béatrice mazzuri «je suis dans une bulle quand je peins» · 3 2 n u m É r o 3 3 décoration et...
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Décoration et Architecture
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Béatrice Mazzuri
«Je suis dans une bulle quand je peins» L’artiste Béatrice Mazzuri
met en scène la splendeur
de l’Inde à travers ses
dernières peintures, qu’elle a
exposées récemment à La Cité
du Temps, à Genève. Un travail
poétique, teinté de spiritualité.
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«Dans la décoration, j’aime mélanger les temps, les époques».
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Décoration et Architecture
Professeur d’histoire de l’art
et de littérature, peintre,
écrivain – elle vient de
publier son premier livre, «Jeux
de mouche» (Ed. La Société des
écrivains) –, mais aussi architecte
d’intérieur! La Genevoise Béa-
trice Mazzuri a tous les talents.
Et l’élégance. Celle que l’on re-
trouve aussi bien dans ses œuvres
que dans l’intérieur de sa maison
contemporaine, à Conches. «J’ai
complètement désossé la maison,
j’ai changé les matériaux et refait
des espaces, dit-elle. J’ai aussi réa-
ménagé le jardin, j’avais besoin
d’arbres».
La maison baigne dans une douce
sérénité créée par la présence de
matériaux nobles, parfois utilisés
dans un style brut, et de tons pou-
drés de violet et de rose. Les mo-
biliers se mélangent – classique,
moderne, d’époque –, formant une
partition harmonieuse
L’épure du lieu est réchauffée par
des objets – par exemple, des pote-
ries à l’aspect presque rustique dans
des couleurs en demi-teintes –, des
sculptures et des compositions flo-
rales minimalistes. La passion de
Béatrice Mazzuri pour l’architecture
remonte à l’enfance. «Mon père avait
hérité de son grand-père un village
médiéval en Lorèze, au sud de la
France, dit-elle. C’était un lieu roma-
nesque et je me souviens d’avoir tra-
vaillé à la restauration des maisons
pendant les vacances».
Artiste infiniment curieuse – «le
lien entre peinture, écriture et dé-
coration est l’humain, dit-elle.
J’aime travailler sur le territoire des
gens» – Béatrice Mazzuri a aména-
gé dans sa maison deux lieux bien
distincts, l’un pour écrire et l’autre
pour peindre. «J’ai besoin d’un bu-
reau pour écrire, d’une pièce où je
puisse me replier sur moi-même,
explique-t-elle. Certains épiso-
des de vie m’inspirent plutôt de
peindre, d’autres d’écrire. Mais j’ai
le sentiment que ces deux univers
se rapprochent; peut-être que bien-
tôt, je n’aurai besoin que d’un seul
endroit pour travailler».
C’est au calme, avec pour compa-
gnie ses deux chattes blanches Cim
et Bom, que l’artiste a préparé sa
dernière exposition «Inde, éclats
et chuchotements», inspiré d’un
voyage en Inde avec son fils Sé-
bastien. «C’était l’année dernière,
explique-t-elle. Il y avait du symbo-
lique dans ce voyage que je faisais
avec mon fils de 33 ans, un adulte.
Je voulais en faire quelque chose.
J’ai été très sensible à l’Inde, no-
tamment à la beauté des femmes et
aux couleurs. J’ai fait quelque 3500
photos dont je comptais m’inspirer
pour peindre».
Mais Béatrice Mazzuri va encore
plus loin en utilisant une technique
très personnelle et originale de
peinture sur base photographique.
Sur de grands formats, elle crée des
univers flottants, poétiques, entre
réel et imaginaire. Derrière chaque
œuvre se cache un questionnement
sur l’être qui s’exprime par des ef-
fets de transparence, bien loin des
certitudes absolues. Les couleurs
atténuées – safran, jaune, bleu –,
mais parfois aussi fortes comme
l’orange, forment un ensemble
très gai, expression d’une Inde à la
splendeur triomphale. n
Léa Tremblay
Taj Mahal à l’éléphant. Vapeurs de ville bleue.
«Je ne connais pas le nom de l’artiste qui a fait cette sculpture. Il s’agit de résine moulée et teintée. Je trouvé cette œuvre dans un magasin de la Vieille Ville et j’ai aimé sa gaieté!».
Palais des passions. Poésie de l’estompe.
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