bibliotheque municipale de tours

63
1 BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS UN AN DACQUISITIONS PATRIMONIALES 2018

Upload: others

Post on 20-Jun-2022

7 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

1

BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

UN AN D’ACQUISITIONS PATRIMONIALES

2018

Page 2: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

2

En 2018, si le budget alloué aux acquisitions patrimoniales était identique à celui des deux années précédentes, à savoir 12.000 €, la Bibliothèque a bénéficié d’un budget exceptionnel supplémentaire, co-financé par l’association des Amis de la Bibliothèque et du Musée, le FRRAB et la Ville, pour l’achat en fin d’année en salle des ventes d’une lettre de Balzac écrite à Saché.

Les documents ou ensembles de documents acquis au cours de cette année se répartissent

ainsi de manière chronologique : 1 pour le XVIe siècle, 8 pour le XVIIe siècle, 6 pour le XVIIIe siècle, 13 pour le XIXe siècle, 6 pour le XXe siècle, enfin 1 pour le XXIe siècle. De l’impression humaniste au livre d’artiste contemporain, les principales périodes de l’histoire du livre imprimé sont ainsi représentées.

Ces acquisitions ont permis de renforcer la présence de certains auteurs ou imprimeurs -

libraires importants dans l’histoire littéraire de la Touraine : l’imprimeur Guillaume Rouillé, établi à Lyon, le poète Teofilo Folengo, dont Rabelais s’est inspiré, le très prolifique traducteur de classiques latins Michel de Marolles, l’auteur d’opuscules politico-financiers Jacques-François Papion du Château, Balzac, bien sûr, dans ses activités d’imprimeur, l’inépuisable maison Mame, René Boylesve, ou encore le poète, critique et traducteur Yves Bonnefoy.

Mais d’autres auteurs, jusqu’alors absents de nos rayons, ont pu faire leur entrée dans nos

collections : le jurisconsulte Antoine Mornac, le missionnaire Michel Nau, l’horloger Julien Le Roy, le jésuite Martin Pallu, l’économiste Nicolas Baudeau, le pionnier de l’aérostation Meusnier de La Place, le militant républicain Victor Lefebvre…

On doit souligner l’acquisition de plusieurs manuscrits importants : l’Histoire de la mairie et des

maires de Tours de Jean-Louis Chalmel, un émouvant carnet de croquis d’Alfred Tonnellé, différents textes inédits de René Boylesve, plusieurs lettres d’Yves Bonnefoy, sans oublier, bien sûr, une lettre de Balzac écrite en Touraine.

L’art de la reliure, enfin, n’a pas été oublié, avec l’achat d’une reliure de prix aux armes de

l’archevêque de Tours, Le Bouthillier de Chavigny, et celui d’une reliure en maroquin bleu du contemporain Marcel-Thomas Lavollée.

Texte : Régis Rech (commentaires bio-bibliographiques), Maxime Nadeau et Anaïs Arlot (notices catalographiques) Photographies : François Joly

Page 3: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

3

1 - André Alciat et Guillaume Rouillé (libraire) Les Emblèmes, 1549 Les Emblemes du seigneur Andre Alciat, de nouveau translatez en françois vers pour vers, jouxte la dictiõ latine : & ordonnez en lieux communs, avec sommaires inscriptiõs, schemes, & briefves exposition epimythicques selon l'allegorie naturelle, moralle, ou historialle. - A Lyon : chez Guill. Rouille, 1549. - 266-[6] p. ; illustration ; in-8° Edition publiée par B. Aneau, qui signe l'épître. - Figures gravées par B. Salomon, d'après J. -M. Chatelain. - Privilège octroyé à G. Rouillé et M. Bonhomme le 9 août 1548. - Epître dédicatoire de B. Aneau à James Hamilton, comte d'Arran. - Tirage différent de celui décrit par Baudrier : les encadrements gravés sont absents ; la page de titre donne « translatez en françois » et non « trãslatez en frãçois » ; le texte accompagnant l'emblème de la page 178 est de la version revue, normalement imprimée sur un carton collé "dans tous les exemplaires au nom de Rouillé ou de Bonhomme". - 165 figures gravées sur bois, certaines répétées. - Marque au titre, lettres ornées et culs-de-lampe gravés sur bois. - Incomplet des feuillets A7, C2, C7, L3, L6, N3. - Cul-de-lampe de la page 103 reproduit à la plume sous l'original. - Reliure en veau moucheté, dos à quatre nerfs, pièce de titre maroquin rouge, coupes dorées, tranches rouges, France, XVIIe siècle. Rés. 14594

Guillaume Rouillé, dit aussi Guillaume Roville naît à Dolus-le-Sec vers 1518. Après avoir suivi une formation d’imprimeur à Venise auprès de Gabriel Giolito de Ferrari, il s’installe à Lyon vers 1541 et y fonde sa propre entreprise de marchand-libraire en 1545. A partir des années 1560, il devient l’un des notables de sa ville d’adoption. Elu échevin à plusieurs reprises, nommé recteur de l’Hôtel-Dieu, il soutient fermement la religion catholique dans le conflit qui l’oppose à la religion protestante. C’est dans sa ville de Lyon qu’il meurt en 1589.

Durant ses quarante-cinq années d'activités, sa production est considérable, avec plus de huit cent trente publications, dans des domaines aussi divers que le droit, la médecine, les sciences et la religion. La littérature ne représente qu'un cinquième de son œuvre : des auteurs italiens, mais aussi quelques français, comme Clément Marot.

Il est connu pour ses éditions illustrées : en 1553, le Promptuaire des médailles, en 1563, la Bible (illustrée par le graveur Pierre Eskrich), et, en 1549, l’ouvrage qui nous intéresse ici, les Emblemata du jurisconsulte italien André Alciat (1492-1550), le plus célèbre des livres d’emblèmes.

Très en vogue à la Renaissance, le livre d’emblèmes répond à l’engouement pour les images énigmatiques (ainsi les illustrations du Songe de Poliphile) et les répertoires de maximes ou d’aphorismes (ainsi les Adages d’Erasme). Un texte explicatif en vers fournit le sens caché, forcément moral, de chaque devise et image.

L’édition des Emblèmes d’Alciat de Guillaume Rouillé s’inspire et concurrence à la fois celle donnée deux ans auparavant, en 1547, par un autre grand libraire lyonnais, Jean de Tournes. Les illustrations (165 emblèmes sur 201 sont illustrés de gravures sur bois) sont dues à Bernard Salomon, peintre et dessinateur vivant à Lyon, ayant travaillé pour Jean de Tournes. La traduction et la réorganisation du texte sont quant à elles l’œuvre de l’humaniste lyonnais Barthélémy Aneau.

Page 4: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

4

Page 5: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

5

2 – Teofilo Folengo, Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1621 Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, prototype de Rablais [sic]. Où est traicté les ruses de Cingar, les tours de Boccal, les adventures de Leonard, les forces de Fracasse, les enchantemens de Gelfore & Pandrague, & les rencontres heureuses de Balde, &c. Plus l'horrible bataille advenuë entres les mousches et les fourmis. Tome premier [-second]. - A Paris : chez Toussaincts Du Bray, 1606. - 2 tomes en 1 vol. (VIII-370, [2]-419-[1] p.) ; in-12° Privilège octroyé à Gilles Robinot, le 31 août 1605, cédé à Pierre Pautonnier et Toussaint Du Bray. - Ornements au titre, bandeaux et lettres ornées gravés sur bois. - Reliure en maroquin olive, dos à cinq nerfs, coupes et chasses dorées, tranches dorées sur marbrure, signée Cuzin, France, XIXe siècle. - Ex-libris gravés : « Edouard Moura » et « Jacques Vieillard ». Rés. 14593

Originaire de Mantoue, le poète italien Teofiulo Folengo (1496-1544), plus connu sous le

pseudonyme de Merlin Coccaïe (Merlin le Cuisinier), est l’un des écrivains les plus doués de la Renaissance italienne.

Ce bénédictin défroqué par amour puis repenti, vrai personnage rabelaisien, est le promoteur du genre macaronique (l’adjectif signifie fruste, grossier, informe), genre parodique et burlesque alors en vogue en Italie, où l'on mêle mots de la langue vulgaire, expressions dialectales et termes latins ou latinisés de façon à produire un effet comique.

En 1517, il publie la première édition de sa vaste épopée Baldus, partie la plus notable de ses Poèmes macaroniques, dans une langue singeant la cicéromanie et moquant le pédantisme des humanistes. Jusqu’à sa mort, Folengo révisera et augmentera son texte, qui passera de 5000 à plus de 16000 vers.

L’œuvre narre les exploits et les aventures de Baldus, petit-fils par sa mère du roi de France, et de ses compagnons, des brigands et joyeux lurons, le géant Fracasso, le fourbe Cingar, et Falchetto. Cette parodie de la tradition chevaleresque constitue également une satire du monde ecclésiastique et des idées philosophiques.

François Rabelais admire l’œuvre de Folengo, qu’il cite et dont il s’inspire à plusieurs reprises, notamment pour son personnage de Panurge, modelé sur celui de Cingar. Bien avant le héros de Rabelais, Cingar, afin de venger Baldus et son escorte d'un différend avec des paysans, est amené à jeter un troupeau de moutons à l’eau !

Baldus a été traduit à l’époque moderne en diverses langues européennes. La traduction française anonyme publiée en 1606 est sans doute la plus exacte et la plus fidèle à l’esprit original.

Page 6: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

6

Page 7: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

7

3 - Lettres [sic] de Sa Majesté touchant le désordre arrivé en la ville et fauxbourgs de Tours, 1621 Lettres [sic] de Sa Majesté escrite à Monsieur le premier Président de Verdun, touchant le desordre arrivé en la ville & fauxbourgs de Tours. Avec un Discours veritable de tout ce qui s'est passé, depuis le dimanche 18. avril jusques au mardy ensuyvant. - A Paris : chez Jean Berjon 1621. - 12-[4 bl.] ; in-8° Lettres ornées gravées sur bois, ornements typographiques. - Demi-reliure en maroquin brun, France, XIXe siècle. Rés. 14585

En 1598, l’édit de Nantes met un terme à près de quarante ans de conflits religieux entre catholiques et protestants. Ces derniers, qui ne sont pas parvenus à gagner l’ensemble du royaume à leur cause, obtiennent cependant la possibilité de pratiquer librement leur culte. La communauté calviniste de Tours peut ainsi construire un lieu de culte à proximité du château du Plessis, résidence royale.

La cohabitation entre les deux communautés religieuses devient plus difficile lorsqu’en 1620 le roi Louis XIII mène campagne en Béarn pour y rétablir la liberté de culte du catholicisme, conformément aux prescriptions de l’édit de Nantes.

Il suffit d’un incident le 18 avril 1621 pour transformer les tensions en émeute urbaine. Lors de l’enterrement d’un calviniste, des enfants catholiques chahutent et perturbent la cérémonie. Les protestants répliquent, des enfants sont précipités dans les fossés, des pierres volent, la rixe se transforme en émeute. Le lendemain, la foule catholique, déchaînée, déterre le corps du défunt protestant et le profane, puis entreprend la destruction du temple et de divers bâtiments, sans que la milice bourgeoise n’arrive à apaiser les troubles. Il faut l’intervention de la troupe pour qu’enfin le calme revienne. La poursuite judiciaire des meneurs de l’émeute suscite de nouveaux troubles, qui contraignent le roi à intervenir avec sévérité.

Les protestants demandent réparation et se voient promettre un dédommagement financier. Mais si le droit est pour eux, le pouvoir royal temporise, et ce n’est qu’en 1631 qu’un temple est finalement reconstruit. Le nouvel édifice est bâti loin du centre de Tours, au lieu-dit la Butte (aujourd’hui commune de La Ville-aux-Dames), où il accueille les fidèles calvinistes jusqu’à la Révocation.

Page 8: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

8

Page 9: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

9

4 – Antoine Mornac, Observationes in XXIV libros digestorum, 1631 Antonii Mornacii in Senaru paris. patroni, Observationes in XXIV. libros digestorum, et in IV. libros codicis : nunc demum in meliorem ordinem dispositae ; omissae, propio loco restitutae ; omnes accurata correctione cum inidicibus necessariis illustratae. - Parisiis [Paris], 1631. - [8]-622 [i.e. 624]-[28]-108-[7-1 bl. -19-1 bl.]-351-[1 bl.] p. ; in-fol. Incomplet du privilège. - Titre noir et rouge. - Nef de Paris gravée sur cuivre au titre. Bandeaux et lettres ornées gravés sur bois, ornements typographiques. Quelques notes manuscrites. - Index manuscrits au début et à la fin. - Reliure en chagrin brun, dos orné à six nerfs, tranches mouchetées, France, XVIIe siècle. Rés. 9204

Né près de Palluau, alors en Touraine, en 1554, Antoine Mornac effectue des études de droit à Poitiers, puis exerce la profession d’avocat au Parlement de Paris. En 1579, il fait partie, avec Etienne Pasquier, des avocats envoyés aux Grands Jours de Poitiers, sessions extraordinaires et délocalisés de la cour parisienne. 1589, lors des troubles de la Ligue, il manifeste sa fidélité au roi en gagnant Tours, où le Parlement loyaliste s’est replié. Il meurt à Paris vers 1619.

Il a laissé plusieurs ouvrages réputés en leur temps de jurisprudence et de commentaires juridiques sur le Digeste et le Code de Justinien, achevés par l’avocat François Pinsson d'après les notes qu’il avait laissées.

« Mornac est un des plus habiles hommes qu’il y ait eu dans les sciences, tant des loix romaines et des belles-lettres, que du droit françois, […] l’heureuse conciliation qu’il a faite de ces trois genres d’érudition dans une moitié de ce grand ouvrage, fait extrêmement regreter qu’il n’ait pas eu le temps d’en conduire l’autre partie à sa perfection » (Antoine Terrasson, Histoire de la jurisprudence romaine, 1750).

Cet esprit sérieux cultivait aussi la poésie latine. Un recueil de ses vers, les Feriae Forenses, parut en 1619, année probable de sa mort. Il rédigea également une vaste épopée, jamais imprimée, retraçant en vers l’histoire des guerres de religion.

Page 10: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

10

Page 11: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

11

5 – Sidoine Apollinaire et Victor Le Bouthillier de Chavigny (ancien possesseur), Opera, 1652 C. Sol. Apollin. Sidonii Arvenorum episcopi Opera Jac. Sirmondi Societ. Jesu presb. cura & studio recognita, notísque illustrata. Editio secunda, ad ejusdem autographum praelo jampridem paratum diligenter exacta. - Parisiis : sumptibus Sebastiani Cramoisy, 1652. - [16]-418-[20]-168-[16] p. ; in-4° Privilège octroyé à Sébastien Cramoisy le 5 mai 1652. - Achevé d'imprimer le 26 août 1652. - Titre noir et rouge. - Marque au titre gravée sur cuivre. - Bandeaux et lettres ornées gravés sur bois, ornements typographiques. - Reliure en basane fauve aux armes de Victor Bouthillier de Chavigny, dos orné à cinq nerfs, coupes et tranches dorées, France, XVIIe siècle. - Ex-libris : « Collection Serres. Toulouse ». Rés. 9202

Cette édition des œuvres de Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont et homme de lettres

gallo-romain, contemporain de la chute de l’empire d’Occident, est sortie des presses du plus célèbre des imprimeurs-libraires parisiens du XVIIe siècle, Sébastien Cramoisy (1584 ?-1670).

La reliure de prix d’un collège non identifié est aux armes de Victor Le Bouthillier de Chavigny (1590-1670), archevêque de Tours de 1641 à 1670.

Le possesseur du livre a reçu en cadeau, pour récompense de quelque succès scolaire, cet exemplaire, offert par la générosité de l’archevêque. Le Bouthillier a en effet marqué son épiscopat par de nombreuses actions de charité ou en faveur de l’éducation. Les Ursulines, les Visitandines, les Jésuites, les Calvairiennes ont bénéficié à Tours de sa bienveillance et de ses largesses, et c’est lui qui préside, en 1662, à la fondation du grand séminaire.

Page 12: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

12

Page 13: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

13

6 - Catulle et Michel de Marolles (traducteur), Les Poésies, 1653 7 - Tibulle et Michel de Marolles (traducteur), Les Elégies, 1653 Recueil de deux éditions reliées en un seul volume. - Demi-reliure en chagrin brun, dos orné à cinq nerfs, tranches mouchetées, France, XVIIe siècle. - Timbre humide : « Conventus Carm. disc. Rhedonensis ». Les Poesies de Catulle de Verone. En latin & en françois, de la traduction de M. D. M. - A Paris : chez Guillaume de Luyne, 1653. - [38]-388-[9-1 bl.] p. ; in-8° Traduit par Michel de Marolles, d'après Barbier. - Privilège octroyé à Guillaume de Luynes le 21 avril 1653. - Achevé d'imprimer le 29 août 1653. - Epître dédicatoire de Michel de Marolles à Edouard, prince Palatin. - Ornement au titre, bandeaux, lettres ornées et culs-de-lampes gravés sur bois, ornements typographiques. - - Est aussi relié dans ce volume : Elégies / Tibulle ; trad. de Marolles. - Paris : G. de Luyne, 1653. Rés. 14592 Les Elegies de Tibulle chevalier romain. En quatre livre. De la traduction de M.D.M. A.D.V. - A Paris : chez Guillaume de Luyne, 1653. - [32]-305-[7.] p. ; in-8° Texte latin et traduction française en regard. - Traduit par Michel de Marolles, d'après Barbier. - Le privilège est aux Poésies de Catulle : octroyé à Guillaume de Luynes le 21 avril 1653. - Achevé d'imprimer le 29 août 1653. - Epître dédicatoire de Michel de Marolles à Antoine, duc de Grammont. - Ornement au titre, bandeaux, lettres ornées et culs-de-lampe gravés sur bois, ornements typographiques Rés. 14592

La famille de Marolles tient son nom d’un fief situé sur la paroisse de Genillé. Michel de

Marolles naît en 1600 au château familial. Destiné à l’état ecclésiastique (il est le troisième fils de la famille), il s’intéresse très tôt à l’Antiquité. Tonsuré en 1610, il est envoyé à Paris pour suivre des études au collège de Clermont, tenu par les Jésuites, puis au collège de La Marche.

Il fait paraître sa première traduction, La Pharsale de Lucain, en 1623. Elle est dédiée au roi Louis XIII. En 1626, il est nommé abbé de Villeloin, modeste établissement monastique qui abrite alors 14 religieux.

Ses travaux d’érudition le conduisent fréquemment à Paris. Il poursuit des recherches généalogiques sur les familles nobles de Touraine, des traductions de textes religieux, mais aussi et surtout ses traductions des auteurs classiques latins, qu’il publie à un rythme très soutenu : tragédies de Sénèque (1644), Virgile (1649), Lucrèce (1650), Horace (1651), Tibulle, Juvénal, Perse et Catulle (1653), Properce (1654), Martial (1655), Plaute et Stace (1658), Térence (1659-1660), Ovide (1660), Eutrope (1664). En 1656, il sort ses Mémoires, qui constituent aujourd’hui son ouvrage le plus connu et le plus utilisé par les historiens de la littérature.

Page 14: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

14

Page 15: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

15

8 - Juvénal et Philibert Masson (imprimeur-libraire), Satyrae, 1685 D. Junii Juvenalis Satyrae omni obscoenitate expurgatae cum annotationibus. - Turonibus [Tours] : apud Philibertum Masson, typographum urbis, & collegii regii Societatis Jesu. M.DC.LXXXV. Cum privilegio regis, [1685]. - [4]-214-[1-1 bl.] p. ; in-12° Publié par Joseph de Jouvancy, d'après le catalogue de la BnF. - Titre frontispice gravé par Dolivar d'après Sevin - Privilège octroyé à Philibert Masson le 16 juin 1683. - Achevé d'imprimer pour la première fois le 16 avril 1685. - Titre-frontispice et marque au titre gravés sur cuivre. - Lettre ornée gravée sur bois, ornements typographiques. Reliure en basane brune, dos orné à cinq nerfs, coupes dorées, tranches mouchetées, France, XVIIe siècle. - Ex-libris manuscrit : « Ex libris abbatiae O[mn]ium S[anct]orum Andegavi ». Rés. 14586

Imprimeur-libraire, Philibert Masson naît à Lyon vers 1651, où il est apprenti pendant

cinq ans dans un atelier d’imprimerie, avant de travailler pendant sept ans en qualité de compagnon à Paris, Lyon, Orléans et Tours. C’est dans cette dernière ville qu’il s’établit 1677, et où il épouse la fille du libraire Charles Thillier. Son fils Jean Masson lui succède dès 1702. Il meurt à Tours en 1710.

Cette première édition complète tourangelle des Satires était destinée à l'usage du collège des jésuites. Elle a été expurgée des vers trop indécents et inappropriés pour être livrés à un public de collégiens. En effet, les Modernes entendaient exercer un droit d’inventaire dans le legs antique. Cela passait, dans l’édition des textes originaux, par la suppression des passages jugés obscènes ou licencieux.

L’exemple le plus fameux de cette pratique est la collection ad usum Delphini, éditions de classiques grecs et latins destinées à l’instruction du Dauphin, fils de Louis XIV, publiées de 1670 à 1698 sous la supervision de Bossuet et de Pierre-Daniel Huet. Juvénal, comme Aristophane, Ovide, Martial, et quelques-autres, fait l’objet d’une version censurée.

Page 16: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

16

Page 17: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

17

9 – Michel Nau, L'Etat présent de la religion mahométane, 1685 L'Etat present de la religion mahometane. Contenant les choses les plus curieuses, qui regardent Mahomet & l'établissement de sa secte, qui n'ont pas encore été imprimées. Avec des conférences sur la religion chrétienne, & sur l'Alcoran. Par le R.P. M. Nau, de la Compagnie de Jesus, missionnaire du Levant. Tome premier [- Tome II. Contenant la verité de la religion chrétienne, défenduë & prouvée contre l'Alcoran par l'Alcoran même. Par le R.P. M. Nau, de la Compagnie de Jesus, missionnaire du Levant]. - A Paris : chez la veuve P. Bouillerot, 1685. - 2 vol. ([12]-252 ; [8]-240 p.) ; in-12° Privilège octroyé à Michel Chilliat le 17 avril 1683. - Achevé d'imprimer pour la première fois le 4 janvier 1684. - Bandeau, lettre ornée et cul-de-lampe gravés sur bois, ornements typographiques. Le mot « vérité » au titre du t. II a été biffé et remplacé à la plume par « fausseté ». Demi-reliure en chagrin noir, France, XIXe siècle. Rés. 14584

Né à Tours en 1633 au sein d’une famille noble, Michel Nau entre dans l’ordre des Jésuites en 1659. Envoyé comme missionnaire au Proche-Orient, il réside habituellement à Alep, mais effectue des séjours à Tyr, à Jérusalem, en Galilée, en Arménie. Il étudie l'arabe et le syriaque et devient bon connaisseur de la liturgie orientale. En 1679, il publie un récit de son voyage en Terre Sainte (Voyage nouveau à la Terre sainte). Revenu en France pour y rétablir sa santé, il meurt à Paris en 1683.

Son traité sur la religion musulmane, est publié de façon posthume en 1685. Le traité, bien évidemment polémique, traduit cependant une bonne connaissance de l’Islam, qu’il ne présente pas toujours de manière négative. Ses informations sur le ramadan, la caravane du pèlerinage, ou encore le soufisme, sont précises et bien informées. La seconde partie de l’ouvrage est formé de six conférences, exercice de rhétorique traditionnelle opposant dans une joute oratoire le missionnaire à des savants musulmans.

Page 18: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

18

Page 19: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

19

10 - Henry Sully et Julien Le Roy (éditeur scientifique), Règle artificielle du temps, 1737 Regle artificielle du temps, traité sur la division naturelle & artificielle du temps, des horloges & des montres de différentes constructions, de la maniere de les connoître & de les regler avec justesse. Par Mr. Henry Sully, horloger de Monseigneur le duc d'Orleans. De la Societé des arts. Nouvelle edition corrigée & augmentée de quelques memoires sur l'horlogerie, par M. Julien Le Roy, de la même Societé. - A Paris : chez Gregoire Dupuis, 1737. - [24]-433-[15] p. - [6] f. de pl. dont [5] dépl. : illustrations ; in-12° Comprend le catalogue du libraire (3 p.). - Privilège octroyé à Henry Sully le 3 janvier 1726, cédé par Angélique Potel, veuve d'Henry Sully, à G. Dupuis le 22 octobre 1731. - Un cahier, signé *4 et paginé (273) à (278), encarté entre les feuillets M4 et M5. - Planches gravées sur cuivre. - Bandeau, lettre ornée et cul-de-lampe gravés sur bois, ornements typographiques. - Reliure en veau moucheté encadrée d'un filet à froid, dos orné à cinq nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, coupes dorées, tranches mouchetées, France, XVIIIe siècle. - Ex-dono de l'abbé D'Heerer au collège des Oratoriens de Juilly. Rés. 14587

Né à Tours en 1686, Julien Le Roy est formé à l’horlogerie par son père, Pierre Le Roy, installé place du Marché. Apprenti à Paris dès 1696, il est reçu en 1713 en tant que maître dans la corporation des horlogers de Paris. En 1739, il est nommé « horloger ordinaire du roi » Louis XV.

Julien Le Roy contribue à ravir à l’Angleterre la première place dans le domaine de l'horlogerie grâce à ses nombreuses inventions. Cela incita Voltaire à écrire à son fils, Pierre Le Roy : « Votre père et le maréchal de Saxe ont battu les Anglais » !

Spécialiste des montres à répétition, il perfectionne le pendule compensateur des effets de la chaleur et du froid. En 1744, il supprime la bâte des boîtes de montres à sonnerie pour loger le mécanisme de sonnerie sous le cadran de la montre. Vers 1740, il met au point les horloges publiques dites « horizontales », qui constitue sa plus grande invention.

L’horloger anglais Henry Sully (1680-1729), son contemporain, installé à Paris comme fabriquant de montres, est l’un de ses amis. Inventeur d'un nouvel échappement, il est l’auteur d’un manuel classique de l’horlogerie du XVIIIe siècle, la Règle artificielle du temps. L’édition a été augmentée par diverses contributions de Leroy relatives à l’huile pour les pivots, au cadran solaire amélioré, aux développements pour les horloges publiques.

Julien Le Roy a par ailleurs rédigé plusieurs mémoires relatifs à l’horlogerie, dont certains ont été publiés dans des périodiques savants, comme Le Mercure ou les Mémoires de Trévoux. L’un de ses fils, Pierre, lui succède dans la profession d’horloger, poursuivant la tradition familiale.

En 1987, le Musée des Beaux-arts de Tours a consacré une exposition à la dynastie des Le Roy, horlogers du roi.

Page 20: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

20

Page 21: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

21

11 – Martin Pallu, Réflexions sur la religion chrétienne, 1741 Reflexions sur la religion chrétienne. Par le R.P. Pallu, de la Compagnie de Jesus. - A Paris : chez Durand, 1741. - XXIV-319-[9] p. ; in-12° Ornement au titre signé « V.L.S. », i.e. Vincent Le Sueur, d'après Bénézit. - Privilège octroyé à Martin Pallu le 10 mars 1741, cédé à Chardon, Lambert et Durand le 12 mars. - Ornement au titre, bandeau et lettre ornée gravés sur bois - Reliure en veau marbré encadrée d'un filet à froid, dos orné à cinq nerfs, pièce de titre maroquin bordeaux, coupes dorées, tranches marbrées, France, XVIIIe siècle. - Ex-praemio de l'église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux (Paris), attribué à Clémence Bérard le 28 août 1803. Rés. 14583

Né à Tours en 1661, Martin Pallu est issu d’une illustre famille tourangelle de l’Ancien Régime. Son arrière-grand-père et son grand-père, tous deux prénommés Etienne, furent maires de Tours, respectivement en 1611-1613 et en 1629-1630. Son oncle, François Pallu (1626-1684), est l’un des fondateurs des Missions étrangères de Paris, et termine sa vie vicaire apostolique en Chine.

Martin Pallu entre dans l’ordre des Jésuites en 1678. Après avoir consacré sept années aux études philosophiques et théologiques, il enseigne dans différents collèges de son ordre (il aurait été le confesseur de Voltaire au collège Louis-le-Grand), puis il est affecté à la prédication. Il prêche l’Avent en 1706 à la cour, en présence de Louis XIV. Ses talents d’orateur n’égalent pas cependant ceux d’un Bossuet ou d’un Bourdaloue.

« On chercheroit en vain, dans ses Sermons, cette éloquence vive et pénétrante, qui captive l’esprit et subjugue le cœur ; mais ces heureuses qualités, qui ne sont pas données à tous les orateurs, sont remplacées par une simplicité noble, un ton de douceur et d’onction, qui met ses discours bien au-dessus des fades déclamations et de la composition apprêtée de la plupart de nos prédicateurs modernes » (Antoine Sabatier de Castres, Les Trois siècles de littérature française).

Des problèmes de santé – il souffre notamment d’asthme - le contraignent à abandonner la prédication en 1711. Devenu directeur de la congrégation de la Sainte-Vierge, établie dans la maison professe des Jésuites, il se consacre dès lors à la direction de conscience et à la rédaction d’ouvrages. Il meurt à Paris en 1742.

Mis à part une tragédie (Celsus Martyr, Paris, 1687), ses publications, au nombre d’une douzaine, sont constituées de traités spirituels et des sermons. Elles sont rédigées dans un style élégant et simple. Sa pensée, sans originalité, est claire, ce qui contribue au succès de ses ouvrages, plusieurs fois réédités jusqu’à la Révolution française.

Page 22: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

22

Page 23: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

23

12 - Pierre-Honoré Robbé de Beauveset, Mon Odyssée ou Le Journal de mon retour en Saintonge, 1760 Mon Odyssée ou Le Journal de mon retour en Saintonge. Poëme à Chloé. - A La Haye [i.e. Paris], 1760. - 125-[1 bl.] p. - [4] f. de pl. : illustration ; in-8° Par Robbé de Beauveset, d'après Barbier. - Planches gravées par Cochin d'après Desfriches. - Bandeaux gravés par Caron. - Fausse adresse, d'après Barbier : imprimé à Paris. - Ornement au titre et planches gravés sur cuivre. - Bandeaux gravés sur bois. Reliure en maroquin olive à encadrement doré, dos orné, pièces de titre maroquin brun, tranche supérieure dorée, France, XIXe siècle. Rés. 14588

Né à Vendôme vers 1712 dans une famille d’artisans, Pierre-Honoré Robbé de Beauveset s’illustre sous le règne de Louis XV dans la poésie libertine et la satire. Il se fait connaître en 1736 par un poème scandaleux, Le Débauché converti, et entreprend un poème sur la syphilis dont Piron disait que l'auteur était plein de son sujet. Le roi manifesta de l’indulgence à son égard, et Madame du Barry le protégea. Vers la fin de sa vie, il se convertit et écrit des poésies religieuses. Il meurt en 1792 à Saint-Germain-en-Laye.

Récit en vers, divisé en quatre chants, Mon Odyssée retrace les mésaventures de l’auteur sur la route de Jonzac à Orléans. Sur un ton picaresque il nous entraîne de ville en ville : Saintes, Sainte-Maure, Chinon, Tours, Amboise, Blois, etc., avec chaque fois des anecdotes satiriques ou humoristiques. Le troisième chant est entièrement consacré à la Touraine avec un curieux passage dans lequel Rabelais apparaît à l'auteur et l'invite à lui rendre ses hommages dans sa maison de Chinon :

« De Chinon, je prends le chemin, En versifiant dans ma tête, l'Hymne qu'à mon Patron j'apprête. J'arrive au lieu de mes souhaits ; Et demande à l'Hôtellerie, Où demeuroit feu Rabelais qui fut l'honneur de sa Patrie. De quelle horreur suis-je saisi, Quand on me répond : c'est ici ! Quoi ! dis-je, à l'Hôte qui contemple La surprise où je suis plongé, Ce lieu qui devroit être un Temple, En une taverne est changé ! Vas, vas, Chinon, tu n'es pas digne D’avoir produit cet Homme insigne. »

Page 24: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

24

Page 25: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

25

13 - Jean-Baptiste Meusnier de La Place, Mémoire sur l'équilibre des machines aérostatiques, 1783 Mémoire sur l'équilibre des machines aérostatiques, sur les différens moyens de les faire monter & descendre, & spécialement sur celui d'exécuter des manoeuvres, sans jeter de lest, & sans perdre d'air inflammable, en ménageant dans le ballon une capacité particulière, destinée à renfermer de l'air atmosphérique. Présenté à l'Académie, le 3 décembre 1783,... Par M. Meusnier, lieutenant au premier Corps royal du Génie. - [Paris] : [Le Jay], [1783]. - P. 49-69 ; in-4° Demi-reliure en veau rouge des ateliers Laurenchet, France, XXe siècle. - Extrait des Observations sur la physique, sur l'histoire naturelle et sur les arts, 1783 Rés. 9203

Né le 19 juin 1754 à Tours, Jean-Baptiste Meusnier de La Place fut mathématicien,

officier du génie, académicien. Formé par Gaspard Monge à l’école du Génie, il est élu à l'Académie des sciences en 1784 pour son étude sur la courbure des surfaces, sur laquelle il a laissé un théorème. S’intéressant tout particulièrement aux études aérostatiques, il est présenté parfois comme l'inventeur du dirigeable : il avait projeté en 1783 la construction d’un ballon elliptique d'environ 80 mètres et d'une capacité de 1 700 mètres cubes, dont la nacelle était conçue pour flotter sur l'eau. Le ballon devait être mû par trois propulseurs exigeant la force de 80 hommes.

Pendant la Révolution, il est chargé de l’organisation des défenses côtières. Il meurt de ses blessures le 13 juin 1793 près du pont de Cassel, lors du siège de Mayence.

Une caserne a porté son nom dans le château de Tours. Aujourd'hui, le bâtiment dit « Meusnier » accueille une partie de la police municipale.

Son Mémoire sur l’équilibre des machines aérostatiques est publié dans les Observations sur la physique, sur l'histoire naturelle et sur les arts, périodique scientifique mensuel dirigé par l’abbé François Rozier (1734-1793) conçu comme complémentaire aux Mémoires de l’Académie des sciences.

Page 26: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

26

Page 27: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

27

14 – Nicolas Baudeau, Principes économiques de Louis XII et du cardinal d'Amboise, 1785 Principes économiques de Louis XII et du cardinal d'Amboise, de Henri IV et du duc de Sully sur l'administration des finances, opposés aux systêmes des docteurs modernes. - [S.l.] : [s.n.], 1785. - [2]-134 p. ; in-8° Pamphlet sur L’Administration des finances de la France de Necker. - Par N. Baudeau, d'après Barbier. - Ornement au titre et bandeau gravés sur bois. - Première d'un recueil de trois pièces sur les finances publiques. - Reliure en veau marbré, dos fleuronné, pièce de titre maroquin bordeaux, coupes dorées, tranches bleues, France, XIXe siècle. - Est relié avec ce vol. : Considérations sur l'inaliénabilité du domaine de la Couronne / J. de Varenne. - Paris : Le Jay, 1775 Rés. 14589

Né à Amboise en 1730, Nicolas Baudeau devient tout jeune chanoine régulier de l’abbaye

de Chancelade, en Périgord, puis il intègre le collège des Prémontrés à Paris. A partir des années 1760, il s’intéresse aux questions économiques et financières, et rejoint les rangs du mouvement physiocratique fondé par François Quesnay. En 1765, il fonde un périodique, Ephémérides du citoyen, consacré à la vulgarisation des idées économiques des physiocrates, s’attachant notamment à la liberté du commerce des grains. Sa notoriété dépasse les frontières et lui vaut des invitations à séjourner en Pologne, puis en Russie.

À la suite du renvoi de Turgot, il est exilé quelques mois en Auvergne et son périodique est censuré à cause d’un article qui dénonçait les dépenses importantes engagées par le roi lors de la Guerre de Sept ans.

Il devient, au début des années 1780, l’homme d’affaires du duc de Chartres, le futur Philippe-Egalité. Frappé de maladie mentale, il se suicide à Paris en 1792.

Dans son pamphlet Principes économiques de Louis XII et du cardinal d'Amboise, l’abbé Baudeau réfute les idées du financier genevois Jacques Necker (1732-1804), assimilé aux « modernes ». Directeur général du Trésor royal en 1776, puis des Finances, Necker a modernisé l’organisation économique du royaume en s’opposant au libéralisme de ses prédécesseurs. Cependant, son recours massif aux emprunts par le biais de rentes viagères a augmenté considérablement la dette publique, et contribué à son renvoi en 1781. Necker met à profit sa retraite publique pour rédiger les trois volumes de son Administration des finances de la France (1784), où il expose ses théories et critique sévèrement la politique financière et la gestion désastreuse de son successeur, le contrôleur général des Finances Calonne.

Opposé aux idées de Necker, Baudeau recherche dans la « sagesse d'autrefois » les origines des grands principes économiques fondés sur un « ordre naturel » conforme aux idéaux physiocratiques: défense de l'agriculture comme moteur du développement économique, théorie de la juste répartition entre producteurs et propriétaires, projet de réforme fiscale, gestion de la dette publique, liberté des échanges, etc.

Page 28: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

28

Page 29: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

29

15 - Jacques-François Papion du Château, opuscules, 1788-1791 Recueil factice rassemblant six opuscules de J. -Fr. Papion du Château. - Demi-reliure en chagrin moucheté, pièce de titre maroquin rouge, tranches citron, France, XIXe siècle. -. Timbre humide : « Vins - Restauration - Chambres meublées - M.on Paton - Vers[ailles] ». Eloge de Louis XII, surnommé le Père du Peuple. Par M. P***. - A Paris : chez Demonville, 1788. - 54 p. ; in-8° Ornement au titre et bandeau gravés sur bois. Rés. 14591 (pièce 1) Motion patriotique, par M. Pap... du Ch***. - [S.l.] : [s.n.], [1790]. - 64 p. ; in-8° Titre de départ. - Daté d'après Taschereau. Rés. 14591 (pièce 2) Sur le crédit public, par M. Papion du Château. - [S.l.] : [s.n.], mars 1790. - [2]-58 p. ; in-8° Imprimé par L. Potier de Lille, d'après Taschereau. Rés. 14591 (pièce 3) N° 2. Sur le crédit public, par M. Papion du Château. - [S.l.] : [s.n.], août 1790 (De l'imprimerie de L. Potier de Lille, rue Favart, n°. 5). - 27-[1 bl.] p. ; in-8° Rés. 14591 (pièce 4) Adresse sur les moyens de prospérité du commerce, & sur les secours à lui donner. Présentée par M. Papion, le jeune. - [S.l.] : [se trouve chez Régent & Bernard, libraires, quai des Augustins], 1791. - 27-[1 bl.] p. ; in-8° Titre de départ. Rés. 14591 (pièce 5) Mémoire sur la mendicité, présentée à l'Assemblée nationale par M. Papion le jeune. - A Paris : chez Cussac, 1791. - 136 p. ; in-8° Ornement au titre et cul-de-lampe gravés sur bois. Rés. 14591 (pièce 6)

Originaire du Poitou, la famille Papion s’établit à Tours et devient en peu de générations

une des plus importantes du pays. L'appellation « Du Château » ajoutée au patronyme

Page 30: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

30

proviendrait de la propriété de Châteauvert, située sur la commune de Sainte-Radegonde près de Tours, possédée par la famille depuis 1696

Second fils de Pierre Antoine Papion (1713-1789), entrepreneur de la manufacture royale de damas et de velours établie à Tours, Jacques-François Papion du Château, dit Papion le Jeune (1753-1792) gère en commun avec son frère aîné Pierre Julien (1746-1818) l’entreprise léguée par leur père.

Les débuts de la Révolution française favorisent la publication de plaquettes proposant des solutions pour améliorer la situation économique du pays et réduire le déficit financier. L’œuvre de Jacques-François Papion s’inscrit dans cette efflorescence intellectuelle.

Page 31: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

31

16 - François-René-Jean de Pommereul, Discours pour l'inauguration du buste du premier consul Bonaparte, 1803 Discours pour l'inauguration du buste du Premier Consul Bonaparte dans la salle des séances du Conseil général d'Indre et Loire ; prononcé le 20 floréal an 11 par le général Pommereul, préfet de ce département, sur l'invitation du Conseil, contenue dans la délibération du 20 du même mois. - A Tours : de l'Imprimerie de la préfecture, chez Billault jeune, 1803. - 14-[2 bl.] p. ; in-8° Titre de départ. Rés. 14590

Né à Fougères dans une famille noble bretonne en 1745, François-René-Jean de Pommereul effectue une carrière militaire dans l’artillerie à partir de 1765. En mission dans le royaume de Naples en 1786, il est inscrit sur la liste des émigrés pendant la Révolution. Rayé de la liste des émigrés, il rentre en France en 1796 et est réintégré dans l’armée avec le grade de général de brigade d’artillerie.

En novembre 1800, préférant une carrière civile à une carrière militaire, il est nommé préfet d’Indre-et-Loire.

Parfait courtisan, il fait installer en mai 1803 un buste de Bonaparte, alors premier consul, dans la salle des séances du conseil général d’Indre-et-Loire. En septembre 1804, il est le premier à faire ériger, à Chinon, un buste officiel de Napoléon empereur.

Soucieux de célébrer les gloires du passé, Il fait poser un buste dans la maison natale supposée de Descartes et fait restaurer le tombeau d’Agnès Sorel à Loches. Violemment anticlérical et militant athée, il fait publier officiellement un almanach dans lequel les noms des saints sont remplacés par ceux des philosophes grecs et latins et fait circuler les listes d'athées publiées par Jérôme-Joseph Lalande sur lesquelles il figure. Il ordonne la destruction de la basilique Saint-Martin, fragilisée par l’effondrement des voûtes, et fait tracer une rue, l’actuelle rue des Halles, à l’emplacement de la nef. Le père d’Honoré de Balzac, Bernard-François, est l’un de ses fidèles et de ses protégés. Il lui doit sa nomination au poste de maire adjoint et d’administrateur de l’hôpital de Tours. L’écrivain maintiendra par la suite des relations avec le fils du préfet – général. Les relations de Pommereul avec l’archevêque de Tours, le cardinal Boisgelin, sont exécrables, et ce dernier demande à plusieurs reprises le renvoi du préfet. En décembre 1805, il est nommé préfet du département du Nord, à Lille, mutation qui ne constitue pas une sanction, le poste étant plus important. Il meurt à Paris en 1823.

Page 32: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

32

Page 33: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

33

17 - Germaine de Staël, De l'Allemagne, 1814 De l'Allemagne, par Mme la baronne de Staël Holstein. Seconde édition. Tome premier [-troisième]. - A Paris : chez H. Nicolle ; chez Mame frères, imprimeurs-libraires, 1814. - 3 vol. ([4]-XVI-348, [4]-387-[1 bl.], [4]-415-[1 bl.] p.) ; in-8° Reliure en chagrin raciné encadrée d'un filet à froid, dos orné, pièces de titre maroquin rouge et olive, coupes dorées, tranches citron, France, XIXe siècle. MP Rés. 14581/1-3

Fils de l'imprimeur-libraire d'Angers Charles-Pierre Mame et frères d’Amand Mame, fondateur de la dynastie Mame à Tours, Charles-Mathieu (1774-1842) et Louis Mame (1775-1839) s’installent à Paris en 1807, où ils travaillent en association jusqu’en 1815 sous la raison « Frères Mame ».

En 1810, Germaine de Staël (1766-1817), exilée dans son château de Copet en raison de son hostilité au régime impérial, achève son célèbre essai De l’Allemagne. Elle en confie la publication aux frères Mame et au libraire Henri Nicole. Mais l’auteure est surveillée et l’ouvrage n'échappe pas à la censure impériale : tous les exemplaires sont intégralement saisis et détruits, ce qui entraîne la faillite des frères Mame. Une édition clandestine paraît à Londres en 1813, puis, profitant de la chute de l’empereur, les frères Mame et Henri Nicole en publient une seconde édition à Paris en 1814, qui circule librement cette fois.

Page 34: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

34

Ardemment royalistes, les frères Mame publient en avril 1814 le pamphlet De Buonaparte et

des Bourbons de François-René de Chateaubriand, ce qui vaut à Louis Mame d’être incarcéré à deux reprises sous les Cent-Jours. Les deux frères font à nouveau faillite en décembre 1815. Ils quittent alors la France pour s'installer dans les colonies puis à New York. Charles-Mathieu est de retour à Angers en 1818 et Louis revient à Paris en 1822, où il poursuit sa carrière d’éditeur.

Page 35: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

35

18 – Jean-Louis Chalmel, Histoire de la mairie et des maires de Tours, 1826

Ca 1830. – Pap., [163] f. (f. [1] et [160-163] versos blancs). 265 x 216 mm. Demi-reliure en chagrin brun estampée d’un filet doré. Dos orné à quatre nerfs, France, XIXe siècle. - Ex-libris gravé de Mgr Raymond Marcel. Ms. non coté

Né à Tours en 1756, Jean-Louis Chalmel suit des études au collège royal de Chinon.

Après des études de droit, il s'établit à Paris comme avocat, puis séjourne un moment aux Antilles. Partisan enthousiaste de la Révolution, il revient à Tours où il occupe successivement les fonctions importantes de secrétaire général du département, administrateur du département et commissaire du Directoire auprès la municipalité de Tours. Elu député d'Indre-et-Loire au Conseil des Cinq-Cents en 1798, il rallie l’aile gauche des représentants et s’oppose au coup d’état du 18 Brumaire. Exclu de la représentation nationale au début du Consulat, il accepte cependant les fonctions de directeur des droits réunis à Mayence. Sous les Cent-Jours, l’empereur le nomme sous-préfet de Loches et il est élu député d’Indre-et-Loire. Il se retire de la vie publique après Waterloo. Conservateur de la bibliothèque de Tours dans les premières années du dix-neuvième siècle. Chalmel est l’auteur d’une œuvre littéraire et historique abondante. Les Tablettes chronologiques de l’histoire civile et ecclésiastique de Touraine… (1818) et la volumineuse Histoire de Touraine depuis la conquête des Gaules par les Romains jusqu’à l’année 1790 (1828, 4 volumes) en sont les éléments les plus notables.

On lui a reproché, sans doute avec raison, d’avoir fait œuvre de plagiaire. Il aurait utilisé pour rédiger ses ouvrages les œuvres inédites, conservées à la bibliothèque de Tours, d’un certain Pierre Carreau, historien tourangeau au début du XVIIIe siècle.

Jusqu’en juin 1940, la Bibliothèque municipale possédait un exemplaire manuscrit d’un

document jamais édité, l’Histoire de la mairie et des maires de Tours (ms. 1248). Disparu dans l’incendie provoqué par les combats, ce texte paraissait perdu à jamais. La découverte d’un autre exemplaire, qui plus est ayant appartenu un temps au bibliophile et mécène Raymond Marcel, constitue une heureuse surprise pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la ville de Tours.

Page 36: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

36

Page 37: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

37

19 - Emile Marco de Saint-Hilaire et Honoré de Balzac (imprimeur), L'Art de payer ses dettes sans débourser un sou, 1827 L'Art de payer ses dettes et de satisfaire ses créanciers sans débourser un sou ; enseigné en dix leçons. Ou Manuel de droit commercial, à l'usage des gens ruinés, des solliciteurs, des surnuméraires, des employés réformés et de tous les consommateurs sans argent. Par feu mon oncle, professeur émérite. Précédé d'une notice biographique sur l'auteur et orné de son portrait. Le tout publié par son neveu, auteur de L'Art de mettre sa cravate. Troisième édition revue et augmentée. - A Paris : à la Librairie universelle, 1827 (Imprimerie de H. Balzac). - 150 p. ; in-12° Par E. -M. Saint-Hilaire, d'après Barbier. - Demi-reliure en maroquin olive estampée d'un double filet doré, dos orné à cinq nerfs, tranche supérieure dorée, signée Petit-Simier, France, XIXe siècle. Rés. 14582

Au milieu des années 1820, Balzac renonce à la littérature commerciale, qui n’a pas répondu à ses espérances, et décide de se lancer dans les affaires. Il s’associe en 1825 avec le libraire Urbain Canel et trois autres personnes pour devenir éditeur. Mais l’entreprise échoue commercialement dès l’année suivante, et Balzac se tourne dès lors vers le métier d’imprimeur. C'est l'époque où il ne veut plus être, comme il le dit dans une lettre de 1827, qu'un « homme de lettres de plomb ». Sa maîtresse, Mme de Berny, lui prête les fonds nécessaires à l’entreprise. Il acquiert une imprimerie à Paris, rue des Marais-Saint-Germain, constituée de sept presses de Stanhope, d’une presse à satiner, de six cents livres de caractères cicero, de quatorze cents livres de caractères petit texte et de onze cent livres de caractères petit romain. 36 ouvriers y travaillent, ce qui fait de cette imprimerie une entreprise de taille moyenne. Au bout de deux ans, elle connaît un échec financier, qui entraîne le retour de Balzac vers la littérature, avec la mise en chantier des Chouans. Cependant, l'écrivain a retiré de cette expérience des compétences techniques et commerciales sur le milieu de l’édition qu’il va utiliser à plusieurs reprises dans son œuvre.

Entre juillet 1826 et août 1828, Balzac imprime 282 documents, le plus souvent des brochures d’actualité judiciaire ou politique, des chansonniers, des petits volumes à la mode, comme la série des « Art de... ».

Destinés aux dandys, ces livrets à la fois didactiques et parodiques relèvent de la littérature de distraction. Balzac en imprima plusieurs, comme l'Art de ne jamais déjeuner chez soi et de toujours dîner chez les autres par feu le Chevalier de Mangenville, ou le célèbre ouvrage du Baron de l'Empesé, l'Art de mettre sa cravate de toutes les manières connues et usitées enseigné et démontré en seize leçons avec dessins à l'appui.

L'Art de payer ses dettes et de satisfaire ses créanciers sans débourser un sou est dû à Emile Marco de Saint-Hilaire (1796-1887), connu par ailleurs pour avoir rédigé de plusieurs Mémoires apocryphes, comme les Mémoires d’un page à la cour impériale.

Page 38: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

38

Page 39: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

39

20 - Honoré de Balzac, lettre autographe à Charles Gosselin, 1831 Honoré de Balzac. Lettre à Charles Gosselin, 2 ou 3 décembre 1831 1831. – Pap., 2 f. 220 x 140 mm. Le texte de la lettre occupe le 1er feuillet (recto et verso) et la moitié du recto du 2e feuillet. L’adresse du correspondant est inscrite au verso du 2e feuillet. Ms. non coté

Balzac ne pensait pas, à la différence de certains épistoliers des XVIIe et XVIIIe siècles,

que ses lettres étaient destinées à circuler et à paraître imprimées. Il ne cherche pas à soigner son style et fait rarement des brouillons.

Ce qu’il écrit à sa sœur Laure en octobre 1819 restera globalement vrai toute sa vie : « Je suis si occupé que, quand je vous écris, je prends ma plume et mon papier, et je vais comme l’âne de Sancho, suivant le chemin. […] Je ne fais pas de brouillon (jamais, […] fi donc, est-ce que le cœur connaît les brouillons), […] je ne ponctue pas, […] je vous en demande pardon ; c’est coquetterie, pour qu’on me lise deux fois et que l’on pense plus longtemps à moi. »

La 1re édition de la correspondance de Balzac, publiée en 1876 par Calmann-Lévy, compte 384 lettres.

De 1960 à 1969, une nouvelle édition de la correspondance établie par Roger Pierrot paraît chez Garnier. On y trouve, en tenant compte des bis, des ter et des doubles emplois, 2.904 « pièces » numérotées, dont 1548 lettres de Balzac proprement dites, auxquelles on a ajouté de très nombreuses lettres reçues.

Elle est aujourd’hui remplacée par la nouvelle édition, due au même Roger Pierrot et à Hervé Yvon, publiée dans la collection La Pléiade, et dont le 3e et dernier volume a été publié en 2017.

De 1825 à 1848, Balzac rend régulièrement visite à Jean Margonne (1780-1858), ami de ses parents, dans son château de Saché.

Le séjour prolongé qu’il effectue de fin octobre à mi-décembre 1831 est marqué par d’intenses travaux d’écriture, comme le prouvent les lettres qu’il échange avec ses éditeurs et ses amis.

Cette lettre de Balzac, datée de Saché, est adressée à l’un des grands éditeurs des romantiques français, le libraire Charles Gosselin (1793-1859). On lui doit notamment la monumentale édition des Œuvres complètes de Walter Scott traduites par Defauconpret, grand succès de librairie en dépit de son ampleur (plus de 80 volumes dans la version in-12° !). Lamartine, Victor Hugo, George Sand, mais aussi Fenimore Cooper sont autant d’auteurs qu’il édite et contribue à populariser sous la Restauration et la monarchie de Juillet.

Charles Gosselin est le premier grand éditeur de Balzac. C’est lui en effet qui publie en 1831 La Peau de chagrin, premier roman de Balzac à connaître dès sa parution un immense succès (il est tiré à 4000 exemplaires, ce qui est considérable pour l'époque). L’association entre le libraire et l’écrivain durera jusqu’en 1834, date à laquelle Balzac quittera Gosselin pour Edmond Werdet.

Dans sa lettre, Balzac annonce l’achèvement prochain du premier dixain des Cent contes drolatiques, dont il enverra une grande partie de la copie à la fin du mois de décembre 1831. Le premier volume de cette œuvre sera publié l’année suivante par Gosselin.

Page 40: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

40

Page 41: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

41

21 - F.-Charles Placé (éditeur), Dialogue entre Cartouche et Mandrin, 1838 Dialogue entre Cartouche et Mandrin : où l'on voit Proserpine se promener en cabriolet dans les Enfers. - Tours : F.-Charles Placé, 1838. - 11 p. ; 14 cm Rés. 14579

Imprimeur-libraire à Tours sous la Monarchie de Juillet, F.-Charles Placé tenait sa

boutique rue du Change. A l’inverse d’un Amand Mame, en prise avec son siècle, sa production éditoriale, contes de fée, romans de chevalerie, petit manuel d’astrologie, poursuit une tradition populaire héritée de la bibliothèque bleue d’Ancien Régime.

Très représentatif de son catalogue, le Dialogue entre Cartouche et Mandrin est un écrit burlesque très court, typique de la littérature de colportage. Une édition en a été publiée à Troyes dès 1755. Les deux plus célèbres brigands du XVIIIe siècle, Cartouche (1693-1721) et Mandrin (1724-1755), se vantent d’avoir défié les lois et mettent en avant leur exploit, avant que Pluton ne les ramène à la dure réalité de leur juste peine.

Page 42: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

42

22 - Henri Lafosse, Agnès Sorel, 1844 Agnès Sorel / Henri Lafosse. - Paris : L. de Potter, 1844. - 3 vol. (358, 328, 411) ; 22 cm Rés. 14580/1-3

Henri Lafosse est un écrivain dont nous ignorons à peu près tout. Né vers 1808, si l’on en

croit la préface de son roman, il publie en 1833 chez Levasseur, sous le pseudonyme d’Henry de Gourville, un volume de poésie, Ombres et rayons, passé inaperçu.

Onze ans plus tard, il récidive avec un volumineux roman historique consacré à la favorite du roi Charles VII, Agnès Sorel (1422 ?-1450), enterrée à Loches. L’action débute par la description du château fictif de Fromenteau, que le narrateur situe en Touraine. Cet ouvrage totalement oublié trahit l’influence d’un classique du genre historique, le roman Quentin Durward de Walter Scott, dont le succès en France a été prodigieux. On y retrouve tous les lieux communs du romantisme, les Bohémiens, le Bal des Ardents, l’Arabe.

A défaut d’être d’une grande valeur littéraire, cet ouvrage semble être d’une grande rareté dans les bibliothèques publiques, ce qui justifie son acquisition pour la conservation. Il témoigne du succès du roman historique sous la Monarchie de Juillet, et participe, même si ce n’est que de façon modeste, au mythe d’Agnès Sorel.

Page 43: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

43

23 – Alfred Tonnellé, carnet de croquis, 1847-1850 Les croquis représentent les monuments ou détails suivants : f. 6 et 7 : fenêtres d’une église gothique (1850) ; f. 9 : « Tombeau de [blanc] à Hébertot » (Trouville, 1847) ; f. 10 : « Vue de ma fenêtre vers la mer (chez Mr Moisy) » (Trouville, 1847) ; f. 10v : « Eglise de Criqueboeuf » (Trouville, 1848) ; f. 11 : « Ruines de St Arnoul » (Trouville, 1847) : f. 12 : « Le Four Rouge, maison du garde, à Fontaine » (Tours, 1847) ; f. 13 : « Pont de Touques » (Trouville, 1848) ; f. 14 : « Une ferme dans un verger » (Trouville, 1848) ; f. 15 : bateau à voile (Tours, 1848) ; f. 16 : église en ruines (Tours, 1848) ; f. 17 : pont surmonté d’habitations (Tours, s.d.) ; f. 18 : « St Gatien fenêtre et galerie du transept » (Tours, 1850) ; f. 19 : « St Gatien fenêtre et galerie de la nef » (Tours, 1850) ; f. 20 : « Vue de ma fenêtre sur la rue (chez Mr Moisy) » (Trouville, 1847) ; f. 21 : « Eglise de Criqueboeuf » (Trouville, 1847) ; f. 22 : « Vue remarquable ( ?) de la côte du Hâvre » (Trouville, 1848). Les f. 1 à 5, 8 et 23 sont blancs. Trouville et Tours, 1847-1850.- Pap., |23] f.(versos blancs). 215 x 122 mm. Carnet dérelié Ms. non coté

Né à Tours en 1831, Alfred Tonnellé est fils et petit-fils de médecins tourangeaux. Elève brillant, il se passionne pour la philosophie, la musique, la peinture, ou encore l’architecture. Au cours de l’été 1858, il effectue une série d’excursions et d’escalades à travers les Pyrénées, de Luchon au Roussillon, en passant par le Val d’Aran et l’Andorre. Atteint par la typhoïde, il meurt prématurément le 14 octobre de cette même année.

Page 44: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

44

Amélie Tonnellé, sa mère, confie à son ami G.-A. Heinrich le soin de publier chez Mame en 1859-1860 différents textes qu’il avait rédigés, plus ou moins achevés : traduction d’un essai de Wilhelm von Humboldt, Fragments sur l’art ou la philosophie, Voyage artistique en Angleterre, et surtout Trois mois aux Pyrénées et dans le Midi en 1858. Ce journal de voyage dans les Pyrénées est devenu l’un des classiques du pyrénéisme.

La Bibliothèque de Tours conserve aujourd’hui une partie importante de la bibliothèque d’Alfred Tonnellé.

Page 45: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

45

24 - Album Mame, vers 1860 [Album]. – Tours : Mame, [ca 1860]. – Gr. in-8° Recueil de 74 gravures ou lithogravures sur Chine appliqué pour certaines, montées sur onglets, demi-maroquin bouteille à coins, dos à nerfs, tranches dorées. I. Paris. Place Louis-XV. - II. Dieppe. - III. Marseille. - IV. Gavarni. - V. Porte de l'ouest à Péking. - VI. Tour de porcelaine à Nanking. - VII. Khang-Hi visite l'église des Jésuites à Péking. - VIII. Cruauté de Li-Tseu-Tching. - IX. Illustrations pour la Botanique et physiologie végétale de Louis-François Jéhan (1847). - X. Bossuet (2 fois). - XI. Le Prêtre au village. - XII. Un missionnaire de Louisiane. - XIII. "Aussitôt l'archevêque de Paris reparaît à l'Hôtel-Dieu". - XIV. A Jérusalem. - XV. Illustration de titre pour Saint Louis et son siècle de Walsh (1851, nombreuses rééditions). - XVI. Entrée de Louis IX à Damiette. - XVII. Saint Louis débarquant à Ptolémaïs. - XVIII. Saint Louis fait voeu de prendre la croix. - XIX. Blanche de Castille. - XX. Bataille de Taillebourg. - XXI. Louis IX. - XXII. Marguerite de Provence. - XXIII. Nid d'oiseaux mouches. - XXIV. Perspective de la nature entre les tropiques. - XXV. Restauration théorique de la période tertiaire. - XXVI. Perspective de la nature dans les zones tempérées. - XXVII. "Il s'arrêta tout rêveur". - XXVIII. "Bénissez-nous, cria la foule". - XXIX. "Je prends possession de l'Angleterre". - XXX. Cathédrale de Rouen. - XXXI. "Je lui jetais un gros morceau de pain". - XXXII. "Un embrassement, un baiser, puis un embrassement encore". - XXXIII. "J'entrai dans la gondole ..". - XXXIV. " Elle se faisait quelque fois porter au grand air sur un canapé". - XXXV. "Dieu seul est grand". - XXXVI. Louis XIV chez Fouquet. - XXXVII. Louis XIV offant l'hospitalité à Jacques II. - XXXVIII. Les magistrats de Paris présentent à Louis XIV la délibération qui lui décerne le surnom de grand. - XXXIX. Echange de prisonniers. - XL. Alger. - XLI. Prise de Constantine. - XLII. Débarquement à Sidi-Ferruch. - XLIII. "Le canon se mit à rententir". - XLIV. "Il célébra sur la plage une messe solennelle". - XLV. Le Col de Mouzaïa. - XLVI. Abd-el-Kader. - XLVII. Arrivée de Louis XI à Péronne. - XLVIII. Meurtre de Jean sans Peur. - XLIX. Bataille de Granson. - L. Mort de la princesse Marie de Bourgogne. - LI. Lorette. - LII. Rome. - LIII. Venise. - LIV. Naples. - LV. " Je voudrais sauver votre âme". - LVI. L'Angélus de midi. - LVII. "Je n'entrai qu'en hésitant". - LVIII. "Confiance en Dieu". - LIX. La prière au chalet. - LX-LXIII. Illustrations pour Agnès de Lauvens de Louis Veuillot (1857, nombreuses rééditions). - LXIV. -LXV. Iconographie hagiologique. - LXVI. Même gravure que I, avant la lettre. - LXVII. Même gravure que IV, avant la lettre. - LXVIII. Même gravure que II, avant la lettre. - LXIX. Même gravure que III, avant la lettre. - LXX. -LXXIV. Illustrations pour l'Histoire de Napoléon Bonaparte, d'Amédée Gabourd (1851, nombreuses rééditions). Non coté

Il est difficile de décider si cet album qui regroupe des illustrations employées par les éditions Mame pour certaines de leurs publications les plus populaires émane de la maison elle-même ou a été composé par un amateur venu en possession de bons tirages, après la lettre (en général), ou avant la lettre (parfois), tant la disposition est arbitraire et désordonnée. En tout cas, cet exemplaire a appartenu à la famille Mame.

Page 46: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

46

Page 47: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

47

25 - Guy de Tours et François Béroalde de Verville, Les Muses incognues ou La Seille aux bourriers, 1862 Les Muses incognues : ou La Seille aux bourriers plaine de desirs et imaginations d'amour : recueil de poésies satyriques / de Béroalde de Verville, Guy de Tours, Gauchet, Berthelot, Motin, etc. - Paris : Jules Gay, 1862. - 1 vol. (IX-107 p.) ; 16 cm Réimpression de l'édition de Rouen : Jean Petit, 1604. - Exemplaire n°76 d'un tirage à cent. - Demi-reliure à coin en maroquin fauve, dos à quatre nerfs, pièce de titre maroquin rouge, tranche supérieure dorée, France, XIXe siècle - Ex-libris gravé : « Bibliothèque de Mr. Jules Pardonneau à Tours ». Rés. 14577

Né à Paris en 1556, François Béroalde de Verville est le fils d’un théologien protestant. Ministre réformé lui-même, il se convertit au catholicisme. En 1589, lors des troubles de la Ligue, il suit le roi Henri III à Tours, ville où il s’installe durablement et où il mourra en 1626. Sa fidélité à la monarchie lui vaut de recevoir le titre de chanoine de l’église cathédrale Saint-Gatien, en 1595.

Il rédige de nombreux ouvrages, recueils de poésie, traités de philosophie, romans, dont le plus célèbre, Le Moyen de parvenir (1617). Il meurt à Tours en 1626.

Avocat de profession, le poète Guy de Tours fut un disciple et un admirateur de Ronsard (1562 ?-1611 ?). Comme ce dernier, il consacre l’essentiel de sa production à célébrer l’amour et l’érotisme.

En 1604, Béroalde et Guy de Tours, qui sont amis, publie Les Muses Inconnues, un recueil de 96 satires et poèmes érotiques (83 de Guy de Tours et 5 de Béroalde). La réédition publiée en 1862 est basée sur l’unique exemplaire répertorié alors, conservé à la bibliothèque de l’Arsenal. Dans sa Bibliothèque françoise, l’abbé Claude Goujet dénonce sans indulgence le libertinage de ce recueil : « Dès la première pièce, l’auteur a l’impudence de faire l’apologie des filles de joye. Les obscénités coulent de sa plume, et montrent un esprit gâté, et sans doute un cœur corrompu. »

Page 48: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

48

Page 49: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

49

26 – Paul Moreau de Tours, Fous et bouffons. Etude physiologique, psychologique et historique, 1885 Fous et bouffons, étude physiologique, psychologique et historique / par le Dr Paul Moreau (de Tours),... - Paris : J.-B. Baillière, 1885. - VII-288 p. ; 18 cm TA 1066

Fils du psychiatre Jacques-Joseph Moreau de Tours, Paul Moreau naît à Ivry-sur-Seine en 1844. Après des études de médecine à Paris, il consacre sa carrière à la psychopathologie et aux comportements jugés déviants et dirige, comme son père, la maison de santé d’Ivry-sur-Seine. Parmi ses ouvrages, La Folie chez les enfants (Paris, Baillière, 1888) est considéré comme le premier traité de psychiatrie infantile. Il meurt dans sa ville natale en 1908.

Page 50: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

50

27 - Victor Le Febvre, La Semaine du Laboureur, 1892 La Semaine du Laboureur : l'œuvre,... en sept journées (huit volumes illustrés) / Victor Le Febvre ; préface de Anatole Cerfberr. - Tours : E. Arrault et Cie, 1892. - 8 tomes en 4 vol. : ill., photogr., fac-sim., cartes, couv. ill. ; 18 cm Fragment d'enveloppe à l'adresse de "Monsieur Lefebv[r]e à la Gitonnière, Cm. de Genillé (I. & L.)". - Reliure en maroquin brun encadrée d'un filet à froid, monogramme doré "L.F." dans le coin supérieur droit, dos à cinq nerfs, tranches dorées, France, XIXe siècle. Rés. 14576/1-4

Né à Selles-sur-Cher en 1824, Victor Le Febvre effectue des études de droit à la

Sorbonne, puis entame une carrière au barreau de Paris, avant de devenir propriétaire terrien à Genillé. Toute sa vie, il milite pour les idées républicaines. Ses fortes convictions politiques, marquées d’intransigeance, lui valent sous le second Empire des démêlés avec la justice. A l’occasion d’un banquet agricole à Loches, le 16 août 1868, il refuse de porter un toast à Napoléon III, l’insulte et insulte aussi un gendarme dénommé Latruffe, présent. Cet incident donne lieu à un procès : expulsé et arrêté, Le Febvre poursuit Latruffe et réclame des dommages et intérêts.

Se présentant comme un « écrivain – laboureur » ou un « laboureur, ancien bourgeois », il dénonce avec éloquence dans ses conférences et ses articles l’influence du clergé et la grande propriété. Il meurt à Genillé en 1891.

Publié l’année suivant sa mort, La Semaine du Laboureur est un livre hommage, divisé en sept journées. Le volume consacré au dimanche est moins épais car le laboureur ne travaille qu’une demi-journée !

Page 51: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

51

28 - José Maria de Heredia et Marcel-Thomas Lavollée (relieur), Les Trophées, 1893 Les Trophées / José-Maria de Heredia. - Paris : Alphonse Lemerre, [1893]. - IV-218 p. ; 19 cm Daté d'après le catalogue de la BnF. - Reliure en maroquin bleu marbré estampée d'un semi de roses dorées encadré d'un triple filet doré, dos orné, coupes, chasses et tranche supérieure dorées, signée M. Lavollée, France, XXe siècle. Rés. 14578

Né et mort à Tours,

Marcel-Thomas Lavollée (1876-1940) est le fils d’un forgeron et d’une couturière. Relieur et peintre des bords de Loire, il mena une activité de militant au sein de la Fédération socialiste d’Indre-et-Loire avant et après la Première Guerre mondiale. Il fut l’un des onze délégués au fameux congrès national de décembre 1920 qui se tint dans sa propre ville, Tours.

En 1937, il publie chez Arrault à Tours un album abondamment illustré, La Loire tourangelle, paysages de mon pays.

La Bibliothèque de Tours possède d’autres ouvrages reliés par Marcel-Thomas Lavollée.

Page 52: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

52

29 - René Boylesve, préface de Sainte-Marie-des-Fleurs, 1908 Brouillon manuscrit de la nouvelle préface du roman Sainte-Marie-des-Fleurs publiée par Nelson et Calmann-Lévy en 1908. 1908.- Pap., 2 f.(versos blancs). 195 x 150 mm. Ms. non coté

En 1897, René Boylesve publie chez Paul Ollendorff un roman en partie autobiographie,

Sainte-Marie-des-Fleurs. Entre France et Italie, il évoque les amours contrariés d’André et de Marie, séparés par des conditions sociales divergentes. La pression sociale et familiale l’emportera.

Ce roman, qui témoigne du rapprochement entre l’amour et le spirituel, s’inspire d’une expérience vécue : en 1891, Boylesve rencontre à Granville une jeune fille charmante, intelligente, cultivée, Marie Trouilloud, … hélas fiancée à un homme riche. A cette époque, l’écrivain est pauvre et inconnu, et ne peut rivaliser comme prétendant aux yeux de la famille. Les jeunes gens vont cependant continuer à se rencontrer et s’écrire : la correspondance de Marie Trouilloud est conservée à la Bibliothèque municipale de Tours.

Page 53: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

53

30 - René Boylesve, adaptations pour le cinéma ou la scène lyrique, vers 1920 Recueil de trois manuscrits autographes inédits, ensemble de trois adaptations d’œuvres de René Boylesve effectuées lui-même pour le cinéma et la scène lyrique. Ca 1920. – Pap., [27] f. (versos blancs). 267 x 405 mm. Demi-reliure récente en chagrin bordeaux, titre doré en long au dos. Ms. non coté

1. Le Parfum des îles Borromées Manuscrit à l’encre noire. 20 f.

Intitulé Le

Parfum des îles Borromées, ce manuscrit inédit est le scénario d’un film que René Boylesve a envisagé, adapté du roman du même nom paru en 1898.

Le film n’a jamais vu le jour. De fait, on ne connaît aucune adaptation d’œuvre de René Boylesve pour le cinéma.

Probablement rédigé dans les années 1920, ce scénario marque l’intérêt de Boylesve pour le septième art, alors naissant, et sa volonté de faire représenter son œuvre au cinéma.

Page 54: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

54

2. Le Médecin des Dames Manuscrit à l’encre noire. 2 f. Le manuscrit est accompagné d’une transcription tapuscrite originale sur papier pelure à l’encre violette, de 5 f. non reliés à l’ensemble.

Ce manuscrit dresse les grandes lignes

d’un projet d’opérette en quatre actes d’après le roman Le Médecin des Dames de Néans, son premier roman, publié en 1896. Ce projet n’eut pas de suite.

On ne connaissait jusque-là qu’une seule adaptation de Boylesve pour la scène lyrique : le livret d’une opérette tirée de La leçon d’amour dans un parc, écrit en collaboration avec André Birabeau. Cette adaptation, modifiée par Guy Lafarge et Jean Valmy fut montée à Paris en 1951 sur une musique de Guy Lafarge et représentée à nouveau au Grand Théâtre de Tours en janvier 1969.

Page 55: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

55

3. L’Amour médecin ( ?) Manuscrit au crayon gris. 3 f. Le manuscrit est accompagné d’une transcription tapuscrite originale sur papier pelure à l’encre violette, de 3 f. non reliés à l’ensemble.

Cet autre projet d’adaptation du roman Le Médecin des Dames de Néans est cette fois-ci rédigée pour le cinéma. Cette version donne une place importante à l’usage de l’automobile et à l’étonnement que suscite ce nouveau moyen de transport.

« La scène se passe à une époque où il n’y avait pas encore d’automobiles, la vie était beaucoup plus tranquille, plus ramassée et l’on ferait dire aux personnages combien la vie est douce sans automobiles. – « Les automobiles, dirait quelqu’un, qu’est-ce que c’est que ça ? » « Ce sont des choses qui n’existent pas. ». »

Page 56: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

56

31 – François Rabelais, Gargantua & Pantagruel, 1922 Gargantua & Pantagruel / François Rabelais ; texte transcrit et annoté par Henri Clouzot ; illustré de 525 vignettes par Joseph Hémard. - Paris : G. Crès, 1922. - IV-812 p. : ill., couv. ill. ; 28 cm. - (Collection des Grands livres ; [I]) Demi-reliure en basane racinée, dos orné à deux nerfs, tranches mouchetées, France, XXe siècle. Rés. 9201

Dessinateur français, Joseph Hémard (1880-1961) illustre des genres aussi différents que les bandes-dessinées ou les classiques de la littérature française (Brantôme, La Fontaine, Molière, Boileau, Voltaire, Bérenger, Balzac, Anatole France, Courteline, etc.). Il se dégage un érotisme joyeux de son illustration de Rabelais.

L’édition de Rabelais est due aux soins de l’historien d’art et conservateur de la bibliothèque de Forney, le niortais Henri Clouzot (1865-1941).

Page 57: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

57

32 – Georges Danthon, Esquisse sur Nanteuil, à Montrichard, 1931 Esquisse sur Nanteuil, à Montrichard, au diocèse de Blois, son histoire, son église, son pèlerinage / abbé Georges Danthon,... - Blois : Grande imprimerie de Blois, 1931. - 124 p. -[6] f. de pl. ; 23 cm Les planches ne sont pas insérées entre les mêmes pages que mentionnées dans la table des gravures hors texte. - Notes bibliographiques. TB 3104

Jusqu’à la Révolution,

Montrichard fait partie de la province de Touraine. A la création d’une nouvelle circonscription territoriale, les départements, la ville est rattachée au Loir-et-Cher le 4 mars 1790.

L’abbé Georges Danthon, professeur au collège de Pontlevoy, consacre en 1931 une monographie à l’église de pèlerinage située à Nanteuil, à proximité immédiate de Montrichard. C’est là son seul ouvrage imprimé.

Page 58: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

58

33 – Yves Bonnefoy, lettres autographes à Philippe Denis, 1988-2012 Trois lettres autographes signées à Philippe Denis. Paris, 12 avril 1988, 1 f., Paris, 6 décembre 2011, 1 p., Paris, 6 décembre 2012, 1 p. et demi. Ms. non coté

Né en 1947, Philippe Denis est à la fois un poète, un essayiste et un traducteur de l’anglais et du japonais.

Ses premiers livres paraissent au Mercure de France (Cahiers d’ombres, 1974 ; églogues, 1986 ; Divertimenti, 1991). Il édite parallèlement des livres d’artistes illustrés par Mirô, Tal Coat, Capdeville, etc. Depuis Notes lentes (1996), ses principaux recueils sont publiés à La Dogana (Genève). Nugae, en 2003, bénéficie d’un avant-propos d’Yves Bonnefoy.

Il a par ailleurs donné des textes à de très nombreuses revues francophones et étrangères.

Page 59: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

59

34 – François Rabelais, Pantagruel, 1990 Pantagruel / François Rabelais ; présenté par Nicole Cazauran. - Paris : Imprimerie nationale, 1990. - 340 p. ; ill. ; 23 cm Ouvrage relié sous étui. Rés. 14774

Les illustrations qui accompagnent cette édition de Rabelais sont dues Jacques-Charles

Delahaye (1928-2010), artiste français et professeur d’atelier à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, qui a essentiellement œuvré dans la sculpture.

Page 60: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

60

35 – Pierre de Ronsard et Claire Illouz (illustratrice), Meschanctes nuicts, 2018 Meschanctes nuicts / Pierre de Ronsard ; gravures de Claire Illouz. - Chérence : Claire Illouz, 2018. - non paginé [34] p. ; ill. ; 21 cm En cahiers sous étui. Rés. 14713

Artiste peintre et graveur, Claire Illouz a retenu quatre poèmes de Pierre de Ronsard dont

elle a dispersé les vers dans ce livre d’artiste, strophe après strophe. « Longtemps, l’expérience douloureuse de l’insomnie m’amenait à maudire ces moments de veille forcée qui empoisonnent la nuit : faisant tourner l’esprit dans le vide, tel un moteur désespérément enrayé, ils signifiaient pour moi temps gâché, épuisement et négation de toute pensée. La lecture de ces vers de Ronsard est venue comme un baume : dans le cerveau âgé, malade, et surtout insomniaque, du “Prince des Poètes”, la poésie continuait de couler, pour dire, en vers, cette ruine même de l’esprit : quelle leçon plus précieuse pour un artiste qu’une telle pulsation poétique inaltérée, au cœur des moments les plus noirs ? », confie l’artiste.

Les traits fins et précis de l’artiste, tout en élégance et délicatesse, mêlant eau-forte et pointe-sèche, font apparaître la figure du dormeur en mal de sommeil.

Page 61: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

61

Provenance et et prix des acquisitions

Numéro de notice

Nom du libraire ou de l’artiste Prix TTC (frais de port inclus)

1 Oslo Rare Books (Oslo)

935

2 Librairie Chanut (Paris)

510

3 Librairie historique Teissèdre (Paris)

420

4 Jean-Marc Dechaud (Crissay-sur-Manse)

380

5 Hugues de Latude (Paris)

1150

6 et 7 Libreria Piani (Badie du Monte San Pietro)

200

8 Jean-Marc Dechaud (Crissay-sur-Manse)

250

9 Librairie Perraud (Antibes)

350

10 Hugues de Latude (Paris)

800

11 Librairie du Sagittaire (Marseille)

77

12 Librairie du Cardinal (Villenave-d’Ornon)

210

13 Hugues de Latude (Paris)

150

14 Librairie Dimitri Kronis (Paris)

400

15 Librairie historique Teissèdre (Paris)

700

16 Librairie historique Teissèdre (Paris)

100

17 Librairie Michel Bouvier (Paris)

450

18 Jean-Claude Bardet (Saint-Avertin)

250

19 Hôtel des ventes Giraudeau (Tours)

459,80

20 Ader Nordman (Paris)

3750

21 Librairie historique Teissèdre (Paris)

50

22 Librairie Nadine Rousseau (Reuilly)

230

Page 62: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

62

23 Jean-François Seron

50

24 Librairie historique Teissèdre (Paris)

300

25 Chez les libraires associés (Paris)

108

26 Librairie historique Teissèdre (Paris)

75

27 Librairie Trois Plumes (Angers)

270

28 Aux Arts etc. (Tours)

150

29 Françoise Vallet (Caluire-et-Cuire)

100

30 Jean-Marc Dechaud (Crissay-sur-Manse)

1800

31 Au cri de la chouette (Montmorillon)

133

32 Librairie historique Teissèdre (Paris)

50

33 Librairie Jean-Yves Lacroix (Paris)

136

34 Imprimerie nationale (Paris)

148,50

35 Claire Illouz (Chérence)

800

Total 15942,30 €

En bleu : documents subventionnés par la DRAC et la région Centre – Val-de-Loire dans le cadre du FRRAB En rouge : document subventionné par la DRAC et la région Centre – Val-de-Loire dans le cadre du FRRAB et par les ABM (Amis de la Bibliothèque et du Musée)

Page 63: BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE DE TOURS

63

Situé au rez-de-chaussée de la Bibliothèque centrale (2 bis avenue André Malraux), l’Espace

Patrimoine - Touraine – Val de Loire accueille tous les publics qui s’intéressent à l’histoire et au patrimoine : chercheurs professionnels ou amateurs, étudiants, enseignants ou simples curieux.

Lithographies, dessins, éditions anciennes, livres d’artistes, cartes postales… les collections patrimoniales de la Bibliothèque sont présentes sur Instagram (https://www.instagram.com/bibtours_patrimoine/) ainsi que sur la page Facebook de la Bibliothèque.