brexit sept proposent un report du...

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I 1313 22 MARS 2019 REVUE DE PRESSE Les eurodéputés votent pour la neutralité carbone net d’ici 2050 » a-t-il commente. Pour parvenir à ce « zéro net », les députés demandent de revoir à la hausse les ambitions de 2030, avec un objectif de réduction de 55 % des emissions de GES par rapport au niveau de 1990 – contre les 40 % officiellement fixes aujourd’hui. Et un nouvel objectif de reduction pour 2040 serait egalement le bienvenu. Les deputes demandent aussi a la Com- mission d’etablir des trajectoires pour atteindre la neutralite climatique dans tous les secteurs de l’economie. Une sec- tion entiere de la resolution est consa- cree a la politique energetique, qui met notamment l’accent sur la decarbonation de l’electricite, la necessite de relever le Le Parlement européen a approuvé, dans une résolution votée le 14 mars, l’objectif de la neutralité car- bone en 2050. Il se prononçait sur la strategie climatique a long terme pre- sentee par la Commission en novembre dernier, qui presente huit scenarios allant de - 80 % d’emissions de CO2 a la neutralite carbone d’ici 2050 dans l’UE. Une position approuvee par le commis- saire au Climat Miguel Arias Can ete : « Soyons clair, […] pour aller vers l’objec- tif de 1,5°C, nous devrons réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro niveau d’interconnexion entre les E tats et de multiplier les regimes de soutien transfrontaliers, le potentiel dans le sec- teur des batiments ou encore l’ecocon- ception des produits. Ils mettent aussi l’accent sur « les investissements supplémentaires con- sidérables » dans le système énergé- tique de l’UE que supposerait le scé- nario de la neutralité carbone, « à hauteur de 175 à 290 milliards d’euros par an ». Les chefs d’État et de gouverne- ment ont discute de la strategie climat lors du Sommet europeen des 21 et 22 mars a Bruxelles (article a venir la se- maine prochaine). Enerpresse Brexit Chaque semaine retrouvez les informations qui ont marqué l'actualité à Bruxelles, dans le domaine de l'énergie mais également au niveau des institutions européennes. Ce document est une revue de presse et ne reflète pas la position de l’entreprise. Il n’a pas vocation à être diffusé à l’externe. Les Vingt-Sept proposent un report du Brexit Mercredi, Theresa May a signifié aux Vingt-Sept son souhait de reporter la date du Brexit (voir page 3). Dans leur réponse, les chefs d’État et de gouvernement ont opté pour un report laissant les Britanniques face à leurs responsabilités. évité. Le président du Conseil euro- péen, Donald Tusk, s’est réjoui d’avoir autant de scénarios possibles sur la table : un report long, court, voire une annulation du Brexit. « Je continue à défendre » l’accord de retrait, a déclaré Theresa May, sans pour autant préciser quel serait son plan B en cas de nouveau rejet par le Parlement britannique. La Première ministre estime cependant qu’organi- ser des élections européennes, près de trois ans après le référendum sur le Brexit, ne serait pas bienvenu. deal ou une extension supplémentaire de la période de retrait (assortie de motivations sérieuses). En cas de nou- veau report, le Royaume-Uni de- vra officiellement notifier sa participa- tion aux élections européennes. À l’issue des discussions du 21 mars, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a précisé que c’est mainte- nant au Royaume-Uni de se pronon- cer. « Nous ne devons pas tomber dans le piège […] de décider à la place des Britanniques ce qui est maintenant leur responsabilité », a insisté Emma- nuel Macron. Prudente, Angela Mer- kel a rappelé que le scénario d’une sortie sans accord n’était pas encore Dans la nuit du 21 au 22 mars, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont adopté un mécanisme en deux temps pour répondre à la lettre de Theresa May, qui demandait une extension de l’article 50. Ils donnent à la Première ministre une semaine pour soumettre à nouveau l’accord de retrait au vote du Parlement bri- tannique. Si ce dernier l’approuve, le Brexit sera reporté au 22 mai pour permettre la mise en place des ajuste- ments législatifs nécessaires. Si l’ac- cord est de nouveau rejeté, l’exten- sion ne courra que jusqu’au 12 avril, date à laquelle Londres devra indiquer clairement ce qu’il souhaite : le no CONTEXTE

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Page 1: Brexit Sept proposent un report du Brexitcfecgc-alsace-moselle.fr/images/publications/aee_1313.pdf · 2019. 3. 26. · Mercredi, Theresa May a signifié aux Vingt-Sept son souhait

I

1313 22 MARS 2019

REVUE DE PRESSE

Les eurodéputés votent pour la neutralité carbone

net d’ici 2050 » a-t-il commente . Pour parvenir à ce « zéro net », les députés demandent de revoir à la hausse les ambitions de 2030, avec un objectif de réduction de 55 % des e missions de GES par rapport au niveau de 1990 – contre les 40 % officiellement fixe s aujourd’hui. Et un nouvel objectif de re duction pour 2040 serait e galement le bienvenu. Les de pute s demandent aussi a la Com-mission d’e tablir des trajectoires pour atteindre la neutralite climatique dans tous les secteurs de l’e conomie. Une sec-tion entie re de la re solution est consa-cre e a la politique e nerge tique, qui met notamment l’accent sur la de carbonation de l’e lectricite , la ne cessite de relever le

Le Parlement européen a approuvé, dans une résolution votée le 14 mars, l’objectif de la neutralité car-bone en 2050. Il se prononçait sur la strate gie climatique a long terme pre -sente e par la Commission en novembre dernier, qui pre sente huit sce narios allant de - 80 % d’e missions de CO2 a la neutralite carbone d’ici 2050 dans l’UE. Une position approuve e par le commis-saire au Climat Miguel Arias Can ete : « Soyons clair, […] pour aller vers l’objec-tif de 1,5°C, nous devrons réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro

niveau d’interconnexion entre les E tats et de multiplier les re gimes de soutien transfrontaliers, le potentiel dans le sec-teur des ba timents ou encore l’e cocon-ception des produits. Ils mettent aussi l’accent sur « les investissements supplémentaires con-sidérables » dans le système énergé-tique de l’UE que supposerait le scé-nario de la neutralité carbone, « à hauteur de 175 à 290 milliards d’euros par an ». Les chefs d’État et de gouverne-ment ont discute de la strate gie climat lors du Sommet europe en des 21 et 22 mars a Bruxelles (article a venir la se-maine prochaine). Enerpresse

Brexit

Chaque semaine retrouvez les informations qui ont marqué l'actualité à Bruxelles, dans le domaine de l'énergie mais également au niveau des

institutions européennes. Ce document est une revue de presse et ne reflète pas la position de l’entreprise. Il n’a pas vocation à être diffusé à l’externe.

Les Vingt-Sept proposent un report du Brexit

Mercredi, Theresa May a signifié aux Vingt-Sept son souhait de reporter la date du Brexit (voir page 3). Dans leur réponse, les chefs d’État et de gouvernement ont opté pour un report laissant les Britanniques face à leurs responsabilités.

évité. Le président du Conseil euro-péen, Donald Tusk, s’est réjoui d’avoir autant de scénarios possibles sur la table : un report long, court, voire une annulation du Brexit. « Je continue à défendre » l’accord de retrait, a déclaré Theresa May, sans pour autant préciser quel serait son plan B en cas de nouveau rejet par le Parlement britannique. La Première ministre estime cependant qu’organi-ser des élections européennes, près de trois ans après le référendum sur le Brexit, ne serait pas bienvenu.

deal ou une extension supplémentaire de la période de retrait (assortie de motivations sérieuses). En cas de nou-veau report, le Royaume-Uni de-vra officiellement notifier sa participa-tion aux élections européennes. À l’issue des discussions du 21 mars, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a précisé que c’est mainte-nant au Royaume-Uni de se pronon-cer. « Nous ne devons pas tomber dans le piège […] de décider à la place des Britanniques ce qui est maintenant leur responsabilité », a insisté Emma-nuel Macron. Prudente, Angela Mer-kel a rappelé que le scénario d’une sortie sans accord n’était pas encore

Dans la nuit du 21 au 22 mars, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont adopté un mécanisme en deux temps pour répondre à la lettre de Theresa May, qui demandait une extension de l’article 50. Ils donnent à la Première ministre une semaine pour soumettre à nouveau l’accord de retrait au vote du Parlement bri-tannique. Si ce dernier l’approuve, le Brexit sera reporté au 22 mai pour permettre la mise en place des ajuste-ments législatifs nécessaires. Si l’ac-cord est de nouveau rejeté, l’exten-sion ne courra que jusqu’au 12 avril, date à laquelle Londres devra indiquer clairement ce qu’il souhaite : le no

CONTEXTE

Page 2: Brexit Sept proposent un report du Brexitcfecgc-alsace-moselle.fr/images/publications/aee_1313.pdf · 2019. 3. 26. · Mercredi, Theresa May a signifié aux Vingt-Sept son souhait

II

Le PPE suspend le parti de Viktor Orbán avec son accord À la quasi-unanimite , le Parti populaire europe en a vote , le 20 mars, en faveur d’une re solution de sus-pension de l’adhe sion du Fidesz. Une de cision prise en accord avec le parti hongrois, qui avait fait savoir en amont que cette solution ne le de rangeait pas. La formulation finale du compromis est que « la prési-dence du PPE et le Fidesz s’accordent conjointement pour que le Fidesz suspende son adhésion au PPE jus-qu’à ce que le rapport du comité d’évaluation », com-pose d’Herman van Rompuy (ancien pre sident du Conseil europe en), Hans-Gert Pöttering (ancien pre sident du Parlement europe en) et Wolfgang Schüssel (ancien chancelier autrichien), « soit prêt ». En cause, les dérives autoritaires du parti de Viktor Orba n. Interroge en confe rence de presse, le pre sident du PPE, Joseph Daul, a de clare que la re -daction de ce rapport prendrait « le temps qu’il [faudrait] » et s’est félicité de cette solution. De son co te , Viktor Orba n a annonce en confe rence de presse qu’il mettait en place son propre trio de sages (des membres de son parti) pour de terminer si l’avenir du Fidesz se situait au PPE.

Parlement et Conseil s’accordent sur trois programmes de financement post-2020

Les négociateurs du Parlement européen et du Conseil de l'UE ont trouvé, mercredi 20 mars, un ac-cord politique interinstitutionnel provisoire sur les contours du programme InvestEU. Ce pro-

gramme vise à prendre la relève du plan Juncker d'investissement et rassemblera 14 instruments fi-nanciers existants après 2020. Son bras financier, le Fonds InvestEU, octroiera une garantie publique issue du budget de l'UE et de la BEI à des projets d'investissement privés sélectionnés par un comité

d'investissement. Ce comité sera épaulé par un secrétariat dont la localisation, symbole d'une rivalité entre la Commission et la BEI, a été âprement négociée. Finalement, contrairement à ce que voulait le Conseil, le secrétariat sera localisé à la Commission. La BEI conservera en revanche un monopole sur

75 % de la garantie, et bénéficiera d’un « partenariat » qui lui permettra d’épauler la Commission européenne sur l’af-fectation des 25 % restants. Selon l’accord, au moins 55 % des investissements réalisés dans l'objectif stratégique dédié aux infrastructures durables devront être compatibles avec l'accord de Paris sur le climat. Enfin, le tableau de bord des investissements sera déterminé via un acte délégué, une procédure octroyant un pouvoir décisionnel égal au PE et aux États membres. Quant au montant de l’enveloppe, il reste formellement ouvert, puisque soumis à l’accord final des États sur l’ensemble des plafonds du budget européen 2021-2027, attendu vers la fin de l’année 2019.

Le Parlement européen et le Conseil de l’UE se sont entendus sur la poursuite du programme LIFE en faveur de l’environnement et du climat pour la période 2021-2027, en lui adjoignant une sec-tion « énergie ». Alors que le programme actuel comporte deux sous-programmes (« Environnement » et « Climat »), un troi-sième sous-programme consacré à la transition vers une énergie propre viendra s’ajouter à partir de 2021. « Il soutiendra les acti-vités axées sur l’efficacité énergétique et les énergies renouve-lables, notamment dans les secteurs et les régions européennes qui accusent un retard dans la transition vers une énergie propre », a précisé la Commission après le trilogue. « En continuant à soutenir l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à celui-ci, le programme LIFE continuera aussi d’aider l’UE à rem-plir ses objectifs et engagements climatiques au titre de l’accord de Paris », s’est pour sa part félicité le commissaire au Climat Miguel Arias Cañete. Comme pour les autres programmes, le compromis ne couvre pas à ce stade les aspects budgétaires, qui seront réglés dans le cadre de la négociation sur le futur budget de l’UE. L’accord devra également recevoir l’aval formel du Parle-ment et du Conseil au cours des prochaines semaines.

Financements

Le PS et Place publique font liste commune pour les élections Le Parti socialiste a ente rine , a une large majorite , le principe d’une liste commune avec le mouvement Place publique. La te te de liste est laisse e au leader de ce dernier, Raphae l Glusksmann, et au moins la moitie des candidats sont issus du PS. Cette annonce a suscite de vives re actions au PS, ou Ste phane Le Foll et ses soutiens annoncent qu’ils quittent le bureau national. Du co te de Place publique, c’est Thomas Porcher, l’un des trois cofondateurs, qui claque la porte, « refusant de servir de caution de gauche au PS » explique-t-il. Par ailleurs, L’une des porte-parole de Benoî t Hamon (Ge ne ration.s), Au-rore Lalucq, a décidé de rejoindre la liste de Ra-phae l Glucksmann. Ce de part fragilise encore plus l’ancien candidat a la pre sidentielle.

INVEST EU

HORIZON EUROPE Parlement et Conseil sont parvenus, dans la nuit du 19 au 20 mars, à un accord provisoire sur le programme

d’investissement Horizon Europe, qui financera des projets de recherche et d’innovation. Au moins 35 % du fonds d’investissement devront être

consacrés à des projets de lutte contre le changement climatique. Con-formément à la proposition de la Com-

mission, les fonds seront notamment consacrés à cinq « missions », comprenant « les villes à l’impact climatique neutre » et « l’adaptation au changement climatique ». En re-vanche, l’accord n’exclut pas le financement de projets d’éner-gies fossiles. Concernant le Conseil européen de l’innovation (voir AEE 1301), l’approche initiale en faveur du financement mixte a été maintenue avec toutefois une part de subventions inscrites dans la continuité du programme-cadre actuel. L’accord doit encore être formellement approuvé par le Parlement et le Conseil.

LIFE

Page 3: Brexit Sept proposent un report du Brexitcfecgc-alsace-moselle.fr/images/publications/aee_1313.pdf · 2019. 3. 26. · Mercredi, Theresa May a signifié aux Vingt-Sept son souhait

III

Une décision du speaker de la Chambre des Communes fait échouer la stratégie de Theresa May sur le Brexit

J - 7 BREXIT

Alors qu’en fin de semaine dernière la stratégie de Theresa May paraissait prometteuse pour faire approuver son deal avant le sommet européen du 21 mars, une décision du

speaker de la Chambre des Communes, John Bercow, est venue contrarier ses plans, lundi 18 mars. Tout le week-end, Downing Street avait négocié avec Arlene Foster, leader du DUP, pour rallier son parti au deal et constituer une majorité à Westminster en vue d’un 3e meaningful vote, initialement prévu en début de semaine. Cependant, cette stratégie fut mise à mal par une décision surprise du Président de la Chambre

des Communes, John Bercow, empêchant d’organiser un nouveau vote sur une mo-tion restée inchangée. Cette décision, fondée sur l’interprétation d’une jurisprudence du

17e siècle, interdit de faire voter deux fois le Parlement sur une motion « identique ou substantiellement identique », lors d’une même session parlementaire.

En dépit d’avoir pu faire voter son deal à la Chambre des Communes, Theresa May a finalement demandé, dans une lettre adressée mercredi matin à Donald Tusk, une extension de l’article 50 jusqu’au 30 juin. Le gouvernement britan-nique avait annoncé, un peu plus tôt dans la matinée, que la Première ministre « ne demandera pas un report de longue durée ». « Les gens de ce pays attendent depuis presque trois ans maintenant. Ils en ont assez de voir le Parlement inca-pable de prendre une décision et la Première ministre partage leur exaspération », a annoncé Downing Street. La veille, les hard Brexiters membres de son cabinet avaient menacé Theresa May de démissionner si elle venait à solliciter un re-port de longue durée.

Si c’est le cas, plusieurs scénarios resteront ouverts. « En cas de vote négatif, nous irions au no deal », a estimé Emma-nuel Macron jeudi après-midi, en arrivant à Bruxelles. Mais à mesure que la perspective d'un divorce brutal se rapproche-ra, il est probable que cette fermeté s'infléchisse. La chancelière allemande Angela Merkel a ainsi répété ce jeudi qu'il faudrait se battre « jusqu'à la dernière minute » pour éviter un no deal. Une possibilité pourrait alors s'inviter à la table des Vingt-Sept, qui se réuniraient pro-bablement en sommet extraordinaire avant le 12 avril : celle d'un report long du Brexit. La Commission européenne a d'ores et déjà évoqué cette éventualité : dans ce cas, la date de sortie du Royaume-Uni devrait être repoussée au moins jusqu'à la fin de l'année 2019, selon l'exécutif européen. Avant d'envisager le scénario d'un report long, il faudrait déjà savoir « si le Royaume-Uni souhaite ou non participer aux élections européennes du 23 au 26 mai », a rappelé jeudi, en amont du sommet, le Premier ministre espagnol Pedro San-chez. Par ailleurs, « s'il est prêt à participer aux élections européennes, il faudra alors qu'il nous dise pourquoi il sollicite une extension plus longue », a ajouté une source élyséenne à l'issue du Conseil européen. « S'il n'y a pas de vote favorable la semaine prochaine, on demandera au Royaume-Uni de clarifier ses projets. La seule chose qui pourrait justifier une extension longue, c'est un plan nouveau », affirme-t-on à Paris. Cependant, du côté des Britanniques, aucun plan B ne semble envisagé à date. Toute l’Europe

Après l’ultimatum posé par les Européens (voir page 1), Theresa May remettra, dans les tous prochains jours, l’accord sur le Brexit à l’ordre du jour de la Chambre des com-munes. John Bercow devrait accepter de soumettre la motion au vote des députés,

maintenant qu’elle est assortie d'une promesse de report du Brexit au 22 mai. Pour faire voter son accord, Theresa May accentue depuis plusieurs jours la pression sur les députés en agitant d’un côté le risque d’un no deal, et de l’autre celui d’un report plus long du Brexit, qui déboucherait probablement sur sa démission. Rien ne garantit toutefois que l'accord de retrait, et son fameux backstop nord-irlandais, soient approuvés à Westminster. La perspective d’un no deal pourrait

pousser les conservateurs de l’European Research Group à voter contre l’accord, et celle de la convocation d’élections générales inciterait le Labour à faire de même.

Jeremy Corbyn a dorénavant annoncé qu’il rejettera de nouveau l’accord.

À une semaine de la date initialement prévue, l’incertitude reste le maître mot

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IV

BRÈVES EUROPÉENNES

ENR

LE PARLEMENT SUGGÈRE DES PISTES D’ACTION POUR COMBATTRE LA POLLUTION DE L’AIR

Le Parlement européen s’est prononcé, mercredi 13 mars à Strasbourg, en faveur de la résolution sur 'un air pur pour tous' (446 voix, 146 contre, 79 abstentions), pour une action plus résolue et rapide de l’UE et ses États membres pour combattre la pollution atmosphérique meur-trière et cause de maladies respiratoires et cardiovasculaires dans l’UE. En effet, les États membres peinent à respecter la législation de l’UE, s’agissant notamment des valeurs limites pour les particules fines PM 10 et le dioxyde d’azote (NO2) dont le transport routier est le principal responsable. Les députés expriment leur soutien aux dialogues entre la Com-mission et les États membres en difficulté pour les aider à redresser la barre, et invite la Commission à aligner les normes de la directive (2008/50/CE) sur les valeurs plus strictes de l'OMS et suggère des pistes de solutions dans les transports, l’énergie et l’agriculture. Le même jour, la Cour de justice de l'UE a rejeté un recours polonais en annulation de la directive fixant des plafonds nationaux d'émission de certains polluants atmosphériques. Contexte

ENVIRONNEMENT

LA COMMISSION SOUMET L’ACTE DÉLÉGUÉ PRÉCI-SANT LES CRITÈRES DE DURABILITÉ POUR LES ENR

La Commission européenne a présenté, mercredi 13 mars, l’acte délégué sur les matières premières présentant un risque élevé d’induire des changements indirects dans l’affec-tation des sols (CIAS, ou ILUC en anglais) et sur la certifica-tion des biocarburants issus de la biomasse présentant un faible risque de CIAS. La directive 2018/2001 relative à la promotion de l'utilisation de l'énergie produite à partir de sources renouvelables fixe des limites au niveau national - qui diminueront progressivement jusqu’à zéro d’ici à 2030 - pour les biocarburants issus de la biomasse présentant un risque de CIAS élevé. Elle prévoit une exemption de ces limites pour les biocarburants certifiés comme présentant un risque de CIAS faible. L’acte délégué définit des critères spécifiques pour : déterminer les matières premières qui présentent un risque de CIAS élevé et dont la zone de production gagne nettement sur les terres présentant un important stock de carbone ; certifier les biocarburants, bioliquides et combus-tibles issus de la biomasse qui présentent un risque de CIAS faible. Le Parlement et le Conseil ont deux mois pour formu-ler une objection sur l'acte délégué. Si aucune objection n'est reçue, le texte sera publié au Journal officiel de l'UE. Contexte

BRUXELLES VEUT REPENSER SES RELATIONS AVEC PÉKIN

112 M€

La Commission européenne a publié le 12 mars une com-munication sur les relations UE-Chine. Elle y propose no-tamment une réflexion sur les éventuelles prises de parti-cipation chinoises dans des entreprises de l’UE, sur les mesures à prendre en termes d’ouverture des marchés publics, et sur la cybersécurité des infrastructures cri-tiques. Un travail avec Pékin sur la réforme de l’Organisa-tion mondiale du commerce est également évoqué. Ce sujet est à l’ordre du jour du Conseil européen des 21 et 22 mars. Contexte

POLITIQUE INTERNATIONALE

NUCLÉAIRE

LE MÉCANISME DE L’ARENH SE PRÉPARE AU BREXIT

Un arrêté paru au JO du 16 mars adapte les conditions de cession des accords-cadres pour l’accès régulé à l’électrici-té nucléaire historique, selon les recommandations de la CRE dans une délibération parue le même jour. Jus-qu’alors, la cession ou le transfert des garanties de capaci-tés ne pouvait intervenir qu’à l’échéance d’une cession annuelle d’électricité et de garantie de capacité. Désor-mais, ce sera possible au cours de la cession annuelle, « en cas de retrait de l’Union européenne du pays dans lequel l’Acheteur est établi ». La CRE justifie ce choix par « l’incertitude pesant sur les liens futurs entre les États de l’Union européenne et le Royaume-Uni ». Contexte

Dans le cadre d’Horizon 2020, la Commission a lancé le 12 mars un appel à projets sur l’efficacité énergétique de ce montant. Les financements sont ouverts aux projets en lien avec cinq thématiques : bâtiment, industrie, finance, pouvoirs publics et soutien aux politiques, consommateurs et services. Les candidatures doivent être adressées à l’Agence exécutive pour les petites et moyennes entreprises (EASME) avant le 3 septembre. Contexte

POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE

DÉCARBONER L’ÉCONOMIE EUROPÉENNE PAR L’ÉLECTRICITÉ COÛTERAIT UN TIERS MOINS CHER QUE LE GAZ C’est la conclusion d’un rapport de l’European Climate Foundation, commandé aux cabinets britanniques Cam-bridge Econometrics et Element Energy, publié dans la nuit du 13 au 14 mars. Si l’étude conclut que toutes les solutions bas carbone doivent être déployées pour at-teindre la neutralité carbone en 2050, elle privilégie « l’efficacité énergétique et l’électrification “intelligente”, tout en orientant l’hydrogène vert disponible vers des applications spécifiques », comme le stockage saisonnier et l’alimentation électrique de pointe. Au-delà de ces utili-sations, les scénarios dépendant de l’hydrogène « vert » augmentent de 36 % les coûts d’infrastructure. Contexte

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V

ACTUALITÉS DE LA DAE

L’ESPACE PROJETS

MASSILEO

BUDGET DU PROJET : 12 M€

SUBVENTION TOTALE : 7.2 M€

BUDGET EDF : 3.6 M€

PARTENAIRES: Ports d’Amsterdam Ostende Paris, Tata Steel, H2 EU, Bateaux parisiens, Universités de Delft et Birmingham, Transport et Environnement ...

PROJET DE: EDF DPIH & EDF R&D

LIMITED : 2019-2021

60 % de subvention

Chaleur et froid fournis par l’eau de mer

Le projet Massileo est dédié à la réalisation d’un ré-seau d’eau tempérée pour alimenter des bâtiments (58,000 m² d’habitation, bureau, tertiaire) en cha-leur et en froid à partir d’une solution énergétique à majorité renouvelable

• Plus de 20 MW de capacité de production d’éner-gie thermique

• Valorisation d’énergie fatale issue de la climatisa-tion ou chauffage des bureaux

• >70% de baisse de CO2 par rapport à une solu-tion gaz

• Coût global de l’énergie pour utilisateur final compétitif par rapport à une solution traditionnelle

H2SHIPS L’hydrogène dans le transport fluvial et maritime H2SHIPS vise à introduire durablement l’hydrogène

comme carburant pour la navigation fluviale et maritime.

Sur la base de 3 pilotes en BE, FR et NL, les partenaires

développeront un ensemble de solutions, d’écosystèmes

locaux et de recommandations pour le futur.

Plus spécifiquement, les objectifs sont :

Identification des conditions de réussite à la création

d’une filière H2 pour le transport fluvial et maritime

Création d’écosystèmes régionaux permettant la struc-

turation et l’industrialisation d’une filière bas carbone

pour le transport

Recommandations pour de futures normes et législa-

tions favorables à l’utilisation d’H2 dans le secteur

soutient les projets innovants des métiers et filiales du Groupe EDF en facilitant l’obtention de subventions. En fonc-tion du besoin, l’équipe ENFIN! identifie le financement public le plus adéquat et offre un accompagnement pas à pas de votre projet (recherche de partenaires français et euro-péens, rédaction de la demande de subventions etc.) Contact : [email protected]

H2SHIPS bénéficie d’un financement du Programme Européen « Connecting Europe Facility - Transport » qui vise à encourager le développement d’une infrastructure de transport pan-européenne, comprenant des volets ferroviaire, fluvial, maritime et routier.

La Direction des Àffaires Publiques organisait mercredi une

session des Rendez-vous de l’Energie consacrée à la mobilité e lectrique.

Un e ve nement qui a attire plus de 50 participants, et parmi eux De pute s, repre sentants de la Socie te Civile, Àssociations et Fe de rations, autour d’un the me d’actualite aussi bien au niveau europe en que français.

Àux co te s de la Direction des Àffaires Publiques, d’Izivia et de la Direction Mobilite Electrique Groupe, la Direction des Àffaires Europe ennes a eu le plaisir d’y pre senter les priorite s de la politique europe enne, portant essentiellement sur les seuils d’e missions de CO2 des ve hicules a horizon 2030, ainsi que sur les obligations de ve hicules propres en termes de commande publique.

Un de bat nourri qui de montre l’inte re t grandissant pour la mobilite e lectrique et le ro le important, et attendu, d’EDF dans ce domaine.

Antoine Aslanides, responsable de la plateforme financements Européens de la DAE et expert de

mobilité électrique

Au Rendez-vous de l’Énergie pour parler de mobilité électrique

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VI

ACTEURS DE MARCHÉS

ACTU ÉNERGÉTIQUE EUROPÉENNE

AGENDA EUROPÉEN DE LA SEMAINE

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Vincent DUFOUR

RÉDACTEUR EN CHEF : Luca CAMUNCOLI

RÉDACTION : Mathilde PAINCHART, Gwenola ROUAULT

Johan ZELTNER

L’IMAGE DE LA SEMAINE

PHOTOS ©

Page 1 : Consilium

Page 2 : Commission européenne I Parlement européen

Page 3 : The Times I RTL I Courrier international

Page 4 : Euractiv

Page 5 : EDF

Page 6 : Futura-Sciences

Pour plus de renseignements

[email protected]

FRANCE ENGIE CÈDE GLOW Engie a finalisé la cession de sa participation de 69,1 % dans le producteur d’énergie thaïlandais Glow, a annoncé le groupe jeudi 14 mars. Les parts sont cédées à Global Power Synergy Public Company (GPSC). « Avec cette cession, le charbon ne représentera plus que 6 % de la capacité de production d’électricité souligne d’Engie, contre 13 % à la fin de 2015 ». L’opération a été réalisée « à un niveau de prix très intéressant », selon la directrice générale d’Engie Isabelle Kocher, sans plus de précisions. Enerpresse

ROYAUME-UNI ANNÉE DIFFICILE POUR INNOGY QUI NE PRÉVOIT PAS DE REBOND EN 2019 Après une année agitée les résultats 2018 d’Innogy sont en baisse. Le bénéfice avant intérêts et impôts recule de 7 % par rapport à 2017 à 2,6 md€ tandis que le résultat net perd 17 %, passant de 1,2 md€ à 1 md€ sur la période. Dans la fourniture, les résultats ont notablement baissé au Royaume-Uni (-14% de clients). Le groupe a également annoncé la suppression de 900 postes. Pour 2019, Innogy anticipe une nouvelle baisse de son Ebit à 2,3 mds€, soit un recul de 11,5 %, dû à la cession à RWE de ses activités dans les réseaux de gaz en Répu-blique tchèque et à la mise en place du plafonnement des prix au Royaume-Uni. Contexte

ITALIE ENI VEUT PRODUIRE DE L’HYDROGÈNE À PARTIR DE PLASTIQUE Eni et le Consortium national italien pour la collecte, le recyclage et la récupération des emballages en plastique vont lancer des projets de recherche pour produire de l’hydro-gène à partir de déchets d’emballages en plastiques non recyclés. Depuis 2017, le groupe italien produit des biocarburants à partir d’huiles de cuisson et de fritures usa-gées. « L’hydrogène est un élément essentiel du processus de production, car il neutra-lise l’oxygène de l’huile végétale éliminant ainsi complètement les hydrocarbures soufrés, azotés et polyaromatiques du biocarburant. ». Contexte

ESPAGNE IBERDROLA LANCE LE PLUS GRAND PROJET SOLAIRE D’ESPAGNE À l’occasion du lancement des travaux de construction du parc solaire de Nunez de Balboa dans la province de Badajoz (communauté autonome d’Estrémadure), Iberdrola a dévoilé ses intentions concernant cette zone. Ce parc (500 MW) est le plus grand projet solaire en construction en Espagne mais aussi en Europe. Il représente un investis-sement de 300 millions d’euros et doit être mis en service en 2020. Iberdrola compte également installer en Estrémadure 2 GW supplémentaires de solaire et d’éolien d’ici 2022. Iberdrola a annoncé fin février qu’il allait investir 34 mds€ sur la période 2018-2022 dont 39 % (13,3 mds€\) dans les ENR. Contexte

ALLEMAGNE-SUEDE VOLKSWAGEN ET NORTHVOLT FORMENT L’EUROPEAN BATTERY UNION Le constructeur allemand Volkswagen et le fabricant suédois de batteries Northvolt pilote-ront le consortium de l’European Battery Union (EBU), rassemblant des entreprises et des instituts européens qui souhaitent s’engager pour une industrie européenne des batteries, appelée de ses voeux par la Commission européenne, ont-ils annoncé jeudi 21 mars. Les activités communes de recherche doivent débuter au début de 2020. Contexte

Plénière du Parlement euro-

péen à Strasbourg

Vote accord trilogue sur Règle-ment établissant les standards d’émission de CO2 pour les véhicules légers neufs

Conseil de l’UE : COREPER I et II

Vote sur le règlement établis-sant un cadre pour favoriser les in-vestissements durables (taxonomie)

Vote accord final trilogue sur :

Directive et règlement marche intérieur de l’électricité

Règlement ACER

Règlement préparation aux risques

Directive fin changement d’heure saisonnier

Règlement indice de référence correspondant à une faible intensité de carbone et indice de référence correspondant à un bilan carbone positif (benchmark)

Conseil de l’UE : réunion informelle des ministres des transports (jusqu’au 27/03)

De Bangkok à Berlin, des milliers d'élèves de 123 pays et de plus de 2000 villes du monde

entier se sont mobilisés pour la « Grève pour le climat » le 15 mars, qui a été suivie le

lendemain par la « Marche du siècle », afin de manifester contre le changement climatique

et l’inaction politique. Futura-Sciences