bulletin de veille et de capitalisation sur l’innovation...

65
avril Bulletin de veille et de capitalisation sur l’innovation sociétale - n°33 Janvier 2018 ANALYSE Et toujours le climat… Le laboratoire de recherche LE RAMEAU et le cabinet INNOVATION SOCIALE CONSEIL vous souhaitent une bonne année 2018. Le dossier de ce bulletin, réalisé ce mois de janvier en partenariat avec Alterm Ecole de Paris du Management, est consacré aux questions climatiques avec notamment un retour sur la CoP 23 qui s’est tenue à Bonn en novembre dernier. Cette CoP plutôt technique a permis quelques avancées que nous détaillons mais a surtout été marquée par l’alerte de 15 000 scientifiques de 184 pays sur l’état de la planète que nous publions en intégralité à la fin de ce bulletin. L’alerte est en effet solennelle, dans un contexte où les émissions de CO2 sont reparties à la hausse, et la mise en garde explicite contre la destruction rapide du monde naturel et du danger de voir l’humanité pousser « les écosystèmes au-delà de leurs capacités à entretenir le tissu de la vie ». Cette mise en garde a de nouveau retenti dans les couloirs du One Planet Summit organisé par la France le 12 décembre à Paris. Ce sommet a débouché sur quelques engagements un peu flous mais aussi sur quelques mesures concrètes comme l’annonce par la Banque mondiale de l’arrêt de tous financements de projets d’énergies fossiles dès 2019, l’engagement des banques de développement d’augmenter de plus de 200 milliards de dollars les financements dédiés à la mise en œuvre de l’Accord de Paris, l’engagement des investisseurs institutionnels à faire pression sur les 100 1

Upload: doanthuy

Post on 14-Sep-2018

213 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Bulletin de veille et de capitalisation sur linnovation socitale - n33

avril

Bulletin de veille et de capitalisation sur linnovation socitale - n33

Janvier 2018

3

Analyse

Et toujours le climat

Le laboratoire de recherche LE RAMEAU et le cabinet INNOVATION SOCIALE CONSEIL vous souhaitent une bonne anne 2018.

Le dossier de ce bulletin, ralis ce mois de janvier en partenariat avec Alterm Ecole de Paris du Management, est consacr aux questions climatiques avec notamment un retour sur la CoP 23 qui sest tenue Bonn en novembre dernier. Cette CoP plutt technique a permis quelques avances que nous dtaillons mais a surtout t marque par lalerte de 15 000 scientifiques de 184 pays sur ltat de la plante que nous publions en intgralit la fin de ce bulletin. Lalerte est en effet solennelle, dans un contexte o les missions de CO2 sont reparties la hausse, et la mise en garde explicite contre la destruction rapide du monde naturel et du danger de voir lhumanit pousser les cosystmes au-del de leurs capacits entretenir le tissu de la vie.

Cette mise en garde a de nouveau retenti dans les couloirs du One Planet Summit organis par la France le 12 dcembre Paris. Ce sommet a dbouch sur quelques engagements un peu flous mais aussi sur quelques mesures concrtes comme lannonce par la Banque mondiale de larrt de tous financements de projets dnergies fossiles ds 2019, lengagement des banques de dveloppement daugmenter de plus de 200 milliards de dollars les financements ddis la mise en uvre de lAccord de Paris, lengagement des investisseurs institutionnels faire pression sur les 100 entreprises cotes les plus mettrices de gaz effet de serre Ces 100 entreprises qui, elles seules, selon le dcompte effectu par le Carbon Disclosure Project et le Climate Accountability Institute, sont responsables de 71% des missions de gaz effet de serre depuis 1988. On notera galement lannonce par le plus grand fonds souverain mondial le fonds souverain norvgien- de lexclusion du ptrole et du gaz de ses investissements.

Du cot des entreprises (au-del des 100 dj mentionnes), on assiste plutt un progrs de la mobilisation pour le climat et le dveloppement durable. Cest en tous les cas ce qui ressort de ltat des lieux, ralis par le cabinet B&L Evolution, de la prise en compte par les entreprises en France des 17 Objectifs Dveloppement Durable (ODD) de lONU adopts en 2015.

Ce bulletin de dcembre 2017 sattache galement faire connatre lactualit de lEconomie sociale et Solidaire. Parmi celle-ci, nous relevons le lancement le 5 dcembre dernier du livre blanc Linnovation associative par Christophe Itier, Haut Commissaire lESS, et auquel a particip Le Rameau. Notons galement les changes tenus lors du colloque Impacts des alliances innovantes au service du bien commun fin novembre qui ont mis en vidence limpact trs significatif des alliances entre acteurs (acteurs conomiques, associatifs, publics) sur leur performance, le niveau de leur innovation et la confiance quils gnrent, facteur dterminant pour lengagement des personnes.

Enfin deux initiatives sont souligner. La premire est la publication par le Secours catholique Caritas France de son rapport sur Ltat de la pauvret en France. Selon lassociation qui a accueilli 1,5 millions de personnes en 2016, la situation ne samliore pas pour les personnes en situation de pauvret: le nombre de mnages sans aucune ressource augmente et les enfants sont de plus en plus touchs. Le rapport rvle galement que 31% des personnes ligibles aux allocations familiales nen touchent pas ce qui vaut cette remarque des rdacteurs on dit que les pauvres profitent du systme mais ils sont nombreux ne mme pas connatre leurs droits.

La deuxime initiative est celle de la Banque mondiale qui vise donner une identit aux 1,1 milliards dhumains qui en sont dpourvus car non impliqus dans les systmes administratifs, dducation, de santCette initiative denvergure baptise Identification for development(ID4D) sappuie sur le dploiement de technologies numriques didentification qui permettront de participer la ralisations de plusieurs ODD de lONU comme laccs la sant, lgalit entre les sexes, laccs des emplois dcents

Bonne lecture.

Table des matiresAnalyse1Dossier du mois4RETOUR SUR LA COP 23 Bonn4Nouveaux modles daffaires socitaux8Ancrage LOCAL : un levier de performance pour les entreprises8La Croix-Rouge lance une obligation impact humanitaire9Alliances innovantes : 3 impacts clairement qualifis10LESS en mouvement12Protection des consommateurs: des fabricants dimprimantes attaques en justice pour obsolescence programme12Le Secours catholique alerte sur laugmentation de la pauvret en France13Innovation associative : un livre blanc pour mieux la connaitre de linterieur14RSE & engagement des entreprises16Integrated thinking: Les rapports intgres des entreprises en hausse16tude sur la mobilisation des entreprises franaises en faveur des Objectifs de Dveloppement Durable17Prix interne du carbone: dj prs de 1400 entreprises dans le monde19Plateforme RSE: Groupe de travail Entreprises & Territoires20Transformation digitale22La Banque mondiale compte sur le numrique pour aider les 1,1 milliard dhumains Sans identit22LoCoMiam: une application mobile facilitant lusage des circuits courts alimentaires23Web Summit : More Social Good in Tech, more Tech in Social Good23Mutations du travail & des comptences25Les nouveaux mtiers lis aux alliances stratgiques25SNC: comment relever autrement les defis du chomage26Territoires innovants27Le fonds souverain norvegien exclut desormais petrole et gaz de ses investissements27Envie dalliances: la dynamique saccelere en PACA28Transposer lchelle nationale des innovations territoriales32Chiffre du mois: La reconnaissance de linnovation sociale32A lcoute de la plante: Climat, Energie & environnement33Les emissions mondiales de co2 repartent la hausse33EpE publie un Guide pour calculer les missions vites des entreprises34Green bonds: vers une anne 130 milliards de dollars35100 entreprises responsables de 71% des missions de gaz effet de serre depuis 198837Quinze mille scientifiques alertent sur ltat de la plante39vnements cl42DECEMBRE42A lire, dcouvrir43

Dossier du moisRETOUR SUR LA COP 23 Bonn

La 23me Confrence des Parties membres de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP23) sest tenue Bonn, en Allemagne, du 6 au 17 novembre dernier. Organise sous la Prsidence des Fidji, cette COP plutt technique et marque par une alerte des scientifiques du climat pour inciter les Etats laction[footnoteRef:1], a permis quelques avances, mais a rappel galement quil ne sera plus possible de compter sur les Etats-Unis comme moteur des ngociations pendant plusieurs annes. [1: Voir par ailleurs. ]

LAccord de Paris et le pr-2020

LAccord de Paris a t une avance dans le sens o la quasi-totalit des pays de la plante (reprsentant plus de 98% des missions de gaz effet de serre actuellement) ont fait part de leur politique climatique respective pour laprs-2020 au sein des Nationally Determined Contributions (NDC), permettant de comparer ces contributions ce que les scientifiques estiment ncessaire pour atteindre collectivement lobjectif de limiter llvation des tempraturesbien au-dessous de +2C par rapport lre prindustrielle.

Et force est de constater que le compte ny est pas: selon le rapport Emissions Gap Report publi quelques jours avant la COP23, le PNUE alerte sur la trajectoire des missions de gaz effet de serre prvue si les Etats se contentaient de mettre en uvre les NDC publies ce jour. En effet, la mise en uvre intgrale des NDC (ce qui nest pas acquis) orienterait lconomie mondiale vers une trajectoire dmissions de 11 13,5 milliards de tonnes quivalent carbone suprieure un scnario 2-degrs compatible. Pire, lhorizon 2030, plus de 80% du budget carbone autoris pour limiter llvation de temprature +2C serait consomm le budget +1,5C serait dj puis

Autant dire quil est ncessaire de rehausser les ambitions des principaux pays metteurs de gaz effet de serre, et ce avant 2020 et lentre dans la priode dapplication de lAccord de Paris. Cest lobjet du Global Stocktake de 2018, qui prvoit que les pays membres de la CCNUCC saccordent sur une rvaluation des ambitions de chacun avant 2020. La COP23 a ainsi consacr une attention particulire aux modalits de discussions sur ce sujet, prvues pour 2018.

Ce processus de dialogue est dsormais appel Dialogue de Talanoa, refltant une approche traditionnelle fidjienne de dialogue inclusif, participatif et transparent. La structure finale du Dialogue de Talanoa est dtaille dans une annexe de 4 pages attache au document officiel des dcisions de la COP23.[footnoteRef:2] Ce dialogue sur la rvaluation des ambitions de rduction dmission de gaz effet de serre sera structur autour de trois questions principales: o sommes-nous actuellement? o souhaitons-nous aller? comment sy rendre? mais le texte prvoit aussi des statuer sur dautres questions telles que lacceptation des propositions de parties prenantes non-tatiques (ONG, villes et rgions, entreprises, etc.) et une nouvelle ambition accorde aux efforts pre-2020. Le Dialogue de Talanoa dbutera ds Janvier 2018. [2: Relev des dcisions de la COP23: http://unfccc.int/resource/docs/2017/cop23/eng/l13.pdf ]

Un lment cl venant alimenter les changes entre Parties sera la publication en septembre 2018 du rapport du GIEC sur les implications pour la plante dun rchauffement des tempratures de +1,5C. Ces lments conduiront la conclusion du Dialogue de Talanoa lors de la COP24, qui se tiendra Katowice en Pologne en dcembre 2018.

Figure: structure du Dialogue de Talanoa

Source: CCNUCC.

Une partie importante de la COP23 a aussi t consacre au Paris Rulebook, renomm dsormais Guideline for implementation. L'Accord de Paris, on le sait, a grav dans le marbre des principes gnraux qui doivent tre prciss avant de devenir rellement oprationnels. La confrence de Bonn a permis d'adopter un brouillon de ce manuel d'application de l'Accord de Paris, il reste encore beaucoup de divergences, mais laccord sur le texte est dj un grand pas !

Le Guide prcise les rgles de publications de futures NDC, le reporting des efforts dadaptation et la vrification des actions de mise en conformit avec lAccord de Paris. Une session de ngociation additionnelle pourrait tre ncessaire en mai 2018 pour avancer sur la prparation de ce Guide.

une coalition anti-charbon: Powering past coal alliance

C'est l'une des annonces les plus remarques de la COP 23. Baptise ''Powering Past Coal Alliance'' (PPCA), la coalition pour la sortie du charbon a t lance le 16 novembre Bonn conjointement par le Canada et le Royaume-Uni.

Cette initiative fait partie de la myriade d'vnements qui ont marqu cette confrence, en parallle des ngociations officielles. A peine cr, ce mouvement rassemble 25 pays et collectivits, dont la France, la Belgique, l'Italie, le Mexique, la Nouvelle-Zlande, le Portugal, et les Etats de l'Oregon et de Washington aux Etats-Unis, mais aussi des pays peu susceptibles de construire des centrales charbon tels que Fidji et les Iles Marshall.

Powering Past Coal rassemble un ensemble de gouvernements, d'entreprises et d'organisations qui s'unissent pour agir afin d'acclrer la croissance propre et la protection du climat grce l'limination rapide du charbon conventionnel, stipule sa dclaration. Les gouvernements parties prenantes s'engagent aussi imposer un moratoire sur les nouvelles centrales au charbon conventionnelles sans capture et stockage du carbone. La porte reste donc ouverte aux centrales dites propres.

Si cette coalition est appele grandir dans les annes venir, elle reste principalement symbolique ce jour alors quelle regroupe des pays reprsentant moins de 3% de la consommation de charbon mondiale.

Figure: consommation de charbon des pays membres de la PPCC et reste du monde

Source: New York Times partir de BP Statistical 2017.

Deux dlgations amricaines

A la suite de la dcision du Prsident amricain Donald Trump de retirer les Etats-Unis de lAccord de Paris en juin dernier, la dlgation amricaine envoye lors de la COP23 tait trs attendue, mme si durant la premire semaine des ngociations, un groupe issu de la socit civile, le Pan African Climate Justice Alliance a demand exclure la dlgation amricaine de la confrence.

Les Etats-Unis ont conserv une approche discrte, mais relativement constructive lors de ces ngociations. En effet, beaucoup des diplomates prsents sont les mmes que lors des prcdentes COP. La dlgation amricaine a notamment co-anim un groupe de travail avec la Chine sur les NDC qui a connu un large succs.

Un side-event organis le 13 novembre a cependant cristallis lattention: intitul Cleaner fossil fuels (Des nergies fossiles plus propres), la confrence organise par ladministration amricaine visait dfendre les nergies fossiles et notamment le charbon propre. Les six invits du dbat taient George David Banks, assistant spcial de Donald Trump pour lnergie et lenvironnement, Francis Brooke, conseiller du vice-prsident Mike Pence, Barry Worthington, directeur de lAssociation amricaine de lnergie, et les reprsentants des socits Peabody (charbon), Tellurian (gaz) et NuScale Power (nuclaire), vantant les nouvelles technologies dexploitation des fossiles et les petites units de production nuclaire. Un vnement qualifi de provocateur pour une confrence climat.

Le side-event tait galement une rponse loffensive mene depuis le dbut de la confrence par les partisans amricains de laccord conclu en dcembre 2015. Pendant le week-end, lancien maire de New York Michael Bloomberg et le gouverneur de Californie, Jerry Brown, ont lanc, depuis Bonn, linitiative Americas Pledge ( lengagement amricain ) afin dvaluer les efforts de rduction de gaz effet de serre du deuxime plus gros metteur mondial aprs la Chine.

Selon le rapport du World Resources Institute et du Rocky Mountain Institute, vingt Etats, 110 villes et quelque 1 300 entreprises affichaient, au 1er octobre, des objectifs chiffrs de baisse dmissions. Cette large coalition (intitule We are still in ) tourne vers les nergies renouvelables assure dj la moiti du chemin pour concrtiser lengagement de Barack Obama de rduire de 26 % 28 % les missions amricaines dici 2025.

Une anne 2018 charge

Si la question du financement de la lutte contre les drglements climatiques a t aborde lors de la COP23, le One Planet Summit organise le 12 dcembre prochain loccasion du deuxime anniversaire de ladoption lAccord de Paris par la France, visera justement proposer des solutions innovantes pour renforcer les engagements financiers des pays dvelopps en faveur du climat.

Car au sein du processus onusien, le sujet patine: les fameux 100 milliards de dollars par an promis par les pays dvelopp aux pays en dveloppement; et le mcanisme de pertes et dommages (le mcanisme destin aider les victimes du changement climatique) doivent tre clarifis avant 2020. Il reste encore beaucoup de travail pour permettre l'entre en vigueur de l'Accord de Paris la COP24, comme prvu.

La prochaine confrence sur le climat, aura lieu Katowice dans le sud de la Pologne dbut dcembre 2018. Cette COP24 est un rendez-vous crucial mais ce n'est pas le seul : l'intersession diplomatique de mai sera importante, comme les runions du G20 ou les autres grands rendez-vous internationaux qui devront faire avancer les ngociations en coulisse. [footnoteRef:3] [3: Retour sur la COP23 pour en savoir plus: https://www.carbonbrief.org/cop23-key-outcomes-agreed-un-climate-talks-bonn https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/660041/powering-past-coal-alliance.pdf https://www.nytimes.com/interactive/2017/11/16/climate/alliance-phase-out-coal.html?register=facebook http://www.liberation.fr/futurs/2017/11/16/a-la-cop23-alliance-anti-charbon-contre-amerique-pro-charbon_1610411 https://www.actu-environnement.com/ae/news/lancement-coalition-pays-sortie-charbon-cop23-30074.php4 https://www.carbonbrief.org/cop23-key-outcomes-agreed-un-climate-talks-bonn https://www.bbhub.io/dotorg/sites/28/2017/11/AmericasPledgePhaseOneReportWeb.pdf http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/11/14/a-la-cop23-l-hymne-des-americains-aux-energies-fossiles_5214479_1652612.html https://www.carbonbrief.org/daily-brief/shadow-delegation-stalks-official-us-team-climate-talks http://energie-developpement.blogspot.fr/2017/11/bilan-COP23-enjeux-COP24.html ]

Nouveaux modles daffaires socitauxAncrage LOCAL : un levier de performance pour les entreprises

Lassociation multi-acteurs ORE a publi fin septembre un guide de bonnes pratiques permettant aux entreprises dvaluer lancrage local des organisations, un nouvel enjeu de RSE.

Lancrage local dsigne limplication de lentreprise dans le dveloppement conomique, environnemental et socital du territoire, visant prserver et renforcer les ressources communes de lentreprise et de ce territoire. Les ressources communes peuvent tre humaines, conomiques, techniques et technologiques, environnementales, sanitaires et culturelles ; elles incluent galement la qualit des relations entre les acteurs du territoire.

Emplois locaux, redistribution de la cration de valeurs, contribution la prservation des ressources, participation des acteurs locaux, voici quelques-uns des 34 points mesurs par lIndicateur dinterdpendance des entreprises leur(s) territoire(s) dimplantation (IIET).

Lassociation sest intresse cette question - qui fait lobjet de larticle 225 du reporting RSE instaur par la loi Grenelle 2 - aprs avoir remarqu les difficults et le manque doutils pour piloter et valoriser lancrage local. LIIET est le fruit de trois ans de travaux et a t co-construit avec neuf entreprises adhrentes dORE.

Les tudes engages par ORE ont soulign le fait que les entreprises ancres localement rpondent une diversit denjeux conomiques et quelles les traduisent en actions concrtes couvrant un spectre trs large, pouvant, par exemple, aller dune campagne locale dinformation limpulsion donne la mise en place de la fibre optique sur un territoire. Pourtant, des politiques dancrage local homognes se dessinent.

Cela a conduit ORE faire lhypothse dun parcours dancrage local, lentreprise passant des stades successifs la faon dune pyramide de Maslow, pour arriver un stade dinterdpendance avec son ou ses territoires dimplantation, comme lillustre le schma ci-contre.

Plusieurs enseignements sont tirs de cette tude:

1. Lancrage local ne se dcrte pas. Il est le rsultat dune volont de lentreprise. Lancrage local est une construction voulue par lentreprise pour rpondre la volont de son dirigeant, pour matriser un composant essentiel de la chane de valeur ou encore pour renforcer une activit conomique par le maillage des territoires.

2. Toutes les entreprises tudies se considrent ancres localement avec lintention dexercer leur responsabilit socitale: elles sont toutes engages pour le dveloppement durable avec une politique RSE structure, elles dveloppent des cooprations dans les territoires par une mutualisation de ressources ou de moyens, des partenariats avec dautres entreprises ou des associations locales, des cooprations avec les collectivits locales.

3. Lancrage local se dcline suivant les enjeux conomiques et stratgiques auxquels rpondent les entreprises: images et rputation, innovation, co-production de ressources communes.

4. En matire dancrage local, les motivations conomiques des entreprises vont au-del des obligations rglementaires et de limage: diffrenciation, valorisation marketing de la marque et dveloppement des ventes, intelligence conomique (comprhension du march local); intgration dans un cosystme territorial cralif et productif.

Le guide sappuie ensuite sur un grand nombre de cas des entreprises interroges, mettant en avant les ralisations, mais aussi les difficults et freins rencontres par les entreprises et des pistes afin de lever ces barrires.

Pour lORE, cest une vritable intelligence des territoires quil sagit de dvelopper, entre les entreprises et les collectivits, pouvant devenir un facteur essentiel de leur attractivit, attractivit dans le respect de la solidarit entre territoires et dinnovation pour les entreprises. Cette interdpendance peut, dans ces conditions, sautoalimenter et continuer coproduire des richesses bnficiant tous les acteurs du territoire[footnoteRef:4]. [4: Ancrage territorial de entreprises : un levier de performance pour en savoir plus: http://www.oree.org/source/_ancrage_local_2017.pdf http://www.novethic.fr/empreinte-sociale/economie-sociale-et-solidaire/isr-rse/l-economie-collaborative-bouleverse-les-business-models-des-entreprises-classiques-144916.html ]

La Croix-Rouge lance une obligation impact humanitaire

Dbut septembre, le Comit International de la Croix-Rouge (CICR) a lanc sa premire obligation impact humanitaire pour financer la construction de trois centres de radaptation physique. Ces centres seront destins aux victimes de conflits arms en Rpublique dmocratique du Congo, au Mali et au Nigeria.

Bien que lapport financier des Etats suffise normalement couvrir les frais de fonctionnement de la Croix-Rouge, le CICR a conscience de la ncessit de diversifier ses sources de financement, notamment via le dveloppement de financements innovants. La prsence de la Croix Rouge en zone de guerre tait de plus en plus longue, donc de plus en plus coteuse et que, dans le mme temps, la contrainte budgtaire des Etats se ressentait sur la gnrosit de ces derniers. Dautre part, lurgence de laction humanitaire saccommode bien mieux de la rapidit des marchs financiers que de la lenteur des financements tatiques. Cest pourquoi la Croix Rouge a dcid de lancer cette premire obligation impact humanitaire.

L' obligation impact humanitaire a pour nom officiel Programme d'investissement impact humanitaire. Il ne s'agit pas d'une obligation proprement parler, mais d'un placement priv. Grce au capital initial fourni par des investisseurs sociaux (New Re du groupe Munich Re et d'autres identifis par la banque Lombard Odier, qui co-parraine le projet), le CICR peut faire fonctionner chacun des centres et renforcer ainsi son Programme de radaptation physique. la fin de la cinquime anne, les bailleurs finaux (soit les gouvernements de la Belgique, de la Suisse, de l'Italie et du Royaume-Uni ainsi que la Fondation La Caixa) verseront des fonds au CICR en fonction des rsultats obtenus. Ces fonds serviront alors rembourser les investisseurs sociaux partiellement, entirement ou avec intrts, selon le degr d'efficacit atteint par les nouveaux centres du CICR.

Des vrificateurs indpendants contrleront l'valuation faite par le CICR des trois centres. L'efficacit sera mesure sur la base du nombre de personnes qui auront reu des aides la mobilit par professionnel de la radaptation physique, et sera compare celle de centres dj tablis. Si les rsultats des nouveaux centres n'atteignent pas la valeur de rfrence, l'investisseur social perdra un certain pourcentage de son placement initial. Si, en revanche, la valeur de rfrence est dpasse, il recevra le montant de son placement initial plus des intrts annuels. Dans le meilleur des cas, les investisseurs rcupreront lintgralit du capital vers, ainsi quun intrt reprsentant un rendement de 7% par an. A linverse, si les objectifs ne sont pas atteints, les pertes possibles pourront aller jusqu 40% de la valeur investie. Si linvestissement nest donc pas sans risque, une douzaine dinvestisseurs a dj dcid dinvestir prs de 23 millions deuros dans les diffrents projets.

Ce projet pilote sappuie sur le dynamisme de lImpact Investing qui attire un nombre croissant dinvestisseurs. En Europe, les investisseurs institutionnels sont de plus en plus incits par la rglementation ou par leurs actionnaires prendre en compte la responsabilit sociale et environnementale dans leur dcision dinvestissement.

Sur les 90 millions de personnes physiquement handicapes qui ont besoin d'une aide la mobilit travers le monde, seules 10 % en moyenne ont accs des services de radaptation physique adquats. Celles qui en sont prives tendent tre exclues de la vie sociale et conomique.

Ce programme dinvestissement impact humanitaire ne prvoit pas seulement la construction de trois centres de rducation mais galement les dpenses de fonctionnement pour les premires annes. Ces financements vont donc aussi permettre de nombreuses victimes de conflits arms de retrouver une autonomie perdue, grce diffrents programmes dducation physique ainsi qu la construction et la mise disposition de fauteuils roulants, de bquilles et de prothses.[footnoteRef:5] [5: La Croix-Rouge lance une obligation impact humanitaire - pour en savoir plus: https://www.icrc.org/fr/document/creation-de-la-premiere-obligation-impact-humanitaire-pour-transformer-le-financement-de-0 http://www.theedgemarkets.com/article/responsible-investing-red-cross-launches-humanitarian-impact-bond https://bopobs.com/2017/10/06/la-croix-rouge-programme-dinvestissement-a-impact-humanitaire/ ]

Alliances innovantes : 3 impacts clairement qualifis

A loccasion du 10me anniversaire de lObservatoire des partenariats, le colloque Impacts des alliances innovantes au service du bien commun a runi le 23 novembre institutions, chercheurs, associations et entreprises pour partager les fruits des recherches empiriques menes pour qualifier les impacts des partenariats entre acteurs de mondes diffrents sur la performances des organisations, sur linnovation ainsi que sur la confiance.

Les trois impacts des alliances

Ces alliances innovantes ont un impact sur la performance:

Des acteurs conomiques: elles sont une opportunit pour dvelopper de nouveaux dialogues avec leurs parties prenantes et pour mobiliser en interne. Ainsi, elles sont un moyen de concrtiser une politique RSE dynamique. Ces alliances permettent galement aux acteurs conomiques de dvelopper leur capacit dinnovation voire leur performance conomique et ainsi de sorienter vers une logique de co-construction.

Des structures dintrt gnral: face un enjeu de transformation faire plus avec moins, les structures dintrt gnral doivent inventer de nouveaux modles conomiques hybrides tout en restant dintrt gnral. Dans ce contexte, les alliances leur permettent de capter de nouvelles ressources quelles soient financires et / ou de comptences et dinventer de nouvelles solutions. Pour cela, les structures dintrt gnral peuvent sappuyer sur limplication des rseaux dacteurs auxquels elles ont accs grce aux partenariats et sur la capacit des acteurs publics et privs pouvoir dmultiplier les innovations.

Des acteurs publics: leur enjeu est de garantir un quilibre entre, dune part leffet ciseau cest--dire laccroissement des besoins et la rarfaction des ressources, et dautre part, le fait que cet effet ciseau concerne lensemble des domaines, quils soient conomiques, sociaux, socitaux, environnementaux. Dans ce contexte, les alliances multi acteurs sont un moyen pour rpondre cet enjeu, pour construire des politiques publiques et les dcliner sur les territoires en fonction de leurs spcificits.

Les alliances entre mondes diffrents ont galement des impacts sur:

Linnovation territoriale: elles permettent dinventer de nouvelles solutions et ainsi de rpondre en proximit aux besoins des territoires,

Linnovation socitale: linnovation socitale est une invention qui a pour finalit dtre diffuse largement, bien au-del du champ daction de la seule association conceptrice . Dans ce contexte, les alliances ont un rle majeur. Au-del des partenariats dactions, elles permettent aussi daccompagner le projet dans le passage dtapes cls. Cet accompagnement peut se matrialiser par de lapport financier, en expertises et rseau, en conseil et en appui lvaluation de lutilit sociale du projet. Ces diffrentes formes de soutien sont adapter selon les besoins. Les alliances sont aussi une opportunit pour co-construire entre partenaires une solution grande chelle.

Enfin, les alliances contribuent dvelopper la confiancedes Hommes et des Territoires:

Elles apportent un cadre, elles facilitent les moteurs de lengagement des personnes. Ces expriences dengagement crent chez les personnes engages un climat de confiance. Ce climat de confiance a un effet vertueux puisquil va susciter nouveau la volont des personnes sengager.

La co-construction entre acteurs complmentaires devient une ncessit pour rduire les fragilits et crer de nouveaux moteurs de croissance et demplois au sein des territoires. Ces alliances sur les territoires sont la preuve que les organisations ont la capacit relever les dfis collectivement. Cette dynamique collective cre une source de confiance dans lavenir pour les territoires concerns.

Voir la synthse en matire dimpacts sur la Performance des organisations

Voir la synthse en matire dimpacts sur les Innovations territoriales & socitales

Voir la synthse en matire dimpacts sur la Confiance des Hommes et des territoires

LESS en mouvementProtection des consommateurs: des fabricants dimprimantes attaques en justice pour obsolescence programme

Des lments dimprimantes faussement indiqus en fin de vie ou des blocages dimpression au prtexte que les cartouches dimpression seraient vides alors quelles ne le sont pas Voici quelques-unes des techniques utilises par les fabricants dimprimantes pour raccourcir dlibrment la dure de vie de leurs matriels. Cest ce que dnonce lassociation "Halte lObsolescence Programme" (HOP). Elle vient de porter plainte contre les fabricants pour obsolescence programme et tromperie. Une premire en France.

Sa plainte cite des marques telles que HP, Canon, Brother et surtout Epson, dont elle a particulirement tudi les mthodes. En raison de ses faibles moyens humains et financiers, HOP a concentr ses investigations sur les imprimantes jet dencre de la marque Epson mais lensemble des arguments dnoncs paraissent toucher les trois autres principaux fabricants, prcise l'association dans la plainte.

Elle sappuie sur larticle L441-2 du Code de la Consommation selon lequel est interdite la pratique de lobsolescence programme qui se dfinit par le recours des techniques par lesquelles le responsable de la mise sur le march dun produit vise en rduire dlibrment la dure de vie pour en augmenter le taux de remplacement. Depuis ladoption de la loi de transition nergtique en 2015, la pratique est qualifie de dlit et peut tre punie de deux ans demprisonnement et dune amende de 300000 euros. Cette dernire peut mme tre porte jusqu 5% du chiffre daffaires de lentreprise condamne.

Principal obstacle la caractrisation de ce dlit : la difficult dapporter la preuve dune intention dlibre du metteur sur le march, souligne toutefois lavocat de HOP, Me Emile Meunier, dans le rapport qui accompagne la plainte.

Autre motif de plainte pour lassociation, les faits pourraient aussi rvler une entente illgale entre les fabricants, notamment en ce qui concerne les cartouches dencre, dont la vente compte pour prs de 70% de leur chiffre daffaires. De moins en moins remplies dencre, les cartouches sont pourtant de plus en plus chres, dnonce lassociation alerte par les plaintes de nombreux consommateurs.

Ainsi, pour certaines cartouches, le prix de lencre au litre peut grimper 2062 euros! Or, toujours selon HOP, les fabricants ont mis en place un systme leur permettant de garder la mainmise sur le business lucratif des cartouches dencre en faisant obstacle lutilisation de cartouches gnriques, moins chres. Une pratique qui a incit lassociation en informer lAutorit de la concurrence.

Aux tats-Unis, les fabricants dimprimantes sont dj aux prises avec la justice. Fin mai 2017, la Cour suprme amricaine jugeait ainsi que le constructeur Lexmark ne pouvait interdire aux consommateurs dacheter et dutiliser des cartouches alternatives en invoquant le faits que ces consommables sont couverts par des brevets. Une class action contre HP est galement en cours dans certains tats amricains et au Canada pour des faits similaires.

Hop, de son ct, prcise que le cas des imprimantes est une premire affaire destine faire jurisprudence, mais qui en appelle sans doute bien d'autres.[footnoteRef:6] [6: Protection des consommateurs : des fabricants dimprimantes attaqus en justice pour obsolescence programme pour en savoir plus: http://www.halteobsolescence.org/wp-content/uploads/2017/09/Plainte-obsolescence-programme%CC%81e-imprimante.pdf http://www.halteobsolescence.org/ http://www.novethic.fr/isr-et-rse/actualite-de-lisr/isr-rse/epson-hp-canon-ou-brother-des-fabricants-d-imprimantes-attaques-pour-obsolescence-programmee-144825.html ]

Le Secours catholique alerte sur laugmentation de la pauvret en France

La situation ne s'amliore pas pour les personnes en situation de pauvret. Pire, elle se dgrade. C'est le constat fait par le Secours Catholique-Caritas France, qui s'inquite dans son rapport Ltat de la pauvret en France, publi 9 novembre, de la situation des plus dfavoriss.

Selon l'association, qui a accueilli quelque 1,5 million de personnes en 2016, la proportion des mnages sans aucune ressource en France est en augmentation. Un mnage sur cinq accueilli par le Secours catholique fait partie de cette catgorie.

Les chiffres parlent d'eux-mmes. Depuis 2010, le revenu mensuel moyen des personnes accueillies n'a augment que de trois euros, passant de 545 euros 548 euros, soit largement en dessous du seuil de pauvret fix 1015 euros par mois. Selon l'Insee, 9 millions de personnes vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvret en France, mme si ce chiffre a recul en 2016 selon l'organisme statistique.

La proportion des mnages sans aucune ressource est en augmentation: un mnage sur cinq accueilli par le Secours catholique en 2016 est concern. Ces mnages sont pour 53% d'entre eux des trangers sans statut lgal stable, qui n'ont pas le droit de travailler, ni de bnficier des aides sociales.

Pour la plupart, les personnes dfavorises sont notamment confrontes une hausse constante du cot de la vie, dans un contexte de hausse du prix du logement et de l'nergie.

Fait marquant du rapport, les enfants sont dsormais majoritaires chez les personnes prises en charge par le Secours catholique, signe de la prcarisation croissante des familles , souligne son secrtaire gnral Bernard Thibaud. La majorit de ces enfants (55 %) vivent au sein de familles monoparentales, et 44 % d'entre eux sont sous la responsabilit d'un adulte d'origine trangre.

Mais les enfants vivant avec leurs deux parents ne sont pas pargns. En 2016, les couples avec enfants ont reprsent 24,2 % des mnages accueillis, soit une augmentation de deux points en cinq ans. La prcarisation de lemploi et laccroissement du chmage de masse ne permet plus aux couples de se protger de la pauvret, selon le rapport.

Figure: PYRAMIDES DES GES : ADULTES ET ENFANTS RENCONTRS ET POPULATION GNRALE (2016)

Selon l'association, 31% des mnages franais ou trangers ligibles aux allocations familiales n'en touchent pas. On dit que les pauvres profitent du systme mais ils sont nombreux ne mme pas connatre leurs droits , daprs le rapport.

Il y a galement 40 % de non-recours au Revenu de solidarit active (RSA) en 2016, contre 38 % en 2015. Selon l'Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore), pour le seul RSA, 5,3 milliards d'euros ne seraient pas verss des ayants droit.

Autre ide reue battue en brche par le rapport, vivre en milieu rural ne rduit pas la pauvret. Proportionnellement, il y a en effet plus de personnes vivre dans une situation de pauvret dans les grandes villes que dans les zones rurales. Mais, la prcarit s'accrot dans les zones priurbaines et rurales souligne le Secours Catholique, notamment au sein des familles monoparentales, et des seniors dont les maigres ressources ne permettent toujours pas de prtendre un niveau de vie dcent .

En outre, le budget des mnages pauvres qui rsident en milieu priurbain et dans les petites aires urbaines est de plus en plus plomb par le loyer, une dpense qui augmente rgulirement depuis cinq ans alors que les revenus ont tendance stagner. Consquence : le reste vivre est de plus en plus mince, prcise le Secours Catholique. Prs de 70% de ces mnages prcaires dclarent des impays tels que des arrirs d'impts, de crdits, d'assurances et de mutuelles. Ou encore des dcouverts bancaires lis notamment des cots de transport plus levs pour se rendre au travail.[footnoteRef:7] [7: Le secours catholique alerte sur laugmentation de la pauvret en France pour en savoir plus: https://www.secours-catholique.org/actualites/letat-2017-de-la-pauvrete-en-france https://www.secours-catholique.org/sites/scinternet/files/publications/rs17.pdf http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/11/09/20002-20171109ARTFIG00010-le-secours-catholique-refute-cinq-idees-recues-sur-les-pauvres.php https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/030849292634-les-pauvres-toujours-plus-pauvres-selon-le-secours-catholique-2128736.php ]

Innovation associative : un livre blanc pour mieux la connaitre de linterieur

A loccasion du 10me anniversaire de lopration Atout Soleil de GPMA, un travail a t engag il y a 18 mois pour couter les associations sur la faon dont elles innovent. Les rsultats ont t publis au travers du livre blanc Linnovation associative, lanc le 5 dcembre en prsence de Christophe ITIER, Haut-Commissaire lESS.

En tant que laboratoire de recherche applique sur les alliances innovantes au service du bien commun, Le RAMEAU a eu le plaisir dtre associ lopration Atout Soleil de GPMA ds sa conception. Durant une dcennie, il a ainsi pu observer le cheminement de ce projet original qui ds lorigine avait pour objectif dtre au service des petites associations innovantes qui se mobilisent pour rpondre aux besoins des personnes et des territoires les plus fragiles.

Au-del dune contribution financire substantielle, lide fondatrice tait de pouvoir accompagner les laurats, notamment grce un parrainage de proximit par le rseau de distribution de Generali. Il sagissait aussi dtre leur coute, et de valoriser ces initiatives de terrain qui font la richesse de notre cohsion sociale et de notre diversit territoriale. Au fil des annes, en fonction de leurs retours et de leurs attentes, les leviers daccompagnement se sont diversifis : conseil en stratgie et en communication, plateforme doutils de capitalisation des bonnes pratiques, ateliers collectifs de rflexion et de partage entre pairs

Conscients du formidable potentiel dengagement et dactions concrtes, GPMA et Le RAMEAU ont dcid en 2016 daller plus loin pour valoriser leurs remarquables contributions au Faire socit . Lide tait simple : les couter sur leur manire de voir linnovation socitale au plus prs des besoins des Hommes et des territoires. Elles, qui sont les capteurs de signaux faibles et des inventeurs de solutions de proximit, que pensent-elles de leur propre dynamique dinnovation associative ?

Il convenait ensuite de se donner du temps pour les couter au travers dune dmarche structure : une analyse du panel des laurats pour en trouver le fil conducteur et les spcificits, une tude auprs deux pour couter leur perception sur linnovation sociale et technologique, des ateliers participatifs pour mettre en dbat les rsultats, des avis dexperts ainsi que de personnalits pour mettre en perspective leurs actions. Cela reprsente 18 mois dun chemin passionnant qui a permis de croiser les regards, et de pouvoir restituer une image la plus fidle possible de la richesse de linnovation associative.

Outre une capacit mieux qualifier les spcificits associatives, Charles-Benot Heidsieck, Prsident-fondateur du RAMEAU, retient trois enseignements cls de ce cheminement :

Les associations nopposent pas innovation sociale et innovation technologique ; au contraire, elles les articulent dans un savant dosage pour rpondre au plus prs des besoins.

Plus que des moyens ( mme si elles en ont naturellement besoin !), elles attendent une juste reconnaissance de leur engagement au service du bien commun. Leur action repose sur la force de lengagement dont la satisfaction nest pas seulement de pouvoir se sentir utile, mais aussi quil soit force dentrainement pour que dautres puissent se mobiliser leur tour.

Les associations sont ouvertes la co-construction, et laccompagnement dont elles ont envie ne doit pas se contenter de rponses techniques. Elles souhaitent aussi bnficier de vritables partenaires pour cheminer leurs cts dans une dmarche apprenante, mutuellement enrichissante. A leur image, elles ne souhaitent pas que lon fasse pour elles , mais avec elles.

Les associations entendues sont lucides sur les difficults, persvrantes dans leurs actions, et la manuvre pour trouver des solutions qui rpondent aux dfis conomiques, sociaux, environnementaux et socitaux. Il ne sagit pas pour elles de nagir quen fonction de leurs propres enjeux, mais plus largement en fonction de ceux auxquels nous sommes collectivement confronts pour Faire socit . Les associations jouent ainsi un formidable rle de Recherche & Dveloppement (R&D) socital, indispensable dans un contexte de transformation. Ce sont les claireurs qui nous aident inventer les chemins pour demain !

Certes, elles ne font pas masse, et leurs actions prises individuellement ne semblent parfois ntre que quelques gouttes dans un ocan de complexit et de besoins socitaux croissants mais ensemble, elles forment un formidable rservoir dnergie et dengagement qui peut nous donner confiance dans lavenir. Quelles en soient profondment remercies au travers de ce livre blanc qui tente modestement de dcrire leur capacit dinnovation.

En synthse, si je ne devais retenir quune ide forte de ce cheminement lcoute de linnovation associative, cest quau-del mme dtre de formidables moteurs de la co-construction du bien commun, elles sont aussi des catalyseurs dun LIEN commun qui fonde notre unit et nous unit au service de lintrt gnral (CB Heidsieck).

Le RAMEAU, partenaire de lopration Atout Soleil de GPMA depuis lorigine, est heureux davoir t associ ce travail.

Que ces crits et tmoignages puissent nous inspirer la fois individuellement et collectivement !

Tlchargez le livre blanc

RSE & engagement des entreprisesIntegrated thinking: Les rapports intgres des entreprises en hausse

Ltude Integrated Thinking, publie par Capitalcom en octobre dernier le montre clairement: en France, en seulement deux ans, le nombre de rapports intgrs, cest--dire liant les indicateurs de performance financire et extra-financire, a bondi de + 40%.

Une monte en puissance relle mais il reste une marge de progression. En 2017, on ne compte que 23 rapports intgrs, un chiffre mettre en regards des 1 500 rapports intgrs recenss dans le monde par lIIRC (International Integrated Repoprting Council), sachant quil est obligatoire depuis quelques annes dans certains pays comme lAfrique du Sud. La rcente transposition de la directive RSE devrait permettre dacclrer le processus en France.

Pour Capitalcom, en privilgiant la pertinence lexhaustivit de linformation, en positionnant le modle daffaires et lanalyse des risques comme points dentre du reporting, la dclaration de performance extra-financire ouvre la voie au rapport intgr. Beaucoup dentreprises, et notamment des PME et des ETI, se prparent dailleurs publier un rapport intgr dans les prochaines annes, prcise ainsi ltude.

Les bnfices de lexercice sont nombreux et rapidement visibles selon le cabinet de conseil. Ds la premire anne, ltude note une amlioration de la comprhension de lentreprise en particulier ses leviers de cration de valeur et sa stratgie. Et cela se vrifie dans le temps car lexercice se bonifie au fil des annes. Ds le deuxime exercice, les entreprises peaufinent leur prsentation du business model et de la stratgie. Elles amliorent la forme et renforcent le fond avec commentaires et explication en anne trois, note le cabinet.

Sur les 50 entreprises internationales tudies pour ltude, plus de la moiti identifient ainsi les mgatendances pouvant impacter leur march moyen et long terme, 45 formalisent leur business model et les trois quarts intgrent une dimension de durabilit leur stratgie. En interne, le reporting intgr permet de mettre autour de la table des quipes qui auparavant ne dialoguaient pas entre elles. De fait, mme si la direction RSE (Responsabilit Socitale des Entreprises) ou du dveloppement durable reste motrice dans son laboration, la communication financire est de plus en plus implique (45% en 2017 contre 36% en 2016).

Le rapport intgr a galement trouv son public: 65 % des analystes et des investisseurs lexaminent. En effet, lIntegrated Thinking" permet de penser de manire holistique et stratgique la faon dont une entreprise transforme les enjeux sociaux en opportunits conomiques, souligne un investisseur interrog dans ltude. Lorsquil est mis en place, il remplace, dans plus du deux tiers des cas, le rapport annuel et le rapport dveloppement durable.

Des axes de progrs existent tout de mme: le rapport intgr se focalise encore trop souvent sur la cration de valeur passe, regrette ltude. La performance ralise reprsente ainsi 46 % de la pagination des rapports internationaux tudis (25 % en France), au dtriment dune approche prospective de lentreprise. Lautre bmol porte sur la mise en perspective des contenus les uns par rapport aux autres. Elle apparat trs limite, voire inexistante, dans 26 % des rapports intgrs tudis. Or, pour les auteurs du rapport: dans un contexte dhomognisation croissante tant des lments de contenu que dans la structure dun rapport intgr, la connectivit des informations devient cruciale pour valoriser les spcificits de lentreprise.

Pour suivre les bons exemples, on peut se tourner vers Despar, une enseigne italienne de lagroalimentaire, le gestionnaire de patrimoine immobilier Gecina et Schneider Electric. Il sagit des laurats des premiers Integrated Thinking Awards, dcerns par le think-tank Institut du capitalisme responsable.[footnoteRef:8] [8: Integrated Thinking : les rapports intgrs des entreprises en hausse pour en savoir plus: http://www.capitalisme-responsable.com/wp-content/uploads/2016/12/CP_Etude-IT-2017_VF.pdf http://www.cddd.fr/rapport-integre-incarnation-catalyseur-integrated-thinking/ http://www.novethic.fr/isr-et-rse/actualite-de-la-rse/isr-rse/le-reporting-integre-commence-a-se-faire-une-place-en-france-144893.html ]

tude sur la mobilisation des entreprises franaises en faveur des Objectifs de Dveloppement Durable

En septembre 2015, lors du Sommet sur le dveloppement durable New-York, les 193 Etats membres de l'ONU ont adopt un nouveau programme sur 15 ans : lAgenda 2030 fond sur les Objectifs de Dveloppement Durable (ODD): 17 objectifs mondiaux, dclins en 169 cibles, dont le but est de lutter contre les ingalits, lexclusion et les injustices, faire face au dfi climatique et lrosion de la biodiversit et mettre fin lextrme pauvret. Universels et transversaux, les ODD concernent tous les pays et sont applicables aussi bien aux pays en dveloppement qu'aux pays industrialiss. Tous les acteurs (tats, citoyens, associations, secteur priv, organismes et institutions publics) sont sollicits pour contribuer la russite de cet agenda 2030.

Pour atteindre les Objectifs de Dveloppement Durable, les entreprises sont incites se mobiliser. Cela peut passer par une transformation de leur fonctionnement interne, par linnovation dans leurs produits et services et/ou par la coordination avec les parties prenantes.

Dans sa nouvelle tude sur ltat des lieux de la prise en compte des ODD par les entreprises franaises, le cabinet B&L volution met en avant une mobilisation des entreprises, de toutes tailles, de tous les secteurs dactivit et mme des entreprises publiques sur les Objectifs de dveloppement durable (ODD) adopts en 2015 par lAssemble gnrale des Nations Unies dans le cadre de l'Agenda 2030.

Mis part le secteur des transports, tous les autres secteurs ont des entreprises du SBF 120 engages, voire trs engages, comme LVMH, Carrefour, Schneider Electric, BPCE, Solvay, Veolia, Gecina, le CNES, La Poste ou lAFD, pointe ltude. Au total, 44 entreprises sont concrtement mobilises sur les ODD, un taux qui a plus que doubl par rapport lanne 2016. Quant aux PME, plus de la moiti de celles interroges ont fait des ODD un sujet phare de leur politique RSE (responsabilit socitale des entreprises) ou de leur stratgie dentreprise.

La majorit des entreprises interroges mentionnent entre 6 et 9 ODD. Et seules 8 entreprises ont port leur analyse sur lensemble des 17 ODD. Ceux qui sont les plus souvent mentionns portent sur les modes de consommation et de production durables (ODD 12), sur le travail dcent (ODD 8), le bien-tre (ODD 3) et plus largement sur le changement climatique (ODD 13). En revanche, les ODD concernant la lutte contre la faim (ODD 2), la vie aquatique (ODD 14) et leau (ODD 6) sont moins reprsents.

Figure: Contribution des entreprises du SBF 120 aux ODD (en nombre dentreprises qui mentionnent lODD)

La mobilisation sur les ODD est trs variable selon les entreprises, que ce soit par les mthodes dactions mises en place ou par les mthodes danalyse de la contribution. Elle peut aller dune phrase de soutien aux ODD dans un document officiel la mise en place de projets et partenariats spcifiques pour contribuer aux Objectifs et les atteindre dici 2030. Pour avoir un rel impact, la mise en place de ces actions doit seffectuer aprs une analyse de la contribution actuelle de lentreprise aux ODD et lidentification des ODD et cibles stratgiques futures. Quelque soient la taille de lentreprise et son secteur, cest une dmarche qui est possible, comme le dmontrent certaines entreprises du SBF 120 et de lenqute par de bonnes pratiques.

Il faut toutefois noter que la plupart des actions voques par les entreprises et identifies comme contribuant aux ODD, taient dj prexistantes. LAgenda 2030 nest pas encore mis profit par les entreprises, dans une stratgie globale, comme un levier de transformation de leurs modles ou un cadre dinnovation pour contribuer une socit plus durable. Pourtant, les ODD sont ambitieux et lchance est courte, les entreprises sont donc encourages par les auteurs du rapport agir vritablement ds aujourdhui pour en saisir les opportunits et rduire leurs potentiels impacts ngatifs et leur exposition aux risques socitaux. Elles en seront rcompenses par lattention croissante des consommateurs et investisseurs aux impacts de leurs achats et investissements sur le dveloppement durable.

Enfin, la transversalit des Objectifs de dveloppement durable ne semble, ce stade, pas tre rellement prise en compte par les entreprises, notamment dans lanalyse des impacts induits par un axe stratgique ou un projet. Souvent absente des politiques RSE, alors quelle devait en tre le pilier, lapproche transversale pourrait ici trouver un nouveau souffle.[footnoteRef:9] [9: tude sur la mobilisation des entreprises franaise en faveur des Objectifs de Dveloppement Durable pour en savoir plus: http://www.bl-evolution.com/Docs/BL-evolution_pratiques_ODD-Entreprises_2017_SBF120.pdf http://bl-evolution.com/etudes/entreprises-engagees-odd-pratiques-se-demarquent/ http://www.novethic.fr/lapres-petrole/transition-energetique/isr-rse/pres-d-un-tiers-des-entreprises-se-mobilisent-sur-les-objectifs-de-developpement-durable-144842.html ]

Prix interne du carbone: dj prs de 1400 entreprises dans le monde

En quelques annes seulement, le prix interne du carbone sest impos comme lun des outils stratgiques de pilotage de la lutte contre le changement climatique dans les entreprises. Elles sont prs de 70 en France et 1389 dans le monde si lon se base sur la dernire tude du CDP, une association internationale dinvestisseurs qui value les performances environnementales des grandes entreprises. Au niveau international, 607 entreprises ont dj mis en place un prix interne sur leurs missions de carbone et 782 le prvoient. Cela correspond une multiplication par huit depuis quatre ans.

Loutil est particulirement pris par le secteur de lnergie o les trois quarts des entreprises sont dj dans cette dmarche. En France, Total, Engie et EDF l'ont dj intgr leur business. Vient ensuite le secteur des tlcommunicationso plus de la moiti des entreprises ont lintention dutiliser un prix du carbone ds 2019. En bas de classement, on trouve la sant et de la finance, mme si les banques franaises Socit Gnrale et BNP Paribas lont dj intgr.

Figure: taux de couverture par un prix du carbone par secteur, par capitalisation boursire en 2016

D'un point de vue gographique, les entreprises situes aux tats-Unis, le Japon et la Chine sont particulirement engages dans cette dmarche. Et une monte trs forte de linitiative est observe au Mexique (+69 % par rapport 2016), en Chine (+40 %) et au Canada (+28 %). Une volution lie la rglementation mais aussi un mouvement plus global des acteurs conomiques et financiers qui sest acclr depuis ladoption de lAccord de Paris sur le climat.

Le prix du carbone prsente en effetde nombreux atouts pour guider les entreprises dans leur transition vers une conomie bas carbone. Il peut dabord tre utilis pour stimuler les rductions dmissions. Cest ce qui a amen Lafarge-Holcim ou Unilever y venir. Il permet aussi davoir une meilleure gestion du risque, en internalisant un prix - existant, attendu ou potentiel - du carbone, les entreprises peuvent mieux analyser leur exposition au risque li des rglementations qui affectent le cot du CO2. Cest par exemple la stratgie de LG Electronics et Volkswagen. Enfin, intgrer un tel prix permet de mieux identifier les opportunits qui pourraient merger avec la transition nergtique et donc, de prendre les dcisions qui permettent de les saisir en orientant par exemple les investissements de R&D. Cest lobjectif affich de Solvay ou dAGL Energy.

Comme il sagit dune action volontaire, le prix varie cependant considrablement entre les diffrentes entreprises. Le CDP affiche une fourchette allant de 1 900 dollars la tonne, avec une prdominance de prix entre 10 et50 dollars. Les conomistes Nicholas Stern et Joseph Stiglitz qui ont publi un rapport sur le sujet, estiment que le prix du carbone ncessaire pour assurer les objectifs de lAccord de Paris (soit une hausse de la temprature globale limite 2C maximum la fin du sicle) doit tre compris entre 40 et 80 dollars en 2020 et entre 50 et 100 dollars la tonne en 2030.

Actuellement, plus de 40 tats et 25 gouvernements rgionaux ont mis en place un prix du carbone sappliquant aux entreprises. 15 % des missions globales de gaz effet de serre sont couvertes par une telle tarification. Pour le CDP, cette dynamique met en risque les entreprises nayant pas mis en place de prix interne du carbone: 500 800 entreprises seraient concernes.

Mais elle doit aussi alerter celles qui ont intgr un prix mais nont pas de vision long terme: seules 15% des entreprises qui utilisent un prix du carbone pour tester leurs investissements prvoient les futures hausses des prix, ce qui pourrait inquiter les investisseurs. Et trs peu publient des prvisions au-del de 2025 malgr le fait que la priode de retour sur investissement des actifs de certains secteurs nergivores stend bien aprs cette priode , sinquite ainsi le CDP.[footnoteRef:10] [10: Prix interne du carbone : dj prs de 1400 entreprises dans le monde pour en savoir plus: http://www.novethic.fr/empreinte-terre/climat/isr-rse/climat-le-prix-interne-du-carbone-se-diffuse-dans-les-entreprises-144900.html https://b8f65cb373b1b7b15feb-c70d8ead6ced550b4d987d7c03fcdd1d.ssl.cf3.rackcdn.com/cms/reports/documents/000/002/738/original/Putting-a-price-on-carbon-CDP-Report-2017.pdf?1507739326 ]

Plateforme RSE: Groupe de travail Entreprises & Territoires

Dans le cadre du groupe de travail Entreprises & Territoires de la Plateforme RSE, Charles-Benot HEIDSIECK (Prsident-fondateur du RAMEAU) a t auditionn le 21 novembre. Ce fut pour Le RAMEAU loccasion de croiser les enseignements de 3 programmes de recherche: le programme Co-construction territoriale initi en 2008, le programme RSE & Partenariats pour les PME lanc en 2010, et le programme quinquennal dtudes PHARE 2013-2017 de lObservatoire des partenariats sur les fragilits et la co-construction en territoire.

En quoi lancrage territorial est un levier de performance pour lentreprise? Quelle est la place des entreprises dans la co-construction territoriale ? Telles furent les deux sens de lanalyse qua partag Le RAMEAU. Tlchargez lanalyse sur les liens entre RSE, partenariats et territoires

La preuve de concept des impacts des alliances stratgiques au service du bien commun est faite en matire de Performance des organisations, dInnovation territoriale & socitale, ainsi que de Confiance des Hommes et des territoires[footnoteRef:11]. Il est important de souligner que le mouvement qui sacclre sur les territoires nest pas une dynamique descendante partir dun concept partag, mais au contraire ascendante partir du fruit de lexprience empirique. [11: Rsultats du plan quinquennal PHARE de lObservatoire des partenariats ]

A ce titre, les petites et moyennes organisations vont plus vite, et ont en la matire une relle avance. Que ce soient les PME, les petites & moyennes associations ou les Collectivits territoriales de taille moyenne, elles exprimentent actuellement des alliances innovantes qui sont clairantes sur lvolution des rles des acteurs territoriaux pour rpondre aux besoins des territoires. Etre leur coute, cest mieux comprendre les volutions en cours, et surtout anticiper les changements structurants que nous sommes en train de vivre.

Il nous faut changer de regard, et donc analyser avec attention ce foisonnement dinitiatives qui lient RSE, partenariats et territoires. Certes beaucoup en resteront la capacit dimpact local et cest dj trs bien un moment daccroissement des besoins et de rarfaction des ressources -, mais parmi elles il y a aussi les innovations qui changeront notre capacit collective rpondre aux dfis de ce dbut de XXIme sicle. Cest cela la R&D socitale: tre capable dinventer des rponses la hauteur de nos enjeux conomiques, sociaux, environnementaux et socitaux.

A ne pas douter, ce sont ceux qui observeront et participeront ce mouvement de co-construction qui sauront (r)inventer leur propre modle de performance la fois pour leur dveloppement, mais aussi leur propre modle de pertinence pour mieux rpondre aux enjeux collectifs de bien commun. Cest l un gage de prennit dans les transformations en cours!

Transformation digitale La Banque mondiale compte sur le numrique pour aider les 1,1 milliard dhumains Sans identit

Sur Terre, 1,1 milliard dhumains, plus 15% de la population mondiale, nont pas dexistence officielle. Cest--dire quils ne sont enregistrs auprs daucune administration, de services de sant ou de systmes dducation. Ces invisibles se trouvent principalement en Asie et en Afrique. La Banque mondiale veut rpondre cet enjeu travers son initiative Identification for Development (ID4D) en charge de trouver les moyens de rintgrer ces oublis dans le systme.

Pour le Directeur de lID4D, Vyjayanti Desai, les causes de lexclusion des invisibles sont multiples: dans les pays en dveloppement, dit-elle, l'une des principales raisons est la distance sparant les personnes des services de l'Etat. C'est par exemple un obstacle majeur pour les populations d'Amazonie, o il faut dans certains cas cinq jours de bateau pour atteindre un service administratif.

En outre, les familles ne sont souvent tout simplement pas informes de l'importance de l'enregistrement la naissance et des consquences en cas de non-enregistrement comme en Somalie, au Liberia ou en Ethiopie. Et parfois cest le cot de lenregistrement qui peut tre rdhibitoire.

Pour la Banque Mondiale, cest le numrique qui pourrait apporter la meilleure rponse. Pour identifier les technologies adaptes cette population, ID4D a tenu le 12 octobre la premire runion du conseil dexperts de haut niveau pour acclrer les progrs vers l'identification numrique pour tous. Il compte 9 membres issus du monde politique, dorganisations mondiales et de socits prives.

Pour la Banque mondiale, le dploiement de technologie numrique didentification permettra de participer la ralisation de plusieurs objectifs de dveloppement durable (ODD), fix par les Nations unies en 2015. savoir : laccs la sant, lgalit entre les sexes, l'accs des emplois dcents et aux services financiers, la justice

Les systmes de dclaration des naissances ne donnent pas seulement une identit lgale aux enfants, ils fournissent aux gouvernements une source continue de donnes. Ce qui leur permet d'organiser des plans de manire efficace comme des programmes de vaccination ou d'ducation.

La Banque mondiale reconnat toutefois que les systmes d'identification centraliss peuvent exposer des groupes vulnrables des risques en cas d'utilisation inadquate de leurs donnes. Nous sommes trs prudents. Mettre en place un cadre lgislatif pour protger la vie prive et les donnes personnelles est essentielle, conclut Vyjayanti Desai.[footnoteRef:12] [12: La Banque Mondiale compte sur le numrique pour aider les 1,1 milliard dhumains sans identit pour en savoir plus: http://www.lepoint.fr/monde/plus-d-un-milliard-de-personnes-invisibles-faute-d-identite-22-10-2017-2166433_24.php http://www.novethic.fr/empreinte-sociale/droits-humains/isr-rse/la-banque-mondiale-compte-sur-le-numerique-pour-aider-les-1-1-milliard-d-humains-invisibles-144961.html ]

LoCoMiam: une application mobile facilitant lusage des circuits courts alimentaires

Manger des produits frais et locaux, cest le souhait de 95 % des Franais selon une tude de CHD Expert. Mais dans les faits, moins de 10% dentre eux le font rgulirement. En cause : des horaires trop contraignants ou la ncessit de se dplacer en voiture jusque chez le producteur.

Car si les supermarchs ont depuis quelques annes multipli les offres de livraison, celles-ci sont encore rares pour les Amaps, Ruches et autres magasins de producteurs. Pour rsoudre ce problme, lapplication collaborative LoCoMiam permet de faire les courses pour ses voisins directement auprs des circuits courts. Depuis le printemps 2017, lapplication est en test en Loire-Atlantique auprs de 450 points de vente bio ou promouvant lagriculture responsable.

Lorsquune personne se rend chez un producteur, celle-ci indique son trajet sur lapplication et se propose deffectuer les achats dun voisin par la mme occasion. Le livreur choisit dtre indemnis ou non, dans la limite de 4 euros par courses. Le voisin peut ensuite rcuprer ses produits quand cela larrange. Le paiement seffectue en ligne via lapplication, sans aucun minimum de commande.

Pour linstant, LoCoMiam ne prend aucune commission sur ses transactions. Mais ceci pourrait voluer lavenir : la start-up collaborative envisage de faire payer un petit supplment la personne qui se fait livrer, afin de financer son dveloppement. LoCoMiam espre dj tendre son service au niveau national.

Une chose est certaine : LoCoMiam restera entirement gratuite pour les producteurs, afin de les aider dvelopper leur commerce. Quant aux consommateurs, ceux-ci peuvent ainsi rduire leurs trajets, ce qui fait moins de pollution et moins de frais.[footnoteRef:13] [13: LoCoMiam : une application mobile facilitant lusage des circuits courts alimentaires pour en savoir plus: https://locomiam.fr/ https://www.wedemain.fr/Circuits-courts-une-appli-pour-faire-ses-courses-entre-voisins-chez-les-producteurs_a3043.html ]

Web Summit : More Social Good in Tech, more Tech in Social Good

Du 6 au 9 novembre dernier, avait lieu la 9me dition du Web Summit Lisbonne. Gnration2 a particip activement ces 4 jours intenses du Davos des geeks. Leur article en retrace les fondamentaux.

Le 6-9 novembre dernier sest droul leWeb Summit Lisbonne. Le plus grand vnement tech du monde a ainsi accueilli des personnalits de marque comme Al Gore, Franois Hollande, Stephen Hawking ou Sophia le premier robot ayant obtenu une nationalit. Si lintelligence artificielle et la robotique tait les sujets phares du salon cette anne, il a t aussi question dutiliser les innovations technologiques pour rpondre aux grands enjeux mondiaux : Mon but ici est de vous recruter pour faire partie de la solution la crise climatique (). Vous pouvez avoir un impact plus important que pratiquement nimporte quel autre groupe au monde. (Discours de clture dAl Gore). Cest justement le message port la dlgation du Social Good Accelerator Lisbonne : crer des partenariats entre les entreprises de la Tech et les associations pour augmenter leur impact social et ce au niveau europen.

More Social Good in Tech, More Tech in Social Good

Cest une dlgation franco-portugaise dune vingtaine de personnes issues dun riche panel (fondations, start up, entreprises sociales, association) et organise par Gnration2, qui sest rendu au Web Summit pour porter le message du Social Good Accelerator : More Social Good in tech, more Tech in Social Good. Lide de dpart de ce mouvement se base sur un constat simple : les nouvelles technologies peuvent permettre aux organisations but non lucratif daugmenter leur impact social mais ce potentiel est aujourdhui trs peu exploit par manque de moyens, comptences, coordination, et mme parfois de volont.

Selon unercente tude de la Commission Europenne sur les DSI(Digital Social Innovation), en Europe seuls 2000 organisations et 1000 projets sont impliqus dans linnovation sociale digitale. Il sagit dun chiffre assez faible compar aux millions de projets dinnovations technologiques qui mergent chaque anne. Ainsi, le Social Good Accelerator a pour ambition de renverser cette logique en promouvant une transition digitale plus inclusive vis vis des acteurs dutilit sociale.

Un programme de plaidoyer intensif

La dlgation sest donc runie Lisbonne pour lancer le mouvement du Social Good Accelerator. Lobjectif : hacker le WebSummit en diffusant notre message toutes les organisations tech prsentes sur le salon. Pour cela, unetable rondecompose notamment de Franois Hollande (Fondation La France Sengage), a t organis le mardi 7 sur le thme More Social Good in Tech and more Tech in Social Good. Ces porte-paroles ont ainsi pu mettre en avant travers la prsentation de leurs organisations le message cl de cette table ronde : il est primordial davoir une transition digitale plus inclusive et sociale en Europe. Cette ide a dailleurs t exprime par Franois Hollande: Cest notre rle et notre intrt, de sassurer que la rvolution digitale ne laisse personne derrire.

De nombreuses interviews de personnalits diverses comme Karima Delli, dpute europenne luttant pour une mobilit numrique solidaire et inclusive, ou encore Mitchell Baker, prsidente de la Fondation Mozilla, ont galement t ralises afin de recueillir des tmoignages sur les bnfices sociaux possibles en mettant les nouvelles technologies au service du Bien Commun. Ces lments seront complts unquestionnairetoujours disponible et sadressant tout chacun.

Ces quatre jours ont aussi t rythm par de trs riches discussions. Chaque membre de la dlgation a ainsi pu mesurer travers ses diverses rencontres le besoin de partenariats entre les entreprises tech et les organisations but non lucratif dans un esprit gagnant-gagnant et la ncessit de sengager en ce sens.

Sengager avec le Social Good Accelerator : prochaines tapes

Le but du Social Good Accelerator est de crer un mouvement de niveau europen afin que chacun comprenne le potentiel exceptionnel que reprsentent les nouvelles technologies utilises au service du Bien Commun. Si les Etats Unis et la Chine ont fait le choix dune technologie de masse, lEurope peut se dmarquer en choisissant la voie de linclusion numrique et en construisant un terreau favorable aux partenariats Social Good Tech.

Pour cela, il est ncessaire que les institutions europennes se saisissent du sujet de la co-innovation technologique et sociale. Cest pourquoi, nous avons rdig un manifeste destination de Mariya Gabriel, Commissaire europenne pour lconomie et la socit numriques, comprenant une srie de propositions/moyens daction qui permettrait dacclrer et dencadrer lmergence dinnovations technologiques sociales.

Le Social Good Accelerator est aujourdhui appel se dvelopper et rassembler tous les acteurs qui souhaitent imaginer ensemble un modle europen solidaire et philanthropique qui permette de mieux accompagner la transition numrique des acteurs dutilit sociale. Nous sommes en passe de crer une structure ddie et tous les soutiens sont les bienvenus.

Signez le manifeste :http://www.socialgoodaccelerator.org/manifesto

Mutations du travail & des comptencesLes nouveaux mtiers lis aux alliances stratgiques

A loccasion du Campus de linnovation managriale, qui sest tenu le 25 novembre lESSEC, Le RAMEAU a tenu une confrence La co-construction: une source dinnovation managriale!.

Pour faire face aux enjeux conomiques, sociaux, socitaux et environnementaux, des dynamiques de co-construction entre acteurs de mondes diffrents (associations, collectivits territoriales, entreprises) se dveloppent depuis une dcennie. Ce mouvement de co-construction sincarne sur les territoires.

Cette dynamique fait merger trois nouveaux mtiers qui partagent tous la mme finalit: le dveloppement dalliances entre acteurs diffrents mais chacun sappuie sur des caractristiques particulires :

Les directeurs de partenariats stratgiques : vritables ambassadeurs pour structurer et piloter des alliances trs forte valeur ajoute pour les organisations impliques, mais aussi pour le bien commun.

Ce nouveau mtier fait voluer les profils existants au sein des entreprises (passer du dialogue avec ses parties prenantes (RSE) la co-construction), au sein des associations profils souvent qualifis de Fundraiser (passer dune logique de collecte celle de construction de partenariats quilibrs et durables), au sein des fondations (redistributrices) profils souvent qualifis de Grant Maker (passer dune logique de bailleurs de fonds un mtier daccompagnement de projets), au sein des Collectivits territoriales (passer dune logique de services aux usagers des partenariats pour rpondre leurs besoins).

Les catalyseurs territoriaux animent la co-construction locale en tant que tiers de confiance neutre , ils mobilisent tous les acteurs autour denjeux locaux.

Ces profils sont fonds sur de lingnierie territoriale qui peut tre porte par des Collectivits territoriales, des associations, des entreprises, des universits.

Les mdiateurs inter-organisations assurent un rle de tiers de confiance neutre entre les partenaires. Ils garantissent la capacit tablir une relation quilibre, durable et forte utilit socitale entre les partenaires.

Ces profils peuvent tre ports par les mtiers du Conseil et/ou de la formation.

Ces trois nouveaux mtiers demandent articuler trois sries de comptences dont le barycentre est dterminer selon les situations :

Des comptences oprationnelles pour mettre en uvre,

Des comptences stratgiques pour dfinir un cap,

Des comptences politiques pour dterminer le juste positionnement des organisations impliques.

Tlchargez la prsentation de la confrence

SNC: comment relever autrement les defis du chomage

Rforme du code du travail, de la formation professionnelle et de lassurance chmage, le moins que lon puisse dire est que lactualit en matire demploi est riche. Pour aider la dcrypter, Solidarit Nouvelle face au Chmage vient de publier une srie doutils daide la dcision trs prcieux.

Citons dabord le rapport Pour lemploi, et si on navait pas tout essay? qui se veut le premier dun rendez-vous qui sera dsormais annuel. Ne serait-ce que pour la mise en perspective de lvolution de lemploi de 19985 2015, ce rapport est passionnant. Mais plus encore, il est force de 6 propositions.

Notons que les travaux ne sarrtent pas l puisque la parole de chercheurs demploi et de bnvoles vient tayer les propos. Le baromtre SNC le chmage et ses impacts vient clairer plus encore une ralit trop souvent mal connue. La remarquable tude Comisis - OpinionWay rappelle que 3,3 millions de personnes sont actuellement en recherche demploi, et que 6 personnes sur 10, soit prs de 15 millions de franais, ont dj connu une priode de chmage.

Ces travaux sont aussi l pour donner un lan optimiste puisque si 86% des personnes en emploi pensent que tout le monde peut un jour connaitre le chmage, 71% dclarent que les chercheurs demploi sont aussi comptents que les personnes en emploi, et 64% quils peuvent apporter de nouvelles comptences et de nouvelles faons de travailler dans les entreprises.

De bonnes nouvelles qui mritent de dcouvrir plus amplement le rapport et le baromtre.

- le rapport: https://snc.asso.fr/manifeste

- le baromtre : https://snc.asso.fr/espace-medias/actualites/1592-SNC-publie-son-premier-barometre-sur-le-chomage-et-ses-impacts

Territoires innovantsLe fonds souverain norvegien exclut desormais petrole et gaz de ses investissements

Lui-mme aliment par les revenus ptroliers de l'tat norvgien, le plus gros fonds souverain au monde devrait dsinvestir du secteur des hydrocarbures, a estim jeudi 16 novembre la Banque de Norvge, charge de sa gestion. Dans une lettre au gouvernement, la banque centrale fait valoir qu'un dsengagement du fonds du secteur ptro-gazier permettrait la Norvge, principal producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest, de rduire sa vulnrabilit face une chute durable du cours du baril.

Le secteur ptrolier reprsente 14 % du Produit intrieur brut (PIB) du pays nordique. l'heure actuelle, toute baisse du prix de l'or noir, comme celle observe depuis l't 2014, affecte les revenus publics mais aussi les investissements du fonds dont l'tat dpend de plus en plus pour financer son budget.

Les marchs financiers nont pas tard ragir lannonce de la Banque de Norvge, comme en atteste la chute subite de lindice Stoxx 600 Oil & gas, qui reflte le cours des grandes socits ptrolires et gazires en Europe, visible dans graphique ci-dessous.

Figure: valorisation du Stoxx Europe 600 Oil & Gas

Source: Bloomberg

Cette recommandation s'appuie exclusivement sur des arguments financiers et des analyses ayant trait l'exposition totale de l'tat au ptrole, a soulign le vice-gouverneur de la banque, Egil Matsen, dans un communiqu. Elle ne reflte aucunement une vue quelconque sur l'volution du prix du ptrole, sur la rentabilit future du secteur ptro-gazier ou sur son caractre durable, a-t-il soulign.

Dans la pratique, l'institut d'mission prconise de retirer les valeurs ptro-gazires de l'indice de rfrence qui encadre ses placements, ce qui lui laisserait tout de mme quelques latitudes pour investir modestement dans le secteur. Le ministre des Finances a ragi en annonant qu'il prsenterait ses conclusions l'automne 2018.

Abond par des revenus ptroliers publics qui ont fortement dclin ces dernires annes, le fonds norvgien pse aujourd'hui 854 milliards d'euros placs pour l'essentiel en actions (65,9 %) mais aussi en obligations et dans l'immobilier.

Cette dcision s'inscrit dans la volont plus large du pays de diversifier son conomie. Le pays est dj fortement li l'conomie ptrolire avec les vastes exploitations offshores et la prsence de l'tat plus de 70 % au capital de la major ptrolire Statoil. Aussi, dans la lettre adresse au gouvernement, la banque centrale appelle le fonds continuer diversifier ses investissements.

Celui-ci avait dj engags cette dmarche en 2015 en dcidant de dsinvestir des industries minires et des nergticiens dpendants du charbon. L'ide gnrale est dsormais que le pays, dj soumis un risque conomique li aux nergies fossiles, ne soit pas en plus soumis un risque financier.[footnoteRef:14] [14: Le fonds souverain norvgien exclut dsormais ptrole et gaz de ses investissements pour en savoir plus: http://www.novethic.fr/isr-et-rse/actualite-de-lisr/isr-rse/le-fonds-souverain-norvegien-bati-sur-les-hydrocarbures-pourrait-renoncer-au-petrole-et-au-gaz-145066.html https://www.theguardian.com/business/2017/nov/16/oil-and-gas-shares-dip-as-norways-central-bank-advises-oslo-to-divest ]

Envie dalliances: la dynamique saccelere en PACA

TERRITOIRE DAIX-PAYS DAIX: ENVIES DALLIANCES, UNE EXPERIMENTATION PILOTE 2016-2020

ENVIES DALLIANCES est une action pilote qui uvre pour une nouvelle dynamique de partenariats associations-entreprises et dalliances territoriales.

3 territoires - tant administratifs que de projets- ont t choisis, chacun ddi une thmatique:

Aix-en-Provence et la thmatique culture & art

Pertuis et la thmatique relie lEconomie Circulaire, sur laxe circuits courts & agro-alimentaire

Venelles et la thmatique de la silver conomie & numrique

Cette action est porte par Pays dAix Associations (PAA), Maison de la Vie Associative, tte de rseaux de la vie associative du territoire dAix-en-Provence/ Pays dAix (36 communes), avec de plus de 700 associations adhrentes et environ 1000 associations bnficiaires de ses services par an.

Une convergence de facteurs favorables la mise en place de laction

Plusieurs facteurs ont permis lmergence et la mise en place de laction.

Facteurs internes: aprs 25 ans de Maison de la Vie Associative fort ancrage territorial, PAA a entrepris en 2015 un travail de fond sur son identit stratgique: dfinition de sa Vision 2020, rdaction explicite de ses Valeurs (Engagement, Proximit, Partage, Expertise, Esprit Pionnier), extension de sa Mission avec de nouveaux axes stratgiques clairs, dont:

Le renforcement des actions de dialogue et dchanges inter-associatifs, et entre les associations et les autres parties prenantes, y compris les autres acteurs conomiques du territoire,

et lambition de devenir un acteur "catalyseur territorial", lieu/ espace de "co-construction" entre les diffrents acteurs du territoire de faon faire merger, au bnfice des associations et de la socit civile organise, des rponses originales aux diffrents dfis traverss par nos socits.

Cette dmarche stratgique est le socle de laction: sans orientations claires et partages de lorganisation qui la porte, nulle action possible. Elle a t conforte parla mise en place dbut 2016 dune nouvelle gouvernance, avec une Prsidente, Patricia Aubanel, issue du monde de lentreprise (JCE), et llection de vice - prsidents dont laction a t ddie la relation avec les parties prenantes prioritaires: les entreprises dune part, les collectivits locales dautre part.

Lmergence elle-mme de projet de partenariats associations-entreprises a t concrtise fin 2016 du fait de la convergence de 4 facteurs:

le Porteur du projet, Odile Solomon, lue vice-prsidente, est paralllement consultante RSE/ RSO et porte son expertise auprs du Conseil dAdministration

le Directeur, Jean- Dominique Giacometti, galement Dlgu Territorial Paca auprs du RNMA, a positionn trs tt PAA dans la mouvance du Dveloppement Durable.

PAA bnficie de partenariats dexpertise lgitimes comme ESIA (reprsentant de France Active en PACA), le RNMA, et Le RAMEAU (qui avait propos lanne antrieure une formation sur les partenariats associations-entreprises aux membres du CA qui le souhaitent),

Et bien sr, le fait que nous avons pu identifier parmi les associations adhrentes de PAA, des laurates et candidates influentes qui avaient reu le prix de lassociation innovante et exemplaire dans son domaine dactivits lors des Trophes PAA lancs lanne prcdente: cest avec elles que nous avons initi nos premires rflexions, et cest autour delles que nous allons uvrer dans chacun des territoires.

Facteurs externes: le contexte local est propice aux initiatives nouvelles, porteuses dinnovations cologiques et socitales:

La Rgion PACA promeut dans un cadre partenarial une politique ambitieuse en matire de RSE. Elle poursuit ses efforts pour accompagner les entreprises, particulirement les TPE/PME, amliorer leur responsabilit socitale, en dployant des actions daccompagnement en direction des filires et en mettant notamment une offre de services disposition des entreprises dans la cadre du dispositif du Parcours Performant et Responsable en PACA. Elle a lanc sa Plateforme Rgionale RSE (RS Tank) en lien troit avec la Plateforme Nationale, dveloppe un programme spcifique ddi lconomie circulaire et cre des programmes en soutien linnovation la fois technologique et socitale.

CRESS PACA a lanc en 2015 un guide de lInnovation Sociale, et en 2016 sa 1re Confrence Rgionale de lESS.

La Mtropole Aix-Marseille Provence se met en place : elle est porteuse de nouvelles opportunits mais, centralise, elle comporte un risque de dficit dmocratique. Do limportance du rle des territoires, comme celui dAix/Pays dAix, qui doit se renforcer, continuer se dynamiser et produire des richesses, et des projets. La socit civile organise en leur sein a un rle majeur, pour faire merger les priorits, pour faire voluer le modle conomique.

Le Territoire Aix-Marseille devient un territoire dexcellence numrique etse caractrise la fois par des centres de R&D publics et privs permettant un dveloppement de pointe mais aussi de vastes champs dexprimentation au cur des sujets qui feront le monde de demain (Ouverture de The Camp, succs des acteurs de la FrenchTech Aix-Marseille, lancement du Carrefour de lInnovation et du Numrique Aix et floraison de FabLabs)

La Ville dAix-en-Provence et le territoire du Pays dAix mettent toutes les ressources en place pour valoriser lattractivit territoriale sur tous les plans conomique, culturel, et socital.

De fait, soit de leur activit professionnelle, soit de leur activit bnvole, les membres de la gouvernance de PAA participent de faon troite lune ou lautre de ces institutions et sy font les porte-paroles de la vie associative locale comme de ses volutions ou mutations.

Sans laval initial et le soutien politique de la Ville dAix, nous devons souligner que le projet naurait pas pu merger non plus. Le Directeur Adjoint des Services de la Ville dAix, M. Bernard Magnan, a bien voulu en effet, ds le dpart, soutenir lide et la dmarche dexprimentation de ces nouveaux partenariats.

Une dmarche structurante dinnovation socitale au service du Bien Commun, sur 4 ans

Le temps est une composante majeure du dploiement de laction. Il ny a pas de recette priori de la co-construction : le projet prend forme en avanant, au fur et mesure des alliances et des partenariats, qui demandent du temps pour slaborer dans la dure.

Do le choix dune dmarche exprimentale, sur 4 ans :

2016-2017 2018 2019 2020

AMORCAGE CONSOLIDATION DECOLLAGE EXEMPLARITE

Les parti pris et convictions sous-jacents laction sont aussi dcisifs et doivent tre clairement noncs tous les acteurs partenaires. Ce sont les suivants:

Linnovation socitale comme ligne rouge, que nous dfinissons comme la conjugaison d'une finalit sociale ou socitale dune activit, et dun processus participatif mis en uvre pour raliser cette activit. Elle privilgie les mutualisations et les cooprations territorialises. Elle se traduit par une implication des usagers et des diverses parties-prenantes du territoire, ainsi que par la recherche de partage de la valeur produite (utilit sociale + performance conomique) avec toute la socit.

Une conviction reprise de Christian Sautter, Prsident de France Active: "LEconomie et la Socit de demain seront reconstruites par des entrepreneurs de tous bords, panachant lengagement socital, la performance conomique et lancrage territorial"

Enfin, le choix dun parti pris de transition vers de nouveaux modles conomiques: si lon considre lobjectif de favoriser un dveloppement soutenable dans un monde en mutation, il sagit:

Dinventer de nouveaux modles pour concilier les dimensions conomique, sociale, socitale et environnementale dun territoire (sur la base des projets mergents de DD & RSE/ Economie circulaire/ Economie fonctionnelle, et des rflexions sur la mutation socitale)

De passer de la "logique de march"classique une "logique collaborative" de cration de valeurs:

Logique de march

Logique collaborative

Identification dune demande du march

Identification dun enjeu socital pour la communaut/ territoire

Formalisation dun Business Plan

Formation dun cosystme et/ou dun business plan social

Production et distribution centralise pour maximiser le profit des actionnaires

Production contributive et distributive et dcentralise pour la gnration de valeur largie

Les Etapes cls de lanne damorage:

La journe de lancement de la 1re anne sest droule le 19 dcembre 2016, en prsence dElodie Jullien du RAMEAU qui a prsent les rsultats du programme PHARE en Paca. Une runion bilan de lanne 2017 a eu lieu le 19 octobre dernier, en prsence de Charles Benot Heidsieck et dElodie Jullien.

Les tapes ont t les suivantes:

Information/ formation (3mes Rencontres des Pionniers des Alliances, Paris; et Start Up de Territoires, Strasbourg)

Mise en place dun Comit de Pilotage

Choix des Territoires et des Thmatiques

Prises de contacts, rencontres et entretiens (Collectivits : lus et divers services techniques, Associations et rseaux des associations, Entreprises et rseaux PME/TPE , Institutions ou autres organes, Ecoles et Universits, Organes de financement, Divers rseaux, Divers Partenaires)

Elaboration dun Budget Prvisionnel

Animation du 1er rseau dAssociations Culture & Art: organisation de 6 ateliers inter-associatifs

Lancement dorganisation dun pool de consultants et animateurs

Fin danne 2017, les premiers beaux rsultats:

Dabord, au-del de la convention financire de subvention, la rdaction dune nouvelle convention pluriannuelle de vritable partenariat entre PAA et la Ville dAix y compris autour de laction Envies dAlliances, de faon renforcer entre elles les conditions favorisant un dialogue rgulier, un climat de confiance, et de coopration au bnfice de la vie associative du territoire, de son volution et de ses dynamiques. La proposition de nouvelle convention a t discute et accepte par Mme la Maire, Mme Maryse Joissains, qui a confirm son soutien laction.

La participation active de Pays dAix Associations au Comit de Pilotage mis en place pour lAttractivit du Territoire, au mme titre que les autres acteurs dentreprises, et le pilotage dune des actions de renforcement de lattractivit auprs des commerants et habitants, sur la base de la dmarche danimation Envies dAlliances.

Laccord de principe obtenu dbut dcembre de limplication du rseau de startups de la French Tech Aix-Marseille, pour uvrer sur la rflexion partenariale dinnovation socitale autour de la thmatique silver conomie et numriquepour le territoire de Venelles.

La confirmation du lancement dun AAP (Appel Projet) le 15 dcembre par le Service Economie Circulaire du Conseil Rgional, sintitulant: Disposition de coopration et de mutualisation conomique sur le territoire, auquel PAA va rpondre pour soutenir laction de Territoire sur Pertuis.

Enfin, last but not least, Odile Solomon, pilote de Envies dAlliances a t retenue parmi les 12 catalyseurs territoriaux pilotes qui participeront au programme 2018 de parcours dexprience co-construction territoriale soutenu par le RAMEAU! Exprimentation suivre donc

Transposer lchelle nationale des innovations territoriales

Le 7 juin 2017, le sminaire conomie et sensde l'cole de Paris du management a accueilli Emmanuel DUPONT, Responsable de la recherche et de l'innovation du Commissariat gnral l'galit des territoires (CGET). Le thme de cette session ralise en partenariat avec Le RAMEAU tait: Transposer l'chelle nationale des innovations sociales nes dans les territoires ?

Brve synthse de la session: Nos territoires regorgent dinnovations, bien souvent mconnues en dpit de leurs succs. Ancrs localement, les acteurs ignorent ce qui se fait ailleurs, hormis les quelques russites emblmatiques valorises au plan national, et donc nen tirent gure de profit. Comment, ds lors, faire partager les bonnes pratiques, les sol