boîte thématique environnement...2002, une animatrice, aurore baisez, est en charge de ce tableau...
TRANSCRIPT
Rapport d’Etape
Boîte thématiqueenvironnement
IMA (Stéphanie MUCHIUT)CSP (Thomas CHANGEUX)
EKOLUR (Iñaki URRIZALKI OROZ)
Août 2005
Sommaire
1.Objectifs de la boîte environnement......................................................................................... 1
2.Etat des lieux............................................................................................................................ 1
2.1.Les échanges au sein de bassins versants....................................................................... 2
2.1.1.Bassin versant de la Loire........................................................................................... 2
2.1.2.Bassin versant de l’Adour ........................................................................................... 2
2.1.3.Bassin versant de la Gironde – Garonne – Dordogne................................................ 3
2.2.Les réunions techniques.................................................................................................... 3
2.2.1.San Sebastian............................................................................................................. 3
2.2.2.La Rochelle ................................................................................................................. 3
2.2.3.Bordeaux..................................................................................................................... 4
2.3.Les facteurs et leurs descripteurs ..................................................................................... 5
2.3.1.Facteur « courants océaniques » ............................................................................... 5
2.3.2.Facteur « pêche » ....................................................................................................... 5
2.3.3.Facteur « obstacles à la migration anadrome » ......................................................... 7
2.3.4.Facteur « obstacles à la migration catadrome »......................................................... 9
2.3.5.Facteur « autres obstacles à la circulation des anguilles » ........................................ 9
2.3.6.Facteur « quantité d’eau » ........................................................................................ 10
2.3.7.Facteur « habitats » ................................................................................................. 11
2.3.8.Facteur « qualité des eaux »..................................................................................... 12
2.3.9.Facteur « Transferts / Alevinages ».......................................................................... 12
2.3.10.Facteur « sanitaire » ............................................................................................... 13
2.3.11.Facteur « prédation ».............................................................................................. 14
2.3.12.Facteur « espèces introduites ».............................................................................. 15
3.Conclusion et perspectives .................................................................................................... 16
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 1
1. Objectifs de la boîte environnement
L’objectif général de cette boîte environnement est de mettre en évidence des indicateurs
pertinents qui permettront de décrire de manière synthétique le contexte dans lequel évolue l’espèce,
tant en termes de pression indirecte (capacité d’accueil des bassins versants, surfaces d’habitats
disponibles, obstacles à la libre circulation, qualité de l’eau, …) que de pression directe (pêches,
turbinage, …). Ces éléments doivent permettre de suivre l’évolution d’un bassin donné et de
comparer les situations entre les bassins versants.
Une réflexion commune sur cette thématique environnement a permis, au cours de cette
première année, de préciser nos objectifs qui contribueront à favoriser la mise en place de plans de
gestion pour la restauration de l’espèce :
- recenser l’état des connaissances sur les relations de l’espèce avec les différentes
composantes de son environnement (qualité d’eau, environnement physique, prédateurs,
pression de pêche, …),
- statuer sur l’importance des différents descripteurs (recueil obligatoire, recueil important mais
non obligatoire, recueil inutile),
- recenser les données disponibles dans les différents bassins versants, données actuelles
mais aussi historiques,
- concevoir à partir de ces descripteurs, des indicateurs pertinents permettant de comparer les
contextes dans lesquels évolue l’anguille dans les différents bassins versants et/ou de cerner
l’évolution du contexte dans un bassin versant donné.
2. Etat des lieux
Depuis quelques années, l’impact des facteurs anthropiques (pollution des eaux, obstacles à
la migration, parasitisme, prélèvements) sur le stock de l’anguille européenne est admis par
l’ensemble des acteurs qu’ils soient scientifiques ou gestionnaires. Progressivement, les facteurs
autres que la pêche ont été reconnus impliqués dans la disparition de l’anguille et en 2001, l’Europe
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 2
a notamment demandé que soit mis en place des plans de restauration des habitats afin de pallier ce
phénomène. Au niveau local, dans chaque région, de nombreuses études ont donc été réalisées
afin, par exemple, d’évaluer la dégradation de la qualité des eaux, le degré d’obstruction du bassin
versant, …
Dans le cadre de la boite environnement, il était donc indispensable, dans un premier temps,
de faire le point des connaissances et des études en cours sur l’espèce anguille et son
environnement, et ce lors de déplacement sur les bassins versants, et lors de réunions.
2.1. Les échanges au sein de bassins versants
2.1.1. Bassin versant de la Loire
Sur le bassin versant de la Loire et sous l’impulsion du COGEPOMI, un tableau de bord
anguille a été mis en place. Ce tableau de bord constitue un dispositif permanent de suivi de l’état de
la population d’anguille sur le territoire et permet d’atteindre les objectifs fixés dans le cadre du plan
de gestion Loire. Pour cela, le programme se base sur l’acquisition et le suivi de deux grandes
familles d’indicateurs : les indicateurs de milieu (obstacles à la migration, qualité des eaux, …) et les
indicateurs de population (flux entrant de civelles, flux sortant d’anguilles argentées…). Depuis avril
2002, une animatrice, Aurore Baisez, est en charge de ce tableau de bord.
En juillet 2004, un déplacement sur le bassin versant de la Loire nous a permis de rencontrer
Melle Aurore Baisez à l’Université de Renne. Nous avons pu ainsi discuter des indicateurs suivis,
des méthodes d’acquisition de l’information, des connaissances acquises ou en cours d’acquisition
sur ces indicateurs, etc.
2.1.2. Bassin versant de l’Adour
Sur le bassin versant de l’Adour, plusieurs structures (MIGRADOUR, Institution Adour, CSP,
Conseil général 64, …) sont impliquées dans des programmes de restauration des poissons
migrateurs et plus particulièrement de l’anguille. Plusieurs réunions ont permis de rencontrer ces
interlocuteurs et ainsi faire le point sur les paramètres suivis de façon pérenne ainsi que sur les
informations disponibles et accessibles actuellement.
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 3
2.1.3. Bassin versant de la Gironde – Garonne – Dordogne
Le bassin versant de la Gironde – Garonne – Dordogne est également impliqué dans des
programmes de suivis de différents paramètres comme la pêche, la qualité des eaux, les obstacles à
la migration, etc., réalisés par des structures de recherche (Cemagref, Université de Bordeaux) et
des structures techniques (MIGADO, AADPPED, EPIDOR, …). On peut également noter la présence
du programme de recherche ECOBAG (Environnement, Ecologie et Economie du bassin Adour
Garonne) dont l’objectif est l’amélioration de la connaissance et de la gestion des systèmes
aquatiques du bassin. Là encore, la rencontre des différents intervenants a permis de faire le point
sur ce bassin.
2.2. Les réunions techniques
2.2.1. San Sebastian
En octobre 2004 a eu lieu, à San Sebastian (Espagne), un comité de pilotage au cours duquel
chaque animateur a présenté l’état zéro de son bassin versant en précisant les informations
disponibles sur la ressource anguille aux trois stades (civelle, anguille jaune et anguille argentée)
ainsi que les informations disponibles sur les paramètres susceptibles de participer à la diminution
des stocks : pêche professionnelle et amateur, pollution des eaux, obstacles, parasitisme, etc. Au
cours de ces présentations, des discussions ont pu être menées plus précisément sur certains
paramètres et notamment les obstacles à la migration de l’anguille et la pertinence des informations :
hauteur du barrage, distance à la mer, franchissabilité, …
La présence de l’ensemble des partenaires du programme nous a amené à confronter les
connaissances et les indicateurs considérés prioritaires par chaque pays.
2.2.2. La Rochelle
Un Conseil Scientifique et Technique regroupant l’ensemble des partenaires s’est rassemblé
en novembre 2004 à La Rochelle. Les animateurs des boîtes thématiques y ont présenté leurs
premiers indicateurs provisoires (civelle, anguille jaune, anguille argentée et environnement).
Au cours de ce CST, un groupe de réflexion restreint « environnement » s’est constitué au
cours duquel a été abordé l’ensemble des facteurs susceptibles d’expliquer l’état actuel de la
ressource anguille. Ces réflexions ont permis d’établir une liste de facteurs provisoires. Afin
d’amorcer la mise en place d’indicateurs pertinents, une première hiérarchisation a été proposée
(tableau 1).
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 4
FacteursStades
civelle anguille jauneanguille
argentée
Mortalité par pêche XXX XX XX
Obstacle de montaison XXX XXX XX
Obstacle de dévalaison X XXX
Gestion des débits X XX X
Pertes d'habitats XXX XXX
Contamination (pesticides, métaux) X XX XX
Autres mortalités (pollutions accidentelles) X XX XX
Impact des transferts XXX
Parasitisme XX XX
Prédation XX
Présence d'espèces exotiques XX
X : facteur à évoquer
XX : facteur à "regarder" lorsque des données sont disponibles pour le bassin
XXX : facteur à "regarder" absolument, dans chaque bassin
Tableau 1 : Liste des facteurs provisoires
2.2.3. Bordeaux
Afin de synthétiser les réflexions engagées au cours de cette première année, une réunion de
la boîte environnement s’est organisée à Bordeaux en avril 2005. Son objectif était également de
définir, avec les animateurs bassins versants, les actions à entreprendre sur le terrain.
La liste des facteurs établis lors du CST de La Rochelle a été reprise et discutée, facteur par
facteur. Pour décrire chacun d’entre eux, des descripteurs ont été ciblés et considérés suffisants.
L’objectif final est de déterminer des indicateurs pertinents (formés par le couple facteurs-
descripteurs) qui aideront à la mise en place d’une gestion durable de l’espèce anguille.
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 5
2.3. Les facteurs et leurs descripteurs
Pour l’ensemble des facteurs considérés, il est apparu indispensable de synthétiser les
informations actuellement disponibles montrant qu’ils ont un impact sur la population de l’anguille
européenne. Ce travail bibliographique est bien engagé et permet d’ores et déjà de passer en revue
un certain nombre de facteurs de perturbation.
2.3.1. Facteur « courants océaniques »
Dans le cadre des travaux d’INDICANG, ce facteur sera pris en compte au travers d’une
analyse bibliographique. Elle aura deux objectifs :
estimer l’évolution des courants océaniques impliqués dans la migration des
leptocéphales et des anguilles argentées, suite au réchauffement de la planète
(changement de latitude, modification des températures de l’eau, etc.).
évaluer l’impact de ces modifications sur l’espèce anguille (impact sur les voies
migratoires, sur la croissance des leptocéphales, etc).
2.3.2. Facteur « pêche »
Les données de capture par unité d’effort (CPUE) peuvent contribuer au suivi de l’abondance
des stades exploités et à l’estimation de niveaux de mortalité. Cet aspect trouve donc tout
naturellement sa place dans les démarches par stade. En outre, la description des types de pêche
développés, de leur localisation doit permettre de décrire la pression de pêche qui s’exerce sur
l’espèce dans un bassin versant ou site donné et contribuer ainsi à compléter la description du
contexte local dans lequel évolue l’espèce.
Les descripteurs qu’il est souhaitable de collecter pour cette thématique halieutique sont
divers
nombre (autorisé et réellement en activité) de pêcheurs par catégorie
(professionnels, non professionnels aux engins, non professionnels à la ligne,
illégaux …) et par stade ciblé si possible (civelle, anguille jaune, anguille argentée).
nombre et type d’engins utilisés, avec précision du nombre autorisé.
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 6
lieu de capture. Afin d’être cohérent avec la démarche entreprise en Europe en
application de la Directive Cadre sur l’Eau, la segmentation spatiale de ce texte
concernant les eaux de surface a été adoptée. Cette segmentation considère 3
zones : les eaux de transition, les rivières et les lacs.
captures déclarées par stade et par jour. Afin d’affiner les informations sur les
captures déclarées, l’incertitude de cette donnée sera évaluée par un indice de
fiabilité.
captures estimées : pour certaines catégories de pêcheurs, dans le cas où
l’information concernant leur activité ne serait pas disponible, une estimation de leurs
captures pourra être réalisée.
Nous estimerons également les captures illégales. Pour la France, la spécificité du
marché de la civelle, tourné vers l’export, permettra de comparer le total des
captures de civelles avec les données de l’OFIMER qui suit les exportations.
Photo 1 : Pêcheur aux verveux, lac de Grand Lieu - bassin de la Loire (© P. Prouzet, Ifremer)
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 7
2.3.3. Facteur « obstacles à la migration anadrome »
Pour ce facteur « obstacle à la migration anadrome », ne sera considérée que la zone allant
de l’embouchure jusqu’au premier obstacle totalement infranchissable (la notion de
franchissabilité sera définie ultérieurement) et ce, sur tout le réseau hydrographique (du réseau
principal jusqu’au chevelu). En amont de ce premier barrage infranchissable, seront notés seulement
les autres barrages totalement infranchissables.
Pour chaque obstacle, il sera nécessaire de connaître :
Concernant l’évaluation de la franchissabilité de l’ouvrage, elle peut être définie par
différentes méthodes dont la plus détaillée a été mise en place sur le bassin versant de la Loire par
Pierre Steinbach (CSP). Ce travail de recensement des obstacles a été mené sur les axes principaux
de migration qui ouvrent accès à plus de 1000 km2 de bassin versant. Chaque obstacle a ensuite fait
l’objet d’un diagnostic de franchissabilité pour l’anguille. Pour cela, 6 classes de franchissabilité ont
été établies :
sa localisation par géoréférencement.
l’année de sa construction ou une période plus
large pour les obstacles les plus anciens.
le type d’ouvrage : barrage, seuil, … Une typologie
devra être déterminée.
l’usage : moulin, irrigation, retenue d’eau,
hydroélectricité …
la présence de dispositifs d’aide au
franchissement
un classement de sa franchissabilité pour
l’anguille.Photo 2 : Barrage sur l’ORIA – Espagne
© Fundacion AZTI
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 8
Figure 1 : Classes de franchissabilité selon la méthode de P. Steinbach
Cette méthode a été mise en place spécialement pour l’anguille, mais une question s’estposée sur la nécessité des 6 classes de franchissabilité. En France, dans le cadre des tableaux
de bord du SDAGE par exemple, le nombre de classes de franchissabilité des ouvrages a été limité
à 3 (franchissable, partiellement franchissable et infranchissable).
D’autre part, ce travail basé sur l’examen de la configuration physique de l’obstacle concerne
les ouvrages placés en zone continentale hors influence des marées. Pour les ouvrages situés dans
cette limite d’influence des marées (zones salée ou douce), le type de gestion de l’ouvrage (portes à
flots, clapets, vannes levantes ou obliques sur vérins, …) est déterminant dans le niveau de
transparence de l’obstacle et doit être aussi pris en compte. Une réflexion particulière à ce type
d’obstacles très fréquents dans les zones latérales des estuaires et les zones de marais endigués
devra donc être menée.
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 9
2.3.4. Facteur « obstacles à la migration catadrome »
Lors de la migration catadrome, la présence de turbine peut avoir un impact important sur les
individus migrants, soit direct (mortalité) soit indirect (blessures graves). Cet impact se cumule
lorsque plusieurs postes de turbinage se succèdent sur une rivière ou un fleuve.
Dans chaque bassin versant, le recensement de ces postes de turbinage apparaît
indispensable avec pour chacun d’eux:
le type et les caractéristiques de la turbine,
l’année de mise en place,
la présence et le type de protection amont (description de l’ouvrage de protection).
le débit turbiné.
2.3.5. Facteur « autres obstacles à la circulation des anguilles »
Deux autres paramètres ont été évoqués comme « facteurs pouvant fortement perturber» la
colonisation du bassin versant. Il s’agit :
des stations de pompage dans les parties basses des axes (centrale nucléaire,
impact physique des pompages agricoles….)
Photo 3 : Aménagement hydroélectrique – Espagne (© EKOLUR)
du bouchon vaseux.
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 10
Pour ces deux paramètres, une synthèse bibliographique de leurs impacts sur la population
d’anguille sera réalisée. Dans les bassins versants où cela sera possible, une analyse des suivis
locaux permettra également d’évaluer l’évolution de ces facteurs dans le temps.
2.3.6. Facteur « quantité d’eau »
Ce descripteur est intéressant à plusieurs titres : les débits printaniers et estivaux d’une rivière
reflètent les conditions dans lesquelles se déroule la majorité de la colonisation du bassin. Dans les
hydrosystèmes où ce débit d’appel devient quasiment nul dès la mi-juin, le phénomène de
colonisation peut en être significativement perturbé. En outre, les débits et les niveaux en été
reflètent également les conditions dans lesquelles se déroule la phase de croissance de l’espèce.
Assèchement de tronçons ou débit nul se traduisent par des dégradations majeures de la qualité de
l’habitat pour l’espèce
Photo 4 : Manque d’eau dans le cours d’eau de La Maronne, Corrèze (© MIGADO)
Plusieurs paramètres seront donc intéressants :
le suivi des débits des cours d’eau,
le suivi des « zones sensibles », (aussi appelées en France «rivières déficitaires »
par le SDAGE), et pouvant être asséchées et entraîner une perte d’habitat pour
l’espèce,
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 11
la quantification de l’ensemble des prélèvements d’eau sur le bassin versant, donnée
disponible en France dans les agences de l’eau.
2.3.7. Facteur « habitats »
Photo 5 : Zone humide des Barthes de l’Adour, Pyrénées Atlantique (© IMA)
L’habitat est abordé au travers de la « capacité d’accueil » du bassin versant. Pour évaluer ce
paramètre, il a été proposé :
d’évaluer la « capacité d’accueil » totale par type d’habitat tels que retenus dans la
nomenclature du code Corine Land Cover afin d’être homogène sur l’ensemble
des bassins versants. Il est important de préciser dans les études, ce que représente
le « linéaire » considéré (surface, longueur, etc.), sachant que l’on recommande
l’emploi de la surface en eau.
de travailler sur le réseau en remontant jusqu’à l’ordre 3 de strahler, sachant qu’il est
possible, pour chaque bassin versant, d’extrapoler vers les ordres plus proche de la
source (ordre 2 et 1) en utilisant d’autres paramètres connus sur le bassin (indice de
compacité de Gravelius, rectangle équivalent, …).
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 12
d’évaluer la surface accessible à partir du recensement des barrages et de leur
franchissabilité,
de réaliser une analyse historique de ces surfaces accessibles.
2.3.8. Facteur « qualité des eaux »
L’objectif est de suivre des contaminants pouvant avoir un impact négatif sur l’anguille quelque
soit le stade. Au vu des dernières publications sur ce sujet, 3 « catégories » de contaminants seront
suivies :
les pesticides : organo-chlorés (triazine, lindane, DDD, DDE, DDT), désherbants,
organo-phosphorés, organo-mercuriques,
les polluants organiques hors pesticides : HAP, PCB, …,
les métaux : cadmium, zinc, mercure, plomb, nickel, cuivre, arsenic, aluminium,
chrome, …
Pour ces paramètres, un état des lieux ainsi qu’un historique sera réalisé à partir des données
existantes dans le bassin versant.
Au-delà de ces paramètres, le suivi bibliographique concernera l’impact de l’ensemble descontaminants présents dans les réseaux hydrographiques.
En outre, il sera noté, dans les bassins versants où cela sera possible, les pollutions
accidentelles ayant entraîné le constat d’une mortalité anormale d’anguille.
2.3.9. Facteur « Transferts / Alevinages »
Trois aspects sont à considérer pour ce facteur :
une synthèse bibliographique des impacts connus de ces transferts sur l’espèce
anguille,
la politique menée dans chaque bassin versant,
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 13
un recensement des transferts réalisés, avec comme informations :
- la localisation du prélèvement et du déversement,
- le stade de l’anguille,
- les quantités transférées.
2.3.10. Facteur « sanitaire »
Pour chacun d’entre eux, sera réalisé :
une synthèse bibliographique concernant l’impact du parasite et du virus sur
l’espèce et plus particulièrement sur la possibilité des anguilles parasitées et/ou
infestées de réaliser leur migration de retour vers la mer des Sargasses et de se
reproduire.
un recensement des études et suivis réalisés sur ce parasite et ce virus dans
chaque bassin versant puis récupération des données.
En considérant les connaissances
actuelles, un parasite et un virus seront
ciblés : le parasite Anguillicola crassus
(photo ) et le virus EVEX.
Photo 6 : Parasite anguillicola crassus
(© A. ACOU – Université Rennes 1)
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 14
2.3.11. Facteur « prédation »
Deux aspects seront traités pour ce facteur :
une synthèse bibliographique des impacts connus de la prédation sur l’espèce
anguille, et l’origine de cette prédation,
un recensement, dans chaque bassin versant, des populations de 3 catégories deprédateurs :
Les espèces prises en compte pourront varier selon la situation de chaque bassin.
- oiseaux piscivores : cormorans, hérons.
- mammifères : loutres…
- poissons / crustacés : silures, écrevisses américaines…
Photo 7 : Héron cendré (Ardea cinerea)© P. DUBOIS – http://pdubois.free.fr
Photo 8 : Loutre d’Europe (Lutra lutra)
Photo 9 : Silure (Silurus glanis)
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 15
2.3.12. Facteur « espèces introduites »
Comme pour l’ensemble des autres facteurs, une synthèse bibliographique de l’impact de ces
espèces introduites sera réalisée (compétition spatiale, compétition trophique, et plus généralement
gène entraîner par leur présence). Dans un deuxième temps, dans les bassins versants où les
informations sont disponibles, des données pourront être recueillies sur la présence de ces espèces
localement et l’importance de leur population.
Photo 10 : colonisation de l'écrevisse de Floride dans les Barthes de l'Adour – Pyrénées Atlantique.(© P. Prouzet, Ifremer)
INDICANG : Rapport d’étape – Boîte thématique environnement 16
3. Conclusion et perspectives
Nous avons aujourd’hui passé en revue un certain nombre de facteurs qui, directement ou
indirectement, peuvent avoir une influence sur la dynamique de l’espèce au sein des bassins
versants. Pour chacun d’entre eux, des descripteurs ont été identifiés. Ce premier travail permettra,
dans chaque bassin versant, de faire le bilan des données disponibles sur chaque descripteur en
recensant les structures ressources et en regroupant et synthétisant cette information. Il est noté que
tout le travail actuellement mené dans les bassins versants dans le cadre de la DCE (définition des
masses d’eau, diagnostic de la qualité de ces masses d’eau, …) doit bien sûr être mis à profit. Ce
travail va permettre d’identifier le niveau de connaissances actuelles dans chaque bassin.
En parallèle, à partir des différentes synthèses bibliographiques qui vont être réalisées et des
prochains groupes de travail, une hiérarchisation de ces différents descripteurs dans le cadre
d’une gestion raisonnée de l’espèce anguille à l’échelle locale, doit être menée à bien. Egalement,
pour pouvoir établir des comparaisons inter- bassins ou inter périodes sur un bassin donné, il est
indispensable de concevoir des indicateurs qui synthétisent et normalisent l’information apportée
par les différents descripteurs (exemples simples : passer du nombre d’exploitants à une densité par
unité de surface, passer de la localisation des ouvrages à l’indicateur « pourcentage du bassin
accessible sans franchissement », …).