btp 11-2015 (march)

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Bulletin de la Librairie Plantureux BTP-11 (2015) Télétransmis à 15h15 le lundi 16 mars 2015 depuis les Studios Robespierre "Vous souvient-il qu'un de nos confrères, bien connu pour la sureté de ses informations et la correction professionnel de son directeur, le Jour, puisqu’il faut l’appeler par son titre lança... une nouvelle qui avait la prétention d’être sensationnelle ? Un photographe, lancé par l’État-major prévoyant sur les traces du colonel Picquart, avait surpris ce dernier causant à Karlsruhe avec M. de Schwartzkoppen. — La photographie existe, disait le jour, et nous la reproduiront... Le Jour ne produisit rien du tout, pour la bonne raison que cette révélation n'eut aucun succès. Le photographe de l'état-major n'insista pas non plus et fit le mort quand il apprit que le colonel Picquart n'avait pas quitté Paris et qu'il déposait une plainte contre les faussaires. Devant le juge d'instruction, le Jour invoqua le secret professionnel. Puis d'autres scandales survinrent qui firent oublier celui-là. À notre tour, nous invoquons le secret professionnel. Le parquet qui l'admit pour le Jour, l'admettra vraisemblablement pour le Siècle. Si l'état-major a des photographes diligents attachés à ses bureaux, le Syndicat en a également, et c'est leur travail que nous présentons aujourd'hui aux lecteurs. En raison de ce que nos opérateurs sont payés royalement ils ne reculent devant aucun sacrifice. Ils débauchent les portiers pour pénétrer dans l'intimité des locataires, ils forcent les huis pour surprendre nos grands hommes en robe de chambre et nos grands militaires en uniforme ; ils cambriolent les armoires de fer pour se documenter sérieusement. La bonne attention excuse le crime, selon la morale de la rue Saint-Dominique et de l'école d'Arcueil voici donc le travail — jugez et comparez" (Les Mensonges de la Photographie, 1899). Sommaire du numéro 11-2015 : Un choix d’épreuves albuminées et argentiques Quelques ventes annoncées en mars et en avril Le bordereau de l’affaire Dreyfus, 1894 Les couvertures auxquelles vous avez échappé n°89

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BTP-Transmission 11-2015

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Bulletin de la Librairie Plantureux

BTP-11 (2015)

Télétransmis à 15h15 le lundi 16 mars 2015

depuis les Studios Robespierre

"Vous souvient-il qu'un de nos confrères, bien connu pour la sureté de sesinformations et la correction professionnel de son directeur, le Jour, puisqu’il fautl’appeler par son titre lança... une nouvelle qui avait la prétention d’êtresensationnelle ? Un photographe, lancé par l’État-major prévoyant sur les tracesdu colonel Picquart, avait surpris ce dernier causant à Karlsruhe avec M. deSchwartzkoppen. — La photographie existe, disait le jour, et nous la reproduiront...Le Jour ne produisit rien du tout, pour la bonne raison que cette révélation n'eutaucun succès. Le photographe de l'état-major n'insista pas non plus et fit le mortquand il apprit que le colonel Picquart n'avait pas quitté Paris et qu'il déposait uneplainte contre les faussaires. Devant le juge d'instruction, le Jour invoqua le secretprofessionnel. Puis d'autres scandales survinrent qui firent oublier celui-là. À notretour, nous invoquons le secret professionnel. Le parquet qui l'admit pour le Jour,l'admettra vraisemblablement pour le Siècle.

Si l'état-major a des photographes diligents attachés à ses bureaux, le Syndicaten a également, et c'est leur travail que nous présentons aujourd'hui aux lecteurs.En raison de ce que nos opérateurs sont payés royalement ils ne reculent devantaucun sacrifice. Ils débauchent les portiers pour pénétrer dans l'intimité deslocataires, ils forcent les huis pour surprendre nos grands hommes en robe dechambre et nos grands militaires en uniforme ; ils cambriolent les armoires de ferpour se documenter sérieusement. La bonne attention excuse le crime, selon lamorale de la rue Saint-Dominique et de l'école d'Arcueil voici donc le travail —jugez et comparez" (Les Mensonges de la Photographie, 1899).

Sommaire du numéro 11-2015 :

Un choix d’épreuves albuminées et argentiques

Quelques ventes annoncées en mars et en avril

Le bordereau de l’affaire Dreyfus, 1894

Les couvertures auxquelles vous avez échappé

n°89

Ce onzième numéro hebdomadaire du BTP a été télétransmis lundi 16 mars 2014 à 15h15 (méridien de Paris)il comporte 9 articles, plus d’une idée par jour.English and Spanish captions are printed in red.

Tous les bulletins restent disponibles sur notre site : www.photoceros.com / BTP

Prochaines télétransmissions : lundi 23 mars,lundi 30 mars, lundi 6 avril, lundi 13 avril

Pour s’inscrire et recevoir le bulletin au format pdf, aisément imprimable, ou pour faire des remarques et des suggestions :

Correspondance in Russian, Italian, Spanish or English :

[email protected]

Téléphone (de 10 à 17h) : (+33) 1.43.60.71.71

Le bulletin propose des livres, des albums, des photographies et des documents anciens tels qu’ils nous ont été transmis

par les auteurs et les amateurs des générations passées.

Les descriptions matérielles, attributions, provenances, lieux et dates d’impression des livres et des photographies ont été soigneusement

établis à l’aide de collations et de confrontations avec d’autres exemplaires ou des échantillons comparables (phototèque).

Le parti pris est de présenter dans l’ordre chronologique des photographies et des livres du monde entier. C’est le privilège des

choses anciennes et authentiques de pouvoir être présentées ainsi mettant en lumière la succession des idées et des créations.

Tous les articles proposés sont garantis disponibles à l’instant de la transmission. Les prix sont libellés en euros.

Les règlements par le moyen d’un compte paypal sont acceptés. La priorité est donnée au premier achat ferme, confirmé par email à

[email protected]

Serge PlantureuxExpert près la Cour d’Appel de Paris

Studios Robespierre71 rue Robespierre 93100 Montreuil

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Semaine 11 : 16-22 mars 2015

Émile Pecarrère (1816-1904)Cloître Saint-TrophimeArles, 1852

Calotype, épreuve sur papier salé d'après négatif papier ciré, signée àl’encre dans l’angle inférieur droit, montage ancien.

Émile Pecarrère partit quelque mois après les cinq héliographes missionnéspar le gouvernement de la république pour photographier des monumentshistoriques, peut-être de sa propre initiative. En tout cas, si le nouveaugouvernement ne fit rien de la Mission Héliographique, lui exposa sontravail à Londres. “Cette collection de monuments anciens de notre France,on la doit, ainsi qu'il a été dit, au comité des Monuments qui, au retour desphotographes, les a félicité, a reçu leurs clichés, et les a mis sous clef dansun tiroir, sans autoriser ni même tolérer leur publication. Le public est doncprivé de ces estampes que chacun se disputerait ; les photographes sontfrustrés de la publicité qu'ils avaient espérée, et notre pays ne peut se fairel'honneur de la plus belle œuvre qui se soit produite jusqu'ici. Nous avionsdemandé davantage et nous espérions mieux” (Francis Wey).

“Emile Peccarère expose à la société des Arts de Londres en 1852 “ TheExhibition of Recent Specimens of Photography was held at the House ofthe Society of Arts in London from 22 December 1852 until 29 January1853” (wikipedia).

Provenance : collection Jammes, dispersion du 15 novembre 2008, lot 32.

1.200 euros

Week 11 : March 16-22, 2015

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Semaine 11 : 16-22 mars 2015

Alexander Buckler (1826-apr.1861)West front of Saint Jacques, Dieppe 1855-1856

Calotype, épreuve sur papier salé d’après négatif papier, aquarellée etenduite de gomme arabique, titrée sur le montage.

En fait, Buckler utilisait des papiers destinés à devenir des négatifs pourimprimer ses épreuves positives. Cette épreuve est le négatif d’un négatif.

“Like his father before him, Buckler became a shorthand writer. He workedin Cornwall in the 1850s but then returned to his native London. Bucklerwas probably intimately familiar with the characteristics of paper andperhaps sought an escape in amateur photography. In 1861 he wrote toPhotographic Notes suggesting that “a good Negative Paper Process, whichshall be uniform in its results, is to my mind one of the greatest necessitiesof photography. . . . With this in view I havemade great many experiments, with variousdegrees of success, and have, I believe, triedevery paper process that has come out.” ...“in the event of a wet day, at an hotel, thepapers already prepared can be used forprinting positives.” (Roger Taylor & Larry J.Schaaf, Impressed by Light: BritishPhotographs from Paper Negatives, 1840-1860 (Metropolitan Museum of Art, NewYork, 2007) .

900 euros

Week 11 : March 16-22, 2015

“the papers already prepared can be used for printing positives...”

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Semaine 11 : 16-22 mars 2015

J. André GarriguesMarchand noir de Tunis de trois-quartsTunis, fin du XIXe siècle

Épreuve sur papier albuminé d’après un négatif verre.

André Garrigue a réalisé à Tunis de remarquables portraits ethnographiquescomme Alejandro Cavilla à Tanger.

On pourrait être tenté d’attribuer celui-ci à Gustave de Beaucorps (Rochefort1825-Nice 1906), néanmoins l’aspect général de l’albumine, la présenced’une signature dans le négatif et l’absence de toute preuve d’un séjour deBeaucorps en Tunisie nous en ont dissuadé. Donc nous nous rallions àl’opinion générale.

150 euros

Week 11 : March 16-22, 2015

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Semaine 11 : 16-22 mars 2015 Week 11 : March 16-22, 2015

Marius Neyroud (1854- apr. 1950)Lieutenant-colonel Hubert Henry (le faussaire)Paris, vers 1898

Aristotype, 142x100 mm, monté sur carte-album, rousseurs tropicales.

“Depuis mai 1893, le travail du commandant Henry consiste à surveillerl'activité des autorités allemandes. Fin septembre 1894, une femme deménage intercepte un bordereau adressé à l'attaché militaire Maximilianvon Schwartzkoppen... En octobre, une enquête interne attribue larédaction du bordereau à Alfred Dreyfus, qui est arrêté quelques jours plustard... Alors que l'épouse d'Alfred Dreyfus demande la révision du procès,Henry adresse le 2 novembre 1896 à ses supérieurs un document qu'ilprétend avoir récupéré à l’ambassade d’Allemagne et qui accuseexplicitement Dreyfus de trahison. Ce document, qu'il a en fait lui-mêmeréalisé, est connu sous le nom du “faux Henry”... Découvert, Henry sesuicide en 1898. Jean Lorrain, Pierre Louÿs, Paul Valéry... se cotisent pourlui élever une statue !

Une de ses notes de1872 énonçait : “officier sans autreavenir que celui que luidonnera forcémentl'ancienneté”. D’autresont voulu en faire unhéros.

Buizard (Bd Poissonnière)Commandant Ferdinand Esterhazy (le traître)Paris, vers 1898

Aristotype, 142x100 mm, monté sur carte-album, rousseurs tropicales.

“En 1895, le colonel Georges Picquart découvre qu'Esterhazy est l'auteurdu bordereau de l’affaire Dreyfus, ce qu'il reconnaitra ultérieurement dansune lettre publiée par Le Matin le 18 juillet 1899. La hiérarchie militaire tented'étouffer l'affaire... En novembre 1897, Mathieu, le frère d'Alfred Dreyfus,écrit au ministre de la Guerre pour dénoncer Esterhazy comme l'auteur dubordereau. Esterhazy demande alors lui-même à être jugé. Il comparaîtdevant un tribunal militaire le 10 janvier 1898 à huis clos. Le conseil deguerre prononce à l'unanimité son acquittement... Remis en liberté le 12août 1898 et réformé quelques jours plus tard, après la découverte du «faux Henry », il s'exile à Londres... Marcel Thomas, Jean-Denis Bredin etVincent Duclert montrent qu'Esterhazy a trahi pour de l'argent”.

Paul Nadar (1856-1936)Émile ZolaParis, vers 1898

Aristotype, 145x105 mm, monté sur carte-album, rousseurs.

Le lieutenant-colonel Georges Picquart a intercepté un document, le “petitbleu”, accablant le commandant Esterhazy, espionnant pour l'ambassaded'Allemagne. Mais Esterhazy est acquitté...

L'affaire Dreyfus naît à ce moment-là, de l'acquittement du véritable traître,Ferdinand Walsin Esterhazy, au moment où Émile Zola publie “J'accuse...!”dans L'Aurore du 13 janvier 1898, suivi d'un très médiatique procès endiffamation, à rebondissements, engagé par l'État, et au terme duquel ÉmileZola est condamné au maximum de la peine, le forçant à l'exil en Angleterre.Exil du 18 juillet 1898 au 4 juin 1899. Zola meurt en 1902 avant de voir lafin de l’affaire qui dure jusqu’à la réhabilitation de Dreyfus en 1906.

Semaine 11 : 16-22 mars 2015

4 cartes album500 euros

Week 11 : March 16-22, 2015

Aaron Gerschel (1832-1910)Alfred Dreyfus étudiant (vers 1880)Paris, édition carte album, vers 1898

Aristotype, 142x100 mm, monté sur carte-album, rousseurs tropicales.

“Alfred Dreyfus est réintégré dans l'armée avec le grade de chef d'escadron.Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur, le 20 juillet 1906.

En 1908, il est victime d'un attentat et blessé lors des cérémonies de transfertau Panthéon des cendres d'Émile Zola, son défenseur, auteur de la lettreenvoyée au président Félix Faure, J'accuse…!”. L'auteur de l'attentat, LouisGrégori, sera acquitté...

Les antidreyfusards interprètent l'acquittement de Grégori comme undésaveu de l'arrêt de la Cour de cassation de 1906 et comme unecondamnation indirecte et implicite de l'ancien prisonnier de l'île du Diable.L'attentat contre Dreyfus est même commémoré à deux reprises...”

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Semaine 11 : 16-22 mars 2015

Yves Guyot (1843-1928)Les Mensonges de la photographieLe Siècle, 11 janvier 1899

Journal in-folio de quatre pages illustrées de 19 photomontages.

"Vous souvient-il qu'un de nos confrères, bien connu pour la sureté deses informations et la correction professionnelle de son directeur, le Jour,puisqu’il faut l’appeler par son titre lança une nouvelle qui avait la prétentiond’être sensationnelle ? Un photographe, lancé par l’état-major prévoyantsur les traces du colonel Picquart, avait surpris ce dernier causant àKarlsruhe avec M. de Schwartzkoppen — La photographie existe, disait lejour, et nous la reproduiront...

Le jour ne produisit rien du tout ... Si l'état-major a des photographesdiligents attachés à ses bureaux, le Syndicat en a également, et c'est leurtravail que nous présentons aujourd'hui aux lecteurs. "

Des épreuves argentiques des 19 photomontages étaient en vente auprèsdu journal : 2Fr50 la série. Cette brillante démonstration tenait trop d’uneprovocation insupportable à la société du moment — on ne badine pasavec la photographie — et elle n’apporta à Yves Guyot ni la gloire par lescandale, ni la reconnaissance des gens discrets, mais bel et bien la ruinevia une avalanche de procès en diffamation gagnés par les plaignants.

Il est facile de falsifier une photographie, possible même d’inventercomplètement un photographe, mais il reste scientifiquement possible dedémontrer la supercherie. Car les phénomènes photographiques possèdentdes marqueurs physiques intrinsèques.

Une entrée tonitruante de la photographie au tribunal

100 euros

Week 11 : March 16-22, 2015

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Semaine 11 : 16-22 mars 2015

Reine Briac (1898-apr. 1964)Le pauvre PêcheurKotor, Monténégro, 1937

Épreuve argentique d’époque, 230x175 mm, annotée au verso.

Cette prise de vue à la légende insolite se situe juste devant le célèbrepaysage des bouches de Kotor qui inspira à Böcklin ses célèbrescompositions de l’Ile des morts (Die Toteninseln).

Quand on a la possibilté et la curiosité d’accéder au verso d’une épreuveancienne, on fait parfois d’étonnante découverte comme la légende laisséepar la photographe en croisière : “Le pauvre pêcheur attend que l’on veuillebien, du bateau, lui jeter des croutons de pain”.

“5 septembre 1937. Kotor — Le pauvre pêcheur attend que l’on veuille bien, du bateau, lui jeter des croutons de pain”

300 euros

Week 11 : March 16-22, 2015

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Semaine 11 : 16-22 mars 2015

International News PhotosPrisonniers allemandsEl Alamein, nov. 1942

Épreuve argentique d’époque, 150x185mm, tampons dateurs et légendes.

La seconde bataille d’El Alamein s’estconclue le 8 novembre par la retraite desAllemands et des Italiens vers la Lybie. “Auterme d'une longue bataille et malgré despertes excédant les 500 chars,Montgomery a pu, grâce à ses réserves,percer le front de Rommel qui ne disposaitpas de plus de 100 Panzer. Leravitaillement étant coupé par le “porte-avions” maltais, la logistique ne pourrasuivre Rommel dans son ultime tentativede résistance. Le temps était fini où l'OKWrêvait de voir le drapeau à croix gamméeflotter sur Alexandrie, les blindés du Renarddu Désert pénétrer dans le Moyen-Orientriche en pétrole, les troupes allemandesvenant du Caucase les rejoindre pour sediriger à travers l'Iran et l'Afghanistan versl'Inde et faire la jonction avec l'Empire duSoleil Levant.”

150 euros

Week 11 : March 16-22, 2015

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Semaine 11 : 16-22 mars 2015

Membre du NKVDMaison du Soviet de Minsk, transformée en Siège central de la Police de Russie-CentreMinsk, printemps-été 1941

Deux petites épreuves argentiques d’époque, 40x50 mm et 62x88 mm.

Ces deux photographies provenant des archives d’un agent sovietiqueévoque les trois ans d’administration allemande de l’Europe de l’Est avecl’apparition d’un svastika dextrogyre noir, symbole du régime devant unbas-relief de bronze à l’effigie de Joseph Staline dans un batimentadministratif hautement symbolique de la ville de Minsk.

“Minsk devint la capitale du Reichskommissariat Ostland comprenant lesPays baltes, la Biélorussie et l'Ingrie (territoire russe sur le golfe de Finlande.Créé par décret du 17 juillet 1941, il était dirigé par le Reichskommissar fürdas Ostland Hinrich Lohse. Après l'invasion (22 juin-9 juillet 1941), lesorganisations nazies, dont la SS, responsable du maintien de l'ordre,s'accaparent des propriétés, comme le Sovkhoze de Nowinski, visité parHimmler le 15 août 1941 lors de son voyage dans le commissariat, ou lamaison du Soviet de Minsk, transformée en siège central de la Police deRussie-Centre...” (Wikipedia).

Maison du Soviet de Minsk, transformée en siège de la Police du Reich

2 épreuves : 300 euros

Week 11 : March 16-22, 2015

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Semaine 11 : 16-22 mars 2015

Agence France PresseWinston Churchill pense à l’EuropeParis, décembre 1951

Épreuve argentique d’époque, 180x130 mm, tampon AFP au verso.

“Churchill est intéressé par le projet européen d'Aristide Briand dès l'entre-deux-guerres. Après la Seconde Guerre mondiale, il est président d'honneurdu congrès de La Haye et participe à la mise en place du Conseil de l'Europeen 1949. Néanmoins sa vision n'est pas celle de Jean Monnet, aussiapprouve-t-il que son pays n'entre pas dans la Communauté européennedu charbon et de l'acier, qu'il considère comme un projet franco-allemand...

Il élabore la théorie des trois cercles : le premier cercle est constitué parl'Angleterre et le Commonwealth, le deuxième par le monde anglophoneautour des États-Unis et le troisième l'Europe. Il constate que l'Angleterre,qui est à la croisée des trois cercles, a un rôle privilégié à jouer. « Noussommes avec l'Europe, mais sans faire partie de l'Europe [with Europe, butnot of it].

Après les élections générales de 1951, Churchill redevient Premier ministre...

la visite de Churchill et Eden à Paris en décembre 1951 sera interprétée parWashington comme un pas dans le sens de l’intégration européenne”.

200 euros

Week 11 : March 16-22, 2015

...with Europe, but not of it...

24 avril

Quelques ventes de mars et d’avril

Littérature, musique, photographiedescriptions : Devroe & StubbeThe Romantic Agonyvendredi 24 et samedi 25 avril 2015 à 13h0040 rue de l’Aqueduc - Bruxelles http://www.romanticagony.com/en/catalogue

Quelques ventes de mars et d’avril

Objets d’art dont photographies des années 1920expert : Rhinocéros & CieBinoche & Giquellovendredi 27 mars 2015 à 14h15Drouot Richelieu - Salle 1 http://www.binocheetgiquello.com/flash/index.jsp?id=22561&idCp=33&lng=fr

27 mars

25 mars

Collection Pierre Marc Richardexperts et présentation : Marion et Philippe JacquierBeaussant Lefèvremercredi 25 mars 2015 à 13h30Drouot Richelieu - Salle 2 http://www.beaussant-lefevre.com/html/infos.jsp?id=21820&lng=fr

"le bordereau"

Photographies du recto et du verso de la lettre manuscrite non signée adressée en août 1898 à l'attaché militaire de l'ambassade d'Allemagne à Paris, dite "lebordereau" et attribuée au commandant Esterhazy. Document provenant des archives du contre-espionnage militaire français, daté de la fin septembre 1894.

"le bordereau"

"Le bordereau"

Transcription Bordereau :

Sans nouvelles m’indiquant que vous désirez me voir, je vousadresse cependant, Monsieur, quelques renseignements intéressants.

1°) Une note sur le frein hydraulique de 120 et la manière dont s’estconduite cette pièce.

2°) Une note sur les troupes de couvertures (Les modificationsseront apportées par le nouveau plan).

3°) Une note sur une modification aux formations de l’artillerie4°) Une note relative à Madagascar.5°) Le projet de manuel de tir de l’artillerie de campagne (14 mars

1894).

Ce dernier document est extrêmement difficile à se procurer et jene puis l’avoir à ma disposition que très peu de jours.

Le ministère de la Guerre en a envoyé un nombre fixé dans les corpset les corps en sont responsables. Chaque officier détenteur doit remettrele sien après la manœuvre. Si donc vous voulez y prendre ce qui vousintéresse et le tenir à ma disposition après, je le prendrai. À moins que vousne vouliez que je ne le fasse copier in extenso et ne vous en adresse la copie.

Je vais partir en manœuvre.”

"Le bordereau"

Hypothèse d’interprétation du bordereau

“Plusieurs auteurs, dont Jean Doise, ont expliqué que l'affaireDreyfus n'a de logique qu'en regard de la mise au point du canon de75 Modèle 1897 à frein hydropneumatique. Son développement, engrand secret, annonçait une arme révolutionnaire. Jusqu'à cettedécouverte, le tir d'une pièce d'artillerie dépointait en reculant surses roues au départ du coup.

Dans tous les pays du monde, on cherchait à limiter ce recul.qui rendait impossible le tir rapide. Avec ce nouveau canon de 75, lapièce glissait sur son affût et se repositionnait en souplesse. Le tirrapide devenait possible. D'autres perfectionnements étaient aussiproduits comme le chargement par la culasse, l'obus encartouché,ou la poudre sans fumée. Il s'agissait donc bien d'une avancée trèsimportante qui devait rester absolument secrète afin de conserver cetavantage technologique.

Pour certains historiens, cette mise au point, qui ne seraachevée que trois ans après le premier procès Dreyfus, est bien lacause de l'affaire.

Et le reproche fait à Dreyfus concernant la transmissionsupposée d'informations relatives à un autre canon, le 120C Modèle1890 “Baquet“ dans “le bordereau“ a peu de sens. Malgré sonnouveau frein hydro-pneumatique, c'est un canon mal réussi qui nereprésente que 0,6% de l'artillerie française en 1914 (210 unités).

"Le bordereau"

Le fait avait déjà été relevé par la commission d'expertsartilleurs rassemblés à l'occasion de la révision de 1906 par la Courde cassation. Pourquoi faire une histoire pareille pour un tel canon,même perfectionné d'un frein hydro-pneumatique ?

Pour Doise, il s'agissait de faire croire aux Allemands que lesFrançais étaient fascinés par ce 120C, dont ils connaissaient lesdéfauts, afin d'intoxiquer le camp adverse avec une fausse informationtout en criant à la trahison. Le général Deloye qui supervisait ledéveloppement de l'artillerie française à l'époque aurait été à l'originede cette déception qui n'était pas d'ailleurs la seule. En somme,Dreyfus aurait été sacrifié sur l'autel du perfectionnement militaire envue de la revanche, sans aucun état d'âme par l'état-major.

Par conséquent le bordereau aurait certes bien été écrit parEsterhazy, mais de connivence avec Sandherr, le chef du contre-espionnage français (la célèbre “Section de Statistique”). Contestantcet argument, la plupart des historiens ne comprennent pas commentni Sandherr ni Henry n'ont pas reconnu l'écriture d'Esterhazy, alorsqu'ils ont travaillé plusieurs années ensemble.

À quoi on peut évidemment répondre que Sandherr et Henryfaisaient semblant de ne pas reconnaître l'écriture d'Esterhazy pourmieux enfoncer Dreyfus, le leurre désigné de l'intoxication.”

"Le bordereau"

plan du canon de 75 Modèle 1897

Les couvertures auxquelles vous avez échappé

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BTP-11 (2015)

Télétransmis à 15h15 le lundi 16 mars 2015

depuis les Studios Robespierre

n°90

Les couvertures auxquelles vous avez échappé

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depuis les Studios Robespierre

n°95