boulisme n°24

N°24 l Trimestriel avril/mai/juin 2011 l 5 € www.boulisme.com

CHANTAL JOUANNOministre des Sports :“ La vraie pétanque,ce sont les clubs”

DOSSIERPétanque : le rêveolympique

Riviera Pétanque ShowLa nouvelle Starniçoise

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Tribune

Boulisme n° 24 avril/mai/juin 2011 l 5

La pétanque et le jeu provençal sont pour moi l’incarnation des valeursqui doivent guider le monde du sport. Quelle activité offre en effet unemeilleure illustration du sport pour tous? Il suffit pour s’en convaincrede rappeler que les disciplines de boules sont pratiquées par un Françaissur trois, et concentrent plus de 300000 licenciés et 6000 clubs. Le boulisme est véritablement le sport du “vivre-ensemble” et de la mixité– qu’elle soit sociale, de genre ou intergénération-nelle. Rares sont en effet les sports qui ouvrent à unepratique aussi familiale. Or, ce sont des instants tel-lement précieux que ceux qui réunissent trois, par-fois quatre, générations au cours d’une même partie. L’intégration par le sport, le développement des pra-tiques en milieu rural ou dans les quartiers défavori-sés sont, je le sais, des objectifs forts de la FFPJP àlaquelle j’apporte tout mon soutien. C’est dans cemême esprit que s’inscrivent les efforts pour accroî-tre l’initiation à la pétanque dans les écoles.Ces valeurs, j’entends les promouvoir et en faire leciment de mon action ministérielle. Pour cela, il fau-dra remettre le club au cœur du système, car le clubest une école de la vie, un premier pas vers l’apprentissage des règles etde la vie en collectivité, mais aussi un espace de rencontres qui permet defaire tomber les barrières et les préjugés. Je souhaite donc qu’à partir de cette année les clubs adoptent, outre leurprojet sportif, un projet éducatif et social, contenant notamment une charteéthique. Ils seront également incités à respecter des engagements enmatière de développement durable. C’est la garantie de la transmissiondes valeurs du boulisme, et plus largement du sport.•

Au cœurdes clubs

“Le club est

une école de la vie.

“

Boulisme 26, rue Marceau, 92130 Issy-les-Moulineaux, France. Tél. : 01 46 29 29 14 – Fax : 01 47 36 20 52 – www.boulisme.com Pour joindre votre correspondant, composez le 01 46 29 suivi des quatre chiffres de son numéro de poste.Rédacteur en chef : Marc Pheulpin (2923 / [email protected]). Ont collaboré à ce numéro : Dominique Chambly, éric Delsol, Pierre Fieux, Alain Gex, FabienHoffner, Jean-Pierre Jaquet et Geneviève Oliva. Rédacteur en chef technique : Marc Bouder (2903 / [email protected]). Rédacteurs graphistes : EmmanuelleDelebecque et Laurent Proy (2908 /[email protected]). Secrétaire de rédaction : Mireille Lesecque. Médiateur : Jean-Pierre Jaquet (2913 / [email protected]).Abonnements : 03 44 51 97 21 - www.pressabo.com. Magazine trimestriel. Prix au numéro : 5 € ttC. Abonnement un an (4 numéros) : 20 € ttC. Publicité : Jean-PhilippeLachiver (2914 / [email protected]). Marketing : Jean-François Sciarrino (2911 / [email protected]). Directeur : Pierre-Marie Vidal (2913 / [email protected]). Secrétaire générale : Margareth Régnier (2913 / [email protected]). Directeur de la publication : thierry Piot. Boulisme est édité par Prima Média :6, rue du Septentrion, 83310 Grimaud. SARL au capital de 10000 €. Impression : Imprimerie SIEP Z.A. Les Marchais, 77590 Bois-le-Roi. CPPAP : 0713 K 88254 – ISSN : 1950-943X Dépôt légal à parution 4 numéros trimestriels. Membre adhérent

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Jamais à côté de ses pompes

La pétanque d’antan

… par Néné Macari

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“C’était mieux avant.” C’est du moins ceque répètent la plupart des joueurs ayantconnu la pétanque et le provençal dupassé et qui ne se retrouvent plus dansles pratiques actuelles. Peut-être parceque le plaisir, l’amusement, le folklore

ou les belles histoires ont en partie disparu.À cette époque, les spectateurs ne deman-daient qu’une seule chose : du spectacle. Cer-tains hurlaient de rire ou d’étonnement, par-fois de colère, mais chacun trouvait chaussureà son pied. Je pense y avoir un peu contribué,à ma manière…De parents italiens, je passais souvent la fron-tière pour me rendre dans un magasin de chaus-sures de San Remo, fourni en modèles peucoûteux, beaux, et adaptés à mes pieds défor-més par des années de football. Un jour, jetombe sur une paire magnifique. Des rouges.La vendeuse me fait essayer un 44. Un peucourt, je prends donc le 45. Plus tard, en ren-trant chez moi, à Nîmes, ma femme me dit,

étonnée : “Il y en a une plus grande quel’autre.” La vendeuse avait

marché

à côté de ses pompes et mis dans la boite un 44et un 45. Involontairement, je venais pourtantde dénicher la meilleure paire de chaussuresqui soit pour jouer aux boules. Surtout quandil fallait, comme c’était souvent le cas, affron-ter des adversaires utilisant des boules farcies,une pratique alors assez répandue. Personnen’aime jouer contre ces tricheurs, mais il fal-lait bien faire avec. Pour préparer ma parade,j’enfilais donc mes nouveaux souliers. Puisquenous pouvions mesurer les points avec les pieds,je mesurais en choisissant celui qui m’arran-geait. S’il fallait une mesure plus courte pournous avantager, je commençais par la chaus-sure en 44. Pour une mesure plus longue, jechoisissais l’autre. Quand les points se jouaientà quelques centimètres, nous remportions toujours la mène. Les spectateurs connaissant l’astuce en par-laient comme du “coup de la chaussure ita-lienne”, même si je ne l’ai pas fait souvent. Unpeu, quand même…Un jour, dans une partieamicale avec Henri Salvador, lors d’un MidiLibre à Nîmes, celui-ci avait juré de ne pas selaisser berner et avait parié le repas. Salvadorjouait avec Benoît-Gonin et Carbuccia, et moi

avec Bonfort et Matalana. À 12-12, il a fallu mesurer. Et devinez

qui a gagné ? Voilà comment se vivait le folklore del’époque. Depuis,les mesures avecles pieds sont

interdites. J’espèreque ça n’est pas ma

faute…

René MacariRené Macari est né le 5 mars 1930, à Nîmes. Champion de France triplette de pétanque en 1969, il a remporté le Mondialla Marseillaiseen 1970, et est codétenteur du recordde victoires au MidiLibre en jeu provençal(5 fois). Légende vivante de la discipline, ilévoque ses souvenirset raconte la pétanqueet le provençal à safaçon. Celle d’autrefois.

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et du tir de précision. Le point, jen’aime pas trop ça (il rit), donc j’in-siste sur le tir. Ça me semble néces-saire pour garder de la régularité.

Tu as d’ailleurs établi en 2010, à Millau, le record du monde de tir de précision, lequel n’a finalement pas été homologué par la Fédération internationale. C’est une décision facile àaccepter?J’ai été très déçu. Un tel record estdifficile à réaliser, alors quand onvous dit qu’on ne pourra pas l’homo-loguer parce qu’il n’y avait pas d’ar-bitre international présent lors duconcours, ça fait mal. Ça fait mêmeun peu ch…. Homologué ou pas, lesgens qui y ont assisté, eux, s’en sou-viendront sûrement.

Tu viens d’être appelé en équipe deFrance, pour disputer notammentles Championnats d’Europe enSuède, en août. Comment as-tu accueilli cette sélection ?Avec une grande joie et de la fierté.J’espérais être sélectionné un jour,mais c’est toujours très compliqué.En plus, je me retrouve dans uneéquipe de très haut niveau (NDLR:avec Kévin Malbec, Jean-Michel Puc-cinelli et Michel Loy). Ça donne enviepour la suite.

L’invité

“Si je prends la grossetête, mon père est là pour me le dire et me recadrer.

“

La Fédération a décidé cetteannée de rajeunir la sélection nationale. Celate paraît judicieux ?La Direction technique nationale a voulu mettredes jeunes pour remplacerdes anciens qui restent surplusieurs titres de championdu monde et qui ont remporté lesderniers Championnats d’Europe(NDLR : en 2009 à Nice). Quelquepart, je pense que nous aurons aussiune certaine pression. Il s’agit quandmême de succéder à des joueurscomme Lacroix, Suchaud, Le Bour-sicaud et Grandet, ça n’est pas rien !À nous de savoir le gérer et faire faceà une concurrence internationaleplus forte chaque année. Michel Loy, avec son expérience, va biennous aider.

Tu as quelles ambitions, pour l’année en cours ?D’abord, aller en Suède pour gagner.Mais j’aimerais aussi remporter unChampionnat de France et surtoutdevenir régulier.

Pour la suite de ta carrière, tu asconscience de représenter une part importante de l’image de lapétanque ?Je l’entends souvent dire. Pour moi,il s’agit de rester les pieds sur terre.C’est là que mon père a un grandrôle à jouer. D’ailleurs, si je com-mence à prendre la grosse tête, il mele dit et me recadre. Mais je n’ai pasle sentiment de prendre la grossetête. On n’est pas comme ça, dans lafamille.

Entretien réalisé par Marc Pheulpin

Dylan Rocher

Champion d’Europe et du monde chez les jeunes, Dylan vise le titre européen

chez les seniors en 2011.


Stéphane Clad

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Conditionspour entrer

aux JO

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Pétanque : le rêve olympique

Chine, l’Inde, les États-Unis, l’Austra-lie ou la Russie. Autre atout : son acces-sibilité aux femmes, une condition impo -sée par le CIO. La pétanque fémininepossède ainsi ses Championnats du mondedepuis 1986, des Championnats conti-nentaux, et se dispute aux Jeux méditer-ranéens, SEA Games (Jeux du Sud-Estasiatique) ou Jeux de l’Océan indien.

Priorité aux sports propresPlus subjectif : un candidat au label olympique doit jouer la carte du sport propre, notamment sur les questions del’argent – peu répandu dans le milieubouliste, en regard des sports majeurs –et du dopage. Pas épargnée par l’alcool,

T enue correcte exigée…, elle ne suffit pas toujours. Avant de préten-dre intégrer le giron olympique,

un sport doit répondre à certaines condi-tions officielles, prévues par la Charteolympique (lire ci-contre), et d’autresplus officieuses. Première obligation :être pratiqué dans au moins 75 pays sur4 continents. En la matière, la FIPJPcompte plus de 85 pays à elle seule. Untotal autour de 110 si l’on prend en consi-dération la Confédération mondiale dessports de boules (CMSB), seul organismeofficiellement reconnu par le Comité international olympique. Présente surles cinq continents, la pétanque toucheles plus grands pays du monde, dont la

la pétan que est, de fait, l’une des raresdisciplines opérant des contrôles d’al-coolémie. Un bon point, dans la mesureoù l’inscription de l’alcool sur la liste desproduits interdits est facultative. Côtédopage, s’il n’existe pas de sport pré-servé, les cas avérés en pétanque restentrares et concernent souvent des joueursmal informés. Dernière condition à rem-plir : ne pas participer à l’accroissementdu gigantisme des Jeux. Inscrite aux JO,la pétanque serait classée dans les sportsd’équipe (doublettes hommes et femmes),avec 12 pays qualifiés et un contingentd’environ 100 personnes représentantjoueurs, entraîneurs et officiels. Exa-mens de passage réussis.

L’art de faire bonne impressionAvant même de pouvoir espérer devenir un sport olympique, une discipline doit remplir certains critères. La pétanque a-t-elle les armes pour passer cette première étape?

Claude Azéma, le président de la FIPJP(à gauche), rêve d’entraîner la pétanquevers les JO.

Charly Jurine

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eux titres de cham-pion de France tri-plettes, une place

en finale, deux finales duChampionnat de France desclubs, un quart de finale de la Coupe de France, desjoueurs présents dans les par-ties finales des plus grandsconcours, des titres régionauxet départementaux à lapelle…, et le tout en à peinecinq ans. La Boule d’or deGaillac a largement réaliséles rêves de Jean-Pierre Buf-fel, son président, lequel avaitentrepris en 2005 de réunirsur les bords du Tarn les meil-leurs joueurs du département,avec l’objectif de truster lestitres. Une mission atteintequi, malgré les motifs de satis -faction, laisse le bonhommeun peu désabusé à l’entamede la saison 2011.

D’abord parce que les acteurslocaux, dont la municipalité,ne paraissent pas mesurerl’ampleur des performancesréalisées par le club sur l’en-semble des dernières années.Ensuite en raison des coupesfranches retentissantes quel’effectif de la Boule d’or a subies durant le récent mer-cato. Alain Phalippot, Stéphane

Delforge, Gino Debard, DavidBauer et Mino Riviera désor -mais partis sous d’autres cieux, les performances duclub devraient logiquementen subir les conséquences dupoint de vue sportif. Un cham-boulement pas forcément simple à digérer.

Gaillac fait sa mueMIDI-PyrénéEs – tArn (81)

S’il n’a tenté de retenir per-sonne, Buffel semble pour-tant ne pas vouloir se laissergagner par des envies d’aban-don. “Nous allons disposer d’uneffectif moins solide, glisse- t-il. Pour autant, ce nouveaugroupe va pouvoir se recons-truire dans une bonne ambianceet un meilleur état d’esprit.” Ilestime d’ailleurs n’avoir perduqu’un seul grand championdepuis le début de l’aventure,en la personne de ChristianLagarde, et conserver un col-lectif redoutable. Aux côtésdes tauliers Laurent Bena-zeth et Jérôme Vayssettes, leclub pourra compter sur le talent du champion de Francejuniors Kevin Ghrifa et desfrères Massoutier. Des atoutspour l’avenir. Suffisants pourprolonger la belle histoire ?

Pierre Fieux

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Un meilleurétat d’esprit

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Cœur de Gaillac, l’abbaye saint-Michel a été fondée en 972.

Reconnue comme l’un des clubs les plus prestigieux du pays, la Boule d’or de Gaillac, doublefinaliste du Championnat de France des clubs, traverse une ère de profonds changements.

Fiche clubFiche clubBoule d’or de GaillacCréation : 1985Licenciés : 50Président :Jean-Pierre Buffel

Secrétaire :Laurette Benazeth

Trésorier :Robert Baaziz

Adresse :L’Ispiens-Port Les Brisses 81600 Gaillac

Contact :06 15 97 66 13

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Un projet fou! (p. 47)

Landes

En mutation (p. 52)

Gaillac

FranceGruissan en plein mouvement

(p.48)

Entretien :

Lilian Lavault,président du CD 79

Le comité desDeux-Sèvres a 50 ans(p. 57)

Florian s’éteint (p. 63)

Marseille

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Le billet de Marco Foyot

À l’heure des tech-nologies, chaquejour un peu plusnouvelles que laveille, on se dit par-fois qu’une boussolepeut encore rendre de fiers services. Ce bonvieux compas, jamais décevant,jamais lâcheur, nous indique toujours la bonne direction, avec

un principe bien rôdé : avancer droit devant. Une méthode que l’on aimerait voir appliquée plus sou-vent dans la pétanque. Il suffit de se pencherd’un peu plus près sur l’organisation de cer-taines compétitions pour constater que notrediscipline cherche toujours son nord. Les Championnats de ligue sont d’ailleurs unbon exemple de cet égarement. D’une régionà l’autre, les systèmes de qualification pources épreuves varient. Qualificatifs à élimi- nation directe pour les uns, par poules pour les autres, ouencore Champion-nats open ouvertsà tous, souvent àdes moments dif-férents de la saison:à croire que chacungère à sa façon, dansson coin et sansconcertation.Or, si l’on veut par-venir un jour à fairecomprendre augrand public le fonc-tionnement de notresport, il est grandtemps de mettre enplace une uniformiténationale. À la place,

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nous disputons des qualifications de quali-fications pour… se qualifier aux Cham-pionnats de France. Si les joueurs de tousniveaux peuvent se retrouver pris en otagepar ces dispositions, l’image de la pétanqueen souffre également. Revenons-en donc

aux bases et simplifions, avec une formuleidentique pour tous et à la même période.

Dans certaines ligues, une élimination prématurée auxChampionnats impose de repasser par un Champion-nat de secteurs, puis un autre dans le département, le

tout sur plusieurs semaines. Pas surpre-nant, donc, d’entendre la Fédération

et les présidents de ligues ou decomités déplorer la surchargedes calendriers.Les compétitions, enFrance, manquent à l’évi-dence de simplicité et delisibilité. On en arrivemême, parfois, à voirdes Championnats deligue qualifier pour les Championnats deFrance… de l’annéesuivante. Cette situation est aber-

rante. Elle est pourtantencore plus anarchique dans

les comités. Et si l’on rendait lapétanque aux pétanqueurs?

Marco FoyotChampion du monde en 1992,

Marco Foyot a remporté sept titres de champion de France. Son palmarès

affiche notamment six victoires au Mondial la Marseillaise et six

au Mondial de Millau.

“”

Une formule identique pour tous.

À en perdre le nord

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