bataille de france

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Bataille de France Le nom de bataille de France désigne l'invasion alle- mande des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. L'offensive débute le 10 mai 1940, mettant fin à la « drôle de guerre », et — après la percée allemande de Sedan et une succession de reculs des armées britannique, fran- çaise et belge, ponctuées par les batailles de la Dyle, de Gembloux, de Hannut, de la Lys et de Dunkerque — se termine le 22 juin par la défaite des forces armées fran- çaises et la signature de l'armistice par le gouvernement Pétain. Le territoire des quatre pays est alors occupé militaire- ment selon différentes modalités : en France, une zone occupée par l'Allemagne au Nord et à l'Ouest, une zone très réduite occupée par l'Italie dans le Sud-Est et une zone libre sous l'autorité du gouvernement de Vichy. Dans la zone nord de la France occupée, une zone dite « zone interdite » se compose des départements du Nord rat- tachés au gouvernement militaire de la Belgique occu- pée, sous les ordres du général von Falkenhausen qui a tous les pouvoirs. La partie germanophone de la Belgique, à l'est du pays, est annexée à l'Allemagne ; il en est de même pour l'Alsace et le département de la Moselle ainsi que pour le Grand-Duché de Luxembourg. Les Pays-Bas sont sous l'autorité d'un gouverneur issu du parti nazi, un gauleiter, qui dispose de tous les pouvoirs par délégation spéciale de Hitler. L‘ensemble de ces territoires n'est li- béré par les offensives alliées qu'à partir de juin 1944 ; les derniers ne le seront qu'en mai 1945 [N 1] . 1 Contexte géopolitique 18 juillet 1936 au 1 er avril 1939 [5] : la guerre d'Espagne. Le Premier ministre britannique Neville Chamberlain refusant d'aider le gouvernement ré- publicain espagnol, le gouvernement de Léon Blum ne peut déroger aux accords de l'Entente cordiale franco-britannique, ce qui permet à la dictature mi- litaire de Franco de s’établir, et à Hitler et Mussolini d’intervenir aux côtés des militaires espagnols put- schistes et de tester leurs armes de guerre respec- tives. l'Union soviétique, quant à elle, soutient les républicains espagnols. 30 septembre 1938 : les accords de Munich [6] donnent les Sudètes à Hitler. Avant de signer cet ac- cord, le Premier ministre britannique Neville Cham- berlain avait rencontré trois fois Hitler, sachant que le Royaume-Uni n'était pas suffisamment armé pour faire face aux ambitions du Troisième Reich et que les populations britannique et française ne voulaient pas d'une nouvelle guerre. Lors de son retour à Londres, Chamberlain déclare : « Mes bons amis, pour la deuxième fois de notre histoire, un Premier ministre britannique revient d'Allemagne ap- portant la paix dans l'honneur. Je crois que c'est la paix pour notre temps... Retournez à la maison et dormez pai- siblement. » (« My good friends, for the second time in our history, a British Prime Minister has returned from Germany bringing peace with honour. I believe it is peace for our time... Go home and get a nice quiet sleep. »). De son côté, Édouard Daladier, président du Conseil fran- çais, amer et lucide, confiera dans l'avion du retour à Alexis Léger, alias Saint-John Perse, secrétaire général du Quai d'Orsay : « Les cons ! Ah les cons ! S'ils savaient ce qui les attend [7] ... » 15 mars 1939 : invasion de la Bohême-Moravie, par- tie occidentale de la Tchécoslovaquie par le Troi- sième Reich [8] . 23 août 1939 : signature du pacte de non-agression germano-soviétique, où les deux pays s’entendent notamment sur un partage de la Pologne et dans un premier temps, sur la « neutralité » de l'URSS dans le conflit à venir à l'ouest de l'Europe [9] . 1 er septembre 1939, à 4 h 45 : les troupes alle- mandes envahissent la Pologne [10] , sans déclaration de guerre, et après d'intenses bombardements. Le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à l'Allemagne deux jours plus tard le 3 septembre. Fin septembre, le pays est occupé par l’Allemagne et son alliée l’URSS qui a attaqué l'Est de la Pologne à par- tir de mi-septembre. 1.1 La « drôle de guerre » Articles détaillés : Drôle de guerre et Mobilisation fran- çaise de 1939. Après l'invasion de la Pologne en septembre 1939, les Alliés déclarent la guerre à l'Allemagne. La rapidité de l'invasion de la Pologne surprend les commandements français et britannique sans pour autant les inquiéter. De substantielles erreurs, ou supposées telles, du comman- dement polonais sont identifiées. L'opinion générale est que la partie sera difficile, mais la certitude de la victoire 1

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Page 1: Bataille de France

Bataille de France

Le nom de bataille de France désigne l'invasion alle-mande des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourget de la France pendant la Seconde Guerre mondiale.L'offensive débute le 10 mai 1940, mettant fin à la « drôlede guerre », et — après la percée allemande de Sedanet une succession de reculs des armées britannique, fran-çaise et belge, ponctuées par les batailles de la Dyle, deGembloux, de Hannut, de la Lys et de Dunkerque — setermine le 22 juin par la défaite des forces armées fran-çaises et la signature de l'armistice par le gouvernementPétain.Le territoire des quatre pays est alors occupé militaire-ment selon différentes modalités : en France, une zoneoccupée par l'Allemagne au Nord et à l'Ouest, une zonetrès réduite occupée par l'Italie dans le Sud-Est et unezone libre sous l'autorité du gouvernement de Vichy. Dansla zone nord de la France occupée, une zone dite « zoneinterdite » se compose des départements du Nord rat-tachés au gouvernement militaire de la Belgique occu-pée, sous les ordres du général von Falkenhausen qui atous les pouvoirs. La partie germanophone de la Belgique,à l'est du pays, est annexée à l'Allemagne ; il en est demême pour l'Alsace et le département de la Moselle ainsique pour le Grand-Duché de Luxembourg. Les Pays-Bassont sous l'autorité d'un gouverneur issu du parti nazi, ungauleiter, qui dispose de tous les pouvoirs par délégationspéciale de Hitler. L‘ensemble de ces territoires n'est li-béré par les offensives alliées qu'à partir de juin 1944 ; lesderniers ne le seront qu'en mai 1945[N 1].

1 Contexte géopolitique• 18 juillet 1936 au 1er avril 1939[5] : la guerre

d'Espagne. Le Premier ministre britannique NevilleChamberlain refusant d'aider le gouvernement ré-publicain espagnol, le gouvernement de Léon Blumne peut déroger aux accords de l'Entente cordialefranco-britannique, ce qui permet à la dictature mi-litaire de Franco de s’établir, et à Hitler et Mussolinid’intervenir aux côtés des militaires espagnols put-schistes et de tester leurs armes de guerre respec-tives. l'Union soviétique, quant à elle, soutient lesrépublicains espagnols.

• 30 septembre 1938 : les accords de Munich[6]

donnent les Sudètes à Hitler. Avant de signer cet ac-cord, le Premier ministre britannique Neville Cham-berlain avait rencontré trois fois Hitler, sachant quele Royaume-Uni n'était pas suffisamment armé pour

faire face aux ambitions du Troisième Reich et queles populations britannique et française ne voulaientpas d'une nouvelle guerre.

Lors de son retour à Londres, Chamberlain déclare :« Mes bons amis, pour la deuxième fois de notre histoire,un Premier ministre britannique revient d'Allemagne ap-portant la paix dans l'honneur. Je crois que c'est la paixpour notre temps... Retournez à la maison et dormez pai-siblement. » (« My good friends, for the second time inour history, a British Prime Minister has returned fromGermany bringing peace with honour. I believe it is peacefor our time... Go home and get a nice quiet sleep. »).De son côté, Édouard Daladier, président du Conseil fran-çais, amer et lucide, confiera dans l'avion du retour àAlexis Léger, alias Saint-John Perse, secrétaire généraldu Quai d'Orsay : « Les cons ! Ah les cons ! S'ils savaientce qui les attend[7]... »

• 15 mars 1939 : invasion de la Bohême-Moravie, par-tie occidentale de la Tchécoslovaquie par le Troi-sième Reich[8].

• 23 août 1939 : signature du pacte de non-agressiongermano-soviétique, où les deux pays s’entendentnotamment sur un partage de la Pologne et dans unpremier temps, sur la « neutralité » de l'URSS dansle conflit à venir à l'ouest de l'Europe[9].

• 1er septembre 1939, à 4 h 45 : les troupes alle-mandes envahissent la Pologne[10], sans déclarationde guerre, et après d'intenses bombardements. LeRoyaume-Uni et la France déclarent la guerre àl'Allemagne deux jours plus tard le 3 septembre. Finseptembre, le pays est occupé par l’Allemagne et sonalliée l’URSS qui a attaqué l'Est de la Pologne à par-tir de mi-septembre.

1.1 La « drôle de guerre »

Articles détaillés : Drôle de guerre et Mobilisation fran-çaise de 1939.Après l'invasion de la Pologne en septembre 1939, les

Alliés déclarent la guerre à l'Allemagne. La rapidité del'invasion de la Pologne surprend les commandementsfrançais et britannique sans pour autant les inquiéter. Desubstantielles erreurs, ou supposées telles, du comman-dement polonais sont identifiées. L'opinion générale estque la partie sera difficile, mais la certitude de la victoire

1

Page 2: Bataille de France

2 1 CONTEXTE GÉOPOLITIQUE

Carte de la ligne Maginot.

l'emporte, l’Armée française étant réputée la meilleure aumonde depuis 1918[réf. nécessaire].Adoptant alors une stratégie défensive, les deux alliés,laissent donc l'Allemagne envahir la Pologne. L’Arméefrançaise attaque mollement le 7 septembre, avec deuxcorps d’armée (neuf de ses 102 divisions), sur la Sarre.L’offensive de la Sarre dure dix jours, et n’avance quede dix kilomètres en territoire allemand. La conceptiondes grandes unités françaises ne permet pas l'offensiveà outrance, essentiellement par manque d'outil logis-tique adéquat. Le gouvernement polonais exprime sondésappointement, alors même que la France avait si-gné un traité d'assistance mutuelle avec lui. Le généralGamelin n'envisage aucune attaque supplémentaire surl'Allemagne.L'Allemagne écrase par sa puissance mécanique et numé-rique l'Armée polonaise, courageuse, mais prise sur deuxfronts car, à partir du 17 septembre, elle est attaquée parles Soviétiques à l'Est du pays, en application d'un proto-cole secret du pacte germano-soviétique. La propagandenazie n'insiste pas sur ce détail et trouve une certaine com-plaisance ou naïveté chez ses ennemis où le prétendu « ef-fondrement » de la Pologne renforce à point nommé lemythe d'une Armée allemande invincible, la France rap-pelle ses troupes qui quittent l'Allemagne le 17 octobre.À part cela, la France ne fait rien de concret. Elle avaitpourtant peu à craindre des Allemands car à peu prèstoutes leurs troupes étaient engagées dans la campagne dePologne. Les états-majors britannique et français étaientpersuadés qu'ils pouvaient bloquer les Allemands comme

lors de la Première Guerre mondiale, et ce, malgré ladémonstration de force des stratégies allemandes. Aprèsla défaite polonaise, les troupes françaises quittent lesavant-postes de la Sarre et se replient derrière la ligneMaginot. Les forces du Royaume-Uni, qui avait envoyésur le continent un corps expéditionnaire britannique (enanglais British Expeditionary Force ou BEF en abrégé),s’installent dans l'attente du prochain mouvement alle-mand, en maintenant un blocus maritime afin de provo-quer l’effondrement allemand comme en 14-18. Au 10mai 1940, la RAF avait engagé 416 avions dont 92 chas-seurs et 192 bombardiers sur le sol français. Cette forceaérienne, la BAFF (British Air Forces in France) étaitsous le commandement de l'Air Marshal Barratt et sesubdivisait à son tour en Advanced Air Striking Force(AASF) dont la mission était de renforcer l'Armée de l'airfrançaise et l'Air Component of the British Expeditiona-ry Force (BEF) chargée de soutenir le Corps expédition-naire britannique.Au 30 mai, 35 chasseurs (sur 650 possédés par leRoyaume-Uni) et 40 bombardiers (sur 286) étaient enFrance.Cette période de trêve tacite, que l'on surnomma la« drôle de guerre », dure jusqu'au 9 avril 1940, datede l'opération Weserübung lancée par l'Allemagne sur leDanemark et la Norvège, pour devancer les Alliés quiprévoyaient d'envoyer un corps expéditionnaire à Narvikpour des raisons stratégiques.Hitler, qui voulait une attaque sur l'Europe occidentale le12 novembre 1939 juste après l'invasion de la Pologne, estconvaincu par son État-Major de la reporter à l'année sui-vante. La Wehrmacht prépare pendant ce temps les plansd'invasion.

1.2 Genèse du plan allemand

À l'origine, l’Oberkommando der Wehrmacht (grandétat-major de la Wehrmacht) ou OKW envisageait uneattaque du front ouest en préconisant une stratégied'enveloppement des armées alliées par le nord ; enquelque sorte une reprise du plan Schlieffen de 1914qui aurait amené un puissant groupe d'armées B, du gé-néral von Bock, stationné au nord du front allemand, àdéborder les unités franco-britanno-belges sur leur ailegauche, par une offensive blindée à travers la Belgiqueet les Pays-Bas, et d'en rabattre les éléments défaits surla région lorraine. Dans un deuxième temps, il était envi-sagé de prendre en tenaille les troupes alliées restantes ;le groupe d'armées B venant de l'ouest les repoussantsur le groupe d'armées A du général von Rundstedt, pla-cé entre le groupe d'armées B et le groupe d'armées C,lui-même au sud du front vers l'Alsace[11], et qui au-rait joué le rôle d'une enclume sur laquelle auraient étédéfinitivement écrasées les meilleures divisions alliées.Les Alliés eurent connaissance de ce plan initial parles Belges, à la suite de l'atterrissage forcé d'un avion

Page 3: Bataille de France

3

de la Luftwaffe, à Mechelen-aan-de-Maas (en français :Malines-sur-Meuse), en Belgique, le 10 janvier 1940 età la saisie de documents dont était porteur un officierallemand[12],[13].

Londres

Douvres

Amsterdam

Paris

Orléans

BâleDijon Belfort

Mantes

Troyes

Chalons

Reims

RouenLe Havre

DieppeAmiens

MulhouseColmar

Strasbourg

NancyMetz

VerdunSoissons

Noyon

Abbeville

Boulogne

Calais

Dunkerque

Hirson

Rotterdam

Mayence

Cologne

Düsseldorf

Essen

Lille

I

II

IIIIV

VII

ISarrebruck

XVIC

A

B

XII

IVII

XVIII

VI

Dinant

Sedan

Namur

Luxembourg

Liège

BruxellesAnvers

Louvain Maastricht

Fall Gelb, l'autre cas jaune concocté par Manstein à la veille dela bataille de France.

À la suite de l'attaque de la Pologne, Hitler, dont les plansd'expansion à l'Est, élaborés de longue date (1922)[14],étaient de soumettre la Russie afin de permettre laconquête d'un « espace vital » pour le peuple allemand(le Lebensraum), ainsi que la « destruction de la puissancejuive[14] » dont elle était censée être le berceau[14], et quiespérait pour cela le concours du Royaume-Uni[14],[15],fut surpris de sa réaction et de celle de la France[16] car ilavait fait l'erreur de croire à la passivité des puissances oc-cidentales, comme lors de ses précédentes agressions, enparticulier contre la Tchécoslovaquie (le 15 mars ses ar-mées occupent le reste du pays (de) (Bohême et Moravie)et il instaure le Protectorat de Bohême-Moravie) et pen-sait qu'il en serait de même pour sa revendication sur lecorridor de Dantzig[16].Bien que la déclaration de guerre des Alliés occiden-taux contrariait ses plans initiaux — la guerre contrel'Union soviétique attendrait —, il souhaitait profiter del'effet de sa victoire éclair sur la Pologne pour « infli-ger une défaite cuisante à la France et [...] forcer laGrande Bretagne à reconnaitre sa faiblesse et à trou-ver un accommodement[16] ». Une fois la guerre ga-gnée à l'Ouest, il pourrait se retourner contre le « judéo-bolchevisme[16] » de l'Est et conquérir la Russie afind'assurer l'avenir à long terme du Reich, par les ressourcesimmenses de ces territoires[16]. Cependant ses générauxne mettaient pas la guerre à l'Ouest sur le même planque la bataille de Pologne, laquelle fut tout de mêmecoûteuse en matériel détruit (la moitié des chars et vé-hicules à moteurs avaient été mis hors d'état)[16]. Ils crai-gnaient la puissance défensive de la France (son immensearmée et sa ligne Maginot) ainsi que le bloc que consti-tuait l'alliance avec la Grande-Bretagne et son Empire. Ilsconsidéraient que les forces armées allemandes n'étaient

pas prêtes pour un conflit, qui, à leurs yeux, ne pouvait quedurer[16]. Hitler, dans un premier temps, enragea devantleurs hésitations mais finit par s’incliner devant leurs ar-guments sur les mauvaises conditions climatiques annon-cées (à l'automne 1939) et les problèmes de transport[16].Il accepta donc de nombreux reports pour le début del'offensive (un total de 29)[16]. L'intervention en Scandi-navie fut ensuite une priorité[16]. Toute la période de la« drôle de guerre » permit, en fin de compte, un renfor-cement très important des moyens militaires allemandset la mise au point d'un plan d'attaque audacieux[16]. Ceplan, issu d'une idée du général von Manstein, consis-tait à attaquer à l'endroit le plus inattendu[16]. Hitler lefit sien[16],[17].Le plan de Manstein, baptisé par Winston Churchill« Sichelschnittplan (de) » (coup de faucille), prenait lecontre-pied de la théorie précédente et préconisait une at-taque en force venue, non plus du nord, mais du centre. Ilpartait de l'hypothèse qu'il fallait surprendre l'adversaireau défaut de la cuirasse puis, la surprise passée, le prendrede vitesse dans une avance rapide vers la Manche : le pivotde l'offensive ne pouvait se trouver qu'à travers le massifboisé de l'Ardenne, région défendue, dans la partie belge,par des unités d'avant-garde, les chasseurs Ardennais, et,du côté français, dans la région de Sedan, par des unitésfrançaises de réservistes mal armés et sous-équipés. Or,Sedan est le lieu précis où l'on avait arrêté la constructionde la ligne Maginot. Ce nouveau plan, par sa hardiessemême et sa logique tant tactique que stratégique, enthou-siasma Hitler qui l'imposa à un OKW réticent.Dès lors, le Fall Gelb (cas jaune)[18] vit le jour ; désor-mais le poids du succès reposait sur le groupe d'arméesdu centre, le groupe d'armées A, de Rundstedt[12], donton s’empressa de renforcer les capacités opérationnellesen mettant à sa disposition les deux tiers des forces blin-dées de toute l'Armée (sept divisions blindées et trois di-visions mécanisées[12]). Pendant que le groupe d'arméesB, du général von Bock envahissait la Belgique et lesPays-Bas[12], entrainant l'intervention des armées alliéesdans ce secteur du front, le groupe d'armées de Rund-stedt, constitué de trois armées et des blindés de Kleist[12],devait attaquer plein ouest depuis les frontières belge etluxembourgeoise, percer sur la Meuse, entre Sedan etNamur, en franchissant les Ardennes[12]. Tandis que legroupe d'armées C, de Leeb, fixait les unités françaisesde la ligne Maginot et du Rhin[12].

2 Forces en présence au 10 mai

Articles détaillés : Armée française en 1940, Ordre debataille de la Force expéditionnaire britannique en 1940,Armée belge en 1940, Unités de volontaires polonais auservice de la France et Corps des Volontaires luxembour-geois.(a) En ce qui concerne la France, si nous connaissons

exactement le chiffre des matériels en date du 1er sep-

Page 4: Bataille de France

4 3 FALL GELB (« CAS JAUNE »)

Une pièce d'artillerie de 8 pouces de la British Army inspectéepar le général français Alphonse Georges à Béthune le 23 avril1940.

tembre 1939, il en va différemment pour celui du 10 mai1940. Ainsi l'Armée française disposait, dès septembre1939, de 2 946 blindés, dont 2 300 chars et 650 automi-trailleuses, auxquels il fallait adjoindre 1 590 chars démo-dés (Renault FT-17 et Char 2C) et 3 700 chenillettes detransport et ravitaillement. En outre de septembre 1939 àmai 1940, 2 909 nouveaux blindés (dont 1 597 chars ; 314lourds) avaient été produits, dont 264 livrés à la Turquieet la Roumanie, et une autre partie inachevés et restésau parc du matériel de Gien (environ 700). Quoi qu'il enfût, au 10 mai 1940, la France possédait un minimumde 3 700 chars modernes, sans compter plusieurs milliersd'autres véhicules blindés légers, automitrailleuses, charsobsolètes ou chenillettes d'infanterie.(b) Ne sont pris en compte que l'armement et effectifs duBEF (British Expeditionary Force) en France au 10 mai.(c) Ce chiffre ne prend en compte que le nombre d'avionsréellement opérationnels.Les armées françaises, britanniques, belges et néerlan-daises réunies forment un ensemble de quelque 149 divi-sions soit environ 2 900 000 hommes[20]. La Wehrmachtcomporte 137 divisions soit 2 750 000 hommes[20].État des forces blindés allemandes au 1er septembre1939 et au 10 mai 1940 :

3 Fall Gelb (« Cas jaune »)

Article connexe : Traversée des Ardennes.

3.1 La percée de Sedan et ses conséquences

Articles détaillés : Percée de Sedan, Bataille de Monther-mé, Bataille de Givet, Bataille de Dinant (1940), Bataillede Gembloux (1940) et Bataille de Flavion.Le 10 mai 1940, la Wehrmacht attaque en envahissant

Colonne de Panzer IV traversant un village français en mai 1940.

les Pays-Bas, le Luxembourg et la Belgique. La Luftwaffeprocède au bombardement systématique des aérodromes.Le commandement français s’y était préparé du fait descontacts secrets existant avec le roi des Belges et sonétat-major depuis 1938 et aussi à la suite des avertis-sements des attachés militaires français, belges et hol-landais en Allemagne (et encore par la révélation desplans allemands tombés dans les mains belges à la suited'un incident aérien à Mechelen-aan-de-Maas (en fran-çais : Malines-sur-Meuse), le 10 janvier 1940), commele relate, dans ses mémoires, le général en chef françaisGamelin[21]. Aussi, le général français Chambon, arrive-t-il au Quartier Général de l'Armée belge pour coordon-ner la stratégie des armées désormais alliées. En mêmetemps, l'Armée française entre en Belgique, comme ilétait prévu de longue date par le plan Dyle. La premièreescadrille française envoyée au-devant des colonnes blin-dées allemandes pénétrant en Belgique, ne les a pas bom-bardées in extremis. Les pilotes avaient cru discerner dansleur environnement immédiat des colonnes de réfugiés etont voulu à tout prix éviter de causer des pertes parmi cesderniers[22].Mais toutes les prévisions alliées sont déjouées, les Alle-mands utilisant à plein les concepts de choc et de vitesse(→Blitzkrieg). Le couple char-avion communiquant parradio et la concentration des moyens sur des points sen-sibles du front allié surprennent par leur rapidité d'actionles états-majors français et belges. Le fer de lance del'Armée allemande (une dizaine de divisions blindées)traverse le massif des Ardennes jugé impénétrable parles généraux français ralliés à l'opinion du maréchal Pé-tain. Le généralissime Gamelin a, de plus, sur une dé-cision personnelle, fait déplacer la 7e armée françaisechargée de défendre cette zone non couverte par la ligneMaginot. L'Armée belge y retarde les Allemands les 10et 11 par la résistance des chasseurs ardennais, notam-ment à Bodange, Chabrehez et Martelange[23] et par-viennent même à disperser des soldats allemands dépo-sés par des avions légers sur leurs arrières à Léglise,Nimy et Witry[24]. En plus, le caractère du massif arden-nais aux routes étroites et sinueuses parsemées d'obstacles

Page 5: Bataille de France

3.1 La percée de Sedan et ses conséquences 5

et de blockhaus contribue à compliquer la tâche de laWehrmacht retardée par les nombreux murs de moël-lons, entonnoirs géants et ponts détruits dressés par legénie belge[25], ainsi que par des champs de mines dansles prairies et les bois interdisant le contournement desobstacles[26],[27]. Aussi, les avant-gardes allemandes nepeuvent-elles se grouper pour attaquer le front françaisde la Meuse, région de Sedan et de la Semois, que les11 et 12. La résistance des Belges a donné un court dé-lai aux Français, deux jours comme prévu dans les plansde l'état-major français. Mais, mal préparées, les troupesde réserve du secteur de Sedan ne peuvent espérer of-frir une résistance efficace sur un front mal équipé dontles fortins sont en cours d'achèvement. Néanmoins, leurcommandant, le général Huntziger envoie des chars lé-gers dans le sud de l'Ardenne belge, à la rencontre desAllemands dont une partie des blindés foncent par le suddu Grand-Duché de Luxembourg. Mais les chars françaissont défaits face à des chars plus puissants et mieux cui-rassés et refluent. Et quand, le 12 mai, la Wehrmacht at-taque à l'ouest de Sedan, négligeant la ligne Maginot, ilse produit ce qu'avait redouté le député français PierreTaittinger dans un rapport du 8 mars 1940[28]. L'Arméeallemande perce, entraînant chez les soldats français ceque l'on a appelé « la panique de Bulson », et remonte duSud vers le Nord dans le but d'encercler les forces fran-çaises, britanniques et belges. Dès le début de l'attaquedu 10 mai, sont particulièrement visés par les bombar-dements allemands les terrains d'aviation de Calais, deDunkerque, de Metz, de Essey-lès-Nancy, de Bron et deChâteauroux. Des centaines d’appareils sont détruits ausol. En Belgique, la moitié des avions de la Force aé-rienne sont détruits. Les attaques aériennes allemandesportent aussi sur le réseau ferré français, ainsi que sur lesgares et les nœuds de communication de Belgique, jusqu'àBruxelles où des carrefours sont bombardés.

Char B1 de l'Armée de terre française hors de combat en mai1940.

La partie nord de l'offensive, en Hollande, vise les pontsde Rotterdam, Dordecht, Moerdjik, qui sont pris parl’Armée allemande. En Belgique, les troupes allemandespercent le front à la jonction du canal Albert et de laMeuse grâce, en partie, à l'emploi de troupes aéropor-

tées au fort d'Ében-Émael qui est annihilé en 24 heurespar l'emploi d'un explosif inconnu des alliés, les chargescreuses. L'Armée néerlandaise, refoulée du Limbourgnéerlandais, abandonne toute liaison avec l'Armée belgedès le deuxième jour de l'attaque. Dès lors, l'Armée belgeest tournée sur sa gauche en même temps qu'elle est tour-née sur sa droite par la basse Ardenne et par le Grand Du-ché de Luxembourg que les troupes allemandes traversentcomme à la promenade, car ce petit pays n'a pas de véri-table armée pour le défendre, mis à part le corps des vo-lontaires dont les effectifs ne dépassent pas 425 hommesà ce moment-là. L'Armée belge, percée en son centre àÉben-Émael et menacée sur sa gauche et sa droite doitrefluer pour ne pas être encerclée et pour pouvoir refor-mer un front continu avec l'Armée française elle-mêmeen retraite. Quant aux Hollandais, ils sont en plein reculjusqu'aux îles du delta maritime qui sont censées consti-tuer un réduit national. Mais ils capitulent au bout de cinqjours, ce qui menace les arrières de l'Armée belge alorsqu'elle s’aligne en vue de la bataille d'arrêt que les Alliés(comprenant les Britanniques) croient pouvoir livrer surla Dyle (Ligne de défense d'Anvers). Mais la tactique alle-mande de percées en profondeur empêche de reconstituerun front allié solide et Bruxelles est occupée par l'Arméeallemande le 17 mai et Anvers le 18.Les forces belges tenteront en vain de contenir l'ennemià la bataille de la Lys qui commence le 23 et dureracinq jours, seule véritable bataille d'arrêt de toute la cam-pagne. C'est que l'Armée belge avait pu garder sa cohé-sion, étant « restée sur elle-même », selon le mot du gé-néral Van Overstraeten, conseiller militaire du roi Léo-pold III. Le commandement français, par contre, confiantdans l'importance de ses effectifs, avait divisé ses forcesen étirant son centre et sa gauche vers le nord, laissantsa droite, en Ardenne, à des troupes de réserve peu mo-biles qui ne purent être secourues lors de la percée alle-mande de Sedan. Le but de l'état-major français était delivrer bataille en Belgique et aux Pays-Bas en applicationd'un planDyle-Breda. La doctrine militaire française étaitque l'on allait assister à la répétition du plan allemand de1914, mais en plus étendu, englobant les Pays-Bas. Onn'imaginait pas que les Ardennes et la Meuse puissentêtre franchies par un groupement motorisé et encoremoins que l'Armée des Pays-Bas allait capituler en cinqjours. L'état major français a donc engagé les meilleureset les plus mobiles des divisions franco-britanniques enBelgique pour secourir les Pays-Bas. Mais ceux-ci ayantcapitulé en cinq jours sans attendre les Français, il ne res-tait à ceux-ci qu'à refluer vers le sud pour tenter d'y arrêterles meilleures forces allemandes.Se reportant au 10 mai, on comprend donc que lesPanzerdivisions du général von Kleist créent une surprisestratégique en attaquant tout au sud de la Belgique, dé-bordant par leur flanc droit les meilleures troupes fran-çaises qui montent vers le nord. Après avoir traversé lesArdennes belges, retardées pendant près de deux jourspar des troupes d'élite de l'Armée belge, les Chasseurs ar-

Page 6: Bataille de France

6 3 FALL GELB (« CAS JAUNE »)

6XXXX

FuerteEben-Emael

Río Lys

Lille25 mayo 1940

París

Somme5 junio 1940

Oise y Aisne8 junio 1940

Marne12 junio 1940

Sena15 junio 1940

Loira17 junio 1940

Orléans

Bruselas

6XXXX

Reichenau26 junio 1940

Reichenau10 mayo 1940

Namur16 mayo 1940

Avance del 6º Ejército por Francia (Mayo - Junio 1940)

Principalesenfrentamientos

Cruce deríos

Canal de la Mancha

Route suivie par la 6e armée allemande du 10 mai au 26 juin1940 (carte espagnole).

dennais, elles attaquent le front français sur la Meuse, prèsde Sedan dès le 12 mai. Cette attaque avait été grande-ment favorisée par le fait que le Grand Duché du Luxem-bourg, petit pays sans armée, avait été traversé en un jour,ce qui avait amené les éléments avancés allemands sur lafrontière française dès le 11. L'attaque proprement ditecommença le 12. Mais cette partie du dispositif françaisétait tenue par des unités de second ordre, souvent in-complètement équipées (voir le rapport de la commissiond'enquête dirigée par le député Pierre Taittinger[29]). Etle 13 mai, les fantassins allemands, sous le couvert d'unbombardement aérien intensif, réussissent à enfoncer ledispositif défensif de la 55e division d’infanterie (généralHenri Lafontaine) de la 2e armée du général Huntziger.Guderian exploite ces gains par une Blitzkrieg efficace.Le haut commandement allemand croyait devoir s’at-tendre à une contre-attaque française qu'il considéraitcomme inévitable selon les principes classiques de l'artmilitaire. Aussi, tente-il, à maintes reprises, de ralen-tir la progression de ses chars et de leur infanteried'accompagnement vers l'ouest à travers les positions te-nues par les troupes françaises. Et d'ailleurs, comme pourleur donner raison, en Belgique, le général Mellier at-taque les Allemands avec des troupes majoritairementmarocaines et parvient à les contenir localement, ainsique, sur la Dyle, le général Prioux à la tête de ses chars,lors des batailles de Hannut et Gembloux, et le généralBruneau à la bataille de Flavion. Mais ces actions ne sontque d'éphémères succès tactiques, n'étant pas soutenuespar des renforts et les commandants des Panzerdivisions,ne se laissant pas impressionner, poussent toujours plus àl'ouest en désobéissant à leurs supérieurs. Le 20 mai, ilsatteignent la mer.Malgré ses succès, le haut commandement allemand n'estpas rassuré et vit des journées d'angoisse à l'idée d'unevaste contre-offensive stratégique sur les flancs de la per-cée, pensant que le recul des Alliés est un piège. Mais legénéral français Weygand, succédant à Gamelin, a repor-

té de trois jours la contre-offensive prévue. C'est qu'il saitque les troupes françaises commencent à se disloquer etqu'il veut en rallier les éléments. Il donne pour commen-cer l'ordre de ne plus s’occuper de colmater des brèchesdans l'espoir toujours déçu de reformer le front allié, cequi a conduit, de réajustement en réajustement, à aban-donner aux Allemands des milliers de kilomètres carrésqu'il n'est plus possible de reconquérir. La consigne estde tenir sur place, en créant une série de nœuds de ré-sistance (appelés des « hérissons ») qui vont insécuri-ser les pointes avancées allemandes si elles ne peuventplus s’appuyer mutuellement, comme elles avaient pu lefaire jusque là. Il faudrait donc que l'ensemble des troupesencore en état de combattre adoptent résolument cettetactique. Une entrevue, la conférence d'Ypres, avait eulieu les 20 et 21 mai entre Weygand, le roi des Belgeset le général français Billotte, sans lord Gort, le généralen chef britannique, qui était introuvable. Mais Billotteétait mort dans un accident au retour de la conférence. Enfait, dès le 23, les Britanniques préparent leur rembarque-ment en abandonnant la droite de l'Armée belge, commele relate l'amiral britannique sir Roger Keyes qui étaitofficier de liaison britannique auprès du roi des Belges.Or, les Belges ont pu contenir les Allemands pendant lescinq jours de la bataille de la Lys. Se sentant abandon-né, le roi Léopold III pose clairement la question d'unereddition au cours d'une entrevue orageuse avec les mi-nistres Pierlot et Spaak, l'Armée belge étant au bord del'effondrement et de la rupture de ses stocks de munitions.Il en prévient Britanniques et Français, ces derniers rece-vant en quelques jours plusieurs communications radioadressées au général français Blanchard et captés par lesservices d'écoute français du colonel Thiery[30],[31]. Maisles Français n'ont plus de capacité offensive. La capacitéoffensive, c'est ce qui, depuis le début de la campagne, amanqué aux armées alliées confrontées à une Armée alle-mande essentiellement fondée sur cela même : l'offensive.

Prisonniers de guerre français, Nord de la France, 1940.

La reddition de l'Armée belge est un acte purement mi-litaire signé par le sous commandant en chef et nonpar le roi, ce qui évite toute interprétation politique (aucontraire du traité d'armistice que le gouvernement fran-çais du maréchal français Pétain qui concerne la totali-

Page 7: Bataille de France

4.1 La résistance des armées française et belge permet le rembarquement allié de Dunkerque 7

té des forces de l'empire colonial français.) Au contraire,dans le cas belge, le Congo belge n'est pas concerné, nison armée. Il y a donc, aux termes de la reddition, unchef d'armée, le roi des Belges, en situation d'être prison-nier (il sera mis par les Allemands en résidence surveillée)et un gouvernement parti en exil avec tous ses pouvoirsqu'il va mettre au service des Alliés avec des forces mi-litaires rassemblées depuis Londres et Léopoldville, ainsiqu'avec le concours des richesses africaines en agricultureet en minerais.

4 Conséquences de la défaite

Article connexe : Prisonniers de guerre français de laSeconde Guerre mondiale.Cette section ne cite pas suffisamment ses sources.Pour l'améliorer, ajoutez des références vérifiables[Comment faire ?] ou le modèle {{Référence néces-saire}} sur les passages nécessitant une source.

Le pouvoir du maréchal Pétain entamera une collabora-tion avec l'Allemagne, ayant refusé, avec le soutien deWeygand, une capitulation uniquement militaire (commece qui a été fait en Belgique. La reddition purement mi-litaire des troupes de Belgique excluant un armistice, legouvernement belge a continué la guerre avec la flotte,des aviateurs et le Congo belge contre les Italiens alliésde l'Allemagne). En effet, ils considéraient que capitulermilitairement en France métropolitaine rendrait l'Arméefrançaise responsable de la défaite, qu'ils jugeaient dueaux politique. S'il est vrai que le soldat Français s’est bat-tu courageusement, il est utile de penser qu'en 1934, lemême Pétain préfaçait un livre dans lequel il était écritque « la ligne Maginot est la garantie inviolable du res-pect [des] frontières. » Il est le seul parmi les gouverne-ments légaux des pays vaincus à adopter cette politiquequi découle de l'armistice. Elle entraînera l'alliance decertaines forces de droite et de gauche avec l'Allemagnesous l'égide du régime de Vichy, ce dernier poussantla collaboration jusqu'à organiser l'envoi de travailleursdans l'industrie de guerre allemande et de combattants surle front de Russie. Une réaction française viendra du gé-néral De Gaulle réfugié à Londres qui, par son appel du18 juin 1940, commence à reconstituer une force com-battante qui s’affirmera dans les années suivantes.Toutefois, le Maréchal Pétain étant de jure chef du gou-vernement, il se mettait délibérément lui-même dans unrôle politique, ceci à son corps défendant, afin d'éviteraux populations des conditions trop dures et de pouvoirconserver la flotte intacte.Le Gouvernement polonais en exil, représentant officielet légitime de la Pologne, est transféré de France auRoyaume-Uni dès la demande d'armistice. Il rassemblerapidement les militaires polonais désireux de poursuivrela lutte et constitue l'Armée polonaise de l'Ouest, jusqu'en

1944 première force alliée aux côtés des Britanniques.Les escadrilles polonaises (303e escadrille de chasse po-lonaise et 302e escadrille de chasse polonaise) constituéesau sein de la RAF auront un rôle déterminant pendant laBataille d'Angleterre.Le gouvernement hollandais continuera la guerre dans laRoyal Air Force et avec une partie de la marine dont lamarine de guerre qui combattra jusqu'à l'engloutissementcontre les forces japonaises conquérant l'Indonésie.Le gouvernement belge en exil continuera la guerre, no-tamment en Afrique, avec la victoire contre les Italiensd'Abyssinie, et sur mer et dans les airs avec trois esca-drilles dans la Royal Air Force, ainsi qu'en Europe conti-nentale en soutenant la Résistance armée et, plus tard,par l'envoi de troupes qui vont contribuer à la libérationde l'Éthiopie, du nord de la côte française et de la Bel-gique. C'est du Congo belge que viendra l'uranium pourla bombe nucléaire américaine. Le gouvernement belgeen exil à Londres fait pleinement partie de l'alliance despays en guerre contre l'Allemagne. Quant au roi, considé-ré prisonnier des Allemands, il a annoncé vouloir s’abste-nir de toute activité politique.Dans l'Europe occupée par les armées allemandes, une ré-sistance clandestine s’organise constituée de divers grou-pements nés spontanément avant d'être prise en mains de-puis Londres par les gouvernements en exil aidés par lesBritanniques. Messages radio en langage codé, parachu-tages d'armes et envois de personnel formé au sabotage età la guérilla vont démontrer, durant toute la guerre, queles gouvernements de Belgique et des Pays-Bas régentéspar les nazis entendent affirmer leur légitimité commeseules autorités légales de leurs pays. En France, ce sontd'abord les Anglais de l'Intelligence service qui entamentdes contacts avec la résistance intérieure qui s’organiseavant la prise en mains progressive des français gaullistesqui avaient refusé l'armistice de Pétain.

4.1 La résistance des armées française etbelge permet le rembarquement alliéde Dunkerque

Soldat allemand blessé recevant un traitement médical sur le fronten juin 1940.

Page 8: Bataille de France

8 4 CONSÉQUENCES DE LA DÉFAITE

L'Armée britannique n'a pas été anéantie en mai-juin1940, car la résistance franco-britannique a protégéle rembarquement de Dunkerque, ainsi que la batailled'arrêt menée par l'armée belge sur la Lys du 23 au 28mai 1940. Il en résultera, pour les Français, d'être enfer-més dans la poche de Lille. Avant de capituler, les Fran-çais qui y combattent retardent les Allemands assez long-temps pour permettre le rembarquement en protégeantles arrières britanniques. Rapatriée, l'Armée britanniquerefera ses forces à l'abri de la mer. D'autre part, la 4e DCRcommandée par le général de brigade à titre provisoire deGaulle, parvient à s’enfoncer quelques jours dans le flancde la progression allemande à Abbeville. Mais ce succèsn'est pas exploité, faute de soutien logistique, d'appui aé-rien et de renforts. C'est que le commandement français,abasourdi par la rapidité manœuvrière de l'Armée alle-mande, reste sans trouver de solution devant les progrèsquotidiens de l'ennemi. Les unités françaises qui ne sesont pas effondrées sont envoyées en ordre dispersé, dansdes contre-attaques locales sans réel plan d'ensemble, dufait de la nature extrêmement mouvante de la situation.Résister aux Allemands était possible. Le courage n'a pasmanqué, c'est le haut commandement qui n'a pas comprisla stratégie allemande de percée rapide.De plus, l'ordre de Hitler de laisser à la Luftwaffe la tached'interdire la retraite par la mer et d'arrêter l'avancée destroupes blindées quelques kilomètres avant la mer a bienfacilité la réussite de la défense.Pourtant, les troupes alliées n'avaient pas toujours recu-lé devant le combat : on peut citer le sacrifice, chez lesBelges, des chasseurs ardennais à Martelange et Bodangeet Chabrehez, ainsi qu'à Vinkt, pendant la bataille de laLys, où les Allemands commettront des atrocités contreles civils (ce qui, en 1945, vaudra à deux officiers dela Wehrmacht qui avaient survécu à la guerre, d'êtrecondamnés). Il faut citer la victoire française de la bataillede Hannut, première bataille de chars de l’histoire ; labataille de Stonne surnommée le « Verdun de 1940 » ; latentative de contre-attaque du 231e RI appuyé de charsFCM 36. Finalement, les troupes françaises déplorentsoixante mille morts en six semaines de combats (ontrouve également fréquemment le chiffre de 92 000 sol-dats français tués en mai-juin 1940)[réf. nécessaire]. La Bel-gique termine sa campagne des dix-huit jours avec 12 000morts.Obstiné, dès avant la guerre, dans sa conception du frontcontinu, l'État-Major français est rejoint par les chefs mi-litaires belges qui, comme les Français, en étaient restésaux conceptions héritées de 1914-1918. Les Britanniquesaussi n'ont pas compris à temps que les Allemands ne sesouciaient pas d'avancer sur un front continu, mais procé-daient par percées profondes de chars rapides appuyés pardes attaques aériennes incessantes, désarticulant le frontde leurs adversaires

4.2 Le tournant de Dunkerque

Articles détaillés : Bataille de Dunkerque et Évacuationde Dunkerque.Les forces de l'aile gauche française et le corps expédi-

Soldats britanniques et français faits prisonniers à Veules-les-Roses, Haute-Normandie.

tionnaire britannique ayant été enfermés, dès le 28 mai,dans une vaste poche autour de Dunkerque (nord de laFrance), le rembarquement est rendu possible par le sa-crifice d’une division d’infanterie française qui se fait lit-téralement tuer sur place, luttant à un contre quatre du-rant plusieurs jours jusqu'à épuisement des munitions,appuyée par l'infanterie britannique et la RAF qui a au-tant souffert que l'Armée de l'air française dans cettebataille[32], qui permet l’évacuation de 338 000 hommes,Britanniques et Français, et de quelques milliers de Belgesdans des conditions épouvantables. L'Armée britanniqueparvient ainsi à sauver ses hommes, mais perd tout sonmatériel. La plus grande partie des Français seront ren-voyés en France pour reprendre le combat et seront finale-ment faits prisonniers après l'armistice décidé par le gou-vernement Pétain. Les militaires belges, orphelins de leurpays vaincu, resteront en Angleterre où ils reconstitue-ront de nouvelles forces en vue de la reconquête future ducontinent sous l'autorité du gouvernement belge en exil,lequel n'a pas signé d'armistice avec l'Allemagne. Une mi-norité de combattants gagneront le Congo belge pour yrejoindre la Force publique avec laquelle ils reprendrontla lutte en attaquant les Italiens d'Abyssinie lors de la dé-claration de guerre du gouvernement belge à l'Italie en1941.

Page 9: Bataille de France

5.1 L'effondrement et la demande d'armistice 9

5 Fall Rot (« Cas rouge ») :l'invasion de la France

Articles détaillés : Bataille de l'Aisne (1940), Bataille del'Ailette (1940), Ligne Weygand et Exode de 1940 enFrance.Le 5 juin, l'offensive reprend alors vers le sud avec une

Réfugiés français sur la route de l'exode, 19 juin 1940.

supériorité numérique désormais écrasante. Le généralWeygand, nommé commandant en chef des armées fran-çaises en cours de bataille, a constitué une ligne de dé-fense sur la Somme, le canal Crozat, l'Ailette et l'Aisnedite Ligne Weygand ou position Somme-Aisne. L'attaqueallemande est déclenchée tout d'abord (5 juin) sur laSomme et l’Ailette, puis (9 juin) sur l’Aisne. Malgré unerésistance héroïque des unités françaises deux jours du-rant, le 7 juin, le front français est percé sur la Somme, le10 juin sur l'Aisne.Devant la déroute des restes des armées françaises, le gou-vernement quitte Paris le 10 juin pour Tours et ses envi-rons. Les réfugiés qui fuient la Belgique et le Nord de laFrance sont alors rejoints par 2 millions de réfugiés de larégion parisienne. Pour Jean-Pierre Azéma, entre le 15mai et le 10 juin, au moins six millions de Français aban-donnent leur domicile et participent à l'exode de 1940,se retrouvant sur les routes sous les attaques des Stukasde la Luftwaffe, ruinant la logistique militaire française.La bataille de France est perdue, en dépit de la résis-tance farouche et héroïque de nombreuses unités, commependant la bataille d'Amiens du 20 mai au 9 juin 1940(les 16e et 24e divisions d'infanterie françaises stoppentplus de trois Panzerkorps pendant neuf jours et causent laperte de 196 panzers).Les troupes allemandes atteignent la Seine à Rouen le 9juin. Paris, déclarée ville ouverte tombe sans combat le 14juin. Entre les 13 et 19 juin, les Allemands franchissentle Rhin entre Schœnau et Neuf-Brisach. Guderian s’en-gouffre alors jusqu'à Pontarlier, atteint le 17 juin, et Bel-fort, le 18 juin, prenant à revers les unités restées dansla ligne Maginot et les capturant en masse après quelquesjours de combat.

Articles détaillés : Défense de la Loire et Bataille de lavallée du Rhône (1940).

Dans le même temps, Weygand concentre les troupes quilui restent sur la Loire pour en faire un dernier obstacleà l'avancée ennemie. Les Allemands arrivent à Orléans le16 juin, passent le même jour le fleuve en plusieurs pointsentre Gien et Nantes. Tandis que Pétain, nouveau chef dugouvernement, appelle à cesser le combat le 17 juin, lesAllemands poursuivent vers le Sud. Cherbourg en Nor-mandie est prise le 19 juin en même temps que les Alle-mands arrivent au bord du Cher (« frontière » de la futureligne de démarcation) et sont devant Lyon le 20 juin, puisce sont Clermont-Ferrand, Angoulême et Bordeaux quisont atteints le 24 juin, veille de l'armistice, alors que, le20 juin, Rommel s’est emparé du port breton de Brest.Articles détaillés : Bataille des Alpes, Bombardement deToulon, Opération Vado et Bombardements de Marseille.

Le 10 juin 1940, Mussolini, allié de Hitler, déclare laguerre à la France, alors en pleine déroute militaire :l'attaque italienne est qualifiée à l'époque de « coup depoignard dans le dos »[33]. Les troupes italiennes, com-mandées par le prince héritier Humbert de Savoie, ne par-viennent cependant pas à avancer à travers les Alpes : surle front du nord-est, la ligne Maginot a joué son rôle, etl’armée des Alpes, commandée par le général Olry, ré-siste victorieusement face aux armées italiennes à l’est, etallemande au nord.Le dictateur espagnol Franco, sollicité d'entrer en guerrecontre la France, refuse, même lorsque l'effondrementfrançais est patent.

5.1 L'effondrement et la demanded'armistice

Articles connexes : Conférence de Briare et Armistice du22 juin 1940.Le 14 juin, les armées allemandes atteignent Paris décla-rée ville ouverte.C'est la panique en France dans le monde politique etmilitaire. Les uns se résignent à la défaite et réclamentl'armistice, les autres veulent poursuivre la lutte commepromis aux Britanniques, en s’appuyant sur l’Empire etnotamment l'Afrique du Nord. La création d'un réduitbreton, destiné à accueillir le gouvernement pour pour-suivre le combat, était envisagé.C'est le premier camp, soutenu par le général Weygand,le maréchal Pétain, Pierre Laval et l'amiral Darlan, quil'emporte. Le président du Conseil Paul Reynaud, quivoulait continuer la lutte, choisit finalement de démission-ner le 16 juin 1940. Son ministre de l'Intérieur GeorgesMandel est arrêté une première fois dès le lendemain le17 juin. Le général de Gaulle, secrétaire d’État à la Dé-fense, partisan aussi de la poursuite de la guerre, rejoint

Page 10: Bataille de France

10 6 CONDITIONS D’ARMISTICE

Soldats allemands devant l'Arc de triomphe, Paris, 14 juin 1940.

Londres le 17 juin, d'où il prononce son appel devenu cé-lèbre sous le nom d'appel du 18 juin, mais passé relati-vement inaperçu dans le chaos ambiant. Le noyau de laFrance libre se constitue alors, avec d'autres volontairesfrançais. D'autres personnalités se sont aussi réfugiées enAmérique (Jean Monnet). Pour couronner la totale désor-ganisation française, le 19 juin, les troupes allemandesdécouvrent, à la Charité-sur-Loire, un train abandonnétransportant les archives secrètes du Grand quartier gé-néral Français.Le président de la République Albert Lebrun nomme le16 juin Pétain président du Conseil. Le lendemain, cedernier annonce à la radio que la France doit cesser lecombat et demander l’armistice. Signé seulement le 22juin, avec une entrée en vigueur le 25 juin à 0 heure, lelong intervalle permet à l’Armée allemande de faire pri-sonniers 1,5 million de soldats français.Le gouvernement Philippe Pétain, constitué à Bordeauxle 17 juin, et le Parlement s’installent en juillet à Vichy,ville disposant de grandes capacités hôtelières et d'unstandard téléphonique[34] récemment modernisé.Le 21 juin 1940, vingt-sept députés, dont Mendès France,Daladier et Mandel accompagnés de quelques personna-lités ou familiers, s’embarquent sur le Massilia. Ils sonttous arrêtés à leur arrivée le 24 juin à Casablanca.Le 22 juin 1940, la délégation française signel’armistice[35] dans la clairière de Rethondes, dansle wagon de l'Armistice, celui-là même qui avait servide cadre à l'armistice de la Première Guerre mondialeet devant le monument qui parlait de l'« orgueil criminelde l'Empire allemand vaincu par les peuples qu'il voulaitasservir ». Hitler fait ensuite filmer l'explosion du monu-ment. Quant au wagon il est envoyé à Berlin et exposé

avant d'être détruit en 1945. Hitler entendait ainsi effacerla défaite de la Première Guerre mondiale et humilier laFrance.Le 24 juin 1940, la France doit aussi signer un armisticeavec l'Italie qui avait tenté d’envahir les Alpes de son côté,sans réussir à dépasser les zones frontalières en Savoie età Menton. La mise en application de l'armistice franco-allemand était conditionnée (selon l’article 23 de cetteconvention d’armistice[36]) par la signature de l'armisticefranco-italien. Les deux armistices entrèrent en applica-tion six heures après la signature du deuxième armistice,soit le 25 juin 1940 à 0 h 35[37].Les Allemands poursuivent leur avancée militaire jus-qu'au 24 juin 1940 minuit ce qui fait que les deuxtiers de la France sont envahis ainsi que les îles Anglo-Normandes britanniques[38].Après la catastrophe, et malgré la signature des armis-tices, les soldats de la ligne Maginot poursuivirent la lutte,estimant n'avoir pas été vaincus, et pour certains jusqu'àla mi-juillet. L'armée des Alpes n'a de son côté pas failli,en repoussant assez facilement tous les assauts de l’Arméeitalienne jusqu'aux derniers jours de combat.La plus grande partie de la France est occupée par lestroupes allemandes, le pays est divisé en une zone occu-pée et administrée militairement par l'Allemagne (Nord,Ouest et Sud-Ouest), et en une zone libre (Centre et Sud).Le gouvernement de Vichy du maréchal Pétain admi-nistre l’ensemble du territoire français et l’Empire[39].Le Gouvernement polonais en exil du général Sikorskis’estimant non concerné par cette décision de son al-lié, aucune unité polonaise n'appliqua les consignes del'armistice du 22 juin 1940. Environ 6 000 soldats po-lonais ont été tués ou blessés pendant la Campagne deFrance. Environ 13 000 hommes (soit l'équivalent d'unedivision) parvinrent à s’enfuir en Suisse (où ils restèrentinternés). Enfin, de 20 000 à 35 000 militaires polo-nais (selon les sources) parvinrent à être évacués vers laGrande-Bretagne, où ils reformèrent sous le commande-ment du général Sikorski une nouvelle Armée polonaise,qui allait devenir le 1er corps polonais. La brigade dugénéral Kopanski rejoint les troupes britanniques de la8e armée au Moyen-Orient après l’armistice du maréchalPétain[40].Articles détaillés : Marius Daille et Louis Faury.

6 Conditions d’armistice

Article connexe : Armistice du 22 juin 1940.Dès que la décision de demander l’armistice fut prise

par le nouveau gouvernement Pétain, le 17 juin, chacuns’attendit au pire. Il suffisait de se rappeler les conditionsdrastiques qui avaient accompagné l'accord allié fait auxplénipotentiaires allemands de novembre 1918, pour en-

Page 11: Bataille de France

11

Hitler, entouré de ministres et d‘officiers, sur l‘esplanade du Tro-cadéro, devant la tour Eiffel, le 23 juin 1940.

Dans la clairière de l'Armistice de 1918 à Rethondes, Hitler (lamain au côté), accompagné de hauts dignitaires nazis et de sesgénéraux, regardant la statue du maréchal Foch avant le débutdes négociations de l'armistice de 1940, signée sur place le len-demain (le 22 juin) en son absence.

visager une terrible réaction des autorités du TroisièmeReich.Il en allait tout autrement pour la France de juin 1940 :non seulement les armées alliées avaient été détruites oucapturées, mais encore, près des deux-tiers du territoirenational était occupé par la Wehrmacht. La conventiond’armistice précise que la souveraineté française s’exercesur l'ensemble du territoire et sur son Empire colonial[35],laisse de côté la flotte française mais son armée est ré-

Parade des troupes allemandes à Paris.

duite à 100 000 hommes (comme l'armée du traité deVersailles). Les Allemands obligent leur allié italien à re-tirer certaines de leurs exigences, particulièrement cellesconcernant la flotte et la Tunisie.Paradoxalement, et avant qu'un tel état de chose n'empire,c'est l'opération Catapult, menée en juillet 1940, en vuede neutraliser définitivement le risque que représentait laflotte française, et qui aboutit au bombardement d'une es-cadre à Mers-el-Kébir, qui devait amener les autorités al-lemandes à plus de souplesse dans leur relation avec legouvernement Pétain, allant jusqu'à envisager à la de-mande de celui-ci une politique de collaboration.Les conditions de l'armistice sont motivées par les préoc-cupations d'Hitler à cette époque : il faut bien sûr, empê-cher de façon durable que la France ne redevienne unegrande puissance militaire, mais à court terme, il fautveiller à ce que sa flotte ne rejoigne pas le Royaume-Uni qui reste le dernier pays à vaincre ou à séduire, carun accord de paix avec le Royaume-Uni reste souhaitéen cette fin du mois de juin. Enfin, il ne faut froisser nil'allié italien, ni le potentiel allié espagnol. Hitler a ren-contré Mussolini le 18 juin à Munich pour le convaincred'accepter les instructions de Weygand, qu'il avait devi-nées : le Duce voulait occuper la France jusqu'au Rhône,s’emparer de la flotte et annexer Nice, la Corse et la Sa-voie.Ce sont toutes ces considérations complexes qui déter-minent le contenu de la convention d'armistice, un textebref de vingt-quatre articles, qui contient notamment lesclauses suivantes :

• les prisonniers de guerre (plus de 1,5 milliond'hommes) restent en captivité jusqu'à la signatured'un accord de paix ;

• la moitié nord, ainsi que la côte atlantique, passentsous occupation allemande : c'est la zone occupée,qui couvre à peu près les trois cinquièmes du terri-toire, le reste constituant la « zone libre », c'est-à-dire non occupée, regroupée essentiellement au sudde la Loire, les deux zones étant séparées par la lignede démarcation ;

Page 12: Bataille de France

12 7 LES PERTES ET LEURS CONSÉQUENCES POUR LA SUITE DE LA GUERRE

L I

G N

E

I O ND É M A R

D E

C A T

Luxembourg:annexé au

Reich en 1942

Territoires annexésau Reich

Retour interdit aux

réfugiés

Administrationmilitaire de la

Belgiqueet du Nord

Occupation

italienne(nov 42 -sept 43)

Zone démilitarisée

(50 km)

Z o n e l i b r eÀ partir de

novembre 1942:

Occupation militaire allemandeZ o n e o c c u p é e

Zone militaire littorale(« Mur de l'Atlantique »)

entrée interdite Paris

Montoire

Vichy

Nice

Occupationitalienne

(nov 42 -sept 43)

Marseille

Toulon

BrestStrasbourg

Bastia

Ajaccio

Bordeaux

Lyon

Grenoble Zone d'occupation

italienne

Menton(sous

occupation italienne)

(de facto siège du gouvernement)

Zone depeuplement

allemand

Zone Sud

À partir de novembre 1942:

Zone Nord

Zone fermée

Ligne nord-est

Ligne nord-est

0°2° 2°4° 4° 6° 8° 10°

0°2° 2°4° 4° 6° 8° 10°

42°

44°

46°

48°

50°

42°

44°

46°

48°

50°

0 250(km)

0 150(mi)

Projection Lambert-93 - RGF-93 datum

Dunkerque

Lille

La France coupée en quatre : zone libre, zone occupée, départe-ments annexés et Nord de la France directement sous adminis-tration militaire allemande, plus les zones interdites littorale et del'Est.

• la France doit pourvoir à l'entretien de l'arméed'occupation ; il s’avère que le montant de ces in-demnités va être fixé de façon quasi discrétionnairepar les Allemands, et leur montant s’est élevé, enmoyenne, à 400 millions de francs par jour[41] ;

• dans la zone libre, l'Armée française est limitée à100 000 hommes et les troupes sont désarmées ;

• la souveraineté française s’exerce sur l'ensemble duterritoire, y compris la zone occupée, mais dans lazone occupée, il est stipulé que l'Allemagne exerce« les droits de la puissance occupante », ce quiimplique que l'administration collabore avec elled'une « manière correcte » ; il n'est pas questiond'annexion de territoires français par l'Allemagne ;

• l'Empire colonial français reste également sousl'autorité du gouvernement français ;

• les bâtiments de guerre rejoignent leurs portsd'attache du temps de paix, dont certains, commeCherbourg, Brest ou Lorient, se trouvent en zone oc-cupée ;

• la France doit livrer les réfugiés politiques allemandsou autrichiens présents sur son sol.

En outre, l'Italie bien que revendiquant l'ancien comté deNice et la Savoie, dont elle n'est pas parvenue à s’empa-rer, doit se contenter de Menton (selon les conditions del‘armistice du 24 juin 1940 signée avec elle). Les autresterritoires revendiqués ne sont occupés par l'Armée ita-lienne que le 11 novembre 1942, à la suite de l'invasionde la zone libre par les troupes allemandes puis italiennes.

7 Les pertes et leurs conséquencespour la suite de la guerre

Pour la plupart des pays participant aux combats, lespertes militaires sont bien connues[42] :

• Belgique : 12 000 morts, 15 850 blessés et 300 000prisonniers ;

• Pays-Bas : 2 890 morts et 6 889 blessés ;

• Pologne : 6 000 morts et blessés ;

• Royaume-Uni : 3 458 morts, 13 602 blessés, 48 052disparus ou prisonniers (dont 45 000 prisonniers àDunkerque) ;

• Allemagne : 63 682 tués[43],[44], 111 034 blessés, 18384 disparus[43],[44] ou prisonniers.

À ces morts aux combats, s’ajoutent les pertes civiles, vic-times de bombardements, d’exécutions sommaires et demassacres :

• 2 500 morts aux Pays-Bas[45] ;

• 21 000 morts en France[46] ;

• 6 000 morts en Belgique.

Pour la France, jusqu'à la fin des années 2000, le chiffredes pertes militaires du 10 mai au 22 juin 1940 n'était pasconnu avec précision, les estimations faites par les histo-riens variant entre 55 000 et 123 000 morts, et entre 120000 et 250 000 blessés[47],[48]. Ces chiffres comprenantparfois également environ 39 000 morts en captivité, et 5200 disparus[49] ; mais aussi 21 000 civils[46] et les mortsde l’Armée de Vichy jusqu’au 1er novembre 1943 (com-bats du Levant et d’Afrique du Nord). Jean-Jacques Ar-zalier, médecin en chef du service de santé des armées, ti-tulaire d'un DEA en histoire militaire, évaluait ces pertesà au moins 50 000 et au plus 90 000 soldats morts aucombat et 123 000 blessés, le chiffre le plus probable sesituant entre 55 000 et 65 000 tués[43].La période équivalente de 1914, les six premières se-maines de combat, qui est souvent comparée sous cetaspect-là à la bataille de France, avait fait perdre 700000 hommes à l’Armée française (tués, blessés, prison-niers), dont 313 000 morts[50]. En outre, 1 800 000 sol-dats de l'Armée française sont capturés par les troupesallemandes avant d'être internés dans différents types decamps. Un grand nombre de prisonniers tente de s’éva-der, 70 000 réussissant sur l'ensemble de la période, sanscompter ceux évadés dès les premiers mois avant leurtransfert vers l'Allemagne[51].En 2010, le fichier de l'état civil militaire de la SecondeGuerre mondiale, mis en ligne sur le site Mémoire deshommes, a permis d'établir une statistique précise du

Page 13: Bataille de France

13

nombre de morts de la campagne de mai-juin 1940 quis’élève à 58 829 décès. Selon le Ministère de la Défense,« Le chiffre de 100 000 morts, longtemps avancé et re-pris jusque par les meilleurs spécialistes de la période,révèle ainsi son caractère symbolique. Les pertes au com-bat s’établissent en réalité à 58 829 décès, exception faitecependant des marins, dont les décès étaient enregistrésselon des procédures différentes » [2],[52]. Treize officiersgénéraux sont morts pour la France.Pertes journalières de l'Armée française du 10 mai au 22juin 1940

Outre les pertes humaines, les pertes en moyens militairessont énormes :

• l’Armée britannique abandonne tout son matériel àDunkerque[53] ;

• la RAF perd plus de 1 000 appareils dans labataille[53] ;

• l’Armée française perd 320 000 de ses 400 000 che-vaux, et tout le matériel lourd qu’ils tractaient (ar-tillerie antichar[54]) ;

• la flotte française réussit à sauver la plus grosse par-tie de ses navires de combat (235 des 291 navires àflot, 95 % du tonnage[55]) ; mais tous les ports et ar-senaux de la côte atlantique sont sabotés et elle se re-trouve pratiquement sans infrastructures de soutien,donc avec un niveau opérationnel limité. De plus,148 des navires évacués s’abritent dans des ports bri-tanniques (38 % du tonnage évacué)[56], et sont fi-nalement retenus par le Royaume-Uni (22 juin)[57].De plus encore, de nombreux navires en construc-tion ou en réparations ont été sabordés ou saisis parles Allemands, le tonnage de ces pertes s’élevant à170 000 tonnes[58]. Et surtout, la France avait promisà son allié britannique que sa flotte ne tomberait pasaux mains de l’Allemagne. Or, les conditions d’ar-mistice imposent aux navires français ayant rejointles ports de l’Empire colonial de rentrer en métro-pole. Tombés dans les mains allemandes, ils repré-senteraient une telle menace pour le Royaume-Unique cela rend inévitable, d'après Churchill, une ré-action (opération Catapult et, en particulier, Mersel-Kébir) durant laquelle plusieurs bateaux françaissont détruits[59].

8 Les raisons de la défaite française

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Parade nazie sur l'avenue Foch déserte (1940).

En dépit d'une idée courante[Où ?], l'Armée française étaitloin d'être aussi surclassée en quantité et en qualité qu'ona bien voulu le dire. D'un point de vue strictement maté-riel, elle faisait globalement jeu égal avec la Wehrmacht :contrairement à ce qui a été colporté[Par qui ?] depuis, sontaux de motorisation était égal à celui de l'Armée alle-mande (autour des 20 %), et même supérieur dans le do-maine de l'artillerie. Les blindés français étaient plus puis-sants, mais moins rapides que les panzers ; les meilleurschars français, les chars B1, étaient les mieux armés dela bataille ; et leur blindage était si épais que seul le 88antiaérien allemand pouvait espérer le percer. Ils avaienttoutefois des défauts de conception technique : le pointagedu canon de 75 en casemate nécessite d'avoir le moteurconstamment allumé, ce qui réduit l'autonomie déjà li-mitée. Surtout, ils ont été mal employés par l'état-major :sur les quatre divisions cuirassées françaises (contre dixPanzerdivisionen allemandes), deux seulement ont été uti-lisées pour attaquer en masse, les deux autres ont été dis-persées dans des actions défensives, et sacrifiées vaine-ment. Des deux côtés on trouve de bons canons antichars :les canons de « Flak 88 » allemand, détournés de leur em-ploi primaire, seul capable de percer le blindage du charB1 ; le 25 et le 47 mm français (le plus puissant jusqu'àl'armistice) – mais la défense antichar française était sou-vent clairsemée.Le seul domaine où les Allemands disposent d'une supé-riorité technique très nette est l'aviation, mais cette su-périorité est décisive. Le Reich applique à fond la doc-trine de la « maîtrise de l'air ». Privilégiée par le ré-gime nazi, la Luftwaffe est dotée d'avions très supé-rieurs à tout ce qui équipe les escadrilles alliées. Le chas-seur Messerschmitt 109 surclasse nettement les Morane-Saulnier MS.406 français et Hurricane anglais qui consti-tuent l'essentiel des chasses alliées, sur le plan de la vi-tesse (plus de 80 km/h chacun en vitesse maximale) etde l'armement. Ce déséquilibre ne peut être compensépar l'arrivée d'une centaine d'avions Curtiss américainsà l'Armée de l'air française, ni par les premières livrai-sons de chasseurs modernes Dewoitine D 520 (32 exem-plaires, versés au GCI/3 principalement) ou Spitfire, quin'équipent encore que de rares unités en juin 1940. Du

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14 8 LES RAISONS DE LA DÉFAITE FRANÇAISE

côté du bombardement, la Luftwaffe attaque avec des ap-pareils très modernes, parfois plus rapides que les chas-seurs alliés, et avec les bombardiers en piqué Stuka, quidétruisent méthodiquement les centres de résistance, lesbatteries d'artillerie, les chars alliés, et dont l'efficacitéproduit un effet psychologique très démoralisant sur lestroupes au sol. Celles-ci n'ont qu'une défense antiaériennefaible (elle est principalement massée près des grandesvilles). Enfin la Luftwaffe lance des raids massifs de bom-bardiers (souvent une centaine d'appareils à la fois), puis-samment escortés, qui surprennent la chasse alliée nonpréparée à des combats de cette ampleur.Certains auteurs ont pu rêver à une autre issue de la ba-taille « si » les livraisons d'armes nouvelles avaient puêtre accélérées, « si » tel ou tel bricolage d'armementavait abouti, « si » le haut-commandement avait étémeilleur... C'est oublier que l'Allemagne, elle aussi, dé-veloppait de nouvelles armes pour maintenir son avance.Ces rêveries nostalgiques, habituelles après toute défaite,n'appartiennent pas à l'histoire.[style trop lyrique ou dithyrambique]

Une cause essentielle englobe un certain nombre de man-quements dans le haut-commandement. Depuis 1918,l'Armée française disposait d'une structure de comman-dement complexe, extrêmement efficace sur le papier ;mais la disparition des compétences et le vieillissementdes cadres avaient contribué à « ossifier » le commande-ment, qui se montra trop peu réactif et commit des erreursmajeures. Mais ces défauts n'étaient pas spécifiques à laFrance, on les retrouve dans toutes les démocraties, qui necherchaient pas à préparer une guerre. Seule l'Allemagnenazie a forgé un outil militaire offensif, avec les équipe-ments, la motivation et la sélection des chefs adéquats. Defait elle vaincra tous ses adversaires jusqu'en 1942.

8.1 Aviation, DCA et artillerie

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L'aviation est le domaine où l’Armée allemande dominedès le début de la campagne.Le ciel n’est pas vide d’avions français, comme il a sou-vent été dit, même si les chasseurs français vraiment ca-pables de rivaliser avec leurs homologues allemands sontencore trop peu nombreux au sein des unités, commele Dewoitine D520, avec seulement une escadrille do-tée de 36 de ces appareils le 10 mai 1940. D'autre part,au-delà des considérations statistiques, les avions fran-çais souffrent de défauts techniques qui réduisent encoreleur efficacité : mauvais fonctionnement à haute altitude(armes enrayées par le froid, manque de dégivrage…),moteurs peu fiables. On a aussi noté des sabotages effec-tués dans les usines françaises sur des moteurs d'avion.Signalons que l'Armée disposait à l'époque de nombreux

avions modernes américains mais qui n'étaient pas équi-pés pour les combats et qu'elle avait aussi dans le midi denombreux avions français neufs qui devaient recevoir deséquipements complémentaires pour être prêts à l'usagemilitaire ou qui, même prêts pour le combat, ne pouvaientpas être amenés au front faute de pilotes pour les y ame-ner. Les aviateurs et la défense anti-aérienne parviennenttout de même à des résultats : 20 % des Messerschmitt-109 alignés en avril 1940 ont été abattus. Les pertes enmai-juin de la Luftwaffe (1 300 appareils, en incluantles appareils perdus lors d'accidents) sont comparablesà celles de la bataille d'Angleterre[60]. La chasse fran-çaise, et marginalement la DCA, ont comptabilisé unnombre de victoires compris entre 400 et 500[61], mal-gré un système d'homologation « généreux » (tous lesappareils ayant pris part à la destruction d'une cible sevoient crédités d'une victoire) – chiffre qui peut être dou-blé si l'on tient compte des avions allemands gravementendommagés. Au moment de l'armistice, la France déte-nait 700 aviateurs allemands prisonniers. Cette usure dela Luftwaffe comptera de façon décisive dans la batailled'Angleterre.La dotation en DCA dans l'Armée française est globale-ment insuffisante, l'effort industriel en vue de la produc-tion de canons anti-aériens ayant été trop tardif dans lesannées précédant l'entrée en guerre. Beaucoup d'unitésen seront réduites à utiliser leurs mitrailleuses commedéfense anti-aérienne. L'un des principaux problèmes del'aviation de chasse française vient aussi du fait que sesunités sont éparpillées sur l'ensemble du territoire, et dece fait souvent indisponibles dans la zone des combats.Cela avait par contre l'avantage théorique non négligeableréduire la probabilité de pertes massives d'avions en casd'attaques surprises. C'est aussi et surtout l'absence decoordination avec les autres armes qui a déterminé lemanque d'efficacité de l'aviation, alors que la tactique al-lemande implique une collaboration très étroite entre lestroupes au sol et les unités aériennes, ces dernières se te-nant à disposition des unités au sol dans des délais le plussouvent très brefs. Il est cependant à signaler que l'usagede cette tactique d'attaque combinée était connue et en-seignée en France et qu'elle a même été appliquée au ni-veau de la première armée, dont le corps de cavaleriea pu bénéficier de l'appui de forces aériennes de recon-naissance et de bombardement en plus de l'appui clas-sique de l'artillerie tractée.Cela explique en partie le suc-cès qu'elle a eu lors des premiers combats en Belgiqueface à des unités allemandes blindées modernes aguerries.Cette doctrine d'emploi était connue dans certains étatmajors français mais le problème c'était surtout qu'ellesouffrait pour être appliquée d'un manque de matérielmoderne de transmission et de techniciens radio forméspour l'appliquer.Le Haut Commandement français ne semble pas avoirréussi à préciser de doctrine d'emploi claire pourl'aviation dans les années 1930. Il n'a pas non plus réussi àcompenser les grandes pertes en avions (environ 1000) et

Page 15: Bataille de France

8.2 Blindés 15

subvenir aux gros besoins en matériel de réparation et demaintenance de ses unités, malgré un effort industriel co-lossal pendant la campagne ; la France aura fin juin 1940plus d'avions disponibles qu'au 10 mai, mais dont une ma-jorité sera capturée » dans les dépôts et usines par lesallemands sans avoir pu servir. Beaucoup d'avions fran-çais, ainsi que la plupart des avions belges et hollandais,sont détruits au sol, le 10 mai, par des attaques surprisesen piqué d'avions allemands, principalement les Stukasqui avaient été conçus dans ce but. C'est encore l'aviationd'assaut allemande qui fait vaciller la résistance des réser-vistes tenant le front à Sedan.Le 10 mai, l'artillerie antiaérienne belge, pourtant consti-tuée d'excellents canons de marque Bofors (de concep-tion suédoise), est surprise dans plusieurs cas, puis sereprend en se révélant une des armes les plus efficacesde la campagne de Belgique. Parvenant à soustraire lamajeure partie de leurs batteries à la capture, les ar-tilleurs les laissent aux Britanniques qui les récupèrent le28 mai. L'aviation belge rescapée des attaques du 10 maipeut intervenir pour des bombardements de ponts, maisavec de grosses pertes, parfois pour des attaques en rasemotte contre des pointes avancées d'infanterie allemandeet pour l'observation et le réglage de tirs de l'artillerie ter-restre. Les derniers appareils rescapés sont sabotés le 28mai.Au sol, l'artillerie française, contrairement au début dupremier conflit mondial et à la guerre de 1870-1871, n'arien à envier à son homologue allemande. Les archivesallemandes témoignent largement de l'efficacité et de laprécision des artilleurs français. La guerre de mouvementrapide imposée par les Allemands réduit cependant le rôlede l'artillerie lourde française. Les batteries françaises se-ront souvent confrontées à des attaques directes de charsallemands et devront utiliser leurs 75 mm comme anti-char en tir tendu !L'intervention de l'aviation britannique doit aussi être re-levée, par exemple face à la percée du front à Sedan. Elleremporte une part honorable de victoires jusqu'au débutde juin 1940. Ensuite, ce qui en subsiste est replié surl'Angleterre qu'elle est chargée de défendre en priorité,et ne peut plus guère intervenir efficacement dans le cielfrançaisEn y regardant de près, on pourrait conclure que c'est lasupériorité tactique et technique de la Luftwaffe qui a ren-du la victoire allemande possible en mai-juin 1940.On peut aussi fortement regretter l'absence décisived'exploitation par le généralissime Gamelin des repé-rages multiples et répétés par l'aviation de reconnais-sance des troupes allemandes fortement concentrées surles routes ardennaises avant leur percée à Sedan et la non-application des plans de destructions de ponts et de routesqui étaient pourtant prévues en cas de mouvements alle-mands trop rapides.Toutefois, les pertes allemandes (20 % des effectifs enga-gés de la Luftwaffe) ont été importantes et seront une des

raisons de l'échec allemand de la bataille d'Angleterre.

8.2 Blindés

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La France dispose des SOMUA S35 et les B1/B1 bisqui sont à priori les plus puissants chars au monde del'époque. Leur blindage résiste à tous les canons anticharsallemands de l'époque, ainsi qu'aux canons des panzer II,III et dans certains cas des panzers IV, et leur armementsurpasse celui de tous les panzers, y compris le PzIV (cedernier étant efficace seulement à moins de 500 mètres).S'il est vrai que la majorité des chars en service sont desblindés légers (Renault R35, R39, Hotchkiss H35, H39,sans compter un grand nombre de FT17/18 datant dela Première Guerre mondiale totalement dépassés), c'estégalement le cas dans les divisions blindées allemandes,où le char le plus puissant, le panzer IV, seul capable derivaliser avec les chars Somua S-35 et B1 bis français,ne représente qu'environ 10 % des blindés en service.Les blindés légers français, bien qu'ayant un armementinefficace en combat anti-char contre les PzIII et PzIV,disposent cependant d'un bien meilleur blindage que lesPzI et PzII allemands. Lors de la première bataille dechars de l’histoire (la bataille de Hannut), les chars fran-çais font jeu égal avec les panzers, ces derniers conservantl'avantage uniquement grâce à leur couverture aérienneefficace et parfaitement coordonnée, et aux terribles ca-nons antichar/antiaériens de 88 mm.Articles détaillés : Bataille de Hannut, Bataille deGembloux (1940) et Bataille de Stonne.

Un des plus gros défauts des chars français était leur tou-relle à un seul homme : le chef de char, seul dans sa tou-relle, était comme l'homme-orchestre, à la fois viseur, ti-reur et devant recharger son canon, en somme submer-gé par les tâches à accomplir, alors que la conception deschars allemands (cinq hommes dans les chars lourds) per-mettait une meilleure répartition des tâches et donc unemeilleure efficacité du char en combat. La plupart deschars français n'étaient pas équipés de radio. Ceux quil'étaient ne pouvaient en tirer grand avantage du fait deleur faible portée et de leur mauvaise fiabilité. On doits’imaginer des chefs de bataillon de char obligés de com-muniquer leurs ordres par fanion depuis leur tourelle,certains ayant été surpris la tête hors de leur char parune attaque allemande ! La radio étant généralisée dansl'Armée allemande, il était extrêmement facile pour ellede guider ses unités, de faire passer des ordres rapide-ment, et ainsi d'obtenir un mouvement coordonné et im-médiat des unités engagées. Un autre aspect essentiel deschars français vient de leur conception en tant que sou-

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16 8 LES RAISONS DE LA DÉFAITE FRANÇAISE

tien d'infanterie, conformément à la doctrine en vigueurdans l'Armée française (et britannique) de l'époque ; ilsétaient insuffisamment endivisionnés, alors que les Pan-zerdivisions étaient capables d'actions autonomes « dansla profondeur », c'est-à-dire derrière le front ennemi aprèssa rupture. Leur vitesse moyenne et leur autonomie infé-rieures à celle des chars allemands (à l'exception du S35),en particulier celles des B1bis, feront qu'un grand nombrede ces excellents chars finiront en panne de carburant aumilieu des champs de bataille, sabordés par leurs équi-pages, détruits par les Stukas ou récupérés par les alle-mands. À noter que l'utilisation des jerrycans (inventionallemande, d'où leur nom : bidon fritz en anglais) permet-tait aux équipages allemands d'être ravitaillés par avion,et de remplir leur réservoir autrement plus facilementqu'avec les pompes à main utilisées par les Français, cesderniers devant passer à la pompe l'un après l'autre dansun processsus interminable.

8.3 Stratégie et tactique

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C’est principalement aux niveaux opérationnel et tac-tique, soit la doctrine d'emploi des armes, en particulierdes blindés, et de la liaison chars-avions, que l’Arméefrançaise se révèle inférieure. Alors que les 2 592 pan-zers allemands sont regroupés au sein de dix divisions trèsautonomes et cohérentes, d'environ 250 blindés soute-nus par de l’infanterie, du génie, de l’artillerie motorisés,un système logistique performant et surtout par l'aviationd'assaut, plus des deux tiers des 4 002 chars françaissont éparpillés en « groupements de bataillons de chars »d'une centaine d'engins aux diverses armées, sans aucuneautonomie opérationnelle ni appui suffisant d'infanterie,d'artillerie, et surtout, ce qui sera le plus grave défautde la tactique française, sans soutien d'aviation ni logis-tique adaptés. Pour l’état-major français de l'époque, leblindé reste principalement, comme en 1918, un élémentd'accompagnement et de soutien de l'infanterie.Les chars français sont donc conçus en conséquence et,en dépit de leur blindage et de leur armement supérieur,souffrent de nombreuses lacunes par rapport à leurs ri-vaux allemands : absence quasi totale de système de com-munications radiophoniques, et souvent peu fiables. Encomparaison, tous les chars allemands disposent de radiosmodernes et fiables. Leur autonomie est réduite toujoursdu fait de leur conception en tant que soutien d'infanterie,qui se combine avec la lenteur et la lourdeur du systèmede ravitaillement en carburant par camion citerne, alorsque les Allemands utilisent des jerrycans qui permettentun approvisionnement bien plus rapide. On note aussi laprédominance de tourelles monoplaces où le chef de vé-hicule est surchargé par les tâches à accomplir. D'une

certaine façon, le pire côtoie le meilleur. On voit néan-moins des succès francs, comme à Stonne, avec plus de100 chars allemands détruits, dont douze par un seul charB1 bis[réf. nécessaire], ou encore à Hannut et à Montcornet(offensive de De Gaulle). Mais les chars français ont ce-pendant peu d'opportunités de montrer leur supérioritéet ne peuvent influer sur le cours des événements, car laguerre menée par les Allemands va plus vite qu'eux. À si-gnaler également la première attaque de nuit de l'histoirepar des chars lors de la bataille d'Abbeville, un succèsfrançais[réf. insuffisante][62]

Si l'emploi combiné de l'aviation et des blindés expliqueen partie la défaite française, elle est insuffisante à elleseule. Élaborée et mise en pratique sur le plan tactique parles Allemands lors de la campagne en Pologne en 1939,son efficacité contre l’Armée française était encore su-jette à caution au sein du commandement allemand avantle déclenchement des opérations. Même si elle y reçoit unécho peu favorable, en raison du conservatisme de l’état-major, elle est prônée aussi en France et pourrait être ap-pliquée, par certains de ses théoriciens, comme le colonelCharles de Gaulle. Mais il se heurtera au conservatisme decertains des chefs de l'Armée française des années 1930.La France dispose en mai de sept divisions blindées : les1re, 2e et 3e divisions légères mécaniques (nettement infé-rieures aux divisions Panzer) et 1re, 2e, 3e et 4e divisionscuirassées. Certes, les deux dernières ont été constituéesà la hâte après le début du conflit, mais la plupart sontplus puissantes que leurs équivalentes allemandes, mêmesi elles sont moins bien organisées.En 1934, alors qu'il est ministre de la guerre, Pétain aarrêté les travaux de la ligne Maginot, pensant que lesArdennes sont une barrière naturelle infranchissable parles Allemands. Ces décisions associées à une politiquebudgétaire des gouvernement de 1929 à 1936 de réduc-tion des déficits qui réduit le budget des armées favori-seront, selon l'universitaire Johann Chapoutot, la débâclede 1940[63].Avant guerre, l'état-major français prévoit que les alle-mands tenteraient une répétition du plan Schlieffen de1914. Ce postulat était très rationnel, cohérent avec lasclérose de la bataille d'encerclement qui sévissait ausein de l'état major allemand (toutes les batailles livréespar la Wehrmacht pendant le conflit seront des bataillesd'encerclement, tentatives de répétition à échelle straté-gique de la bataille de Cannes). Une trahison vénale avaitde plus livré aux alliés le plan de bataille allemand ori-ginal, qui prévoyait en effet de passer par la Belgique,les allemands apprirent cette trahison, et changèrent leursplans en conséquence. Le plan français envoya donc auxPays-Bas la plus mobile des armées françaises, afin decouper l'herbe sous les chenilles allemandes et laissant lechamp libre dans les Ardennes. Quant à l'exécution duplan Allemand, Rommel a mené sa division à bride abat-tue sur plusieurs centaines de kilomètres vers l'ouest, mal-gré les tentatives désespérées de son propre État-majorpour le faire freiner, et au mépris de toutes les règles les

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8.6 Succès français 17

plus élémentaires de la guerre : une telle manœuvre en ter-ritoire ennemi, sans support de l'arrière, avec le menaceconstante du sectionnement du « cordon ombilical » re-liant à la base, serait considérée comme un suicide ; defait, il passa plusieurs fois bien près du désastre. Mais ilréussit.

8.4 L'État-Major de l'Armée française

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Dès le début, les erreurs et les effets de la rigidité dela structure de commandement s’accumulent. Les défi-ciences du système de communication se font cruelle-ment sentir : ordres reçus trop tard, contre-ordres en-voyés trop tard, lenteur générale de la circulation des in-formations ; les messages sont toujours codés, là où cen'est pas nécessaire. Les meilleures unités blindées se-ront baladées et souvent éparpillées inutilement entre lesdifférents points du front puis utilisées en missions sa-crifice de retardement. Certains généraux d'armée ver-ront arriver des unités sans même être au courant qu'ellesétaient placées sous leurs ordres. L'état-major sera rapi-dement débordé par l'avance fulgurante des armées al-lemandes, et sera presque toujours incapable de réagir àtemps, ne sachant parfois même pas où se trouvaient leurspropres unités, et encore moins où se trouvait l'ennemi.Des parlementaires et des militaires ont, avant la guerre,tout de même alerté le gouvernement et l'état major surl'insuffisance des défenses de la région de Sedan, sanssuccès face à l'aveuglement idéologique des responsablesmilitaires, persuadés que les Allemands agiraient confor-mément à leurs prévisions, et que les Ardennes étaientimpénétrables par des chars, et ce, malgré le fait qu'unKriegspiel, organisé quelques mois avant l'attaque alle-mande, avait montré qu'elles ne l'étaient pas. Les chefsfrançais avaient visiblement oublié les enseignements deNapoléon, pour qui le plan de bataille considéré commeparfait, préparé jusque dans ses moindres détails étaitvoué à l'échec s’il ne prenait pas en compte l'imprévu…Et les Allemands n'ont pas « joué » selon les règles pré-vues par l'état major français…

8.5 Défaitisme des classes dirigeantes

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L'idée d'une tactique allemande irrésistible, la Blitz-krieg (le mot a été inventé par la presse Britannique del'époque), est apparue comme une évidence par tous ceux

qui l'ont vécue sur le terrain, d'abord lors de l'écrasementde la Pologne, ensuite à l'ouest en mai-juin 1940. Ellea été mise en avant après la défaite par les chefs mili-taires français, pour minimiser leur responsabilité dansla débâcle française ; dès le procès de Riom, les autoritésvichystes qui font juger les « fautifs » de la grande dé-bâcle du printemps 1940 vont jusqu'à avancer les chiffresde 7 500 chars et de plus de 5 000 avions mis enligne par la Wehrmacht. Des historiens, tels l'historienneAnnie Lacroix-Riz, Kenneth Macksey ou John Keegan,apportent aujourd'hui une analyse nouvelle sur cet épi-sode historique, et remettent en question la supériorité del'Armée allemande, ou les causes purement militaires et ledéfaitisme ambiant ayant conduit au désastre, et mettentau jour la responsabilité des élites, dont on parlait peujusqu'alors. En fait, la Blitzkrieg est à la fois une réali-té (manifestée par des offensives brutales et une mobi-lité remarquablement organisée des unités blindées alle-mandes appuyées par l'aviation) et un “mythe”, dans la-mesure où il s’agit plus d'un “accident” dû aux circons-tances et au coup d'œil des commandants de Panzer Di-vision que d'une doctrine ou d'un plan préparé et prévu.Celui-ci inspirera à leur tour les généraux alliés, y comprisle Français Leclerc de Hautecloque. Le succès allemandde 1940 tient beaucoup plus du « coup de chance » quedu véritable modèle théorisé : il le deviendra progressi-vement et sera reproduit avec succès en Libye, dans lesBalkans et en Russie.

8.6 Succès français

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Lors de la retraite au mois de mai, puis de la débâcle enjuin, l’Armée française a quand même connu des succès :la bataille de Hannut près de Gembloux menée par le gé-néral Prioux, la bataille de Flavion, près de Charleroi, me-née par le général Bruneau qui eurent pour effet de retar-der les chars allemands de 48 heures, tandis que des charsfrançais dirigés par le capitaine Billotte reprirent dix-septfois le village aux mains des Allemands durant une pé-riode de quatre jours. Mais, dans tous ces engagements,le soutien aérien français est insuffisant pour permettreune exploitation durable propre à stabiliser les lignes al-liées. Ainsi, le 15 mai 1940, le colonel De Gaulle reçoitla mission de retarder l'ennemi dans la région de Laon.Sa division blindée n'est pas encore complètement opé-rationnelle, mais, malgré cela, sa contre attaque de Mont-cornet parvient à s’enfoncer de plusieurs dizaines de kilo-mètres dans le front ennemi avant de devoir retraiter parmanque d'appuis au sol et de soutien aérien.La ligne Weygand de résistance sur la Somme et l'Aisnefut l'objet de combats partout très durs et de succès dé-fensifs locaux. Parmi eux, le fait d'armes du 18e régi-

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18 10 NOTES ET RÉFÉRENCES

ment d'infanterie qui va tenir dans la village d'Attignydu 14 mai au 10 juin à l'issue de 25 jours de combatsconsécutifs[64].Il faut aussi mentionner le combat pour l'honneur des Ca-dets de Saumur : moins de 5 000 hommes soutenant lechoc de 30 000 à 40 000 soldats allemands pendant plu-sieurs jours. L’armée des Alpes a également tenu les Ita-liens en échec jusqu'au bout, avant que les Allemandsn'attaquent à revers (bataille de la vallée du Rhône).Il est à noter que le taux de pertes de part et d'autre aug-mente à partir de début juin, malgré la désagrégation pro-gressive de l'Armée Française, ce qui tend à infirmer lemythe d'une armée capitulant sans combattre.On peut aussi noter que, même après la signature del'armistice, des unités françaises continuèrent à se battre,refusant de se rendre malgré la démission des chefs ; ila fallu de nombreuses injonctions du nouveau gouver-nement, menacé par les Allemands de représailles et del'annulation de l’armistice, pour qu'ils déposent les armesseulement après le 10 juillet. L'Armée française de 1940n'a pas été vaincue sans combattre. Les hommes ont faitce qu'ils ont pu avec les moyens inadaptés et insuffisantsqui leur avaient été fournis et les exemples de courage etde sacrifice n'ont pas manqué.

9 Chronologie• 9 mai 1940 : la Wehrmacht envahit le Luxembourg.

• 10 mai : l'Armée allemande lance une offensive àtravers la Belgique et les Pays-Bas, avec 141 divi-sions, 2 flottes aériennes (Luftflotte 2 de Kesselringet la Luftflotte 3 de Sperrle)[65] comprenant presque4 020 avions et un corps de blindés.

• 10 mai : capitulation du Luxembourg ; puis occupa-tion totale et annexion de fait du pays le 11 mai.

• 15 mai : les Pays-Bas capitulent.

• 17 mai : entrée des troupes allemandes à Bruxelles.

• 18 mai : entrée des troupes allemandes à Anvers.

• du 20 au 27 mai : front de l'Escaut (Nord) entreWavrechain-sous-Faulx et Bruille-Saint-Amand

• 20 mai : les blindés allemands approchentd'Abbeville.

• 28 mai : reddition de l'Armée belge.

• 28 mai : annexion de fait des communes de langueallemande de l'est de la Belgique.

• 14 juin : entrée des blindés allemands à Paris.

• 22 juin : signature de l’armistice franco-allemand.

• 24 juin : signature de l’armistice franco-italien.

• 25 juillet : annexion de facto par l'Allemagne des dé-partements de la Moselle, du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.

10 Notes et références

10.1 Notes[1] En l'occurrence, certaines zones côtières françaises en

Bretagne et plus au sud, ainsi que certains secteurs desPays-Bas.

10.2 Références[1] Maier and Falla 1991, p. 279.

[2] Service historique de la Défense, « Les pertes de lacampagne de France, 10 mai - 22 juin 1940 », sur de-fense.gouv.fr.

[3] « France 1940 – Autopsie d'une défaite », in L'Histoire,avril 2010, no 352, p. 59.

[4] Dominique Lormier, Histoire de la France militaire etrésistante 1939-1942, Éditions du Rocher, Paris, 2000(ISBN 2268034216), p. 131, citant des chiffres desBundesarchiv, Coblence et la Bildarchiv, Berlin.

[5] 18 juillet 1936 au 1er avril 1939.

[6] Accords de Munich.

[7] « Munich, 1938 », d'après un article d'Élisabeth du Réaudans L'Histoire, no 218, février 1998.

[8] Invasion de la Tchécoslovaquie.

[9] « Pacte germano-soviétique », sur hist-geo.com (consultéle 2 juin 2015).

[10] Invasion de la Pologne.

[11] « La Bataille de France », sur le site batailles-1939-1940.historyboard.net, consulté le 20 mai 2010.

[12] Pierre Miquel La Seconde Guerre mondiale, éd. Fayard,1986, Paris (ISBN 2-7242-3370-0) ; rééd. Club FranceLoisirs, Paris, 1987, p. 62.

[13] Max Gallo, 1940 – De l'abîme à l'espérance, XO Éditions,Paris, 2010, 383 p. (ISBN 978-2-84563-453-4), p. 47-50.

[14] Ian Kershaw (traduction de Pierre-Emmanuel Dauzat),Choix fatidiques – Dix décisions qui ont changé le monde,1940-1941, Éditions de Seuil, Paris, 2009, 813 p. (ISBN978-2-02-080325-0), p. 97-99.

[15] Ian Kershaw, Choix fatidiques – Dix décisions…, op. cit.,p. 106.

[16] Ian Kershaw, Choix fatidiques – Dix décisions…, op. cit.,p. 108-110.

[17] Max Gallo, 1940 – De l'abîme à l'espérance, op. cit., p. 52.

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10.2 Références 19

[18] « Cas jaune », sur le site maginot.org, consulté le 20 mai2010.

[19] Jacques Belle, La Défaite française, un désastre évitable.

[20] Archives 39-45 « Dunkerque 1940, Calais, boulogne,Watten, le canal de l'Aa », Historica, no 80, septembre2004.

[21] Maurice Gamelin, Servir, Paris 1946/7.

[22] André Bach, « La place de l’horizon de mort dans la vio-lence guerrière », sur Astérion, 2004 (consulté le 21 août2014).

[23] le Mythe de la guerre éclair, Karl-Heinz Frieser, pages136, 137, 138, 139, 140, Ed. Belin, Paris 2003.

[24] Verlorene Siege, Erich von Manstein, p. 123.

[25] LeMythe de la guerre éclair, Karl Heinz Frieser, page 130,Ed. Belin, Paris 2003.

[26] Le Mythe de la guerre éclair, Karl Heinz Frieser, p. 137,Ed. Belin, Paris 2003.

[27] Verlorene Siege, Général von Manstein, p. 123.

[28] Pierre Miquel, La Seconde Guerre mondiale, Fayard, Pa-ris, 1986, p. 41.

[29] Olivier Wieviorka, Les orphelins de la République : Desti-nées des députés et sénateurs français (1940-1945), Seuil, 2 mars 2001, 460 p. (ISBN 2-02-034036-4).

[30] Mémoires de l'amiral britannique sir Roger Keyes, vol. 1,page 328 : « Nous nous fichons complètement de ce quipeut arriver aux Belges », cit. Général Pownall.

[31] Le livre « Le 18e jour » du « colonel Rémy », page 349.Témoignage du colonel Thierry, chargé de la centrale deréception des messages radio, qui enregistra les commu-nications du roi Léopold III avec le général Blanchard.

[32] Henry Amouroux, Le peuple du Désastre, 1976 (ISBN 2-7242-2109-5), p. 91.

[33] Expression utilisée à l'époque par Franklin Delano Roo-sevelt pour qualifier la démarche de Mussolini, et depuiscouramment utilisée cf : « La campagne italienne de juin1940 dans les Alpes occidentales », Revue historique desarmées.

[34] Dominique Auzias, Pascaline Ferlin et Jean-Paul Labour-dette, Guide des lieux de mémoire : champs de bataille, ci-metières militaires…, Petit Futé, 2005, p. 35.

[35] La convention d'armistice, sur le site de l'Université dePerpignan, mjp.univ-perp.fr, consulté le 29 novembre2008.

[36] Voir l'article 23 de la Convention d'armistice.

[37] Jean-Baptiste Duroselle, Politique étrangère de la France.L’abîme 1939-1944, Imprimerie nationale, première pu-blication 1982 ; réed. 1986, 811 p. (ISBN 2-02-012413-0), p. 258.

[38] Voir la carte..

[39] Voir l'article 3 de la Convention d'armistice.

[40] Voir Seconde Guerre mondiale : juin 1940.

[41] Yves-Marie Evanno, Les enjeux économiques des réqui-sitions hôtelières sous l'Occupation : l'exemple du Mor-bihan., En Envor, revue d'histoire contemporaine en Bre-tagne, n°1, hiver 2013, en ligne..

[42] Jean-Jacques Arzalier, « La campagne de mai-juin 1940.Les pertes ? », dans Christine Levisse-Touré (directeur depublication), La campagne de 1940 : Actes du colloquedu 16 au 18 novembre 2000, Paris, Tallandier, 2001, p.428-430.

[43] « France 1940 – Autopsie d'une défaite », dans L'Histoire,avril 2010, no 352, p. 59.

[44] (de) Karl-Heinz Frieser, Blitzkrieg-Legende, Munich, 1996, 2e éd., p. 57.

[45] J.-J. Arzalier, op. cit., p. 428.

[46] J.-J. Arzalier, op. cit., p. 439.

[47] J.-J. Arzalier, op. cit., p. 437.

[48] Ainsi, Henri Amouroux, dans son livre La vie des Fran-çais sous l’Occupation, éd. Fayard, coll. « Les grandesétudes contemporaines », Paris, 1961, p. 264, commenteainsi :« [...] il circule des mots atroces sur cette armée battue[...] sans même savoir qu'elle a largement payé le prix dusang et que ses pertes au combat devraient la protégerdes injures. » Pour les pertes au combat, il indique :« En soixante jours, 92 000 morts, 120 000 blessés, c'estune « cadence » qui rappelle des grandes tragédies de laguerre victorieuse : l'autre. » en la comparant à la batailledu Chemin des Dames.

[49] J.-J. Arzalier, op. cit., p. 438.

[50] J.-J. Arzalier, op. cit., p. 442.

[51] Yves Durand, Les prisonniers de guerre dans les Stalags,les Oflags et les Kommandos, 1939-1945, Paris, Hachette,1994.

[52] Paul-Marie de La Gorce, L'Empire écartelé, 1936-1946,Denoël, 1988, p. 496.

[53] J.-J. Arzalier, op. cit., p. 429.

[54] J.-J. Arzalier, op. cit., p. 433.

[55] Philippe Lasterle, « Autopsie d’un exode maritime : l’éva-cuation des ports par la marine », in Christine Levisse-Touré (directeur de publication), La campagne de 1940,Actes du colloque du 16 au 18 novembre 2000, Tallandier,Paris, 2001, p. 271.

[56] Philippe Lasterle, op. cit., p. 277.

[57] Philippe Lasterle, op. cit., p. 281.

[58] Philippe Lasterle, op. cit., p. 273.

[59] Philippe Lasterle, op. cit., p. 283.

Page 20: Bataille de France

20 11 ANNEXES

[60] J.-J. Arzalier, op. cit., p. 430.

[61] Philippe Garraud, Guerres mondiales et conflits contempo-rains.

[62] Dominique Lormier, Comme des Lions - mai-juin 1940 -Le sacrifice héroïque de l'Armée française.

[63] « Histoire de France : quatre contrevérités dévoilées », surlexpress.fr, 5 décembre 2012.

[64] Fascicule « À la gloire du 18e régiment d’infanterie dePau » édité en 1947 par l’Amicale des anciens combat-tants du régiment.

[65] John Killen, La Luftwaffe, Paris, Robert Laffont, 1968, p.134.

11 Annexes

11.1 Bibliographie

• Henri Amouroux, Le 18 juin 1940 Éditions J'ai luLeur aventure N°A 174

• Karl Bartz,Quand le ciel était en feu (Als der himmelbrannte), traduit de l'allemand par Jacques Boitel,Corrêa, 1955, 379 p. et Éditions J'ai lu Leur aventureN°A 78-79

• Eddy Bauer, Col. Rémy, Les Terribles journées demai 1940, Christophe Colomb, Glarus, 1984 (ISBN2-88097-107-1).

• Jacques Belle, La Défaite française, un désastre évi-table, Tome I : 16 mai 1940, il fallait rester en Bel-gique, Économica, 2007, 346 p.

• Paul Berben & Bernard Iselin, Les Panzers passentla Meuse, Éditions J'ai lu Leur aventure N°A 209

• Jacques Benoist-Mechin, Soixante jours qui ébran-lèrent l'Occident, Robert Laffont, 1981, (ISBN2221502027).

• Marc Bloch, L'Étrange Défaite – Témoignage écriten 1940, Franc-tireur, Paris, 1946.

• René Chambe, « L'aviation en 1940 », dans La Re-vue des deux Mondes, no 11 et 12, 1er et 15 juin1958.

• Guy De Chézal, En auto-mitrailleuse à travers les ba-tailles de mai Éditions J'ai lu Leur aventure N°A 143

• Collectif,mai-juin 1940 – Défaite française, victoireallemande – Sous l'œil des historiens étrangers, Au-trement, coll. « Mémoirs » no 62, Paris, 2000, 222p. (ISBN 2-862609-91-9 et 978-2862609911) ; versioncourte (minimaliste) dansHistoria, juin 2005, p. 46-48.

• (en) Dear et al, The Oxford companion to the SecondWorld War, Oxford, 1995 (ISBN 0192141686).

• Robert Frank, « Juin 1940 : La défaite de la Franceou le sens de Vichy », Folio Histoire, Paris, Gal-limard, série Folio Histoire, vol. 244 « La Guerremonde, 1 », no 244, 2015, p. 207-259 (ISBN 978-2-07-044265-2, [ouvrage%20collectif résumé])

• Gilbert Foël, Les « miracles » de 40, éd. Salvador,Paris, 1998 (ISBN 2706701781).

• Karl-Heinz Frieser, LeMythe de la guerre éclair, 479p., Belin, 2003, (ISBN 2701126894).

• (en) Robert M. Gerard, Tank-Fighter Team, Wa-shington, 1943.

• Ian Kershaw (traduction de Pierre-Emmanuel Dau-zat), Choix fatidiques – Dix décisions qui ont changéle monde, 1940-1941, Éditions de Seuil, Paris, 2009,813 p. (ISBN 978-2-02-080325-0) (édition originale :Fateful Choices – Ten Decisions that ChangedWorld,1940-1941, Penguin Books, Londres et New York,2007 (ISBN 978-0-713-99712-5) [PDF] [recension parGerhard L. Weinberg, University of North Carolina, pu-bliée par H-Diplo le 4 novembre 2007.].

• Jon Kimche, 1939 la bataille escamotée, Fayard.

• Dominique Lormier, La Bataille de France jouraprès jour – mai-juin 1940, Le Cherche midi, coll.« Documents », 2010 (ISBN 978-2-7491-1635-8).

• Dominique Lormier, Comme des lions – mai juin1940 – Le sacrifice héroïque de l'Armée fran-çaise, éd. Calmann-Lévy, Paris, 2005, 329 p. (ISBN2702134459 et 978-2702134450).

• Pierre Lyet, La Bataille de France, mai-juin 1940,Payot, Paris, 1947.

• (en) Maier et al, Germany and the Second WorldWar, vol. 2, Oxford, 1994 (ISBN 0198228856).

• Albert Merglen, « La France pouvait continuer laguerre en Afrique Française du Nord en juin 1940 »,in Francia, no 20/3, 1993, [lire en ligne].

• Pierre Miquel, L'Exode, Plon, Paris, 2003.

• René-Gustave Nobécourt, Les Soldats de 40 dans lapremière bataille de Normandie, Bertout, Luneray,1986, 397 p. (ISBN 286-743-045-3).

• Jean-Pierre Richardot, 100 000 morts oubliés – Les47 jours et 47 nuits de la bataille de France 10 mai-25 juin 1940, Le Cherche Midi, 2009 (ISBN 978-2749106441).

• Ward Rutherford (trad. François Lourbet), La Ba-taille de France, E.P.A., Paris, 1980 (ISBN 2-85120-097-6).

Page 21: Bataille de France

11.3 Liens externes 21

• Éric Lebreton, Des visas pour la vie, Aristides deSousa Mendes le Juste de Bordeaux, Le Cherche Mi-di, 2010.

• Hugues Wenkin, “Blitzkrieg” 1940 vs 1944, les deuxbatailles des Ardennes, in Batailles & Blindés no 45,Éditions Caraktère, octobre 2011

• (en) Edward E. Ericson, Feeding the German Ea-gle : Soviet Economic Aid to Nazi Germany, 1933–1941, Greenwood Publishing Group, 1999 (ISBN0275963373)

• (en) Bernd Wegner, From Peace to War : Germany,Soviet Russia, and the World, 1939–1941, BerghahnBooks, 1997 (ISBN 1571818820)

11.2 Articles connexes

• Étapes marquantes de la Seconde Guerre mondiale

• avant : Drôle de guerre• Bataille de France Bataille de la Lys (1940)

| Bataille de Dunkerque | Poche de Lille |Siège de Boulogne-sur-Mer | Opération Ariel |Opération Cycle

• Bataille des Pays-Bas | Bataille de Maastricht |Bataille de La Haye | Bombardement de Rot-terdam

• après : Bataille d'Angleterre

• Bataille de Dinant | Givet | Monthermé

• Bataille de Charleroi | Bataille de la Sambre

• Bataille de l'Escaut

• Combat de Pont-de-l'Arche

• Bataille de la vallée du Rhône

• Bataille de Pont Saint-Louis

• Bombardement de Toulon | Bombardements deMarseille

• Chronologie : mai 1940 - juin 1940

• Unités de volontaires polonais au service de laFrance

• Participation de l'Armée polonaise dans la bataillede France

• Incidents aériens en Suisse de 1940

• Incident de Mechelen en Belgique en janvier 1940.

• Exode de 1940 en France

• Armistice du 22 juin 1940

• Troisième République

• Régime de Vichy

• La Libération en 1944-1945

• Libération de la Corse• Bataille de Normandie• Libération de Rennes | Libération de Saint-

Malo | Bataille de Brest• Débarquement de Provence• Libération de la France• Libération de la Belgique et des Pays-Bas

11.3 Liens externes

• (fr) Les causes de la défaite de 1940 , Étude réaliséepar Joël Cambre, 15 pages

• (en) « Maginot Line at War »

• (fr) Site de l'association Ardennes 1940 à ceux quiont résisté, consacrée à la mémoire de la résistancede l'Armée française en mai et juin 1940

• « Les pertes de la campagne de France, 10 mai – 22juin 1940 », sur servicehistorique.defense.gouv.fr.

• Portail de la Seconde Guerre mondiale

• Portail de la France

• Portail des chars de combat

• Portail des relations franco-polonaises

Page 22: Bataille de France

22 12 SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE

12 Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image

12.1 Texte• Bataille de France Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_France?oldid=117745623 Contributeurs : Ryo, Capbat, José Fon-

taine, Robbot, Sebjarod, Archeos, JackAttack, Phe, Marc Mongenet, MedBot, Wboure, ChrisJ, Bilou, Phe-bot, Efilguht, Fistos, Soig,Ollamh, Chl~frwiki, Zeliard, Azoee, Romary, Solveig, MaCRoEco, Jef-Infojef, Clio64, Z653z, Philip, Vincnet, Leag, Bob08, Piku, Pseu-domoi, Julien06200, Historicair, Padawane, Neptune, Denniss, Mit-Mit, L'amateur d'aéroplanes, DocteurCosmos, Elg, Holycharly, Sté-phane33, Like tears in rain, Aramis~frwiki, Romanc19s, David Berardan, Nykozoft, Arnaud.Serander, Encolpe, Gzen92, EdC, Fitzwarin,Vito Corleone, MagnetiK, Riko6087, RobotQuistnix, FlaBot, Necrid Master, MWAK, EDUCA33E, Ash Crow, YurikBot, Poppy, Es-kimbot, Oxam Hartog, Erve, B-noa, Charlik, MMBot, Noritaka666, Litlok, Felipeh, Erdrokan, Moez, Alphabeta, Crouchineki, Loveless,Jacques Ghémard, Cyrildemont, Jp.negre, TCY, Kirtap, Damned, MelancholieBot, Papydenis, Oxo, Roucas, Ft, Pautard, Cloclob, Ba2, Jo-seph Porta~frwiki, Fabrice Ferrer, Alexandrin, Olmec, Fxc, Florival fr, ChoumX, Jeanboyer, Martin', Michelet, Zyxwvut-Bot, PieRRoBoT,Speculoos, Pierrot Lunaire, Stephane.dohet, Apollofox, Kertraon, Chico75, NicoV, Daniel*D, Thijs !bot, Jep, Chaoborus, Firewall92, Ta-raO, Lee Woo-jin, Jarfe, Centuri, Escarbot, Alkashi, Kyle the bot, Mike-tango, Lilliputien, Laurent Nguyen, Rémih, Phloisbur, JAnDbot,Calcineur, Thesupermat, Metalleux, Épiméthée, Auxerroisdu68, Madame Grinderche, Teper, CommonsDelinker, Verbex, Eybot, Rou-quin, Diderot1, Analphabot, HAF 932, Salebot, Bot-Schafter, DALET, Federix, Rgimilio, Isaac Sanolnacov, Critias, Jonathan1, Priper,TXiKiBoT, Jmex, VolkovBot, Manuel Trujillo Berges, Khaerr, Chicobot, BenjiBot, Liv110, Van nuytts, Fantassin 72, Lysosome, SieBot,Binabik, Louperibot, William Jexpire, Jérémie2008, JLM, Guise, Zil, Ange Gabriel, Marek2, Janseniste, Vlaam, Jean-Jacques Georges,Agamitsudo, Jlduriez, DumZiBoT, DeepBot, Dgies, Dreoven, Ir4ubot, PySchanen, Balougador, Jejecam, Orphée, Petro, Restefond, Nort-mannus, Sebg05, Darkicebot, Mro, Compte utilisateur NoXXX, Floflo62, HerculeBot, BotSottile, WikiCleanerBot, Zérodote, VanBot,Letartean, ZetudBot, Ggal, Elfix, Mike Coppolano, Cobber17, Broadbot, Trizek, FrankyLeRoutier, Géodigital, LinkFA-Bot, Yakiv Gluck,Luckas-bot, Némésis45, Celette, Micbot, Sylevien, Supers Résistant, Papatt, Wiki-User03, DSisyphBot, Gigidevalck, Cantons-de-l'Est,Alain Cavaillé, D4m1en, Sir Pidjey, Xqbot, Touchatou, Kanabiz, HEROHIC40, Universalia92, LairepoNite, Jb1902, Gpauli, Coyote du57, Lomita, Bobubu, NicoScPo, Placebuploader, AYE R, Gkml, Fabsss, JMDP, Dauk999, Gd21091993, Toto Azéro, Jigsaww, Nezdek,EmausBot, Salsero35, Ediacara, Kilith, ZéroBot, Cestmoicestmoi, Neun-x, Renommé 20150211, S0l0xal, Leitner1, Longestnine, Alcidetalon, Oris, Fredpollux, Chevalier libre, Lvcvlvs, LD, WikitanvirBot, EdoBot, Jules78120, Boris Letcheff, KeithMoon, SenseiAC, MerlIw-Bot, Utilisateur disparu, LoveBot, OrlodrimBot, Le pro du 94 :), Maurice47, Gustave Sincennes, Metroitendo, Sebelo06, MANCHEOC,Nicholas.m, YANN92340, Enrevseluj, Nockayoub, Ytrezq, Dobralfa, Addbot, Jacques4222, Zebulon84bot, Glupex, RM333, NB80, Noi-tulos etriev et Anonyme : 210

12.2 Images• Fichier:8inchHowitzerBethune23April1940.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a6/

8inchHowitzerBethune23April1940.jpg Licence : Public domain Contributeurs : This is photograph F 3971 from the collections ofthe Imperial War Museums (collection no. 4700-35) Artiste d’origine : Photographer : Puttnam L A (Lt) Malindine (Lt) War Office officialphotographer

• Fichier:Battle_of_France_collage.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/34/Battle_of_France_collage.jpgLicence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Top left : File:Bundesarchiv Bild 101I-055-1599-31, Frankreichfeldzug, Panzer IV.jpgArtiste d’origine : <a href='//en.wikipedia.org/wiki/User:DIREKTOR' class='extiw' title='en:User:DIREKTOR'>User:DIREKTOR</a>

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• Fichier:British_prisoners_at_Dunkerque,_France.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/df/British_prisoners_at_Dunkerque%2C_France.jpg Licence : Public domain Contributeurs : www.archives.gov [1][British prisoners at Dunkerque,France] Artiste d’origine : Inconnu

• Fichier:Bundesarchiv_Bild_101I-054-1531-11,_Frankreich,_erste_Hilfe_für_Verwundeten.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a7/Bundesarchiv_Bild_101I-054-1531-11%2C_Frankreich%2C_erste_Hilfe_f%C3%BCr_Verwundeten.jpgLicence : CC BY-SA 3.0 de Contributeurs : Cette image a été donnée à Wikimedia Commons par les Archives fédérales allemandes(Deutsches Bundesarchiv) dans le cadre d'un projet commun. Les Archives Fédérales allemandes garantissent l'authenticité de laphotographie, grâce à l'utilisation exclusive d'originaux (positifs/négatifs) de leur Archives d'images numériques et leur numérisation.Artiste d’origine : Eckart

• Fichier:Bundesarchiv_Bild_101I-055-1599-31,_Frankreichfeldzug,_Panzer_IV.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/58/Bundesarchiv_Bild_101I-055-1599-31%2C_Frankreichfeldzug%2C_Panzer_IV.jpg Licence : CC BY-SA 3.0de Contributeurs : Cette image a été donnée à Wikimedia Commons par les Archives fédérales allemandes (Deutsches Bundesarchiv)dans le cadre d'un projet commun. Les Archives Fédérales allemandes garantissent l'authenticité de la photographie, grâce à l'utilisationexclusive d'originaux (positifs/négatifs) de leur Archives d'images numériques et leur numérisation. Artiste d’origine : Eckert, Erhardt

• Fichier:Bundesarchiv_Bild_101I-126-0347-09A,_Paris,_Deutsche_Truppen_am_Arc_de_Triomphe_crop.jpg Source :https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/8c/Bundesarchiv_Bild_101I-126-0347-09A%2C_Paris%2C_Deutsche_Truppen_am_Arc_de_Triomphe_crop.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 de Contributeurs : Deutsches Bundesarchiv (German Federal Archive), Bild101I-126-0347-09A Artiste d’origine : Gutjahr

• Fichier:Bundesarchiv_Bild_101I-126-0350-26A,_Paris,_Einmarsch,_Parade_deutscher_Truppen.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4a/Bundesarchiv_Bild_101I-126-0350-26A%2C_Paris%2C_Einmarsch%2C_Parade_deutscher_Truppen.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 de Contributeurs : Cette image a été donnée à Wikimedia Commons par les Archivesfédérales allemandes (Deutsches Bundesarchiv) dans le cadre d'un projet commun. Les Archives Fédérales allemandes garantissentl'authenticité de la photographie, grâce à l'utilisation exclusive d'originaux (positifs/négatifs) de leur Archives d'images numériques et leurnumérisation. Artiste d’origine : Fremke, Heinz

• Fichier:Bundesarchiv_Bild_101I-127-0369-21,_Im_Westen,_zerstörter_französischer_Panzer_Char_B1.jpg Source :https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e0/Bundesarchiv_Bild_101I-127-0369-21%2C_Im_Westen%2C_zerst%C3%B6rter_franz%C3%B6sischer_Panzer_Char_B1.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 de Contributeurs : Cette image a été donnée à Wikimedia

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12.2 Images 23

Commons par les Archives fédérales allemandes (Deutsches Bundesarchiv) dans le cadre d'un projet commun. Les Archives Fédéralesallemandes garantissent l'authenticité de la photographie, grâce à l'utilisation exclusive d'originaux (positifs/négatifs) de leur Archivesd'images numériques et leur numérisation. Artiste d’origine : Fremke, Heinz

• Fichier:Bundesarchiv_Bild_121-0404,_Frankreich,_Französische_Kriegsgefangene.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3a/Bundesarchiv_Bild_121-0404%2C_Frankreich%2C_Franz%C3%B6sische_Kriegsgefangene.jpg Licence :CCBY-SA 3.0 de Contributeurs : Cette image a été donnée à Wikimedia Commons par les Archives fédérales allemandes (Deutsches Bun-desarchiv) dans le cadre d'un projet commun. Les Archives Fédérales allemandes garantissent l'authenticité de la photographie, grâce àl'utilisation exclusive d'originaux (positifs/négatifs) de leur Archives d'images numériques et leur numérisation. Artiste d’origine : Inconnu

• Fichier:Bundesarchiv_Bild_146-1971-083-01,_Frankreich,_französische_Flüchtlinge.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a2/Bundesarchiv_Bild_146-1971-083-01%2C_Frankreich%2C_franz%C3%B6sische_Fl%C3%BCchtlinge.jpgLicence : CC BY-SA 3.0 de Contributeurs : Cette image a été donnée à Wikimedia Commons par les Archives fédérales allemandes(Deutsches Bundesarchiv) dans le cadre d'un projet commun. Les Archives Fédérales allemandes garantissent l'authenticité de laphotographie, grâce à l'utilisation exclusive d'originaux (positifs/négatifs) de leur Archives d'images numériques et leur numérisation.Artiste d’origine : Tritschler

• Fichier:Bundesarchiv_Bild_183-H28708,_Paris,_Eifelturm,_Besuch_Adolf_Hitler.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fa/Bundesarchiv_Bild_183-H28708%2C_Paris%2C_Eiffelturm%2C_Besuch_Adolf_Hitler.jpg Licence : CCBY-SA 3.0 de Contributeurs : Cette image a été donnée à Wikimedia Commons par les Archives fédérales allemandes (DeutschesBundesarchiv) dans le cadre d'un projet commun. Les Archives Fédérales allemandes garantissent l'authenticité de la photographie, grâceà l'utilisation exclusive d'originaux (positifs/négatifs) de leur Archives d'images numériques et leur numérisation. Artiste d’origine : Inconnu

• Fichier:Flag_of_Belgium_(civil).svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/92/Flag_of_Belgium_%28civil%29.svg Licence : Public domain Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?

• Fichier:Flag_of_Czechoslovakia.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2d/Flag_of_Czechoslovakia.svg Li-cence : Public domain Contributeurs :

• -xfi-'s file• -xfi-'s code• Zirland’s codes of colors

Artiste d’origine :(of code) : SVG version by cs :-xfi-.

• Fichier:Flag_of_France.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c3/Flag_of_France.svg Licence : Pu-blic domain Contributeurs : http://www.diplomatie.gouv.fr/de/frankreich_3/frankreich-entdecken_244/portrat-frankreichs_247/die-symbole-der-franzosischen-republik_260/trikolore-die-nationalfahne_114.html Artiste d’origine : This graphic was drawn by SKopp.

• Fichier:Flag_of_German_Reich_(1935–1945).svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/99/Flag_of_German_Reich_%281935%E2%80%931945%29.svg Licence : Public domain Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Fornax

• Fichier:Flag_of_Italy_(1861-1946)_crowned.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0d/Flag_of_Italy_%281861-1946%29_crowned.svg Licence : CC BY-SA 2.5 Contributeurs :http://www.prassi.cnr.it/prassi/content.html?id=1669Artiste d’origine : F l a n k e r

• Fichier:Flag_of_Luxembourg.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/da/Flag_of_Luxembourg.svg Licence :Public domain Contributeurs : Travail personnel http://www.legilux.public.lu/leg/a/archives/1972/0051/a051.pdf#page=2, colors from http://www.legilux.public.lu/leg/a/archives/1993/0731609/0731609.pdf Artiste d’origine : Drawn by User:SKopp

• Fichier:Flag_of_Poland.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/12/Flag_of_Poland.svg Licence : Public do-main Contributeurs : Own work, modified color values by text substitution in the existing file Artiste d’origine : Mareklug, Wanted

• Fichier:Flag_of_Poland_and_France.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/aa/Flag_of_Poland_and_France.svg Licence : Public domain Contributeurs : Travail personnel, based on File:Flag of Poland and France.png, File:Flag of France.svgand File:Flag of Poland.svg. Artiste d’origine : Johannes Rössel (<a href='//commons.wikimedia.org/wiki/User_talk:Joey-das-WBF'title='User talk:Joey-das-WBF'>talk</a>)

• Fichier:Flag_of_the_Netherlands.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/20/Flag_of_the_Netherlands.svgLicence : Public domain Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Zscout370

• Fichier:Flag_of_the_United_Kingdom.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/ae/Flag_of_the_United_Kingdom.svg Licence : Public domain Contributeurs : Travail personnel per data at http://flagspot.net/flags/gb.html Artiste d’origine :Original flag by Acts of Union 1800

• Fichier:France_1940-Plan_de_bataille.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/be/France_1940-Plan_de_bataille.svg Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : US Military Academy Artiste d’origine : historicair 22 :15, 19 February 2007 (UTC)

• Fichier:France_map_Lambert-93_with_regions_and_departments-occupation-fr.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fe/France_map_Lambert-93_with_regions_and_departments-occupation-fr.svg Licence : GFDL Contributeurs :

• Image:France map Lambert-93 with regions and departments-blank.svgArtiste d’origine : Eric Gaba (Sting - fr:Sting) for original blanck map

• Fichier:Gtk-dialog-info.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b4/Gtk-dialog-info.svg Licence : LGPLContributeurs : http://ftp.gnome.org/pub/GNOME/sources/gnome-themes-extras/0.9/gnome-themes-extras-0.9.0.tar.gz Artiste d’origine :David Vignoni

• Fichier:Hitler_and_german-nazi_officers_staring_at_french_marechal_foch_statue_21_June_1940.png Source :https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f8/Hitler_and_german-nazi_officers_staring_at_french_marechal_foch_statue_21_June_1940.png Licence : Public domain Contributeurs : Divide and Conquer] (Why We Fight #3) Public Domain (U.S. War Department) :http://www.archive.org/details/DivideAndConquer Artiste d’origine : Frank Capra (film)

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24 12 SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE

• Fichier:Maginot_Linie_Karte.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f9/Maginot_Linie_Karte.jpg Licence :Public domain Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?

• Fichier:Mil_Land_Vehicle_Icon.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6d/Mil_Land_Vehicle_Icon.svg Li-cence : Public domain Contributeurs :

• M1_Abrams-TUSK.svg Artiste d’origine :• derivative work : Dhatfield (talk)• Fichier:Nazi-parading-in-elysian-fields-paris-desert-1940.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/30/

Nazi-parading-in-elysian-fields-paris-desert-1940.png Licence : Public domain Contributeurs : Divide and Conquer (Why We Fight #3)Public Domain (U.S. War Department) : http://www.archive.org/details/DivideAndConquer Artiste d’origine : Frank Capra (director), U.S.War Department

• Fichier:P_WWII.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/39/P_WWII.png Licence : CC-BY-SA-3.0 Contribu-teurs : ? Artiste d’origine : ?

12.3 Licence du contenu• Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0