avril 2013 n 8 politique publique personnes âgées

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les cahiers de l’ évaluation Avril 2013 n° 8 POLITIQUE PUBLIQUE PERSONNES âGéES ENJEUX SOMMAIRE Tout en poursuivant la gestion d'établissements pour personnes âgées, la Ville de Nantes s'est intéressée aux besoins et aux attentes de celles qui habitent toujours chez elles. Au-delà de l'adaptation du logement et de l'aide à la vie quotidienne, se pose la question de l'isolement. La Ville en a fait un axe prioritaire de sa politique en faveur des personnes âgées, pour leur permettre de prendre toute leur place dans la vie sociale. Qu'est-ce que l'isolement ? Comment repérer les personnes qui en souffrent ? Comment le prévenir ? Que faire pour y remédier ? L'expérimentation à l'échelle de micro-quartiers et son évaluation ont été le moyen choisi pour répondre à ces questions. ENJEUX PAGES 1 à 3 Entretien avec Elisabeth Lefranc, adjointe à la Solidarité, l'Insertion et les Personnes âgées MéTHODE PAGES 2 et 3 Une démarche en trois volets ANALYSE PAGES 3 à 7 L'isolement, une notion complexe, des réponses diversifiées EXPERT ASSOCIé : Olivier Manceaux, directeur de la délégation de Loire-Atlantique des Petits frères des pauvres PRéCONISATIONS PAGE 8 Ce qui va changer ENCART CENTRAL Expérimentation : points de repères Personnes âgées : comment lutter contre l'isolement ? ELISABETH LEFRANC adjointe à la Solidarité, l'Insertion et les Personnes âgées. « UTILISER OU RéACTIVER LES RéSEAUX DE SOLIDARITé EXISTANTS » L'expérimentation engagée pour lutter contre l'isolement des personnes âgées a mis en évidence la nécessité d'aborder la question de manière partagée avec tous les acteurs concernés, professionnels, associatifs, citoyens. Elle a aussi confirmé que l'isolement n’est pas seulement une question d’âge. Quel était le but de l'expérimentation réalisée en 2011 sur la lutte contre l'isolement des personnes âgées ? L’évaluation menée en 2007 confirmait que les personnes âgées, pour une immense majorité, souhaitaient demeurer à leur domicile et que beaucoup d'entre elles ressentaient un sentiment de solitude. Nous nous sommes donc donné

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Page 1: Avril 2013 n 8 Politique Publique personnes âgées

les cahiers de l’évaluation

Avril 2013 n° 8Politique Publique personnes âgées

enjeuxsommaire

Tout en poursuivant la gestion d'établissements pour personnes âgées, la Ville de Nantes s'est intéressée aux besoins et aux attentes de celles qui habitent toujours chez elles. Au-delà de l'adaptation du logement et de l'aide à la vie quotidienne, se pose la question de l'isolement. La Ville en a fait un axe prioritaire de sa politique en faveur des personnes âgées, pour leur permettre de prendre toute leur place dans la vie sociale. Qu'est-ce que l'isolement ? Comment repérer les personnes qui en souffrent ? Comment le prévenir ? Que faire pour y remédier ? L'expérimentation à l'échelle de micro-quartiers et son évaluation ont été le moyen choisi pour répondre à ces questions.

enjeux pages 1 à 3Entretien avec elisabeth Lefranc, adjointe à la Solidarité, l'Insertion et les Personnes âgées

méthode pages 2 et 3une démarche en trois volets

analyse pages 3 à 7L'isolement, une notion complexe, des réponses diversifiées

ExpErT AssoCié : Olivier Manceaux, directeur de la délégation de Loire-Atlantique des Petits frères des pauvres

préconisations page 8Ce qui va changer

encart central expérimentation : points de repères

personnes âgées : comment lutter

contre l'isolement ?

ElisabEth lEfranc adjointe à la solidarité, l'insertion et les personnes âgées.

« UtilisEr oU réactivEr lEs résEaUx dE solidarité Existants »

l'expérimentation engagée pour lutter contre l'isolement des personnes âgées a mis en évidence la nécessité d'aborder la question de manière partagée avec tous les acteurs concernés, professionnels, associatifs, citoyens. elle a aussi confirmé que l'isolement n’est pas seulement une question d’âge.

Quel était le but de l'expérimentation réalisée en 2011 sur la lutte contre l'isolement des personnes âgées ?

L’évaluation menée en 2007 confirmait que les personnes âgées, pour une immense majorité, souhaitaient demeurer à leur domicile et que beaucoup d'entre elles ressentaient un sentiment de solitude. nous nous sommes donc donné

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2 3Personnes âgées : Comment lutter contre l'isolement ? - Avril 2013 - Ville de NantesPersonnes âgées : Comment lutter contre l'isolement ? - Avril 2013 - Ville de Nantes

enjeux

MéthOde

nous savons aussi qu'il est plus simple et plus efficace de s'appuyer sur les réseaux existants, les commer-çants par exemple, qui connaissent leurs clients et peuvent remarquer un changement d'humeur ou de situation – en prenant garde bien sûr de préserver le respect de la personne, de la vie privée. On peut aussi simplement inciter les gens à ne pas être indifférents à leurs voisins et à s'inquiéter s'ils ne les voient plus, s'ils leur semblent tristes... Cela se fait naturellement, d'ailleurs, les gens sont plutôt spontanément soli-daires. Mais ils ne peuvent pas forcément faire quelque chose eux-mêmes. d'où la nécessité d'établir un relais pour pouvoir faire passer le message et assurer une éventuelle prise en charge. Le Clic nantes-entour’âge (centre local d’information et de coordination) ou le CCAS (centre communal d’action sociale) remplissent cette mission après avoir été préalablement préparés pour y répondre.

Les quatre expériences ont été positives, ont déclenché des actions dans les micro-quartiers concernés. Pour élargir l'action, nous reprendrons la même démarche en utilisant ce que nous a révélé l'évaluation.

nous nous concentrerons sur les réseaux de proximité dans les quartiers, la sensibilisation des acteurs et le développement de l'accès à l'information et à l'accom-pagnement. Le plus simple consiste à réactiver l'exis-tant, qui n'était pas pensé pour lutter contre l'isole-ment mais peut être orienté en ce sens, pour toutes les populations. dans chaque quartier préexistent beau-coup de ressources. des associations bien implantées peuvent être relais et porteurs, et dévelop-per des actions spécifiques contre l'iso-lement : ateliers, découverte du quartier, sensibilisation par les bailleurs sociaux...

Pilotage de la démarche : l’évaluation a été conduite avec l’appui des cabinets d’études Cata-lys conseils et Idéa Recherche. elle s’est déroulée entre septembre 2011 et juillet 2012, avec un comité de pilotage associant à la Ville de nantes le pôle développement social territorial, le pôle Personnes âgées de la direction des Solidarités, la direction de l’Animation et de la coordination des plans d’actions transversaux, la mission évaluation des politiques publiques.

Une méthode en trois volets :

• Volet 1 - lecture partagée du diagnostic

• état des connaissances et analyse documentaire ;

• séance de travail avec le comité de suivi.

• Volet 2 - objectivation et croisement des points de vue

• dix entretiens individuels auprès des membres du comité de suivi ;

• quatre séances de travail des groupes locaux en col-lectif par micro-territoire ;

• dix-huit entretiens individuels de personnes âgées dont dix personnes âgées isolées et huit personnes âgées ayant bénéficié d’actions.

• Volet 3 - élaboration des préconisations

• séminaire inter-groupes locaux ;

• séminaire avec le comité de suivi ;

• formalisation des enseignements et des préco-nisations pouvant alimenter la politique pour les personnes âgées et, plus largement, la politique de lutte contre l’isolement.

comme priorité la lutte contre cet isolement ou ce senti-ment d'isolement, en nous appuyant sur l'expérience de professionnels de la question, comme les Petits frères des pauvres. nous nous sommes rapidement rendu compte qu'il était difficile de définir ce que chaque acteur entend par isolement, difficile aussi de repérer les personnes souffrant d'isolement. C'est pourquoi, nous avons choisi de commencer par tester des dispositifs dans des secteurs sélectionnés soit parce qu'ils mobilisaient des acteurs en-gagés en ce domaine (associations ou conseils de quar-tier), soit en raison de la présence d'une importante popu-lation de personnes âgées.

dans les quatre micro-quartiers retenus, des groupes de travail ont été constitués, réunissant le plus grand nombre d'acteurs possible : institutionnels, associa-tifs ainsi que, parfois, des services d'aide à domicile. Les différentes directions concernées à la Ville et au Conseil général étaient bien sûr parties prenantes.

Quelles sont les conséquences de cette évaluation sur les politiques publiques dont vous êtes en charge ?

L'expérience nous a appris assez rapidement que l'iso-lement dépasse la question de génération. Il concerne aussi des jeunes en rupture familiale, des familles mo-noparentales, des nouveaux arrivants qui ont du mal à intégrer un réseau social... nous avons donc pris le parti d'élargir notre sujet et de travailler sur la lutte contre l'isolement en général, avec des réponses spécifiques, notamment pour les personnes âgées. Cela implique d’en faire une culture plus partagée entre beaucoup de directions et d'acteurs, afin que tous acquièrent un auto-matisme et se posent systématiquement la question : « en quoi ce que je propose permet-il de lutter contre l'isolement ? »

AnALySe

Compte tenu de la difficulté à s’accorder sur une défi-nition de l’isolement et de se faire une idée du nombre, de la localisation et des caractéristiques sociologiques des personnes isolées, la Ville a choisi de mener une expérimentation à petite échelle. L’évaluation réalisée en 2007 montrait la volonté des institutions et des as-sociations à lutter contre l’isolement en menant diffé-rents projets. Mais elle pointait l'absence de concerta-tion et de coordination. Il a donc été décidé d'associer les différents acteurs mobilisés sur cette question, la Ville se positionnant en tant qu’animateur.

Des moDalités De repérage efficaces

Pour identifier des personnes âgées isolées inconnues des services de la Ville et des partenaires, les groupes locaux ont d’abord échangé sur la notion d’isolement et ont tenté d’en définir les contours. L’exercice, diffi-cile, fut l’objet de nombreux débats.

Parmi les modalités de repérage, le porte-à-porte avec questionnaire(2) (Bourderies et Pin Sec) réalisé par les volontaires d’unis-Cité(3) particulièrement pertinent et efficace, a permis l’identification de vingt-trois situa-tions d’isolement.

L’échange direct avec la personne âgée, sur la base d’un questionnaire, a été très apprécié des personnes âgées, notamment par le contact noué avec des jeunes générations. Il a aussi permis de mieux cerner

« La notion d’isolement, c’est du ressenti,  ça dépend du caractère, du parcours de vie… C’est aussi lié à la peur d’aller vers les autres…» 

un membre d’un groupe local

l'isolEmEnt : UnE notion comPlExE, dEs réPonsEs divErsifiéEs l’isolement est une notion complexe dont les contours restent flous et mouvants et dont la défini-tion ne fait pas consensus. elle renvoie à des situa-tions subjectives, mobilise de nombreux acteurs. les moyens d’agir sont multiples, les retombées souvent difficiles à mesurer… cependant, le prin-cipe de l’expérimentation a permis d’explorer des pistes d’actions variées en s’appuyant sur un pilo-tage de projet innovant dans quatre micro-terri-toires nantais.

l'isolement : Difficile à Définir

de l’enquête réalisée par tMO Régions en 2007 dans le cadre de l’évaluation sur le soutien à domicile des personnes âgées, il ressortait que 14 %(1) de personnes âgées nantaises de 70 ans et plus se trouvent confron-tées à une situation d’isolement avérée. Mais quanti-fier l’isolement reste problématique dans la mesure où il est difficile de le qualifier. des personnes objective-ment isolées ne ressentent pas l’isolement. d’autres, objectivement très entourées, se sentent très seules.

Pour certains, avec l'âge, des relations « profession-nelles » (médecin, infirmière, aide-soignante ou aide à domicile…) se substituent progressivement à l’entou-rage social (conjoint, amis, voisins).

22 actions menées

Plus d'une cinquantaine de professionnels et acteurs mobilisés

Plus d'une vingtaine de services et associations mobilisés

76 personnes âgées participantes

32 personnes âgées isolées repérées dont six personnes âgées isolées participant aux actions collectives

(1) Sur la base d’un échantillon de 400 seniors, « évaluation du soutien à domicile », Ville de nantes, tMO Régions, février 2007.

(2) Afin de préparer le porte-à-porte, un courrier d’information a été envoyé à partir des listes électorales à toute personne de plus de 70 ans des micro-quartiers concernés. elles ont donc constitué la base de repérage, mais les groupes ont constaté qu’elles n’étaient pas actualisées.

(3) unis-Cité : association nationale organisant le service civil des jeunes.

L'expérimentation en queLques chiffres :

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4 5Personnes âgées : Comment lutter contre l'isolement ? - Avril 2013 - Ville de NantesPersonnes âgées : Comment lutter contre l'isolement ? - Avril 2013 - Ville de Nantes

AnALySe AnALySe

éprouvées avec succès, les méthodes de repérage nécessitent néanmoins du temps et des règles posées en amont entre les acteurs quant au niveau d’engage-ment des institutions et au positionnement entre elles sur la question de la mise en commun des situations. Cette absence de positionnement a généré des désac-cords : certains professionnels ont avancé des prin-cipes éthiques et déontologiques. Pourtant, quelques territoires ont pu dépasser ces réserves. Le partage des situations a permis de mieux définir l’isolement, d’arti-culer les actions de proximité et de veiller à la participa-tion de la personne repérée et à son suivi.

articuler repérage, actions et suivi

Le repérage n'a pas toujours eu de suite et de suivi immédiat. Les visites à domicile ont suscité chez les personnes âgées des attentes auxquelles l’expérimen-tation ou les groupes n’ont pas toujours pu répondre.

Lorsque le relais a été transmis à une entité (Clic nantes-entour’âge ou partenaire), celle-ci n'a pas tou-jours informé les acteurs de terrain des suites engagées, faute d'un système de relais et d'aller-retour entre par-tenaires. en gênant la lisibilité sur ce que deviennent les personnes, la centralisation de l’information au niveau de la Ville confirme la pertinence de travailler à une échelle de proximité.

La coordination des acteurs quant aux suites données demande du temps. Certains groupes locaux ont dési-gné, pour faire le relais entre la personne isolée et le groupe de partenaires, un référent parmi eux choisi en fonction du problème. exemple sur le Pin Sec : un repré-sentant du bailleur social nantes habitat en cas d'isole-ment créé ou accentué par un déficit d’accessibilité ou un intervenant de l’Asamla (Association santé migrants de Loire-Atlantique) lorsque le problème relevait d'un défaut de compréhension ou d’expression en langue française. Cette désignation d'un référent au sein du groupe selon la problématique apparaît comme une modalité primordiale : la médiation comme outil de lutte contre l'isolement. Au plus proche de la personne âgée, le référent a pu relayer les activités proposées et assurer une présence par des visites régulières.

trois profils-types, Des besoins et Des réponses Différents

Par des rencontres directes avec les personnes âgées et les échanges au sein des groupes locaux, trois profils-types ont été dégagés, chacun exprimant des besoins différents et permettant de qualifier les réponses à apporter :

les besoins et de recueillir des idées d’actions à propo-ser. Pour les membres des groupes locaux qui ont col-laboré avec unis-cité, élaborer ensemble le question-naire a permis de se donner des références communes autour de la personne âgée isolée. Reste que ce type de démarche systématique de porte-à-porte demande des moyens et des ressources non négligeables, diffici-lement reproductibles à l’échelle de la ville.

une autre action a été testée : la sensibilisation à la veille de proximité, mobilisant commerçants de proxi-mité (pharmaciens, boulangers…), groupes locaux et habitants. Si son impact est difficilement mesurable, elle a confirmé que ces acteurs sont vigilants sur la question de l’isolement et a permis de repérer des per-sonnes ressources pour orienter vers le bon interlocu-teur en cas de besoin. Cette mobilisation, qui réclame peu de moyens et de temps, nécessite pour être effi-cace d’être régulière et constante.

le partage D'informations : Délicat mais inDispensable

Selon la méthode de repérage, le partage des situa-tions n’a pas été le même. Pour un groupe local sur quatre, les noms et les situations ont été partagés avec moins de réticence et avec l'accord des personnes. Lorsque la personne était en contact avec un profes-sionnel du groupe local, le partage ne s'est pas fait, ou de façon anonyme.

• des personnes âgées entre 60 et 75 ans « jeunes » qui peuvent participer ou qui participent déjà à la vie sociale, et dont les besoins se situent autour de la pré-vention, l’anticipation et l'information sur la diversité des propositions d’activités ;

• des personnes de plus de 75 ans « plus âgées » qui ont participé mais qui ne peuvent plus participer pour des raisons diverses : perte d’autonomie, mala-die, fatigue… et dont les besoins se focalisent sur le maintien du lien social, un accompagnement plus individualisé, le besoin de sortir ou de faire venir au domicile ;

• des personnes âgées « souvent jeunes », qui sont et qui ont été peu habituées à participer, ayant un capital social et relationnel faible et des ressources économiques limitées. dans ce cas, il s’agit davantage d’être dans « l’aller vers », de les sensibiliser, de les ai-der à ré-apprivoiser le lien social.

Ainsi les réponses à apporter nécessitent d’être ci-blées, différenciées, de l’animation sociale et cultu-relle à l’accompagnement individuel et, inversement, de l’individuel vers le réseau local et social.

Des actions collectives ou inDiviDuelles, au cas par cas

Le retour à la vie sociale demande du temps. Quelle que soit l'action proposée, la participation des per-sonnes âgées exige un accompagnement individuel et une mobilisation des acteurs dans la durée. Les membres des groupes locaux ont fait émerger des actions, pour certaines nouvelles, pour d’autres s’ins-crivant dans le cadre de leurs activités associatives ou d’événements déjà existants.

les actions collectives de grande envergure (Prin-temps des voisins) ou les sorties collectives se sont avérées peu adaptées aux personnes âgées isolées : le

une définition de l'isolementproposée au sein des groupes locaux : « la notion d’isolement se traduit par une diminution progressive des relations sociales : il résulte une attitude de repli sur soi et d’enfermement au regard des difficultés rencontrées. Cette situation peut résulter d’un mal-être, d’une perte d’autonomie, d’une maladie. Aller vers l’extérieur devient alors insurmontable ou très difficile. » 

« J’ai donné mon savoir-faire, les gens sont venus discuter, ils posaient des questions…. Ils ont donné un coup de main pour tourner les broches et ont pris des photos… » 

une personne âgée participant au Printemps des Voisins

« Les p’tits gars étaient marrants, très gentils… Ils sont venus me chercher pour la fête, il m’a donné le bras… Ils m’ont parlé de sorties annuelles en été,  mais je ne bouge pas, il faut monter dans le car… » 

une personne âgée

bruit, la fatigue, le manque d'habitude peuvent même renforcer leur sentiment d'isolement. elles ont mobilisé beaucoup d’acteurs et finalement peu le public visé. elles ont néanmoins rencontré l'adhésion de personnes âgées (ou habitants du quartier) déjà inscrites dans les réseaux ou habituées de l’animation sociale, plus concernées par une prévention de l’isolement, le déve-loppement des solidarités et de la vie de quartier.

les actions pluri-générationnelles (4) de proximité (ateliers cuisine, lecture, mémoire...) ont été particuliè-rement intéressantes car construites avec les personnes âgées, réactivant ainsi le sentiment d’utilité et d’estime de soi. Les personnes âgées isolées sont davantage en attente de formes individualisées de rencontres comme les visites de courtoisie, les visites à domicile et de courte durée, les promenades, les repas. Au fil du temps, la confiance s'instaurant, ces rencontres sont aussi un moyen de faire sortir la personne de chez elle et de l'amener vers les activités et animations sociales du quartier.

l’accompagnement à la mobilité est un enjeu fort pour faire sortir les personnes âgées de chez elles, mais il est délicat à organiser. Certains projets ont dû être abandonnés, comme l'utilisation d'un minibus (pas de véhicule ou de chauffeur disponible, nécessité d’une assurance) ou la mise en place d’un pédibus (faute de volontaires). d’autres idées se sont concrétisées avec succès : co-voiturage, relais avec les voisins demandent peu de moyens et portent une dimension solidaire.

L’accompagnement par des jeunes volontaires d’unis-Cité ou des bénévoles a également bien fonctionné mais, dépendant de la disponibilité et mobilisation des bénévoles, il repose sur un travail en réseau, une orga-nisation et des ressources identifiées. La question de la mobilité relève également de problématiques (moyens de transports adaptés et financement) qui se traitent à une échelle plus large que le micro-quartier.

(4) des actions pouvant mêler plusieurs générations et pas unique-ment des jeunes avec des personnes âgées.

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6 7Personnes âgées : Comment lutter contre l'isolement ? - Avril 2013 - Ville de NantesPersonnes âgées : Comment lutter contre l'isolement ? - Avril 2013 - Ville de Nantes

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Si l’évaluation ne conclut pas à la généralisation des actions à l’ensemble du territoire, elle montre que certaines sont reproductibles et pérennisables (ate-liers pluri-générationnels ou Printemps des voisins). La démarche expérimentale ouvre la voie à d’autres expérimentations dont certaines issues des avis citoyens produits dans des ateliers citoyen organi-sés par la Ville (les dispositifs Libellule et Voisin-Âge

– lire ci-dessus) qui démontrent l’intérêt du « faire ensemble ». La dimension expérimentale a permis de nourrir au plus près le plan d’action de lutte contre l’isolement de la Ville.

Par son organisation, l'expérimentation a constitué un cadre adapté pour engager le partenariat et la démarche. Le portage par la Ville du pilotage, de l’ani-mation et du suivi de l’expérimentation a été reconnu comme un gage de bon fonctionnement et de réus-site.

Le rythme et les délais courts ont servi la démarche en obligeant à aborder le sujet et agir, mais l’ont des-servie en limitant le temps consacré à une néces-saire mise en confiance et à la définition précise des attentes et de niveau d’engagement. Parallèlement, l’expérimentation a été jugée trop consommatrice de temps – treize mois – et de ressources humaines : une quinzaine d’acteurs sollicités dans chaque groupe, entre six et dix réunions des groupes locaux, entre deux et six réunions de sous-groupes de travail, du temps pour les actions et leur préparation….

le micro-quartier : la bonne échelle

Bien adapté aux personnes âgées isolées et aux relais de proximité, le micro-quartier(5) semble avoir été le bon niveau pour engager le partenariat et le tra-vail sur l’isolement. un réseau s’est créé, même si la dynamique partenariale a été variable d’un territoire à l’autre (certains ont déjà des habitudes de travail quand elles restent à construire ailleurs). Cependant, constitué autour d’une opération précise, avec un pi-lotage pour le soutenir, ce réseau reste fragile s’il n’est pas mobilisé par de nouveaux projets.

L’évaluation de l’expérimentation l’a montré : l’impact du dispositif auprès des personnes âgées est difficile-ment mesurable ; le travail en faveur du retour à la vie sociale nécessite du temps ; il doit combiner finesse et proximité ; sa force réside dans la dynamique enga-gée entre des acteurs d’univers différents. L’évaluation conforte le positionnement de la Ville comme coor-dinatrice d'une thématique complexe bien qu’elle échappe à son champ de compétence.

conforter les réseaux et partenariats

Le défi de l’expérimentation a été de réunir des univers professionnels (social, médico-social, proximité, socio-culturel) qui n’avaient pas l’habitude et l’occasion de travailler ensemble sur ce sujet.

des difficultés sont apparues sur le fonctionnement de la démarche entre les différents niveaux d’ins-tances, entre groupes locaux et comité de suivi, princi-palement en raison d'un manque de coordination au sein des institutions partenaires empêchant le relais et le soutien de l’expérimentation. Certains référents des groupes locaux qui n’étaient pas représentés par leurs responsables hiérarchiques au sein du comité de suivi ne se sont pas sentis légitimes à participer à la démarche. d'où une absence de lien et de suivi.

Cependant, la concrétisation de la démarche par des actions collectives a été fédératrice pour les parte-naires de terrain en créant de l’inter-connaissance et en favorisant leur mobilisation et leur implication. elle a permis de lever les craintes et de dépasser les diffé-rences d’approche sur la question de l’isolement.

L’existence d’une instance dédiée, incarnée par le groupe local, a été bénéfique. elle a permis un regard pluriel et partagé entre partenaires, un changement dans les postures des professionnels, une (re)connais-sance mutuelle. elle a mis en évidence une complé-mentarité des compétences permettant un accompa-gnement plus adapté aux personnes repérées.

« Pour les personnes atteintes de troubles psychiques, l’isolement est double. Il y a l’isolement propre  à la personne, et il y a l’isolement des intervenants. Dans certains cas, on s’est rendu compte  qu’on était cinq à intervenir au domicile  d’une personne, sans se connaître. » 

un membre d’un groupe local

« Habituellement, en tant qu’assistante sociale,  je fais beaucoup d’interventions individuelles.  La démarche a eu l’intérêt de mélanger les partenaires, de mettre en place une coordination…  On s’est mis autour de la table pour parler  des personnes âgées isolées. » 

un membre d'un groupe local

« testé depuis plusieurs années dans quelques arrondis-sements de Paris, le dispositif « Voisin-Âge » est en train de s'élargir à toute la capitale et s'installe dans d'autres villes. À nantes, l'expérimentation a commencé en jan-vier 2013 dans le quartier Breil-Barberie. Il s'agit tout sim-plement d'utiliser les moyens modernes offerts par les nouvelles technologies pour faciliter ou stimuler dans les villes l'entraide qui existait autrefois spontanément dans les rues et les villages. Le principe consiste à mettre en relation des « voisineurs » bénévoles autour d'un « voisiné », une personne de plus de 50 ans en situation d'isolement. Les « voisineurs » sont des personnes qui n'ont pas forcément le temps ou l'envie de s'impliquer dans le bénévolat, mais sont d'accord pour entretenir une relation personnelle avec l'un de leurs voisins âgés. L'idée est de réunir plusieurs personnes autour d'une seule et de mettre à leur disposition une plate-forme en ligne qui leur permet d'échanger des petits messages : « je suis passé hier », « C'est l'anniversaire de notre voi-sine la semaine prochaine, si on se réunissait autour d'un

gâteau ? », etc. Il ne s'agit pas seulement de donner, mais bien de partager, d'échanger amitié et menus services. des personnes âgées qui ont besoin d'une petite visite ou de quelqu'un pour porter leurs courses peuvent aussi arroser les plantes, aider les enfants à faire leurs devoirs...

Pour le moment, quelques « voisineurs » se sont mani-festés. Ils s'inscrivent en ligne pour un premier contact mais n'intègrent le dispositif que lorsque nous les avons rencontrés physiquement et pris une photocopie de leur carte d'identité, afin de garantir le sérieux et la sécurité des adhérents. ensuite, ils obtiennent un mot de passe qui leur donne accès au site et nous les mettons en contact avec des voisinés à proximité de chez eux. un membre des Petits frères des pauvres assure une veille sur le site pour suivre l'activité de ces mini-réseaux. Les expériences déjà engagées ailleurs montrent qu'une autorégulation se fait rapidement et que le dispositif fonctionne bien. Il faut simplement un peu de temps de mise en route. »

oliVier manceaux, directeur de la délégation de loire-atlantique des petits frères des pauvres, explique le principe du dispositif « Voisin-Âge »

« Voisin-Âge : les nouVelles technologies contre l'isolement »

« C’était intéressant de rencontrer nos partenaires  sur de nouveaux sujets de travail, au niveau des agents  de terrain et non au niveau institutionnel, que l'on connaît déjà. » 

un membre d’un groupe local

depuis plus de soixante ans, les Petits frères des pauvres sont une figure incontournable de la lutte contre l'isolement des personnes âgées. aujourd'hui, une personne de plus de 60 ans sur trois souffre de solitude. au-delà de l'aide matérielle, les bénévoles de l'association apportent un soutien affectif et des relations humaines pour vaincre l'isolement et lutter contre l'exclusion.

(5) Cartes en pages centrales. découpage en Iris qui selon l'Insee correspond à une population d'environ 2000 habitants.

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PRéCOnISAtIOnS

cE qUi va changErles préconisations proposées et les actions mises en œuvre ne concernent pas que les personnes âgées et s’intègrent dans une politique plus glo-bale de lutte contre l’isolement.

1 veille et repérage : consolider les acquis et structurer le repérage

• consolider la veille en s’appuyant sur le réseau d’ac-teurs et une action collective de solidarités ;

• structurer des modalités de repérage à partir des outils existants en interne à la direction générales des Solidarités dans le respect des règles déontologiques en vigueur (Clic, fichiers canicule, logements bleus, portage des repas…).

2 actions collectives et individuelles : consolider une offre ciblée et accessible qui intègre le « faire ensemble », en les travaillant avec les partenaires (Orpan, Accoord,…)

• proposer et organiser une offre adaptée pour les personnes âgées, par :- des actions pluri-générationnelles adaptées (ateliers cuisine, mémoire, lecture…), à co-construire avec les personnes âgées, en groupe restreint, chez la personne (« aller vers ») ou dans des lieux collectif (« faire venir ») ;- des actions individualisées type courtes visites de courtoisie à domicile régulières.

• définir en amont les modalités d’accompagne-ment à la mobilité en : - impulsant une réflexion partenariale et globale sur la mobilité par l'expérimentation du dispositif Libellule, transport solidaire à la demande pour les personnes âgées, en partenariat avec nantes Métropole, la tan, l’Orpan, dans le quartier Breil-Barberie ; - développant les solidarités de proximité (co-voitu-rage, relais…) avec notamment la mise en réseau de

lEs cahiErs dE l’évalUation des politiques publiques ont pour objet de répondre aux engagements de transparence et de publicisation des résultats d’une démarche d’évaluation qui associe les citoyens et la société civile. les cahiers participent ainsi de l’animation du débat public sur des questions qui croisent politiques publiques municipales et sujets de société, tels qu’ils se posent à nantes et que la Ville souhaite partager avec les acteurs locaux et nationaux. la Ville de nantes s’est engagée à déve-lopper une pratique de l’évaluation qui s’appuie sur les prin-cipes de la charte de la société française de l'évaluation des politiques publiques.

directeur de la publication : Pascal Bolo

co-directrices de la publication : Francine Fenet et Sandra Rataud

rédaction : Pascale Wester (journaliste), Catherine Veyrat (chargée d'étude).

ont participé à ce numéro : Michel Lorant, Marie-Annick danrée et

Céline Allain.

coordination : nathalie Giraudon

mise en page : Vu par…

impression : Chiffoleau

Diffusion : 1 500 exemplaires

commerçants solidaires et l'expérimentation du dispo-sitif Voisin’âge en partenariat avec l’association des Pe-tits frères des pauvres dans le quartier du Breil-Barberie.

3 renforcer l’animation du réseau d’acteurs pilotée par la ville et qui passe par :

• une gouvernance territoriale s'appuyant sur quatre réseaux d'innovation sociale(6) mis en place par la direction des Solidarités en référence au développe-ment social territorial : - le thème de l'isolement et la dynamique engagée par les groupes locaux seront ainsi pérennisés dans les ré-seaux et les groupes déjà mobilisés autour des enjeux de précarité et d'isolement dans les quartiers ;- les restaurants clubs évolueront vers des lieux de solidari-tés intergénérationnelles pour offrir aux personnes isolées et aux acteurs engagés un espace de proximité identifié ;- des activités collectives fédérant les acteurs du ter-ritoire seront organisées pour favoriser l'inter-connais-sance et sensibiliser à la veille.

• une gouvernance partenariale instaurant un par-tage et une articulation institutionnelle entre les quatre institutions incontournables sur ce volet :

- le Conseil général via son schéma gérontologique ;- l’Accoord via la convention d’objectifs Ville /Accoord ;- l’Orpan via la convention d’objectifs ;- nantes habitat en tant que bailleur à interroger sur les perspectives des voisins solidaires.il a été proposé de formaliser un engagement entre les partenaires institutionnels.

tan : réseau de transport en commun de l’agglomération nantaiseorpan : office des retraites et personnes agées de nantesaccoord : association pour la réalisation d’activités éducatives, sociales et culturelles de la Ville de nantes

(6) *Réseaux d'innovation sociale : réseaux développés par la direction des Solidarités qui fédèrent les acteurs du territoire autour des problématiques sociales.

pôle politiques publiques et prospective2 rue de l'Hôtel de Ville44094 Nantes Cedex 1tél. 02 40 41 93 92www.nantes.fr > A vous nantes > dialogue citoyen

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Page 6: Avril 2013 n 8 Politique Publique personnes âgées

Personnes âgées: comment lutter contre l’isolement ?

éclairage

Quartier Nord

Les Dervallières

Bellevue

Le Clos Toreau

Malako�

La Halvèque

Port BoyerQuartier Est

Le Breil Malville

Boissière

Breil Barberie

Pin Sec

Croix Bonneau Bourderies

Territoires prioritaires

Microquartier d’expérimentation

Quartier Nord

Les Dervallières

Bellevue

Le Clos Toreau

Malako�

La Halvèque

Port BoyerQuartier Est

Le Breil Malville

Boissière

Breil Barberie

Pin Sec

Croix Bonneau Bourderies

Territoires prioritaires

Microquartier d’expérimentation

avril 2013

les sites d’exPérimentation

Les micro-quartiers de la Boissière, des Bourderies, du Breil Barberie et du Pin Sec ont été choisis comme terrain d’expérimentation parce qu’ils présentaient une diversité de situations : des expériences de travail préalables autour de la problématique de l’isolement y avaient été déjà engagées (Breil, Boissière), ou au contraire tout y était à construire car ils étaient peu investis dans cette question (Pin Sec, Bourderies). Le critère de densité des personnes âgées au sein du territoire a également été pris en compte (Breil-Barberie et Doulon-Bottière).

Les trois volets de l’expérimentation ont été investis de manière différente selon les micro-territoires : repérage des situations et évaluation des pro-blématiques ; accompagnement individuel à travers la coordination et mise en réseau des acteurs ; actions collectives et citoyennes, et dynami-sation de l’offre d’animations et d’activités proposées au seniors.

Quatre territoires d’expérimentationexpérimentation : points de repères

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Personnes âgées: comment lutter contre l’isolement ?

éclairage

3

4

un Pilotage

volets d’actions

micro-territoires

veiLLe rePérage

BoiSSière BourderieS BreiL BarBerie Pin Sec

accomPagnement individueL

4 groupes locaux : réaliser le diagnostic de territoire, repérer les situations d’isolement, proposer et expérimenter les réponses

actionS coLLectiveS et citoyenneS

un calendrier

le disPositif exPérimental

3

4

un pilotageUn comité de suivi : suivi de l’expérimentation, soutien aux acteurs

et aux propositions des groupes locaux

Ville de Nantes, animatrice et garante de la démarche et de la cohérence

un calendrier

2010 2010 2012

JUIN septembre à décembre

JaNvIer à décembre

JaNvIer

Lancement de la démarche

diagnostic et définition des thèmes de travail par

les groupes locaux

expérimentation par les groupes

locaux

Fin de l’expérimentation

évaluation

2011

les actions veille et repérage : sollicitation des professionnels des groupes locaux et des commerçants, porte-à-porte par des binômes volon-taires d’Unis-Cité.

accompagnement individuel : sollicitation du centre socio-cultu-rel pour des sorties collectives, co-voiturage mobilisant le réseau des chauffeurs bénévoles de l’Orpan et des Petits Frères des pauvres et les habitants des quartiers… Certains projets n’ont pu être concré-tisés (minibus, pédibus pour se rendre au marché, calendrier mémo partagé), faute de temps, de moyens humains ou techniques, ou en raison de problématiques à traiter dépassant l’échelle du micro-territoire (la mobilité).

actions collectives et citoyennes : ateliers intergénérationnels cui-sine et lecture (notamment deux visites au domicile des personnes avec des enfants suivies de temps collectifs regroupant des enfants et des personnes âgées) ; atelier mémoire du quartier à partir de photographies ; Printemps des voisins ; sorties collectives ; orga-nisation d’un festival sur le changement de regard sur la vieillesse «Regard’Âge».

le pilotage des groupes locaux et un pilotage dédié. - Des groupes locaux constitués dans chaque micro-territoire réu-

nissaient des professionnels de l’action de proximité, du secteur social et médico-social et des représentants d’organismes, insti-tutions (Nantes Habitat, Conseil général de Loire-Atlantique…), associations et bénévoles. Leur mission : réaliser un diagnostic de territoire, repérer les situations d’isolement, rechercher collective-ment des réponses et les expérimenter.

- Un comité de pilotage Ville de Nantes était garant de la démarche et de sa cohérence,

- Un comité de suivi constitué des représentants des référents des groupes locaux se chargeait de soutenir les acteurs et faire remon-ter les initiatives et les propositions au sein de leur structure. Le dispositif était organisé, animé et coordonné par une chargée de mission « lutte contre l’isolement des personnes âgées ».

Page 8: Avril 2013 n 8 Politique Publique personnes âgées

éclairage

les personnes âgées en quelques chiffres 14 % des nantais de plus de 70 ans n’auraient pas ou peu de rela-tions familiales, amicales ou de voisinage. Leur sociabilité dépend presque exclusivement de l’intervention de professionnels du secteur médico-so-cial (enquête TMO, auprès de 400 seniors- évaluation du soutien à domicile des per-sonnes âgées, Ville de Nantes, 2007).

Les personnes âgées à nantes. En 2009, on dénombrait 50 593 habitants de 60 ans et plus, ce qui représente 18 % de la population totale ;

> 13 741 d’entre elles ont 80 ans et plus, ce qui représente 4,9 % de la population totale et 27,3 % des 60 ans et plus.

> À Nantes, 38% des individus de 60 ans et plus vivent seuls. Les autres vivent en majorité en couple (47 %).

> Le nombre de personnes seules s’accentue à mesure du vieillissement. Ainsi, 46% des personnes âgées de 80 ans et plus vivent seules.

Territoires prioritaires

Très supérieure à la moyenne

Part des personnes âgées sur le territoire

Supérieure à la moyenne

Dans la moyenne nantaise (11%)

Taille proportionnelle au nombre d’habitants de 70 ans et +

Inférieure à la moyenne

Très inférieure à la moyenne

Territoires prioritaires

Très supérieure à la moyenne

Part des personnes âgées sur le territoire

Supérieure à la moyenne

Dans la moyenne nantaise (11%)

Taille proportionnelle au nombre d’habitants de 70 ans et +

Inférieure à la moyenne

Très inférieure à la moyenne

nombre et Part de la PoPulation de 70 ans et Plus

(Sources : Recensement de la population, Insee 2009)