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La Spirale, 1957 - Germaine Richier © Adagp, Paris 2000 ENSET N° 227 Novembre 2005 BULLETIN DE L’ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES ET DES ÉLÈVES Une nouvelle révolution quantique (suite) La science face aux obscurantismes Physique, technologie et béton fibré pour le traitement acoustique d’un amphithéâtre Colloque Neurosciences et formation

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ENSETN° 227

Novembre2005

BULLETINDE L’ASSOCIATION

DES ANCIENS ÉLÈVESET DES ÉLÈVES

Une nouvelle révolution quantique (suite)

La science face aux obscurantismes

Physique, technologie et béton fibré pour le

traitement acoustique d’un amphithéâtre

Colloque Neurosciences et formation

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MISSIONS DE L’ASSOCIATION

COMITÉ NATIONAL

ASSOCIATION DES ANCIENS ELEVES ET DES ELEVES DE L’E.N.S.E.T. ET DE L’E.N.S. DE CACHAN61, avenue du Président Wilson - 94230 Cachan (Val de Marne).

e-mail : [email protected] C.C.P. Paris 5488 99 K

site internet http://www.aae.ens-cachan.fr

ISSN 1164 - 1967 - Directeur de la publication. Maurice Lièvremont, Association Ibidem. Rédaction, correction, mise en page : François Jardat, Claire Pierson, Marinette Pindat.

Relations avec l’imprimeur et diffusion : François Jardat, Marinette Pindat.

Présidents d’honneur :MM. les anciens Directeurs de l’Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique et de l’ENS de Cachan.MM. les anciens Directeurs Adjoints de l’Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique et de l’ENS de Cachan. Mme la Directrice de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan. M. le Directeur de l’antenne de Bretagne de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan.M. le Directeur Adjoint de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan. M. le Recteur P. PASTOUR.

Présidents - Vice-Présidents - Secrétaires Généraux - Trésoriers honoraires :M. BLACHIER (C 68), Professeur. J. BODINEAU (G 59), IPR-IA honoraire. M.-N. BONTOUX (D 70), Professeur. B. BRAUN (A1 66), Professeur. R. CANTAREL (B 56), Inspecteur général honoraire.H. COUDANE (A1 44), Professeur Émérite des Universités, Président honoraire de l’Université Paris XI. A. GREUZAT (EF 38), Professeur honoraire. M. JEANEAU (A1 39), Professeur honoraire.N. de KANDYBA (B 46), Proviseur honoraire. P. PUECH (A1 44), Professeur honoraire.J.M. REFEUIL (EF 39), Professeur honoraire.M. RESSAYRE (D 56), Professeur honoraire.D. SAUVALLE (B 46), Professeur honoraire.Y. STAPFER (D 43), Professeur honoraire.

Le but recherché par cette association est de contribuer activement au développement et à la défense de l’École Normale Supérieure de Cachan et, dans l’acception la plus large, de l’esprit technologique, dans tou-tes les disciplines scientifiques et générales enseignées dans les établissements publics ; défendre la qualité d’ancien élève ; maintenir les liens d’amitié que les élèves ont formés dès leur séjour dans cette école et se prêter un mutuel appui ; promouvoir la Recherche et les Sciences pratiques.

Président :M. LIEVREMONT (A2 61), Er Sapineg, Le Crano, 56440 LANGUIDIC.

Vice-Présidents :C. CREUZE (D 67), 2 allée des Naïades, 62200 BOULOGNE-SUR-MER.F. JARDAT (A’1 63), 14A Parc des Grands Prés 25720 AVANNE.

Secrétaire générale :M.A. PINDAT (A2 52), 54 rue Fénelon, 92120 MONTROUGE.

Secrétaire adjointe :C. PIERSON (A’2 66), 26 rue Auguste-Comte, 92170 VANVES

Trésorier :F. PIERSON (D 67), 26 rue Auguste-Comte, 92170 VANVES.

Trésorier adjoint :C. GONIN (B3 90), 5 montée de Guise, 21000 DIJON.

Autres membres du comité : M. BERTHAUD (B 59), M.-N. BONTOUX (D 70), B. BRAUN (A1 66), H. COUDANE (A1 44), E. DUC (B3 90), J.P. DUGARDIN (A”1 58), M.-A. JARDAT (A’1 61), S. KONIECZKA (B1 63), C. LECOINTRE (F 59), J. MARICHEZ (B2 74), P. RYCKELYNCK (A1 83), J.J. SANTIN (B1 77), C. SUBAÏ (B4 91).

Association des Anciens Elèves et des Elèves de

l’Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique et de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan.

L’Association est reconnue d’utilité publiqueDécret du 11 juillet 2003 – J.O. n° 165 du 19 juillet 2003

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N° 227SommaireNOVEMBRE 2005

DU CÔTÉ DES SCIENCES ET DES SCIENCES HUMAINES

Fatigue ? Langueur d’automne ? Je ne saurais dire, mais la sensation est bien réelle. Dix-huit mois après Vannes, j’ai l’impression d’entrer, en douceur et sans effraction, dans une période de navigation de routine (à vue, sans amers et donc dangereuse) sur un océan de morosité. Le dire fait très tendance mais l’effet est en soi très négatif. Quelle envie de faire et pour quoi faire dans un tel contexte ? La morosité parait planétaire (risque environnemental, pandémies à venir…), elle est « vieille Europe » (il suffit de suivre l’actualité), elle est, sans équivoque, nationale (ibid), elle est associative car le nombre des adhésions progresse peu, car les offres de participations responsables et bénévoles se font rares ; elle est intra-muros car le décalage entre les promotions anciennes et nouvelles (sortants, actifs, retraités) ne donne pas l’impression de se résorber. Naviguer selon quel cap ? Quels instruments, quel compas pour aider à la navigation ? Quelles explications à une telle morosité ?

La première et principale d’entre elles me semble être l’absence de lisibilité dans la période que nous vivons :

2001-2005, on distingue bien ce que veulent faire ou être les ENS1 mais dans le même temps, que veut faire l’État de ses ENS ? Comment les voit-il à l’avenir ? Pour quels objectifs ? Quid des projets, quid de la stratégie nationale, quid de l’enthousiasme ? La lisibilité est absente à court, moyen et long termes ; il n’y a pas de stratégie claire susceptible d’être critiquée, débattue. Les mots courants sont atermoiement et individualisme et ceci n’est jamais très bon, ni en matière de comportement politique général, ni pour des élèves en formation, ni pour leurs formateurs. Il manque des repè-res forts comme ceux que nous avons connus à certaines périodes passées : 1892-1912, la naissance du concept « enseignement technique », 1920-1932, mûrissement du concept E.N.S.E.T., 1952-1960 la notion de campus « Cité technique », 1985-1990 le statut unique des quatre ENS etc2.

Gardons-nous cependant de baisser les bras ; en cent ans nous avons connu des périodes plus rudes et plus dramatiques ; toutes ont été surmon-tées ; des solutions ont toujours été trouvées et pour la plupart elles ont fait l’objet, a posteriori, d’un certain consensus. Il faut se faire entendre, les concepts d’Écoles Normales Supérieures, de normaliens, méritent d’être défendus, expliqués. Il nous faut une stratégie. Il faut, très expérimenta-lement, instruire notre dossier, l’intégrer à une réflexion plus large. En dépit d’un contexte socio-politico-économico-éducatif et environnemental morose, le doute ne doit pas s’installer.

Pour réagir, il y a des moments privilégiés, par exemple les rencontres qu’autorisent nos regroupements annuels (congrès, colloque, assemblée générale). J’invite plus particulièrement aux réunions conviviales de promos des lendemains de congrès. Saisissons l’opportunité du congrès de novem-bre pour nous retrouver. Échangeons entre nous notamment au niveau des promotions qui ont connu les périodes charnières de notre histoire ; confrontons notre vécu à celui des normaliens de la jeune génération. Commençons, avec beaucoup de modestie mais aussi de courage, à accroî-tre, en interne, la lisibilité de notre Association.

1 Le lecteur pourra trouver dans l’encart en pages centrales du Bulletin 226 un extrait de la plaquette de présentation d’INNO-CAMPUS explicitant les missions actuelles de l’ENS de Cachan.2 Dans ce même encart du Bulletin 226, des extraits d’un texte de Gabriel BELLOC rappellent quelques étapes importantes.

Note : La suite, nous sommes nombreux à pouvoir en rappeler l’évolution et à témoigner de la période charnière (1985-1987) du passage ENSET en E.N.S. de Cachan, puis d’un vécu des deux dernières décennies.

EDITORIAL

LA VIE DE L’ASSOCIATION

LES ÉTUDES À L’ÉCOLE

Le carnetp. 34

Maurice Lièvremont

EDITORIAL

p. 1 Le mot du Président

LES ANCIENS ÉLÈVES

p. 2 Une nouvelle révolution quantique (2)

LA VIE DE L’ÉCOLE

p. 8 Le point sur la rentrée 2005 sur les deux sites de l’ENS de Cachan

p. 9 La Boutique des Sciences à l’ENS de Cachan

p. 10 La science face aux obscurantismes

p. 17 Physique, technologie et béton fibré haute performance associés pour le traitement acoustique d’un amphithéâtre.

p. 25 Représentation, compréhension et mémorisation pour les apprentissages

p. 28 Colloque “Neurosciences et formation”

p. 33 Itinéraire « 3 D » d’un ancien de l’ENSET

Enseignement supérieur, lycées et personnels

p. 22

INFORMATIONS - TEXTES OFFICIELS

LE MOT DU PRÉSIDENT

p. 15 Direction de l’ENS de Cachan

p. 16 Prix littéraire de l’ENS de Cachan

EESD 2006p. 23

Le CLIS informep. 24

Salons Educatec et Educ@tice

p. 24

p. 30 En 2006 un congrés “nature” en baie de Somme !

p. 31 Rapport financierdes comptes de l’année 2004

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DU CÔTÉ DES SCIENCES ET DES SCIENCES HUMAINES

Nous avons présenté dans le numéro 224 de notre Bulletin l’ouvrage collectif DEMAIN, LA PHYSIQUE édité par Odile Jacob-Sciences (ISBN 2-7381-1458-X), où dix grands savants français, réunis à l’initiative de

l’Académie des sciences, pour l’Année Mondiale de le Physique, nous font partager les extraordinaires avancées de la physique moderne. Parmi eux, dans le Chapitre 5, Alain ASPECT (A’1 65) décrit “Une nouvelle révolution quantique”. Nous remercions l’éditeur Odile Jacob et l’auteur Alain ASPECT de nous autoriser à publier ici de larges extraits de ce chapitre, en deux parties, la première dans le précédent bulletin (Bulletin 226) et la seconde dans la présente livraison.

UNE NOUVELLE RÉVOLUTION QUANTIQUE (2)

LA MÉCANIQUE QUANTIQUE ET LES SYSTÈMES INDIVIDUELS

Jusqu’à la fin des années 1970, les situations expérimentales où la mécanique quantique était impliquée concernaient toujours de très grands ensembles d’objets microscopiques sur lesquels on observait un signal moyen-né. Ainsi, la lumière émise par une lampe à décharge, dont les propriétés spectrales ont conduit à la première révolution quantique, est-elle émise par les millions de milliards d’atomes d’un gaz. De même, la superfluidité de l’hélium liquide, ou la supraconducti-vité de certains métaux, s’observent-elles sur des quantités macroscopiques, où le nombre d’atomes est de l’ordre du nombre d’Avogadro (6 x 1023, six cent mille milliards de milliards). Un faisceau laser contient un nombre de photons du même ordre, produits par un milieu amplificateur qui comporte un nombre tout aussi colossal d’ions émetteurs… Dans ce type de situa-tion, il n’y a aucune difficulté à utiliser les résultats probabilistes des calculs quantiques. Puisque les observations portent sur de grands ensembles, les probabilités s’interprètent de manière statistique : si le calcul prévoit qu’un atome dans une lampe spectrale a une probabilité de 80 % d’émettre de la lumière rouge et de 20 % d’émettre du bleu, nous dirons naturellement que 80 % des atomes émettent du rouge, et 20 % du bleu. Mais pourrait-on encore appliquer le formalisme quantique si on avait un seul atome émetteur ? A cette question Bohr répondait oui sans hésitation, alors qu’Einstein en doutait. Ici encore le débat semblait

n’être qu’une question de principe, sans portée pratique, qui ne concer-nait guère la majorité des physiciens lesquels travaillaient toujours sur de grands ensembles.

L’OBSERVATION DES OBJETS MICROSCOPIQUES INDIVIDUELS

A la fin des années 1970, les phy-siciens ont inventé des méthodes pour manipuler et observer un seul élec-tron, ou un seul ion, conservé pendant des heures (voire des jours, des mois) à l’aide de champs électriques et magné-tiques qui le maintiennent loin de toute paroi, dans une enceinte à vide : on parle alors de particule unique « piégée ». Au cours de la décennie suivante est apparue la microscopie

de champ proche (microscope à effet tunnel, microscope à force atomique), qui a permis d’observer et de mani-puler des atomes individuels déposés sur une surface (figure 8). A la même époque, les progrès conceptuels et expérimentaux de l’optique quanti-que ont conduit au développement de sources où les photons sont émis un par un, comme dans l’expérience de la figure 2 (Dualité onde-corpuscule à un seul photon : voir la première partie de cet article dans le Bulletin 226). Ces avancées expérimentales, couronnées par plusieurs prix Nobel, ont d’abord eu des conséquences importantes en physique fondamentale.

C’est ainsi que le piégeage d’objets élémentaires uniques a fait

Fig. 8. Corral atomique. Cette image au microscope à effet tunnel montre un « cor-ral atomique » réalisé à l’aide d’atomes de fer déposés sur une surface de cuivre. Les atomes se manifestent par des pics de densité électronique. Les vagues visualisent la fonction d’onde des électrons du cuivre qui sont réfléchis par les atomes de fer (crédit illustration : D. Eigler, IBM).

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considérablement avancer la connais-sance de certaines grandeurs micros-copiques, dont la valeur fournit sou-vent un test sévère de la théorie. Par exemple, les longs temps d’observa-tion accessibles avec un électron uni-que piégé ont permis de mesurer une quantité fondamentale, le « rapport gyromagnétique de l’électron », avec 13 chiffres significatifs (précision de une partie par dix millions de mil-lions, ce qui équivaut à mesurer la distance de la Terre à la Lune avec une précision de quelques millièmes de millimètre !). Or cette quantité peut être calculée à l’aide de l’électrody-namique quantique, version raffinée de la théorie quantique appliquée aux charges électriques élémentaires : l’ac-cord excellent avec l’expérience est à un niveau de précision tel qu’on ne sait ce qu’il faut admirer le plus, la perfor-mance des expérimentateurs, le talent des théoriciens capables de mener à bien des calculs si complexes, ou la puissance prédictive de la théorie.

Le piégeage d’objets élémentaires permet également des tests cruciaux de propriétés aussi fondamentales que la symétrie matière-antimatière : on a ainsi pu vérifier avec une précision con-fondante l’égalité des charges (au signe près) et des masses d’un proton et d’un antiproton, ou d’un électron et d’un positron (figure 9). Ce type de mesures vise à tester les symétries fondamentales –ou leur brisure– qui sont au cœur de notre compréhension du monde.

LES SAUTS QUANTIQUES

En parallèle avec les progrès expérimentaux, le piégeage d’objets microscopiques individuels obligea les physiciens à se reposer la question, soulevée elle aussi par Einstein, de la signification de la théorie quantique lorsqu’on l’applique à un objet unique. Considérons par exemple la situation de la figure 10 où un atome, soumis à un faisceau laser bien choisi, peut se trouver dans un état « brillant » avec une probabilité ΠΒ, et dans un état « noir » avec la probabilité complé-mentaire ΠΝ = 1 − ΠΒ. Par « brillant » ou « noir », on veut dire que si on rajoute un faisceau laser auxiliaire – une « sonde » – un atome dans l’état noir ne diffusera aucun photon tandis que dans l’état brillant il en diffusera de nombreux parfaitement observables avec un photodétecteur, ou même à l’œil nu. Lorsqu’on a une vapeur contenant un grand nombre d’atomes dans cette situation, l’inter-prétation des prédictions probabilistes ne présente pas de difficultés : une fraction ΠΒ des atomes diffuse des photons, tandis que les autres atomes (dont la fraction est ΠΝ) ne diffusent pas. Mais que se passerait-il pour un atome unique placé dans la même situation ? Sommés de répondre à ce genre de question, les fondateurs de la mécanique quantique de l’« École de Copenhague » répondaient qu’en pré-sence du premier laser l’atome est en fait dans une « superposition linéaire » de l’état noir et de l’état brillant, état quantique contre-intuitif où l’atome est à la fois brillant et noir. Et lors-qu’on applique le laser sonde, on va trouver l’atome soit dans l’état brillant soit dans l’état noir, avec les proba-bilités ΠΒ ou ΠΝ, sans que l’on puisse savoir d’avance lequel des deux cas sera observé. Mais ils ajoutaient que si l’on répétait l’expérience un grand nombre de fois, alors on observerait la situation brillante pour une fraction

ΠΒ des expériences et la situation noire pour la fraction ΠΝ.

En fait, cette description dans laquelle l’atome est dans une superpo-sition de l’état noir et de l’état brillant ne répond pas à la question : que se passe-t-il au cours du temps pour un atome unique que l’on observe en per-manence ? Même si la question appa-raissait totalement académique dans les années 1930, où l’on était loin de penser qu’on pourrait un jour observer des objets microscopiques uniques, les physiciens de l’école de Copenhague ne l’éludaient pas : pour y répondre, ils invoquaient le « postulat de réduction du paquet d’onde » qui affirme que lorsqu’un système quantique intera-git avec un appareil de mesure, en l’occurrence le laser auxiliaire, ce sys-tème quantique cesse d’être dans une superposition d’états et saute dans l’un ou l’autre d’entre eux. On prévoit donc que l’atome basculera alternati-vement, à des instants aléatoires, de l’état brillant où l’on peut observer les photons diffusés à l’état noir où aucun photon n’est diffusé, et réciproque-ment.

L’existence de ces « sauts quan-tiques », qui implique une évo-lution discontinue du système, avait été violemment contestée par nombre de physiciens parmi les plus grands (tels Einstein ou Schrödinger), qui y voyaient tout au plus un artifice commode, à valeur pédagogique, et semblaient penser que la description quanti-que ne s’appliquait qu’aux grands ensembles, qu’elle ne pouvait décrire le comportement d’un système individuel. Les progrès expérimentaux ayant permis au milieu des années 1980 l’obser-vation de la fluorescence d’un ion unique piégé (un ion n’est qu’un atome chargé électriquement, mais c’est cette charge qui permet de le piéger facilement), le débat a pu être tranché par l’expérien-ce : on observe effectivement que l’ion évolue aléatoirement entre des périodes où il est invisible et des périodes où il fluoresce intensément (figure 10). Cette observation a beaucoup frappé les physiciens. Au-delà de sa valeur démonstrative, elle a déclenché des progrès inattendus à la fois dans le domaine expérimental et dans le domaine théorique.

Fig. 9. Piégeage électromagnétique d’un positron. Une combinaison d’élec-trodes et de bobines permet de maintenir un seul positron (anti-électron) pendant plusieurs jours dans une enceinte à vide, sans contact avec les bobines qui con-trôlent sa position. Ce piège permet éga-lement de confiner des antiprotons, ce qui a permis l’obtention d’anti-hydrogène. C’est avec des pièges analogues qu’il a été possible de tester la symétrie matière-anti-matière à des niveaux de précision de un milliardième (crédit photographique : G. Gabrielse).

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DES RETOMBÉES PRATIQUES ET THÉORIQUES

Dans le domaine expérimental, on utilise aujourd’hui le phénomène des périodes noires pour mesurer la fré-quence de certaines raies spectroscopi-ques extrêmement fines, inobservables jusqu’alors, et qui sont d’excellents candidats pour de nouvelles horloges atomiques, encore plus précises que celles dont nous disposons. Dans le domaine théorique, la réflexion sur les sauts quantiques a déclenché l’émer-gence de nouvelles méthodes, appe-lées « Monte-Carlo quantique », qui donnent une description très proche de ce qu’on observe dans les expérien-ces. Ces méthodes utilisant le calcul sur ordinateur simulent une histoire quantique possible pour le système unique, en tirant au sort les sauts quan-tiques, les probabilités gouvernant ce tirage ayant été calculées à partir des équations quantiques. Si ces méthodes nouvelles sont bien adaptées à la des-cription des systèmes uniques, elles se sont également parfois révélées –après moyenne– remarquablement plus effi-caces que les méthodes théoriques quantiques traditionnelles pour étu-dier l’évolution d’un grand ensemble de systèmes identiques. De plus, en permettant de se poser des questions sur l’évolution individuelle de cha-que système, ces méthodes de Monte-Carlo quantique ont permis de faire le lien entre certains processus quan-tiques et des statistiques inhabituelles – les statistiques de Lévy– qui jouent un rôle crucial dans des domaines

aussi variés que la biologie, les mar-chés financiers, ou les embouteillages de la circulation automobile. Comme souvent, ce genre de rapprochement entre sujets sans rapport a priori s’est avéré particulièrement fécond.

DU MICROSCOPIQUE AU MÉSOS-COPIQUE

Sachant que la mécanique quan-tique peut décrire le comportement des objets individuels microscopiques, on peut évidemment se demander si elle s’applique à des objets plus gros. On sait bien qu’il n’y a pas besoin d’elle pour décrire le mouvement des planètes ou d’une pomme qui tombe : la physique classique s’en acquitte par-faitement, ce qui explique d’ailleurs sans doute la difficulté de compren-dre les concepts quantiques à partir d’une intuition forgée dans le monde macroscopique. Certes, nous avons besoin de la physique quantique pour calculer les propriétés (mécaniques, électriques…) des matériaux dont est fait un objet macroscopique, mais pas pour décrire le comportement de l’ob-jet lui-même.

Il existe toutefois une échelle intermédiaire, l’échelle mésoscopique, où c’est l’objet lui même – et pas seulement son matériau – qui doit être décrit par la mécanique quanti-que. On sait ainsi réaliser aujourd’hui des anneaux conducteurs mésoscopi-ques (à ne pas confondre avec les fils supraconducteurs), dont la taille est de l’ordre du micromètre, et dont la

résistance électrique nulle ne peut être comprise qu’en considérant la fonc-tion d’onde globale de l’ensemble des électrons de ce nanocircuit. Un autre exemple célèbre (prix Nobel 2001) d’objet mésoscopique est celui des condensats de Bose-Einstein gazeux, ensemble d’atomes (typiquement quel-ques millions) qui eux aussi doivent être décrits par une fonction d’onde quantique globale.

Si ces objets mésoscopiques où une description quantique s’impose sont encore des curiosités des labo-ratoires de recherche fondamen-tale, il ne fait guère de doute que les progrès des nanotechnologies, en particulier la miniaturisation inin-terrompue des composants semi-conducteurs, obligeront bientôt l’industrie de la microélectronique à utiliser une approche complète-ment quantique pour maîtriser ces nanocomposants.

DU MÉSOSCOPIQUE AU MACROS-COPIQUE : LA DÉCOHÉRENCE DES SYSTÈMES QUANTIQUES

Mais alors, si l’on observe un comportement quantique avec des objets de plus en plus gros, où se situe la frontière ? A vrai dire, on ne connaît pas la réponse à cette question, l’une des plus importan-tes qui soient posées aux physi-ciens du début du XXIème siècle.

L’une des propriétés spécifiques de la physique quantique est l’existence

Fig. 10 Sauts quantiques d’un ion unique piégé. Sous l’effet du laser de couplage, l’ion est dans une superposition linéaire de deux états, brillant et noir. Si on l’éclaire par un laser sonde auxiliaire, l’ion dans l’état brillant diffuse de nombreux photons facilement détectables, alors que dans l’état noir aucun photon du laser annexe n’est diffusé. La figure du bas (enre-gistrement de la fluorescence en fonction du temps dans une situation de ce type, document C. Raab, J. Eschner, et R. Blatt, communication privée) montre les basculements brutaux d’un état à l’autre à des instants aléatoires, appelés « sauts quantiques ». Si on avait un grand nombre d’ions dans cette situation, on verrait un taux de diffusion de photons quasiment constant, proportionnel à la probabilité de trouver les ions dans l’état brillant. Ce n’est que lorsqu’on a su piéger un ion unique avec des systèmes analogues à celui de la figure 9 que l’on a pu observer les sauts quantiques, dont l’existence était jusque là très controversée.

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des superpositions d’états : si un sys-tème possède plusieurs états quanti-ques possibles, il peut non seulement se trouver dans l’un d’eux, mais il peut également se trouver dans un état hybride formé à partir de ces états de base, une « superposition cohérente » de ces états. Les états intriqués sont de telles superpositions cohérentes, mais il existe des exemples beaucoup plus simples et pourtant très étonnants. Nous avons déjà cité le cas d’un atome se trouvant dans la superposition d’un état noir et d’un état brillant. La situa-tion devient encore plus troublante lorsque les deux états correspondent à des situations manifestement incom-patibles, par exemple des localisations éloignées. Ainsi, considérons un atome arrivant sur une séparatrice à atomes, analogue à une lame semi-réfléchissan-te pour les photons (figure 2 : bulletin 226 p. 3). Il peut soit être transmis, soit être réfléchi, ce qui conduit à des tra-jectoires distinctes. Mais il peut aussi être dans une superposition des états transmis et réfléchi, c’est-à-dire présent à la fois en deux points différents de l’es-pace. On peut démontrer expérimen-talement que cet état existe vraiment en recombinant les deux trajets et en observant des interférences, qu’on ne peut interpréter qu’en admettant que l’atome a suivi les deux chemins à la fois (le schéma est analogue à celui utilisé pour les photons, figure 2 : bul-letin 226 p. 3).

Un tel comportement a effective-ment été observé avec des objets microscopiques (électrons, pho-tons, neutrons, atomes, molé-cules), ou mésoscopiques (cou-rants électriques dans des nano-circuits), mais jamais avec des objets macroscopiques, alors que rien ne l’interdit a priori dans le formalisme quantique. Ce pro-blème a attiré l’attention de nom-breux physiciens, à commencer par Schrödinger qui en a donné une illustration amusante sous la forme du fameux chat qui pourrait à la fois être mort et vivant, ces deux états représentant un exem-ple particulièrement frappant d’états incompatibles. Pourquoi, dans le monde réel, n’observe-t-on pas la superposition cohérente des états « mort » et « vivant » ?

Les physiciens invoquent géné-ralement la décohérence quantique pour expliquer l’impossibilité d’une

superposition cohérente d’états d’ob-jets macroscopiques. La décohérence doit se manifester dès qu’un système quantique interagit avec le monde extérieur. Reprenons l’exemple de l’atome dont les trajectoires se sont séparées à l’intérieur d’un interféro-mètre. Si on l’éclaire avec de la lumière laser, il devient possible d’observer sa trajectoire et de dire s’il suit un trajet ou l’autre. Alors, les interférences dis-paraissent. On retrouve une situation classique, sans superposition cohéren-te. Or, plus un objet est complexe et gros, et plus il est, en général, sensible aux perturbations extérieures. On sait par exemple que plus une molécule est compliquée et plus elle a de possibili-tés d’absorber le rayonnement.

La décohérence par interaction avec le monde extérieur serait donc la clef du passage entre comporte-ments classique et quantique.

Même si ce raisonnement est séduisant, il est loin de clore la question, et de nombreuses questions restent posées. Une des plus troublantes est qu’on ne sait pas identifier une échelle au-delà de laquelle il deviendrait impossible d’éviter la décohé-rence. Rien n’empêche en prin-cipe de prendre suffisamment de précautions pour protéger un système –aussi gros soit-il– de la décohérence. Ainsi, pour repren-dre l’exemple de l’interféromé-trie atomique ou moléculaire, on a pu observer des interférences avec de très grosses molécules, à condition de se garder de les éclairer avec de la lumière qui permettrait de déterminer le chemin suivi. Quant à l’interac-tion avec le rayonnement ther-mique qui nous entoure, elle est beaucoup moins dommageable à la cohérence, et on peut tou-jours la réduire en abaissant la température des parois de l’en-ceinte dans laquelle se déroule l’expérience. A l’heure actuelle, on n’a aucun argument vrai-ment convaincant permettant de savoir s’il existe une taille limite fondamentale au-dessus de laquelle les molécules cesse-raient d’interférer. Une réponse à cette question aurait des impli-cations immenses, tant sur le plan conceptuel que pour les technologies du futur.

L’INFORMATION QUANTIQUE

DES CONCEPTS AUX APPLICA-TIONS ?

Alors que les physiciens croyaient avoir digéré la révolution quanti-que amorcée par Bohr et l’école de Copenhague, la découverte en 1965 des inégalités de Bell et l’observation expérimentale, quelques années plus tard, de leur violation les ont forcés à reconnaître le caractère véritable-ment révolutionnaire de l’intrication quantique, qui était resté ignoré par la plupart des acteurs de la première révolution quantique. Cette prise de conscience est contemporaine de l’ob-servation des objets microscopiques individuels, et de leurs sauts quanti-ques. Ces deux concepts, l’intrication quantique et l’évolution quantique des objets individuels étaient certes con-tenus dans le formalisme quantique, mais leur portée était restée largement sous estimée. C’est la reconnaissance de leur importance qui est à la base d’une nouvelle révolution quantique.

La portée de cette nouvelle révolu-tion quantique pourrait aller bien au-delà des concepts, et atteindre le traitement et la transmission de l’information. C’est le domaine de l’information quantique, qui vise à mettre en œuvre ces concepts physiques nouveaux – l’intrication et la manipulation d’objets indivi-duels – pour aboutir à des appli-cations étonnantes. Il s’agit d’une part de la cryptographie quanti-que, qui commence à être opéra-tionnelle, et d’autre part du calcul quantique, qui n’en est qu’à une phase de recherche fondamentale encore très éloignée des applica-tions. On ne sait absolument pas aujourd’hui s’il sera possible un jour de construire un véritable « ordinateur quantique », dont les performances potentielles sont sans commune mesure avec celles des ordinateurs actuels.

LA CRYPTOGRAPHIE QUANTI-QUE

La cryptographie est la science du codage et de la transmission de mes-sages secrets. Elle permet de commu-niquer des informations sur un canal public sans que des tiers puissent les déchiffrer. Historiquement, on a tou-jours assisté à une course poursuite

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entre des méthodes de codage de plus en plus raffinées et des méthodes de déchiffrage de plus en plus puissan-tes. Codage et déchiffrage s’appuient d’une part sur des progrès mathéma-tiques, d’autre part sur la puissance croissante des ordinateurs, et on com-prend que la sécurité d’un code repose sur l’hypothèse que l’espion qui tente de déchiffrer un message n’a pas un niveau de développement en mathé-matiques ou en informatique beau-coup plus avancé que l’expéditeur. Seule fait exception la clef de codage à utilisation unique : il s’agit d’une suite aléatoire de caractères, existant en deux exemplaires identiques entre les mains de l’émetteur et du récep-teur. On montre, par un théorème à la rigueur toute mathématique, qu’il est alors possible de réaliser un codage inviolable d’un message unique, pour-vu que sa longueur soit inférieure ou égale à celle de la clef secrète. Toutes les autres méthodes ne sont sûres que pour un niveau donné de développe-ment mathématique et technologique.

En cryptographie quantique, la sécurité ne dépend plus du niveau de développement : elle repose sur les lois fondamentales de la physique quantique. L’idée de base est qu’il est possible de détecter un espion tentant de prendre connaissance de la clef secrète par la trace qu’il laisse nécessairement, puisqu’en physique quantique il n’existe pas de mesure qui ne perturbe le système mesuré. En l’absence de telle trace, on est sûr qu’il n’y a pas eu d’espion lisant la clef. On peut donc échanger en toute sécurité deux copies d’une clef identique, ce qui permettra ultérieurement, après vérification de l’absence de trace, une transmission publique parfaitement sûre. Comment être sûr en pratique que personne n’a pu lire cette clef pen-dant sa transmission sur un canal espé-ré secret ? Il existe plusieurs schémas répondant au problème. L’utilisation de paires de particules EPR offre une solution particulièrement élégante : tant que les mesures ne sont pas faites sur deux particules intriquées éloi-gnées, le résultat de la mesure est imprédictible (sinon il y aurait des paramètres supplémentaires, et les inégalités de Bell ne seraient pas vio-lées). Ce n’est qu’au moment de la mesure que deux résultats identiques apparaissent sur les appareils des deux partenaires : auparavant, la clef n’exis-tait pas, et il n’y avait rien à espionner !

On pourrait évidemment craindre la manoeuvre d’un espion réalisant une mesure intermédiaire et faisant ainsi apparaître la clef, puis renvoyant des photons identiques à ses résultats de mesure, ce qui lui permettrait d’avoir un troisième exemplaire de la clef de codage. On montre en fait que pour démasquer cet espion sophistiqué, il suffit de réaliser, sur un sous-ensemble de mesures, un test des inégalités de Bell : si elles sont violées, il ne peut y avoir d’espion. Des démonstrateurs fonctionnent déjà sur ce principe.

LE CALCUL QUANTIQUE

Au début des années 1990, une découverte théorique a contraint les informaticiens à remettre en cause un dogme de base de leur discipline, en démontrant que si l’on disposait d’or-dinateurs quantiques, capables d’utili-ser le phénomène d’intrication quan-tique d’objets individuels, on pourrait mettre en œuvre des algorithmes radi-calement nouveaux permettant d’ef-fectuer certaines opérations difficiles, comme la décomposition d’un nombre (grand) en facteurs premiers, dans des temps beaucoup plus courts qu’avec les méthodes habituelles. Par exemple, la décomposition d’un nombre de 400 chiffres demanderait avec les ordina-teurs les plus puissants actuels, même mis en réseau à l’échelle mondiale, un temps de calcul supérieur à l’âge de l’univers. Mais avec un ordinateur quantique constitué de quelques cen-taines de milliers de qubits intriqués, il suffirait de quelques mois ! Cette découverte a une portée conceptuelle considérable, puisqu’elle montre que, contrairement à ce qu’on croyait jus-qu’alors, la façon de faire les calculs (l’algorithmique) n’est pas indépen-dante du type de machine utilisé. Elle pourrait aussi avoir des conséquen-ces pratiques immenses, puisque le cryptage (classique) des informations (par exemple sur la toile) repose aujourd’hui sur l’impossibilité de fac-toriser les très grands nombres en un temps raisonnable. Des méthodes de factorisation rapides ouvriraient une brèche dans la sécurité des commu-nications, sans doute catastrophique pour les sociétés modernes.

Encore faut-il être capable de construire un ordinateur quantique. Pour attaquer le problème, de nom-breux groupes dans le monde se sont lancés dans le développement de sys-

tèmes physiques réalisant une variable quantique élémentaire, le qubit, et de son unité de calcul de base, la « porte logique quantique ». Une porte logi-que quantique effectue des opérations élémentaires sur les qubits, comme une porte logique habituelle opère sur les bits ordinaires. Mais à la différence de ceux-ci, qui ne peuvent prendre que deux valeurs, 0 ou 1, les bits quantiques peuvent être mis dans une superposition linéaire des deux états 0 et 1, comme un atome peut être dans une superposition linéaire des états « brillant » et « noir ». Une porte logi-que quantique doit pouvoir combiner plusieurs bits quantiques se trouvant dans de telles superpositions, en don-nant pour résultat un état intriqué des qubits. D’intrication en intrication, on obtient des états représentant simul-tanément un nombre immensément grand de situations, et il est possible d’effectuer des calculs massivement parallèles, même avec un nombre modéré de portes logiques quantiques. Les possibilités sont incomparable-ment plus vastes que celles de l’al-gorithmique classique. On comprend qu’il ait fallu attendre le théorème de Bell, qui a permis de prendre cons-cience du caractère extraordinaire des états intriqués, pour que ces concepts émergent. Et c’est encore le théorème de Bell qui permet de démontrer qu’un ordinateur quantique est irréductible à un ordinateur classique.

L’ordinateur quantique existera-t-il un jour ? Il serait présomptueux de répondre, mais la recherche expérimentale sur les portes logi-ques quantiques est très active et a déjà obtenu des résultats inté-ressants. Plusieurs pistes sont en cours d’exploration, avec des bits quantiques reposant sur les systè-mes les plus divers : atomes, ions ou photons uniques, mais aussi molécules complexes manipulées par les méthodes de la résonance magnétique nucléaire ; signalons encore les jonctions Josephson, systèmes artificiels réalisés par les techniques de nanofabrication, qui offrent la perspective d’être connectés les uns aux autres dans des architectures de plus en plus complexes. Pour tous ces systèmes il demeure une grande inconnue : saura-t-on maîtriser le problème de la décohérence, dont il est à craindre que les effets soient d’autant plus dramatiques

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que le système est plus grand ? Ce n’est qu’à cette condition que l’on peut croire en l’avenir de l’ordina-teur quantique. Mais même si l’on n’aboutit pas à une réalisation concrète telle qu’on peut en rêver aujourd’hui, nul doute que cet effort de recherche marquera une étape importante dans l’histoire de l’informatique aussi bien que dans celle de la physique quanti-que.

LA PHYSIQUE QUANTIQUE : UN DÉFI POUR L’INTUITION, UNE SOURCE DE RUPTURES TECHNOLOGIQUES

Près d’un siècle après son émer-gence, la physique quantique occupe toujours une position singulière. Elle met en jeu des concepts absolument étrangers à une intuition forgée par l’observation des objets et des phé-nomènes à notre échelle. Même si les physiciens s’y sont habitués, et même si l’on maîtrise le formalisme mathéma-tique permettant d’en rendre compte, l’abandon du concept de trajectoire, et plus généralement d’évolution précise de l’ensemble des observables d’un sys-tème, qui étaient si difficiles à accepter pour les contemporains de Niels Bohr, restent très peu intuitifs. A ces difficul-tés originelles se sont ajoutés d’autres comportements quantiques au moins aussi déroutants : c’est l’évolution des systèmes microscopiques individuels par « sauts quantiques », observables aujourd’hui à l’œil nu ; et c’est surtout l’existence avérée d’états « intriqués » de plusieurs particules, qui se compor-tent alors comme un tout inséparable même si elles sont éloignées les unes des autres. La question de la frontière entre le monde quantique et le monde classique, plaisamment illustrée par la parabole du chat de Schrödinger, reste un des problèmes conceptuels majeurs sur lesquels butent les physi-ciens, même si des progrès dans la con-naissance des phénomènes de décohé-rence ouvrent des pistes intéressan-tes. Ces difficultés conceptuelles se

résoudraient-elles si l’on était capable de réaliser la synthèse de la physique quantique et de la relativité générale ? On peut l’espérer, mais nul ne le sait.

La compréhension profonde du monde quantique est un défi qui ne doit pas rester confiné à la seule communauté des physiciens. Tous ceux qui essaient de penser le monde, à commencer par les philo-sophes, doivent savoir que ces pro-blèmes conceptuels existent, et en apprécier la difficulté, mais aussi la portée. Les progrès passeront-ils par une reformulation des bases même de la théorie ? Seront-ils déclenchés, comme le plus souvent en physique, par un résultat inat-tendu qui pourrait apparaître dans les expériences toujours plus raffi-nées que les physiciens s’ingénient à développer ?

Cette nouvelle révolution quanti-que débouchera-t-elle sur une révolution technologique ? Les contemporains de Niels Bohr ne savaient pas que quel-ques décennies plus tard c’est leur formalisme quantique qui permettrait l’invention du transistor, des circuits intégrés, du laser. Peut-être sommes nous aujourd’hui dans une situation analogue vis-à-vis de l’intrication quan-tique et du comportement quantique des objets uniques. Instruits par l’ex-périence, nous tentons de trouver des applications à ces phénomènes dérou-tants. L’information quantique est une voie de recherche audacieuse dont nul ne peut prédire l’issue. Mais on peut parier, sans trop de risques, que des applications que nous ne soupçonnons pas aujourd’hui émergeront tôt ou tard, car comment des phénomènes aussi extraordinaires ne stimuleraient-ils pas l’imagination des chercheurs et des inventeurs ?

Alain ASPECT (A’1 65), extrait de DEMAIN, LA PHYSIQUE

Odile Jacob-Sciences

POUR EN SAVOIR PLUS

- La physique quantique, dossier hors série, Pour la science (juin 1994).

- Speakable and unspeakable in quantum mechanics, J. S. Bell, Cambridge University Press (2ème édition, 2004).

- A la recherché du réel, B. d’Espagnat, Gauthier-Villars (1979).

- La mécanique quantique au secours des agents secrets, A. Eckert, La Recherche (juin 1991).

- Les promesses de l’informa-tion quantique, N. Gisin, La Recherche (janvier 2000).

- La physique et les éléments, Université de tous les savoirs vol. 16 (Coll. Poches), ed. Odile Jacob (2002).

- Cours et séminaires de la chaire de Physique Atomique et Moléculaire du Collège de France (C. Cohen-Tannoudji, 1973-2003) disponibles sur : http://www.phys.ens.fr/cours/college-de-france/

- Cours et séminaires de la chai-re de Physique Quantique du Collège de France (S. Haroche) disponibles sur : http://www.lkb.ens.fr/recherche/qedcav/college/college.html

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Le point sur la rentrée 2005 sur les deux sites de l’ENS de Cachan

Les rentrées des candidats aux concours d’admission en première et troisième années

LA VIE DE L’ÉCOLE

L’ensemble des concours offrait, à la session 2005, 271 postes en première année et 83 postes en troisième année répartis sur les deux sites de Cachan et de Ker Lann.

Pour la première fois à Cachan, le nombre de postes ouverts diminuait car le contrôleur financier a exigé une réduction de 12 postes sur l’ensemble des ENS, les cohor-tes de postes pour assurer les 4 ans de scolarité dans les départements informatiques Ulm-Lyon-Cachan et dans le département EPS de Ker Lann n’ayant pas été prévues par les services du ministère lors de la création des ces postes et non redemandées chaque année par les Ecoles.

Concours d’admission en troisième année :

79 élèves ont été accueillis dès le 2 septembre à 14 heu-res, 41 à l’amphithéâtre Marie Curie à Cachan et 38 sur le campus de Ker Lann à Bruz …

Les préparations à l’agrégation ont commencé dès le 4 septembre, les épreuves écrites 2005 étant fixées à partir du 29 mars 2006 selon les disciplines.

581 candidats se sont inscrits aux 12 concours via Internet mais seulement 366 candidats ont envoyé un dos-sier d’études supérieures.

313 candidats ont composé et 158 ont été déclarés admissibles.

90 ont été classés à l’issue des épreuves d’admission.

Nous ne savons pas interpréter la diminution du nom-bre de candidats, la baisse d’attractivité de ce concours, le manque de motivation de certains candidats classés : est-ce la conjonction de la baisse du nombre de postes ouverts dans les agrégations du secteur STI ou la répercussion des campagnes de presse 2004 sur les difficultés de réussir une carrière dans la recherche (manque de postes et de moyens) ?

Concours d’admission en première année :

Grâce à la procédure d’affectation des postes par Internet gérée par le SCEI presque toutes les affectations étaient connues dès le 2 août et tous les postes étaient pourvus à la rentrée le 6 septembre 2005. L’affectation des postes dans les concours littéraires des trois ENS (sciences sociales et anglais à Cachan) reste plus lente car effectuée

toujours au cas par cas : appel après courrier de démission du candidat classé avant. Certains candidats ont dû attendre la fin août pour connaître leur intégration. Il faut améliorer la procédure et activer la collaboration entre les Ecoles Ulm-LSH-Cachan pour cette dernière phase des concours.

9024 candidats se sont inscrits via Internet aux 14 con-cours.

7627 candidats ont composé et 1911 ont été déclarés admissibles.

1255 candidats européens et 14 candidats « étrangers » ont été classés à l’issue des épreuves d’admission.

227 candidats européens et deux candidats étrangers ont intégré sur le site de Cachan et 44 candidats européens le site de Ker Lann.

Ces données ponctuelles traduisent une double évo-lution engagée il y a une décennie. Alors que les arrêtés concours pris en 1991 donnaient à l’admission directe en 3ème année une place importante allant jusqu’à offrir le1/3 des postes ouverts, ceci se justifiant par l’attrait de l’agréga-tion et d’une carrière possible dans la recherche, il semble bien que la réduction des postes aux concours d’agrégation et les difficultés rencontrées par les titulaires d’un doctorat aient joué très négativement. L’École en a tiré les consé-quences en reportant bon nombre des postes de 3ème année sur les concours de 1ère année. L’autre caractéristique, c’est l’importance des admis étrangers et issus de l’Union Européenne ce qui traduit positivement l’ouverture de l’École à l’international et que confirment les cursus d’étu-de des normaliens appelés à inclure dans leur formation des stages à l’étranger.

Si vous souhaitez connaître les statistiques par concours vous pouvez consulter le site Concours sur le Web de l’ENS de Cachan www.ens-cachan.fr ou les demander par courrier au Service Concours. Les sujets des concours sont en ligne sur le site Concours depuis la fin des épreuves écrites, les rapports des épreuves seront mis en ligne sur les sites des départements d’enseignement en fin d’année. Les modalités d’inscriptions pour la session 2006 seront consultables fin octobre.

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LA VIE DE L’ÉCOLE

La Boutique des Sciences à l’ENS de Cachan

Nos lecteurs ne manqueront pas d’être intéressés par la création à l’ENS de Cachan d’une Boutique des Sciences, à l’initiative d’élèves de l’École, sur le modèle de Boutiques existant à l’étranger et ayant aussi déjà

existé en France. Les indications qui suivent proviennent du site http://boutiquedessciences.free.fr auquel on peut se reporter pour de plus amples informations.

La Boutique des Sciences de l’ENS de Cachan (la « BdS ») est une associa-tion ayant pour vocation de faire bénéfi-cier toute personne, association ou grou-pement de civils (le « demandeur »), d’une expertise scientifique rigoureuse. Elle s’intéressera prioritairement à des problèmes d’intérêt collectif, à but non lucratif, et dans un esprit de coopération entre les deux parties. Une réponse à la question du demandeur est cherchée par la synthèse ou la production de connaissances scientifiques, ou encore le diagnostic expérimental. Le rôle de la BdS n’est pas de faire de la vulgari-sation scientifique. Le coût de l’accès à ces recherches est établi en fonction des ressources du demandeur, et peut être gratuit.

Suite à la demande, la BdS définit le projet de recherche (sujet, objec-tifs, acteurs, coût éventuel, calendrier des rencontres), et propose un con-trat liant le demandeur, la BdS et les autres acteurs. A l’issue de la recher-che, les découvertes éventuelles sont la propriété de la BdS et un rapport est rendu public, même en cas d’absence de résultats applicables.

La Boutique Des Sciences donne accès aux recherches scientifiques de l’École Normale Supérieure de Cachan, à tout demandeur à but non lucratif.

Animée par les étudiants de l’ENS de Cachan, la boutique reçoit le soutien des départements d’enseignement de l’ENS de Cachan, des laboratoires de recherche de l’École, du Réseau Européen des Boutiques de Sciences (www.sciences-hops.org) et de l’Union Européenne.

La Boutique Des Sciences recueille des demandes émanant de la société civile à partir desquelles elle examine l’opportunité et la faisabilité de projets de recherche.

Chaque projet accepté fait l’ob-jet d’un contrat permettant aux

La BdS charge un enseignant-chercheur de mener ou superviser les recherches, dont la réalisation sera proposée à un étudiant ou un cher-cheur.

Le coût de la recherche est prin-cipalement supporté par le labora-toire d’accueil, la BdS et d’éventuelles subventions spécifiques. Cependant, une participation financière peut être demandée selon les ressources du demandeur et le coût de la recherche.

La BdS, le chargé de recherche et le demandeur établissent un calen-drier de travail et de rencontres. Ils pourront ainsi régulièrement faire le bilan de leurs travaux et les réorienter si besoin.

La recherche se compose d’inves-tigations sur le terrain, d’expérien-ces en laboratoire et de recherches bibliographiques dans les domaines concernés.

Communication et collaboration entre le demandeur et le chargé de recherche sont indispensables à l’aboutissement du projet. Le demandeur renseigne le chargé de recherche et l’accompagne sur le ter-rain. Ce dernier se dispose à fournir d’éventuelles explications au deman-deur, concernant la recherche menée par la BdS.

Un rapport est systématiquement rédigé à l’issue d’une recherche menée par la BdS. Il est rendu public et con-sultable par tous mais il reste, ainsi que les résultats, la propriété intellec-tuelle de la BdS.

Le rapport final rédigé en colla-boration avec les différents acteurs contient :

– Une analyse du problème initial (situation, acteurs, historique, implication sociale)

départements compétents de l’ENS de Cachan de mobiliser des étudiants et chercheurs autour du projet, sous l’encadrement d’un tuteur responsa-ble. Tout au long du projet, la boutique suit l’évolution des travaux effectués et reste en contact avec le demandeur qui peut aider et orienter les recherches.

À l’issue du travail, un rapport de recherche est rendu public, qui reste la propriété de la boutique.

Pour permettre aux étudiants, enseignants et chercheurs de travailler sur les thèmes qui concernent les demandeurs, la Boutique se tient à leur entière disposition.

Charte de la boutique des sciences

1. DÉFINITION ET OBJECTIFS

La Boutique des Sciences de l’ENS Cachan (la « BdS ») est une asso-ciation ayant pour vocation de faire bénéficier toute personne, association ou groupement de civils (le « deman-deur »), d’une expertise scientifique rigoureuse.

Elle s’intéressera prioritairement à des problèmes d’intérêt collectif, à but non lucratif, et dans un esprit de coopération entre les deux parties.

La Boutique des Sciences cher-che une réponse à la question du demandeur à travers la synthèse ou la production de connaissances scientifi-ques, ou encore le diagnostic expéri-mental. Son rôle n’est pas de faire de la vulgarisation scientifique.

2. DÉROULEMENT D’UNE RECHERCHE

La BdS et le demandeur définis-sent ensemble l’objet et les objectifs de la recherche.

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– La définition de l’axe de recherche choisi (questions traitées, objec-tifs)

– Les méthodes mises en oeuvre et les résultats obtenus

– Une conclusion sur le problème.

Une absence de résultats applica-bles n’est pas exclue.

La BdS et le chargé de recherche ne peuvent être tenus responsables

des conséquences engendrées par l’ap-plication des conclusions du rapport.

Le demandeur tient la BdS infor-mée de l’évolution de la situation après la fin de la recherche, selon le calendrier prévu.

La BdS se réserve le droit de refu-ser une demande.

BOUTIQUE DES SCIENCES DE L’ENS CACHAN

61 av. du Président Wilson94230 Cachan Cedex

courriel : [email protected] : http://boutiquedessciences.free.fr

LA VIE DE L’ÉCOLE

La science face aux obscurantismes

Le texte ci-dessous est celui de la Conférence donnée par Faouzia Farida Charfi dans le cadre de la journée “Science et société” du 10 février 2005 organisée par le Département de physique à l’ENS de Cachan. La pro-

chaine journée “Science et société” sera organisée le jeudi 23 février 2006. Le programme pourra être consulté sur le site du département de physique : http://www.physique.ens-cachan.fr/

Actuellement, en France ou en Belgique par exemple, certains élè-ves refusent d’assister à des cours de biologie sous prétexte qu’ils ne seraient pas en conformité avec leurs convictions religieuses. Début février dernier, des étudiants marocains de l’université d’Amsterdam ont refusé que le professeur de biologie donne un cours sur la théorie de l’évolution, comme l’écrit Fouad Laroui1. Ce type de comportement, refus de certaines théories scientifiques, peur de perdre ses certitudes, est apparu avec la mon-tée des islamistes, au moment de la révolution iranienne.

Cette attitude des extrémistes religieux musulmans n’est ni un fait nouveau ni un fait spécifique à l’islam, elle a été et est encore présente dans toutes les religions ; il suffit de rappe-ler les batailles pour l’enseignement de la théorie de l’évolution dans certains Etats des USA. Cependant, on ne peut mettre au même niveau de consé-quences le refus de la science dans les sociétés occidentales et dans les pays en développement.

Réfutation de certaines théoriesscientifiques

Vers la fin des années soixante dix, les extrémistes religieux musulmans commençaient à être très présents à l’université tunisienne, surtout dans les établissements scientifiques et leurs réactions à certaines théories scientifi-ques montraient bien leur attache-ment à leurs certitudes. En particulier, certains de mes étudiants contestaient la vitesse finie de la lumière, préten-dant qu’Einstein s’est trompé. Dans le même cours, je leur avais présenté l’électromagnétisme classique. Ils ne remettaient pas en cause cette théorie, pourtant les équations de Maxwell impliquent aussi la vitesse finie de la lumière. Car ils n’y voyaient que ses conséquences sur le plan technique. Ils n’en retenaient que l’aspect opé-ratoire quitte à rendre la physique incohérente.

On relève la même incohérence dans leur réticence à admettre dans sa totalité la mécanique céleste qui

permet de prévoir avec précision le début du mois lunaire, et par consé-quent la détermination du premier jour du mois de ramadan. En Tunisie, sous la pression des islamistes, il a fallu abandonner les prévisions scien-tifiques pour revenir, comme on le faisait, il y a quatorze siècles, à l’ob-servation directe de l’apparition du croissant de lune…Mais, on accepte les calculs scientifiques pour les heures de prière…

Il est intéressant de voir comment la théorie de la relativité est perçue aujourd’hui, par certains sites web de fondamentalistes islamistes tels que le site www.harunyahya.com/fr, de Harun Yahya présenté comme un pseudo-nyme d’un académicien turc, Adnan Oktar. Dans une section intitulée « La relativité du temps et la réalité du destin », la relativité du temps de la théorie d’Einstein est présentée de la manière suivante : « ...Puisque le temps est une perception, il dépend entièrement de celui qui le perçoit ; il est donc relatif ». Aucune mention à la valeur finie de la vitesse de la

1 - F. Laroui, « Ne nous parlez pas de Darwin », Jeune Afrique l’Intelligent, n°2301, 13-19 février 2005.

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lumière n’est faite et les conséquences que l’on en tire ne sont a fortiori pas évoquées.

Dans ce site, c’est la réfutation de la théorie de l’évolution qui est large-ment développée. Un grand espace y est consacré, en particulier dans un chapitre intitulé « le mensonge de la théorie de l’évolution », chapitre qui est présenté comme une succession d’« arguments scientifiques », preuve que la théorie de l’évolution est une « grande imposture ». Un autre site www.mensongedelevolution, faisant référence à ce dernier, dénonce quant à lui, les conséquences néfastes de cette théorie sur la société et « révèle les fraudes et les mensonges commis par les partisans de l’évolutionnisme en “prouvant” l’évolution ». Il ajoute que « la seule raison pour laquelle le darwinisme est encore imposé aux gens par le moyen d’une campagne de propagande à l’échelle mondiale est due aux aspects idéologiques de la théorie de l’évolution ». Cet aspect idéologique est largement développé pour montrer le danger que représen-te cette théorie : « Des idéologies vio-lentes telles que le racisme, le fascisme et le communisme, ainsi que d’autres conceptions barbares du monde, qui reposent sur le conflit, se sont toutes inspirées de cette duperie. »

C’est le même type de discours que tiennent les créationnistes chré-tiens. Il semble que les extrémistes musulmans se sont fortement inspirés de leurs attaques contre l’évolution, surtout avec le développement d’Inter-net. Dans des sites web créationnistes, par exemple, celui de l’« Association de Science Créationniste du Québec » ou le site www.answersingenesis.org, la théorie de Darwin est accusée de mener à la pornographie, au racisme, au fascisme ; on lui attribue le con-cept de race supérieure, c’est donc une philosophie « culminant dans la “solu-tion finale”, l’extermination d’environ six millions de juifs et quatre millions d’autres personnes qui appartiennent à ce que des scientifiques Allemands ont jugé comme “races inférieures” »2.

Actuellement, le créationnisme le plus puissant est celui des fondamen-talistes protestants attachés à une lec-ture littérale des textes bibliques. Aux USA, ils ont des organismes dotés de budgets très importants tels que l’« Ins-titute for Creation Research » ou la « Creation Research Society ». De plus, une nouvelle forme de mouvement anti-Darwin, l’« Intelligent design », le « dessein intelligent » se développe. A la tête de ce mouvement dispo-sant aussi d’une institution puissante, le « Discovery Institute », on trouve des scientifiques, biochimistes, mathé-maticiens, biologistes… Pour eux, le monde vivant témoigne d’une irréduc-tible complexité qui ne peut procéder que d’une intelligence non naturelle. Ils évitent de nommer le créateur ; pour G. Lecointre3, il s’agit d’un « création-nisme mou mais offensif ».

Ces mouvements font preuve de beaucoup d’énergie et de ténacité pour investir le champ de l’éducation, intro-duire leurs idées dans les programmes d’enseignement des écoles publiques et agir pour supprimer la théorie de l’évolution des programmes scolaires. Ils travaillent l’opinion publique, inter-viennent dans les média, organisent des conférences dans les universités, ont leurs propres musées…

Aux USA, le système d’enseigne-ment est décentralisé. Chaque Etat décide sa politique d’éducation ; le conseil de l’éducation définit le con-tenu du cursus scolaire des écoles publiques et intente des procès lors-que les programmes ne sont pas res-pectés en particulier pour les matiè-res sensibles. Par exemple, le fameux procès du singe, en 1925, dans l’état du Tennessee : un jeune professeur Thomas Scopes fut inculpé pour avoir enseigné la théorie de l’évolution aux élèves de l’école publique de Dayton, bravant une loi de cet État qui l’inter-dit. Il fut condamné à une amende de 100 dollars, ce procès suscita beaucoup de réactions aux USA.

En 1981, dans l’état de l’Arkansas, sous la pression des créationnistes,

une décision législative a eu pour effet d’introduire, dans les programmes sco-laires, d’autres hypothèses concurren-tes aux théories de l’évolution.

En 1999, dans l’État du Kansas, le conseil de l’éducation a mis en place pour les écoles publiques des pro-grammes où la théorie de l’évolution est absente. Elle pouvait être ensei-gnée mais n’était pas au programme des examens : les créationnistes avait remporté une victoire qui fit parler d’elle. Au début de l’année 2001, suite au changement de majorité du conseil, la théorie de l’évolution fut remise au programme. Mais, les créationnistes ne cèdent pas de terrain et suite aux élections de novembre 2004, la majori-té du conseil de l’éducation appartient au clan anti-évolution. Le problème de l’enseignement de la théorie de l’évolution se pose donc à nouveau au Kansas. Il en est ainsi aussi dans 24 États des USA4. Autre exemple, dans l’État d’Ohio, le conseil de l’éducation a fait passer une mesure exigeant que l’on enseigne des théories alternatives à celle de l’Évolution et encourageant l’enseignement du « dessein intelli-gent ».

Dans certains États, tels ceux du Missouri et de la Caroline du Sud, il ne s’agit pas seulement de l’enseignement mais aussi des manuels scolaires ven-dus dans les écoles publiques, qui doi-vent comporter un ou plusieurs cha-pitres contenant une analyse critique sur les origines, certains demandant un traitement égal de l’enseignement de la théorie de l’évolution et celui du « dessein intelligent ».

Ces mesures suscitent des pro-testations de scientifiques renommés et peuvent aussi être annulées par des décisions de justice suite à des procès. Par exemple, le procès intenté en décembre 2004, en Pennsylvanie, par l’American Civil Liberties Union (ACLU), représentant 11 parents de Dover, contre le conseil d’éducation, pour empêcher que le « dessein intelli-gent » soit enseigné comme une scien-ce dans l’enseignement public, car « le

2 - J. Bergman, « Darwinism and the Nazi Race Holocaust », Creation Ex Nihilo Technical Journal, 13, (2), 101-111, 1999 ou www.answersingenesis.org.

3 - G. Lecointre, « Evolution et créationnismes », [email protected]

4 - L.Parker, « School science debate has evolved », USA TODAY, 28-11-2004

5 - L’ACLU représentait Scopes au procès du singe de 1925.

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dessein intelligent est un cheval de Troie pour réinstaurer le créationnis-me religieux dans les classes publiques scientifiques »6.

Une association nationale très active pour la promotion et la défen-se de l’enseignement de la théorie de l’évolution dans les écoles publi-ques, le « National Center for Science Education » (NCSE), donne réguliè-rement l’état des lieux en ce qui con-cerne cet enseignement aux USA. Le NCSE rapporte les résultats de récents sondages sur ce que pensent les amé-ricains de la théorie de l’Évolution. Le sondage Gallup de novembre 20047 donne les résultats suivants :

A la question, « pensez vous que la théorie de Darwin est une théorie scientifique qui peut bien être prouvée ou juste une des nombreuses théories qui ne peut pas être bien prouvée par l’expérience ou est-ce que vous n’en con-naissez pas assez pour en parler » :

35% disent que l’évolution est bien prouvée par l’expérience

35% disent que non 29% disent qu’ils n’en savent pas

assez pour répondre 1% sans opinion

Ces résultats sont similaires à ceux de 2001, la première année où Gallup a posé la question.

En Australie, les créationnis-tes sont aussi très actifs et dispo-sent d’une organisation puissante, la « Creation Science Fondation » devenue « Answers in Genesis ». Dans l’État du Queensland, au début des années 1980, l’enseignement du créationnisme fut autorisé en tant que science dans les écoles. Pour démontrer que ces créationnistes ont commis des fraudes scientifiques et financières, Ian Plimer, professeur de géologie à l’université de Melbourne, a dû intenter une action en justice contre eux. Mais compte tenu de la force financière de ses adversai-res et des particularités du système judiciaire australien, Ian Plimer n’a pu mener le procès à son terme (au

bout de six ans) qu’en vendant sa maison8.

En Europe, le créationnisme est aussi présent : en Angleterre, une des plus grandes organisations est la Creation Science Mouvement, en Allemagne il existe une revue créa-tionniste qui s’appelle « Wort und Wissen », un musée « Lebendige Vorwelt » contenant une des plus grandes collections de fossiles dont il existe des descendants dans le monde actuel, pour tenter de démontrer la très grande stabilité des organismes dans le temps. En Italie, le 19 février 2004, la ministre de l’enseignement et de la recherche a déposé une pro-position pour supprimer la théorie de l’évolution des programmes des écoles secondaires9 ; sous la pression d’une pétition ayant recueilli plus de 50 000 signatures en quelques jours, la minis-tre a fait marche arrière10.

Certes les organisations anti-évo-lution sont très actives aux USA et dans d’autres pays majoritairement protestants, mais face à elles, il y a des structures, des associations qui se battent pour les contrer, qui gagnent des procès. En ce qui concerne les pays arabes, on a peu d’informations sur l’enseignement de la théorie de l’évolution et les problèmes qu’il peut poser.

La réappropriation de la science

Nous avons vu un des aspects de l’attitude des extrémistes religieux, le refus de la science, le deuxième aspect est une certaine réappropriation de la science. Car la science est trop pré-sente dans le monde actuel pour être ignorée ou totalement rejetée. Vers la fin des années 1970, est apparue une littérature de scientifiques islamistes, enseignant à l’université tunisienne, dont l’objectif était de montrer la con-formité de la science avec les textes religieux.

Par exemple, Béchir Torki, doc-teur d’état en physique nucléaire, avait publié en 1979 un ouvrage intitulé

« La science appartient à Dieu » où il essayait de montrer que le Coran avait anticipé des découvertes scientifiques ; par exemple, il donnait la justification des 7 cieux11 :

«- le premier : le ciel terrien, atmos-phère entourant la terre : 40 km de hauteur

- le deuxième : à 40 km x 10 000, la Lune

- le troisième : cette dernière dis-tance x 10 000, soit 4 milliards de km, la distance Terre-Soleil

- le quatrième : cette distance x10 000, soit 5 années lumière, dis-tance correspondant aux étoiles les plus proches

- le cinquième : en multipliant à nouveau par 10 000, soit 50 000 années lumière, notre galaxie

- le sixième : à nouveau multipliant par 10 000, un demi milliard d’an-nées lumière, les galaxies les plus proches

- le septième : 10 000 fois enco-re, soit 5 000 milliards d’années lumière, supérieur à l’âge de l’uni-vers, le septième ciel dépasse le ciel de l’univers. »

L’explication des 7 cieux a aussi inspiré Harun Yahya dans la présen-tation des « Miracles scientifiques du Coran12». On y trouve une autre jus-tification des 7 cieux, en termes de couches atmosphériques allant de la troposphère jusqu’à l’exosphère. Mais, pour arriver à 7 couches, sont prises en compte la classification des météo-rologistes basée sur la variation de la température en fonction de l’altitude et celle des radiophysiciens pour qui le critère est la concentration en élec-trons libres, quitte à ce que la même tranche atmosphérique soit comptée deux fois. L’essentiel, encore une fois, n’est pas la cohérence de ce qui est exposé, mais le résultat -7 couches- que l’on veut retrouver.

En 1990, un professeur de mathématiques à l’université de Tunis, islamiste connu, a déclaré dans un périodique tunisien que le big-bang a été prévu dans le Coran ; la preuve la sourate XIII, verset 13,

7 - The Gallup Organization, 19 novembre 2004.8 - Guillaume LECOINTRE, op.cit.9 - C. Susanne, « L’enseignement de la biologie et l’évolution (humaine) en péril ? », Antropo, 8, 1-31, (2004).10 - Journal « la Republica », 28 avril 200411 - Bechir Torki, « La science appartient à Dieu », p. 112, Tunis, 1979 (en langue arabe).12 - Les miracles du Coran, www.harunyahya.com/fr

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la sourate intitulée « erraad » (le tonnerre) : « le tonnerre grondant célèbre ses louanges. Les anges saisis de sa crainte le glorifient. Il lance la foudre et en atteint qui il veut. Et l’on ose encore disputer de la puis-sance de Dieu dont les ripostes sont terrifiantes » 13.

Il est clair que le tonnerre n’est cité que comme un des éléments de la nature qui se déchaînent.

Le site Harun Yahya développe dans « les miracles du Coran », de manière « moderne » que la création de l’Univers est présentée dans le Coran : la première figure est l’image du fond cosmologique donnée par le satellite Cobe (lancé en 1990), avec le commentaire : « les senseurs du satel-lite … ont détecté les restes de la grande explosion ».

Cette réappropriation de la scien-ce par les extrémistes religieux n’est pas une exclusivité des islamistes. Les fondamentalistes hindous considè-rent aussi que la science moderne est contenues dans les Vedas, les textes sacrés fondateurs de l’hindouisme. M. Nanda14 cite des exemples concernant aussi bien la mécanique de Newton que la physique moderne. Les Vedas feraient référence aux lois de l’action et de la réaction de Newton à travers les lois de « karma » et de la réincar-nation. Ils feraient référence à la phy-sique moderne à travers la théorie des gunas : la matière et l’esprit n’étant pas des entités séparées et distinctes, trois qualités ou gunas sont partagées par toute la matière, vivante ou non. Il s’agit de la pureté, l’impureté et l’activité. La physique moderne a con-firmé la présence de ces trois qualités puisqu’il y a trois types de particules, portant des charges positives, négati-ves et neutres.

Quand Averroès redeviendra Ibn Rochd ?

Les comportements des islamis-tes face à la science que nous avons décrits, signifient la négation de la

pensée libre, libre de toute contrainte, ce qui devrait impliquer que l’on s’af-franchisse de tous les dogmes. Ils ne peuvent être compatibles avec l’es-sence même de la science qui est un continuel questionnement, car ils aboutissent à considérer la science comme une vérité définitive puisque issue de la révélation.

Il est intéressant de constater que l’expérience que j’ai vécue avec des étudiants en physique de l’universi-té de Tunis est tout à fait compara-ble à celle décrite par Abdelhafidh Hamdi-Cherif, lorsqu’il était ensei-gnant en sociologie à l’université de Constantine. Il avait demandé à un groupe d’étudiantes de deuxième année, de préparer un exposé sur la notion de vérité. Elles avait dressé, écrit Hamdi-Cherif dans la revue Naqd15, « un tableau des plus impor-tantes conceptions de la vérité, allant des présocratiques à Bachelard en pas-sant par la controverse Al Ghazali-Ibn Rochd, l’empirisme anglo-saxon ou le spiritualisme français. Mais ce travail de grande érudition s’acheva, en con-clusion, par une sentence : ce ne sont là qu’avis de philosophes. Nous, en tant que musulmans, nous avons Notre vérité dans le Coran et la Sunna ». La science leur reste extérieure.

Cette attitude de distanciation ou de refus de la science n’est pas propre à l’islam. Elle a existé en Occident. On ne peut oublier les souffrances infligées à Giordano Bruno pour avoir osé parler de l’infini des mondes. On ne peut oublier le procès de Galilée. Ce n’est qu’en 1822 que le Vatican leva les interdits sur les oeuvres de Galilée ; la question sera revue par la Congrégation du Saint-Office en 1982 puis en 1984, sans qu’il soit réhabilité. C’est avec Galilée que la science moderne est née et, depuis, elle continue à se développer dans le monde occidental. Même s’il ne faut pas négliger la puissance des mouve-ments créationnistes protestants ou du mouvement « intelligent design » qui se présente comme « scientifique », l’Occident a une longue tradition de modernité et on ne peut comparer

l’incidence des courants fondamen-talistes dans les pays occidentaux et dans les pays musulmans. Aujourd’hui, les moyens de communication que la science a permis de développer de manière vertigineuse ces dernières années, sont un outil que les islamistes ont su exploiter au mieux : entre les cassettes audio, les télévisions et les sites web, ils offrent aux musulmans crédules un discours qu’ils habillent « d’arguments scientifiques ». En cela, ils ont parfaitement imité les fonda-mentalistes chrétiens qui tiennent à une lecture littérale de la création et s’opposent fermement à la théorie de l’évolution ; il est frappant de consta-ter à quel point leur discours est ana-logue, assimilant la théorie de l’évolu-tion à une idéologie matérialiste, donc immorale et responsable de tous les maux de la société.

Se voulant « modernes » mais rejetant l’Occident et ses valeurs, les islamistes développent par ailleurs un discours qui veut montrer, citations du Coran à l’appui, que la science moderne était déjà présente dans le Coran, une manière de s’approprier cette science née en Occident. Ils veulent montrer qu’elle est dans la révélation. Ils refusent d’admettre que l’homme ait élaboré une représenta-tion de l’univers qui nous entoure en termes de lois fondamentales : c’est inacceptable, car d’une part, tous les mystères de la nature sont expliqués dans le Coran, d’autre part, Dieu gou-verne la nature ; elle ne peut donc lui échapper par des lois. Cette attitude a des racines profondes liées à une con-ception de la foi qui exclut le pouvoir de la raison qui pourrait l’éloigner de Dieu, créateur du monde.

Les islamistes adoptent la pen-sée anti-rationaliste de Ghazali, théologien philosophe du XIè siècle. Auteur de plusieurs ouvrages dont « Autodestruction des philosophes » et « Erreur et délivrance », Ghazali écrit : « tous les processus naturels représentent un ordre fixé par la volon-té divine, que celle-ci peut rompre à tout moment »16… « C’est ainsi que le soleil, la lune, les astres, les éléments

13 - Le Coran, traduction de S. Mazigh, Editions du Jaguar, Paris.14 - M.Nanda, « Postmodernism, Hindu nationalism and ‘Vedic science’ », Frontline (India’s National Magazine), Volume 20, January 2, p.78-91, 2004.15 - A. Hamdi-Cherif, « De quelques blocages dans l’accès au savoir : l’identité comme obstacle épistémologique », Naqd, Revue d’Etudes et de critique sociale, n°13 (Science, savoir et société), p.101.16 - Voir H. Corbin, Histoire de la philosophie islamique, p.258, NRF, idées, 1964.

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sont soumis aux ordres divins : rien en eux ne saurait agir spontanément… Quoique sans rapport avec la reli-gion, les mathématiques sont à la base des autres sciences. Celui qui les étu-die risque donc la contagion de leurs vices ».17

Ghazali rejette toute soumission de la nature à des lois qui enchaîne-raient la volonté de Dieu : « le cosmos est volontaire. Il est création perma-nente de Dieu et n’obéit à aucune norme… Le premier maître est Dieu et la connaissance se transmet par la révélation (…) et (…) par l’intermé-diaire des prophètes…»18.

La démarche antirationaliste des islamistes aujourd’hui, constitue un frein majeur au développement cultu-rel et scientifique des pays musulmans, pays consommateurs et non créateurs de science. Dans ces pays, la pensée scientifique est d’une certaine manière moins libre qu’à certaines époques de l’histoire musulmane qui a connu de grands philosophes tels qu’Ibn Rochd (XIIè siècle) (Averroès pour les latins). Connu pour ses commentaires des écrits d’Aristote et pour son œuvre philosophique, Ibn Rochd a contribué à la séparation entre foi et connaissan-ce, religion et philosophie. Pour lui la loi divine appelle à étudier rationnelle-ment les choses et ne se trouve pas en contradiction avec la philosophie. Dans son fameux ouvrage « Autodestruction de l’autodestruction » où il répond à Ghazali, il écrit :

« Rien ne prouve mieux la sagesse divine que l’ordre du cosmos. L’ordre du cosmos peut être prouvé par la raison. Nier la causalité, c’est nier la sagesse divine, car la causalité est une relation nécessaire. La seule fonction de la raison est de découvrir la causa-lité, et celui qui nie la causalité, nie la raison et méconnaît la science et la connaissance ».

Mais Ibn Rochd fut persécuté à la fin de sa vie et ses livres ont été brû-lés. Des exemplaires furent retrouvés en Occident, traduits en hébreu et en latin, contribuant à l’émergence

d’une pensée moderne en Occident. Dans le monde arabe, pendant des siècles, c’est la pensée de Ghazali qui a régné sur les esprits et Inb Rochd est passé presque inaperçu. On regrette qu’il n’ait été qu’Averroès, car c’est en Europe chrétienne qu’à partir du XIIIè siècle, s’est développée cette pensée moderne qui a permis de pas-ser du texte sacré que l’on prend à la lettre, au texte que l’on interprète, ce qui laisse une place à la raison. Henri Corbin19 cite ce mot d’Averroès : « O hommes ! je ne dis pas que cette scien-ce que vous nommez science divine soit fausse, mais je dis que, moi, je suis sachant de science humaine » et ajou-te, « on a pu dire que c’était là tout Averroès » ; « l’humanité nouvelle qui s’est épanouie à la Renaissance est sortie de là »20.

Aujourd’hui, face aux intégristes, des intellectuels du monde arabe font entendre leurs voix pour proposer une autre vision de l’Islam, reprenant à leur compte certaines avancées expri-mées à l’aube de l’Islam et qui n’ont pas pu être fructifiées en leur temps. Ils proposent de rompre avec la lec-ture littérale de certains versets et d’entreprendre une démarche d’her-méneutique.

Combattre les extrémistes, c’est aussi faire en sorte que nos jeunes soient armés pour ne pas se laisser embrigader. C’est par la culture, l’en-seignement des humanités, l’enseigne-ment de l’histoire des sciences, que nos jeunes peuvent échapper à cette fermeture, mais cela suppose une véri-table prise de conscience de la néces-sité de réinvestir le secteur de l’édu-cation que les intégristes avait occupé pour façonner l’esprit des jeunes.

En Tunisie, une réforme de l’édu-cation a été engagée en 1989 pour améliorer le contenu des programmes et des manuels scolaires. Car, malgré le bon départ qu’a eu le secteur de l’éducation au lendemain de l’indé-pendance, les programmes et manuels scolaires ont été infiltrés par les idées les plus rétrogrades ; les cours de phi-losophie étaient devenus des cours de

philosophie islamique ; dans les cours d’instruction religieuse, on faisait abstraction des réformes législatives modernes. Ainsi, par exemple, on con-tinuait à enseigner la polygamie qui avait pourtant été interdite… Dans les cours d’histoire, on survolait rapi-dement tout notre passé préislamique (les gloires de Carthage, la civilisa-tion raffinée à l’époque romaine) pour montrer que la Tunisie était devenue un pays civilisé grâce à l’islam.

Tous les programmes ont été changés suite à cette réforme, sur-tout dans les matières sensibles. Une totale refonte des cours d’instruction religieuse a été entreprise : la religion musulmane est présentée de manière libérale, conforme aux théories des penseurs musulmans modernes ; l’his-toire est axée sur l’aspect de l’évolu-tion des idées en insistant sur le siècle des lumières ; on présente l’histoire de la Tunisie qui a été successivement berbère, punique, romaine, vandale, byzantine, musulmane et arabe, de sorte que le jeune tunisien se récon-cilie avec son passé. Dans les cours de biologie, la théorie de l’évolution est enseignée, ce qui fait dire à un lec-teur du New York Times21 en réaction à un article présentant cette réfor-me22 : « au moment où la Tunisie fait progresser ses écoles vers l’avenir en enseignant l’évolution darwinienne, l’Ohio régresse vers le passé en envi-sageant l’enseignement de la doctrine religieuse fondamentaliste qui soutient que la vie est le produit d’un concep-teur intelligent… ».

Faouzia Farida CharfiPhysicienne

Ancienne Directrice de l’Institut Préparatoire aux Etudes Scientifiques et Techniques, La

Marsa, Tunisie

17 - Al-Ghazali, Al-munqid min adalal : erreur et délivrance, p.75, traduction française par F. Jabre, Commission libanaise pour la traduc-tion des chefs d’œuvre, Beyrouth, 1969.18 - Voir M. Charfi et A. Mezghani, Introduction à l’étude du droit, §386 et 397, CNP, Tunis, 1993 (en arabe).19 - H. Corbin, op.cit. p.345.20 - G. Quadri, « La Philosophie arabe dans l’Europe médiévale, trad. R. Huret, Paris, Payot (1947).21 - The New York Times, 18 mars 200222 - M. Charfi, « Reaching the Next Muslim Generation », The New York Times, 12 mars 2002

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LA VIE DE L’ÉCOLE

Direction de l’ENS de Cachan

Journal Officiel n° 239 du 13 octobre 2005, Texte n° 48

Décrets, arrêtés, circulairesMesures nominatives

Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche

Arrêté du 3 octobre 2005 portant nomination d’une admi-nistratrice provisoire de l’Ecole normale supérieure de

Cachan

NOR: MENP0502178A

Par arrêté du ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche en date du 3 octobre 2005, Mme Claire Haeberlin, épouse Dupas, pro-fesseure des universités, est nommée administratrice provi-soire de l’École normale supérieure de Cachan à compter du 4 octobre 2005 et jusqu’à la nomination d’un nouveau directeur.

-----------------------

J.O n° 237 du 11 octobre 2005 page 16191, texte n° 53

Décrets, arrêtés, circulairesMesures nominatives

Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche

Arrêté du 7 octobre 2005 portant nomination à la commis-sion appelée à émettre un avis sur la nomination du direc-

teur de l’Ecole normale supérieure de Cachan

NOR: MENP0502221A

Par arrêté du ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche en date du 7

Nous reproduisons ci-dessous les arrêtés relatifs à la Direction de l’ENS de Cachan, publiés au Journal Officiel.

octobre 2005, sont nommés membres de la commission appelée à émettre un avis sur la nomination du directeur de l’Ecole normale supérieure de Cachan :

M. Jean Dercourt, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences.

Mme Nicole Le Douarin, secrétaire perpétuelle de l’Académie des sciences.

Au titre des présidents de section du Conseil national des universités

M. Marc Filser, président de la 6e section. M. Emmanuel Lesigne, président de la 26e section. M. Daniel Herman, président de la 27e section. Mme Fernande Jausseran-Vedel, présidente de la 30e

section. M. Jean-Louis Guyader, président de la 60e section. M. André Nieoullon, président de la 69e section.

Au titre des présidents de section du Centre national de la recherche scientifique

M. Fabrice Planchon, président de la 1re section. M. François Pierrot, président de la 7e section. M. Sylvain Blanquet, président de la 21e section.

Au titre des personnalités scientifiques

M. Yves Malier, professeur des universités, membre de l’Académie des technologies.

M. Jacques Lesourne, économiste. M. Bernard Decomps, président du conseil scientifique

de l’Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité.

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LA VIE DE L’ÉCOLE

PRIX LITTÉRAIRE DE L’ENS DE CACHAN6e édition

Le jury du Prix littéraire de l’ENS de Cachan 2006 est constitué (15 membres normaliens), les livres sont choisis, vous trouverez la liste ci-dessous.

Qu’est-ce que le Prix littéraire ?

Dans un contexte d’ouverture sur le monde extérieur et essentiellement sur la ville de Cachan, l’ENS de Cachan et la librairie Chroniques (Cachan) ont lancé en 2000-2001 le projet d’un prix littéraire.

L’idée est de faire élire par un jury, constitué sur la base de volontariat parmi les élèves de l’Ecole, l’oeuvre qui les aura le plus marqués parmi une quinzaine d’ouvrages de littérature d’expression française parus depuis un an maximum.

Une fois le livre sélectionné, le Prix sera remis à son auteur à l’occasion des Inter-ENS culturelles en mars 2006, en présence du public cachanais, du jury, de l’ensemble des Normaliens, des partenaires et organisateurs.

Ce prix sera matérialisé par une oeuvre d’art achetée par la ville de Cachan auprès d’un artiste résidant à Cachan et choisi par un jury dit du Prix artistique.

L’association a décidé d’apporter son soutien aux élèves pour financer cet évènement et vous propose de vous lancer vous aussi dans une sélection parmi les mêmes livres du Prix de l’Association des anciens élèves et élèves de l’ENSET et de l’ENS. Il vous suffit de lire tous les ouvrages et de nous faire connaître votre classement avant le 28 février 2006. Si vous êtes nombreux à jouer le jeu d’un membre de jury « parallèle » nous publierons le classement. Ecrivez à l’association pour signaler votre entrée dans le jury…nous pourrions publier vos noms sur le site et ainsi vous pourriez partager vos découvertes littéraires. La rédaction du bulle-tin reste à l’écoute de toute suggestion…

Consultez aussi le site web : www.ens-cachan.fr, rubrique actualités

Auteurs lauréats depuis la création

• 2001 - Jacques Gélat pour “La couleur inconnue” (José Corti)

• 2002 - Véronique Olmi pour “Bord de mer” (Actes Sud)

• 2003 - Anne Luthaud pour “Garder” (Verticales)• 2004 - Yasmina Traboulsi pour “Les enfants de la place”

(Mercure de France)• 2005 – Delphine Coulin pour “Les traces” (Grasset)

Liste des ouvrages 2006

• La joueuse d’échecs de Bertina Henrichs (Liana Levi)• Au bout de la route - Antoine Hardy (Christian

Bourgeois)• La gare centrale - Thomas Compère-Morel (Seuil)• La verticale de la lune - Fabienne Juhel (Zulma)• Le petit Bonzi - Sorj Chalandon (Grasset)• Mon père est un petit bicot - Sonia Moumen

(Gallimard)• Sous le voile - Sophie Dubreuil (Seuil)• Morsures - Hélène Bonnafous Murat (Le passage)• La vie agitée des eaux dormantes - Jean-François

Laguionie (Folie d’encre)• Ubiquité - Claire Wolniewicz (Ed. Viviane Hamy)• En famille - Marianne Rubinstein (Phébus)• Double foyer - Christine Avel (Le Dilettante)• Le corps de la baigneuse - Philippe Autier (Seuil)• Le baiser dans la nuque - Hugo Boris (Belfond)• Ottaviana - Thierry du Sorbier (Buchet Chastel)

LES PARTENAIRES DU PRIX LITTÉRAIRE

Librairie Chroniques (Cachan) Mairie de Cachanavec le soutien de l’Association des Anciens Elèves et des Elèves de l’ENSET et de l’ENS de Cachan

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LES ÉTUDES À L’ÉCOLE

Physique, technologie et béton fibré haute performance associés pour le traitement acoustique d’un amphithéâtre.

« Paroi phonique en SIKA CERACEM® - BSI®, un traitement acoustique par le béton. »

Réunir qualité acoustique, résistance et esthétisme est parfois une gageure, c’est pourtant ce qui a été réussi dans le cadre de la rénovation d’un amphithéâtre à l’Ecole Normale Supérieure de Cachan. Le projet, démarré

avec les étudiants du département Génie Civil de l’ENS de Cachan [3] dans le cadre de Travaux d’Etudes et de Recherche (TER) encadrés, a abouti à un traitement acoustique des parois de la salle avec un résultat spectacu-laire.

Cette salle, d’une forme architec-turale inadaptée sur plan acoustique (quasiment cubique), ayant subi plu-sieurs remises aux normes successives sans que cet aspect soit abordé, était devenue déplorable. (photographie 1).

Par ailleurs les surfaces murales, bien que revêtues partiellement de moquette et matériaux fibreux, res-taient beaucoup trop réfléchissantes.

Les mesures des temps de réver-bération, effectuées avant travaux, ont donné des valeurs importantes pour

toutes les fréquences (> 1,5 secondes) mais plus particulièrement pour celles de la voix (63 à 1000Hz) [Figure 1]. Pour cette plage, les temps de réver-bération mesurés étaient supérieurs à 2 secondes, ce qui est beaucoup trop pour que le message oral exprimé reste intelligible ; d’ailleurs l’ensemble des enseignants et des étudiants se plaignait de cette mauvaise audibilité. Il fallait donc trouver une solution à la fois efficace, esthétique et pérenne.

Tout en prenant en compte la nou-velle architecture de la salle, car elle

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fut complètement repensée, il fallait donc créer des surfaces absorbantes, esthétiques, capables d’agir quasiment sur toutes les fréquences audibles.

Ainsi des plaques en béton SIKA CERACEM® - BSI® renforcé de fibres synthétiques ont été retenues et nous ont apporté une solution très satis-faisante grâce à la mise en oeuvre de plusieurs principes physiques : - l’af-faiblissement des basses fréquences grâce aux vibrations amorties des pla-ques (I), - l’amortissement des moyen-nes fréquences grâce aux résonateurs de Helmholtz (II). - l’absorption de l’énergie par un matériau à fort coeffi-cient de Sabine pour un large spectre de fréquences et surtout les hautes fréquences (III).

I) AMORTISSEMENT PAR LES PLAQUES.

Compte tenu de leurs dimen-sions et de la position des attaches, les plaques possèdent des fréquences de vibration propres et un pouvoir dissipatif interne lié aux propriétés du matériau et aux fixations choisies. Ainsi pour satisfaire la condition de vibration, tout en respectant un com-portement mécanique suffisant, des plaques de SIKA CERACEM® - BSI® de 558x618 mm et d’environ 20 mm d’épaisseur fixées aux quatre coins ont été choisies (photographie 2). Pour amplifier le pouvoir amortissant et corriger les petites imperfections de planéité, celles-ci ont été fixées aux quatre angles sur une grille en bois avec interposition d’une bague en caoutchouc [Figure 2]. Il est à noter que ces plaques restent très largement

Figure 1 : Temps de réverbération avant travaux

Photographie 1 : Amphithéâtre avant travaux

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manuportables puisqu’elles ne pèsent que 13 à 14 kg pièce. Les fréquences propres de plaques pleines fixées aux quatre coins sont fournies par la loi donnée par l’expression 1.

⎟⎟⎟

⎜⎜⎜

⎟⎟⎠

⎞⎜⎜⎝

⎛+⎟

⎞⎜⎝

⎛−

=Ly

nπ2

Lx

mπ 2*

υ²)�12(1

3Ee*

1Fmn

où les grandeurs physiques sont :

Fmn [Hz] : fréquences de vibration,Lx et Ly [m] : cotés de la plaque, e [m], : épaisseur de la plaque, E [Pa] : module d’élasticité du béton, γ [kg/m2] : masse surfacique, ν [-] : coefficient de Poisson, m et n : coefficients correspondant aux modes de vibration.

Expression 1 : Fréquences de vibration d’une plaque rectangulaire.

(Ref : http://p.cuvelier.free.fr/sea.htm)

Dans le cadre d’une première étude, les dimensions choisies ont été le résultat d’un compromis entre le rythme des gradins, la hauteur sous plafond, le poids des éléments et les fréquences à amortir. Compte tenu de tous ces impératifs les dimen-sions retenues ont été les suivantes : 618x558 mm et 20 mm d’épaisseur. La première fréquence vibratoire d’une plaque pleine fixée aux coins, suivant la formule donnée ci-dessus, fournit 116 Hz pour le premier mode.

Nous verrons que pour absorber de plus hautes fréquences il a été nécessaire de perforer ces plaques. Pour connaître les nouvelles fréquen-ces de résonance des plaques avec perforation une modélisation en élé-ments finis a été réalisée par Solenne CODET [1].

Pour une plaque de 2 cm d’épais-seur, perforée et fixée à 3 cm de ses bords, nous avons obtenu 113 Hz comme première fréquence de vibra-tion, ce qui correspond parfaitement à la gamme souhaitée. L’allure de la déformation de la plaque perforée, issue de calculs en éléments finis, est donnée par la figure 2. Il est à noter que, pour visualiser cette déformée, les amplitudes ont été multipliées.

Pour aller plus loin, une étude paramétrique a été entreprise pour étudier l’influence de la position des fixations. Comme le montre la figure 3, la première fréquence de vibration des plaques peut être modulée fine-ment par la position des attaches. Le déplacement des fixations de 3 à 9 cm permet dans ce cas de faire varier la fréquence propre de 200 Hz. Au delà de 10 cm, les solutions ne sont plus intéressantes au plan vibratoire et peu viables mécaniquement.

NB : il s’agit ici d’une étude para-métrique effectuée sur une plaque carrée, sans trous, d’épaisseur 2 cm et de 50 cm de côté.

Une étude expérimentale sur une plaque de 618 x 558 x 17 mm et de masse 12,65 kg (densité 2,6) a donné des résultats voisins des étu-des théoriques présentées ci-dessus. En effet les premières fréquences de vibration, mesurées avec un accélé-romètre et dépouillées par Mathilde CHEVREUIL [4] avec le logiciel d’en-seignement LMS a fourni pour les trois premières fréquences 91 Hz, 165 Hz et 194 Hz, figure 4.

Toutes les plaques n’ayant pas strictement les mêmes épaisseurs ni les

mêmes masses, les fréquences amor-ties, en s’échelonnant sur une plage de quelques dizaines d’Hertz, apportent une gamme d’absorption des fréquen-ces plus large.

Contrairement à ce que l’on pour-rait penser, ce spectre large est un point positif supplémentaire à la cor-rection acoustique de la salle. Il en sera de même pour les résonateurs développés dans le chapitre suivant.

II) LES RÉSONATEURSDE HELMHOLTZ.

Cette technique, très connue par ailleurs (plaques perforées de faux plafond) devait être déclinée sur des plaques en béton fibré de hautes per-formances et répondre aux fréquences recherchées.

Les dimensions des trous réali-sables par moulage, l’épaisseur des plaques, la distance entre les plaques et le support ont permis d’imaginer les caractéristiques géométriques des réso-nateurs d’absorption de Helmholtz. Les fréquences du résonateur, don-nées par l’expression 2, ont permis de définir le bon compromis entre toutes les données du problème.

Malgré les contraintes techniques de fabrication des plaques et de com-portement mécanique, ces résonateurs ont été calés sur les fréquences recher-chées, voisines de 500Hz. Les caracté-ristiques dimensionnelles retenues ont été : trous carrés de 15 mm de côté (a), espacés de 18 mm (b), épaisseur des plaques 20 mm (e), distance pla-que mur 60 mm (h). Pour ces dimen-sions, le calcul donne 532 Hz pour une

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Figure 2 : Allure de la déformée d’une plaque perforée fixée aux quatre coins

à 3cm des bords. [1]

Figure 3 : Evolution des premières fréquences de vibration en fonction des positions des fixations.

(Exemple développé en pré-études sur une plaque carrée pleine de 50x50x2 cm en SIKA CERACEM®

/ BSI®). Source Solenne CODET [1]

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célérité du son C=330 m/s, figure 5. La forme des trous carrés résulte unique-ment d’un choix esthétique, car ceux-ci auraient fort bien pu être circulaires, hexagonaux ou autres, photographie 2.

III) LE MATELAS DE LAINE DE ROCHE.

Parmi les matériaux très absor-bants, quelles que soient les fréquen-ces, les laines minérales font partie des plus performants. Les étudiants ont fait une recherche de performance parmi tous les produits proposés.

Le matériau retenu, “Cloisolène LR”, possède une absorption acousti-que (caractérisée par les coefficients de Sabine*) très satisfaisante pour les moyennes et hautes fréquences, 500 Hz et plus (Tableau 1). L’épaisseur choisie, 40 mm, a permis de ne pas trop déporter les plaques sur l’avant tout en gardant des propriétés d’ab-sorption importantes. La rigidité des panneaux garantit une bonne tenue au mur.

Pour les basses fréquences, les autres moyens physiques mis en oeuvre, résonateurs de Helmholtz et vibrations amorties des plaques, apporteront le complément d’absorp-tion indispensable.

IV) LA RÉALISATION A FAIT L’OBJET DE MESURES SUR SITE, AVANT ET APRÈS TRAVAUX

Cette étude s’insérant dans la for-mation des étudiants de Génie Civil de l’ENS de Cachan [3], il était néces-saire de valider la démarche et de faire les mesures confirmant le bien-fondé des raisonnements. Des mesures ont donc été réalisées avant travaux, dans l’amphithéâtre originel, puis au fur et à mesure de l’avancement des équi-pements acoustiques : après la pose du faux plafond, à l’issue du doublage mural tel que défini ci–avant. Une dernière mesure reste à faire en cours de fonctionnement avec un auditoire complet.

Le bilan est particulièrement posi-tif, il suffit de suivre l’évolution des temps de réverbération mesurés aux différentes étapes de la construction.

0,1

1

10

80 100 120 140 160 180 200 220

91 165 194

Hz

Figure 4 : Fréquences mesurées

expérimentalement. Source M. CHEVREUIL [4]

e h

Plaque SIKA CERACEM® - BSI®

Laine de roche 4cm

a ab

Amortisseur de plaque

APlot bois

Coupelle plastique

Support

ALame d’air 2 cm

( )2

bah*

a1,6e

2a*

CF[hz]

2+⎟⎟⎠

⎞⎜⎜⎝

⎛+

=

π

Figure 5 : Coupe sur attache

Expression 2 : Fréquences de réso-

nance de Helmholtz.

Photographie 2 : Plaques en béton fibré de

hautes performances.

Coefficient d’absorption en fonction des fréquences pour une épaisseur de 40 mm de Cloisolène nu.

Fréquence 125 Hz 250 Hz 500 Hz 1000 Hz 2000 Hz 4000 Hz

Coefficient d’amortissement

de Sabine0,15 0,40 0,75 0,85 0,85 0,95

*α Sabine : coefficient (sans dimension) exprimant le rapport entre l’énergie sonore absorbée et incidente. Pour un produit donné, la mesure conventionnelle en laboratoire de α Sabine est effectuée sur une surface conventionnelle de 12 m2 de ce produit, la valeur de ce coefficient variant entre 0 et 1. Plus le produit est absorbant, plus la valeur s’approche de 1.

Tableau 1 : Caractéristiques d’absorption du “Cloisolène” LR de 40 mm Source : http://solutions.isover.fr/documents/absorption.htm

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Les temps, indiqués en ordonnée en fonction des fréquences, figure 6, sont établis pour un affaiblissement acous-tique de 60 dB.

Les temps de réverbération pour un affaiblissement acoustique de 60 dB ont chuté de plus de 2 secondes quelles que soient les fréquences. L’ensemble des solutions avancées répond donc parfaitement aux impératifs que nous nous étions donnés.

Toutefois, au vu de ces résultats on peut faire une analyse complémen-taire sur le rôle de chaque système mis en oeuvre.

• Le faux plafond a surtout amorti les très basses fréquences, figu-re 6. Il se comporte comme une membrane souple amortissant les basses fréquences ; installé seul, il a peu modifié l’affaiblissement acoustique au-delà de 250 Hertz, les autres surfaces réverbérantes restant émettrices.

• Les plaques acoustiques montées sur amortisseurs caoutchouc avec leurs résonateurs de Helmholtz et le matelas de laine de roche ont fait chuter les temps de réverbéra-tion pour toutes les fréquences de manière spectaculaire. Il faut dire que trois parois ont été traitées de cette manière. Seule la zone professorale et le sol hors gradins demeurent réfléchissants.

• La présence d’un revêtement de sol, de type moquette, sur les gra-dins et la présence d’un auditoire important (80 personnes) dimi-nuent encore les temps de réver-bération de la salle, mais les mesu-res n’ont pas encore été réalisées.

Ainsi : physique, technologie et matériaux associés transforment un amphithéâtre épouvantable en un lieu particulièrement confortable ou tous les phonèmes arrivent à bon port sans altération ; un bel outil de travail.

V) L’ASPECT ESTHÉTIQUE N’APAS ÉTÉ OUBLIÉ

Evidemment, outre les aspects techniques, il fallait aussi traiter le côté esthétique de l’ensemble. Ceci n’est pas une formalité car outre

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0,00

0,50

1,00

1,50

2,00

2,50

3,00

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000������������ �����

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AMPHI AVANT TRAVAUX

AMPHI AVEC FAUX PLAFOND SEUL

AMPHI AVEC PLAQUES CERACEM

Figure 6 : Evolution des temps de réverbération en fonction de l’avancement des travaux * Mesures acoustiques réalisées par Caroline DE SA [2]

le fait qu’il fallait, là aussi, con-juguer diverses contraintes, chacun sait bien que sur les goûts et les couleurs, les discussions sont sans fin. Une contrainte majeure nous a guidés dans le raisonnement. Cette salle, conçue pour réaliser des visio-conférences est équipée de caméras pour les prises de vue de l’orateur et du public. Nous devions donc, pour avoir des rendus de couleurs optimaux des personnes filmées, avoir une dominante bleue en arrière plan. Par ailleurs il fallait prévoir quelques surfaces plus chaudes pour rendre cette salle plus accueillan-te. Compte tenu de ces contraintes et à l’initiative de Frédéric KUHN (Architecte), nous nous sommes ins-pirés d’un tableau de Van Gogh, “les IRIS” et de l’harmonie de ses couleurs. Les fonds filmés sont donc d’un bleu assez soutenu, les tables et les sièges en bois de hêtre couleur naturelle. Les plaques de béton en

SIKA CERACEM® - BSI®, présen-tées sur fond vert, ont été teintées dans la masse à la fabrication avec le pigment SIKACIM COLOR OCRE (SIKA), donnant une ton pierre assez chaud. L’ensemble est rehaussé par des plinthes et des portes de couleur ocre orangé. L’animation des parois a été traitée en rythmant les plaques sur l’emmarchement des gradins et en conservant une bande sans trou dans l’axe médian de celles-ci, don-nant ainsi de la hauteur à la salle qui en manque quelque peu. Quant à la fixation, elle a fait l’objet de bien des recherches car compte tenu de l’épais-seur et de l’amortissement souhaité, les solutions esthétiques s’intégrant à l’ensemble n’étaient pas évidentes. Nous avons opté pour une fixation traversante aux quatre angles. Les vis appuyées sur des coupelles plastiques ont été dissimulées derrière des cabo-chons circulaires BÜLTE de couleur noire (Photographies 3 et 4)

Photographies 3 et 4 : Plaques de SIKA CERACEM® - BSI® posées sur fond vert, cabochons couvre vis et plinthes orangées. (Source SIKA)

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VI) La fabrication de plaques

La fabrication réalisée par le labo-ratoire EIFFAGE TP a nécessité la conception de deux types de moule en silicone pour obtenir les différents for-mats (photographie 5). Un grand soin a été apporté quant à la planification de l’exécution afin que toutes les pla-ques subissent les mêmes conditions de maturation. Un léger camaïeu de couleur, fort heureux par ailleurs, a été obtenu car il ne faut pas oublier que le béton est un matériau complexe, vivant et très sensible aux moindres fluctuations de température, d’humi-dité et de conditions de moulage (pho-tographie 6).

VII) LES ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

Bien évidemment les aspects thermiques, de ventilation et tous les équipements nécessaires aux étudiants (alimentation des tables pour les PC portables, connections Internet...) et aux enseignants (Vidéo projecteurs, écrans, sonorisation, caméra banc titre...) ont été intégrés pour les cours en présentiel et à distance, car c’est aussi un équipe-ment pour visioconférences.

VIII) SATISFACTION ET REPRODUCTIBILITÉ DE LA DÉMARCHE.

• La satisfaction se mesure physi-quement par moins de fatigue

Plus besoin de forcer la voix ni de tendre l’oreille pour décrypter le mes-sage d’un orateur ou d’un étudiant. Calme, reposant sans être sourd, cet amphithéâtre a pris la réputation d’être le plus convivial du campus.

Le critère de satisfaction, subjectif pour la majorité des personnes qui ne connaissent pas les démarches mises en oeuvre, se mesure par la demande de réservation de cet amphithéâtre : la direction y fait ses réunions, le labo-ratoire de recherche ses séminaires, des soutenances de thèse ont lieu, les conférenciers du BTP présentent les projets innovants et l’équipement de visioconférence en cours de dévelop-pement permettra des enseignements à distance en temps réel.

Photographie 5 et 6 : Moules en silicone et coulage d’une plaque. (Source EIFFAGE, Sandrine CHANUT)

• La reproductibilité de la démarche

La démarche présentée est tota-lement reproductible pour effectuer la correction acoustique de lieux fermés. Pour cela une règle d’Or s’impose : con-naître parfaitement les caractéristiques acoustiques de la salle puis mettre les lois de la physique au service des répon-ses souhaitées et décliner les solutions tant au plan du choix des matériaux mis en oeuvre qu’au plan technologique (dimensions, fixations etc.)

Dans notre cas, le choix a été fait de mettre en oeuvre des plaques de béton fibré HP, perforées, manu portables, déportées de 6cm des parois habillées de laine minérale, vibrant selon des fré-quences calculées et amorties, s’insérant dans une trame définie par le rythme des gradins, l’ensemble dans une harmonie colorée dans la masse.

Quant au prix, éternelle question à laquelle on ne peut se soustraire, il ne peut être fourni qu’en terme de fourchette. En effet plus les éléments sont grands moins ils nécessitent de main d’oeuvre de fabrication et de pose donc le prix diminue et inverse-ment quand ils sont petits. Par ailleurs plus les séries sont grandes, plus les techniques utilisées sont élaborées et performantes et plus le prix baisse.

En conséquence le prix au mètre carré de plaques acoustiques varie, sui-vant les paramètres avancés ci-dessus, de 170 € à 320 €, rendu chantier et non posé. (Source Eiffage TP février 2005).

Gérard. BERNIER

Maître de Conférences à l’ENS Cachan

Photographie 7 : L’amphithéâtre équipé des ses plaques en SIKA CERACEM® - BSI®

Maître d’ouvrage : ENS Cachan, Claire DUPAS, directrice de l’ENS de CachanMaître d’oeuvre : Frédéric KUHN, architecte DPLG Conseiller technique : Gérard BERNIER, maître de conférences, ENS Cachan, Département Génie Civil Fournisseur SIKA CERACEM® - BSI®: Sté SIKA : Arnaud SCHWARTZENTRUBER Réalisation des plaques EIFFAGE TP : René Gérard SALE – Sandrine CHANUT

[1] Solenne CODET professeur agrégée ENS Cachan, département Génie Civil [2] Caroline DE SA professeur agrégée ENS Cachan, département Génie Civil [3] Etudiants ayant participé à l’élaboration de ce projet : Adrien GABERT, Gilles de MENOU, Guillaume HESLOUIN, Hanaa FARES, Sabrina GUERIN [4] Mathilde CHEVREUIL monitrice normalienne, département Génie Mécanique

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Enseignement supérieur - Lycées - Personnels

INFORMATIONS - TEXTES OFFICIELS

1. Enseignement supérieur

■ C.P.G.E. : Nouvelles options artistiques proposées dans le cadre des classes littéraires préparatoires aux Grandes Écoles – Note de service du 28/04/05 - B.0. n° 19 du 12/05/05 (p.989).

■ C.P.G.E. : Programme de culture générale de seconde année des classes préparatoires économiques et com-merciales - année 2005-06 (thème : La Justice) – Arrêté du 21 avril 2005 -B.O. n° 20 du 19/05/05 (p. 1012).

■ C.P.G.E. : Liste des classes pré-paratoires scientifiques, économiques et commerciales, littéraires et des classes préparant aux D.P.E.C.F. et D.E.C.F. - Liste du 24/06/05 - B.O. n° 25 du 30/06/05 (p. 1245).

■ C.P.G.E. : Programme de géo-graphie des classes préparatoires de seconde année de la voie biologie, chimie, physique et sciences de la terre (B.C.P.S.T.) pour l’année 2005-06 (“Territoires ruraux des pays médi-terranéens de l’Union Européenne.) – Arrêté du 4 juillet 2005 - B.0. n° 29 du 28/07/05 (p.1424).

■ C.P.G.E. : Programme de scien-ces industrielles pour les classes de 1ère et seconde années de technolo-gie et sciences industrielles (T.S.I.) – Arrêté du 4 juillet 2005 - B.0. n° 29 du 28/07/05 (p.1425).

■ C.P.G.E. : Programme de fran-çais et de philosophie des C.P.G.E. scientifiques – année 2005-06 – Arrêté du 4 juillet 2005 - B.0. n° 29 du 28/07/05 (p.1450) – [nouveau thème “La recherche du bonheur” : 3 œuvres “Le chercheur d’or” J.M. Le Clézio ; “La vie heureuse” suivi de “La brièveté de la vie” Sénèque ; “Oncle Vania” A. Tchékhov.]

■ C.P.G.E. : Thème des travaux d’initiative personnelle encadrés en M.P. – P.C. – P.T. – T.S.I. – T.P.C. – B.C.P.S.T. et T.B. – année 2005-06 – Arrêté du 1er juillet 2005 - B.0. n° 30 du 25/08/05 (p.1500) – [Thème commun : “Les dualités en sciences”].

■ Diplôme Universitaire de Technologie dans l’Espace européen – Arrêté du 3 Août 2005 – B.O. n° 31 du 1/09/05 (p. 1549).

■ Taux des bourses d’enseignement supérieur – année 2005-06 - Arrêté du 25 juillet 2005 – B.O. n° 32 du 08/09/05 (p.1629).

2. Lycées

■ Programme de littérature de la classe terminale de la série littéraire – année 2005-06 – [trois domaines : des modèles antiques aux œuvres contem-poraines) Note de service du 14/04/05 B.O. n° 17 du 28/04/05 (p. 885).

■ Liste des établissements scolai-res français à l’étranger - Arrêté du 7 mars2005 – Encart au B.O. n°17 du 28/04/05.

■ Préparation de la rentrée sco-laire 2005 (objectifs) : circulaire du 15-04-05 – B.O. n°18 du 05/05/05 (p. 929). Idem : Modalités : circulaire du 26-07-05 – B.O. n° 30 du 25/08/05.

■ Loi du 23 avril 2005 d’orienta-tion et de programme pour l’avenir de l’école. Encart B.O. n° 18 du 05/05/05.

■ Baccalauréat technologique : Livret scolaire – Arrêté du 28 avril 2005 – B.O. n° 24 du 16/06/05 – (p. 1220) (dossier complet).

■ Programme d’action commu-nautaire Leonardo da Vinci – année 2005-06 – Circulaire du 12/07/05 – Encart B.O. n° 28 du 21/07/05.

■ Mise en œuvre de la loi d’orien-tation et de programme pour l’avenir de l’école – Encart B.O. n° 31 du 1/09/05.

■ Mise en œuvre de la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école : recrutement des assistants d’éducation et assistants pédagogiques – Encart B.O. n° 35 du 29/09/05.

■ Epreuves du Baccalauréat tech-nologique S.T.T. (épreuves pratiques

– définition) Arrêté du 29 juillet 2005 – B.O. n° 31 du 1/09/05 (p. 1565).

3. Personnels

■ Concours externe de l’agréga-tion, section langues vivantes étran-gères (en Allemand et Italien) Arrêté du 29 mars 2005 - B.O. n° 17 28/04/05 (p. 899).

■ Concours externe de l’agréga-tion section sciences physiques (option C = physique appliquée) Arrêté du 29 mars 2005 - B.O. n° 17 28/04/05 (p. 900).

■ Opération de mutations des per-sonnels de direction – rentrée 2006 – Note de service du 16-05-05 – B.O. n° 21 du 26/05/05 (p. 1063).

■ Vocabulaire des Télécom-munications, de l’Economie et des Finances de l’Internet – Listes par la Commission de terminologie – B.O. n° 23 du 09/06/05 (p. 1178 à 1185).

■ Détachement sur des emplois d’I.A.-I.P.R.– Note de service du 25-05-05 – B.O. n° 23 du 09/06/05 (p. 1198).

■ Accès au corps des professeurs de l’E.N.S.A.M. – Arrêté du 30 mai 2005 – B.O. n° 23 du 09/06/05 (p. 1205).

■ Concours de recrutement des personnels enseignants, d’éducation et d’orientation des Lycées et Collèges (dont liste des concours d’agrégation ouverts en 2006 p. 17 et certifiés p. 18) – B.O. spécial n° 6 du 16/06/05.

■ Programmes de certains con-cours internes et externes de l’agréga-tion – session 2006 – Note de service du 22-06-05 – Encart B.O. n° 25 du 30/06/05.

■ Programmes de certains concours internes et externes du C.A.P.E.S., C.A.P.E.P.S. – session 2006 Encart B.O. n° 25 du 30/06/05.

■ Doyens des groupes permanents de l’Inspection générale de l’Educa-tion Nationale – Arrêté du 22-06-05 – B.O. n° 25 (p. 1302).

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■ Recrutement des personnels de direction – session 2006 – Arrêté du 4 Août 2005 – B.O. n° 31 du 1/09/05 (p. 1577).

■ Concours externe et interne de recrutement de professeurs agrégés stagiaires – année 2006 (inscriptions, calendrier) Arrêté du 7 juillet 2005 – B.O. n° 32 du 8/09/05 (p. 1641). Idem pour C.A.P.E.S. – C.A.P.E.T. – p. 1647.

■ Inspections générales : lettre de mission pour l’année 2005-06 – Lettre du 8-09-05 – B.O. n° 33 du 15/09/05 (p. 1759) (suivi des enseignements dont l’accueil et les réorientations des étu-diants).

■ Présidents des Jurys de concours (agrégations – C.A.P.E.S. – C.A.P.E.T.) – Encart B.O. n° 34 du 22/09/05.

■ Directeurs de recherche : prime de mobilité pédagogique – campa-gne 2005-06 – Circulaire du 13-09-05 – B.O. n° 34 du 22/06/05 (p. 1794).

INFORMATIONS - TEXTES OFFICIELS

Elle est organisée par l’INSA de Lyon, l’Ecole Nationale de Travaux Publics d’Etat, l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne et le Centre International de Ressources et d’Innovation pour le Développement Durable. La langue officielle est l’anglais, cependant une session sera en français. L’appel à papier est en cours.

L’objectif principal de ce congrès est la transformation de bonnes intentions en actions. Différents thèmes seront abordés :

• Energie et ressources naturelles (écologie industrielle, technologies propres, eco-design, Analyse du Cycle de Vie)

• Développement urbain (bâtiment) • Gouvernance et responsabilité sociale des entreprises • Equité et développement (pauvreté, développement

inégal) • Risques et responsabilités.

Cette conférence représente aussi un lieu de :

• Partage des enseignements et dialogue entre les dif-férents acteurs (étudiants, enseignants, industriels,

communautés locales, analyse des conflits, controverse, antagonisme)

• De présentation de nouveaux cours (contenus, outils, méthodes et scénarios) et d’évolution de cursus (com-plexité, inter-disciplinarité)

• De transfert de la recherche en éducation au Développement Durable (valeurs, savoir-apprendre, évaluation)

Ce sera l’occasion de répondre à la question : “Quel ingé-nieur pour l’industrie et les communautés locales (formation continue, besoin des industries locales, compatibilité entre offre et demande) ?”

De plus, il est prévu une journée spéciale satellite en français sur le thème « Quel Enseignement Technologique Supérieur dans les pays francophones pour un développement durable ? » (Mardi 3 octobre 2006)

Toutes les informations sont disponibles sur le site http://www.eesd2006.net

La 3ème édition de la Conférence internationale EESD’06 sur la formation au développement durable dans l’en-seignement supérieur technique (principalement écoles d’ingénieurs) se tiendra à l’INSA de Lyon du 4 au 6

octobre 2006.

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INFORMATIONS - TEXTES OFFICIELS

Les normaliens titulaires d’une thèse qui souhaitent valider leurs années de doctorat pour la retraite doivent impérative-ment déposer leur demande auprès du Service des Pensions de leur administration :

- avant le 31/12/2008, pour ceux qui ont été titularisés avant le 1/01/2004,

- dans les deux ans qui suivent leur titularisation, lorsqu’elle est postérieure au 1/01/2004.

Rappelons que la validation dépend de la manière dont votre thèse a été financée. Nous vous informerons prochainement de l’état d’avancement de nos démarches auprès du Ministère pour faire reconnaître les différents modes de financement.

LE CLIS INFORME

INFORMATIONS - TEXTES OFFICIELS

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REPRÉSENTATION, COMPRÉHENSION ET MÉMORISATION POUR LES APPRENTISSAGES

Ces trois journées avaient pour objectifs de :

- Former les enseignants (et les enseignants en formation) aux nouvelles techniques d’apprentis-sages.

- Contribuer à la formation péda-gogique des enseignants et futurs enseignants.

- Former les enseignants à donner un cours de 2 heures intitulé “Se représenter pour mieux penser”.

Ces séances d’information et de formation se présentent comme les premières tentatives pour développer à l’ENS de Cachan, une approche raisonnée de la pédagogie s’appuyant sur les résultats des recherches des sciences cognitives.

Organisées par Alain FINKEL (Professeur, ENS de Cachan, Laboratoire Spécification et Vérification, CNRS UMR 8643), ces journées ont réuni chaque jour de 80 à 160 personnes.

J’ai pu assister à la dernière jour-née du 9 mai intitulée “Former les enseignants aux nouvelles techniques d’apprentissage” dont voici un comp-te rendu. On pourra se reporter au Bulletin 226 pour lire le compte rendu succinct de la journée du 13 avril “Bases théoriques sur les représentations : du neurone à l’image”. Merci aux orga-nisateurs Thierry MAURIN (direc-teur de l’Ecole Doctorale Sciences Pratiques de l’ENS de Cachan) et Alain FINKEL pour avoir accepté avec bienveillance la présence d’un observateur représentant l’Associa-tion des Anciens Elèves de l’ENS de Cachan.

1- L’exposé d’Alexis LEMAIRE,champion du monded’extraction de racine treizièmed’un nombre de 200 chiffres

Après un bref résumé des journées précédentes, Alain FINKEL donne la parole à Alexis LEMAIRE qui accep-te de décrire les stratégies qu’il utilise pour solliciter sa mémoire. Il distingue trois phases.

A- Prémémorisation et découverte des relations entre éléments.

Il s’agit d’abord de mémoriser les éléments ordonnés comme les résul-tats des tables de multiplication ou des carrés voire des puissances quatrièmes d’une grande quantité de nombres entiers et les relations qui peuvent se révéler entre ces résultats.

De même des nombres “chaoti-ques” comme Π peuvent être asso-ciés à d’autres éléments. Par exemple la phrase “Que(3) j(1)’aime(4) à(1) faire(5) connaître(9) ce(2) nombre(6) utile(5) aux(3) sages(5)”. Cependant cette technique se révèle trop lente et d’autres relations peuvent appa-raître. Par exemple, les 5 premiers chiffres après la virgule associés à 141 et 59 donnent la somme de 200 et les 5 chiffres suivants à 265 et 35 donnent la somme de 300. L’idée générale est de relier ces suites chaotiques à des ensembles de nombres semi ordonnés, facilement mémorisables, sous réserve de mémoriser aussi les liens.

Tout ce travail d’analyse des nom-bres et des liens conduit à la créa-tion d’une carte mentale matricielle (plane, à deux dimensions) contenant ces nombres et ces liens.

B- Mémorisation des éléments et des relations.

La carte mentale étant construite il convient de la mémoriser dans la mémoire à long terme par apprentis-sage et de vérifier ensuite l’efficacité, la précision, la rapidité du rappel de chaque élément dans la mémoire à court terme.

C- Restitution et calcul.

Comment, alors, résoudre un pro-blème de calcul mental complexe ? Il s’agit, avant tout, de choisir une bonne stratégie, puis de rappeler successi-vement les parties de cartes mentales utiles pour les calculs intermédiaires, puis de mémoriser ceux-ci à court terme et enfin d’assembler ces résul-tats intermédiaires pour parvenir au résultat recherché.

Mes impressions : J’ai été frap-pé par cette autoanalyse des proces-sus utiles à la réalisation de calculs mentaux complexes. Elle conforte la justesse des “représentations poten-tielles” et de leurs interconnections, que décrit Antonio R Damasio (1). Par contre l’exposé n’a pas permis d’observer clairement la présence de “marqueurs somatiques” (1) issus de l’émotion. Ces marqueurs peuvent être eux-mêmes mémorisés incons-ciemment et jouer un rôle fondamen-tal dans le choix des stratégies de mémorisation ainsi que dans la réali-sation du calcul. Selon A. R. Damasio (1) les marqueurs somatiques seraient des sensations corporelles conservées en mémoire qui peuvent se trouver rappelées, par exemple au cours d’une opération de raisonnement, et hâter une prise de décision, parfois même contre toute logique. Les représen-tations potentielles sont des formes

LA VIE DE L’ASSOCIATION

Compte rendu de la journée du 9 mai 2005, des 4ème Journées d’Apprentissage 2005, organisées à l’ENS de Cachan, les mercredi 13 avril, jeudi 14 avril et lundi 9 mai 2005

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particulières d’activité neuronale au sein de petits ensembles de neuro-nes appelés “zones de convergence” acquises par apprentissage. Ainsi, par exemple, une reconstitution de la représentation mentale de votre tante Margot, la chaleur de son sourire, la couleur de ses yeux, le son de sa voix, nécessitera que plusieurs représenta-tions potentielles, visuelles, auditives, etc., viennent stimuler les cortex fon-damentaux visuel, auditif, etc.).

2- Les ateliers sur laReprésentation Mentale

Alain FINKEL rappelle les carac-téristiques des RM (Représentations Mentales) qui peuvent être de trois types (VAK) : visuelles, auditives ou kinesthésiques (ressenties). De plus chacune de ces représentations peut être vécue en qualité d’acteur ou de spectateur ou encore dans une atten-tion locale ou panoramique.

Les ateliers ont consisté à ques-tionner un locuteur afin de savoir quelles sont ses représentations men-tales et leurs caractéristiques. Ce locu-teur devait expliquer sa technique de mémorisation d’une petite figure géo-métrique ou encore décrire une action simple (comme par exemple comment changer une ampoule électrique).

3- L’exposé d’Alain FINKEL surla Motivation

La Motivation sera justement le thème des Journées d’Apprentissage 2006 qui se dérouleront les 17,18 et 19 mai 2006.

Il est fait allusion à la théorie de FENOUILLET (1999). Voici, à grands traits, un résumé succinct et probable-ment approximatif de l’exposé.

La motivation d’un étudiant pour son travail d’apprentissage dépend :

- du plaisir qu’il trouve à cette acti-vité

- de son image de soi de réussite ou d’échec

- de la performance des méthodes de travail adoptées.

En outre la motivation permet de se projeter vers l’action en vue :

- d’assouvir ses besoins de base (liberté, curiosité, exploration)

- de satisfaire son désir de recon-naissance

- de reconnaître et développer ses projets (cas de la vocation).

La motivation peut être extrinsèque ou intrinsèque :

- intrinsèque : elle pousse à tra-vailler en goûtant le plaisir pro-curé par la tâche

- extrinsèque : elle pousse à tra-vailler pour une récompense ou pour éviter une punition.

La motivation peut être auto détermi-née ou contrainte :

- autodéterminée : elle conduit à la liberté et à la perception de com-pétence

- contrainte : elle conduit à la croyance et à la résignation.

4- Les ateliers sur la Motivation

Des groupes de trois participants sont formés. Les rôles d’étudiant, pro-fesseur et observateur sont choisis. A propos d’un thème choisi par l’étu-diant le professeur l’interroge pour connaître la nature de sa motivation.

5- Exposé d’Yves LAFONT sur des exemples de Représentations Mentales en mathématiques

Yves LAFONT, professeur de mathématiques à l’Université de Marseille donne quelques exemples d’images mentales que peut utiliser un enseignant dans le domaine de la physique ou des mathématiques.

6- Exposé d’A. FINKEL : plan de cours de 2h intitulé“Se représenter pour mieux penser” et TD associés

1- Qu’est-ce que penser ?1-1 Sert à agir mieux.1-2 Penser, sentir, agir.1-3 Visualiser, parler, sentir en

mémoire de travail et mémoire à long terme.

1-4 Structure de la mémoire à long terme.

2- Exemples de représentations mentales simples visuelles auditives kinesthésiques.

2-1 Le point.2-2 La pression, la force.2-3 Un exemple personnel au

choix.

3- Mieux comprendre, mieux mémo-riser.

3-1 Comprendre se termine par un sentiment (je sens que je com-prends).

3-2 Les techniques de mémorisa-tion.

4- Etre motivé par tout ce qui pré-cède.

Ce cours peut être accompagné par des Travaux Dirigés comme :

- explorer une Représentation Mentale simple,

- analyser une Représentation Mentale,

- tester sa compréhension “savoir qu’on sait” “savoir qu’on ne sait pas”,

- améliorer la mémorisation.

Conclusion : impressions, questions, initiatives

Impressions

N’ayant pu suivre la totalité des trois journées, mes impressions seront incomplètes.

Monsieur Alain FINKEL est, à l’évidence, le moteur puissant de ce Colloque “Représentation, compréhen-sion et mémorisation pour les appren-tissages”. Ses réflexions cumulées, son expérience et ses qualités d’écoute et de réaction lui permettent la conduite d’un amphithéâtre sur un sujet aussi person-nel que les Représentations Mentales ou la Motivation.

L’alternance entre deux types de séquences, d’une part des séquen-ces d’exposés en groupe complet, et d’autre part des séquences d’expéri-mentation en 5 ateliers d’une quin-zaine de personnes, permet d’appro-fondir la compréhension par l’action.

Plus généralement, j’apprécie l’analyse d’A. FINKEL constatant enfin que l’art d’enseigner s’adresse à des cerveaux et doit obéir à des règles simples mais impératives.

On sait, quand on a eu la chance de préparer à l’agrégation des dizaines

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de promotions de futurs agrégés, que la qualité d’un enseignant ne se mesu-re jamais à son seul désir d’enseigner. Nécessaire, la vocation n’est jamais suffisante. Elle doit être complétée par une formation à l’enseignement.

Oui, enseigner c’est, en effet, créer des représentations mentales chez l’étudiant, les faire mémoriser et vérifier leur aptitude opératoire. Cet énoncé paraît évident, mais combien d’enseignants l’oublient, voire l’igno-rent.

Questions

De nombreuses caractéristiques de ces représentations mentales res-tent encore, à mon sens, à développer. Ainsi, que répondre aux questions sui-vantes ?

- La création de représentations mentales n’est elle pas l’activité essentielle du cerveau humain ?

- La logique, notre seul outil de rai-sonnement et de compréhension, n’est-elle pas, elle-même, cons-truite à l’aide de telles représenta-tions ? Il me semble que la logique mathématique est issue de repré-sentations mentales résultant de nos propres expériences vécues et mises en forme soigneusement dans un ensemble de règles abs-traites.

- Ces représentations ne jouent-elles pas un rôle puissant dans les interactions entre humains, dont le pédagogue doit prendre cons-cience ?

- Les représentations mentales sont-elles plus complexes que les seules images visuelles, auditives et kinesthésiques ? Elles peuvent, à mon sens, avoir comme sup-ports toutes les réactions du corps, dont l’émotion par exemple. “Il ne semble pas judicieux d’exclure de l’explication du fonctionnement mental la capacité d’exprimer et ressentir les émotions” (1).

- Plusieurs étudiants n’ont-ils pas des représentations mentales fort diverses d’un même concept ? C’est justement l’une des diffi-cultés du métier d’enseignant que d’expliquer un même concept à partir de représentations ou de points de vue différents.

- Les représentations mentales peuvent-elles, y compris dans le domaine scientifique, se révéler inexactes, trompeuses, voire même dangereuses ? On peut penser à la théorie du phlogistique, ou encore à la dualité onde-particule, voire à la notion de race supérieure.

- Plus généralement, quelle est l’influence de la culture locale sur la

construction des représentations men-tales ?

Initiatives

Pour continuer à explorer ce thème des nouvelles techniques d’ap-prentissage :

- la Motivation sera le thème des Journées d’Apprentissage 2006 qui se dérouleront les 17,18 et 19 mai 2006 à l’ENS de Cachan (organisateurs : Alain FINKEL, Thierry MAURIN).

- un cours de 130 heures, inti-tulé “Formation aux Nouvelles Techniques d’Apprentissage” sera ouvert à 15 étudiants sélectionnés sur dossier, dès janvier 2006, à l’ENS de Cachan (organisateur : Alain FINKEL)

- un colloque intitulé “Neuroscien-ces et formation” est en cours de préparation. Il se déroulera à l’ENS de Cachan sur deux jour-nées intitulées : le 25 janvier “Les neurosciences, méthodes, résultats” et le 15 novembre 2006 “Neurosciences et formation” (organisateur : Association des Anciens Elèves de l’ENSET et de l’ENS de Cachan).

Stanislas Konieczka(B 63)

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(1) DAMASIO, Antonio R.. L’Erreur de Descartes. Paris : éditions Odile Jacob Poches, 1995

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LA VIE DE L’ASSOCIATION

COLLOQUE “NEUROSCIENCES ET FORMATION”

ENS de Cachan, 61 avenue du Président Wilson, 94 230 Cachan

25 janvier et 15 novembre 2006(Association des Anciens Elèves et des Elèves de l’ENSET et de l’ENS de Cachan)

Les neurosciences apportent actuellement des éclairages nombreux et nouveaux sur le fonctionnement du cer-veau. Ces résultats peuvent-ils enrichir, rénover, rationaliser l’art d’enseigner ? Comment faire passer ce qui est

considéré comme acquis par les neurosciences dans la formation pédagogique des enseignants ?Le principe d’un colloque sur ce thème a été retenu. Ce colloque se déroulera sur deux journées disjointes. L’une, “Les neurosciences, méthodes, résultats” le mercredi 25 janvier 2006 sera une journée de sensibilisation aux neu-rosciences, leur objet d’étude, leurs techniques, leurs résultats. L’autre “Neurosciences et formation” le 15 novembre 2006 abordera plus particulièrement l’apport des neurosciences en matière d’éducation et formation.La thématique de ce colloque intéresse un public très large d’enseignants actuellement en poste, d’anciens ensei-gnants, d’étudiants en formation, de chercheurs, d’intervenants en entreprises ou simplement de personnes inté-ressées par ces questions de formation de l’enfant à l’adulte. Les acteurs majeurs des neurosciences assureront les conférences et répondront aux questions.

Mercredi 25 janvier 2006, de 9h30 à 16h : Les neu-rosciences, objet, méthodes, résultatsIl s’agit de savoir quelles sont les questions abordées par les neurosciences, les outils scientifiques utilisés, les principales structures du système nerveux, ses principales fonctions.

Lieu : ENS de Cachan, Bâtiment D’Alembert, Amphi Marie Curie.

9h30 : Ouverture du Colloque, Claire DUPAS, Directrice de l’ENS de Cachan.

9h45 : Le mot du Président, Maurice LIEVREMONT, Président de l’Association des Anciens Elèves et des Elèves de l’ENSET et de l’ENS de Cachan.

Conférences, chairman Alain FINKEL.

10h : Les grandes structures et les grandes fonctions du système nerveux, Michel IMBERT, Correspondant à l’Académie des Sciences, Professeur émérite à l’univer-sité Pierre et Marie Curie, Directeur d’études à l’Ecole

des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Département d’études cognitives à l’École Normale Supérieure.

11h : Pause café.

11h30 : Les outils d’analyse en neurosciences, princi-pes, avantages, limites, Bernard MAZOYER, Membre Senior de l’Institut Universitaire de France, Directeur du Groupe d’Imagerie Neurofonctionnelle CNRS 6194 CEA Universités de Caen et Paris 5.

12h30 : Repas.

14h : Perception, émotion, action, apprentissage, Alain BERTHOZ, Membre de l’Académie des Sciences, Professeur au Collège de France, directeur de l’UMR-CNRS/Collège de France “Physiologie de la perception et de l’action”.

Table Ronde, 15h-16h, réponses aux questions. Modérateur : Jean-Louis MARTINAND.

Programme du 25 janvier 2006

Mercredi 15 novembre 2006: Neurosciences et for-mation Il s’agit de comprendre les phénomènes que les neuros-ciences observent lors de l’acquisition des connaissances, de savoir si ces études distinguent des règles générales qui peuvent être mises à la disposition des formateurs.

Lieu : ENS de Cachan, Bâtiment D’Alembert, Amphi Marie Curie.

Conférences :1- Epigenèse, développement de la connectivité, déve-

loppement synaptique. 2- Maturation du cerveau de l’enfant à l’adulte.3- Sommeil et apprentissage.4- Acquisition du langage, de l’écriture :

Stanislas DEHAENE.

Table Ronde : avec un philosophe comme modérateur.

Programme prévisionnel du 15 novembre 2006

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Comité d’organisation

Alain FINKEL, professeur à l’ENS de CachanStanislas KONIECZKA, Association des Anciens Elèves et des Elèves ENS CachanMaurice LIEVREMONT, Président Association des Anciens Elèves et des Elèves ENS CachanThierry MAURIN, professeur à l’ENS de Cachan

ANSERMET, François ; MAGISTRETTI, Pierre. A chacun son cerveau. Plasticité neuronale et inconscient. Paris : éditions Odile Jacob Sciences, 2004.

BERTHOZ, Alain. Le sens du mouvement. Paris : éditions Odile Jacob Sciences, 1997.BERTHOZ, Alain. La décision. Paris : éditions Odile Jacob Sciences, 2003.

CHANGEUX, Jean-Pierre. L’homme neuronal. Paris : Hachette Littératures, 1983.CHANGEUX, Jean-Pierre ; CONNES, Alain. Matière à pensée. Paris : éditions Odile Jacob Poches, 2000.

COLLIN, Denis. La matière et l’esprit. Paris : Armand Colin éditeur, 2004.

DAMASIO, Antonio R.. L’Erreur de Descartes. Paris : éditions Odile Jacob Poches, 1995.DAMASIO, Antonio R.. Le sentiment même de soi. Paris : éditions Odile Jacob Poches, 1999.DAMASIO, Antonio R.. Spinoza avait raison. Paris : éditions Odile Jacob Poches, 2003.

HOUDE, Olivier. La psychologie de l’enfant. Paris : Presses Universitaires de France, 2004. Que sais-je ?HOUDE, Olivier, et al. Vocabulaire de sciences cognitives. Paris : Presses Universitaires de France, 1998.HOUDE, Olivier, MAZOYER, Bernard, TZOURIO-MAZOYER, Nathalie. Cerveau et psychologie. Paris : Presses Universitaires de France, 2002.

PREMACK, David&Ann. Le bébé, le singe et l’homme. Paris : éditions Odile Jacob, 2003.

Colloque “Neurosciences et formation” - 25 janvier et 15 novembre 2006

Éléments de bibliographie

[email protected], Association des anciens élèves et élèves, ENS, 61 avenue du Président Wilson, 94230 CACHAN.

Bulletin d’inscription à renvoyeravant le 11 janvier 2006 à

Association des anciens élèves et élèvesA l’attention de Claire PIERSON - Inscription au Colloque du 25 janvier

ENS 61 avenue du Président Wilson, 94230 CACHAN

Nom : Prénom :

Section/Département : Promotion (année d’entrée) :

Nom : Prénom :

Section/Département : Promotion (année d’entrée) :

Adresse électronique : Téléphone :

Joindre un chèque de 15 euros par personne à l’ordre de : AAE-ENSET-ENS de Cachan – CCP Paris 05 488-99 K

Adresse postale :

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LA VIE DE L’ASSOCIATION

EN 2006 UN CONGRÉS “NATURE” EN BAIE DE SOMME !

Après une première journée culturelle et studieuse (samedi matin) où vous pourrez choisir entre la cathédrale d’Amiens, la Maison de Jules Verne, le site préhistorique d’Acheul, nous vous emmènerons le dimanche en baie de Somme. Là, entre Le Crotoy et Saint Valéry-sur-Somme, vous pourrez, selon, votre courage, votre âge ou votre envie :

- cheminer à pied, avec un guide en baie de Somme, - contourner la baie à vélo sur les pistes cyclables aména-

gées, - découvrir le Marquenterre à cheval sur les magnifiques

Henson, - serpenter en train touristique autour de la baie,

- visiter l’estuaire en bateau de promenade, ou, pourquoi pas, en kayak, dans les chenaux que la marée basse des-sine entre les bancs de sable.

Et quel que soit votre moyen de locomotion, vous pourrez observer les oiseaux du parc ornithologique du Marquenterre et les phoques qui se reposent sur les bancs de sable de la baie.

On en oublierait presque qu’il y a notre Assemblée Générale le samedi après-midi. Elle aura lieu de manière très tradition-nelle dans un lycée et vous pourrez vous y rendre comme vous voulez. C’est seulement le dimanche qu’on bouge !

Le congrès 2006 est prévu à Amiens, les 1er et 2 avril. Pourquoi en avril alors que nos congrès se déroulent en général en novembre ? Pour pouvoir observer les oiseaux dans une période particulièrement propice ! Pour

pouvoir aussi bénéficier de la douceur du printemps pour les activités que nous vous concoctons.

Chantal CREUZE

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LA VIE DE L’ASSOCIATION

RAPPORT FINANCIERdes comptes de l’année 2004

Dans le rapport financier ci-dessous, vous trouverez les documents suivants :

1 le compte de résultat de l’année 2004 (partie « recet-tes » et partie « dépenses ») avec le comparatif du budget prévisionnel correspondant (budget actualisé – novembre 2003)

2 le suivi du montant de la réserve de solidarité (à utiliser pour financer un acte de « solidarité » au profit d’un bénéficiaire donné : personne physique ou organisme)

3 le bilan à la date de clôture du 31 décembre 20044 le budget prévisionnel 2006.

Commentaires :

1 – COMPTE DE RÉSULTAT DE L’ANNÉE 2004

• On peut signaler que cet exercice a constaté le verse-ment de 445 cotisations – adhérents, avec une augmen-tation du nombre d’adhérents « élèves » de l’ENS de Cachan.

• Au cours de cet exercice 2004, en conséquence de la R.U.P. obtenue, il a été adressé à chaque foyer fiscal concerné (445) le reçu fiscal correspondant au TOTAL des sommes versées, tant au titre de la cotisation statu-taire que du versement facultatif de la solidarité.

• La subvention accordée à notre association par l’ENS a été renouvelée ; cette subvention nous permet de persévérer dans l’amélioration et le développement recherché de nos actions.

• Le résultat net de l’année 2004 est très légèrement excédentaire (un excédent net de 373,49 €), après pro-vision d’une charge de 1 800 euros pour l’organisation du futur colloque qui doit se dérouler sur deux journées en 2006 (janvier et novembre).

• La réalisation du congrès de VANNES - LORIENT (mai 2004) a été généralement très appréciée par les participants. Le résultat financier de ce congrès est très légèrement déficitaire (un excédent de charges de 120,63 € !!) après prise en compte d’une provision antérieure qui a été réintégrée (et qui vient diminuer le coût supporté).

• En conclusion, il est très difficile de réussir, dans l’orga-nisation d’un congrès, à respecter le budget prévision-nel, tant du côté des recettes prévues que du côté des dépenses envisagées, la réalité du congrès dépendant des évènements sur place et du nombre réel de congres-sistes présents !!

2 – BILAN DE L’ANNÉE 2004 ET RÉSERVE DE SOLI-DARITÉ

• Le « fonds social » existant à la clôture représente le montant de ce qui peut être « librement » utilisé au financement des actions de l’association. Il correspond au montant total de l’actif au 31 décembre, DIMINUE

du montant des DETTES à payer qui figure au passif du bilan, ainsi que du montant de la réserve de solidarité (voir ci-après). A la date du 31 décembre 2004, le fonds social net global se chiffre à un montant de 28 677,75 €.

• Au passif figure le montant de l’excédent de l’année 2004 (soit 373,49 €), qui vient augmenter la valeur du fonds social disponible pour les années futures.

• A l’actif, on constate le montant de la trésorerie au 31 décembre 2004, ainsi que le solde de la caisse disponi-ble.

Le montant des immobilisations, totalement amorties, correspond aux acquisitions de 1996 (micro-ordinateur et fax) et 1997 (modem fax). Il faudrait envisager le remplacement du micro-ordinateur, car il est vraiment techniquement obsolète et ne permet plus de travailler efficacement.

• Le montant de la « Réserve de solidarité » correspond aux sommes versées par les adhérents au titre de la solidarité, à destination du financement d’actions de solidarité décidées par l’association. Cette somme est « réservée » à la solidarité ; elle ne doit pas être utilisée au financement du fonctionnement de l’association ; son montant global, à la date du 31 décembre 2004, s’élève à 6 730,67 €.

3 – BUDGET PRÉVISIONNEL POUR L’ANNÉE 2006

• Le budget prévisionnel pour l’année 2006 appelle les remarques suivantes :

a) en RECETTES : il est fondé sur une cotisation qui serait maintenue à 42 € pour l’année 2006.

On peut « espérer » qu’une cotisation à 42 € incitera à donner à la « solidarité »; même si celle-ci est sans incidence pour le reliquat de l’association.

P.S. - N’oublions pas que la R.U.P. permet une réduction d’impôt de 60 % du montant global versé à l’association au titre de la cotisation + don.

- Il a été tenu compte du versement de la subvention annuelle accordée par l’ENS de CACHAN, sub-vention dont le principe a été voté par le Conseil d’Administration de l’ENS (la convention qui nous lie à l’ENS de Cachan a été renouvelée pour trois ans par Claire DUPAS en mars 2004).

- On peut noter qu’à compter de l’année 2005, notre association des anciens élèves ET élèves (actuels) de l’ENS de Cachan est soutien au prix littéraire de l’ENS.

b) en CHARGES : une relative constance dans les charges de fonctionnement du Bureau et du Comité de l’association : il faudrait sûrement encore déve-lopper la vie des « régionales ».

- En ce qui concerne l’annuaire « papier » : la paru-tion d’un nouvel annuaire au cours du mois de mai 2006 est prévue, selon les clauses d’un contrat signé avec M. Taïeb R-D en juin 2004, parution qui vient

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en complément de l’annuaire « en ligne » sur internet. Notre association s’est engagée à financer une partie de l’affranchissement des envois des annuaires.

- En ce qui concerne le site INTERNET : la confi-guration du site, hébergé à l’ENS (donc non liée à l’existence d’un hébergeur extérieur), permet la con-sultation de l’annuaire en ligne, la participation au Forum et la consultation de la base de données par chaque adhérent. Vous êtes invité à le consulter, à participer activement aux différents thèmes abordés dans le « forum » (et éventuellement à nous signaler une erreur relative à votre fiche - vous êtes le seul à avoir accès aux informations vous concernant).

- En ce qui concerne les autres charges (congrès, A.G., participation à des colloques, etc…), l’esti-mation de cette nature de charges doit permettre la participation de notre association à des mani-festations extérieures consolidant son image et la rendant plus attractive.

INTITULÉ DES OPÉRATIONS Produits en € Charges en € Résultats en €

Opérations courantesCotisations reçues 2004 17.647,50Dons divers 200,00Solidarité reçue 1.113,00Subvention ENS 3.050,00Participation frais postaux - annuaire 125,50 Sous-total produits courants 22.136,00Frais de bureau + régie MAP + Télph 1.554,61Frais de comité et déplacements 1.052,26Edition et routage du bulletin 10.642,91Virement Solidarité >> Réserve 1.113,00Affranchissement annuaire 0,00Frais généraux (Assurance ; agios ; etc) 939,10Webmaster (à payer : provision pour 2003-2004) [3.168 + 40% (1.272)]

4.440,00

Subventions versée (festival Arts) 500,00 Total des charges courantes 20.241,88Résultat sur opérations courantes 1.894,12Congrès, colloques, assemblées région. 1.800,00Congrès - mai 2004 = Vannes - Lorient 7.302,00 9.422,63(Provision générale fin 2003) -2.000,00Réunions régionales Sous-total 7.302,00 9.222,63 Résultat sur congrès, colloque et rég. -1.920,63Opérations financièresIntérêts du livret CNE 400,00 400,00Résultat global de l’exercice = EXCEDENT 29.838,00 29.464,51 373,49

RECETTES Réel 2004 Prévu Ecart

Cotisations 17.647,50 20.000,00 -2.352,50Solidarité 1.113,00 600,00 513,00Participation frais postaux annuaire 125,50 125,50Dons divers 200,00 200,00Congrès colloque 7.302,00 7.302,00Subvention ENS 3.050,00 3.050,00 0,00Total 29.438,00 23.650,00 5.788,00Produits financiers (estimation) 400,00 400,00Total recettes 29.838,00 23.650,00 6.188,00

DÉPENSES Réel 2004 Prévu Ecart

Frais de bureau 617,14 1.950,00 -1.322,86Frais de déplacements 1.500,00 -1.500,003 bulletins (imprimeur) 8.313,51 11.040,00 -2.726,49Envois bulletins 2.329,40 2.400,00 -70,60Annuaire 1.000,00 -1.000,00AG - Bureau - Comité 2.628,58 2.628,58Congrès 2004 7.422,63 2.800,00 4.622,63Colloques & manifestations (prov) 1.800,00 700,00 1.100,00Solidarité = Vrt Réserve 1.113,00 600,00 513,00Assurances 300,25 300,25Régionales 1.500,00 -1.500,00Prov pour invest - site web 4.400,00 4.400,00Subvention versée = Arts 500,00 500,00Total dépenses 29.464,51 23.490,00 5.974,51

Résultat 2004 EXCEDENT 373,49 160,00 213,49

SUIVI RÉSERVE DE SOLIDARITÉ

Montant au 01/01/2004 5.617,67+ Montant reçu en 2004 1.113,00<Montant payé en 2004> 0,00Total 6.730,67

BILAN AU 31/12/2004ACTIF PASSIF

Immobilisations 3.411,02 Fonds social 28.304,26Amortissements -3.411,02 Réserve Solidarité 6.730,67Valeur nette 0,00 Excédent 2004 373,49

Trésorerie - La Poste 26.962,80 Charges à payer 7.428,49Trésorerie - CNE Livret 16.869,39 Régie - FP 46,76Caisse (régie MAP) 34,48 Produits d’avance (cotis 2005) 983,00

43.866,67 43.866,67

PRODUITS Commentaires Montant €

Cotisations 500 cot. à 42 € 21.000,00Solidarité 300 cot. à 3 € 900,00Subvention ENS à demander selon conv. 3.050,00Congrès - Assemblée générale (p, m, >>> en fonction du lieu et des manifestations)Colloque (p, m, >> participation gratuite des auditeurs)

0,00

Total produits 2005 24.950,00

CHARGES Commentaires Montant €

Frais de bureau 2.000€ x 1,05 2.100,00(y compris affranchissement courrier)Frais de déplacement 1.500,00Animations régionales 1.500,00Bulletins n° 228 impr 3.500€ + rout 500€ 4.000,00Bulletins n° 229 impr 3.500€ + rout 500€ 4.000,00Bulletins n° 230 impr 3.500€ + rout 500€ 4.000,001050 ex fabriqués par l’imprim. : 3.500 €routage vers 700 adhérents + ENS Cachan 800 €Annuaire 2006 (chgt imprim.) (6.000 €‡8.000 €) 2.000,00Internet (=site - annuaire / forum - base)maintenance 2005 (50h x 40€ + 50% charges soc.) 3.000,00Congrès - Assemblée générale Frais publ. et invit. 2.000,00Autres manifestations Frais publ. et invit. 1.000,00Reversement de la solidarité 900,00Sous-total charges prévisionnelles 2005 26.500,00Dépassement prévisionnel - Insuffisance 2006 -1.550,00 Total général charges - Insuffisance 2006 24.950,00

- En CONCLUSION : un reliquat prévisionnel néga-tif (1 550 €) : un dépassement des charges prévues dû, entre autres, aux charges nouvelles du service de l’annuaire papier.

4 – BREF APERÇU POUR L’ANNÉE 2005

En ce qui concerne le déroulement de l’année 2005 (en cours), il faut noter un net accroissement des adhésions de la part des jeunes élèves encore en formation à l’ENS, ou juste à la sortie de leur formation. Il nous faut consolider ces nouvelles adhésions et pouvoir répondre à l’attente de ces nouveaux membres : ils doivent pouvoir exprimer sans réserve leurs sollicitations auprès de l’association.

Les comptes financiers sont en adéquation avec le budget prévisionnel qui avait été établi et présenté lors de la dernière assemblée générale (congrès de Vannes – Lorient).

Compte de résultat analytique - année 2004

Résultat - année 2004

Budget prévisionnel - année 2006Budget avec une cotisation maintenue à 42 € - (rappel : R.U.P. Avec 60 % de réduction d’impôt - Envoi automatique du reçu fiscal)

Le trésorierFrançois PIERSON

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LES ANCIENS ÉLÈVES

Itinéraire « 3 D » d’un ancien de l’ENSET Professeur, Proviseur, Conciliateur

Après une carrière complète au service des jeunes dans le cadre du ministère de l’éducation nationale j’ai fait l’objet, comme toutes celles et ceux qui ont l’heureux privilège d’atteindre la limite d’âge, d’une radiation me

permettant de bénéficier du versement et des avantages liés à la pension civile ! Mais devoir cesser son activité professionnelle, quand on a eu, comme l’ensemble du corps enseignant, des fonc-tions de contact et de relations quotidiennes, prive « le jeune retraité » de toute vie sociale. Il convient alors d’adop-ter un nouveau rythme propre aux activités librement choisies et ensuite d’instruire son calendrier personnel en y intégrant les nombreuses plages d’une liberté si longtemps attendue.

En clair il est sage de penser à préparer activement et soigneusement sa retraite. J’ai délibérément choisi, sur les conseils d’amis, de tourner le dos à notre ministère de tutelle pour éviter d’éventuels regrets et souhaité mettre alors bénévolement mon temps libre au service des personnes ayant des difficultés de communication avec l’administration. Tout naturellement c’est vers la résolution des litiges ren-contrés lors d’échanges avec l’AUTRE PARTIE – voisin, commerçant, arti-san……que j’ai opté pour la fonction de conciliateur de justice.

1) Peux-tu nous décrire tes fonctions actuelles et passées à la Justice ?

Nommé par le Premier Président de la Cour d’Appel, sur proposition du Président du Tribunal d’instance et après avis du Procureur Général, le conciliateur de justice a pour mission de faciliter, en dehors de toute procé-dure judiciaire, le règlement amiable du différend qui lui est soumis. Son action concerne pour l’essentiel des conflits individuels entre les particu-liers, tels que les troubles de voisinage, les dettes impayées, les litiges locatifs et/ou de copropriété ainsi que ceux liés à la consommation, aux entreprises, aux artisans………

Appelé à favoriser le dialogue entre les parties, le conciliateur de justice doit surtout faire preuve de bon sens. Il n’est ni juge, ni arbitre. Il lui appartient donc de faire respecter, d’une part, le caractère contradictoi-re des échanges entre les parties et, d’autre part, les règles et principes de l’équité.

Cette mission, en me permettant une vie sociale diverse et riche, m’a beaucoup appris sur la dure réalité

humaine du terrain et de la vie en société.

Après neuf années de conciliation j’ai eu l’opportunité d’accéder à la nouvelle fonction de juge de proxi-mité. Cette autre facette de la justice se révèle aussi source d’enseignement d’autant que les audiences publiques peuvent être respectivement civiles, pénales et correctionnelles.

2) Est-ce que ton métier de chef d’établis-sement constitue une sorte de préparation à ces fonctions ?

Certainement et a priori beau-coup plus que ma formation initiale de professeur de mécanique et de construction industrielle. En effet, l’emploi de chef d’établissement a confronté très vite l’enseignant que j’étais avec la vraie vie d’adulte car il convient d’écouter objectivement, de pratiquer au mieux un dialogue approprié et de faciliter voire de décider d’une solution de rapproche-ment entre les différents partenai-res et acteurs du système éducatif. Ma formation syndicale et ma longue pratique de l’animation de sections syndicales m’ont été aussi très utiles dans ces nouvelles fonctions.

3) Pendant combien de temps as-tu été Proviseur ?

J’ai enseigné pendant douze ans dans trois établissements publics – deux lycées techniques et un IUT de génie mécanique - avant d’opter pour une fonction de direction. Le rapprochement avec l’université a été pour moi un temps de découverte - la solitude du maître pendant les amphis - d’initiative – les travaux pratiques en vraie grandeur et les séances de travaux dirigés - de contact vrai avec

« mes » étudiants et ce fut, de plus, une expérience très positive d’équipe pédagogique. Le refus de l’inspec-tion générale de continuer à suivre la carrière des « dissidents » et ma participation active à la mise en œuvre et à l’ouverture d’une annexe d’IUT m’ont déterminé à rejoindre la fonc-tion administrative. C’est donc à l’age de trente cinq ans que je suis devenu censeur des études- trois ans - puis proviseur – vingt deux ans.

4) Quelles sont les plus grandes satisfac-tions que tu as trouvées dans l’exercice de ce métier ?

Je me suis toujours félicité de ce changement d’orientation de ma vie professionnelle. Au fil des années j‘ai pu constater que si l’ensemble des conditions du métier de profes-seur n’évoluait pas toujours de façon très satisfaisante, il appartenait plus particulièrement au chef d’établisse-ment d’intervenir puis d’agir auprès des divers décideurs pour faciliter la vie pédagogique, culturelle, scolaire, sociale et matérielle de la commu-nauté éducative.

Le contact permanent avec les adultes, leurs difficultés, leurs exi-gences, leurs réussites, associé au suivi global - scolaire, familial et social, sportif - des générations d’élè-ves m’ont apporté, avec leur lot de difficultés, parfois de différends, une plénitude professionnelle. Ceci est d’autant plus vrai que j’ai vivement encouragé mon épouse, ancienne élève aussi de notre ENS, à emprun-ter la même voie. Si cela nous a demandé une rigoureuse organisa-tion familiale nous n’avons jamais ressenti la moindre gêne ni exprimé le moindre regret.

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5) Estimes-tu que le métier d’enseignant soit la meilleure voie pour s’occuper ensuite de Direction ?

On ne devrait pas pouvoir être placé en situation de responsabilité dans un établissement scolaire sans avoir une connaissance profonde de l’institution, de la psychologie des grou-pes et tout spécialement des groupes de jeunes, du monde enseignant avec ses contraintes, ses exigences et ses prati-ques. Il est aussi indispensable d’avoir en soi une réelle capacité à prendre et assumer seul les décisions parfois dif-ficiles, mais, en définitive, indispensa-bles. Alors, enseignant, pourquoi pas ? Mais les personnels d’éducation sont également professionnellement bien placés pour exercer cette fonction.

6) Est-ce que ta formation à l’ENSET est pour quelque chose dans ton orientation vers ces différents métiers ?

Je serais tenté de répondre posi-tivement à ta question car c’est sur les bancs de l’ENSET que j’ai pris le virus syndical qui m’a très vite donné l’envie de dépasser le cadre de la salle de classe et entraîné vers une démarche plus globale dans le fonctionnement du système éducatif.

7) Te sentais-tu une vocation d’ensei-gnant avant d’entrer à l’ENSET ?

J’avais, dans le lycée technique de ma petite ville de province, trois émi-nents professeurs issus de l’ENSET – français, mathématiques et anglais – qui ont su prendre en charge l’orien-tation de la plupart de leurs élèves et qui les ont conduits vers les métiers d’ingénieurs ou de professeurs. J’ai écouté leurs conseils. La vocation est venue par la suite.

8) Si tu examines maintenant la variété de tes activités professionnelles, trouves-tu plus de satisfaction dans celles qui sont liées à l’enseignement, à la direction d’établissement ou à la Justice ?

La question est difficile mais la réponse sera simple. J’ai toujours eu à la fois la chance et la possibilité de faire des choix personnels positifs pour me permettre d’aller plus loin, pour apprendre aux autres et des autres, pour aider à la réalisation de mon idéal laïque et démocratique.

Je ferai le bilan plus tard. Peut-être dans la quatrième dimension, celle de ma quatrième vie……………

Marcel DUNOYER ENSET B 56-59

Propos recueillis par François JARDAT

LES ANCIENS ÉLÈVES

Le carnetDécès :

Marie-Thérèse CLARISSOU, son épouse, toute sa famille et ses nom-breux amis ont la très grande dou-leur de faire part du décès de Pierre CLARISSOU (A1 51-54), Professeur honoraire du lycée Etienne Mimard de St Etienne survenu le 11 juin 2005 dans sa 74ème année – ni fleurs ni cou-ronnes, une collecte est faite au profit de la recherche contre la leucémie.

Mireille JONON (D49-51) nous a fait part du décès de Robert LE BORZEC B 49-51), dit Bob, qui s’est éteint à NOZAY (21) dans sa mai-son familiale de vacances le 14 juillet 2005. Professeur d’ENSAM, il a ensei-gné jusqu’à sa retraite à l’ENSAM de LILLE.

Que les familles éprouvées reçoivent nos amicales condoléances.

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Renouvellement d’adhésion

Adhésion nouvelle

Sans attendre la relance de notre Trésorier, n’oubliez pas de renouveler annuellement votre adhésion (pour l’année civile) en participant au fonctionnement de l’Association par l’envoi d’un chèque bancaire ou

postal de 42 euros (avec un supplément – facultatif – au titre de la Solidarité) à :

Nom : Née :

Prénom (usuel) :

Date et lieu de naissance :

Adresse personnelle (*) :

Promotion (année d’entrée) :

Section (ENSET) ou département (ENS) :

Grade :

Nom et adresse de l’établissement d’exercice :

Adresse électronique (*) :

Fonction :

Association des anciens élèves et élèves de l’ENSET et de l’ENS Cachan - 94235 CACHAN CEDEXétabli à l’ordre de :

A.A.E.E.- E.N.S.E.T - E.N.S. de CACHAN C.C.P. Paris 5488 99 K

Si votre adresse ou votre situation personnelle a changé (état civil, fonction) vous pouvez actualiser les rubriques correspondantes sur la fiche ci-dessous.

En vous remerciant de rejoindre les Anciens Elèves et les Elèves de votre Ecole, nous vous prions de bien vouloir compléter la fiche ci-dessus et d’y joindre un chèque de 42 euros comme indiqué (montant minimum hors solidarité).

Bienvenue au sein de l’Association !

(*) Si vous souhaitez que votre adresse ne soit pas mentionnée dans l’Annuaire, cochez la case :

Adresse postale Adresse électronique

Informatique et Liberté : Les informations recueillies pour l’adhésion et la mise à jour de l’Annuaire font l’objet d’un traitement informatique et sont destinées au Secrétariat de l’Association. En application de l’article 34 de la loi du 6 janvier 1978, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent. Si vous souhaitez exercer ce droit et obtenir communication des informations vous concernant, veuillez vous adresser à : Association des anciens élèves et élèves de l’ENSET et de l’ENS Cachan - 94235 CACHAN CEDEX ou [email protected]. Les fichiers d’Élèves et d’Anciens Élèves ne peuvent être cédés, loués ou échangés à des fins commerciales.

Suite à la reconnaissance d’utilité publique accordée à notre association, vous recevrez un reçu fiscal pour TOUTES les som-mes que vous verserez à l’association (montant de la cotisation statutaire + versement libre au titre de la solidarité) pour l’année de cotisation. (si vous disposez d’une adresse électronique, merci de nous la communiquer à : [email protected]).Le nouveau régime fiscal autorise un crédit d’impôt égal à 60 % du montant payé, dans la limite de 20 % du revenu imposable : en conséquence, soyez très généreux pour le versement libre de solidarité.

Téléphone (*) :

Téléphone

SERVICE DU BULLETIN✂

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Mise à jour de l’annuaire

Faites connaître l’Association à vos collègues, anciens élèves de Cachan ! Recherchez dans l’annuaire vos copains de promo et demandez-leur de remplir une fiche…

Les services du Bulletin et de l’Annuaire étant associés à l’adhésion, cette mise à jour permettra d’opérer une actualisation des données.Par avance merci de nous aider à vous assurer un service régulier au Bulletin en rem-plissant la fiche ci-dessous. (SVP. écrire en capitales d’imprimerie).

Pour une mise à jour régulière de l’annuaire en ligne ainsi que de l’annuaire papier, cette fiche doit être envoyée le plus tôt possible à :

Association des anciens élèves et élèves de l’ENSET et de l’ENS Cachan - 94235 CACHAN CEDEX ou [email protected]

Nom : Née :

Prénom (usuel) :

Date et lieu de naissance :

Nouvelle adresse personnelle (*) :

Promotion (année d’entrée) :

Section (ENSET) ou département (ENS) :

Grade :

Nom et adresse de l’établissement d’exercice :

Adresse électronique (*) :

(Ancienne adresse personnelle : )

(Ancienne fonction : )

)(

Fonction :

(*) Si vous souhaitez que votre adresse ne soit pas mentionnée dans l’Annuaire, cochez la case :

Adresse postale Adresse électronique

NOUVEAU : Les internautes peuvent nous communiquer les informations les concernant en remplis-sant en ligne (sur le site www.aae.ens-cachan.fr, rubrique annuaire) le formulaire qui arrivera dans la boîte aux lettres de l’Association : [email protected].

Téléphone (*) :

Téléphone

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INSTRUCTIONS AUX AUTEURS

Le Bulletin de l’Association est un moyen d’information et de liaison entre les membres, dont le but essentiel est, conformément aux buts plus généraux que s’est fixée l’Association, de promouvoir l’École Normale supérieure de Cachan et, également, la culture technologique dans ses multiples facettes, mais aussi la vie de l’Association, pour cette partie qui ne relève pas de l’annuaire. Les documents doivent être dans la mesure du possible proposés sous forme de fichiers sur disquette ou par e-mail en fichier attaché avec l’indication du logiciel utilisé (ou exceptionnellement manuscrit sur papier à l’encre noire et sur recto seulement).

ADHÉSIONS

Pour adhérer, il faut réunir les conditions suivantes :

• soit être ancien élève de l’ENS Cachan : avoir fait partie d’une des sections de l’ENSET ou de l’ENS en qualité d’élève admis par concours, • soit être élève de l’ENS Cachan entré par concours en 1ère ou en 3ème année,

• soit être élève ou ancien élève de l’Ecole Doctorale de l’ENS de Cachan,

• soit être Pensionnaire ou ancien Pensionnaire de l’ENS de Cachan,

et payer régulièrement la participation annuelle : 42 euros en 2005 avec réduction de 50% pour les membres exerçant depuis moins de 5 ans.

Le service du bulletin et de l’annuaire est associé à l’adhésion.

SOLIDARITÉ

Pourquoi effectuer un versement de solidarité ?

La solidarité, qui est à l’origine de notre association, est toujours dans nos statuts et, mieux, dans nos cœurs : aider un camarade en difficulté (pensons aux plus jeunes et aux plus anciens), témoigner de notre sympathie par tel ou tel geste, contribuer à des actions de solidarité des élèves de l’ENS de Cachan. Le versement pour la solidarité peut représenter environ 10% du montant de la cotisation annuelle. D’avance, merci.

Association des Anciens Elèves et des Elèves de

l’Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique et de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan.

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61, avenue du Président Wilson94230 CACHAN (Val de Marne)

e-mail : [email protected] internet : http://www.aae.ens-cachan.fr

Ecole Normale Supérieure de Cachan

Association des Anciens Elèves et des Elèves de l’E.N.S.E.T.et de l’E.N.S. de Cachan

Site de Cachan Site de Ker-Lann

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