bilan 2017 et prévisions 2018 · à fin septembre 2017, en glissement annuel selon le baromètre...

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Paris, 19 décembre 2017 FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 Télécopie : 01 45 53 58 77 Bilan 2017 et prévisions 2018 La reprise dans le bâtiment, amorcée en 2016, s’est accélérée en 2017, l’activité ayant crû de 4,7 % en volume. Le logement neuf constitue encore une fois le principal vecteur de cette accélération, la production associée s’affichant en progression de 12,8 %, en ligne avec celle du nombre de logements commencés (+11,8 %) qui atteint près de 410 000 unités. Par ailleurs, après plusieurs années de repli, le non résidentiel neuf retrouve enfin de la vigueur, avec une activité en hausse de 3,7 %. Tous les segments de ce marché participent du mouvement, hormis les locaux agricoles et les bâtiments administratifs. Enfin, l’amélioration-entretien a connu une belle année, avec une hausse de 1,4 % de la production en volume, notamment grâce aux bons résultats de la rénovation énergétique du logement qui a bénéficié d’un puissant CITE. En lien avec la hausse de l’activité, l’emploi dans le bâtiment s’est enfin redr essé en 2017. Environ 20 000 postes ont été créés, soit 9 000 salariés et 11 000 intérimaires en équivalent-emplois à temps plein. Malgré ces bonnes nouvelles, il faut souligner que, faute de redressement des prix bâtiment, les marges des entreprises restent très faibles, ce qui ne leur permet guère de se reconsolider, après huit ans d’une lourde crise. En 2018, le bâtiment connaîtra une nouvelle hausse de son activité, à hauteur de 2,4 % en volume, soit un rythme de progression divisé par deux. Malgré une baisse des mises en chantier d’environ 10 000 unités, imputable aux dispositions prises en Loi de finances, le logement, poursuivra son essor, mais de façon beaucoup plus mesurée, à +3,4 %. Quant au non résidentiel neuf, il accélèrera nettement à 8,9 %, tous ses segments de marché, hors agricole, contribuant à cette croissance. Le seul bémol viendra de l’amélioration-entretien, en faible croissance, en lien avec la révision du CITE et les mesures affectant le secteur HLM (hausse du taux de TVA, baisse des loyers). Au global, à prix constants, l’activité bâtiment ne retrouvera en 2018 que le niveau atteint en 2013, encore très loin des plus hauts enregistrés sur la période 2006- 2008.

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Page 1: Bilan 2017 et prévisions 2018 · à fin septembre 2017, en glissement annuel selon le Baromètre LPI-SeLoger) et des conditions de crédit qui ne peuvent plus guère s’améliorer,

Paris, 19 décembre 2017

FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 – Télécopie : 01 45 53 58 77

Bilan 2017 et prévisions 2018

La reprise dans le bâtiment, amorcée en 2016, s’est accélérée en 2017, l’activité ayant

crû de 4,7 % en volume. Le logement neuf constitue encore une fois le principal

vecteur de cette accélération, la production associée s’affichant en progression de

12,8 %, en ligne avec celle du nombre de logements commencés (+11,8 %) qui atteint

près de 410 000 unités. Par ailleurs, après plusieurs années de repli, le non résidentiel

neuf retrouve enfin de la vigueur, avec une activité en hausse de 3,7 %. Tous les

segments de ce marché participent du mouvement, hormis les locaux agricoles et les

bâtiments administratifs. Enfin, l’amélioration-entretien a connu une belle année,

avec une hausse de 1,4 % de la production en volume, notamment grâce aux bons

résultats de la rénovation énergétique du logement qui a bénéficié d’un puissant

CITE.

En lien avec la hausse de l’activité, l’emploi dans le bâtiment s’est enfin redressé en

2017. Environ 20 000 postes ont été créés, soit 9 000 salariés et 11 000 intérimaires

en équivalent-emplois à temps plein.

Malgré ces bonnes nouvelles, il faut souligner que, faute de redressement des prix

bâtiment, les marges des entreprises restent très faibles, ce qui ne leur permet guère

de se reconsolider, après huit ans d’une lourde crise.

En 2018, le bâtiment connaîtra une nouvelle hausse de son activité, à hauteur de 2,4 %

en volume, soit un rythme de progression divisé par deux. Malgré une baisse des

mises en chantier d’environ 10 000 unités, imputable aux dispositions prises en Loi

de finances, le logement, poursuivra son essor, mais de façon beaucoup plus

mesurée, à +3,4 %. Quant au non résidentiel neuf, il accélèrera nettement à 8,9 %, tous

ses segments de marché, hors agricole, contribuant à cette croissance. Le seul bémol

viendra de l’amélioration-entretien, en faible croissance, en lien avec la révision du

CITE et les mesures affectant le secteur HLM (hausse du taux de TVA, baisse des

loyers). Au global, à prix constants, l’activité bâtiment ne retrouvera en 2018 que le

niveau atteint en 2013, encore très loin des plus hauts enregistrés sur la période 2006-

2008.

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S’agissant de l’emploi, sur la lancée de 2017, de l’ordre de 30 000 postes (salariés et

intérimaires en ETP) seront créés dans le bâtiment en 2018.

Au final, les diverses mesures de la Loi de finances relatives à l’immobilier ne

pèseront encore qu’à la marge sur l’activité en 2018, portée par l’élan pris en 2017.

Les années 2019 et 2020 seront vraisemblablement plus difficiles, malgré les mesures

structurelles positives annoncées dans le cadre de la future loi pour l’Évolution du

logement, de l'aménagement et du numérique, dont la pleine efficacité ne se fera

ressentir qu’à partir de 2021.

Avertissement

Ces prévisions reposent sur les informations disponibles au 14 décembre 2017, en

particulier ceux relatifs à la loi de finances. Si, jointe à la quasi-suppression de l’APL

accession, la création du Prêt à taux réduit (PTR), votée le 15 décembre 2017, se

confirmait, cela aurait de lourdes conséquences sur l’activité. Toutefois, seule une

analyse détaillée des contours des mesures permettrait d’établir un ordre de grandeur

chiffré.

1. Bilan 2017

1.1 Le contexte

L’environnement macro-économique s’est amélioré tout au long de l’année, permettant

notamment l’expansion des marchés immobiliers.

La France affiche une croissance de son produit intérieur brut de 1,7 % en volume sur l’année

2017. Cette accélération de la croissance s’explique, pour une large partie, par le dynamisme

de l’investissement des ménages et des entreprises, qui ressortent respectivement à +4,3 %

et +3,9 %. En revanche, l’investissement des administrations publiques s’affiche en retrait de

1,3 % sur 2017, conséquence probable de la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités

locales depuis 2014 et des incertitudes quant aux mesures à venir en Loi de finances pour

2018.

En conséquence de l’amélioration conjoncturelle, le taux de chômage a commencé à se

réduire. Par ailleurs, la crainte d’une augmentation significative des taux s’est dissipée, alors

qu’ils se maintiennent à un niveau faible (cf. graphique 1).

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Graphique 1

Taux d’intérêt

Sources : Banque Centrale Européenne et Banque de France

En écho à ce contexte favorable, les transactions immobilières dans l’ancien s’affichent à un

niveau historiquement haut en 2017, avec 958 000 ventes réalisées sur 12 mois à fin octobre

2017. Dans le neuf, le bilan de l’année ressortira aussi à un haut niveau, les ventes

augmentant, en glissement annuel, de 2,2 % sur neuf mois à fin septembre du côté des

promoteurs et de 4,9 % sur dix mois à fin octobre pour les constructeurs de maisons

individuelles. Toutefois, avec la poursuite de la hausse globale des prix de l’immobilier (+3,3 %

à fin septembre 2017, en glissement annuel selon le Baromètre LPI-SeLoger) et des conditions

de crédit qui ne peuvent plus guère s’améliorer, les ventes de logements neufs ont commencé

à se tasser, tant chez les promoteurs que chez les constructeurs de maisons individuelles.

Reste que la fin de l’année s’avérera certainement très dynamique, compte tenu d’effets

d’anticipations liés aux modifications du PTZ et Pinel à partir du 1er janvier 2018.

En ligne avec ce qui précède, la production de crédits immobiliers aux ménages s’avère très

dynamique en 2017, portée par un premier trimestre remarquable avec une hausse de 59 %

du nombre de crédits sur le premier trimestre 2017 en glissement annuel. Toutefois, il importe

de surveiller attentivement cet indicateur qui a commencé à se retourner après l’été.

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1.2 Les marchés du bâtiment

L’activité du bâtiment s’est accélérée en 2017, en augmentation de 4,7 % en volume. Cette

forte progression résulte principalement du dynamisme du logement neuf, dont la production

affiche une hausse de 12,8 %.

Concernant les mises en chantier et les permis de construire (cf. graphique 2), la reprise

observée en 2016 se confirme en 2017. Ainsi, près de 410 000 logements ont été mis en

chantier, soit une hausse de 11,8 % par rapport à 2016, qui enregistrait déjà un accroissement

de 9,9 %. Mais, en 2017, le mouvement de hausse concerne aussi bien l’individuel que le

collectif, avec des progressions respectives de 12,1 % et 11,7 %, permettant d’atteindre

180 000 maisons et 229 600 appartements commencés.

Les permis de construire affichent également une vive hausse à 13,3 %, soit 519 400

logements autorisés en 2017. Cette augmentation ressort, là encore, homogène sur les deux

segments de marché.

Graphique 2

Autorisations et mises en chantier dans le logement (en date réelle estimée)

Source : FFB d’après MCT/CGDD/SDES, Sit@del2

Des disparités territoriales perdurent toutefois (cf. graphique 3). Du côté des mises en chantier,

l’ex-Champagne-Ardenne et l’ex-Limousin demeurent en retrait. A l’inverse, l’Occitanie et l’Île-

de-France s’avèrent très dynamiques, dans la continuité des évolutions déjà constatées en

2016.

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Graphique 3

Évolutions du logement neuf en régions1 (glissement annuel sur 12 mois à fin octobre

2017, en %)

Source : MCT/CGDD/SDES, Sit@del2

Encadré 1. Un recalage du nombre de mises en chantier pour 2017 opéré par la FFB.

Le graphique E.1 compare, pour chaque année disponible, le nombre de mises en chantier

de logements de l’année N affiché par le Ministère à deux dates distinctes : en février N+1,

lors de la première publication annuelle pour l’année N, et en novembre 2017, dernière

publication disponible à la date de rédaction de cette note.

Il en ressort que, sur la période 2012-2016, le nombre de mises en chantier de logements a

été systématiquement surestimé de 14 800 unités en moyenne lors de la première

publication d’une année donnée complète. A titre d’exemple, en février 2017, il était indiqué

380 700 logements pour l’année 2016 alors qu’en novembre 2017, le compteur était

retombé à 366 200.

Si l’on prend en compte l’année 2011, première année d’estimation par le Ministère, la perte

s’affiche encore à 11 200 unités.

Nous avons donc fait le choix d’abattre de ce dernier volume notre estimation brute pour

2017. Ainsi, alors qu’en première analyse, sur la base des données officielles, nous

estimons qu’environ 420 000 logements seront commencés en 2017, nous retenons au final

un chiffre d’environ 409 000 mises en chantier de logements après recalage.

1 Au sens des anciennes régions pour disposer d’une approche plus fine.

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En revanche, nous n’avons opéré aucune correction sur le nombre d’autorisations publié.

De fait, à la différence des mises en chantier qui sont estimées par le Ministère, les

autorisations sont issues d’un recensement et, sauf erreur de comptage (cas de 2015),

n’appellent pas de révisions lourdes (cf. graphique E.2).

Graphique E.1

Mises en chantier de logements mesurées en date réelle estimée (DRE)

Source : MCT/CGDD/SDES, Sit@del2

* Publié en février 2015, première date de parution en DRE.

Graphique E.2

Autorisations de logements mesurées en date réelle estimée (DRE)

Source : MCT/CGDD/SDES, Sit@del2

* Publié en février 2015, première date de parution en DRE.

320 000

340 000

360 000

380 000

400 000

420 000

440 000

2011* 2012* 2013* 2014* 2015 2016

En n

om

bre

de logem

ents

Résultats publiés en février N+1 Résultats publiés en novembre 2017

360 000

380 000

400 000

420 000

440 000

460 000

480 000

500 000

520 000

2011* 2012* 2013* 2014* 2015 2016

En n

om

bre

de logem

ents

Résultats publiés en février N+1 Résultats à fin octobre 2017

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La reprise se lit également du côté du non résidentiel neuf, avec une augmentation de 3,7 %

en 2017 grâce à une accélération en fin d’année. De fait, les mises en chantier, hors locaux

agricoles, affichent une progression de 11,1 %, pour atteindre 19,7 millions de m² de surfaces

de plancher commencés (cf. graphique 4). Pour les permis de construire, la tendance perdure

avec une hausse de 11,4 %, après celle amorcée en 2016 (+13,2 %).

Graphique 4

Autorisations et mises en chantier de bâtiments non résidentiels neufs (hors locaux

agricoles, en date de prise en compte)

Source : FFB d’après MCT/CGDD/SDES, Sit@del2

En détail, le segment des bâtiments industriels s’avère très bien orienté et profite de la reprise

de la demande alors que les capacités d’investissements se sont redressées depuis deux ans.

Avec 8,8 millions de m² mis en chantier en 2017, les locaux industriels enregistrent une hausse

de 19,5 % par rapport à 2016, où l’on observait déjà une progression de 12,5 %.

Parmi les autres segments, celui des bâtiments administratifs s’infléchit enfin positivement :

bien que l’activité se rétracte de 1,5 % en volume sur l’année, les surfaces commencées

(+4,3 %) et surtout autorisées (+11,3 %) laissent présager une situation plus favorable, portée

par une fin d’année dynamique. Du côté des bureaux et des commerces, l’activité ressort en

progression, respectivement de 3,3 % et 1,8 %. En termes de mises en chantier, 3,4 millions

de m² de surfaces de plancher de bureaux ont été commencés sur l’année, soit une

progression de 5,9 %, avec une accélération sur la fin d’année ; quant aux commerces, ils

enregistrent une hausse de 5,5 % avec 3,5 millions de m² mis en chantier en 2017. Seul le

segment des bâtiments agricoles ressort donc encore en retrait, les surfaces mises en chantier

et autorisées baissent respectivement de 5,6 % et de 0,4 %.

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Par régions, les disparités ressortent bien plus prononcées que pour le logement. En

glissement annuel sur douze mois à fin octobre 2017, huit ex-régions dessinant un croissant

du nord-ouest au sud-ouest en passant par le centre restent négatif pour les surfaces non

résidentielles autorisées (cf. graphique 5). S’agissant des surfaces commencées, la moitié

ouest du territoire et le nord-est hors ex-Nord-Pas-de-Calais connaissent aussi des évolutions

négatives. Par conséquent, la reprise se diffuse plus lentement que sur le logement.

Graphique 5

Évolutions du non résidentiel neuf en régions (glissement annuel sur 12 mois à fin

octobre 2017, en %)

Source : MCT/CGDD/SDES, Sit@del2

Enfin, amorcée mi-2016, la légère progression du grand segment de l’amélioration-entretien

se poursuit en 2017, l’activité affichant une hausse de 1,4 %. Compte tenu des modifications

apportées par la loi de finances pour 2018 sur le Crédit d’impôt transition énergétique (CITE,

cf. partie 2.2), on anticipe un quatrième trimestre particulièrement bien orienté en matière

d’activité, comme le confirment d’ailleurs les chefs d’entreprises de plus de dix salariés et les

artisans interrogés par l’Insee sur leur activité à venir (cf. graphique 6). Par ailleurs, les prix

des travaux d’amélioration-entretien du logement se sont redressés légèrement durant l’année

2017, d’environ 1,4 %.

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Graphique 6

Soldes d’opinion des entreprises sur l’activité future dans l’amélioration-entretien

Source : Insee, enquêtes mensuelles de conjoncture dans le bâtiment et enquêtes trimestrielles de

conjoncture dans l'artisanat du bâtiment

Dernier point en faveur du redressement du segment de l’amélioration-entretien, la chute de

la production des crédits accordés pour travaux seuls observée entre 2010 et 2014 semble

aujourd’hui enrayée. Néanmoins, malgré des signes encourageants début 2017, le nombre de

crédits pour travaux seuls s’affichait en retrait fin septembre de 2,3 % en niveau annuel

glissant.

L’activité très positive de 2017 se lit aussi dans l’évolution des carnets de commandes des

entreprises. De fait, pour les entreprises de plus de dix salariés, ils atteignent des niveaux

historiquement élevés en 2017, soit 7,4 mois de chiffre d’affaires et même 8 mois pour les

seules entreprises du gros œuvre (cf. graphique 7). Et il faut noter que, pour la première fois

depuis l’entrée en crise de 2007-2008, les carnets de commandes des artisans se relèvent

aussi.

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Graphique 7

Carnets de commandes des entreprises de bâtiment de plus de dix salariés

Source : Insee, enquêtes mensuelles de conjoncture dans le bâtiment

1.3 Les entreprises de bâtiment

La reprise rapide de l’activité a entraîné un accroissement plus net que prévu de l’emploi.

Assez classiquement, après une première phase où l’intérim a porté le mouvement, une

hausse des effectifs permanents s’observe en 2017. Ainsi, en solde net, près de 9 000 postes

salariés auront été créés en 2017, auxquels il faut ajouter 11 000 postes intérimaires en

équivalent-emploi à temps plein, soit une hausse totale des effectifs de 20 000 unités (cf.

graphique 8).

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Graphique 8

Emploi salarié et intérimaire dans le bâtiment

Source : FFB, d’après Ministère du Travail, DARES

Quant aux demandes d’emploi (DEFM A, B et C) adressées au secteur, elles accentuent leur

recul, à 4,7 % en glissement annuel sur neuf mois, à l’opposé de l’accélération de 1,9 %

relevée pour l’ensemble de l’économie. Concomitamment, les chefs d’entreprise du bâtiment

déclarent des difficultés croissantes de recrutement. C’est le cas pour 59 % des entreprises

de plus de dix salariés et 40 % des artisans fin 2017, soit des niveaux similaires à ceux

constatés en 1999, alors qu’une reprise se manifestait également.

Il est à noter qu’en évolution de long terme, depuis 2007, l’emploi a diminué moins fortement

que l’activité, enregistrant des baisses respectives de 10,3 % et 16,8 %.

La santé financière des entreprises s’est par ailleurs très légèrement améliorée durant l’année

2017.

Premièrement, les défaillances d’entreprises ont poursuivi leur chute, à -12,3 % en glissement

annuel sur neuf mois et concernent en moyenne 1 021 entreprises de construction par mois.

Concomitamment, les créations d’entreprises sont restées dynamiques (cf. graphique 9). Hors

microentreprises, toujours en retrait, en moyenne, elles s’affichaient en hausse de 6,8 % en

glissement annuel sur onze mois et concernent, en moyenne, 4 045 structures par mois.

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Graphique 9

Créations et défaillances d’entreprises dans la construction

Sources : INSEE et Banque de France

La baisse du nombre de défaillances concerne des entreprises de toutes tailles (cf. graphique

10). Le retournement, enclenché en 2016 pour les entreprises de 1 à 5 salariés, se confirme

en 2017 avec une diminution de 4,9 % du nombre de défaillances. Les reculs les plus

prononcés s’observent pour les entreprises de 50 salariés et plus, celles sans salarié et celles

de 10 à 19 salariés avec respectivement -26,7 %, -21,9 % et -21,9 %.

Graphique 10

Défaillances d’entreprises dans le bâtiment par taille d’entreprises

Source : Altarès

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1 800

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

En

cum

ul m

ensuel

Créations hors micro-entrepreneurs Défaillances

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Au plan national, les prix bâtiment semblent frémir sur la fin. Ce mouvement devrait

s’accentuer, eu égard à l’opinion des chefs d’entreprises (cf. graphique 11). Ce rattrapage

intervient alors que les prix de construction ont évolué moins rapidement que les coûts de

construction sur la période récente, respectivement de +2,1 % et +2,5 % entre les premiers

semestres 2015 et 2017.

Graphique 11

Perspectives d’évolution des prix

Source : Insee, enquêtes mensuelles de conjoncture dans le bâtiment

Les marges des entreprises ne profitent cependant pas encore de la reprise (cf. graphique 12)

et la santé financière des entreprises du bâtiment reste fragile.

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Graphique 12

Résultats des entreprises de bâtiment

Source : BTP Banque

D’autant que, les trésoreries des entreprises peinent à sortir de la zone rouge (cf. graphique

13), le redémarrage de l’activité et les délais de paiement expliquent pour une large part les

tensions qui perdurent.

Graphique 13

Soldes d’opinion des trésoreries des entreprises du bâtiment

Source : Insee, enquêtes mensuelles de conjoncture dans le bâtiment et enquêtes trimestrielles de

conjoncture dans l'artisanat du bâtiment

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2. Le contexte macroéconomique et l’environnement institutionnel

pour 2018

2.1 Le contexte macroéconomique

En 2018, la croissance économique accélèrera légèrement pour s’établir à 1,8 % en volume

(cf. tableau 1), démontrant bien la solidité de la reprise actuelle.

A l’instar de 2017, le PIB restera tiré par l’investissement, en progression de 3,2 %. En détail,

l’investissement des ménages s’avèrera un peu moins dynamique qu’en 2017, mais

demeurera sur une tendance nettement haussière, soit +3,1 % en volume. S’agissant des

entreprises, leur investissement augmentera quasiment au même rythme qu’en 2017, soit

+3,8 %. Enfin, après cinq années de baisse, l’investissement des administrations publiques

renouera enfin avec une petite croissance de 0,7 %.

Quant aux dépenses de consommation des ménages, elles accélèreront modestement en

2018 (+1,5 %), sous l’effet de trois facteurs :

- une inflation toujours modérée ;

- une baisse du taux de chômage ;

- de possibles tensions sur les salaires, en lien avec le redressement du marché du

travail.

Tableau 1

Le scénario macroéconomique 2018 retenu par la FFB

Source : FFB

2018 Rappel 2017

PIB 1,8% 1,7%

Dépenses de consommation des ménages 1,5% 1,2%

Dépenses publiques 1,3% 1,3%

Investissement total 3,2% 3,2%

Ménages 3,1% 4,3%

Entreprises 3,8% 3,9%

État et collectivités locales 0,7% -1,3%

Exportations 3,9% 2,8%

Importations 3,6% 3,9%

Taux de chômage 8,8% 9,2%

Taux d'épargne des ménages 14,1% 14,2%

Taux d'intérêt des obligations d'État à 10 ans 0,9% 0,8%

Vari

ab

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)

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Par ailleurs, le taux de chômage diminuera significativement en 2018 pour atteindre 8,8 %. Il

s’agit toutefois d’une hypothèse optimiste, qui suppose réglé pour partie le problème

d’adéquation entre offre et demande, bien visible aujourd’hui dans le renforcement des

difficultés de recrutement.

Enfin, les taux d’intérêt se maintiendraient à proximité de leur faible niveau de 2017.

2.2 L’environnement institutionnel

La loi de finances pour 2018 transforme profondément l’environnement institutionnel pour le

secteur du bâtiment. De fait, plusieurs mesures viendront pénaliser l’activité du secteur.

1. La baisse de la quotité de PTZ neuf de 40 à 20 % dans les zones B2 et C : on estime

que cette disposition conduira à la perte d’environ 15 000 mises en chantier par an en

vitesse de croisière, dont la très grande majorité en maison individuelle. Pour mémoire,

le projet initial du Gouvernement prévoyait une suppression totale du produit en zone

C, aux conséquences véritablement désastreuses.

2. La suppression du dispositif d’investissement locatif privé neuf « Pinel » en zones B2

et C : certes, le nombre de logements bénéficiant du dispositif dans ces territoires

s’avère limité à environ 7 000 unités. Toutefois, ils permettent souvent le bouclage

financier d’opérations comprenant aussi de l’accession et/ou du locatif social, qui ne

pourront plus être lancées. De fait, le recentrage du « Pinel » conduira les investisseurs

à privilégier les zones A et B1.

3. La baisse des recettes des bailleurs sociaux : l’article 52, dans sa forme initiale,

prévoyait une diminution du montant des aides personnelles de 1,5 milliard d’euros par

an pour les locataires du parc social. Mais cette dernière aurait été supportée

exclusivement par les bailleurs au travers d’une réduction de même niveau du montant

des loyers perçus. La perte de recettes pour les organismes sociaux aurait ainsi freiné

considérablement l’investissement, tant en construction neuve qu’en travaux

d’amélioration-entretien. Le bras de fer entre le Gouvernement et l’Union sociale pour

l’habitat (USH) débouche sur une solution un peu moins pénalisante. Ainsi, la baisse

de 1,5 milliard d’euros du montant des APL et des loyers s’étalera sur trois ans. En

contrepartie, le taux de TVA réduit s’appliquant au secteur HLM serait rehaussé de

5,5 % à 10 %. Enfin, une grande réforme de l’organisation territoriale du monde du

locatif social sera engagée. Moins brutales qu’à l’origine, ces mesures telles

qu’arrêtées aujourd’hui auront nécessairement un impact négatif sur la production. Il

sera assez rapide sur le marché de l’amélioration-entretien, plus étalé dans le temps

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en ce qui concerne le marché du neuf, dont les agréments pourraient reculer de

105 000 aujourd’hui jusque vers 90 000 en 2020.

4. Le rognage du CITE : à partir du 1er janvier 2018, les changements de volets isolants,

de portes d’entrée et de chaudière à fioul non performantes ne seront plus éligibles au

CITE.

Par ailleurs, les chaudières à fioul à haute performance énergétique et les fenêtres

verront leur taux abaissé de 30 à 15 % jusqu’au 30 juin 2018, avant que le CITE ne

disparaisse pour ce champ à partir du 1er juillet 2018.

5. La transformation de l’Impôt sur la fortune (ISF) en Impôt sur la –seule– fortune

immobilière (IFI) : cette mesure ne crée pas un impôt supplémentaire pour les

ménages, mais pénalise l’immobilier (et quelques biens plus anecdotiques) par rapport

à la plupart des autres actifs, exclus du champ de l’IFI. Les investisseurs devraient

donc privilégier des placements autres que la pierre.

6. La non-imposition des revenus locatifs au Prélèvement forfaitaire unique (PFU) de

30 %, à la différence, là encore, des revenus tirés des autres actifs : à titre d’exemple,

un ménage au taux marginal d’imposition sur le revenu de 40 % sera taxé à hauteur

de 40 % + 17,2% = 57,2 %2 pour ses revenus locatifs, contre 30 % pour ceux ne

relevant pas de l’immobilier.

Il faut toutefois signaler une mesure très positive : la prolongation pour quatre ans des

dispositifs PTZ et Pinel en zones tendues (A et B1), qui donne de la visibilité aux investisseurs

potentiels sur ces territoires.

Il convient aussi de saluer quelques dispositions prévues dans le projet de loi actuel

« Évolution du logement, de l'aménagement et du numérique », qui visent à faciliter la

production dans les territoires où les besoins s’avèrent forts, ainsi qu’à contenir les prix du

foncier et les coûts de construction, donc à accroître l’activité.

1. La simplification normative et règlementaire, avec la volonté de s’attaquer aussi au

stock de règles et de normes, et de privilégier un objectif de résultat plutôt que de

moyens : depuis une quinzaine d’années, on estime que l’empilement normatif a

généré une hausse comprise entre 15 et 20 % des prix de construction. Il faut aussi

souligner le choix judicieux de s’appuyer sur le Conseil supérieur de la construction et

de l’efficacité énergétique pour conduire à bien cette mission.

2 Niveau du taux de prélèvements sociaux au 1er janvier 2018.

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2. L’incitation à la libération du foncier, au travers d’un allègement de la taxation de la

plus-value sur la vente de terrains à bâtir3.

3. Le doublement du montant du NPNRU de 5 à 10 milliards d’euros sur les cinq

prochaines années, avec un véritable retour des financements de l’État.

Il faut encore y ajouter le plan « Action cœur de ville » qui permettra d’aider certaines

communes en déprise à retrouver de l’attractivité.

Toutefois, ces mesures mettront du temps à produire leurs effets. Pleinement efficaces que

dans trois à quatre années, elles ne pourront compenser l’impact plus immédiat de la Loi de

finances pour 2018.

3. Prévisions 2018

3.1 Le logement neuf

En 2018, les autorisations diminueront de 5,7 %, après trois années de hausses

particulièrement soutenues.

Cette baisse procèdera de deux facteurs principaux :

- la modification de l’environnement institutionnel au travers des rognages des dispositifs

PTZ et Pinel dans les zones B2 et C et de l’article 52 de la loi de finances pour 2018

relatif au secteur social (cf. § 2.2) ;

- la dégradation de la solvabilité des ménages dans le neuf, amorcée début 2017 (cf.

graphique 14). De fait, l’augmentation rapide et assez soutenue des prix dans le neuf

observée depuis le printemps 2015 a entamé le pouvoir d’achat immobilier des primo-

accédants les plus jeunes et les plus modestes, alors qu’il n’existe plus guère de

marges de manœuvre du côté des conditions de crédit et que les apports personnels

s’avèrent déjà mobilisés.

3 Soit des abattements respectifs de 100%, 85% et 70% pour les terrains à bâtir destinés respectivement à la construction de logements sociaux, intermédiaires et du secteur libre sur la période 2018-2020.

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Graphique 14

Indicateur de solvabilité des ménages dans le neuf (base 100 en 2001)

Source : Crédit Logement / CSA

Par segment de marché, la baisse s’avèrera plus prononcée dans l’individuel (-8,6 %) que

dans le collectif (- 3,6 %). En effet, la baisse de quotité de PTZ en zones B2 et C ainsi que de

la suppression de l’APL accession pèseront rapidement sur le segment de la maison

individuelle. Quant aux effets de la réforme du financement HLM et du recentrage du Pinel sur

les zones tendues, ils apparaîtront plus nettement à compter de 2019.

Près de 399 000 logements seront mis en chantier en 2018, soit environ 11 000 unités de

moins qu’en 2017 (-2,6 %). Après avoir dépassé la barre des 400 000 mises en chantier en

2017, le volume des logements commencés passera donc à nouveau en-dessous en 2018.

De même que pour les permis, l’individuel subirait une baisse plus forte que le collectif, soit

respectivement -4,8 % contre -0,9 %. Ainsi, 9 000 logements commencés seraient perdus en

2017 dans l’individuel contre 2 000 dans le collectif.

Compte tenu des délais de production, l’activité en logement neuf continuera de s’accroître en

2018, précisément de 3,4 % en volume. Cela correspond cependant à un fort ralentissement,

après les +12,8 % réalisés en 2017. Par segment de marché, l’individuel progressera moins

fortement que le collectif, soit respectivement + 2,3 % contre +4,7 %.

3.2 Le non résidentiel neuf

En 2018, hors locaux agricoles, les surfaces autorisées de bâtiments non résidentiels neufs

afficheront une augmentation de près de 3 %. Après des hausses respectives de 13,2 % et

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11,4 % en 2016 et 2017, le ralentissement s’avère marqué, même si l’on dépassera, pour la

première fois depuis 2012, le seuil de 30 millions de m² autorisés.

En détail, seul le segment des commerces s’inscrira en baisse, soit -7,4 %, prolongeant ainsi

le fort ralentissement observé en 2017 (+2,5 % contre +21,5 % en 2016). Le segment des

bâtiments industriels et locaux de stockage s’en tirera, une nouvelle fois, le mieux avec une

hausse de 6,4 %. De fait, l’enquête trimestrielle de l’Insee auprès des chefs d’entreprises du

secteur industriel indique que ces derniers ont l’intention d’investir en 2018 toujours autant

qu’en 2017. Suivra le segment des bureaux, dont les surfaces autorisées progresseront de

5,5 %. Enfin, les surfaces de permis relatives aux bâtiments administratifs augmenteront

légèrement de 2,6 %. Après les +11,3 % de 2017, il s’agit d’un net tassement qui peut

surprendre au regard du cycle électoral municipal (année N-2 avant les élections). Cependant,

trois éléments incitent à la prudence :

- le nouvel effort demandé par l’État aux collectivités territoriales ;

- la réduction d’un tiers des recettes directes provenant de la taxe d’habitation dès 2018,

même si ce montant devrait être compensé par l’État ;

- la tendance, observée ces dernières années, à la diminution du taux des réalisations

par rapport aux budgets primitifs annoncés.

S’agissant des surfaces mises en chantier, hors locaux agricoles, elles progresseront de 5,3 %

en 2018, atteignant 20,8 millions de m², soit quasiment le même niveau que celui de 2013,

mais encore bien loin des 27,5 millions de m² relevés en moyenne sur la période 2000-2008.

Par segment, les bâtiments industriels, les bureaux et les bâtiments administratifs afficheront

des rythmes de croissance similaires de leurs surfaces mises en chantier, soit entre 7 et 8 %.

En revanche, comme pour les permis, les surfaces commencées de commerces diminueront,

précisément de 6,3 %.

Enfin, compte tenu des habituels délais de production, l’activité dans le non résidentiel neuf

accélèrera fortement en 2018, à +8,9 % en volume. Il est vrai que ce segment de marché

revient de très loin, puisque le recul ressortait rapide et continu sur la période 2008-2016. De

ce fait, le niveau d’activité 2018 restera encore faible au regard du passé pour le non résidentiel

neuf. Par segment, les bâtiments industriels s’en tireront le mieux (+16,9 %). Suivront les

bureaux (+9,4 %), les bâtiments administratifs (+7,1 %) et, enfin, les commerces (+1,5 %).

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3.3 L’amélioration-entretien

S’agissant du logement, l’activité ressortira quasiment stable en 2018. Cette évolution masque

cependant une forte disparité entre le volume des travaux relevant de l’efficacité énergétique

et celui relatif aux autres travaux.

En effet, comme indiqué précédemment, les dispositions de loi de finances pour 2018 sur le

CITE et l’article 52 relatif au secteur social (cf. § 2.2) vont peser significativement à la baisse

sur le volume d’activité en travaux d’entretien.

En sens inverse, le niveau historiquement haut des transactions dans l’ancien enregistré

depuis deux à trois ans devrait générer un volume de travaux supplémentaires dans les deux

ans.

S’agissant du non résidentiel, les travaux d’amélioration-entretien devraient continuer de

bénéficier de la reprise qui s’est amorcée en 2017. L’activité progressera d’un peu plus de 1 %

en volume.

Au global, le segment de l’amélioration-entretien connaîtra une petite hausse de 0,4 % en

volume en 2018.

3.4 Le bâtiment

En 2018, l’activité bâtiment progressera de 2,4 % en volume, soit une croissance deux fois

moins rapide que celle enregistrée en 2017. La hausse sera portée quasi-exclusivement par

le neuf dont la production, en volume, augmentera de 5,2 %. Au sein du neuf, le segment du

non résidentiel accélèrera alors que celui du logement ralentira assez sensiblement.

A prix constants, le niveau d’activité prévu pour 2018 s’établirait sensiblement au même niveau

que celui enregistré en 2013 (cf. graphique 15), certes encore bien loin des niveaux 2006-

2008, mais équivalent à la moyenne de long terme calculée sur la période 1995-2017.

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Graphique 15

Production bâtiment

Estimation : FFB

En lien avec la progression de l’activité, le bâtiment continuera de créer de l’emploi. Compte

tenu des habituels décalages, mais aussi des difficultés croissantes de recrutement, environ

30 000 emplois (salarié et intérimaire en ETP) nets seront créés en 2018 (+2,6 %).

Avertissement

Le champ des autorisations et des mises en chantier, répertoriées dans le tableau 2

qui suit comprend les DROM, de façon à être cohérent avec les statistiques Sit@del2.

En revanche, les niveaux de production sont calculés sur la seule France

métropolitaine. En effet, la répartition de la production par marché est calée sur une

base 2007 issue de l’Enquête annuelle d’entreprise qui n’inclut pas les DROM. Nous

avons donc raisonné en niveau France métropolitaine, mais en y appliquant les

évolutions observées sur la France entière. Si cette méthode pose un problème

théorique, il reste qu’en termes d’évolutions, l’incorporation ou non des DROM dans

le calcul global ne modifie que très marginalement les résultats.

100 000

105 000

110 000

115 000

120 000

125 000

130 000

135 000

140 000E

n m

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ns d

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s 2

007

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Tableau 2

Synthèse des prévisions

Sources : MCT/CGDD/SDES, Sit@del2 (acquis hors logement 2017) et FFB (estimations et prévisions)

2016Acquis 2017

(10 mois)Estimé 2017 Prévu 2018 2016 / 2015

10 mois 2017 /

10 mois 2016

Estimé 2017 /

2016

Prévu 2018 /

estimé 2017

Logement individuel 194 825 180 269 220 381 201 351 9,4% 11,5% 13,1% -8,6%

Logement collectif 263 475 238 831 299 064 288 413 18,6% 12,5% 13,5% -3,6%

Logement neuf 458 300 419 100 519 445 489 764 14,5% 12,1% 13,3% -5,7%

Bâtiments agricoles 10 205 8 611 10 169 10 359 -7,9% -2,9% -0,4% 1,9%

Bâtiments industriels 11 477 10 773 13 299 14 148 13,5% 13,4% 15,9% 6,4%

Bureaux 4 545 4 132 5 051 5 331 7,5% 11,5% 11,1% 5,5%

Commerces 5 487 4 818 5 626 5 209 21,5% 4,2% 2,5% -7,4%

Bâtiments administratifs 5 105 4 644 5 683 5 830 9,6% 12,9% 11,3% 2,6%

Non-résidentiel neuf hors locaux agricoles 26 614 24 367 29 659 30 518 13,2% 11,1% 11,4% 2,9%

Non-résidentiel neuf 36 819 32 978 39 828 40 877 6,4% 7,0% 8,2% 2,6%

2016Acquis 2017

(10 mois)Estimé 2017 Prévu 2018 2016 / 2015

10 mois 2017 /

10 mois 2016

Estimé 2017 /

2016

Prévu 2018 /

estimé 2017

Logement individuel 160 645 147 887 180 024 171 398 7,9% 11,0% 12,1% -4,8%

Logement collectif 205 555 182 447 229 565 227 507 11,6% 18,4% 11,7% -0,9%

Logement neuf 366 200 330 334 409 589 398 905 9,9% 15,0% 11,8% -2,6%

Bâtiments agricoles 6 206 4 964 5 858 5 847 5,8% -6,2% -5,6% -0,2%

Bâtiments industriels 7 362 7 145 8 796 9 533 12,5% 15,6% 19,5% 8,4%

Bureaux 3 227 2 726 3 419 3 685 7,6% 3,4% 5,9% 7,8%

Commerces 3 278 2 808 3 458 3 240 4,8% 5,9% 5,5% -6,3%

Bâtiments administratifs 3 890 3 261 4 058 4 327 -5,9% 3,7% 4,3% 6,6%

Non-résidentiel neuf hors locaux agricoles 17 757 15 940 19 731 20 785 5,7% 9,1% 11,1% 5,3%

Non-résidentiel neuf 23 963 20 904 25 589 26 632 5,7% 5,0% 6,8% 4,1%

2016Acquis 2017

(9 mois)Estimé 2017 Prévu 2018 2016 / 2015

9 mois 2017 /

9 mois 2016

Estimé 2017 /

2016

Prévu 2018 /

estimé 2017

Logement individuel 18 058 20 042 20 506 3,9% 11,0% 11,0% 2,3%

Logement collectif 14 923 17 157 17 961 6,0% 16,7% 15,0% 4,7%

Logement neuf 32 981 37 199 38 467 4,8% 13,5% 12,8% 3,4%

Bâtiments agricoles 852 818 797 1,0% -4,2% -3,9% -2,5%

Bâtiments industriels 4 065 4 682 5 473 0,6% 13,5% 15,2% 16,9%

Bureaux 4 111 4 246 4 646 3,5% 2,1% 3,3% 9,4%

Commerces 2 413 2 456 2 492 -0,8% 0,6% 1,8% 1,5%

Bâtiments administratifs 6 533 6 433 6 890 -6,5% -3,1% -1,5% 7,1%

Non-résidentiel neuf 17 974 18 635 20 298 -1,6% 2,4% 3,7% 8,9%

Amélioration-entretien 74 994 76 045 76 328 1,0% 1,3% 1,4% 0,4%

BATIMENT 125 949 131 879 135 093 1,6% 4,7% 4,7% 2,4%

AUTORISATIONS

MISES EN CHANTIER

PRODUCTION

En

Meuros

2016

En

nombre

(DRE)

En

milliers

de m²

de surf.

de

plancher

(DPC)

En

nombre

(DRE)

En

milliers

de m²

de surf.

de

plancher

(DPC)

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Annexe

Prévisions d’activité : présentation de quelques modèles

économétriques utilisés pour établir les prévisions

I. Logement individuel neuf

1.1 Les permis de construire

On cherche à expliquer le nombre de permis de construire de logements individuels (source

Sit@del2) en date réelle estimée (DRE), noté permis. Les données utilisées ont été

préalablement sommées par trimestre.

Quelles variables explicatives ?

o Le nombre de permis de construire de logements individuels décalé d’un trimestre,

noté permis1.

o Le taux de l’OAT à 10 ans (source Banque de France) décalé de deux trimestres, noté

oat2.

o Le taux de chômage en France métropolitaine (source Insee) décalé de deux

trimestres, noté chomage2.

o Dans la promotion immobilière, les délais d’écoulement de l’encours de logements

individuels groupés (source ECLN), en trimestres de vente, décalés d’un trimestre,

notés delai1.

Le nombre de permis de construire de logements individuels décalé d’un trimestre rend compte

de l’évolution d’une tendance alors que les variations du taux de l’OAT, du taux de chômage

et de l’indicateur intégrant la dynamique du marché de la promotion immobilière permettent de

déceler des points de ruptures. En effet, une remontée du taux d’intérêt ou du taux de chômage

devrait engendrer une diminution des permis autorisés.

Les valeurs des coefficients semblent cohérentes (cf. tableau A.1). Les permis de construire

de logements individuels sont liés :

positivement aux permis de construire du trimestre précédent ;

négativement au taux d’intérêt ;

négativement au taux de chômage ;

négativement aux délais d’écoulement des logements individuels.

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L’analyse des résidus fait ressortir deux points aberrants, au quatrième trimestre 1998 et au

premier trimestre 2013. On les corrige en introduisant deux indicatrices notées respectivement

dum1 et dum2.

Tableau A.1

Estimation des permis de construire de logements individuels

Au final, la relation permet d’expliquer 87 % des variations des permis de construire de

logements individuels (cf. graphique A.1).

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Graphique A.1

Permis de construire de logements individuels

L’estimation débute en 1995, faute de disposer de données plus anciennes relatives à l’activité

des promoteurs (delai1).

Prévisions intra-échantillon

Les tendances sont bien respectées (cf. tableau A.2). La moyenne des écarts des prévisions

s’élève à 2,4 points sur ces trois années, mais un écart de 5 points est à relever pour l’année

2016.

Tableau A.2

Prévisions intra-échantillon

En nombre de logements En variation annuelle Observé Prévu Observé Prévu

2014 172 910 171 447 -14,0 % -14,7 % 2015 177 661 180 302 +2,7 % +4,3 %

2016 194 681 203 450 +9,6 % +14,5 %

1.2 Les mises en chantier

On cherche à expliquer le nombre de logements individuels commencés (source Sit@del2),

noté mchind.

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Quelles variables explicatives ?

o Le nombre de permis de construire de logements individuels décalé d’un trimestre,

noté permis1.

o Le nombre de permis de construire de logements individuels décalé de deux trimestres,

noté permis2.

o Le ratio entre les permis de construire autorisés et les mises en chantier des deux

dernières années (décalé d’un trimestre), noté ratio1. Autrement dit, ce terme reflète la

prise en compte de l’effet d’un excès d’autorisations par rapport aux mises en chantier.

Les valeurs des coefficients semblent cohérentes (cf. tableau A.3). Les mises en chantier de

logements individuels sont liées :

positivement à permis1 et permis2 ;

négativement à ratio1.

Tableau A.3

Estimation des mises en chantier de logements individuels

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L’analyse des résidus fait ressortir trois points aberrants au quatrième trimestre 1998, ainsi

qu’aux troisièmes trimestres des années 2006 et 2008. On les corrige en introduisant trois

indicatrices notées respectivement dum1, dum2 et dum3.

Au final, la relation permet d’expliquer 91 % des variations des mises en chantier de logements

individuels. Il est à noter que sans ajouter les trois variables indicatrices au modèle, le

coefficient de détermination reste à un bon niveau, permettant d’expliquer 89 % des variations

des mises en chantier.

Graphique A.2

Mises en chantier de logements individuels

Prévisions intra-échantillon

Les tendances sont plutôt bien restituées, sauf pour l’année 2015 (cf. tableau A.4).

Globalement, les chiffres prévus s’avèrent légèrement plus élevés que ceux observés. La

moyenne des erreurs absolues sur les trois années s’élève à 3 points.

Tableau A.4

Prévisions intra-échantillon

En nombre de logements En variation annuelle Observé Prévu Observé Prévu

2014 153 423 156 341 -17,3 % -15,7 % 2015 148 925 157 213 -2,9 % +2,5 %

2016 160 862 163 936 +8,0 % +10,1 %

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II. Bâtiments industriels neufs

2.1 Les permis de construire

On cherche à expliquer le nombre de permis de construire de bâtiments industriels (source

Sit@del2) en date de prise en compte (DPC), noté permis. Les données utilisées sont

sommées par trimestre.

Quelles variables explicatives ?

o Le nombre de permis de construire de bâtiments industriels décalé d’un trimestre, noté

permis1.

o Le taux de chômage en France métropolitaine (source Insee) décalé d’un trimestre,

noté chomage1.

o Le taux d’utilisation des capacités de production de l’industrie manufacturière (source

Insee) décalé d’un trimestre, noté tuc_comb1. Cette donnée, telle que publiée par

l’Insee, a été modifiée dans le modèle utilisé. Plus précisément, on considère que si le

TUC est supérieur ou égal à 80 %, les capacités de production entrent en zone de

« surchauffe » et la variable indicatrice prend la valeur du TUC, sinon elle est nulle.

Une dernière variable indicatrice isolant l’effet de saisonnalité a été intégrée au modèle, elle

est notée trim1prime.

Les valeurs des coefficients semblent cohérentes (cf. tableau A.5). Les permis de construire

de bâtiments industriels sont liés :

positivement aux permis de construire du trimestre précédent ;

négativement au taux de chômage ;

positivement au taux d’utilisation des capacités de production.

L’analyse des résidus fait ressortir quatre points aberrants aux deuxièmes trimestres des

années 1988, 1990 et 1992 ainsi qu’au troisième trimestre de l’année 2017. On les corrige en

introduisant quatre variables indicatrices notées dum1, dum2, dum3 et dum4.

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Tableau A.5

Estimation des permis de construire de bâtiments industriels

Au final, la relation permet d’expliquer 86 % des variations des permis de construire de

logements individuels (cf. graphique A.3).

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Graphique A.3

Permis de construire des bâtiments industriels

Prévisions intra-échantillon

Les tendances s’avèrent plutôt bien respectées (cf. tableau A.6), sauf en 2014 où les

prévisions affichent une hausse des surfaces autorisées de 1,3 % alors qu’on constate une

baisse de 1,1 %. La moyenne des écarts des prévisions s’élève à 3,2 points sur ces trois

années.

Tableau A.6

Prévisions intra-échantillon

En m² de surface de plancher En variation annuelle

Observé Prévu Observé Prévu 2014 10 851 214 11 109 190 -1,1 % +1,3 %

2015 10 111 865 10 399 990 -6,8 % -4,2 % 2016 11 477 156 11 015 460 +13,5 % +8,9 %

2.2 Les mises en chantier

On cherche à expliquer la surface de plancher de bâtiments industriels commencés (source

Sit@del2), noté mchindus.

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Quelles variables explicatives ?

o Les permis de construire de bâtiments industriels décalé d’un trimestre, noté permis1.

o Les permis de construire de bâtiments industriels décalé de deux trimestres, noté

permis2.

o Le ratio entre les permis de construire autorisés et les mises en chantier des deux

dernières années (décalé d’un trimestre), noté ratio1.

Une dernière variable indicatrice isolant l’effet de saisonnalité a été intégrée au modèle, elle

est notée trim1prime.

Les valeurs des coefficients semblent cohérentes (cf. tableau A.7). Les mises en chantier de

bâtiments industriels sont liées :

positivement à permis1 et permis2 ;

négativement à ratio1.

L’analyse des résidus fait ressortir trois points aberrants au deuxième trimestre 2009 et aux

quatrièmes trimestres des années 2009 et 2012. On les corrige en introduisant trois variables

indicatrices notées dum1, dum2 et dum3.

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Tableau A.7

Estimation des mises en chantier de bâtiments industriels

Au final, la relation permet d’expliquer 88 % des variations des mises en chantier de bâtiments

industriels.

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Graphique A.4

Mises en chantier de bâtiments industriels

Prévisions intra-échantillon

Les tendances sont plutôt bien restituées (cf. tableau A.8), mais les niveaux estimés ressortent

sensiblement en-deçà de ceux observés en 2014 et en 2016. La moyenne des erreurs

absolues sur les trois années s’élève à 6,4 points.

Tableau A.8

Prévisions intra-échantillon

En m² de surface de plancher En variation annuelle Observé Prévu Observé Prévu

2014 7 152 471 6 698 666 -9,7 % -15,4 % 2015 6 541 449 6 836 548 -8,5 % -4,4 %

2016 7 362 401 6 754 599 +12,6 % +3,3 %

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III. Amélioration-entretien

Le modèle

Le modèle d’estimation de l’activité d’amélioration-entretien repose sur plusieurs types de

variables :

- l’activité de ce même segment décalée d’un trimestre (indae1) ;

- une variable macro-économique, à savoir le taux de chômage (txchom) ;

- trois variables indicatrices pour tenir compte de la saisonnalité (trim1prime, trim2prime

et trim3prime) ;

- une variable discrète pour modéliser l’effet de la mise en place de la TVA à taux réduit

pour les travaux dans des logements de plus de deux ans depuis le 15 septembre 1999

(effettva). Elle vaut 0 avant le quatrième trimestre 1999, 1 entre le quatrième trimestre

1999 et le quatrième trimestre 2011, 0,89 entre le premier trimestre 2012 et le

quatrième trimestre 2013 pour tenir compte du relèvement du taux réduit à 7 % et enfin,

0,82 à partir du premier trimestre 2014 afin de simuler l’impact du retour à 5,5 % du

taux réduit pour les travaux de rénovation énergétique des logements, soit une petite

moitié du marché de l’entretien du logement, mais également l’effet de la hausse à

10 % du taux réduit pour les autres travaux dans le logement ;

- une variable binaire pour isoler le surcroît exceptionnel de travaux lié aux deux

tempêtes de fin décembre 1999 (effettempete) ;

- une variable quantitative retraçant les montants alloués de crédit d’impôt en faveur des

dépenses d’équipement de l’habitation principale mis en place en 2000, puis du Crédit

d’impôt développement durable (CIDD) lancé en 2007 et remplacé par le Crédit d’impôt

transition énergétique (CITE) en septembre 2014 (credimpplus1_aptva) ;

- une variable discrète pour modéliser, par palier, le nombre annuel de transactions de

logements anciens décalé d’un an (translogtanc_qual4), ces acquisitions étant souvent

propices à la réalisation de travaux importants. Elle vaut 0 pour moins de 600 000

transactions annuelles, 1/3 pour un nombre annuel de transactions compris entre

600 000 et 700 000 unités, 2/3 pour un nombre compris entre 700 000 et 800 000

unités, et enfin 1, pour un nombre annuel de transactions supérieur à 800 000 unités.

Deux autres variables isolant les montants de crédit d’impôt alloués avant l’instauration de la

TVA à taux réduit, et la mise en place de l’éco-prêt à taux zéro en mai 2009, ont été testées.

Elles ne s’avèrent pas significatives.

Le modèle est complété par une indicatrice visant à corriger un point aberrant, mal restitué par

le modèle, au premier trimestre 2017 (dum1).

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Tableau A.9

Estimation de l’activité en amélioration-entretien

Le modèle permet d’expliquer 98 % des variations de l’activité totale en amélioration-entretien

(cf. graphique A.5).

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Graphique A.5

Indice d’activité en amélioration-entretien (en volume)

Source : FFB, à partir de CAH, Baromètre de l’amélioration-entretien, et Insee, Soldes d’opinion et

IPEA

Prévisions intra-échantillon

Pour mémoire, sauf choc exogène (tempête, choc de TVA, etc.), le marché de l’amélioration-

entretien connaît des fluctuations annuelles relativement faibles, entre -3 % et +3 % en

volume. Par conséquent, l’erreur de prévision tolérée doit être bien plus faible que celles

retenues sur les marchés du neuf.

Les années 2014 à 2016 ressortent très bien estimées (cf. tableau A.10).

Tableau A.10

Prévisions intra-échantillon

En évolution annuelle

Observé Prévu 2014 -0,9 % -0,4 %

2015 +0,3 % +0,4 % 2016 +1,0 % +1,2 %

140

150

160

170

180

190

200

19951

19953

19961

19963

19971

19973

19981

19983

19991

19993

20001

20003

20011

20013

20021

20023

20031

20033

20041

20043

20051

20053

20061

20063

20071

20073

20081

20083

20091

20093

20101

20103

20111

20113

20121

20123

20131

20133

20141

20143

20151

20153

20161

20163

En indic

e

Estimé Observé