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Master: Economie et Finance Internationales

Encadr par: El Oudri Abdelkader

Ralis par : Reggad Sofia Yassine Baghdadi

Aloui Amine

Houssini Med Amine

Benomar Sara

IntroductionJusqu ce quils tombent brutalement en disgrce en 1997, les pays heurts de plein fouet par la crise financire en Asie faisaient ladmiration gnrale pour leurs prouesses conomiques et avaient la faveur des investisseurs trangers.

En effet, pendant les trente annes qui ont prcd la crise en Asie, la Core, lIndonsie et la Thalande ont affich des performances conomiques remarquables avec une croissance rapide, une faible inflation, une stabilit macroconomique et finances publiques solides, et des secteurs dexportation prospres. Cependant, dans une large mesure, ces pays ont t victimes de leur propre succs. Sur la lance de leurs solides performances conomiques jusquau dbut des annes 90, ils ont refus de voir les problmes lorsquils ont commenc se manifester.

Ainsi, en Juillet 1997, la crise asiatique a dbut en Thalande par sa dcision de laisser flotter le bath, pour toucher ensuite les monnaies des autres pays de la rgion principalement la Core du sud et lIndonsie et dans une moindre mesure le Taiwan, Hong Kong, Singapour et les philippines.

Dorigine montaire, la crise sest amplifie pour prendre les formes financire et conomique. De ce fait, leffondrement du miracle asiatique a dclench un vif dbat sur la naissance dun nouveau type de crise.

Les interprtations divergent sur les causes de leffondrement de ces conomies: certains y voient essentiellement des phnomnes fonds sur des dsquilibres macro-conomiques, alors que dautres mettent en avant la vulnrabilit des conomies asiatiques et tiennent les mauvais choix de politique conomique pour responsables des drglements. En dpit de ces divergences, un consensus semble se dgager sur certains points. La crise asiatique diffre des prcdentes, et sanctionne des drives financires dans lesquelles le secteur priv a jou un rle de tout premier plan, avec lafflux massif des capitaux trangers et lendettement trs important des entreprises asiatiques.

La dtrioration de la situation a suscit lintervention drastique du FMI. Au dpart, le plus urgent tait de fournir aux pays dAsie des financements adquats pour remdier la pnurie de liquidit due la fuite soudaine des capitaux et leffondrement de leurs monnaies et pour redonner confiance au march. Le FMI accorda le plus gros prt de son histoire tout en mobilisant des financements supplmentaires auprs dautres pays de la rgion et du Groupe des Sept. Ces aides ont t apportes la Core du Sud, la Thalande, lIndonsie et en dernier lieu aux Philippines.

Paralllement, une grande importance aux politiques nationales a t accorde afin de sortir de la crise. Les dtails de ces politiques furent formaliss en consultation avec les autorits des pays concerns, ainsi quavec la Banque mondiale et la Banque asiatique de dveloppement.

Les conomies concernes ont connu de ce fait un ressaisissement remarquable partir de 1998 mais le rythme de la reprise a toutefois t trs variable selon les pays. Pour la croissance du PIB rel par exemple, le cas de la Core a t particulirement impressionnant: de 6,9% en 1998, elle est passe 9,5% en 1999 puis 5,2% en 2000; et la croissance moyenne de 2ans aprs la crise a t rapide aussi Singapour, en Malaisie, dans la RAS de Hong Kong et dans la province chinoise de Taiwan. En revanche, la reprise en Thalande, aux Philippines et en Indonsie a t moins robuste, avec des taux annuels de croissance du PIB infrieurs 5 % en moyenne. La croissance du PIB thalandais est ainsi passe de -10,5% en 1998 4,4% en 199 puis 4,8% en 2000; et celle du PIB indonsien a atteint 0,8% en 1999 puis 4,8% en 2000 aprs ntre que de -13,1% en 1998.

Se pencher sur les cas de la Core du Sud, de la Thalande et de lIndonsie au del de certaines disparits quant leur niveau de dveloppement (le PIB par habitant de la Core du Sud tant de 15446,6$, de la Thalande de 2645,2$, et de lIndonsie de 1083,2$), savre dun grand intrt compte tenu dun certain nombre dlments: la Core du Sud constitue le plus grand dragon et lanalyse des consquences de la crise sur ce pays se rvle important; la Thalande constitue une bonne illustration des erreurs de politique conomique qui ont conduit aggraver la crise financire au moment de sa naissance, quant lIndonsie, elle reprsente le pays qui a t le plus touch par la crise. De mme, nous avons limin le cas du Taiwan de notre tude car il na pas t significativement touch par la dite crise que la chute du PIB observe en 2001 rsulte dautres facteurs.

Dans ce travail, il sagit de voir les causes et manifestations de la crise asiatique, avant de voir les politiques de sortie de la crise entames par les pays choisis et enfin les rsultats et les leons tirer de cette crise.

Chapitre I : les causes et les manifestations de la crise 1-Les causes de la crise:

La cause qui a t lorigine mme de la crise asiatique est la dcision du gouvernement thalandais de dvaluer le baht, la monnaie nationale. Ainsi, le 2 juillet 1997, le gouvernement thalandais renonait dfendre le baht, car aprs une priode de flux massifs de capitaux privs court terme, les prix des actifs ne cessaient de flchir et lactivit dans le btiment ralentissait. La croissance des exportations avait galement marqu le pas, notamment sous leffet dun net recul de la demande mondiale de semi-conducteurs. De plus, le baht tant rattach un dollar alors dop, la monnaie thalandaise stait en fait apprcie vis--vis du yen. Cest ce qui a sonn le glas de la politique de taux de change de la Thalande, rduisant nant tous les arguments qui auraient pu tre avancs pour prserver larrimage du baht au dollar. En consquence, au lieu de flotter tranquillement, le baht a sombr. En janvier 1998, la monnaie thalandaise, qui avait perdu plus de la moiti de sa valeur, a alors atteint son niveau le plus bas. La crise ne sest pas cantonne la Thalande. Les mmes signes de tensions sont apparus en Indonsie, aux Philippines et en Malaisie, avec les mmes effets. Cest dans la consternation que lon a alors commenc envisager que la crise se propagerait un nombre croissant de pays de la rgion, puis au monde entier.

Ensuite, les causes de la crise asiatique sont multiples. Dans ce sens, des montants substantiels de fonds trangers se sont trouvs disponibles des taux dintrt attractifs lorsque les investisseurs la recherche de nouveaux dbouchs ont rorient massivement leurs capitaux vers lAsie. Ceci a entrain la hausse les prix des actions et de limmobilier, attirant encore plus de fonds. Ajoutons cela une pargne domestique importante. Il y a donc eu surinvestissement, surcapacits et spculation. En clair, On a vu la formation de bulles spculatives boursires et surtout immobilires et donc une fragilisation du systme bancaire qui reposait alors sur des actifs et des crances survalues, et donc une allocation intrieure inefficiente de ces ressources trangres empruntes, en raison de la fragilit des systmes bancaires, de la mdiocrit du gouvernement dentreprise et du manque de transparence du secteur financier.

On peut citer aussi lapplication des taux de change fixes par les pays asiatiques comme cause de la crise. Bien que ce systme a t lune des composantes de la croissance puisquil a assur la stabilit des changes pour les exportateurs trangers et les investissements dans le pays. En outre, il a offert aux entreprises locales lopportunit demprunter en dollars des taux dintrt plus faibles que ceux pratiqus pour les emprunts libells en monnaie nationale, sans pour autant sexposer un risque de change. Mais ces taux fixes donnent un faux sentiment de scurit aux emprunteurs, les encourageant contracter des dettes en dollars. Ajoutons cela que, pour un certain nombre de raisons, les monnaies asiatiques se sont apprcies en raison de lascension du dollar amricain auquel elles sont lies par un systme trs rigide. A titre dexemple, il ya eu lapprciation du dollar contre le yen et la dvaluation du yuan par la Chine en 1994. Cette dvaluation a entran la perte de certains marchs avec lentre en vigueur de lAccord de libre-change nord-amricain.

Aussi, la contraction des exportations reprsente-t-elle une autre cause de la crise. En effet, la priorit donne aux grandes entreprises sest opre aux dpens des PME. Au moment o les grandes entreprises ont d davantage recourir une technologie importe et plus coteuse; les PME ne pouvaient pas faire de mme, et ont peu peu perdu de leur comptitivit, ce qui sest traduit par un ralentissement des exportations.

Mme si les conomies asiatiques mettaient en avant, la veille de la crise, des fondamentaux macro-conomiques solides: faible taux dinflation, dficits publics rduits, taux dpargne lev; elles oubliaient de contrler un autre facteur macro-conomique, dont la dtrioration constituait un signe avant coureur de la crise. Il sagit de la balance des paiements courants. Dans ce sens, les entres massives de capitaux et laffaiblissement des exportations se sont traduits par un alourdissement des dficits des transactions courantes. Pour aggraver encore la situation, une part substantielle des entres de capitaux tait sous forme de dette court terme, exposant les pays aux chocs extrieurs.

Une autre cause de la crise est lie laccs facile des entreprises au crdit et la souplesse des critres en matire de prt, ce qui permet de dire quelles nont eu aucun mal emprunter pour financer leurs projets, quils soient bons ou mauvais, ce qui a contribu au surendettement des conglomrats industriels. A titre dexemple, avant la crise, lendettement des socits non financires en Indonsie et en Thalande tait de deux trois fois suprieur leurs fonds propres, ce rapport ayant augment en 1995 et en 1996. En Core, le ratio dendettement des trente premiers conglomrats (chaebols) dpassait les 500 %.

Enfin, il ne faut pas ignorer leffet des politiques dans chaque pays. A titre dexemple, on peut citer le cas des chaebols sud-corens. Dune part, les effets conjugus de l'ouverture du capital des chaebols et l'absence de rgulations pour limiter les emprunts en dollars court terme ont entran fin 1997 un endettement extrieur de la Core du Sud gal trois fois ces rserves en devises. Ajoutons cela que l'Etat poussait les banques prter ces conglomrats, dont les liens troits et opaques les unissant aux partis politiques empchaient la mise en place d'institutions de contrle. Dune autre part, la core du Sud a connu un processus de libralisation financire trop rapide, trop dsquilibre et impose Soul par les conseillers amricains, ceci peut tre considr comme origine directe de la crise sud corenne. De ce fait, un boom conomique accompagn dune drglementation dpourvue du cadre stabilisateur et dune surveillance effective du secteur financier ont constitu la meilleure recette pour une crise bancaire puisquune drglementation telle que celle qui a t mise en place offre de nouvelles marges de manuvre qui dpassent souvent les capacits des directions des banques. 2-les manifestations de la crise:Les problmes que connaissaient les monnaies des pays asiatiques cause de laggravation des dficits courants ont pouss les banques centrales et notamment la banque centrale du Thalande intervenir massivement sur le march terme pour soutenir le cours de leurs monnaies. Mais avec la persistance des dsquilibres, la banque centrale Thalandaise se trouvait dans lincapacit dintervenir, cest ainsi quau 2 juillet 1997, celle ci va dclarer quelle ne pourra plus soutenir sa monnaie sur le march terme et quelle va la laisser flotter, cette dcision provoqua une perte de confiance des investisseurs trangers qui sest traduite par une fuite massive des capitaux. En effet, une fois que la crise clater en Thalande, tous les autres pays de la rgion du sud est asiatique devinrent vulnrables au fait dtre affect, surtout quils avaient presque les mme problmes notamment, une forte intervention Etatique, un systme financier fragile, un dficit extrieur courant important ou encore une monnaie ancre au dollar.

Cet effet de panique poussa tous les cranciers retirer leurs capitaux, engendrant ainsi une crise de liquidit, do la rapide propagation de cette crise marque par leffondrement des monnaies de ces pays par exemple une dprciation de 76% pour lIndonsie, 40% pour la Core, 32% pour la Malaisie et les Philippines.

Flux de capitaux privs dans cinq pays asiatiques (Core, Indonsie, Malaisie, Philippines, Thalande, en milliards de dollars)

1994199519961997

Titres et investisseurs directs dont :

Investissements directs

Portefeuille Crances bilatrales dont:

Banques commerciales

Non-banques

Total flux nets de capitaux12, 2

4,7

7,5

28,2

24

4,2

40,415,5

4,9

10,6

61,9

49,5

12,4

77,419,1

7

12,1

73,9

55,5

18,4

93-4,5

7,2

-11,7

-7,6

- 21,3

13,7

-12,1

Source : Radelet et Sachs, 1998

A travers ce tableau, on remarque laugmentation rapide des entres de capitaux entre 1994 et 1996, ainsi que la violence extrme du retournement en 1997.

Dans ce sens, cette crise a eu des consquences la fois sur le plan conomique, social et financier:

Au niveau conomique et social, cette crise a aggrav la dette des entreprises qui taient incapable dhonorer leurs engagements, notamment le cas des chaebols Corens qui taient endetts hauteur de 2 3 fois leurs avoirs avec des taux dintrt de 7 8%, ne pouvaient plus rembourser leurs dettes, ce qui entraina des faillites successives par exemple Kia et Daewoo. Cette situation, na fait quamplifier le poids du chmage durant cette priode et qui a atteint en 1998, 7% en Core, 6% en Indonsie et 4% en Thalande alors quil ntait que de 2%, 1% et 4 % respectivement un an auparavant.

Cette crise sest aussi manifeste au niveau du rythme de croissance du PIB des pays en question, qui sest dgrad tout au long de cette priode reprsentant ainsi en 1998, 6,9% pour la Core, -10,5% pour la Thalande, et -13,1% pour lIndonsie.

Sur le plan financier, les manifestations se traduisaient par la fragilit des systmes financiers des pays touchs par la crise.

A cet effet, la situation financire des banques sest dgrade suite au retrait massif de capitaux dune part, et laccumulation des crances irrcouvrables lie la situation dfavorables des entreprises dautre part. De plus, elles avaient affect des prts dans limmobilier bas sur des prix survalus et la plupart des autres prts long terme taient contract en devises et sans couverture do leffondrement des monnaies a rendu vulnrable ces prts.

Cette situation a pouss les banques couper brutalement loctroi des crdits causant ainsi un touffement de linvestissement du secteur productif et de la consommation des mnages.

Les bourses locales nont pas t pargnes des effets de cette crise, et ont connu aussi un effondrement des cours des actifs financiers de lordre de 50% en Core, 45% en Malaisie et Indonsie, 30% en Thalande, Hong Kong, Singapour et Philippines.

Le FMI fut appel laide. Au dpart, le plus urgent tait de fournir aux pays dAsie des financements adquats pour remdier la pnurie de liquidit due la fuite soudaine des capitaux et leffondrement de leurs monnaies et pour redonner confiance au march. Chapitre II: Les politiques de gestion de la crise: 1-Lintervention du FMI

Pour ce qui est des programmes dajustement appuys par le FMI, ils ont t trs crucial et ont concern principalement les trois pays les plus gravement affectes par la crise il sagit de lIndonsie, la Core et la Thalande.

Ce programme comportait deux stratgies:

Le financement: le FMI a fourni un appui financier ces trois pays comme le montre le tableau suivant:

Les politiques macroconomiques: il sagit dun resserrement de la politique montaire pour enrayer leffondrement des taux de change et empcher le fait dentrer dans des spirales inflationnistes qui alimentent plus la dprciation des monnaies.

Pour ce qui est de la politique budgtaire il sagit galement dun rcrment pour limiter le creusement du dficit budgtaire pour les annes suivant la crise.

Dans ce sens, quel est le rle du FMI dans la gestion de cette crise pour chaque pays des trois les plus touchs par cette crise?

Le cas du Thalande: le FMI a approuv pour une dure de 34 mois un soutien financier de 4 milliards de $. Ce programme reposait sur:

La restructuration du secteur financier travers la fermeture des banques qui ne sont pas viable et la recapitalisation des banques fragiles.

La mise en uvre de mesures budgtaires pour transformer les dficits en un excdent de 1% et couvrir ainsi les charges dintrt.

La mise en place dun nouveau cadre de la politique montaire adapt au nouveau rgime de flottement dirig.

Le cas de lIndonsie: elle a bnfici dun appui financier de 11 milliards de $ pour les trois annes qui suivent la crise. Ce programme prvoyait:

Une politique montaire rigoureuse pour stabiliser la roupie Indonsienne.

Mesures budgtaires: raliser un excdent de 1% pour les deux exercices suivant, il sagit de rduire les dpenses ayant une faible priorit (le report de lexcution des grands projets dinfrastructure des entreprises publiques, annulation de 12 projets).

Restructuration du systme financier: assainissement des institutions fragiles et amlioration du cadre lgale et rglementaire du systme financier.

Le cas de la Core: le rle du FMI a t capital pour la Core non seulement en lui permettant de sortir de la crise, mais aussi de rformer tout son systme conomique et financier, et raliser par la suite des performances remarquables.

Elle a bnfici dun soutien financier de 21 milliards de $, le programme contenait:

Restructuration complte du secteur financier: renforcer les instances de supervision et de contrle, et davantage dautonomie de la banque centrale. En plus de la suspension des oprations de 9 banques insolvables, et linjection de capitaux dans deux grandes banques en difficults.

En matire de politique budgtaire, il a t procd llargissement de lassiette de limpt sur les socits pour financer ces restructurations financires, et de raliser des conomies hauteur de 2% du PIB.

2-Les politiques nationales:

a- Politique montaire:tant donn que la crise financire asiatique sest dabord manifeste par leffondrement des monnaies asiatiques, la politique montaire a constitu un lment cl des programmes de rforme. Curieusement, les programmes ont suscit des critiques diamtralement opposes : selon certains, les pays auraient d relever encore davantage leurs taux dintrt, tandis que pour dautres la hausse des taux dintrt a t la principale source des problmes ultrieurs. Un certain nombre de thoriciens ont fait valoir quen priode de rcession, la dmarche classique serait dabaisser les taux dintrt et de laisser la monnaie se dprcier pour relancer lactivit conomique. Mais la dprciation des monnaies pendant la crise financire asiatique a t fulgurante la monnaie corenne a chut de moins de 1.000 won prs de 2.000 won pour 1 dollar en un mois seulement. Dans une situation aussi extrme, la priorit doit tre de stabiliser le taux de change avant quun engrenage inflationniste senclenche.

partir du moment o on laisse les prix intrieurs senvoler, il devient trs coteux de procder au resserrement montaire requis pour rtablir la stabilit des prix.

Le prsent article est tir dune prsentation de lauteur une confrence organise conjointement par la Federal Reserve Bank de Chicago et le Fonds montaire international sur le thme LAsie : analyse de la crise financire, les 810 octobre 1998, Chicago.

La stratgie mene par les pays asiatiques a consist relever les taux dintrt court terme pour enrayer le drapage du taux de change, puis abaisser graduellement les taux dintrt mesure que la monnaie se stabilisait. En fait, la hausse initiale des taux dintrt a t modre et de courte dure : les taux court terme ont culmin 25 % en Thalande et 35 % en Core, niveaux auxquels ils ne se sont maintenus que quelques jours avant de retomber rapidement ceux o ils se trouvaient avant la crise asiatique. En outre, si lon tient compte de leffet de la forte dprciation de la monnaie sur les anticipations en matire dinflation, la hausse des taux dintrt a t sensiblement plus faible en valeur relle quen valeur nominale. Les taux dintrt rels (calculs sur la base de linflation gnralement prvue), qui taient de lordre de 7 8 % avant la crise asiatique, sont monts brivement 2025 % avant de retomber. Dans les deux pays, les taux rels nont dpass 15 % que pendant deux mois, et ils sont maintenant peu prs nuls. Pendant ce temps, le won et le baht se sont sensiblement apprcis aprs leur effondrement initial.

En revanche, les premiers efforts de lIndonsie pour stabiliser la roupie ont chou. Mais cest lexception qui confirme la rgle. Pendant la premire semaine dapplication du programme, les autorits indonsiennes ont procd une intervention non strilise et laiss les taux dintrt court terme doubler 30 %, entranant une forte apprciation de la monnaie. Mais, en lespace de deux jours, contrairement ce qui avait t convenu par le pays avec le FMI, Bank Indonesia a ramen les taux dintrt leur niveau initial. Lexpansion de la liquidit qui sest ensuivie, conjugue aux indications claires manant du plus haut niveau du gouvernement, selon lesquelles les engagements pris dans le cadre du programme avec le FMI ne seraient pas respects, a prcipit la chute de la roupie. La forte inflation qui en est rsult a ncessit des taux dintrt beaucoup plus levs pour que la stabilit financire puisse tre rtablie. Lajustement aurait t infiniment moins coteux si le gouvernement avait persvr dans lapplication de son programme initial.

Certes, la faiblesse des secteurs bancaires et des entreprises asiatiques limitait les possibilits de relvement des taux dintrt. Mais tous ceux qui ont invoqu les effets dfavorables dune hausse des taux dintrt sur les emprunteurs intrieurs ont nglig les consquences dune dprciation de la monnaie sur les dtenteurs de dette extrieure. Un effondrement de la monnaie alourdit de faon intolrable la charge de la dette extrieure pour le secteur bancaire et les entreprises et compromet la stabilit financire. Et le rapport de force entre dvaluation et hausse des taux dintrt bascule radicalement en cas de surajustement du taux de change. Une dprciation de la monnaie aurait un effet particulirement nfaste en Core et en Indonsie, o le ratio de la dette extrieure au crdit intrieur est lev.

Le resserrement de la liquidit dans ces pays na pas seulement t d aux taux dintrt levs, car les banques se sont montres rticentes renouveler leurs crdits face limportance de leurs crances immobilises et la faiblesse du secteur des entreprises. Il est intressant de noter que la pnurie de crdit ne sest pas attnue, bien que les taux dintrt en Core et en Thalande soient retombs bien au-dessous de leur niveau davant la crise financire asiatique. (Ce phnomne est flagrant au Japon, o les taux dintrt court terme sont nuls depuis quelque temps alors que lconomie souffre dune pnurie de crdit).

b-Politique budgtaire:Au dpart, la situation budgtaire des pays asiatiques tait solide. Les objectifs initiaux intgraient un lger excdent qui devait faciliter lajustement extrieur et laisser une marge pour le financement de la coteuse restructuration du secteur financier. Mais, face la dgradation de la situation conomique, ces objectifs ont t ajusts afin de permettre le fonctionnement des stabilisateurs automatiques et de financer les dpenses sociales supplmentaires pour la protection des plus dfavoriss. En fait, la politique budgtaire de ces pays tait si prudente que le FMI a parfois d semployer, paradoxalement, les convaincre daugmenter leurs dpenses. Les objectifs budgtaires dans tous ces pays tendent maintenant vers des dficits substantiels. Il nest donc pas justifi, en gnral, dimputer le ralentissement de la croissance dans les pays asiatiques au resserrement budgtaire.

On peut, bien sr, reprocher au FMI de navoir pas prdit avec exactitude la profondeur de la crise asiatique, mais on ne peut pas dire que les prvisions de croissance du FMI taient systmatiquement errones, car elles correspondaient dans lensemble aux prvisions consensuelles.

Bien quil soit peut-tre trop tt pour savoir coup sr pourquoi personne na prvu la gravit de la rcession, on peut toutefois avancer quelques explications. Premirement, lamplitude et la dure des cycles surchauffe rcession sont beaucoup plus prononces lorsque le systme financier est trs faible et que les entreprises sont fortement endettes. Deuximement, jusquau milieu de 1997, le Japon semblait enfin sortir de sa longue rcession. Mais les espoirs ont t anantis par leffondrement de lconomie japonaise, qui a aggrav la rcession dans les pays dAsie qui y taient troitement lis.ConclusionLes rsultats et les leons tirer:

Bilan des politiques menes

Les programmes appuys par le FMI nont pas initialement russi rtablir la confiance, les sorties de capitaux et la dprciation des monnaies stant poursuivies aprs leur introduction, Ceci est d plusieurs facteurs. On peut citer les hsitations et renversements de politique survenus au dbut de la mise en uvre des programmes, par exemple lannulation prmature du resserrement des conditions montaires associs des incertitudes politiques et lectorales qui jetaient le doute sur la poursuite des politiques. On peut parler aussi des dsquilibres insurmontables entre les rserves et la dette court terme. En Thalande, les investisseurs taient dautant plus proccups par cette situation que le niveau des rserves disponibles avait t publi dans le cadre des programmes appuys par le FMI. avec le redressement des taux de change, la baisse des taux dintrt qui sont retombs des niveaux infrieurs ceux davant la crise, la baisse des prts improductifs et la croissance des exportations sous leffet de la dprciation marque des monnaies.

de march des voitures sud-corennes sur le march europen. Du fait de cette amlioration, les importations ont augment en 1998 et la consommation est repartie en 1999, sous limpulsion des mnages les plus aiss. De ce fait, la consommation a augment, les salaires se sont accrus galement bien quils sont rests leur niveau davant la crise, et la confiance est revenue.

Quant la raction des cheabols, ils se sont efforcs de rduire leur taux dendettement et il y a eu la ralisation de joint-ventures et de fusions. Exemple : la fusion de Hyundai Electronics et LG Semicon. De plus, la gouvernance des cheabols sera responsablement plus implique que par le pass dans la vie des groupes industriels.

La Core est prsent en situation de forte reprise et les politiques adoptes dans le cadre du programme appuy par le FMI ont contribu au succs du rtablissement de la stabilit extrieure, de la reconstitution des rserves et du lancement des rformes des secteurs de la finance et des entreprises. La Core a cess deffectuer des tirages sur les ressources du FMI; elle a aussi rembours avec neuf mois davance une partie des tirages au titre de laccord de confirmation.

Concernant la Thalande, son conomie a renou avec une croissance positive fin 1998

Core en particulier. Ainsi, lobservation des indicateurs macroconomiques donns au niveau des annexes montre une reprise avec des rythmes varis selon les pays tudis (reprise moins importante pour lIndonsie). En effet, on peut observer entre autres une reprise de la production, la baisse des taux dinflation et des taux de chmage, la reprise des IDE, la baisse des crances irrcouvrables et la reprise des exportations.

Les enseignements de la crise

Crise imprvisible: Lincapacit du FMI et de la pluparts des autres observateur de prvoir la crise, do limportance dexercer une surveillance renforce, particulirement sur le plan de la vulnrabilit du taux de change et des systmes financiers et ce pour traiter les fragilits avant leur aggravation.

Renforcer la transparence en insistant sur la publication des statistiques conomiques et financires. En effet, il est primordial de rendre au public les informations ncessaires pour promouvoir la transparence et renforcer la confiance des marchs.

LA CRISE FINANCIERE ASIATIQUE

MASTER : Economie et Finances internationales : 2012-2013