M. JEAN-FRANÇOIS BAZIN,Président du Conseil régional de Bourgogne

M. le Président du Conseil Général, député de Saône-et-Loire,M. le Président,Chers Amis,

Je vous retrouve en cette fin de colloque, à la manière d'une douix. Votes connaissezces rivières bourguignonnes qui effectuent un long parcours souterrain poier réapparaîtresoudain en un flot bouillonnant et en pleine lumière...

Je vous prie d'excuser mon absence.Après ce que notes venons d'entendre, je vois mal ce qtee je poterrais ajoteter, tant

Varchitecture de Vexposé était admirable et romane, résumant à merveille vos travaux.Je souhaite simplement vous dire à qteel point vous nous rendez au centteple ce que

nous potevons vous donner, à quel point notes vous sommes reconnaissants de cette fidélitési intelligente et si rayonnante envers notre patrimoine. Il est bon de développer la pen¬sée romane en terre bourgtàgnonne et dans tm esprit tmtversel.

C'est bien l'idée même de la Bourgogne : demeurer le cœur du Message roman. Nousdevons savoir attirer ici toutes celles et tous ceux qtù s'attachent à ce Message, et éga¬lement savoir le diffuser largement.

Faites plus, faites mieux encore. Nous serons à vos cotés.Nous avons souhaité que parmi les grandes orientations culturelles et spirituelles de

la mission que la Région peut aider à concevoir et à développer, il y ait ce Messageroman. Le Centre international d'Etudes romanes implanté ici depuis maintenant si long¬temps correspond tout à fait au support séculier, à l'indispensable mobilisation des moyensque nous pouvons espérer, à la fois de la part d'un grand public, qui n'est pas forcé¬ment un public de spécialistes, et naturellement les meilleurs spécialistes du sujet. Noussouhaitons qu'en cette fin de siècle et de millénaire, où le Message roman donnera lieuà de multiples invocations, nous soyons en Saône-et-Loire et en Botcrgogne tm point d'ap¬pui : très solide, très sérieux, pour ces études et ces recherches. La Bourgogne est, à biendes égards, le berceau de ce monde roman. Ce n'est pas seidement une interprétation ouune vision de l'art, mais vraiment une vision culturelle de la société tout entière à unecertaine époque et capable d'inspirer les hommes mille ans plus tard. Combien existent-ils de grands mouvements culturels, de civilisations qui aient réussi à durer mille ans ?Lequel de nos actes d'aujourd'hui sera perceptible dans mille ans ? Probabletnent aucun.

Ce monde fait de modestie, de ce "blanc manteau" de petites églises, mais aussi degrandes œuvres de la pensée et des arts était un monde complet, un monde ouvert. LaBourgogne le compte parmi les grands chapitres de son histoire. Il y en a eu trois ouquatre en majesté. Celui-là est probablement le plus important et le plus prestigieux.

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Nous pourrions probablement accomplir des efforts pour que l'Université de Bour¬gogne et l'ensemble des organismes scientifiques, intellectuels existant dans notre Région,attachent une plus grande importance au prix, au poids, à la présence de la cultureromane, voire de notre propre histoire. Pendant des années, je dirais plutôt des décen¬nies, il y a eu un professeur d'histoire de la Bourgogne à l'Université de Bourgogne(une chaire) et elle a toujours été occupée par des personnalités de tout preinier plan, ledernier étant actuellement membre de l'Institut. Aujourd'hui, il n'y plus de chaire d'his¬toire de la Bourgogne à l'Université de Bourgogne, ce qui peut apparaître comme un

étrange et singulier paradoxe. L'histoire de la Bourgogne n'est pas du régionalisme. C'estun aspect de l'histoire européenne. L'approche scientifique et intellectuelle de notre patri-moine doit se réaliser en accord avec l'Université, avec les Grandes Ecoles (je pense parexemple au travail admirable qui a été fait à Cluny par l'Ecole nationale supérieuredes Arts et Métiers à propos de "l'abbatiale imaginaire"). Enfin, puisque vous évoquiezcette histoire, le monde médiéval était assez turbulent. On se faisait souvent la guerreentre tous ces gens. Cela occupait la vie en l'absence de télévision. Il fallait bien la paix,cependant, pour bâtir tout cela... Etant aux côtés du Président René Beaumont, je meréjouis de la bonne coopération que nous pouvons instituer dans ce domaine qui est icifédérateur. Le tnonde roman, le message roman, sont évidemment fédérateurs. En ajou¬tant nos forces, nos crédits, mais aussi nos ambitions, nous pouvons faire beaucoup pourla Saône-et-Loire. Même si la Côte-d'Or, l'Yonne et la Nièvre possèdent de grands monu¬ments, de grands sites romans, le berceau sacré est ici, dans ce département. Profitons deces bonnes dispositions, de cette fin de millénaire qui va faire renaître la réflexion surle monde roman, pour être au centre de tout cela, en associant très largement tous ceuxqu'intéressent cet aspect de la culture et de la civilisation. En Bourgogne, ils pourrontà la fois en apprécier les manifestations physiques extérieures, mais aussi, ce qui manquepeut-être le plus à notre temps, l'intériorité, la réflexion profonde sur ce qu'était la visionromane de la société et de l'espèce humaine. Tout en développant ses activités, la Bour¬gogne ne doit jamais perdre de vue que cette spiritualité appartient à l'héritage qu'elledoit transmettre, revivifié, aux générations futures.

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