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B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique 2010-2011 Chapitre 3 : Les facteurs de production : Le Travail Il n’y a pas de production sans travail. Malgré la substitution croissante du capital au travail dans les économies avancées, et bien que la tendance de la majorité des gestionnaires soit de considérer le travail comme un coût qu’il convient de réduire autant que faire se peut, celui-ci est « le » facteur premier, indispensable à la production, le capital étant lui-même issu du travail des hommes. Le salaire tiré du travail constitue de loin la source principale de revenus des ménages. Il leur permet de consommer et d’investir pour satisfaire leurs besoins : la croissance du PIB est ainsi étroitement liée à celle de l’emploi et des salaires. 1. Les déterminants de l’emploi. Le volume de travail utilisé (mesuré soit en heures de travail, soit en nombre de personnes employées, par exemple en équivalent temps-plein) par l’économie à un moment donné est le résultat de la conjonction de plusieurs éléments : L’évolution démographique des décennies passées, qui détermine le nombre de personnes en âge d’occuper un emploi. Le nombre de personnes se déclarant prêtes à occuper un emploi , c’est-à-dire la population active disponible. L’état des techniques, qui détermine l’intensité capitalistique du processus de production, et donc la quantité de travail à combiner avec le capital pour obtenir 1 unité de produit. La conjoncture économique, qui détermine le nombre de salariés que les entreprises sont prêtes à employer (la population active occupée), et donc aussi le nombre de chômeurs et le taux de chômage. Les dispositions légales qui fixent l’âge minimum pour occuper un emploi, l’âge légal de la retraite, la durée du travail (journalière, hebdomadaire, mensuelle, annuelle), les règles régissant l’utilisation d’heures supplémentaires, le niveau du salaire minimum, facteurs qui ont une incidence directe sur la variation de la population active occupée. Les politiques de l’emploi mises en place par les gouvernements, susceptibles de modifier les conditions d’emploi de certaines catégories d’actifs et la structure des emplois. 1

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B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique

B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique2010-2011

Chapitre 3 :

Les facteurs de production : Le Travail

Il n’y a pas de production sans travail.

Malgré la substitution croissante du capital au travail dans les économies avancées, et bien que la tendance de la majorité des gestionnaires soit de considérer le travail comme un coût qu’il convient de réduire autant que faire se peut, celui-ci est « le » facteur premier, indispensable à la production, le capital étant lui-même issu du travail des hommes.

Le salaire tiré du travail constitue de loin la source principale de revenus des ménages. Il leur permet de consommer et d’investir pour satisfaire leurs besoins : la croissance du PIB est ainsi étroitement liée à celle de l’emploi et des salaires.

1. Les déterminants de l’emploi.

Le volume de travail utilisé (mesuré soit en heures de travail, soit en nombre de personnes employées, par exemple en équivalent temps-plein) par l’économie à un moment donné est le résultat de la conjonction de plusieurs éléments :

· L’évolution démographique des décennies passées, qui détermine le nombre de personnes en âge d’occuper un emploi.

· Le nombre de personnes se déclarant prêtes à occuper un emploi, c’est-à-dire la population active disponible.

· L’état des techniques, qui détermine l’intensité capitalistique du processus de production, et donc la quantité de travail à combiner avec le capital pour obtenir 1 unité de produit.

· La conjoncture économique, qui détermine le nombre de salariés que les entreprises sont prêtes à employer (la population active occupée), et donc aussi le nombre de chômeurs et le taux de chômage.

· Les dispositions légales qui fixent l’âge minimum pour occuper un emploi, l’âge légal de la retraite, la durée du travail (journalière, hebdomadaire, mensuelle, annuelle), les règles régissant l’utilisation d’heures supplémentaires, le niveau du salaire minimum, facteurs qui ont une incidence directe sur la variation de la population active occupée.

· Les politiques de l’emploi mises en place par les gouvernements, susceptibles de modifier les conditions d’emploi de certaines catégories d’actifs et la structure des emplois.

2. La population française.

2.1. Population totale.

Au 1er janvier 2011, 65 millions de personnes habitent en France métropolitaine et dans les départements d'outre-mer, dont 63,1 millions en métropole. Avec les 800 000 résidants des collectivités d'outre-mer (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-Martin et Saint-Barthélemy), la population totale de la République française atteint 65,8 millions d'habitants.

Tableau 1 : La population totale en France.

Indicateurs

2000

2010

Population totale (Au 31 décembre de l’année)

60,5 Mio

65,0 millions

63,1 en métropole, 1,9 dans les DOM

Au total 65,8 avec les TOM

Population par sexe : Hommes

48.7 %

48,4 %

Femmes

51.3 %

51,6 %

Naissances

808.200

828.000

Taux brut de natalité (p.1000)

13.3

12,8 pour mille

Taux de fécondité (Nb enfants par femme)

1.900

2,012 enfants par femme en âge de procréer

Décès

540.700

545.000

Taux de mortalité (p.1000)

8.9

8,4 pour mille

Solde naturel

283.000

Taux d’accroissement naturel (p.1000)

4.4

4,4 pour mille

Solde migratoire évalué en milliers

+ 52

+ 77.000

Espérance de vie à la naissance : Hommes

(En années) Femmes

75,2

82,8

78,1 années

84,8 années

2.2. Répartition Hommes-Femmes

Au 1er janvier 2011, la France compte 51,6% de femmes contre 48,4% d’hommes.

La répartition Hommes-Femmes se modifie lentement en faveur des femmes, dont l’espérance de vie à la naissance en 2010 est plus élevée que celle des hommes : 84,8 ans contre 78,1 ans. Cela est dû au fait, qu’à tous les âges, la mortalité masculine est plus élevée que la mortalité féminine, bien qu’il naisse plus de garçons que de filles. On note d’ailleurs (voir tableau ci-dessous) que les hommes sont plus nombreux dans la tranche d’âge 0-24 ans. Les femmes deviennent plus nombreuses dans la tranche d’âge 25 ans et plus.

Cependant, l’écart d’espérance de vie se réduit d’année en année, les femmes adoptant de plus en plus des comportements à risque auparavant plus spécifiquement masculins.

Population par sexe et groupes d'âges quinquennaux au 1er janvier 2011.

Femmes :

51,6 %

Hommes :

48,4 %

Femmes

Hommes

Ensemble

% Fem.

% Hom.

% Ens.

Moins de 15 ans

5 653 105

5 926 369

11 579 474

17,4

19,4

18,3

15-19 ans

1 853 323

1 935 242

3 788 565

5,7

6,3

6,0

20-24 ans

1 979 474

2 020 242

3 999 716

6,1

6,6

6,3

25-29 ans

1 969 645

1 949 737

3 919 382

6,1

6,4

6,2

30-34 ans

1 953 727

1 928 690

3 882 417

6,0

6,3

6,1

35-39 ans

2 137 889

2 116 089

4 253 978

6,6

6,9

6,7

40-44 ans

2 192 571

2 153 411

4 345 982

6,7

7,0

6,9

45-49 ans

2 221 753

2 152 452

4 374 205

6,8

7,0

6,9

50-54 ans

2 151 142

2 049 585

4 200 727

6,6

6,7

6,7

55-59 ans

2 093 176

1 969 762

4 062 938

6,4

6,4

6,4

60-64 ans

2 079 206

1 958 245

4 037 451

6,4

6,4

6,4

65-69 ans

1 375 342

1 252 639

2 627 981

4,2

4,1

4,2

70-74 ans

1 300 084

1 077 912

2 377 996

4,0

3,5

3,8

75 ans ou plus

3 588 797

2 096 571

5 685 368

11,0

6,9

9,0

Ensemble

32 549 234

30 586 946

63 136 180

100,0

100,0

100,0

Champ : France métropolitaine. Source : Insee, estimations de population (résultats provisoires arrêtés fin 2010).

2.3. Nuptialité.

Le nombre de mariages diminue régulièrement : il était de 258.739 en 2008, de 256.000 en 2009, mais de 249.000 en 2010. On constate que la proportion des premiers mariages (8/10ème du total environ) a tendance à diminuer au profit de celle des remariages (2/10ème du total). L’âge moyen du premier mariage s’élève rapidement : il était de 29,8 ans pour les femmes et de 31,7 ans pour les hommes. Le nombre de divorces est en augmentation régulière : en 2009, 127.600 ont été prononcés, soit environ 10,6 divorces pour 1000 couples mariés. Ce sont majoritairement des divorces par consentement mutuel. En 2007, la femme dans cette situation est alors âgée de 40,4 ans en moyenne et l’homme de 42,9 ans. Le taux de divorce est maximal après cinq ans de mariage.

Créé en novembre 1999, le pacs attire en revanche de plus en plus de couples : 195.000 pour la seule année 2010 après 175 000 en 2009. Près de 95 % des pacs conclus l’ont été par des partenaires de sexe opposé. En 2003, il y avait pour ces couples neuf fois plus de mariages que de pacs. En 2008, on en comptait un pour deux mariages, en 2010, trois pour quatre mariages. Le taux de dissolution des pacs reste stable autour de 13 %. Depuis sa création, plus de 900.000 pacs ont été signés en France.

2.4. Taux de fécondité et naissances.

Le taux de fécondité (ou indicateur général conjoncturel de fécondité) des femmes en âge de procréer (15 à 45 ans) est en hausse : il a en 2010 dépassé la barre des 2 enfants par femme (2,012). C’est le plus élevé depuis 30 ans. Il était très légèrement inférieur (1,99) en 2009. Cet indicateur est la somme des taux de fécondité par âge observés pour une année donnée. Il fournit le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie si les taux de fécondité par âge restaient inchangés. Précisons que le remplacement des générations est assuré dès lors que le taux de fécondité est supérieur ou égal à 2,1.

Le taux de fécondité par âge est le plus élevé dans la tranche des 30-34 ans (13,3 naissances pour 100 femmes) et celle des 25-29 ans (12,7). Pour les 35-39 ans, il est encore de 6,4 naissances pour 100 femmes. Il est le plus faible pour la tranche des 15-24 ans (3,1) et des 40 ans et plus (0,7).

Le nombre de naissances ne cesse d’augmenter depuis la fin des années 90, bien que le nombre de femmes de 20 à 40 ans (responsables de 95% des naissances) continue à diminuer, et cette augmentation est surtout sensible chez les femmes de 35 ans et plus (22,2% des naissances). L’âge moyen au moment de la première naissance est de 30 ans. Le taux de natalité était en 2010 de 12,8 naissances pour mille habitants. Plus d’une naissance sur deux survient hors mariage : 55 % en 2010. Ce taux augmente chaque année.

Familles selon le nombre d'enfants

2007

en milliers

en %

Sans enfant

8 296,2

47,4

1 enfant

3 933,0

22,5

2 enfants

3 547,0

20,3

3 enfants

1 293,0

7,4

4 ou plus

431,4

2,5

Ensemble

17 500,6

100,0

Composition des familles (en milliers)

1999

2007

en %

en %

Couples avec enfant(s)

8 061,5

48,8

7 773,5

44,4

Familles monoparentales

2 113,6

12,8

2 427,1

13,9

Femmes seules avec enfant(s)

1 806,5

10,9

2 050,4

11,7

Hommes seuls avec enfant(s)

307,1

1,9

376,7

2,2

Couples sans enfant

6 338,9

38,4

7 300,0

41,7

Ensemble des familles

16 514,1

100,0

17 500,6

100,0

Champ : France.

Source : Insee, RP1999 et RP2007 exploitations complémentaires.

2.5. Répartition par âge

Les moins de 20 ans représentent au 1er janvier 2011 24,3% de la population totale, et ce pourcentage diminue d’année en année, au bénéfice des deux autres tranches d’âge : celle des 20 à moins de 65 ans (52,4%) et surtout celle des 65 ans et plus (23,3%), signe du vieillissement lent de la population française. Les 75 ans et plus représentent maintenant 9,9% de la population totale.

Tableaux 2 et 3 : Répartition par âge de la population française

 

Moins de 20 ans

20 ans à 59 ans

60 ans ou plus

dont 75 ans ou plus

France métropolitaine

 

 

 

 

1910

33,6

53,7

12,7

2,5

1960

32,3

51,0

16,7

4,3

2011 (p)

24,3

52,4

23,3

9,0

France

 

 

 

 

2011 (p)

24,6

52,3

23,1

8,9

p : données provisoires.

 

 

 

 

Champ : population au 1er janvier.

 Source : Insee, bilan démographique

 

Projection de population à l'horizon 2060 et structure par âge

en %

Populationau 1er janvier(en millions)

Moins de20 ans

20 ans à59 ans

60 ans à74 ans

75 ansou plus

2020

66,0

23,9

49,6

17,0

9,4

2040

70,7

22,4

46,6

16,3

14,7

2060

73,6

22,1

45,8

15,9

16,2

Champ : France métropolitaine.

Source : Insee, projections de population 2015-2060.

En 2060, selon les projections de population, si les tendances démographiques se maintiennent, la France métropolitaine compterait 73,6 millions d’habitants, soit 12,9 millions de plus qu’en 2005. La population augmenterait sur toute la période projetée mais à un rythme de moins en moins rapide. En effet, la population vieillissant, le nombre de décès augmente fortement et dépasserait vers 2045 le nombre de naissances. En 2060, près d’un habitant sur trois aurait plus de 60 ans, contre un sur cinq en 2005. Les proportions de jeunes (moins de 20 ans : 22,1%) et de personnes d’âges actifs (20 à 59 ans : 45,8%) diminueraient. Au 1er janvier 2060, la France compterait alors presque 7 habitants âgés de 60 ans ou plus pour 10 habitants de 20 à 59 ans. Ce ratio aurait presque doublé en 45 ans.

2.6. Décès, Taux d’accroissement naturel, Solde migratoire.

Si le nombre de décès est resté globalement stable (exception faite de l’année 2003, marquée par la canicule), le taux de mortalité diminue d’année en année, surtout pour les femmes, en particulier celles de 90 ans et plus : il était en 2010 de 8,4 pour 1000. Le taux de mortalité infantile (0 à – 1 an) baisse légèrement à 3,7 pour mille. Il est l’un des plus faibles d’Europe (2,5 pour 1 000 en Suède en 2008, 2,6 en Finlande ou 3,5 en Allemagne).

En conséquence, le taux d’accroissement naturel s’établissait en 2010 à 4,4 pour 1000, soit une augmentation de 283.000 personnes, auxquelles il faut ajouter le solde migratoire (entrées moins sorties du territoire), estimé à 77.000 personnes.

3. Répartition de la population par PCS.

La nomenclature des Professions et Catégories Socioprofessionnelles comporte quatre niveaux d'agrégation emboîtés. Au niveau le plus fin (niveau 4), un poste de la nomenclature PCS correspond à une profession, décrite par un code à 4 positions comportant trois chiffres et une lettre. Le niveau des professions comporte 497 postes dont 486 postes d'actifs, et 11 postes pour les personnes sans activité professionnelle.

Les niveaux d'agrégation intermédiaires sont ceux des catégories socioprofessionnelles à deux chiffres : 42 postes pour la nomenclature de niveau 3 avec une version agrégée (niveau 2) en 24 postes, dont 18 d’actifs et 6 postes d’inactifs.

Sous sa forme la plus agrégée (Niveau 1), la nomenclature des Professions et Catégories Sociales comprend 8 postes, dont 6 catégories d’actifs (55,7% du total des 15 ans et plus), et 2 catégories d’inactifs (ayant déjà travaillé ou n’ayant jamais travaillé, 44,3% du total).

PCS 2003

Niveau 1 - Liste des catégories socioprofessionnelles

Code

Libellé

1

Agriculteurs exploitants

2

Artisans, commerçants et chefs d'entreprise

3

Cadres et professions intellectuelles supérieures

4

Professions Intermédiaires

5

Employés

6

Ouvriers

7

Retraités

8

Autres personnes sans activité professionnelle

PCS 2003

Niveau 2 - Liste des catégories socioprofessionnelles de publication courante

Code

Libellé

10

Agriculteurs exploitants

21

Artisans

22

Commerçants et assimilés

23

Chefs d'entreprise de 10 salariés ou plus

31

Professions libérales et assimilés

32

Cadres de la fonction publique, professions intellectuelles et artistiques

36

Cadres d'entreprise

41

Professions intermédiaires de l'enseignement, de la santé, de la fonction publique et assimilés

46

Professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises

47

Techniciens

48

Contremaîtres, agents de maîtrise

51

Employés de la fonction publique

54

Employés administratifs d'entreprise

55

Employés de commerce

56

Personnels des services directs aux particuliers

61

Ouvriers qualifiés

66

Ouvriers non qualifiés

69

Ouvriers agricoles

71

Anciens agriculteurs exploitants

72

Anciens artisans, commerçants, chefs d'entreprise

73

Anciens cadres et professions intermédiaires

76

Anciens employés et ouvriers

81

Chômeurs n'ayant jamais travaillé

82

Inactifs divers (autres que retraités)

Répartition de la population des 15 ans et plus entre Catégories socioprofessionnelles.

 

 

 

2003

 

 

 

2009

 

Catégorie socioprofessionnelle (PCS)

Hom.

Fem.

Ens.

Part des femmes

Hom.

Fem.

Ens.

Part des femmes

Agriculteurs exploitants

2,1

0,9

1,5

31,4

1,6

0,6

1,1

29,2

Artisans, commerçants, chefs d'entreprise

4,8

1,9

3,3

30,6

5,1

1,8

3,4

27,9

Cadres, professions intellectuelles supérieures

10,5

5,3

7,8

35,6

11,1

6,7

8,8

39,6

Professions intermédiaires

13,5

11,7

12,6

48,5

13,6

12,7

13,2

50,5

Employés

7,7

23,8

16,1

77,1

8,0

24,1

16,4

76,8

Ouvriers (y compris agricoles)

22,7

5,2

13,6

20,1

21,6

4,7

12,8

19,3

TOTAL ACTIFS

61,3

48,8

54,9

61,0

50,6

55,7

TOTAL INACTIFS

38,7

51,2

45,1

39,0

49,4

44,3

Inactifs ayant déjà travaillé

26,1

32,4

29,3

57,6

25,6

27,5

26,4

54,0

Autres sans activité professionnelle

12,6

18,8

15,8

61,9

13,4

21,9

17,9

64,1

Chômeurs n'ayant jamais travaillé

1,3

1,4

1,3

54,0

0,9

0,9

0,9

52,3

Élèves ou étudiants

9,1

9,1

9,1

52,1

9,1

8,9

9,0

51,6

Personnes diverses sans activité professionnelle de moins de 60 ans

2,0

4,5

3,3

71,1

3,1

8,5

6,0

75,2

Personnes diverses sans activité professionnelle de 60 ans ou plus

0,2

3,8

2,1

94,9

0,3

3,6

2,0

92,1

Total

100,0

100,0

100,0

52,2

100,0

100,0

100,0

52,2

r : données révisées. e : données estimées. ns : résultat non significatif.

En jaune : Catégories en diminution. En vert : catégories en augmentation, par rapport à 2003.

Champ : population des ménages de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine. Résultats en moyenne annuelle.

  

Répartition des actifs de 15 ans et plus selon la PCS.

 

2003

2009

Catégorie socioprofessionnelle (PCS)

Hom.

Fem.

Ens.

Part des femmes

Hom.

Fem.

Ens.

Part des femmes

Agriculteurs exploitants

3,4

1,8

2,7

31,4

2,6

1,2

2,0

29,2

Artisans, commerçants, chefs d'entreprise

7,8

3,9

6,0

30,6

8,4

3,6

6,1

27,9

Cadres, professions intellectuelles supérieures

17,1

10,9

14,2

35,6

18,2

13,2

15,8

39,6

Professions intermédiaires

22,0

24,0

23,0

48,5

22,3

25,1

23,7

50,5

Employés

12,6

48,8

29,3

77,1

13,1

47,6

29,4

76,8

Ouvriers (y compris agricoles)

37,0

10,6

24,8

20,1

35,4

9,3

23,0

19,3

TOTAL ACTIFS

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Taux d’activité

61,3

48,8

54,9

61,0

50,6

55,7

Parmi les actifs, la PCS la plus nombreuse, est celle des Employés (29,4%), devant celle des Professions Intermédiaires (23,7%) et celle des Ouvriers (23,0%).

Le nombre des Non-ouvriers est devenu supérieur à celui des Ouvriers en 1974 ; le nombre des Employés a dépassé celui des Ouvriers en 1994. Et c’est en 2008 que le nombre des actifs exerçant une Profession Intermédiaire a dépassé celui des Ouvriers.

On note, entre 2003 et 2009, une baisse des effectifs Ouvriers (-1,8 point) et des Agriculteurs Exploitants (-0,7point) :

· En ce qui concerne les Ouvriers, cette évolution reflète d’une part la « tertiarisation » croissante, depuis une vingtaine d’année, de l’économie française… ce qui fait naître aujourd’hui des inquiétudes quant aux conséquences de la « désindustrialisation », en particulier sur la place de la France dans le commerce mondial, et d’autre part la politique de « rationalisation » des effectifs industriels mise en place depuis une vingtaine d’années afin de rendre l’industrie française plus compétitive – en termes de coûts salariaux – et financièrement plus rentable.

· Les Agriculteurs exploitants sont de moins en moins nombreux : leur nombre a été divisé par plus de 5 entre 1962 et 2006, sous l’effet tout d’abord des politiques agricoles communes (départs à la retraite anticipés et réduction volontaire du nombre des exploitants, remembrement), puis des difficultés actuelles de la profession, confrontée à une production agricole mondialisée dont les prix, sujets à fortes fluctuations, ne parviennent pas à couvrir les coûts de production de nombreuses exploitations françaises.

On observe en revanche une hausse des effectifs d’Artisans, Commerçants et Chefs d’entreprise (+0,1 point), des Employés (+0,1 point), des Professions Intermédiaires (+0,7 point) et surtout des Cadres et Professions intellectuelles supérieures (+1,6 point) :

· L’augmentation du nombre des Employés est essentiellement due depuis 2003 à celle des employés de commerce, et surtout des personnels des services directs aux particuliers, deux catégories où les femmes sont très largement majoritaires. On note cependant une baisse relativement récente de la part des femmes dans cette catégorie.

· Le fait qu’un plus grand nombre d’hommes se soit installés à leur compte comme Artisans explique l’accroissement des effectifs des Artisans, Commerçants et Chefs d’entreprise de 10 salariés et plus. On note cependant une diminution notable du pourcentage de femmes actives dans cette catégorie, en particulier chez les chefs d’entreprise.

· L’augmentation des effectifs des Professions intermédiaires est significative de l’élévation générale du niveau de formation des actifs, en particulier des jeunes générations, et du besoin de l’économie en techniciens, cadres intermédiaires administratifs et commerciaux des entreprises, et en professions intermédiaires de la santé et du travail social. En revanche, sans surprise, les cadres intermédiaires de la fonction publique sont en diminution – restrictions budgétaires obligent –, de même que les contremaîtres et agents de maîtrise de l’industrie dont les effectifs sont liés à l’évolution de la catégorie Ouvriers. La part des femmes y est en augmentation, sauf en ce qui concerne les techniciens et les professeurs des écoles.

· L’augmentation des effectifs de Cadres et Professions intellectuelles supérieures a été remarquable, surtout sur la période 1982-1990. Elle concerne plus particulièrement les cadres administratifs et commerciaux, et surtout les ingénieurs et cadres techniques des entreprises. La proportion des Professions libérales et des Professeurs et professions scientifiques au sein de cette catégorie est cependant restée stable. Il faut noter l’accroissement sensible de la part des femmes dans cette catégorie, même si elles restent encore minoritaires.

4. La Population active.

4.1. De la population totale à la population active occupée.

4.1.1. Données chiffrées.

Indicateurs (France Métropolitaine)

Juillet 2011

Population active disponible, personnes de 15 à 64 ans

28.172

· Hommes (en milliers)

14.742 (52,3%)

· Femmes (en milliers)

13.430 (47,7%)

· Proportion de salariés

90,5 %

Taux d’activité (sur population de 15 à 64 ans)

70,3 %

· Hommes

74,8 %

· Femmes

65,9 %

Population en emploi, personnes de 15 à 64 ans

25.598

· Hommes (en milliers)

13.444 (52,5%)

· Femmes (en milliers)

12.154 (47,5%)

Taux d’emploi (sur population de 15 à 64 ans)

63,8 %

· Hommes

68,2 %

· Femmes

59,7 %

Chômeurs au sens du B.I.T, personnes de 15 à 64 ans

2.574

· Hommes (en milliers)

1.298 (50,4%)

· Femmes (en milliers)

1.276 (49,6%)

Taux de chômage (en % des 15 à 64 ans, au sens du BIT)

6,4 %

· Hommes

6,6%

· Femmes

6,3%

France Métropolitaine et DOM

Taux de chômage (en % de la population de 15 ans et +) ++)+France

9,6 %

· Hommes

9,2 %

· Femmes

10,0%

4.1.2. Définitions.

L’évolution démographique d’un pays, à moyen et long terme, détermine son profil démographique, c’est-à-dire le rapport de la population en âge de travailler – de 15 à 64 ans inclus – à la population totale.

Cependant tous ceux qui sont en âge de travailler n’occupent pas un emploi ou ne se déclarent pas prêts à en occuper un : le nombre d’actifs disponibles est donc inférieur à celui des individus en âge de travailler. La population active disponible (P.A.D.) exclut ainsi :

· les personnes de 15 ans et plus qui poursuivent des études.

· les personnes qui ne peuvent occuper un emploi pour des raisons de santé.

· celles qui choisissent de rester au foyer et/ou d’avoir des activités non rémunérées : seul est reconnu comme « travail » celui qui est rémunéré.

· celles qui ont pris leur retraite, ou ont été mises en pré-retraite, avant 65 ans.

La population active disponible inclut non seulement les personnes qui disposent d’un emploi, (la population active occupée, P.A.O.), c’est-à-dire (au sens du Bureau International du travail) les personnes de 15 et plus qui ont effectué au moins une heure de travail rémunéré durant la semaine de référence, à condition que l’activité professionnelle soit effective[footnoteRef:2], mais aussi celles qui se déclarent prêtes à en occuper un mais n’en ont pas (les chômeurs). [2: Sont exclues de la PAO, en vertu de ce principe, les personnes qui effectuent un stage d’observation en entreprise, et les élèves fonctionnaires. Sont inclues en revanche celles qui effectuent un stage en entreprise consistant en un travail de même nature que celui de leurs collègues salariés.Sont cependant comptabilisées dans la population active occupée les personnes qui ne satisfont pas à cette condition, mais sont pendant la semaine de référence :en congé rémunéré, en congé de maternité ou de paternitéen congé non rémunéré d’une durée inférieure ou égale à 91 jours (congé parental, congé sans solde, congé individuel de formation), en congé maladie ou accident du travail d’une durée inférieur ou égale à 365 jours.A temps partiel, en chômage partiel, en grève.En formation rémunérée par l’employeur, en formation avec un contrat en alternance.]

La population active occupée inclut de fait :

· les apprentis et les personnes de 65 ans et plus qui poursuivent une activité professionnelle.

· les salariés, et les non-salariés (artisans, commerçants, professions libérales, personnes travaillant à leur compte, employés non salariés des entreprises).

· les artistes et le clergé.

· les aides familiaux non rémunérés (par exemple, le conjoint d’un commerçant ou d’un exploitant agricole, associé au fonctionnement de l’entreprise familiale sans percevoir de salaire).

· et de manière plus marginale, le solde des travailleurs frontaliers, c’est-à-dire le nombre de personnes résidant sur le territoire économique de la France mais travaillant dans un pays limitrophe, diminué de celui des personnes non-résidentes travaillant sur le territoire économique de la France (le critère est donc ici le lieu de résidence).

4.2. Taux d’activité

Le taux d’activité est le rapport de la Population active disponible sur la population en âge de travailler, c’est-à-dire la population de 15 ans et plus, ou de 15 à 64 ans inclus pour les comparaisons internationales (les 15-64 ans représentent plus de 99% de la population des actifs de 15 ans et plus). Ce dernier taux était en juillet 2011 de 70,3 %.

Jusqu’au début des années 2000, le taux d’activité a régulièrement diminué, sous l’effet de :

· l’allongement de la durée des études, d’une part (l’espérance moyenne d’études d’un enfant rentrant dans le système scolaire est actuellement de 19 ans environ),

· de l’avancement de l’âge légal de la retraite (passée de 65 à 60 ans en 1981)

· et du recours systématique à la mise en préretraite, dans les années 80 et 90, comme mode privilégié de gestion des ressources humaines et de lutte contre le chômage de longue durée.

Le taux d’activité a baissé au 2ème trimestre 2011, par rapport au 2ème trimestre de l’année précédente, pour les hommes comme pour les femmes, et pour toutes les tranches d’âge, sauf pour les 50-64 ans (y compris au-delà de 55 ans) : les mises en préretraite, système jugé trop coûteux pour l’Etat dont la priorité est la réduction des déficits, sont en nette régression. Et les problèmes de financement des retraites futures, liés au vieillissement de la population, ont conduit à une réforme des retraites dont les deux mesures-phares sont le recul de l’âge légal à 62 ans, et de l’âge permettant de percevoir une retraite à taux plein sans décote à 67 ans, après un allongement de la durée de cotisations progressif à 42 ans.

L’étude des taux d’activité par sexe montre un écart de 8,9 points entre hommes et femmes, en faveur des hommes. Cet écart se retrouve, plus ou moins prononcé, pour toutes les tranches d’âge : 7,2 points pour les 15-24 ans, 10,6 points pour les 25-49 ans, 7,1 points pour les 50-64 ans.

L’évolution des taux d’activité par sexe sur une quarantaine d’années montre cependant d’une part une diminution lente du taux d’activité masculine, surtout dans l’industrie où les hommes sont plus nombreux et les effectifs en diminution constante sous l’effet des gains de productivité, des restructurations et des délocalisations d’activités, d’autre part une augmentation régulière du taux d’activité des femmes.

Taux d’activité par sexe et par âge, 2ème trimestre 2011, au sens du BIT

%

Ensemble

Hommes

Femmes

% des 15-64 ans

70,3

74,8

65,9

15-24 ans

39,1

42,7

35,5

25-49 ans

89,1

94,5

83,9

50-64 ans

57,8

61,4

54,3

Dont : 55-64 ans

43,7

46,4

41,2

Espérance d’emploi après 55ans

4,4 ans

+0,3 année

De 52 % environ (sur l’ensemble de la population féminine) au début du XXème siècle, ce taux a atteint son niveau le plus faible en 1968 (36,1 %), et il n’a cessé d’augmenter depuis pour atteindre en 2010 50,6 % des femmes de 15 ans et plus (contre 61% des hommes). Cette évolution est due à la conjonction de plusieurs facteurs :

· Le développement massif des activités tertiaires, où les femmes sont majoritaires.

· Une large accession des filles à tous les niveaux d’études (128 filles pour 100 garçons à l’Université et un niveau moyen de diplôme supérieur à celui des garçons) et donc un désir compréhensible d’épanouissement personnel dans l’exercice d’une profession.

· Une nécessité financière, du fait du recul de l’âge du mariage d’une part, et d’autre part parce que, souvent, dans un ménage, un seul salaire ne suffit pas.

· Les progrès réalisés, dans les domaines médical et législatif, en matière de régulation des naissances, ainsi que la politique familiale. Les femmes n’interrompent plus leur carrière professionnelle à la naissance du premier, ni même du deuxième enfant, et la courbe des taux d’activité par âge des femmes est maintenant pratiquement identique, dans sa forme, à celle des hommes. Ces taux sont encore globalement inférieurs aux taux d’activité masculins, mais l’écart se réduit avec le temps.

· Parmi les femmes actives, presque la moitié (47,6%) sont des Employées : cette catégorie est très féminisée (76,8% de femmes), dans toutes les professions classées dans cette catégorie, à l’exception des Policiers et Militaires, où elles sont très minoritaires.

· Un quart des femmes (25,1%) exercent une Profession Intermédiaire, catégorie où elles représentent un peu plus de la moitié des effectifs (50,5%). Cela concerne surtout les Professions intermédiaires de la santé et du travail social (78,7% de femmes), les Professions de l’enseignement (Professeurs des écoles, instituteurs et assimilés dont 65,6% sont des femmes). En revanche, elles sont très sous-représentées chez les Techniciens (13,3% de femmes), et chez les Contremaîtres et Agents de maîtrise de l’industrie (11% de femmes).

· 13,2% occupent une position de Cadre Supérieur, ou exercent une Profession Intellectuelle Supérieure. La part des femmes dans cette catégorie y est d’environ 40%. Elles sont cependant plus nombreuses que les hommes parmi les Professeurs et les professions scientifiques (57,2% de femmes) et forment entre 40 et 46% des effectifs des Professions de l’information, des arts et des spectacles, des Cadres administratifs et commerciaux des entreprises, des Cadres de la fonction publique et des Professions libérales. Elles sont en revanche minoritaires parmi les Ingénieurs et les Cadres techniques des entreprises (22,1% de femmes).

· 9,3% des femmes sont Ouvrières, ce qui est finalement relativement peu : l’industrie est un milieu peu féminisé. Elles ne représentent que 19,3% des effectifs ouvriers, mais sont proportionnellement plus nombreuses dans les emplois non qualifiés.

· Les femmes sont rarement Agriculteurs exploitants (0,6% des femmes actives), ou Artisans, Commerçants et chefs d’entreprise (1,8% d’entre elles), mais plutôt aides familiales non rémunérées des exploitations lorsque leur époux est l’exploitant. Mais la part des femmes dans ces deux catégories – aux effectifs peu nombreux par ailleurs – s’élève en moyenne entre 28 et 29%. Elles sont plus nombreuses dans les petites exploitations et les petits commerces. Elles ne sont en revanche que 8,9% parmi les chefs d’entreprise, donc très minoritaires.

Cette augmentation de l’activité des femmes a cependant un revers : l’accentuation des inégalités entre hommes et femmes – en particulier les inégalités salariales, les femmes gagnant en moyenne 25% de moins que les hommes – et la dévalorisation des professions qui se féminisent.

4.3. Taux d’emploi.

En juillet 2011, la population active occupée se chiffrait à 25.598 milliers, (ce qui correspond à 23.826 emplois à temps plein, dont 52,4 % d’hommes et 47,6 % de femmes.

Le taux d’emploi (en % de la population de 15-64 ans) était de 63,9 %, et de 8,5 points plus élevé chez les hommes (68,2 %) que chez les femmes (59,7 %).

Taux d’emploi par sexe et âge au sens du BIT, population de 15 à 64 ans

Taux d'emploi par sexe et âge

T2 2011

Ensemble

Hommes

Femmes

% des 15-64 ans

63,9

68,2

59,7

15-24 ans

30,5

33,5

27,6

25-49 ans

81,8

87,3

76,4

50-64 ans

54,2

57,6

50,9

dont : 55-64 ans

40,9

43,4

38,6

Le taux d’emploi est le plus faible chez les 15-24 ans (30,5 %), et le plus élevé pour la tranche des 25-49 ans (81,8 %). Ce taux chute de 27,6 points pour la tranche des 50-64 ans, dont le taux d’emploi est de 55,6 %, de presque 40,9 points si l’on considère la population des 55-64 ans (40,9 %). A partir de 65 ans, le taux d’emploi est extrêmement faible : 1,6% seulement.

A tous les âges, le taux d’emploi des femmes est plus faible que celui des hommes : - 5,9 points pour les 15-24 ans, -10,9 points pour celle des 25-49 ans, -6,7 points pour les 50-64 ans. L’écart entre hommes et femmes tend à se réduire dans les tranches d’âge les plus élevées (55 et plus) : -4,8 points.

Si le taux d’emploi des 15-64 ans est resté stable par rapport au 2ème trimestre 2010, cette stabilité masque une légère diminution chez les hommes de 15-24 ans et chez les femmes de 25-49 ans, mais une hausse pour les deux sexes dans la tranche des 50-64 ans, sous l’effet du recul de l’âge de la retraite.

Elle masque aussi une baisse du taux d’emploi en CDI (de 49,1% à 48,9%), alors que le taux d’emploi en CDD ou en intérim est resté stable (6,6%).

La part des emplois à temps partiel dans l’emploi total s’est accrue légèrement en un an (18% des personnes occupées), surtout chez les 50 ans et plus. Elle est en hausse chez les hommes pour toutes les tranches d’âge (7% des hommes en emploi travaillent à temps partiel), mais diminue chez les femmes (30,1% des femmes en emploi) sauf dans la tranche 50 ans et plus. Les femmes sont cependant nettement plus nombreuses à travailler à temps partiel.

Répartition de la population active occupée selon la durée du travail, par âge et par sexe (2010)

% de la population active occupée

Temps complet

Temps partiel

15 à 64 ans

82,4

17,6

15 à 24 ans

76,3

23,3

25 à 49 ans

83,7

16,3

50 à 64 ans

80,9

19,1

55 ans et +

78,4

21,6

Hommes

94,-

6,-

Femmes

69,9

30,1

Interprétation : 82,4% des personnes en emploi de 15 à 64 ans travaillent à temps complet, 76,3% des 15-24 ans, 83,7% des 25-49 ans et 80,9% des 50-64 ans, 78,4% des plus de 55 ans. 94% des hommes travaillent à temps complet, contre seulement 69,9% des femmes.

17,6% des personnes en emploi de 15 à 64 ans travaillent à temps partiel. 23,3% des 15-24 ans, 16,3% des 25-49 ans et 19,1% des 50-64 ans, 21,6% des plus de 55 ans. 6% des hommes travaillent à temps partiel, contre 30,1% des femmes. Les femmes choisissent ou subissent plus souvent que les hommes le temps partiel.

5. Chômage et sous-emploi.

5.1. Définitions

La définition du chômage diffère selon la méthode de calcul retenu.

5.1.1. Définition du B.I.T.

Selon le Bureau International du Travail (B.I.T), est chômeur celui qui, au moment de la semaine de référence :

· n’occupe aucun emploi, c’est-à-dire n’a pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, même s’il s’agissait d’un travail occasionnel : cela signifie que, selon cette définition, celui qui a travaillé une heure rémunérée pendant la semaine de référence est considéré comme un actif occupé, et sort des chiffres du chômage.

· est disponible pour en occuper un (ceci exclut des chiffres du chômage les personnes qui, pour des raisons diverses ne sont pas disponibles pour travailler dans les 15 jours qui suivent la semaine de référence). Les personnes temporairement malades (durée inférieure ou égale à 1 mois) sont cependant considérées comme disponibles.

· et recherche activement un travail, c’est-à-dire a effectué au moins une démarche spécifique pour trouver un emploi parmi la liste ci-dessous :

Activités reconnues comme démarches actives de recherche d’emploi.

Rechercher un terrain, des locaux, du matériel, des clients, ou faire une étude de marché.

Rechercher des ressources financières.

Demander un permis, une licence, une autorisation pour s’installer.

Prendre des conseils auprès d’un organisme public pour trouver un emploi .

Etre contacté par l’ANPE, l’APEC ou un autre organisme public.

Avoir un contact avec une agence d’intérim.

Effectuer des démarches directes auprès d’employeurs.

Se rendre à un salon professionnel.

S’adresser à des relations personnelles ou professionnelles pour s’installer.

Passer un test, un entretien, un concours de recrutement, un concours administratif.

Passer ou afficher une annonce d’offre de services.

Répondre à une offre d’emploi.

Etudier les annonces d’offres d’emploi.

Rechercher une entreprise, une exploitation ou un cabinet à racheter ou à prendre en gérance.

Les personnes vérifiant simultanément ces trois critères sont désignées par le terme « Chômeurs PSERE », c’est-à-dire Population Sans Emploi à la Recherche d’un Emploi. On y compte aussi les personnes sans emploi, disponibles, mais ayant trouvé un emploi qui débutera dans les 3 mois qui suivent la semaine de référence, ou pour qui la période est une morte saison (saisonniers) ou précède le début d’un emploi.

Cette définition du chômage est celle retenue par l’INSEE lors de ses enquêtes-emploi trimestrielles.

5.1.2. Définition du Pôle Emploi

Les chiffres du chômage au sens du B.I.T. sont généralement inférieurs à ceux que le Pôle Emploi établit mensuellement à partir des Demandes d’Emploi en Fin de Mois (DEFM).

La divergence des taux s’explique par les différences de critères retenus par les deux institutions :

· Le Pôle Emploi ne comptabilise tout d’abord que les chômeurs inscrits auprès de ses bureaux comme demandeurs d’emploi. [footnoteRef:3] [3: Au contraire, l’enquête Emploi de l’INSEE tient compte des chômeurs non inscrits au Pôle Emploi, tels que les jeunes à la recherche d’un premier emploi, les chômeurs « découragés » qui ne s’inscrivent plus au Pôle Emploi…]

· Il distingue ensuite différentes catégories de chômeurs, selon leur disponibilité, selon la nature de l’emploi recherché (temps plein ou temps partiel, emploi à durée indéterminée ou à durée déterminée, temporaire ou saisonnier), et selon la durée de l’activité exercée dans le mois écoulé (plus ou moins de 78 heures).

Le chiffre officiel annoncé par les pouvoirs publics correspond à la seule catégorie 1 (la plus nombreuse) : elle concerne les personnes sans emploi, immédiatement disponibles, recherchant un emploi à temps plein et à durée indéterminée, et ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé.[footnoteRef:4] [4: On a donc progressivement exclu de la Catégorie 1 les individus acceptant des formes particulières d’emploi, en particulier les personnes en situation précaire, puis les personnes ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois écoulé : celles-ci ne relèvent plus de la norme de chômage, mais de la norme d’emploi – éventuellement de sous-emploi. Les institutions de la politique d’emploi ont ainsi intériorisé les pratiques de gestion de la main-d’œuvre d’un marché du travail « éclaté » où se développe la précarisation de nombreuses situations de travail.]

Les différentes catégories de chômeurs selon le Pôle Emploi

1

2

3

4

5

6

7

8

Personnes …

sans emploi

X

X

X

X

X

X

X

pourvues d’un emploi, recherchant un autre emploi

X

immédiatement disponibles

X

X

X

non immédiatement disponibles

X

X

X

X

Recherchant un …

emploi à temps plein

X

X

emploi à temps partiel

X

X

à durée indéterminée (CDI)

X

X

X

X

à durée déterminée (CDD) temporaire ou saisonnier

X

X

Ayant eu une …

activité < à 78h dans le mois précédent

X

X

X

X

activité > à 78 heures dans le mois précédent

X

X

X

Exemple de lecture du tableau, Catégorie 3 : personnes sans emploi, immédiatement disponibles et à la recherche d’un emploi à durée déterminée (CDD, intérim, travail saisonnier), et ayant exercé dans le mois précédent une activité d’une durée inférieure à 78 heures.

5.2. Taux de chômage

Selon la définition retenue, le champ (France métropolitaine + DOM, où le taux de chômage est plus élevé, ou France Métropolitaine seule) et la population considérée (actifs de 15 ans et plus, ou actifs de 15 à 64 ans), le taux de chômage sera différent.

Exemples :

Taux de chômage trimestriel au sens du BIT par sexe et âge (en %)

Champ : Métropole + Dom, Actifs de 15 ans ou plus

Trimestre

HOMMES (%)

FEMMES (%)

TOTAL (%)

et

Âge

Total

Âge

Total

Âge

Total

Année

15-24

25-49

>49

15-24

25-49

>49

15-24

25-49

>49

T2.2010

22,9

8,5

6,3

9,6

24,7

9,1

6,3

10,0

23,7

8,8

6,3

9,7

T2.2011

22,5

8,1

6,2

9,2

23,1

9,5

6,4

10,0

22,7

8,7

6,3

9,6

T2.2011/2010

<

<

<

<

<

>

>

=

<

<

=

<

Sur l’ensemble du territoire économique de la France (Métropole et DOM), le taux de chômage des 15 ans et plus (au sens du BIT) atteignait au 2ème trimestre 2011, 9,6%.

Quelle que soit la tranche d’âge, il était plus élevé pour les femmes (10%) que pour les hommes (9,2%).

Le taux de chômage très élevé des jeunes (15-24 ans) constitue ce que l’on appelle « l’exception française » : 22,7% d’entre eux sont sans emploi. Ce taux s’établit à 8,7% pour les 25-49 ans et à 6,3% pour les 50 ans et plus.

On constate que le taux de chômage a légèrement baissé par rapport au 2ème trimestre 2010, pour toutes les tranches d’âge sauf les 50 ans et plus, pour lesquels il est resté stable. Il a baissé pour les hommes, quelle que soit la tranche d’âge, ainsi que pour les femmes de 15 à 24 ans, mais a augmenté pour les femmes de 25-49 ans et de 50 ans et plus.

Taux de chômage trimestriel au sens du BIT par sexe et âge (en %)

Champ : Métropole, Actifs de 15 ans ou plus

Trimestre

HOMMES (%)

FEMMES (%)

TOTAL (%)

et

Âge

Total

Âge

Total

Âge

Total

Année

15-24

25-49

>49

15-24

25-49

>49

15-24

25-49

>49

T2.2010

22,9

8,5

6,3

9,6

24,7

9,1

6,3

10,0

23,7

8,8

6,3

9,7

T2.2011

21,6

7,6

6,0

8,7

22,2

8,9

6,2

9,5

21,9

8,2

6,1

9,1

T2.2011/2010

<

<

<

<

<

<

<

<

<

<

<

<

Si l’on se restreint à la Métropole (tableau ci-dessus), ou aux actifs de 15-64 ans en Métropole (tableau ci-dessous), le taux de chômage n’était plus que de 9,1% (au sens du BIT, pour les actifs de 15 ans et plus). Les caractéristiques du chômage sont cependant identiques (par âge et par sexe) que dans le tableau précédent) même si les taux sont inférieurs. Ils ont cependant uniformément baissé par rapport au 2ème trimestre 2010.

Taux de chômage trimestriel au sens du BIT par sexe et âge (en %)

Champ : Métropole, Actifs de 15 ans à 64 ans

Trimestre

HOMMES (%)

FEMMES (%)

TOTAL (%)

et

Âge

Total

Âge

Total

Âge

Total

Année

15-24

25-49

>49

15-24

25-49

>49

15-24

25-49

>49

T2.2010

22,1

8,1

6,2

9,2

23,8

8,6

6,1

9,5

23,1

8,3

6,1

9,4

T2.2011

21,5

7,6

6,2

8,8

22,3

8,9

6,3

9,4

22,0

8,2

6,2

9,1

T2.2011/2010

<

<

=

<

<

>

>

<

<

<

>

<

5.3. Le sous-emploi.

Le taux de chômage est un indicateur trop grossier de la fluidité du marché du travail. Il faut lui adjoindre celui du sous-emploi.

Les personnes en sous-emploi sont celles qui ont un emploi mais souhaiteraient travailler davantage. Sont concernées, au sens du B.I.T. les  personnes actives occupées qui remplissent l'une des conditions suivantes :

· Elles travaillent à temps partiel et expriment le souhait de travailler davantage pendant la semaine de référence, et sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent activement un emploi ou non.

· Elles travaillent à temps partiel (et sont dans une situation autre que celle décrite ci-dessus), ou à temps complet, mais ont travaillé moins que d’habitude pendant la semaine de référence, en raison de chômage partiel, ralentissement des affaires, réduction saisonnière d’activité ou mauvais temps.

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité – pour des raisons d’ordre économique, technique ou naturelle – et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel. Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile. Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de "chômage partiel total".

Sous-emploi au sens du BIT

Données cvs, en moyenne trimestrielle - France métropolitaine

Taux de sous-emploi BIT (en % de la population active occupée)

Milliers

2010T2

2010T2

2011T2

2011T2

Ensemble

5,8

1 483

5,1

1324

Dont : chômage technique ou partiel

0,5

126

0,2

50

Femmes

8,8

1 087

7,9

949

Hommes

2,9

396

2,8

375

Au deuxième trimestre 2011, on comptabilisait 1324 milliers de personnes en sous-emploi (5,1% de la population active occupée, soit 2,8 % des hommes et 7,9% des femmes en emploi). Avec 375 milliers, les hommes représentent 28,3% des actifs en sous-emploi, et les femmes, au nombre de 949 milliers, 71,7% des actifs en sous-emploi. Les femmes dans cette situation sont donc très largement majoritaires. On note cependant que, si le nombre de salariés se déclarant en sous-emploi est inférieur à celui de l’année précédente (2010T2), la proportion des hommes en sous-emploi augmente alors que celle des femmes a tendance à diminuer.

Le chômage partiel concerne 0,2 % des personnes en emploi (50 milliers de personnes) : il a fortement diminué en 2011.

Durée de travail des personnes travaillant à temps complet

Source : Insee, enquêtes Emploi du 1er au 4ème trimestre 2007.

2007

Salariés

Non-salariés

Nombre d’heures travaillées

1 680

2 560

Nombre de jours travaillés dans l’année

212

271

Durée moyenne d’une journée de travail

7h55

9h28

Nombre d’heures travaillées pour une semaine "normale" de travail

39h24

54h58

Nombre de jours travaillés pour une semaine "normale" de travail

5

5,7

Champ : France métropolitaine ; personnes travaillant à temps complet la semaine de référence, en emploi au moins 4 trimestres consécutifs, hors enseignants.

Taux d'activité et taux d'emploi de 1975 à 2011

Taux d'activité1975.01976.01977.01978.01979.01980.01981.01982.01983.01984.01985.01986.01987.01988.01989.01990.01991.01992.01993.01994.01995.01996.01997.01998.01999.02000.02001.02002.02003.02004.02005.02006.02007.02008.02009.02010.02011.068.5873838649279168.9092615141270669.4468423309684869.1501301761668869.8877972952542969.897866641337269.3020312794763468.9825315724907468.289205254173967.78146056564467.9244942019117268.1294826089916467.899209698306267.4955162931789667.6451714574529267.566325431743767.5194066763597567.8456524111416168.0415696773356568.088484935089768.2948045292095768.8231397230813468.5736110412175468.8000291672285469.1875441300803769.3903187209926869.379560691351569.6341218728129869.6664186148650869.761063238150169.6480309143419669.5620937085283869.6672699130841169.9284674877917570.3963446714380470.470.3Taux d'emploi1975.01976.01977.01978.01979.01980.01981.01982.01983.01984.01985.01986.01987.01988.01989.01990.01991.01992.01993.01994.01995.01996.01997.01998.01999.02000.02001.02002.02003.02004.02005.02006.02007.02008.02009.02010.02011.066.1766844906302566.2024019446465566.3916990075130265.974060046868366.2947493086094866.0589220000842164.8256153861778864.143564599040263.3125505429243661.9939319667199161.7860068885043161.9706368149439261.6706514007564761.5184101137860562.0836673935177762.1679218417496761.9768349545335961.6821468578791661.1458303903596660.7661969400730761.3743544729000961.497335684938961.1528051295705561.6629982583752762.2187347757263863.4280595544151563.9586836837179664.094926281351363.7210257326684563.5591031229605863.4495235821422263.3989756900499364.0808748348380464.747186267142263.9637824121986563.963.9

15

ans

à

de

Population

disponible

active

Population

ou

plus

et

ans

de

Population

disponible

active

Population

activité

d

Taux

64

15

15

'

=

plus

et

ans

de

Population

occupée

active

Population

ou

ans

à

de

Population

occupée

active

Population

emploi

d

Taux

15

64

15

'

=