, tout en appliquant sa propre politique tarifaire. Le réseau seral’intermédiaireentrelaFAJEetl’entreprise,afin,entreautres,defournirlesdonnéesstatistiquesnéces-saires à l’octroi de la subvention.

    Amendement du Conseil d’Etat, art. 50, al. 2bis : « A titre exceptionnel, eElle peut accorder des subventions par l’intermédiaire des réseaux à une structure d’accueil… »

    UndéputénotequecettemodificationdelaloirépondàlademandedelaCVCI.

    L’amendement du Conseil d’Etat est adopté à l’unanimité des 15 membres présents.

    UndéputémetendiscussionunepropositiondelaCVCI:

    « ..Cette convention contiendra notamment l’ordre de priorité aux places d’accueil, lescritèresd’accessibilitéaux places d’accueil, la politique tarifaire appliquée aux parents… »

    Fortedesonexpériencedanssacommune,unedéputéeestimepluscompliquédegérerunordredeprioritéauxplacesd’accueilquedescritèresd’accessibilité.C’estlaporteouverteauxréclamationsparentalessansfin.Uneautredéputéeestimequecetordredeprioritéestbeaucoupplusrestrictifqu’unéventaildecritères.Uneautre députée suppose que la CVCI redoute visiblement que des entreprises doivent accueillir en priorité des enfantsdepersonnesnetravaillantpaschezelles.Lesensdel’articleproposéparleConseild’Etatestclarifiédans ce sens que la structure d’entreprise à but non lucratif pourra appliquer sa propre politique tarifaire et ne sera ouverte qu’à ses collaborateurs. Suite à cette explication, l’amendement est retiré.

    L’article 50 de la loi, dûment amendé, est adopté par la commission à l’unanimité des 15 membres présents.

    Art. 2 (du projet de loi) Disposition transitoire

    Le Conseil d’Etat prévoit une disposition transitoire indiquant que la contribution ordinaire de l’Etat doit per-mettre d’augmenter en principe le taux de couverture de 0.8% chaque année. Ce dispositif permet de répondre à la motion Nuria Gorrite.

    L’article 2 de la disposition transitoire du projet de loi est adopté par la commission à l’unanimité des 15 membres présents.

    La commission recommande au Grand Conseil l’entrée en matière sur ce projet de loi à l’unanimité des 15 membres présents.

    6. DISCUSSION SUR LE PROJET DE DECRET ET VOTES

    Art. 1 du projet de décret

    LeConseild’EtatproposeauGrandConseildefixerpardécretlacontributionordinairedel’EtataubudgetannueldelaFAJEpourlapérioded’août2013àjuillet2015.CettecontributionsemonteraitàCHF19.06millionspourlapérioded’août2013àjuillet2014,dontCHF5.08millionssontdéjàinscritsaubudget2013del’EtatetCHF25.30millionspourlapériodeaoût2014àjuillet2015.Acesmontantss’ajouterontlacontribu-tiondel’Etatàtitredel’aideaudémarrage(CHF2.4millionsparan)etsacontributionentantqu’employeur(budgétéeàCHF1.8million).

    L’article 1 du projet de décret est adopté par la commission à l’unanimité des 15 membres présents.

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    2013

    Art. 2 du projet de décret

    Pourréparerunoubli,lacheffedel’officeprécisequeleprésentdécretentreenvigueuràlamêmedatequelaloi du 15 mai 2013. Ce complément est validé tacitement par la commission.L’article 2 du projet de décret, dûment complété, est adopté par la commission à l’unanimité des 15 membres présents. La commission recommande au Grand Conseil l’entrée en matière sur ce projet de décret à l’unanimité des 15 membres présents.7. RAPPORTS DU CONSEIL D’ETAT

    7.1 Sur le postulat Bernard Borel et consorts

    La commission recommande au Grand Conseil d’accepter le rapport du Conseil d’Etat sur ce postulat par 14 voix pour, 0 contre et 1 abstention.

    7.2 Sur la motion Nuria Gorrite

    La commission recommande au Grand Conseil d’accepter le rapport du Conseil d’Etat sur cette motion à l’unanimité des 15 membres présents.

    Gland, le 20 août 2013

    La rapportrice : (Signé) Florence Golaz

    Premier débat

    Mme Florence Golaz (SOC), rapportrice : — La Commission thématique de la politique familiale s’est réunieàdeuxreprisesafindetraitercetobjet.Commel’indiquel’article61delaloisurl’accueildejourdesenfants(LAJE),ilestprévuqueleConseild’EtatsoumetteauGrandConseilunrapportd’évaluationaprèscinq ans de mise en œuvre de la loi. Conformément à cet article, le rapport présenté est accompagné d’un projet dedécretamenantdesmesuressilesobjectifsdelaloitelsquedéfinisdansl’exposédesmotifsnesontpasatteints. Pour rappel, la LAJE a été adoptée le 20 juin 2006 par le Grand Conseil. La majorité des dispositions sont entrées en vigueur au 1erseptembre2006alorsqueledispositiffinancierentraitenvigueur le1er jan-vier 2007. Dans le rapport, il est rappelé les principaux objectifs visés par la LAJE. Le premier objectif est d’assurer la qualité de l’accueil de jour des enfants. Le rapport rappelle les divers élé-ments qui ont été mis en place, notamment le régime d’autorisation et de surveillance ainsi que les référentiels decompétenceetlescadresderéférences.Uneformationdebaseaétémisesurpiedpourlesaccueillantesenmilieufamilialainsiqu’uneformationpourobteniruncertificatdecoordinatricedel’accueilfamilial.Ledeuxièmeobjectifviseàproposer,surtoutleterritoireducanton,uneoffresuffisanteenplacesd’accueilet accessiblefinancièrement.A lafin2011,321communes sur339ont adhéréàun réseau, cequi corres-pond à 99% de la population. Malgré cela, une grande disparité entre les régions subsiste. L’objectif de créer 2500 nouvelles places en cinq ans a été pratiquement doublé avec 4986 nouvelles places d’accueil collectives et familiales entre 2006 et 2011, ce qui illustre l’effet fortement incitatif du dispositif mis en place par la LAJE.Anoterégalementqu’ilexiste,àlafin2011,3690placesdansdesstructuresprivées.En2011,letauxde couverture — c’est-à-dire le nombre de places offertes en fonction de la population enfantine concernée —estd’environ20%.Selonlaloi,lesréseauxsonttenusdedéfinirunepolitiquetarifairetenantobligatoire-ment compte des revenus des parents et de ne pas facturer davantage que le coût moyen de la prestation. Par ailleurs,laLAJEprévoitspécifiquementquel’accessibilitéfinancièreauxprestationsd’accueilestgarantie.Enl’absencedenormelégalefixantcettenotiond’accessibilité,l’interprétationdecequ’estcetteaccessibilitéfinancièreaétélaisséeauréseauavec,pourconséquence,d’importantesdifférencesd’unréseauàl’autre.Voilàle constat qu’on fait aujourd’hui. Enfin,ledernierobjectifconsisteàorganiserlefinancementdel’accueildejourdesenfants.Pourrappel,lesressourcesdelaFAJEsecomposentdelacontributiondel’Etat,delacontribution-socledescommunes,dela contribution des employeurs et d’un don annuel de la Loterie romande. Dans les faits, la part de chacun des partenaires ne correspond pas à celle prévue dans l’exposé des motifs. D’une part, cela s’explique par le fait que l’évolution de la masse salariale des entreprises privées a augmenté davantage qu’escompté en raison de la bonne situation économique du canton. Et d’autre part, cela s’explique par le fait que la contribution de l’Etataaugmentéàunrythmemoinssoutenuqu’envisagé—pourl’Etatnoussommesà37%definancementdelaFAJEaulieudes52%prévus.Laparticipationdesentreprisess’élèveà48%aulieudes35%prévus.Le

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    coût total de l’accueil de jour des enfants — il s’agit de 250 millions en 2011 — est assuré à 42% par les com-munes, 39% par les parents, 10% par les entreprises et 5% par l’Etat. A noter que les communes contribuent au coût total au travers de leurs contributions ordinaires, de leur contribution en tant qu’employeur et à travers lefinancementdesréseaux.Voilà, un peu le panorama qui a été retracé dans cette évaluation de la LAJE. La Commission thématique de la politique familiale prend acte de ce rapport d’évaluation et de cet article de la LAJE et recommande, à l’una-nimité,l’entréeenmatièresurleprojetdeloimodifiantlaloidu20juin2006surl’accueildejourdesenfantsainsiquesurleprojetdedécretfixantlacontributionordinairedel’Etataubudgetannueldelafondationpourl’accueil de jour des enfants pour la période d’août 2013 à juillet 2015.

    Ladiscussionsurl’entréeenmatièreestouverte.

    M. Jean-Michel Dolivo (LGa) : — Comme vous l’avez entendu par la bouche de la présidente de la com-missionquis’estoccupéedurapportd’évaluationainsiqueduprojetdemodificationdeloi,l’ensembledelacommissionetl’ensembledel’establishmentpolitique,sil’onencroitcesrapports,sont,aufond,«déçusenbien»—commeonditenvaudois—delasituationetdel’évaluationàfaireenmatièred’accueildejourdesenfants.Enattendant,nouslesavons,detrèsnombreuxparentsrestentsurlecarreauconcernantl’accueildeleurs enfants et les conditions de travail dans les structures d’accueil restent totalement disparates. Ce constat est également celui que font de nombreuses personnes — en majorité des femmes qui travaillent dans ces structures et également le syndicat SSP-enfance qui défend leurs conditions de travail et de vie.

    PourLaGauche-POP-SolidaritéS,surlefond,laLAJEestunsystèmetropcomplexe,avecunefondationquiversedessubventionsàprèsdetrenteréseaux,eux-mêmescomposésdenombreusescommunes.Lenombredeplacesesttoujourslargementinsuffisantetinégalementrépartisurleterritoirecantonal.Lapartquepaientlesparents varie également selon l’endroit où l’on habite, alors que la référence a été attaquée et que les pressions pour faire baisser les coûts sont incessantes. Les conditions de travail du personnel sont inégales car il n’existe toujours pas de convention collective de travail (CCT), ni même de parti patronal avec qui la négocier, tant le systèmeestcomplexeetlavolontépolitiqueabsente.SilaFAJEetlatrèsgrandemajoritédespartispolitiquestiennent undiscours enthousiaste sur leur succès, lamodestie nous sembledemise.Certes, le nombredeplace a évolué mais pas plus vite qu’ailleurs en Suisse et surtout trop lentement par rapport aux besoins de la population. La Gauche-POP-SolidaritéS se positionne, sur le fond, en faveur d’un service public de l’enfance répondant aux besoins des enfants et de leurs parents où qu’ils habitent et indépendamment de leurs moyens financiers.

    Comme pour l’école, hormis l’obligation, un service public de l’accueil de l’enfance devrait être organisé par l’Etat,financésolidairementvial’impôt,garantiàchaqueenfantayantbesoind’uneplaceetaccessiblesurl’ensembleduterritoire,tantdanslesvillesquedanslacampagne.Lemodèlevaudoisestbienloindecetob-jectif et cela même alors que HarmoS et l’article 63a de la Constitution vaudoise sur l’école à journée continue sont venus renforcer le principe d’un accueil de jour, non seulement pour les enfants de 0 à 12 ans, mais égale-ment pour toute la scolarité obligatoire. Les critiques que nous faisons sont nombreuses et ont déjà été enten-dues ailleurs, notamment la disparité entre les régions. Il faut savoir que le taux de couverture est extrêmement différentselonlesréseaux.L’engagementdel’EtatdeVaudestinsuffisantparrapportàcequisefaitenValaisparexemple.L’EtatdeVaudfaitfiguredegrandpingre.D’ailleursMmeGorrite—àl’époquedéputée—avaitsoulevéceproblèmeen2010.Noussavonsaujourd’huique,malgréleseffortsquiontétéfaits,l’Etatcontribuemoinsquecequ’ilavaitpromisennefinançantque5,5%descoûtsdel’accueildejour,soitlamoitiémoinsquelesentreprisesalorsquelesparentsfinancent39%,lescommunes42,5%etsepartagentdonclafacture.En comparaison intercantonale, la participation de l’Etat de Vaud est tout à fait minable, même si elle passait de 9% aujourd’hui à 15% en 2017, alors qu’elle est de 30% en Valais, de 28% au Jura et de 18% à Neuchâtel. Nousnefaisonsdoncpasdescomparaisonsenallantchercherdespaysoudesrégionstrèséloignées.

    Au sujet de la disparité des conditions de travail du personnel, je l’ai déjà dit, l’article 62 de la LAJE qui invite lesassociationsfaîtièresd’employeursetd’employésànégocieruneCCTestrestélettremorteetlecantonreste en retrait, si bien que l’invitation à négocier n’a aucun effet. Nous demandons quatre choses avec le syn-dicat SSP-enfance et les professionnels de la branche :

    - premièrement,larelanceduprocessusvisantàobteniruneCCTcantonale;

    - deuxièmement,davantaged’investissementsdelapartdel’Etatdanslefinancementdel’accueildesenfants, en particulier des bébés — il faut relever ici que ce sont peut-être les places d’accueil les plus chèresmais également les plusmanquantes alors quepar rapport à l’activité professionnelle de lamère,leplacementd’unbébéestunélémentdécisifsil’onsouhaitereprendreletravailaprèslecongématernité ;

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    - troisièmement,quel’ongarantisseunaccueildequalité,cequi,malheureusement,dupointdevuedela dotation en personnel, n’est pas véritablement le cas ;

    - quatrièmement,quel’onconsidèrelestatutdel’accueillanteenmilieufamilialcommeunstatutquidoit être amélioré, tant sur le plan salarial que sur les possibilités de formation. Il ne faut pas utiliser ce statut comme une sorte de garde bon marché mais essayer de lui donner un statut correspondant aux besoins de la population concernée. Voici les raisons pour lesquelles La Gauche ne participera pas à ce concert de louanges qui marque le rapport du Conseil d’Etat et la totalité de la commission qui s’est chargée du rapport.

    M. Pierre Volet (PLR):—Legroupelibéral-radicalentreraenmatièresurl’exposédesmotifsetprojetdeloi.Onpeutconstaterquel’accueildejourestsatisfaisantetvaenaugmentantrégulièrement,toutcommesescoûtsqu’ilfaudramaîtriser.Cetaccueilestbienréparti—tantencequiconcernelesfinancesquel’accessibi-lité — sur le territoire du canton. Ces prochains mois, le groupe libéral-radical sera attentif à revoir à la baisse les normes trop restrictives pour les bâtiments trop luxueux, le nombre d’enfants par éducatrice trop bas et les normes ECA et de sécurité beaucoup trop lourdes.

    M. Maurice Treboux (UDC) : — Il ressort du travail en commission et du rapport d’évaluation du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la mise en œuvre de la LAJE plusieurs informations fortes intéressantes. L’objectif fixéen2006,pourcinqans,de2500placesd’accueilsupplémentairesaétépresquedoublé.Letauxdecou-vertureestdoncactuellementsupérieurà20%.Ilfautrappelerque,trèssouvent,uneplaceofferteestutileàdeux enfants. Cela est donc une augmentation non chiffrée du taux de couverture. Les réseaux sont gérés par des associations intercommunales, c’est une des raisons des disparités importantes du montant d’exploitation. L’influencedescoûtsd’encadrementestnégligeable.C’estparticulièrementlesloyersdesstructuresmisesàdisposition par ces mêmes communes qui font la différence. On se réjouit de l’intention du Conseil d’Etat de tendreàuneharmonisationetunesimplificationdesnormesstructurelles.En2011,iln’yavaitque1476per-sonnes reconnues par le Service de protection de la jeunesse (SPJ) pratiquant l’accueil familial de jour. Il est nécessaire de revaloriser rapidement cette activité mais ce n’est pas avec un encadrement hyper administratif que l’on va motiver une maman en zone rurale à consacrer une ou plusieurs journées par semaine à l’accueil reconnu de petits voisins. A l’avenir, l’augmentation programmée du taux de couverture de 5% à l’horizon 2017apourconséquenceunemodificationsensibledumodedefinancementdelaFAJE.Eneffet,laparti-cipation cantonale augmentera de plus de 16 millions, c’est presque le double de la contribution 2012. Les communes verront leur participation diminuer en proportion mais augmenter par l’aide directe à leurs propres structures.Onrappelleraquel’UDCdéfendprioritairementl’éducationdanslemilieufamilialtoutenétantfavorableàdesréseauxd’accueildequalité,maisquineselaissentpasenvahirparl’administratifsuperflu.Laparticipationparentaleàlagardedeleurchèretêteblondeenaccueildejourdevraitresterenmoyenneà40%descoûtstotaux.Cen’estqu’avecunrevenudéterminantunifié(RDU)définiavecpertinencequelecalculde la capacité contributive des familles sera juste et cohérent. Pour conclure, la grande majorité du groupe de l’UnionDémocratiqueduCentresoutiendral’entréeenmatièredecetexposédesmotifsetprojetdeloi,accep-teralamodificationdesarticlesdelaLAJEetlesamendementsproposésencommissionainsiqueleprojetdedécret et acceptera les rapports du Conseil d’Etat concernant la motion Gorrite et le postulat Borel.

    Mme Claire Attinger Dœpper (SOC) : — Tout d’abord, je salue la pertinence de traiter ce point le premier mardidelarentréescolaire.Cettepremièresemaineestsouventchargéed’émotions,pleinedenouveautéspour les enfants qui reprennent l’école mais aussi parfois remplie d’inquiétude pour les parents qui n’ont pas encore trouvé de solution de garde et dont l’organisation n’est encore pas clairement posée. C’est également unepériodetrèsactivepourlesinstitutionsetlesadministrationschargéesdelamiseenœuvredel’accueildes enfants. Pourtant, notre canton évolue et crée des places d’accueil de jour depuis l’existence de cette loi surl’accueildesenfants,c’estréjouissant.Onl’adit,encinqans,prèsde5000nouvellesplacesd’accueilsesontouvertes.L’objectif,quenousavionsfixéen2006,d’ouvrir2500placesadoncdoublé.Etpourtant,les besoins des familles ne sont toujours pas couverts. Arriver à concilier activité professionnelle et familiale constitue,encoreaujourd’hui,undéfi.Rappelonsiciquel’accèsauxstructuresd’accueilpermetauxfemmes,nonseulementd’entrerdanslemarchédutravail,maiségalementd’augmenterleurtauxd’activité.L’accèsaux structures d’accueil permet d’avoir un impact positif sur la natalité, de faciliter l’intégration des enfants d’immigrés, de promouvoir l’égalité hommes-femmes et de contribuer à la lutte contre la pauvreté. Le Conseil d’Etat nous invite à soutenir une augmentation des subventions. C’est indispensable pour pouvoir poursuivre notrepolitiqued’accueildejouretviseruntauxdecouverturede25%d’ici2017.Jemepermettraisenfindeféliciterl’ambitionaffichéeparnosconseillersd’Etatquiempoignentavecdéterminationettransparencecettemesure de politique familiale que représentent les places d’accueil de jour. Le parti socialiste soutiendra, bien entendu, les propositions et réponses exprimées par la commission.

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    M. Guy-Philippe Bolay (PLR) : — En préambule, je me permets de rappeler mes fonctions au sein de la direction de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI), une association économique qui a toujours soutenu cette volonté d’améliorer l’accueil de jour. La singularité vaudoise de l’accueil de jour des enfantsrésidedanslaparticipationdel’ensembledesemployeursducantonauxressourcesdelaFAJE—àcôté de l’Etat et des communes. C’est un cas unique dans notre pays ! Les entreprises du canton apportent ainsi leur soutien à une politique familiale permettant de mieux concilier l’activité professionnelle et la vie privée. Lesentreprisesfinancent,parleurscontributionsgénéralisées,prèsdelamoitiédubudgetdelafondation,viaunprélèvementde0,08%delamassesalariale.Grâceaudéveloppementdel’économievaudoise,lacontribu-tion des employeurs a augmenté plus fortement qu’escompté, soit 48% au lieu de 35% attendu. Ces moyens ont permis la création de plus de 5000 places à ce jour, plus du double que prévu. Les milieux économiques denotrecantonsonttrèsheureuxd’avoirpucontribuerdemanièreconcrèteàcedéveloppementdel’offreenplaces d’accueil.

    En ce qui concerne la qualité de l’accueil de jour, et notamment les référentiels de compétences et les cadres de référence, les milieux économiques regrettent toutefois d’avoir été si peu entendus. Les milieux professionnels concernés ont soigné leurs conditions de travail et les moyens nécessaires ont évidemment réduit le nombre de placescréées.Encequiconcernelesentreprises,leConseild’Etatabienrelevéqueledispositiffinanciern’estpassuffisammentincitatifpourlesentreprises.Leprojetprévoitd’élargirlesconditionsdereconnaissancedemanièreàcequelesplacesoffertesauxemployésparlesentreprisespuissentégalementêtresubventionnéesparlaFAJE.C’estunpasimportantetlesmilieuxéconomiquesysouscrivent.Toutefois,celanerépondpasàl’ensembleduproblème.Unpointessentielresteàcejourlitigieuxetlacommissionn’apaspus’ensaisir:laquestiondelarétrocessiondescotisationsauxentreprisesquiontouvertdescrèchesoucellesqui,demain,souhaiteraientenouvrir.Pourmémoire,lesentreprisesquiavaientouvertdescrèchesavant2006ontreçudesrétrocessions jusqu’au 1er janvier 2012. Depuis lors, elles paient à double. Certains diront que cela n’est pas si graveetquecesgrandesentreprisesontdesmoyens.Certes,maislesrelationsrégulièresquemonassociationentretientaveccesgrandessociétésmepermettentdevousconfirmerqueladémotivationestgrandeetquedes suppressions de structures à terme ne sont pas exclues. Ce qui me semble plus important toutefois est le signal que notre Grand Conseil va donner à des entreprises qui auraient envisagé de créer, seule ou à plusieurs, une structure pour leurs employés. Elles n’accepteront pas de payer deux fois pour la même prestation. Il est alors, à mon sens, indispensable d’envisager un amendement à cet article 47 concernant la contribution des employeurs. La commission n’a pas pu discuter de ce point car l’article 47 n’était pas ouvert à la discussion, ce quelesmilieuxéconomiquesregrettentamèrementaprèsl’avoirproposéetrappeléplusieursfoiscesdernièresannées.Ilestnormalquelesentreprisesquicréentleurproprecrèchesoientexemptéesdelataxe.Sil’onveutêtreincitatif,c’estlameilleuremanièred’agir.Fairepayeràdoubleestpunitif.Dèslors,unemotionserapro-chainementdéposéeafinderevoircetarticle47.

    M. Gérald Cretegny (AdC) : — La politique d’accueil des enfants, traduite dans la LAJE depuis 2006, a lar-gement démontré son utilité. L’Alliance du Centre, qui milite pour une politique familiale adéquate, salue ce succèsetremercied’ailleurslesréseauxetlescommunespourleurengagement.Lescoûtsgénérésparlacréa-tiondenouvellesplacesrestentcependanttrèsélevés.Or,lenouvelarticle63delaConstitutionnécessiteradesinvestissementssupérieurs.Dèslors,nousdevonstoutfairepourquelesaspectsdirectifsetnormatifssoientallégésetpermettentdecréerdenouvellesplacesetdepouvoirlesexploiterenmaîtrisantlescoûts.L’AllianceduCentreentreraenmatièresurl’exposédesmotifsetprojetdedécret.

    Mme Sylvie Podio (VER) : — Le groupe des Verts salue l’ensemble des propositions du Conseil d’Etat en faveurdel’accueildejourdesenfants.Lesmodificationsquinoussontsoumisessontunpetitpasdepluspouruneaméliorationdelaconciliationdelaviefamilialeetprofessionnelle.Sontàrelever,outrelafixationquinquennaledelacontribution-socledescommunes,lafixationpardécretdelaparticipationducantonàlaFAJEetl’augmentationsensibledecetteparticipation,mêmesicettedernièreestliéeprincipalementàl’aug-mentation des places. En ouvrant la possibilité, pour les structures exclusivement d’entreprises, de percevoir dessubventionsdelaFAJE,leConseild’Etatdémontreégalementsavolontéd’associerlemondeéconomiqueau développement d’une politique, certes, favorable aux familles mais aussi aux entreprises. Néanmoins, le groupedesVertstientàsoulignerqu’ilresteencoreducheminàparcourirafinquelecantondeVaudnepuissese targuer d’une politique d’accueil de jour des enfants vraiment ambitieuse. En effet, les propositions du Conseil d’Etat ne permettront pas de baisser la participation parentale à cette politique. A ce jour, les parents participent à hauteur de 39% de la totalité de l’accueil et, selon les prévisions du Conseil d’Etat, il en sera de même en 2017. Cet élément ne compte pas leur participation par le biais des impôts. A titre d’exemple, les entreprises citées participent à hauteur, selon le Conseil d’Etat, de 10% de la totalité des coûts et en 2017, elles participerontà7,85%descoûts.Nouspouvonsdoncconstaterunebaissedeleurparticipationfinancière.Nousespéronsdoncquedespropositionsserontfaitesàl’avenirafindediminuerlachargedesparents,parexemple

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    lors de la mise en œuvre de l’article 63a sur l’accueil parascolaire. Malgré ce regret, le groupe des Verts sou-tiendral’entréeenmatièreetlespropositionsfaitessurcetobjet.Mme Nuria Gorrite, conseillère d’Etat : — Le Conseil d’Etat se réjouit des déclarations entendues à cette tri-bune aujourd’hui. Ces déclarations, d’une part et d’autre de l’échiquier, démontrent que la politique d’accueil dejourdesenfants,tellequ’elleaétéconçuedanscecanton,estéminemmentpartenariale.Elleconstitueencelaunmodèleconstruitparl’ensembledelachaînedesacteurs:lesmilieuxintéressés,lescommunes,lecan-ton, les employeurs, la Confédération. Cela est totalement enthousiasmant et un gage de solidité. Mais quelques difficultéssonttoutefoisàprendreencompte.Toutl’artconsisteàtrouverl’harmonie,àtrouveruncheminpraticable pour l’ensemble des acteurs au premier rang desquels : les familles. C’est l’exercice périlleux auquel le précédent gouvernement s’était attelé en proposant au parlement d’inscrire la politique d’accueil de jour des enfants au rang de politique publique et d’en faire un dispositif légal. Avec quelques années d’expérience, on constate comment cette politique publique s’est ancrée, comment elle a cheminé, puisqu’aujourd’hui il est en-visagé, non plus de la remettre en question, non plus de considérer qu’elle est seulement l’affaire des familles, maisvéritablementdelareconnaîtreaurangdesmesuresquiaccompagnentledéveloppement,notammentéconomique, qui fait la prospérité de ce canton. Le Conseil d’Etat s’est alors livré à une analyse. Le rapport du Conseil d’Etat sur l’évaluation de cette politique publique est honnête, me semble-t-il. Il a mis en avant ce qui estunfacteurdesuccès.Ilaaussivoulunepascacherlecheminqu’ilresteàparcourirainsiquelesaxesquiprésentent, peut-être, quelques aspérités pour l’avenir. Nous pouvons souligner la volonté du Conseil d’Etat de s’engager davantage. Inutile ici de rappeler que, jusqu’alors, laprogressionfinancièrede l’Etatenfaveurde laFAJEétaitde l’ordrede500’000francsparannée. Nous vous proposons une progression qui tient compte d’une non baisse des subventions, de la progres-siondémographiqueetdelaprogressiondunombredeplacesoffertesdanscecanton,cequisignifieunepro-gression de l’ordre de 10 millions pour l’année prochaine. On peut considérer que ce n’est pas assez, d’autres considérerontquec’esttrop.LeConseild’Etat,quantàlui,considèrequec’estraisonnableetquec’estentoutcascequipermettradecontinueràfinancerl’accueildejourdesenfants.Surlaparticipationdesunsetdesautres,j’aientenduiciqu’ilyauraunerevendicationforteenmatièrederétrocession en faveur des employeurs. Le Conseil d’Etat et la commission ont analysé cette proposition qui n’est pas nouvelle. Elle n’a pas été retenue car la rétrocession a été voulue pour récompenser les employeurs — et aussi les communes — qui avaient fait des efforts de création de places d’accueil avant l’entrée du dispositif légal en 2006. Le Conseil d’Etat et la commission ont considéré qu’il était bon et sain de se projeter vers l’ave-nir et de récompenser les places qui seront créées à l’avenir et non pas de récompenser éternellement celles quiontétécrééesavantl’entréeenvigueurdudispositif.CelaauraitpoureffetdepriverlaFAJEd’environ3.5millionsdefrancsaumomentoùons’apprêteaucontraireàluidonneruneplusforteassisefinancière.Celaaurait donc un effet contraire au mouvement que nous souhaitons. Jevousremerciedel’accueilquevousavezfaitdanslecadredevosdéclarationsd’entréeenmatièreetjemeréjouisd’entrerdansledétaildesarticlespourlesquelsnousproposonsunemodification.Cesmodificationssont, somme toute, mineures en terme de dispositif légal, mais sont majeures en ce qui concerne la portée de l’action de l’Etat en faveur de l’accueil familial de jour.La discussion est close.

    Le président :—Auvudelaliaisonentrelesobjets,jevousproposeunseulvotepourl’entréeenmatièresurl’exposé des motifs et projet de loi, respectivement sur le décret.

    L’entrée en matière est admise avec quelques abstentions.

    Projet de loi modifiant la loi du 20 juin 2006 sur l’accueil de jour des enfants (LAJE)

    Il est passé à la discussion du projet de loi, article par article, en premier débat. Article premier. —Art. 31. — Mme Florence Golaz (SOC), rapportrice:—L’article31définitlescritèresdereconnaissanced’unréseaud’accueilparlaFAJEenvuedel’octroid’unesubvention.Ils’agitd’ajouterunnouveaucritère,àsavoirl’exi-gence de mettre en place une liste d’attente centralisée permettant de documenter et de mieux évaluer l’adé-quation entre l’offre et la demande. Il faut admettre que le besoin d’avoir une liste consolidée des vingt-neuf réseaux est absolument nécessaire pour obtenir une vision d’ensemble sur l’état de la demande. L’article 31 de la loi est adopté par la commission à l’unanimité.

  • Bulletin du Grand Conseil du canton de Vaud / 2012-201722

    27 août 2013

    M. Jean-Michel Dolivo (LGa):—J’aimeraisrevenirsurl’article31alinéa1lettred),soitlesproblèmesdecontrôle des comptes annuels ainsi que des structures d’accueil et de coordination qui sont nombreux. On a euunexempleconcrettoutrécemmentaveclagarderie«VanilleChocolat»situéeàChavannes-près-RenensetEcublens.Finmai,lepersonnelaapprislafermeturedecettegarderie.Suiteàsamobilisationetcelledesparents — la presse a été alertée — une issue positive a pu être trouvée. On peut toutefois se poser un certain nombredequestions.Commentest-ilpossible,enpériodedepénuriedeplacesdecrèches,qu’unegarderiesubventionnée puisse fermer purement et simplement à cause de manquements individuels — ce qui était le casenl’occurrence?PourquoilaFAJEetlesréseauxdecommunesn’ontpaseffectuélescontrôlesnécessairesafindes’assurerdelabonneutilisationdessubventions,laissantainsilechamplibreàuncomitéd’associationsprivé qui a montré de graves signes de dysfonctionnements ? C’est une question légitime car on aborde ces problèmesdecontrôle—celaad’ailleursétésoulevé,passeulementparlacoalitionLaGauche-POP-Soli-daritéS,maiségalementparlesyndicatetleContrôlecantonaldesfinances(CCF).J’aimeraisdoncavoiruneréponse sur ce point-là.

    Mme Nuria Gorrite, conseillère d’Etat : — Monsieur le député Dolivo, quand on a un dispositif basé sur l’existence, sur une autonomie communale et une organisation par réseau, l’action directe de contrôle de l’Etat estpluscompliquée.C’estlaraisonpourlaquellelaFAJEestsensée,dansledispositiflégalexistant,exercerune forme de surveillance de la saine et bonne utilisation de la subvention versée au réseau. Il appartient à l’associationdelacrècheetdelagarderie,auxstructuresquisontlessiennes,deveilleràlasainegestiondel’entreprisecrèche.Ilyadonctouteunecascadedesurveillanceetdecontrôlequidoitêtreexercéeparlespartenaires,àchaqueniveaudecompétence.Pourlasituationquevousmentionnez,l’OAJE(Officed’accueildejourdesenfants)—paslaFAJE—quiestchargédesconditionsdereconnaissance,d’autorisationetdesurveillancedescrèches,aétésollicité,notammentparlesemployés.Jenevaispasentrerdansledétaildelasituationcarellefaitl’objetd’untraitementpénal.Celaétant,jesaluelatrèsfortemobilisationdescommunesqui ont décidé de ne laisser, ni les parents, ni le personnel, prétérités par cette situation et donc de reprendre cettestructured’accueil.Deplus,jepeuxvousdirequeleCCFestd’oresetdéjàalléenquêtersurlesréseauxpouressayerdemettreenplaceunsystèmedecontrôledelasaineutilisationdelasubventiondel’Etat,enpartenariataveclaFAJE.Cetexemplequevouscitez,s’ilestmalheureuxparsasituationindividuelle,auraservi—sijepuisdire—àétablirquelquesrèglesquantàl’utilisationdesdenierspublics,carc’estbiendecela dont on parle. Quant à la situation personnelle, je salue encore une fois la mobilisation des acteurs locaux quiontdécidédes’engagertrèsrapidementpourréglercettesituation.

    L’article 31 est adopté.

    Art. 45. —

    Mme Florence Golaz (SOC), rapportrice : — Il s’agit de l’article 45 « Contribution de l’Etat ». A l’heure actuelle,lacontributiondel’EtatàlaFAJEestvotéeannuellementdanslecadredelaprocédurebudgétaire,cequi n’est pas un mécanisme sécurisant à long terme pour les communes et les parents. La solution proposée est devoterundécretfixantlacontributiondel’Etatentenantcompteduprogrammedelégislatureetdepasserau rythme de l’année scolaire sur lequel s’aligne la majorité des structures. Pour l’instant, la part de l’Etat au financementestd’environ5%etonsouhaitearriverà10%.L’article45estégalementmodifiépourpréciserqu’uneconventionserasignéeentrel’EtatetlaFAJEafindes’assurerdubonusagedelasubventionoctroyéepar l’Etat. L’article 45 de la loi est adopté à l’unanimité par la commission.

    L’article 45 est adopté.

    Art. 46. —

    Mme Florence Golaz (SOC), rapportrice : — Il s’agit de l’article 46 « Contribution des communes ». La contribution-socledes communes, sous la formed’unmontant par habitant, estfixéepar décret duGrandConseil et porte actuellement sur deux ans. Il est proposé de passer à un rythme quinquennal correspondant au programmedelégislature.Ilenrésulteunecertainesimplificationadministrativeetunemeilleureprévisibilitédans la durée. La commission recommande à l’unanimité l’acceptation de cet article 46.

    L’article 46 est adopté avec 1 abstention.

  • Tome 6 / Grand Conseil 23

    27 a

    oût

    2013

    Art. 50. —

    Mme Florence Golaz (SOC), rapportrice : — Il s’agit de l’article 50 « Subventions ». Les employeurs et entreprises sont moins nombreux qu’espérés à avoir adhéré à un réseau d’accueil. Selon le rapport, les struc-tures d’entreprises membres d’un réseau sont au nombre de huit actuellement et offrent ensemble un total de troiscentdix-huitplaces.Siledispositiffinancieraeuuneffetfortementincitatifsurlescommunes,ilnes’estpasavéréaussiefficaceàl’égarddesentreprises.Eneffet,cesdernièresn’ontpasétéaussinombreusesqu’es-comptéesàdevenirmembresdesréseaux,alorsmêmequeleurimplicationfinancièredansledispositifestimportante.Actuellement,pourêtresubventionnées,