bulletin de l’association pour la promotion des recherches

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Editorial Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009 L’éditorial du Président reste à l’évidence un exercice convenu, il doit combiner continuité du discours et « originalité annuelle »….. 2008, année de colloque nous a sorti des limites françaises pour une rencontre à Herne en Westphalie consacrée aux : « Paysages funéraires de l’âge du bronze - Gräberlandschaften der Bronzezeit » qui s’est tenue au Westfälisches Landesmuseum du 15-18 octobre 2008. Ce colloque lancé par notre association a bénéficié d’un remarquable soutien de la LWL-Archäologie für Westfalen et du Musée de Herne. Il a été porté sur place par notre collègue Daniel Béranger et organisé en étroite collaboration avec J. Bourgeois, M. Talon et S. Wirth. Véritable succès, il nous a permis d’élargir notre audience en direction des communautés scientifiques germanophones et européennes. On ne peut que s’en féliciter et renouveler nos vifs remerciements à tous les artisans de ce succès. La publication des actes doit suivre rapidement dès le début de 2010 grâce au support de la collection « Bodenaltertümer Westfalens » de la LWL-Archäologie für Westfalen. La convention tripartite (AFEAF – APRAB – RAE) de partenariat pour l’édition des actes du colloque de Saint-Romain-en-Gal - AFEAF/APRAB 2006 a été signée en ce début d’année 2009 ; la sortie de l’ouvrage est donc prochaine au sein de la série des Suppléments à la Revue Archéologique de l’Est. 2009 sera, comme nos années impaires, une année de consolidation de notre travail commun de l’Association. Elle ne sera évidemment pas oisive…. Pour 2010, notre participation au projet Dover Bronze Age Boat , se trouve retardée et reportée avec le programme probablement pour 2012 en synergie avec les manifestations liées aux Jeux olympiques de Londres. Le CTHS sera en Congrès annuel au Printemps 2010 à Neuchâtel et sur ces rives du lac, emblématiques pour l’âge du bronze européen, la Section de Pré-Protohistoire a retenu comme thématique « Rythmes et séquences d’occupation des habitats de milieux palustres » qui à l’évidence concerne notre communauté. Le contexte actuel de la recherche et de l’enseignement supérieur en France reste fort préoccupant pour tous et je sais l’engagement convaincu des uns et des autres dans cette défense de la qualité de notre recherche. Dans cette situation, la promotion de la Protohistoire et de l’âge du bronze européen au sein des instances internationales de recherche comme l’UISPP, le soutien à des projets européens d’envergure restent toujours d’une évidente actualité. La jeunesse d’une société savante se mesure à partir de sa date de naissance mais aussi dans son dynamisme…. Nous sommes donc fort jeunes !!! même si cela fait maintenant un peu plus de 10 ans qu’un groupe de membres fondateurs a décidé, à Bayeux (le 10 Octobre, à l’heure du dîner !), après une journée d’information Bronze / Société Préhistorique Française organisée au Musée Baron Gérard de déposer les statuts de notre association : la naissance officielle au Journal officiel date du 27 novembre 1999. Nous sommes donc largement dans « l’âge de raison » tel qu’il est énoncé dans les normes traditionnelles des évolutions infantiles…. La réussite du Bulletin de liaison de l’APRAB se confirme et la livraison du n° 6 tient tous ses engagements avec les rubriques maintenant établies : informations brèves et articles de présentation des sujets abordés en Assemblée

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Page 1: Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches

EditorialBulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

L’éditorial du Président reste à l’évidence un exercice convenu, il doit combiner continuité du discours et « originalité annuelle »…..

2008, année de colloque nous a sorti des limites françaises pour une rencontre à Herne en Westphalie consacrée aux : « Paysages funéraires de l’âge du bronze - Gräberlandschaften der Bronzezeit » qui s’est tenue au Westfälisches Landesmuseum du 15-18 octobre 2008. Ce colloque lancé par notre association a bénéficié d’un remarquable soutien de la LWL-Archäologie für Westfalen et du Musée de Herne. Il a été porté sur place par notre collègue Daniel Béranger et organisé en étroite collaboration avec J. Bourgeois, M. Talon et S. Wirth. Véritable succès, il nous a permis d’élargir notre audience en direction des communautés scientifiques germanophones et européennes. On ne peut que s’en féliciter et renouveler nos vifs remerciements à tous les artisans de ce succès. La publication des actes doit suivre rapidement dès le début de 2010 grâce au support de la collection « Bodenaltertümer Westfalens » de la LWL-Archäologie für Westfalen.

La convention tripartite (AFEAF – APRAB – RAE) de partenariat pour l’édition des actes du colloque de Saint-Romain-en-Gal - AFEAF/APRAB 2006 a été signée en ce début d’année 2009 ; la sortie de l’ouvrage est donc prochaine au sein de la série des Suppléments à la Revue Archéologique de l’Est.

2009 sera, comme nos années impaires, une année de consolidation de notre travail commun de l’Association. Elle ne sera évidemment pas oisive….

Pour 2010, notre participation au projet Dover Bronze Age Boat , se trouve retardée et reportée avec le programme probablement pour 2012 en synergie avec les manifestations liées aux Jeux olympiques de Londres. Le CTHS sera en Congrès annuel au Printemps 2010 à Neuchâtel et sur ces rives du lac, emblématiques pour l’âge du bronze européen, la Section de Pré-Protohistoire a retenu comme thématique « Rythmes et séquences d’occupation des habitats de milieux palustres » qui à l’évidence concerne notre communauté.

Le contexte actuel de la recherche et de l’enseignement supérieur en France reste fort préoccupant pour tous et je sais l’engagement convaincu des uns et des autres dans cette défense de la qualité de notre recherche. Dans cette situation, la promotion de la Protohistoire et de l’âge du bronze européen au sein des instances internationales de recherche comme l’UISPP, le soutien à des projets européens d’envergure restent toujours d’une évidente actualité.

La jeunesse d’une société savante se mesure à partir de sa date de naissance mais aussi dans son dynamisme…. Nous sommes donc fort jeunes !!! même si cela fait maintenant un peu plus de 10 ans qu’un groupe de membres fondateurs a décidé, à Bayeux (le 10 Octobre, à l’heure du dîner !), après une journée d’information Bronze / Société Préhistorique Française organisée au Musée Baron Gérard de déposer les statuts de notre association : la naissance officielle au Journal officiel date du 27 novembre 1999. Nous sommes donc largement dans « l’âge de raison » tel qu’il est énoncé dans les normes traditionnelles des évolutions infantiles….

La réussite du Bulletin de liaison de l’APRAB se confirme et la livraison du n° 6 tient tous ses engagements avec les rubriques maintenant établies : informations brèves et articles de présentation des sujets abordés en Assemblée

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

générale l’an dernier. La circulation des informations est active entre nos membres grâce à notre système de diffusion dont la gestion connaît maintenant un bon équilibre. De même, l’organisation de l’Assemblée générale tient le bon cap et cette réunion au Musée de l’Archéologie Nationale début Mars entre maintenant dans le calendrier obligé des rencontres archéologiques annuelles. Pour ces deux actions majeures du fonctionnement de l’APRAB, je renouvelle tous nos remerciements à Isabelle Kerouanton, notre « directrice d’édition » du Bulletin et à Pierre-Yves Milcent pour la gestion de notre Assemblée générale.

Pour conclure, je redirai comme en 2008 « qu’il me reste à renouveler mes souhaits pour le plus large succès de notre association grâce à l’engagement convaincu de toutes et tous ».

Excellente année 2009.

Claude MordantPrésident de l’APRAB

Colloque de Herne, octobre 2008.

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Sommaire

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

Editorial 1

Résumésdescommunications,2007 4

T.Nicolas etC.Valéro :Un site d’habitat de l’âge du bronze final IIb à Grez-sur-Loing (Seine-et-Marne) 5

S.ToroNetE.WyrembleWski:Campagne de sondage sur l’éperon barré du «Mont de Noyon» à Chevincourt 8

S.leNda :La nécropole de Jâlons (lieu-dit «La Grande Pâture», Marne), un gisement funéraire des âges du bronze 11

M. roscio : Migennes «Le Petit Moulin» (Yonne) : une nécropole de l’étape ancienne du Bronze final 1�

E.JaN :L’âge du bronze final dans le val d’Orléans (Centre, Loiret) : les sites de Guilly et de Saint-Gondon 17

F.ToulemoNde:L’économie végétale à travers les graines et les fruits, à l’âge du bronze final et au premier âge du fer en Champagne-Ardenne et à l’est de l’Île-de-France ��

C.crouTsch,W.Tegel,E.PascuTTo,T.logel,O.PuTelaTetP.rieTh: Erstein / Grasweg-PAE (Bas-Rhin, Alsace). Les occupations de la fin du IIIe millénaire et de l’âge du bronze : présentation préliminaire �6

C.Véber:Meistratzeheim, Lotissement Foegel 2007 �8S.WirTh:Une tasse de type Friedrichsruhe trouvée dans la

nécropole d’Oberottmarshausen (Bavière, Allemagne) �1

F.delrieuetP.giraud:Les sites fortifiés protohistoriques de hauteur en Basse-Normandie. Nouvelles données pour l’âge du bronze ��

M.méliN:Entre Loire et Garonne : les dépôts en milieux humides à l’âge du bronze �6

C.lagarde:Activités métallurgiques en Médoc (Gironde) au Bronze moyen : nouvelles données �8

M.Prié:Les sépultures en cavité naturelle : une pratique persistante au Bronze final 2 dans les Causses du Quercy et ses marges 41

Actualitésdel’âgedubronze 4�

Publications 44

Colloques 46

Exposition C.maiTay:Feux de Camp. Un site de hauteur : Le Camp

Allaric 47

Recherchesuniversitaires C. galliNaNd : Usage social et symbolique du métal en

France au Bronze ancien et moyen (2200-1350 av. J.-C. environ) 50

C.lagarde :Production métallique en Aquitaine à l’âge du bronze moyen : techniques, usages et circulation 54

D.Pécreaux:L’entomologie appliquée aux stations Bron-ze final du lac du Bourget (Savoir) : des résultats pro-metteurs... 58

S. adroiT : Les nécropoles à crémation du Bronze final et du premier âge du fer en Catalogne et dans la zone orientale de l’Aragon 6�

A. berger : L’âge du bronze du plateau des Châtelliers d’Amboise. Etude des dépôts et découvertes isolées de Touraine 65

Recherchesettravauxdivers B.armbrusTer:L’orfévrerie dans le monde atlantique des

origines à l’âge du fer. Une approche technologique 68

R. bradley, C. haserlgroVe, M. VaNder liNdeN et L.Webley :Britain and the nearby continent during the later Prehistory and the contribution of Malta-related archaeology : a research project 71

Découvertesrécentes R. isseNmaNN : Buthiers «Le Champ Brodier» (Seine-et-

Marne) : une nécropole de l’âge du bronze 7�R.durosT,J.grisard,T.NicolasetV.riquier:Les occu-

pations de l’âge du bronze et du début du premier âge du fer du «Parc logistique de l’Aube», Buchères, Saint-Léger-Près-Troyes et Moussey (Aube) 76

M.kasPrzyketT.Nicolas:Des structures de combustion à remplissage de blocs de grès, du début de l’âge du bronze final, à La Saulsotte «Le Vieux Bouchy» (Aube) 79

I.kerouaNToNetcollaborateurs:L’âge du bronze en Poi-tou-Charentes et Aquitaine. Bilan des travaux de 2006 à 2008 80

S.ducoNgé:Puyréaux, Les Marais (Charente) 8�B. ducourNau et I. kerouaNToN : Montayral «Tricou»

(Lot-et-Garonne) : un site de l’étape moyenne du bron-ze final sur les rives du Lot 84

C.raNché,J.gomez de soToetV.audé:Brioux-sur-Bou-tonne «Saint-Martin» (Deux-Sèvres) 87

Rappelauxcommunicantsetauxauteurs 9�

Conseild’administrationdel’APRAB 9�

Bulletindecotisation 94

Contacts 95

Page 4: Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches

Résumésdescommunications

Journée«Bronze»(annuelle,premiersamedideMars)

Muséed’ArchéologieNationale,àSt-Germain-en-Laye,1ermars�008

Lestextesprésentésdanslebulletindel’APRABn’engagentqueleursauteurs,etenaucuncasle

comitéderédactionoul’APRAB.

4

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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Unsited’habitatdel’âgedubronzefinalIIbàGrez-sur-Loing(Seine-et-Marne).

ThéophaneNicolas1etCarlosValero²1-CddInrap,UMR7041Protohistoireeuropéenne;�-InrapCentreIledeFrance

La commune de Grez-sur-Loing se situe dans lesud du département de la Seine-et-Marne, entreFontainebleauetNemours.Lazoneétudiéeestsituéeà l’est du village, sur le rebord du versant nord duLoing(Fig.1).Fin�008,leprojetdeconstructiond’unensembledemaisonsindividuellesparlasociétéDuMoulinaétéà l’origined’undiagnosticarchéologi-queeffectuésousladirectiondeCorinneCharamond(Charamond,�00�).Lediagnosticamisaujourunesoixantaine de structures datées de l’âge du bronzefinal.Réalisésaucoursde l’été�005par l’Inrap, ledécapageetlafouilledesvestigesexcavésdeGrez-sur-Loingaulieu-dit«L’Epine»ontrévélédesoccu-pationsmatérialiséesuniquementpardesfossespeuprofondes,auxcomblementsfortementbioturbésquen’accompagnaientaucuntémoinarchitectural,niins-tallations artisanales.Elles correspondent àde raresvestigesd’occupationsnéolithiques,etàdesoccupa-tionsdel’âgedubronzefinalIIb,duBronzefinalIIIbetduHallstattancien(Valero,�008).Les caractéristiques typologiques de la céramiqueont mis en évidence des phases d’occupations bienindividualiséesqui, pour laplus ancienneet laplusriche, est attribuée à la culture Rhin-Suisse-FranceOrientale.Cettedernièreprésenteunintérêtmajeuretamotivéuneétudeapprofondie.

L’occupationdel’âgedubronzefinalIIbVingt-sixstructuresont livrédumatérielcéramiquecaractéristiquedel’âgedubronzefinalIIb.Lemobi-liercomprend,outrede lacéramique,despetitsob-jetsoufragmentsenalliagecuivreux(épingleàtête

enroulée…),dumobilier lithique (lissoir, percuteur,molletteetmeule,deséclatsdesilex),desfragmentsd’argilecuite,ainsiqu’unbraceletenlignite.

LacéramiqueLevolumedemobiliercéramiquemisaujourestre-lativement importantavecprèsde1�4kilogrammespour 8��0 restes. L’étude a dénombré un NombreMinimumd’Individus de 45� vases.La quantité demobilier est variable suivant les structures, tant enpoids(quelquesgrammesàplusdetrentekilogram-mes),qu’ennombred’individus. Ils’agitexclusive-mentdemobilierencontextederejetdansdesdépo-toirs. À l’échelle du site, le mobilier céramique estbienconservéetdebonnequalité.Legrandnombre

B r i e

ecnarF ed elI'd etôC

G â t i n a i s

Fig.1-Cartedelocalisation

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

6

0 5cm

roue miniaturecreuset

embout de tuyère

de récipients, complets ou au profil reconstituable,ainsiquelataillerelativementimportantedestessons,indiquentune faible fragmentationde lacéramique.Toutes les structures ont livré un mobilier cérami-quecaractéristiquede lacultureRhin-Suisse-FranceOrientale. Il réunit les caractères discriminants duBronze final IIb.A savoir, pour la céramique fine:descoupesàdécord’arceaux,descoupessegmentées,oudescoupesàborddécroché,toutcommelesgobe-lets à épaulement, ainsi que l’utilisationmajoritairedupeigne«métallique».Pourlacéramiquegrossiè-re:lesrécipientsbitronconiquesàcol(Fig.�).Néanmoins,laprésencenonnégligeabled’uncertainnombre de caractères plus proches du Bronze finalIIa,commelegobeletbitronconique,l’usageimpor-tantde lacanneluredans le registredécoratifoudel’usagedumotif de«godron», permetune attribu-tionàunephaseancienneduBronzefinalIIb,commecelaapuêtremisenévidenceailleurs(Nicolas,�007).L’intérêtdececorpusrésidedoncdanslapossibilitédedocumenterlaphaseanciennerégionaleduBronzefinalIIb,etce,d’autantquelescaractères typologi-

quesdelacéramiquemènentàcroirequetouteslesstructures sont synchrones.Le corpus céramiquedeGrez-sur-Loingestàcetitreunassemblagederéfé-rence(Nicolas,�008).

L’habitatCertains éléments de l’occupation domestique duBronze final IIb (types de structures et de remplis-sage, quantité et qualité du mobilier) semblent in-diquer la proximité du centre de l’habitat, que l’onpourraitsituer,horsemprise,ausommetduversant,dominanttoutelazone.Toutefois,enl’absenced’unplancomplet,ilrestedifficiledel’affirmer.Cedéficitpeutêtremissurlecompted’uneérosionimportanted’origineagricole,lanaturetrèssableusedelaterrearablefavorisanteneffetlecompactageetconduisantlesagriculteursàpratiquerrégulièrementlelaboura-geprofond.L’existencedezonesvidesdestructuresprofondes,etlarépartitiondesdépotoirs,permettentnéanmoinsdepostuler en faveurd’espaces réservésàl’implantationd’habitations(individualisationde7à8unitésdomestiques)ouàdesairesdecirculation

Fig.2-MobiliercéramiqueduBronzefinalIIbdusitedeGrez-sur-Loing

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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quileurssontassociées.AGrez-sur-Loing,silatailledel’habitatetlagestiondel’espacenepeuventêtreabordéesenl’état,ilenvaautrementdelanatureetdeladuréed’occupation.Ainsi,lesynchronismedesstructuresduBronze final IIbpermetde conclure àuneoccupationcirconscritedansletemps,composéed’unitésdomestiquesauseind’unhabitatagglomérédetypehameau.Concernantlemodedevieetlesac-tivitéspratiquées,unefoisdeplus,lacéramiqueap-portesontémoignageaveclareprésentationdetoutela gammedes utilisations courantes: stockage, pré-sentation,consommation. Ilconvientd’yajouter lesrenseignementsfournisparlemobilierenargilecuite:chenets,fragmentsdeparoisdefours,ainsiquel’ob-jet exceptionnel que représente le fragment de rouedecharminiature.On retientégalement laprésenced’élémentsliésàlamétallurgiedubronze(creusets,emboutsdetuyères,gouttesdebronze)quiindiquelaprésencesurlesited’unpetit«artisanat»dubronze.Lafauneprésenteunspectredifférentdeceluirele-vé surd’autres sites avec laprédominanceduporc,maisresteclassiquementissuedel’élevage(Legoff,�008).

L’occupationdel’âgedubronzefinalIIIb-Hallstattancien.L’occupation de l’âge du bronze final IIIb/Hallstattancienaétéclairementidentifiéeparcinqexcavationssesuperposantàl’occupationdelapériodeimmédia-tement antérieure. L’emprise limitée du décapage,ainsiquelefaiblevolumedematérielrecueillilimi-tentdonclesobservationsqu’ilestpossibledefaire.Nousremarquonsnéanmoinsquemalgréuneimpor-tance apparemment plus restreinte, on compte deuxsilos parmi les aménagements repérés qui, par leurnature,donnentl’idéed’uneoccupationpérenne.

PourlesitedeGrez-sur-Loingaulieu-dit«L’Epine»,sinousnousheurtonsaufaitque l’emprisedécapéen’englobaitpasl’intégralitédesdiversesoccupations,l’aspectmatériel s’estmontré particulièrement inté-ressant, notamment pour l’occupation principale del’âgedubronzefinal.Silatailledel’habitatetlages-tiondel’espacenepeuventêtreabordéesenl’état,il

envaautrementdelanatureetdeladuréed’occupa-tion.LesynchronismedesstructuresduBronzefinalIIbpermetdeconclureàuneoccupationcirconscritedansletempsdatéedel’âgedubronzefinalIIban-cien, composée de quelques unités domestiques auseind’unhabitatagglomérédetypehameau.

Bibliographie:Charamond C., «Grez-sur-Loing «L’Epine» (Seine-et-

Marne)»,Rapportdediagnostic.Saint-Denis:ServiceRégional de l’Archéologie d’Ile-de-France ; Pantin :INRAP,�00�.

Ducreux F., Typochonologie des céramiques du groupeRhin-Suisse-France Orientale (RSFO) dans la régiondijonnaise:étudestratigraphiquedesdépotoirsdema-tériauxcéramiqueencontexted’habitat sur le sitedu«PréduPlancher«àVarois-et-Chaignot(�1),Revue Archéologique de l’Est,�007,56,p.7-86

LegoffC.,Lafaune,InValeroC.,Grez-sur-Loing «L’Epine» Seine-et-Marne, Vestiges du Néolithique, habitats de l’âge du bronze final, p.�9-41,Rapportfinald’opéra-tiondefouille,Saint-Denis:ServiceRégionaldel’Ar-chéologied’Ile-de-France;Pantin:INRAP,�008.

NicolasT.,Lasériecéramiquedel’AlleuàSaint-Hilaire-Saint-Florent (Maine-et-Loire) : redécouverte d’unsite du Bronze final IIa-IIb, In de Saulce A. et al.,ArchéologieenLoire,Actualitésdelarecherchedansles régionsCentre et Pays-de-la-Loire,Aestuaria, 1�,�007,p.�89-409

Nicolas T., Le mobilier céramique, In Valero C., Grez-sur-Loing «L’Epine» Seine-et-Marne, Vestiges du Néolithique, habitats de l’âge du bronze final, p. 19-�8, Rapport final d’opération de fouille, Saint-Denis: Service Régional de l’Archéologie d’Ile-de-France;Pantin:INRAP,�008.

Valero C., Grez-sur-Loing «L’Epine» Seine-et-Marne, Vestiges du Néolithique, habitats de l’âge du bronze final, Rapportfinald’opérationdefouille,Saint-Denis: Service Régional de l’Archéologie d’Ile-de-France;Pantin:INRAP,�008.

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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LeMontdeNoyonsesitueaunorddelacommunedeChevincourtdansl’Oise,enPicardie.Ilformeunpro-montoire culminant à 145m, bien individualisé surunecollineboisée,à4kmducoursdel’Oise.L’éperonn’estouvertqu’aunord-estetformeuneavancéeausud-ouest. L’implantation d’un habitat fortifié avecsonremparts’étendsurenviron4hectares.Mentionné dès la fin du XIXe siècle par quelquescourtesnotesleprésentantavec«touslescaractèresdesoppidagaulois»,lesconnaissancessurcesiteontsurtoutfaitl’objetd’unesynthèseen197�.Parmilemobilier découvert sur le site, notonsune armaturedeflècheperçanteetdumobilierlithiqueennombresemblant appartenir au Néolithique final, voire auBronzeancien.Unehacheàaileronssubterminauxetàanneaux,décriteparJ.-C.Blancheten1975,permetégalement d’évoquer la présence d’une occupationBronzefinalIII.Unerectificationdeslignesélectriquesen199�,per-çantlalevéedeterreensoncentre,sur4mdelargeet dégageant deux coupes verticales nous a permisd’étudierlastratigraphiedurempart.

La levée de terre, coupes A et D :Lalevéedeterrediminuedehauteurverslesud-estatteignant�m40pour10m50delargeur,auniveaude la coupe D, tandis que la coupe nord-ouest/sud-est(coupeA)atteintdanssesdimensionsmaximales�,�0mdehauteurpour1�mdelarge.Les corrélations entre les deux coupespermettentd’identifier différents états de construction. Toutd’abord, un grand nombre de blocs massifs ont étépositionnés au nord-est sur l’extérieur du rempart.Ces blocs, très importants dans le comblement dufossé,semblentcorrespondreàunrenforcementvoireàunparementexternedelalevéedeterre.Deplus,unesuccessiondechargesformantunprofil inversécorrespondauremblaiementparlescouchescreuséesdanslefosséadjacent.Celapeutcorrespondreàuneextensionde lamassede la levéede terreà lasuited’occupationssuccessivesdusite,maiségalementàl’édification d’un rempart unique. Par ailleurs, cer-tains blocs, plus nombreux vers l’extérieur du rem-part, sont organisés en deux noyaux aux extrémités

Campagnedesondagesurl’éperonbarrédu«MontdeNoyon»àChevincourt(Oise).

SébastienToroN,EwaWyrembleWskiHALMA-IPEL–UMR8164(CNRS,MCC,Lille�)

delabarre.Solidifiésentreeuxparl’actiondufeu,ilsconstituentunemassecompactepouvantcorrespon-dreàlaconsolidationdel’assisedurempart.Cetypedeconstructionestattesténotammentsurdescampsfortifiéshallstattien sous ladénominationde«rem-partànoyaucalciné».

Le Fossé, coupe B et C :Lefosséàl’avantdelalevéedeterresedéveloppesur10mdelargepour�m50deprofondeuràl’endroitoù il a été sondé. Il se présente sous la formed’uncreusementrégulier,àparoisobliqueslargementéva-séesetàfondplat.C’estdanslesniveauxinférieursdusondagedufosséquesetrouvaitlemobilierleplussignificatif,scellédansdescouchesappartenantàlaphasededestructionetd’abandondusite.Cemobiliercomprendpourl’assemblagelithiquedix-septartefacts,quiontenpartiesubil’actiondufeu,etdontledébitagesemblenonprédéterminé.Ilexistedesindicescontradictoiresauseinducorpusfaunique.Letauxdegibierévoqueunealimentationprivilégiée et, inversement, laprésencede restesdechevaux très âgés ou l’abondance des caprinés se-raientplutôtdesindicateursd’uneoccupationcommeonentrouvedanslesfermes.Danslesniveauxappartenantàlaphasededestructionetd’abandondusite,lemobiliercéramiqueaégale-mentsubil’actiondufeupourlamajorité.Quelquesformessignificativessedistinguent,parmilemobilierditdeconservation.Lesdécors se composentd’im-pressionsvégétaleslinéairesetgéométriques.Cemo-bilierapparaît typiquede lapériode laténienne:LTC�-D1.

Ilestdifficile,pourl’instant,comptetenudelatailleréduitedusondage,dedéterminersileniveaudedé-molition du rempart est contemporain ou antérieurauxmobiliers.Deuxhypothèsespeuventêtreformu-lées:soitleniveaudeLTD1estcontemporainetdateladémolitiondurempart,cequisous-entendraitquelecaractèredéfensifdusiteaitétéutiliséàcettepé-riode;soitleniveauestpostérieuràcettedémolitionetnousserionsenprésencedevestigescorrespondantàdesrejetsd’unhabitatréoccupantunsitedéfensif.

Page 9: Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

9

141.00142.00143.00144.00145.00

144.00

142.00

142.00

141.00

139.00

137.00

Sondage 1 coupe A

0 20 mètres

N

Y=203.000

Y=203.020

Y=203.040

Y=203.060

Y=203.080

X=637.520

X=637. 540

X=637. 560

X=637. 580

000Y=203.

020Y=203.

040Y=203.

060Y=203.

080Y=203.

520X=637. 540X=637. 560X=637. 580X=637.

DAO : Sébastien Toron Topographie: Erick Mariette

Chevincourt "Le Mont de Noyon" 2007

Plan topographique du rempart et situation des sondages

Sondage 2 coupe C

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

10

L’étudedurempartdeChevincourtàluiseulneper-metpasd’établirunechronologiefined’édification.Toutefois, un certain nombre d’éléments nous per-mettentd’appréhenderlachronologiedusite:lesdé-couvertes anciennes évoquées précédemment, attri-buablesauNéolithiqueetàl’âgedubronze.Lamiseenévidencedesnoyauxcalcinésdansunedesphasesdeconstructiondu rempartpeut êtreunélémentat-tribuableaupremierâgedufer.Ledégagementdescoupesdufosséaapportéd’heureusessurprisesavecladécouvertedevestigesennombreconséquentpourunsondaged’unesifaiblesurface.

BibliographieBlanchet J.-C., Remarque sur l’occupation du Mont de

NoyonàChevincourt(Oise),Revue Archéologique de l’Oise,1975,p.16.

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LanécropoledeJâlons(lieu-dit«LaGrandePâture»,Marne),ungisementfunérairedesâgesdubronze.

StéphaneleNdaInrapGrand-Estnord,Saint-Martin-sur-le-Pré/UMR5594ArteHis,Dijon

[email protected]

Découvert à l’occasion de l’ouverture d’une car-rière de graviers au lieu-dit «La Grande Pâture»sur la communede Jâlons (Marne), le gisement fu-néraire est implanté en contrebas d’une colline enzonedeconfluenceentrelescoursdelaMarneetdela Somme-Soude. Cet ensemble a pu être étudié àl’occasiond’uneopérationarchéologiqueréaliséeen�001(Deborde,�005).

Un ensemble de onze monuments circulaires, dia-chroniques, compose le complexe funéraire quis’étendsurunesurfaced’environ4000m²(Fig.1).L’organisationdelanécropolesuitunaxelongitudi-nalnord-sudsurunelongueurd’environ75m,dansleprolongementd’unebarred’alluvionsavancéeendirectiondelaMarneetaujourd’huicoupéetransver-salementparlecoursdesTarnauds.

L’observationdesdifférentsremaniementsoulesdi-versesévolutionsquelesmonumentsontsubi(cura-ges,réfectionsenvued’agrandissement,miseenplacedepalissades,installationdesépultureàincinérationdanslesfossésencoursdecomblement…)témoigned’unevolontéd’inscrirecesédificesfunéraires,voirecultuels, dans le paysage (Lendaet alii, à paraître).Ceci contribue à envisager une fréquentation de lanécropole sur une période d’environ 900 ans, de lafinduBronzeancienàlafindelaphasemoyenneduBronzefinal.QuelquesartefactsdatésduNéolithiquefinalattestentd’une fréquentationdu sitedès lespériodes ancien-nes.Quelquesindicesévoquantunefréquentationdusiteaudébutdupremierâgeduferamorcentunhiatusjusqu’àlapériodegallo-romaine.Dèslepremiersiè-cledenotreère,lecreusementdefossésdeparcellairedélimitelesecteurnorddelanécropole,intégrantdesinstallations agro-pastorales de chronologie incon-nue.

Surl’emprisedelanécropole,lesfossessépulcralesregroupentaumoins�sépulturesàinhumationet�7sépulturesàincinération.Lesfossesdessépulturesàinhumationparticipentauxaménagements monumentaux des enclos circulairespuisqu’ellessontpartiellementinclusesdanslamassetumulaire.Les études taphonomiquesontpermisde

caractériserlaprésencedecoffrageenbois.D’autresaménagementspérissables,commedescof-fresavecétagèresetdesrécipients,participaientéga-lement aux creusements accueillant certains dépôtsosseux crématisés, notamment au cours de la phasemoyenneduBronzefinal.Laprédominancedessépulturesindividuellescarac-térisecegisementpuisquel’essentieldestombessem-blecontenirlesrestesd’aumoinsunindividu.Quatresépultures à incinérationmultiples, deux doubles etdeuxtriples,complètentcerecensement.

Lespremiersrésultatsfontétatd’aumoins4�indivi-dus,soit��sujetsadultes(ousub-adultes)et10sujetsimmatures.L’identificationdesindividuspermetdecomptabili-ser:-� sujetsadultesdont� femmesadultes jeunes (ou

mâtures)et1sujetdetailleadultedesexeindéter-minépourlessujetsinhumés;

-�9sujetsdont10sujetsbiologiquementimmatures(�sujetspérinatals,4InfansI,�InfansI-II,1sujetadolescent) et �9 sujets adultes dont 1 jeune, 1�mâtures,1âgé,�jeunes/mâtures,1mâture/âgéet10detailleadultepourlessujetscrématisés.

Surleplanculturel,lespratiquesfunérairesobservéesreflètent des contacts avec des populations en pro-venancede la façadeatlantique(auBronzeancien /moyen)etdudomainecontinental(cultureRSFO),auBronzemoyenetàlaphasemoyenneduBronzefinal.Lescéramiquesreflètentcesinfluencesbritanniques(traditionDeverelRimbury)etgermaniques(cultureduRhin-Main).

SourceetbibliographieDebordeG.,Jâlons (Marne) La Grande Pâture, parcelle

ZH 24, deuxième tranche, site numéro 51 303 007. Rapport final d’opération (rapport préliminaire), mai-juin 2001,ServiceRégionaldel’Archéologie(Châlons-en-Champagne,�005).

LendaS.,DebordeG.,DepierreG.,TuréI.,ÉvolutiondelanécropoledeJâlons(lieu-ditLaGrandePâture,Marne)duBronzeancienauBronzefinal,In:Colloqueinter-nationalsurl’âgedubronzeorganiséparl’Associationpour lapromotiondes recherchessur l’âgedubronze

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(APRAB) et la LWL-Archäologie für Westfalen deWestphalie,Allemagne,Paysages funéraires de l’âge du bronze, Gräberlandschaften der Bronzezeit,LWL-MuseumfürArchäologie,Herne,15-18octobre�008,àparaîtredanslacollectionBodenaltertümerWestfalensdelaLWL-ArchäologiefürWestfalen.

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7350

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1000 m

1/2 0001 cm = 200 m

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Fouille G. Deborde, 2000 /Phase n° 1

Fouille G. Deborde, 2001 /Phase n° 2

Diagnostic F. Dugois, 1997

1147800

Les Tarnauds

Parcellaire gallo-romain

Parcellaire gallo-romain

Installations agro-pastoralesde chronologie indéterminée

Installations agro-pastoralesde chronologie indéterminée

Installations agro-pastoralesdu Néolithique final

Complexe funérairedes âges du Bronze

Fig. 1 : Plan du site de “la Grande Pâture” sur la commune de Jâlons (Marne) (DAO : G. Deborde, J. Deborde, S. Lenda).

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Le site se trouve sur la commune de Migennes, aulieu-dit«LePetitMoulin» (Yonne). Ilest implan-tésurunhorizonalluvialdegraviers,enrivedroitede l’Armançon, à � km en amont de sa confluenceavec l’Yonne. La nécropole a été fouillée en �004danslecadred’uneopérationd’archéologiepréven-tive,sousladirectiondeF.Muller,aveclacollabo-rationdeL.Staniaszekpourl’anthropologie(Muller,�007).ElleafourniunabondantmobilierattribuableauBronzefinal initial,quiafait l’objetd’untravailde Master � à l’Université de Bourgogne (Roscio,�007).La surface décapée couvre 1,8 ha.Deux ensemblesfunérairesdistantsd’unecinquantainedemètresontétémisaujour(Fig.1).Lepremier,ausud-est,alivré�1 tombesà incinération,4 inhumationset�encloscirculaires.Ilsepoursuithorsdel’emprisedudécapa-ge.Ledeuxième,aunord-ouest,sembleenrevancheêtreconnudanssonintégralité:lesparcellesquiluisontattenantesontfaitl’objetd’undiagnosticarchéo-logique,quis’estrévélénégatif.Cedeuxièmeensem-ble funéraire comporte�5 tombes à inhumation, 10incinérations,unetombeassociantlesdeuxpratiques(st.�56),etunenclos.Latrèsgrandemajoritédesincinérationssontdestom-besenurne.Levaseossuaire,engénéralunrécipientdegrandesdimensions,estdéposédansunefossedeplan circulaire, de diamètre légèrement supérieur àceluiduvase.Despetitsvasesannexes(�à5)peuventêtreposéssurl’ossuaire,dansl’urne,ouàcôtédecel-le-ci,danslafosse.Dumobilierbrûlé(tessons,gout-tesdebronzefondu…)setrouvefréquemmentmêléaux restes de crémation, ayant vraisemblablementaccompagnéledéfuntsurlebûcherfunéraire.Ledé-pôtdemobiliernonbrûlé,oudumoinsneportantpasdetracesévidentesdepassageaufeu,estégalementattesté.Lesstructures lesmieuxconservéespermet-tentd’observerdesaménagementsvariés:dispositifspérissablessoutenantlesvasesannexesau-dessusouàcôtéde l’urne(st.���),couvercleconstituéd’unecéramiqueretournée(st.17�).Les tombes à inhumation sont constituées d’unegrandefossedeplanrectangulaire,danslaquelleaétédéposél’individu,laplupartdutempssurledos,par-foissurlecôté.Pourungrandnombredesépultures,la conservation des os est trop médiocre pour pou-voir restituer plusprécisément la positiondu corps.

Migennes«LePetitMoulin»(Yonne):unenécropoledel’étapeancienneduBronzefinal.

Mafaldaroscio

Danscertainscas,laprésenced’uncoffrepérissableoud’uneenveloppesoupleautourdudéfuntapuêtreattestée.Cessépulturespeuventêtreindividuelles(lesplusnombreuses)oudoubles,associantdesindividusadultesetimmatures.Lemobilierestabondantetvarié.Lacéramiqueetlesobjetsdeparure(bracelets,épingles,perlesenbronzeouenambre)sontlesplusrépandusauseindestom-bes.L’armement(poignards,pointesdeflèche,épée)et lesobjets liésà l’artisanat (instrumentsdepesée,briquets,affûtoirs)connaissentenrevancheunedif-fusionplusrestreinte.L’ensembleducorpusesttrèshomogène.Concernantla céramique, l’abondance de décors cannelés auto-riseuneattributionchronologiqueaudébutduBronzefinal. Par ailleurs, la relative importancede critèrestypologiqueshéritésduBronzemoyen(décorsexci-sés/estampés, anses«enX», coupelles àparoidis-continue,cruches…)permetdesituerlanécropoleautoutdébutdecetteétape initialeduBronzefinal.Anoterégalementl’absencetotaledecritèrestypologi-quesplustardifs,attribuablesauRSFO(coupestron-coniques,lèvresfacettées…).Lemobiliermétalliqueconfirme ce caractère «ancien»: certains objetstrouvent de très bons points de comparaison parmilemobilierdes tumulusde la finduBronzemoyendel’EstdelaFrance(poignardàlanguettetrapézoï-daleétroite,épingleàtêteévaséeetfûtrenflécôtelé,braceletàsectionplano-convexebombéeetdécordestriesobliques).Lesdatationsradiocarbonesnepermettentcependantpasd’affiner la chronologie internedu site.Les ca-librations ont été réalisées avec le logiciel CALIBRADIOCARBON CALIBRATION PROGRAM*Copyright1986-�005(StuiveretReimer,199�).Lesdates s’échelonnententre leXVeet leXIe s. av.n.ère,avecpourlaplupartdespicsdeprobabilitédanslesXIVeetXIIIes.(Fig.�).Iln’estdoncpaspossibled’affirmerl’antérioritéd’unpôlefunérairesurl’autre,oud’unepratiquefunérairesur l’autre, et les deux semblent vraiment s’insérerdans la même plage chronologique. Ce phénomènedecontemporanéitéd’incinérationsetd’inhumationsavait déjà étémis en évidence pour d’autres nécro-poles régionales de cette période, mais pas de ma-nière aussi explicite: Champlay «La Colombine»(Lacroix,1957;Mordant,1975),Passy-Véron«Les

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Fig.1-PlandelanécropoledeMigennes

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PrésPendus»(Depierreet alii,1997).Concernantlesassemblagesfunéraires,laplupartdestombes associent céramique et épingle, qui consti-tuent en quelque sorte «l’équipement de base» dudéfunt.Certainessépulturessedistinguentparunesu-rabondancedemobilier:d’unepart,cellesquilivrentexclusivementdelaparureet,d’autrepart,cellesquiréunissent de l’armement et/ou des objets liés à lasphère de l’artisanat, lamétallurgie.De tels assem-blages,exceptionnelsenquantitécommeenqualité,n’étaient jusque là connus que ponctuellement, et,pourbeaucoup,fouillésanciennement.Ainsi,l’inhumation101delanécropoledeChamplay«La Colombine», fouillée en 19�8 par G.Bolnat,fournit strictement le même assemblage que l’inci-nération �50 de Migennes (Lacroix, 1957, fig. 5):longueépingleàtêteévaséedetypeYonne,braceletsà section plano-convexe et décor incisé en «UnionJack»,jambièresdetyperubanélargeàfilrécurrent,nombreux«tubes» constitués d’une tôle debronzeroulée (perles?), pendentif en résille de bronze en-châssantunedentanimale(suidéàChamplay,castoràMigennes).Pourlestombesàépée,lemeilleurparallèlerestela«sépultureMorel»,fouilléeàlafinduXIXesiècleàBarbuise-Courtavant«LesGrèves»(Morel,1875).AMigennes, l’inhumation�51livre,outreuneépéede type Rixheim et une épingle de type Yonne, unfléaudebalanceenboisdecerfetdeuxpetitspoidsenplombouétain(cylindresdematièreblanchâtre).L’assemblagedela«sépultureMorel»esttrèssimi-laire,d’autantqu’illivreaussiunpetitlingotd’étain,cederniercorrespondanttrèsvraisemblablementàunpoidsdebalance(Pare,1999,p.457).Enfin, l’inhumation �98 est la plus spectaculaireconcernant lemobilier liéà lamétallurgie:dansunpetit contenant périssable se trouvaient groupés desinstrumentsdepesée,desfragmentsd’oretd’ambre,despincettes,unealène,unpoignard;dansunsecondcontenant étaient déposés une série d’affûtoirs engrès,unautrefléaudebalance,unelamedepoignardbrute de fonderie et un marteau à douille. Si le se-condcontenantnetrouvepasdepointdecomparaisonstrict,lepremierenrevancheesttoutàfaitanalogueàceluimisaujourdansl’incinération5deMarolles-sur-Seine «Les Gours-aux-Lions» (Mordant,Mordant,1970,fig.�1).Ledépôtdetels«coffrets»périssables,réunissanttoutunpetitnécessaire,estunphénomènebienattestédanslavalléedel’Yonneaudébut du Bronze final, mais est également connu àplus large échelle au nord desAlpes pour cette pé-riode(Pare,1999,p.454).Ainsi, la fouillede lanécropoledeMigennesparti-cipe de façon considérable au renouvellement de

la documentation relative auBronze final initial duCentre-EstdelaFrance.Ellepermetdeconfirmerladiversitédespratiquesfunérairesàcettepériode,ennuançant l’opposition traditionnelle entre inhuma-tion(Bronzemoyen,«CulturedesTumulus»)etin-cinération (phase moyenne du Bronze final, groupeRhin-Suisse-Franceorientale).Ellefournitégalementdesassemblagesfiables,autorisantunréexamendesdonnéesanciennes.L’étudeanthropologique,actuel-lementencours(G.Depierre,L.Staniaszek),devraitpermettredepréciserlesliensentrel’individuetsonmobilierfunéraire,etdecomparer lesrésultatsavecce que l’on connaît ailleurs, notamment grâce auxrécents travauxdeS.Rottier àBarbuise-Courtavant(Rottier,�00�;Mordantet alii,�007).

BibliographieDepierreG., JacqueminM.,MullerF.,ColletS., avec la

collaborationdeMordantC.,Lanécropoledes«PrésPendus» sur les communes de Passy et de Véron(Yonne):uncomplexefunéraireduBronzefinalI-IIa,R.A.E.,1997,t.48,p.�-50.

LacroixB.,La nécropole protohistorique de la Colombine, d’après les fouilles de Georges Bolnat,Cahiersd’Ar-chéologieetd’Histoirede l’Art,� (Paris,Sociétédesfouillesarchéologiquesdel’Yonne,1957),167p.

Mordant C., La nécropole de la Colombine à Champlay(Yonne) d’après les fouilles et la collection de P.Jacquelin, R.A.E.C.E., 1975, t. �6, fasc. �-4, p. 4��-441.

MordantC.,MordantD.(1970)–Le site protohistorique des Gours-aux-Lions, Marolles-sur-Seine (Seine-et-Marne),Mémoiresde laSoc.Préhistorique française,8(Paris,Sociétépréhistoriquefrançaise,1970),1�9p.,66fig.

MordantC.,RottierS.,SalignyL.,Dynamismeetespacesculturels.De la notion demobilité au sein des popu-lations,duBronzemoyenàl’étapeinitialeduBronzefinal en France orientale (XVe-XIIIe siècle av. J.-C.), in: Richard H., Magny M., Mordant C. (dir.):Environnements et cultures à l’âge du bronze en Europe occidentale, 1�9e Actes des Congrès nationaux desSociétés historiques et scientifiques,Besançon, �004,(Paris,CTHS,�007),p.14�-158.

MorelL.,Découverted’unesépulturerenfermantuneépéedebronzeàCourtavant,Bulletin Monumental,vol.41,5esérie,fasc.�,1875,p.�50-�59.

MullerF.,Migennes « Le Petit Moulin », une nécropole de l’âge du bronze moyen/final, Rapport Final d’Opéra-tion,Dijon,INRAP-GrandEstSud,�007,�95p.

Pare C., Weights and weighing in Bronze Age Central

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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RoscioM.,Migennes « Le Petit Moulin » (Yonne), étude typo-chronologique du mobilier et des assemblages fu-néraires d’une nécropole de l’étape ancienne du Bronze final,MémoiredeMaster�,UniversitédeBourgogne,Dijon,�vol.,�007,19�p.,1�4pl.

Fig.2-TableaurécapitulatifdesdatationsradiocarboneseffectuéesàMigennes

RottierS.,Pratiques funéraires de l’étape initiale du Bronze final dans les bassins de l’Yonne et de la Haute-Seine, l’exemple des sites funéraires de Barbuise-Courtavant-La Saulsotte et Barbey aux XIVème, XIIIème et XIIème siècles avant J.-C., Thèse de doctorat d’archéologie,UniversitédeBourgogne,�00�,�vol.,�04p.,10�fig.,�65pl.

Stuiver,M.etReimer,P.J.,Radiocarbon,�5,199�,p.�15-��0.

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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Guilly:Ungroupedefossesdépotoirs

LesiteImplantédansleVald’Orléansenterraininondableàl’altitudede109,�msurlacouchegéologiqueFy,lesiteestétablisurunsolargilo-sablonneux,enbor-dureorientaled’uneimportantemontille(butte«in-submersible»du litmineur), à environ�00md’unpaléo-chenaldelaLoire.Nousavonsmisaujourtroisfossesd’extractiond’ar-gileréutiliséesultérieurementenfossesdépotoirsdo-mestiques,etrécupéréplusde�50kgdecéramique,cequiconstitueunensemblehomogèneetimposantquiserautilisablepourdesétudesultérieures.Lesfossesdetype«dépotoirdomestique»sontliéesà un habitat, l’argile extraite servant à réaliser lesmursdeshabitations(entorchisouenpisé).Lesfos-sesontensuiteétécombléesavecdesdétritusetdesrejetsdomestiques.Lesossementsetlesautresdéchetsorganiquesontétédétruitsparl’aciditéduterrain,seulessubsistentlacé-ramiqueetlesvidangesdefoyers.A partir du volume total d’argile extraite et de laquantitédecéramiquerejetée,nouspouvonsraison-nablementenvisagerunhabitatimportantetpérenne(utilisation surplusieurs annéesdesdépotoirs liés àunecommunautéassezimportante).Ledocumentfinaldesynthèsedel’opérationestar-chivéetconsultableauSRACentre.

Lemobilier

Lacéramiquefine(NR=��15,poids=50kg)Fig.1

Les formesLesformesouvertessontmajoritaires(gobeletstypelarge,écuelles,assiettes)etdégagentuneimpressiongénérale de formes basses, avec des cols de faiblehauteur.Laqualitéderéalisationestsouventexceptionnelle;lemodeléesttrèssoignéetlesformessontétonnam-mentsymétriquespourdelacéramiquenontournée.Lesépaisseurssonttrèsrégulièressurunmêmedia-mètremaispeuventvarierénormémentsurlahauteur

d’un même individu. Un épaississement est assezfréquemmentconstaté auniveaude la carèneoudel’épaulement,etparfoisauniveaudufond.Pourcer-tainsexemplaires,aucontraire,unraclagelocalementtropappuyéa fortement réduit l’épaisseurde lapa-roi.

Les formescaractéristiquesou remarquablesdusitesont:

la forme angulaire (supposée octogonale) d’uneassiette décorée de triangles contrariés et decanneluresfines;

lesmicro-vases;lespiedsdecoupecylindriquesettronconiques.

Les décorsLedécorestmajoritairementréaliséavecdescanne-luresfines(de1à�mm),organiséesenregistresho-rizontaux,verticaux,concentriques,rayonnantsouentrianglescontrariés.Ledécoraupeigneestquasimentabsent.Lesdécorspeuvent être compositesou complexes :cannelureshorizontales+verticales,jointivesounon,cannelures horizontales + verticales avec décorsovoïdes intercalés dans les registres de canneluresverticales,etpourcertainespièces,ajoutd’unregistredetrianglescontrariés.Desformesouvertesdetypeassiettesontdécoréesin-térieurementavecdesregistresdetrianglescontrariéssurlebordetsurlemarlietdecanneluresconcentri-quesetrayonnantessurlefond.Les décors caractéristiques ou remarquables du sitesont:

lesassociationsdecanneluresverticalesetd’ovesintercaléessurlacarène;

lestrianglescontrariéssurlesbords,lesmarlisetlescols;

lesdécors«rayonnants»surlesfonds;ledécordeY.

La pâteLa céramique fine est très soignée, le plus souventnoire,bistreouchamois.Lesexemplairescuitsenmi-lieuoxydantsonttrèsrares.Lapâteesthomogèneet

L’âgedubronzefinaldansleVald’Orléans(Centre,Loiret):lessitesdeGuillyetdeSaintGondon.

EricJaN

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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biencuite,sonore,lescassuressontfranches.Lesteintessontuniformes,hormislescasdesur-cuis-sonpostérieuredans la fosse.Ledégraissantest ra-rementvisible,souventmicacé.Lessurfacessontlaplupartdutempstrèsbienlisséesetdanscertainscaslustréesetbrillantes.

Lacéramiquegrossière(NR=1�000,poids=�00kg):

Les formesLesprofilssontdiversifiés,plusoumoinsglobuleux,profilsenS,pansearrondieoucarénée,sanscol,avecuncolcylindriqueouconvexe.Lesépaisseurssontel-lesaussitrèsfluctuantesetvarienténormémentd’unindividuàunautre.Lesfondsreconstituéssontplatsetépais.

Les décorsLesdécorsneconcernentqu’environ10%delapro-ductiondecéramiquegrossière.Lesdécorssontlinéairesetrépétitifs:

registres de décors réalisés avec des traces digi-tées,verticalesouobliques;

lignesdetracesdigitéesenboutdedoigt;lignesréaliséesaupoinçon:marquessub-rectan-

gulairesverticalesetobliquesetpointscircu-laires.

Nousn’avonsqu’unseulcordonrapportédanslecor-pusétudié.Ledécorsesituemajoritairementsurlapanse(endroitduplusgrosdiamètreousurl’angledelacarène)etdansunemoindremesuresur la lèvre.Dansde trèsrarescas,undécorsur lapanseestcomplétéparundécordumêmetypesurlalèvreousurlecol.

La pâteLacéramiquegrossièreaétémajoritairementcuiteenatmosphèreoxydante(80%).Ledégraissant(grainsdequartz)estsouventgrossieret abondant. Même si certains exemplaires ont faitl’objetd’unlissagetrèssoigné,laplupartdessurfacesprésententunerugositéimportante,souventaccentuéepardestraînéesdigitales.

Objetsenterrecuite(poidstotal�0kg):4fusaïoles4boudinsenterrecuitegrossière15fragmentsdepesons80fragmentsdesoledefoyer�5kgdefragmentsindéterminésenterrecuitegros-sière

Objetsenbronze(NR=4):Unfragmentd’épingle

UnfragmentdelamedecouteauUnfragmentd’anneauplatUnfragmentderivet(?)

ConclusionL’étudepréliminaire effectuéed’après la céramiqueramasséeensurfaceattribuaitlacéramiqueàlapério-deBronzefinalIIa,aveccertainsélémentsparaissanttoutefois annoncer la période suivante Bronze finalIIb.Lacéramiquerécupéréelorsdelafouilleestattribua-bleautoutdébutdelapériodeBFIIb,maisconserveunnombreimportantdetraitstypologiquescaractéri-santleBFIIa.Les cannelures épaisses et les formes arrondies delacarènedecertainsgobeletsetécuellessontclassi-quementassociéesauBFIIa.Lescanneluresfinesenregistresverticauxethorizontaux,lesdécorsovoïdesassociésàcesregistressontclassiquementassociésauBFIIamaispersistentauBFIIb.Parcontre,lesgobeletsàépaulement,étroitsoular-ges,lescolscylindriques,lescarènesanguleuses,lesformesouvertes,assiettes,coupesetplatssontattri-buablesauBFIIb.Demême,lesdeuxpiedsdecoupeou de plat, l’un cylindrique et l’autre tronconique,sontcaractéristiquesduBFIIb,voireplustardifs.Il resteuncertainnombredeparticularités,a priori localescommel’utilisationsystématiquedelacanne-lurefinepourréaliserdesdécorsintérieurssurlesfor-mesouvertes, lesdécors rayonnants«solaires» surdesfondsdecéramiquefineetsurunfonddecérami-quegrossière,lesdécorsen«Y».Ledécoraupeigneestquasiabsentducorpus.Le trait localmajeurestcaractérisépar l’utilisationde l’ove, intercaléedanslesregistreshorizontaux/verticauxdecanneluresetparfoisassociéeavec lesdécorsen trianglescontra-riésremplisdecannelures.L’associationcanneluresverticalesetovesintercaléesadéjàétéremarquéedanslevald’Orléans(Férolles«LesSables»)etenrégionCentre.Lesdécorsentrian-glescontrariésremplisdecanneluressontlargementutiliséspourdécorerlesbords,lescolsmaisaussilesmarlisdeformesouvertes (assiettes).Cesdécorsentrianglescontrariésremplisdecanneluresontdéjàétésignalésdanslevald’Orléans,surlesiteduMartroiàFérolles(fouillesDumuys190�).L’assiette à décor de triangles contrariés garnis decannelures fines, de forme tout à fait originale netrouvepasa priori deparallèlesconnus.Nouspou-vonsmesurerauniveaudel’angledel’assiettetroisangles distincts, chacun de 1�5° (bord et fond); cequinousamèneàproposerunereconstitutiondefor-meoctogonale.Lepiedcylindriquen°16delaFig.1,trouvéàmoinsde�0centimètres,façonnédansune

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Fig.1-Guilly,1-15:céramiquefine,16-17:piedsdecoupes,18:micro-vase,19:assietteoctogonale(dessinE.Jan).

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argileentoutpointidentique,faitpeut-êtrepartiedelamêmecéramique.

Saint-Godon:unesépultureàincinération

Enmargedesprospectionsinventairesannuellesquenousréalisonsdansl’estduVald’Orléans,ilnousaétésignaléelamiseaujour, ilyaplusieursannées,d’unesépultureàincinérationinéditeduBronzefinalsurlacommunedeSaintGondon.Cettesépultureavaitétépartiellementéventréeparlesenginssurlefrontd’unecarrièred’extractiondegra-nulats.Lerestedelaprobablenécropolesembleavoirhélasétédétruit.Nousavonspuemprunteretétudier lematérielcol-lectésurlefrontetleséboulisdelacarrière.Lasépultureesttrèsriche,avecunminimumdeneufvasesfunérairesetaccessoires(coupe,coupeàpied,urneetgobelets,Fig.�)etserapprocheparfaitementde la typologiedumatérielde lanécropoleduBoisdesHautsàTigydansleLoiret(Cordier,1977)située�5kmplusàl’ouestdansleval.Commesurcesitederéférencerégional, lesdécorssontréalisésaupeigne,etlaplusgrandedescoupespossèdedeuxgroupesdedeuxtrousopposésdiamé-tralement,sûrementdestinésàlafixation.Latrèsremarquablecoupeàpiedajouré(Fig.�et4)sembleinéditeenFranceetenEurope.Leréeltourdeforcetechniquequereprésententlefa-çonnagedecepiedajouréetsonraccordementcom-plexeaufondde lacoupe(Fig.5)ne trouvepasdejustificationrationnelle,autrementqueparlaréalisa-tiond’unepiècedeprestige.CetteincinérationestattribuableauBronzefinalIIb/IIIa.

BibliographieCordierG.,Les champsd’urnes enOrléanais,Revue ar-

chéologique du Loiret,n°�,1977,p.9-�9,�4fig.

Jan E., Guilly (Loiret) « La Petite Guillerie » (site 45/164.12). Fosses-dépotoirs du début de l’âge du bronze final IIb.Documentfinaldesynthèse,DRAC/SRAduCentre,�006,57p.

JanE.,Fosses-dépotoirsdudébutdel’âgedubronzefinalIIbà«laPetiteGuillerie»communedeGuilly(Loiret).Note préliminaire. Revue Archéologique du Loiret,�007,n°�0-�1,p.�1-�5,�fig.

SimoninD. (avec lacollaborationdeRichardG.),Laré-gionduvald’Orléans(Loiret)pendantl’âgedubronzeetlepremierâgedufer,quelquesdonnéesconcernantl’occupation du sol,Actes du colloque, Approche ar-chéologique de l’environnement et de l‘aménagement du territoire ligérien,�00�,p.4�-77,1�fig.

VillesA.,DuBronzefinalIbauBronzefinalIIIadanslesecteurde laLoiremoyenne. In:BrunP.etMordantC. dir.,Le groupe Rhin-Suisse-France orientale et la notion de civilisation des champs d’urnes, Actes ducolloque international de Nemours, 1986. APRAIF,Nemours, 1988, p. �8�-415, 14 fig. (Mémoires duMuséedePréhistoired’IledeFrancen°1).

Fig. 2 - Guilly,Assietten°19,détaildesanglesà1�5°.

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Fig.3-Saint-Gondon,sépultureàincinération:urnes,gobelets,coupes(DessinD.Simonin,InfographieE.Jan).

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Fig.4-Saint-Gondon,sépultureàincinération:coupesetgobeletreconstitués.

Fig.5-Saint-Gondon,sépultureàincinération:détaildupiedajouréetduraccordementaufonddelacou-pe.

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L’analysecarpologique,ouanalysedesmacro-restesvégétaux fossilisés dans le sédiment archéologique,est un moyen des plus directs et des plus efficacespourappréhenderlesinteractionsdessociétésancien-nesaveclemilieuvégétalenvironnant:sonexploita-tion,samiseencultureetlesmodalitésdecelle-ci.Lacarpologieestunedisciplinemaintenantbienconnueetdéveloppée,dontl’essordanslestroisdernièresdé-cenniesapermisunprogrèsdécisifdesconnaissancesenmatièred’agricultureetd’économievégétaledessociétésdupassé,notammentdessociétéspréetpro-tohistoriques.Cependant, lié à certainsprogrammesderecherchesparticuliers,ouauxaléasdesopérationsdel’archéologiepréventive,sondéveloppementresteinégalselonlesrégionsetlespériodesenvisagées.EnFranceseptentrionale,lessitesdelaProtohistoirean-cienne(âgedubronze,premierâgedufer),peufos-soyésetpeufortifiés,sontdifficilementreconnuslorsdes sondages de diagnostic et sont sous-représentésdanslesfouillesarchéologiques.Lesanalysescarpo-logiques sont enconséquencepeunombreusespourcespériodesdanslenorddelaFranceetlessynthèsesquasiment inexistantes (à l’exception notable de laLorraineoùune rechercheapprofondieaétémenéeparAnnedeHingh,�000).Lesfouilles,réaliséesen�005, de deux sites importants localisés en Ile-de-France,Villiers-sur-Seine(77)etGif-sur-Yvette(91),datésrespectivementdudébutetdelafindupremierâgedufernousontpermisd’entamerdesrecherchesetd’obtenirdes résultats sur l’économievégétaleetlespratiquesagrairesdecesépoques.Cetravailaétémenédanslecadred’unMasteràl’universitédeParis1(Toulemonde,�006et�007).Danslacontinuitédecesanalyses,lamiseaujourenChampagne-Ardenned’unnombreimportantdesitesportanttraced’occu-pationshumainesauxpériodesprécitéesaoffertl’op-portunitéd’untravailderecherchedeplusgrandeen-vergure,menédanslecadred’unethèsededoctorat,sousladirectiondeStéphanieThiébault(CNRS)etletutorat de Véronique Matterne (CNRS). L’étude decesensembles,situéspourlaplupartdansl’AubeetlaMarne,seracomplétéeparcelled’autressiteslocali-sés plus à l’ouest, en Seine-et-Marne (Villiers-sur-Seine,Jaulnes,etc)mais toujoursdansunensemble

L’économievégétaleàtraverslesgrainesetlesfruits,àl’âgedubronzefinaletaupremierâgeduferenChampagne-Ardenneetà l’estde

l’Ile-de-France.

FrançoiseToulemoNdedoctoranteàParis1,UMR7041

géographiqueresserré.Lesaxesderechercheprinci-pauxsontl’économievégétaleetlespratiquesagrai-resdessociétés.Auseindecesgrandsaxes,despro-blématiquesplusfinessontdéfinies:miseenéviden-ce de caractéristiques propres aux pratiques de cespériodes,enaccordouenoppositionaveclesétudesmenéesdansd’autresrégions(enparticuliercelledeAnnedeHinghsurlaLorraine);perceptiondemuta-tions plus oumoins rapides dans les domaines étu-diés,àmettreenrelationavecdeschangementséven-tuelsauseindessociétés;établissementdenormesetparcontrecoupdespécificitésselonlessites,leursta-tut,leursituationgéographique,leurmilieu.Lesmé-thodes utilisées pour ce travail sont principalementcellesdelacarpologie.L’étudefonctionnelleduma-térieldemouture,parlebiaisdel’expérimentationetde l’extraction des phytolithes est aussi envisagée,afin de compléter l’information recueillie sur l’ali-mentationvégétale.Enfin,bienévidemment,untra-vail en interdisciplinarité prenant en compte lesconclusionsdel’archéologiedeterrainetdesdiscipli-nescomplémentairesde lanotrepermettrauneplusgrande pertinence de nos propres conclusions. Lespremiers résultats, issus de l’étude de Villiers-sur-Seine«Legrosbuisson»sontà toutà faitpromet-teurs.Cesiteaétéfouilléen�005parRebeccaPeake(INRAP). Il est localisé en bord de Seine, dans laBassée (77). L’occupation principale est un habitatfortifiédelatransitionâgedubronzefinal/premierâge du fer (800-700 av. J.-C.), constitué de deuxgrandsbâtiments,defossesengrandedensité,etdefossés doublés de palissades, dont une avec entréemonumentale.Lematérielretrouvé(céramique,fau-ne,métal,etc)estremarquableautantparsaqualité,saquantitéqueparsonétatdeconservation.Ilenvade même pour le matériel carpologique, cas excep-tionneldansuncontextesédimentaireàfractiongros-sière (gravières), généralement peu favorable à laconservation des fragiles restes carbonisés. Environ80échantillonsontétéprélevésdanslesfossesetlesfossésdu site, ainsi quedansunpaléochenalqui leborde.Lesrestesproviennenttousdecontextesdétri-tiques.Aucuneréserveousiloincendién’aétédécou-vert.Lamajoritédesassemblagess’estconstituéepar

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accumulation lors d’épisodes successifs de rejets.Cependant, certainsensemblesplushomogèneset àdensitéplus fortesemblent le faitd’unépisodeuni-que.LeséchantillonsdeVilliers-sur-Seinesontrichesensemencesnettoyéesd’espècescultivéesetenfrag-mentsdematériauxorganiques,vestigespotentielsdepréparations alimentaires. Par contre, les sous-pro-duitsdetraitementdesrécoltesetlesadventicessontpeunombreux.Enconséquence,lesdonnéesconcer-nantl’alimentationvégétalesontfournies,tandisquecelles sur les activités agricoles sont plus réduites.L’alimentationvégétaledeVilliers-sur-Seineestca-ractériséeparunegrandediversitédesespècesculti-vées,uneimportanceinéditedeslégumineusesetuneforte présence de produits transformés.La diversitédesculturesestuntraitmarquantdel’agricultureenEuropeduNord-Ouestàlafindel’âgedubronzeetau premier âge du fer (Bakels, 1991 et 1999; deHingh,�000;Matterne,�001).Ellereposesurdeuxgrandescatégoriesdeplantes:lescéréales,dominan-tes,etleslégumineuses.Parmilescéréalesconsom-méesàVilliers,unetriadesedistingue,constituéedecéréales vêtues: orge vêtue - millet commun - bléamidonnier. L’orge vêtue et l’amidonnier sont lesdeux céréales phares des âges des métaux que l’onretrouvejusqu’àl’époquegallo-romaine(MarinvaletRuas, 1991;Matterne, �001).La présence forte dumilletestunmarqueureuropéende l’âgedubronzefinal (Marinval,1995).Deuxcéréalesmoins impor-tantescomplètentcetensemble:unblénu,espècequis’affirmera à l’époque gallo-romaine, et l’orge nue,céréaleimportanteaudébutdel’âgedubronzeeuro-péen, qui est ici devenue anecdotique. La présencemarquée des légumineuses est un trait original del’alimentationàVilliers-sur-Seine.Leslégumineusessontgénéralementpeu fréquentesà l’âgedubronzeenEurope.Leurplaces’accroîtsouventàl’âgedufer.ÀVilliers, elle est déjà considérable. La lentille et,dans une moindre mesure, la fèverole apparaissentfréquemment,suiviesdupois.Onnoteaussi lapré-sence,anecdotique,del’ers.Enfin,unoléagineuxestattesté,l’œilletteoupavotsomnifère,ainsiquequel-quesfruitsdecueillette:lanoisettefréquemmentet,plussporadiquement,laprunelle,legland,lapommeoulapoiresauvage,etlecynorhodon,fruitdel’églan-tier. La connaissance de l’alimentation végétale àVilliers-sur-Seineestenrichieparlaprésencedema-tériaux organiques, identifiés très majoritairement àdesblocsdemilletcarbonisé.Ilestdifficiledesepro-noncersur lanatureexacteduproduitfini(bouillie,millet traité en vue d’un décorticage). Mais sa pré-sencerégulièresignaleuneétapedetraitementdece-lui-ci.Cetteétapeincluaitunpassageaufeuetdevaitfairepartiedestâchesdomestiquesquotidiennes.Outre

ces blocs de millet, d’autres ensembles tels qu’unconglomératd’orgefragmentéeouunlotdeblégermésuggèrent l’existencede typesvariésde transforma-tions.Encequiconcerne lesactivitésagricoles, lesdonnéessontplusténues.Certainsélémentspermet-tentquelqueshypothèses,enparticuliersurlesmodesdecultureetdestockage.Lesplantescultivéespré-sentes sur le site font état d’unegrandediversité etattestentdel’importancedumilletetdeslégumineu-ses,quisontdesespècesexigeantesentermesdesoin.Celasuggèredesculturesdetypeintensif,surdepeti-tesparcelles.Leslégumineusesetlemillet,quicrai-gnentlesgelées,sontsemésauprintemps,alorsquelescéréalespeuventêtreseméesàl’automne.Quelquesdonnéessontdisponiblessurlestockage.Iln’yapasdepreuvedemiseen réserveen siloouengrenier,maislestockageencéramiqueestattesté.Ilpourraitconcernerleslégumineusesetlemillet,hypothèsequiresteàconfirmer.Lesmodalitésdustockagesontdi-verses:soitmixitéquialliedifférentescéréalesmaispeut-êtreaussimonospécificité,quesemblentprou-ver les nombreux blocs de millet pur carbonisé.L’analysecarpologiquedusitedeVilliers-sur-Seine,quiresteàcompléter,alivrédesdonnéesfourniessurl’alimentationvégétaledesesoccupants.Sicertainesdecesdonnéessontenadéquationaveccequel’onconnaîtdel’agricultureàunelargeéchellegéographi-quepourcettepériode,certainstraitssontplusorigi-naux, sans que l’on puisse encore conclure si cettespécificité est celle du site ou plus largement de larégion. Cela souligne la nécessité de multiplier lesanalysesàl’échellerégionale,afind’établirdesnor-mespourcespériodes,pourmettreenévidenceetten-ter de comprendre ce qui s’en écarte. C’est un desobjectifsprincipauxdenotrerecherche.

Bibliographie:Bakels C.C., Western continental Europe. In : van Zeist

W.,BehreK.-E.,WasylikowaK(éds),Progress in Old World Palaeoethnobotany, A retrospective view on the occasion of 20 years of the International Work Group for Palaeoethnobotany, A.A., (Balkema, Rotterdam,Brookfield,1991),p.�79-�97.

BakelsC.C.,ArchaeobotanicalinvestigationsintheAisnevalley,northernFrance,fromtheNeolithicuptotheear-lyMiddleAges,Vegetation History and Archeobotany8,1999,p.71-77.

deHinghA.E.,Foodproductionandfoodprocurementinthe Bronze Age and Early Iron Age (�000-500 BC),Theorganisationofadiversifiedandintensifiedagrar-ian system in the Meuse-Demer-Scheldt region(TheNetherlandsandBelgium)and the regionof the riverMoselle (Luxemburg and France), Archaelogical

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Studies Leiden University7,(Leiden,�000).

MarinvalPh.,RuasM.-P.,Alimentationvégétaleet agri-cultured’après lessemencesarchéologiques(de9000av. J.C. au XVe siècle), In : Guilaine J. (dir), Pour une archéologie agraire, à la croisée des sciences de l’homme et de la nature,(ArmandColin,Paris,1991),p.409-4�9.

Marinval Ph., Données carpologiques françaises surles Millets (Panicum miliaceum L. et Setaria italicaL. Beauv.) de la Protohistoire au Moyen Age, In:HorandnerE.(dir.), Millet,actesduCongrèsd’Aize-nay,18-19août1990,(PeterLang,1995),p.�1-61.

MatterneV.,Agriculture et alimentation végétale durant l’âge du Fer et l’époque gallo-romaine en France sep-tentrionale,(éd.MoniqueMergoil,Montagnac,�001).

ToulemondeF.,Etude carpologique d’un site de 1er âge du Fer en Ile de France, Villiers-sur-Seine- Le Gros Buisson,MémoiredeMaster1,universitédeParis1,�006.

ToulemondeF.,Economie végétale des habitats du plateau de Saclay, du 1er âge du Fer au Moyen-âge - Résultats des premières analyses carpologiques, Mémoire deMaster�,universitédeParis1,�007.

Fig.1-Blocdemilletcommuncarbonisé.Cliché:F.Toulemonde.

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Leprojetderéalisationd’unparcd’activitésécono-miques par la communauté de communes du Paysd’Ersteinaulieu-dit«Grasweg»adonnélieuàuneopérationdefouillepréventiveeffectuéeparlePôled’ArchéologieInterdépartementalRhénanen�007.Lavilled’Ersteinestsituéeàunevingtainedekilo-mètresausuddeStrasbourg.Elleestétabliesuruneterrasselœssique,quis’étirelelongdel’Illetquido-mineleBruchdel’Andlauàl’ouestetleRiedcentreAlsaceàl’est.L’unedesparticularitésdecesiteestd’avoir livré trois puits à eau avec des bois gorgésd’eauconservés.Lafouillecouvraitunesuperficiede�,7ha,répartieentroiszonesdistinctes(Fig.1).Autotal,95structu-resarchéologiquesprotohistoriquesontétéindividua-lisées.Elles se rapportent à trois principales phasesd’occupation:-LapremièrephasedatedelafinduIIIemillénaire.Ellerassemble11fossesdetypesdifférents–ils’agitdefossescylindriquesetd’excavationsàplansallon-gées –, qui s’organisent le long d’une bande d’unecinquantainedemètresdelong,ainsiqu’unpuitsdontlecuvelageenchênes’est trouvéconservé (Fig.�).Lebassindecaptageforméd’unedizainedemadriersplantés verticalement côte à côte a été assemblé en

Erstein/Grasweg-PAE (Bas-Rhin,Alsace).Lesoccupationsde la finduIIIemillénaireetdel’âgedubronze:présentationpréliminaire.

ChistophecrouTsch,WillyTegel,EmiliePascuTTo,Thierrylogel,OlivierPuTelaTetPascalrieTh

Pôle d’Archéologie Interdépartemental Rhénan, �, allée Thomas Edison - ZA Sud – CIRSUD,67600Sélestat.([email protected])

decorréler les résultatsdesdatationsabsolues four-niesparladendrochronologieaveclestracesd’occu-pationattribuées,surlabasedelacéramique,àl’étapeinitialeduBronzefinalalorsquelecadretypo-chro-nologiquerégionalresteàl’étatd’ébauche.-Ladernièrephased’occupationappartientàl’étapemédianeduBronzefinal.Lesdécouvertessontprin-cipalementcentréessurlazone�.CethabitatRSFOregroupe16structuresde type fosses-silosougran-desfossesalvéolées,et,ànouveau,unpuits.Latech-nique utilisée pour cette construction est différentedesdeuxautres:ils’agitd’uncaptagemonoxyleenchêne,vraisemblablementabandonnépeuaprès1010av.J.-C.Contrairementauxautresphasesd’occupa-tion, lemobilierestvarié.Lacéramique, trèsabon-dante,constituetoujoursl’essentieldesdécouvertes,maislemobiliermétalliqueestdésormaiségalementbien présent. Il est accompagné de produits impor-tés,commedesperlesenverred’Italiedunordoudel’ambre.Anoteraussi,larecrudescencedel’activitécynégétiqueaucoursdecetteétapeduBronzefinal.Lacombinaisondecesdifférentsélémentsposeclai-rementlaquestiondustatutdusited’ErsteinaucoursduRSFO.

Fig.2-LepuitsdatédelafinduIIIemillénaireencoursdefouille.ClichéC.Croutsch.

���1 av. J.-C., avant d’être lar-gementremanié16ansplustard.Cet habitat placé à la transitionNéolithiquefinal/Bronzeanciennetrouve,pourlemoment,pasdecomparaisonenAlsace.-LesiteestréoccupéaudébutduBronze final. L’emprise spatialede cette occupation est relative-ment importante,mais les fossessontpeunombreuseset lemobi-lier,leplussouvent,indigent.Unsecondpuitsàeaupourraitappar-tenir à cette phase d’occupation.Construit avec des planches enchêneassembléesàmi-boisselonla technique du «blockbau», ilestfondévers1�41av.J.-C.,puisréutilisépendantaumoins75ans(avecunedernièredatevers1166av. J.-C.). Il est toutefois délicat

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Fig.1-Erstein/Grasweg-PAE.Plangénéraldelafouille.DAOC.Croutsch

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Meistratzheim,LotissementFoegel2007.

CécileVéberInrapStrasbourg

Caractéristiquesgénéralesdusite

Le site de Meistratzheim Foegel, à �1 km au sud-sud-ouestdeStrasbourgsetrouveàlasortienordduvillage.Lediagnosticarchéologiqueréaliséen�005surlesterrainsd’unfuturlotissementcommunals’estrévélépositifpar laprésencedestructuresexcavéesnombreuses ayant elles-mêmes livré un mobilierabondant,principalementdelacéramique.

La fouille qui a fait suite à ce diagnostic a étéme-néededébutmarsàfinmai�007.C’est l’ensemblede la surface sondéequi a étéprescrite.Ledécapa-ges’étendsur1,�ha.Al’estdusite,deuxtranchéestransversales ont pupréciser les limites d’extensiondulitanciendel’Ehnquibordelesiteàl’estetper-mettreainsidecomprendreladynamiquedesoncom-blementetlesinteractionsducoursd’eauaveclesite.Cedécapageaconfirméunedensitédevestigestrèsimportante avec la présence de 615 structures: desfosses,dessilos,deuxfossésd’enclosetunfonddecabane.S’ajoutentàcelatroispuits.Deuxd’entreeuxgardaientencoredanslefondunfragmentd’échelle.Unseulavaitconservésoncuvelageenbois.Ilfautaussi noter la présence d’une sépulture attribuée auHallstattpardatation14C.

Quatrepériodesd’occupationssuccessivesontétére-connues:leNéolithiqued’abord,autraversdescultu-resdeB.O.R.S.etMunzingen(4�00à�400av.J-C.),puislafindel’âgedubronzemoyen/débutdel’âgedubronzefinalI(1400à1�00av.J.-C.).Pourl’âgedufer,c’esttoutelapériodeHallstattienne(800à450av.J.-C.)quiestreprésentéeainsiqu’unepartiedeLaTèneFinale(150à75av.J.-C.).

Hormis le côté est, que limite la rivière, le site sepoursuitsurlestroisautrescôtés,bienau-delàdelasurfacedéfinieparledécapage.Lediagnosticde�007sur lesitede lafuturestationd’épuration,ainsiqueplusieurscampagnesdeprospectionspédestresréali-séesdanslesannées1990,ontmisaujourlesindicesd’occupationarchéologiquestoutlelongducoursdel’Ehn dont les datations correspondent majoritaire-

mentàcellesdesvestigesdecesite.Lesite fouilléen�007correspondàunepetitepar-tie seulement de l’occupation des bords de l’Ehnqui s’étend sur la rive gauche quasi en continu surplusieurskilomètres.L’abondancedumobiliercéra-mique,notammentpour l’âgedubronzeet l’âgedufer,enfontd’oresetdéjàunsitederéférencepourlarégion.

L’occupationdel’âgedubronze

Unevingtainedestructuressontattribuablesàcettepériode,auxquellesilfautajouterdesindicesd’occu-pationparlemobilierlivrédansdesstructuresattri-buéesàdespériodesplusrécentes.Lesstructuresserépartissentsurl’ensembledelasurfacedusitemaisdemanièreirrégulière.Unelargebandevidesetrouvele longduchenal,conséquenceprobabled’uneéro-sionpar lesfluctuationsdelarivière.Lesstructuresrencontréessontdesfossesrondes,ouovalesetdessilos.

Lafosse�65setrouveaumilieudusite.Laquantité(55kg;150NMI)et laqualitédumobilier livréenfontunedesstructuresremarquablespourlapériodedanslarégion.Il s’agit d’une fosse parfaitement circulaire de �,�0m de diamètre aux parois verticales, conservée surune profondeur de 0,74m.La formede cette fosserappellelarégularitédessilos.Unecouchedelimonbrunfoncécompactoccupait le fondde lastructuresurmontée d’une couche de limon lœssique concré-tionnéeépaissed’unequarantainedecentimètres.Ladernièrecouchedecomblementcomposéede limonbrun foncésuitunpendageouest -est, etparallèle-mentlacoupenord-sudmontreunedynamiquederemplissage formant un creux en son milieu. C’estdanscettedernièrecouchequesetrouvaitl’essentieldumobilier.Lacéramiqueétaitprisedansunegrandequantitéde torchis.Lesvestiges fauniquess’y trou-vaientégalementenquantité.

La trèsgrandeabondancedemobilieren toutgenredanscettestructurelaissepenserquel’habitatsetrou-

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vaitàproximitéimmédiate.Laprésencedevéritablescouchesdetorchissurlesquellesetaumilieudesquel-les se trouvait la céramique suggère l’effondrementd’unbâtiment.Parailleurs,unpourcentagenonnégli-geabledecéramiqueestsurcuit.Ils’agitdanscertainscas de formes entières. Tous les types et toutes lestailles sont concernés. Plusieurs récipients sont trèsdéformés.Lagrandediversité des formes et la pré-sencedetouteslescatégories(commune-fine;petitetaille-grandetaille;ouvert-fermé)ainsiquelapré-sencedeplusieursformessemblablesdansplusieursdes catégories laisse àpenserque l’onpourrait êtreenprésenced’unensembledomestiqueglissédanslafossepeut-êtreàlafaveurd’unévénementdestructeurcomme l’incendie de la maison. L’étude des restesfauniquesconfirmelecaractèrededépotoirdel’ali-mentationcarnéeduremplissage.

Aproposdeladatationdecetensemble:Parmi les ensembles régionaux étudiés, les compa-raisons les plus proches se trouvent dans quelquesensembles des tumulus de la forêt de Haguenau(Schaeffer,19�6;Unz,197�)etquelquesautresdelanécropoled’Ensisheim/Reguisheimerfeld(Prouin,�007).Malgrél’absencederéelsensemblesdecom-paraison et d’une étude détaillée (étude en cours),il est possible d’attribuer cet ensemble à l’extrême

finduBronzemoyen /débutBronze finalavecdesformesetdécorscommelacruchemaisquiporteundécordelargescannelureshorizontalesouverticales,lesbolsdécorésdemotifs excisés, lespots à largescanneluresouencorelescoupesàpied.

L’étude détaillée et l’établissement d’un référentieltypo-chronologiquepour l’Alsaceavecpourbase lacéramiqued’habitatseraréaliséedans lecadred’unprojetdePASsurtroisans,acceptéparl’INRAP,dé-butéen�008.

BibliographieProuin Y., La nécropole d’Ensisheim/Reguisheimerfeld

(Haut-Rhin) et les pratiques funéraires au Bronze final en Alsace.Mémoiredethèse.UniversitédeBourgogne,Dijon�007.

Shaeffer,Les tertres funéraires préhistoriques dans la fo-rêt de Haguenau, T. 1, Les tumulus de l’âge du bronze,Haguenau19�6.

Unz Ch., Die spätbronzezeitliche Keramik in Südwestdeutschland, in der Schweiz und in Ostfrankreich, Prähistorische Zeitschrift, 48 Band197�,Heft1,(WdeGruyter,Berlin-New-York,197�).

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MEISTRATZHEIM Foegel 2007Occupation de l'âge du Bronze

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Relevés topographiques : Jean-Luc Wüttmann,Fabienne BoisseauDAO : Pierre Girard, Cécile Véber

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MEISTRATZHEIM Foegel 2007. Structures attribuées à la fin du Bronze moyen/début Bronze final

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Présence de céramique BM/BFI dans des structures contenant du mobilier plus récent

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Lors de la dernière campagnede fouilles menée en �007, parune équipe franco-bavaroise, àOberottmarshausen (district deSouabe enBavière,Allemagne), lalimitedel’extensiondelanécropoleaétémiseenévidence.Plusaunord,des structures d’habitat ont été dé-couvertes.Leurmobiliercéramiqueindiqueuneoccupationessentielle-mentcontemporaineàunesériedetombes à urnes déjà fouillées cesdernièresannéesdansuneautrepar-tiedelanécropole(Büttner,Linke,Wirth �006; Wirth �006). Or, cesincinérationsdelaphaseinitialedel’étapeHallstattA s’installent dansune nécropole plus ancienne. Ellestrouvent leurplaceàcôtédes tom-besà incinérationde formerectan-gulaire,sansossuaireetavecdépôtdes restes osseux sur le fond de lafosse.Les tombes fouillées lors dela campagne �007 correspondentexclusivement à ce type de sépul-ture,quiest,danslarégion,laformecaractéristiquedel’étapeprécéden-te, à savoir du BronzeD, couvrantleXIIIeetunepartieduXIIesiècleav.J.-C.(Wirth1998).Sur les basses terrasses de la val-léeduLech,cetteétape,définieparPaulReineckepourunegrandepartà partir du mobilier funéraire desnécropoles haute-bavaroises de larégion du Riegsee, est aujourd’huirelativement bien connue. C’estavant tout le résultat d’une trèsforte représentation de ces tombesdegrandetailledites«plates»,parrapport aux monuments tumulairesduBronzemoyen,parexemple.Cesderniers se sont beaucoup mieuxconservés dans les forêts des pay-

Une tassede typeFriedrichsruhe trouvéedans lanécropoled’Obe-rottmarshausen(Bavière,Allemagne)

StefanWirThProfesseurdeprotohistoireeuropéenne,universitédeBourgogne,U.M.R.5594

ARTeHIS,6bdGabriel,�1000Dijon

sagesvallonnésdepartetd’autredece largecouloiremployépar larivièreetquirelielazonepréalpineauxplainesduDanube.Une des tombes documentées en �007 était particulièrement bienconservée.Seulelapartiesupérieuredelafosse,mesurant�50cmsur160cmet orientéeNord-Sud, d’uneprofondeur conservéed’environ50cm,avaitsubidesdétériorationssuiteauxlabours.Unesoixantained’objetsetdefragmentsd’objetsenbronzeontété trouvéslorsdelafouilledecettetombe.Ils’agit,pourlaplupart,d’objetsintentionnel-

Fig.1-Oberottmarshausen(Bavière,Allemagne).Tasseenbron-zedetypeFriedrichsruhetrouvéedansunetombeàincinération(clichéH.Fischer).

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lementbrisésetdétruitsparlefeu.Cemobiliermé-tallique de la crémation se compose d’anneaux, debracelets,d’épinglesetd’uncouteau.Unebagueenor,égalementdéforméepar le feu,etdes fragmentsdeperlesenambres’ajoutentàlalistedesobjetsre-trouvésdans le remplissagede la fossecomposéduremblaisupérieurdelastructureetquicontenaitlesrestesdubûcher.Quelques-unsdecesobjetssemblentnéanmoinsdéposésintentionnellement.Raressontlesobjets métalliques intacts trouvés dans cette tombe.Dans lapartiesud,étaitplacéeunepaired’épinglesde typeHorgauergreut.Cette forme est bien ancréedanslarégionimmédiate.ElleestégalementprésentedansleJurasouabe(cf.unedestombesàépéeépo-nymesdeReutlingen:Unz197�,pl.4),enFranconieet notamment sur les sites de la région du Riegsee(Koschik1981).NotonsquelesépinglesbriséesdanscetensembleappartiennentautypeWinklsaßetquelavalléeduLechsesitueplutôtàlapériphérieocci-dentaledelazonederépartitiondecetype.Dans lapartienordde la fosseétaitplacéungrandservicecomposéd’unedizainedevasesencéramiqueainsi que d’une tasse en bronze. Placé initialementpar-dessuslecoffrageintérieurdelatombeconstruitenmatièrepérissable(effetsdeparois!), lepetitré-cipient métallique se trouvait en position «renver-sée»danslesédimentcouvrantl’épaulementduplusgrandcontenantduservice.Àl’intérieurdelatasse,setrouvaitunboldécoré,luiaussilebordtournéverslebas.Le récipient en tôle martelée appartient aux tassesdetypeFriedrichsruhedontonconnaîtdesexemplesenAllemagneduSud,enAutriche,enBohèmeetenMoravie,maisaussidans l’extrêmeNordde l’Alle-magneet jusqu’auDanemark.Lesdétailsde l’anse,passant par-dessus le bord et rivetée de l’intérieur,correspondentàlavarianteVelatice(Kytlicová1991).Cestassesfigurentdansquelquesensemblescélèbres,dontlatombe1deMilavceenBohèmequiaégale-ment fourni un grand récipient posé sur un supportmobileàquatre roues («maquettedechar»)et lui-mêmeprochedutypeFriedrichsruhe.Parcescontex-tes,lestassessontassociéesauxépéesetcouteauxdetypeRiegsee,«fossilesdirecteurs»duBronzeD.LadécouverteéponymedeFriedrichsruhe(Martin,àpa-raître)provientd’ailleursd’unetombedu«groupedeMecklembourg»,définiàpartird’uneconcentrationdetombesexceptionnellessituéedansunerégionàlalisièredumondenordique.Lapériphérieoccidentaledelazonederépartitiondeces objets, qui renvoient aux premières productionsderécipientsentôleconnuesenEuropemoyenne,sematérialiseactuellementsousformedeladécouverteancienne, en France, de la tombe de Pfaffenhofen

(Haut-Rhin)(Piningre�00�).DanslavalléeduLechenBavière,latassed’Oberottmarshausenestunnou-velindicedel’importancedusiteetquinevientqueconfirmercequelemobiliermisaujourlorsdescam-pagnesprécédentes(épéede typeRiegsee,élémentsdecarquois,fragmentsdeparureenor,dépôtd’élé-mentsdechar)avaitdéjàannoncé.

Participants français de l’équipe : L. Burlet, R. Collas, A. Ferrier, A. Gagne, A. Gluchy, C. Malfroy, M.-S. Morizot, Y.

Prouin, M.-A. Rodot, M. Roscio, M. Serra, N. Strupler, J.-M. Treffort.

BibliographieBüttner A., Linke R., Wirth S., Reiche Gräber der

Bronze- und Urnenfelderzeit und ein Depotfund mitWagenbronzenvonOberottmarshausen.Das archäolo-gische Jahr in Bayern 2006,p.5�-56.

BüttnerA.,LinkeR.,WirthS.,Bedeutendesbronzezeitli-chesGräberfeldinSchwabenfreigelegt.Denkmalpflege Informationen,no.1�8,novembre�007,p.17-�0.

KoschikH.,Die Bronzezeit im südwestlichen Oberbayern, Kallmünz, 1981 (Materialhefte zur bayerischen Vorgeschichte,A,50).

KytlicováO.,Die Bronzegefäße in Böhmen,Stuttgart,1991(Prähistorische Bronzefunde,II,1�).

MartinJ.,Die Bronzegefäße in Mecklenburg-Vorpommern, Brandenburg, Berlin, Sachsen-Anhalt, Thüringen und Sachsen, à paraître (Prähistorische Bronzefunde, II,16)

PiningreJ.-F.,Ledépôtd’Évans(Jura–France)etlesdé-pôtsdevaissellemétalliquede l’ÂgeduBronze finalen France. Archäologisches Korrespondenzblatt, ��,�00�,p.59–66.

Unz Ch., Die spätbronzezeitliche Keramik inSüdwestdeutschland, in der Schweiz und inOstfrankreich.Prähistorische Zeitschrift,48,197�,1-1�4,pl.1-19,cartes1-5.

Wirth S., Grabfunde der späten Bronze- und der Urnenfelderzeit. Ein Beitrag zur vorgeschichtlichen Besiedlung des unteren Lechtals, Augsbourg, 1998(Augsburger Beiträge zur Archäologie,1).

Wirth S., Un dépôt funéraire du Bronze final composéd’élémentsdechartrouvédanslabassevalléeduLechenBavière.Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du Bronze,4,�006,p.�9-�0.

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Contrairement aux autres régions du Nord de laFrance,laBasse-Normandien’ajamaisconnud’inté-rêtparticulierpourlessitesfortifiésprotohistoriques.Même au plus fort de l’engouement suscité par lesdécouvertes des sites de la Guerre des Gaules à lafindu19èmeetaudébutdu�0èmesiècle,raressontlesarchéologueslocauxquisesontvéritablementinves-tisdansl’étudedecessites.Devantlamultiplicationdes opérations récentes sur ce type de site (fouillesprogramméesdessitesdeSaint-PierredesIfs/Saint-Désir«LeCastellier»parPierreGiraud,Merri«LeCampdeBierre»parFabienDelrieuetBanville«LaBurette»parGwenoléKerdivel,diagnosticàExmes«leBourg»parCyrilMarcigny),ilestapparulogi-queetnécessairedestructurerlaréflexionàl’échellerégionaledanslecadred’unProjetcollectifderecher-che.Cette première année de recherche a été particuliè-rementactive;denombreuxsitesontpuêtredocu-mentésquecesoitpardesimplesvisitesderepérage,pardesrelevésoupardesopérationsdesondagesetde fouilles.Lecorpusétabli en�006aétéaffinéetcomplétéqualitativement.Plusieurssitesvérifiésontégalementétéretirésdelabasededonnéessuiteàdesvérificationsdeterrain,dufaitdel’absencedestruc-turedéfensiveobservable.D’un point de vue scientifique, les opérations defouilles et de sondages ont permis de renouveler laproblématique sur les sites de hauteur protohistori-ques aussi bien au niveau de leur fonction, de leurmorphologie que de leur attribution chronologique.Lesnouvellesinformationsconcernantl’âgedubron-zeproviennentessentiellementdedeuxsites:1- L’éperon barré d’Igé «Le Crochemelier» estsitué dans le Perche au sud-est de l’actuel départe-mentdel’Orne.D’unpointdevuegéologique,ilestimplantésurlabordureméridionaled’unplateaudecalcairejurassiquedontl’extrémitéestconstituéepardesplaquagesdesableduPerche.Auniveautopogra-phique,ilcorrespondàunpetitéperonnatureld’en-viron8000m²desurfacedélimitéausud,àl’estetàl’ouestpardepetitsruisseauxqu’ilsurplombed’unevingtainedemètresdehauteur.Aunord,ilestséparé

LessitesfortifiésprotohistoriquesdehauteurenBasseNormandie.Nouvellesdonnéespourl’âgedubronze.

Fabiendelrieu1,Pierregiraud²1-SRABasse-Normandie;�-Serviced’ArchéologieduConseilGénéralduCalvados

du reste du plateau par un système défensif consti-tuéd’un talusprécédéd’unfossérelativement largemaisquisemblepeuprofond.Uneseuleinterruptionestvisibledanslapartieouestdecettefortification;d’unelargeurd’environ�m,ellesertactuellementdevoied’accèsaucentredel’éperon.Ilestpourl’heureimpossibledesavoirsiellecorrespondàl’entréean-ciennedusiteousielleaétéaménagéerécemment.L’éperon du Crochemélier fut découvert dans lesannées1860parledocteurJousset.Suiteàplusieursterrassementsdestructeursmenéssurlerempartentre1866et1871,celui-ciapurecueillirunlotdemobilier(Jousset,1867)constituéd’unevingtainedetessons,dedeuxfusaïolesetdeplusieursobjetsenbronze(lapartiedistaled’uneépée«en languedecarpe»,unciseauàdouille,unpoignardàdouilleetunehacheàaileron).L’ensembleestactuellementconservéauMuséedesBeauxArtsd’Alençon.Celotaétéétudiéetdessinéparl’abbéCharlesen1875.Cefutlepre-mieràproposeruneattributionchronologiquecentréesur la période protohistorique. Par la suite, aucuneautre opération archéologique ne fut menée sur lesite.Cependant,leDr.Joussetmentionneen1907ladécouvertedetroishachesàtalonprovenantdusite.En1968,G.VerronpuisT.Merciereffectuentdesvi-sitessurplace.Denombreuxtessonssontdécouvertsàcetteoccasion,remontéspardeslaboursrécemmenteffectués.G.Verronlesattribueaupremierâgedufer.Danslecadredesamaîtrisesortieen1985,T.ChrurinproposeunechronologiecentréesurleBronzefinal.Enfait,unebonnepartiedeladocumentationcorres-pondantausiteduCrochemélierestissuededécou-vertes sporadiques et mal localisées. L’essentiel dumobilierissudesprospectionsduDr.Joussetsemblecependantprovenirdufossé.Aucunefouillenison-dagesarchéologiquesn’ontjamaisétéréellementen-treprissurlesite.

Le but de l’opération conduite au début de l’année�007étaitavanttoutd’évaluerlepotentielarchéolo-giquedel’éperonbarréduCrochemélieravantd’en-visager des investigations ultérieures. Le systèmedéfensif étant encore visible et ayant été en partiedocumentéparlesramassagesduDr.Jousset,lesef-

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fortssesontdoncportéssur l’évaluationdelazoneinternedel’éperon.D’unesurfacemodesteavoisinantles8000m²,laméthoderetenueadoncétécelleha-bituellement utilisée pour les diagnostics d’archéo-logiepréventiveàsavoirl’implantationdetranchéesexploratoiressuivid’unéchantillonnageraisonnédeséventuelles structures archéologiquesmises au jour.Decettemanière,ilétaitpossibledequantifierl’éro-sion des éventuels niveaux d’habitat et de préciserleur(s)attribution(s)chronologique(s).Huittranchéescouvrantenviron650m²autotal(couverturede8%environ)ontdoncétéimplantéessurl’ensembledelasurfacedélimitéeparlespentesetlesystèmedéfensif.Lesstructuresrepéréesontétééchantillonnées(géné-ralementfouilléesparmoitié)saufsurcertainestran-chées(n°6et7)oùellesontjusteétécartographiées.UndesobjectifsprincipauxdecetteinterventionétaitégalementdevérifierlerapportchronologiqueentrelelotmisaujourparleDr.Joussetdanslefossédurempart (Bronze final �) et les éventuelles structu-resd’habitat repéréesdans l’emprisede la fortifica-tion. Les ramassages effectués par G. Verron et T.Mercierdanslazoneinternedel’éperonbarrésem-blaientconfirmerlaprésenced’uneoccupation,plusoumoinsstructurée,occupantcettepartiedusite.Lesondagede�007devaitdoncpermettredeconfirmerlaconcordancechronologiqueéventuelleentrelafor-tificationetl’occupationinterne,pourpeuquecelle-cipuisseêtreencoreévaluée.L’évaluationdel’éperonbarréduCrochemélieràIgé(Orne)adoncrévéléuneoccupationhomogènecen-tréesurleBronzefinal�a.Cetteopérationaconfirmél’attributionchronologiqueenvisagéepourlesiteàlasuitede l’étudedumobiliermisau jouravant1867parleDrJousset.Cesitefaitdoncbienpartiedelasé-riedesfortificationsbasnormandesoccupéesàlafinduBronzefinalaumêmetitrequeLeMontJolydansleCalvados,LeCastelàFlamanvilledanslaMancheetleCampdeBierreàMerridansl’Orne.Cessitessecaractérisentparuneoccupationcentréesurlespha-sesmoyenne(Flamanville)etrécente(Merri,leMontJoly)duBronzefinal.Ilssontensuiteabandonnésaudébutdupremierâgedufer(HaC)puispourcertainsréoccupésauHallstattfinal(Merri).LeCrochemélierestlepremierdecettesérieàlivrerdestracesd’habi-tatstructuré.Eneffet,lessondagesdeB.EdeinesurleMontJolyetleCastelsesontrévéléstropmodestespourmettreenévidencedestracesd’habitatstructuré.PourleCampdeBierre,leniveauBronzefinalaétéen grande partie oblitéré par les occupations posté-rieures,iln’apuêtredocumentéquesouslerempartdelafindupremierâgedufer,surunesurfacetropmodeste.Cetteoccupationsecaractériseparlaprésencedebâ-

timents(aumoinsdeux)implantésdemanièreassezlâchedansl’empriseprotégéeparlerempart.Leurar-chitecturetientcomptedusubstratsurlequelilssontimplantés.Ainsisurladallejurassique,desbâtimentssurpoteauxporteurs(plusstables)ontétéprivilégiés.Parcontre, sur le sableduPercheà ladensité touterelative,unesablièrebasse(surfaceporteuseplusim-portante)implantéedansunetranchéedefondationaétéchoisie.Cetteexpériencedémontrebienquel’ab-sencede trousdepoteau sur certains sitesd’habitatduBronze finaloudupremierâgedu fer enplainepeutmasquerdesarchitecturesvariéesquis’adaptentauxqualitésetauxdéfautsdusubstratlocal.Latailledesbâtimentss’estrévéléerelativementmodeste(res-pectivement10,5et15m²).Cetteconstatationn’estpas une surprise, en effet, les bâtiments du Bronzefinal documentés sur les sites de hauteur comme àCatenoy,Choisy-au-bac (Oise) ou auHohlandsberg(Haut-Rhin)sontcaractérisésparleurfaibleempriseausol(souvententre10et�0m²).EnNormandie,lebâtimentduHallstattfinalfouilléen�006auCampdeBierreestégalementtrèsmodeste(10m²).Lapartielaplusseptentrionaledusite(dalledecal-cairejurassique)sembleparticulièrementaraséeàtelpoint qu’il est impossible de déterminer si la faibledensitédesstructuresarchéologiquesestréelleoudueàl’érosion.Danslazoneoùdesniveauxd’occupationontétéconservés,ilsemblecependantquelesstructu-resarchéologiquessontplusnombreuses.Decefait,ilparaîtdifficilede tirerdesconclusionsdéfinitivessur la structure et la répartition spatialede l’habitatdanslapartiefortifiéedel’éperon.Il semble désormais nécessaire de documenter lesystème défensif du site. En effet, maintenant quesa structuration interne et son homogénéité chrono-logique sont établies, il faut nécessairementvérifierlarelationaveclerempartetlefossé.Lesdécouver-tesfaitesparleDrJoussetdanslefossénesontpassuffisammentbienlocaliséespourpouvoirprouverlacontemporanéité globale de l’ensemble. De plus, ladatationd’unniveaudecomblementdufosséneper-met pas d’attribuer chronologiquement son creuse-mentetsesautresphasesderemplissage.Lastructuremêmedurempartn’apasétéobservéeetsarelationaveclesstructuresrepéréesen�007mériteuneopéra-tioncomplémentaire.Parlasuite,ilparaîtimportantdetraiterleszonesoùlesniveauxd’occupationsontconservés.Leurfouillepermettradeconfirmerobjec-tivementlaprésenced’uneseulegrandephased’oc-cupationdusitecentréesurleBronzefinal�a.

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�-L’éperonbarrédela«LandeàCarnet»àVau-ville(Manche)seprésentesouslaformed’unsystèmedéfensifcomposéd’unrempartd’unequarantainedemètresdelongprécédéd’unfossé.Uneinterruptiond’environ�mdelargeestaménagéeaucentreafindefaciliter l’accès à l’extrémité de l’éperon.L’ensem-ble est recouvert d’une épaisse végétation de lande(ajoncs, bruyères notamment) qui masque la bon-ne visibilité des reliefs concernés.De ce fait, avantfouille, ilestdifficilededistinguer l’ensemble,saufsur sa sectionméridionale où les bruyères prennentlepassurlesajoncs.Surcettesection,lerempartpré-senteuneélévationconservéed’environ60cmpour4à5mdelarge.Lefosséprésentelemêmeprofilmaisennégatif.Ce systèmedéfensif, découvert en1987parGérardVilgrainetAntoineChancerel,barredunordverslesudunéperonnaturelquiculmineà154md’altitudeauniveaudurempart.L’objectifdecepremiersondageétaitdedeuxordres;ilfallaitd’unepartdocumenterlastructuredusystè-medéfensifetd’autrepartpréciserson(ouses)attri-bution(s)chronologique(s).Laprésencedetumulusetdesystèmesparcellairesfossilisésàproximitéainsiquececouvertdelandeatlantiquepouvaitlaisseren-trevoirunedatationpossibledecettefortificationauxalentoursdel’âgedubronze.Seulesdeuxstructuresanthropiquesontdoncpuêtreobservéeslorsdelaconduitedecesondage.Ils’agitbienévidemmentdu rempartetdu fosséqui lepré-cède.Lerempartpossèdedoncunelargeurmoyennede4m.Sahauteurmaximaleconservéeestde0,8mcommecelaavaitétépressentilorsdel’observationpréalable.Les parements externe et interne sont constitués deblocsd’arkoseplusoumoinsjointifsdontdeuxàtroisassises sontconservéesenélévation.Lesparementssontencoreenplacesurles�/�suddelasectionderempartouverte sansqu’il soitpossibledesavoir silasectionmanquanteestdueàunenlèvementposté-rieurouàunevolontéclairedesbâtisseursd’habillerlesseulessectionsdurempartse trouvantdepartetd’autrede l’entrée.Lamassedurempartelle-mêmen’apasétéfouilléeen�007,elleseradocumentéeetintégréeàlacoupeen�008.Lefossépossèdeuneouverturemaximumde5mdelarge au sommet; il présente unprofil général plusévasésursonversant interneavec leprobableamé-nagementd’unglacisentre labasedu rempartet lefond du fossé. D’une manière générale, le fond dufosséremonteclairementendirectiondel’entréedusite. L’interruption du système défensif n’est doncpasbrutalemaisprogressive, en formed’alvéole. Ilfautégalementnoterlaprésenced’unemmarchement

d’environ60cmdelarge,certainementaménagévo-lontairement, entre la base externe du rempart et ledébutdecreusementinternedufossé.Lafonctiondé-fensivedecetaménagementneparaîtpasévidenteaupremierabord.Danslecomblementdufossé,ilfautnoterlaprésencedeblocsdeparementéboulésdirec-tementsurlefondsansqu’ilyaiteudesédimentationpréalable.Cetteobservationsembleindiquersoitunedestructionrapidedurempartàlasuitedesaconstruc-tionsoituncuragerégulieretminutieuxdufonddufossé.Aucunélémentdemobiliern’aétédécouvertlorsdelafouille(manuelle)dufossé.Il faut égalementpréciserqu’aucune structure anth-ropique n’a été mise en évidence lors du décapagedes zones situées immédiatement devant et derrièrelesystèmedéfensif.Cetteabsence,alorsquelapré-sencedel’habitatinstallélelongdelalimiteinternedes remparts sembleêtreuneconstanteaucoursdela protohistoire (Merri «le Camp de Bierre» dansl’OrneouBasly«LaCampagne»dansleCalvados)enNormandie,sembleimpliquer(demêmequel’ab-senceremarquabledemobiliersurtoutel’emprisedusondage)unabandonrapidedusiteaprèsl’aménage-mentdesstructuresdéfensives.L’attributionchronologiquedusitesembledoncpo-serunsérieuxproblèmeeuégardàl’absencedemo-bilierdécouvertaucoursde l’opérationconduiteen�007.Cependant,laprésencedetumulusdel’âgedubronzeàproximité,d’uncouvertdelandeatlantique(misenplaceàlafindelamêmepériode)ainsiqueletypedesstructuresobservées(éperonbarré,parementinterneetexternesansmortier,fosséenalvéole)sem-blentplutôtindiquerunedatationcentréesurlafindel’âgedubronze.

Ces différentes occupations sont venues compléterlesdonnéeschronologiquesidentifiéeslorsdutravailpréparatoire.Lesgrandesphasesd’occupationdessi-tesdehauteuralorsmisesenévidenceontétéconfir-mées par ces opérations: Néolithique moyen (Capde Carteret, Commes?), étapes moyenne et récenteduBronzefinal(Merri, Igé,Vauville?),HallstattD(Commes,Merri)etTènefinale(CommesetMerri).Surcepointetpourcettepremièreannéederecher-che,ilsemblequel’objectifinitialdedocumenterlesattributionschronologiquesdeplusieursdecessitesaitétéatteint.

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EntreLoireetGaronne:lesdépôtsenmilieuxhumidesàl’âgedubronze.

MurielméliN

Lesrésultatsprésentéssontissusd’untravaildeMaster�(UniversitédeRennes1),etfontsuiteàuneétudesurlesdécouvertesmétalliquesprovenantdemilieuxhumidesdebasseLoire(bulletinAPRAB�007).Partantdesconclusionsétabliespourlapartietermi-naledelaLoireetentenantcomptedeslimitesspé-cifiquesàcesujet,cetteétudeaportésurunemiseenparallèledesdonnéesobtenuespourune autre zonegéographique, dans le but de mettre en évidence etcomprendrelesmodalitésdedépôtsencontextehu-mide,d’observerlespointscommunsetlesdifféren-cesconcernantcettepratiqued’uncoursd’eauàunautre.Lacomparaisonaportésuruneautrezoned’estuairedonnant sur la façade atlantique: la Garonne et laDordogne,réuniesparl’estuairedelaGironde,leursaffluentsetlesmaraisalentours(dansleslimitesad-ministrativesdel’Aquitaine).Auseindecetespace,uncorpusde88objetsaétérecensé.Deuxfoisplusd’objetsavaientétérecensésenbasseLoire.Dansundeuxièmetempsontétéintégréeslesdécou-vertesdescoursd’eauentrelaLoireetlaGaronne(la

Charente,lesrivièresvendéennes,leMaraisPoitevin,etc.), qui comptabilisent environ �5 pièces, permet-tantainsidetraiterunepartiedelafaçadeatlantique.

PourlarégionnordAquitaine,diversesobservationsontpuêtrefaitesauniveauduchoixdesobjetsdépo-sés,de leursquantités,de leursétats, leursdistribu-tionsspatialeettemporelle,etc.Sil’onmetenparal-lèlecesrésultatsaveclesélémentsmaintenantconnuspourlabasseLoire,onobservedestendancessimilai-res:laplupartdesobjetssontdespiècesd’armement.Lespointesdelance,lespoignards,leshachesetlesépéessontlespièceslespluscourammentdéposées.Les épées sont clairement majoritaires au sein descorpusetapparaissentdonccommedesobjetsprivilé-giésdanscetypedecontexte.Cetteconstatationvautégalementpourlescontextespalustres,cequiprouveque leur surreprésentation n’est pas due aux seulesconditionsdedécouvertes,c’est-à-direpardragage.Aucontrairedesautresobjetsprécitésquisontpré-sentsdansdesproportionssimilaires,lestauxdepoin-tedelanceapparaissenttrèsdifférents:onencomptedeuxfoismoinsenbasseLoirequ’enAquitaine,pour

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Aquitaine basse Loire

pointe de lance

poignard

hache

épingle

épée

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deuxfoisplusd’objetspourtant(Fig.1).Lespointesdelanceétantd’unemanièregénéraletrèsprésentesdanslescoursd’eau,àl’instardesépées,leurfaibleprésenceenbasseLoire,malgréuncorpusimportant,estdoncunedifférenceplutôtsignificative.Autredif-férencenotable,bienquelareprésentativitédecetob-jetenparticuliersoittrèslimitéeparlemodeparticu-lierdedécouverte:laquasiabsenced’épinglesdansla région nord-aquitaine, alors que l’on en compteune vingtaine en basse Loire. La présence d’objetsbeaucoupplusvariésestparailleursnotableenbasseLoire.

Onrencontredanscesdeuxrégionslemêmeaccrois-sementdesdépôtsaucoursdel’âgedubronzeaveclamêmenetteprédominancedesdécouvertesdatéesduBronzefinal.UneparticularitécependantenbasseLoire:lenombrerelativementimportantd’objetsda-tésduChalcolithique.Despointsdeconcentrationdedécouvertessont ré-gulièrement observés: malgré les limites de la re-présentativitédeslocalisationsdesdécouvertes,liéesaux zones de dragages, ceux-ci semblent être pourcertainssignificatifsd’unfaitarchéologique:c’estlecasenLoireàNantesouenDordogneauniveaudePort-Sainte-Foyparexemple.En intégrantdansundeuxième temps (du faitde la

faiblessedescorpus)lesdécouvertesdesmilieuxhu-midescomprisentreLoireetGaronne,onremarquede claires similitudes qui confirment, par là même,lestendancesobservées,tantauniveaudelasélectiondesobjetsquedeleurdistributionchronologique.

Cetravailcomparatifadoncpermisdeconfirmercer-tainestendancesdégagéespourlabassevalléedelaLoired’unepart, de faire apparaîtredesdifférenceslocalesconcernantcettepratiqued’autrepart,etparconséquentdecaractériserlesmodalitésglobalesdesdépôtsenmilieuxhumidessurcettepartiede la fa-çadeatlantique.Connaissantlepotentieldescoursd’eau,cesobserva-tionsinvitentàpousserplusloinlescomparaisons,etlessystématiseràpluslargeéchelle.Aidéedesmétho-desmisesenplaceaucoursdestravauxprécédents,ettenantcomptedeslimitespropresàcesujet,unetelleétudeestl’objetd’unethèse,menéeàl’UniversitédeRennes1,auseindel’UMR6566,sousladirectiondeJoséGomezdeSoto,dansl’optiquederépondreàces interrogations: quellesvariationsde cetteprati-quepeut-onobserverd’unpointdevuespatialettem-porel?Ya-t-ildesdifférencessur la sélectionet letraitementdesobjetsd’unezonegéographiqueàuneautre?Avec,enfiligrane,lesouhaitdecomprendrelafinalitémêmedecetypeparticulierdedépôt.

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ActivitésmétallurgiquesenMédoc(Gironde)auBronzemoyen:nouvellesdonnées

CélineLAGARdEDocteurenSciencesarchéologique,UniversitédeBordeaux,CNRS,UMR5060,

IRAMAT-CRPAAMaisondel’Archéologie,Pessac,France.

Prèsd’unesoixantainededépôtsmétalliquesattribuésàl’âgedubronzemoyensontrecenséspourlaseulerégionduMédoc(Gironde).Desdécouvertesrécen-tes ont offert l’occasion d’appliquer une nouvelleméthoded’étudedesensemblesmétalliques,àpartird’une approche technologique des objets (Lagarde,�008).Cetteétudeaconcernédeuxensemblesdécou-vertsdanslenordduMédoc,surlaplagedel’Amé-lieàSoulac-sur-Meretaulieu-ditLeChaletàSaint-Germain-d’Esteuil.La démarche méthodologique a combiné l’observa-tionmacroscopiquedel’ensembledesobjetsétudiés(environsoixanteartefacts),etl’examenmétallogra-phique de la moitié du corpus (Pernot, 1999). Desanalysesdecompositionontégalementétéréalisées,parspectrométriederayonsX(EDXS)avecundispo-sitifcoupléàunmicroscopeélectroniqueàbalayage.

1.L’ensembledeSoulac-sur-MerIlaétémisaujouren�00�surlaplagedel’Amélie.Lesobjetsontétéretrouvésdispersésdanslesablesurunedistancede�0mètresenviron,aunorddelaplage(Lagarde,Pernotàparaître).Laprésencedefragmentsdecéramiqueappartenantàuncontenantn’apasétéobservée.Unegrandepartiedesobjetsprésentedescaractères permettant de les apparenter, mais l’étatbouleverséetprobablementincompletdecetensem-bleinciteàresterprudentquantàl’appartenancedesdifférentsobjetsàundépôtunique.Ils’agitd’unensembledetreizeobjetsenalliagesàbasedecuivre,représentantprèsde1,5kgdemétal.Ilcomprendunehacheàrebordsentièreappartenantautypemédocain,unfragmentdehacheàtalondutypebreton,unfragmentmédiandelamed’épée,unlingotovaledesectionplano-convexeetunanneaumassifouvert.Septbraceletscomplets,ouvertsàtigemassi-ve,représententunesériehomogènemalgréquelquesvariantesdedimensionetdemasse;certainsexem-plairesprésententdestracesdedécor.L’étudemétal-lographiqueaconcernél’ensembledesobjets.

L’examenmicroscopiquedelahacheàrebords,asso-ciéauxobservationsdesurface,metenévidenceunstadedefabricationparticulier.Eneffet,sidesstig-

matesdumoulage(gerces)etde l’opérationd’ébar-bage (bavures de coulée martelées en partie) sontidentifiables,aucunindicedereprisedelahachelorsdel’étapedelapost-fonderien’estvisible(Lagarde,�007).Lesmicrostructuresdeséchantillonsprélevésauniveaudurebordetdutranchantrévèlentledébutd’un processus de recristallisation. L’enchaînementdes opérations de fabrication de cette hache peutainsiêtrereconstituéenpartie.Aprèsledémoulage,lahacheestpoliemécaniquementavantdesubirunrecuit.Lesbavuresdecouléesontensuitemarteléesàl’aided’unoutilàpercussiondirecte.Lafabricationestalorsinterrompue,laissantcetexemplairedansunétatpartiellementébarbé.Cettehacheneprésentepasdedéfautsde fabrication, ilnes’agitdoncpasd’unratémaisd’uneébauche.

Lalecturetechnologiquedelasériedebraceletsmas-sifsconfirmel’homogénéitémorphologiqueparcelledesprocédésdefabrication.Lesmicrostructuresob-servéestémoignentd’unemiseenformepardéforma-tionplastique,parlecintraged’unetige.Apartcetteopérationdecourbure,l’épaisseuretlaconvexitédecette tigen’ontpas étémodifiées.Ledécor estmisenplaceendernièreopération,parciselure.Lerecuitpréalablement réalisé permet d’adoucir la surfacemétallique,letracédudécorpeutêtreréaliséàmainlevée,àl’aided’unoutildutypepointeàtracer.Laconcordancedesparamètressimilairesdanslaforme,ledécor(motifetprocédé)etlestechniquesdefabri-cation (gestesetoutils)permetdesupposerquecesbraceletsaientpuêtreproduitsdansunmêmeatelier.

2.LedépôtdeSaint-Germain-d’EsteuilIl s’agiten réalitédedeuxdépôts.Lepremieraétémis au jour fortuitement, en 1999, lors de travauxagricoles (Roussot-Larroque, 1999). Il est constituéd’une cinquantaine d’objets entiers ou fragmentés(haches, bracelets, pointe de lance, poignard, mar-teau)etdedéchetsdetravail.Lafouilledesauvetagemenée par J. Roussot-Larroque a permis la décou-verte d’un deuxième dépôt à proximité immédiate;ilestcomposédevingt-cinqhachesentières.Chaqueensemble pèse environ 15 kg et était contenu dans

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nécessite l’actiond’unartisandufeupossédant lesavoirdelamétallurgie.Encequiconcerneleshaches,différentsstadesdefabricationontétémisenévidenceauniveaudelamicrostructure,del’étatébarbéàceluipréparévoireutilisé.D’ailleurs,lestaded’ébaucheaétéidentifiésurunedouzainedehachesdecesdépôts,révélantquecetteinterruptiondelachaîneopératoiredefa-bricationn’estpasanecdotique.L’observationmi-croscopiqued’échantillonsprélevésauniveaudesrebordsetdesfaces,metenévidenceuntraitementdifférentiel.Eneffet,aprèsledémoulage,lahacheestpoliemécaniquement,puissi l’ensemblede lasurfaceestécroui(àl’aidedepassesdemartelageentrecoupées de recuits) les rebords sont affectésde façonbeaucoupplus importante que les faces.Pourtoutesleshachesobservées,leprocédédere-priseestlemême,avecunesuccessiondecoupsquisontportésàpeudedistancelesunsdesautres(Fig.�);onparlealorsderetouche(Lagarde,�008).Lesempreintes laisséespar lemartelagen’ontpasétéeffacéesenfindefabrication,lasurfaceavolontai-rementétélaisséedansunaspectmodelé.Cechoixrévèleune tradition techniqueetune signaturedel’atelieroudel’artisan.Latechniquedemiseenformedesbraceletsétudiésestlamêmequecelleobservéesurlesexemplairesde l’ensemble de Soulac-sur-Mer, à savoir la dé-formationplastiqued’unetigeetl’applicationd’undécorparciselure.

un vase en céramique. Du pointde vue technique, l’excellent étatde conservation des objets a per-mis,avantrestauration,dereleverun très grand nombre de stigma-tes de fabrication et d’utilisation(Fig. 1 et �). L’étude métallogra-phique a concerné dix-sept objetsdu dépôt n°1, essentiellement deshachesà l’état fragmentaire, ainsique des fragments de bracelets etdesdéchetsdetravail.L’étudedesfragmentsapourobjectif lacom-préhensiondesmodalitésde frag-mentation des objets métalliquesmassifs.Lesobservationsmicros-copiques témoignent toutes d’unefracture à chaud, les objets ayantsubi un recuit de destruction. Ceprocédé, observé pour la premiè-re fois surdesobjetsdudépôtdeSermizelles(Lagardeet al,�007),

Figure1–LeChaletàSaint-Germain-d’Esteuil,dépôtn°1.Vuedel’intérieurdeladouilledumarteau.Onobservelesstigmatesdumodèleoudunoyauenbois(cernesdubois).

Figure 2 – Le Chalet à Saint-Germain-d’Esteuil,dépôtn°�.Vuedefaced’unehacheàrebords.Desstigmatesdemartelagesontnettementvisiblessurtoutelalongueurdusommetdesrebords.

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ConclusionsLesrésultatsobtenuspermettentdoncdedéterminerl’histoirethermo-mécaniquedechaqueobjetexaminéetderestituerunepartiedeschaînesopératoires.Deplus,l’étudecomparativedeshachesetdesbraceletspermetdegénéralisercertainespratiquestechniques.Le traitementdurecuitestbienconnu. Ilconsisteàchauffer l’objet à haute température, environ 600-700°C.Laséquencedéformationplastiqueàfroid-re-cuitestcourammentemployéeetpermetdesupposerque les artisansmaîtrisaient les concepts de durcis-sement(parladéformationplastique)etd’adoucisse-ment(parlerecuit).Lesanalysesdecompositionin-diquentlaprédominancedel’alliagecuivre-étaindontlateneurenétainvariede4à15%,maisquisesituemajoritairemententre10et14%pourleshaches.Lesdéchetsdetravail,leslingots,lesobjetsinachevés(ébauchesouobjetsencoursdemiseenforme)lais-sentsupposerl’existence,àunedistancerelativementpeuéloignée,d’un(ouplusieurs)atelier(s)defabrica-tion.Sansvestigesmatérielsassociés(moules,outils)ou structuresd’ateliers, ils représententdes témoinsindirectsd’uneproduction locale,enMédoc,deha-chesàrebordsetdebraceletsàtigemassive.Endernier lieu, les variations techniques (matériau,procédé) observées sur les haches mettent en évi-dencedeschoixtechniquesmaisaussiéconomiqueset culturels. La corrélation des techniques de fabri-cation en fonctiondes typesmorphologiques révèleetcaractérisedesgroupesdeproductionquisignentleursproduitsparunsavoir-faireetdeschoixspéci-

fiques.Unfacièsdeculture techniqueestvisibleenAquitaine, qui regroupe plusieurs types de hachesréaliséesàdifférentsmomentsduBronzemoyensurunterritoiredélimité.Cenouvelaxederecherchede-vraêtreétenduàpluslargeéchelleafindedéterminerlesdifférentshorizonsmétallurgiquesetvisualiserlesterritoirestechniques.

BibliographieLagardeC.,Production métallique en Aquitaine à l’âge du

bronze moyen : techniques, usages et circulation,thèsedel’universitédeBordeaux,�008,�94p.,��4fig.,41tab.,106pl.,�cartes.

Lagarde C., Gabillot M. et Pernot M., Technical studyfromthehoardsofSermizelles(Yonne,France),in2nd International conference Archaeometallurgy in Europe,Aquileia,p.1-1�(CD-Rom),�007.

LagardeC.etPernotM.,Approchepluridisciplinaired’unensembled’objetsmétalliquesde l’âgedubronzedé-couvertàSoulac-sur-Mer(Gironde;France),Bulletin de la société préhistorique française, à paraître.

PernotM.,Lamétallographie,inH.Meyer-Roudetéd.,À la recherche du métal perdu : nouvelles technologies dans la restauration des métaux archéologiques, Errance,Paris,1999,p.65-67.

Roussot-Larroque J., Saint-Germain d’Esteuil, Le GrandBois,Bilan scientifique Aquitaine,9,1999,p.55-56.

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Lessépulturesencaviténaturelle:unepratiquepersistanteauBronzefinal2danslesCaussesduQuercyetsesmarges.

ManuellePrié

Cette présentation a pour but de communiquer unepartiedes résultatsobtenus suite aux recherches ef-fectuéesdans lecadred’unmaster�à la facultédeToulouseIIleMirailsousladirectiondeJeanVaqueretlatutelledePierre-YvesMilcent(Prié,�007).Cesdernières concernaient les dépôts de restes humainsencaviténaturelleauBronze finaletà l’âgedu feren France et dans son contexte européen. Cette èrechronologique a paru la plus intéressante car l’uti-lisation du milieu souterrain comme lieu de sépul-turesemblaityêtrebeaucoupmoinsfréquentequ’auNéolithique, Chalcolithique et, dans certaines ré-gions,auBronzeancienetmoyen.Lerecensementdenombreuxgisements et l’étudedesdonnéesarchéo-logiques, lorsqu’elles étaientutilisables,ontmenéàseposerdiversesquestions.Dansunpremiertemps,pourquelleraisondesdépôtsdecetypeont-ilsencoreétéeffectués?Ont-ilstouseuunesignificationfuné-raireoupourrait-onenidentifierd’autres(accidents,événements dramatiques, dépôts liés à des activitésdeculte,…)?

Lafonctionsépulcraledesgrottesetdesavenscom-posantlecorpusderéférencedel’étudeétantdeloinlaplussouventenvisagéeouavérée,ilasembléjudi-cieuxdereplacercettepratiqueparrapportàlanormefunérairegénéralementadmise ;cela touten restantconscient que cette dernière n’est que le reflet desfouillesarchéologiquesmenées jusqu’àaujourd’hui.EllesembleeffectivementsemarginaliserauBronzefinalpourpresquedisparaîtreàl’âgedufer.

L’essentiel des �1 gisements retenus pour l’étudesesituedanslesmassifskarstiquesdelamoitiésuddelaFrance.LesdépôtsderesteshumainssonttrèsmajoritairementdatablesduBronzefinaletpluspré-cisémentduBronzefinal�.Sixgrottesetavensontparticulièrement retenu notre attention car leur oc-cupationétait certainement funéraire et qu’ils se si-tuaienttoussurlescontrefortsméridionauxduMassifCentral. Quatre d’entre eux se trouvent dans lesCausses du Quercy (départements du Lot). Il s’agitdetroissépulturescollectivesàinhumationsaveclagrotteSindouàSénaillac-Lauzès,lagrottedeLinars

àRocamadouret l’avendeLacoste�àLachapelle-Auzac.Unesépulturemultipleàinhumationsetpro-bablement d’autres se trouvaient également dans lagrotteduNoyeràEsclauzels.LesGrandsCaussesontlivrédeuxautressitesfunérairesencaviténaturelle:unenécropoleà crémations secondaires etpeut-êtredesinhumationssecondairescontemporainesdanslagrottedelaClapadeàMillau(Aveyron)etunfoyerquipeutprobablementêtreinterprétécommeunbû-cherdanslagrottedeLabeilàLauroux.

On sait que, dans lesCausses duQuercy, lemilieusouterrainadéjàétéutiliséàdesfinssépulcralesauMésolithiqueetauNéolithiquemoyenetfinal;maisilsemblequ’à l’âgedubronzelesensemblessépul-crauxysoientencoreplus fréquents,notammentauBronzefinal(Collectif,�00�).

Hormis deux gisements où les dépôts de restes hu-mainsontétédatésdupremierâgedufer(lagrottedesPalabresàBoussacetlagrottedeSiréjolsàGignac),tous les autres sites lotois ont livré des dépôts duBronzefinal�etaucunpour leBronzefinal1et�.ConcernantleBronzefinal1,unepremièrehypothèseseraitcelled’unerupturemomentanéedelapratique;maisilestégalementpossiblequecertainsgisementssoientrestésinexplorésouqued’autresaientpuêtreincorrectement datés. Une continuité de la pratiquedepuis leNéolithique jusqu’auBronze final�seraitalors envisageable.En revanche, auBronze final �,ilsemblequelarégionconnaissed’importantschan-gementsetquelacrémationoul’inhumationsoustu-mulus deviennent une «norme» faisant disparaître,de manière apparemment brutale, les sépultures encaviténaturelle.

Ilest intéressantdenoterque,dans lesrégionspro-ches pourtant riches en formations karstiques, tel-les que le Centre-Ouest, l’Aquitaine septentrionale,l’Ariège, leLanguedococcidentalet lesCaussesduGévaudan, les sépultures en milieu souterrain sem-blent totalementdisparaîtreà la finduBronze final1,alorsqu’ellessontbienattestéespourlespériodesprécédentes(Boulestin,GomezdeSoto,�005;Dedet

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�001;Guilaine,197�).

Il semble donc que le Quercy, et ses marges (LesGrands Causses d’Aveyron et du Larzac) montrentune certaine originalité culturelle par la persistancedecettepratiquefunéraire.Parailleurs,ilsemblebienquecelaconcernepluslelieumêmeoùsontimplan-tées les sépultures que leur forme. Si l’inhumationcollective l’emporte,d’autres typesexistent,notam-mentlacrémationquel’onpeut,peut-être,mettreenrelation avec le développement des «champs d’ur-nes»enLanguedococcidental.

Sachant que les sépultures en cavité naturelle n’ontpasconstitué l’uniquemodalité funéraireauBronzefinal dans cette région, il serait intéressant de voirquellepart ellesont réellementprispar rapport auxautrestypesdetombes.Poursefaire,ilfaudraitréunirdemanièreexhaustivetouteslesdonnéesconcernantlessépulturesdecetteépoquedanscesecteur,notam-mentlenombredetumulusetlenombred’individusreprésentés.

Lapersistancedessépulturesencaviténaturellecarac-térisesansdoutelesudduMassifcentralauBronzefinal�,toutparticulièrementlesCaussesduQuercyetdansunemoindremesurelesGrandsCausses.Peut-êtrepouvons-nousyvoirungroupeculturelparticu-lier,d’autantquelespratiquesfunérairespeuventêtrel’indice d’un trait d’ethnicité assez fort. Cette zonegéographiqueauraitdéveloppéun facièsoriginalenrestantun tempsenmargeduphénomènetumulaireattesté dans les régions voisines pourtant riches enformations karstiques et qui les ont largement utili-séespouryinstallerdessépulturesauxpériodespré-cédentes.

Bibliographie:Boulestin B., Gomez de Soto J., Lieux naturels contre

lieuxconstruits:laplacedesgrottescommedernièresdemeurespendantl’âgedubronzeenCentre-OuestetAquitaineseptentrionale.In:MordantC.,DepierreG.(dir.), Les pratiques funéraires de l’âge du bronze en France. Actes de la table ronde de Sens-en-Bourgogne (Yonne).EdsduCTHSSens-en-Bourgogne,Sociétéar-chéologiquedeSens,Paris,�005,p.65-80.

Collectif, Histoire des sites Histoire des hommes. Découvertes archéologiques réalisées lors de la construction de l’autoroute A20 en Quercy, ASF -DRAC-INRAP-Archéologie-EditionsduRouergue,Rodez,�00�.

DedetB.,Tombes et pratiques funéraires protohistoriques dans les Grands Causses du Gévaudan, DAF no 84,Paris,�001,�56p.

Guilaine J., L’âge du bronze en Languedoc occidental, Roussillon et Ariège,Mémoiredelasociétépréhistori-quefrançaiseno9,Paris,197�.

PriéM.,Les dépôts de restes humains en cavité naturelle, au Bronze final et à l’âge du fer, en France et dans son contexte européen,MémoiredeMaster�d’Archéolo-gie,ToulouseIILeMirail,�007,�vol.,��6p.

Pour en savoir plus sur les gisements cités: consulter lecatalogueetlabibliographiedumémoire(Prié,�007).

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Actualitésdel’âgedubronze

Merciàtousceuxquiontbienvouluparticiperennousfaisantpartdediversesinfor-mations,enlessouhaitanttoujoursplusnombreuxpourlesprochainsbulletins.

Lestextesprésentésdanslebulletindel’APRABn’engagentqueleursauteurs,etenaucuncaslecomitéderédactionou

l’APRAB.

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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Publications

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

COULAROUJ.,JALLETF.,COLOMERA.,BALBUREJ.-Boussargues.UneenceintechalcolithiquedesgarriguesduSuddelaFrance,�008,��7p.,��4ill.cahiercoul.16p.

BoussarguesestsituéenLanguedocOrientaldanslesgarriguesdunorddeMontpellier.Cetétablissementfaitpartiedessitesmajeursdela culture de Fontbouisse (2800-2000 ans avant J.-C.). Cette deuxiè-mepublicationquiluiestconsacréeestl’aboutissementdetrentean-néesderecherches.Elleillustreparl’étudeintégraled’unhabitatlacomplexitédessociétésagropastoralesduLanguedocverslemilieudu�emillénaire.Boussarguesestunétablissementdefaibleenvergure(860m�).Sonoriginalitétientd’abordaudispositifdepierresèchequileceinture,combinant une muraille et six structures circulaires disposées auxpointsessentielsdesondéroulement.Cetteenceinteenserraitdiver-seshabitationsquisesontsuccédédansletemps.L’étatdeconservationremarquabledusiteetsadestructionpartiellepar un incendie ont permis la restitution de son architecture, l’ap-prochedufonctionnementdel’établissementetl’analysedel’orga-nisationdechaquemaison.Sixdatations14Cpermettentdesituersadisparitionautourde��00avantJ.-C..

Villes,villagesetcampagnesdel’ÂgedubronzeAuteurs:JeanGuilaine(Dir.),Jean-FrançoisJarrige,PascalButterlin,CorinneCastel,MargueriteYon,ElisabethDodinet,GillesTouchais,Claude Albore-Livadie, Noëlle Provenzano, Michel Magny, OdilePeyron, JoëlVital,ClaudeMordant,LaurentCarozza,DidierGalop,CyrilMarcigny,EmmanuelGhesquière.Annéedepublication:�008Collection:SéminaireduCollègedeFranceImportance:�80p.Présentation:Broché,quelquesillustrationsennoirFormat:16x�4cmISBN/ISSN:978-�-8777�-�76-�Prix:�6EUR

Entrelemondeurbaniséorientaletlescommunautésruralesd’Occident,entre“lettrés”et“barbares”,l’Âgedubronzeestlapériodedetouslescontrastes.SurunevastediagonaleétiréeduPakistanàl’Atlantique,cetouvrageabordeunensembledequestionscentréesautourdelanotiond’espace,habitéouexploité:genèsedesvillesdel’Indus,relationsagglomérations/campagnesenMésopotamie,développementetdisparitiondescitéslevantines,caractèresdel’occupationdusoletdel’organisationdel’habitatdelaMéditerranéecentraleà l’Europede l’Ouest, imagesdepaysages rurauxetde leurparcellaire (Campanie,Normandie), embelliedesTerramares,exploitationdelamontagne(Alpes,Pyrénées),contraintesdel’environnement.Unegerbed’exemplestémoignantsurlavariétédeschoixculturels,desmodèlesd’habitatetd’aménagementdesterri-toires.

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Publications

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

Histoire et méthodesdes chronologies et calendriers

des derniers millénaires avant notre èreen Europe occidentale

sous la direction de

Anne LEHOERFF

XXXe Colloque international HALMA-IPEL, 7-9 décembre 2006

Construire le temps

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SommaireIntroductionAnne LEHOËRFF – Les enjeux de la construction du temps en

archéologie

Résumés

Les mots, les méthodesAlain Schnapp – Les Préadamites : une invention manquée de la

Préhistoire au xviie siècle ?Kristian Kristiansen – From memory to monument: the construction

of time in the Bronze Age.Henrik Thrane – The relevance of the concept of the closed Find in

Chronology and the other Archaeological Analyses.Marie-Louise SØRensen, Katharina Reba y – The impact of 19th ideas

on the construction of ‘urnfield’ as a chronological and cultural concept : tales from Northern and Central Europe.

Christopher Pare – Archaeological Periods and their Purpose.John Collis – Constructing Chronologies : lessons from the Iron Age.Jacques Evin – L’impact des premières datations 14C sur l’archéologie

française avant la calibration.Georges Lambert – A century for Dendrochronology and Archaeology

quiet activities.Alessandro Guidi – Social dimensions of time : a comparison between

chronologies adopted in the litterature, in the Museum and in the handbooks of History.

Construire le temps des sociétésLaure Salanova – Le temps d’une diffusion : la céramique campaniforme

en Europe.Lorenz Rahmstorf – The Bell Beaker Phenomenon and the interaction

spheres of the Early Bronze Age East Mediterranean : similarities and differences.

Géraldine Delley – Terminologie et transition : le Néolithique final en Grèce méridionale.

Armelle Masse, Sébastien Toron – Construire le Temps, de l’âge du Bronze à l’âge du Fer, entre Seine et Meuse.

Anthony Harding – The date of Biskupin-type sites in western Great Poland.

André Billamboz – Dendrochronologie et palafittes. De la mesure chronométrique à l’approche écologique : le potentiel de l’application dendroarchéologique.

Marc-Antoine Kaeser – De l’archétype villageois aux réseaux territoriaux : la dendrochronologie et le temps oublié des habitats littoraux.

Patrice Brun – Chronologie relative et rythmes du changement : une question de fréquences d’associations.

Pierre-Yves Milcent – A l’Est rien de nouveau. Chronologie des armes de poing du premier âge du Fer médioatlantique et genèse des standards matériels élitaires hallstattiens et laténiens.

Stéphane Verger – 540-520. Quelques synchronismes dans les relations entre l’Europe hallstattienne et les cultures de Méditerranée occidentale.

Albert Nijboer – Archaeological Contexts versus Greek Centuries of Darkness.

Filippo Delpino – Misurare il tempo, valutare le misure del tempo. Il dibattito sulla cronologia dell’età del Ferro italiana.

Pierre Rouillard – Entre ixe et viie siècles en Andalousie : les termes d’un débat.

Arturo Ruiz, Juan Pedro Bellón, Alberto SÁNCHEZ – La construction archéologique des Ibères. Entre Orient et Occident.

Gilbert Kaenel – Entre histoire et typologies : les chronologies de la période de La Tène.

Olivier Buchsenschutz – Archaeologia geographica : analyse spatiale et typologique de l’âge du Fer nord-alpin.

Patrick Pion – « La monnaie de l’absolu » : un siècle de numismatique gauloise dans les chronologies du second âge du Fer.

LEHOËRFF (A.) dir. — Construire le temps. Histoire et méthodes des chronologies et calendriers des derniers millénaires avant notre ère en Europe occidentale. Actes du xxxe colloque international de Halma-Ipel, UMR 8164 (CNRS, Lille 3, MCC) 7-9 décembre 2006, Lille. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2008 (Collection Bibracte ; 16).

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ColloquesBulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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C Cel - Cellule A Archéologie des Âges des Métaux M Archeologie van de Metaaltijden

ZeventiendecontactdagoverdeArcheologievandeMetaaltijdenDix-septièmejournéedecontactsurl’ArchéologiedesÂgesdesMétaux

SalleduThéâtre,bât.A4,placeduXXaoût7,B-4000Liège

zaterdag7maart�009–samedi7mars�009

Programma–Programme

9:30 Verwelkoming - Bienvenue

9:40 Verdonck Lieven et aliiGeofysisch onderzoek van bronstijdgrafheuvels te Koekelare (West-Vlaanderen)

10:00Mieke Van de Vijver, Frederik Wuyts & Bart Cherretté

Funeraire cirkels en rituele vierkanten te Erembodegem (O.-Vl.)

10:20 Van der Linden Mark A bronze age landscape: 2007 and 2008 archaeological excavations in Over, Cambridgeshire (UK)

10:40

Guy De Mulder, Mark Van Strydonck, Mathieu Boudin & Ignace Bourgeois

Het urnengrafveld van Borsbeek "Vogelzang": 14C-resultatenop het gecremeerde bot

11:00 Pause café - Koffiepauze

11:30 Henton Alain Fouille préventive d'un habitat du bronze final IIIb et du début du premier Age du fer à Quiévrechain (Département du Nord)

11:50Paula Jardon Giner, David Quixal, Consuelo Mata & Maria Ntinou

La Fonteta Ràquia, une installation apicole du IIIe s. a.C. dans la Péninsule Ibérique

12:35 Lunch

13:40 Johan Hoorne et alii

De metaaltijden op Flanders Expo (Sint-Denijs-Westrem, stad Gent, provincie Oost-Vlaanderen): een diachroon synthese-overzicht van een grafmonument, diverse nederzettingssporen en een enigmatische kuilenzone

14:00 Yann Lorin L'occupation protohistorique d'Achicourt (62). Fouille d'une implantation de la transition Bronze/Fer au lieu-dit "Le Fort",

14:20 Laloo Pieter et aliiEergetouwfragmenten in waterputten. Bespreking van enkele opmerkelijke houten vondsten uit Kluizen en Zele.

14:40 Isabelle Deramaix Les occupations protohistoriques de la ZAE de Ghislenghien. Bilan des recherches

15:00 Tom Moore An aristocratic landscape? The late La Tène and Gallo-Roman environs of Bibracte

15:45 Pause café - Koffiepauze

16:15 Alexander Hakvoort Een heiligdom in Lomm (Limburg)? Een rechthoekige cultusplaats en grafveld uit de Midden- en Late IJzertijd

16:35 Michel Cluytens L'utilisation du motif du bélier dans l'art celtique protohistorique

17:05

Nathalie Ginoux, Germaine Leman-Delerive & Christian Severin

La tombe 4020 d'Hordain (Nord): une tombe d'enfant avec éléments de char de la fin du IIIe s. av. J.-C.

17:25 Marc Verhoeven Hernieuwd archeologisch onderzoek van de IJzertijd versterking op het plateau van Caestert (Belgisch Limburg)

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ExpositionsBulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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Musée Sainte-Croix, PoitiersMus

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ricPrix : 12,00 €

Du Néolithique à l’âge du Fer

mentsd’outilsoudeparureenbronzeouenfer,ontpermisdejeterlesbasesdelachronologierégionale.Lecommerceetleséchangesaveclesgroupesvoisins(Aquitaine,Limousin,estdelaFrance)témoignentdudynamismedespopulationsduCentre-Ouest.

C’est Alphonse Le Touzé de Longuemar qui, en186�,signalepour lapremièrefois leCampAllaric(nomactuel sur lecadastre), sous lenomd’«Oppi-dum de Palerne».Desfouillessonteffectuéesparlasuiteen187�,puisen1911,parBoutillierduRetail,aucœurdelafortificationfermantleCamp,nommédésormais«Oppidum de Biberon».C’estégalementàcetteépoquequ’estdécouvertel’épéeenbronzedutype en langue de carpe exposée au Musée Sainte-Croix.Ilfautattendre1967pourque,surlasugges-tionduDoyendelafacultédesSciencesdel’Univer-sitédePoitiers,EtiennePatte, devéritables travauxderecherchesoiententreprissurlesite.Alatêtedesopérations,Jean-PierrePautreauvadirigerplusieurscampagnesdefouillesetmettreenévidencedespha-sesd’occupationsuccessives,duNéolithiquefinalàlafindelapériodegauloise.Depuis�001,uneéquipepluridisciplinaireareprislestravauxetseconcentresurl’architectureinterneetlachronologiedelaforti-ficationprotohistorique.

Cette exposition se concentre sur les trois phasesd’occupation les plus importantes: le Néolithiquefinal, l’âgedubronzefinalet lepremierâgedufer.Le parcours s’organise autour de sept vitrines ac-compagnéesdepanneauxgrandformatprésentantles

LeMuséeSainte-CroixdePoitiers(ancienmuséedelaSociétédesAntiquairesdel’Ouest)accueilledu5décembre�008au1erjuin�009uneexpositionconsa-créeauxfouillesmenéessurlesiteduCampAllaric1.«FeuxdeCamp»présentelemobilierissudespros-pections,sondagesetfouillesprogramméesconduitsdepuisla�ndemoitiéduXXesiècle.D’importantstra-vauxderemontage,derestaurationetd’analysesper-mettentdeprésenteraujourd’huil’unedescollectionsprotohistoriques parmi les plus intéressantes et lesmieuxconservéesducentre-ouestdelaFrance.

LeCampAllaricestunéperonprotégépardehautesfalaises et un rempart monumental en pierre sèche.Délaisséauxpremierssièclesdenotreère,iln’apasété occupé ultérieurement.A la différence des sitesurbains, où les constructions de l’Antiquité puis duMoyenAgeontsouventmorcelévoiredétruitlesoc-cupationsantérieures,cethabitatdehauteurprésenteunétatdeconservationexceptionnelpourunsitedeplein air. Il bénéficie enoutred’unedoubleprotec-tion,archéologiqueetécologique(fauneetfloreclas-séesenZNIEFF�).Fouillépendantplusieursannées, leCampAllaricalivréunegrandequantitédestructuresetdemobilierdontlesdatationss’échelonnententreleNéolithiquefinaletlaconquêtedelaGaule;ilpermetdoncdesui-vrel’évolutiond’unhabitatsurplusdedeuxmillénai-res.Lescampagnesdesondagesetdefouillesdirigéessurlesitedepuislafindesannées1960ontentraînédesdécouvertesexceptionnellespourlaconnaissancedespopulationspréetprotohistoriquesdel’ouestdelaFrance,faisantduCampAllaricl’undessitesmajeursde l’archéologie régionale. Des outils en silex, unegrandequantitédetessonsdepoterieetdevasesécra-sésenplace,descéramiquesàdécorpeint,desfrag-1 ExpositionorganiséeparlesMuséesdelavilledePoi-tiers(directionYvesBourel)etréaliséegrâceàl’aidedelaDi-rectiondesMuséesdeFrance(DMF)etausoutienfinancierdelaSociétédesAmisduMusée(SAM).CoordinationscientifiqueCh.Maitay;commissairedel’expositionC.Buret.� Zonenaturelled’intérêtécologique,faunistiqueetflo-ristique(n°�8�).

ExpositionauMuséeSainte-CroixdePoitiers

(5décembre2008–1erjuin2009):

«FeuxdeCamp.Unsitedehau-teur:leCampAllaric»

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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différents aspects de la viequotidienneentrelafindu�emillénaireetleIersiècleavantnotreère.

L’âge du bronze au CampAllaric

Laphase initialede l’âgedubronzeestpeureprésentéeauCamp Allaric. Des vases bi-coniques à carène anguleuseassezhauteetdesdécorsparimpression de cordelette ap-partiennent à cette période(niveau �bis). Malgré le dé-veloppement relativement ti-midedesalliagesmétalliques,le travail de la pierre rested’actualité audébut de l’âgedubronze(dessitescontem-porainslaissententrevoirunepersistancedestechniquesdedébitagesursilex).L’âgedubronze moyen (1600-1�50av.),caractérisé,entreautres,par des céramiques à décorexcisé et/ou estampé, n’estpasreprésenté.Cettepérioderestetrèsmalconnuedanslarégion, et il faut se tournervers l’Angoumois pour dis-poser d’une documentationabondante et fiable (grottedesDuffaits,enCharente...).Leniveau�a,datéduBronzefinalIIIaoudutoutdébutduBronze final IIIb, est connupardesélémentsbiencaracté-

térieureauBronzefinalIIIb.Leniveau�b,datéduBronzefinal IIIbclassique,aété observé à l’intérieur du rempart et dans les ni-veaux recouvertspar lecôned’éboulis.Lemobiliermontreunegrandevariétédevasespeintsmonochro-mes et polychromes, des céramiques à décor inciséde «grecques», des décors d’incrustations de pâteblanche,des«gobeletsenbulbed’oignon»,desplatscreuxàmarli,despetitesfigurinesenargile,desoutilsenos(ciseaux,poinçons,aiguilles),diversfragmentsdebronze(perles,épingles...)etlesvestigesd’unate-lierdefondeur(fragmentsdecreusets,tigesbrutesdecoulée).Danslecentre-ouestdelaFrance,l’âgedubronzesecaractérisenotammentparlarichesseetlavariétédesdécors sur céramique (lignes incisées, impressionscirculaires, décors géométriques et anthropomor-phes…),etparl’emploi,tardif(entre850et750av.),depeinture rouge.Cesenductionspeuvent sedécli-nersousplusieursnuancesetêtreassociéesàd’autresteintes(noir,ocreoubrun),àl’intérieurdesécuellesparexemple.Ellessontappliquéesenfinescouches,parimmersiondansunbaind’argilepigmentéeouparapplicationaupinceau.Lesanalysesphysico-chimi-quesdémontrentl’utilisationd’oxydesdefercommepigment(hématiteFe�O�).Laprésencedeminusculesfragments d’organismes fossiles (coquilles) attestel’emploi d’une argile d’origine sédimentaire, à la-quelle on a pu adjoindre un sable alluvial.Les for-messontrelativementpeunombreuses(vasesàpanseovoïdeetcolévasé,écuellesàmarlifacettéetjattesàbord subvertical); ellesconnaissentdesparallèlessurlafaçadeatlantique,maisaussidanslazonenordalpine(siteslacustresdulacduBourget…).Bienqu’àce jour aucun atelier de potier n’ait été retrouvé auCampAllaric,l’originelocaledescetteproductionnefaitaucundoute.

ChristopheMaitay,UMR6566duCNRS«CReAAH»

UniversitédeRennes1

MAITAYCh.coord.(�008)-Feux de Camp. Un site de hauteur : le Camp Allaric. Livret-guide de l’exposition.Poitiers,éditiondesMuséesdelaVilledePoitiersetdelaSociétédesAntiquairesdel’Ouest,48p.

ristiquesdesensemblesrégionauxduBronzefinalIII: jattesauxparoisarrondies,décorspar incisionsenlignesbrisées,nombrelimitédefacettessurlesbordséversésdes«platscreux»,gobeletàcolcylindriquelarge et court col éversé… Une épingle en bronzeàpetite têteglobuleusedu typePlandeNove, bienconnueenAllemagne,Suisse et ItalieduNord à lafinduBronzefinalIIetauBronzefinalIIIa,confortel’hypothèsed’uneoccupationdusitelégèrementan-

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AUTOURdEL’EXPOSITION

VisitescommentéesPrésentationdel’exposition,lesdimanches7décembre/18janvier/��février/15mars/19avril/�4maià15hparCatherineBuret,Conservatrice,Commissairedel’exposition.

ConférencesAuditoriumdumuséeSainte-Croix.Entréelibre:Mardi16décembreà18h.«Delafouilleaumusée.HistoireetmiseenvaleurdescollectionsarchéologiquesduCampAllaric,àAslonnes(Vienne)»parChristopheMaitay,Docteurenarchéologie,UniversitédeRennes1,UMR6566«CReAAH».AuditoriumdumuséeSainte-Croix.Entréelibre:Mardi�1marsà18h.«L’Europedécouvrelamétallurgie:viequo-tidienne,artsetcroyancesàl’AgeduBronze»parJeanPierrePautreau,DirecteurdeRecherchesauCNRS,Rennes1,UMR6566«CReAAH».

FilmdocumentaireAuditoriumdumuséeSainte-Croix.Entréelibre:Mercredi�8janvieret18févrierà18h.«SurlestracesdesCeltes»deMarcJampolsky,�00�(5�’).

démonstrationd’archerieCourdumuséeSainte-Croix.Accèslibre:Dimanche8févrierde14hà18h.Originesdel’archerie;delafabricationautir,parLaurentBernat,DirecteurduParcArchéologiquedeBeynac.

démonstrationdefontedebronzeCourdumuséeSainte-Croix.Accèslibre:Duvendredi1�audimanche15mars.Présentationdelachaîneopératoirede l’extractiondumineraiaupolissage,parChristianChevillot,Docteurenarchéologie,UniversitédeBordeaux III.Présentationàdesgroupesscolaireslevendredietdémonstrationpourtoutpubliclessamedietdimanchede14hà18h.

démonstrationdefabricationdepoterieCourdumuséeSainte-Croix.Accèslibre:Samedi�5etdimanche�6avril.Lafabricationdepoterieàl’AgeduBronze,parDominiqueTimsit,archéologueetcéramiste.Samedi:atelierspourdesenfantsde8-10ansde14hà15h�0,etpourlesenfantsde10-1�ansde16hà17h�0(inscriptionauserviceéducatif).Dimanche:démonstrationtoutpublicde14hà18hdanslacourdumusée.

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Recherchesuniversitaires

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

UsagesocialetsymboliquedumétalenFranceauBronzeancienetmoyen(2200-

1350av.J.-C.environ).

CyrillegaliNaNd

Lespratiquesd’abandonsd’objetsmétalliques,héri-tées du Chalcolithique, se développent progressive-mentenFrance,aucoursdel’âgedubronzeancienetmoyen(��00-1�50avantJ.-C.environ).Celles-cipa-raissentrésulterdechoixpolitiques,économiquesetsociauxprécis,sil’onconsidèrequ’ellesrépondentàdescodesrituels,variablesdansletempsetl’espace,traduisantainsideschangementssociauxmajeurs.Lesujetdecettethèsenevisepas,commesouvent,untyped’objetprécisouunecatégoriedesites,nimêmeunerégion.Sanouveautérésidedanslacomparaisonqualitativeetquantitativede tous lesobjetsmétalli-ques(enbronzepourlamajorité),provenantdetouslestypesdesites,danslaFranceentière,pendantleshuitpremierssièclesdel’âgedubronze.Cettedémar-chesemblaitindispensablepourappréhenderlesmo-dalitésdelacirculationdumétal,ainsiquesesusagessociauxetsymboliquesdanslesstratégiespolitiques,idéologiquesetéconomiques.Ils’agiteneffetdefairelapartdelarécupérationattentive,dontlemétalfai-saitvraisemblablementl’objetsurlessitesd’habitat,desonabandonvolontaireapparemmenttrèscodifiéenmilieusépulcraletdansdessortesdecachettesnommées«dépôts»parlesarchéologues.Lagrandevariabilitédepratiquesdesdépôtsfunérairesounonsemblerépondreàdiversesmotivations,afindelégi-timerunpouvoiretdegarantirl’ordresocialmenacéautraversdecérémoniesfunérairesourituelles.

La finalité de cette étude est donc d’interpréter lesdifférencesspatio-temporellesducorpusetdecom-prendrequelsusageslessociétésdel’âgedubronzefaisaient du métal. De quelles manières elles aban-donnaientlesobjetsmétalliquesetdansquelsbuts?Pour cela, plusieurs objectifs intermédiaires ont été

définis:-intégrerdansunebasededonnéestouteslesinfor-

mationsexistantesdisponiblesconcernantlesob-jetsmétalliques;

-affinerlescadrestypo-chronologiquesexistantsensebasantsurlematérielmétalliqueetlesensem-blesclosdatés;

-déterminerdescadresculturelsreposantsurlesdon-néescollectées;

-quantifierlesdonnéesréunies(sites,contextes,ob-jets, appartenances culturelles…) afin d’analyserl’évolutionstatistiquedesdonnées;

-mettreenplaceunS.I.G.afind’étudier lesévolu-tions spatio-temporelles du matériel métallique,d’analyser les relations inter-communautaires etdecomparerd’unerégionàuneautrelesdifféren-tespratiquesd’abandondumétal;

-modéliserl’évolutionspatialedesdifférentsusagesdumétal,enparticulier lacomplémentaritéentredépôtsfunérairesetnonfunéraires.

Laplusgrandedifficultérésidaitdansl’établissementd’uncorpusfiableàpartirdedonnéesdequalitétrèsinégale,voiresouventmédiocre:eneffet,l’immensemajoritédesdécouvertesaétéfaitedurantledernierquart du 19ème siècle, ce qui explique l’imprécisiondes informations.Malgré tout, labasededonnéesapuêtreaffinée,enrecoupantdessourcesdiversesetvariées.Chaqueobjetaétéidentifiéquandcelaétaitpossible: par un dessin, des mesures morphométri-ques,l’étatdeconservation,etc.L’environnement immédiat du lieu d’abandon del’objetmétalliqueaétéprécisédanslamesuredupos-sible,afindecomprendresoncontexte:paruneétudedesstructures,deleursperturbationset/ouréutilisa-

ThèsedeDoctoratsoutenueenjanvier�008,UniversitédeParisI,Panthéon-Sorbonne.

Jury:DominiqueGarcia(Président),PatriceBrun(Directeurdethèse),Jean-PaulDemoule(Rapporteur),JoséGomezdeSoto(Rapporteur),EugèneWarmenbol

(Examinateur).

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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tionséventuelles,ainsiquedumobiliernonmétalli-queassocié.Une fois l’inventaire systématique des découverteseffectué,ilafalluidentifieretdaterprécisémentcha-queobjet,etce,leplussouventparanalogietypolo-giqueavecdesartefactstrouvésdansdesensemblesclos,biendatés.Lesformesetlesdécorspermettenteneffetdedéterminerdesappartenancesculturellesetunclassementtypochronologiquedesobjets,fruitsdeproductionslocalesdontlestyleculturelestgénérale-mentidentifiable.Delasorte,unoutilréférentielclarifiantlesdonnéestypologiques et chronologiques a été créé: il s’agitd’une mini base de données recensant les diversgrandstypesd’objetsidentifiésdansmoncorpus,enyspécifiantleursprincipalescaractéristiquesmorpholo-giques,chronologiques,leursrépartitionsspatialesenFranceetenEuropeainsiquelesquantitésretrouvées(France). Cela m’a permis d’établir une évolutionclairedumobiliermétallique,puisdecorriger,classeretdaterplusprécisémentlesdécouvertesrecensées.Encequiconcernelachronologie,j’aiutilisécelledeReinecke,qui correspondàdesphasesd’évolutionstechniquesettypologiques,maisenlabasantsurdesdates absolues actuelles. Les chronologies établiesparlepassésemblentdifficilementapplicablesànotrecorpus.Undécoupageenquatreétapes,plussimple,paraiteneffetplusappropriéàcetteétude(BronzeA1etA�pourleBronzeancien,BronzeBetCpourleBronzemoyen).

Aufinal, ilaétéréuniuncorpusde40�1contextesarchéologiquesdistincts,cequireprésenteuntotalde�5�9lieuxdedécouvertes,danslesquelsaétédénom-bréunminimumde14077objets.Dansledétail,celacorrespondàunminimumde:��7sitesrecelant58�objetsmétalliquesduBronzeA1;678sitescontenant1404objetsduBronzeA�;651sitesavec1959ob-jetsduBronzeB ;1701sitesavecun totalde9869objetsduBronzeC.�75objets,difficilementdatablesdansunepériodeprécise,ontétéretrouvésdans18�sites.Concernantlescatégoriesdesites,ilaétéréférencé:6��sites funéraires,17�sitesd’habitatset�7��si-tesàdépôtsnonfunéraires(objetsisolésetdépôtsdeplusieurs objets). Ainsi, pendant tout le Bronze an-cien -moyen,on remarqueunenetteprédominancedes dépôts non funéraires qui représentent 77% ducorpus.LesdépôtsfunérairessontlesplusfréquentsauBronzeA�, leur part régressant ensuite considé-rablement au Bronze moyen. Quand on regarde lesquantitésd’objetsmétalliquesretrouvéessurlessitesfunérairesonconstatequesileurpartdiminueaufildutemps,lenombred’objetscontinueenfaitàaug-

menter,maisbeaucoupmoinsvitequedanslesdépôtsnonfunéraires.Lesrejetsd’habitatsdocumentésres-tentassezrarespendanttoutelapériode.Seulement 15% des découvertes proviennent d’unmilieuhumide:ils’agitsurtoutdetrouvaillesisoléesdécouverteslorsdedragages.Lenombrededécouver-tesenmilieuhumideprogresselentementduBronzeancienauBronzemoyen:lamajoritéappartenantauBronzeC.Lecorpuscomprendessentiellementdeshaches(66%),puislesparures(18%)etdesarmes(11%).Lesautrescatégoriessontpeureprésentées(outils�%).SileshachesrestenttrèsmajoritairesduBronzeancienau Bronze moyen, les armes sont toutefois les plusprésentesdanslestombesduBronzeA�.Enfait,duBronzeA1auBronzeC,onassisteàuneprogressionconstante du nombre d’objets dans les différentescatégories fonctionnelles: cependant le nombre dehachesprogressebeaucoupplus rapidementquece-luidesautrescatégoriesd’objets,àpartirduBronzemoyen.9% des objets du corpus ont été fragmentés inten-tionnellement(lesobjetsbrisésaccidentellementlorsdeladécouverteouàcausedelacorrosiondumétalsont exclus).Assez raresauBronzeancien, cesob-jetsvolontairementbriséssontplusfréquentsdanslesdépôtsnonfunéraires(dépôtsàobjetsmultiples)duBronzemoyen.Lenombred’objetsbrisésprogressebeaucoupmoinsviteencontexte funéraire.Cephé-nomène de destruction de biens socialement valori-séspeutengrandepartieêtre interprétécommedessacrificesdebiensoffertsàunedivinité,unmortouencorepourasseoir/pérenniserunpouvoirpolitique: lesdépôtsseraientdesstocksdematièrepremière,souslecontrôled’élites,quidécideraientparexemplelorsdecrises,d’ensacrifierunepartie (Kristiansen,1998;Brun,�00�).D’ailleurs,ladestructionenpetitsfragmentsdecertainespiècesn’apasd’intérêtpourlarefonte:celaconfèreplutôtunedimensionsymboli-queetrituelle(Pennors,�004).Enfin,quelquesobjetsretrouvésdansdesfossesd’habitatsontvraisembla-blementdesdéchets.71%des découvertes seraient d’appartenance atlan-tique : toutefoiscelles-cinedeviennentmajoritairesqu’auBronzemoyen.Lestypesnord-alpinssontlesplus fréquents au Bronze ancien, tandis que la partdesdécouvertesméditerranéennesdécroîtprogressi-vementduBronzeancienauBronzemoyen.

UnS.I.G.réalisésousArcgis9.�apermisd’analyserspatialement et statistiquement les données réuniesdansl’inventaire.LeS.I.G.estunoutilindispensablepourcartographierrapidementetclairementlesgran-desquantitésdedonnéesamassées.Enoutre,iln’ya

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encorejusqu’àprésentjamaiseudecartographiesys-tématiquedesobjetsmétalliquespourcespériodes.LeS.I.G.apermisdemettreenévidencedifférentsphé-nomènesgrâceàdepuissantsoutilsd’analysespatialeetstatistique.Despopulationsontparexemplefaitlechoixd’abandonnerpréférentiellement(oupas),destypesd’objetsdansdescontextesparticuliers,àunepériodedonnée:parexempleauBronzeA�lesarmessontsouventassociéesàdeshachesdanslestumulusarmoricains,tandisquedanslesuddelaFrancedesparuressontpluscourammentdéposéesdanslessé-pultures.Parlasuite,auBronzeB,lesdécouvertesfu-nérairesdeviennentextrêmementraresenArmoriqueet dans la zone atlantique, les trouvailles provenantdésormais généralement de dépôts non funéraires.Les zones de répartition des découvertes évoluentdoncdansletempsetl’espace,traduisantdelasortedescomportementsdifférents,vraisemblablementliésàdesbouleversementssociaux,politiques,économi-ques,voirereligieux.L’analyse spatiale du corpus a permis d’identifierrapidement quelques tendances fortes. Ainsi, l’Ar-moriquequiregroupelamajoritédesdécouvertesduBronze A1, perd nettement de son importance parrapportauxautresrégions,pendantleBronzemoyen.Cependant,c’estauBronzeCqueladensitédesitesy est laplus forte.Demême, leMidi semble livrerdenombreuxsitesauBronzeancien,maislapartdecette région décroît fortement au Bronze moyen, lamajoritédessitesselocalisantdèslorsdansleBassinparisien. Toutefois, le Bassin parisien, plus vaste,perdnettementde son importancequandoncalculeladensitédesites.Parailleurs,silapartdesdécou-vertesprovenantd’AlsacesemblepresqueinexistanteauBronzeancien-moyen,c’estenraisondelapetitesuperficiedecetterégion,quirecèleenfait lesplusfortesdensitésdesitesetceladèsleBronzeB.Apartir duBronzeC, laplupart des zones recèlentenfindecomptedesdensitésdesitesassezcompara-bles,àl’exceptiondel’Alsace,quiconservelesplusfortesdensités(Haguenau),etleMidilesplusfaibles.CertainesrégionscommeleBassinparisien,leBassinaquitain ou encore le sillon rhodanien sont dépour-vuesdegisementmétallifères,maisellesontlivrédenombreux objets: ces régions ont pu s’enrichir carelles sont d’importants points de passages entre lesmassifsmétallifères,lacirculationyestfacilitéeparunréseauhydrographiquedense,etdesterrespropi-cesàl’agriculture.

Ledébutdel’âgedubronzesembleêtreunephasedemutation,danslacontinuitéduChalcolithique,durantlaquelleémergeraientdesélitessociales:desindicesdehiérarchisationde la société sontperceptibles au

travers demonuments funéraires (investissement entempsetenmaind’œuvre)etdedépôtsdebiensso-cialement valorisés. Ces élites feraient l’acquisitiondemétal,sousformedeminerais,deproduits inter-médiairesoufinis,lorsd’échangesparfoisàlonguesdistances,pourréunirlecuivreetl’étain.Delasorte,ces élites auraient le contrôle des stocks de métal,dontunepartieseraitdistribuéeaurestedelacommu-nauté.Par ailleurs,unepartienonnégligeablede laproductionmétalliqueaétésoustraitevolontairementducircuitdelaconsommation.Cesobjetsnesontplusutiliséspourleurfonctionpremière,ilsontperdutoutusagematérieldanslasociété,enétantmisdéfinitive-mentàl’écart(Needham,199�;Brun,�00�).Etc’estprécisémentcephénomènequiconstituenotrecorpus,ensemanifestantsuivantplusieursmodalités:- les rejetsd’habitats : il s’agit surtoutde rejetsdé-

tritiques délaissés volontairement. Ils sont assezpeu nombreux pendant tout le Bronze ancien -moyen;

-lesdépôtsfunéraires:seuleuneéliteseraitenterréeavecdesbiensdeprestigeafinderéaffirmerdanslamort,lepouvoiroulerôlequ’elledétenaitdanslavie;

- lesdépôtsnon funérairesou cultuels : il s’agit dedépôts à objets multiples ou d’objets isolés re-trouvésgénéralemententerrés,ouparfoisdansunmilieuhumide.Cesdépôtssontsouventconsidé-réscommedesoffrandesvotivesoudesvestigesdepotlatchs(donoudestructionàcaractèresacré,constituantundéfidefaireundonéquivalent);

-lesabandonsnonvolontaires:parexempleunesim-pleperteaccidentellelorsd’undéplacement.

Des travaux analogues menés notamment auDanemark par K. Kristiansen (Kristiansen, 1998;Bradley, 1990) suggèrent qu’en casde crise écono-mique, sociale ou politique, les élites réalisent plusfréquemmentdesdépôts,afinderenforcerleurpou-voir.Demême,lorsquedenouveauxchefscherchentàs’installer,ceux-cidistribueraientdesbiensafindemontreràlapopulationleurpouvoir.Lemétalseraitdoncconsommédemanièrerituelleparlesélites,dansleursstratégiessociales,afindelégitimeretd’institu-tionnaliserleurpositiondominantedanslasociété.Delasorte,lesdépôtspourraientêtredesrévélateursdedifficultéssociales,économiques,politiquesetmêmedecatastrophesnaturelles.Deplus,K.Kristiansenamontréquecesdépôtssontsujetsàdesfluctuationscycliques et à des changements contextuels dans letempsetl’espace.Cemêmeauteurdistingueaumoinsdeux typesdedépôts,dont lesmodalitésd’abandonrépondraientàdesstratégiessocialesdistinctes:d’uncôtéilvoitdanslesdépôtsfunérairesl’expressionos-

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tentatoired’unnouveaupouvoirquis’installe,tandisquedel’autrecôté,lesdépôtsnonfunérairesseraientlamanifestationdupouvoirdesélites,pours’assurerdeleurproprepérennitéentempsnormal,afind’en-tretenirleconsensussocial.Encomparantlesdonnéesrécoltéessurcesdeuxty-pesdedépôtspour laFrance,dessingularitésappa-raissent nettement dans leurs compositions et leursrépartitions spatio-temporelles. Les deux sortes dedépôtsprogressentauBronzeA�,maispasdanslesmêmes régions. Puis, au Bronze moyen, les dépôtsnonfunérairesdeviennenttrèsabondants,tandisquelesdépôtsfunérairesparaissentpéricliter,maislàen-coredesdifférencesspatialesexistent.Lavariétédespratiques observées laisse penser qu’il existait unemultitudederituelsdistincts,répondantàdifférentesutilisations,motivationsetcodifications,maisfaisantpartied’unestratégieplusglobaledecontrôlepoliti-quedelasociétéetdesrichesses.

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Recherchesuniversitaires

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ProductionmétalliqueenAquitaineàl’âgedubronzemoyen:techniques,

usagesetcirculation.

Célinelagarde

Cetravailproposeuneréflexionquiportesurl’étudedelaculturematériellemétalliqueetdesonartisanatentantqueproductionsocioculturelledescommunau-tésoccupantl’Aquitaineaucoursdel’âgedubronzemoyen (XVIIe-XIVe siècle avant notre ère). Danscetteperspectivedetechnologieculturelle,traiterducomplexe techniquede lamétallurgiedesalliagesàbase de cuivre permet demieux cerner les diversesimplications culturelles mises en jeu. L’étude de lamétallurgie nécessite de connaître les propriétés in-trinsèquesdumatériau, lesmodalitésdu façonnage,lesréactionsdelamatièreetlesactionsréaliséeslorsde la fabricationd’unobjet.Dece fait,ellenepeutêtremenéeconvenablementqu’àpartird’unemétho-de transdisciplinaire, à l’aide de la science desma-tériaux, seule à même de décrypter le «langage delamatière»,ainsiquel’intégrationdelaproductionmétalliqueàunsystèmesocio-économique.Les objetsmétalliques produits au cours duBronzemoyen, et utilisés en Aquitaine, ont été étudiés se-lon diverses méthodes de recherche: typologiques,technologiques et contextuelles. Chaque point devue apporte des informations complémentaires surla conception, la fabrication et l’utilisation des ob-jetsetdesensembles,toutentenantcomptedel’im-brication des différents systèmes (technique, social,économique, etc). La mise en place de différentsclassementspermetd’établirdescomparaisonsàdif-férentsniveaux(apparence,dimension,masse,com-positionélémentaire,procédédefabrication,usage).L’abandonvolontaireestd’ailleursconsidérécommeunmoded’usagedesobjets,primaireousecondaire.

Enpremierlieu,unbilandessourcesdeconnaissancesurleBronzemoyenrégional,révèleladifficultédereconnaîtrelesvestigesd’occupation(habitats,sépul-

tures)etceuxd’activitésdeproductiondescommu-nautéshumaines.Ilestdoncactuellementimpossiblede comprendre les modalités d’organisation et destructurationduterritoire.Larestitutionducadreen-vironnementalpermetsurtoutdemettreenévidencelestransformationsàl’échelledelaviehumaine(oude lamémoire)qui se sontopéréesdans lazonedel’estuaire, jouant un rôle dans le développement dusystème technique et économique des sociétés. LeMédoc, territoire marécageux situé entre le littoralocéaniqueet l’estuaire,étaitdoncunezoneàrisquetout autant qu’attirante grâce à la disponibilité decertainesressources(sel,bois,résine),etsasituationstratégique,àuncarrefourd’axesdecommunication.

La deuxième partie concerne l’examen fonctionnelpuismorpho-typologiquedesobjetsmétalliques,quipermettentd’établirplusieursclassementsdesobjets.Ce classement typologique se base sur les diversesrecherches antérieures, menées dans cette région etdans d’autres. Toutefois, en appliquant des critèresde distinction communs à la catégorie spécifiquedeshaches,descomparaisonsd’ordremorphométri-ques et pondérales sont directement envisageables.La production de chaque type semble correspondreàdesnormes,quipeuvent êtreplusoumoins stric-tesetcomporteruncertainnombredevariantes.Desrapprochementstypologiquesaveclesproductionsdeplusieursautresrégionsfrançaisespermettentdevi-sualiserlescontactsetéchangesdel’Aquitaineavecdes zones environnantes (Centre-Ouest) et plus dis-tantes(Nord-Ouest,Est).D’une façon générale, les objets examinés appar-tiennent plutôt à une production locale ou très pro-che (Charente, Vendée), peu d’objets montrent descontacts (importation ou influence) avec d’autresrégions. L’interprétation des assemblages de types

DoctoratdeSciencesarchéologiquessoutenuàl’universitédeBordeauxennovembre�008

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présentsdanslesensemblesclosquesontlesdépôts,coupléeavec lescomparaisonsextra-régionalesper-mettentdemettre en évidence troishorizonsmétal-liques qui correspondent, aumoins en partie, à unepériodisationduBronzemoyen.

Latroisièmepartiedecetravailexploitel’étudedestechniques de fabrication et d’utilisation des objetsmétalliquesàpartird’unéchantillonnage.Lamétho-dologiecombinelesapprochesarchéotechnologiquesetarchéométriques,cequipermetl’analyseetl’exa-mendel’artefactàdifférenteséchelles(macroscopi-ques et microscopiques). Les observations macros-copiques ont concerné plus de trois cents objets, ettrente-cinqéchantillonsontétésélectionnéspourlesexamensmétallographiques et les analyses de com-position.La détermination et l’interprétation des stigmates,réalisésdanslemétalouenamont(modèle,moule),représententuneétapefondamentaledans la restitu-tion des procédés techniques. Pour unemême caté-goried’objets, leschaînesopératoiresdefabricationdiffèrent en fonction de la technique de moulage,dumatériau,del’enchaînementdesgestes,etc.Unecomplexitédel’étapedumoulageestparfoisvisiblepourleshaches,quipourraitêtrediviséeenplusieursopérationsaveclaréalisationinitialed’unmodèle(enbois,enterreouencire)quisertensuitedesupportàlaprised’empreintedanslemoule.Lalecturetechno-logiquedesobjetsapermiségalementd’établirl’étatdefabricationdesobjets(achevéounon,utilisé).

Lesrésultatsdesexamensmétallographiquespermet-tent de connaître certains procédés techniques em-ployés,surleshachesetlesbracelets.Lasériedebra-celetsdudépôtdePlagedel’AmélieVIIIàSoulac-sur-Mer (Gironde) révèle une même technique defabricationquel’onpeutdiviserendeuxétapes:unetigeestcoulée,quiestensuitemiseenformeparcin-trage.Ledécorestréaliséparciselure,probablementàl’aided’unepointeàtracer.Lesébauchescouléesdehachespossèdentquasimentuneformedéfinitive,lesdéformationsmisesenoeuvrerestentdoncfaiblesmaisellespermettentdemenerle«formagedelapeau»(dépôtsdePlagedel’AmélieVIIIàSoulac-sur-MeretLeChaletIàSaint-Germaind’EsteuilenGironde,hache sans contexte de Labastide-Monréjeau danslesPyrénées-Atlantiques).La séquencedéformationplastiqueàfroid/recuitestcourammentemployéeetpermet de supposer que les artisansmaîtrisaient lesconceptsdedurcissement(parladéformationplasti-que)etd’adoucissement(parlerecuit).Larécurrenced’ébauchesdehachesdutypemédocain,attested’uneinterruptiondelachaîneopératoireaprèslafonderie;

ellesontpourtantsubiundébutd’opérationd’ébarba-ge.Cetteopérationpourraitreprésenterunindicedequalitédumétal,apteàladéformation,destinéàat-testerd’unecertificationdequalitélorsd’échanges.Enfin,ilestpossibledepréciserlesmodalitésdefrag-mentationdesobjetsmassifs.La technique consisteà chauffer l’objet (probablement à plus haute tem-pératurequepourun recuitde recristallisation)et àappliquerunepercussiontantquelemétalestchaud.Ils’agitd’unprocédétechnique,réalisétrèscertaine-mentparunartisandufeuquipossèdelesavoirdelamétallurgie. Ladernièrepartiedecemémoireproposedecombi-ner ces deux approches en comparant les pratiquestechniquesavecdesgroupestypologiquesdehaches.Cecroisement,entretechniqueetculture,s’appuiesurdifférentscritèresmorphotechniquesmisenévidenceàl’issuedel’étudetechnologique,etpermetderendreplusvisibleslesdiversesinteractionsexistantdanslaproductionmétallique:contraintesetchoixmatériels,techniques, économiques et sociales. Des affinitésculturellescommencentalorsàapparaître,qu’ilfaudraparlasuitemieuxcerner.Ainsi,unegrandepartiedelaproductionrégionaledehachespeutêtreregroupéeetcaractériséeparunerepriseplusimportanteaprèsla fonderie,avec lemodelagedes surfaceset lavo-lontédenepasréaliserd’abrasionenfinition,maisaucontrairedelaisserunaspectnonlisse,quel’onpeutqualifierde«retouché».Unautregroupeestquantàluiconstituédehaches,detypesplutôtconnusdansd’autres régions. L’ébauche semble moins reprised’unefaçongénérale,etunesurfacesansaspéritéestconférée par une opération finale de polissage. Cesclassementstypologiquesprennentdoncunnouveausens, avecdes traditions techniquesdifférentes.S’ilestdifficiled’allerplusloindanslecasdetypesex-tra-régionaux,unfacièsdeculturetechniqueapparaîtenAquitaine,quiregroupeplusieurstypesdehachesproduitesàdifférentsmomentsduBronzemoyenetdans des centres de production éloignés (MédocounorddelaDordogneparexemple).Onpeutalorsvé-ritablementparlerd’horizonsmétallurgiques.Leter-ritoiredecefacièspourraitêtreétenduverslenord,enCharenteetenVendée.

Undernier axede recherchea concerné l’étudedesobjets appartenant au contexte particulier des aban-donsvolontaires(objets isolésetdépôts).Différentscritères d’analyses permettent de classer les ensem-blesenplusieursgroupes,àpartirdunombred’objets,delamassetotale,delacomposition.Deuxtypesdepratiques, rassemblant plusieurs groupes, sont bienreprésentésdanslarégion:l’enfouissementd’objets

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seulsetlesdépôtscomposésuniquementdehaches.Lesobjetsdéposésseuls,sontdeshachesoudesar-mes. La nature du milieu d’enfouissement diffère:aquatiquepourlesarmes,plutôtterrestrepourlesha-ches,cequireprésentevraisemblablementdeuxpra-tiques différentes. Les groupes de dépôts composésexclusivementdehachessonttrèsfréquents,ilscom-portentenmajoritéentredeuxetvingt-cinqexemplai-res,avecunemassemaximaledel’ordrede16kg.Unautre typedepratiqueassez fréquentdans la régionestcaractériséparunassemblagedehachesavecdeslingots,deschutesdetravailoudesfragmentsd’ob-jets.Cesdépôtspeuventêtredepetitsensemblesouaucontraireatteindrejusqu’à�8kgpouruneffectifdepresquequatre-vingtdixobjets.Lesautresgrou-pesdedépôtsconstituésd’uneseulecatégoried’objet(arme,parure,métalstocké)sontraresetreprésententgénéralement de petits ensembles de moins de dixexemplairesetpesantmoinsde�,5kg.L’examendelareprésentationdesstadesdefabrica-tionau seinde chaquegroupededépôt contribueàaméliorer lesconnaissancessur lesmodalitésdesé-lectiondesobjets.Certainestendancessontvisibles,commelefaitquelesarmesetlesbraceletssoientgé-néralementenfouisdansunétatachevé,voireutilisé.Parcontre,auniveaudesdépôtscomposésdehaches,exclusivement ou associées à une autre catégoried’objet,plusieursassemblagesrécurrentstémoignentd’uneritualisationdanslesmodesdesélectionetdepréparationdesdépôts.L’assemblaged’unesériedehaches achevées avec un échantillon d’une hache àl’étatd’ébauche(majoritairementdutypemédocain)confèreunenouvelledimensionàl’interprétationdespratiquesd’abandonsvolontaires.

Pardenombreuxindicesconcordants, laproductiondehachesdutypemédocainreprésenteunfaitsocial.L’étude morphométrique et technique des hachesmontredeshomogénéités,plusoumoinsvisibles,se-lonlestypes,auniveaudesformes,desdimensionsetdesmasses.Danslecasdutypemédocain,cetteho-mogénéitéestassezimportantepourquel’onavanceletermedestandardmorphométriqueettechnique.Ilestparcontreplusdifficiled’affirmerquelesrecettesd’alliagessonttoutesrigoureusementlesmêmes,lesteneursenétainsontcomprisesentre10et14%(ou1�%plusoumoins�%),cequicorrespondàunere-cetteclassiquepourlarégionàcetteépoque.CetypeadoncétéfabriquéselondesrèglesidentiquestoutaulongduBronzemoyen.Enparallèle,l’observationd’ungrandnombred’exem-plairesdecetype,déposésàl’étatd’ébauche,laisseentrevoirunphénomèneplusoriginalquel’hypothèsesimpled’un stockdemétaldestinéà la refonte.Un

modèled’organisationdelaproductiondecetypedehaches peut être proposé avecdeux types d’ateliersdont l’un produirait des ébauches standardisées quicirculeraientalorsversundeuxièmetyped’atelierquiterminerait leur fabrication (Fig.1).Cette structura-tiondelaproductionnepeutêtremiseenplacesansle contrôle d’un pouvoir dominant. Les artisans se-raientdoncauserviced’uneélitequimarqueraitsonstatutetsonpouvoirparlafabricationdecetypestan-dardiséetl’enfouissementd’unecertainepartiedesaproduction.Lavolontédestandardmorphométriquepeutêtreinterprétéecommeladécisiondefairedecetypedehacheunmodèledemesure,end’autrester-mesunbienservantderéférencelorsd’échanges.Lahachedutypemédocainseraitdoncàlafoisunoutilfonctionneletunsupportmatérield’échange(souslaformed’ébauche-étalon)parsafonctionderéservedevaleuretd’intermédiairelorsd’échanges.Ils’agitlàdel’expressiond’unesociétéstructuréeautourd’unbiencentral,reconnuetacceptépartous.

A l’âge du bronze, le bassin méditerranéen étantgrandconsommateurd’étain, lasituationprivilégiéeduMédocapufavorisersonessoréconomique.Unegrande partie de l’étain provenant certainement desIlesBritanniques,unaxecommercial,parmid’autres,peutdansunpremiertempslongerlafaçadeatlanti-que,puisparlebiaisdel’estuairedelaGirondeetdelaGaronne,serapprocherdelaMéditerranée.Entantquerégionintermédiaire,untelsystèmed’étalonétaitplusquebénéfique.Cetteaisanceaprofitéàuneélitequi avait lamainmise sur la fabricationde cebiend’échange. La hache du type médocain revêt ainsiplusieurs statuts: outil, réserve de valeur, référencedecotationetsymboledelaprospéritéd’unerégion.Saproductionsembleautantconditionnéepardesrai-sonstechniquesquesocialesetéconomiques.

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Fig.1-Lahachedutypemédocain:fabrication,usageetcirculation.

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Recherchesuniversitaires

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L’entomologieappliquéeauxstationsBronzefinaldulacduBourget(Savoie):

desrésultatsprometteurs...

davidPécreaux

Parmilesnombreusesdisciplinespouvantêtremisesenœuvredans lecadrede l’étuded’unsitearchéo-logique,l’entomologieestencorefortpeusollicitée.Pourtant,àl’instardelapaléobotanique,l’archéoen-tomologie,ausenslarge,estunoutilsusceptibled’ap-porterdes informationsaussioriginalesquevariées.Mon récent travail de thèse constitue un exempled’une telledémarche (Pécreaux,�008).Dans le casprésent, lessitesconcernéssont lesgrandesstationslittorales du Bronze final du lac du Bourget, objetsdepuis plusieurs années de campagnes d’évaluationparcarottageetsondage(Billaud,�008).En vue de dégager les potentialités d’une étude ar-chéoentomologique dans le contexte sédimentaireparticulierdesgisementssubaquatiques,j’aianalysé�9prélèvementsprovenantdequatresites:Brison/GrésineOuestetGrésineEst,Tresserve/LeSautdelaPucelleetChindrieux/Châtillon.L’extractiondelafractionentomologiqueaétéréali-séeparlatechnique«classique»delaflottationaupé-trole(Kenward,1974;Kenwardet al., 1980;Coope,1986). Puis, les fragments ont été déterminés, parcomparaisondirecteavecdesspécimensencollection:autotal,1974fragmentsappartenantà1�1taxons,essentiellementd’insectescoléoptères.Lapremièrequestionquiseposeest:quellequantitédesédimentprélever?Aucuneréponsenepeutêtreapportée a priori.Larichesseentomologiqueesttrèsvariabled’undépôtàl’autre,notammentàcausedesdifférentsagentsd’accumulation impliquésoude lavitessedesédimentation.Sipourlesprélèvementsentourbière,une«dalle»de�0×�0suruneépaisseurde5à10cmconstitueuncompromisacceptableentrel’informationattendueetletempsnécessaireàl’ana-lyse(Kenward,1974),ilesttrèsdifficiled’envisagerdepréleverunetellequantitépardécapagesurdessi-tesimmergéscommeceuxdulacduBourget.Ainsi,

l’analysedelarelationentrelenombrederestesetlenombredetaxonsdéterminésfaitapparaîtreunecor-rélation logarithmique statistiquement significative.Pour le type d’échantillon analysé ici, il sembleraitalorsqu’unediversitéoptimalesoitatteinteauxenvi-ronsde�0taxonsparéchantillon,indépendammentdeleurvolume.Cettevaleurestatteintepourdesprélève-mentsquirenfermaientaumoins�00fragmentsiden-tifiables;enrevanche,aucunprélèvementinférieurà500gn’afournidespectreentomologiqueréellementexploitable.MaiscenesonticiquedesconstatationsapplicablesseulementàcessitesparticuliersdulacduBourget.Une trentainede taxons,c’estévidemmenttrèspeuencomparaisondes10000espècesdecolé-optèresrecenséesenFrance;onpourraitnéanmoinss’attendreàunediversité entomologiquebien supé-rieuresionanalysaitdesprélèvementsdansunmilieumoinsmarquéparl’installationhumaine,parexempleprovenant desmarais deLavours ou deChautagne,situésàproximitéimmédiatedulac.Atitredecompa-raison, l’analyseconduiteparPhilippePonel(1995)sur des carottes prélevées dans la tourbière de LaGrandePile(Vosges,France)apermisladétermina-tionde�94taxonsdifférentscontre1�1ici.Comment analyser ces données ? Ma première dé-marche a consisté à réaliser une analyse factorielledes correspondances (AFC) pour déterminer si cer-tainstaxonsparticipaientdemanièreparticulièreàlastructurationdujeudedonnées.L’avantagedecetteanalyseestqu’ellen’impliqueaucuna prioriconcer-nantlesvalencesécologiquesdestaxons:l’interpré-tationporte sur l’éventuelle structuration internedujeudedonnéestellequ’elleestrévéléeparl’analyse.Malheureusement,danslecasprésent,aucunrésultatprobant n’a été fourni par cette méthode d’analyse.Cettesituationrareestprobablementdueaufaitquetous lesprélèvementsproviennentde sites sensible-

DocteurduMuséumNationald’HistoireNaturelle–ProfesseuragrégédeSciencesdelaVieetdelaTerre

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mentsynchronesetauxfonctionscomparables,loca-lisésdansdeszonestrèsvoisines,parrapportàlarivedulacetàl’implantationduvillage.Lasecondevoied’analyseétaitalorsderegroupera priorilestaxonsdéterminésauseindecatégoriesécologiques.J’aidé-finiainsi9«habitats»et9«nichesécologiques»1.Lesrésultatsdecesregroupementssontprésentésdansletableau1.Ladistinctiondecesdeuxgrillesd’analyseestimportantelorsqu’ontraitedesinsectescarcertainsrecherchentpluslesconditionsd’unmicro-milieuquecellesd’unréelhabitat.J’aiégalementdistinguédeuxzones: le«tombant»,à l’extrémitédelaplateformelittoraleoùsontinstalléeslesconstructionshumainesetquiconstituevraisemblablementundépotoir,etle«village»,c’est-à-direlazoneoùsontimplantéesleshabitations. Ces catégories permettent de confirmerlecaractèretrèslocaldesinformationsapportéesparl’entomologie,notammentsil’ons’intéresseàlapro-portiond’insectesassociésauxconstructions:19%danslesecteur«Tombant»contre�1,5%danslesec-teur«Village».Demême,pourlapremièredesnichesécologiquesidentifiée,celledesmatièresvégétalesendécomposition,laproportionestbienplusimportanteau niveau du tombant qu’au niveau du village lui-même,alorsquelestaxonsdesgrainesetdescéréalessontbienplusabondantsauniveauduvillage.Si la plupart des espèces présentes se sont révéléesêtreanthropophiles,certaines,enparticulierparmilesScolytidae etCurculionidae (charançons) ont fournidesinformationssurl’environnementdusite.L’exploitationdecesdonnéespouvaitdoncêtreenvi-sagéeselondeuxaxescomplémentairesetimbriqués: archéoentomologique (habitat et pratiques humai-nes, agriculture…) et paléoentomologique (environ-nement naturel, impact de l’homme sur celui-ci…)(Elias,1994;Pécréaux,�007).Parmilesinsecteslesplusreprésentésdanslesassem-blages étudiés, trois sont des parasites des denréesagricoles:Sitophilus granarius, Bruchus cf.pisorum etTenebrio molitor.Sitophilus granariusoucalandredublé,estuneespècequiattaquelescéréalesentre-posées.Elleestparticulièrementabondantedanscer-tains prélèvements.Bruchus cf.pisorum, ou bruche(ici vraisemblablement la bruche du pois), est pré-sentedanslaquasi-totalitédeséchantillonsanalysés.C’estunparasitequi sedéveloppedans lesgoussesdes légumineuses, en particulier du pois. Le cas deTenebrio molitor, surtout connupar sa larve, leverdefarine,metenlumièretoutl’intérêtquepeutrevê-tiruneapprochearchéoentomologiquelorsdel’étuded’un site. En effet, sa présence systématique danslesprélèvementsissusdelazoned’habitationetsonabsence, toutaussi systématique,deceuxdeszonesde dépotoirs montre le caractère extrêmement local

des informations que les insectes sont susceptiblesd’apporter. En outre, la présence de Tenebrio per-metd’envisagerl’hypothèsetrèsvraisemblabled’unstockagedecéréalessous la formedefarines.Cetteinformationoriginalevientcompléterlesdonnéesdelafouillequi,avecunabondantmatérieldemouture,ne documentaient que la fabrication de ces farines.Aces insectes infestant lesproductionsagricoles, ilfautajouterlesparasitesduboiscommeAnobium cf.punctatum (lavrillette)présententrèsgrandnombreetavecuneextrêmerégularité.Cetteespèces’attaquenotammentauboisd’œuvre.Ladéterminationd’es-pècesparticulièresamèneàs’interrogersurl’emploide certaines essences qui n’ont pas été rencontréesparmi lespieuxéchantillonnésà la fouille. Il enestainsi du scolyte Pteleobius vittatus, représenté parplusieursfragmentsetquiestmonophagedel’orme.Demêmepourlesconifères,dontleboisestlacibledes attaques de Pityogenes trepanatus, Menephilus cylindricusetRhyncolus elongatus.Les insectes ont également fourni des informationsallantdans lesensdesdonnées révéléespar les tra-vaux archéobotaniques (Jacquot, 1994 ; Bouby etBillaud, �001 ; Richard et Gauthier, �007). La fré-quence et l’abondance d’espèces attaquant le chêne(Rhynchaenus quercus,Curculio pyrrhoceras…)oulehêtre(Rhynchaenus fagi…)renforcel’imaged’unenvironnementdominéparunechênaie-hêtraiemixte.Mêmesilesmarqueursdesenvironnementsnaturelssont essentiellement des taxons forestiers, nombred’espèces proviennent d’autre part de la végétationdesrivesdulaccommeDonacia sp.,Plateumaris sp.,Limnobaris sp. … ou bien ont un habitat aquatique tels Dryops sp. ou Elmis cf. aenea. La présence dePlateumaris braccata dans un prélèvement permetd’affirmer la présence de roseaux Phragmites com-munisàproximitédusited’implantationduvillage,oraucunpollendecetteplanten’aencoreétédéter-miné, probablement en raison d’une multiplicationessentiellementvégétative.Les résultats de ces analyses fondées sur l’écologiedesespècesd’insectesontpuêtreconfrontésauxdon-néespaléobotaniquesdisponiblesavecplusdepréci-sion sur le site deChindrieux /Châtillon, qui avaitbénéficié d’analyses palynologiques approfondies(Jacquot 1994).Les imagesproposéespar cesdeuxapprochess’avèrentnonseulementcohérentes,maissurtoutcomplémentaires.Il s’avère donc que l’entomologie, pour laquelle laméthodologieestrelativementsimple(sil’onexceptelanécessitéd’uneexcellentecollectionderéférenceet letempsdedétermination,trèslong),estunoutiladaptéà l’étudedes sites archéologiques subaquati-ques.Elleyapportedesinformationsrichesetorigi-

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nales tantsur l’habitathumainquesur lespratiquesagro-pastoralesoul’environnementnaturel.Mêmesisonutilisationnepeutêtretotalementgénéraliséeenraisondesconditionsnécessairesàlabonneconser-vationdesfragmentsd’insectes,l’archéoentomologieestunedisciplinedontledéveloppementdevraitpro-fiteràlacommunautéarchéologique.

Note:1J’emploie lanotiondenicheécologiquesuivant ladéfinitiondeGrinnelquiladéfinitcomme«latota-litédessitesqui,àl’intérieurdel’airededistributiond’uneespèce,présententdesconditionsd’environne-mentnécessairesàsasurvie(Blondel,1986).

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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Tableau1-Résultatsdesregroupementsdesinsectesidentifiésencatégoriesécologiques.

Proportions(%)defragmentsd’insectesdesdifférentshabitatsenfonctiondelazonedeprélèvement

Habitats Secteur«Tombant» Secteur«Village»Aquatique 1,� 1,0Rives,roselières,ripisilves �,4 4,5Prairieshumides,marécages,tourbières 7,1 4,8Landes,prairiessèches 11,9 9,9Lisières,haies �1,4 15,8Forêts 16,7 17,�Cultures(champs,vergers,jardins) 14,� 1�,7Remblais,décombres 6,0 �,5Habitations,caves,greniers,étables 19,0 �1,5

Proportions(%)defragmentsd’insectesdesdifférentesnichesécologiquesenfonctiondelazonedeprélèvement

Nichesécologiques Secteur«Tombant» Secteur«Village»Végétauxendécomposition,litière,mousses,champignons �0,9 18,9Ecorcesdéhiscentes 11,8 11,9Bois 11,8 17,1Arbres,arbustes,branchages(ycomprisfagots) 14,7 1�,9Plantesherbacées,fleurs 1�,� 11,9Foin,paille 0,0 1,0Céréales,graines 7,4 17,�Charognes,peaux,fourrures 1,5 1,4Excréments,fumiers,terriers,nids 8,8 6,8

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6�

Recherchesuniversitaires

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

LesnécropolesàcrémationduBronzefinaletdupremierâgeduferenCatalogneetdanslazoneorientalede

l’Aragon.

StéphanieadroiT

Cet article a pour objectif de présenter brièvementquelques-unsdesrésultatsobtenusdanslecadred’unMaster1soutenuen�008àl’universitédeToulouseII-LeMirail.Lesnécropolessélectionnéespourcetteétude s’inscrivent dans un contexte géographiqueet culturel marqué par l’apparition précoce et lagénéralisation rapide de la crémation du corps desdéfuntssurunbûcher(Fig.1).C’estavantladernièreétape du Bronze final, aux alentours du XIe siècleavant J.-C. (ou peut-être même un peu avant), quecechangementdepratiquedanslafaçondetraiterlecorpsdesdéfuntsestattestéauseindescommunautésdunord-estde lapéninsuleIbérique.Undesenjeuxde ce travail consistait à mettre à la disposition dechacununensemblededonnéesjusqu’àprésenttrèsdisperséestoutendépassantl’approchediffusionnistequi prévaut toujours en Espagne. En effet, depuisles années 1980 les études sur les Phéniciens enCatalogne occupent le devant de la scène et leurprésence est deplus enplus souvent sollicitéepourexpliquer les changements socio-économiques dessociétés indigènes protohistoriques. Il s’agissaitégalement à travers ce travail de synthèse d’étudierune aire géographique limitrophe du Languedococcidental,afindes’interrogersurlesaffinitésetlesdifférencesen termesdedynamiquesévolutivesquiexistentdansledomainefunéraireentrelenordetlesuddesPyrénéesorientales.Deplus,levastedomainegéographique choisi et son étude sur le long termepermettent d’appréhender l’évolution des pratiquesfunérairesaufildutemps,auseind’unecommunautéetd’unecommunautéàl’autre.Pourcefaire,ilétaitindispensable de mettre en place une chronologierelative qui prenne en compte l’ensemble desnécropolesàcrémationcatalano-aragonaisesdanslebutdefaciliterlaconfrontationdesdonnéesrecueilliesaveccellesissuesdesnécropoleslanguedociennes.Cela étant nous sommes partis des phasages intra-sites établis pour quelques nécropoles catalaneset aragonaises fouillées récemment mais surtout

possédantune longueduréed’utilisationcomme lesnécropoles de Can Piteu-Can Roqueta à Sabadell(Vallès occidental, Barcelona), du Coll del Moro àGandesa(TerraAlta,Tarragona)etdeCanBechdeBaix à Agullana (Alt Empordà, Girona). A partirde ces nécropoles nous avons identifié des fossilesdirecteurs inter-sites dont certains ont été mis encorrespondanceaveclephasagerégionallanguedocienquidemeureuneréférenceàcejour.Pourcequiestde la chronologie absolue, nous avons utilisé descritères intrinsèques à nos nécropoles (datationsradiocarbones, importations méditerranéennes) ainsiquedescritèresextrinsèquesnouspermettantd’établirdescomparaisonstypologiquesavecd’autressitesduBronze final et du premier âge du fer du sud de laFrance.Néanmoins,l’absencedemobiliermétalliquesignificatifetl’existencedeformescéramiqueslocalesdans les nécropoles de la dépression occidentalecatalane et de l’Aragon complique la comparaisonavec les nécropoles de la dépression pré-littoraleet de la côte catalane. Ainsi, nous avons répertoriécinq grandes étapes typo-chronologiques (de 1100avant J.-C.à500avant J.-C.)pour lesnécropolesàcrémation du nord-est péninsulaire (Tabl. I). Notreanalysemontrequelesnécropoleslesplusanciennes,pour l’instant, se trouvent à l’intérieur des terres,dans la zone de confluence du Segre et du Cinca(Fig. 1). Il semblerait même qu’un horizon initialencoremaldéfini,antérieurauXIesiècleavantJ.-C.,existe dans cette zone. Par ailleurs, notre premièreétapetypo-chronologiquedéfinieenCatalogneetenAragonestabsentedesphaseslesplusanciennesdesnécropoleslanguedociennesquisontpourlemomentpostérieures. L’autre élément intéressant qui ressortdelacomparaisonaveclesnécropolesduLanguedococcidentalest ledécalagechronologiqueconcernantles premiers couteaux en fer. Dans les nécropolesde Can Bech de Baix à Agullana et de Can Piteu-Can Roqueta à Sabadell, les premiers objets en ferapparaissent aux alentours de 800-750 avant J.-C.

Master�d’Archéologie,UniversitéToulouseII-LeMirail.

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

6�

(ToledoetPalol,�006;LópezCachero,�005)alorsqu’enLanguedoc les premiers couteaux en fer sontdatésvers7�5avantJ.-C.(Janin,199�).Cependant,de nombreux éléments au niveau de la culturematériellerapprochentleLanguedocetlesnécropolesse trouvantdans ladépressionpré-littoralecatalane.L’architecture funéraire et l’organisationdesdépôtsfunérairesenLanguedococcidentaletenCatalognemontrentégalementdessimilitudesetdesdynamiquesévolutivesanaloguesentrecesdeuxensembles.Ce travail sur les nécropoles à crémation catalano-aragonaisesaégalementprisencomptelesdonnéesrelatives à l’organisation spatiale des nécropoles,l’architecture funéraire, les coutumes funéraires etl’aménagementdesdépôts.Cesmultiplesparamètresont ensuite été repris pour tenter de réaliser uneapprochesociologiqueetéconomique,afindemieuxcerner lespériodesde transformationssocialesainsiquelesrôlessociauxetlespositionsquelesindividuspossédaient de leur vivant ou revendiquaient à leurmort. Ainsi, exceptés la quantité et la qualité dumobilier métallique et céramique qui augmente aufil du temps et les produits orientaux qui sont deplusenplusprésentsdanslesdépôtssépulcraux,lespratiques funéraires du Bronze final et du premierâgedufersontdisparatessurl’ensembleduterritoirecatalan et dans la zone orientale de l’Aragon. Poursimplifier,cequiressortdecetravailestl’observationdedifférencesévidentesauniveaufunéraireentrelesterritoires de l’intérieur et ceux de la côte catalane.Parailleurs,onremarqueaussiqueceschangements

affectent les communautés à des rythmes différentsselonlescontrées.Eneffet,danslazonedeconfluenceduSegreetduCincalesdifférenciationssocialessetraduisentplutôtparlaconstructionfunéraire,etparconséquent en terme de travail, que par lemobilierd’accompagnement.Toutefois,àpartirdupremierâgedu fer, il existe des dépôts funéraires singuliers quitraduisent certainementdesdifférenciations socialesplusmarquéesdansledomainefunéraire.Demêmedans la zone du Bas-Aragon, plus exactement dansla région du Matarraña, vers la seconde moitié duVIIesiècleavantJ.-C.certainessépulturesprésententdesdépôtsfunérairesquilesdifférencientclairementdu reste des sépultures répertoriées au sein de lanécropole.Pourcequiestdelarégiondel’AmpurdánilsembleraitquelesdifférencessocialesapparaissentplusmarquéeségalementàpartirdelasecondemoitiéduVIIesiècleavantJ.-C.avecdesnécropolescommeVilanera à l’Escala (Alt Empordà, Girona) et CanBechdeBaixàAgullana(AltEmpordà,Girona).Dansla région du Vallès, d’après J. López Cachero, lesdifférenciationssocialessontfaiblementmatérialiséesdans l’espace funéraire durant le premier âge dufer (López Cachero, �007). Selon cet auteur, elless’affichentclairementaumomentdel’émergencedestombesàarmesaucoursduVIesiècleavantJ.-C.avecles sépultures de Granja Soley à Santa Perpètua deMogoda (Vallès occidental, Barcelona), de Llinarsdel Vallès et du Coll del Vallès (Vallès oriental,Barcelona).

0 25 50 75 100 200 km

BARCELONA

NTOULOUSE

Nécropole du Bronze final

Nécropole Bronze final/premier âge du fer

Nécropole du premier âge du fer

Nécropole/Sépulture de l'Ibérique Ancien

Zone du Segre-Cinca

Limite de notre zone d’étude

Figure1-Cartederépartitiondes principales nécropolesà crémationduBronze finalet du premier âge du fer enCatalogne et dans l’Est del’Aragon.

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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López Cachero F. J., Sociedad y economía durante elbroncefinalylaprimeraedaddelhierroenelnorestepeninsular:unaaproximaciónapartirdelasevidenciasarqueológicas,Trabajos de Prehistoria,64,n°1,Enero-Junio,Madrid,�007,p.99-1�0.

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RafelN.,La necròpolis del Coll del Moro de Gandesa. Els materials,PublicacionsdelaDiputaciódeTarragona,(Tarragona,1991),�07p.

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RoyoGuillénJ.I.,Ritualfunerarioyculturamaterialenlasnecrópolis tumularesde losCastelletsdeMequinenza(Zaragoza):unaaportaciónalestudiodelBronceFinal/HierroIenelN.E.peninsular,In:Models d’ocupació, transformació del territori entre el 1600 i el 500 A.N.E a la Catalunya meridional i zones limítrofes de la depressió de l’Ebre, Sant Feliu de Codines, 18/19de novembre de 1994, GALA Revista d’ArqueologiaAntropologiaiPatrimoni,�–5,(SantFeliudeCodines,1996),p.9�-108.

Toledo A. et Palol P., La necròpolis d’incineració del Bronze final transició a l’edat del Ferro de Can Bech de Baix, Agullana (Alt Empordà, Girona). Els resultants de la campanya d’excavació de 1974,SèrieMonogràfica�4,Museud’ArqueologiadeCatalunya,(Girona,�006),�06p.

Roques de Sant Formatge

Els Castellets 1 et 2Can Piteu - Can

RoquetaCan Bech de Baix Coll del Moro

ETAPE I1100-900

av. J.-C.

ETAPE II900-800

av. J.-C.

ETAPE III800-700

av. J.-C.

ETAPE IV700-600/575

av. J.-C.

ETAPE V600/575-500

av. J.-C.

Tabl.I:Tableaurécapitulatifdesprincipalesformescéramiquesetdumobiliermétalliquedesnécropolesàcrémationdunord-estdelapéninsuleIbérique.D’aprèslespublicationsdePitaetDíez-Coronel1968;RoyoGuillén1996;LópezCachero�007;ToledoetPalol�006;Rafel 1991 et 199� (Les échelles conventionnelles pour la céramique 1/� et le mobilier métallique 1/� n’ont pas étérespectées).

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L’âgedubronzeduplateaudesChâtelliersd’Amboise

EtudedesdépôtsetdécouvertesisoléesdeTouraine

Anaïsberger

Master�,UniversitéToulouseII-LeMirail

LaTouraine,régionpeuévoquéedanslesétudespor-tant sur l’âge du bronze, correspond plus ou moinsaudépartementdel’Indre-et-Loire,enrégionCentre,dans le sud-ouestduBassinparisien.En1988déjà,lors du colloque de Nemours sur le groupe Rhin-Suisse-France Orientale et la notion de civilisationdesChampsd’Urnes,AlainVillesattiraitl’attentionsurlefaitquel’étatdesrecherchesn’avaitpasfonda-mentalementavancédepuisleXIXèmesiècledanslesecteurdelaLoiremoyenne(Villes,1988).L’unedesgrandesfiguresdelarecherchepourl’âgedubronzeenTouraineestGérardCordierquidresseuninventai-redesdécouvertesdemobiliermétalliqueconnuesen1961,avecJ.-P.Millotte(CordieretMillotte,1961).Il avait auparavantpubliéplusieursdépôtsmaisn’ajamaisfaitd’étudecomplètedelaTourainedecetteépoque(Cordieretal,1959;1960).Cetterégionestdonc restéeassezméconnueet,dece fait,peuévo-quéedanslestravauxactuels.Lanécessitéderéactua-liserl’inventairedumobiliermétalliqueetdefairelalumièresurlesmélangesapparus,vraisemblablementauXIXèmesiècle,auseindesmuséesdesociétéssa-vantes,apparaissaitdoncindispensableavantdepou-voirobserverlaTourainedel’âgedubronzeàtraverslefiltredumobiliermétallique.Ils’agissaitdemettreenévidencelesmodesetpratiquesdedépôtdecemo-bilierafind’observerd’éventuellesdynamiquesd’oc-cupationduterritoireaucoursdel’âgedubronze.Parailleurs, lesiteduplateaudesChâtelliersattire l’at-tentiondeschercheursdepuisleXIXèmesiècle,parlenombreimportantdevestigesqu’ilalivré,notam-mentautraversd’undépôtconséquent(aumoins487pièces), etpar sa situation topographique favorable.Ils’agissaitdoncdereplacercesitedanslecontextedelaTourainedel’âgedubronzeafind’observers’ilavaitpujouerunrôleimportantetàquelmoment.Aufinal, cette étude a porté sur 98découvertes isoléeset 17 dépôts réunissant 1188 pièces (en nombre derestes;Fig.1).Pour ce faire, un travail fut plus précisément menésurleplateaudesChâtelliersafindefairelepointsurson occupation durant l’âge du bronze. Situé sur la

communed’Amboise,auconfluentdelaLoireetdel’Amasse,leplateaudesChâtelliersdominevisuelle-mentlaLoiresurprèsde�0kmetprésenteunesuper-ficied’environ50ha.Quelquestracesd’occupationsy étaient déjà connues pour l’âge du bronze, maisl’étuded’un ensemble de tessons de céramiques is-susdefouillesanciennes(Cordier,1995)apermisdeconfirmerl’occupationduplateaudurantleBronzefi-nal,notammentpourlaphaseIIb-IIIa(Berger,�008),contemporainedudépôtdécouvertàl’extrémiténordd’unrempartencoresansdatation.Parailleurs,untra-vaild’observationdespatinesdesobjetsconservésaumuséedel’HôtelGoüinfutmenéparP.-Y.Milcent,permettantdedistinguerdeslotsd’objetsdepatineetdedatationcohérentesauseindedépôts,issusenfaitdemélangesduXIXèmesiècle.Deuxdecesdépôtsreconstitués (Saint-Genouph et Nazelles-Négron)ontpuêtrereconnusgrâceauxdescriptionspubliéesdans les Mémoires de la Société Archéologique deTourainelorsdeleursdécouvertes.Larépartitiongéographiquedesdépôtsetdécouver-tesisoléessuitlesobservationshabituelles,avecuneconcentrationlelongdescoursd’eau,parfoisauni-veaudeconfluences, et enhauteur, sur lescoteaux.LesdépôtssontnombreuxauBronzemoyenI,phaseàlaquelleonnoteunebaissedunombrededécouver-tes isolées connues. Celles-ci sont particulièrementnombreusesàlatransitionfinBronzemoyen–débutBronze final, époque à partir de laquelle elles sontprincipalement issues de milieux humides (lit de laLoire).Desconcentrationsd’objetsapparaissentdanslelitdeLoiredèsleBronzemoyenII,auniveaudeLaVille-aux-Dames/Vouvray,Luynes/Saint-GenouphetsurtoutAmboise/Nazelles-Négrond’oùsontissus�8objets en tout. Ces concentrations restent présentesparlasuite,etsontsituéesdanslesmêmeszonesquelesdépôts.Lecasleplusflagrantestceluid’Amboisequi,auBronzemoyenII,réunituneconcentrationenLoireetledépôtdeNazelles-Négron.Laconcentra-tiondevientplusimportanteaudébutduBronzefinaletresteprésenteauBronzefinalIIb-IIIa,périodeàla-quelleestattribuéledépôtdesChâtelliers.LeBronze

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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finalIIIbensuitevoitlamultiplicationdesdépôtslelong de l’Indre. De façon générale, durant toute lapériode, lesvestiges situésaunordde laLoire sontextrêmementrares,etlesuddudépartementesttrèspeureprésenté.Larépartitiondesobjetsencatégoriesfonctionnellespermetdevoirque lesdépôts simplessontprésentstoutaulongdel’âgedubronze,etsurtoutauBronzemoyen.Ilfautcependantgarderàl’espritquecesdé-pôts peuvent être lacunaires. Les dépôts complexesapparaissentenTourainedès leBronzemoyenIIetperdurentensuite.Concernantlesdécouvertesisolées,onremarquequelesarmesdisparaissentdescontex-testerrestresdèsleBronzemoyenII,quandellesde-viennent la catégorie dominante en milieu humide.Lesdécouvertesisoléesengénérallivrentparailleursdesobjetsgénéralemententiersàl’inversedesdépôts,oùlestauxdefragmentationsemblentaugmenteraucoursdelapériode.Ilfautcependantgarderàl’espritquecesdépôtsnenoussontpasparvenusdans leurtotalité.Lemobiliermétalliqueétudiéentermesd’originesetaffinitésculturelleslaisseparaîtrelesliensfortsentreTouraine etmonde atlantique auBronze ancien; lasituationdevientplusnuancéeauBronzemoyen II,avecladécouvertedequelquesobjetsnord-alpinsauseindesdécouvertesisoléesetdudépôtdeNazelles-Négron.AuBronzefinalIIb-IIIa,ledépôtmixtedesChâtelliersàdominantenord-alpine,toutcommelesdécouvertes isoléesd’objetsenmajoriténord-alpinsmettentenexerguelesliensverscettezone.Ilestparailleurs intéressant de noter que les objets de typenord-alpindudépôt desChâtelliers nous emmènent

plus précisément dans la direction des Alpes occi-dentales,oùsesituentleszonesd’approvisionnementencuivreaprèsl’appauvrissementdesressourcesdumassifarmoricain.LaTouraineduBronzefinalIIIbenfin semble revenir vers lemonde atlantique, bienquelatraditionnord-alpineyresteprésente.Onnotel’apparitiondenouvellesinfluencesàtraverslesdé-couvertes de quelques objets italiques et nordiquesauBronzefinalIIIb-HaC.Defaçongénérale,ilestremarquable de voir que l’on trouve des objets deprestigedès leBronzeancien (hallebardeàLuynes,Cordier, 1969). Ceci montre bien que les échangesetsurtoutletraficd’objetsprestigieuxcommenceicitrèstôt,etn’attendpasleBronzefinalcommeonleconstateailleurs.Au final, la concentration de mobilier métallique àproximitéduplateaudesChâtelliers,habitatdehau-teur, dominant la Loire, associé à un dépôt consé-quentetpeut-êtreàunefortificationrévèlelecarac-tèreattractifdecesiteaudébutetmilieuduBronzefinal, ensuite relayé ou concurrencé semble-t-il pard’autres pôles tel qu’Azay-le-Rideau, Chédigny ouEsvres.NonloinégalementsetrouvelacommunedeSublainesquilivreauBronzefinalundépôt(Cordier,1988)maisaussiunesépultureprestigieuse,soustu-mulus, avec une urne à lamelle d’étain figurant unchar, symbole d’élite (Cordier, 1975). Le mobiliermétallique se concentre donc en des lieux straté-giques, où l’on décèle la présence d’occupations etd’élites,etsembleraitdoncàmettreenrelationavecuneformededominationd’unterritoire.

Dépôts Influences Total(NR) NMIBAI-II Saint-Flovier indéterminé � �

Azay-sur-Indre atlantique � �BMI Patine1 atlantique � �

Patine� atlantique 5 5Patine6 atlantique 4 4Amboise(Loire) atlantique � �EnvironsdeTours atlantique �� ��

BMII Patine4(Nazelles-Négron) mixteàdominanteatlantique 15 15Patine5 atlantique 11 11

BFIIIa LesChâtelliers mixtedominantenord-alpine 487 476Azay-le-Rideau mixtedominanteatlantique �99 �94Chédigny mixtedominanteatlantique 64 64Esvres-sur-Indre mixtedominanteatlantique 48 45

BFIIIb Patine�(Saint-Genouph?) atlantique �9 �8Patine7 nord-alpine � �Saint-Martin-le-Beau indéterminé � �Sublaines mixtedominanteatlantique 67 4�

1188 1141

Fig.1-Corpusdesdépôts

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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Bibliographie:BergerA.,l’âgedubronzeduplateaudesChâtelliersd’Am-

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Fig.2-Cartesderépartitiondesdépôtsetdécouvertesisolées

510 +5

606050

30

+

2 à 5 objets

5 à 10 objets

10 à 20 objets

30 à 40 objets

50 à 60 objets

60 à 70 objets

+ de 400 objets

5

10

30

50

60

+

Dépôtsen milieu terrestre :

5

1 objet

2 à 5 objets

5 à 10 objets

Dépôts et découvertes isolées en milieu humide :

5

1 objet

2 à 5 objets

5 à 10 objets

Découvertes isolées en milieu terrestre :

Bronze moyen II Bronze final IIb-IIIa

Bronze final IIIb

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Recherchesettravauxdivers

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

L’orfèvreriedanslemondeatlantiquedesoriginesàl’âgedufer.Uneapproche

technologique.

BarbaraarmbrusTer

L’essaiintituléL’orfèvrerie dans le monde atlantique des origines à l’âge du fer. Une approche technologi-queapourbutdedévelopperleconceptde«culturematérielle active» enprenant commeobjet d’étudelaproductionenordespériodesduChalcolithiqueetde l’âge du bronze en Europe occidentale. Dans ceconceptdeculturematérielleactive,ayantunrôlededynamisme et de miroir d’implications sociales, unpointdedépartessentielrésidedansladéterminationdelasignificationdelatechnologie.Onpeutconstaterquelaproductiondel’orestl’unedesempreintesdel’histoireparticulièrementparlantequandils’agitdesinteractions entre différentes cultures: laplus com-plexes’imposeraeteffacera l’autreaufildu temps.Les aspects technologiques comme les apparencesmorphologiquesdébouchentsurunpanoramadedi-mensionsociale, impliquantdesfacteursrévélateursde persistance de traditions, d’innovation, d’imita-tion, ou encore d’adoption et d’intégration de nou-veauxconceptsetdenouvellesidentités.Ceconceptmetenévidencelerôleimportantjouéparlatechno-logiedansledéveloppementdessociétésanciennes.Parconséquent,l’étudedelaculturematérielle,etenparticulierlecontexteartisanaletartistique,apportentdesélémentsclefsàunemeilleureconnaissancedescultures sans écriture. En appliquant une méthodo-

Résumédumémoireinéditdel’habilitationàdirigerdesrecherchesdeBarbaraArmbruster,soutenuele1�décembre�008àl’UniversitédeBourgogne

membresdujury:ClaudeMordant(UMR5594-ARTeHIS,Dijon),MichelPernot(UMR5060-IRAMAT,Bordeaux),RaquelVilaça(UniversidadedeCoimbra,Portugal),JohnWaddell(UniversityCollegeofGalway,Irlande),EugèneWarmenbol(UniversitéLibredeBruxelles,Belgique)et

StefanWirth(UMR5594-ARTeHIS,Dijon)

logie de caractère pluridisciplinaire, cette rechercheprendencomptelesdiversaspectsdel’artetdel’ar-tisanatdel’or.La première partie débute par la mise en place descadresdel’étude,dansletempsetdansl’espace,puisparunaperçudel’histoiredelarecherche.L’intérêtdes études technologiques réside dans le domaineplusgénéraldelaculturematérielleetdelasociété.Pourtant,comprendrecommentunartefactaété fa-çonnén’est pasunbutultime, les résultatsde cetterecherchedoivent toujours être replacés par rapportauxquestionsliéesàsonusagepratique,économiqueet social. Les différentes étapes du développementdesprocédésetdesoutilsutilisésdanslaproductionartistiqued’orfèvredoiventêtreégalementreplacéesdanslelargecadredel’histoiredestechniques.Lasecondepartieexplicitelaméthodologie.Insistantsur l’ouverture fondamentalement interdisciplinairedusujet,lesapprochesmisesenœuvresontévoquéesparunregardcroisé:latypo-chronologie,lesobserva-tionsmacroetmicroscopiquesdesstigmatesdemiseen forme, les analysesphysico-chimiques, l’archéo-

Fig. 1 - Applique dis-coïdale de Tedavnet,Co. Monaghan, Irlande(National Museum ofIreland,Dublin ; clichéB.Armbruster).

Fig. 2 - Détails du décor ciselé de l’applique deTedavnet,Co.Monaghan,Irlande(NationalMuseumofIreland,Dublin;clichéB.Armbruster)..

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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logie expérimentale et les comparaisons ethnogra-phiques,pouraboutiràdespropositionsexplicativesainsiqu’àdesmodélisationsdessociétés.Lesmétho-descomparativesetl’usagedesanalogiesimpliquentlamiseenavantdescomparaisonsethnographiques,del’expérimentationmaisaussidel’exploitationdesreprésentations iconographiquesainsiquedes infor-mationscontenuesdanslessourcesécritesanciennes.Le recoursauxsciencesdesmatériauxcommeoutild’investigation(laradiographie,lamicroscopieélec-tronique à balayage, les analyses de la compositionélémentaireetlamétallographie)estparticulièrementrévélateur pour la compréhension des aspects tech-niquesquandl’examenoptiquedestracesd’outilsetdessurfacesnetrouvepasd’explication.Latroisièmepartierappellelesprincipalespropriétésdesmatériauxutilisésdansl’atelier;elleporteaussisurl’orfèvreetsonsavoir-fairespécialisé.Desremar-quesgénéralessurlescaractéristiquesdel’or,lestatutsocial de l’orfèvre et la difficile description de sonlieudetravailauxtempsanciensesquissentlacom-plexitédecetartisanatprivilégié.Lessavoir-faireetcompétencesdumétallurgisteysontdéveloppés,quineselimitentpasseulementauxtechniques;lesma-tériaux,lesoutilsetlesdispositifsspécifiques,commelesgestesdel’artisansontdécrits.Unerestitutiondel’atelierde l’orfèvre,dédoubléenunezonesombre,oùrègnentlestechniquesdufeu,etunezoneéclairée,oùrègnentlestechniquesàfroid,estproposée.L’outillage,desdispositifsetdesprocédésdumétal-lurgisteanciensontaucentredelaquatrièmepartie.Lesoutilsdel’orfèvreetdubronziertravaillantdepe-titsobjetsysontconjointementprésentés,carilssontsouventdifficilesàdistinguerpourlapériodeétudiée.Successivementlesdifférentstypesd’outilsreconnuset identifiés pour les périodes protohistoriques sontillustréspardesphotographiesoudesdessinstechni-quesdeleursactions,delapierredetoucheauxcise-letsetpoinçonsenpassantpardesmoulesdecoulée,desoutilsdemesureetceux liésauxhautes tempé-raturesàlafinitiondel’objet.Unegrandepartieest

consacréeauxoutilsettechniquesdeladéformationplastiqueayantunrôlemajeurenorfèvrerieprotohis-torique.Ysont inclusdesoutilsde frappeenpierrerarementprisencomptejusquelà.Lestechniquesdetournage-delacireessentiellement-etl’importancedoncdecespremièresmachinesquel’onneperçoitqu’autraversdesstigmateslaissésparleurusagesontmisesenévidence.Lestechniquesd’assemblage(ri-vetage,accrochage,emboîtage),desoudure,etdedé-coration(ciselure,incrustation,filigrane,granulation)sontégalementévoquées.Cettepartiedonneunevuesynthétiquedel’outillageetdestechniquesspéciali-sésdel’orfèvre.Lacinquièmepartie,consacréeauxproductionsd’or-fèvre, dresse une vue d’ensemble des objets en ordelafaçadeatlantiqueendonnantdenombreuxcasd’études,accompagnésd’illustrations.Descommen-tairestechniquesexpliquentlachaîneopératoiredelaréalisationd’objetsetdebijoux.Cecorpusraisonnédesspectaculairesproduitsdel’orfèvrerieatlantique,desorigines,àlafinduNéolithiquedansletroisièmemillénaireavantnotreère,jusqu’àlafindel’âgedubronze aumilieu du premier siècle avant notre ère,constitue le coeurdu travail.Desbijoux,desobjetsdécoratifsetde lavaissellesontprésentésselondescritères technologiques, chronologiques et typologi-ques. Les études de cas permettent de distinguer àlafoisdesproductionsdecaractèreatlantique,doncsuprarégionales(commedeslunulesetappliquesdis-coïdalesduBronzeancien),etdesspécificitésrégio-nales.Parmilesmaintesparticularitéslocales,mentionnonsdesgorgerinsetdesécarteursd’oreilleentôleirlan-dais,ouencoreleslourdsbraceletsdutypeVillena/EstremozduBronzefinalcoulésàlacireperdue.Letravaild’expertiseet la lecture techniquedechaquegrouped’objets permettent de dresser un aperçududéveloppementdel’orfèvrerieenEuropeoccidentaleavant l’introduction du fer. Il s’agit de la premièresynthèsesuprarégionaledel’orfèvrerieatlantique.

Fig.3-LunuledeSaint-Potan,Côtes-d’Armor,France(Bronze ancien) (Musée d’Archéologie National,Saint-Germain-en-Laye;clichéB.Armbruster).

Fig.4-GorgerinduCo.Clare,Irelande,entôlecise-lée(NationalMuseumofIreland,Dublin;clichéB.Armbruster)..

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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Pourdévelopperunnouveauregardsurlaculturema-térielle,ilfautdonneràlatechnologieetauxartefactsla place qui leur revient.Accepter que l’histoire dela technologiedesmétauxfassepartiedelaculture,c’est admettre l’évidence de la culture matériellecommefacteurimportantdanslarecherchearchéolo-gique.C’estsurcetteidéeainsiquesurl’importancede l’ouverture interdisciplinaire indispensable pourprogresser dans la recherche archéologique, que cetravailseconclut.Unebonneanalysedesproductionsmétalliquesprotohistoriquesdoubléed’uneattentionauxtechniquesetàleursmisesenœuvredansl’espaceculturelduBronzeatlantique,demêmequel’ampli-ficationdespratiquesdel’archéologieexpérimentaleetdel’ethnoarchéologiepeuventouvrirdenouvellespistesd’étudespourcestémoinsmajeursdel’inventi-vitéhumaineauxâgesdesmétaux.

Lesrésultatsdecetteinvestigationallantau-delàdesexplicationssurdesobjetsprécis,portentsurlesliensindissociables entre techniques et sociétés et sur ladistinction entre la technique et la technologie. Letermetechnologieestutiliséenrelationavecletravaildesmétauxprécieuxdanscetteétude;ilestcompriscomme la totalité des procédés nécessaires dans letraitementde l’or, et lesoutils impliqués.Dansunevision plus générale, il s’agit du système d’opéra-tions,del’équipementetdusavoir-fairequelasociétéfournitàchacundesesmembrespourcouvrirtouslesbesoins.Letermetechniquesignifielemodeetl’ha-biletéàutiliserlatechnologiepourfabriquerunobjetparticulierenréférenceausavoir-faired’unindividuet de sonobjectif.Lesnotionsde technologie et detechniquessontdescaractéristiquesessentiellespourdéfinir le contexte de la production de tout artefactmétallique.Nilaformeniletyped’unobjetnepeu-ventguèreêtrecompris,silesprocédésdesafabrica-tionnesontpasprisenconsidération.Latechnologieetlatechniquematérialisentdesconceptshumainsenleurdonnantunesubstancephysique,toutcommedescaractéristiquestypologiques.Ellesrésultentd’activi-téssociales.

Fig.5-Braceletd’Estremoz,Portugal,couléàlacireperdue,lemodèleencireétantfaçonnépartournage(Bronze Final) (Museo Nacional de Arqueologia,Madrid;clichéB.Armbruster).

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Recherchesettravauxdivers

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

BritainandthenearbycontinentduringthelaterPrehistoryandthecontributionofMalta-relatedarchaeology:aresearchproject

Richardbradley1,ColinhaselgroVe²,MarcVaNder liNdeN3etLeoWebley4

1-UniversityofReading;[email protected];�-UniversityofLeicester;[email protected];�-UniversityofLeicester;[email protected];4-UniversityofReading;l.webley@reading.

ac.uk

BritainandIrelandareislandswithreadyaccesstotheContinent.Formanyyearsprehistoriansattempt-edtodatetheartefactsandmonumentsinthesetwoislandsbycomparingthemwiththeirequivalentsonthemainland,butwiththedevelopmentofradiocar-bondatingthisapproachlargelylapsed.Ironically, there is now a danger of viewing the

evidence at too small a scale and of stressing localinsularity over long distance connections in a waythatreflectsthepoliticsoftherecentpastmorethantherealitiesofprehistoriclife(Haselgrove&Moore�007).At the same time, there has been a rapid increase

in excavations undertaken under the Malta conven-tion.That is as true inBritainand Irelandas in thecountriesofthenearContinent,andineachcasetheconsequenceshavebeensimilar.Relativelyfewexcavationshavecometopublication

andmostoftheevidenceremainsburiedinnationalorregionalarchives.Thegreatlyincreasedvolumeofre-searchhasthusnotproducedaproportionateincreaseinourknowledgeofthepast.Thisisparticularlywor-ryingasthesheerscaleofthisactivitymeansthatithasrecordedancientsettlementsandlandscapesinawaythathadrarelyhappeneduntilrecently.Severalrecentstudieshavedemonstratedthatthere

ismuchtogainbyfullyembracingtheseresults.Totakejusttwoexamples,StijnArnoldussen’sdoctoralthesishasthrownnewlightontheBronzeAgeland-scapesoftheNetherlands,demonstratingashiftfrominvestmentsinbarrowconstructiontohouse-buildingaround1500BC,inparalleltodevelopmentsinBritain(Arnoldussen�008;Bourgeois&Fontijn�008).AndinsouthernEngland,DavidYateshasshownforthefirsttimetheextentofBronzeAgedemarcationofthelandscape(Yates�007).Hisworkhasalsoservedtoprovidealandscapecontextforthemetalworkdepo-sitions,which are such a featureof thisperiod (seee.g.Fontijn�00�).

LaGrande-Bretagneetl’Irlandesontdesîlesayantun accès facile au continent. Pendant plusieurs an-nées,lespréhistoriensBritanniquesonttentédedaterdu mobilier archéologique et les monuments en lescomparantà leurséquivalentssur lecontinent,maisavec le développement des analyses radiocarbonescetteapprocheaétéengrandepartieabandonnée.Laconséquenceestuneapprocheàuneéchelletrop

réduite qui reflète une certaine insularité dans leséchanges à longue distance, plus représentative despolitiques du passé récent que les réalités de la viepréhistorique(HaselgroveetMoore�007).Parallèlement, il y a eu une augmentation specta-

culairedesfouillesentreprisessouslaconventiondeMalteenGrande-BretagneetenIrlandeainsiquesurlecontinenttoutproche,dontlesmêmesconséquen-cesontétésubiesdanschaquepays.Cependant,peuderésultatsontfaitl’objetd’unepu-

blicationetunegrandepartiedesdonnéessetrouveenfouie dans les archives régionales ou nationales.Cette multiplication des recherches archéologiquesn’adoncpasdonnélieuàunemeilleureconnaissancedu passé. Ce constat est particulièrement inquiétantface au volume de l’activité archéologique qui per-mettraituneapprochenouvelledeshabitatsprotohis-toriquesetdel’analysespatialedesoccupations.Desétudesrécentesontmisenavantl’importancede

cesnouvellesdonnées.LathèsedeStijnArnoldussenconstitue une approche nouvelle des paysages del’âgedubronzeauxPaysBas.S.Arnoldussenmetenlumièreunchangementautourde1500av.n.e.avecunemutationdelaconstructiondestumuliauprofitdelaconstructiondeshabitationsquiretrouvedespa-rallèlesenGrandeBretagne.Danslesuddel’Angle-terre,DavidYatesadémontrépour lapremièrefoisl’étenduedusystèmeparcellaireetlastructurationdupaysageàl’âgedubronze(Yates�007).Sontravailfournitaussiuncontextespatialpourlesdépôtsmé-talliquesrécurrentspendantcettepériode.

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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BecausemuchMalta-relatedworkislittledissemi-nated,BritishandIrishprehistoriansnowfindthem-selvesdiscussingtheContinentalbackgroundonthebasisofpublishedsourceswhichareoftenseriouslyoutofdate.Experiencehasshownthattheonlywayof obtaining the material needed to produce a newsynthesis is by examining the archives of archaeo-logicalorganisationsatfirsthand(Bradley�007).Itisalsonecessarytoconsultthoseresponsiblefortheoriginalfieldwork.Thiscannotbedoneonthebasisofweb-basedsources

orsmallcirculationpublications.Accordingly,aseriesofstudytripsandvisitstocolleaguesareplannedoverthenextthreeyearsinnorthernandwesternFrance,Belgium, Luxembourg, the Netherlands, westernandnorthernGermanyandDenmark.A first study-trip to the RACM (Rijsksdienst voor Archeologie,Cultuurlandschap en Monumenten) in Amersfoort,Netherlands,wasundertakenbytwoofusinJanuaryand February �008. This has emphasised the scaleofthearchiveddocumentationproducedundertheseconditions.ThegoalistheproductionofadatabaseofNeolithic,BronzeorIronAgesitesexcavatedundertheMaltaconventionduringthelast10years.Bradley’s research on insular prehistory also sug-

gested that a significant amount of the variation inthe available data arises from different administra-tiveandtechnicalpracticesinmodernarchaeologicalfieldwork, rather than human behaviour in the past(Bradley�007).Thisneedsinvestigatingtoo,forwith-out that knowledge any synthesis might be flawed.Thisdimension is also crucial given recent andon-goingchangesinlegislationandcodesofpracticeinthese countries. Preliminary contacts with membersoftheFrenchINRAP(Institutnationalderecherchesarchéologiques préventives) and the Belgian VIOE(VlaamsInstituutvoorhetOnroerendErfgoed)haveconfirmedaninterestincomparingthevariousexist-ingsystems.TheseissueswillbeaddressedaspartofaworkshoptobeheldinOctober�009.We are sure that the aims of this research project

wouldbeofinteresttomembersoftheAPRABandwethereforewelcomecommentsandcollaborations.

Arnoldussen,S.�008.A living landscape. Bronze Age set-tlement sites in the Dutch river area (c. 2000-800 BC). Leiden:Sidestone.

Bourgeois,Q.&D.Fontijn,�008.Bronzeagehousesandbarrows in the Low Countries. In S. Arnoldussen &H.Fokkens (eds).Bronze Age settlements in the Low Countries,pp.41-57.Oxford:Owbow.

Bradley,R. �007.The prehistory of Britain and Ireland.Cambridge:CambridgeUniversityPress.

Puisque les résultats des fouilles préventives sontpeudiffusés,leschercheursbritanniquesetirlandaissont obligés de prendre en compte uniquement desétudes continentales publiées anciennement, qui nesont plus d’actualité aujourd’hui. En effet, la seulemanière d’obtenir des données récentes dans le ca-dredenouvellessynthèsesestd’étudierlesarchivesdesorganisationsarchéologiquesetdeconsulter lesresponsablesdefouille(Bradley�007).Cettedémar-chenepeutpasaboutirsurdesimplesconsultationsd’internetouensebasantsurdespublicationsloca-les.Ainsi,danslesprochainstroisansnousprojetonsderencontrernoscollègueslorsdevoyagesd’étudesdansleNordetl’OuestdelaFrance,enBelgique,auLuxembourg,auxPaysBas,dansl’OuestetleNorddel’AllemagneetauDanemark.UnpremiervoyageaétéeffectuéauRACM(RijsksdienstvoorArcheologie,CultuurlandschapenMonumenten)àAmersfoortauxPaysBasauxmoisde janvieret février�008, illus-trantlevolumedeladocumentationdisponible.Notreobjectifestdeconcevoirunebasededonnéesdessi-tesprotohistoriques(Néolithique-âgedufer)fouilléessouslaconventiondeMaltependantcesdixdernièresannées.LarecherchedeR.BradleysurlaPréhistoireinsulai-

resuggèrequelavariationdansladocumentationre-lèveplusdesdifférencesadministrativesettechniquesde laméthodologiedefouillequeducomportementdessociétéspassées(Bradley�007).Ceconstatdoitêtreprisencomptelorsdelaformulationdessynthè-ses.Ils’agitd’unaspectimportantsurtoutenvuedeschangements récentsde la législationarchéologiqueetdanslespratiquesdeplusieurspays.Descontactspréliminaires avec l’INRAP en France et le VIOEen Belgique (Vlaams Instituut voor het OnroerendErfgoed)illustrentl’intérêtdecomparerlesdifférentssystèmesenvigueur.Cesquestionsserontsoulevéeslorsd’unetablerondeenoctobre�009.Noussommescertainsquelesobjectifsdeceprojetsusciterontunintérêtauprèsdesmembresdel’APRABettousvoscommentairesetpropositionsdecollaborationserontlesbienvenus.

Fontijn, D. �00�. Sacrificial landscapes: cultural biog-raphies of persons, objects and ‘natural’ places in the Bronze Age of the southern Netherlands, c. 2300-600 BC (Analecta Praehistorica Leidensia). Leiden:UniversityofLeiden.

Haselgrove,C.&T.Moore(eds),�007.The Later Iron Age in Britain and beyond.Oxford:Oxbow.

Yates, D. �007. Land, power and prestige: Bronze Age field systems in southern England. Oxford:Oxbow.

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7�

Découvertesrécentes

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

Dans le cadre de l’extension de son activité d’ex-tractiondesablesblancs, lacarrièreSamin,situéeàButhiers(77),aétél’objetd’unefouillepréventivedel’Inrapdu1erseptembreau��novembre�008.Undiagnostic, effectué en �005 par l’équipe d’AnaïckSamzun(Inrap,CIF),avaitpermisdemettreaujour,dansdeuxsecteursdistincts,dessépulturesàinhuma-tionattribuéesàLaTèneancienne,etdeuxsépulturesàcoffrage,l’uneayantlivrédelacéramiquedel’étapeinitialeduBronzefinal(Samzun,�006).Le faible nombre d’occurrences similaires dans cesecteurduplateauduGâtinais ainsi que lesproblé-matiquesportantsurlespratiquesfunérairesetl’oc-cupationdusolontmotivélafouilledecesdeuxen-sembles.Ledécapageeffectuéautourdestombesdel’âgedubronzearévéléunenécropolecomprenanthuittom-besàinhumationdontcinqsuffisammentconservéespour en permettre l’étude, quatre incinérations enurne et une sépulture à incinération plus complexe,encontenantpérissable,associéeàdesdépôtscérami-quesetfauniques(Fig.1).La présente description est effectuée préalablementautravaildepost-fouille(traitementetanalyseappro-fondie des données) et porte, à ce titre, un objectifexclusivementinformatif.

LessépulturesàinhumationLesdimensionsdestombesàinhumationvarienten-tre�,80met�,50mdelongueursur1,�0mà1,40mde largeur.Le fondest constituéd’undallagedepierresplatesencalcaire,aumilieuduquellecorpsaétéallongé,protégéparuncoffrageenmatériaupé-rissable,probablementdubois,aujourd’huidisparu.Despierresencalcaireontensuiteétéplacéesentrelesparoisde la fosseet lecoffrage,puissur lecof-frage lui-même (Fig. �). Aucune trace d’enclos n’aétédéceléemaislaprésenced’untertreau-dessusdechaquesépultureestenvisageable(Grinsell,1979).

Des dépôts céramiques, systématiquement attestés,permettent,aprèsunepremièreexpertise,d’attribuerl’ensembleaudébutduBronzefinal(-1�50/-1150).Ladécouverteponctuelledepetitsfragmentsd’objetsenbronzenouspermetd’envisagerdesdépôtsmétal-liquesauseindestombes;malheureusement,celles-ciontétésystématiquement«visitées»avantladé-compositionducoffrage-etdoncdel’effondrementduparementcalcaire -, commesemblent lemontrerlapositionsecondairedesossementshumainsetl’ab-sencedecertainespartiesdusquelette.L’organisationspatialedes tombesàcoffrageest li-néaire,suivantunaxenord-nord-ouest/sud-sud-est,lestombeselles-mêmesétantorientéesseloncetaxe.

LessépulturesàincinérationCes dernières forment un corpus réduit mais varié.Quatre incinérations correspondent à des esquillesplacéesdansunrécipientcéramique,lui-mêmedépo-sédansunefosse.Deuxd’entre-ellessontpourvuesd’unpavementcalcaireaufondde la fossedont lesdimensionsavoisinentcellesdel’urne.Enfin, une cinquième sépulture est constituée d’es-quilles dont la disposition trahit la présence d’uncontenant périssable, de deux récipients céramiquesassociésàquelques fragmentsd’osanimalnon-brû-lés,dediverstessonsdedifférentsrécipientsetd’unrejet charbonneux, possibles déchets du bûcher fu-néraire (Fig.�).Cetensembleaétédéposéau fondd’unefosseovalede1,�0mdelongueursur0,80mdelargeur.L’expertisecéramiqueeffectuéesurcesincinérationssembleleurattribuerunedatationlégèrementposté-rieureauxtombesàinhumations.

LanécropoledudébutduBronzefinalmiseaujouràButhiersconstituel’undesraresexemplesdanscettepartieduGâtinais.Ilseraintéressantd’effectuerdescomparaisonsdedifférentsordresavec lesnécropo-

Buthiers«LeChampBrodier»(Seine-et-Marne):unenécropoledel’âgedu

bronze.

RégisisseNmaNN

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Sépulture à inhumation

Sépulture à incinération

607,

450

607,

500

1063,050

1063,150

1063,050

N

0 25m

Fig.1-Buthiers«LeChampBrodier»:plangénéral.

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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les de la Bassée voisine, comme par exemple cellede Marolles-sur-Seine «La Croix Saint-Jacques»(Delattre,Peake,�007),ainsiquecellesayantétédé-couvertes à Courcelles (Loiret) lors des travaux del’Autoroute A19. Il en résultera un approfondisse-mentdesconnaissancessurlespratiquesfunérairesdecetterégionetsuruneoccupationduGâtinaisencoremalperçue.

BibliographieDelattreV.,PeakeR.,Marolles-sur-Seine « La Croix-Saint-

Jacques » (Seine-et-Marne, Île-de-France), Nécropole

Fig.2-Buthiers«LeChampBrodier»:vueenplandelast.1008,sépultureàcoffrage(cliché:R.Issenmann,Inrap).

Fig.3-Buthiers«LeChampBrodier»:vueenplandelast.1018,incinération(cliché:I.Abadie,Inrap).

et structures domestiques de l’étape initiale du Bronze final,Rapport d’opération archéologique, SRASaint-Denis,�volumes,�007.

Grinsell L., Barrows in England and Wales, Shire Archaeology,n°8,1979.

SamzunA.,Buthiers « Le Champ Brodier - Le Dessus de Rochefort »,Rapportdediagnosticarchéologique,SRASaint-Denis,�006,�6p.

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Découvertesrécentes

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

Lazoned’activitéduParcLogistique,situéeenpéri-phériesuddeTroyes(Aube),jouxtel’autorouteA5.Leprojet englobe�60hade terresagricoles sur lescommunesdeBuchères,Saint-Léger-Près-Troyes etMoussey(Fig.1).Lafenêtred’étudeoccupelazonedetransitiongéo-logique entre la Champagne crayeuse «sèche» etla Champagne «humide», ici en rive gauche de laSeine.Le litmineur de la Seine se trouve actuelle-ment à � km à vol d’oiseau. Un microplateau rela-tivementmarquépour la région le séparenettementduParc.Àl’intérieurduprojet,ledrainageestassuréparunruisseauprincipaldontletalwegscindel’en-sembleendeuxblocspaysagersdistinctsmaisdesu-perficieéquivalente:larivegauche,planeetouvertevers l’ouest, la rive droite, où l’horizonoriental estbarrépar lapentedumicroplateau.Partout, lesoclecalcaire secondaire se trouve très largement occultésoitpardes formations limoneuses tertiairesetqua-ternaires, soit par des formations alluviales liées aubassin versant de la Seine. Le réseau hydrographi-queestengrandepartiecolmatépardesformationsargilo-limoneusesencorehumidesquiontpiégédesniveauxdesolsanciensprotohistoriquesetromains.L’érosion se limite à certains contextes topographi-ques précis (microrelief,milieu de pente) et la pré-sencedefréquentspaléosolsprotégésdel’agricultureintensive expliquent la bonne conservationgénéraledesvestigesarchéologiques.

Tramegénéraledel’occupation.Àl’issuedescampagnesdediagnosticmenéesdepuis�004etdestroiscampagnesdefouilleréalisées(�005,�006,�008),onpeutproposerlatramed’occupationsuivante,duNéolithiqueancienjusqu’auxtempsmo-dernes,enseptphasesprincipalesbiendocumentées.Lestracesd’occupationlesplusanciennesremontentà la finduNéolithiqueancien,auVilleneuve-Saint-Germain.Ellesconsistentenplusieursnoyauxd’habi-tatstructurés,distantsde500à1000m,accompagnés

dequelquesraressépultures.AuNéolithiquerécent-final, l’organisation domestique, matérialisée seule-ment par quelques fosses d’habitat, apparaît moinsstructurée.Onobserveuneintensificationdel’exploi-tation humaine des terroirs auBronze final IIIb, enparticuliersurlarivegaucheduruisseau.LapressionhumainecontinuedecroîtretoutaulongduHallstattparl’extensiondescentresdomestiquescréésàlafindel’âgedubronze(Fig.�).Cesquelquessièclesre-présentent,semble-t-il,lepicd’intensitédesactivitésdomestiquessurcesterroirs.Ladispersionetlaquan-titédestructurescommecelledumatérielarchéologi-quesuggèrentuneexploitationcomplèteetintensivedupotentielagro-pastoral.L’organisationdel’espaceévoluenettementdanslecourantdeLaTènemoyenneetfinale.Cespopulationsproposentunautreschémacentré autour d’un pôle principal regroupant toutesles activités humaines situé dans l’angle sud-ouestduParcet intégrant, semble-t-il,plusieurscentainesd’hectares(premièrestracesdeparcellairefossoyé)etunpôlesecondaire,aucentre.Aveclapérioderomai-ne,lecentrehumainsedéplaceaucentreduParcet

HAUTE-MARNE

MARNE

ARDENNES

AUBE

Châlons-en-Champagne

Troyes

“Parc logistique de l’Aube”

Fig.1-Cartedelocalisation

Lesoccupationsdel’âgedubronzeetdudébutdupremierâgeduferdu«ParcLogistiquedel’Aube»,Buchères,Saint-

Léger-Près-TroyesetMoussey(Aube).

RaphaëldurosT1,Juliengrisard²,ThéophaneNicolas3etVincentriquier3

1-InrapGrandEstNord,UMR5594ARTHeIS;�-InrapGrandEstNord;�-InrapGrandEstNord,UMR7041Protohistoireeuropéenne.

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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contrôleunespacedeplusieurscentainesd’hectaresjusqu’audébutduHautMoyenÂge.

Lesoccupationsdel’âgedubronzeetdudébutdupremierâgedufer.Enpréambule,ilfautsoulignerquelemobiliercéra-miquedescampagnes�005et�006estactuellementen cours d’étude, et celui de la campagne �008 encoursdetraitement.Lesinformationsquisuiventsontdonctoutesrelativesetsusceptiblesd’évoluer.LaquantitédemobiliercéramiquedusitedeBuchères«ParcLogistique»esttrèsconséquenteavecprèsde��00kilogrammes, dont près de �000kilogrammespour le seul décapage 19. Si certaines fosses n’ontlivréquequelquesgrammesdecéramiques,d’autresatteignentplusieursdizainesvoireplusieurscentaines

dudébutetdelafindupremierâgeduferquiserviraderéférencerégionalecommecelaaétélecaspourlavalléedelaMarne(Brunet,�006)etlaconfluenceSeine-Yonne(BularetPeake,�005),maiségalementlacaractérisationdelavariabilitédesprocessustech-niques (chaîneopératoire)durantcettemêmepério-de.Outre l’intérêt de renouveler ou de documenter lecorpus céramique champenois, les ensembles deBuchères«ParcLogistique»contribuentaussiàuneéchellepluslargeàl’étudedesproblématiquesrela-tives à la dynamique chrono-culturelle du début duBronzefinaletdelatransitionBronze/Fer.Ainsi,lespremièresobservationspermettent:pourleBronzefinalI,jusqu’alorsmaldocumenté,dedéfinirunfacièscéramiqueoriginalàl’interfacedeceuxdeBourgogne,deLorraineetdusuddel’ÎledeFrance.Ilenestdemêmepour la transitionBronze-Fer,oùlescaractèresdumobiliercéramiquesontprochesdesériesdu sudde l’Ile-de-France (Gâtinais), etdiffé-rentdeceuxduGroupedesArdennes telqu’ilapuêtredéfini(Brunet al.,�005).Lasériecéramiquede

0 250m

1 hectare

0 250m

1 hectare

dekilogrammes.L’undesexemplesleplussi-gnificatifestlastructurepolylobée50dudéca-page19datéeduBronzefinalI,quiàelleseulereprésenteprèsde4�0kilogrammesdecérami-quepour�0000tessonsenviron,soitplusieurscentainesd’individusvases.Le site a livré des indices d’occupation de latransitionBronzemoyen /Bronze final, ainsique des occupations, riches en mobilier, at-tribuées auBronze final IIa, auBronze finalIIb-IIIa,auBronzefinalIIIb,auHallstattC,etauHallstattD�-D�.Faitexceptionnel,ledéca-page 19 a livré une occupation couvrant toutleBronze final et le début duHallstatt et ce,sanshiatus.Defait,lesitedeBuchères«ParcLogistique»estdoncunsitederéférenceré-gionaldepremierordrepour l’âgedubronzefinaletledébutdupremierâgedufer.

Un corpus céramique à même de permettreuneapprochecéramologiquecomplète.Le«ParcLogistiquede l’Aube»offre l’occa-sionraredepouvoirétudieruncorpuspermet-tantaussibiendecaractériserlaproductioncé-ramiqueetsavariabilité(notammentdupointde vue des formes, et du système décoratif),et ce de manière qualitative et quantitative,que les éléments d’ordre technologiques (ca-ractérisation de la matrice argileuse, chaînesopératoires),surprèsde8siècles!L’étudedumobilierdoitdoncpermettrelamiseenœuvred’une typo-chronologie fine du Bronze final,

Fig.2-Localisationschématiquedesoccupationsdel’âgedubronzefinal(A)etdupremierâgedufer(B)du«Parclogistiquedel’Aube»

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Buchères«Parclogistique»pourraitlàaussicontri-buerà ladéfinitiond’ungroupeculturel régional, àl’instardecelui,contiguë,duGroupedesArdennes.A une autre échelle, la mise en place d’une typo-chronologiefinedelacéramiquedoitcontribueràlacompréhensionde ladynamiquede l’habitat.Ainsi,si pour la transition Bronze moyen/Bronze final, leBronzefinalII-IIIa,etleHallstattD�-D�,lemodèlede la ferme isoléeest leplusprobable,pour l’étapeinitialeetlafinduBronzefinal,l’existenced’habitatgroupéestenvisagée.

BibliographieBrunet P., La céramique duBronze final et du début du

premierâgeduferenvalléedelaMarne,étatdelare-cherche,Bulletin de la société préhistorique française,�006,10�,p.�1�-���.

BrunP.,CathelinaisC.,ChatillonS.,GuichardY.,LeGuenP.etNéréE.,L’âgedubronzedanslavalléedel’Aisne,In:BourgeoisJ.etTalonM.(éd.),L’âge du bronze du Nord de la France dans son contexte européen, Actesdescongrèsnationauxdessociétéshistoriquesetscien-tifiques, 1�5è congrès, Lille, �000, (Paris, �005), p.189-�08.

BulardA.,etPeakeR.,AutourduconfluentSeine-YonneauxIXe-VIesiècles:tendancesévolutivesdescérami-quesetchronologie,In:BuchsenschutzO.etal.,L’Âge du Fer en Ile-de-France,�005,p.��4-�40.

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Découvertesrécentes

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

desstructuresdecombustionàremplissagedeblocsdegrès,dudébutdel’âgedubronzefinal,à

LaSaulsotte«LeVieuxBouchy»(Aube).

MichelkasPrzyk1 etThéophaneNicolas²1-InrapGEN,UMR5594ARTHeIS,�-InrapGEN,UMR7041

Protohistoireeuropéenne

auprojetd’ouvertured’unegravière.EllearévélédesoccupationsduNéolithique(enceinteduNéolithiquemoyen 1 attribuée au Cerny, et une structure exca-véeduNéolithiquemoyen�,groupedeNoyen),duBronzefinalI,duHallstattfinal,deLaTènemoyenne,duHaut-Empire(Iersiècle)etdelafindelapériodemérovingienne(finVIIème-débutVIIIèmesiècle).Concernantl’occupationdudébutduBronzefinal,lesitea livréentreautres�4structuresdecombustion(Fig.�).Ellessontrépartiessurtoutel’emprise,for-mantdeuxalignements, orientésnord/sudpour l’unetnord-ouest/sud-estpourl’autre.Lefaitqu’aucunestructureneserecoupe,quecertainessoientprocheset aientdesorientations analogues, semble indiquerque certaines ont fonctionné demanière synchrone.Les structures se caractérisent par des creusementsquadrangulaires à subquadrangulaires de dimensionmoyennede�08x11�cm.Laprofondeurdeconser-vationestde10à5�cmpourunemoyennede��cm.Lemodede remplissageest relativement récurrent:unecouchedelimonsablo-argileuxgris/noirreposantsurunecouchedelimonnoircharbonneuseassociéeàdesblocsrubéfiésdegrès,etplusrarement,decal-caire.Dixdecesstructuresontlivrédesrestesdefaunepar-milesquelleshuitontégalementlivrédumobiliercé-ramique.Cedernierestrelativementindigentavec�kilogrammesdecéramiquepourunNombreMinimumd’Individuspondéréde��.Lematérielpermettoutde

mêmededaterl’ensembledecesstructuresdecom-bustionauBronzefinalIIa.Laprésenceàproximitéimmédiatedesstructuresdecombustion,defossesetd’unbâtimentégalementattribuéauBronzefinalIIapermetd’émettrel’hypothèsed’uneassociationentrecesstructuresdecombustionetunhabitat.

HAUTE-MARNE

MARNE

ARDENNES

AUBE

Châlons-en-Champagne

Troyes

La Saulsotte“Le vieux Bouchy”

st. 1665

st. 1576

0 50m

La Commune de LaSaulsotte se situe aunord-ouest du dépar-tement de l’Aube, enBassée auboise (Fig.1).Lazoneétudiée«leVieux Bouchy», de �hectares,estsituéeà750mètres au sud-ouest delaFermedeFrécul,dansuncontextemarécageux.Lafouilledel’Inrap,du-rantl’été�008,faitsuite

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80

Découvertesrécentes

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A l’instar de l’équipe normande rodée à ce genred’exercicedanslesbulletinsprécédents,nousallonsessayer de faire un rapide tour d’horizon des nou-veautésenmatièred’âgedubronzeenCentreOuestetSud-Ouest(régionsPoitou-CharentesetAquitaine),depuis�006.

Lesopérationsdediagnostics

Plusieursopérationsdediagnostics(Inrap)ontpermisdemettreaujourquelquesindicesdesitesdel’âgedubronze.Toujourstrèsdiscrets,cestémoignagessontcependant révélateurs de l’occupation du territoire,notammentpourlapériodeduBronzeancienoùles«petits»sitessontnombreux:-àJarnac(16),deuxdiagnosticsontétéréalisésparB.

Moutardeen�008etontpermisdedétecterquel-quesstructureset/oucéramiquesduBronzean-cienet/oumoyen.Doitnotammentêtresignaléelaprésenced’unpetitensemblestructuré(trousdepoteau, aire de combustion) qui pourrait corres-pondre àunpetit bâtimentnaviformeduBronzeancien;

-àAngoulême(16),rueanciennedeBasseau,undia-gnosticdirigéparABolleenjanvier�007aper-misdetrouverunecéramiquearchéologiquementcomplète,etisolée(datationpeuassurée);

-àDangé-St-Romain(86):céramiqueBronzeancien(avectétons,cordonsdigités,boutonsdepréhen-sion…)miseaujourparP.Bidarten�008,surunsiteaurichepotentielmésolithique.

LeBronzeancienn’estcependantpaslaseulepériodedel’âgedubronzereprésentéedanslesdiagnosticsdecesdernièresannées:-àSaint-GeorgeslesBaillargeaux«lesGains�»(86),

lediagnosticmenéen�006parP.Maguermontrequel’occupationdémarreàlatransitionBFIIIb-HallstattC;

-àFrontenayRohanRohan(79),A.Bolleadirigéundiagnosticenjanvier�007mettantaujourunsiteoccupéessentiellementàdespériodesplusrécen-

tes.Toutefois,undesintérêtsdecesiteestlapré-sence de zones tourbeuses, permettant d’étudierle contexte paléoenvironnemental, d’autant plusintéressantquenoussommesicisurlelittoralduGolfedesPictons.Lepotentieldumaraisesténor-meconcernantlaprotohistoireetl’âgedubronzeenparticulier;

-enAquitaine,àMontayral(47),undiagnosticmenéparB.Ducournauapermisderévélerunsited’unintérêt certain (voir articledanscebulletin).Lesélémentscéramiquesdelaphasemoyennedel’âgedubronzefinalissusdudiagnosticmettentenévi-denceunensemblehomogèned’ungrandintérêt;

-enfin,danslecadredel’aménagementdelafutureA65(Langon-Pau),plusieursdiagnosticsontper-misdemettreaujourdessitesouindicesdesitesdel’âgedubronzeenAquitaine.Plusieurstertres(ouassimilés),ainsiqueplusieursstructuresàga-letschauffés,ontétédécouvertsàcetteoccasion,notammentdanslesuddutracé:àClaracq(64),Miramont-Sensacq (40), Garlin (64), Poey-de-Lescar (64), Uzein (64). Noter qu’à Miramont-Sensacq(40),quelquestessonsdecéramiquecam-paniformeauraientétérecueillis.

Lesopérationsdefouilles

Quelquesfouillesdesitesdel’âgedubronzeontétéeffectuéesenPoitou-Charentescesdernièresannées:-àAngoulins,auxOrmeaux(17),unefossecontenait

unvasedestockageàpastillageduBronzeancienarchéologiquement complet. Il est possible quedeuxvoire troisbâtimentssoientassociésàcettefosse(bâtimentssurparoiporteusequin’ontrienà voir avec les constructions de l’âge du fer dé-couvertessurlesite).Lesiteaétéfouilléen�005/�006.Unenoticeaétépubliéedanslecataloguedel’expositionprésentéeauMuséedeChauvignyàl’occasionducolloqueAFEAFen�007;

-àBuxerolles(86)«Terrequifume»,rappelonslafouilleunpeuancienne(�004)deP.Maguer.Ici,c’estungrandbâtimentnaviformeBronzeancien,

L’âgedubronzeenPoitou-CharentesetAquitaine.

Bilandestravauxde2006à2008.

IsabellekerouaNToN etcollaborateurs1

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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associéàplusieurs fossesdegrillageoudestoc-kage contenantun importantmobilier céramiquequiaétéidentifiéetfouillé;

- à Brioux sur Boutonne (79), un site structuré duBronzeancienaétéfouilléen�007sousladirec-tiond’E.Ranché(voirarticledanscebulletin);

- à Puyréaux (16), la fouille programmée initiée en�008, sous la direction de S. Ducongé, est trèsprometteuse(voirarticledanscebulletin).Enef-fet,l’encloscirculairedégagéarévélélaprésencedeplusieurs sépultures, l’ensemble étantdatéduBronzeancienetduBronzefinalIIet/ouIII;

- à Soyaux (16), au pied du camp de Recoux, uneoccupationBronzeancienapuêtremiseau jouràl’occasiond’unefouillemenéeen�007sousladirectiond’I.Kerouanton.Lesiteestimplantésurlaberged’unancien ruisseau,où lesniveauxdetourbesontprésents.Al’occasiondelamêmeopé-ration,unensemblede��enclosaégalementétéfouillé. Notons que l’ensemble n’est pas encoreétudiédanssonintégralité,etquelesdatationsdechacundesenclosnesontpasencoreétabliesaveccertitude (de la fin du Bronze final au début dusecondâgedufer);

- à Magnac-sur-Touvre (16), un ensemble de troisenclos circulaires, dont un du Bronze ancien oumoyen,aétéfouilléen�006,sousladirectiond’E.Galtié;

-danslamêmezonegéographique,àproximitéimmé-diatedesencloscirculairesdeSoyauxouMagnac-sur-Touvre,rappelonsceuxdeL’Isle-d’Espagnac,fouillésen�004.UnenclosduBronzeancienet7structuresdecombustionisolées(fossesavecblocsdecalcairebrûlés)yavaientétédécouverts.

Thèse

Troisthèsesportantsurnosrégionsontétésoutenuesen�007et�008:

ChristopheMaitay:Les céramiques peintes non tour-nées dans le Centre-Ouest de la France et ses marges de la fin de l’âge du bronze à La Tène A ancienne. Apport à la connaissance des cultures matérielles de l’Ouest de la France, soutenue à l’université deRennes1en�007.

CélineLagarde:Production métallique en Aquitaine à l’âge du bronze moyen : techniques, usages et cir-culation,soutenueàl’universitédeBordeauxenno-vembre�008,sousladirectiondeM.Pernot.

SébastienManem:Les fondements technologiques de la culture des Duffaits (âge du bronze moyen),soute-

nueàl’universitédeParisXendécembre�008,sousladirectiondeC.Perlès.

Bibliographie:BolleA.,BernardR.,CoutureauM.,JegouzoA.,Landreau

G.,MiailheV., Angoulême, 14 rue ancienne de Bas-seau (Charente), rapport de diagnostic archéologique,SRAPoitou-Charentes,INRAP,Poitiers�007.

BolleA.,BernardR.,BrisachB.,CoutureauM.,GuittonD., Frontenay Rohan Rohan, les Aiguilles au Retz (Deux-Sèvres), rapport de diagnostic archéologique, SRAPoitou-Charentes,INRAP,Poitiers�007.

Chopin J.-F.,Claracq « Chemin de la Lande », Claracq «Chemin des Thuyaas», Claracq «L’officier», Mira-mont-Sensacq « Les Bruques », Miramont-Sensacq, Garlin « Cazaou de Luc », Uzein « Lanne de Bessoues », « Las Areilles », Notices de sites, A65 - Langon - Pau, Pyrénées-Atlantiques.SRAAquitaine,Inrap,Pes-sac�007.

DucournauB.etcollKerouantonI.,Montayral, Le Tricou (47), rapport de diagnostic archéologique,SRAAqui-taine,INRAP,Pessac�007.

GaltiéE.,Les enclos circulaires de Monregner (Magnac-sur-Touvre, 16),Rapport de fouille,SRAPoitiers,�007,4volumes.

MaguerP.,Buxerolles, Terre qui Fume, 86 041 016, Vienne (86). Rapport final d’opération,Poitiers,octobre�004,105pages,annexes,91figureset17planches.

Maguer P., L’Isle d’Espagnac, Bel Air, Charente (16), Rapport final d’opération,Poitiers,�006,67pages.

MaguerP.,L’établissement ruraldesOrmeauxàAngou-lins(Charente-Maritime)(Ve-Iersicècleav.J.-C.)In:Bertrand I. etMaguerP.dir.,De pierre et de terre. Les Gaulois entre Loire et Dordogne, MémoiresXXX,MuséesdelavilledeChauvigny,�007,p.66-68.

MoutardeB., Jarnac (16), Le Pamprot. Mars 2008. Rap-port de diagnostic d’archéologie préventive, INRAPPoitiers,SRAPoitou-Charentes,�008.

MoutardeB.,Jarnac (16), Souillac. Mars 2008. Rapport de diagnostic d’archéologie préventive, INRAP Poitiers,SRAPoitou-Charentes,�008.

RanchéC.,GomezdeSotoJ.,AudéV.,Brioux-sur-Bou-tonne«Saint-Martin»(Deux-Sèvres),ce volume.

1-Informationsapportéespardenombreuxcollaborateursquejeremerciechaleureusement(AnnieBolle,Jean-FrançoisChopin,SébastienDucongé,BertrandDucournau,JoséGomezdeSoto,

PatrickMaguer,BénédicteMoutardepourneciterqu’eux..)

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8�

Découvertesrécentes

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C’est grâce aux prospections aériennes de PatrickJoy,enjuin�004,qu’unevastenécropoleàenclosaétéreconnueprèsduvillageduChâtelardsurlacom-munedePuyréaux,enCharente.Desdécouvertesréa-liséesauXXes.avaientdéjàpermisdereconnaîtrelaprésencededeuxsépulturessurdesparcellesprochesencoursd’exploitationpardessablières,maisriennelaissaitsupposerlaprésenced’unetellenécropole.Lemobilierarchéologiquedecessépultures,réexaminédernièrement,permettaitd’avanceruneutilisationdusiteallantduVes.(inhumationd’unguerrier)auxIVe-IIIes.av.J.-C.(incinérationenurne),soitdanslapre-mièremoitiédusecondâgedufer.Lefortpotentieldedécouvertesetl’intérêtscientifiquedecetypedesiteetpourcettepériodedansunerégionoùcesdon-néesfontcruellementdéfaut,ontmotivélesprésentesrecherches.Après des prospections géophysiques particulière-

mentsatisfaisantes réaliséesendécembre�007,unepremière campagne de fouille était engagée en seconcentrantsurundoubleencloscirculaireavecfos-secentrale.Unesurfacesub-rectangulaired’environ1500 m² a été décapée et l’ensemble des structuresdécouvertesaétéfouillétoutoupartiedanslalimitedessixsemainesduchantier.Contrairement à toutes attentes, aucune des décou-vertes de �008ne date de l’âge du fer.Outre quel-quesfaitsattribuablesàl’époquegallo-romaineetauMoyenÂge,leresteestdatédel’âgedubronze.Les�/�accessiblesd’unpetitencloscirculaire(moinsde9mdediamètre),trèsérodéetjusquelànonrepérésurlesdocuments,ontétéfouillés,ausud,enlimitedelaroutedépartementale.Aucunindiced’unesépulturen’aétéobservé.LesrarestessonsdécouvertsdansleremplissagedufosséàprofilenUpermettentdepro-poserunedatationauBronzefinal.Ausud-ouestde

Puyréaux,LesMarais(Charente)

SébastienducoNgé

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

8�

lafouille,unangleetunelongueportiond’unenclosrectangulairedetypeLanggräbenontlivréquelquestessonsdatablesduBronze final (mobilierprincipa-lement découvert dans le comblement terminal dufossé).UnepointedeflècheàaileronsensilexestàrattacherauBronzeancien.Decefosséontaussiétéretiréesdeuxgrandesdallesencalcairequisemblentavoir été endommagées et rejetées ensemble. Dansl’espace internede cet enclos, seulsquatre trousdepoteauontétéfouillés,donttroisétaientalignés.Leurdatation est indéterminée. La fouille du reste de cegrand enclos à l’ouest permettra d’en compléter leplanetlesinformations.Le plus grand des fossés circulaires, d’environ 18mètresdediamètre,aétécreuséenplusieursportionsserejoignantplusoumoins,deprofilenU.Pouvantatteindreles�,50màl’ouvertureetprèsd’1,40mdeprofondeur, son remplissage n’est pas homogène etne révèle pas la présenced’un talus externe et / ouinterne.Delafaune,destessonsetdelargesportionsdevasespouvants’apparenteràdesdépôtsvolontai-res en fondde fossé semblent indiquer que celui-ciaétécreuséetfréquentéaudébutduBronzeancien.Cependant,lecomblementterminaldufossécontientdenombreuxtessonsduBronzefinalIIetIIIetunetêted’épingledécorée,enalliagecuivreux,demêmedatation.Lepetit fossé,d’environ5mdediamètre,présenteuneinterruptionmarquantl’entrée,aunord.Conservésurmoinsde15cmdeprofondeurpourunequarantainedecentimètresd’ouverture, ilestégale-mentàprofilenU.Sonremplissagetrahitlaprésenced’une possible palissade de bois axiale. Quelquesmenustessonsyontétédécouverts,n’apportantpasd’informationsursadatation.Aucentredesenclos,cen’estpasunemaisdeuxfos-sessépulcralesquiontétécreusées.Laplusanciennen’apasétéfouilléemaislespremiersindicesindiquentlaprésenced’unseulcorps,orientétêteàl’estetfaceverslesud,probablementenpositionlatéralegauche,entouré depierres calcaires.La seconde fosse a étécreuséeenpartieau-dessusdelaprécédente,retirantquelquespierresdecelle-ciquiontétéréutiliséespourlenouvelaménagement.Cettesecondesépultureren-fermaitdeuxpersonnes,inhuméesl’uneaprèsl’autrecomme l’indique la réduction du premier corps.Cederniersembleavoirétéinhumétêteàl’ouestenpo-sition latérale droite.Ledéfunt portait uneperle enpendentif. Seule la moitié inférieure du corps a étédéplacéeetdéposéesurlehaut.Lesconnexionsana-tomiques observées permettent de conclure que lecorps n’était pas entièrement décomposé lors de laréduction.Lesecondcorpsaétédéposétêteàl’est,enpositionlatéralegauche,lesmembresinférieursposéssur l’autrecorps.Aucunautreartefactconservéque

le pendentif ne semblait accompagner ces défunts.Cependant,unearmaturedeflèchetranchantedetypeSublaines du Néolithique récent était présente danslafosse,commedeuxpetitstessonsisolés,peut-êtrevenusaveclaterredecomblementdelafossesépul-crale.Eneffet,ilsemblequelescorpsaientétédépo-sésenespacevide,protégésparunplafondpeut-êtreenboisau-dessusduquelavaitétéplacéesdespierresen calcaire que l’on a retrouvées sur les squelettes.En attendant les datations par radiocarbone, seuleslescéramiquesduplusgranddesfossésapportentdeséléments de datation. Les comparaisons régionaleset lespratiquesfunérairesobservéesvontégalementdanslesensd’unedatationdecetensembleauBronzeancien.LanécropoledesMaraisadoncétéutiliséeaumoinsduBronzeancienàLaTèneA.Lapartiefouilléeen�008 se situerait au «cœur» du site tandis que lessépulturesdel’âgeduFerseraientenpériphérie.Lesdécouvertesdecetteannée,inattenduesetexception-nellesdeparleursdatations,nerendentqueplusin-téressantesencorelesproblématiquesoffertesparcetensemble.

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Découvertesrécentes

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Leprojetdel’aménagementdelaZACdes«portesduQuercy»surlacommunedeMontayral(47)adonnélieuauxmoisdejanvieretfévrier�007àundiagnos-tic archéologiqueportant surune surfacede8,6ha.Lesparcellessondéessetrouventenborduredelater-rassealluvialeintermédiaireàquelquescentainesdemètresduLot.Les résultats de l’opération ontmis en évidence unpaléoreliefdelaterrassedegraveetuneoccupationprotohistoriqueattribuableauBronzefinalIIIacarac-tériséeparunensembledefossestrèsrichesenmaté-rielcéramique.

Examendelacéramiquedel’âgedubronzefinal

Les éléments céramiques de l’âge du bronze issusdudiagnosticetprésentésdans lesplanchesci-join-tesmettentenévidenceunensemblehomogèned’ungrandintérêt.Eneffet,lesquelquesformeset/oudécorsexaminés(jattesbiconiquesàépaulementetpetitrebordéversé,coupeàdécorexternedecanneluresverticalesgrou-péesenfaisceau,coupessegmentées)sontattribuablesà l’étapemoyenneduBronzefinal, trèsmalconnuerégionalementetdontlesimplicationschrono-cultu-rellessontimportantes.

Montayral est situé aux confins des groupes duQuercyetduPérigord,oùlesensemblescéramiquesdecettepériodesontdéjàplusoumoinsbienidenti-fiés.EnLot-et-Garonne,l’âgedubronzen’estrepré-sentéqueparquelquesobjetsmétalliquesisolés,dontquelquesépéesduBronzemoyenmisesaujourdanslecoursinférieurduLot(Beyneixet alii,1994),ainsiqueplusieurshachesduBronzeancien,moyenoufi-nal,etquelquespointesdelanceetpointesdeflèche

(Roussot-Larroque,1981).AproximitéimmédiatedusitedeTricou,unehacheàdouilleàconstrictionmédianeaétédécouvertean-ciennement entre Montayral et Fumel, «sur la ter-rasse entre les deux communes, près d’un carrefour»(Roussot-Larroque, 1981, p.479). Julia Roussot-Larroque la rapproche des exemplaires launacienset propose une datation à l’extrême fin de l’âge dubronze.Plus intéressant pour ce qui nous concerne direc-tement, un sauvetage urgent a étémené en 1989 et1991 sur le site du Mayne à Saint-Vitte, quelqueskilomètres à l’ouest de Montayral (Barbier, 199�).L’ensemblecéramiquerecueillidanslafossefouilléeàl’occasiondecesauvetageesthomogèneetpeutêtredatédel’étapemoyenneduBronzefinal:présencedecoupesàlargescanneluresinternes,gobeletsetjattesbiconiquesàépaulementetpetitrebordéversé.

LaproximitédessitesduMayneetdeTricouestin-téressante,etilconviendraitd’examinerplusendétailsicesdeuxsitessontcontemporainsounon.Eneffet,si le Mayne semble pouvoir être attribué typologi-quementàlafindel’étapemoyenneduBronzefinal(Bronze final IIIa), la jatte à épaulement de Tricousoulèvedenombreusesinterrogations.Eneffet,silaforme générale de la jatte est assez «ancienne» etpourraitêtrecaléedanslesdébutsduBronzefinalIIb,ledécorutilisésurcettejatte,etnotammentlemotifdemétopesdecroixdeSaint-Andréréaliséesautraitdouble,paraît«rajeunir»lajatte(BronzefinalIIIa).Lessitesdel’étapemoyenneduBronzefinalrestentdonc raresdanscette région,à l’exceptiondes sitesduMayneetdeTricou.Lapositiongéographiquedeceux-ciestcependanttrèsintéressanteetlaisseplanerdenombreusesinterrogations.Cesensemblescérami-quespeuvent-ilsêtrerattachésounonaustylecéra-

Montayral,«Tricou»(Lot-et-Garonne):unsitedel’étapemoyenneduBronzefinal

surlesrivesduLot.

BertrandducourNauetIsabellekerouaNToNInrapGrand-sud-Ouest

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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miqueditdeRhin-Suisse-Franceorientaleous’agit-ild’uneadaptationlocale(d’oùlaformeanciennedelajatte avecundécorplus«jeune»)?Cesensemblespeuvent-ils être attribués aux groupes périgourdinsou quercinois de l’étape moyenne du Bronze finaloubiensont-ilsdavantagetournésversleLanguedocet les prémisses duMailhacien, comme la présenced’unehacheàdouilleàconstrictionmédianepourraitpermettredelesuggérer(Cf.J.Roussot-Larroque,ci-dessus)?Si lesiteduMaynen’a livré,aucoursdusauvetageréaliséen1989et1991àl’occasiondelaconstructiond’uneroute,qu’uneseulefosse,lafouilledusitedeTricouauraitpu1livrerenfinunboncorpuscéramiquepermettantd’apporterdesélémentsderé-ponseàquelquesunesdesnombreusesquestionsquiseposentausujetdel’étapemoyenneduBronzefinalenLot-et-Garonne.Pourterminer,onpourraitrepren-drelaphraseconclusivedeP.Barbierdanssonarti-

cledeprésentationdusiteduMayne(Barbier,199�,p.18):« De par sa rareté, le site de [Tricou]devient un site privilégié pour la compréhension de cette pé-riode dans le Haut-Agenais.»

1-Lafouillen’aurapaslieuenraisondelamodifica-tionduprojetparl’aménageur.

BibliographieBarbierP.,Unsitedelafindel’âgedubronzeauMayneà

Saint-Vite(Lot-et-Garonne).In:Les Celtes, la Garonne et les pays aquitains,Agen,199�,p.18-19.

BeyneixA.,GarnierJ.-F.etPonsJ.,LesépéesduBronzemoyenetfinaldraguéesdanslecoursinférieurduLot(Lot-et-Garonne).Bulletin de la société préhistorique française,1994,t.91,n°�,p.191-195.

Roussot-Larroque J., Quelques bronzes inédits ou peuconnusdel’Agenais.Bulletin de la société préhistori-que française,1981,t.78,n°10-1�,p.47�-48�.

0 10

Sondage 48, fosse 2

cm

38cm

24cm

Tricou

MontayralCéramique du sondage 48, fosse 2Lot-et-Garonne (47)

N° : 02 50 67N° : SD.06.107 Fig. 10Arrêté

PatriarcheRelevés et DAO : INRAP

11cm

a

b

c

d

e

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86

11cm

0 10

Sondage 48

Sondage 48, fosse 1

a

a

d

e

f

g

h

b

c

b

c

d

cm

22cm

Tricou

MontayralCéramique du sondage 48Lot-et-Garonne (47)

N° : 02 50 67N° : SD.06.107 Fig. 9Arrêté

PatriarcheRelevés et DAO : INRAP

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Découvertesrécentes

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

Lesraisonsdelafouille

C’estunprojetd’aménagementdelotissementparlaSociétéanonymed’économiemixte localedeNiort,au lieu dit Saint-Martin, commune de Brioux–sur-Boutonne,quiaamenélesservicesdel’Etatàproduireunarrêtédediagnosticarchéologique.Cediagnostic,effectuéenmai�006parCatherineBallarin(Inrap),apermisdemettreaujourdesstructuresassociéesàdumobiliercéramique,attribuéesauBronzeancien(dé-termination de P. Fouéré, Inrap). La caractérisationdecetteoccupationainsiquesonimportanceontétél’objetdecettefouille.

Situationgéographiqueetgéologique

Brioux-sur-Boutonne«Saint-Martin»(deux-Sèvres)

ChristopheraNché1,Joségomez de soTo²,Valérieaudé1.

AveclacollaborationdeF.Sellami1,S.Braguier1,P.Bidart1,V.Miailhe,1B.Billy1,D.Martins1,S.Gougnard1,S.Alexis1etP.Ernaux1.

1-InrapGSO;�-DirecteurderechercheauCNRS,UMR6566,Rennes.

calcaire, des zones d’affleurement du rocher repré-sentéespardesplaquettesdecalcaireetdeszonesdecolluvionnementmatérialisées par des apports sédi-mentairesargileuxainsiquedesnodulesdecalcairededimensioncentimétrique.

L’environnementarchéologique

L’environnement archéologique de Brioux–sur-BoutonneestsurtoutconnuparlestravauxdeDavidBrunie,menés dans le cadre d’une étude documen-tairedemandéepar lasubdivision localede laDDEdesDeux-Sèvresàl’occasiondetravauxd’aménage-mentsdubourg(Brunie1996)ainsiqueparlerapportde PCR sur cette même commune de Brioux–sur-Boutonne (collectif �006). Au sud de la commune,près duvillagedeVirollet, est connuun site néoli-thiquerepéréessentiellementpardesramassagesdesurface.SurlaTabledePeutinger,l’itinéraireantiquePoitiers-Saintesestjalonnéentrecesdeuxcitésparlesstationsde Rom (Rarauna), Brioux (Brigiosum) et Aulnay (Au(n)edonnaco), fines de la civitas de Poitiers.LaprésencedeBriouxentre les stationsdeRometAulnay laissedepuis longtempssoupçonneruneoc-cupation protohistorique et/ou antique importante.Aucunélémentconcretn’avaitencorepuenêtremisenévidenceàcejour(AudéinRanché�008).

Lesite

Les structures se trouvent nettement concentrées aunorddelazonedestravaux(Fig.�).Ledéniveléetlaprésence d’eau dans la partie sud peuvent en partieexpliquercefait:desinondationssontrégulièrementconstatéesdanscesecteur.Lesstructuresrencontréessonttrèsérodéesetontlivrépeudemobilier.Quelquesfossésontététrouvés,leurdatationn’estpasassuréehormispourdeuxquiseretrouventsurleplancadas-tralde18�1.Lemobilierexhuméestprincipalement

Charente

Argen

ton

Thou

et

Sèvre

Boutonn

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Bou

tonn

Clain

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Thou

etD

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Laye

Autize

Autize Vonne

SèvreNantaise

D.9

D.737D.737

D.740

D.950

D.950

D.950

D.15

D.14

D.14

D.45

D.45

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D.737

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D.5

D.948

D.948

D.744

D.3

D.744

D.744

D.744

D.41

D.949

D.74

8

D.748

D.74

8

D.748 D.32

D.759

D.725

D.725

D.150

D.135

D.37

D.46

D.37

D.743

D.743

D.19

D.960

D.938

D.938

D.93

8

D.938

D.738

D.738

D.93

8

D.6

D.45

D.54

D.740

D.740

D.110

D. 748

A. 10

N. 11

N. 11

N. 11

N. 248

N. 15

0

N. 148

N. 149

N. 149

A. 10

N. 149

N. 149

N. 10

Thouars

Mauléon

Cerizay

Moncoutant

Saint-Varent

Airvault

Thénezay

Ménigoute

Saint-Maixent-l'Ecole

Frontenay-Rohan-Rohan

Mauzé-sur-le-Mignon Beauvoir-

sur-NiortBrioux-sur-Boutonne

Chef-Boutonne

Sauzé-Vaussais

Lezay

La Mothe-Saint-Héray

MellePrahecq

Celles-sur-Belle

Mazières-en-Gâtine

Secondigny

Coulonges-sur-l'Autize

Champdeniers-Saint-Denis

Saint-Loup-Lamairé

Argenton-Château

NIORT

PARTHENAY

BRESSUIRE

0 20 km

0 100 km0 40 km

Charente-MaritimeCharente

VienneDeux-Sèvres

Poitou-Charentes

DA

O :

M. C

outu

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/Inra

p

86VIENNE

86VIENNE

17CHARENTE-MARITIME

17CHARENTE-MARITIME

16CHARENTE

16CHARENTE

85VENDEE

85VENDEE

37INDRE

ETLOIRE

37INDRE

ETLOIRE

49MAINE-ET-LOIRE

49MAINE-ET-LOIRE

St-Martin

St-Martin

Fig.1-LocalisationdusitedeBrioux-sur-Bou-tonne.

Brioux–sur-Boutonneestsituéeàunedizainede kilomètres au sudde Melle (Fig.1), surl’axe Melle-Saintes.Lesitesetrouveàunecentainedemètresausuddel’église.La commune est si-tuée sur un plateaucalcaireceintaunordetausudpardeuxval-lées,aunordcelledelaBoutonneetausudunevalléesèche.Lescourbesdeniveaudusite de Saint-Martinmontrent un déni-velé vers le sud. Sonsubstrat géologiquepossède des niveauxargileuxissusdel’al-térationdusubstratum

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

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céramique,avecunpeudefauneainsiquequelquesraresélémentslithiques.L’organisationgénéraledesstructuresnepermetmalheureusementpasdemettreenévidencedebâtimentd’habitation.Lesoccupations

Le Bronze ancienSur cent quarante six anomalies repérées au déca-page,seuleunecinquantainealivrédumobilier.Pardéfaut,leplusgrandnombredestructuresaétéattri-buéauBronzeancien,lapartiedusitedelapériode

deLaTènen’étantillustréequeparquatrestructures:deuxfossésetdeuxfosses.Dans lagrandemajoritédes creusements, aucunélément anthropiqueouda-tantn’aétéretrouvé,etlecaractèreprésuménatureldecertainsaamenéànepaslesconsidérerentermedestructures(leplussouvent,ilsontétéretirésdelaphased’étude).Lesstructuresisoléessontmajoritai-res,onnepeutlesrattacheràaucunensemblechro-nologique.Sixensemblesdequatretrousdepoteauxformantdesquadrilatèresde1,�0mà1,50mdecôtéenmoyenne(fig.�)désignentdesstructuresdutypegrenierssuré-

Plan d’ensemble du site

59.00

59.50

60.00

60.50

61.00

Structures

Sondages

Fossés

Veines calcaire

Zones de plaquettes calcaire

Y=129.800

300

X=402.

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Iso1065

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1131

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1141

1034

1103

Ensemble 4

Ensemble 2Ensemble 3

Ensemble 1Prelvt 1137

1140

1138

X

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11421139

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Iso1058

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Ensemble 5

Ensemble 6

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1

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1"

1"

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5m

10m

1'

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3

45

Tr.6Tr.7

D

C

BSondage de l’évaluation

1014

, sd

1

1014

, Sd

2

1014

, sd

3

1014

, sd

4

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1083, sd2, coupe 1

1083, sd2, coupe 2

B

A B 1022

, sd2

1145 1143

1083, Sd1

1094

1032, sd1

25m0

1032

, sd

4

Fig.2-Pland’ensembledusitedeBrioux-sur-Boutonne.

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levés(BuchsenschutzetAudouze1989).Surlecôtésuddedeuxdecesgreniers(ensembles1et�,fig.�),deuxfossessontprésentes,quiontlivrédumatérielattribuableàl’âgedubronze.Quatreautresensemblesdestructuresmontrentqua-tre trousdepoteauuniques, ilsont livré trèspeudemobilieretleurattribution,bienqu’incertaine,semblepouvoirégalementserapporterauBronzeancien.Deux dépôts de vases ont été retrouvés écrasés surplaceetprélevésenmotte:-lepremier,structure1058,comporteunvaseréduitàunfondmontrantundépartdepansesurlequelsetrouve un décor de pustules. Un deuxième vase luiest associé, il porte égalementundécordepustulesetprésenteunbord rentrant soulignéparuncordondigité,d’oùpartunsecondcordondigitéoblique;- leseconddépôt,structure1065,paraîtnecompor-terqu’unseulvase,quin’apuencoredonnerlieuàunereconstitutioncomplèteenraisondesonétattrèsfragmenté.Lesfosses1050et105�(fig.�et4),detypepolylobé,ontfaitl’objetd’unefouilleexhaustive.Ellesontlivréunimportantmobiliercéramiqueetfaunique.Le mobilier fera l’objet d’une étude complète ulté-rieure.Enattendant,nousinsisteronssurunélémentassezoriginal,lesfragmentsd’unvaseincompletdel’US 1040 (Fig. 5). Il s’agit d’une écuelle à ouver-ture matérialisée par un bord en méplat horizontalformant collerette interne.Cette collerette est ornéede triangleshachurées incisés imbriqués, le haut dela panse porte également un décor de triangles ha-churés, mais non imbriqués. Les écuelles sont uneformecommuneduBronzeancienrégional(Bouchetet al.1990;GomezdeSoto1995;GomezdeSotoetBoulestin1996;Ranchéet al. �006),mais celledeBriouxest laseule,ànotreconnaissance,àmontrercebord-collerette.CecaractèreestenrevanchedéjàconnusurunepetitesériedevasesàpansepiriformedeCharente-Maritime–d’unmodèlebeaucoupplus

courantenCentre-Ouestsansbord-collerette–delaPalutàSaint-Léger(Bouchetet al.1990,fig.9,n°s1à8)etdesForgesauxRoches(Vacher�00�),levasedesForgesétantleseulcompletconnuàcejour.Danscertainscas, lacollerettepeutprésenteruneoblicitévers le bas marquée. Autre originalité du vase deBrioux:ilestleseulàporterundécorsurlebord-col-lerette.Ledécordetriangleshachurésincisésesttrèsrépandu pendant leBronze ancien.Rare enCentre-Ouest (Boulestin et Gomez de Soto �00�, fig. 15),ilestbienreprésentéplusaunord,enparticulierenArmorique (Briard1984;Stévenin�000),et jusquedanslesculturesdusuddel’Angleterre(Gerloff1975;Burgess1980;etc.).Lefaitquecestrianglessoientimbriquésconstitueuncaractèredesplusoriginaux,semble-t-il encore inconnu en Armorique, mais quitrouvequelquesraresparallèlesdanslesuddel’An-gleterre(ex.:Gerloff1975,pl.�0;Burgess1980,p.88,n°9etp.9�,n°�0;KinnesetLongworth1985,n°�9�),sansqu’ilfailleévidemmentvouloirreconnaî-tredesrelationsdirectesentrelesitedeBrioux-sur-Boutonneetl’Angleterreméridionale.

La Tène finale et le début de la période gallo-romai-neUnesecondeoccupationapuêtremiseenévidenceetattribuéeàLaTènefinaleetaudébutdelapériodegallo-romaine.Pour cettepériode,peude structuresont été reconnues: deux fossés, deux fosses et unpuits.L’étudedumobilieramphoriquemontreuneévolutiondesimportationssurlesite.Lesindicesnousconfir-mentlaprésenced’uncommerceduvinvenud’Italie,puiségalementd’Espagne,àBrioux-sur-Boutonne.Ilest probablequ’il soit parvenu jusqu’ici par la voieterrestre,situéeunpeuplusà l’ouestde laparcelle,quivadePoitiersàSaintes(Brunie�000).Lemobiliercéramiqueetamphoriqueindiqueuneoc-cupation relativement courte, essentiellement de LaTèneD1aàLaTèneD�.

ConclusionLes découvertes d’habitats de plein air de l’âge dubronze ont été relativement nombreuses ces derniè-res années en Poitou-Charentes, avec, entre autres,des sites comme les Entes à Saint-Varent dans lesDeux-Sèvres (Sandoz et al. 1999), Terre qui Fu-meàBuxerollesdans laVienne (Maguer�004), lesChampsBattazardsàJarnacenCharente(Ranchéet al.�006)ouleChemindeMargiteàSaint-Georges-de-DidonneenCharente-Maritime(Roger�006),quiapportent des éléments précieux concernant l’archi-tecturedeshabitatset/oulatypologiedumobilierdecettepériodeenCentre-Ouest.LesitedeSaint-Martin

Fig.3-St.1050encoursdefouille.

Fig.4-St.105�encoursdefouille.

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Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°6, mars 2009

90

59.00

59.50

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60.50

61.00

Y=129.800

300

X=402.

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1053

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11041100

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1122

Iso1065

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1135

1141

1034

1103

Ensemble 4

Ensemble 2

Ensemble 3

Ensemble 1

Prelvt 1137

1140

1138

X

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1142

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1146

Iso1058

1144

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58.91158.865

58.941

58.46758.463

58.469

58.48758.471

58.422

58.34458.358

58.40058.259

58.237

58.195

58.207

58.278

58.397

58.406

58.437

58.317

58.200

58.233

58.231

58.380

58.320

58.29658.273

58.331

58.281 58.472

58.421

59.081

60.884

60.655

60.589

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59.361

58.652 58.627

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60.271

60.371

60.508

60.499

59.028

58.413

58.277

Tr.5

Tr.6Tr.7

D

C

B

Sondage del’évaluation

Son

dag

e m

anu

el

1014

, sd

1

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, Sd

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, sd

3

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1014

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1083, sd2, coupe 1

1083, sd2, coupe 2

A

B

A

B

1022

, sd2

1145

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1083, Sd1

1094

1032, sd1

25m0

1032

, sd

4

Ensemble 1 US.1040

Brioux-sur-Boutonne Saint Martin

US. 1040.1

ø int. env. 14,8cm.

ø ext. env. 17,8cm.

US. 1040.2

5cm0

St 1050 - lot 311 - 1

St 1050 - lot 305 St 1050 - lot 306

St 1050 - lot 307a St 1050 - lot 309

St 1050 - lot 303a

5cm0

C. Ranché

Fig.4-MobiliercéramiquedeBrioux-sur-Boutonne.

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91

àBrioux-sur-Boutonnepermetdemettreenavantunmobilierhomogène,etquis’inscritdansuneoccupa-tionchronologiquementbiendéterminéegrâceàdesélémentscéramiquesquisontmaintenantbienconnusparailleurs.Sesstructuresmettentenavantunepetiteoccupationruraledontl’habitat,horsemprisedel’in-tervention,n’apuêtreretrouvé:lesitesemblesedé-velopperversl’ouest/nord-ouest,souslelotissementactuel.Lesélémentsrecueillisapportentdenouvellesdonnéesconcernantl’occupationdusolàl’aubedesâgesdesmétaux:labellesériecéramique,homogè-ne, avec des formes pour certaines complètes, pourd’autresconservéesde façonsignificative, serapar-ticulièrementutilepourpréciserlachrono-typologie,encorelacunaire,duBronzeancienduPoitou,etplusgénéralementduCentre-Ouest.

LadécouvertedevestigesdeLaTènefinaleetdudé-butdelapériodegallo-romaineapported’oresetdéjàdes informationsprécieusesqui relancent laproblé-matiquesurl’occupationdeBriouxdansl’Antiquité(ausenslarge).

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StéveninC.,Les vases céramiques en contexte funéraire aux débuts de l’âge du bronze en Bretagne : études ty-pologique, géographique et chronologique,mémoiredemaîtrised’Histoiredel’artetd’Archéologie,UniversitédeRennes�,�000.

Vacher S., Charente-Maritime. Forges. Les Roches.Rapportdediagnostic,Poitiers,Inrap,�00�.

Page 92: Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches

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LestextesprésentésdansleBulletindel’APRABn’engagentqueleursauteurs,etenaucuncasle

comitéderédactionoul’APRAB.

Rappelauxcommunicantsetauxauteurs(RésumésouActualités):

Les résumés des communications des journées « Bronze » devront être rendus sur cd, le jourmêmede laprésentationorale,àPierre-YvesMilcent. Ilestégalementpossiblede lesenvoyerparinternet,enfichierattaché,àpy.milcent@tele�.fretcejusqu’àdeuxsemainesaprèslajournéed’informations.

LesinformationspourlapartieActualitéssontàremettreàIsabelleKerouanton,depréférenceparmail,à[email protected]élaipourvoirlesinformationspubliéesdanslebulletinàvenirestfixé1moisavantladatedelajournée«Bronze».

Danstouslescas,lestextes(�pagesmaximum)doiventêtreenregistrésauformatRTFetSANSAUCUNEmiseenforme(etsurtoutpasderetraitdeparagraphe,etautresespacementsavantouaprèsparagraphe,pasdeborduresnidepucesetnotesdebasdepage…).Lestextesdoiventêtresaisis«aukilomètre».Pasd’insertiondefiguresdansletexte.Lesillustrations,1à�maximumpartexte,devrontêtreenregistréesdansleurformatd’origineetnontransformé(unfichierréalisésousAdobeillustrator,parexemple,doitêtreenregistréen.ai,pasenpdfoueps).Eviterlesimagesetdessinstrop«lourds».Cesquelquespetitesrègles,destinéessurtoutàfaciliterletravaildemiseenpage,sontdisponiblessurlesiteinternetdel’aprab.

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°5, mars 2008

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Administrateurs:JeanBOURGEOISRégisISSENMANNIsabelleKEROUANTONAnneLEHOERFFRebeccaPEAKEMarcTALONEugèneWARMENBOL

Tiers renouvelable en 2009 :JeanBOURGEOIS,CécileVEBER,StefanWIRTH,EugèneWARMENBOL

Tiers renouvelable en 2010 :RégisISSENMANN,IsabelleKEROUANTON,Pierre-YvesMILCENT,ClaudeMORDANT

Tiers renouvelable en 2011 :SylvieBOULUD,AnneLEHOERFF,RebeccaPEAKE,MarcTALON

AssociationpourlaPromotiondesRecherchessurl’AgeduBronze

Associationtypeloide1901.Déclarationàlasous-préfecturedeBayeuxle�7/10/1999.PublicationauJOdesassociationsn°19990048,annoncen°�8�paruele�7/11/1999.Cetteassociationapourbutdeconcouriràlamiseenvaleurdesétudesarchéologiquesetdelarecherchesurlaprotohistoireeuropéenneetparticulièrementsurl’âgedubronze.L’associationseproposedemettreenœuvreoudesoutenirtouteactionvisantnotammentà:

- diffuserauprèsdupubliclaconnaissancedel’archéologieprotohistoriqueengénéral,etenparticu-liersurl’âgedubronzeeuropéen;- favoriserleséchangesentreleschercheursàl’écheloneuropéenqu’ils’agissedeprofessionnelsoud’amateurs.

Adressedusecrétariat:AssociationpourlaPromotiondesrecherchessurl’âgedubronzeUMR5594ARTeHISUniversitédeBourgogne-FacultédesSciences6,BdGabriel�[email protected]@u-bourgogne.frSiteinternet:http://aprab.free.fr

Conseild’administrationdel’APRABau2mars2008

Compositiondubureauen2008:

Président: ClaudeMORDANTTrésorier: SylvieBOULUDSecrétaire: CécileVEBERSecrétaireadjoint: StefanWIRTHOrganisationJournéeBronze:Pierre-YvesMILCENT

Bulletin:

ActualitésetPAO: IsabelleKEROUANTONComitédelecture: SylvieBOULUD IsabelleKEROUANTON ClaudeMORDANT

SiteInternet: RégisISSENMANN

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°5, mars 2008

Page 94: Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches

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COTISATION�009

Veuillez trouver ci-joint un chèque de 15 € (8 € pour les étudiants et demandeurs d’emploi) libellé à l’ordredel’APRAB,enrèglementdemacotisationpourl’année�009.

Nom: Prénom:

Adressepersonnelle:

Tél,faxetEmail:

Statut:

Adresseprofessionnelle:

Tél,faxetEmail:

Aretourneràlatrésorière:SylvieBOULUDUniversitédeNantesUFRHistoire,Histoiredel’ArtetArchéologieChemindelacensivedutertreBP81��744�1�Nantescedex�

AssociationpourlaPromotiondesrecherchessurl’âgedubronzeUMR5594ARTeHISUniversitédeBourgogne-FacultédesSciences6,BdGabriel�1000DIJON

[email protected]@u-bourgogne.fr

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°5, mars 2008

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Contacts

AdressesecrétariatAssociationpourlaPromotiondesrecherchessurl’âgedubronze

UMR5594ARTeHISUniversitédeBourgogne-FacultédesSciences6,BdGabriel�[email protected]@u-bourgogne.fr

Trésorière(envoidescotisations)SylvieBOULUD

UniversitédeNantesUFRHistoire,Histoiredel’ArtetArchéologie

ChemindelacensivedutertreBP81��7

44�1�Nantescedex�[email protected]

[email protected]

Journéed’informationmilcent@univ-tlse�.fr

[email protected]

[email protected]

Bulletin de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du bronze, n°5, mars 2008