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BELLE SAUVE Mes parents, de souche bretonne, sont venus s’installer dans le Loiret en 1924 comme agriculteurs. A cette époque, la Bretagne étant pauvre, l’état donnait des facilités pour rejoindre certains départements dépourvus d’agriculteurs. Ils sont arrivés avec leurs animaux dans une petite ferme dénommée « Belle Sauve » sur la commune de Vitry-aux-Loges où je suis né ainsi que mes sœurs Louise et Odette, de leurs vrais prénoms Joséphine et Olive. Ensuite ils ont pris la ferme située à côté, plus grande, du même nom, mais sur la commune de Chateauneuf-sur-Loire. C’est donc pour cela, que mes sœurs, Louise et Odette, étaient scolarisées sur cette commune située à 5 km de la ferme. Cette demeure se trouvait située à la lisière de la Forêt d’Orléans, lieu-dit « Bois de Belle Sauve ». Nous étions six, plus les parents, à vivre sur ce fermage : François l’aîné, Jean et Marie les jumeaux, Germaine, Louise, Odette et moi, le plus petit. Entre Marie et Louise, André était né mais n’a vécu que huit jours. Les garçons, malgré leur jeune âge, travaillaient dans les fermes des environs. Marie était placée en maison comme servante. Germaine était restée en Bretagne, chez la grand’mère PRIGENT, et elle n’est venue dans le Loiret qu’après le décès de celle ci, en 1937, et placée, elle aussi, en maison comme servante. Louise et Odette allaient à l’école de Chateauneuf-sur-Loire et moi, je restais à la maison. C’est pourquoi, à la mort de notre mère, le ler Juin 1939, je ne savais ni lire, ni écrire… PHOTO de la famille prise en Bretagne

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Page 1: BELLE SAUVE - WordPress.com · Web viewCette demeure se trouvait située à la lisière de la Forêt d’Orléans, lieu-dit « Bois de Belle Sauve ». Nous étions six, plus les parents,

BELLE SAUVE

Mes parents, de souche bretonne, sont venus s’installer dans le Loiret en 1924 comme agriculteurs. A cette époque, la Bretagne étant pauvre, l’état donnait des facilités pour rejoindre certains départements dépourvus d’agriculteurs. Ils sont arrivés avec leurs animaux dans une petite ferme dénommée « Belle Sauve » sur la commune de Vitry-aux-Loges où je suis né ainsi que mes sœurs Louise et Odette, de leurs vrais prénoms Joséphine et Olive.Ensuite ils ont pris la ferme située à côté, plus grande, du même nom, mais sur la commune de Chateauneuf-sur-Loire. C’est donc pour cela, que mes sœurs, Louise et Odette, étaient scolarisées sur cette commune située à 5 km de la ferme.Cette demeure se trouvait située à la lisière de la Forêt d’Orléans, lieu-dit « Bois de Belle Sauve ».Nous étions six, plus les parents, à vivre sur ce fermage : François l’aîné, Jean et Marie les jumeaux, Germaine, Louise, Odette et moi, le plus petit. Entre Marie et Louise, André était né mais n’a vécu que huit jours.Les garçons, malgré leur jeune âge, travaillaient dans les fermes des environs. Marie était placée en maison comme servante. Germaine était restée en Bretagne, chez la grand’mère PRIGENT, et elle n’est venue dans le Loiret qu’après le décès de celle ci, en 1937, et placée, elle aussi, en maison comme servante.Louise et Odette allaient à l’école de Chateauneuf-sur-Loire et moi, je restais à la maison.C’est pourquoi, à la mort de notre mère, le ler Juin 1939, je ne savais ni lire, ni écrire…

PHOTO de la famille prise en Bretagne

Page 2: BELLE SAUVE - WordPress.com · Web viewCette demeure se trouvait située à la lisière de la Forêt d’Orléans, lieu-dit « Bois de Belle Sauve ». Nous étions six, plus les parents,

Je dis en 1939, car suite à des circonstances malheureuses, (père non sérieux) nous avons été obligés et contraints de quitter les lieux. Nous nous sommes retrouvés à Chateauneuf -sur- Loire dans un petit logement de deux pièces mis à notre disposition par la Mairie, notre mère malade, nous étions considérés comme indigents, le père parti dans la nature !!!Je reviens à Belle Sauve pour exprimer mes souvenirs. Notre mère Maria y travaillait dur car notre père n’étant pas sérieux, elle était obligée de prendre toutes les responsabilités pour faire vivre sa famille et c’est là, malheureusement, qu’elle est tombée malade, épuisée par le travail et le chagrin d’être loin de sa Bretagne, isolée de sa famille LE NORMAND.Jean était souvent avec nous et couchait avec les chevaux. Il y en avait deux pour les labours : Bayard et Jamé, le troisième Pompon pour la patache qui nous servait à aller au marché du vendredi à Chateauneuf pour vendre le beurre, les œufs, les volailles et les lapins élevés à la ferme. J’allais oublier notre chien de vache, Pataud, gris et blanc et costaud.

Maintenant, cette ferme a été complètement rénovée comme maison de plaisance : grande cour, jardin, pelouse, etc.…..En 1999, nous y sommes passés avec Germaine et nous avons eu du mal à reconnaître les lieux de notre enfance… Les champs que l’on cultivait étaient maintenant boisés, l’ancien jardin, derrière la maison, transformé en terrain de tennis…. Par contre, dans la mare, toujours existante, se trouvaient des canards, des poules d’eau, des tritons (sorte de poissons à pattes) et des grenouilles.La ferme appartenait à la famille BAUDIN, gros industriel, constructeur de ponts suspendus à Chateauneuf.A notre époque, il n’y avait ni l’eau, ni l’électricité. Il fallait aller chercher l’eau au puits.

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