bienvenue snupfen corse l'arbre a lettres #15 - juillet 2012 · 2012. 7. 6. · mars 2010) au...

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Deux textes pour méditer sur l'évolution politique et sociale de nos sociétés « modernes ». Ils ont pour point commun de (ré)affirmer quelques valeurs fondamentales, de se terminer sur une note inquiétante et surtout de rappeler que c'est l'affaire de tous de préserver nos libertés. Le pire est à venir … à moins que … «Nul homme n'est une île, complète en elle-même ; chaque homme est un morceau du continent, une part de l'ensemble. Si un bout de terre est emporté par la mer, l'Europe en est amoindrie, comme si un promontoire l'était, comme si le manoir de tes amis ou le tien l'était. La mort de chaque homme me diminue, car je fais partie de l'humanité, et donc, n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi.» « Je veux secouer les gens, et je veux faire comprendre que l'homme n'est pas, de droit divin, un être démocratique. Que la démo- cratie a été une création, une conquête de l'histoire, qu'elle est constamment en danger et que, d'ailleurs, elle est en train de ficher le camp. » John Donne - Poète et prédicateur anglais (1572- 1631) Cornelius Castoriadis - Philosophe, économiste et psychanalyste français (1922-1997) infâme IGA, bricolé de toutes pièces pour réduire les effectifs de ses forestiers, au lieu de réfléchir à d'autres indices plus pertinents ? Elle se rend bien compte maintenant qu'il est temps qu'elle reprenne la plume pour apporter à ses forestiers quelques vérités et lâcher quelques coups de bec. Bonne lecture A chacun sa croix La Sittelle souhaite la bienvenue à notre nouveau ministre, qui depuis le 21 juin, a élargi ses fonctions, passant de ministre de l'agriculture et de l'agro-alimentaire à ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la forêt. Y aurait-il un rapport avec les manifestations des forestiers du 19 juin ? Les forestiers seraient-ils enfin entendus ? Quoi qu'il en soit, nous espérons qu'il sera à la pour donner à l'ONF les moyens de gérer convenablement les forêts « en bon père de famille » en allégeant le de la RGPP par exemple… hauteur fardeau Editorial Comme tout un chacun, la Sittelle, au sortir de son hibernation, a croulé sous le travail : contrat d'appro de cônes, aménagement de son nid, vérification des bornes de son territoire, réunions avec l'avifaune, travaux de régénération, … Par manque de temps, elle a choisi de réaliser en priorité les objectifs qu'on lui avait fixés, laissant de côté la rédaction de son petit journal. Elle a bien suivi, du haut de son laricio, les interventions du SNUPFEN et de l'intersyndicale pour stopper cette stupide fatalité qui s'abat sur les effectifs de l'ONF et qui met en péril la gestion durable de sa forêt. Elle a bien vu que le combat des forestiers n'était pas gagné d'avance, mais elle est fière de voir que le SNUPFEN ne lâchera rien, car c'est de sa forêt dont il est question. Elle a aussi suivi les actualités politiques chez les humains. Leur nouveau gouvernement va-t-il enfin se pencher sur l'ONF en dehors de son équilibre budgétaire ? Va-t-il essayer de trouver d'autres voies pour réamorcer un dialogue social honnête et respectueux ? Elle voit bien que les forestiers corses sont prêts à faire des efforts, mais elle voit aussi que leur direction générale les déconsidère totale- ment, au prétexte que les enjeux des forêts corses sont différents de ceux des autres régions du continent. Et alors ? Elle trouve ça très bien qu'ils ne coupent pas tous les arbres à tout va et s'occupent un peu de l'environnement et de la protection de ses forêts. Et au vu des yeux émer- veillés des membres des réseaux nationaux quand ils viennent dans les forêts corses, elle se dit qu'ils font du bon travail, ses forestiers. La Sittelle le sait, elle, que la gestion des forêts ne doit pas être uniforme et qu'on ne gère pas une forêt de montagne méditerranéenne comme une forêt de plaine continentale. Alors pourquoi la direction générale s'arc-boute-t-elle sur cet SNUPFEN Corse La sittelle des chênaies #15 - Juillet 2012 - 12 #15 - Juillet 2012 L'arbre a lettres Fini les intérims ! Cela fait quelque temps déjà que l'appel au boycott des intérims a été lancé par le SNUPFEN. L'UT Niolu- Aitone avait d'ailleurs ainsi obtenu un recrutement rapide sur un poste d'agent. Mais c'est un cas isolé. Maintenant il faut dire STOP. Tout le monde est concerné par des surcharges de travail pour à la fois compenser les postes vacants et atteindre des objectifs toujours à la hausse. La qualité du travail et la santé du personnel se dégradent déjà. Ayons le courage de refuser collectivement cet état de fait. Chaque UT et chaque service devrait faire un courrier à la direction régionale indiquant que le personnel refuse les intérims sous quelque prétexte que ce soit. Nous tenons à votre disposition des modèles de courrier à ce propos, aussi n'hésitez pas à nous contacter. Il faut gripper la machine avant qu'elle ne nous explose à la figure. La Sittelle souhaite la bienvenue aux nouveaux collègues, Pierre-François Géronimi et Caroline Piana au SEATDFCI et Samuel Denis à l'UT Ajaccio, et comme elle n'en a pas eu l'occasion depuis, à Laurent Roya à l'UT Taravo, ainsi qu'un bon retour à l'ONF à Gisèle Fanget au SAFOR. Bienvenue Merci !!! Les élections des représentants du personnel de l’automne dernier … Un peu amer au départ… Vu le résultat : la perte de deux sièges… Mais après une analyse plus poussée, c'est plutôt pas mal ! En 2008, 24 voix pour le SNU et en 2011, 21 ! Moins 3, me direz vous, oui, mais… Avec 5 anciens votants ayant quitté la région plus 3 adhérents et sympathisants n'ayant pas voté, cela fait une belle progression de 7 ! Alors pourquoi ? Simplement une belle mobilisation électorale (81 % au lieu de 66 %) en faveur des autres syndicats et le jeu du quotient électoral qui fait qu'avec 27 ou 16 % des voix, on obtient le même résultat… 1 siège… Notre investissement ne s'en trouvera pas amoindri ! Au contraire ! On ne lâche rien !!! Faites moi confiance Résultat de l'audit socio-organisationnel : 15% du per- sonnel ONF fait confiance à la DG. Quand on sait que le personnel de la DG représente plus de 7% du personnel de l'ONF, il ne reste plus grand monde pour croire encore en notre direction. Ri-Postes

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Page 1: Bienvenue SNUPFEN Corse L'arbre a lettres #15 - Juillet 2012 · 2012. 7. 6. · mars 2010) au bénéfice de la société des courses de Compiègne, pour 2,5Metunesurfacede57ha. Le

Deux textes pour méditer surl'évolution politique et sociale denos sociétés « modernes ». Ils ontp o u r p o i n t c o m m u n d e(ré)affirmer quelques valeurs

fondamentales, de se terminer sur une noteinquiétante et surtout de rappeler que c'estl'affaire de tous de préserver nos libertés. Lepire est à venir … à moins que …

«Nul homme n'est une île, complète enelle-même ; chaque homme est un morceaudu continent, une part de l'ensemble. Si unbout de terre est emporté par la mer, l'Europeen est amoindrie, comme si un promontoirel'était, comme si le manoir de tes amis ou letien l'était. La mort de chaque homme mediminue, car je fais partie de l'humanité, etdonc, n'envoie jamais demander pour quisonne le glas : il sonne pour toi.»

« Je veux secouer les gens, et je veux fairecomprendre que l'homme n'est pas, de droitdivin, un être démocratique. Que la démo-cratie a été une création, une conquête del'histoire, qu'elle est constamment en dangeret que, d'ailleurs, elle est en train de ficher lecamp. »

John Donne - Poète et prédicateur anglais (1572-1631)

Cornelius Castoriadis - Philosophe, économiste etpsychanalyste français (1922-1997)

infâme IGA, bricolé de toutes pièces pour réduireles effectifs de ses forestiers, au lieu de réfléchir àd'autres indices plus pertinents ?

Elle se rend bien compte maintenant qu'il esttemps qu'elle reprenne la plume pour apporter àses forestiers quelques vérités et lâcher quelquescoups de bec.

Bonne lecture

A chacun sa croix

La Sittelle souhaite la bienvenue à notrenouveau ministre, qui depuis le 21 juin, a élargises fonctions, passant de ministre de l'agricultureet de l'agro-alimentaire à ministre del'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la forêt. Yaurait-il un rapport avec les manifestations desforestiers du 19 juin ? Les forestiers seraient-ilsenfin entendus ?

Quoi qu'il en soit, nous espérons qu'il sera à lapour donner à l'ONF les moyens de gérer

convenablement les forêts « en bon père defamille » en allégeant le de la RGPP parexemple…

hauteur

fardeau

Editorial

Comme tout un chacun, la Sittelle, au sortir deson hibernation, a croulé sous le travail : contratd'appro de cônes, aménagement de son nid,vérification des bornes de son territoire, réunionsavec l'avifaune, travaux de régénération, … Parmanque de temps, elle a choisi de réaliser enpriorité les objectifs qu'on lui avait fixés, laissantde côté la rédaction de son petit journal.

Elle a bien suivi, du haut de son laricio, lesinterventions du SNUPFEN et de l'intersyndicalepour stopper cette stupide fatalité qui s'abat surles effectifs de l'ONF et qui met en péril la gestiondurable de sa forêt. Elle a bien vu que le combatdes forestiers n'était pas gagné d'avance, mais elleest fière de voir que le SNUPFEN ne lâchera rien,car c'est de sa forêt dont il est question.

Elle a aussi suivi les actualités politiques chezles humains. Leur nouveau gouvernement va-t-ilenfin se pencher sur l'ONF en dehors de sonéquilibre budgétaire ? Va-t-il essayer de trouverd'autres voies pour réamorcer un dialogue socialhonnête et respectueux ?

Elle voit bien que les forestiers corses sontprêts à faire des efforts, mais elle voit aussi queleur direction générale les déconsidère totale-ment, au prétexte que les enjeux des forêts corsessont différents de ceux des autres régions ducontinent. Et alors ? Elle trouve ça très bien qu'ilsne coupent pas tous les arbres à tout va ets'occupent un peu de l'environnement et de laprotection de ses forêts. Et au vu des yeux émer-veillés des membres des réseaux nationauxquand ils viennent dans les forêts corses, elle sedit qu'ils font du bon travail, ses forestiers.

La Sittelle le sait, elle, que la gestion des forêtsne doit pas être uniforme et qu'on ne gère pas uneforêt de montagne méditerranéenne comme uneforêt de plaine continentale. Alors pourquoi ladirection générale s'arc-boute-t-elle sur cet

SNUPFEN Corse

La sittelle des chênaies #15 - Juillet 2012 - 12

#15 - Juillet 2012L'arbre a lettres

Fini les intérims !

Cela fait quelque temps déjà que l'appel au boycottdes intérims a été lancé par le SNUPFEN. L'UT Niolu-

Aitone avait d'ailleurs ainsi obtenu un recrutementrapide sur un poste d'agent. Mais c'est un cas isolé.Maintenant il faut dire STOP. Tout le monde est concernépar des surcharges de travail pour à la fois compenser lespostes vacants et atteindre des objectifs toujours à lahausse. La qualité du travail et la santé du personnel sedégradent déjà.

Ayons le courage de refuser collectivement cet état defait. Chaque UT et chaque service devrait faire uncourrier à la direction régionale indiquant que lepersonnel refuse les intérims sous quelque prétexte quece soit. Nous tenons à votre disposition des modèles decourrier à ce propos, aussi n'hésitez pas à nous contacter.

Il faut gripper la machine avant qu'elle ne nousexplose à la figure.

La Sittelle souhaite la bienvenue aux nouveauxcollègues, Pierre-François Géronimi et Caroline Piana auSEATDFCI et Samuel Denis à l'UT Ajaccio, et comme ellen'en a pas eu l'occasion depuis, à Laurent Roya à l'UTTaravo, ainsi qu'un bon retour à l'ONF à Gisèle Fanget auSAFOR.

Bienvenue

Merci !!!Les élections des représentants du personnel

de l’automne dernier … Un peu amer audépart… Vu le résultat : la perte de deuxsièges…

Mais après une analyse plus poussée, c'estplutôt pas mal ! En 2008, 24 voix pour le SNU eten 2011, 21 ! Moins 3, me direz vous, oui, mais…Avec 5 anciens votants ayant quitté la régionplus 3 adhérents et sympathisants n'ayant pasvoté, cela fait une belle progression de 7 !

Alors pourquoi ? Simplement une bellemobilisation électorale (81 % au lieu de 66 %) enfaveur des autres syndicats et le jeu du quotientélectoral qui fait qu'avec 27 ou 16 % des voix, onobtient le même résultat… 1 siège…

Notre investissement ne s'en trouvera pasamoindri ! Au contraire ! On ne lâche rien !!!

Faites moi confianceRésultat de l'audit socio-organisationnel : 15% du per-

sonnel ONF fait confiance à la DG. Quand on sait que lepersonnel de la DG représente plus de 7% du personnel del'ONF, il ne reste plus grand monde pour croire encore ennotre direction.

Ri-Postes

Page 2: Bienvenue SNUPFEN Corse L'arbre a lettres #15 - Juillet 2012 · 2012. 7. 6. · mars 2010) au bénéfice de la société des courses de Compiègne, pour 2,5Metunesurfacede57ha. Le

Soyez brefs

8h30, j'allume mon PC, j'ouvre ma boîte mail : 263 messages non lus ;votre boîte mail a dépassé le quota... je vérifie la date du dernier mes-sage reçu, ça fait 10 jours !

Je me dis : « OK, je suis parti en vacances, c'est ma faute. »

9h00, j'ai viré tout le courrier indésirable, il m'en reste 250 à trier.

10h00, j'ai viré tous les messages redondants en ne gardant que ledernier message de chaque discussion. Il m'en reste 150.

11h00, j'ai lu et rangé (ou supprimé) tous les messages courts qui nenécessitaient pas de réponse. Il m'en reste 50.

12h00, je viens de répondre à 20 mails, j'ai faim et je n'ai toujours pascommencé à faire mon travail.

13h30, je m'y remets.

15h30, j'ai enfin terminé de traiter mesmessages. Je me dis : « plus jamais je parsen vacances aussi longtemps… non, jedéconne… tant pis pour tous les mailsprofessionnels que je n'ai pas reçu, ilsn'avaient qu'à utiliser le colipostage ou lecourrier papier ! »

J'ai les yeux qui me sortent par lesoreilles, ça brûle, je sors en fumer une.

Je me rappelle que les syndicats sesont plaints du manque de communica-tion.

Je me dis : « font c****, c'était mieux avant ! »

19h00, j'ai réussi à traiter mes dossiers urgents, le reste verra plustard.

Ma copine me demande : « mais concrètement, tu fais quoi auboulot?»

Je réponds : « bein… je participe à la gestion durable des forêts… »Elle me demande : « c'est vague ! Aujourd'hui, par exemple, t'as fait

quoi ? »Moi : « … »

Bref, je travaille à l'ONF.

2 bois 2 mesures

La nouvelle direction de la communication a créé une chaîne ONF surDailymotion… wahouu à la page les geeks de la DG !!

Vous avez tenté de vous brancher depuis votre poste de bureau sans résul-tat…. j'me trompe ?

Une explication s'impose : la direction des systèmes d'information verrouillel'accès à des sites tels que Dailymotion qui présentent des vidéoclips… cherchezl'erreur !

Soit les ordinateurs de la DG ne sont pas verrouillés contre ces sites «fraudu-leux » et le service communication ne s'est pas rendu compte que les personnelsde l'ONF ne peuvent pas y avoir accès… et dans ce cas bonjour la communicationen interne !

Soit la DG assume réellement le fait que le personnel n'ait pas accès à une partiede la politique de communication externe… sympa comme approche !

Une action de plus qui éloigne encore plus le personnel de sa direction…

La sittelle des chênaies #15 - Juillet 2012 - 2 La sittelle des chênaies #15 - Juillet 2012 - 11

La sittelle des chênaiesDirecteur de publication :Philippe HazemannDépot légal :21 janvier 2008Imprimerie ONF CorseTrimestrielConception-Réalisation :SNUPFEN CorseImprimé sur papier recyclé

Comm…Hic…

Question communication,l'ONF Corse est toujours à lapointe, même en l'absence,programmée, du responsablecommunication régional. Lapreuve : le courriel envoyé auxpersonnels par le directeurrégional pour informer lespersonnels concernés de cetteabsence.

Tous les personnels concer-nés? Oh, à part quelques person-nels directement et régulièrementen relation professionnelle avecl'intéressé qui ont été oubliés etune adresse e-mail qui n'existeplus…, mais ne chipotons pas surcette communication exemplaire.Il aurait été beaucoup trop facileet impersonnel d'utiliser la listede diffusion « [email protected] » qui regroupel'ensemble des personnels deCorse. Non, la communication àl'ONF Corse est un état d'esprit,qui doit d'ailleurs être le garant dela cohésion du personnel. C'estpourquoi, les personnels sontinvités dans ce message, à enavertir, non pas leurs collèguesdémunis de connexion internet,mais leurs proches (sic).

Et après ça des mauvaiseslangues trouvent que le DR leurcache encore des informations …

Le changement c'estpour plus tard ...

Pour créer des emploisdans l'enseignement, lapolice, la gendarmerie etla justice, le gouverne-ment a décidé que lesa u t r e s m i n i s t è r e sdevraient réduire de 2,5%leurs effectifs sur 2013-2015 en guise de compen-sation.

De qui se moque-t-on ?

Outre le rendez-vous estival, la Sittelle se rappelleaussi de ce bon moment passé à Vizzavona le 9décembre 2011 au coin du feu de A casa di a natura.

Presque 60 petits et grands forestiers (ou pas)étaient présents pour partager un moment de pureconvivialité à l'occasion du repas de Noël organisé parl'APAS Corse. Tout y était : un père et une mère Noël,de la musique, des boissons variées, un buffet déli-cieux, un sapin pectiné de la forêt de Vizzavona, descadeaux, et bien sûr un excellent repas traditionnelcorse : figatelli (2 origines pour 2 goûts : Haute-Corse etCorse-du-Sud), pulenta, côtes plates, panzetta, fro-mage frais, brocciu, beignets au fromage et aux cour-gettes, fiadone, clémentines.

Carnets de Compiègne

En 2010, malgré les réticences duMinistère de l'Agriculture et del'ONF à l'époque, Eric Woerth,alors ministre du budget, a tenuune promesse faite à M. Marini,maire de Compiègne, présidentUMP de la commission financièredu Sénat et accessoirement ami dela famille Woerth. C'est ainsiqu'une cession de gré à gré desparcelles sur lesquelles est sisl'hippodrome de Compiègne (ditdu Putois), a eu lieu (arrêté du 16mars 2010) au bénéfice de la sociétédes courses de Compiègne, pour2,5 M� et une surface de 57 ha.

Le SNUPFEN a immédiatementréagi en dénonçant le caractèreillégal de cette cession portant surle problème du respect du droitforestier et des règles protectricesdu domaine de l'Etat. Motifs

invoqués :

si l'on estime que la forêt deCompiègne relève du domainepublic, alors les terrains auraientdû être déclassés avant d'êtrevendus, ce qui n'a pas été le cas ;

si l'on estime que les terrainsrelèvent du domaine privé del'Etat, la cession aurait dû fairel'objet d'une habilitation législa-tive selon le code général de lapropriété des personnes publi-ques: une loi aurait dû être votée.

La crainte était notamment quecette vente puisse faire jurispru-dence.

Le SNUPFEN ainsi que 7députés socialistes et une sénatriceont porté plainte ce qui a permisl'ouverture d'enquêtes, toujoursen cours :

par la cour dejustice de la répu-blique pour «priseillégale d'intérêt » :el le s 'at tache àvérifier le rôle de M.Woerth lors de cettevente

par 2 jugesd'instruction dupôle financier dutribunal de grandeinstance de Parisqui s'attaquent auvolet pénal de cette

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affaire.

Le SNUPFEN a par ailleursdéposé, le 19 avril 2012, auprès dela ministre du budget de l'époqueValérie Pécresse, un recoursgracieux pour l'annulation de lavente. Rappel de ce recours a étéfait auprès de son successeur M.Cahuzac. Le 19 juin 2012, date desmanifestations ONF pour sensi-biliser le nouveau gouvernementaux problèmes de l'office, lesdeux mois de délais sans réponseétaient consommés.

Le syndicat envisage doncmaintenant de saisir le tribunaladministratif pour faire annulercette vente.

Cependant, aux dernièresnouvelles, un expert seraitnommé par le gouvernementpour estimer le coût qu'aurait àpayer l'état pour l'annulation decette vente. Se pourrait-il que lesvaleurs éthiques de respect desrègles du bien commun soientremises en cause dans le cas oùl ' e x p e r t i s e c o n c l u t q u el'annulation de la vente coûtetrop cher ?

Une autre promesse de M.Woerth à son ami Marini a(définitivement ?) été enterrée : leprojet de délocalisation du siègede l'ONF à Compiègne …

La Sittelle, repartie de là avec des réserves pour tenirsous la neige, tient à remercier toute l'équipe :

- du PNRC, qui nous ont accueillis sur le site ;- de l'APAS Corse et de l'ONF local qui ont participé

à la mise en place et auravitaillement en sapin et ennourriture ;

- Jean Paolacci (frère deGermain et Antoine) quinous a très gentiment offertles clémentines et lesoranges de son exploitation.

Ici ou ailleurs, on remetça en fin d'année !!

Faits d'hiver

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La racine du mal

A l’ombre des pins

«

» Déclaration dePascal Viné, DG ONF, lors du comité technique central du 3mai 2012, à propos des résultats de l'audit socio-organisationnel.

Puisque le DG ne semble pas considérer le managementcomme la cause du mal-être des

personnels de l'ONF qui apparaîtpourtant franchement dans

l'audit, nous lui proposonsune solution radicale à lamesure de sa pugnacité :ajouter des kleenex vertsa u c a t a l o g u ed'habillement et desabonnements à psycho-logie magazine.

En ce 21 juin, il faisait beau et (presque !) frais à l'ombre deslaricios d'Aitone, où l'APAS et le CRE nous avaient donnérendez-vous autour d'un cochon de lait. Comme d'habitude,l'ambiance était bonne et les retrouvailles chaleureuses. Nousétions une soixantaine, venus de toute la Corse. Certains se

sont même essayés autennis ou à la pétanque.

Un grand merci auxorganisateurs : la familleSalas et les ouvriers duNiolu, sans oublier lecoordinateur Gaël, lesravitailleurs Christiane,

Julien N. et Muriel et à tous ceux qui ontaidé à faire de cette journée une réussite.

Perpétuons cette désormais traditionconviviale et retrouvons-nous tous l'année

prochaine, à la même époque, autour d'un cochon,d'un mouton ou autre. Reste à trouver le lieu et que les bonnesvolontés se proposent !

Il faut d'abord tirer les enseignements de l'audit avant deprendre des décisions mais il n'est pas certain que la question dumanagement puisse être un sujet de négociation

La sittelle des chênaies #15 - Juillet 2012 - 3La sittelle des chênaies #15 - Juillet 2012 - 10

Bla bla bla…

Jusqu'où ira la ridicule communication dela direction générale qui n'hésite pas à écriredes tas d'inepties qui ne trompent pluspersonne depuis longtemps ?

Extrait de sa propagande : «[déclinai-

son territoriale du contrat de plan]

» ou encore «

[ent]. »

Malgré les motions, malgré le refus, quasiunanime depuis le début, de participer à laréflexion sur la réorganisation voire lesboycotts des instances représentatives danstoutes les DT et DR, le DG continue de nousbalancer à la figure l'importance du dialoguesocial !

Les premières maquettes du projet straté-gique de chaque région auraient été reçuespar la DG fin avril. Alors oui le personnel ademandé à la DG de revoir impérativementsa politique sociale. Oui le personnel adécrété absolument incontournable l'arrêtdes suppressions de postes. Mais non, nousn'avons pas la même définition des étapes àpasser dans le dialogue social.

l'élaboration etle suivi du projet stratégique territorial

doiventreposer sur l'implication des

personnels de l'Office les travauxavec le personnel, les instances représentatives…constitu des étapes

impérativement

absolument incontour-nables

Les Directions opposent souvent leur pragmatismeresponsable à un idéalisme échevelé, dont les person-nels se rendraient coupables.

Prenons un exemple concret : moins de moyens etplus de missions à remplir. Que faire ?

Voici 3 solutions pragmatiques :

Abandonner des missions, notamment celles duservice public.

Privilégier au maximum les missions rentablesfinancièrement.

Alourdir les charges de travaildu personnel.

Et voici 3 solutions idéalistes :

Recentrer notre action sur cequi constitue le fondement et lalégitimité de l'établissement.

Repenser son modèle écono-mique.

Abandonner la politique deréduction des moyens.

Le pragmatisme fait appel aubon sens, à l'expérience, à la réalité.Le travers souvent présenté par lesDirections est d'estimer qu'elles enseraient les seules détentrices et gardiennes. Dans labalance sont souvent posées, pour le justifier, leslourdes responsabilités qu'elles assument et unecapacité d'analyse sans faille.

Mais le pragmatique peut facilement sombrer dansl'illusion de contrôler tous les paramètres, même ceuxqui ne relèvent pas de ses propres compétences. Sanscesse dans le court terme, il ne fonctionne plus que dansun cadre, parfois imposé mais qu'il est incapable dedépasser.

Le pragmatique peut même parfois se targuer d'uneidéologie (travailler plus, pour gagner plus). Celas'appelle du cynisme. En réalité, il privilégie les moyensaux buts, négligeant les dégâts collatéraux. Vainqueurnon discuté de l'idéalisme, le pragmatisme s'appliqueaujourd'hui à tous les aspects de l'entreprise :l'économie bien sûr, mais aussi le management, lescompétences, l'emploi, la sécurité, …

L'idéalisme fait appel à l'imagination, à l'optimisme.Il se projette vers l'avenir et veut changer la réalité dumoment. Mais il est souvent présenté par la Direction,au mieux

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comme un angélisme, au pire comme del'irresponsabilité. En même temps, le personnel,imperméable au bon sens le plus élémentaire, n'est-ilpas censé n'apprécier la réalité qu'à travers des ressen-tis, des nostalgies, des stress ?

Provoquant alternativement de la condescendanceou des froncements de sourcils, l'idéalisme est même

parfois assimilé à un extrémisme. Alors certes, unidéalisme qui se détacherait entièrement du réeldeviendrait complètement inopérant. Il pourraitmême, on l'a déjà vu, déboucher sur des totalitarismes.

Pourtant l'idéaliste a également des qualités. Il peuttout d'abord, lui aussi, baser ses propositions sur uneanalyse rationnelle du présent. Il a ensuite pour carac-téristique de proposer une vision globale sans laquellenulle action ne peut s'inscrire dans la durée. Enfin, il apour but une amélioration de la condition humaine

dans un cadre collectif et participatif.

Les représentants syndicaux duSNUPFEN, ont choisi de ne pas selaisser berner par une idéologiepragmat ique qui e l l e -même,aujourd'hui, devient totalitaire. Nouscontinuerons à lui opposer un idéa-lisme rationnel, en proposant dessolutions ou des orientations concrè-tes et réalistes.

Car toute décision prise par unepersonne devrait pouvoir découlertout d'abord de ses valeurs et de sesbuts.

De l'idéologie pragmatique à l'idéalisme rationnel

Fondamentaux

L'action syndicale du SNUPFEN est orientée parles valeurs de justice, d'émancipation, de solidarité etde démocratie, dans le but de défendre les revendica-tions des personnels et la transformation sociale,c'est-à-dire l'émancipation du salarié pour qu'ilpuisse penser et agir sur son environnement profes-sionnel et interprofessionnel et être acteur de sa vie.

Pour cela, les fondamentaux sont :

Le maintien du service public

Le maintien d'une stratégie forestière nationale ;

Le maintien d'une péréquation nationale ;

Le maintien de la multifonctionnalité de la forêt,que ce soit géographique ou stratégique ;

La gestion réellement durable des forêts sansponctions outrancières dans le capital bois, ni remiseen cause des équilibres écologiques ;

La défense du triage comme unité de base de lagestion forestière, occupée par un forestier de terraingénéraliste ;

La défense du statut des personnels permettantl'indépendance éthique, le contrôle effectif de labonne exécution des actes de gestion et l'applicationdes lois protégeant la forêt et les milieux naturels ;

Le refus d'une inégalité de traitement des person-nels ;

Le respect des personnels.

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B5, A2 : touché, coulé

Dans la droite ligne des critères de l'IGAprincipalement axés sur la production debois, voici venir les critères pour la refontedes classements de poste, chantieractuellement ouvert entre la DG et les OS etqui devrait aboutir au cours de l'été. Et quevoit-on venir parmi les propositions ?

Pour le classement des postes deRUT, qui devrait osciller entre B5-A1 et A2,un des critères tournerait autour de l'enjeudu poste. Plus l'enjeu est important plus lanote est élevée et plus on se rapproche duclassement A2. Et je vous le donne enmille… Des UT à enjeux principaux accèssur l'environnement ou l'accueil du publicobtiennent une note de 0, pour les autresnotes les enjeux ne sont pas cités mais on lesdevine au travers d'un exemple concret :l'UT de Tronçais obtiendrait une note de2… on se demande bien pourquoi !

On ouvre les paris : y'aura-t-il despostes de RUT classés A2 en Corse ?

Regeneration

La Sittelle est heureuse de voir les famillesde forestiers s'agrandir et souhaite la

bienvenue à Tess (fille de Virginie Bernard etAlexandre Moisan), Léo (fils de Vincent Gaillet) et Andria(fils de Pierre Polifroni).

Elle partage cependant la douleur du drame survenu aufoyer d'Eva.

Le cochon de lait,c’est quand mêmemeilleur que le

méchoui !

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Des baffes qui se perdent

La démarche qualité c'est faire cequ'on dit qu'on va faire.

Tous les ans, on mesure l'écartentre ce qu'on aurait dû faire et cequ'on a fait. Avec un rapport, parcequ'un chiffre ou une phrase ne suffitpas. Il faut donc établir une revuede processus pour mesurerl'efficacité de la structure,analyser les évolutions,soulever les dysfonctionne-ments et les manquements àla conformité, dégager lesforces et les faiblesses et endéduire les opportunités etrisques. 20 pages chiadées,précises, circonstanciées,factuelles, réalistes pour direqu'on ne peut pas tenir lesobjectifs qu'on nous imposeavec un effectif réduit (et quiva en réduisant), une sylvi-culture qui répond à la règle dudoigt mouillé (faute de guides) et lesretards accumulés (dus justementaux deux problèmes précédents).

Tous les ans, à peu près la mêmeconclusion.

La DG pond alors une revue deprocessus nationale, censée agrégerles revues régionales et donner unaperçu de l'état (de délabrement ?)de la gestion forestière à nos audi-teurs qui confirmeront que noussommes aptes à recevoir le sacro-saint ISO 9000 et des brouettes.

Et tous les ans, les objectifs pourl'année suivante en région Corsesont du même ordre ou à la hausse.

Sauf que cette année, la DGdépasse les bornes avec sa revue deprocessus nationale qui, au lieud'apporter des solutions pour réglerles problèmes posés (des postespour rédiger les guides de sylvicul-ture par exemple ?), préfère tapersur les régions à la traîne, comme laCorse.

Gros sentiment d'injustice pourdes personnels qui se cassent lanénette pour faire au mieux avec lesmoyens ridicules qu'ils ont.

Pire, ni vu ni connu, le rapport

n'évoquant pas l'effectif en berne,comment peut-il traverser l'espritde l'auditeur es-qualité ? La bonnethéorie du thermomètre cassépour éviter de montrer qu'on a dela fièvre.

2 euros : Double peine !

Pour y voir un peu plus clair, laSittelle vous propose un petit zooms u r l a c o n t r i b u t i o n d e 2euros/ha/an, dont l'arrêté ministé-riel est sorti le 7 mai 2012 (toutes cesinformations sont tirées d'unrapport blanc à paraître).

Rappelez-vous : fin 2011, l'ONFétait aux abois, largement plombépar l'intégration, imposée par l'Etat,des cotisations patronales dans sonbudget. Il faut dire que l'état conti-nuait bien d'abonder annuellementle budget de l'ONF avec le verse-ment compensateur (120 millionsd'euros cette année), mais celui-ciétait renouvelé en euros courants etnon constants, ce qui au final faisaitun petit manque à gagner annuel de13 millions d'euros, sans compter les89 millions d'euros que l'Etat n'a pasversé entre 1999 et 2007*. Il fallaitdonc trouver des sous.

Parallèlement, le président de larépublique avait engagé les forêts àproduire plus dans son discoursd'Urmatt.

Entre-temps, le régime forestier,qui consacrait le monopole de lagestion forestière des forêts commu-nales à l'ONF, a vacillé, attaqué parles lobbies néolibéraux. Il a tenubon, mais une brèche était ouverte :la France conserverait son régimeforestier, mais en échange, lescommunes devraient mettre la mainà la poche, en plus des frais degarderie (qui représentent environ20 millions d'euros annuels).

Sous-tendue par le constat que«

» (rapportBianco), est née l'idée d'une contri-bution supplémentaire qui, à ladifférence des frais de garderie,concernerait toutes les communes,qu'elles tirent des recettes de leurforêt ou pas. La surface des forêtssemblait la base de calcul la pluséquitable.

Ainsi, l'ONF aurait des sous et enplus, les communes seraient incitéesà produire du bois, car elles auraient

la qualité de la gestion est indépen-dante de la richesse des forêt

,

de toute façon à payer..

Belle idée. Sauf que ….

… cette contribution de2 euros par hectare rappor-tera 5,7 millions d'eurospar an à l'ONF, soit seulement 4%du total des contributions pour laforêt communale** : une broutille,de l'aveu même du DG et de lareprésentante de la FNCoFor lorsde leurs venues en Corse. Surtoutsi l’on compare ce montant avec lesdéfauts de paiement de l'Etat (les13 millions d'euros/an de lasupercherie euros courants/eurosconstants et les 89 millions d'eurosdes engagements non tenus).

… le code forestier édicte lamultifonctionnalité des forêts. Lafonction de production de bois nedevrait donc pas primer sur lesautres. Or, dans les faits, onconstate que les régions de pro-duction de bois bénéficient d'uninvestissement en personnelsupérieur aux régions moinsproductives : il y a environ 3 foisplus de personnel en Alsace et Ile-de-France-Nord-Ouest (IDFNO)qu'en Corse si l'on rapporte à lasurface***. Et cet écart va enaugmentant, un grand merci auC o n t r a t d ' O b j e c t i f e t d ePerformance, qui demande à laCorse de réduire ses effectifs de3,5% contre seulement 1% àIDFNO !

… si pour les communes ayantdes recettes forestières, la contri-bution sera prélevée sur celles-ci,en revanche, pour les communessans recettes, cette contributionsera prélevée sur le budget de lacommune, donc sur les impôtslocaux (sachant que dans la trèsgrande majorité des cas, l'absencede recettes n'est pas un choixdélibéré du propriétaire, mais uneconséquence imposée par lesmarchés du bois ou l'intérêtgénéral).

Ainsi, les forêts « pauvres »

subiront une double peine : unimpôt supplémentaire à payer parles administrés pour avoir desforêts moins bien gérées (réduc-tion des effectifs régionaux del'ONF). Le risque, c'est que lescommunes distraient une partie deleur forêt, ce qui entraînera inévi-tablement, par un cercle vicieuxdont la DG a le secret, une réduc-tion supplémentaire de personnel,au motif que les surfaces forestiè-res ont réduit.

Cette solution aboutira à unegestion des forêts françaises à deuxvitesses : d'un côté des forêtsbichonnées, de l'autre des forêtsnégligées. Et au final, les caisses del'ONF ne seront toujours pasrenflouées. Quand on pense que lebudget forestier de l'Etat nereprésente qu'1% de celui del'agriculture …

* différence entre les engagements de l'Etatet les sommes effectivement versées

** le versement compensateur représentant82% et les frais de garderie 14%.

*** 585 ha/ETP en IDFNO et 637ha/ETP enAlsace contre 1467 ha/ETP en Méditerranée et,le pompon, 1815ha/ETP en Corse.

Exceptionnel

Puisque l'ONF a obtenu lelabel Forêt d'Exception pour laforêt de Fontainebleau, grâceaux 9,5 ETP recrutés spéciale-ment pour constituer ce dossier,la Sittelle suggère à la DG deproposer l'ensemble des forêtscorses pour le label ForêtsMédiocres, grâce aux 28 postesqui sont voués à disparaître d'ici4 ans.

Oui … Monsieur

- Oui Monsieur !?

- Alors, …mon petit Hubert, où en est-on de notre affaire ?

- Hé bien Monsieur, concernant l'ONF nous avons fait beaucoup,cession de l'immobilier, application du cadre national des effectifsfonction publique, baisse de 10% sur cinq ans …

- Insuffisant ! ... insuffisant mon petit Hubert ! Je vous l'ai dit je veuxque vous me les flinguiez ces forestiers, vous me les délocalisez, vousme les pulvérisez !!!!

- Mais Monsieur, on ne peut pas délocaliser les arbres….

- Hé bien … mon petit Hubert, débrouillez vous … j'ai des objectifs àatteindre moi … et votre carrière mon petit Hubert … pensez à votrecarrière … vous avez jusqu'à lundi !

- Oui Monsieur !?

- Alors, … mon petit Hubert, où en est-on de notre affaire ?

- Hé bien Monsieur, je vous propose que nous établissions une taxeobligatoire et difficilement supportable pour les propriétaires forestiers… deux euros l'hectare … par exemple. Ainsi nous estimons que lamajorité des propriétaires de forêts improductives se retireront durégime forestier … plus de travail … plus de forestiers …

- Haaaa! … mon petit Hubert, je savais que je pouvais compter survous … bien … bien … très bien ! Vous irez loin mon petit Hubert ! … …Vous me préparez un texte de loi pour décembre !

Quelques jours plus tard

Toute ressemblance avec des établissements, situations ou personnagesexistants serait indépendante du hasard et le fruit de notre seule volonté.

Alors si ça amuse la DG denous faire perdre notre temps,notre patience, notre énergie etnotre motivation pour nous fairepasser au final et sous couvert demots policés, pour des glandeurs,des branquignoles et des fai-néants, responsables (ouh lesméchants) d'une éventuellefuture perte de l'ISO, alors mêmeque le fond du problème est traitéen long en large et en travers dansles revues de processus régionalesqui s'accumulent sur les bureauxde la DG (ont-elles seulement étélues ?), nous, à l'ONF Corse, on aautre chose à faire : on a des forêtsà gérer.

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Les cônes rient

La Sittelle s'est penchée sur lesraisons du massacre ; sur les élé-ments qui ont amené la DG à réduireplus fortement les postes en Corseque dans la plupart des DT ducontinent ; sur le dénommé IndiceGlobal d'Activité ! Cet indice est lasomme des critères locaux, chacunportant une note en fonction dupoids qu'il est censé représenterdans l'activité globale de la région

Ainsi notre petit passereaus'applique à décortiquer le calcul dela même manière que les cônes delaricio, écaille par écaille :

Comprenez la mise en œuvre durégime forestier, en dehors de lamobilisation du bois et de la rédac-tion d'aménagements. Dans le calculde la DG la valeur attribuée à unhectare productif est 4 fois plusgrande que la valeur attribuée à unhectare non-productif. Parce qu'ilest bien connu (des services de laDG) qu'une surface non productivegénère moins d'activité ; exit doncl'activité générée par la sylviculturehors production de bois (paysage,accueil du public, DFCI), la gestionfoncière, la surveillance générale,l'accueil du public, la préservationde l'environnement…

Ces grands saigneurs de la DG

La gestion forestière.

La rédaction des aménage-ments.

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ont été magnanimes, ilso n t c o n s i d é r équ'aménager un hectare enforêt de collectivité coûtaitplus cher qu'un hectare doma-nial… enfin bon, 1/3 de plus c'estpas non plus très révélateur dunombre de journées à s'expliqueravec des maires pour finaliser unaménagement !

Comme on s'y attendait, lesseuls résultats des commerciauximpactent le nombre de person-nels nécessaires pour gérer dura-blement les forêts publiques ! Letemps passé à marteler, à désigner,à mettre en vente et à palabrer n'estpas pris en compte : seul compte lebon état du marché du bois (c'estbien connu, l'ONF y est pourquelque chose !).

C'est évident pour la DG, lamise en œuvre du régime forestierdoit dépendre de l'activité com-merciale et de notre capacité àgratter des subventions ! Leservice public est encore une foisreconnu à sa juste valeur !

Les panseurs de la DG ontpensé aux petits gars de la mon-tagne : un coefficient permetd'améliorer les chiffres des régionsmontagneuses. Dommage qu'il n'yait pas de correctif Mer !

Additionnons tous ces chiffreset divisons le tout par l'effectif(ETP) correspondant à l'année deréférence pour le calcul de l'IGA(2010) et on obtient un élément decomparaison entre DT.

Ce qu'il faut en retenir c'est queActivité = Rentabilité financièrepour la DG alors que le personnella perçoit comme une charge detravail. L'IGA montre l'activité desrégions par le prisme des chiffres.

Volumes vendus et délivrés.

Chiffre d'affaire convention-nel et subventions.

Correctif montagne.

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Les activités non chiffrables, quipeuvent aussi impacter l'ensembledu fonctionnement d'un réelservice public, sont complètementbalayées.

L'IGA passe et les cônes rient…-3,5% d'ETP pour la Corse.

La Sittelle des chênaies tient à vous faire part del'écho du maquis : des choses se disent et se discutentsur le projet de réorganisation. Voici un petit historiquerécent :

le contrat Etat-ONF-FNCoFor prévoit la suppres-sion d'environ 700 postes sur 5 ans ;

la direction générale a demandé à ses directeurslocaux de préparer un projet d'établissement indiquantla voie à suivre pour la mise en œuvre de ces suppres-sions ;

en parallèle, la direction générale, sousl'impulsion des syndicats, a demandé que soit réaliséun audit socio-organisationnel ;

au niveau local, le DR demande à ses cadres et auxpersonnels de lui faire remonter des éléments detravail;

l'assemblée générale des personnels s'est pro-noncée pour le refus de participer de quelque manièreque ce soit à ce massacre ;

vos représentants ont relayé cette décision dans lesinstances représentatives (CTR, CHSCT) ;

la CTC a voté à l'unanimitéune motion demandant le maintiendes effectifs à 110 postes organisés

les Communes Forestières deCorse s'associent à cette motion enprenant la même position ;

l'audit socio-organisationnelsemble s'orienter vers une analysemettant en évidence le facteuraggravant du management et de lastratégie de l'ONF vis-à-vis dubien-être de ses personnels.

Et qu'en fait la direction del'ONF ?

Elle s'assoit dessus !

Il va falloir lui montrer ques'asseoir sur un buisson du maquispeut être risqué !

Mais au fait, que critiquent les syndicats ? Pourquoine sont-ils pas d'accord avec les perspectives de réorga-nisation annoncées ?

La réduction des effectifs (16 ETP à supprimer en 4ans en Corse, en plus des vacances récurrentes depostes sur l'organigramme actuel) mènera forcément àl'abandon de certaines missions. Nous sommes déjà àun seuil qui ne nous permet plus d'assurer l'ensembledes missions demandées par la loi. Si la direction décide

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d'abandonner des missions, ne rêvons pas, ils taperontsur ce qui ne rapporte pas. En effet, la réduction deseffectifs est motivée par la recherche de l'équilibrebudgétaire, alors on ne risque pas de toucher à ce quifait rentrer des sous !

La réduction du nombre d'UT pose un gros pro-blème en terme de risques professionnels. Les person-nels de terrain seront amenés à couvrir des distancesde plus en plus grandes en voiture, au détriment dutemps de travail ou au détriment de leur santé. Lesagents, responsables de triages en augmentation etregroupés dans des UT immenses verront moinssouvent leurs collègues ou se verront obligés de fairedes heures de route pour réaliser les tâches collectives.Le directeur général a reconnu le facteur aggravant del'isolement sur les risques psychosociaux, comment sefait-il qu'il puisse décider de continuer à enfoncer ceclou ?

La contribution à l'hectare (2�/an) risque de provo-quer un mouvement massif de distraction du régimeforestier pour les communes ne pouvant s'acquitter decette taxe et ainsi réduire les surfaces « soumises »…l'effet pervers de ce mouvement sera la réduction du

versement compensateur versé à l'ONF,versement déjà raboté depuis plusieursannées… comment notre direction a-t-elle pu accepter ce marché de dupes ?

Bref, les personnels de l'ONF, attachésà leur établissement, ne peuvent accepterde se faire mener en barque par unedirection qui n'a très explicitement rien àfaire de l'avenir de cet outil exemplaire degestion durable et multifonctionnelle desforêts publiques françaises.

Par rapport aux autres régions, laCorse (avec la Guyane), est ledindon de la farce, avec la plus forteréduction d'effectif, malgré leséternels rapports envoyés depuisdes décennies pour alerter sur lemanque de personnels qui s'ajouteau retard accumulé dans certaines

missions (comme le foncier et les aménagements) et aumanque cruel de documents de référence technique(vous avez vu un guide de sylviculture vous?).

Il est temps que la machine se grippe. Il est tempsd'arrêter de tout donner pour que ça fonctionne, decompenser les vacances de poste, d'absorber lescharges de travail supplémentaire, d'être pragmatique!Il est temps de dire : Ava Basta !

Qui s'y frotte s'y pique

Les dossiers de la Sittelle : Réduction des effectifsLes dossiers de la Sittelle - suite

En jeuScandale de dernière minute :

au niveau des aménagements, iln'est désormais plus question des'occuper des enjeux en dehorsde la surface en sylviculture(comprendre "de production debois"). En effet, le remplissagedes fiches de synthèse aménage-ment (base de données aménage-ment de la DG) est bloqué depuispeu si on dépasse, dans letableau des enjeux, les surfacesen production. La question desenjeux en dehors de la produc-tion est donc définitivementréglée !!

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Travailler mieux pour gagner plus

Pour réduire ma facture d'électricité de 25%, j'ai lechoix entre ne plus utiliser du tout d'électricité pendant 3mois ou faire la chasse aux dépenses évitables (fairefonctionner le cumulus ou la machine à laver pendant lesheures creuses, éteindre les lumières quand je sors d'unepièce, etc…).

Pour réduire les dépenses de l'ONF, le directeurgénéral a choisi de réduire son personnel aussi stupide-ment qu'il aurait choisi de se les geler en plein hiverdevant son radiateur éteint.

Mais n'y a t-il pas d'autres solutions pour réduire lesdépenses ? Voici quelques exemples qui pourraientéviter le gaspillage de temps et donc rendre l'ONF plusefficient voire efficace :

Utiliser les bonnes personnes aux bons endroits :faire faire de la gestion forestière à un forestier et dusecrétariat à un secrétaire ou de la gestion à un ges-tionnaire et de la direction à un directeur ;

Avoir du personnel bien formé et à jour desdernières réglementations ou technicités ;

Nous convier à des réunions (toujours trop loin)uniquement lorsque le débat est nécessaire et paspour des informations qui peuvent très bien passerpar e-mail ou courrier ;

Cibler l'envoi des e-mail aux personnes concer-nées, en leur indiquant les quelques lignes d'undocument de 5 pages qui les concernent et ne pasutiliser la fonction trop facile « répondre à tous » ;

Nous donner des objectifs réalisables, ce qui nousévitera de prendre du temps pour justifier que nousn'avons pas pu les atteindre ;

Favoriser le travail en équipe au lieu de mettre lapression sur chaque personnel, qui n'a, du coup, plusle temps de donner un coup de main à ses collègues(encore faut-il qu'il existe encore des équipes, certes)

Savoir qui fait quoi, pour qu'un dossier ne traînepas des lustres dans le mauvais service et que l'on nefasse pas des éternelles relances à son propos ;

Prendre les bonnes décisions en haut lieu, pourque les syndicalistes, qui sont aussi des personnels del'ONF, n'aient pas besoin de poser des jours syndi-caux pour se battre pour le droit des personnels et lerespect du service public.Bref, respecter les personnels, pour qu'ils soient

motivés et heureux de commencer leur journée detravail.

Je rêve ?Moi, si j'étais patron d'une entreprise, c'est ce que je

ferai. Et c'est d'ailleurs ce qui se fait parfois, dans lesentreprises qui tournent bien, en France ou ailleurs.

Bon allez, je retourne à lecture du 92 e-mail reçucette semaine.

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ème

Auprès de mon arbre

C'était un jour en forêt comme bien d'autres.L'exploitant voulait ouvrir une traîne de débardage etavait besoin que le forestier de terrain lui marque les bois.En deux temps trois mouvements, il lui avait indiqué lemeilleur passage, lui montrant la pente ici, les rochers là etla fragilité du sol ailleurs. C'est que « sa » forêt, il la connais-sait sur le bout des doigts, tellement bien, qu'il avait déjàréfléchi à la façon de traverser ce ruisseau et à la directiond'abattage de tel arbre pour préserver la tâche de régénéra-tion.

C'était un jour en forêt comme bien d'autres. Descollègues pompiers et de la DDTM étaient venus réfléchir àla sécurisation du massif forestier. Ils avaient déroulé leurcarte, présenté les problèmes et demandé l'avis du forestierde terrain. En deux temps trois mouvements, il leur avaitexpliqué la pente ici, le peuplement là, la piste ailleurs, leuravait déconseillé tel ouvrage et proposé tel autre. C'est que« sa » forêt, il la connaissait sur le bout des doigts, tellementbien, qu'il avait déjà réfléchi aux endroits qui seraientpropices à une ZAL et à l'installation de cuves.

C'était un jour en forêt comme bien d'autres. Un aména-giste était venu pour faire la carte des peuplements. Il avaitdégrossi le travail à l'aide de la photo aérienne en dessinantdes patates sur la carte. Il avait bien cerné les essences maisil avait un doute sur quelques poches et il voulait l'avis duforestier de terrain. En deux temps trois mouvements, il luia complété la carte, du pin laricio ici, du maritime là, une plantation de sapin ailleurs. C'est que « sa » forêt, il laconnaissait sur le bout des doigts, tellement bien, qu'il avait déjà réfléchi aux endroits qu'il serait bon de desserviret à un tracé de piste.

C'était un jour en forêt comme bien d'autres. Des scientifiques étaient venus pour observer une plante rare. Ilsavaient repéré globalement la zone, mais ils cherchaient maintenant des vieux peuplements avec du bois mort ausol et s'adressaient au forestier de terrain. En deux temps trois mouvements, il les avait amené au beau milieu d'uneparcelle, avec des vieux laricios par-ci, des chablis par là et du mélange d'essence ailleurs. C'est que « sa » forêt, il la

connaissait sur le bout des doigts, tellement bien, qu'il avait déjàréfléchi aux endroits qu'il serait intéressant de conserver et auxtravaux qu'il faudrait faire.

Et puis la RGPP est passée.Et les triages se sont agrandis.Et les intérims sur les postes vacants voisins se sont succédés.Et les missions hors forêt sont devenues plus prenantes.Et le forestier n'a plus eu le temps de connaître sa forêt.

Maintenant, en cette année 2016, quand l'exploitant, le pompier,l'aménagiste, le scientifique, et tous les autres lui posent une questionsur sa forêt, il ne sait plus bien y répondre. Alors il reste vague,approximatif. Certains de ses interlocuteurs arpentent alors la forêtpendant des heures et des jours, à la recherche de leur réponse,d'autres se contentent de cette approximation qui conduira à réaliserdes ouvrages approximatifs, bancals ou même idiots, d'autres encoreagissent à leur guise sans se soucier de la fragilité de la forêt.

Mais qu'importe, les comptes de l'ONF, établissement certifiéPEFC, sont en équilibre. Où est le problème ?

Echange de bons procédés ?

Le printemps est généralement la période desfleurs et des petits oiseaux gazouillants. C'estdevenu aussi la période des coups de téléphonetous azimuts pour trouver enfin un renfort dispo-nible pour compléter les équipes de martelage. Lesdemandes vont bon train, cette année encore plusque les précédentes (tout lien avec des UT sinistréesserait totalement fortuit). Comme l'esprit d'équipeexiste encore à l'ONF, n'en déplaise à nos diri-geants, les collègues des UT, les aménagistes, lesenvironnementalistes ou l'animateur sylvicolerépondent le plus souvent présents, même s'il fautpour cela traverser la Corse.

Mais au rythme des sollicitations qui commen-cent à ponctionner quantité de jours, jusqu'à quandcela pourra-t-il durer ? Va-t-on devoir demander enéchange des renforts en fin d'année pour boucler unDOCOB ou le programme d'aménagement ?

Et le directeur régional et son adjoint, voire leDG et son DRH, tous chantres du pragmatisme,vont-ils répondre présents et participer à la com-pensation des 3,5 ETP qui doivent disparaîtrechaque année ? A quand un DG en patrouille ou unDRH avec une tronçonneuse ?

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