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Document de la Banque mondiale A USAGE OFFICIEL Rapport No : 36973-MOR Traduction non officielle du texte anglais qui seul fait foi DOCUMENT D’EVALUATION DE PROJET POUR UN PRET PROPOSE D’UN MONTANT DE 100 MILLIONS DE $EU AU ROYAUME DU MAROC POUR UN PROJET D’APPUI A L’INITIATIVE NATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN 14 novembre 2006 Département Maghreb (MNCO1) Région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) Le présent document fait l’objet d’une diffusion restreinte. Il ne peut être utilisé par ses destinataires que dans l’exercice de leurs fonctions et sa teneur ne peut être divulguée sans l’autorisation de la Banque mondiale. Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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Document de la

Banque mondiale

A USAGE OFFICIEL

Rapport No : 36973-MOR

Traduction non officielle du texte anglais qui seul fait foi

DOCUMENT D’EVALUATION DE PROJET

POUR UN

PRET PROPOSE

D’UN MONTANT DE 100 MILLIONS DE $EU

AU

ROYAUME DU MAROC

POUR UN

PROJET D’APPUI A L’INITIATIVE NATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN

14 novembre 2006

Département Maghreb (MNCO1) Région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA)

Le présent document fait l’objet d’une diffusion restreinte. Il ne peut être utilisé par ses destinataires que dans l’exercice de leurs fonctions et sa teneur ne peut être divulguée sans l’autorisation de la Banque mondiale.

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TAUX DE CHANGE (Taux de change effectif au 1er novembre 2006)

Unité monétaire = Dirham marocain (DH) 1 $EU = 8,73 DH

EXERCICE BUDGETAIRE 1er janvier – 31 décembre

ABREVIATIONS ET ACRONYMES

ADS Agence de développement social GM Gouvernement du Maroc AFD Agence française de développement HCP Haut commissariat au plan AMC Association de micro crédit IGAT Inspection générale de l’administration territoriale AON Appel d’offres national IGF Inspection générale des finances BM Banque mondiale ILDH Initiative locale pour le développement humain CAS Compte d’affectation spéciale INDH Initiative nationale pour le développement humain CED Contrôleur des engagements de dépenses de

l’Etat MATEE Ministère de l’Aménagement du Territoire, de

l’Eau et de l’Environnement CIS Comité interministériel stratégique MENA Région Moyen-Orient et Afrique du Nord CLDH Comité local pour le développement humain MP Manuel de procédures CP Comité de pilotage MPF Manuel de procédures fiduciaires CPDH Comité provincial ou préfectoral pour le

développement humain ONEP Office national de l’eau potable

CPR Cadre de politique de réinstallation ONG Organisation non gouvernementale CRDH Comité régional pour le développement humain PGE Plan de gestion environnementale DAS Division de l’Action sociale PIB Produit intérieur brut DBM Division budget et marchés RC Renforcement des capacités DH Dirham marocain S&E Suivi & Evaluation EAC Equipe d’animation communale TGR Trésorerie générale du Royaume EAQ Equipe d’animation de quartier UE Union européenne EE Evaluation environnementale WBI Institut de la Banque mondiale (World Bank

Institute) FNAM Fédération nationale des associations de micro

crédit

Vice-présidente : Daniela Gressani Directeur, Département Maghreb : Theodore Ahlers

Directeur Sectoriel: Inger Andersen Manager Sectoriel: Luis Constantino Chargée de projet : Cécile Fruman

ROYAUME DU MAROC PROJET D’APPUI A L’INITIATIVE NATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT

HUMAIN

TABLE DES MATIERES Page

A. CONTEXTE STRATEGIQUE ET JUSTIFICATION...................................................................1

1. Enjeux nationaux et sectoriels ......................................................................................................... 1

2. Justification de l’intervention de la Banque..................................................................................... 3

3. Objectifs de niveau supérieur auxquels le projet contribue ............................................................ 4

B. DESCRIPTION DU PROJET........................................................................................................... 4

1. Instrument de prêt ............................................................................................................................ 4

2. Objectif de développement du projet et indicateurs clés ................................................................. 5

3. Composantes du projet..................................................................................................................... 6

4. Enseignements tirés et intégrés à la conception du projet ............................................................... 7

5. Variantes envisagées et raisons pour lesquelles elles ont été écartées............................................. 8

C. EXECUTION...................................................................................................................................... 9

1. Modalités de partenariat................................................................................................................... 9

2. Dispositions institutionnelles et modalités d’exécution ................................................................10

3. Suivi et évaluation des réalisations/résultats.................................................................................. 11

4. Pérennité ........................................................................................................................................ 12

5. Risques critiques et éventuels aspects controversés ...................................................................... 13

6. Conditions du prêt et clauses ......................................................................................................... 15

D. RECAPITULATIF DE L’EVALUATION .................................................................................... 16

1. Analyses économique et financière ............................................................................................... 16

2. Analyse technique.......................................................................................................................... 17

3. Analyse fiduciaire .......................................................................................................................... 17

4. Analyse sociale .............................................................................................................................. 22

5. Analyse environnementale............................................................................................................. 23

6. Politiques de sauvegarde................................................................................................................ 24

7. Exceptions aux politiques et état de préparation............................................................................ 25 Le présent document fait l’objet d’une diffusion restreinte. Il ne peut être utilisé par ses destinataires que dans l’exercice de leurs fonctions et sa teneur ne peut être divulguée sans l’autorisation de la Banque mondiale.

ANNEXES Annexe 1 : Contexte du pays et sectoriel…………………………………………………….26 Annexe 2 : Principaux projets apparentés financés par la Banque et/ou d’autres agences…..36 Annexe 3 : Cadre des résultats et suivi………………………………………………………39 Annexe 4 : Description détaillée du projet et réalisations 2005-2006……………………….52 Annexe 4.A. : Description détaillée du projet et des composantes……………52

Annexe 4.B : Réalisations de l’INDH de mi-2005 à mi-2006………………...71 Annexe 5 : Coûts et financement du projet………………………………………………….75 Annexe 6 : Modalités d'exécution…………………………………………………………...78 Annexe 7 : Gestion financière et décaissements…………………………………………….88 Annexe 8 : Modalités de passation des marchés…………………………………………….99 Annexe 9 : Analyse économique et financière…………………………………………… 106 Annexe 10 : Procédures de protection environnementale applicables

au programme INDH………………………………………………………… 115 Annexe 10 A : Aspects environnementaux - Plan de gestion

environnementale (PGE)………………………………………………115 Annexe 10 B : Aspects sociaux - Cadre de politique de réinstallation CPR)………… 121

Annexe 11 : Instruction du Projet…………………………………………………………... 125 Annexe 12 : Documents dans le dossier du projet…………………………………………. .127 Annexe 13 : Statut des opérations du Groupe de la Banque……………………………….. .129 Annexe 14 : Le Pays en bref……………………………………………………………….. .130

MAROC

PROJET D’APPUI A L’INITIATIVE NATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN (INDH)

DOCUMENT D’EVALUATION DE PROJET

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD

MNSRE

Date : 14 novembre 2006 Chef d’équipe : Cecile Fruman Directeur, Département Maghreb : Theodore O. Ahlers Responsable sectorielle : Inger Andersen

Secteurs : Autres services sociaux (40 %) ; Secteur général de l’agriculture, de la pêche et des forêts (40 %) ; Administration publique sub-nationale (20 %) Thèmes : Participation et engagement civiques (P) ; Services ruraux et infrastructure (P) ; Création de revenus ruraux hors agriculture (P) ; Filets sociaux (S) ; Décentralisation (S)

No d’identité du Projet : P100026 Catégorie de criblage environnemental : Evaluation partielle

Instrument de prêt : Prêt d’investissement spécifique (SIL)

Données relatives au financement du Projet

[X] Prêt [ ] Crédit [ ] Don [ ] Garantie [ ] Autre : Pour les Prêts/Crédits/Autres : Financement total de la Banque (millions de $EU) : 100,00 Conditions proposées : PSF

Plan de financement (millions de $EU) Source Gouvernement Devise Total

EMPRUNTEUR 900,00 0,00 900,00 BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT

0,00 100,00 100,00

Déficit de financement 0,00 0,00 0,00 Total : 900,00 100,00 1000,00 Emprunteur : Ministère des Finances et de la Privatisation Rabat, Maroc Agence responsable : Ministère de l’Intérieur Rabat, Maroc Tél. : 1 212 37 76 16 90/ [email protected]

Estimation des décaissements (EB/millions de $EU Banque)

EB 7 8 9 10 0 0 0 0 0 Annuels 40,00 20,00 20,00 20,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Cumulés 40,00 60,00 80,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 Période d’exécution du Projet : Lancement : 1er janvier 2007 Achèvement : 31 janvier 2011 Date anticipée d’entrée en vigueur : 15 mars 2007 Date anticipée de clôture : 31 juillet 2011 Le Projet s’écarte-t-il du CAS au niveau du contenu ou sous d’autres aspects importants ? Réf. DEP A.3 [ ] Oui [X] Non

Le Projet implique-t-il de quelconques exceptions aux politiques de la Banque ? Réf. DEP D.7 Ont-elles été approuvées par la direction de la Banque ? L’approbation du Conseil d’administration est-elle sollicitée pour une quelconque exception aux politiques ?

[ ] Oui [X] Non

[ ] Oui [X] Non[ ] Oui [X] Non

Le Projet implique-t-il de quelconques risques critiques classés « substantiels » ou « élevés » ? Réf. DEP C.5

[X] Oui [ ] Non

Le Projet satisfait-il au critère régional d’état de préparation à l’exécution ? Réf. DEP D.7 [X] Oui [ ] Non

Objectif de développement du Projet Réf. DEP B.2, Annexe technique 3 Le Projet aidera le Gouvernement à améliorer l’inclusivité, la redevabilité, et la transparence des processus de prise de décision et d’exécution au niveau local afin de développer l’utilisation des infrastructures de base et des services sociaux et économiques par les pauvres et les groupes vulnérables. Description du Projet [récapituler chacune des composantes en une phrase] Réf. DEP B.3.a, Annexe technique 4 Les Composantes 1 & 2 (Réduction de la pauvreté en milieu rural et urbain) ciblent les communes rurales et les quartiers urbains les plus pauvres. Dans le cadre d’un processus participatif, les communautés prioritisent et planifient les activités qu’elles souhaitent financer au moyen du financement INDH : infrastructures et services sociaux ; activités génératrices de revenus ; activités culturelles et sportives ; et sous-projets pour renforcer les capacités et la gouvernance locale. La Composante 3 (Lutte contre la précarité) est conçue pour améliorer l’accès des personnes vivant en situation d’extrême précarité à un choix de services sociaux de qualité, en portant une attention particulière à l’amélioration des opportunités d’inclusion sociale et économique. La Composante 4 (Renforcement des mécanismes de gouvernance et des capacités institutionnelles de l’INDH) finance des sous-projets au niveau provincial ainsi que des activités essentielles pour le succès du programme : renforcement des capacités à tous les niveaux des intervenants, systèmes d’information de gestion et de suivi et évaluation (S&E) ; développement

de partenariats et communication. Quelles sont les politiques de sauvegarde qui sont déclenchées, selon le cas ? Réf. DEP D.6, Annexe technique 10 Les deux politiques de sauvegarde applicables au Projet sont les directives OP 4.01 (Evaluation environnementale) et OP 4.12 (Réinstallation involontaire). Conditions importantes, non standard, selon le cas, pour : Réf. DEP C.7 Présentation au Conseil d’administration : Aucune Entrée en vigueur du Prêt/Crédit : Aucune Clauses applicables à l’exécution du Projet : Au plus tard le 31 mars de chaque année de l’exécution du projet, l’Emprunteur soumet à la Banque un Plan annuel d’activités, jugé satisfaisant par la Banque, stipulant, entre autres, le programme de travail, les budgets, l’allocation annuelle, le plan de passation des marchés, les indicateurs de performance et de suivi des réalisations, et les indicateurs de décaissement convenus entre la Banque et l’Emprunteur pour l’exercice budgétaire suivant. Au plus tard le 31 mars de chaque année et jusqu’à l’achèvement du projet (en commençant le 31 mars 2007), l’Emprunteur soumet à la Banque, pour son examen et évaluation, un Rapport annuel, jugé satisfaisant par la Banque : (1) décrivant les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Plan annuel d’activités approuvé pour l’exercice budgétaire précédant la date dudit Rapport, prenant en compte les indicateurs de performance et de suivi des réalisations, et attestant de la conformité de l’Emprunteur par rapport aux indicateurs de décaissement ; (2) couvrant les aspects techniques, financiers, comptables, et de passation de marchés du Projet, y compris les aspects environnementaux et sociaux conformément aux procédures stipulées dans le PGE et le CPR, et incluant les rapports financiers pour l’exercice budgétaire précédant la date dudit Rapport ; (3) confirmant que l’exécution du Projet est conforme au PGE et au CPR en faisant état des résultats quant à l’utilisation des procédures d’évaluation environnementale incluses dans le PGE et le CPR, selon le cas, et incluant, lorsque cela s’avère nécessaire, une copie de l’étude d’évaluation environnementale pertinente, du plan d’acquisition de terrains et une fiche de renseignements fonciers sur le ou les terrains proposés ; et (4) confirmant que les sous-projets ont été sélectionnés dans le cadre du Programme et conformément au processus participatif décrit dans les Manuels de Procédures. Durant toute la durée du projet, l’Emprunteur s’assurera qu’aucune expropriation foncière ne soit nécessaire pour les fins de travaux ou d’activités de construction menées dans le cadre du Projet. L’Emprunteur s’assurera que : (a) tous les travaux et activités de construction dans le cadre du Projet aient lieu sur des terrains possédés par l’Emprunteur et aucun déplacement de populations locales n’ait lieu ; et (b) lesdites activités soient en conformité avec les règlements environnementaux et sociaux de la Banque, le PGE et le CPR. Dans le cas où des travaux ou des activités de construction dans le cadre du Projet n’ont pas lieu sur des terrains possédés par l’Emprunteur, l’Emprunteur s’assurera que lesdits travaux et activités soient conformes aux mesures des règlements environnementaux et sociaux de la Banque, le PGE et le CPR.

Tout au long de la durée du Projet, l’Emprunteur veille à : (a) garantir que le Plan d’action pour la communication et le Plan d’action pour le renforcement des capacités soient exécutés d’une manière jugée acceptable pour la Banque, conformément aux mesures et calendrier qui y sont visés ; et (b) sur une base annuelle, soumettre à la Banque, pour son examen et approbation, une mise à jour desdits Plans. Le Gouvernement fournira, aux environs du 30 septembre 2008, un rapport d’avancement à mi-parcours et, aux environs du 31 mars 2011, une contribution au Rapport d’achèvement.

A. CONTEXTE STRATEGIQUE ET JUSTIFICATION

1. Enjeux nationaux et sectoriels 1. Le Maroc souffre de niveaux élevés de pauvreté, d’inégalités de revenu flagrantes et de faibles indicateurs de développement humain par rapport aux autres pays de la région. En dépit des grands progrès réalisés au cours de la dernière décennie concernant l’expansion de l’accès à l’éducation fondamentale et la réduction des disparités de genre et rurales/urbaines, le Maroc continue à souffrir de l’héritage historique qui a accordé peu d’attention aux questions sociales. A présent, environ 15 pour cent de la population sont considérés pauvres et 25 pour cent de plus sont considérés économiquement vulnérables. A peu près deux tiers des pauvres vivent en milieu rural, et leur proportion dans les zones urbaines est à la hausse. En outre, il existe de grandes différences non seulement entre les zones urbaines et rurales, mais aussi au sein de chacune. En fait, deux communes peuvent cohabiter l’une près de l’autre, avec des niveaux de pauvreté très différents. Le classement extrêmement bas du Maroc selon l’Indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) (124ème position sur 177 pays) a été un coup de semonce pour le pays. 2. La pauvreté est marquée en milieu rural et urbain, mais avec des caractéristiques différentes. Les zones rurales souffrent d’insuffisances majeures en termes d’infrastructure sociale et économique de base, de faibles indicateurs sociaux, de revenus limités et d’une forte dépendance par rapport à la pluviométrie irrégulière. Plus d’un Marocain sur cinq en milieu rural vit en dessous du seuil de 1$EU/jour ; la majorité des 2 millions d’enfants qui ne se rendent pas à l’école ainsi que les 40 pour cent de la population qui sont analphabètes vivent en milieu rural. Les zones urbaines se heurtent à l’exclusion sociale caractérisée par des niveaux élevés de chômage et des opportunités économiques limitées, des conditions de vie difficiles dans des zones d’habitat insalubre et un faible accès aux services de base. Un million deux cent mille citoyens vivent dans des zones urbaines d’habitat clandestin ou bidonvilles, dont un tiers dans la seule région du Grand Casablanca. Près de 90 pour cent des sans emploi vivent en milieu urbain. Cette situation pose un défi à la stabilité sociale et offre un terrain fertile à l’extrémisme, comme l’ont montré les attentats de Casablanca en mai 2003. Deux cent mille Marocains au moins vivent dans des conditions d’extrême précarité, à savoir avec peu, voire aucun, soutien matériel ou social. La situation touche principalement les femmes vivant dans des circonstances difficiles, les enfants des rues, les personnes âgées, ainsi que les personnes handicapées, qui résident principalement en milieu urbain. Les besoins de ces groupes ne sont actuellement pas comblés par les programmes existants, et quand ils existent, les services sont malheureusement inadéquats. 3. L’approche du Gouvernement pour aborder la question de la pauvreté et de l’exclusion sociale a été plutôt conduite par le niveau central, avec une marge de manoeuvre étroite pour la participation, une faible coordination entre les ministères sectoriels et un ciblage insuffisant. Bien que le Gouvernement du Maroc (GM) consacre 50 pour cent des dépenses publiques aux secteurs sociaux, les résultats ont été en deçà des attentes en raison des facteurs suivants :

2

Les interventions publiques ont eu tendance à être menées du haut vers le bas. Les consultations des communautés pour déterminer leurs priorités et inscrire ces dernières dans la programmation locale ont été peu fréquentes. Cette approche centralisée a engendré un rythme lent d’exécution des projets de développement et a été à l’origine de nombreux problèmes logistiques qui réduisent l’impact des projets. Cependant, au cours des 5 à 10 dernières années, des organisations de la société civile et des programmes publics tels que celui de l’Agence de développement social (ADS) établie en 1999, ont montré qu’il est possible d’assurer des services sociaux pertinents avec un meilleure rapport coût-efficacité en appuyant la création de mécanismes participatifs ascendants (induits par la demande) dans les communautés pauvres. Par conséquent, les représentants officiels ont pris conscience de la valeur des approches de développement communautaire participatif pour la prestation des services sociaux.

La plupart des programmes publics interviennent dans un seul secteur et n’adoptent pas

une approche intégrée pour aborder les questions de pauvreté dans les zones rurales et les bidonvilles urbains. Ceci donne lieu à des difficultés de coordination entre les secteurs.. Les projets de développement rural qui ont essayé d’introduire la planification participative n’ont pas atteint les résultats escomptés parce que le financement est demeuré sous contrôle central et que les incitations visant à encourager l’intégration locale entre les secteurs sont demeurées faibles.

Le niveau d’autonomie des décideurs locaux est limité. Bien que le Maroc ait lancé un

processus de décentralisation depuis les années 60, l’autonomie des décideurs locaux a été entravée jusqu’à présent par une large supervision centrale et par l’obligation juridique d’approbation préalable pour quasiment toute décision locale de financement, d’investissement ou d’emprunt. Les tentatives en vue d’autonomiser les décideurs locaux ont été rendues difficiles par une répartition inadéquate des responsabilités (programmation, financement et exécution) entre les différents niveaux administratifs, ainsi que par des capacités inégales entre collectivités locales.

Les programmes de réduction de la pauvreté ont été généralement insuffisamment ciblés,

sur le plan régional et par groupes sociaux. Le Rapport de la Banque mondiale sur la Pauvreté au Maroc (2004) arrive à la conclusion frappante que l’on constate peu de signes d’un ciblage au profit des pauvres dans les allocations de financement des programmes sociaux au niveau provincial. En outre, en l’absence de données désagrégées de la pauvreté au niveau communal, les programmes sociaux n’ont pas pu être ciblés à un niveau inférieur au niveau provincial. Cependant, le rapport note que l’inégalité entre les communes et même au sein des communes est remarquablement élevée. Le rapport sur la pauvreté fournit les outils analytiques pour un ciblage géographique beaucoup plus précis.

4. Au cours des dernières années, la réduction de la pauvreté et de la précarité a pris une nouvelle importance, comme l’a démontré l’annonce faite par le Roi le 18 mai 2005 pour lancer l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Ce programme de réduction de la pauvreté cible plus de 250 quartiers urbains et 400 communes rurales parmi les communautés les plus pauvres et les plus exclues à l’aide d’investissements publics

3

multisectoriels et d’appui aux activités génératrices de revenus. Il comporte également une composante visant les populations les plus vulnérables. Le programme a été annoncé au moment où se terminait une revue approfondie du développement humain au Maroc au cours de ses 50 années d’indépendance. Cet examen a souligné la nécessité d’interventions énergiques pour combler le fossé social. Le programme INDH a également été développé en tenant compte des résultats du recensement général de la population de 2004. 5. L’INDH est un programme hautement visible, promu par le Roi, piloté par le Premier Ministre et exécuté par le Ministère de l’Intérieur, avec l’appui de trois autres Ministères clés (Développement social, Développement rural et Finances). La mise en œuvre du programme a commencé en 2005 avec une première série de sous-projets dans toutes les provinces. Suite à la sélection des quelque 650 communes ciblées en mai 2006, la sélection et le financement de sous-projets dans ces communes ont progressé régulièrement. L’appropriation par les instances gouvernementales au niveau central, régional et provincial est élevée, mais les aspects politiques du programme ne devraient pas être ignorés, alors que le Maroc se prépare pour des élections nationales en 2007. 2. Justification de l’intervention de la Banque 6. Le Gouvernement a choisi la Banque mondiale comme partenaire clé pour ce programme. Même avant que le GM ne sollicite une assistance financière de la Banque en février 2006, il avait demandé à la Banque un appui technique pour la conception et l’exécution du programme INDH depuis septembre 2005. Le GM apprécie les conseils de la Banque et reconnaît que les études analytiques produites par (ou avec l’appui de) la Banque ont largement contribué à la conception du programme (en particulier l’appui au Haut Commissariat au Plan pour l’élaboration des cartes de la pauvreté qui ont permis de cibler les communes rurales les plus pauvres et, partiellement, les quartiers urbains). 7. La Banque occupe une position unique pour répondre à cette demande. Premièrement, la Banque dispose d’une expérience considérable dans les projets de développement communautaire et a partagé avec le GM l’expérience et les bonnes pratiques d’autres pays confrontés à des défis de développement similaires concernant un large éventail de thèmes. Deuxièmement, la Banque a démontré sa capacité à mobiliser rapidement une équipe multisectorielle dotée d’une bonne compréhension des défis du Maroc et disposant d’une vaste connaissance des pratiques dans d’autres pays. Les membres de l’équipe travaillent également sur des programmes étroitement liés à l’INDH : « Villes sans Bidonvilles », Agence de développement social, développement rural intégré, décentralisation, éducation, gouvernance, etc. Enfin, la Banque a contribué à renforcer la conception du programme par le biais de sa contribution analytique. 8. L’appui de la Banque pour accroître l’accès des personnes pauvres et vulnérables aux services de base est clairement inscrit dans la Stratégie de Coopération avec le Pays. Le programme INDH est l’un des principaux véhicules de prêt pour appuyer l’objectif 2.2 de la stratégie : « La population pauvre et vulnérable vivant en milieu rural, périurbain et urbain a un meilleur accès aux services de base, programmes sociaux et opportunités économiques». Il contribue aussi à l’objectif transversal de la stratégie qui consiste à améliorer la gouvernance

4

puisque la transparence, la responsabilisation, et l’inclusion sont les principes sur lesquels l’INDH se fonde. 3. Objectifs de niveau supérieur auxquels le projet contribue 9. Ce programme appuie les efforts du Gouvernement pour réduire la pauvreté en milieu rural et l’exclusion sociale et la précarité en milieu urbain. L’INDH est devenu le principal programme du Gouvernement pour la réduction de la pauvreté. Il n’est pas conçu pour se substituer aux programmes sectoriels ou autres mécanismes qui ciblent la pauvreté et l’exclusion sociale (Agence de développement social, Fonds Hassan II, Fondation Mohamed V, Entraide nationale), mais pour devenir un mécanisme de mise en convergence permettant d’améliorer la fourniture des services clés dans les zones ciblées. L’INDH a également pour but de créer une nouvelle « culture » qui favorise la participation, l’inclusivité, les droits des femmes et des jeunes, et le développement humain. Ainsi, l’INDH a le potentiel de favoriser l’atteinte des Objectifs de développement pour le millénaire. Le programme intégrera également les principes de développement durable dans les politiques et programmes nationaux. 10. L’INDH appuie aussi les efforts du Gouvernement visant à promouvoir la déconcentration et une meilleure planification des interventions de développement ainsi qu’à améliorer la gouvernance locale. Le programme est conçu pour renforcer le rôle des collectivités locales, de la société civile et des services provinciaux et locaux pour une meilleure planification et exécution des interventions de développement. Toutes les entités de prise de décision du programme au niveau local, provincial et régional sont composées d’un nombre égal de représentants des ministères sectoriels, d’élus et de représentants de la société civile. Les comités locaux sont présidés par le président de la commune ou par un autre représentant élu et désigné par la communauté, ce qui est un important progrès étant donné que jusqu’à présent les affaires communales étaient essentiellement gérées par des représentants du gouvernement nommés au niveau central. Ils supervisent le processus de planification stratégique pour le développement local qui inclut les activités prioritaires qui seront financées avec les ressources de l’INDH et les activités à financer par d’autres sources (ministères sectoriels en particulier). Ce processus de planification participative devrait aboutir à la mise en cohérence entre les interventions des ministères techniques et les besoins prioritaires des communautés cibles. B. DESCRIPTION DU PROJET 1. Instrument de prêt 11. Une Approche programmatique est envisagée en raison de : (1) la portée du programme et ses objectifs à long terme; (2) l’opportunité qu’elle offre à la Banque de contribuer à la conception globale du programme et de veiller à ce que les principes clés des programmes communautaires (participation, inclusion, transparence et responsabilisation) soient mis en œuvre dans toutes les composantes ; (3) le fait que le GM souhaite attirer des financements d’autres bailleurs de fonds et qu’une approche programmatique permet une approche concertée entre les bailleurs de fonds, y compris la mise en commun des financements ; et (4) le fait que la Banque a l’expérience des approches programmatiques sectorielles au Maroc (deux à ce jour : Programme d’appui à la réforme du système éducatif, janvier 2005, et Deuxième Projet de routes

5

rurales, avril 2006) ce qui permet un plus grand recours aux procédures et systèmes nationaux et à des mécanismes d’exécution davantage harmonisés. Une approche programmatique permet la mise en commun des fonds mobilisés par le GM pour l’INDH dans un seul mécanisme de financement (Compte spécial INDH). 12. Le financement de l’INDH est de 10 milliards de dirhams, équivalent à 1,2 milliards de $EU sur cinq ans, 2006-2010. Les sources anticipées de financement sont les suivantes : 60 pour cent du budget de l’Etat, 20 pour cent des collectivités locales, et 20 pour cent de la coopération internationale. Pour la période d’exécution, les contributions de l’Etat et des collectivités locales sont garanties. Le prêt proposé par la Banque mondiale pour 100 millions de $EU sur une période de quatre ans, 2007-2010, contribuera à la part de financement de l’Etat. 2. Objectif de développement du projet et indicateurs clés 13. Le projet assistera le Gouvernement à améliorer l’inclusivité, la responsabilisation, et la transparence dans les processus de prise de décision et d’exécution au niveau local afin de développer l’utilisation des infrastructures de base et des services sociaux et économiques par les pauvres et les groupes vulnérables. 14. Les indicateurs clés de performance pour mesurer l’atteinte de cet objectif sont les suivants :

Pourcentage de sous-projets identifiés par les communautés cibles et financés par les départements sectoriels dans le cadre de la convergence. (mesure la réactivité des départements sectoriels par rapport aux priorités identifiées par les communautés cibles)

Pourcentage de ménages, femmes et jeunes qui déclarent avoir un accès accru aux

infrastructures de base et qui les utilisent à la suite de l’exécution des sous-projets

Pourcentage de ménages, femmes et jeunes qui déclarent avoir un accès accru aux services socio-économiques et qui les utilisent à la suite de l’exécution des sous-projets

Nombre de sous-projets dont les femmes sont les principales bénéficiaires1 atteint 50

pour cent du nombre total de sous-projets de l’INDH (à l’exclusion des projets d’infrastructure) en 2010.

15. Les indicateurs de suivi des réalisations incluent mais ne sont pas limités à (voir annexe 3) :

Pourcentage de ménages, femmes et jeunes qui déclarent avoir participé à tout ou partie

du processus participatif

1 La notion de « femmes principales bénéficiaires » se mesure de la façon suivante : Pour les activités génératrices de revenues, les femmes doivent constituer au moins la moitié des membres du groupe porteur du projet et pour les autres activités (activités sociales, culturelles, renforcement des capacités, etc.), les femmes doivent constituer au moins 50 pour cent des bénéficiaires de l’activité.

6

Les CLDH, CPDH et CRDH rendent publiques : (i) décisions sur projets retenus/ rejetés ; (ii) rapport d’avancement (annuel) physique et financier des sous- projets ; et (iii) résultats du processus de passation de marchés (y compris publication sur le site web de l’INDH des marchés dont le montant est supérieur à 2 millions de DH).

Les contributions des bénéficiaires aux sous-projets représentent au moins 10 pour cent

du montant de la subvention INDH pendant toute la durée de la mise en œuvre du programme INDH.

. 3. Composantes du projet 16. Le projet comprend quatre composantes, conformément à la conception originale du programme arrêtée par le GM en août 2005. 17. Composante 1 : Réduction de la pauvreté en milieu rural (« la composante rurale ») [coût estimatif : 300 millions de $EU]. La composante rurale cible les 347 communes les plus pauvres avec des niveaux de pauvreté supérieurs à 30 pour cent sur la base de la carte de la pauvreté récemment mise à jour ainsi que 55 communes qui ont des niveaux de pauvreté se situant entre 22 et 30 pour cent et de faibles indicateurs sociaux (sélectionnées par les comités provinciaux de l’INDH). Un petit nombre de communes supplémentaires pourrait être inclus dans le programme en cours d’exécution. Un montant équivalent à 600,000 $EU est alloué à chaque commune ciblée pour la durée du programme. La composante finance des activités qui améliorent l’accès aux services sociaux de base, renforcent l’infrastructure économique, appuient les activités génératrices de revenus, encouragent les activités sociales, culturelles et sportives, et renforcent la gouvernance et les capacités locales. Ces activités doivent être identifiées et prioritisées dans le cadre d’un processus participatif de planification qui inclut tous les groupes sociaux au niveau de la commune et repose sur la transparence intégrale du processus de prise de décision. 18. Composante 2 : Réduction de l’exclusion sociale en milieu urbain (« la composante urbaine ») [coût estimatif : 300 millions de $EU]. La composante urbaine de l’INDH cible 250 quartiers urbains dans 25 villes. Un petit nombre de quartiers urbains supplémentaires pourrait être inclus dans le programme en cours d’exécution. Un montant équivalent à 900,000 $EU est alloué à chaque quartier ciblé. La composante finance les mêmes types d’activités que la composante rurale et se base aussi sur un processus participatif. Les aspects généraux qui caractérisent les quartiers ciblés sont des niveaux élevés de chômage, des conditions de logement précaires, et un faible accès aux services sociaux de base. La sélection d’un assez grand nombre de villes traduit le souhait du Gouvernement d’étendre l’approche consultative et participative de l’INDH à autant de centres urbains que possible, quelle que soit la concentration absolue de pauvreté urbaine et d’exclusion sociale. La sélection des quartiers au sein de ces villes cible les inégalités et les écarts d’accès aux services de base au niveau local – plutôt que national. 19. Composante 3 : Lutte contre la précarité (« la composante précarité ») [coût estimatif : 300 millions de $EU]. Cette composante vise à améliorer l’accès des populations qui vivent en situation d’extrême précarité à un choix de services sociaux de qualité, en portant une attention particulière à l’amélioration des opportunités d’inclusion sociale et économique. Elle soutient le

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financement des services sociaux mis en œuvre par les agences gouvernementales ou les organisations non gouvernementales (ONG), des activités de renforcement institutionnel de ces agences et ONG, et la construction et l’équipement de centres de services sociaux. 20. Composante 4 : Renforcement des mécanismes de gouvernance et des capacités institutionnelles de l’INDH (« la composante transversale ») [coût estimatif : 300 millions de $EU]. La part la plus importante de cette composante [coût estimatif de 275 millions de $EU] est le programme d’appel à projets qui finance des projets au niveau des provinces et des préfectures. Comme dans le cas des composantes 1 et 2, l’appel à projet finance des activités visant à développer l’accès aux services sociaux de base, renforcer l’infrastructure économique, appuyer les activités génératrices de revenus, encourager les activités sociales, culturelles et sportives, et renforcer la gouvernance et la capacité locales. L’objectif est de permettre aux gouvernements provinciaux de participer pleinement au programme INDH et de mettre en place les mécanismes et processus de gouvernance de l’INDH sur l’ensemble du territoire. 21. La composante 4 met aussi l’accent sur des activités qui sont essentielles pour la réussite de l’INDH : renforcement des capacités à tous les niveaux des intervenants, y compris le partage du savoir ; systèmes d’information de gestion et de suivi et évaluation [S&E] (y compris évaluation d’impact), développement de partenariats et communication. Dans le cadre du développement de partenariats, un Protocole d’accord pour un montant de 25 millions de $EU a été signé avec la Fédération nationale des associations de microcrédit afin de développer l’offre des services de microcrédit dans les zones de l’INDH. 22. Les activités de l’INDH seront mises en oeuvre dans les régions suivantes : Souss-Mass-Draa, Gharb-Charda-Beni Hassan, Chaouia-Ourdigha, Marrakech-Tensift-El Haouz, Oriental, Grand Casablanca, Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, Doukkala-Abda, Tadla-Azilal, Meknès-Tafilalt, Fès-Boulmane, Taza-Al Hoceima-Taounate, Tanger-Tétouan et dans les provinces de Guelmim, Assa-Zag, Tan-Tan et Tata. 4. Enseignements tirés et intégrés à la conception du projet 23. L’appui de la Banque tient compte des enseignements tirés du riche portefeuille des activités d’analyse et de prêt mises en œuvre au Maroc au cours des dernières années. Le Rapport sur la pauvreté de 2004 a souligné la nécessité d’améliorer le ciblage des dépenses sociales aux communautés pauvres et a indiqué les outils pour ce faire. Les deux projets actifs de développement rural intégré actuellement appuyés par la Banque, le Projet pilote de gestion du bassin versant de l’Oued Lakhdar (1999-2003) et l’examen mené par la Banque de l’exécution de la Stratégie de développement rural 2020 ont aidé à préciser la conception des processus participatifs et des mécanismes institutionnels et financiers pour les projets de développement communautaire en milieu rural. Le prêt à la politique de développement de la Banque à l’appui des réformes du secteur de l’habitat a permis de tirer d’importantes leçons sur les besoins d’intermédiation sociale et d’une meilleure coordination entre les acteurs publics pour la réhabilitation des zones de bidonvilles. D’autres enseignements ont été tirés de l’expérience de la Banque à l’appui de : l’Agence de développement social, le Programme de priorités sociales mis en œuvre de 1996 à 2003 dans 14 provinces cibles, le programme de décentralisation, et les réformes des secteurs de la santé et de l’éducation ainsi que de la

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gouvernance. En outre, de nombreuses leçons ont émergé de la mise en oeuvre de l’INDH en 2005 et 2006. 24. En outre, la conception de l’INDH a bénéficié des enseignements tirés de l’expérience des projets de développement communautaire participatif de part le monde (en particulier au Brésil, en Inde, en Indonésie et en Egypte). Ces leçons couvrent notamment les approches pour : améliorer la participation des femmes, des jeunes et des groupes vulnérables; donner un moyen d’expression aux plus démunis afin d’assurer une meilleure adaptation des services à leurs besoins ; veiller au retour d’information et à des mécanismes de gestion des tensions adéquats ; mitiger les risques de capture par les élites ; et concevoir un système robuste de suivi et évaluation. Trois leçons principales ont été tirées du rapport 2005 du Département d’évaluation des opérations de la Banque sur « L’efficacité de l’appui de la Banque mondiale au développement à base communautaire et au développement local participatif » : 1) la nécessité d’investir fortement dans le renforcement des capacités locales ; 2) la nécessité d’inciter le Gouvernement à fournir des efforts considérables pour toucher les plus pauvres et assurer une participation substantielle des femmes et des jeunes ; et 3) la nécessité de réaliser des évaluations d’impact sélectives et rigoureuses pour garantir l’apprentissage. Bien que ces leçons aient été incorporées à la phase de conception et reflétées dans les manuels de procédures, il sera extrêmement important de s’assurer qu’elles soient mises en vigueur au cours de la phase d’exécution. 5. Variantes envisagées et raisons pour lesquelles elles ont été écartées 25. Une approche programmatique a été retenue après des consultations au sein de la Banque et avec le Gouvernement du Maroc. L’option d’un prêt d’investissement spécifique qui ne financerait que certaines composantes du programme a été jugée n’a pas été retenue car elle n’aurait pas permis d’accompagner le GM dans toutes les dimensions du programme et dans la mise en œuvre d’une nouvelle approche basée sur une participation élargie et une meilleure gouvernance locale. En outre, le GM a fait savoir qu’il compte sur l’appui technique de la Banque pour toutes les composantes et sur le fait qu’elle alignera, dans la mesure du possible, ses procédures sur celles du GM afin de réduire les coûts de transaction. L’option d’un prêt de politique de développement a également été envisagée mais écartée parce que le contenu de réforme du programme n’est pas suffisamment défini pour justifier un tel type de prêt. L’option de venir à l’appui de l’INDH par le biais de projets existants de la Banque mondiale, tels que les projets de développement rural intégré ou le fonds social, a également été écartée car aucun de ces projets n’a l’ampleur ou la portée requise et aucun n’aurait pu être restructuré d’une manière appropriée. 26. En termes de conception du programme, plusieurs variantes ont été envisagées avec le Gouvernement puis écartées. En 2005, la Banque a suggéré au GM de lancer son initiative à plus petite échelle et de piloter l’approche dans quelques régions ou provinces sélectionnées, ou de simplifier la conception en réduisant le nombre des composantes. Cette solution a été jugée politiquement inacceptable en raison des attentes importantes suscitées par le programme dans toutes les provinces et dans le cadre de toutes les composantes. La Banque a également collaboré étroitement avec le GM pour essayer d’améliorer le ciblage urbain, en reconnaissant les contraintes politiques et les limitations en matière de données disponibles. La

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recommandation de la Banque a été de limiter le nombre de critères pour la sélection des quartiers et de sélectionner uniquement les quartiers où, à l’échelle nationale, les mesures d’exclusion sociale et de pauvreté urbaine étaient les plus importantes en termes absolus. Le GM a préféré laisser le processus ouvert en s’appuyant sur la connaissance qu’ont les comités préfectoraux des circonstances locales et d’inclure un nombre nettement plus grand de préfectures et de villes, de sorte à généraliser l’approche INDH. Cette décision a eu pour conséquence la sélection de quartiers urbains où l’exclusion sociale est importante et pertinente au niveau local, plutôt qu’au niveau national. 27. Le Gouvernement a toutefois tenu compte des recommandations de la Banque pour plusieurs composantes. Par exemple, la composante précarité telle que conçue à l’origine n’incluait pas un processus participatif et portait essentiellement sur la rénovation des centres d’appui existants ou sur la construction de nouveaux centres, avec peu d’attention portée aux programmes qui favorisent l’inclusion sociale et économique. La nouvelle conception proposée par la Banque a été intégralement acceptée. Les recommandations de la Banque visant à mettre en place des équipes d’animation dans chaque commune et quartier afin de faciliter le partage du savoir entre les principaux acteurs et à renforcer la communication pour le développement ont également été intégralement acceptées. 28. Le Gouvernement aurait pu envisager une conception tout à fait différente axée davantage sur l’amélioration des programmes sectoriels existants. Même si une telle conception aurait pu contribuer à remédier à certaines inefficacités, elle n’aurait pas eu d’impact pour ce qui est (i) de la prise d’initiative des populations locales pour exprimer leurs propres choix et influencer les décisions ou (ii) de la mise en place d’une meilleure planification et coordination locale ainsi que des mécanismes de financement. L’impact sur la gouvernance locale aurait dès lors été limité. C. EXECUTION 1. Modalités de partenariat 29. Plusieurs agences de coopération se sont engagées à financer l’INDH, tandis que d’autres étudient cette possibilité. Jusqu’à présent, la Commission européenne et les gouvernements espagnol, allemand, japonais et chinois ont fait des promesses de don pour un montant total de l’ordre de 95 millions de $EU. La Millenium Challenge Corporation a inclus un appui financier à l’INDH dans son programme d’investissement, tandis que la Banque africaine de développement, les agences des Nations Unies et plusieurs autres partenaires bilatéraux ont lancé des études de faisabilité. A la demande du GM, la Banque mondiale a tenu des réunions régulières avec les représentants des agences bilatérales et multilatérales au Maroc afin de partager son évaluation de la conception et de l’exécution du programme. Le GM a encouragé tous les bailleurs de fonds à harmoniser leurs approches dans la mesure du possible et à s’aligner sur les procédures du Gouvernement. 2. Dispositions institutionnelles et modalités d’exécution Modalités institutionnelles

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30. Les principales orientations du programme INDH sont arrêtées par le Comité interministériel stratégique de l’INDH, présidé par le Premier Ministre et composé de tous les Ministres et des directeurs d’établissements et d’organismes publics. Le Comité stratégique arrête le cadre stratégique et assure la bonne coordination entre les différents départements ministériels afin d’atteindre les objectifs du programme INDH. Un Comité de pilotage, présidé par le Premier Ministre et composé des Ministres chargés de l’Intérieur, des Finances, du Développement social et du Développement rural ainsi que du coordonnateur national du programme INDH, définit le cadre budgétaire, assure le suivi des progrès dans l’exécution globale du programme, supervise la communication institutionnelle et rend compte au Comité stratégique de l’INDH. 31. Le Ministère de l’Intérieur, par le biais de sa Coordination de l’INDH, est responsable pour l’atteinte des objectifs de l’INDH. La Coordination de l’INDH apporte un appui technique aux comités régionaux, provinciaux et locaux et aux autres entités qui participent à l’exécution du programme, en particulier en ce qui concerne l’application des manuels de procédures. Elle est aussi chargée de l’actualisation des manuels, de la mise en œuvre des stratégies de communication et de renforcement des capacités et de la facilitation du partage des connaissances et d’apprentissage par les pairs. La Coordination de l’INDH supervise l’exécution des passations de marchés et de la gestion financière, ainsi que la mise en œuvre du plan de gestion environnementale (PGE) et du cadre de politique de réinstallation (CPR). Elle centralise toutes les données techniques et financières du programme dans son ensemble et prépare des rapports consolidés sur le suivi de l’exécution du programme. 32. L’exécution du programme incombe aux comités locaux, provinciaux et régionaux pour le développement humain, composés à part égale de représentants du Gouvernement, d’élus et de représentants de la société civile. Les comités locaux et provinciaux (CLDH et CPDH) supervisent le processus de planification stratégique pour le développement local qui comprend des activités prioritaires à financer au titre des ressources de l’INDH et des activités à financer par d’autres sources (ministères sectoriels en particulier). Dans le cas de la composante précarité, le Comité régional pour le développement humain (CRDH) est chargé de préparer le schéma régional de lutte contre la précarité, sur la base des propositions des comités provinciaux. 33. L’appui institutionnel et technique est assuré par divers ministères sectoriels et agences gouvernementales. A titre d’exemple, l’Agence de développement social, qui a une expérience considérable dans la gestion de programmes de développement communautaires participatifs, peut aider les communautés locales à identifier les besoins et à établir une initiative locale pour le développement humain à travers un processus de diagnostic et de planification participatifs et contribue au renforcement des capacités et aux efforts de suivi et évaluation (composantes 1 et 2). L’Entraide nationale assume le rôle de chef de file pour l’élaboration des cartes régionales de précarité et des schémas régionaux (plans d’action) correspondants (composante 3). Modalités d’exécution

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34. Des manuels de procédures (MP) ont été préparés pour les composantes rurale, urbaine et précarité, pour l’appel à projets, et spécifiquement pour les activités génératrices de revenus. Les éléments clés décrits dans les MP sont : (i) les dispositions institutionnelles, les rôles et les responsabilités de toutes les parties prenantes, les mécanismes pour assurer le bon fonctionnement et la responsabilisation des CLDH et des équipes d’animation, ainsi que les étapes de prise de décision et de restitution de l’information ; (ii) l’approche pour mener un processus de planification participative et inclusive et assurer la cohérence entre l’action des ministères sectoriels et les plans de développement local ; (iii) les critères d’éligibilité et de sélection ; (iv) les mécanismes et les outils de suivi et d’évaluation pour le contrôle environnemental et social des sous-projets ; et (v) les mécanismes de gestion des tensions. Les MP ont été communiqués à tous les principaux acteurs en août et septembre 2006 et un programme de formation à grande échelle axé sur les manuels a été lancé en novembre 2006. Des versions simplifiées en arabe seront disponibles au début de 2007. 35. En outre, un manuel de procédures fiduciaires (MPF) décrit toutes les procédures et conditions pour la passation des marchés et la gestion financière. La Banque s’appuiera sur les systèmes et les procédures de mise en oeuvre propres à l’Emprunteur sauf pour certains types de dépenses (comme par exemple la passation de marchés dépassant certains seuils) et pour les mesures de sauvegarde environnementale et sociale (voir Annexes 7, 8 et 10). Le contenu des MP et du MPF sera régulièrement revu pour tenir compte des expériences tirées de la mise en oeuvre du programme. 36. La période d’exécution du projet de la Banque (1er janvier 2007 au 30 janvier 2011) a été déterminée pour venir à l’appui de la première phase d’exécution de l’INDH (2006-2010). Le Gouvernement a l’intention de poursuivre l’INDH au-delà de cette période, mais l’appui futur de la Banque au programme devrait être déterminé à un stade ultérieur. Un examen à mi-parcours en juin 2008 évaluera les progrès réalisés au cours des premières années du programme. 3. Suivi et évaluation des réalisations/résultats 37. Le Gouvernement reconnaît l’importance de pouvoir démontrer l’atteinte de résultats en termes de réalisations et d’impact. Un cadre logique basé sur les résultats a donc été développé, et des indicateurs de suivi des réalisations seront analysés sur une base annuelle. Les indicateurs de performance mesurent l’atteinte de l’objectif de développement, et en particulier si l’accès et l’utilisation des services sociaux s’améliore dans les communautés ciblées et si le processus participatif s’enracine, s’il est suffisamment inclusif et transparent, et s’il donne lieu à une meilleure gouvernance locale de la prestation des services locaux. 38. Le Ministère de l’Intérieur est responsable du suivi de l’exécution de l’INDH. Les données quantitatives et financières sur l’exécution des projets ainsi que les principaux indicateurs de performance sont collectés par les comités au niveau de la commune et du quartier et validés et consolidés par les divisions d’action sociale (DAS) au niveau provincial. Toutes les données sont saisies dans un système d’information robuste et bien conçu, accessible par intranet. En outre, des enquêtes régulières seront réalisées pour évaluer le degré de participation des bénéficiaires, leur satisfaction vis-à-vis du processus participatif, et l’utilisation des sous-

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projets et services financés dans le cadre de l’INDH. La Coordination de l’INDH consolidera l’information en provenance des DAS, synthétisera les conclusions, et soumettra un rapport d’avancement annuel à la Banque. Les formats spécifiques pour le suivi des résultats au niveau local, provincial et régional seront détaillés dans les MP. 39. Un Observatoire national pour le développement humain a été établi en juillet 2006 et deviendra opérationnel en début 2007. L’Observatoire est une institution autonome qui rend directement compte au Premier Ministre. Ses principales fonctions sont de : (i) réaliser des études générales et comparatives et des enquêtes sur les questions de développement humain, notamment la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale; (ii) suivre et évaluer la mise en œuvre et l’impact de l’INDH, notamment en menant une évaluation d’impact rigoureuse; et (iii) documenter les bonnes pratiques en termes d’innovations institutionnelles et de financement des plans de développement local par les ministères sectoriels. L’Observatoire publiera un rapport d’évaluation annuel. 4. Pérennité 40. L’amélioration de la capacité des communautés locales à participer à la planification locale devrait contribuer à des résultats de développement durable et à des améliorations de la gouvernance locale. Lorsque les communautés ont l’autonomie voulue pour influencer les décisions généralement prises par les autorités publiques, elles peuvent prendre des décisions mieux informées pour la communauté et produire de meilleurs résultats à long terme. Au fur et à mesure que l’exécution de l’INDH progresse, les ministères sectoriels, les élus locaux, et les communautés apprendront à collaborer plus efficacement ce qui aboutira à des changements dans la marche des affaires au niveau local, avec un impact plus important sur le processus du développement local. 41. Les modalités institutionnelles proposées pour mettre en oeuvre l’INDH sont durables. L’un des points forts du programme est qu’il s’appuie sur les instances de gouvernance existantes et qu’il les accompagne dans le cadre d’un processus en cours de décentralisation et de déconcentration. La Coordination de l’INDH au sein du Ministère de l’Intérieur n’est pas une unité de gestion de projet indépendante, mais plutôt le premier pas vers une entité totalement établie au sein de la hiérarchie ministérielle avec sa propre allocation de ressources humaines et budgétaires. Bien que les comités régionaux, provinciaux et locaux soient de nouvelles créations, ils s’appuient sur des structures existantes et le Ministère de l’Intérieur assure l’essentiel des moyens de fonctionnement. Au cours des cinq dernières années, la mission du Ministère de l’Intérieur a évolué assez considérablement en faveur d’une plus grande fonction de développement. L’INDH accompagne ce changement de culture. Enfin, comme discuté ci-dessus, le financement du programme a été garanti pour la période 2006-2010. 42. Une autre dimension de la pérennité est la viabilité individuelle des sous-projets financés par l’INDH. L’expérience internationale montre que lorsque les porteurs de projet versent une contribution au projet ils sont davantage incités à entretenir et à pérenniser les installations ou activités financées. L’équipe de la Banque a recommandé que les contributions des bénéficiaires aux sous-projets ne soient jamais inférieures à 10 pour cent de la subvention INDH, et l’équipe suivra les progrès en la matière. L’INDH, avec d’autres partenaires tels que

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l’ADS, apportera son appui aux activités de renforcement des capacités pour que les communautés et ONG locales soient mieux organisées pour assurer une prestation de services durable. Les ministères sectoriels joueront également un rôle clé pour la construction des infrastructures et assureront l’exploitation et l’entretien de ces investissements, en étroite collaboration avec les communautés. 5. Risques critiques et éventuels aspects controversés

Tableau 1 : Tableau d’évaluation des risques

Risque

Notation du

risque

Mesures d’attention du risque

Risque de récupération par les élites. Ce risque est particulièrement important pour l’appel à projets auquel est allouée une part importante du budget, mais qui ne cible pas directement les communautés ou les groupes les plus pauvres. Les critères et procédures proposés pour la sélection des projets financés par l’appel à projets donnent trop de pouvoir aux gouverneurs. Alors que le Maroc se prépare pour des élections en 2007, le risque existe que le programme serve à favoriser les communes ou ONG gérées par des partis politiques « amis » ou pour enrayer l’opposition.

M Veiller à ce que les procédures et critères rigoureux arrêtés pour l’appel à projets soient respectés, par le biais de contrôles a posteriori et d’audits.

Veiller à ce que des mécanismes de communication et de partage de l’information soient mis en place pour garantir que toutes les parties prenantes comprennent les procédures et leurs droits, pour garantir la transparence et pour donner aux citoyens les moyens de tenir les autorités publiques responsables.

Mettre en place des mécanismes de gestion des tensions à tous les niveaux (local, provincial, régional, et national), facilement accessibles et fonctionnant d’une manière équitable et transparente.

Risque que les fonds soient utilisés pour des fins autres que celles visées. Il existe un risque que les fonds INDH pourraient être utilisés pour financer des activités qui ne contribuent pas aux objectifs du programme, pour cause de pressions politiques, d’intérêts personnels ou d’interférences d’autorités supérieures.

M Le Gouvernement a convenu que l’INDH ne finance que des sous-projets qui sont conformes aux critères de sélection et aux procédures de l’INDH et veillera à ce que toutes les dépenses puissent être identifiiées. Ces sous-projets peuvent venir en appui à des projets plus importants, mais l’utilisation des fonds INDH doit rester distincte et traçable.

La Banque a réalisé une évaluation approfondie des ressources humaines et financières pour la gestion financière et les passations de marchés. Des mesures de renforcement des capacités ont été incluses dans le projet.

Des modules fiduciaires seront inclus dans tous les programmes de formation.

Toutes les décisions clés en matière de financement seront communiquées de manière transparente afin de garantir la responsabilisation des décideurs.

Des mécanismes de gestion des tensions sont mis en place.

Risque que les inefficacités et le E Des équipes d’animation locales sont recrutées,

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comportement du Gouvernement sapent les résultats. Ceci pourrait se manifester par : un faible niveau de coordination entre les ministères, la duplication des efforts, une prise de décision centralisée et bureaucratique, l’application superficielle des processus participatifs en raison du système fortement centralisé de gouvernance et de la pression subie pour montrer des résultats, et un manque d’attention portée à une gestion par les résultats et au S&E. Cette situation pourrait faire en sorte que trop de temps et de ressources soient consacrés à la planification ou, à l’inverse, que les ressources soient affectées presque exclusivement aux projets d’infrastructure à grande visibilité mais d’un impact limité. Ceci pourrait réduire encore davantage la confiance entre les citoyens et l’Etat.

formées, responsabilisées et compensées de manière adéquate dans toutes les communes et quartiers INDH (en veillant à la présence de personnel féminin).

La Coordination de l’INDH est renforcée avec du personnel et des allocations budgétaires appropriés afin d’assurer de meilleurs services et une meilleure supervision.

La Loi de Finances 2007 introduit de la flexibilité pour les ministères sectoriels pour répondre aux demandes des communautés qui émergent des plans de développement local. Ceci contribuera à aligner les plans et investissements des ministères sectoriels sur les demandes des communautés et sera renforcé davantage au cours de l’exécution du programme.

Des formations de leadership et de gestion du changement sont dispensées pour les autorités de haut niveau (gouverneurs) et les élus. (Ce processus a été lancé avec l’appui de l’Institut de la Banque mondiale.)

Les responsables du gouvernement qui font montre de résultats et qui encouragent la participation et le débat sont récompensés ; ceux dont la performance n’est pas satisfaisante sont sanctionnés.

La Banque fournit une assistance au S&E, incluant le S&E participatif et la gestion axée sur les résultats.

Manque d’inclusion des femmes, des jeunes, et des groupes vulnérables.

E Pour réduire ce risque il faudra faire évoluer le comportement et les normes sociales et culturelles. Il ne peut s’agir d’un objectif à court terme mais d’un objectif à poursuivre dans le long terme. Les mesures suivantes sont prises comme première étape : Veiller à ce que la Coordination de l’INDH soit

dotée d’un personnel ayant les qualifications requises pour concevoir des programmes et processus qui favorisent une plus grande inclusion à tous les niveaux ;

Mettre en œuvre des activités de sensibilisation et de renforcement des capacités ;

Inclure des indicateurs spécifiques pour évaluer les progrès dans le temps ; et

Prendre les mesures correctrices qui s’imposent. La faible capacité des ONG et municipalités (en particulier les communes rurales) entrave l’exécution des sous-projets.

M Le programme inclut une composante pour le renforcement des capacités qui visera à doter les porteurs de projet des compétences requises pour mettre en oeuvre avec succès les projets INDH.

Les MP clarifient les procédures d’évaluation des capacités, les critères d’éligibilité et l’accord type à conclure entre les porteurs de projet et les gouverneurs. Ils incluent également une annexe sur les obligations de gestion financière et de passation des marchés.

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6. Conditions du prêt et clauses 43. Condition d’entrée en vigueur : Aucune 44. Conditions de décaissement : Aucun retrait de fonds ne sera effectué pour régler des dépenses au titre du Plan annuel d’activités, à moins que la Banque n’ait déterminé, à sa satisfaction, la conformité de l’Emprunteur aux indicateurs de décaissement convenus entre la Banque et l’Emprunteur relatifs audit Plan. 45. Clauses :

Au plus tard le 31 mars de chaque année de l’exécution du projet, l’Emprunteur soumet à la Banque un Plan annuel d’activités, jugé satisfaisant par la Banque, stipulant, entre autres, le programme de travail, les budgets, l’allocation annuelle, le plan de passation des marchés, les indicateurs de performance, les indicateurs de suivi des réalisations et les indicateurs de décaissement convenus entre la Banque et l’Emprunteur pour l’exercice budgétaire suivant.

Au plus tard le 31 mars de chaque année et jusqu’à l’achèvement du projet (en

commençant le 31 mars 2007), l’Emprunteur soumet à la Banque, pour son examen et évaluation, un Rapport annuel, jugé satisfaisant par la Banque : (1) décrivant les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Plan annuel d’activités approuvé pour l’exercice budgétaire précédant la date dudit Rapport, prenant en compte les indicateurs de performance et de suivi des réalisations, et attestant de la conformité de l’Emprunteur par rapport aux indicateurs de décaissement ; (2) couvrant les aspects techniques, financiers, comptables, et de passation de marchés du Projet, y compris les aspects environnementaux et sociaux conformément aux procédures stipulées dans le PGE et le CPR, et incluant les rapports financiers pour l’exercice budgétaire précédant la date dudit Rapport; (3) confirmant que l’exécution du Projet est conforme au PGE et au CPR en faisant état des résultats quant à l’utilisation des procédures d’évaluation environnementale incluses dans le PGE et le CPR, selon le cas, et incluant, lorsque cela s’avère nécessaire, une copie de l’étude d’évaluation environnementale pertinente, du plan d’acquisition de terrains et une fiche de renseignements fonciers sur le ou les terrains proposés; et (4) confirmant que les sous-projets ont été sélectionnés dans le cadre du Programme et conformément au processus participatif décrit dans les Manuels de Procédures.

Durant toute la durée du projet, l’Emprunteur s’assurera qu’aucune expropriation

foncière ne soit nécessaire pour les fins de travaux ou d’activités de construction menées dans le cadre du Projet. L’Emprunteur s’assurera que : (a) tous les travaux et activités de construction dans le cadre du Projet aient lieu sur des terrains possédés par l’Emprunteur et aucun déplacement de populations locales n’ait lieu ; et (b) lesdites activités soient en conformité avec les règlements environnementaux et sociaux de la Banque, le PGE et le CPR. Dans le cas où des travaux ou des activités de construction dans le cadre du Projet n’ont pas lieu sur des terrains possédés par l’Emprunteur, l’Emprunteur s’assurera que

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lesdits travaux et activités soient conformes aux mesures des règlements environnementaux et sociaux de la Banque, le PGE et le CPR.

Tout au long de la durée du Projet, l’Emprunteur veille à : (a) garantir que le Plan

d’action pour la communication et le Plan d’action pour le renforcement des capacités soient exécutés d’une manière jugée acceptable pour la Banque, conformément aux mesures et calendrier qui y sont visés ; et (b) sur une base annuelle, soumettre à la Banque, pour son examen et approbation, une mise à jour desdits Plans.

Le Gouvernement fournira, aux environs du 30 septembre 2008, un rapport d’avancement

à mi-parcours et, aux environs du 31 mars 2011, une contribution au Rapport d’achèvement.

D. RECAPITULATIF DE L’EVALUATION 1. Analyses économique et financière 46. La participation du Gouvernement à l’INDH a plusieurs justifications économiques. Premièrement, investir dans l’accès aux infrastructures de base et aux services sociaux est un moyen pour un pays de réduire les risques sociaux et de développer le capital humain, ce qui à son tour augmente le capital social, la productivité, et la croissance. Deuxièmement, même si d’autres interventions telles que les activités génératrices de revenus ou de renforcement des capacités ne couvrent qu’un nombre limité de bénéficiaires, leur financement est crucial pour les pauvres qui sont sujets à des contraintes de liquidités dues aux imperfections des marchés de capitaux, aux problèmes de coordination, au manque de confiance, à l’asymétrie de l’information et à d’autres obstacles qui rendent les investissements initiaux impossibles. Les gouvernements ont donc un rôle à jouer pour faciliter la coordination et la formation de capital humain et social, ce qui aura des retombées positives pour l’ensemble de la communauté. 47. En outre, l’expérience internationale indique que, si elles sont correctement gérées, les approches de développement communautaire participatif telles qu’adoptées par l’INDH peuvent être un mécanisme efficace en termes de coûts. La recherche a montré que ces approches peuvent donner lieu à des coûts unitaires égaux ou moindres que les approches traditionnelles, et qu’elles tendent à accroître l’accès aux services sociaux ainsi que leur qualité, ce qui, dans la plupart des cas, entraîne une plus grande utilisation des services de base. Les comparaisons des coûts unitaires de divers projets de type INDH entrepris dans le cadre de programmes traditionnels des ministères sectoriels et dans le cadre de l’approche participative de l’Agence de développement social confirment ces conclusions. 48. Divers facteurs clés ont été examinés et optimisés au cours de la préparation du projet, afin de garantir une performance maximum en termes de gains de bien-être. Il s’agit : (i) du ciblage adéquat des bénéficiaires ; (ii) des critères de sélection des sous-projets (intégrés aux différents manuels de procédures : critère d’optimisation des ressources ou de plan d’affaires simplifié pour les activités génératrices de revenus) ; (iii) du renforcement des capacités institutionnelles ; et (iv) des mesures pour garantir la pérennité financière. Il sera important de veiller à ce que ces facteurs se matérialisent au cours de l’exécution de l’INDH afin

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d’être en mesure de démontrer les avantages ex-post. En effet, compte tenu de la nature induite par la demande des projets financés par l’INDH, et donc de l’incertitude en termes de structure du portefeuille de projets, il n’a pas été possible de réaliser une analyse standard coût-bénéfice ex ante. 2. Analyse technique 49. La solvabilité technique et la conformité aux normes techniques sectorielles des sous-projets sont deux aspects qui seront étroitement suivis au cours de l’exécution du projet. La qualité des sous-projets sera assurée grâce à (a) la conformité aux directives des manuels de procédures ; et (b) l’expertise du personnel des ministères sectoriels ou de consultants spécialisés qui participeront à l’évaluation, la conception, et l’exécution des sous-projets. Des audits techniques périodiques seront réalisés afin d’assurer la qualité des investissements. 50. Les communautés bénéficieront d’un appui pour prendre les bonnes décisions techniques. Les estimations de coût d’investissements, les provisions pour aléas physiques, les prix et les estimations des intrants et sortants seront basés sur des données historiques réelles des ministères sectoriels et des établissements publics compétents. Au fur et à mesure que l’exécution de l’INDH progresse et que les types de sous-projets les plus fréquemment demandés par les communautés sont connus, des conceptions standardisées (y compris les aspects d’ingénierie, techniques, financiers et de faisabilité économique ; les modalités d’exploitation et d’entretien ; les procédures environnementales et les paramètres de coût) seront produites. L’expérience internationale indique que ces normes pratiques simples renforcent la qualité des sous-projets, leur pérennité, et le rapport coût-efficacité. Des programmes de formation seront également offerts pour développer la capacité des communautés à préparer, exécuter, exploiter et entretenir des sous-projets, et pour les familiariser aux réglementations environnementales existantes. 3. Analyse fiduciaire Passation des marchés (se référer à l’Annexe 8) 51. Une évaluation de la capacité en passation de marchés a été réalisée et a porté sur le cadre institutionnel, les pratiques d’exécution des passations de marchés et les procédures de contrôle du programme, ainsi que sur la capacité d’un échantillon d’agences d’exécution (ordonnateurs et sous-ordonnateurs). Les passations de marchés consistent principalement en des sous-projets à réaliser par les porteurs de projet qui peuvent être des ONG, des municipalités, etc. Néanmoins, une part importante des passations de marchés est entreprise par les ordonnateurs et sous-ordonnateurs du programme, à savoir le Premier Ministre et les Ministres de l’Intérieur et du Développement social ainsi que les gouverneurs des régions et des provinces et préfectures.

52. Sur la base de l’évaluation, la capacité en passation de marchés est considérée suffisante. Toutefois, compte tenu du fait que le programme apportera : (i) de nouvelles méthodes de travail et procédures, y compris dans le domaine des passations de marchés ; et (ii)

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une importante charge de travail additionnelle au niveau provincial en raison du nombre élevé prévu de petits sous-projets, il est essentiel de préciser les rôles et responsabilités et les flux du travail au niveau provincial. Le Comité de pilotage s’est engagé à réaliser cette tâche d’ici le 15 décembre 2006. De plus, il est essentiel d’assurer une formation aux nouvelles mesures et méthodes de travail pour tout le personnel au niveau provincial, y compris les contrôleurs des engagements et les comptables du Ministère des Finances en charge du contrôle des procédures de passation des marchés et de paiements.

53. Pour les sous-projets à exécuter par les bénéficiaires de projets, le manuel des procédures fiduciaires clarifie les conditions de passation de marchés et les capacités qui sont requises. En conséquence, les obligations des porteurs de projet en matière de passation des marchés seront également clairement stipulées dans les conventions de partenariat à conclure entre les gouverneurs des provinces/préfectures et les porteurs de projet. La passation de marchés des sous-projets se feront conformément aux procédures de consultation de fournisseurs, de participation communautaire, et enfin aux procédures d’appel d’offres national (AON) comme indiqué dans le manuel des procédures fiduciaires. 54. Les marchés de fournitures ne dépassant pas 500.000 $EU et les marchés de travaux ne dépassant pas 3.000.000 $EU seront passés par AON pour autant que :

a) Le dossier d’appel d’offres explique clairement le processus d’évaluation de l’offre, les critères d’octroi du marché et les qualifications du soumissionnaire ;

b) Les enveloppes administratives, techniques et financières sont ouvertes en séance

publique et simultanément et les montants des offres financières sont lus à haute voix et enregistrés;

c) Les offres sont évaluées sur la base du prix et de tout autre critère stipulé dans les

dossiers d’appel d’offres et quantifié en termes monétaires ; d) Les contrats sont attribués au soumissionnaire qualifié conformément aux critères

mentionnés au point a) ayant remis l’offre conforme évaluée la moins-disante.

55. Les marchés de fournitures et de travaux n’excédant pas 120.000 $EU seront passés par consultation de fournisseurs auprès d’entreprises qualifiées et enregistrées. La procédure de consultation de fournisseurs sera conforme aux procédures d’AON telles que décrites ci-dessus et aux dispositions suivantes :

a) Préalablement au lancement des consultations et conformément aux modalités du manuel des procédures fiduciaires, un appel à manifestation d’intérêt sera publié au début de chaque exercice budgétaire dans au moins deux journaux de diffusion nationale, un en langue arabe et un en langue française, en vue de la constitution de la base de données des entreprises qualifiées pour être consultées, laquelle est établie, maintenue et rendue publique par l’Emprunteur;

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b) Au moment du lancement des consultations, au moins six (6) entreprises qualifiées dans le domaine des prestations objet desdites consultations et ayant répondu à l’appel à manifestation d’intérêt sont invitées à soumettre une offre; et

c) c) les résultats de la consultation comprenant (i) l’objet du marché; (ii) le nom des soumissionnaires ayant soumis une offre ; (iii) les montants des offres financières lus à haute voix à l’ouverture des plis ; (iv) le nom de l’attributaire du marché ; et (v) le montant du marché attribué sont rendus publics par affichage dans les locaux de l’entité chargée de la passation des marchés et conservés en archives pour les besoins d’audit.

56. Les marchés de fournitures et de travaux n’excédant pas 50.000 $EU peuvent être passés selon les procédures de consultation de fournisseurs. Les marchés de fournitures, de travaux et de services n’excédant pas 40.000 $EU fournis par les porteurs de projet dans une convention de partenariat peuvent être passés conformément à la participation communautaire selon des méthodes de passation de marchés détaillées dans le manuel des procédures fiduciaires. Les marchés de fournitures et de travaux n’excédant pas 100.000 $EU peuvent être passés par entente directe. L’utilisation des dossiers types d’appel d’offres convenus est requise pour tous les marchés. 57. La sélection et l’emploi de consultants se dérouleront conformément aux « Directives pour la sélection et l’emploi de consultants par les emprunteurs de la Banque mondiale », en date de mai 2004. La liste restreinte de consultants pour des services d’un coût estimatif inférieur à 100.000 $EU par contrat peut être entièrement composée de consultants nationaux conformément aux dispositions du paragraphe 2.7 des Directives relatives aux consultants. Ladite liste restreinte de consultants nationaux peut être composée (sans toutefois y être limitée) de consultants du « Réseau d’experts » établi par le Comité de pilotage de l’INDH et affiché sur le site internet de l’INDH. Des universités, des institutions publiques et des institutions de formation peuvent être recrutées conformément aux dispositions du paragraphe 1.11 et des ONG peuvent être sélectionnées conformément aux dispositions du paragraphe 3.16 des Directives relatives aux Consultants. 58. Les contrats pour les services de consultants d’un coût estimatif inférieur à 100.000 $EU peuvent être octroyés sur base de la Sélection fondée sur les qualifications du consultant (paragraphe 3.7) ou de la Sélection de consultants individuels conformément aux dispositions de la Section V des Directives relatives aux consultants. 59. La sélection par entente directe peut être utilisée à concurrence de 300.000 $EU pour les contrats avec des entreprises publiques pour assistance technique à l’exécution des sous-projets et à concurrence de 50.000 $EU pour tous les autres consultants conformément aux dispositions des paragraphes 1.11 et 3.10 à 3.13 des Directives relatives aux consultants.

60. Outre l’examen préalable par la Banque mondiale des marchés de fournitures et de travaux supérieurs aux seuils d’AON mentionnés ci-dessus, les marchés suivants sont aussi soumis à examen préalable :

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Tous les marchés de fournitures et de travaux dont le coût estimatif est égal ou supérieur à 100.000 $EU passés par entente directe ;

Les trois premiers marchés de fournitures et les trois premiers marchés de travaux.

61. Outre l’examen préalable des contrats de consultants dont le coût est égal ou supérieur à 200.000 $EU et des contrats de consultants individuels dont le coût est égal ou supérieur à 50.000 $EU, les contrats suivants sont soumis à examen préalable :

Tous les contrats de consultants sélectionnés par entente directe dont le coût estimatif est égal ou supérieur à 50.000 $EU ;

Les trois premiers contrats de services de consultants indépendamment de leur coût estimé.

Gestion financière (se référer à l’Annexe 7) 62. Une évaluation de la capacité de gestion financière a été réalisée au cours de la préparation du projet. L’étendue de cette évaluation a été adaptée à la spécificité du projet caractérisé par un flux de fonds en provenance du gouvernement central par le biais des provinces/préfectures vers le niveau local et par un grand nombre de bénéficiaires aux deux niveaux. Au niveau central, régional et provincial (province/préfecture), l’approche a consisté en une évaluation du système de gestion financière applicable et en une revue des capacités d’un échantillon d’agences d’exécution. Tenant compte du fait que les porteurs de projet ne sont pas tous identifiés à l’avance et qu’ils sont extrêmement nombreux, ces entités n’ont pas pu être individuellement évaluées. En conséquence, trois enjeux majeurs ont été pris en compte : (i) les critères et procédures pour assurer une capacité satisfaisante de gestion financière, (ii) un système adéquat de suivi, et (iii) un mécanisme de contrôle a posteriori (contrôles a posteriori et audits).

63. Dans le cadre d’une approche programmatique, les modalités de gestion financière et de décaissement renforcent l’utilisation des procédures nationales dans un but de simplification et de réduction des coûts de transaction. Cette approche implique (i) la mise en commun des fonds sans établir de distinction entre les activités INDH sur la base de leur source de financement et (ii) des mécanismes de décaissement par tranches sur la base de rapports.

Récapitulatif des conclusions et analyse des risques

64. Etant donnée la complexité du cadre institutionnel, il existe un risque de retard dans l’exécution évalué comme étant substantiel à élevé. Le haut degré de décentralisation de l’exécution joint à l’approche participative risque d’introduire des retards à différents stades du cycle des dépenses qui pourraient ralentir l’exécution du programme. Ce risque est atténué par : (i) des réglementations spécifiques à l’INDH introduisant plus de flexibilité dans les procédures d’exécution des dépenses ; (ii) des activités de renforcement des capacités en termes de planification et de gestion du projet ; et (iii) un système de suivi renforcé par la création d’une équipe multidisciplinaire (équipe d’innovation fiduciaire) au niveau central pour assurer le suivi de l’exécution fiduciaire du programme.

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65. Au niveau central et provincial/préfectoral, la capacité du Ministère de l’Intérieur et de ses régions et provinces/préfectures pour assurer la gestion financière du projet est jugée acceptable et présente un risque modéré. Les fonds du programme sont acheminés par le biais d’un compte d’affectation spéciale, créé pour l’INDH au sein du budget de l’Etat. Ces fonds s’inscrivent dans le cadre général des dépenses publiques du Maroc évalué par la Banque comme présentant un faible risque fiduciaire global2 (budgétaire et comptable) avec des améliorations nécessaires au niveau du processus d’exécution. Il faut remédier aux faiblesses au niveau provincial/préfectoral (i) en clarifiant les responsabilités et le flux d’information entre les différentes divisions (comptable, technique, et DAS) en termes de gestion de l’INDH et (ii) par le biais de sessions de formation axées sur les réglementations spécifiques de l’INDH.

66. Au niveau local, la conception inhérente au projet accentue le risque de gestion financière de manière significative pour le programme en raison : (i) des procédures et du processus innovateurs de l’identification à l’exécution du projet, en particulier concernant l’acheminement des fonds vers le niveau local, (ii) du grand nombre de porteurs de projet avec des disparités au niveau des capacités de gestion, qui peuvent être souvent faibles, (iii) du grand nombre de sous-projets et du grand nombre de transactions à faible volume, et (iv) du décaissement des fonds du niveau provincial vers le niveau local par tranche et sur la base de rapports d’avancement. Ces risques sont atténués par une série de mesures décrites dans les manuels de procédures et le manuel de procédures fiduciaires : définition de critères d’éligibilité pour les porteurs de projet et en particulier les ONG ; procédures de gestion financière et de décaissement ; mécanismes de reporting des porteurs de projet vers le niveau provincial/préfectoral ; signature d’accords de partenariat ; mécanismes de contrôles a posteriori et d’audits externes des comptes du programme. En outre, des actions de renforcement des capacités en gestion de projet et de formation aux procédures spécifiques à l’INDH sont prévues.

67. Compte tenu de l’analyse qui précède, le risque global lié à la gestion financière du projet est évalué comme étant substantiel à élevé. Modalités de reporting et d’audit du programme

68. Rapports financiers intérimaires. Des rapports financiers consolidés seront élaborés chaque semestre par la Coordination de l’INDH à partir de l’état d’exécution budgétaire produit par le système d’information en place. Ils fourniront une situation cumulée à la fin de chaque semestre des ressources (allocations budgétaires et activités programmées) et de l’utilisation des fonds du programme (engagements et paiements) pour chaque exercice budgétaire. Ces rapports seront parmi les rapports revus par la Banque mondiale pour ses décisions de décaissement annuel. 69. Audit du programme. Des audits du compte d’affectation spéciale de l’INDH sont prévues par la réglementation spécifique à l’INDH. Les modalités d’audit du programme sont renforcées pour contrebalancer l’allègement du contrôle a priori et des risques inhérents au programme essentiellement exécuté au niveau local. Ces modalités sont décrites dans l’Annexe 7 et sont acceptables pour la Banque dans la mesure où les états financiers de l’INDH seront 2 Etude d’évaluation de la gestion des finances publiques (CFAA) – Maroc – octobre 2003.

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soumis à un audit comptable et financier annuel réalisé par un auditeur acceptable pour la Banque et conformément à des termes de référence et des normes d’audit acceptables pour la Banque. Par ailleurs, un rapport annuel d’audit de performance sera produit. Ces rapports seront transmis à la Banque au plus tard dans les six mois qui suivent la fin de l’exercice clôturé. Par ailleurs, une synthèse des contrôles a posteriori menés au cours de chaque année au niveau des provinces et préfectures en complément des travaux d’audit sera mise à la disposition des équipes de la Banque. Modalités de décaissement

70. Les modalités de décaissement du prêt sont adaptées à l’approche programmatique. Elles reposent sur un mécanisme de déblocage des fonds par tranche annuelle en fonction des besoins de financement du programme et de progrès satisfaisants au niveau de l’exécution. Il est prévu que le prêt sera décaissé en quatre tranches annuelles. 71. La première tranche sera débloquée au moment de l’entrée en vigueur du prêt, à la demande du Ministère des finances, et pourra inclure un financement rétroactif pour 2006. Le montant de la première tranche sera déterminé sur la base d’un plan annuel d’activités pour 2007 et d’une liste détaillée des activités et sous-projets pour lesquels un financement rétroactif est demandé. Le montant de la première tranche est estimé à environ 40 millions $EU. 72. Pour déterminer les décaissements ultérieurs en 2008, 2009 et 2010, la Banque examinera le rapport annuel pour l’année écoulée et le plan annuel d’activités pour l’année à venir, soumis par le Gouvernement (décrits à la section C.6), les conclusions et recommandations des rapports d’audit, et les progrès enregistrés dans l’atteinte des indicateurs de décaissement qui figurent à l’annexe 7. Le montant de chaque décaissement en 2008, 2009 et 2010 est estimé à environ 20 millions $EU. 4. Analyse sociale 73. Les indicateurs sociaux demeurent faibles au Maroc. Environ deux tiers des pauvres vivent en zones rurales. La sécheresse récurrente des quatre dernières années a incité les familles rurales à émigrer vers les villes à la recherche de meilleures opportunités économiques, ce qui a privé les zones rurales d’une main-d’œuvre précieuse. Soixante-sept pour cent des habitants ruraux sont analphabètes. Les résidents pauvres des zones urbaines sont exclus d’opportunités économiques, écartés des interactions sociales productives et marginalisés politiquement. L’affaiblissement des liens de solidarité familiale en milieu urbain a laissé de nombreux groupes sans soutiens (p. ex., mères célibataires, enfants des rues, personnes handicapées, etc.). 74. En milieu urbain et rural, les jeunes sont faiblement impliqués dans la prise de décision et rencontrent des difficultés pour s’insérer dans le monde économique. Les jeunes de 15 à 24 ans représentent plus de 21 pour cent de la population et souffrent d’indicateurs sociaux faibles. A titre d’exemple, 21 pour cent des jeunes hommes et 42 pour cent des jeunes filles sont analphabètes, ce chiffre passant à 70 pour cent pour les jeunes filles du milieu rural. Les jeunes Marocains des villes enregistrent des taux élevés de chômage (34,5 pour cent contre 13 pour cent pour l’ensemble de la population). Comme le montrent des données pour le Maroc

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dans l’étude intitulée Moving Out of Poverty (Sortir de la Pauvreté), les jeunes expriment un sentiment marqué de marginalisation, de désespoir et de frustration. La migration – et l’option de plus en plus limitée d’une immigration illégale – est perçue comme la seule possibilité de mobilité socioéconomique. Avec un financement au titre du Fonds fiduciaire pour le développement écologiquement et socialement durable (TFESSD) un programme triennal de recherche, “Breaking the Barriers to Youth Inclusion” (Surmonter les obstacles à l’inclusion des jeunes), sera entrepris. Il analysera les facteurs qui contribuent à l’exclusion des jeunes et proposera des mesures qui seront mises en œuvre dans le cadre de l’INDH. 75. Les femmes continuent également à être en marge de l’économie et de la prise de décision. Le contexte culturel limite encore la mobilité physique des femmes et leur accès aux opportunités et aux ressources. Bien que les femmes du milieu rural contribuent activement à l’économie (la population active compte près de 42 pour cent de femmes), la grande majorité d’entre elles constituent une main-d’œuvre familiale non salariée. Seuls 10 à 15 pour cent des femmes sont propriétaires d’une exploitation agricole. La pauvreté en milieu urbain concerne aussi de plus en plus les femmes, à l’inverse du milieu rural où les femmes et les hommes sont exposés à des degrés de pauvreté similaires. 76. L’INDH est conçue pour promouvoir la prise d’initiative, la responsabilisation et la cohésion sociale. Le programme s’appuie sur un processus participatif, qui vise à donner aux citoyens marocains les plus pauvres les moyens pour trouver des solutions à leurs contraintes – y compris par des activités mises en oeuvre par les communautés elles-mêmes – et pour tenir les élus et prestataires de services responsables. Il repose sur l’existence d’une société civile dynamique qui a encore connu un regain d’énergie depuis le lancement de l’INDH. L’autonomie des femmes se réalisera par des opportunités économiques accrues et leur participation à la prise de décision. Les jeunes auront davantage d’opportunités de former des réseaux entre eux (p. ex., centres de jeunesse) et de dialoguer avec les décideurs locaux. L’impact du projet sur le capital social sera mesuré à l’aide d’un outil d’évaluation du capital social (Social Capital Assessment Tool, SOCAT) qui mesure des facteurs tels que l’augmentation du nombre de personnes qui participent à des associations, l’amélioration de la qualité des prestations de services et le degré de confiance dans les élus locaux. Le degré de satisfaction du citoyen vis-à-vis du processus participatif et des services fournis par le biais de l’INDH sera également mesuré au moyen de sondages de satisfaction périodiques. 5. Analyse environnementale

77. Pour aborder les impacts environnementaux du projet, un Plan de gestion environnementale (PGE) a été préparé par le Gouvernement et a été considéré acceptable par la Banque. Selon le PGE, il est anticipé que la plupart des sous-projets financés par l’INDH donneront lieu à des résultats environnementaux positifs et que les éventuels impacts négatifs engendrés par certains projets ne seront ni significatifs ni irréversibles. Il devrait dès lors être possible d’identifier ces impacts et de les atténuer par des pratiques simples et effectives. Néanmoins, l’effet cumulé d’impacts négatifs peut être substantiel et devra être soigneusement suivi au cours de l’exécution du programme.

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78. Le PGE comprend une description des procédures environnementales à appliquer au cours de l’exécution du programme. Ces procédures définissent le processus d’examen qui déterminera si une évaluation environnementale détaillée est nécessaire pour chaque activité. Des outils simples d’examen environnemental ont été intégrés dans tous les manuels de procédures. La présentation d’une liste de mesures génériques d’atténuation est également fournie afin d’être incluse dans le montage des activités et dans les contrats de travaux, le cas échéant. Des mesures pour sensibiliser et renforcer les capacités à exécuter les activités du programme d’une manière durable sont également inscrites dans le PGE. Les responsabilités institutionnelles pour la mise en œuvre du PGE au niveau local, régional, et national ont été précisées, et un membre du personnel de la Coordination de l’INDH sera chargé de superviser la mise en œuvre du PGE et du Cadre de politique de réinstallation (voir ci-dessous). Le coût des différentes mesures recommandées a été estimé et pris en compte pour l’établissement des coûts du programme. Un récapitulatif du PGE est présenté à l’Annexe 10 A. 6. Politiques de sauvegarde 79. Les deux politiques de sauvegarde qui s’appliquent à ce projet sont les directives OP 4.01 et OP 4.12. L’INDH a été classé en Catégorie B conformément à la Politique de sauvegarde d’évaluation environnementale 4.01.

Tableau 2: Politiques de sauvegarde déclenchées par le Projet

Oui Non Evaluation environnementale (OP/BP 4.01) [X] [ ] Habitats naturels (OP/BP 4.04) [ ] [X] Gestion phytosanitaire (OP 4.09) [ ] [X] Ressources culturelles physiques (OP/BP 4.11) [ ] [X] Réinstallation involontaire (OP/BP 4.12) [X] [ ] Populations indigènes (OP/BP 4.10) [ ] [X] Forêts (OP/BP 4.36) [ ] [X] Sécurité des barrages (OP/BP 4.37) [ ] [X] Projets dans des zones contestées (OP/BP 7.60) [ ] [X] Projets dans des eaux internationales (OP/BP 7.50) [ ] [X] Pilotage de l’utilisation des systèmes de l’Emprunteur pour aborder les questions de la politique de sauvegarde environnementale et sociale dans les projets appuyés par la Banque (OP/BP 4.00)

[ ] [X]

80. Les sites des projets n’étant pas encore connus, un Cadre de politique de réinstallation (CPR) a été élaboré au cours de la préparation du projet. Les procédures existantes d’acquisition de terrains au Maroc sont, en général, conformes à la politique de la Banque. La préparation du CPR a été basée sur des visites de terrain des activités INDH en cours d’exécution et a inclus des consultations avec les communautés et les porteurs des projets. Le document a été revu à la satisfaction de la Banque. Le CPR inclut des critères d’examen simples qui ont été inclus dans les manuels de procédures. Les mesures de renforcement des capacités et de suivi du CPR ont également été envisagées et le budget pour ces activités a été estimé et inclus dans les coûts du programme. Un récapitulatif du CPR est présenté à l’Annexe 10 B.

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7. Exceptions aux politiques et état de préparation 81. Aucune exception aux politiques n’est anticipée. L’état de préparation du projet est résumé dans le tableau 3 suivant.

Tableau 3 : Indicateurs de mesure de l’état de préparation du prêt

Liste des indicateurs Programme officiellement approuvé par le Gouvernement du Maroc

Oui

Agences d’exécution identifiées Oui Organisation d’un atelier pour le lancement du projet Après l’entrée en vigueur Mesures de sauvegarde fiduciaire, sociale et environnementale sont jugées adéquates

Oui

Dossiers de passation de marchés préparés pour la première année du programme

Pas de marchés prévus avant 2007. La Coordination de l’INDH soumettra un plan de passation de marchés pour 2007 d’ici le 31 janvier 2007.

Lancement des appels d’offres pour la première année du programme

Non

Indicateurs de performance et méthodes de collecte des données pour le suivi et évaluation sont identifiés

Oui

Manuels des opérations préparés Oui Participation active du coordonnateur du programme à la préparation, évaluation et négociation du prêt

Oui

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Annexe 1

Initiative nationale pour le développement humain (INDH)

Contexte du pays et contexte sectoriel

I. Contexte du pays Population, croissance et emploi

1. La population du Maroc était d’environ 30 millions en 2005, dont 41 pour cent environ vivaient dans les zones rurales et 59 pour cent dans les zones urbaines. La croissance démographique a été élevée au cours des dernières décennies, se situant en moyenne à 2,3 pour cent entre 1950 et 2005, et à 1,6 pour cent sur la dernière décennie. La structure d’âge de la population est remarquablement jeune : 67 pour cent ont moins de 30 ans, ce qui accroît la demande sur les emplois et les services fournis par l’Etat.

2. Au cours des 35 dernières années, la croissance du PIB a été en moyenne de 3,8 pour cent par an. Toutefois, la volatilité de la croissance économique marocaine a nui au développement du pays et à la viabilité des dépenses publiques. Pendant les années 90, plusieurs sécheresses ont sérieusement affecté le secteur agricole, et avec lui, l’ensemble de l’économie marocaine, et les taux de croissance ont baissé à une moyenne dépassant à peine les 2 pour cent. Cette situation, conjuguée aux pressions démographiques, a également ralenti les augmentations de revenus par habitant par rapport à d’autres pays en développement, avec moins de 1 pour cent de taux de croissance au cours des années 90. Au cours des dernières années, l’économie marocaine s’est redressée, amenant les revenus par habitant à environ 1.700 $EU en 2005 par rapport à 1.200 $EU en 2000.

3. La population active du Maroc (à savoir les personnes âgées de 15 ans et plus) s’est considérablement accrue au cours des 20 dernières années. La population active urbaine a connu une croissance de plus de 80 pour cent entre 1986 et 2004 et dépasse maintenant la population active rurale, même si la majorité des employés (52 pour cent) continue à travailler dans les zones rurales. Parmi les employés, près de 70 pour cent n’ont aucun diplôme, et 6 pour cent seulement ont obtenu un diplôme universitaire.

4. Le taux de chômage a suivi le même chemin que la croissance du pays. D’environ 11,5 pour cent au milieu des années 80, ils est passé à 15 pour cent dans les années 90 pour redescendre maintenant sous la barre des 12 pour cent. Toutefois, alors que le chômage rural a été divisé par trois en nombres absolus sur cette période, le chômage urbain a plus que doublé et affecte maintenant 1,15 million de personnes, soit près de 90 pour cent de tous les sans emploi. De plus, le chômage au Maroc affecte le plus les jeunes et les personnes qualifiées. Alors que le chômage parmi les personnes sans diplôme était de 5,6 pour cent en 2002, il atteignait 26,5 pour cent des personnes ayant reçu une éducation supérieure. De tous les groupes d’âge, les personnes âgées de 15 à 24 ans ont eu systématiquement les taux de chômage les plus élevés, ceux-ci pouvant aller jusqu’à 61,5 pour cent pour les diplômés universitaires. La situation des femmes et en particulier des femmes jeunes est généralement pire, surtout lorsqu’il s’agit de

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femmes diplômées dans les zones rurales. Ces chiffres ne tiennent pas compte du chômage non déclaré dans le secteur informel ni du sous-emploi dans de nombreux secteurs de l’économie.

Pauvreté, développement humain et social

5. Le Maroc connaît des niveaux élevés de pauvreté. Entre 1990 et 2000, le taux national de pauvreté est passé de 13,1 pour cent à 19 pour cent, alors que la part des personnes vulnérables (à savoir celles vivant entre le seuil de pauvreté et 50 pour cent au-dessus du seuil de pauvreté) est passée de 35 pour cent à 44 pour cent. Depuis lors, la pauvreté s’est stabilisée aux environs de 14,2 pour cent. Toutefois, la pauvreté est essentiellement un phénomène rural, avec des différences énormes entre les différentes provinces et préfectures. Plus d’un Marocain sur cinq en zone rurale vit au-dessous du seuil de pauvreté d’environ 400 $EU par an (3.500 DH), alors que le taux de pauvreté urbaine se situe à environ 8 pour cent. De plus, 200.000 Marocains au moins vivent dans des conditions extrêmes de précarité et d’exclusion, i.e., sans soutien matériel ou social. Cette situation affecte principalement les enfants, les femmes et les personnes âgées sans abri, mais aussi les mendiants et les personnes handicapées. Il s’ensuit que le Maroc est classé 124ème sur 177 pays dans le Rapport sur le développement humain des Nations Unies de 2005.

6. Ces indicateurs de développement sont confirmés par la situation actuelle relative à l’accès aux infrastructures, en dépit des améliorations massives survenues au cours des 20 dernières années. Environ 29 pour cent de la population n’a pas accès à l’électricité. 21 pour cent n’ont pas accès à une source d’eau potable (contre 75 pour cent en 1990). Toutefois, la situation diffère fortement entre zones urbaines et rurales. 57 pour cent des ménages ruraux n’ont pas accès à l’eau propre contre moins de 10 pour cent des ménages vivant dans les zones urbaines, 51 pour cent n’ont pas l’électricité par rapport à 15 pour cent seulement dans les zones urbaines. Un million deux cent mille Marocains vivent dans des bidonvilles (8,2 pour cent de la population urbaine et 5,6 pour cent de la population rurale), et un total d’environ 5 millions de personnes vivent dans des logements précaires.

7. Les indicateurs sociaux, en particulier pour les filles et les femmes, se sont améliorés en raison des programmes ambitieux du pays en matière d’alphabétisation, d’éducation et de développement rural, mais ils demeurent faibles par rapport aux standards internationaux. Malgré des progrès considérables dans les taux de scolarisation primaire, la scolarisation secondaire reste faible à 45 pour cent (contre près de 60 pour cent pour l’ensemble de la région MENA). Les taux d’analphabétisme demeurent très élevés à 51 pour cent (pour ceux âgés de 15 ans et plus), par rapport à 10 pour cent pour l’ensemble des pays à revenu moyen inférieur. Dans les zones urbaines, environ 70 pour cent de la population, et 40 pour cent de la population féminine (âgée de plus de 10 ans) peuvent lire, alors que l’alphabétisation totale et l’alphabétisation des femmes chutent à 40 pour cent et 25 pour cent respectivement dans les zones rurales. Le taux de mortalité infantile est de 36 enfants pour 1.000 naissances vivantes, mais le taux de mortalité maternelle s’élève à 228 parmi les pauvres.

Décentralisation et développement municipal

8. Confronté à une croissance démographique rapide et à des disparités sociales accrues, le Gouvernement du Maroc a renforcé le développement municipal et urbain et encouragé la décentralisation à trois niveaux volets. Le pays compte 249 municipalités urbaines et 1.298

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municipalités rurales qui ont des conseils municipaux élus et un maire choisi parmi les membres du conseil. Ils sont chargés de la fourniture des services de base, mais ils dépendent fortement des transferts du gouvernement central pour couvrir les salaires et les coûts administratifs. Il y a 71 provinces et préfectures, qui sont des entités administratives déconcentrées du Ministère de l’Intérieur. Elles sont dirigées par un gouverneur nommé et une assemblée locale élue par les membres des conseils municipaux concernés. Les provinces se chargent généralement des investissements ruraux et supervisent les activités municipales rurales, mais n’assurent pas les services locaux. Seize régions, dirigées chacune par un gouverneur nommé, ont des responsabilités considérables dans les domaines du développement économique, de la planification régionale et de l’aide sociale.

9. Depuis les années 70, le Maroc s’est efforcé d’accroître les responsabilités de services au niveau municipal. Pendant les 20 dernières années, le cadre de la décentralisation budgétaire et administrative a été progressivement élargi en ce qui concerne les transferts intergouvernementaux (réformes de 1988 et 1997), la structure des recettes locales (1989), le système de financement du crédit pour l’investissement (1992) et la gestion financière locale (1997). En conséquence, les recettes locales sont passées de 2,4 pour cent à 3,7 pour cent du PIB entre 1994 et 1998, représentant 14 pour cent des recettes publiques générales. Ce chiffre est plus élevé que pour la plupart des autres pays de la région MENA. Le potentiel en matière de décentralisation est élevé étant donné la demande pour les services de base découlant de l’urbanisation rapide, les disparités d’accès aux services de base et la contrainte budgétaire du Maroc.

10. Toutefois, il reste de défis majeurs à la décentralisation qui ont eu pour effet de renforcer la centralisation de l’autorité de décision et de financement. Ces défis se résument comme suit :

Le niveau d’autonomie des décideurs locaux a jusqu’à présent été entravé par l’importance du contrôle central et par l’obligation légale d’approbation préalable pour presque tout ce qui concerne les décisions locales en matière de financement, d’investissement, d’emprunt et de budget.

La répartition des dépenses est confrontée à deux obstacles supplémentaires : (i) la mauvaise affectation des responsabilités (planification, opérations et investissement) entre les différents niveaux du gouvernement et (ii) les variations très importantes en matière de capacité parmi les différents niveaux des administrations déconcentrées.

La prolifération de petites municipalités rurales et urbaines accentue le problème de la capacité pour la fourniture de services publics de qualité d’une façon viable sur le plan économique.

Malgré l’existence d’un marché du crédit bien développé, les banques commerciales montrent peu d’intérêt pour financer le secteur municipal, les obstacles institutionnels et réglementaires posant des difficultés qui accentuent les risques du crédit.

II. Contexte sectoriel 11. Le chômage et les facettes multiples de la pauvreté, de la précarité et de l’exclusion sociale sont étroitement imbriqués, mais exigent des solutions différentes. Dans le cas du Maroc, la ligne de partage urbain-rural revêt une importance vitale. D’une part, la pauvreté, définie comme étant le manque total de revenu pour couvrir les frais de subsistance, prédomine dans les

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zones rurales et les ceintures de pauvreté croissantes autour des principales agglomérations urbaines. D’autre part, les villes sont confrontées à des problèmes de précarité et d’exclusion sociale qui sont liés aux mauvaises conditions de logement, au niveau élevé de chômage, en particulier parmi les jeunes, aux inégalités entre les sexes et au manque d’opportunités de participation sociale. Alors qu’un effort majeur a été entrepris par le Gouvernement du Maroc pour localiser la pauvreté à l’aide des cartes de la pauvreté publiées récemment, la définition et le ciblage précis de l’exclusion sociale reste un défi en raison de la complexité et des multiples facettes du phénomène.

12. Depuis son accession au trône en 1999, le Roi Mohammed VI a mis l’accent sur l’éradication de la pauvreté et le développement social, à travers ses premières déclarations, la mobilisation de fonds, l’établissement de nouvelles institutions (l’Agence de développement social, 1999) et des fondations publiques (Fonds Hassan II pour le développement économique et social, 2000 ; Fondation Mohammed V pour la solidarité, 1998). Il a en particulier défié le Gouvernement, la société civile et le secteur privé de collaborer pour faire face à ces sujets difficiles. Le système judiciaire et les droits de l’homme se sont considérablement améliorés et les problèmes sociaux dans les médias sont plus librement abordés par les média.

13. Une nouvelle approche prometteuse a été mise en œuvre par l’Agence de développement social (ADS) établie en 2002. Son objectif porte sur la création et le renforcement du capital humain au niveau local, la participation communautaire et la bonne gouvernance locale. Plus de 1.350 petits projets ont été mis en œuvre dans les zones rurales et urbaines entre 2003 et 2005, couvrant divers secteurs tels que l’éducation, les infrastructures préscolaire et scolaire), l’eau (raccordements individuels et collectifs), les routes rurales et l’irrigation, l’élevage et d’autres activités génératrices de revenus, la formation professionnelle et le renforcement des capacités. Toutefois, le budget de l’ADS pour les projets de développement social demeure très limité avec seulement 13 millions de $EU prévus pour 2006.

14. Mais de nombreux défis demeurent en dépit de cette nouvelle dynamique en faveur de la réduction de la pauvreté. Même si elles ont augmenté, les dépenses publiques dans les secteurs sociaux se sont avérées (i) insuffisantes pour sortir les gens de la pauvreté et réduire les vulnérabilités ; (ii) partiales vis-à-vis des personnes aisées ; et (iii) inefficaces. Les sections ci-dessous examinent la situation dans les secteurs urbain, rural et social en présentant les défis spécifiques et en évaluant les interventions des politiques précédentes.

Développement rural

15. Malgré l’évolution majeure de l’urbanisation, la population rurale du Maroc demeure importante avec une part de plus de 40 pour cent de la population totale. L’agriculture et les activités qui y sont liées – principal source de revenus dans le milieu rural – représentent environ 15 pour cent du PIB et plus de 20 pour cent des exportations. Toutefois, ces chiffres n’expriment pas les effets d’interaction dans les deux sens des activités agricoles ni le fait que le Maroc rural continue à fournir 52 pour cent de l’emploi total. De plus, l’agriculture peut être considérée comme un employeur de dernier recours, sachant que la croissance dans d’autres secteurs n’a pas été capable de suivre le rythme d’accroissement de la population active.

16. Plus de 60 pour cent des pauvres du Maroc (environ 3,5 millions de personnes, représentant 25 pour cent de la population totale) vivent dans les zones rurales. Les revenus

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ruraux représentent environ la moitié des revenus urbains. Les indicateurs sociaux au Maroc sont similaires à ceux des pays ayant un revenu par habitant beaucoup plus faible. Malgré des progrès considérables accomplis au cours des dernières années, les zones rurales continuent à subir des risques majeurs :

La vulnérabilité endémique du Maroc à la sécheresse fait que l’agriculture est une entreprise à haut risque pour la majorité des exploitants agricoles qui ne disposent que de moyens de production médiocres. En conséquence des sécheresses et des inondations, les ressources forestières ont été détériorées, alors que les productions de terres surexploitées et marginales sont faibles. La disponibilité d’eau irriguée est incertaine. La salinité et les limitations des eaux souterraines contribueront à faire du Maroc un pays déficitaire en eau d’ici 2010. En outre, la croissance démographique passée impose des pressions sur la terre, ce qui a contribué à une migration rurale/urbaine majeure.

Le taux élevé d’analphabétisme et le manque d’éducation continuent à limiter l’accès de

la population rurale au savoir requis afin d’améliorer la productivité, de commercialiser les produits et de diversifier les sources de revenus.

Le manque d’infrastructures de base reste considérable, en particulier en ce qui concerne

l’eau et l’électricité. Plus de la moitié des villages ruraux ne disposent pas de routes praticables de tout temps, ce qui peut rendre l’accès au marchés difficile. Cette situation restreint les opportunités données aux populations rurales de profiter efficacement des activités fondées sur l’agriculture et de diversifier les sources de revenus.

En raison de l’instabilité et de l’aspect saisonnier du revenu agricole, de nombreux

pauvres et vulnérables vivant dans les zones rurales travaillent dans des micro-entreprises pour gagner un revenu supplémentaire. Toutefois, moins de 10 pour cent de leurs besoins de services financiers et non financiers pour appuyer leurs activités sont couverts actuellement par les ONG existantes qui offrent des programmes de microcrédit.

L’accès aux services de santé de base est disponible pour moins de 50 pour cent de la

population rurale, alors que l’assurance maladie est pratiquement inexistante. Ceci explique pourquoi les taux de mortalité infantile et maternelle chez les pauvres sont comparables à ceux des pays à faible revenu, et pourquoi la malnutrition chronique menace encore de nombreux enfants.

Enfin, l’absence de programmes d’épargne, de retraite ou de sécurité sociale pose des

problèmes particuliers pour les personnes physiquement ou mentalement handicapées et pour les personnes âgées dont doivent s’occuper les familles.

Les dépenses publiques en matière de développement rural ont été traditionnellement

faibles (2,3 pour cent du PIB en 2003). En 1999, le Gouvernement du Maroc a lancé sa Stratégie de développement rural 2020, qui constitue une base approfondie et bien conçue pour le développement rural. Parmi les principales politiques de développement rural établies dans ce contexte, on peut citer :

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• L’appui aux prix et d’autres incitations pour la production céréalière, ainsi que des taux d’imposition protecteurs élevés à l’importation pour les cultures de base et l’expansion de l’irrigation moderne. Ces politiques n’ont pas réussi à assurer l’approvisionnement du pays en céréales et ont accru la vulnérabilité du pays aux sécheresses.

• Les programmes de secours d’urgence contre la sécheresse et les programmes de

travaux publics ruraux et d’infrastructures ont été essentiels pour aider les populations rurales à affronter les chocs climatiques. Mais la question demeure en ce qui concerne l’efficacité et la rentabilité de ces dépenses élevées et fréquentes.

• Les dépenses en infrastructures rurales ont augmenté par rapport à leurs faibles

niveaux de la fin des années 90, mais les coûts des services tels que l’électricité et les routes (en raison des faibles densités démographiques dans les zones rurales) demeurent très élevés.

• Les dépenses de santé sont non seulement très faibles (le budget du Ministère de la

Santé pour les dépenses courantes et d’investissement s’élevaient à environ 1,3 pour cent du PIB en 2003), mais elles concernent essentiellement les zones urbaines, car plus de 75 pour cent des personnes vont dans des hôpitaux et des cliniques en milieu urbain. Alors qu’il y a un excès de médecins dans les zones urbaines, il y a pénurie d’infirmières, d’accoucheuses et d’agents sanitaires dans les zones rurales et périurbaines. Des centres de soins ruraux ont été construits au titre du programme des priorités sociales du Gouvernement, mais l’insuffisance de personnel et l’accès difficile à partir de zones rurales éloignées ont causé des problèmes.

• Si les dépenses d’éducation sont moyennes par rapport aux normes internationales

(6,3 pour cent du PIB en 2004), les dépenses publiques toutefois favorisent les écoles secondaires (avec des dépenses par étudiant trois fois plus élevées que celles pour les élèves du primaire) et les familles aisées dans les zones urbaines. Néanmoins, les taux d’éducation primaire et de scolarisation des filles ont considérablement augmenté dans les zones rurales, en partie grâce au programme des priorités sociales exécuté avec l’appui de la Banque dans 14 des provinces les plus pauvres. Un programme ambitieux de réforme a été approuvé en 2000 qui se distancie de la méthode « standard » antérieure avec des constructions d’écoles, des programmes et des méthodes d’enseignement standardisés, en adaptant l’enseignement aux conditions locales dans différentes parties du pays, comme cela a été fait avec succès par les écoles communautaires.

17. Au vu de ces insuffisances, le Gouvernement a récemment pris des mesures supplémentaires. En 2002, il a été décidé d’accélérer les programmes d’infrastructure rurale pour atteindre 90 pour cent de couverture en eau potable et 92 pour cent en électricité d’ici 2007, et construire 1.500 km de routes chaque année. De plus, la stratégie de développement rural est exécutée à l’aide de programmes intégrés et participatifs de développement rural ciblés sur les zones défavorisées. Enfin, un Fonds de développement rural contribue aux réformes administratives en cours qui visent une plus grande déconcentration des prises de décisions. Le

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programme de 2002 pour le développement rural étendra également les programmes de santé et d’éducation existants à un total de 46 provinces alors qu’il en compte 16 aujourd’hui.

18. En 2005, le Gouvernement a adopté un programme pour accroître la productivité dans le secteur agricole en encourageant des cultures, des techniques et des élevages spécifiques. En ce qui concerne le microcrédit, un programme d’appui a été récemment lancé pour renforcer les capacités des 13 associations de micro crédit établies afin de les aider à élargir leur gamme de produits, développer leurs activités rurales et améliorer leur gestion. Le programme cherche également à accroître la capacité de financement de ces associations et à créer un fonds de refinancement pour lever les obstacles majeurs au développement de leurs affaires.

Développement urbain

19. La Maroc urbain abrite près de 60 pour cent de la population totale, 80 pour cent de l’activité économique et 90 pour cent de tous les sans emploi. De plus, près de 80 pour cent de tous les bidonvilles marocains se trouvent dans les zones urbaines. Dans les vingt années à venir, la part de la population urbaine devrait atteindre 70 pour cent. Les problèmes urbains de précarité et d’exclusion sociale ne se limitent pas aux villes, mais traversent en fait les frontières administratives pour s’étendre aux environnements périurbains, où ils viennent s’ajouter aux problèmes de la pauvreté plus typiques des zones rurales. Les principaux risques qu’affronte aujourd’hui la population urbaine sont les suivants :

L’afflux de migrants ruraux vers les zones urbaines a dépassé à présent l’offre d’habitat urbain et de services de base (assainissement, santé et écoles). Environ un tiers de tous les habitants urbains vivent dans des logements menacés d’effondrement, des habitats informels (souvent illégaux) ou des bidonvilles. L’accès aux services est très restreint dans les bidonvilles où, selon les estimations, 30 pour cent des ménages informels disposent de l’eau potable et 45 pour cent de l’assainissement. La croissance de ces lieux de peuplement a été plus rapide que l’offre de logements formels au cours des 20 dernières années, essentiellement en raison des réglementations foncières inflexibles et onéreuses et des systèmes de financement inappropriés de l’habitat social.

Le chômage urbain se situe entre 10 pour cent pour les personnes sans éducation et 26

pour cent pour les personnes ayant reçu une éducation poussée, le taux montant à 65 pour cent pour les diplômées universitaires âgées de 15 à 24 ans. Les taux élevés de destruction des emplois, la création modeste d’emplois dans le secteur formel et l’offre croissante de main-d’œuvre urbaine sont les principaux problèmes à régler. Pour les pauvres ayant une éducation limitée qui sont à la recherche d’un travail sans membres de la famille pour les protéger, la seule option consiste souvent à accepter un salaire au niveau du seuil de pauvreté dans les emplois du secteur informel.

Les niveaux d’éducation dans les zones urbaines sont faibles, même s’ils sont

considérablement meilleurs que dans les zones rurales. Plus de la moitié de la population urbaine est âgée de 15 à 39 ans, mais la majorité a peu ou pas d’éducation. Et un grand nombre des diplômés universitaires (en particulier en humanités ou en sciences sociales) estime que leur formation n’est pas adaptée aux emplois qui leur sont offerts. Selon les estimations, 30 pour cent de la population active urbaine est analphabète, et le nombre

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moyen d’années de scolarisation est faible (de l’ordre de trois, par rapport à cinq en Tunisie ou sept au Mexique).

La formation en cours d’emploi est modeste, même si elle est maintenant en expansion.

Sur les 3 à 4 millions d’enfants en âge scolaire sortis de l’école, de nombreux deviennent des « apprentis », qui s’acquittent de tâches pénibles, voire dangereuses, avec un salaire dérisoire ou nul, et l’acquisition incertaine de savoir-faire.

Les indicateurs de santé sont meilleurs dans les zones urbaines que dans les zones rurales,

mais l’assurance maladie formelle continue encore à couvrir moins de 20 pour cent de la population, dont la plupart sont des fonctionnaires. La sécurité sociale couvre environ 25 pour cent de la population active totale dans le secteur formel, alors que les personnes qui n’ont pas de couverture doivent s’en remettre à la solidarité familiale.

Tous les facteurs mentionnés ci-dessus donnent lieu à des situations d’exclusion sociale,

qui contribuent sans aucun doute à des tensions, des troubles sociaux et des actions criminelles, les gens, et en particulier les jeunes, se sentant dépourvus de perspectives d’avenir, d’une position reconnue dans la société et de l’opportunité de participer à la prise de décisions qui affectent leur vie.

20. La plupart des programmes gouvernementaux du Maroc sont ciblés sur les zones urbaines. Mais l’absence d’une croissance menée par le secteur privé, le faible niveau d’investissement privé et de création d’emplois, créent des handicaps majeurs pour le développement urbain.

Depuis 30 ans, le Maroc met en œuvre des programmes pour améliorer le logement des habitants des bidonvilles. Ces programmes ont combiné les approches suivantes : (i) restructuration in situ ; (ii) fourniture de parcelles aménagées pour les bénéficiaires qui construisent ensuite progressivement ; et (iii) construction d’appartements. Toutefois, ces efforts portant sur les nouvelles zones de peuplement légales ont largement négligé les zones de peuplement existantes et se développant dans l’illégalité, qui sont le plus affectées par les facteurs de l’exclusion sociale. Les principaux bénéficiaires des aménagements de terrains publics étaient les fonctionnaires de bas et moyen niveau plutôt que les pauvres. De plus, les relogements ont donné lieu aux problèmes suivants, les plus répandus rencontrés par les bénéficiaires : perte des réseaux sociaux, grande distance du lieu de travail et manque de services et de transports publics dans les zones nouvellement urbanisées. Il s’ensuit que l’approche « interventions de construction » pour la résorption urbaine n’a pas suffisamment tenu compte d’approches intégrées qui incorporent les services sociaux et le développement économique, renforcent le capital humain et créent par conséquent la cohésion sociale.

Les politiques actives du marché du travail sont une nécessité politique au vu de la

prévalence des diplômés jeunes et sans emploi. Les mesures du passé ont inclus des crédits pour promouvoir les créations d’entreprises par des jeunes, mais le succès a été limité (50.000 emplois créés entre 1988 et 2002), les coûts très élevés (plus de 600 millions de $EU) et la viabilité de nombreuses micro-entreprises a été faible.

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Les dépenses pour les subventions alimentaires, qui avaient plus que triplé entre 1990 et 1998 (atteignant 1,6 pour cent du PIB en 1998) à cause des prix élevés du soutien à l’agriculture, sont tombées à 0,5 pour cent du PIB en 2004 et 2005.

21. Plusieurs nouveaux programmes ont été lancés récemment pour résoudre certains des problèmes soulevés. En 2003, le Gouvernement a lancé une nouvelle stratégie qui se concentre sur l’éradication des bidonvilles, un plus grand rôle pour le secteur privé dans la construction de logements sociaux, et la mise en place de crédits spéciaux pour les ménages à revenu modeste qui étaient jusque-là exclus des marchés d’emprunts pour le logement. Le programme d’habitat social Villes sans Bidonvilles a été lancé pour fournir un logement à tous les ménages vivant dans les bidonvilles urbains (estimés à 212.000 en 2003) d’ici 2010, pour un budget total d’environ 2 milliards de $EU. De plus, le Gouvernement veut empêcher la prolifération d’autres bidonvilles en augmentant l’offre de parcelles aménagées ou partiellement aménagées en partenariat avec des promoteurs privés. Toutefois, les évaluations initiales du programme Villes sans Bidonvilles mettent en relief le fait que la dimension sociale de la résorption urbaine a été sous-estimée une fois de plus.

22. Très récemment, le Gouvernement a également initié un nouveau programme proactif de promotion de l’emploi qui prévoit de créer 200.000 emplois entre 2006 et 2008, pour un budget estimé à environ 200 millions de $EU. Le programme remodèle le soutien antérieur à la création de petites entreprises, mais il inclut également la facilitation de l’accès au marché du travail pour les jeunes diplômés qui sont des chômeurs à long terme. Le programme cherche en outre à mieux adapter les systèmes existants d’éducation et de formation aux besoins du marché du travail, en particulier ceux des entreprises privées. Enfin, la réglementation du marché du travail sera améliorée par le biais de la réforme de l’Agence Nationale pour l’Emploi.

Précarité

23. Les faibles niveaux de croissance économique se sont traduits par des taux accrus de chômage, de pauvreté et de précarité, L’affaiblissement de la solidarité familiale dans les zones urbaines a laissé de nombreux groupes sans recours à une assistance, créant ainsi un grave problème de précarité (mères célibataires, enfants des rues, handicapés, femmes battues ou personnes souffrant du VIH/SIDA). Les dépenses de la sécurité sociale par rapport au PIB ont doublé depuis 1990, mais elles ne bénéficient encore qu’à un quart de la population active et environ 40 pour cent des personnes âgées de 60 ans et plus, principalement dans les zones urbaines. 50 pour cent des prestations vont au secteur public. Les programmes de retraite sont extrêmement sous-financés, alors que le nombre de retraités augmente tandis que le nombre de cotisants stagne. Les travaux publics à travers le programme Promotion Nationale fournissent des travaux à forte intensité de main-d’œuvre dans les zones rurales et constituent le programme d’assistance et de filet de protection sociale le mieux ciblé.

24. Dans l’ensemble, le Maroc ne dispose pas d’un programme de filet de protection sociale très complet. Par conséquent, l’appui aux groupes vulnérables n’en est que plus précaire. Actuellement, une combinaison d’organisations publiques et non gouvernementales gère les programmes pour les personnes en situation de précarité. L’Entraide nationale gère plus de 500 centres d’aide sociale dans tout le pays, accueille les personnes âgées démunies, les femmes chefs de ménage et les orphelins et sert environ 46.500 personnes. Elle gère également un centre

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pour enfants handicapés (107 enfants au total). Malgré des augmentations budgétaires importantes de moins de 25 millions de $EU à la fin des années 1990 à plus de 60 millions de $EU en 2006, l’agence se heurte à de nombreuses contraintes sévères au niveau de la qualité de ses services et des nombres, de l’organisation et de la capacité de ses employés. Le Ministère de la Jeunesse et des Sports gère 16 centres de jeunes en conflit avec la loi, dont le nombre s’élève à près de 6.000. Le Ministère de la Justice gère trois centres pour les jeunes de moins de 20 ans et ceux en conflit avec la loi (environ 2.500 jeunes). Le Ministère de la Santé gère 11 centres pour enfants victimes de violence. Le Ministère de l’Intérieur gère des « centres polyvalents » destinés à une population très diverse de groupes précaires. Les enfants des rues, les femmes victimes de la violence et les mères célibataires sont également pris en main par un nombre important d’ONG.

25. Toutefois, ces interventions sont, dans l’ensemble, caractérisées par une mauvaise qualité de service, un manque de règles et de normes de service, une gestion insatisfaisante et un manque de suivi et évaluation. Pour pallier ces insuffisances, une loi est en cours de promulgation (loi 14/05) qui porte sur la création et la gestion des institutions sociales pour personnes en situation difficile. Cette loi définit :

les procédures de création d’institutions : cahier de charges spécifique ; demande d’autorisation soumise à une commission composée de représentants de l’Entraide nationale, des autorités locales, et des services déconcentrés de l’Etat intervenant dans le domaine ;

les normes minimales (infrastructure, hygiène, sécurité, encadrement) qui seront détaillés

dans les décrets d’application en cours d’élaboration ;

les procédures administratives, comptables et financières et les modalités de gestion : un directeur nommé ; comité de gestion ; rapports bi-annuels ; registre avec tous les noms et dates d’entrée des bénéficiaires ;

les modalités d’audit et le système de contrôle (commission de suivi et d’évaluation

composée de représentants de l’Entraide nationale, des autorités locales, de la justice, des élus et d’un expert) et les peines en cas d’irrégularités relevées par ladite commission.

26. Cette loi ne s’applique pas aux institutions étatiques et aux institutions régies par des textes spécifiques. Cependant, ces institutions devront s’aligner sur les critères et standards minima requis pour les institutions régies par la loi.

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Annexe 2

Initiative nationale pour le développement humain (INDH)

Principaux projets apparentés financés par la Banque et/ou d’autres agences

1. Les projets suivants financés par la Banque ont des objectifs liés à l’amélioration de l’accès aux services et des opportunités économiques pour les pauvres et les populations vulnérables ainsi que l’autonomisation des collectivités locales.

Projets

Enjeux sectoriels

Classements de IED*/ dans ISR*

Alphabétisation adulte Pauvreté liée à un niveau élevé d’analphabétisme, en particulier parmi la population rurale. Mauvaise qualité des programmes d’alphabétisation en raison d’une approche de développement par le haut. Faiblesse du partenariat avec les collectivités locales et les ONG.

OD*=MS* PE*=S*

Programme de soutien à la réforme de l’éducation fondamentale

Mauvaise qualité de l’éducation. Approche de développement par le haut. Faiblesse du partenariat avec le secteur privé dans la gestion scolaire.

OD=S PE=S

Gestion de la santé Mauvaise prestation de services et manque d’accès aux services de santé de base.

OD=MS PE=MS

Secteur de l’habitat Manque d’accès des ménages à faible revenu et très défavorisés aux infrastructures de base à des prix abordables.

OD=MS PE=MS

Développement communautaire basé sur l’irrigation

Croissance rurale lente et niveau élevé de pauvreté rurale. Faible accès aux services sociaux de base (eau potable, éducation, santé). Approche centralisée du développement rural. Faiblesse de la participation locale et du partage des coûts.

OD=MS PE=MS

Routes rurales I Faible accès par les routes rurales. Mauvaise qualité du réseau routier. Gestion centralisée. Manque de financement pour l’entretien routier.

OD=S PE=MS

Routes rurales II Idem -- Développement de l’agriculture en bour Mauvais résultats de l’agriculture contribuant à la performance

globale de la croissance. Investissement et financement déséquilibrés pour les zones pluviales pauvres. Faibles

OD=MS PE=MS

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programmes de développement rural intégré utilisant une approche participative insuffisante.

Approvisionnement en eau et assainissement Faible accès à l’approvisionnement en eau en zones rurales. Négligences dans l’assainissement et l’hygiène.

OD=S PE=S

Agence de développement social Mauvaise prestation des services sociaux et économiques et mauvais accès à ces services. Travail de proximité insuffisant des ministères sectoriels. Approche de développement par le haut. Manque d’accès au crédit.

OD=S PE=S

Politique de développement de l’administration publique

Gestion inefficace des ressources publiques. Centralisation excessive de la gestion des dépenses. Faible productivité de la fonction publique.

Prêt à la politique de développement de l’eau Faiblesse de la gouvernance et de la gestion du financement du secteur de l’eau. Manque d’accès aux services d’eau et d’assainissement. Mauvaise intégration de la gestion des ressources en eau.

(en préparation)

Conservation des ressources en eau d’Oum Er Rbia

Usage insuffisant de l’eau dans l’agriculture. Faible qualité de l’eau. Faible gestion des ressources en eau.

(en préparation)

* IED – Département de l’évaluation indépendante de la Banque mondiale (anciennement OED). ISR = Bilan partiel de mise en œuvre. OD = Objectif de développement. MS = modérément satisfaisant. PE = Progrès de l’exécution. S = Satisfaisant.

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2. En outre, les projets suivants sont financés par d’autres organismes de développement et appuient le

développement rural, y compris l’amélioration des routes et de l’approvisionnement en eau dans les zones rurales pauvres.

Enjeux sectoriels Projet Organisme Eau

ONEP6 – Approvisionnement en eau dans quatre centres ruraux et zones périurbaines et assainissement dans 4 centres ruraux

Agence française de développement (AFD)

- Projets I et II d’approvisionnement en eau dans des villages proches du pipeline régional de l’ONEP - Approvisionnement en eau dans deux centres ruraux

Kreditanstalt fur Wideraufbau (KfW)

ONEP III Banque européenne d’investissement (BEI)

Projet d’approvisionnement en eau dans 20 centres ruraux BID Projet d’approvisionnement en eau dans des villages de la province d’Al Hoceima

Fonds saoudien de développement (FSD)

MEDA – Approvisionnement en eau dans les zones rurales Union européenne Approvisionnement en eau dans les zones rurales JBIC - Approvisionnement en eau à M’Noud - Approvisionnement en eau rurale à Ferkhana

Cooperación Española

- Projet d’approvisionnement en eau dans la ville rurale de Tlat Lakhsas et les villages environnants - Projet d’approvisionnement en eau dans cinq villes rurales - Projet d’approvisionnement en eau dans 72 villages des provinces de Chtouka Ait Baha et Agadir Ida Outanane - Projet d’approvisionnement en eau dans 20 villages des provinces de Ouazarzate et Zagora

Coopération belge

- Projet d’approvisionnement en eau dans la région du Pré-Rif, Phases I et II JICA

Routes Accès aux routes praticables de tout temps Projet de routes rurales dans les Provinces du Nord I et II AFD et BEI

Soutien au développement rural intégré Union européenne (UE) Installations hydro-agricoles de Sahla UE Développement rural participatif dans l’Atlas central UE Développement forestier participatif dans la Province de Chefchaouen UE

Développement rural

Projet pour améliorer la situation de l’emploi des femmes rurales et la gestion durable d’Arganerie dans le Sud-Ouest du Maroc.

UE

39

Annexe 3

Initiative nationale pour le développement humain (INDH)

Cadre de résultats et suivi

Objectifs de développement du projet

Indicateurs de performance du projet Usage de l’information des réalisations du projet

Pourcentage de sous-projets identifiés par les communautés cibles et financés par les départements sectoriels dans le cadre de la convergence.

Mesure de la réactivité des départements sectoriels aux priorités identifiées par les communautés cibles.

Pourcentage de ménages, femmes et jeunes qui déclarent avoir un accès accru aux infrastructures de base et qui les utilisent à la suite de l’exécution des sous-projets.

Suivre si l’accès et l’usage de l’infrastructure augmentent.

Pourcentage de ménages, femmes et jeunes qui déclarent avoir un accès accru aux services socio-économiques et qui l’utilisent à la suite de l’exécution des projets.

Suivre si l’accès et l’usage de services augmentent.

Aider le Gouvernement à améliorer l’inclusivité, la responsabilisation, et la transparence des processus de prise de décision et exécution au niveau local afin d’améliorer l’usage de l’infrastructure de base et des services sociaux et économiques par les pauvres et les groupes vulnérables.

Nombre de sous-projets dont les femmes sont les principales bénéficiaires3 atteint 50 % du nombre total de sous-projets de l’INDH (à l’exclusion des projets d’infrastructure) en 2010.

Suivre l’équilibre du genre dans l’allocation du financement.

3 La notion de « femmes principales bénéficiaires » se mesure de la façon suivante : Pour les activités génératrices de revenues, les femmes doivent constituer au moins la moitié des membres du groupe porteur du projet et pour les autres activités (activités sociales, culturelles, renforcement des capacités, etc.), les femmes doivent constituer au moins 50 pour cent des bénéficiaires de l’activité.

40

Réalisations intermédiaires

Indicateurs de suivi des réalisations intermédiaires

Usage du suivi des réalisations

intermédiaires Globalement

Pourcentage de ménages, femmes et jeunes qui déclarent avoir participé à tout ou partie du processus participatif.

Suivre le niveau de participation et d’inclusion.

Les CLDH, CPDH et CRDH rendent publiques : A. Décisions sur projets retenus/ rejetés B. Rapport d’avancement physique et financier

des sous- projets (au moins une fois par an) C. Résultats du processus de passation de

marchés (y compris publication sur site web www.indh.ma pour les marchés dont le montant est supérieur à 2 millions de DH).

Suivre la transparence du processus de prise de décision. Indicateur de décaissement

Contributions des bénéficiaires aux sous-projets représentent au moins 10 pour cent du montant de la subvention INDH pendant toute la durée de mise en œuvre du programme INDH.

Suivre le niveau d’appropriation communautaire, important pour garantir la qualité et la pérennité de l’investissement. Indicateur de décaissement

Composante 1 : Rurale Les communautés dans les communes rurales ciblées participent activement à la sélection des interventions prioritaires en fonction d’un processus de planification stratégique et exécutent et exploitent les projets.

No. de projets sélectionnés par rapport au no. de projets soumis au niveau de la commune.

Suivre la façon dont le processus d’identification est dynamique et le processus de sélection est compétitif.

Pourcentage des groupes cibles qui savent quels projets ont été sélectionnés par le CLDH et qui ont été validés par le CPDH.

Suivre la transparence du processus.

Les CLDH sont composés d’au moins 20 pour cent de femmes et de 20 pour cent de jeunes (de moins de 30 ans) d’ici 2010.

Suivre si la voix des femmes et des jeunes est entendue et si le programme inclut des groupes qui ne sont pas traditionnellement ciblés et consultés. Indicateur de décaissement

Au moins 80 % des travaux d’infrastructure examinés par les auditeurs répondent aux spécifications des cahiers de charges

Suivre si une infrastructure de qualité est construite.

41

L’exploitation et la maintenance d’au moins 70 %

des projets sous-projets financés par l’INDH est assurée (par la communauté, la collectivité locale, ou autres)

Suivre la pérennité des projets.

Composante 2 : Urbaine Les communautés dans les quartiers urbains ciblés participent activement au choix des interventions prioritaires en fonction d’un processus de planification stratégique et à l’exécution et l’exploitation des projets.

No. de projets sélectionnés par rapport au no. de projets soumis au niveau du quartier.

Suivre la façon dont le processus d’identification est dynamique et le processus de sélection est compétitif.

Pourcentage des groupes cibles qui savent quels projets ont été sélectionnés par le CLDH et qui ont été validés par le CPDH.

Suivre la transparence du processus.

Les CLDH sont composés d’au moins 20 pour cent de femmes et de 20 pour cent de jeunes (de moins de 30 ans) d’ici 2010.

Suivre si la voix des femmes et des jeunes est entendue et si le programme inclut des groupes qui ne sont pas traditionnellement ciblés et consultés. Indicateur de décaissement

Au moins 80 % des travaux d’infrastructure examinés par les auditeurs répondent aux spécifications des cahiers de charges

Suivre si une infrastructure de qualité est construite

L’exploitation et la maintenance d’au moins 70 % des projets sous-projets financés par l’INDH est assurée (par la communauté, la collectivité locale, ou autres)

Suivre la pérennité des projets.

No. de sous-projets dont jeunes sont principaux bénéficiaires atteint 30% du no. de sous-projets de la composante urbaine d’ici 2010.

Suivre si les programmes traitent des problèmes de l’exclusion sociale des jeunes.

Composante 3 : Lutte contre la précarité No. de projets sélectionnés par rapport au no. de projets soumis par catégorie de bénéficiaires ciblés

Suivre la façon dont le processus d’identification est dynamique et le processus de sélection est compétitif.

Les personnes qui vivent dans des conditions de précarité ont accès à des services sociaux de qualité améliorée et qui visent la réinsertion économique et sociale.

Pourcentage d’associations travaillant dans la précarité qui déclarent avoir été consultées dans la préparation et l’exécution des schémas provinciaux et régionaux de précarité.

Suivre si les schémas sont participatifs et s’ils répondent aux besoins des populations vulnérables.

Au moins 60 pour cent des budgets alloués sont dédiés au renforcement des capacités, à l’assistance technique et au fonctionnement des centres et associations d’ici 2010.

Suivre si le financement est orienté à la prestation de services qui favorisent la réinsertion. Indicateur de décaissement

Au moins 90 pour cent des organisations financées par l’INDH concluent des contrats-programmes

Suivre les améliorations dans les modalités

42

qui identifient les résultats à atteindre ainsi que la pérennité du financement des coûts récurrents d’ici 2010.

contractuelles et la pérennité des services.

Pourcentage des organisations financées par l’INDH qui se conforment aux normes de qualité stipulées dans la nouvelle loi 14.05

Suivre l’amélioration de la qualité de la prestation des services

Composante 4 : Renforcement des mécanismes de gouvernance et des capacités institutionnelles de l’INDH (Transversale) No. de projets sélectionnés par rapport au no. de projets soumis dans le cadre de l’appel à projets

Suivre la façon dont le processus d’identification est dynamique et le processus de sélection est compétitif

L’appel à projets est utilisé de façon transparente pour servir de levier aux investissements au niveau local et les capacités institutionnelles sont renforcées à tous les niveaux.

Contributions des bénéficiaires d’au moins 30 % du montant de la subvention INDH pour les projets financés tout au long de la période

Suivre si les bénéficiaires participent activement au financement des projets comme un signe d’appropriation et de volonté à soutenir l’investissement

Rapports d’audit relèvent si les critères d’éligibilité et de sélection des sous-projets, dans le cadre de l’appel à projets, sont appliqués conformément aux manuels de procédures.

Suivre si les activités de l’appel à projets financent les populations ciblées Indicateur de décaissement

Les CPDH sont composés d’au moins 20 % de femmes et de 20 % de jeunes (de moins de 30 ans) d’ici 2010

Suivre si la voix des femmes et des jeunes est entendue et si le programme inclut des groupes qui ne sont pas traditionnellement ciblés et consultés Indicateur de décaissement

Le plan de renforcement des capacités est mis à jour annuellement pour tenir compte des besoins émergents

Suivre si le programme de formation/renforcement de la capacité est flexible et réactif aux nouvelles demandes

No. de sessions d’échanges d’expériences se faisant annuellement

Suivre si les acteurs de l’INDH apprennent les uns des autres

Mise à jour annuelle du plan de communication Suivre si le programme de communication est flexible et réactif aux nouvelles demandes

43

Modalités de suivi des résultats

Valeurs cibles Collecte des données et rapports Indicateurs de performance

Référence lors du

lancement du programme INDH (2005)

An 1 2006

An 2 2007

An 3 2008

An 4 2009

An 5 2010

Fréquence et rapports Instruments de collecte des données

Responsabilité pour la collecte

des données

Pourcentage de sous- projets identifiés par les communautés cibles et financés par les départements sectoriels dans le cadre de la convergence

0 - 15 % 30 % 40 % Rapport annuel INDH Rapports d’activités CLDH, CPDH et CRDH

CLDH/CPDH/ CRDH

Coordination de l’INDH

Pourcentage de ménages, femmes et jeunes qui déclarent avoir un accès accru aux infrastructures de base et qui les utilisent à la suite de l’exécution des sous- projets

0 15 % des ménages 10 % des femmes 5 % des jeunes

-- 25 % des ménages 15 % des femmes

10 % des jeunes

Rapport d’évaluation du programme INDH produit tous les ans

mais enquêtes réalisées tous les deux ans

Enquêtes d’opinion ou ménages

Comité de pilotage, HCP

Pourcentage de ménages, femmes et jeunes qui déclarent avoir un accès accru aux services socio-économiques et qui l’utilisent à la suite de l’exécution des projets

0 15 % des ménages 10 % des femmes 5 % des jeunes

25 % des ménages 15 % des femmes

10 % des jeunes

Rapport d’évaluation du programme INDH produit tous les ans

mais enquêtes réalisées tous les deux ans

Enquêtes d’opinion ou ménages

Comité de pilotage, HCP

Nombre de sous-projets dont les femmes sont les principales bénéficiaires atteint 50 % du nombre total de sous-projets de l’INDH (à l’exclusion des projets d’infrastructure) en 2010.

0 25 % 35 % 40 % 50 % Rapport annuel INDH Rapports d’activités CLDH, CPDH et

CRDH et système de suivi des projets

CLDH/CPDH/ CRDH

Coordination de l’INDH

44

Valeurs cibles Collecte des données et rapports Indicateurs de suivi de

réalisations par composante Référence AN 1 AN 2 AN 3 AN 4 AN 5 Fréquence et

rapports Instruments de collecte

des données Responsabilité pour la collecte

des données Globalement Pourcentage de ménages, femmes et jeunes qui déclarent avoir participé à tout ou une partie du processus participatif

0 50 % des ménages 25 % des femmes

25 % des jeunes

70 % des ménages 40 % des femmes

40 % des jeunes

Rapport d’évaluation du programme INDH

produit annuellement ;

enquêtes opinion / ménages tous les

deux ans

Enquêtes d’opinion / ménages

Comité de pilotage, HCP

Les CLDH, CPDH et CRDH rendent publiques : D. Décisions sur projets

retenus/ rejetés E. Rapport d’avancement

physique et financier des sous- projets (au moins une fois par an)

F. Résultats du processus de passation de marchés (y compris publication sur site web www.indh.ma), pour les marchés dont le montant est supérieur à 2 millions de DH

(Indicateur de décaissement)

0 - 80 % des comités pour les

trois indicateurs

85 % des comités

95% des comités

Rapport annuel INDH

Rapports des CLDH, CPDH et CRDH indiquant

quand décisions ont été rendues publiques et par

quels moyens Consolidation des

informations au niveau provincial et national Rapports d’audit et de contrôle a posteriori confirment les faits

CLDH/ CPDH/ CRDH

Coordination de l’INDH

IGAT/IGF

Contributions des bénéficiaires aux sous-projets représentent au moins 10 % minimum du montant de la subvention INDH pendant toute la durée de mise en œuvre du programme INDH. (Indicateur de décaissement)

0 10 % 10 % 10 % 10 % 10 % Rapport annuel INDH

Rapports d’activités CLDH et CPDH et

système de suivi des projets

CLDH/CPDH Coordination de

l’INDH

Composante 1 : Rurale No. de projets sélectionnés par rapport au no. de projets soumis au niveau de la commune

0 - - - - (aucune cible

assignée)

Rapport annuel INDH

Rapports d’activités CLDH et CPDH et

système de suivi des projets

CLDH/CPDH et Coordination de

l’INDH

45

Valeurs cibles Collecte des données et rapports Indicateurs de suivi de

réalisations par composante Référence AN 1 AN 2 AN 3 AN 4 AN 5 Fréquence et

rapports Instruments de collecte

des données Responsabilité pour la collecte

des données Pourcentage des groupes cibles qui savent quels projets ont été sélectionnés par le CLDH et qui ont été validés par le CPDH

0 50 % des ménages 25 % des femmes

25 % des jeunes

- 70 % des ménages 40 % des femmes

40 % des jeunes

Rapport d’évaluation du programme INDH produit tous les ans, enquêtes réalisées tous les deux ans

Enquêtes d’opinion ou ménages

Comité de pilotage/ HCP

Les CLDH sont composés d’au moins 20 % de femmes et de 20 % de jeunes (de moins de 30 ans) d’ici 2010 (Indicateur de décaissement)

5 % des femmes et 5 % des

jeunes

20% des jeunes et 20

% des femmes dans les CLDH

Rapport annuel INDH

Procès-verbaux des réunions CLDH sur le

changement de composition

CLDH/CPDH et Coordination de

l’INDH

Au moins 80 % des travaux d’infrastructure examinés par les auditeurs répondent aux spécifications des cahiers de charges

0 80 % 80 % 80 % 80 % Rapports d’audit de performance

(annuels)

Contrôles a posteriori et audits de performance

IGAT/IGF

L’exploitation et la maintenance d’au moins 70 % des projets sous-projets financés par l’INDH est assurée (par la communauté, la collectivité locale, ou autres)

0 50 % 50 % 60 % 70 % Même que ci-dessus et rapports annuels

INDH

Même que ci-dessus et rapports CLDH et CPDH

IGAT/IGF, Coordination de

l’INDH

Composante 2 : Urbaine No. de projets sélectionnés par rapport au no. de projets soumis au niveau du quartier

0 - - - (aucune cible

assignée)

Rapport annuel INDH

Rapports d’activités CLDH et CPDH et

système de suivi des projets

CLDH/CPDH et Coordination de

l’INDH

Pourcentage des groupes cibles qui savent quels projets ont été sélectionnés par le CLDH et qui ont été validés par le CPDH

0 50 % des ménages 25 % des femmes

25 % des

- 70 % des ménages 40 % des femmes

40 % des

Rapport d’évaluation du

programme INDH produit tous les ans, enquêtes

Enquêtes d’opinion ou ménages

Comité de pilotage/ HCP

46

Valeurs cibles Collecte des données et rapports Indicateurs de suivi de

réalisations par composante Référence AN 1 AN 2 AN 3 AN 4 AN 5 Fréquence et

rapports Instruments de collecte

des données Responsabilité pour la collecte

des données jeunes jeunes réalisées tous les

deux ans Les CLDH sont composés d’au moins 20 % de femmes et de 20 % de jeunes (de moins de 30 ans) d’ici 2010 (Indicateur de décaissement)

5 % des femmes et 5 % des

jeunes

20 % des jeunes et 20 % des femmes dans les CLDH

Rapport annuel INDH

Procès-verbaux des réunions CLDH sur le

changement de composition

CLDH/CPDH et Coordination de

l’INDH

Au moins 80 % des travaux d’infrastructure examinés par les auditeurs répondent aux spécifications des cahiers de charges

0 80 % 80 % 80 % 80 % Rapports d’audit de performance

(annuels)

Contrôles a posteriori et audits de performance

IGAT/IGF

L’exploitation et la maintenance d’au moins 70 % des projets sous-projets financés par l’INDH est assurée (par la communauté, la collectivité locale, ou autres)

0 50 % 50 % 60 % 70 % Même que ci-dessus et rapports annuels

INDH

Même que ci-dessus et rapports CLDH et CPDH

IGAT/IGF, Coordination de

l’INDH

No. de sous-projets dont jeunes sont principaux bénéficiaires atteint 30% du no. de sous-projets de la composante urbaine d’ici 2010.

0 15 % 15 % 20 % 25 % 30 % Rapports annuels INDH

Rapport d’activités CLDH et CPDH et système de

suivi des projets

CLDH/CPDH et Coordination de

l’INDH

Composante 3 : Lutte contre la précarité No. de projets sélectionnés par rapport au no. de projets soumis par catégorie de bénéficiaires ciblés

0 (aucune cible

assignée)

Rapports annuels INDH

Rapports d’activités CLDH et CPDH et

système de suivi des projets

CLDH/CPDH et Coordination de

l’INDH

47

Valeurs cibles Collecte des données et rapports Indicateurs de suivi de

réalisations par composante Référence AN 1 AN 2 AN 3 AN 4 AN 5 Fréquence et

rapports Instruments de collecte

des données Responsabilité pour la collecte

des données Pourcentage d’associations travaillant dans la précarité qui déclarent avoir été consultées dans la préparation et l’exécution des schémas provinciaux et régionaux de précarité.

0 - 60 % - 80 % Rapport sur enquêtes réalisées tous les

deux ans

Enquêtes d’opinion Comité de pilotage avec

cabinet d’enquêtes

Au moins 60 % des budgets alloués sont dédiés au renforcement des capacités, à l’assistance technique et au fonctionnement des centres et associations d’ici 2010. (Indicateur de décaissement)

0 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % Rapport annuel INDH

Rapports d’activités CPDH et CRDH et

système de suivi des projets

CRDH/CPDH et Coordination de

l’INDH

Au moins 90 % des organisations financées par l’INDH concluent des contrats-programmes qui identifient les résultats à atteindre ainsi que la pérennité du financement des coûts récurrents d’ici 2010.

0 20 % 40 % 60 % 80 % 90 % Rapport annuel INDH

Rapports d’activités CPDH et CRDH et

système de suivi des projets

CRDH/CPDH et Coordination de

l’INDH

Pourcentage des organisations financées par l’INDH qui se conforment aux normes de qualité stipulées dans la nouvelle loi 14.05

0 0 0 10 % 15 % 20 % Rapport annuel INDH

Rapports d’activités CPDH et CRDH et

système de suivi des projets

CRDH/CPDH et Coordination de

l’INDH

Composante 4 : Renforcement des mécanismes de gouvernance et des capacités institutionnelles de l’INDH (Transversale) No. de projets sélectionnés par rapport au no. de projets soumis dans le cadre de l’appel à projets

0 (Aucune cible

assignée)

Rapports annuels INDH

Rapports d’activités CPDH / système de suivi

des projets

CPDH et Coordination de l’INDH

Contributions des bénéficiaires d’au moins 30 % du montant de la subvention INDH pour les projets

0 30 % 30 % 30 % 30 % 30 % Rapports annuels INDH

Rapports d’activités CPDH / système de suivi

des projets

CPDH et Coordination de l’INDH

48

Valeurs cibles Collecte des données et rapports Indicateurs de suivi de

réalisations par composante Référence AN 1 AN 2 AN 3 AN 4 AN 5 Fréquence et

rapports Instruments de collecte

des données Responsabilité pour la collecte

des données financés tout au long de la période

Rapports d’audit relèvent si les critères d’éligibilité et de sélection des sous-projets, dans le cadre de l’appel à projets, sont appliqués conformément aux manuels de procédures. (Indicateur de décaissement)

0 65 % des sous-

projets

70 % 75 % 85% 95 % Rapports annuels d’audit

Audits

IGAT/IGF

Les CPDH sont composés d’au moins 20 % de femmes et de 20 % de jeunes (de moins de 30 ans) d’ici 2010 (Indicateur de décaissement)

5 % des femmes et 2 % des jeunes

20 % de jeunes et 20

% de femmes dans les CPDH

Rapports annuels INDH

Procès-verbaux des réunions CPDH sur le

changement de composition

CPDH et Coordination de

l’INDH

Le plan de renforcement des capacités est mis à jour annuellement pour tenir compte des besoins émergents

Mise à jour annuelle

Mise à jour annuelle

Mise à jour annuelle

Mise à jour annuelle

Rapports annuels INDH

Mise à jour transmise à la BM

Coordination de l’INDH

No. de sessions d’échanges d’expériences se faisant annuellement

Aucun 3 au niveau

national

Au moins 4

par province et par an

Au moins 4 par province et par an

Au moins 4 par province et par an

Au moins 4 par province et par an

Rapports d’activités annuels INDH

Rapports des animateurs, rapports d’activités des

CPDH

CPDH et Coordination de l’INDH

Mise à jour annuelle du plan de communication

Mise à jour

annuelle

Mise à jour annuelle

Mise à jour annuelle

Mise à jour annuelle

Rapports annuels INDH

Mise à jour transmise à la BM

Coordination de l’INDH

49

Système de suivi et évaluation

1. La fonction de suivi et évaluation consiste : (i) d’un système de gestion de l’information géré par intranet et de rapports d’avancement trimestriels préparés par les CLDH, CPDH, et CRDH ; (ii) d’évaluations périodiques basées sur les enquêtes d’opinions ou de ménages, réalisées par des spécialistes indépendants ; (iii) du suivi et de l’évaluation participatifs ; (iv) d’audits réalisés par l’IGAT/IGF et de contrôles a posteriori réalisés au niveau provincial; et (v) d’un rapport d’évaluation annuel, d’une évaluation d’impact, et d’autres évaluations réalisés par l’Observatoire national pour le développement humain. Rapports par les CLDH, CPDH, et CRDH 2. La mise en œuvre de l’INDH est appuyée par un solide système de gestion de l’information qui consiste d’une banque de données de projet qui relie l’information au niveau communal, provincial, régional, et national. La banque de données est maintenue par la Direction des systèmes d’information et de communication au sein du Ministère de l’Intérieur et est accessible sur le système intranet du Ministère. Les données de projet sont collectées au niveau de la commune ou du quartier à l’aide de « formulaires de projet » et incluent les allocations et les dépenses, le type d’intervention, le nombre des bénéficiaires, les sources de financement en plus de celles de l’INDH, etc. Les données pour chaque projet sont saisies dans le système en ligne par les Divisions des affaires sociales (DAS). Au cours de l’évaluation, il a été convenu que des informations additionnelles seront collectées et saisies : en particulier une caractérisation des bénéficiaires (genre et jeunes) ainsi que le montant des contributions des bénéficiaires. Du fait que le système relie les données au niveau communal aux niveaux provincial et national, l’information peut être obtenue facilement et rapidement, ce qui facilite le suivi du projet. 3. Outre la banque de données de projet, les DAS maintiendront quatre banques de données en ligne : (i) une banque de données relative à la composition des CPDH, CLDH et équipes d’animation (EAC/Q) ; (ii) une banque de données sur les projets présentés, rejetés, et sélectionnés, avec les raisons du rejet ; (iii) une banque de données sur la formation reçue par les membres des comités, les porteurs de projet, et les équipes d’animation ; et (iv) les procès-verbaux des réunions de prise de décision des CPDH et CLDH.

4. Les CLDH, CPDH et CRDH s’inspireront de ces banques de données pour préparer les rapports d’avancement trimestriels. La Coordination de l’INDH sera responsable de la production de rapports réguliers et d’un rapport annuel. Ces rapports seront communiqués au Comité de pilotage, à l’Observatoire, à la communauté des bailleurs de fonds, et à d’autres institutions, selon les besoins.

50

Evaluation du programme par le biais d’enquêtes d’opinion ou de ménages 5. Des enquêtes d’opinion ou des ménages seront réalisées au moins une fois tous les deux ans par des consultants spécialisés dans les zones du programme INDH avec un échantillon représentatif de sondés. Elles établiront dans quelle mesure les groupes cibles et, en particulier, les groupes vulnérables et marginalisés, y compris les jeunes et les femmes, ont participé aux diagnostics participatifs et à la sélection des projets, s’ils ont été informés des décisions prises par les CLDH et les CPDH, et s’ils bénéficient d’un meilleur accès aux services et à l’infrastructure de base. Suivi & évaluation participatifs 6. L’INDH introduira des instruments de suivi et évaluation participatifs afin que les citoyens soient en mesure de suivre le progrès dans l’exécution des sous-projets et d’évaluer les résultats, ainsi que d’assurer le suivi de la transparence et redevabilité de leur CLDH ou des comités concernés (CPDH ou CRDH). Ces instruments sont notamment : (i) outils d’évaluation de la qualité des prestations de services par les utilisateurs (cartes de notation communautaires où les usagers apprécient la qualité de la prestation du service et de l’infrastructure) ; (ii) le suivi des indicateurs identifiés par les exécutants ou bénéficiaires de projets afin d’évaluer les progrès au niveau de l’exécution et les résultats ; et (iii) l’évaluation par les citoyens de la performance de leur CLDH. 7. Les équipes d’animation communales ou de quartier mettront en œuvre les outils de suivi et évaluation participatifs aves les communautés. La Coordination de l’INDH mènera à bien un programme de formation des formateurs pour veiller à ce que toutes les DAS et les équipes d’animation maîtrisent la méthodologie et les outils de travail et sont en mesure d’aider les communautés à utiliser les résultats du S&E participatifs pour améliorer l’action sur le terrain. Contrôle a posteriori et rapports d’audit 8. L’IGAT et l’IGF effectueront des audits systématiques d’un échantillon représentatif de tous les projets financés par l’INDH. Ces audits porteront sur l’évaluation des résultats du projet et le système de gouvernance et comporteront des examens techniques et financiers. Les audits évalueront si les projets ont été exécutés en conformité aux objectifs proposés. Un audit du système de gouvernance examinera dans quelle mesure les divers groupes ont été inclus aux processus participatifs, la transparence des processus de prise de décisions, et les façons dont fonctionnent les CPDH et CLDH. Ces audits seront complétés par des contrôles à posteriori ou audits internes réalisés à la demande des gouverneurs des provinces. Les audits et contrôles a posteriori fourniront une information précieuse dont le suivi sera assuré dans le cadre de résultats. 9. Les résultats de ces audits seront mis à disposition des communautés immédiatement, au moyen de présentations verbales par les auditeurs. Tous les résumés des rapports d’audit menés par l’IGAT et l’IGF seront également diffusés publiquement (site Web de l’INDH, tableaux d’affichage dans les communes et les provinces, etc.).

51

Evaluations par l’Observatoire pour le développement humain 10. Un Observatoire pour le développement humain a été établi en juillet 2006 pour veiller à ce que l’exécution de l’INDH soit conforme à la vision du programme. L’Observatoire est chargé de réaliser des études générales et comparatives sur le développement humain, des évaluations thématiques et un rapport annuel d’évaluation. Par ailleurs, l’Observatoire compte effectuer une évaluation d’impact rigoureuse de la composante rurale et la Banque mondiale apporté un appui méthodologique dans ce sens. L’évaluation d’impact reposera sur la collecte de données de référence dans les communes INDH (groupe de traitement) et dans des communes ne faisant pas partie du programme mais comparables (groupe de contrôle).

52

Annexe 4 : Description détaillée du projet et réalisations 2005-2006

Initiative nationale pour le développement humain (INDH)

1. Cette annexe comporte deux parties. La première (Annexe 4.A.) décrit le processus adopté pour cibler les interventions INDH et présente une description de chacune des composantes. Pour toutes les composantes et les activités essentielles (rurale, urbaine, précarité, appel à projets et activités génératrices de revenus), des manuels de procédures ont été élaborés et jugés acceptables par la Banque. L’annexe récapitule l’essentiel de ces manuels. La deuxième partie (Annexe 4.B.) retrace les réalisations de l’INDH depuis le lancement du programme à la mi-2005.

Annexe 4.A. : Description détaillée du projet et des composantes

I. Ciblage des communes rurales, des quartiers urbains, et des groupes vulnérables

2. Au vu des objectifs de réduction ciblée de la pauvreté et de l’exclusion sociale, une condition cruciale pour l’efficacité et la réussite des projets de l’INDH, est d’opérer le choix des zones d’intervention, ainsi que des groupes cibles dans ces zones, d’une manière objective et transparente. Dans le cas des communes rurales, le ciblage se fait sans ambiguïté sur la base de données fiables de la pauvreté disponibles grâce à l’utilisation de la carte de la pauvreté réalisée par le Haut commissariat au Plan (HCP). Toutes les communes dont le taux de pauvreté est supérieur à 30 pour cent ont été incluses dans la sélection. Cinquante-cinq autres communes ayant un taux de pauvreté entre 22 pour cent (moyenne nationale) et 30 pour cent ont été proposées par les comités provinciaux et préfectoraux, et ajoutées à la sélection. 3. Dans le cas des quartiers urbains, un processus de ciblage différent a été adopté en raison du fait qu’une liste précise des quartiers où l’exclusion sociale est la plus forte n’a pas pu être établie à partir des cartes de pauvreté. Les premières cartes nationales de pauvreté publiées en 2004 par le HCP ont fourni une indication précise de la localisation géographique de la pauvreté sur l’ensemble du territoire, telle que se présentait la situation au moment du recensement national de 1994. Alors que la pauvreté était principalement concentrée en milieu rural, des écarts importants de pauvreté et de fortes concentrations de logements inférieurs aux normes caractérisaient les quartiers urbains et périurbains. Ces constats ont été faits au niveau des principales entités administratives (communes et, le cas échéant, arrondissements). Cette analyse spatiale a été corroborée par les données dérivées du Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2004, largement diffusé dès le début de l’année 2005, avant l’annonce de l’INDH, ce qui a confirmé l’importance croissante de la pauvreté urbaine. 4. Une deuxième série de cartes de la pauvreté urbaine, intégrant les données du recensement de 2004 et celle d’une enquête exhaustive auprès des ménages réalisée en 2002, a été publié début 2006, au moment où se déroulait le ciblage des quartiers urbains à inclure dans le programme INDH. Ces cartes en couleur permettent une lecture plus fine de la localisation des écarts intra-urbains de la pauvreté et des logements insalubres, car elles reposent sur des

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échantillons plus petits de collecte des données de recensement au niveau du sous-quartier plutôt que de niveaux administratifs supérieurs. Ces cartes ne sont malheureusement pas accompagnées des données numériques correspondantes, mais ont néanmoins été largement diffusées sous forme d’une publication par le HCP.

5. La « Note d’orientation » de janvier 2006, diffusée par le Ministère de l’Intérieur à toutes les instances régionales et provinciales chargées d’exécuter le programme, a arrêté une série de critères d’exclusion sociale à utiliser dans la sélection des quartiers au niveau local : accès aux infrastructures et services de base, taux de chômage, taux d’analphabétisme, et conditions d’habitat. Néanmoins, les critères proposés étaient volontairement généraux et donc sujets à l’appréciation et à l’interprétation de chaque instance provinciale. Il a également été laissé aux autorités locales le soin de hiérarchiser les critères selon leur importance et d’introduire d’autres indicateurs si nécessaire. Les complémentarités des interventions proposées de l’INDH par rapport à d’autres programmes publics en cours ou prévus dans les quartiers à sélectionner ont également été indiquées comme un critère de choix.

6. Parallèlement, le Comité interministériel stratégique de l’ INDH a décidé que la sélection des quartiers se déroulerait dans un certain nombre de centres urbains choisis sur l’ensemble du territoire, sélectionnés en fonction de la taille de leur population urbaine et de leur importance administrative plutôt qu’en fonction de la concentration absolue de pauvreté urbaine ou d’exclusion sociale. Le nombre de quartiers bénéficiant d’un appui du programme dans chaque centre urbain (variant de 54 pour le Grand Casablanca à 2 pour les plus petites villes) a également été décidé au niveau central. Ce nombre de centres urbains et l’allocation pré-déterminée de quartiers ciblés par ville traduisait l’objectif d’étendre l’INDH à autant de centres urbains que possible, et il a donc été demandé à chaque instance provinciale d’identifier les écarts au niveau de l’exclusion sociale entre les quartiers d’une ville donnée. Cette approche de ciblage a été préférée à celle consistant à concentrer les efforts du programme sur les localisations avec les plus hauts niveaux de concentration d’exclusion sociale par rapport à l’ensemble du territoire, laquelle aurait vraisemblablement abouti à un plus petit nombre de centres urbains et un plus grand nombre de quartiers alloués à chacun d’eux.

7. Il est possible de conclure que les quartiers sélectionnés dans le cadre de ce processus ne sont pas nécessairement les plus pauvres ou les plus socialement exclus en termes absolus à l’échelle nationale, mais plutôt les plus pauvres ou les plus socialement exclus en termes relatifs au sein de chacun des centres urbains sélectionnés a priori pour accueillir le programme. Il est aussi possible de penser que l’allocation du nombre de quartiers par ville sur la base de sa population n’est pas alignée avec les niveaux de pauvreté urbaine et d’exclusion sociale. Cependant, cette approche a permis à un grand nombre d’instances provinciales de prendre part au processus de consultation et planification participatives, posant ainsi les bases pour le renforcement de la démocratie locale et le regain de confiance des citoyens les plus exclus quant à la volonté de l’Etat de répondre à leurs demandes. En ce sens, l’approche établit un équilibre entre les deux objectifs du programme INDH d’amélioration de la gouvernance locale et d’amélioration de l’accès aux services.

8. La liste des quartiers urbains et des communes rurales retenus a été approuvée par le Comité stratégique de l’INDH, lors de sa réunion de 2 mai 2006, et rendue publique. Une

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analyse des données et cartes disponibles pour les quartiers sélectionnés donnent lieu aux observations suivantes :

Environ 30 pour cent de la population des centres urbains sélectionnés est ciblée par le programme INDH, avec une population ciblée totale de plus de 4 millions de personnes. Le pourcentage moyen, toutefois, inclut des centres urbains où la population ciblée n’est que de l’ordre de 3 pour cent et d’autres où elle est de l’ordre de 100 pour cent.

Cette variation est moins fonction du nombre des quartiers sélectionnés (leur nombre

étant lié à la taille globale de la population urbaine) que de la taille de la population des quartiers individuels, qui varie d’un minimum de 1.000 à un maximum de 100.000 personnes.

Le quartier n’est pas une entité administrative fonctionnelle ; les limites des quartiers

n’étaient donc pas prédéterminées administrativement. Elles ont été identifiées sur le terrain par les autorités provinciales et les représentants locaux sur la base de diverses considérations d’ordre local dans le contexte de la préparation de l’INDH.

Le pourcentage de la population ciblée est étroitement corrélé à la couverture spatiale des

zones urbaines par l’INDH, qui peut être de l’ordre de 5 pour cent ou de 100 pour cent, selon des centres urbains.

Différents indicateurs (p. ex., la violence et la criminalité, l’emploi actif, et autres) ont été

ajoutés localement aux indicateurs recommandés par le Comité de pilotage (CP) de l’INDH, et leur pondération relative dans la justification de la sélection de certains quartiers par rapport à d’autres a varié d’un cas à l’autre.

Alors que les quartiers précaires sont souvent considérés comme étant synonymes

d’exclusion sociale, et les conditions insuffisantes de logement comme étant une bonne mesure de la pauvreté urbaine, dans certaines villes les bidonvilles existants n’ont pas été inclus dans le programme urbain, laissant leur place à d’autres quartiers.

Etant donné que l’enveloppe financière du programme est de l’ordre de 900.000 $EU par

quartier pour la durée du programme (2006-2010), quelle que soit la taille de la population, l’allocation qui en résulte par habitant varie de 1.000 $EU à un montant extrêmement bas de 1 $EU pour les quartiers les plus peuplés.

9. En termes généraux, il semble que deux approches alternatives ont été poursuivies par les autorités provinciales pour la sélection des quartiers, chacune correspondant à l’un des deux grands objectifs du programme INDH. Elles sont présentées ici comme étant entièrement distinctes afin de pouvoir interpréter les fortes variations entre les cas examinés, et de pouvoir les agglomérer autour de principes organisateurs. Il y a toutefois lieu de souligner qu’une combinaison des deux approches apparaît dans de nombreux cas. 10. Les autorités provinciales qui ont mis l’accent sur l’objectif de mise en place d’interventions rapides et à impacts importants pour le bénéfice des populations des quartiers urbains les plus socialement exclus ont ciblé des quartiers de plus petite taille. Dans ces

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quartiers les ressources financières de l’INDH auront un impact plus significatif sur une base par habitant, et les projets qui en dérivent peuvent aboutir à des résultats plus importants et donc avoir un impact supérieur. L’analyse de la cartographie et des données disponibles fait ressortir le cas d’Oujda comme étant un exemple pertinent de cette approche (population ciblée : 19 pour cent ; couverture urbaine : 10 pour cent). 11. Les autorités provinciales qui ont mis l’accent sur l’objectif de permettre aux investissements sectoriels de converger dans des cadres de développement local par le biais de consultations participatives, ont ciblé des quartiers nettement plus importants. Dans ces quartiers les ressources financières de l’INDH et le processus consultatif élargi peuvent mobiliser des montants nettement plus importants de cofinancement de la part des collectivités locales et des ministères sectoriels, mais les projets prendront vraisemblablement plus longtemps à être réalisés, compte tenu de la complexité à aligner les ressources financières de budgets multiples. L’analyse de la cartographie et des données disponibles fait ressortir le cas de Marrakech comme étant un exemple pertinent de cette approche (population ciblée : 78 pour cent ; couverture urbaine : 70 pour cent). 12. L’évaluation s’est avérée neutre en ce qui concerne la validité plus forte d’une approche par rapport à l’autre. Il y a toutefois lieu de noter que dans le cas d’un ciblage plus étroitement focalisé sur les petits quartiers, la corrélation entre le choix des quartiers ciblés et la localisation de la pauvreté urbaine et les logements inférieurs aux normes est généralement forte, lorsqu’on la compare aux cartes de la pauvreté urbaine de 2006. Ceci n’est pas le cas lorsque le ciblage est axé sur de très grands quartiers, populations, et territoires urbains, qui incluent des zones qui ne sont pas aussi pauvres et présentent de meilleures conditions d’habitat. 13. Dans le contexte de ces différents instruments, méthodologies et approches alternatives pour le ciblage de la composante urbaine, ce qui en fin de compte attestera de la contribution de l’INDH à la réduction de l’exclusion sociale dans les zones urbaines est le profil et la localisation des projets individuels eux-mêmes. L’information disponible au moment de l’évaluation indique que les décideurs locaux orienteront vraisemblablement les interventions financées par l’INDH vers des poches spécifiques de pauvreté et d’exclusion sociale, quelles aient été étroitement identifiées dans la sélection initiale des quartiers ou sélectionnées par la suite au stade de l’identification de projet au sein de quartiers plus grands. Il y a également lieu de noter que les interventions programmées dans le cadre de la composante transversale minimisent encore davantage la portée du ciblage spatial, car elles répondent aux besoins des quartiers non ciblés, dans le but de distribuer les avantages du programme à un plus grand nombre de communautés. 14. Au fur et à mesure du déroulement du programme, il sera possible d’évaluer les implications de l’approche sélectionnée de ciblage de l’exclusion sociale relative plutôt qu’absolue dans les zones urbaines. A titre d’exemple, un quartier donné à Marrakech peut être considéré localement comme étant inférieur aux normes et donc digne d’un appui de l’INDH, alors qu’un quartier équivalent (en termes des indicateurs d’exclusion sociale) peut être considéré comme étant standard à Meknès. Ainsi, l’allocation des subventions du programme n’est-elle pas appliquée aux populations les plus socialement exclues en termes absolus, mais aux populations les plus socialement exclues en termes relatifs. Cette approche met toutefois en lumière la responsabilité des autorités locales à réduire les inégalités et à promouvoir l’inclusion

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sociale au niveau local et à favoriser la convergence des ressources financières pour atteindre cet objectif. 15. Pour accompagner la mise en œuvre du programme et soutenir les mutations futures nécessaires, le CP et l’équipe de supervision de la Banque devront, inter alia, aborder les questions suivantes :

Quelle pourrait être une définition acceptable sur le plan national de l’exclusion sociale, de sorte que la même série d’indicateurs pertinents puisse être utilisée à l’avenir entre diverses localisations afin de mieux identifier les communautés cibles, d’établir des données de référence comparables, et de mesurer les progrès ?

Quels instruments de ciblage spatial accompagneraient au mieux la mise en œuvre du

programme et donneraient aux équipes INDH locales les instruments requis pour délivrer les activités du programme aux populations les plus socialement exclues dans chaque localité ?

16 Dans le cas de la composante précarité, les groupes vulnérables sont fortement hétérogènes, chacun ayant des besoins particuliers. Afin d’identifier objectivement la population cible et les activités spécifiques, trois catégories fonctionnelles sont distinguées :

Les personnes qui vivent dans la rue : Ce groupe est dépourvu de tous les aspects de protection physique, économique et sociale et renvoie à l’échec des systèmes publics et sociaux de solidarité. Les membres de ce groupe comprennent les enfants des rues ; les jeunes des deux sexes (18-25 ans) ; les mères célibataires ; les personnes handicapées ; les personnes âgées, etc. Les actions mobiles et d’urgence et de soins à court terme sont prioritaires pour ce groupe.

Les personnes vivant dans des institutions gérées par l’Etat ou par des ONG : Ce groupe

se compose de personnes qui ont été placées dans des institutions par différents acteurs (autorités locales, système judiciaire, police ou programmes de réhabilitation et d’intégration gérés par des ONG). Il s’agit ici aussi d’un groupe fortement hétérogène comprenant les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées, les malades mentaux, les sans abri, les chômeurs, etc. La durée de leur institutionnalisation varie largement de quelques jours à une vie entière, dépendant du type de précarité mais aussi du programme du centre particulier. La réinsertion socioéconomique (e.g., réunification avec la famille, développement de compétences), la promotion de l’autonomie et le développement d’alternatives à l’institutionnalisation sont des actions prioritaires pour ce groupe.

Les personnes en risque de précarité : Ce sont des personnes qui vivent au sein d’une

communauté donnée mais dont les conditions sociales et économiques sont extrêmement fragiles. Elles comprennent les familles dysfonctionnelles (i.e., où il y a de la violence familiale, un membre de la famille en prison) et celles dont les sources de revenu sont irrégulières et informelles. Les efforts porteront ici sur la prévention de la précarité par le biais d’autres composantes de l’INDH.

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17. Afin de cibler et planifier correctement les interventions de la composante précarité, les comités provinciaux et régionaux ont commencé à développer des cartes provinciales et régionales de précarité qui identifient le nombre, la localisation et les conditions des installations sociales existantes, ainsi que la composition et les caractéristiques des groupes vulnérables ayant besoin d’un appui. L’exercice est ensuite suivi par la préparation de plans provinciaux et régionaux de lutte contre la précarité qui identifient des interventions spécifiques visant à améliorer les conditions des groupes cibles identifiés, en mettant l’accent sur leur inclusion sociale et économique.

II. Composantes rurale et urbaine

Approche : Préparation et mise en œuvre des Initiatives locales pour le développement humain (ILDH) 18. Dans les communes rurales et les quartiers urbains ciblés, des Comités locaux de développement humain (CLDH) sont établis, ainsi que des Equipes d’animation de commune ou de quartier (EAC/EAQ). Au niveau de la province ou préfecture, des Comités provinciaux ou préfectoraux de développement humain (CPDH) sont créés ainsi que des Divisions de l’action sociale (DAS). 19. Les membres de ces différentes organes (élus, personnel municipal ou des collectivités locales, représentants des ministères sectoriels, ONG, représentants de la société civile et du secteur privé) sont formés pour s’engager dans un dialogue constructif et préparer et développer ensemble une Initiative locale de développement humain (ILDH).

20. Une évaluation rapide est préparée pour chaque commune et quartier, qui présente :

la situation géographique (dans les zones rurales : différents hameaux et villages (douars) ;

la population, en particulier les groupes vulnérables et leurs besoins spécifiques ;

l’infrastructure publique : électricité, eau, école, centre de santé, marché, abattoir, routes,

ponts etc. ;

les organisations sociales et culturelles ;

les activités économiques : secteurs (agriculture, élevage et transformation des aliments ; entreprises commerciales/industrielles, artisanat, etc.), acteurs, organisation ;

les forces, les faiblesses et les avantages comparatifs de la commune ou du quartier.

21. La monographie qui en découle et qui résume les chiffres et caractéristiques clés de la zone sert de base au diagnostic participatif, qui représente le premier pas sur la voie d’un processus de planification participatif. Ce diagnostic est établi pour identifier les principaux problèmes et lacunes du quartier et des solutions possibles dans un dialogue constructif entre les élus, les services techniques de l’État, et les communautés locales. Il comporte :

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des sessions d’information sur l’INDH et ses procédures, ciblant les différents groupes

sociaux au sein de la communauté ;

un examen/une mise à jour des forces et faiblesses de la communauté (analyse socioéconomique) ;

l’identification de projets et d’activités qui couvrent les objectifs de l’INDH et pour

lesquels les membres et les entrepreneurs de la communauté locale sont prêts à s’engager et à contribuer, y compris : (i) des petites activités pour résoudre des problèmes immédiats et urgents et (ii) des projets plus importants pour lesquels il faudra assurer la convergence avec les programmes des ministères sectoriels et/ou une assistance technique ;

la validation du diagnostic avec les membres de la communauté locale à travers une série

de réunions locales. 22. Les petites activités ne devraient pas dépasser 30.000 DH (dans les zones urbaines) et sont conçues pour être faciles à planifier, à exécuter et à suivre, alors que les projets plus importants pourraient requérir une assistance technique extérieure pour leur préparation et exécution. Les petites activités peuvent se rapporter aux infrastructures, à la prestation des services, à des activités génératrices de revenus ou au renforcement des capacités, mais elles doivent être complémentaires à des équipements ou projets existants. Elles sont choisies et exécutées dès que possible pour engager la population dans le processus participatif. Le résultat du diagnostic participatif sera une liste de projets qui servira de base à la formulation du plan local (ILDH). 23. Les CLDH avec les équipes d’animation locales examinent et choisissent une série de projets proposés à partir de la liste en fonction de critères d’éligibilité et de sélection communs, dans le cadre budgétaire alloué à chaque quartier ou commune. La priorité est donnée à des projets qui (i) répondent aux forces et aux faiblesses identifiées, (ii) font preuve d’une forte appropriation par la communauté, démontrée par un engagement à contribuer au financement, à l’exécution, et à l’entretien du projet, et (iii) ciblent les groupes les plus vulnérables de la communauté. La sélection opérée par les CLDH constitue l’ILDH du quartier ou de la commune qui sera mise en œuvre pendant la durée de vie du programme (2006-2010). 24. Les membres des CLDH présentent et discutent leur ILDH avec le Comité provincial de développement humain (CPDH). Le CPDH s’assure que les activités incluses dans l’ILDH se conforment aux procédures INDH et qu’elles ne chevauchent pas et sont complémentaires avec d’autres activités programmées par les ministères sectoriels ou d’autres communes. Il recherchera aussi activement l’appui des ministères sectoriels pour aider à financer et exécuter certains des projets proposés par les communautés. Ceci donne aux ministères sectoriels un mécanisme pour répondre davantage aux besoins des communautés. 25. La mise en œuvre des projets de l’INDH se fait sous la direction d’ONG, d’autres groupes de la société civile et des élus. Les mécanismes de financement et les modalités

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d’exécution de l’INDH sont décrits dans les manuels des procédures convenus. Pour chaque projet, un accord est signé entre le Président du CPDH et le groupe ou l’institution qui exécute le projet. Les ministères sectoriels apportent un appui technique et financier, selon les besoins, et peuvent être instrumentaux, en particulier, pour aider à concevoir et à réaliser des plans d’exploitation et d’entretien. Activités

26. Tous les sous-projets financés par l’INDH sont caractérisés par leur complémentarité par rapport à des initiatives plus importantes existantes ou prévues, afin d’assurer l’impact le plus fort possible en termes de réduction de la pauvreté et d’inclusion sociale. La sélection cherchera à garantir un équilibre entre les différents types d’interventions, pour lesquelles des sous-projets possibles sont présentés ci-dessous :

Amélioration de l’accès aux infrastructures et aux services de base. Les projets ciblant cet objectif peuvent se rapporter à la réhabilitation, l’extension ou l’amélioration d’infrastructures de routes ou de rues, d’électricité ou d’adduction d’eau, des services d’assainissement ou des déchets solides. Ils peuvent également contribuer à la réhabilitation d’écoles, de centres de santé locaux ou de centres communautaires. Enfin, ils peuvent comprendre des activités limitées de construction pour des jardins publics ou d’autres installations publiques.

Promotion des activités sociales, culturelles et sportives : Des projets typiques appuient

les ONG locales et les groupes de la société civile, les organisations communautaires locales de femmes ou de jeunes et les activités et événements locaux dans le domaine de la culture ou des sports.

Renforcement et développement de la capacité locale : Les projets entrant dans cette

catégorie assurent des formations techniques, des formations en matière de passation des marchés ou des formations financières pour les employés municipaux et les responsables locaux de l’INDH ou des formations à la gestion pour les communautés locales (e.g., gérer une ONG) ainsi que tout autre appui qui contribue au renforcement des capacités locales.

Promotion et appui des activités génératrices de revenus : Cet objectif sera réalisé à l’aide

de l’appui financier destiné à développer des entreprises locales en ce qui concerne l’amélioration de leur organisation, de la qualité des produits ou de leur commercialisation. Ceci comporte une formation aux activités commerciales (e.g., gérer une micro-entreprise, développer et financer un business plan, etc.). Enfin, l’INDH encouragera la participation de la population à des projets d’infrastructure ou de services de l’INDH (e.g., ramassage local des déchets ménagers et gestion du recyclage) qui créent des revenus pour les communautés locales.

Suivi et évaluation 27. Le suivi de l’exécution du projet incombe au CLDH et aux équipes d’animation. Dans le cadre du processus de suivi et évaluation, les communautés conviennent des indicateurs de

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performance à suivre, y compris pour chaque sous-projet. Le CLDH soumet également des rapports semestriels au CPDH et fait état des progrès enregistrés au niveau des indicateurs inclus dans le cadre de résultats de l’INDH (Annexe 3). Les membres de la communauté évaluent aussi les projets à la fin de leur exécution et peuvent faire appel aux DAS ou à d’autres compétences pour les assister. Des contrôles a posteriori sont également réalisées au niveau provincial. Enfin, des auditeurs réalisent des audits techniques et financiers de tous les projets INDH et de leur impact. Ils évaluent également la gouvernance du CLDH et du CPDH le degré de conformité avec les procédures décrites dans les manuels de procédures. Tous les résultats du suivi, de l’évaluation et des audits doivent faire l’objet d’une large diffusion.

28. Sur la base des résultats enregistrés chaque année, certaines activités planifiées peuvent être retirées de l’ILDH, et de nouveaux projets peuvent y être ajoutés. Des ateliers annuels sont organisés par le CLDH et les équipes d’animation pour procéder à l’examen de l’exécution de l’ILDH.

III. Composante précarité Approche

29. Dans cette composante, les projets sont identifiés et conçus conjointement par les groupes vulnérables eux-mêmes (là où cela est possible), leur famille ou leur communauté avec les administrations locales et les prestataires de services. La participation communautaire lors de l’exécution des interventions est également encouragée à travers l’intervention des organisations et des ONG locales dans les projets, afin de développer une culture civique du volontariat et de l’autonomisation des groupes vulnérables et de leurs familles (e.g., associations de personnes handicapées, groupes de soutien pour les familles des malades mentaux). L’INDH peut également soutenir des projets proposés par les organisations publiques ou non-gouvernementales intervenant en soutien aux personnes en situation de précarité. Ces projets peuvent comprendre la rénovation des installations, la mise à niveau des centres sur le plan technique ou de gestion, et le renforcement des capacités institutionnelles.

30. Les besoins des groupes précaires sont intégrés dans les diverses composantes de l’INDH. Par exemple, le diagnostic participatif dans les zones rurales et urbaines veillera à ce que les groupes vulnérables et ceux qui risquent de l’être, soient identifiés dans chaque localité. Le diagnostic identifiera également les institutions publiques et civiques servant les groupes précaires et évaluera leurs forces, leurs faiblesses et leurs besoins de renforcement des capacités. Ce processus aidera à identifier les interventions au niveau de la commune et au niveau du quartier qui pourraient être réalisées au titre de l’ILDH. Dans les cas où les besoins ou les nombres de personnes vulnérables sont élevés, ils peuvent être financés dans le cadre du programme transversal.

31. L’approche pour cette composante repose sur les cartes de précarité et les plans d’action (se référer au paragraphe 17 ci-dessus). Pour développer ces cartes et plans d’action, un diagnostic participatif des besoins et priorités des groupes précaires sera préparé au niveau de la commune et du quartier par les équipes d’animation locales. Dans les communes et les quartiers qui ne font pas partie des zones d’intervention ciblées par l’INDH, les DAS provinciales se chargeront du diagnostic participatif. L’information sera compilée au niveau provincial. Par la

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suite les CPDH soumettent leurs cartes de précarité au niveau régional (CRDH) pour que l’information puisse être intégrée au plan régional. Le CRDH examine également tous les plans d’action soumis par les CPDH et décide des allocations de financement sur la base des critères d’éligibilité et de sélection inclus dans les manuels. L’objectif consiste à assurer qu’il y ait un cadre cohérent et intégré qui assure la complémentarité des interventions menées par les différents acteurs.

Activités

32. La composante améliorera la qualité des services pour le groupe cible au moyen des activités suivantes :

Conception et exécution de services pour améliorer l’inclusion sociale et économique des groupes précaires et leur autonomie. Ces programmes portent à la fois sur les personnes individuelles et leurs familles/communautés :

Activités mobiles et soutien : cibler les personnes qui vivent/travaillent dans les rues ;

appui et conseils psychosociaux ; appui pour s’orienter dans les systèmes juridique et administratif complexes, etc.

Soins et appuis urgents : établir les services médicaux de base, les abris, les centres offrant des repas, douches, blanchissage, etc.

Réhabilitation et intégration psychosociale : réintégrer les groupes cibles au sein de l’unité familiale (si possible) ; conseil/soutien aux familles des personnes vulnérables; appui psychopédagogique.

Appui aux opportunités économiques : développer les compétences des groupes vulnérables pour promouvoir les possibilités d’emploi et l’autonomie ; programmes d’orthopédagogie.

Développer des alternatives à l’institutionnalisation : Promotion de l’adoption et de l’accueil familial pour les enfants des rues et les

orphelins.

Soins communautaires (services de centres de jour et de réhabilitation) pour les personnes âgées, les personnes handicapées, etc.

Conception de normes et de protocoles pour répondre aux besoins de chaque type de groupe vulnérable : Etablir les normes et les règles pour les centres et les institutions prenant soin des

groupes vulnérables (e.g., définir les qualifications du personnel et leur nombre par rapport aux usagers des services du centre) ; mettre en place un système d’accréditation des installations.

Identifier des indicateurs et des méthodes pour le suivi et l’évaluation.

Définir des modalités pour coordonner les différents types d’acteurs et de programmes.

Estimer le coût annuel moyen par type d’intervention.

Etablir des systèmes et des normes de gestion.

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Promouvoir la mise en œuvre de codes d’accès physique pour la construction des bâtiments et autres infrastructures (pour des centres, des bâtiments municipaux, des routes, etc.).

Améliorer la gestion et la qualité des centres et des institutions existants : Définir et clarifier le rôle de chaque centre, le groupe cible qu’il doit servir et le

programme de ses activités ;

Définir le cadre de gestion pour chaque centre : le plan de travail annuel avec des objectifs clairement mesurables ; les budgets pluriannuels ; les termes de référence et le recrutement de personnel qualifié en conformité avec les activités programmées, etc.

Définir des procédures en conformité avec la vocation de l’institution : Elles pourraient comporter la gestion administrative, la comptabilité, la planification financière, le suivi et l’évaluation et le système d’établissement des rapports.

Définir des modalités de sous-traitance là où les ONG ou le secteur privé gèrent et font fonctionner un centre public : Ceci comporterait les rôles et les responsabilités des institutions publiques, du sous-traitant et des collectivités locales dans le fonctionnement, la gestion et la supervision de l’institution.

Réhabiliter l’infrastructure et les services des institutions existantes : Ceci comprendra la rénovation des principaux bâtiments et terrains d’installations et d’équipement actuellement délabrés ; l’amélioration de services tels que les programmes nutritionnels qui répondent à des besoins spécifiques, etc.

Renforcement des capacités : L’amélioration de la qualité des services ci-dessus requiert le renforcement des capacités des prestataires de services. L’approche de renforcement des capacités doit se fonder sur une formation pratique sur le tas et sur des orientations données aux prestataires de services, sur l’apprentissage entre pairs et l’échange du savoir. Les activités développeront la capacité du personnel dans les domaines suivants :

Application des normes et protocoles décrits au point 22 ci-dessus.

Appui et conseils psychosociaux.

Suivi et évaluation des interventions (y compris les approches participatives).

Méthodes de communication/information/activités mobiles pour chaque type de groupe cible.

Gestion des centres et des institutions.

Développer des formations spécifiques selon les besoins qui peuvent apparaître.

Prévention de la précarité : Les activités conçues pour prévenir la précarité seront intégrées dans les composantes rurale et urbaine. Elles comprendront certaines des activités suivantes : Appui à la génération d’emploi et de revenu.

Activités socioculturelles portant sur l’intégration sociale.

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Prévention des abandons scolaires. Médiation sociale.

Suivi et évaluation 33. Les données de référence pour le suivi et l’évaluation seront établies à travers la cartographie de la précarité actuellement en cours, et cette cartographie sera actualisée tous les deux ans. Une enquête des usagers des services pour les groupes précaires sera menée afin de mesurer qui y accède et le degré de satisfaction concernant la prestation des services. La méthodologie comprendra des méthodes participatives qualitatives, tels que des groupes focaux et, sur une base pilote, des cartes d’évaluation par les usagers pour certains types de centres. Chaque centre ou programme sera également encouragé à développer son propre mécanisme périodique de retour d’information des usagers afin d’améliorer la qualité des services qu’il offre.

IV. Composante renforcement des mécanismes de gouvernance et des capacités institutionnelles (« composante transversale »)

Appel à projets Approche

34. Le Comité de pilotage de l’INDH fournit à chaque CPDH une enveloppe annuelle pour l’appel à projets du programme transversal. L’enveloppe est composée d’un montant fixe (contrevaleur de 1,2 million de $EU par province) et d’un montant variable calculé sur la base du nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Le CPDH alloue le financement pour le programme transversal aux porteurs de projet dans le cadre d’un processus transparent d’appel à projets et de sélection. Les porteurs de projet éligibles sont les communes et les municipalités, les associations, les coopératives et les organisations professionnelles. Le programme transversal peut financer jusqu’à 70 pour cent du montant d’un projet sélectionné, avec un plafond de financement fixé à 35.000 $EU par an (le financement peut être étendu sur trois ans). Les porteurs de projet peuvent allouer à hauteur de 10 pour cent du don de financement aux dépenses opérationnelles. 35. Chaque CPDH publie une demande de propositions au moins deux fois par an. Les propositions sont soumises aux DAS qui s’assurent que les dossiers sont complets ; ceux qui ne le sont pas sont renvoyés aux porteurs de projet pour leur permettre de les compléter ou de les améliorer. Le CPDH examine ensuite toutes les propositions éligibles et les analyse sur la base des critères d’éligibilité et de sélection établis dans les manuels de procédures. Les porteurs de projet sélectionnés sont informés par le CPDH et les modalités de financement sont convenues au niveau provincial. Activités et suivi et évaluation 36. Les activités qui sont éligibles pour un financement sont identiques à celles décrites pour les composantes rurale et urbaine.

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37. Les DAS sont responsables du suivi de l’exécution des projets financés. Elles informent le CPDH sur une base régulière et soumettent au CPDH un rapport semestriel d’évaluation. Les données collectées sont saisies dans le système d’information et consolidées au niveau national. Les gouverneurs désignent le personnel dans les provinces qui s’occupe des contrôles a posteriori réguliers. Tous les sous-projets financés au titre de la composante font l’objet d’audits aléatoires.

Renforcement des capacités 38. La réussite et la durabilité d’une initiative de l’ampleur et de la complexité de l’INDH est fonction de la capacité des acteurs et des institutions qu’elle mobilise à s’acquitter efficacement des rôles et responsabilités qui leur sont assignés, d’où l’importance de la composante renforcement des capacités (RC) de l’INDH. Approche 39. Jusqu’en septembre 2005, la responsabilité globale et la supervision de la composante renforcement des capacités de l’INDH incombaient exclusivement à la Coordination de l’INDH du Ministère de l’Intérieur. Depuis avril 2006, une « Equipe d’innovation » technique interministérielle pour le renforcement des capacités est opérationnelle et a assuré un appui technique, surtout en termes de proposition et planification des principales activités de RC. 40. Pendant la première année du programme INDH (mi-2005 - mi-2006), la Coordination de l’INDH du Ministère de l’Intérieur s’est engagée dans des programmes de formation ouverts et immédiats ciblant les audiences locales, les membres du CPDH (environ 800 participants), les équipes locales d’animation (EAC/EAQ) (environ 4000 participants), et les chefs des Divisions de l’Action Sociale (DAS) (environ 90 participants). 41. Ces programmes de formation ont couvert une série de thèmes, y compris : la conception participative de projets et les techniques de gestion de projet, la gestion axée sur les résultats, la planification stratégique, les approches participatives et genre dans les projets de développement, l’animation, la mobilisation sociale et les techniques de communication, la gestion administrative et financière, et les activités génératrices de revenus. La formation a été dispensée par des prestataires publics et privés (bureaux d’études et entreprises de formation) sélectionnés dans le cadre d’un processus d’appel d’offres. La Coordination de l’INDH a également supervisé les activités de formation au niveau national sur les techniques de suivi et évaluation (80 participants) et les méthodes d’audit (pour les agents de l’Inspection générale de l’administration territoriale – IGAT). 42. La Coordination de l’INDH est consciente que tous ces programmes ont été formulés pour répondre aux besoins d’urgence et pour doter leur audience des compétences génériques minimales nécessaires pour lancer les projets aux niveaux provincial, communal et de quartier. Cependant, la conception de ces programmes n’a pas été suffisamment orientée sur les résultats et la participation.

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Activités 43. La Coordination de l’INDH s’oriente vers la conception et la mise en œuvre d’une approche plus systématique du renforcement des capacités. Pour cela, un Plan stratégique de renforcement des capacités est en cours d’élaboration. Celui-ci a pour principes la sélectivité, la participation et l’atteinte de résultats. Il comprend une composante à court terme et une composante à moyen/long terme et il ouvre la voie à des programmes sur mesure en fonction des besoins. 44. La stratégie de RC à court terme couvre la période allant jusqu’à la mi-2007 et met l’accent sur : (i) la formation des DAS aux versions finales des cinq manuels de procédures et au manuel fiduciaire de sorte qu’elles puissent à leur tour former les équipes d’animation locales et les CLDH ; (ii) l’apprentissage par les pairs et le partage du savoir entre les DAS et les CLDH sur l’ensemble du territoire pour développer, disséminer et reproduire les meilleures pratiques locales ; et (iii) la formation des travailleurs sociaux et des porteurs de projet sur les questions liées à la précarité, y compris les méthodes pour réaliser les cartes de précarité et les plans d’action. 45. La stratégie à moyen et long terme est développée conjointement par l’équipe d’innovation pour le renforcement des capacités avec l’aide de l’Institut de la Banque mondiale (WBI). Elle vise à identifier un menu d’options de formation basées sur les résultats ciblant tous les intervenants de l’INDH et à personnaliser ce menu en fonction des besoins de chaque province, afin que chaque DAS soit en mesure de concevoir son propre plan de formation au niveau provincial. Ces plans incluraient :

Cartographie de l’offre de formation au niveau provincial : Les prestataires potentiels de la formation sont les instituts de formation gouvernementaux et non gouvernementaux, les universités et les bureaux d’étude privés. La disponibilité, la qualité, et la portée de l’offre varient largement d’une région, province, ou préfecture à l’autre. La Banque mondiale aide l’équipe d’innovation pour le renforcement des capacités à rédiger les termes de référence pour les prestataires locaux des programmes de formation qui seraient utilisés par les DAS. La sélection des prestataires de formation se déroulera avec une série de critères de sélection standards. Un marché de la formation bien coordonné au service de l’INDH assurerait que les compétences appropriées soient mobilisées pour répondre aux demandes quasiment en temps réel.

Evaluation participative des besoins de formation : Un questionnaire indiquant les

différentes compétences qui devraient être acquises par les porteurs des projets INDH au niveau communal et de quartier serait distribué par les DAS aux CLDH. Les résultats de ce diagnostic seraient consolidés et analysés par les DAS pour établir les évaluations des besoins pour chaque province et préfecture.

Prioritisation et échelonnement des programmes de formation : Une fois que les

diagnostics participatifs ont établi les besoins de formation, les DAS attribueront ces besoins aux projets INDH entrepris dans chaque province afin de permettre l’émergence d’un certain nombre de priorités de formation. Les DAS veilleront à ce que ces priorités

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concordent avec l’échelonnement typique des projets et activités en cours et prévus, e.g., que la formation aux manuels de procédures de l’INDH précède la formation à la gestion de projet.

Suivi de la formation : Un système d’information qui surveille les entrants de la

formation (qui a été formé, quand, combien de fois, à quelles compétences, par qui) et les sortants (pour quels résultats) sera mis en place au niveau de la DAS dans chaque province pour apprécier les progrès, faciliter l’évaluation de la formation et éviter le double emploi.

Coût des activités de formation et de renforcement de la capacité : Une estimation du

coût total des activités de formation, les coûts de logistique et des participants y compris, devrait être calculée au niveau de chaque province pour des fins de budgétisation.

Evaluation participative de la formation : Un processus d’évaluation sera formulé qui donnera aux bénéficiaires de la formation la possibilité d’évaluer : (i) la qualité des programmes ; (ii) la pertinence des compétences qu’ils ont acquises par rapport aux projets de l’INDH dans lesquels ils interviennent ; et (iii) la façon dont ces programmes de formation les ont aidé à concevoir et mettre en œuvre ces projets d’une manière plus efficace qu’auparavant. Ceci permettra un ajustement continu de l’offre de formation et une meilleure adaptation de cette offre à l’évolution de la demande.

46. La stratégie à moyen et long terme de RC comprend également une exposition à des expériences internationales sous la forme de tables rondes ciblant les leaders de l’INDH à tous les niveaux. La première table ronde destinée aux gouverneurs de province et de région a été organisée avec l’appui de WBI en mai 2006. Deux autres tables rondes au moins sont prévues pour d’autres gouverneurs, maires, élus locaux et présidents de communes dès décembre 2006. La prochaine table ronde mettra l’accent sur la « seconde génération » des enjeux de l’INDH et notamment la convergence des programmes sectoriels avec l’INDH, le développement de la communication, la prévention des conflits et les mécanismes de gestion des plaintes, l’apprentissage par les pairs, etc. 47. Cette stratégie nécessite aussi l’appui de la Banque mondiale pour renforcer la capacité des porteurs de projet de l’INDH à obtenir de meilleurs résultats par le biais d’une Approche de résultats rapides [Rapid Results Approach]. Avec l’appui de WBI, un certain nombre de pilotes ont été lancées en octobre 2006 dans la région du Grand Casablanca. Ceci se fait en étroite collaboration avec la Wilaya du Grand Casablanca, l’Université Hassan II à Mohammedia, et le Comité de pilotage de l’INDH afin que l’expérience pilote soit couronnée de succès et puisse être étendue par la suite à d’autres régions du pays. 48. Un autre aspect de la stratégie à moyen et long terme est de permettre aux prestataires de la formation du secteur public, dotés d’une grande expérience et expertise en renforcement des capacités, de jouer un rôle plus important dans le calendrier de formation de l’INDH. A cet égard, le Comité de pilotage de l’INDH a signé un Convention cadre avec l’Agence de développement social et l’Entraide nationale, respectivement, qui permettra aux provinces de faire appel à ces deux institutions pour le renforcement des capacités..

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49. Enfin, cette approche plus stratégique donne également un rôle de chef de file aux acteurs non gouvernementaux comme les universités (i.e., Université Hassan II à Mohammedia). En intégrant des programmes de formation qui sont utiles aux acteurs et aux porteurs de projet de l’INDH dans leurs cycles universitaires, que ce soit sous la forme de programmes donnant lieu à un diplôme ou de programmes d’apprentissage par l’action ne donnant pas lieu à un diplôme, les universités assurent ainsi aussi bien la durabilité que la codification des résultats de l’apprentissage de l’INDH. Les universités pourront également contribuer à former la prochaine génération de leaders communautaires de l’INDH. Un exemple est le programme donnant lieu à un diplôme que l’Université Hassan II vient de lancer pour les travailleurs sociaux, avec un financement et un appui de l’INDH.

Communication sur le développement Approche 50. La communication sur le développement est essentielle dans un programme basé sur la participation parce qu’elle est un instrument clé de promotion de la responsabilisation, de la transparence et de l’appropriation. Le but de l’intégration de la communication dans le programme de l’INDH en tant que composante n’est pas seulement de faciliter l’accès à l’information et de renforcer la transparence, mais aussi de permettre un dialogue systématique et efficace avec toutes les parties prenantes. Ceci facilitera les prises de décision en toute connaissance de cause par les parties prenantes, des pratiques de gestion responsables ainsi que l’engagement et la mobilisation sociale et politique. Ces éléments sont cruciaux pour la réussite et la pérennité de l’INDH. 51. Le Gouvernement a investi dans la communication au grand public à travers les deux phases suivantes :

Phase I : Diffusion des concepts généraux et des objectifs globaux de l’INDH : Des

annonces et des communications sur les objectifs généraux du programme ont été lancées dès juillet 2005 dans la presse et les médias. Une campagne de communication a été organisée pour présenter les principes sous-tendant l’INDH, les objectifs généraux du programme et ses quatre composantes, et une synthèse de l’exécution du programme en 2005.

Phase II : Information sur l’état et l’avancement du programme pour 2005 et 2006 : Dans

cette phase qui coïncidait avec le premier anniversaire du lancement du programme, les actions suivantes ont été réalisées :

• Production de thèmes et de rapports, ainsi qu’un film promotionnel illustrant les

progrès ou les résultats des projets mis en œuvre dans un certain nombre de provinces ;

• Diffusion de débats télévisés sur l’INDH et organisation de fora régionaux ;

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• Lancement d’un site internet INDH et d’un système intranet améliorant le flux d’information au sein du Ministère de l’Intérieur.

52. Parallèlement, avec l’apport de l’équipe de la Banque mondiale, des mécanismes de communication sur le développement ont été introduits dans les manuels de procédures des quatre composantes du programme. L’objectif consiste à ancrer les mécanismes de consultation et d’information ascendante et descendante dans les procédures de mise en œuvre. Jusqu’à présent, les visites de terrain réalisées par le personnel de la Banque ont indiqué : (i) une expertise insuffisante et un manque de ressources consacrées à la communication au niveau régional et provincial ; (ii) des inégalités dans l’accès à l’information parmi les trois groupes qui forment les CPDH et les CLDH (services extérieurs des ministères, élus, société civile) ; et (iii) des inégalités dans l’accès à l’information entre les représentants de la société civile et les élus qui sont représentés dans les comités et ceux qui ne le sont pas. 53. Il faudra dès lors déployer d’importants efforts de sensibilisation et de renforcement des capacités pour que tous les principaux acteurs soient en mesure de communiquer d’une manière effective au sujet des principales décisions et résultats. La Coordination de l’INDH et le CP prennent conscience de l’importance de la communication en matière de développement et y apportent de plus en plus leur appui. C’est là une démarche importante car jusqu’à récemment le CP et la Coordination de l’INDH mettaient l’accent quasi exclusivement sur les activités de relations publiques, surtout liées à des événements spécifiques et en l’absence d’une approche stratégique. La Banque apporte son appui à la Coordination de l’INDH pour développer une stratégie de communication détaillée, en tirant parti des expériences globales et d’une bonne connaissance du contexte local. 54. Afin de venir à l’appui à la préparation d’une stratégie de communication, une évaluation sera réalisée aux quatre niveaux d’intervention (national, régional, provincial, et local) afin de :

Identifier les groupes de parties prenantes à chaque niveau de l’intervention et obtenir

une meilleur compréhension des préoccupations et des obstacles sociopolitiques ; Evaluer la capacité de communication des départements d’exécution à chacun des

niveaux d’intervention ainsi que leur capacité de coordination en termes de communication au niveau national ;

Identifier les circuits de communication les plus adaptés pour chaque groupe de parties prenantes à travers les quatre niveaux d’intervention de l’INDH.

Activités

55. Les activités clés de communication à entreprendre sont notamment :

Disséminer largement les manuels des opérations à travers les circuits appropriés y compris les circuits traditionnels, en utilisant l’écrit, l’audiovisuel, la vidéo ou d’autres outils locaux spécifiques de communication ;

Améliorer l’accès des parties prenantes à une information ponctuelle, promouvoir un

dialogue constructif dans les deux sens et établir des mécanismes appropriés pour

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encourager le flux d’information du bas vers le haut ainsi que l’apprentissage par les pairs ;

Améliorer le flux d’information entre les départements d’exécution, les ministères

sectoriels et les parties prenantes aux niveaux régional, provincial et local ;

Evaluer et remodeler le site internet de l’INDH pour le rendre plus informatif et interactif et pour inclure des mécanismes visant à faciliter le dialogue et les commentaires des parties prenantes.

56. Des ateliers seront organisés au niveau local, provincial et régional entre les parties prenantes pour favoriser une meilleure compréhension du processus d’exécution ainsi que des mécanismes de gouvernance, maintenir un débat actif, et renforcer les circuits de communication et de dialogue.

Les CPDH organiseront des fora provinciaux tous les trois mois alors que les CRDH organiseront des fora régionaux tous les six mois. Cette fréquence coïncide avec la parution prévue des rapports d’avancement des projets. Les fora seront par conséquent une opportunité pour discuter du statut des projets ainsi que d’améliorations possibles ou nécessaires en tenant compte des suggestions reçues des parties prenantes au niveau local ;

Au niveau provincial, les CPDH organiseront également des ateliers et des visites de

terrain entre CLDH pour renforcer l’apprentissage par les pairs et partager les expériences et les enseignements tirés ;

Le Comité de pilotage de l’INDH organisera un forum national INDH tous les six mois

pour informer et communiquer les progrès réalisés sur le terrain et pour partager les succès, les enseignements tirés, et les approches innovatrices au niveau local. Les fora nationaux seront l’occasion d’un dialogue avec les médias et la communauté des bailleurs de fonds.

57. Les résultats et les recommandations de ces fora et des ateliers d’apprentissage par les pairs seront documentés par la DAS et partagés avec les CRDH et le CP. Ils seront utilisés pour la diffusion entre les parties prenantes au niveau national et pour le partage d’information dans les fora nationaux. 58. L’exécution du programme INDH requiert un grand nombre d’interactions entre différents ministères et agences publiques aux niveaux national, régional, provincial et local. Il est par conséquent important d’étendre le réseau intranet existant à tous les ministères INDH représentés dans le CP et à tous les niveaux national, régional, provincial et local en vue d’un meilleur flux d’information entre ces ministères. Il est également crucial de faciliter la communication avec les ministères exécutant le programme à tous les niveaux. D’où l’importance d’encourager la participation de représentants d’autres ministères dans les fora régionaux et provinciaux.

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Suivi et évaluation

59. Des indicateurs ont été intégrés dans le cadre de suivi et évaluation afin que les décisions clés soient partagées avec la communauté d’une manière transparente. Plusieurs de ces indicateurs servent également comme indicateurs de décaissement. En outre, la Coordination de l’INDH entreprendra des activités périodiques d’évaluation à tous les niveaux des interventions INDH avec diverses parties prenantes. L’appréciation de l’impact de la communication se fera également par : des interactions avec les parties prenantes à des réunions, des fora régionaux et provinciaux, des discussions avec les équipes d’animation locales ; l’analyse des rapports des CPDH et des CRDH ; des visites de terrain ; et l’analyse des articles de la presse locale et des demandes d’information envoyées sur le site internet de l’INDH. Gestion des partenariats Approche 60. Le programme INDH est conçu de manière à ne pas se substituer à un quelconque programme existant. Il vise donc à développer des partenariats avec les ministères sectoriels et les différents organismes concernés. De nombreux partenariats et accords de collaboration seront développés au niveau local, provincial et régional. Certains peuvent impliquer des accords de partenariat ; d’autres peuvent évoluer naturellement et ne pas impliquer d’accords contractuels. Le CP recherche des opportunités de conclure des conventions au niveau national afin de faciliter le travail au niveau local. A l’heure actuelle trois conventions ont été signés. Activités 61. Une convention été signée avec la Fédération nationale des associations de microcrédit (FNAM) en décembre 2005. Les objectifs de la convention sont d’assister les associations de microcrédit (AMC) à : (i) atteindre 1 million de clients d’ici 2010 ; (ii) étendre leur couverture aux zones rurales, et en particulier aux communes ciblées par l’INDH ; et (iii) renforcer leur capacité institutionnelle. Le programme INDH financera la convention à hauteur de 200 millions de DH. Les AMC soumettront des plans directeurs expliquant comment elles développeront leurs activités dans une région donnée et combien de temps il leur faudra pour être rentables. Les plans directeurs jugés acceptables seront financés dans le cadre d’accords de partenariat signés entre le Gouverneur de la région concerné et le Président de l’AMC. La FNAM supervisera l’exécution des plans régionaux et appuiera le développement de la capacité institutionnelle des AMC. 62. Deux conventions ont été signées en septembre 2006 : l’une avec l’Agence de développement social (ADS) et l’autre avec l’Entraide nationale. L’ADS s’est engagée à : (i) apporter son appui aux communautés locales pour la conception et l’exécution de leur initiative locale pour le développement humain (ILDH) ; et à (ii) assurer des services de renforcement des capacités au niveau local et provincial. Les provinces qui ont besoin d’un appui de l’ADS signeront un contrat avec l’agence qui déterminera les types de services et le personnel requis ainsi que l’engagement financier. Concernant l’Entraide nationale, elle : (i) assurera un appui aux comités provinciaux et régionaux pour améliorer les versions préliminaires

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actuelles des cartes de précarité et plans d’action ; et (ii) organisera une campagne de sensibilisation autour du thème de la nouvelle loi relative à l’aide sociale (loi 14.05) afin de garantir que les activités INDH contribuent à aider les centres sociaux existant à se conformer aux normes de qualité stipulées par la loi. Dans ce cas aussi, il est prévu que l’Entraide nationale signera des contrats spécifiques avec les comités régionaux et provinciaux intéressés. Annexe 4.B : Réalisations de l’INDH de mi-2005 à mi-2006 1. Bien que l’engagement financier de la Banque dans l’INDH ne débutera qu’en 2007, le programme du Gouvernement est actif depuis plus d’un an. Après le lancement du programme par le Roi Mohammed VI en mai 2005, un programme prioritaire a été mis en œuvre dès la seconde moitié de 2005, avec un investissement total de 250 millions de DH ou environ 29 millions de $EU.

2. Le choix des communes rurales et quartiers urbains ciblés n’a, toutefois, été rendu public qu’en mai 2006. Les comités INDH au niveau provincial et régional ont été établis en 2005 et les comités locaux pour la plupart en 2006, date à laquelle ils ont lancé les diagnostics participatifs et l’élaboration des initiatives locales de développement humain. Le total des crédits alloués pour 2006 (« crédits de paiement ») représente 1,5 milliard de DH (180 millions de $EU) pour le programme 2006 et les crédits d’engagement s’élèvent à 1 milliard de DH (120 millions de $EU). Sur ces montants, 1,2 milliard de DH (140 millions de $EU) ont été programmés à la fin août 2006.

Réalisations du programme prioritaire 2005 au 31 août 2006

3. Un total de 1.104 projets a été retenu dans le cadre du programme prioritaire 2005 : 570 projets ruraux, 364 projets urbains et 170 projets de lutte contre la précarité. Le budget de 250 millions de DH alloué au programme 2005 ne fait pas partie du budget global de l’INDH de 10 milliards de DH. Il a été financé par le Budget général (50 millions de DH), les collectivités locales (100 millions de DH) et le Fonds Hassan II (100 millions de DH).

4. Sur les 1.104 projets, une majorité de 662 projets ont concerné des investissements d’infrastructure dans les secteurs suivants : éducation (353 projets), santé (177), et services d’alimentation en eau, assainissement et électricité (132). A l’inverse, seuls 144 projets ont porté sur les activités génératrices de revenus (soit 13 pour cent de l’ensemble des projets) et 99 projets ont ciblé les jeunes (construction et équipement de centres de jeunesse, bibliothèques, et terrains de sport). L’urgence et le court délai pour la préparation des projets expliquent la prédominance des projets d’infrastructure traditionnels. Soixante-douze pour cent de tous les projets étaient d’un montant inférieur à 200.000 DH (24.000 $EU). Au 31 août 2006, 822 projets ou 75 pour cent du programme prioritaire 2005 avaient été achevés. Cependant, quelque 56 projets ou environ 5 pour cent avait un degré d’avancement de moins de 20 pour cent.

Réalisations du programme 2006 au 31 août 2006

5. En 2006, un total de 1,3 milliard de DH a été alloué aux quatre composantes et aux fonctions gérées par la Coordination de l’INDH :

• Programme rural : 302 millions de DH (35 millions de $EU)

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• Programme urbain : 317 millions de DH (36 millions de $EU) • Lutte contre la précarité : 270 millions de DH (31 millions de $EU) • Programme transversal : 391 millions de DH (45 millions de $EU)

6. A la fin août 2006, 441 des communes et quartiers ciblés avaient présenté une initiative locale pour le développement humain (ILDH). Plus de 4.100 projets d’un volume total de 2,05 milliards de DH ont été identifiés dans le cadre des quatre volets, dont environ 2.300 projets dans les zones rurales et urbaines ciblées.

7. La composante rurale compte 1.600 projets avec une taille de projet moyenne de 260.000 DH et une contribution INDH moyenne de 193.000 DH. Soixante-dix pour cent de tous les projets ruraux ont un volume de projet égal ou inférieur à 260.000 DH, mais environ 45 projets excèdent 1 million de DH (120.000 $EU) et représentent 13 pour cent des contributions totales de l’INDH. La ventilation par type de projet est la suivante : 54 pour cent des projets visent l’accès aux infrastructures et aux services de base, et en particulier l’eau et l’assainissement (342) et la scolarisation (188) ; 27 pour cent les activités génératrices de revenus, principalement dans les secteurs agricole et alimentaire (361) ; 14 pour cent les activités sociales et culturelles ; et 5 pour cent les activités de renforcement des capacités.

8. La composante urbaine couvre 716 projets avec une taille de projet moyenne de 930.000 DH et une contribution INDH moyenne de 461.000 DH. Soixante-dix-neuf pour cent des projets urbains s’élèvent à moins de 930.000 DH, mais 52 projets sont d’une taille supérieure à 2 millions de DH (240.000 $EU) et représentent plus de 32 pour cent des allocations INDH à la composante urbaine en 2006. Comme dans les zones rurales, les projets d’infrastructure représentent la majorité de l’ensemble des projets urbains (54 pour cent), principalement la réhabilitation urbaine et les services municipaux (147 projets). Vingt-trois pour cent des projets ont trait à des activités génératrices de revenus (principalement commerce et artisanat) ; 19 pour cent ont trait à des activités sociales et culturelles et 4 pour cent au renforcement des capacités.

9. Un total de 1.488 projets a été sélectionné dans 64 provinces pour la composante transversale (appel à projets), avec un montant moyen de 345.000 DH par projet et une contribution moyenne de l’INDH de 180.000 DH. Soixante-quinze pour cent des projets s’élèvent à moins de 345.000 DH, mais 18 pour cent des projets dépassent le million de DH et représentent 18 pour cent du financement INDH consacré à cette composante. Trente-quatre pour cent des projets portent sur des activités génératrices de revenus et des projets d’irrigation et 10 pour cent seulement concernent l’adduction d’eau potable, l’assainissement et l’électrification ; 22 pour cent des projets sont axés sur les activités sociales et culturelles et 6 pour cent sur le renforcement des capacités.

10. Dans le cadre de la composante de lutte contre la précarité, toutes les régions du Maroc ont développé des cartes régionales de précarité et des plans d’action, identifiant un total de 329 projets. La taille moyenne des projets est de 1,4 million de DH, et la contribution moyenne INDH est de 920.000 DH. Soixante et un projets ont un montant de plus de 2 millions de DH et représentent 53 pour cent du financement INDH consacré à cette composante en 2006. Plus de la moitié des projets (55 pour cent) sont des projets de réhabilitation pour les institutions et centres existants, et 38 pour cent visent la construction de nouvelles installations. Vingt projets seulement (6 pour cent) se destinent au renforcement des capacités.

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Evaluation des réalisations à ce jour et enseignements tirés

Des progrès rapides et beaucoup d’innovation

11. L’équipe de la Banque mondiale a évalué la préparation, l’exécution et les résultats des deux premières phases de l’INDH dans un échantillon représentatif de provinces et de municipalités rurales et urbaines entre février et septembre 2006. Au cours de cette période, des progrès rapides et importants ont été réalisés sur le terrain, et la conception globale du programme s’est avérée adéquate. La participation aux activités de l’INDH et le processus d’appropriation de l’INDH ont été estimés très satisfaisants parmi les entités de l’INDH, en particulier les comités locaux et les Divisions d’action sociale (DAS), ces dernières faisant montre d’un haut niveau de compétence et de motivation.

12. L’équipe a observé certaines approches et innovations remarquablement créatives dans la mise en œuvre de l’INDH sur le terrain. Des techniques de pointe ont été utilisées dans certaines provinces pour mener à bien le processus de diagnostic participatif, donnant lieu à une prioritisation très fine et précise des enjeux et à l’identification de solutions participatives. Il s’est avéré que des modalités innovantes de formation ont contribué au renforcement rapide des capacités des principaux acteurs. Certaines villes ont fait appel à l’expertise locale afin de garantir une large participation communautaire au cours de la phase des diagnostics, avec pour résultat une analyse et des recommandations d’un haut niveau de qualité. Afin de mieux structurer le fonctionnement des entités de gouvernance de l’INDH, certains comités locaux ont adapté les règlements intérieurs d’autres comités existants et les ont mises à la disposition des comités locaux des provinces avoisinantes. D’autres comités locaux ont élaboré des matrices précises de critères pour faciliter l’évaluation et la sélection des propositions pour leur ILDH.

Possibilités d’amélioration

13. Néanmoins, il y a aussi des possibilités d’amélioration, en ce qui concerne le processus et l’impact des projets. Le rôle des autorités provinciales et des ministères sectoriels a été prédominant au niveau de l’identification et de l’exécution des projets pour le programme prioritaire 2005, en comparaison avec la participation relativement faible des ONG et de la société civile. En 2006, ces derniers groupes ont assumé un rôle plus actif dans l’analyse de la situation, la proposition et l’évaluation des projets, et la mise en œuvre de l’ILDH. Cependant, le processus de formation d’équipes locales d’animateurs a été plus lent que prévu et il faut veiller à former ces équipes de sorte qu’elles puissent mener à bien leurs responsabilités. Dans certains comités locaux, des situations de conflit d’intérêt ont vu le jour en raison des multiples fonctions de certains membres du comité, confirmant ainsi le risque de capture par les élites. Plus important encore, l’inclusion et la participation active des femmes, des jeunes et des populations en marge de la société à tous les stades de l’INDH demeurent insuffisantes.

14. Des retards ont été enregistrés dans le décaissement des fonds INDH, qui pourraient affecter la crédibilité du programme, s’il n’y a pas de remède immédiat. Quatorze pour cent seulement des montants programmés en 2006 ont été engagés et moins de trois pour cent ont été émis à la fin août 2006. Cette situation est due aux retards dans la délégation des crédits, et aux problèmes de transfert de fonds de la trésorerie générale aux trésoreries provinciales et à un manque de clarté concernant les rôles et les responsabilités des différentes divisions de la

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province/préfecture. Le Gouvernement marocain a identifié des mesures spécifiques pour mettre fin aux goulots d’étranglement existants et accélérer l’émission des crédits.

15. La préparation des diagnostics participatifs et des initiatives locales doit être améliorée. Les diagnostics ont souvent été réalisés avec des contraintes de temps, ce qui minimise la possibilité d’une participation communautaire, d’une communication de la base vers le sommet, et d’un apprentissage actif. Dans certains cas, il n’est pas clairement établi si les projets identifiés à financer par l’INDH constituent la meilleure solution aux problèmes identifiés par les communautés au cours des diagnostics participatifs. La plupart des communes et quartiers n’ont pas encore lancé un exercice de planification stratégique. Les projets qu’ils ont identifiés pour financement en 2006 couvrent des mesures considérées comme étant prioritaires. Les communautés devront bénéficier d’un appui pour être en mesure de concevoir des plans locaux de développement intégré pour la période 2007-2010 qui : (i) établissent clairement les liens entre les interventions proposées et les besoins exprimés ; (ii) explicitent les priorités établies ; et (iii) identifient des partenariats pour le financement et la maintenance des réalisations.

16. Certaines directives importantes pour assurer l’exécution réussie de l’INDH n’ont pas été appliquées, compte tenu de la distribution et explication insuffisante des manuels de procédures à tous les acteurs locaux de l’INDH au cours de la première moitié de 2006. Les contributions financières des bénéficiaires de 10 pour cent minimum définies dans les manuels de procédures rural et urbain font défaut dans de nombreux projets. En ce qui concerne le programme transversal, 20 pour cent des projets sélectionnés ont obtenu des contributions de l’INDH de plus de 200.000 DH (le plafond fixé dans le manuel des procédures). Environ 25 pour cent de toutes les activités génératrices de revenus (149 sur 598) excèdent le plafond de financement de l’INDH fixé à 300.000 DH. La réalisation de la composante pour la lutte contre la précarité s’est principalement concentrée sur la modernisation d’infrastructure et certains projets ne financent pas les groupes les plus précaires.

17. Toutes les insuffisances identifiées par l’équipe de la Banque mondiale au cours de la préparation du projet ont été discutées avec le Comité de pilotage. Il a été convenu que la plupart sont normales tenant compte du fait que le programme a été lancé récemment et mis en œuvre extrêmement rapidement. Il a aussi été reconnu qu’aucune des insuffisances n’est insurmontable et que des mesures concrètes ont été identifiées dans tous les domaines pour résoudre les problèmes existants et renforcer l’exécution à l’avenir.

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Annexe 5

Initiative nationale pour le développement humain (INDH)

Coûts et financement du projet 1. Le coût total de l’INDH s’élève à 10 milliards de DH, répartis uniformément entre les quatre composantes du programme, comme indiqué dans le Tableau 1.

Tableau 1 : Coût du projet par composante

Milliards de DH Total

1. Le programme rural 2,5 2. Le programme urbain 2,5 3. Le programme de précarité 2,5 4. Le programme « transversal » 2,5

Total des coûts du projet 10,0 2. Un compte d’affectation spéciale, dont le Premier Ministre est ordonnateur, a été créé en 2005. Il sera doté de 10 milliards de DH pour la période 2006-2010, provenant du Budget général, des collectivités locales et de la coopération internationale, à hauteur, respectivement , de 60 pour cent, 20 pour cent et 20 pour cent (Tableau 2).

Tableau 2 : Sources de financement par année du projet

Milliards de DH 2006 2007 2008 2009 2010 Total Budget général 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 6,0 Collectivités locales 0,3 0,35 0,4 0,45 0,5 2,0 Coopération internationale 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 2,0

Total 1,5 1,75 2,0 2,25 2,5 10,0

Cadrage budgétaire par composante

3. Le cadrage budgétaire pour les quatre composantes du programme relatif à la période 2006-2010 est comme suit :

Composante rurale : Chacune des communes rurales ciblées reçoit 5 millions de DH, soit une moyenne d’1 million de DH par an. Le montant total alloué est de 2.015 milliards de DH. Les 485 millions de DH restants ne sont pas encore alloués.

Composante urbaine : Chacun des quartiers urbains ciblés reçoit 8 millions de DH, soit une moyenne de 1,67 million de DH par an. Le montant total alloué est de 2,112 milliards de DH, alors que 388 millions de DH restent non alloués.

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Composante précarité : Chacune des régions du Maroc reçoit un montant fixe de 20 millions de DH. De plus, 1,48 milliards de DH sont affectés aux régions en fonction de leur ratio de population urbaine par rapport à la population totale (car la précarité est avant tout un phénomène urbain). Un total de 1,8 milliards de DH a été alloué et 700 millions de DH restent non alloués.

Composante transversale : Chacune des provinces, préfectures et (dans le cas de Casablanca) préfectures d’arrondissement reçoit un montant fixe de 10 millions de DH. De plus, 1,6 milliards de DH sont affectés aux provinces et préfectures en fonction de la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté provincial/préfectoral. Un maximum de 10 pour cent du montant alloué, soit 230 millions de DH, est prévu pour appuyer le fonctionnement des DAS et des équipes d’animation et les frais de renforcement des capacités, communication et suivi-évaluation aux niveaux provincial et local. Par ailleurs, un montant de 200 millions de DH a été alloué dans le cadre de la convention de partenariat avec la FNAM. Un total de 2,515 milliards de DH a de ce fait été alloué à cette composante.

4. Le montant total alloué pour les quatre composantes est par conséquent de 8,445 milliards de DH. Un montant supplémentaire de 136 millions de DH a été alloué aux actions de soutien à un niveau central, menées en particulier par la Coordination de l’INDH, telles que le renforcement des capacités, la communication et le suivi-évaluation. Un total de 1,4 milliard de DH demeure non alloué. Il a été convenu avec le Comité de pilotage que ce montant sera alloué au cours de la mise en œuvre de l’INDH, en priorité sur les composantes rurale, urbaine et précarité. 5. Le tableau 3 présente une affectation budgétaire indicative pour l’INDH sur les quatre prochaines années (2007-2010), en fonction des activités prévues au titre de chacune de ses composantes. Les lignes budgétaires dans le tableau ont été convenues avec le Comité de pilotage mais elles sont plus détaillées que les lignes actuellement utilisées et qui sont précisées dans le décret relatif aux procédures d’exécution des dépenses de l’INDH de juillet 2005. Cependant, ce décret stipule que les lignes peuvent être changées par arrêté. Le Gouvernement s’est engagé à adopter un arrêté pour modifier le décret d’ici le 31 décembre 2006. 6. La Banque cofinancera l’INDH avec un prêt de 100 millions de $EU, couvrant approximativement 10 pour cent du coût global du Programme pour 2007-2010 (8,5 milliards de DH ou approximativement 1 milliard de $EU). Le prêt de la Banque contribue à la part de financement du Budget général.

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Tableau 3: Allocation prévisionnelle du budget INDH par catégories de dépenses 2007-2010

Programme (en millions de dirhams) 2006 2007 2008 2009 2010 TOTAL

2007-2010

TOTAL PROGRAMMÉ 1,300 1,514 1,717 1,922 2,128 7,2801) Rural 302 353 403 453 504 1,713

Promotion des activités génératrices de revenus et d'emploiSoutien à l'accès aux équipements et services de baseAnimation sociale, culturelle et sportive Renforcement de la gouvernance locale

2) Urbain 317 370 422 475 528 1,795Promotion des activités génératrices de revenus et d'emploiSoutien à l'accès aux équipements et services de baseAnimation sociale, culturelle et sportive Renforcement de la gouvernance locale

3) Précarité 270 316 361 406 451 1,533Etudes et assistance sur les diagnostics et schémas de précarité 2.5 2.5 2.5 2.5 10Financement des centres et associations Mise à niveau des centres d'accueil Construction et équipement des centres d'accueil Renforcement de capacités et assistance technique Subventions de fonctionnement aux centres et associations (contrat programme)

4) Transversal 391 444 502 560 617 2,123Appel à projets 351 404 462 520 577 1,963

Promotion des activités génératrices de revenus et d'emploi Soutien à l'accès aux équipements et services de base Animation sociale, culturelle et sportive Renforcement de la gouvernance locale

dont activités d'appui 43 41 40 40 164 activités d'appui/Transversal 10.6% 8.9% 7.7% 6.9% 8.4% Assistance technique 5 3 3 3 14 Renforcement de capacités 7 6 6 6 25 Communication 3 3 3 2 11 Suivi, évaluation, contrôles a posteriori (40%) 3 3 3 4 13 Fonctionnement 25 25 25 25 100

Appui aux associations de micro-crédit (FNAM) 40 40 40 40 40 160

5) Soutien à la mise en oeuvre de l'INDH 32 29 28 27 116Dépenses afférentes à la mise en oeuvre de l'INDH 20 21 19 18 17 76 Assistance technique 4 1 1 0 6 Renforcement de capacités 8 8 8 8 33 Communication 1 1 1 1 4 Suivi, évaluation (60%) 5 5 5 5 20 Fonctionnement 3 3 3 3 12

Observatoire National du Développement Humain 10 10 10 10 40

Total OTAL NON PROGRAMMÉ 200 236 283 328 372 1,220

TOTAL GENERAL 1500 1,750 2,000 2,250 2,500 8,500

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Annexe 6 : Instances de gouvernance et d’exécution

Initiative nationale pour le développement humain (INDH) Au niveau local : commune rurale ou quartier urbain Le Comité local pour le développement humain (CLDH) 1. Le CLDH est l’organisation de base dans la commune ou le quartier au sein de laquelle se déroule le dialogue entre les intervenants locaux pour concevoir et mettre en œuvre l’Initiative locale de développement humain (ILDH). Dans les zones rurales, le comité est présidé par le Président de la commune rurale. Dans les zones urbaines, il est présidé par le Président de l’arrondissement dans lequel se trouvent les quartiers cibles. Les CLDH comprennent 15 membres : un tiers de représentants de la société civile locale (ONG, associations, coopératives etc.), un tiers de représentants des services déconcentrés de l’Etat, et un tiers choisi parmi les élus locaux. Certains CLDH ont un plus grand nombre de membres. 2. Le rôle du CLDH est de : (i) élaborer une brève description de la commune ou du quartier (monographie) ; (ii) formuler une ILDH sur la base de (a) un diagnostic participatif qui est régulièrement mis à jour et (b) un processus de planification participative impliquant les communautés locales et les groupes formels/informels ; (iii) assurer le suivi de l’exécution de l’ILDH ; (iv) informer régulièrement la population locale des décisions prises ; et (v) faire rapport au Comité provincial pour le développement humain (CPDH). Le CLDH identifie également les mesures à inclure au programme de précarité et valide les propositions de projets à soumettre pour financement dans le cadre de l’appel à projets du Programme transversal. 3. Chaque ILDH inclura un plan d’action pluriannuel comportant une série d’activités et projets proposés par les communautés/groupes locaux. Les projets et activités sont examinés et évalués par le CLDH et présentés au CPDH pour validation sur la base de critères et procédures convenus et établis dans le manuel des opérations. Le plan d’action est mis à jour chaque année. 4. Trois types de besoins seront identifiés au cours de la phase de diagnostic : (i) les actions facilitatrices pour répondre aux besoins les plus urgents, mais limités, qui peuvent être abordés dans le cadre d’activités facilitatrices (en termes des ressources financières et techniques requises) ; p. ex., réparation du toit d’une école ou d’un pont endommagé au cours d’un orage ; (ii) les besoins qui impliquent des solutions et une prioritisation plus élaborées ; (iii) les besoins spécifiques des groupes vulnérables au sein de la communauté qui impliquent une intervention de la composante Précarité. Le CLDH sélectionnera tout d’abord les activités facilitatrices à petite échelle à financer et à exécuter immédiatement en réponse à ces besoins urgents. Le processus de planification et de prioritisation permettra de sélectionner les projets (à inclure dans l’ILDH) qui apporteront une solution aux besoins moins urgents. Les besoins identifiés des groupes vulnérables seront portés à l’attention du CPDH pour inclusion dans le plan régionale de précarité.

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L’Equipe d’animation de quartier (EAQ) ou l’Equipe d’animation communale (EAC) 5. L’EAC/EAQ est la cellule opérationnelle du CLDH au niveau de la commune ou du quartier. Les équipes d’animation sont composées de personnel doté des qualifications en ingénierie sociale, préparation et gestion de projets, et communication. Le personnel est composé soit de personnes-ressources des ONG locales, d’effectifs de la municipalité/commune rurale, soit de personnel des services locaux/provinciaux des ministères sectoriels. Il est choisi par le CLDH en fonction de ses qualifications dans les domaines susmentionnés et de son engagement vis-à-vis des principes qui régissent l’INDH. Dans certains cas, il peut être choisi parmi les membres du CLDH, mais il a été suggéré qu’il n’y ait pas de lien de dépendance par rapport au CLDH. 6. L’équipe d’animation est chargée d’apporter son soutien aux communautés/groupes locaux à chaque stade de la préparation et de l’exécution de l’ILDH : (i) diagnostic, analyse des contraintes et identification de solutions possibles ; (ii) conception d’activités facilitatrices à réaliser immédiatement ou de projets à inclure dans l’ILDH ; (iii) discussion et négociation entre les représentants de la communauté locale, les représentants élus, et les services gouvernementaux pour la préparation d’activités facilitatrices et projets ILDH , (iv) suivi de l’exécution des projets ILDH ; (v) identification d’expertise technique parmi les membres du réseau national d’experts ou de la Division de l’action sociale provinciale (DAS) pour répondre aux demandes spécifiques des groupes locaux pour appuyer la préparation ou l’exécution des projets ; (vi) facilitation des opérations du CLDH (préparation de réunions, rédaction de procès-verbaux) ; et (vii) assurance de communications adéquates entre le CLDH et les citoyens de la commune ou du quartier (communication des décisions du CLDH aux communautés/groupes locaux, retour d’information au CLDH sur la base des réunions tenues dans la communauté, etc.). Au niveau provincial Comité provincial pour le développement humain (CPDH) 7. Le CPDH est la cellule de prise de décision de l’INDH au niveau provincial. Il examine et valide les Initiatives locales de développement humain (ILDH) proposées par le CLDH, finance leur exécution et suit leurs progrès. Il examine et sélectionne également les projets présentés par des associations et groupes pour financement à travers le programme transversal. 8. Le CPDH est présidé par le Gouverneur de la province et comprend 15 membres. Un tiers représentant la société civile (ONG, associations, coopératives etc.), un tiers représentant les services déconcentrés de l’Etat, et un tiers représentant les élus. Le CPDH valide l’ILDH proposée et les projets pour le Programme transversal sur la base de critères et procédures convenus et inscrits dans les manuels des opérations (composante rurale, urbaine, appel à projets et activités génératrices de revenus). Il joue également un rôle très actif et important en assurant que les ministères sectoriels sont consultés sur l’ILDH et qu’ils sont en mesure de tenir compte des besoins exprimés par les communautés dans leur planification budgétaire annuelle. En fait, un grand nombre des projets identifiés comme propositions prioritaires par les communautés ciblées dans leur ILDH nécessiteront l’intervention des ministères sectoriels pour financement,

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contrôle technique, entretien et maintenance. Il est par conséquent essentiel que les ministères sectoriels soient en mesure de conseiller les communautés et de répondre positivement à leurs demandes. Leur rôle est d’assurer la cohérence de l’approche entre diverses communautés et d’éviter la duplication inutile des efforts ou des investissements. Ceci mènera à une plus grande convergence entre les programmes du ministère technique et les projets ILDH locaux. 9. En outre, le CPDH examine le diagnostic provincial de précarité et le plan d’action préparé par la DAS, sur la base de critères et procédures convenus et inscrits dans le manuel des opérations (Précarité), avant de le soumettre à l’attention du Comité régional pour le développement humain pour financement au titre de la composante précarité. Division de l’action sociale (DAS) 10. La DAS est une division de la Province/Préfecture (Ministère de l’Intérieur), sous l’autorité du Secrétaire Général et du Gouverneur. Elle assure le secrétariat du CPDH pour l’exécution de l’INDH. Elle examine les ILDH pour assurer qu’elles sont conformes aux manuels des opérations avant de les soumettre au CPDH pour approbation, assure le suivi de l’exécution de l’ILDH, établit des rapports périodiques (sur la base des rapports soumis par le CLDH), fournit des mises à jour régulières sur l’exécution à la Coordination de l’INDH au niveau central et assure un appui technique (à la demande) aux équipes d’animation communale ou de quartier. En étroite coordination avec les équipes d’animation locales et les intervenants clés travaillant sur les questions de précarité, la DAS est chargée d’effectuer un diagnostic provincial de la précarité et de préparer un plan d’action provincial de la précarité. Il n’y a pas de relation hiérarchique entre la DAS et les équipes d’animation locales. La DAS peut demander un appui technique du réseau d’experts, selon les besoins. La DAS reçoit les propositions de projets du programme transversal, assure qu’elles se conforment au format requis et qu’elles contiennent toutes les pièces justificatives. Après la sélection du projet par le CPDH, la DAS est responsable de la publication des résultats. 11. Les qualifications du personnel de la DAS sont, notamment, l’ingénierie sociale, la gestion et la supervision de projets, et la communication.

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☺☺☺☺☺☺☺☺Communautés ☺☺☺☺☺☺☺☺☺

CLDH • Sélectionne les activités facilitatrices à financer et approuve l’ILDH

• Assure le suivi de l’exécution de l’ILDH

• Informe régulièrement la population locale des décisions prises

• Fait rapport au Comité provincial pour le développement humain (CPDH)

Associations

Citoyens

Coopératives

Citoyens, groupes locaux & EAC/EAQ Proposent des activités facilitatrices et

préparent l’ILDH

Conventions Accords

Porteurs de projet

Associations Communes

Autres

ILDH Initiative locale pour le développement humain

CPDH avec l’appui de la DAS

• Assure la cohérence entre l’ILDH et les programmes nationaux des ministères

sectoriels

• Valide l’ILDH et sélectionne les activités à financer par le PTR

• Prépare les conventions/accords à signer avec les porteurs de projet et assure le

transfert des fonds

• Approuve le plan d’action de la précarité de la province/préfecture

• Assure le suivi de l’ILDH, du PTR et du plan d’action de la précarité

Citoyens, groupes locaux & EAC/EAQ

réalisent un diagnostic participatif

ONG

Mise en œuvre de l’INDH au niveau local et provincial

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Au niveau régional Comité régional pour le développement humain (CRDH) 12. Le CRDH rempli les fonctions suivantes : (i) assure la cohérence globale de l’INDH au niveau de la région, (ii) met en convergence les programmes de l’Etat, des établissements publics, des collectivités locales avec les actions de l’ INDH et (iii) pilote le programme de lutte contre la précarité. 13. Le CRDH est présidé par le Wali de la région. Il comprend les gouverneurs des provinces et des préfectures de la région, le président du conseil régional, les présidents des conseils provinciaux et préfectoraux, les services déconcentrés de l’Etat et des établissements publics les plus concernés, des représentants du tissu associatif régional, des représentants des institutions de micro crédit, ainsi que des représentants des universités et du secteur privé. Commission technique pour la composante précarité 14. Les décisions du CRDH sont appuyées par une commission technique, composée de praticiens et d’experts travaillant sur les questions de précarité. Le rôle de la Commission est de :

Analyser les diagnostics et les plans de lutte contre la précarité, préparés par le CPDH

Sur la base des critères d’éligibilité et de sélection, sélectionner les activités à financer au titre de la composante précarité ; et

Elaborer un schéma régional de lutte contre la précarité pour répondre aux besoins des groupes vulnérables sur la base des activités sélectionnées.

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membres

CLDH

présidé par : Président de

l’arrondissement /commune rurale

Wali, Gouverneurs

Gouverneur

Caïd/

Moqqadem

Conseil municipal/

Arrondissement/

commune rurale

CPDH

présidé par : Gouverneur

CRDH

présidé par : Wali

Conseil provincial

Conseil régional

membres

NON membre

Instances élues

Organes de gouvernance de

l’INDH

Représentants du Ministère de

l’Intérieur

Niveau commune/quartier

Niveau provincial

Niveau régional

Instances élues, Représentants du Ministère de l’Intérieur et Organes de gouvernance de l’INDH au niveau local, provincial, et régional

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Au niveau central Comité interministériel stratégique (CIS) 15. Le CIS est présidé par le Premier Ministre et comprend les Ministres et les directeurs d’établissements et d’organismes publics. Il établit le cadre stratégique de l’INDH et assure la coordination entre les ministères, les établissements et les organismes publics afin d’atteindre les objectifs du programme. Le CIS est chargé, en particulier, de : (i) développer l’approche INDH et les mécanismes d’exécution y afférents ; (ii) assurer l’équilibre au sein et entre les diverses composantes du programme ; (iii) suivre l’application des principes de l’INDH et établir les priorités nationales ; (iv) assurer la participation et la cohérence entre les stratégies des ministères sectoriels et l’approche INDH ; (v) établir le cadre budgétaire de l’INDH ; et (vi) promouvoir la coopération internationale. Comité de pilotage (CP) 16. Le Comité de pilotage (CP) est présidé par le Premier Ministre et composé des Ministres chargés de l’Intérieur, des Finances, du Développement social et du Développement rural et du coordonnateur national de l’ INDH. Le CP définit le cadre budgétaire du programme, suit la mise en œuvre du programme dans son ensemble et de la communication institutionnelle, en particulier, et rend compte au CIS périodiquement. Le CP se réunit fréquemment et suit la mise en oeuvre de l’INDH de façon rapprochée. Coordination de l’INDH, Ministère de l’Intérieur 17. La Coordination de l’INDH a deux mandats principaux qui consistent à : (i) fournir un appui aux comités régionaux, provinciaux et locaux, aux DAS et aux équipes d’animation et autres intervenants afin d’assurer l’exécution réussie de l’INDH et (ii) assurer le suivi et les rapports sur l’exécution de l’INDH. Plus spécifiquement, la Coordination accomplit les tâches suivantes : (a) Appui aux intervenants au niveau local :

Assurer le flux adéquat de communication entre tous les intervenants de l’INDH aux niveaux local, provincial, régional et national : préparation et diffusion des manuels des opérations INDH et de manuels et brochures simplifiés ; élaboration d’outils de communication innovants qui appuient les communications locales (programmes radiophoniques et télévisés) ; gestion du site web de l’INDH, etc. ;

Promouvoir et faciliter l’apprentissage des pairs et l’échange des expériences entre

acteurs de l’INDH aux niveaux local, provincial et régional ; tirer des enseignements de l’expérience, de l’approche et des outils de l’exécution et promouvoir le partage des enseignements tirés entre acteurs de l’INDH ;

Développer des outils et des approches pour assurer une plus grande inclusion des

femmes, des jeunes et des groupes vulnérables dans le programme INDH ;

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En fonction de l’expérience de terrain et des enseignements tirés, actualiser les manuels

des opérations de l’INDH ;

Appuyer les DAS dans la préparation des plans de développement de la capacité provinciale et préparer les plans de renforcement des capacités et de communication au niveau national ;

Faciliter l’accès à l’assistance technique et à l’appui requis au niveau local pour améliorer

l’exécution. (b) Suivi et rapports :

Collecter et analyser les indicateurs de suivi et de performance et produire des rapports réguliers, y compris un rapport annuel et des rapports pour le Comité stratégique et l’Observatoire ;

Produire des rapports financiers au moins tous les six mois ;

Suivre l’exécution des procédures INDH, identifier les contraintes et aider à la résolution

des problèmes ou des goulots d’étranglement ; suivre la mise en application des recommandations de l’audit ;

Analyser et tirer les enseignements de l’exécution, faire rapport au CP sur une base

régulière et proposer des changements et des améliorations ;

Au nom du Comité de pilotage et en collaboration avec le Ministère des Finances, gérer les relations techniques avec les bailleurs de fonds de l’INDH et leur fournir une information détaillée sur l’exécution du programme.

18. La Coordination de l’INDH rend compte au Comité de pilotage et au Secrétaire général du Ministère de l’Intérieur. Elle est dirigée par un coordonnateur national qui provient, comme la majorité des 15 membres qui composent la Coordination, du Ministère de l’Intérieur. Seul un petit nombre des membres de la Coordination ont une expérience antérieure en matière de développement ou une connaissance de première main des processus participatifs, et des problèmes d’inclusion et de précarité. De plus, les rôles et responsabilités actuels de chaque membre de la Coordination sont mal définis ce qui fait que certaines taches essentielles comme la traduction et l’envoi des manuels de procédures auprès des acteurs de l’INDH ont pris du retard. Par conséquent, les mandats et responsabilités décrites ci-dessus ne sont pas systématiquement accomplies. 19. L’équipe de la Banque a exprimé sa préoccupation au sujet de la faible capacité de la Coordination de l’INDH et du besoin de mieux délimiter les rôles et responsabilités de la Coordination et du CP. Le CP est conscient du fait que les mandats de la Coordination ont besoin d’être clarifiés et que la dotation en personnel et l’organisation ont besoin d’être renforcées. Il est aussi prêt à déléguer davantage de responsabilités à une Coordination renforcée.

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Le CP a recruté un consultant en gestion en juin 2006 pour l’aider dans cette tâche. Les conclusions du consultant sont à l’étude et le Ministère de l’Intérieur finalise les plans de renforcement de la Coordination.

Equipes d’innovation 20. La Coordination de l’INDH est appuyée par huit équipes d’innovation sur les thèmes suivants : rural, urbain, activités génératrices de revenus, précarité, gestion fiduciaire, suivi et évaluation, communications et renforcement des capacités. Les équipes sont composées d’effectifs de la Coordination de l’INDH et de divers ministères ou agences dotés de compétences dans les domaines spécifiques. Les équipes ont joué un rôle déterminant pendant la préparation du projet de la Banque et à l’appui du lancement du programme INDH. Elles ont contribué à la préparation des manuels des opérations, à la formulation des stratégies et plans d’action de communication et de renforcement des capacités et à la finalisation du cadre d S&E. Il est prévu que les équipes d’innovation qui ajoutent la plus grande valeur et qui sont les plus actives continueront à appuyer la Coordination et le Comité de pilotage de l’INDH dans les années à venir. Réseau national d’experts 21. Une liste restreinte d’experts et de personnes-ressources a été dressée au niveau national. Elle comporte des instituts de recherche ou de formation, des ONG ou des entreprises privées, des consultants, ainsi que de personnes ayant une expertise reconnue (certaines d’entre elles étant disposées à contribuer gratuitement à l’INDH). Les personnes-ressources retenues sur cette liste peuvent être mobilisées par les comités ou les acteurs locaux, provinciaux et régionaux pour fournir leur appui. Les modalités contractuelles et les honoraires doivent être discutés entre le comité qui recrute et les personnes-ressources sélectionnées. Les experts peuvent : (i) fournir une assistance technique et de la formation aux intervenants et/ou bénéficiaires locaux de l’INDH pour le diagnostic des contraintes, l’élaboration de projets ou leur exécution, (ii) réaliser des enquêtes, fournir des conseils et de l’assistance technique aux divers comités INDH, et (iii) évaluer ou procéder à l’audit des projets financés par l’INDH. Une demande similaire pour la soumission de propositions doit être entreprise pour la création de réseaux régionaux d’experts afin de renforcer la proximité des experts par rapport aux comités locaux et provinciaux. Observatoire national pour le développement humain 22. L’Observatoire est une entité indépendante qui a été établie en juillet 2006. Elle dispose d’un conseil de 24 membres sélectionnés intuitu personae, issus de la haute administration, de la société civile (associations, secteur privé et médias) et du milieu académique. L’Observatoire rend compte directement au Premier Ministre. Son mandat est décrit dans la partie principale de ce rapport. Organismes chargés de l’audit : IGAT et IGF 23. L’IGAT est le département d’audit du Ministère de l’Intérieur alors que l’IGF est le département d’audit du Ministère des Finances. Les deux institutions travailleront conjointement

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pour mener à bien les audits financiers ainsi que les audits des projets et de performance. La capacité de ces institutions et la qualité des plans d’audit proposés sont évalués à l’Annexe 7. Conclusions 24. L’appréciation de la Banque mondiale est que les instances de gouvernance au niveau local, provincial et régional sont bien conçues et font preuve de dynamisme et de motivation. La composition des comités locaux, provinciaux et régionaux gagnerait à être revue au cours de la mise en œuvre du programme de façon à garantir le renouvellement des membres et une plus forte représentativité de femmes et de jeunes. Par ailleurs, les processus de sélection des représentants de la société civile pourraient être rendus plus systématiques. Les membres des DAS et des équipes d’animation jouent un rôle clé dans le dispositif et il est essentiel qu’ils aient les moyens suffisants pour travailler ainsi que de nombreuses opportunités de formation et de partage d’expériences. 25. Au niveau central, il est urgent de clarifier les responsabilités du Comité de pilotage et renforcer la Coordination de l’INDH. Pour cela, il faut clarifier le montage institutionnel et juridique de la Coordination, affiner la définition des fonctions et des postes, et identifier du personnel compétent et fortement motivé ayant une bonne expérience du développement participatif communautaire.

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Annexe 7 : Gestion financière et décaissements

Initiative nationale pour le développement humain (INDH)

Synthèse des travaux et démarche adoptée 1. Une évaluation des capacités de gestion financière des agences d’exécution du programme INDH a été conduite au cours de la préparation du projet à travers (i) une série de réunions tenues à Rabat avec différents représentants du ministère des finances et du ministère de l’intérieur et (ii) les visites sur le terrain d’un échantillon de provinces / préfectures et de communes en complément des données recueillies sur la base d’un questionnaire. Compte tenu de la spécificité de ce projet, en grande partie exécuté au niveau local par une multitude de porteurs de projet qui ne sont pas tous connus à l’avance, les travaux ont notamment consisté à s’assurer de la mise en place, en amont de la dépense, de procédures et critères assurant une gestion financière satisfaisante et en aval, de mécanismes de reporting et de contrôle a posteriori permettant de s’assurer que les fonds transférés au niveau local sont utilisés conformément à leur objet 2. Les modalités de gestion financière et de décaissement du projet s’inscrivent dans le cadre de l’approche programmatique retenue par la Banque pour cette opération. Cette approche privilégie, dans un souci de simplification et de réduction des coûts de transaction, l’utilisation des procédures nationales au lieu des systèmes parallèles traditionnellement mis en place pour les projets financés. Cette approche se traduit notamment (i) par une mutualisation des fonds mobilisés sans individualiser les opérations par source de financement et (ii) par un mécanisme de décaissement des bailleurs basé sur des déblocages par tranche en fonction d’indicateurs d’avancement et non par opérations individualisées. Flux de fonds du programme à l’appui de la structure institutionnelle du programme 3. Les spécificités de ce programme. La mise en œuvre de l’INDH se fonde sur une démarche déconcentrée et participative et l’exécution des sous-projets par des porteurs de projet au niveau local (collectivités locales, associations, ou autres) même si les provinces et préfectures peuvent aussi exécuter des projets. Par ailleurs, certaines activités (études, assistance technique, etc.) peuvent être réalisées au niveau central par la Primature, le Ministère du Développement social et le Ministère de l’Intérieur. Ce schéma institutionnel implique, en termes de gestion fiduciaire et de flux de fonds, deux niveaux d’exécution du programme ; le niveau central, régional et préfectoral/provincial, d’une part, et le niveau local d’autre part (Schéma 1). 4. Au niveau central et préfectoral/provincial. Le Premier Ministre, ordonnateur du compte d’affectation spéciale (CAS) créé pour l’INDH, délègue des crédits aux sous-ordonnateurs (ministres de l’intérieur, du développement social, walis et gouverneurs des provinces / préfectures) dans le cadre d’un programme d’emploi annuel par programme. Ces crédits sont exécutés par les sous–ordonnateurs dans le cadre de la réglementation de la dépense publique qui leurs est applicable; soit sous la forme de convention avec des porteurs de projet, soit directement par eux–mêmes avec des prestataires de biens ou de services.

5. Au niveau local. Les porteurs de projet ou maîtres d’ouvrage, autres que les sous-ordonnateurs eux-mêmes, exécutent les projets à partir des fonds qui leurs sont transférés par les sous-ordonnateurs et sur la base des conventions liant les parties. Selon leur personnalité

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juridique (collectivité locale, association, etc.), les porteurs de projet exécutent les dépenses dans le cadre de la réglementation qui leur est applicable. Pour les associations, un certain nombre de critères et de dispositions spécifiques sont prévus dans les manuels de procédures et conventions.

Schéma 1 – Flux de fonds du programme

Analyse des risques identifiés 6. La complexité du montage institutionnel augmente substantiellement le risque de délai dans la mise en œuvre du programme. La succession d’actions de délégations de crédits au niveau central, de programmation des activités au niveau local et provincial sur une base participative des populations et de transferts de fonds vers une multitude de porteurs de projet de capacités inégales et souvent faibles, rallonge le circuit d’exécution classique de la dépense publique, déjà évalué comme présentant des lourdeurs4. Ce risque est mitigé par (a) des aménagements spécifiques à l’INDH visant à introduire plus de souplesse dans les procédures d’exécution, (b) des actions de renforcement des capacités des acteurs en matière de programmation des activités et de gestion de projets et (c) un pilotage au niveau central à différents stades de la chaîne de la dépense publique avec la création d’une équipe d’innovation fiduciaire opérationnelle et multidisciplinaire dont les termes de référence ont été revus par la Banque. 7. Le ministère de l’Intérieur et ses services déconcentrés (régions, provinces et préfectures) démontrent une capacité à assurer la gestion financière du programme jugée plutôt acceptable et présentant un risque modéré. Des actions d’appui à la mise en œuvre de l’INDH s’imposent toutefois au niveau déconcentré à travers une nécessaire clarification des

4 Etude d’évaluation de la gestion des finances publiques (CFAA) – Maroc – Octobre 2003

CAS INDH (TGR)

CAS INDH (TGR)

Niveau central Ordonnateur : Premier ministre Sous-Ordonnateurs : Ministre du développement social et Ministre de l’intérieur

Niveau préfectoral et provincial Sous-Ordonnateurs : Gouverneurs

Option 1 Maître d’ouvrage : Commune

Option 2 Maître d’ouvrage : Association ou autre porteur avec identité juridique

CAS ILDH communal

Prestataires finaux

Prestataires finaux

Flux de fonds Délégation de crédits

Fonds TVA part Collectivités

locales

Budget Général de

l’Etat

Coopération internationale

(dons)

Compte bancaire

CAS : Compte d’affectation spéciale TGR : Trésorerie générale du Royaume

Niveau local

Participation partenaires

Prestataires finaux

Participation partenaires

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rôles et responsabilités en matière de gestion de l’INDH entre les différents acteurs impliqués et une formation ciblée aux procédures spécifiques de ce programme. 8. Au niveau local. L’organisation institutionnelle et financière comporte des éléments intrinsèques dont la combinaison élève le risque du projet. Ces éléments sont les suivants : (i) des processus et procédures d’identification, de sélection et de mise en œuvre des projets innovants et notamment les mécanismes de transferts de fonds vers les porteurs de projet, (ii) une multitude de porteurs de projet avec différentes identités juridiques et répartis sur l’ensemble du territoire national, (iii) des porteurs de projet ayant des capacités de gestion financière inégales et souvent faibles dans le cas des associations en particulier, (iv) un nombre élevé de projets et de transactions de faible montant, et (v) des décaissements au profit des porteurs de projet par tranche sur la base de rapport d’avancement et un archivage de la documentation à leur niveau. 9. Ces risques sont mitigés par des mesures mises en place ou en cours de mise en place avec, en amont de la dépense ; (i) la définition des critères d’éligibilité pour les associations porteuses de projets et des procédures de gestion financière et de décaissement des projets qui sont précisées dans le manuel de gestion fiduciaire de l’INDH. Par ailleurs, des actions de renforcement des capacités de gestion des porteurs de projet, associations en particulier, sont prévues dans le cadre de ce projet. En aval de la dépense, les mesures portent sur (ii) les modalités de reporting des porteurs de projet vers les sous-ordonnateurs définies dans les conventions type à la base des décaissements par tranche, et (iii) les mécanismes de contrôle a posteriori et d’audit des projets au niveau local. 10. Compte tenu de l’analyse qui précède, le risque global lié à la gestion financière du projet est évalué comme substantiel à élevé.

Evaluation des dispositions de gestion financière de l’INDH en place Au niveau central, régional et provincial/préfectoral : 11. Circuit d’exécution. Les sous–ordonnateurs (ministre/walis/gouverneurs) exécutent les crédits qui leurs sont délégués après avoir procédé préalablement à leur programmation par activité, ce qui se traduit par une répartition des crédits par rubrique budgétaire, par la division en charge de la comptabilité en coordination avec l’équipe de la DAS. Cette programmation résulte au niveau déconcentré d’un processus de planification stratégique selon des procédures décrites dans les manuels, qui implique les populations ainsi que les organes de décisions (CLDH et CPDH). Ces crédits sont exécutés selon les dispositions du décret n°2-05-1017 du 19 juillet 2005, qui introduit des mesures d’assouplissement et des dispositions spécifiques par rapport au système national en vigueur en matière d’exécution des dépenses publiques. Néanmoins, au moment de l’évaluation du projet, la mise en œuvre du programme de l’année en cours accusait un retard sensible dans la mesure où très peu d’engagements étaient réalisés à la fin du troisième trimestre 2006. 12. Ressources humaines et organisationnelles. Les sous-ordonnateurs utilisent, pour l’exécution des activités dont ils sont respectivement responsables, les structures existantes et notamment le service des marchés pour la passation des marchés et le service comptable pour la comptabilité et l’ordonnancement des dépenses au sein de la Division budget et marchés

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(DBM)5, en liaison avec la division technique et la division de l’action sociale (DAS). L’ensemble des paiements est effectué exclusivement par la Trésorerie Générale du Royaume et ses services déconcentrés à partir des recettes notifiées sur la base d’une nomenclature simplifiée des justificatifs. L’évaluation des capacités humaines et organisationnelles des provinces/préfectures montre que (a) les fonctions comptables et budgétaires sont couvertes dans l’organisation fonctionnelle, même si l’organigramme type n’est pas toujours respecté et que, (b) malgré un niveau d’encadrement relativement faible, le personnel comptable bénéficie souvent d’une expérience en la matière et d’un support du réseau de la TGR. Des faiblesses en matière de gestion de l’INDH doivent toutefois être comblées par : (a) la clarification des flux d’informations et responsabilités entre les DBM, les DAS et les divisions techniques en matière notamment de programmation, de suivi des activités et de gestion des conventions et (b) une formation ciblée aux procédures budgétaires et comptables spécifiques à ce programme au profit des DBM, DAS et de la Trésorerie. 13. Système comptable. Le système comptable en place pour l’INDH se fonde sur les règles de la comptabilité publique applicables aux opérations financières et comptables de l’Etat, qui sont régies par le décret royal No 330-66 du 21 avril 1967. Les ordonnateurs et les comptables tiennent des comptabilités séparées appelées respectivement comptabilité administrative et comptabilité du Trésor. La comptabilité administrative, tenue par les sous-ordonnateurs, est une comptabilité des engagements et des ordonnancements qui retracent distinctement l’exécution des autorisations budgétaires inscrites au compte d’affectation spéciale INDH. La comptabilité du Trésor est tenue par le Trésorier général du Royaume qui centralise les opérations effectuées par les trésoriers préfectoraux et provinciaux de l’Etat. Les deux comptabilités sont réconciliées mensuellement puis annuellement pour rapprocher les ordonnancements émis par les sous-ordonnateurs de ceux pris en charge par le réseau comptable. A la fin de chaque exercice, des états de reports des soldes et des reliquats d’engagement du CAS sont établis par chaque sous-ordonnateur et centralisés par l’ordonnateur (Premier Ministre). 14. Contrôle interne. Le système de contrôle interne de la dépense publique permet de garantir la séparation des fonctions à travers trois niveaux de contrôle qui implique deux intervenants : (a) le sous-ordonnateur pour les phases administratives d’engagement, de liquidation et d’ordonnancement de la dépense, et la TGR et ses services extérieurs pour (b) le contrôle a priori des dépenses au stade de leur engagement et (c) le contrôle a priori des dépenses au stade de leur prise en charge et leur paiement effectif. La réglementation de l’INDH a introduit une mesure importante d’assouplissement au stade de l’engagement de la dépense dans la mesure où le visa du contrôleur ne peut être refusé sauf en cas d’indisponibilité des crédits et que le visa avec observation n’est pas suspensif de la dépense concernée. 15. Contrôles a posteriori et audit. Les modalités de contrôle a posteriori de ce programme sont renforcées compte tenu de l’allègement du contrôle a priori et de la complexité du programme réalisé en grande partie au niveau local par une multitude de porteurs de projet. Les modalités d’audit de l’ensemble du programme sont prévues à deux niveaux. 16. Au niveau central, la réglementation de l’INDH prévoit que les opérations réalisées dans le cadre du CAS principal sont soumises à des audits exercés conjointement par 5 Ou de la division des ressources humaines et budgétaires pour les préfectures d’arrondissement (source organigramme type du ministère de l’Intérieur). La dénomination de ces divisions et services peut varier d’une province/préfecture à l’autre.

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l’Inspection Générale de l’Administration Territoriale du ministère de l’intérieur (IGAT) et par l’Inspection Générale des Finances (IGF). A ce titre, un groupe de travail et des équipes d’audit mixtes IGAT/IGF dédiées à l’INDH ont été constituées. Les modalités d’audit sont arrêtées comme suit:

• Audit annuel des comptes de l’INDH. Cet audit donnera lieu à un rapport dans lequel l’auditeur formulera une opinion sur la régularité et la sincérité des états financiers du programme. Ces états financiers couvriront l’ensemble des opérations réalisées dans le cadre du CAS INDH et seront constitués des états budgétaires des ordonnateurs et sous-ordonnateurs prévus par la réglementation. L’étendue des travaux couvrira un échantillon représentatif de projets réalisés au niveau local. Par ailleurs, cet audit fera également l’objet d’un rapport sur le contrôle interne. Le premier rapport transmis à la Banque portera sur l’exercice 2006.

• Contrôles a posteriori. Il sera procédé, au courant de chaque année, en complément

des travaux annuels de l’audit des comptes du programme, et en fonction des zones de risque identifiées en amont, à la revue d’un échantillon représentatif de projets financés au niveau local et des processus propres à l’INDH. Ces travaux permettront de s’assurer que les procédures et critères de l’INDH sont correctement appliqués et de mettre en place les mesures correctives nécessaires dans des délais relativement courts. Une synthèse des résultats de ces travaux de contrôle a posteriori sera mise à la disposition des équipes de la Banque mondiale. Les domaines d’intervention de ces missions de contrôle seront précisés dans une note transmise à la Banque au plus tard le 15 novembre 2006.

• Audit annuel de performance. Cet audit sera conduit selon un manuel d’audit de

performance qui sera transmis à la Banque au plus tard le 31 décembre 2006. Cet audit fera l’objet d’un rapport annuel transmis à la Banque mondiale au plus tard le 30 juin suivant la clôture de l’exercice couvert. Le premier rapport transmis à la Banque portera sur 2006.

17. Au niveau des régions et provinces/préfectures, les gouverneurs doivent assurer à leur niveau le contrôle a posteriori d’un échantillon de sous-projets. Ces travaux permettront également de s’assurer que les procédures de l’INDH sont correctement appliquées et de mettre en place les mesures correctives nécessaires. Cette démarche s’inscrit dans le sens d’une plus grande responsabilisation des sous -ordonnateurs qui accompagne l’allègement des contrôles a priori. Cette fonction d’audit interne sera assurée dans la mesure des qualifications requises disponibles pour ces travaux, par les ressources propres dont dispose le gouverneur au sein de son personnel. Il pourra cependant faire appel à une assistance externe en cas d’insuffisance. Les conclusions de ces travaux seront intégrées dans les rapports d’avancement trimestriels transmis par les CPDH au CP. Ces contrôles a posteriori seront appuyés par des mesures d’accompagnement au niveau central : (i) termes de référence / guide méthodologique de ces contrôles élaboré par le groupe de travail IGF/IGAT, (ii) formation aux procédures de contrôle a posteriori au profit du personnel des sous- ordonnateurs et (iii) capitalisation des meilleures pratiques et partage d’expériences. La même approche peut être adoptée au niveau des régions.

18. Par ailleurs, les opérations réalisées dans le cadre de l’INDH sont soumises au contrôle juridictionnel de régularité et de conformité de la Cour des Comptes. Cette institution

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supérieure de contrôle pourra également conduire, à sa propre initiative, des missions de contrôle de la qualité de la gestion et de contrôle de l’emploi des fonds public. 19. Système d’information. Un système d’information (SI) a été mis en place sous intranet dans l’ensemble des provinces/préfectures pour le suivi des opérations de l’INDH. La responsabilité de sa mise à jour incombe au chef de la DAS sur la base des informations collectées auprès de la DBM pour la partie budgétaire. La structure de ce système est acceptable en matière de reporting financier dans la mesure où il permet la production d’états d’exécution budgétaire (états S1) qui satisfont dans leur format les besoins de la Banque pour la production des rapports financiers intérimaires. L’opérationnalisation de ce système souffre toutefois d’insuffisances qui doivent être comblées pour permettre la production des rapports de suivi financiers directement par le système d’information à savoir : l’intégration des budgets exécutés au niveau central et la mise à jour exhaustive des informations par rapport aux données comptables. Des actions d’appui doivent accompagner cette mise en œuvre à travers (a) l’élaboration d’un guide utilisateur à diffuser aux DAS et renforcé par une formation aux fonctionnalités du système et (b) la clarification des flux d’informations et responsabilités dans la mise à jour de ce système, qui est un élément fondamental de suivi et de pilotage du programme. Au niveau local : les porteurs de projet 20. L’évaluation du système de gestion financière au niveau local. Ce projet étant en grande partie exécuté au niveau local par une multitude de porteurs de projet qui ne sont pas tous connus à l’avance dans le cas des associations, l’évaluation de leur capacité a notamment consisté à s’assurer de la mise en place dans les manuels de procédures (i) de procédures et de critères assurant une gestion financière satisfaisante (critères d’éligibilité des associations, de tenue d’une comptabilité probante et de modalités de décaissements par tranche incluant les mécanismes de reporting) et (ii) de mécanismes de reporting et de contrôle a posteriori permettant de s’assurer que les fonds transférés au niveau local sont utilisés conformément à leur objet. 21. Convention de partenariat. A l’issue d’un processus participatif d’identification, de sélection et de validation des projets et des porteurs de projet selon des procédures et critères définis dans les manuels de procédures opérationnelles et repris dans le manuel de procédures fiduciaires, des conventions sont signées entre les sous-ordonnateurs et les porteurs de projet. Ces conventions, élément clé de la contractualisation au niveau local, précisent notamment les modalités de décaissement basé sur des rapports, les modalités de reporting, les obligations de la tenue des documents comptables et d’archives pour les contrôles a posteriori et audits, l’ouverture d’un compte bancaire exclusivement destiné au projet, la désignation d’un gestionnaire et les indicateurs de performance du projet. La version du manuel de procédures fiduciaires revue par l’équipe de la Banque pendant la mission d’évaluation constitue une base de travail acceptable. Des compléments d’informations sont toutefois nécessaires et notamment la finalisation de la convention de partenariat type à annexer au manuel et l’élaboration du modèle de rapport d’avancement qui l’accompagne. 22. Transfert de fonds des sous-ordonnateurs vers les porteurs de projet. Les fonds sont transférés aux porteurs de projet selon les dispositions de la convention qui prévoient des décaissements par tranche sur la base de rapports d’avancement. Les pièces justificatives à l’appui de ces rapports sont conservées au niveau des porteurs de projet selon la durée prévue

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dans la convention et au minimum deux ans après la clôture du prêt et mis à la disposition des auditeurs et des équipes de la Banque au cours des missions de supervision. 23. Capacités des communes. Des visites sur le terrain d’un échantillon de communes ont été complétées par un questionnaire d’évaluation renseigné à partir des données disponibles au niveau central à la Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) du ministère de l’intérieur. Compte tenu des capacités de gestion faibles à moyennes et inégales entre les communes urbaines et les communes rurales, une capacité suffisante est un élément clé de l’évaluation des critères d’éligibilité d’une commune en qualité de porteur de projet. Les dépenses réalisées à travers le CAS ILDH ouvert au niveau de la commune sont exécutées dans le cadre de la réglementation de la comptabilité des collectivités locales (décret n° 2-76-576) à laquelle s’étendent les dispositions relatives au CAS INDH. Ces mesures n’ont pas fait l’objet d’actions de formation et de sensibilisation au profit des gestionnaires locaux. Des actions de renforcement des capacités sont nécessaires à travers une formation ciblée aux procédures budgétaires et comptables spécifiques à ce programme au profit des communes et de la Trésorerie. Modalités de reporting et d’audit de l’ensemble du programme 24. L’équipe d’innovation fiduciaire. Afin de doter le Comité de pilotage d’une force de propositions en matière de gestion fiduciaire du programme, une équipe d’innovation fiduciaire pluridisciplinaire a été constituée, regroupant des représentants du ministères des finances et du ministère de l’intérieur. Cette équipe, qui ne se substitue pas aux structures fiduciaires existantes, a un rôle de facilitateur et de pilotage des activités fiduciaires du programme à tous les stades d’exécution de la dépense allant de la programmation budgétaire au contrôle a posteriori de la dépense. 25. Rapports financiers intérimaires. Des rapports de suivi financier consolidés au niveau central pour l’ensemble des ordonnateurs et sous–ordonnateurs du CAS principal seront élaborés chaque semestre par la Coordination de l’INDH à partir des états d’exécution budgétaires produits par le système d’information en place et transmis par le Comité de pilotage à la Banque dans les 45 jours qui suivent la fin de ladite période. Ces rapports couvriront cumulativement pour chaque année budgétaire, les crédits délégués, les crédits programmés, les engagements et les émissions (a) consolidés par rubrique budgétaire et (b) détaillés par ordonnateurs et sous-ordonnateurs et ils constitueront la partie financière des rapports d’exécution à la base des déblocages des tranches de financement par la Banque. 26. Audit externe annuel des comptes de l’INDH. Les modalités d’audit du programme décrites précédemment (paragraphe 17) sont acceptables à la Banque dans la mesure où les états financiers du programme seront soumis à un audit comptable et financier annuel réalisé par un auditeur acceptable à la Banque et selon des termes de références et des normes d’audit acceptables à la Banque. L’auditeur émettra dans son rapport une opinion sur les états financiers du programme qui couvriront l’ensemble des opérations réalisées dans le cadre du CAS de l’INDH. Les travaux de l’auditeur couvriront également un échantillon représentatif de projets exécutés au niveau local. Un rapport sur le contrôle interne sera joint au rapport d’opinion sur les comptes. Ces rapports seront transmis à la Banque au plus tard le 30 juin suivant la clôture de l’année auditée.

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Modalités de décaissement des fonds du prêt 27. Méthodes de décaissements. Les modalités de décaissement de ce projet sont spécifiques à l’approche programmatique adoptée et reposent sur un mécanisme de déblocage des fonds par tranche annuelle en fonction des besoins de financement du programme basé sur :

• une première tranche versée sous forme d’avance dès l’entrée en vigueur du prêt et à la demande du Gouvernement,

• des tranches annuelles subséquentes versées sur la base d’une revue de la mise en œuvre du programme à travers les missions de supervision et les informations contenues dans les rapports d’avancement,

• un financement rétroactif. 28. Les décaissements effectués au début de chaque année seront soumis à la production préalable par la Coordination de l’INDH (i) d’un plan de travail annuel prévisionnel, (ii) d’un rapport annuel d’activités et (iii) de rapports financiers intérimaires (RFI) semestriels indiquant l’état d’exécution budgétaire. Le montant des avances subséquentes sera déterminé à partir (i) du budget prévisionnel de l’INDH pour l’année concernée, (ii) de la situation des dépenses budgétaires de l’année précédente, (iii) du progrès satisfaisant des indicateurs de décaissement, (iv) de la production de RFI acceptables et (v) de la revue des conclusions et recommandations des rapports d’audits du programme. Les indicateurs de décaissement retenus sont décrits dans le Tableau 1. 29. Il est attendu que le gouvernement dépensera pour les activités du programme pour une année donnée au moins le montant de l’avance annuelle décaissée. Toutefois, si les dépenses réalisées étaient inférieures à ce montant, l’avance de l’année suivante serait ajustée en conséquence. Toutes les demandes de retrait de fond seront supportées par les rapports financiers intérimaires et revues par le chargé du projet avant approbation pour décaissement. Les détails de ces arrangements seront décrits dans la lettre de décaissement qui sera envoyée à l’emprunteur.

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TABLEAU 1 : INDICATEURS DE DÉCAISSEMENT

Indicateurs 2008 2009 2010

Les CLDH, CPDH et CRDH rendent publiques : A. Décisions sur projets retenus/ rejetés B. Rapport d’avancement physique et financier des sous- projets (au moins

une fois par an) C. Résultats du processus de passation de marchés (y compris publication

sur site web www.indh.ma pour les marchés dont le montant est supérieur à 2 millions de DH).

80% des comités pour les trois indicateurs

85% des comités

95% des comités

Révision de la composition des CLDH et CPDH en 2010 pour assurer une plus forte participation des femmes et des jeunes.

20% femmes et 20% jeunes

Résultats des audits des projets INDH réalisés par l’IGAT et l’IGF sont portés à la connaissance des communautés (réunions CPDH élargies aux membres des CLDH concernés) immédiatement, dans le cadre de restitutions orales par les auditeurs.

70% des audits 80% 90%

Les synthèses des rapports des audits conjoints IGAT et IGF sont mis à la disposition du public (site web www.indh.ma et tout autre moyen approprié) pas plus tard que 6 mois après la réalisation des audits.

70% des rapports d’audits

80% 90%

Montant total des émissions de l’année/ montant total des engagements de l’année. 40% 50% 60%

Globaux

Montant total des engagements, sur crédits disponibles, de l’année/ montant des crédits disponibles de l’année (crédits de reports+crédits de consolidation+crédits nouveaux de paiements).

70% 75% 80%

Rural Contributions des bénéficiaires aux sous-projets représentent au moins 10 pour cent du montant de la subvention INDH

10% 10% 10%

Urbain Contributions des bénéficiaires aux sous-projets représentent au moins 10 pour cent du montant de la subvention INDH.

10% 10% 10%

Précarité Au moins 60 % des budgets alloués sont dédiés au renforcement des capacités, à l’assistance technique et au fonctionnement des centres et des associations.

40% 50% 60%

Transversal Rapports d’audit relèvent si les critères d’éligibilité et de sélection des sous projets, dans le cadre de l’appel à projets, sont appliqués conformément aux manuels de procédures.

75% des sous projets

85% 95%

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30. Transferts de fonds au Gouvernement. Le Gouvernement ouvrira un compte de dépôt à Bank Al Maghrib (BAM) pour recevoir les fonds du prêt qui seront ensuite versés au budget général pour alimenter le compte d’affectation spécial ouvert pour l’INDH à la Trésorerie Générale du Royaume. Le compte de dépôt sera géré par la direction du budget au ministère des finances (DB). La DB sera responsable de la préparation et de la soumission de toutes les demandes à la Banque pour les transferts de fonds et s’assurera que ces demandes sont préparées et soumises conformément aux dispositions requises par la Banque et basées sur les rapports financiers intérimaires transmis par le Comité de pilotage (par le biais de la Coordination de l’INDH). 31. Catégorie de décaissement. En ligne avec les efforts de simplification recherchés par l’approche SWAP adoptée, les activités de l’INDH seront couvertes par une catégorie unique de décaissement dans l’accord de prêt pour les biens, travaux et services requis par le programme, incluant le support institutionnel pour le renforcement des capacités, les coûts de fonctionnement et les conventions avec les porteurs de projet.

Schéma 2 – Flux de fonds

Synthèse des actions à mettre en œuvre ou à poursuivre 32. Les actions nécessaires au démarrage du projet dans des conditions acceptables, avant l’entrée en vigueur officielle du projet, sont reprises ci-après dans le Tableau 2. Leur mise en oeuvre revient au Comité de pilotage, par l’intermédiaire de la Coordination de l’INDH.

Tableau 2 : Actions nécessaires avant le démarrage du projet

Actions Date limite Capacité de gestion INDH 1. Clarification des rôles et flux d’informations entre les DBM, DAS et services techniques (note circulaire aux sous -ordonnateurs)

15/12/06

2. Formation ciblée aux procédures INDH au profit des DAS, DBM, TGR et communes 31/01/07 Appui à la mise en œuvre du système d’information 3. Elaboration et diffusion d’un guide utilisateur aux DAS 31/12/06 4. Formation aux fonctionnalités du système au profit des DAS 31/01/07 5. Intégration des données du niveau central dans le système 31/12/06 Modalités de mise en œuvre des audits 6. Manuel d’audit de performance 31/12/06 7. Domaines d’intervention du contrôle a posteriori 15/11/06 8. Elaboration de termes de référence type au niveau des gouverneurs 31/12/06 Manuel de procédures fiduciaires 9. Finalisation du manuel intégrant la convention de partenariat 13/12/06

Compte de dépôt (BAM)

Flux de fonds

Budget Général de l’Etat (TGR)

Suite Schéma 1

CAS INDH (TGR)

Banque mondiale

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Planning de supervision 33. La fréquence et l’étendue des missions de supervision de la Banque seront adaptées aux besoins de ce programme largement exécuté au niveau local par des porteurs de projet. Les missions de supervision seront renforcées la première année afin d’accompagner la mise en œuvre du programme et couvriront une revue a posteriori d’un échantillon représentatif de projets exécutés au niveau local. Les années suivantes, la fréquence des supervision sera semestrielle.

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Annexe 8 : Modalités de passation des marchés

Initiative nationale pour le développement humain (INDH)

Généralités 1. Les passations de marchés dans le cadre du Programme consisteront essentiellement en des sous-projets identifiés conformément à une approche participative et devant être exécutés par les porteurs de projet, qui peuvent être des communautés, des ONG, des municipalités, etc. Néanmoins, une partie importante des passations de marchés sera réalisée par les agences d’exécution du Programme : les Gouverneurs de provinces et de préfecture et les Walis des régions comme sous-ordonnateurs, mais aussi le Premier Ministre au titre d’ordonnateur du compte d’affectation spécial de l’INDH, et les Ministres du Développement social et de l’Intérieur. 2. Afin d’apporter un appui spécialisé au programme, une équipe d’innovation fiduciaire a été mise sur pied au niveau central. L’équipe est dirigée par la Direction du Budget du Ministère des Finances et comprend des représentants de la Coordination de l’INDH, de la Trésorerie Générale du Royaume (TGR), de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et de l’Inspection Générale de l’Administration Territoriale (IGAT). L’équipe d’innovation : (i) fait des propositions au Comité de pilotage sur tous les aspects fiduciaires du programme ; (ii) veille à l’application des recommandations ; et (iii) apporte son soutien pour résoudre les problèmes récurrents dans cinq domaines fiduciaires : préparation et exécution du budget ; établissement des rapports, suivi et évaluation ; mécanismes de contrôle a posteriori ; audits annuels ; et renforcement des capacités. L’équipe est également chargée de préparer et mettre à jour un Manuel des procédures fiduciaires (MPF) complet sur tous les aspects de gestion financière et de passation des marchés du programme.

3. Types et taille des projets. Pour les composantes rurale et urbaine, il n’y a pas de seuils monétaires définis pour la taille d’un projet mais les allocations quinquennales ne devraient pas dépasser l’équivalent de 600.000 $EU pour chaque commune rurale et 900.000 $EU pour chaque quartier urbain. Pour le Fonds d’appel à projets, la limite pour les sous-projets est établie à 23.000 $EU par an (avec financement possible sur trois ans) et la limite pour les activités génératrices de revenus est établie à 35.000 $EU. Le budget quinquennal moyen pour chaque région au titre de la composante précarité est de 13 millions de $EU et l’allocation du Fonds d’appel à projets pour chaque province est de 3,7 millions de $EU.

4. Méthodes de passation des marchés potentiellement applicables. Il est prévu qu’il n’y aura pas d’appel d’offres à la concurrence internationale. La plupart des activités seront exécutées soit par consultation de fournisseurs ou la participation communautaire. Aux niveaux régional ou provincial, un nombre de passations de marchés par appel d’offres à la concurrence nationale (AON) sera réalisé. En ce qui concerne les consultants, leur recrutement se fera par une sélection, soit basée sur la qualité technique (QCS), soit par entente directe et enfin, par une

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sélection basée sur la qualité et le coût (QCBS). Toutes ces méthodes sont détaillées dans le MPF.

5. Les passations de marchés de fournitures n’excédant pas la contre valeur de 500.000 $EU et de travaux n’excédant pas la contre valeur de 3.000.000 $EU seront effectuées par AON (appel à la concurrence ouvert ou restreint) à condition que :

a) Le document d’appel d’offres explique clairement la méthode des procédures d’évaluation des offres, les critères d’attribution des marchés et les critères de qualification des soumissionnaires

b) Les enveloppes techniques, administratives et financières soient ouvertes publiquement et simultanément avec le prix lu à voix haute et enregistré

c) Les soumissions soient évaluées sur le prix et d’autres critères divulgués dans les documents d’appel d’offres et quantifiés en termes monétaires

d) Les marchés soient attribués au soumissionnaire qualifié en suivant les critères mentionnés au point a. ayant remis l’offre la moins-disante des offres jugées.

6. En général , la passation des marchés dans le cadre de l’INDH est assujettie à la législation nationale décrite dans le Décret 2-98-482. Toutefois, le Décret sur l’INDH (Décret No 2-05-1017) et l’Instruction du Ministère des Finances No DCPC / No 69 du 17 août 2005 portant sur les procédures d’exécution et de contrôle des dépenses initiées dans le cadre de l’INDH ont apporté plusieurs modifications aux procédures de passation des marchés applicables à l’INDH :

a) Les services pour un montant n’excédant pas 1 million de DH (environ 100.000 $EU) peuvent être attribués par « appel d’offres restreint » (AOR). Les limites de son usage stipulées dans le Décret No 2-98-482 (services qui ne peuvent être exécutés que par un nombre restreint de firmes en raison de leur nature, complexité ou importance de l’équipement à déployer et l’obligation d’inviter un minimum de trois candidats à soumissionner) ont été éliminées et le temps minimum de 15 jours pour la soumission a été réduit à 10.

b) Le seuil annuel cumulé de 200.000 DH (20.000 $EU) pour l’usage de la consultation de fournisseurs pour les fournitures, les travaux ou les services de la même nature a été éliminé.

7. Par conséquent, les marchés de fournitures et de travaux n’excédant pas la contre-valeur de 120.000 $EU seront passés par consultation de fournisseurs auprès de compagnies qualifiées et enregistrées. La procédure de consultation de fournisseurs sera conforme aux procédures d’AON telles que décries ci-dessus et les dispositions suivantes :

a) Avant le lancement de tout processus et au début de chaque année, un appel à manifestation d’intérêt est publié dans deux journaux nationaux au moins, un en français et l’autre en arabe conformément au Manuel des procédures fiduciaires. Une base de données est alors établie, maintenue et rendue publique.

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b) Au lancement de chaque processus, au moins six entreprises qualifiées dans le domaine dudit processus et qui ont répondu audit appel à manifestation d’intérêt sont invitées à soumissionner ; et

c) Les résultats dudit processus comprenant : (i) la description du marché ; (ii) le nom des soumissionnaires ; (iii) les prix tels que lus à voix haute lors de la session d’ouverture des plis ; (iv) le nom du soumissionnaire auquel le marché a été attribué ; et (v) le montant du marché attribué sont rendus publics et affichés dans les bureaux de l’entité chargée du processus de passation des marchés et conservés dans les dossiers pour les besoins des audits.

8. Les marchés de fournitures et de travaux n’excédant pas la contre-valeur de 50.000 $EU peuvent être passés selon les procédures de consultation de fournisseurs. Les marchés de fournitures et de travaux et les services n’excédant pas la contre-valeur de 40.000 $EU fournis par les porteurs de projet dans une convention de partenariat peuvent être passés conformément à la participation communautaire dans les méthodes de passation de marchés telles que détaillées dans le MPF. Les marchés de fournitures et de travaux n’excédant pas la contre-valeur de 100.000 $EU peuvent être passés par entente directe. L’utilisation des dossiers types d’appel d’offres convenus est requise pour tous les marchés. 9. Les procédures à suivre par les ONG pour les passations de marchés des fournitures, travaux et services de consultants sont détaillées dans la convention entre l’ONG et la province / préfecture ou région. Les procédures et la convention type présentées dans le MPF doivent être utilisées. 10. La sélection et l’emploi des consultants seront effectués conformément aux Directives de la Banque mondiale « Sélection et Emploi des Consultants par les Emprunteurs de la Banque mondiale » datées de mai 2004. Les listes restreintes des consultants pour des services dont le coût estimé est inférieur à la contre valeur de 100.000 $EU par contrat peuvent ne comporter que des consultants nationaux conformément aux dispositions du paragraphe 2.7 des Directives sur la sélection et l’emploi de consultants. Ladite liste restreinte de consultants nationaux peut être composée (sans s’y limiter) de consultants du « Réseau d’Experts » établi par l’Emprunteur et publiée sur son site web. Les universités, institutions publiques de recherche et institutions de formation peuvent être recrutées conformément au paragraphe 1.11 et les ONG peuvent être sélectionnées conformément au paragraphe 3.16 des Directives sur la sélection et l’emploi de consultants. 11. Les services de consultants dont le coût estimatif est inférieur à la contre valeur de 100.000 $EU peuvent être attribués par sélection fondée sur les qualifications des consultants (paragraphe 3.7) ou par sélection par entente directe conformément aux dispositions de la Section V des Directives des Consultants. 12. La sélection par entente directe peut être utilisée à concurrence de 300.000 $EU pour les contrats avec des entreprises publiques pour assistance technique à l’exécution des sous-projets et à concurrence de 50.000 $EU pour tous les autres consultants conformément aux dispositions des paragraphes 3.10 à 3.13 des Directives des Consultants.

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13. Examen préalable par la Banque : Outre l’examen préalable de tous les marchés de fournitures et de travaux supérieurs aux seuils d’AON mentionnés ci-dessus, les marchés suivants sont soumis à examen préalable :

a) Tous les marchés de fournitures et de travaux dont le coût estimatif est égal ou supérieur à la contre-valeur de 100.000 $EU passés par entente directe ;

b) Les trois premiers marchés de fournitures et les trois premiers marchés de travaux.

14. Outre l’examen préalable de tous les contrats de consultants dont le coût est égal ou supérieur à la contre-valeur de 200.000 $EU et de tous les contrats de consultants individuels dont le coût est égal ou supérieur à la contre-valeur de 50.000 $EU, les contrats suivants sont soumis à examen préalable :

a) Tous les consultants individuels dont le coût estimatif est égal ou supérieur à 50.000 $EU ;

b) Les trois premiers contrats de services de consultants indépendamment de leur coût estimé.

Evaluation de la capacité des agences à exécuter les passations de marchés 15. En raison du grand nombre d’agences d’exécution (trois administrations centrales et près de 70 provinces et préfectures), une évaluation de la capacité d’un échantillon d’agences d’exécution à effectuer les actions de passation de marchés pour le projet a été menée à bien entre juin et octobre 2006. L’évaluation a passé en revue la structure organisationnelle d’exécution du Programme et l’interaction entre les différentes structures chargées de l’exécution, du contrôle et des paiements. Les problèmes suivants concernant les passations de marchés dans le cadre du Programme ont été identifiés et des mesures correctives sont proposées. 16. Les passations de marchés par les administrations centrales (Primature, Ministères du Développement social et de l’Intérieur) seront peu fréquentes mais elles sont essentielles à la réussite du programme. Les marchés seront identifiés dans un plan de passation des marchés. Le plan de passation des marchés fera partie du plan de travail annuel soumis chaque année à l’examen de la Banque. La décision concernant l’examen préalable / ex-post par la Banque de chaque marché sera clairement indiquée dans le plan de passation des marchés convenu. 17. Les provinces et les préfectures sont les principales agences d’exécution du programme. Même si la capacité humaine est considérée satisfaisante, l’INDH apportera un changement substantiel dans les méthodes de travail, ainsi qu’un accroissement de la charge de travail traditionnelle au niveau provincial, provoqué par la nouvelle approche ascendante, les nouvelles procédures d’exécution budgétaire et le coût élevé des transactions de la gestion de nombreux petits projets dans des zones éloignées et pauvres. Jusqu’à présent, il n’existe pas de flux des travaux et de partage des responsabilités précis établis au niveau provincial. Les rôles, responsabilités et flux de travail des différentes divisions au niveau provincial en ce qui concerne l’INDH seront clarifiés d’ici la fin de décembre 2006.

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18. Les ONG sont des porteurs de projet potentiels. Avant d’attribuer un projet à être exécuté par une ONG, une évaluation de la capacité fiduciaire sera effectuée. Ce processus et des critères objectifs sur lesquelles elle se fonde, sont explicités dans le MPF. 19. Jusqu’à présent, certaines provinces hésitent à transférer les ressources financières aux ONG et préfèrent exécuter les projets par leurs propres moyens au nom des ONG. Il s’agit là d’une situation transitoire. A l’avenir, la majorité des projets doivent être exécutés par les ONG. Les obligations en matière de passation de marchés de chaque ONG sont définies dans le MPF et seront clairement stipulées dans la convention de partenariat signée entre la province / préfecture et l’ONG. 20. Les municipalités ne sont pas des agences d’exécution du programme, mais elles font partie des porteurs de projet admissibles. Alors que dans les communes rurales la capacité en matière de passation de marchés est très limitée, dans les communes urbaines elle est suffisante au vu de la nature et de la taille des projets potentiels devant être exécutés par ces entités au sein de l’INDH. Comme pour tout porteur de projet, une évaluation de la capacité sera menée à bien, et dans le cas où la capacité serait insuffisante, un Maître d’ouvrage délégué sera désigné dans la convention de partenariat à conclure entre la Province et la Commune. 21. L’INDH se propose d’agir comme un levier pour d’autres sources de financement. Même s’il est avantageux, ce levier devra être clairement défini afin (i) d’éviter la déviation potentielle de « l’expansion de l’accès aux projets d’infrastructure » vers des projets d’infrastructure majeurs devant être couverts dans le cadre d’autres programmes ; et (ii) d’éviter d’utiliser les fonds de l’INDH conformément à des procédures qui ne sont pas conformes au programme INDH. Par conséquent, tous les projets devant être cofinancés devront répondre aux critères d’admissibilité de l’INDH, et soit tous les bailleurs de fonds pour un projet spécifique acceptent de suivre les procédures INDH, soit la contribution du programme audit projet devra être isolée et répondre à toutes les conditions préalables de l’INDH. Une note à ce sujet sera envoyée aux provinces et préfectures par la Coordination de l’INDH avant la fin de 2006. 22. Les retards dans l’exécution budgétaire constituent un problème générique au Maroc et l’évaluation montre que l’INDH n’y fait pas exception. Toutefois, une flexibilité budgétaire a été introduite dans l’INDH, qui devrait contribuer à réduire les retards et les goulets d’étranglement., en particulier en ce qui concerne les processus de passation de marchés qui sont lancés à la fin de l’année. Cette flexibilité est liée au fait que les budgets affectés au sein de l’INDH sont : (i) globaux ; (ii) déterminés pour la période quinquennale ; et (iii) automatiquement reportés sur l’année suivante. Il sera essentiel de communiquer ces nouvelles mesures et d’encourager le changement des méthodes de travail. Enfin, la planification des passations de marchés sera utilisée pour suivre les retards. A cette fin, le personnel provincial devra être formé à la façon de planifier les passations de marchés et la Coordination de l’INDH sera chargée de veiller à ce que les plans soient appliqués. 23. Par conséquent, le renforcement des capacités des divers acteurs à travers différents circuits (formation, manuels et outils de communication) est de la plus grande importance. Assurer qu’une attention et des moyens financiers suffisants sont accordés au renforcement des capacités est une condition essentielle de la réussite de l’INDH.

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24. Le Décret No 2-05-1017 portant sur l’INDH a changé les mécanismes de contrôle préalable du Ministère des Finances sur les passations de marchés et les paiements : le Contrôleur provincial des engagements de dépenses de l’Etat (CED) ou l’Agent comptable 6 (pour les communes) doit approuver la proposition d’engagement de l’autorisateur (y compris les procédures de passation des marchés) dans les trois jours au lieu de 15. Le contrôleur ne peut rejeter une proposition d’engagement que dans le cas où les ressources ne sont pas disponibles. Dans tous les autres cas, il « approuve avec commentaires » (visa avec observation). Répondre aux commentaires du contrôleur n’est pas obligatoire pour le sous-ordonnateur et l’absence de correction de déviation par ledit sous-ordonnateur ne provoquera pas le rejet automatique de demandes de paiement par l’Agent comptable qui a 10 jours pour procéder au paiement. Mais toute déviation sera évaluée au moyen de contrôles a posteriori et d’audits et les agences d’exécution seront tenues responsables en cas de non conformité. La réduction des retards maximums pour les examens de passation des marchés par les contrôleurs est considérée raisonnable tenant compte du type et de la taille moyens des contrats au sein de l’INDH et la disponibilité d’une équipe au niveau du CED. Il faut noter qu’en plus de ce qui précède, les mécanismes d’approbation des contrats par l’autorité supérieure sont maintenus au sein de l’INDH.7 25. Le mécanisme de contrôle a posteriori prévu par le Décret INDH est un audit conjoint à être effectué par l’Inspection générale des Finances (IGF) du Ministère des Finances et l’Inspection générale de l’Administration territoriale (IGAT) du Ministère de l’Intérieur. Les termes de référence de l’audit ont été examinés par la Banque et jugés satisfaisants. 26. Etant donné le nombre de projets à réaliser et suivre au niveau provincial, il est très important d’avoir en place un mécanisme de contrôle interne a posteriori. Il est essentiel que le contrôleur interne soit proche des projets pour accompagner les acteurs. Ce contrôleur interne a posteriori peut être désigné par le CPDH et peut être le CED, une personne qualifiée travaillant à la province ou un consultant. L’IGF et l’IGAT fourniront des termes de référence types pour un mécanisme de contrôle a posteriori au niveau provincial et assurer la supervision technique des systèmes de contrôle a posteriori au niveau provincial, L’IGF et l’IGAT mèneront également à bien des examens ex-post. 27. Il n’y a pas d’information spécifique sur les passations de marchés dans le système d’information de la gestion. Alors que ceci ne constitue pas un problème majeur pour la plupart des projets (de petits montants exécutés par les porteurs de projet), le manque d’information sur les activités importantes de passation des marchés, en particulier dans la composante précarité et dans l’appel à projets de la composante transverale, pourrait être un problème. Il est important de pouvoir disposer d’une base de données actuelle des marchés supérieurs à la contre-valeur de 50.000 $EU, qui comprendrait l’information sur la méthode de passation des marchés, le nom de l’entrepreneur et la planification et les progrès de l’exécution de la passation des marchés. Cette

6 Il n’y a pas de CED au niveau municipal, l’Agent comptable agit également en tant que contrôleur des engagements des dépenses. 7 Les marchés inférieurs à la contre valeur de 200.000 $EU au niveau provincial sont signés et approuvés par le Gouverneur, au-dessus de ce seuil, ils sont aprouvés par l’Administration centrale. Les marchés inférieurs à la contre valeur de 200.000 $EU au niveau muicipal sont signés par le président de la commune et approuvés par le Gouverneur. Les marchés entre 200.000 $EU et 1.000.000 de $EU sont approuvés par le Wali et les marchés excédant 1.000.000 de $EU sont approuvés par l’Administration centrale.

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information est précieuse en termes de suivi et évaluation mais elle l’est également pour les missions de supervision de la Banque et les auditeurs. 28. Bien que le risque global du programme pour la passation de marchés est considéré moyen, certaines activités sont requises pour assurer une réalisation appropriée des passations de marchés et atténuer les risques, telles que détaillées ci-dessous :

Actions d’atténuation du risque de passation des marchés Responsable Echéance

Plan de passation des marchés pour les Administrations centrales soumis à l’approbation de la Banque

Coordination de l’INDH

31 janvier 2007

Rôles, responsabilités et flux de travail entre divisions au niveau provincial clarifiés

Ministère de l’Intérieur

15 décembre 2006

Note sur les conditions de cofinancement de l’INDH disséminées à toutes les parties concernées

Coordination de l’INDH

31 décembre 2006

Formation des responsables des passations de marchés chargés des procédures INDH

Coordination de l’INDH

31 mars 2007

Termes de référence sur les mécanismes de contrôle a posteriori au niveau provincial

IGF / IGAT 31 décembre 2006

Système d’information de l’INDH mis à jour pour inclure l’information sur les passations de marchés

Coordination de l’INDH

31 décembre 2006

Planification de la passation de marchés et fréquence de la supervision des passations de marchés 29. Les plans de passation de marchés devraient être préparés au début de chaque année et actualisés semestriellement ou régulièrement pour refléter les besoins réels de l’exécution du projet et les améliorations en matière de capacité institutionnelle par chaque agence d’exécution. Avant que toute agence d’exécution de l’administration centrale n’attribue un marché, un plan de passation de marchés doit être soumis à la Banque et considéré acceptable par celle-ci ; les provinces et préfectures devront conserver leurs plans de passation de marchés dans leurs dossiers pour l’audit et pour les contrôles a posteriori. 30. Outre la supervision de l’examen préalable qui sera effectuée par les bureaux de la Banque, l’évaluation de la capacité a recommandé deux missions de supervision de terrain pour mener à bien l’examen ex-post des actions de passation des marchés.

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Annexe 9

Initiative nationale pour le développement humain (INDH)

Analyse économique et financière

1. La présente annexe analyse : (i) la justification du financement de l’INDH au vu de sa caractéristique de programme de développement participatif communautaire et (ii) les implications économiques des différentes composantes du programme et l’approche adoptée pour assurer des résultats efficaces par rapport au coût. Etant donné que les projets financés par l’INDH sont sélectionnés par un processus participatif et ne sont par conséquent pas connus par avance, l’analyse n’est pas en mesure d’évaluer ex-ante les impacts de développement potentiels de l’INDH.

Justification du financement par l’Etat Financement d’infrastructures de base et de services sociaux

2. Investir dans l’accès aux infrastructures de base et aux services sociaux constitue un moyen pour un pays de réduire les risques sociaux et de renforcer le capital humain, ce qui à son tour augmente le capital social, la productivité et la croissance. Les interventions de l’Etat dans les secteurs sociaux sont nécessaires pour améliorer l’efficacité et l’équité et maximiser les retombées positives de ces infrastructures et services. En ce qui concerne l’efficacité, les personnes vivant dans les zones à niveaux de pauvreté élevés n’ont pas les moyens de payer pour l’infrastructure de base telle que l’eau, l’assainissement, l’électricité ou les routes, ou les services tels que la santé, la protection sociale ou l’éducation. Ceci vaut particulièrement pour les plus vulnérables parmi les pauvres (femmes, handicapés, personnes âgées). Le rôle de l’Etat est donc de subventionner la production d’infrastructures ou la consommation de services, en finançant une partie du coût de leur production. En ce qui concerne l’équité, les marchés ne garantissent pas la distribution équitable des revenus et de l’accès aux services de base. Partant de là, les Etats doivent trouver des mécanismes qui assurent que les groupes à faible revenu et les groupes vulnérables ont accès à l’infrastructure de base et aux services. Financement d’activités génératrices de revenus et de renforcement des capacités

3. La justification pour le financement d’autres interventions telles que les activités génératrices de revenus ou le renforcement des capacités est moins évidente, car l’investissement ne couvrira qu’un nombre restreint de bénéficiaires, contrairement à l’ensemble de la communauté dans le cas de biens publics. Par conséquent, il est légitime de poser la question pourquoi le secteur privé ne s’engage pas dans ces activités s’il y a des retombées positives pour tous les participants. Les pauvres sont soumis à des contraintes de liquidités qui rendent l’investissement initial impossible, qui à son tour est nécessaire pour des avantages ultérieurs. Les marchés des capitaux échouent car ils empêchent les ménages les plus pauvres de s’endetter pour financer des investissements et, en particulier, la formation de capital humain. De plus, la recherche a montré que les problèmes de coordination (par exemple parmi les professionnels dans un certain secteur économique), le manque de confiance (en particulier entre le secteur

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informel et le secteur formel de l’économie, mais aussi entre citoyens et collectivités locales), l’asymétrie d’information (par exemple entre un producteur et un négociant), et l’absence de mécanismes pour faire appliquer les contrats peuvent conduire à des situations dans lesquelles les actions collectives socialement optimales ne sont pas entreprises. Par conséquent, les Etats ont un rôle à jouer dans la facilitation de la coordination et la formation de capital humain et social, lesquelles auront des retombées positives sur l’ensemble de la communauté. 4. Toutefois, ces conditions ne suffisent pas pour justifier l’intervention de l’Etat. En fait, l’efficacité par rapport aux coûts engendrés par ces interventions est nécessaire pour assurer que le coût de la correction des imperfections du marché ne dépasse pas les avantages sociaux résultant de l’accès aux services. Financement d’approches participatives

5. L’expérience internationale suggère que les approches participatives communautaires peuvent être un mécanisme efficace par rapport au coût, à condition qu’elles soient bien gérées. La Banque mondiale a acquis une expérience considérable en matière de projets de développement participatif8. Sur un total de 847 projets de développement communautaire participatif exécutés entre 1989 et 2003, la Banque a récemment évalué un échantillon représentatif de 84 projets9. Conformément au classement de la Banque mondiale, à l’achèvement des projets, la performance globale des projets participatifs a été meilleure que celles des autres projets sur la période considérée. Toutefois, la réussite dans la réalisation des objectifs quantitatifs, tels que l’infrastructure bâtie, les emplois générés, l’accès aux établissements de soins et aux écoles, a été plus grande que dans la réalisation des objectifs qualitatifs, par exemple., le renforcement des capacités communautaires et la qualité de la formation. Un autre argument mis en avant est l’efficacité par rapport au coût. Si l’exécution de projets participatifs a requis des coûts directs considérables pour les gouvernements, ces derniers ont été surcompensés par les coûts plus faibles pour les infrastructures en raison de l’augmentation du capital social et de l’autonomisation des communautés. Ceci est confirmé par d’autres recherches démontrant que les approches participatives ont des coûts unitaires plus faibles dans tous les secteurs et tous les pays que les approches traditionnelles et qu’elles tendent à accroître l’accès aux services sociaux et leur qualité par rapport à des groupes de comparaison, ce qui s’est traduit dans la plupart des cas par une plus grande utilisation des services de base10. 6. Toutefois, les critiques ont soutenu que les approches participatives ont un effet négatif de substitution sur les systèmes traditionnels de service public. La réponse à cet argument est double. Tout d’abord, les dépenses au titre de l’approche participative de l’INDH sont négligeables par rapport au budget total du secteur social du Gouvernement marocain. Ensuite, si l’INDH s’avère être plus efficace en termes de coût que le financement et la prestation de

8 Trois éléments définissent les approches participatives : donner les responsabilités aux communautés locales (conception, exécution, supervision et évaluation, exploitation et maintenance de projets ou toute combinaison de ce qui précède), l’apprentissage par la pratique au niveau local, résoudre tous les problèmes rencontrés au niveau communautaire (approche multisectorielle). 9 OED 2005 : Département de l’évaluation des opérations de la Banque mondiale, « L’efficacité de l’appui de la Banque mondiale au développement de proximité et au développement mené par la communauté », 2005 (http://www.worldbank.org/oed/cbdcdd) 10 Rawlings et Van Domelen, 2001, cité dans REP « Maroc – Projet d’appui à l’Agence de développement social (PAADS) (SSDAP) », (2002, 23947-MOR).

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services traditionnels des ministères sectoriels, alors cet effet de substitution est même souhaitable et devrait être encouragé en réaffectant des ressources de ces programmes traditionnels. 7. Il reste la possibilité d’évincer le financement privé en subventionnant certaines infrastructures et services. Afin de minimiser ce risque considérable, les directives de l’INDH pour tous les projets sous la composante rurale et urbaine interdisent des subventions à 100 pour cent et requièrent des porteurs de projet qu’ils aient un plan de financement clair pour l’exploitation et l’entretien des infrastructures ou services financés au titre de l’INDH. Ceci devrait conduire à ne retenir que les projets qui pourront recouvrer une partie de leurs coûts futurs. 8. Enfin le risque de la substitution du secteur privé est partiellement compensé par l’effet multiplicateur de l’INDH. Comme l’indique le Tableau 1 ci-dessous, la priorité accordée à l’INDH par le Gouvernement du Maroc a déjà permis la mobilisation de fonds des ministères sectoriels, d’organismes gouvernementaux et de collectivités locales (conseils régionaux et provinciaux, municipalités), ainsi que d’ONG nationales et internationales, de fondations (dont la plupart sont financées partiellement ou entièrement sur des fonds privés) et d’entreprises du secteur privé. Pour le programme prioritaire 2005, la contribution des partenaires s’est élevée à près de deux fois le total des dons de l’INDH, même s’il faut noter que les institutions gouvernementales ont joué un rôle majeur parce qu’elles ont pu être mobilisées rapidement pour appuyer les projets financés par l’INDH. Cette participation ainsi que l’intervention directe du secteur privé continuera à s’accroître au cours des années à venir. Les entreprises du secteur privé jouent déjà un rôle important dans la construction d’infrastructures et la prestation de services tels que l’eau et l’assainissement au titre de leurs engagements contractuels avec les municipalités. Le programme INDH apporte le financement ainsi qu’un élan supplémentaire pour réaliser les normes d’accès universel à l’eau, l’électricité et l’assainissement.

Tableau 1 : Composition du financement de projets financés dans le cadre de l’INDH (DH marocains)

Programme prioritaire 2005 Montant (DH) Part (%)

Montant total (1104 projets) 666.750.279 100 % Dons INDH 240.262.929 36 % Contribution des partenaires 426.487.350 64 % Dont : Etat (départements, agences, etc.) 341.189.880 80 % Fondations nationales 55.443.356 13 % Municipalités 21.324.368 5 % ONG internationales 8.529.747 2 %

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Implications économiques des composantes du projet INDH Maximiser le taux de rendement social 9. Comme discuté ci-dessus, la plupart des projets financés par l’INDH ne permettent pas une analyse standard en termes de coûts bénéfices pour déterminer la valeur actualisée nette du projet, du fait qu’il n’y aura pas de flux de recettes directement quantifiables à comparer aux coûts engendrés. Ceci s’applique à tous les projets d’infrastructures, de services sociaux et économiques, de renforcement des capacités et de protection sociale au titre des composantes rurale, urbaine, de précarité et transversale de l’INDH. Néanmoins, la performance en termes de gains de bien-être social dépendra d’un nombre de facteurs clés, tel que discutés ci-dessous.

a) Ciblage des bénéficiaires 10. L’INDH a établi comme principal objectif de lutter contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale en milieu urbain et rural. Le ciblage des plus pauvres, des plus vulnérables et des plus exclus a donc la plus haute importance pour atteindre cet objectif. L’argument économique sous-jacent est que les taux de rendement social, donc la justification des interventions de l’Etat, diminuent lorsque les niveaux de revenus et de captal social et humain augmentent. Le Gouvernement du Maroc est conscient de cette causalité et a conçu deux composantes ciblées géographiquement (soit 50 pour cent du budget programme total) qui visent approximativement 400 communes rurales et 250 quartiers urbains. La sélection des communes rurales a été fondée essentiellement sur le taux de pauvreté tel qu’il apparaît sur les cartes de la pauvreté. 11. Pour la composante urbaine, une présélection de villes a été faite, en fonction de la taille de la population et de critères administratifs. La sélection des quartiers éligibles dans ces villes a été faite en fonction d’une combinaison : (i) d’indicateurs d’exclusion sociale (accès aux services de base, chômage, analphabétisme et conditions de logement) ; (ii) d’une détermination du fait de sélectionner ou non des quartiers dans lesquels d’autres programmes publics sont en cours ou prévus ; et (iii) d’indicateurs supplémentaires identifiés par chaque autorité provinciale conformément aux spécificités locales. L’équipe de la Banque a examiné toutes les données disponibles sur le ciblage urbain et a visité des quartiers à Casablanca, Marrakech et Rabat pendant la préparation du projet afin de déterminer la validité de la méthodologie de ciblage. 12. Alors que les 250 quartiers sélectionnés ne sont pas nécessairement les plus pauvres ou les plus socialement exclus en termes absolus à l’échelle nationale, ce sont les plus pauvres ou les plus socialement exclus en termes relatifs, au sein de chacune des villes sélectionnées au départ pour accueillir le Programme. Certaines autorités provinciales ont mis l’accent sur l’objectif consistant à fournir des interventions rapides et à fort impact au bénéfice des populations des quartiers urbains les plus exclues et ont donc ciblé des quartiers plus petits au sein des villes. D’autres ont mis l’accent sur l’objectif consistant à appuyer la conception de cadres de développement local à travers des processus participatifs, afin d’améliorer l’alignement entre les divers investissements sectoriels, et ont ainsi ciblé des quartiers beaucoup plus vastes.

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Certaines villes ont adopté une combinaison des deux approches. Dans ce sens, l’approche du ciblage urbain concilie les deux objectifs du Programme INDH. 13. La composante précarité se concentre sur un groupe d’individus identifié pour assurer un impact maximal : les sans-abri, les personnes vivant dans des institutions spécialisées et celles sur le point de tomber dans une de ces situations (enfants orphelins, jeunes à risque, mères célibataires, handicapés et personnes âgées, etc.) Etant donné la nature des activités à financer dans le cadre de cette composante (amélioration des prestations offertes par les ONG et les institutions gouvernementales pour appuyer la réinsertion sociale et économique des groupes vulnérables) et les définitions strictes des groupes éligibles stipulées dans le manuel des procédures, il est prévu que seuls les plus vulnérables bénéficieront de cette composante. 14. L’appel à projets (composante transversale) est toutefois potentiellement destiné à toutes les ONG, coopératives et communes du pays, indépendamment des niveaux de pauvreté et d’exclusion de leur population. Même s’il se justifie comme un moyen de généraliser les mécanismes de gouvernance de l’INDH dans le pays, il y a un risque considérable que l’impact de cet appel à projets soit diminué par le manque de ciblage de la pauvreté. Afin de minimiser ce risque, des directives de critères stricts pour l’éligibilité et la sélection des porteurs de projet ont été formulés dans le manuel des procédures. Pendant le processus de sélection, les approbations pencheront fortement vers des projets qui démontrent qu’ils ciblent un groupe particulier de pauvres ou de vulnérables.

b) Critères de sélection 15. Une caractéristique qui définit l’INDH est le fait que le choix des activités est déterminé par les communautés elles-mêmes. Toutefois, étant donné les ressources limitées du Programme, il est fondamental de définir et d’établir des priorités pour la sélection des projets de l’INDH. Ceci est d’autant plus important que les communautés tendent à être hautement hétérogènes, que les préférences des dirigeants des communautés peuvent ne pas être cohérentes avec les préférences moyennes et que les membres plus revendicateurs de la communauté (généralement les plus aisés) peuvent tenter de capturer une plus grande part des ressources que ceux, plus pauvres, qui en ont le plus besoin. 16. Toutefois, l’allocation des ressources est un problème délicat, en particulier du fait que l’INDH n’a pas établi de quota pour les différents types de projets (infrastructures, services, activités génératrices de revenus, renforcement des capacités). Les manuels de procédures de l’INDH contiennent une liste de critères d’éligibilité destinés à améliorer l’efficacité et l’équité dans la sélection des projets, dont les plus importants sont :

La participation à la mise en œuvre du projet de ses bénéficiaires ; L’approche rentabilité de l’investissement : solution adaptée et efficace face au problème

identifié ; Contribution financière ou en nature des initiateurs du projet (10 pour cent minimum) ; Capacité (technique, organisationnelle, gestion comptable et financière) suffisante de

l’équipe du projet pour son exécution ; Plan de financement approprié et crédible pour l’exploitation et la maintenance du projet.

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c) Analyse des coûts unitaires

17. Comme mentionné plus haut, l’expérience internationale montre que les approches participatives donnent des résultats efficaces par rapport au coût par opposition aux programmes plus traditionnels des gouvernements. La Banque mondiale a récemment effectué des évaluations d’impact pour des projets basés sur des mécanismes participatifs, tels que le Fonds social en Egypte ou le Fonds social au Yémen. Les évaluations incluent des estimations des coûts unitaires pour différents types de projet. Même si ces données préliminaires devront être confirmées en ce qui concerne leur précision et comparabilité, certains résultats intéressants émergent, comme le coût élevé pour la formation et le renforcement des capacités, ainsi que pour les projets de micro crédit (Tableau 2, Tableau 3). Ces coûts servent également de base pour l’évaluation de l’efficacité coût potentielle des projets INDH.

Tableau 2 : Fonds Social Egypte – Etude d’évaluation d’impact de développement 2003 (Phase 1, Transition, Phase 2)

Type de sous-projet Dépenses totales (milliers de $EU)

Nombre de bénéficiaires (ONG)

Coût moyen par bénéficiaire ($EU)

Education 32.095 253.859 21,80 Micro crédit 50.015 32.837 262,57 Formation 7.984 9.951 138,31 Amélioration ONG 4.427 297 2.571,02

Tableau 3 : Fonds Social Yémen - Etude d’évaluation d’impact de développement 2003

Type de sous-projet Coût moyen par projet ($EU)

Nombre de bénéficiaires directs par projet

Coût moyen par bénéficiaire ($EU)

Environnement 104.226 14.348 7,26 Routes 93.256 9.630 9,68 Santé 53.026 4.444 11,93 Eau 58.956 2.867 20,56 Appui organisationnel 14.350 269 53,35 Education 60.194 713 84,42 Interventions intégrées 21.453 250 85,81 Groupes à besoins spéciaux 58.935 302 195,15 Micro crédit 54.518 248 219,83 Formation 12.150 55 220,91 Moyenne 55.684 1.934 28,79 18. Les statistiques sur les coûts unitaires pour les projets INDH ne sont pas encore disponibles, même si plus de 75 pour cent des projets INDH 2005 étaient exécutés à l’évaluation du projet. Toutefois, l’Agence de développement social (ADS) a mis en œuvre des projets de type INDH avec une approche communautaire participative depuis 2002, en partie avec le

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financement de la Banque mondiale. Les estimations des coûts unitaires pour certains projets d’infrastructure de base et de renforcement des capacités sont données dans le Tableau 4. Alors qu’il est difficile d’établir des comparaisons avec des données de projets internationaux comme ceux d’Egypte ou du Yémen, il est tout de même possible de mesurer ces coûts par rapport aux coûts unitaires par bénéficiaire de projets types mis en œuvre par les ministères sectoriels. 19. Le Ministère de l’Équipement et des Transports indique des coûts unitaires de 27.300 $EU par km pour les routes non asphaltées, praticables de tout temps (largeur de 6 mètres) et de 12.650 $EU par km pour les routes non asphaltées, praticables par temps sec uniquement (2006), alors que le deuxième programme national de routes rurales financé par la Banque mondiale estime le coût moyen pour les routes praticables de tout temps à 44.150 $EU (2005). Selon le Ministère de l’Intérieur et l’Office national de l’eau potable (ONEP), le coût par ménage d’un raccordement à l’eau s’élève à environ 220 $EU dans les zones rurales et à 350 $EU dans les zones urbaines, alors qu’un raccordement individuel aux égouts dans les zones urbaines coûte en moyenne 340 $EU. Clairement ces chiffres ne sont pas directement comparables avec ceux collectés auprès de l’ADS, car le type et le cahier de charges des travaux peuvent varier tout comme les mesures sociales d’accompagnement. Toutefois, l’ordre de coût pour les premiers projets d’eau et de routes de l’ADS indique que les approches communautaires participatives au Maroc sont prometteuses en termes de leur efficacité coût.

Tableau 4 : Coûts unitaires de l’ADS pour les projets d’infrastructure de base et de renforcement des capacités (2003-2005, calculs de l’ADS)11

Type de projet ADS

Nombre de projets (2003-2005)

Coût unitaire moyen (DH)

Coût unitaire moyen ($EU)

Eau (raccordement individuel, par ménage) 141 4 057,86 427,58 Eau (raccordement individuel, par bénéficiaire) 141 565,54 59,59 Assainissement (raccordement individuel, par bénéficiaire) 9 743,54 78,35 Routes (non asphaltées, par km) 66 190 874,11 20 112,40 Education (maternelle, par bénéficiaire) 16 1 029,89 108,52 Education (maison d’étudiants, par bénéficiaire) 76 3 719,37 391,91 Renforcement de la capacité pour acteurs locaux (par bénéficiaire) 15 2 999,90 316,10

11 Taux de change au 1er décembre 2005 : 1 DH = 0,10537 $EU.

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20. Une approche possible pour assurer une plus grande efficacité par rapport au coût des projets INDH aurait pu consister à établir des plafonds en termes de coûts unitaires. Toutefois, étant donné le manque de connaissance antérieure des types de projets sélectionnés, cette approche aurait pu infléchir les allocations vers des projets « meilleur marché » qui ont peu d’impact en termes de protection sociale. Avec l’accumulation de données de terrain sur les projets, l’approche plus flexible choisie devrait être progressivement complétée par des normes de coûts plus rigoureuses afin d’optimiser l’allocation des ressources.

d) Capacité institutionnelle 21. Des acteurs bien formés, de qualité élevée et motivés, une bonne gestion aux niveaux local, provincial, régional et central, et des systèmes appropriés d’information et de partage du savoir sont les piliers de la réussite de tout programme participatif. L’évaluation d’une commune ou d’un quartier, l’organisation d’un diagnostic participatif englobant tous les groupes de la société, la conception, la préparation et l’exécution de projets, sont des tâches spécialisées qui requièrent une formation et des compétences techniques. Les dirigeants et les décideurs de l’INDH auront également à adapter et à ajuster le cadre opérationnel au fur et à mesure que de nouvelles informations sur les premiers projets, leur réussite et leurs insuffisances deviendront disponibles. Enfin, un suivi et une évaluation détaillés et un apprentissage permanent sont nécessaires, lesquels s’appuieront sur les données collectés sur les projets, les coûts unitaires et les évaluations par les bénéficiaires. 22. Le Gouvernement du Maroc a entrepris des efforts majeurs en formant ses fonctionnaires à tous les niveaux aux nouvelles approches et activités de l’INDH. En 2005 et 2006, 1.000 fonctionnaires aux niveaux provincial, régional et national et quelques 5.000 autres membres des comités locaux et des équipes d’animation ont été formés. Les efforts de renforcement des capacités (RC) se poursuivront d’une manière soutenue tout pendant toute la durée du Programme. Des plans de RC seront conçus au niveau provincial afin de tenir compte des besoins spécifiques de RC, et seront assortis d’activités gérées au niveau national ou régional. Une composante importante de ces plans sera l’apprentissage par les pairs. En outre, le système d’information intégré en place fournit déjà des données précises et à jour, et sera amélioré progressivement de sorte à que le cadre global de S&E soit entièrement fiable. Les mécanismes de suivi et d’évaluation sont également en train d’être renforcés à travers la création de l’Observatoire National pour le Développement Humain.

e) Viabilité financière 23. Pour assurer la viabilité de l’initiative INDH, il sera nécessaire de trouver une combinaison efficace de fonds privés et publics. Les fonds publics disponibles pourraient être limités par la disponibilité de l’assistance étrangère et les réaffectations effectives d’autres budgets des secteurs sociaux. En 2003, le Gouvernement marocain a dépensé environ 2,75 milliards de DH, soit 16 pour cent de son budget d’investissement (17,2 milliards de DH) dans le secteur social12 (dont 4 pour cent pour la santé et 9 pour cent pour l’éducation), ce qui

12 Ce chiffre comprend les dépenses du Ministère de la Santé, du Ministère de l’Education et de la Jeunesse et du Ministère de l’Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité (source : Annuaire statistique du Maroc 2004).

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représente environ 0,65 pour cent du PIB13. Le budget annuel de l’INDH sur la période 2006-2010 (1 milliard de DH) se montera à environ 0,5 pour cent du PIB du pays en 2003, mais à près de 75 pour cent du budget d’investissement 2003 dans les secteurs sociaux. Le niveau annuel des dépenses pourrait être maintenu après 2010, si des réaffectations sont faites à partir d’autres budgets et si l’aide étrangère se poursuit. Ceci ne sera possible que si l’INDH démontre sa plus grande réussite dans la réduction de la pauvreté, de la précarité et de l’exclusion sociale que celle des programmes traditionnels exécutés par les ministères sectoriels. Par conséquent, des mécanismes doivent être mis au point très tôt pour transformer l’approche participative de l’INDH en un outil de développement de proximité et de planification généralement accepté. 24. Les ressources privées dépendront de la disponibilité et de l’efficacité des mécanismes de recouvrement des coûts qui ont été incorporés dans la conception du projet INDH. A ce jour, la contribution financière ou en nature des bénéficiaires est fixée à 10 pour cent du montant du don INDH. Le respect de cette condition sera scrupuleusement suivi.

25. Il est fortement improbable que les projets INDH génèrent des recettes fiscales supplémentaires qui pourraient permettre un financement public additionnel, du fait que la majorité des groupes de revenus cibles sont exempts d’imposition. Par conséquent, l’impact fiscal de l’INDH est négligeable pour la viabilité financière du projet. Assurer la rentabilité des activités génératrices de revenus 26. Le seul type de projet INDH qui permet une analyse coûts bénéfices est celui des activités génératrices de revenus qui reçoivent un appui financier direct. L’évaluation économique de ces projets a été incorporée dans la conception du projet. Le manuel de procédures requiert des propositions pour inclure un plan d’exploitation viable avec les cash flows estimés démontrant la rentabilité financière des projets. Des études de faisabilité technique sont nécessaires pour certains projets, alors que tous les projets doivent procéder à une simple analyse de marché, démontrer la demande pour le produit ou le service que l’activité va générer et soumettre un simple plan d’exploitation. Il sera important d’apprendre et de partager l’information des premiers projets afin d’améliorer le processus de sélection dans les années ultérieures de l’INDH.

13 Source : Annuaire Statistique du Maroc, 2004

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Annexe 10

Initiative nationale pour le développement humain (INDH)

Procédures de protection environnementale et sociale applicables au programme INDH 1. La présente annexe présente une synthèse des dispositions préconisées et présentées dans le Plan de gestion environnementale (Annexe 10 A) et dans le Cadre de l’étude sur la sauvegarde sociale (Annexe 10 B) élaborés durant la phase de préparation du projet. 2. Les activités et les projets financés dans le cadre de l’INDH sont définis par un processus participatif au cours de la mise en œuvre du programme. En conséquence, l’approche la plus appropriée en matière de protection environnementale et sociale consiste en la définition de procédures simplifiées pour l’évaluation environnementale et sociale des activités/projets, l’identification des impacts nocifs potentiels et la spécification des bonnes pratiques et des mesures de remède/d’atténuation appropriées.

Annexe 10 A : Questions liées aux mesures de sauvegarde – Aspects environnementaux

Objectif du Plan de gestion environnementale (PGE) 3. L’objectif du PGE est d’assurer la conformité des actions de l’INDH aux politiques environnementales marocaines ainsi qu’aux politiques de sauvegarde de la Banque mondiale. Le PGE sert de manuel de procédures pour la gestion des questions environnementales posées par les activités et les projets de l’INDH financés dans le cadre du programme de la Banque. A cet égard il facilite la mise en œuvre du critère d’évaluation spécifié dans les manuels de procédures pour les volets rural, urbain, précarité, et activités génératrices de revenus et dans la note relative à l’appel à projets, développés pour la mise en œuvre de l’INDH : « Le projet ne nuit pas à l’environnement. Dans le cas contraire, des mesures de remède doivent être clairement identifiées ». 4. Ces mesures s’intègrent naturellement dans le processus participatif à la base de l’INDH et se trouvent renforcées par un système de suivi-évaluation environnemental ainsi que par un programme de formation/renforcement des capacités de gestion environnementale. En conséquence, le PGE :

présente le cadre politique, juridique et administratif marocain pour la gestion de l’environnement qui gouverne les activités de l’INDH ainsi que les politiques de la Banque mondiale à prendre en compte.

analyse les impacts environnementaux potentiels, positifs et négatifs, y compris les impacts cumulatifs potentiels.

explique les procédures d’évaluation environnementale proposée pour identifier, prévenir, minimiser ou atténuer les impacts négatifs potentiels des activités.

explique le système de suivi et d’évaluation environnementale, basé sur les systèmes existants de l’INDH, pour surveiller et évaluer les impacts des activités et projets.

présente un programme de sensibilisation, de formation et de renforcement des capacités de gestion environnementale à chaque niveau de l’INDH.

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estime les coûts de la mise en œuvre du PGE dans un budget qui va être intégré dans le budget d’appui de la Banque mondiale à l’INDH.

5. De plus, dans les annexes du PGE se trouvent des informations supplémentaires comme la législation pertinente ; la fiche de suivi environnemental ; les termes de référence pour les évaluations environnementales; les exemples de bonnes pratiques et mesures types d’atténuation; et enfin un programme de sensibilisation, formation et renforcement des capacités. Procédures d’évaluation environnementale 6. Afin de s’assurer que les aspects environnementaux identifiés ci-dessus soient pris en compte durant l’exécution des actions de l’INDH, le PGE définit les procédures d’évaluation environnementale comprenant deux étapes : (i) une décision sur l’éligibilité des actions basée sur certains critères de non éligibilité à cause des impacts environnementaux ou sociaux non acceptables et (ii) un examen environnemental selon certaines procédures définies de façon pertinente. Critères d’éligibilité 7. La plupart des actions qui seront identifiées dans le cadre des deux volets cités ci-dessus seront éligibles au financement de l’INDH, mais il est vraisemblable que certaines actions ne seront pas en conformité avec les politiques marocaines ou celles de la Banque mondiale (politiques de sauvegarde environnementale et sociale citées ci-dessus). Ces dernières ne seront pas éligibles au financement du programme. Ces actions non éligibles sont les suivantes :

Actions qui causent la perte ou la dégradation des aires naturelles (forêts, zones humides, habitats naturels, aires protégées)

Actions qui menacent une aire culturelle, historique ou archéologique Actions qui impliquent l’achat de pesticides ou d’équipement pour leur application Actions qui impliquent la construction d’un barrage de 15 mètres ou plus de hauteur

8. Il y aurait des cas particuliers pour des actions qui impliquent l’acquisition de terres, le déplacement des populations ou qui ont des impacts sur l’accès des populations à leurs habitats, à leurs biens, à leurs sources de revenus ou à leurs moyens d’existence, et sur les services publics. Ces actions ne seront pas tout à fait non éligibles, mais il faudra s’assurer de la conformité au document cadre particulier préparé pour ces cas. Procédures d’évaluation environnementale 9. Afin de s’assurer que les impacts environnementaux soient effectivement pris en compte dans la planification et l’exécution des actions des deux volets cités de l’INDH, les porteurs de projet et les structures décisionnelles de l’INDH devront suivre les procédures d’évaluation environnementale décrites dans le présent document. Ces procédures seront complètement intégrées dans le processus participatif et les procédures décisionnelles déjà établies pour la mise en œuvre de l’INDH.

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10. Chaque action sera soumise à un examen environnemental pour évaluer les impacts potentiels et identifier les bonnes pratiques et les mesures d’atténuation nécessaires pour éviter, minimiser ou atténuer les effets nocifs. Ces procédures assureront la conformité des actions au critère d’évaluation de l’INDH : « Le projet ne nuit pas à l’environnement. Dans le cas contraire, des mesures de remède doivent être clairement identifiées ».

Examen préliminaire avec fiche environnementale. Au moment de la conception d’une action et au même temps que la préparation de la fiche type de proposition de l’action, les porteurs (porteuses) de l’activité ou du projet, avec l’appui de l’Equipe d’animation communale/de quartier (EAC/Q), utiliseront une fiche environnementale (Voir Annexe B du PGE) pour procéder à l’examen préliminaire : (i) de l’éligibilité de l’action, (ii) des impacts environnementaux et sociaux potentiels, et (iii) des bonnes pratiques et mesures d’atténuation à prendre. Les résultats de cet examen seront présentés et discutés au Comité local pour le développement humain (CLDH) ou au Comité provincial de développement humain (CPDH) ou au Comité régional de développement humain (CRDH) pour (i) confirmer que l’action est éligible et (ii) décider si les bonnes pratiques et les mesures d’atténuation identifiées sont adéquates ou si une évaluation environnementale (EE) sera nécessaire.

Evaluation environnementale. Il est attendu que la plupart des actions soumises à l’examen préliminaire n’auront pas besoin d’une EE, car : (i) elles n’auront pas d’impacts significatifs ou (ii) elles auront des impacts minimes qui pourraient être évités, minimisés ou atténués avec les bonnes pratiques et les mesures d’atténuation identifiées au cours de l’examen préliminaire lui-même. Dans les cas où une EE sera considérée comme nécessaire pour évaluer des impacts particuliers (comme des impacts cumulatifs) en profondeur ou pour développer des mesures spécialisées, les porteurs (porteuses) de l’action, avec l’appui de l’EAC/Q et/ou l’inspection régionale du Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement (MATEE), identifieront un consultant expérimenté dans les EE pour faire une évaluation plus détaillée. Des termes de référence types pour ces EE se trouvent à l’Annexe C. Cette EE devra être finalisée et présentée au CLDH/CPDH/CRDH avant que l’action ne soit approuvée.

Mise en œuvre des bonnes pratiques et des mesures d’atténuation. Des exemples de bonnes pratiques et de mesures d’atténuations types pour les activités et les projets qui pourraient avoir un impact potentiel sur l’environnement sont présentés à l’Annexe D. Les CLDH et les autres structures décisionnelles de l’INDH s’assureront que les bonnes pratiques et les mesures d’atténuation identifiées pour une action sont introduites dans les contrats des entreprises qui seront responsables de la mise en œuvre de l’activité ou de la réalisation des travaux et que ces pratiques et ces mesures seront pleinement exécutées. Avec l’appui des inspections régionales du MATEE, les pratiques et les mesures seront soumises à une surveillance régulière et à un suivi et évaluation comme cela est expliqué ci-dessous.

11. Les DAS, les CLDH et les EAC/Q s’assureront que ces procédures d’évaluation environnementale suivent le processus de participation et de réunions établi par l’INDH au niveau local ainsi que ce processus participatif inclut les femmes autant que les hommes dans les consultations, le travail de diagnostic et l’exécution des projets.

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Procédures de suivi et évaluation environnementales 12. Le PGE établit un système de suivi environnemental qui pourra être intégré dans le système de suivi et évaluation prévu dans le cadre de la mise en œuvre de l’INDH. Ce système de suivi environnemental comprend les composantes suivantes :

La surveillance environnementale a pour but de s’assurer que les bonnes pratiques et les mesures d’atténuations environnementales et sociales identifiées dans l’examen préliminaire ou dans l’EE sont respectées dans la planification et la mise en œuvre des activités et des projets. Cette surveillance se fera par les CLDH/CPDH/CRDH et les EAC/Q en liaison étroite avec les inspections régionales du MATEE et les communautés locales et permettra d’ajuster, si nécessaire, les mesures d’atténuation prévues afin d’intervenir rapidement pour limiter et remédier à la dégradation de l’environnement ainsi que les coûts inhérents à sa restauration. A la fin de la réalisation d’une activité ou d’un projet, le porteur de projet préparera un volet environnement dans le rapport de fin de projet faisant état des impacts sur l’environnement.

Le suivi environnemental a pour objectif de mesurer les impacts réels des activités et des projets sur la qualité environnementale locale et les comparer à l’évaluation des impacts potentiels effectuée au moment de l’examen environnemental ou de l’EE. Ce suivi se fera également par les CLDH et les EAC/Q en liaison avec les inspections régionales du MATEE et les communautés locales et permettra d’évaluer l’efficacité des mesures d’atténuation prises et de prendre des actions correctives si nécessaires, ainsi que d’évaluer d’autres aspects pour lesquels il subsiste des incertitudes. Pour entreprendre le suivi des impacts des projets sur l’environnement, certains indicateurs clés de suivi devront être développés (Voir Tableau 5 pour des indicateurs types proposés) et une base de référence établie au début, pour que la comparaison des indicateurs puisse être faite.

13. Les structures décisionnelles de l’INDH, en collaboration avec les inspections régionales du MATEE, s’assureront que des rapports de suivi environnemental sont préparés périodiquement pour le Comité du pilotage de l’INDH et pour la Banque mondiale. Ces rapports devront contenir une comparaison entre la base de référence, les hypothèses et les indicateurs clés de terrain mesurés, une discussion sur les différences observées et des recommandations appropriées. Actions de formation et de renforcement des capacités 14. Etant donné que le processus participatif de développement institué par l’INDH impliquera les populations locales, les élus des communes/quartiers et les éléments de la société civile et que les structures décisionnelles de l’INDH formées de comités au niveau local, provincial et régional mettront en œuvre le programme sans beaucoup d’expérience dans la prise de décisions pour le développement humain, il était déjà prévu que la formation et le renforcement des capacités à chaque niveau du programme constitueront un volet clé pour le succès de l’INDH.

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Tableau 1 : Indicateurs Types de Suivi

Impacts environnementaux

Actions de l’INDH

Indicateurs types

Responsables

Fréquence

Surexploitation des ressources en eau –projets d’eau potable en milieu rural

Durabilité des ressources en eau : niveau de nappe ou d’eau de surface

Inspection régionale du MATEE, communauté locale

semestriel

Génération des déchets, bruits, poussières - réhabilitation/construction des infrastructures/équipements de base

Gestion correcte des déchets (solides et liquides), minimisation des bruits et poussières

CLDH et EAC/Q, communauté locale

périodiquement pendant les travaux et la

mise en œuvre Erosion et dégradation des terres et des ressources naturelles – réhabilitation/ construction des réseaux routiers et des infrastructures/équipement de base

Conditions des terres : traces d’érosion, qualité du couvert végétal, habitats naturels, etc.

CLDH et EAC/Q, inspection régionale du MATEE, communauté locale

périodiquement pendant les travaux et la

mise en œuvre Pollution des eaux et de l’air, surexploitation des ressources naturelles – activités génératrices de revenus

Qualité des eaux et de l’air, conditions des ressources naturelles, pâturages, zones humides, etc.

Inspection régionale du MATEE, communauté locale

périodiquement pendant les travaux et la

mise en œuvre

15. Le PGE s’assurera que la sensibilisation sur les questions environnementales et que la formation/renforcement des capacités pour l’analyse et la gestion des impacts sur l’environnement seront intégrés dans ce volet du programme. Les éléments du volet environnement comportent les points suivants (un tableau détaillé du volet se trouve dans l’Annexe E) :

La sensibilisation des populations locales, des élus et des organisations de la société civile qui participeront dans les propositions de projets afin qu’ils puissent préparer effectivement les fiches environnementales des projets et suivre la mise en œuvre des pratiques et des mesures destinées à atténuer les impacts environnementaux. La sensibilisation des acteurs locaux sur l’environnement sera intégrée dans la phase préparatoire (étape 1) de la préparation de l’ILDH.

La formation des structures décisionnelles et des acteurs principaux (comités locaux, provinciaux et régionaux, DAS et EAC/Q) car ceux-ci sont amenés à : (i) fournir l’appui technique aux porteurs de projet pour qu’ils puissent assurer la qualité de l’examen environnemental au niveau de leur projet et (ii) s’assurer que les questions environnementales sont prises en compte de façon adéquate dans le processus participatif. Ces acteurs recevront des formations sur l’évaluation et la gestion environnementale pour qu’ils puissent assurer la conformité des actions de l’ILDH aux politiques environnementales marocaines et aux politiques de sauvegarde de la Banque mondiale.

16. Ces activités de sensibilisation, formation et renforcement des capacités environnementales au niveau local, provincial et régional de l’INDH seront renforcées par un programme complémentaire du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

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Ce programme, qui sera financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), visera à augmenter les bénéfices mondiaux (sur la biodiversité, les changements climatiques, la lutte contre la désertification) de l’INDH. Budget 17. Le budget indicatif pour la mise en œuvre du PGE (Voir Tableau ci-après) estime les coûts additionnels imposés par les procédures d’évaluation environnementale, le suivi et évaluation et la formation et renforcement des capacités. La plupart des actions du PGE (l’examen préliminaire, la surveillance environnementale, le suivi environnemental, etc.) sera intégrée dans les processus existants de l’INDH et n’impliquera pas des coûts additionnels significatifs. Les coûts additionnels significatifs des autres actions du PGE (les évaluations environnementales, la mise en œuvre des bonnes pratiques et des mesures d’atténuation, la formation et le renforcement des capacités, etc.) seront inclus dans le budget du programme INDH supporté par la Banque mondiale.

Tableau 2 : Budget pour le suivi des activités environnementales

Actions du PGE

Quantité

Taux/Unité

Coûts Totaux

Procédures d’évaluation environnementale : • Examen préliminaire • Evaluation environnementale • Mise en œuvre des bonnes pratiques/mesures

d’atténuation

300-400 50-100 à déterminer

négligeable 2.000 $EU/EE à déterminer

négligeable 200.000 $EU à déterminer

Suivi et évaluation environnementale : • Surveillance environnementale • Suivi environnemental

300-400 300-400

négligeable à déterminer

Négligeable à déterminer

Formation et renforcement des capacités : • Sensibilisation des populations locales • Formation des structures décisionnelles

locales • Renforcement des capacités des structures

décisionnelles

610 ateliers 610 ateliers

50 ateliers

500 $EU/atelier 500 $EU/atelier

500 $EU/atelier

305.000 $EU 305.000 $EU

25.000 $EU

Total 835.000 $EU

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Annexe 10 B : Questions liées aux mesures de sauvegarde – Aspects sociaux

Objectif du Cadre de politique de réinstallation (CPR)

1. L’objectif du CPR est de définir les procédures pour l’acquisition des terrains et la réinstallation involontaire des populations, engendrée par le programme INDH, les activités exactes des projets et les localités ne pouvant être prédéterminées. Les principes décrits dans ce cadre sont conformes à la législation marocaine et aux politiques de la Banque couvrant l’acquisition de terrains, qu’il y ait ou non un déplacement physique de populations. Principes régissant la réinstallation et l’acquisition de terrains 2. Justification pour l’acquisition de terrains ou le déplacement de populations ou d’activités économiques : L’acquisition de terrains ou le déplacement de populations ou d’activités économiques sera la conséquence de la réhabilitation des structures existantes ou de la construction de nouvelles structures. Aucune expropriation foncière n’est anticipée dans le cadre du projet en raison des types d’investissements prévus (petits travaux d’infrastructure) et du coût élevé de l’expropriation (en termes de temps et de coûts financiers). Les principaux terrains qui peuvent être utilisés ou acquis aux fins de l’INDH sont les suivants :

• Terrains appartenant aux communes • Terrains domaniaux • Location de terrains publics ou privés • Don de terrains (privés ou collectifs) • Occupation temporaire de terrains domaniaux.

3. Acquisition minimale de terrains : Les sous-projets qui impliquent une expropriation ne sont pas éligibles au financement au titre de l’INDH. Les sous-projets INDH ne devraient pas avoir d’impacts majeurs de réinstallation en raison de leur petite taille et du processus de planification participative du projet. Toutefois, certaines acquisitions de terrains ou certains déplacements peuvent s’avérer nécessaires à la mise en œuvre de sous-projets. La plupart des terrains seront mis à la disposition du projet dans le cadre de baux et de modalités de partenariat volontaire (et dons de terrains). Des contrats juridiques seront préparés pour les baux. 4. Compensation et principes d’éligibilité : Le CPR identifie les mécanismes de compensation selon le type de personne affectée par le projet, notamment les utilisateurs/propriétaires de terrains agricoles, les terrains utilisés pour le logement, les terrains utilisés pour des activités économiques.

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Tableau 1 : Description des procédures pour l’acquisition de terrains dans le cadre de l’INDH

Démarches clés Description Responsabilité 1. Identification du site. Divers sites sont proposés et des

données sur le statut foncier sont collectées.

Les demandeurs de projet (associations, etc.), CPDH, Communes.

2. Evaluation préliminaire des impacts, selon les différents types de sites.

Identification des populations affectées, de leurs moyens d’existence, et des pertes anticipées.

DAS assignée à la commission d’évaluation.

3. Sélection finale du site Sur la base de l’évaluation préliminaire et du rapport de la commission d’évaluation. Déterminer si un plan d’acquisition de terrain est nécessaire.

CPDH CPDH

4. Préparation d’un Plan de réinstallation(PR)

Tâche confiée aux consultants et préparation des contrats.

DAS

5. Médiation Enregistrement des plaintes et des conflits. Solutions à l’amiable.

Commission de médiation.

6. Exécution du PR

Tâche confiée (sous-traitée) à une ONG.

CPDH

7. Suivi et évaluation du PR Sur la base de la référence décrite au point 4.

DAS

Information et consultation avec les populations affectées par le projet 5. L’INDH est un programme largement participatif. Les populations affectées par le projet feront l’objet d’une information et consultation exhaustives. En fonction de la localité, les systèmes de consultation traditionnels (conseil des anciens) et de résolution des différends seront utilisés. Toutefois, des systèmes alternatifs seront également utilisés pour veiller à ce qu’aucune contrainte ne soit imposée aux groupes plus faibles. Des options leur seront proposées et des solutions seront arrêtées d’un commun accord. Critères d’éligibilité pour la définition des populations déplacées 6. Le CPR reconnaît les catégories suivantes de populations éligibles : (i) sur terrains agricoles : propriétaires avec droits établis, ceux qui jouissent de droits d’usufruit et travailleurs agricoles ; (ii) sur terrains destinés au logement : propriétaires et locataires ; et (iii) sur terrains utilisés pour des activités économiques : propriétaires et locataires.

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Méthodes d’évaluation des biens et de suivi de l’exécution 7. Un comité pour l’évaluation des biens sera mis en place pour déterminer la compensation appropriée. La DAS au niveau provincial et la Coordination de l’INDH au niveau national sont responsables de suivi de la mise en œuvre des activités afférentes à la réinstallation. Procédures d’information de la Banque 8. Les détails des activités planifiées d’acquisition de terrains ou de déplacement de populations/activités économiques seront consolidés dans un plan d’acquisition de terrain. Il servira de base à la détermination des compensations et sera préparé avec un grand soin. La DAS veille à ce que ce plan se conforme aux critères de la politique de la Banque et soumet un plan de suivi (annexe au CPR) dans le cadre du plan de passation des marchés, à soumettre à la Banque, qui approuve les plans qui se conforment aux critères de financement de la Banque. Renforcement de la capacité institutionnelle 9. Les acteurs locaux ont très peu d’expérience dans la mise en œuvre d’activités de réinstallation. Le programme entreprendra des activités de renforcement des capacités des acteurs locaux afin qu’ils puissent veiller à ce que le CPR soit mis en œuvre de manière adéquate.

• Sensibilisation des populations locales, représentants élus, et organisations de la société civile qui participeront à la préparation des propositions de projets afin d’être en mesure de préparer des tableurs de données du projet sur le statut foncier et d’assurer le suivi de la mise en œuvre de pratiques performantes de mesures d’atténuation d’impact social.

• La formation des structures décisionnelles et des acteurs principaux (comités locaux,

provinciaux et régionaux, DAS et EAC/Q) car ceux-ci sont amenés à : (i) fournir l’appui technique aux porteurs de projet pour qu’ils puissent garantir la qualité de l’évaluation de l’impact social au niveau local ; (ii) veiller à l’intégration des questions sociales dans les monographies des communautés et les analyses participatives ; (iii) confirmer que la documentation sur le statut de la propriété foncière et l’utilisation du terrain est adéquate ; et (iv) assurer la conformité des activités ILDH aux politiques marocaines d’expropriation et aux politiques de la Banque mondiale en matière de protection sociale.

Budget 10. Le budget préliminaire pour la mise en œuvre du CPR (voir tableau ci-dessous) estime les coûts marginaux imposés par les procédures d’évaluation sociale, le suivi et l’évaluation, et le renforcement des capacités. La plupart des activités CPR (évaluation préliminaire, criblage social, suivi, etc.) seront intégrées aux procédures existantes de l’INDH et n’impliqueront pas des coûts marginaux majeurs. Les coûts marginaux importants d’autres activités (évaluations sociales, mise en œuvre de pratiques performantes et de mesures d’atténuation, formation et renforcement des capacités, etc.) seront inclus dans le budget INDH financé par la Banque.

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Tableau 2 : Budget pour la gestion des action du processus d’évaluation sociale

Activités du PGE

Quantité Taux/ Unité

Coûts totaux

Processus d’évaluation sociale

• Evaluation préliminaire

• Evaluation sociale

• Mise en œuvre de pratiques performantes / mesures d’atténuation

300 – 400 50 – 100 A confirmer

Marginal 2.000 $EU/évaluation A confirmer

Marginal 2.000 $EU A confirmer

Suivi et évaluation des mesures de protection sociale

Criblage social Suivi social

300 – 400 300 – 400

Marginal A confirmer

Marginal A confirmer

Formation et renforcement des capacités

• Sensibilisation des populations locales

• Formation des entités de prise de décision

• Renforcement des capacités des entités de prise de décision

300 ateliers 300 ateliers 25 ateliers

500 $EU/atelier 500 $EU/atelier 500 $EU/atelier

150.000 $EU 150.000 $EU 12.500 $EU

Total 312.500 $EU

125

Annexe 11

Initiative nationale pour le développement humain (INDH)

Instruction du projet

Prévu Réel Revue Note de Concept 30/03/2006 23/03/2006 Document d’information projet initial à Centre Public d’Information (CPI)

06/04/2006 06/04/2006

Fiche de données sur les sauvegardes (ISDS) initiale à CPI

10/04/2006

Evaluation 18/09/2006 18/09/06 Négociations 30/10/2006 30/10/06 Approbation par Conseil d’Administration 12/12/2006 12/12/06 Date prévue de mise en vigueur 15/03/2007 Date prévue d’examen à mi-parcours 05/10/2008 Date prévue de clôture 30/01/2011 Institutions clés responsables de la préparation du projet : le Comité de pilotage présidé par le Premier Ministre et composé des Ministres chargés de l’Intérieur, des Finances, du Développement social et du Développement rural et du coordonnateur du Programme INDH, appuyé par la Coordination de l’INDH au Ministère de l’Intérieur. Cadres et consultants de la Banque qui ont travaillé sur le projet : Nom

Titre

Unité

Cécile Fruman Chargée principale des programmes, Chef d’équipe du projet

MNC01

Marie Hélène Collion Spécialiste principale, services d’agriculture

MNSRE

Pierre Rondot Economiste sectoriel senior MNSRE Mohamed Medouar Spécialiste senior du développement

rural MNSRE

Meskerem Brhane Spécialiste du développement social MNSRE Hocine Chalal Spécialiste environnement senior MNSRE Anthony G. Bigio Spécialiste urbain senior MNSIF Christophe Antoine Schramm Economiste MNSIF Ousmane Diagana Chargé principal des opérations MNSHD Dung-Kim Pham Chargée des opérations MNSHD Jennie I. Litvack Economiste principale MNSED Safaa El Tayeb El-Kogali Economiste senior MNSED-Genre Najat Yamouri Responsable senior de la

communication MNCMA

126

Moira Hart-Poliquin Chargé des opérations senior WBIRC Edouard Al-Dahdah Spécialiste du renforcement de la

capacité WBIMS

Alaleh Motamedi Spécialiste de la passation des marchés MNAPR Dominique Van De Walle Economiste principale DECRG Peter Lanjouw Economiste principal DECRG Meryem Benchemsi Spécialiste de la gestion financière Consultante Micheline Faucompré Assistante de programme MNC01 Fatiha Bouamoud Assistante exécutive MNCMA Fonds de la Banque dépensés à ce jour dans la préparation du projet :

• Ressources de la Banque : approximativement 540.000 $EU (à compter du 7 novembre 2006)

• Fonds fiduciaires : 18,000 $EU • Total: approximativement 558,000 $EU

Coûts estimés de l’approbation et de la supervision :

• Coûts restants pour l’approbation : 25,000 $EU • Coût estimé de la supervision annuelle : 120,000 $EU

127

Annexe 12

Initiative nationale pour le développement humain (INDH)

Documents dans le dossier du Projet

Documents du Gouvernement • Discours Royal du 18 mai 2005 • INDH : Plateforme pour un Plan d’action • Manuel de procédures du Programme de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain –

août 2005 • Manuel de procédures du Programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural – août 2005 • Manuel de procédures du Programme de lutte contre la précarité – août 2005. • Manuel de procédures pour appel à projets – programme transversal – mars 2006 • Note d’Orientation pour la mise en œuvre de l’Initiative nationale pour le développement

humain – période 2006-2010 • Présentation pour la troisième réunion du Comité stratégique présidé par Monsieur le Premier

Ministre – 2 mai 2006 • Manuels des opérations pour les composantes urbaine, rurale, et précarité – juillet 2006 • Etude sur : « l’état des lieux de la mise en œuvre de la stratégie 2020 de développement

rural » – rapport de synthèse – octobre 2005 Documents de la Banque • Aide-mémoire de mission, octobre 2005 • Aide-mémoire de mission, décembre 2005 • Aide-mémoire de mission d’identification, février 2006 • Aide-mémoire de mission de préparation, avril 2006 • Aide-mémoire de mission, juin 2006 • Aide-mémoire de mission d’évaluation, septembre 2006 • Royaume du Maroc – Rapport sur la pauvreté : « Comprendre les dimensions géographiques

de la pauvreté pour en améliorer l’appréhension à travers les politiques publiques », – septembre 2004

• Royaume du Maroc – Mémorandum économique pays « Promouvoir la croissance et l’emploi par la diversification productive et la compétitivité » - mars 2006

• Rapport au Président – Prêt à la politique de développement du secteur du logement – juin 2005

• Documents de projet pour une Activité d’assistance technique à la décentralisation au Maroc • Document d’évaluation de projet pour un Projet de développement de l’agriculture en Bour –

juin 2003

128

• Document d’évaluation de projet pour un Projet de développement intégré centré sur la petite et moyenne hydraulique – mai 2001

• Document d’évaluation de projet pour un Projet d’Agence de développement social – juin 2002

• Document d’évaluation de projet pour un Programme d’appui à la réforme du système éducatif marocain – janvier 2005

• Document d’évaluation de projet pour un Projet d’amélioration de la formation de base des adultes « Alpha Maroc ») – septembre 2002

• Document d’évaluation de projet pour un Projet d’eau potable et assainissement en milieu rural – novembre 2005

• Analyse des enjeux sociaux, 3 octobre 2005 • Etude “Moving out of Poverty”, Rapport national de synthèse.

129

Projets actifs

No ident. du projet EB Titre du projet BIRD Don Annulat. Non

décaissé Orig. Révisé

P075808 2003 Amélioration de la formation de base des adultes (Alpha Maroc) 4.1 1.80 2.41 3.16 -0.21

P043412 2005 Appui à la réforme du système éducatif marocain 80.0 61.29 30.92

P088243 2006 PPD Secteur financier 200.0 72.64 1.39 P005525 1999 Fin. & Gestion du secteur de la santé 66.0 26.42 16.69 36.15 6.77 P083746 2005 PPD Secteur logement 150.0 57.62 4.36 P056978 2001

Dév. intégré centré sur la petite et moyenne hydraulique 32.6 24.38 21.36

P048314 2000 FEM-Gestion des aires protégées 10.5 6.22 6.22 0.09 P082754 2004 Routes rurales 36.9 36.68 7.72 7.15 P094007 2006 Routes rurales II 60.0 62.83P069124 2003 Dév. agriculture en Bour 26.8 29.82 5.67 P086877 2006

Eau potable et assainissement en milieu rural 60.0 62.04 1.19

P073531 2002 Agence de développement social 5.0 3.85 1.20 0.62 Résultat global 721.3 10.5 28.22 436.47 119.35 14.42

EB d'approbation Entreprise Prêt Capital Quasi Garantie Partic Prêt Capital Quasi GarantiePartic2006 FONDEP 0 0 0 3.45 0 0 0 0 0 02006 Veolia Water AMI 0 15.93 0 22.31 0 0 0 0 0 02000 Maghreb Inv. Mgt 0 0.02 0 0 0 0 0.02 0 0 02000 Maghreb Invest P 0 2.30 0 0 0 0 2.30 0 0 0

0 18.25 0 25.76 0 0 2.32 0 0 0

MAROC

Etats des engagements et décaissements du portefeuille de la SFI

Ecart entredécaissements

Total Portefeuille :

Annexe 13 : Statut des opérations du Groupe de la BanqueAu 22 août 2006

Engagé Décaissé

Au 31/07/2006(en millions de dollars EU)

Montant original en millions de $EU anticipés & réels a/

130

Le Pays en Bref 8/12/06

M. East LowerKey Development Indicators & North middle

Morocco Africa income(2005)

Population, mid-year (millions) 30.1 305 2,475Surface area (thousand sq. km) 447 8,984 39,946Population growth (%) 1.0 1.8 1.0Urban population (% of total population) 55 57 49

GNI (Atlas method, US$ billions) 52.8 685 4,746GNI per capita (Atlas method, US$) 1,750 2,241 1,918GNI per capita (PPP, international $) 4,360 6,076 6,313

GDP growth (%) 1.8 4.6 6.9GDP per capita growth (%) 0.8 2.8 5.9

(most recent estimate, 2000–2005)

Poverty headcount ratio at $1 a day (PPP, %) <2 a 2 ..Poverty headcount ratio at $2 a day (PPP, %) 14 a 20 ..Life expectancy at birth (years) 71 69 70Infant mortality (per 1,000 live births) 38 44 33Child malnutrition (% of children under 5) 10 13 12

Adult literacy, male (% of ages 15 and older) 66 82 93Adult literacy, female (% of ages 15 and older) 40 62 85Gross primary enrollment, male (% of age group) 111 106 115Gross primary enrollment, female (% of age group) 100 100 113

Access to an improved water source (% of population) 81 89 82Access to improved sanitation facilities (% of population) 73 76 57

Net Aid Flows 1980 1990 2000 2005 b

(US$ millions)Net ODA and official aid 899 1,049 419 706Top 3 donors (in 2004): France 135 217 155 218 Japan 4 111 103 66 Spain .. 33 -1 51

Aid (% of GNI) 4.9 4.2 1.3 1.4Aid per capita (US$) 47 44 15 24

Long-Term Economic Trends

Consumer prices (annual % change) 9.4 6.9 1.9 1.0GDP implicit deflator (annual % change) 15.2 6.7 1.5 1.8

Exchange rate (annual average, local per US$) 3.9 8.2 10.6 8.9Terms of trade index (2000 = 100) 80 75 100 91

1980–90 1990–2000 2000–05

Population, mid-year (millions) 19.4 24.2 28.5 30.1 2.2 1.7 1.1GDP (US$ millions) 18,821 25,784 33,334 51,870 3.9 2.2 4.2

Agriculture 18.4 17.7 13.8 13.1 3.8 -2.5 6.6Industry 30.9 32.4 31.9 31.8 3.2 2.8 4.1 Manufacturing 16.8 18.4 17.6 16.7 4.3 2.7 3.4Services 50.6 49.8 54.2 55.0 4.3 3.2 3.7

Household final consumption expenditure 67.9 65.1 63.5 58.3 3.6 1.8 3.1General gov't final consumption expenditure 18.3 15.5 19.1 22.7 3.7 4.1 4.9Gross capital formation 24.2 25.3 23.6 25.6 2.0 2.3 4.2

Exports of goods and services 17.4 26.5 31.4 35.7 7.9 4.8 5.8Imports of goods and services 27.9 32.5 37.6 42.3 4.7 4.9 4.4Gross savings 17.4 24.5 22.2 28.0 5.6 1.6 10.5

Note: Figures in italics are for years other than those specified. 2005 data are preliminary estimates. .. indicates data are not available.a. Country poverty estimate is for 1999. b. Aid data are for 2004.

Development Economics, Development Data Group (DECDG).

(average annual growth %)

(% of GDP)

15 10 5 0 5 10 15

0-4

15-19

30-34

45-49

60-64

75+

percent

Age distribution, 2005

Male Female

0

25

50

75

100

1990 1995 2000 2004

Morocco Middle East & North Africa

Under-5 mortality rate (per 1,000)

-10

-5

0

5

10

15

90 95 00 05

GDP GDP per capita

Growth of GDP and GDP per capita (%)

131

Maroc

Balance of Payments and Trade 2000 2005

(US$ millions)Total merchandise exports (fob) 7,419 10,644Total merchandise imports (cif) 11,531 20,582Net trade in goods and services -2,085 -3,809

Workers' remittances and compensation of employees (receipts) 2,161 4,567

Current account balance -467 1,257 as a % of GDP -1.4 2.4

Reserves, including gold 5,150 17,936

Central Government Finance

(% of GDP)Revenue (exclud. Privatization receipts) 26.2 27.1 Tax revenue 23.8 24.5Expense (incl. Hassan II Fund, net of Special Acc. 32.0 33.4

Technology and Infrastructure 2000 2004Budget surplus/deficit (Commit.) -5.8 -6.3

Paved roads (% of total) 56.4 56.4Highest marginal tax rate (%) Fixed line and mobile phone Individual 44 44 subscribers (per 1,000 people) 135 357 Corporate 35 35 High technology exports

(% of manufactured exports) 11.3 10.2External Debt and Resource Flows

Environment(US$ millions)Total debt outstanding and disbursed 20,713 17,672 Agricultural land (% of land area) 69 68Total debt service 2,702 2,996 Forest area (% of land area, 2000 and 2005) 9.7 9.8HIPC and MDRI debt relief (expected; flow) – – Nationally protected areas (% of land area) .. 0.7

Total debt (% of GDP) 62.1 35.3 Freshwater resources per capita (cu. meters) .. 972Total debt service (% of exports) 21.0 14.1 Freshwater withdrawal (% of internal resources) .. 43.4

Foreign direct investment (net inflows) 221 1,698 CO2 emissions per capita (mt) 1.3 1.5Portfolio equity (net inflows) 18 -87

GDP per unit of energy use (2000 PPP $ per kg of oil equivalent) 9.9 10.4

Energy use per capita (kg of oil equivalent) 358 378

World Bank Group portfolio 2000 2005

(US$ millions)

IBRD Total debt outstanding and disbursed 2,837 2,258 Disbursements 138 262 Principal repayments 307 309 Interest payments 190 87

IDA Total debt outstanding and disbursed 27 20 Disbursements 0 0

Private Sector Development 2000 2005 Total debt service 2 2

Time required to start a business (days) – 11 IFC (fiscal year)Cost to start a business (% of GNI per capita) – 12.0 Total disbursed and outstanding portfolio 29 393Time required to register property (days) – 82 of which IFC own account 29 83

Disbursements for IFC own account 1 2Ranked as a major constraint to business Portfolio sales, prepayments and (% of managers surveyed who agreed) repayments for IFC own account 7 0 Cost of financing .. 79.2 Access to financing .. 77.9 MIGA

Gross exposure – –Stock market capitalization (% of GDP) 32.7 52.6 New guarantees – –Bank branches (per 100,000 people) .. 6.6

Note: Figures in italics are for years other than those specified. 2005 data are preliminary estimates. 8/12/06.. indicates data are not available. – indicates observation is not applicable.

Development Economics, Development Data Group (DECDG).

0 25 50 75 100

Control of corruption

Rule of law

Regulatory quality

Political stability

Voice and accountability

Country's percentile rank (0-100)higher values imply better ratings

20042000

Governance indicators, 2000 and 2004

Source: Kaufmann-Kraay-Mastruzzi, World Bank

Short-term, 211IBRD, 2,524

Other multi- lateral, 3,471

IMF, 0

IDA, 21

Private, 5,659

Bilateral, 5,787

Composition of total external debt, 2004

US$ millions

132

Objectifs de développement pour le millénaire Maroc

Avec cibles sélectionnées à atteindre entre 1990 et 2015(estimation la plus proche de la date indiquée, +/- 2 ans)

Objectif 1 : Réduire l'extrême pauvreté et la faim 1990 1995 2000 2004 Indice numérique de la pauvreté à 1 $ par jour (PPA, % de la population) <2 .. <2 .. Indice numérique de la pauvreté au seuil national de pauvreté (% de la population) 13.1 .. 19.0 .. Part du revenu ou consommation au quintile le plus pauvre (%) .. .. 6.5 .. Prévalence de la malnutrition (% des enants de moins de 5 ans) 10 9 .. 10

Objectif 2 : Assurer l'éducation primaire pour tous Inscriptions à l'enseignement primaire (nettes, %) 56 60 77 86 Taux d'achèvement du cycle primaire (% de la cohorte d'âge concernée) 47 48 58 75 Inscriptions à l'enseignement secondaire (brutes, %) 35 .. 39 48 Taux d'alphabétisation des jeunes (% de la cohorte des 15-24 ans) 55 .. .. 70

Objectif 3 : Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes Ratio filles/garçons dans l'enseignement primaire et secondaire (%) 70 .. 83 88 Femmes employées dans le secteur hors agriculture (% de l'emploi hors agriculture) 25 26 26 26 Proportion de sièges détenus par les femmes au parlement national (%) 0 1 1 11

Objectif 4 : Réduire la mortalité infantile Taux de mortalité des moins de 5 ans (pour 1.000) 89 69 54 43 Taux de mortalité juvénile (pour 1.000 naissances vivantes) 69 56 45 38 Vaccination contre la rougeole (proportion des enfants d'un an vaccinés, %) 80 88 93 95

Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 100.000 naissances vivantes) .. .. 220 .. Naissances en présence d'un personnel de santé qualifié (% du total) 31 40 .. 63

Objectif 6 : Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies Prévalence du VIH (% de la population âgée entre 15-49 ans) .. .. .. 0.1 Prévalence des contraceptifs (% des femmes âgées de 15 à 49 ans) 42 50 .. 63 Incidence de la tuberculose (pour 100.000 personnes) 135 .. .. 110 Cas de tuberculose diagnostiqués sous surveillance directe [DOTS] (%) .. 93 84 80

Objectif 7 : Assurer un développement écologiquement viable Accès à une source d'eau améliorée (% de la population) 75 .. .. 81 Accès à de meilleurs installations d'assainissement (% de la population) 56 .. .. 73 Zone forestière (% de la superficie totale des terres) 9.6 .. 9.7 9.8 Aires protégées sur le plan national (% de la superficie totale des terres) .. .. .. 0.7 Emissions de CO2 (tonnes métriques par habitant) 1.0 1.2 1.3 1.5 PIB par unité d'énergie utilisée ($PPA constant de 2000 par kg d'équivalent pétrole) 11.9 10.1 9.9 10.4

Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement Abonnés aux lignes fixes et téléphonie mobile (pour 1.000 personnes) 17 44 135 357 Utilisateurs Internet (pour 1.000 personnes) 0 0 7 117 Ordinateurs personnels (pour 1.000 personnes) .. 3 13 21 Chômage des jeunes (% de la population active totale de la cohortes des 15-24 ans) .. .. 18.9 17.0

Note : Les chiffres en italique correspondent à des années autres que celles spécifiées. 8/12/06.. Indique que les données ne sont pas disponibles.Economie du développement, Groupe de gestion des données sur le développemen (DECDG).

Morocco

50

75

100

1998 2000 2002 2004

Ratio inscriptions nettes au primaire

Ratio filles/garçons au primaire &secondaire

Indicateurs Education (%)

0

100

200

300

400

2000 2002 2004

Abonnés tél. fixes + mobilesUtilisateurs Internet

Indicateurs TIC (1.000 personnes)

0

25

50

75

100

1990 1995 2000 2004

Maroc Moyen-Orient & Afrique du Nord

Vaccination contre la rougeole (% des enfants d'un an)

133