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2014
AVOIR FAIM À LÉVIS : PORTRAIT DES ORGANISMES EN SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
ET BILAN DE LEURS ACTIONS
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
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La réalisation de cette enquête de terrain et la production du présent rapport ont été rendues possibles grâce à une subvention de la Conférence régionale des élu(e)s de la Chaudière-Appalaches, dans le cadre du programme Solidarité et inclusion sociale Chaudière-Appalaches.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
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Corporation de développement communautaire (CDC) de Lévis
2014 Recherche, compilation des données et analyse : Marlyse Siliki et Hélène Massé Analyse et rédaction : Caroline Guay Comité de suivi du Comité Sécurité Alimentaire de Lévis : Mme Maude Dutil, organisatrice communautaire, CSSS Alphonse-Desjardins Mme Sindy Ormerod, coordonnatrice, Service d’entraide de St-Rédempteur M. Frédéric Côté, directeur général, Corporation de développement communautaire (CDC) de Lévis M. Vincent Frenette, coordonnateur, La Chaudronnée des cuisines collectives La réalisation de cette enquête de terrain et la production du présent rapport ont été rendues possibles grâce à une subvention de la Conférence régionale des élu(e)s de la Chaudière-Appalaches (CRÉ), dans le cadre du programme Solidarité et inclusion sociale Chaudière-Appalaches (SISCA). Liste des sigles et acronymes ASSS Agence de la santé et des services sociaux CAFOL Corporation d’aide financière aux organismes de Lévis CDC Corporation de développement communautaire de Lévis CRÉ Conférence régionale des élu(e)s de Chaudière-Appalaches CSA Comité Sécurité Alimentaire de Lévis CSSS Centre de santé et de services sociaux DSP Direction de santé publique GRAP Groupe de réflexion et d’action contre la pauvreté MAPAQ Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec RAPEL Regroupement des acteurs en petite enfance de Lévis SE Service d’entraide SISCA Solidarité et inclusion sociale Chaudière-Appalaches SVP Saint-Vincent-de-Paul
Note importante : à moins d’indication contraire, tous les tableaux font référence à 2013 (particulièrement aux mois de septembre et octobre), l’année où s’est déployée l’enquête de terrain sur la sécurité alimentaire de Lévis à l’origine du présent rapport.
Le genre masculin a été utilisé tout au long de ce rapport sans aucune discrimination et dans le seul but d’alléger le texte.
AVOIR FAIM À LÉVIS : PORTRAIT DES ORGANISMES EN SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET BILAN DE LEURS ACTIONS
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
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La réalisation de ce portrait des ressources en sécurité alimentaire à Lévis et le bilan de leurs actions n’aurait pas été possible sans la participation active de plusieurs personnes, que nous remercions chaleureusement. Leur implication et leur dévouement à la cause de la sécurité alimentaire de nos concitoyens sont essentiels à la bonne santé générale de la grande ville de Lévis. Particulièrement, un grand merci à tous les responsables d’organismes communautaires et de charité ainsi qu’à leurs bénévoles et usagers, qui ont pris le temps nécessaire pour participer à l’enquête de terrain. Ils ont chacun à leur façon amélioré notre connaissance collective de cette problématique. Merci au Centre d’action bénévole Bellechasse Lévis Lotbinière, au Comptoir Le Grenier, à La Chaudronnée des cuisines collectives, au Service d’entraide de Bernières St-Nicolas, au Service d’entraide de Breakeyville, au Service d’entraide de Charny, au Service d’entraide de Pintendre, au Service d’entraide de St-Étienne de Lauzon, au Service d’entraide de St-Jean-Chrysostome, au Service d’entraide de St-Lambert de Lauzon, au Service d’entraide de St-Rédempteur, au Service d’entraide de St-Romuald, ainsi qu’à la Saint-Vincent-de-Paul, conseil particulier de Lévis. De plus, il faut souligner et remercier la constante collaboration de Moisson Québec, particulièrement de Mme Claudie Desmeules, organisatrice communautaire. De sincères remerciements également aux membres du Comité Sécurité Alimentaire ainsi qu’à son comité de suivi, qui ont investi plusieurs heures dans l’encadrement de la mise en œuvre du projet et de la rédaction du présent rapport : Mme Maude Dutil (organisatrice communautaire au CSSS Alphonse-Desjardins), Mme Sindy Ormerod (coordonnatrice du Service d’entraide de St-Rédempteur), M. Frédéric Côté (directeur général de la Corporation de développement communautaire de Lévis) et M. Vincent Frenette (coordonnateur de La Chaudronnée des cuisines collectives). Finalement, notons l’implication essentielle de la Conférence régionale des élu(e)s de la Chaudière-Appalaches (CRÉ) par l’entremise du programme Solidarité et inclusion sociale Chaudière-Appalaches (SISCA), sans lequel ce projet n’aurait pu voir le jour.
REMERCIEMENTS
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
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REMERCIEMENTS 2
1. INTRODUCTION 4 1.1 Mise en contexte – Historique du projet d’enquête de terrain 4 2. LE PORTRAIT 8 2.1 Qu’est-ce que la sécurité alimentaire ? 8 2.2 Un aperçu de la Ville de Lévis 10 2.3 Les acteurs de la sécurité alimentaire à Lévis 12 2.3.1 Moisson Québec 16 2.3.2 Saint-Vincent-de-Paul, Conseil particulier de Lévis 17 2.4 Les actions en sécurité alimentaire à Lévis 18 3. LE BILAN 25 3.1 Considérations méthodologiques 25 3.1.1 Résumé du déploiement de l’enquête 25 3.2 Présentation des résultats 26 3.2.1 Le point de vue des gestionnaires 27 3.2.2 Le point de vue des bénévoles 36 3.2.3 Le point de vue des usagers 40 4. ANALYSE ET SUGGESTIONS 43 4.1 Ce qui est un frein et ce qui est porteur 43 4.2 Ce qu’il serait utile de travailler et suggestions pour améliorer le partage des bonnes pratiques 47 5. CONCLUSION 48 6. RÉFÉRENCES 49 7. LISTE DES TABLEAUX 51 ANNEXES ANNEXE A – Les Repas Desjardins 52 ANNEXE B – La Baratte 52
TABLE DES MATIÈRES
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1.1 Mise en contexte – Historique du projet d’enquête de terrain
L’enjeu de la sécurité alimentaire interpelle de nombreuses personnes depuis fort
longtemps, partout dans le monde autant qu’en Chaudière-Appalaches. « En 2007, le
Groupe de réflexion et d’action contre la pauvreté (GRAP) de Chaudière-Appalaches
amorce des travaux sur la sécurité alimentaire dans le cadre d’un comité de travail (...)
composé d’organisatrices communautaires des centres de santé et de services sociaux
(CSSS) et de la Direction de santé publique (DSP) qui a travaillé à l’élaboration d’un portrait
régional de la sécurité alimentaire1 ».
Suite à la publication en 2008 d’un premier Cadre de référence en matière de sécurité
alimentaire, qui appelait entre autres les interlocuteurs du milieu à se concerter, un Comité
régional pour la sécurité alimentaire en Chaudière-Appalaches a été créé en 2010,
permettant
d’élaborer des stratégies afin de mieux comprendre la situation dans la région, de
s’engager dans l’amélioration des conditions de vie de la population, d’agir sur les
déterminants de la sécurité alimentaire et sur la réponse aux besoins de la
population de la région. Dans la région, les consultations menant à la création d’une
Commission régionale en développement social de la Conférence régionale des élus
de Chaudière-Appalaches inscrivaient l’importance d’agir pour la sécurité
alimentaire dans les enjeux de développement pour la région2.
En résumé, le Comité régional veut comprendre, agir et s’engager envers la sécurité
alimentaire de la région de Chaudière-Appalaches et « ensemble, agir avec les
communautés pour que tous mangent à leur faim, dans la dignité3 ».
Toujours en 2010, le Gouvernement du Québec déposait son Plan d’action gouvernemental
pour la solidarité et l’inclusion sociale 2010-2015 (PAGSIS), qui contenait quatre
orientations pour guider les actions : revoir les façons de faire et rapprocher les décisions
1 Agence de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches, Comité régional pour la sécurité alimentaire en Chaudière-Appalaches, Cadre de référence, 2013, p. 1. 2 Agence de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches, Direction de santé publique, Prévention et promotion de la santé et en surveillance, Comité régional pour la sécurité alimentaire en Chaudière-Appalaches, Portrait des interventions en sécurité alimentaire en Chaudière-Appalaches, décembre 2012, p. 5. 3 Agence de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches, Comité régional pour la sécurité alimentaire en Chaudière-Appalaches, Unir nos forces pour mieux nourrir !, 2011.
1. INTRODUCTION
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des milieux locaux et régionaux, valoriser le travail et favoriser l’autonomie, soutenir le
revenu des personnes défavorisées et améliorer les conditions de vie des personnes et des
familles à faible revenu.
La toute première orientation –revoir les façons de faire et rapprocher les décisions des
milieux locaux et régionaux- suggérait entre autres actions précises de « briser les
silos entre les différentes organisations afin d’assurer une harmonisation des actions et de
créer des continuums de services centrés sur la personne4 ».
Le 14 août 2012, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec et la
Conférence régionale des élu(e)s (CRÉ) de Chaudière-Appalaches signaient l’Alliance de la
solidarité, qui vise à « favoriser la mobilisation et la concertation des acteurs ainsi qu’à
soutenir la coordination, la planification et la réalisation d'actions structurantes visant à
lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale5 ». Donc, c’est par le biais de cette alliance
que la CRÉ s’est vu confier un montant de 3 305 687 $ par le Fonds québécois d’initiatives
sociales (FQIS), dans le but de financer des actions, des initiatives et des projets qui
s’inscrivent dans les visées du PAGSIS d’ici 2015 en Chaudière-Appalaches. De cette somme
globale, 270 000 $ ont été alloués à Lévis pour financer des projets par le biais du
Programme Solidarité et Inclusion sociale Chaudière-Appalaches (SISCA).
Le 28 septembre 2012, 90 acteurs locaux et régionaux, incluant des citoyens, se réunissent
pour la première Journée régionale pour la sécurité alimentaire en Chaudière-Appalaches.
Cette rencontre riche en échanges a inspiré l’élaboration du Plan d’action régional en
sécurité alimentaire de Chaudière-Appalaches 2013-2018, plan qui a encadré les actions et
travaux du Comité régional entre autres au niveau du SISCA.
Amorcée depuis déjà plusieurs années au Groupe de réflexion et d’action contre la pauvreté
(GRAP) de Lévis, la réflexion au sujet du phénomène de la pauvreté et de l’exclusion sociale
a engendré une concertation et une mobilisation de plusieurs des acteurs sociaux lévisiens,
citoyens et organismes engagés dans un but commun. Face à la préoccupation grandissante
que provoquait la question de la sécurité alimentaire, tous les acteurs du milieu
communautaire de Lévis ont d’une manière ou d’une autre ressenti et émis la volonté de se
concerter afin d’identifier de possibles solutions. Par exemple, lors d’une rencontre du
GRAP-SISCA de Lévis, en mai 2012, il s’est avéré évident que la sécurité alimentaire est une
préoccupation constante pour tous les participants. Devant ce constat, les organismes en
sécurité alimentaire ont décidé de se réunir une fois de plus, avec l’objectif premier de
4 Conférence régionale des élu(e)s de Chaudière-Appalaches, Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale 2010-2015, p. 18. 5 Plan d’action régional Chaudière-Appalaches 2012-2015, p. 10.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
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mieux se connaître et d’éventuellement mener des actions collectives. C’est ainsi que le 18
juin 2012 se réunissaient 14 représentants d’organismes lévisiens6 et que naissait le
Comité Sécurité Alimentaire de Lévis (ci-après nommé CSA). Dans un premier temps et afin
d’atteindre l’objectif d’améliorer la connaissance mutuelle de chacune des organisations
effectuant de l’aide alimentaire dans le grand Lévis, il est décidé qu’un formulaire sera
rempli par les organismes pour documenter les services, les projets et les territoires
desservis.
Les rencontres subséquentes ont permis d’amorcer un dialogue et de commencer,
effectivement, à mieux se connaître. Se faisant, il fut rapidement constaté qu’une des
premières nécessités serait de tenter d’harmoniser les services, en particulier l’accès à
ceux-ci. Devant l’ampleur de la tâche, des démarches sont rapidement entreprises auprès
de la CRÉ et de la Ville de Lévis, afin d’avoir l’opportunité de déposer une demande de
soutien financier au SISCA. Plus précisément, le projet à l’origine du présent rapport a été
déposé au « Volet 1 – Initiatives territoriales de solidarité et d’inclusion sociale » du
programme Solidarité et inclusion sociale Chaudière-Appalaches.
Le 4 février 2013, donc, une demande est officiellement déposée par le CSA de Lévis auprès
de la CRÉ Chaudière-Appalaches, et elle est acceptée en mars de la même année. La CDC
Lévis est alors mandatée comme organisme promoteur du projet, en collaboration avec la
CRÉ Chaudière-Appalaches.
Un comité d’embauche a été formé au sein du CSA, dans le but d’établir le mandat à confier
à la future ressource qui allait être engagée. Dans un deuxième temps, une offre d’emploi
détaillée a été élaborée et affichée en mai 2013, et c’est ainsi que le CSA a procédé en juin à
l’embauche de Mme Marlyse Siliki au titre de chargée de projet (tous les détails à propos du
déploiement de l’enquête de terrain se retrouvent au point 3.1.2).
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
constitue donc, comme son titre l’indique, un portrait de tous ceux qui agissent à Lévis afin
d’aider ceux qui ont faim, et dresse le bilan des actions concrètes mises en œuvre pour y
parvenir.
Ce rapport ne prétend pas cerner la situation dans ses moindres détails, tâche ardue s’il en
est une, mais veut plutôt présenter un état de la situation relativement exhaustif en matière
d’aide alimentaire sur le territoire du grand Lévis en 2013. Un des buts de cet exercice est
6 Représentants des organismes suivants : CAB Bellechasse-Lévis-Lotbinière, CDC Lévis, Comptoir Le Grenier, CSSS
Alphonse-Desjardins, La Chaudronnée des cuisines collectives, Moisson Québec, Service d’entraide de Breakeyville,
Service d’entraide de Pintendre, Patro de Lévis/Société Saint-Vincent-de-Paul Conseil particulier de Lévis, Service
d’entraide de St-Jean-Chrysostome, Service d’entraide de St-Rédempteur et Service d’entraide de St-Romuald.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
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bien sûr informatif –qui fait quoi, où, quand et comment, et dans un monde idéal, ce
portrait contribuerait à harmoniser les services existants et à en améliorer
significativement l’accès à tous ceux qui sont dans le besoin. Ainsi, le nombre de déserts
alimentaires (secteur qui procure un faible accès à des commerces pouvant favoriser une
saine alimentation et qui est défavorisé sur le plan socioéconomique7) pourrait aller en
diminuant au lieu du contraire et au final, c’est toute la population lévisienne qui y
gagnerait.
Dans un premier temps, nous allons donc voir en quoi consiste exactement la sécurité
alimentaire, pour ensuite dresser un portrait des organismes qui offrent de l’aide
alimentaire sur le territoire du grand Lévis. Les actions et services de ces organismes
seront ensuite détaillés, afin d’avoir une idée précise de l’offre globale en aide alimentaire
dans la région. Par la suite, le bilan proprement dit s’effectuera en présentant d’abord la
méthodologie de l’enquête de terrain (sommaire des moyens et stratégies mis en place
pour documenter la problématique et résumé du déploiement de l’enquête). Puis, les
résultats issus de l’enquête seront présentés, selon les points de vue des différents acteurs
concernés. Enfin, la quatrième section de ce rapport s’attardera à l’analyse des données : ce
qui est un frein, ce qui est porteur et ce qu’il serait utile de travailler. Des suggestions pour
faciliter l’harmonisation des trajectoires et des procédures seront faites, et finalement nous
verrons quelques pistes de solutions possibles pour progresser au niveau des
problématiques identifiées et des propositions pour améliorer le partage des bonnes
pratiques.
7 Institut national de santé publique du Québec, Direction du développement des individus et des communautés, Accessibilité géographique aux commerces alimentaires du Québec : analyse de situations et perspectives d’interventions, p. 9.
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2.1 Qu’est-ce que la sécurité alimentaire ?
Lors du Sommet mondial de l’alimentation en 1996, la Déclaration de Rome sur la sécurité
alimentaire mondiale8 a spécifié que
la sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un
accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur
permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences
alimentaires pour mener une vie saine et active.
Encore plus en détail, le Cadre de référence en matière de sécurité alimentaire9 du ministère
de la Santé et des Services sociaux du Québec énonce que
1. Chacun a, à tout moment, les moyens tant physiques qu’économiques d’accéder à
une alimentation suffisante pour mener une vie active et saine.
2. L’aptitude de chacun à acquérir des aliments est garantie.
3. L’accès à une information simple, fiable et objective qui permet de faire des choix
éclairés est assuré.
4. Les aliments proprement dits sont satisfaisants sur le plan nutritionnel et
acceptables sur le plan personnel et culturel.
5. Les aliments sont obtenus d’une manière qui respecte la dignité humaine.
6. La consommation et la production d’aliments reposent sur des valeurs sociales
à la fois justes, équitables et morales.
7. Les aliments sont produits et distribués d’une manière respectueuse d’un système
agroalimentaire durable.
Cela étant dit, nul besoin de chercher très loin pour constater qu’en ce pays pourtant riche
qui est le nôtre, tous n’ont pas accès à une « nourriture suffisante, saine et nutritive », loin
s’en faut... Mais pourquoi, et qui sont ces personnes qui ont faim ? Bien évidemment, tous
n’ont pas les même ressources financières, mais la « clientèle » affamée est plus variée
qu’on ne pourrait l’imaginer... et le lieu commun voulant qu’il n’y ait que les assistés sociaux
qui mangent peu et/ou mal est plutôt malmené. En effet, bien qu’une certaine proportion
des usagers des services d’aide alimentaire soient des bénéficiaires de l’aide sociale (de
manière temporaire ou permanente), il y a parmi les utilisateurs occasionnels ou réguliers
des organismes beaucoup de travailleurs à faibles revenus, des personnes âgées dont la
8 Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. 1996. Sommet mondial de l'alimentation. Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale. 9 Direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, Cadre de référence en matière de sécurité alimentaire, 2008, p. 14.
2. LE PORTRAIT
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maigre pension ne suffit pas à combler les besoins, des étudiants et des immigrants. Il faut
aussi compter les usagers « de passage », pourrait-on dire, qui ont momentanément besoin
d’aide pour manger pendant un moment difficile de leur vie (séparation/divorce, deuil,
perte d’emploi, faillite, incendie, vol, etc.). Autrement dit, personne n’est réellement à l’abri
d’avoir faim un jour ou l’autre.
D’un rapide coup d’œil, il serait tentant de croire que dans la grande région de Québec,
l’insécurité alimentaire n’est pas vraiment un problème. Pourtant, comme le mentionne le
site internet Vivre sans faim de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-
Nationale, « on estime qu’en 2007-2008, près de 5,3 % de la population de 12 ans ou plus
de la région de la Capitale-Nationale, soit approximativement 31 200 personnes, vivaient
au sein d’un ménage dont l’alimentation est précaire à divers degrés ». Presque 32 000
personnes, donc, qui chaque jour se demandent de quoi sera faite leur pitance. Au niveau
provincial, selon le Bilan-Faim Québec 2013, 1 562 737 demandes d’aide alimentaire
d’urgence ont été enregistrées dans les organismes d’aide alimentaire du Québec en mars
2013 seulement. Toujours selon le Bilan-Faim, « les familles avec des enfants demeurent
encore les principaux bénéficiaires à 47,1 %. La proportion des immigrants ayant recours à
l’aide alimentaire a fait un bond de 11,8 % depuis l’an dernier, et se situe maintenant à
30,7 %10 ». Le plus inquiétant, au-delà de ces statistiques, c’est de savoir que beaucoup de
personnes qui ont faim n’osent pas demander d’aide, par orgueil, par gêne, ou par
méconnaissance des ressources... considérant tout cela, on peut raisonnablement se
demander jusqu’où s’étend la problématique d’insécurité alimentaire au Québec.
Plus spécifiquement, la région de Chaudière-Appalaches n’est pas épargnée par la
problématique de l’insécurité alimentaire. La mise à jour du Portrait des interventions en
sécurité alimentaire en Chaudière-Appalaches réalisée en 2012 indique qu’en 2009-2010,
3,2 % de la population de Chaudière-Appalaches vit en situation d’insécurité alimentaire
modérée ou grave, ce qui représente 15 300 personnes11.
En mars 2014 seulement, sur le territoire englobant toute la rive sud de Québec, 2 127
personnes ont reçu de l’aide alimentaire, dont 93 personnes pour la toute première fois. De
plus, 1 842 personnes ont reçu de l’aide alimentaire sous forme de repas, par le biais des
cuisines collectives ou des repas communautaires12.
10 Moisson Québec, Bilan-Faim 2013, p. 4. 11 Portrait des interventions en sécurité alimentaire en Chaudière-Appalaches, p. 3. 12 Moisson Québec, Bilan-Faim 2014, à paraître.
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2.2 Un aperçu de la ville de Lévis
L’actuelle grande ville de Lévis est une terre de fusions, si l’on peut dire. En effet, entre les
années 1989 et 2002, la première et originale ville de Lévis (fondée en 1861) s’est
lentement mais sûrement agrandie, en fusionnant d’abord avec ses voisines Lauzon en
1989 et St-David en 1990. Puis, sous l’impulsion du gouvernement de Lucien Bouchard en
2002, une vaste réorganisation municipale a eu lieu au Québec, et c’est ainsi que les
municipalités de Breakeyville, Charny, St-Étienne de Lauzon, St-Jean-Chrysostome, St-
Joseph de Lévis, St-Louis de Pintendre, St-Nicolas, St-Rédempteur et St-Romuald s’unissent
avec Lévis pour former la grande ville que nous connaissons aujourd’hui, divisée en
arrondissements13. Dans une certaine mesure, ces fusions forcées demeurent encore
aujourd’hui un contexte entravant. Force est de constater, en effet, que l’harmonie
souhaitée entre toutes ces villes au demeurant fort différentes ne s’est jamais réalisée, et
que les municipalités « d’origine » ont conservé leurs façons de faire locales. Dans plusieurs
instances, la ville n’est pas prise dans sa globalité, et en général la vision reste fragmentée.
Cela dit, en 2012, la grande ville de Lévis comptait 140 931 habitants14, répartis sur un
territoire de 444 kilomètres carrés. La proportion de Lévisiens âgés de plus de 15 ans était
de 82,9 % en 2011, avec un âge médian de 40,7 ans. Toujours en 2011, les personnes
mariées ou en union libre sont au nombre de 70 520, et 44 530 personnes sont non
mariées et ne vivent pas avec un partenaire en union libre. On décompte 24 485 couples
(mariés ou non) avec des enfants à la maison; 4 100 familles sont monoparentales
féminines et 1 480 sont monoparentales masculines. Enfin, on compte 2,4 personnes en
moyenne par ménage lévisien15.
À certains égards, ces fusions constituent un contexte entravant à la sécurité alimentaire
sur le territoire. En effet, l’harmonie (la « fusion ») souhaitée ne s’est jamais vraiment faite,
ici comme ailleurs au Québec, parce que les villes « originales » ont conservé leurs
manières de fonctionner locales. La grande ville n’est pas prise dans sa globalité, et force est
d’admettre qu’au niveau de plusieurs instances (gouvernementales et autres), la vision
reste fragmentée.
Trois communautés locales de l’arrondissement Desjardins, soit 18,8 % de sa population,
vivent des problématiques : le Vieux-Lauzon, le Vieux-Lévis et Christ-Roi. « Ce sont les
13 Les arrondissements de Lévis sont : Desjardins (Lauzon, Lévis, Pintendre, St-David et St-Joseph de Lévis), Chaudière-Est (Breakeyville, Charny, St-Romuald et St-Jean-Chrysostome) et Chaudière-Ouest (St-Étienne de Lauzon, St-Nicolas et St-Rédempteur). 14 54 485 dans l’arrondissement Desjardins, 46 831 dans l’arrondissement Chaudière-Est et 39 615 dans l’arrondissement Chaudière-Ouest (source : site internet de la Ville de Lévis, section « Statistiques »). 15 Statistique Canada, Profil du recensement de 2011.
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communautés locales qui ont les besoins les plus criants et où des réflexions ou des actions
par des acteurs de développement des communautés du territoire méritent d’être
entreprises pour le développement de ces communautés locales. Elles vivent généralement
une grande défavorisation matérielle et sociale ainsi que des problèmes de santé et de
bien-être importants16 ».
L’indice de défavorisation matérielle et sociale est à son plus fort dans le quartier dit du
Vieux-Lauzon, entre la longue rue St-Joseph et le fleuve17, formant ce que plusieurs
nomment un « corridor de pauvreté ».
Les arrondissements des Chutes-de-la-Chaudière, quant à eux, sont visiblement moins
touchés, avec 5,7 % de leur population qui vit des problématiques. Les deux quartiers les
plus affectés par la défavorisation matérielle et sociale sont le Vieux-St-Romuald et le
Vieux-Charny, ces deux collectivités faisant partie des « communautés du CSSS ayant les
proportions les plus élevées de personnes n’occupant pas un emploi. De plus son revenu
moyen est bas18 ».
Enfin, la municipalité de St-Lambert de Lauzon, bien qu’elle ne fasse pas partie de la ville de
Lévis, a été incluse dans la présente démarche, puisque son service d’entraide est le seul
organisme à offrir de l’aide alimentaire aux résidents de cette ville, qui est rattachée au
CLSC de St-Romuald. Fondée en 1853, la municipalité comptait en 2013 6 545 habitants
pour un territoire de 107,3 kilomètres carrés19. Selon l’Agence de la santé et des services
sociaux de Chaudières-Appalaches, le secteur des oiseaux de St-Lambert de Lauzon est
dans une situation dite d’équilibre (moyenne) alors que l’ensemble du village est considéré
comme « avantagé »20.
On le voit, donc, si Lévis n’est pas forcément la ville la plus mal en point du Québec,
socialement et matériellement parlant, il n’en demeure pas moins qu’une partie de sa
population vit des problématiques parfois très sérieuses, et que collectivement, il faut se
mobiliser pour les épauler. C’est ce que tous les organismes à but non lucratif du territoire
s’emploient à faire, peu importe leur domaine d’intervention, et particulièrement les
organismes en aide alimentaire, que nous allons aborder maintenant plus en détail.
2.3 Les acteurs de la sécurité alimentaire à Lévis 16 Caractérisation des communautés locales de Chaudière-Appalaches : connaître et mobiliser pour mieux intervenir. Territoire de Desjardins, p. 25. 17 Idem, p. 97. 18 Caractérisation des communautés locales de Chaudière-Appalaches : connaître et mobiliser pour mieux intervenir. Territoire des Chutes-de-la-Chaudière, p. 38. 19 Statistiques issues du site internet de la municipalité. 20 Caractérisation des communautés locales de Chaudière-Appalaches : connaître et mobiliser pour mieux intervenir. Territoire de Nouvelle-Beauce, p. 25.
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Cette section du rapport se présente sous forme schématisée (tableaux et listes), afin
d’obtenir une vue d’ensemble assez rapidement, et constitue aussi un index alphabétique
des ressources pratiques à garder sous la main pour consultation et référencement.
TABLEAU 1 – ORGANISMES ŒUVRANT EN SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DANS LE GRAND LÉVIS
NOM DE L’ORGANISME ADRESSE/
TERRITOIRE D’ACTION
ANNÉE DE
FONDATION
USAGERS REJOINTS
PAR MOIS EN
MOYENNE
NOMBRE
D’EMPLOYÉS
NOMBRE DE
BÉNÉVOLES
Centre d’action
bénévole BLL
10, rue Giguère, Lévis G6V 1N6 /
Desjardins
418.838.4094
1972 Pas d’aide
alimentaire directe 11
350
15 pour popote
roulante
Comptoir Le Grenier 235, rue St-Joseph, Lévis G6V 1E3
/ Desjardins
418.835.5336
1991
400 pour les
comptoirs d’épicerie
seulement
18
Plus de 200 en
tout dans
l’année
La Chaudronnée des
cuisines collectives
4, rue Charles-Rodrigue, Lévis
G6V 6L8 / Desjardins
418.603.3915
2003 400 9 244
Service d’entraide de
Bernières-St-Nicolas
1450, rue des Pionniers, St-
Nicolas G7A 4L6 / Chaudière-
Ouest
418.831.8160
1985 100 2 30
Service d’entraide de
Breakeyville
12, rue Ste-Hélène, Breakeyville
G0S 1E2 / Chaudière-Est
418.832.1671
1987 70 7 115
Service d’entraide de
Charny
2480, av. du Viaduc, Charny G6X
2V2 /
Chaudière-Est
418.832.0768
1978 130 2 78
Service d’entraide de
Pintendre
344, 10e Avenue, Pintendre G6C
1G7 / Desjardins
418.833.6731
1998 Pas d’aide
alimentaire directe 3 104
Service d’entraide de
St-Étienne de Lauzon
647-A, rue Principale, St-Étienne
de Lauzon G6J 1H3 / Chaudière-
Ouest
418.836.0468
1985 140 2 40
Service d’entraide de
St-Jean-Chrysostome
1008, rue St-Paul, St-Jean-
Chrysostome G6Z 3H6/
Chaudière-Est
418.839.0749
1977 100 3 120
Service d’entraide de
St-Lambert de Lauzon
119, rue des Peupliers, St-
Lambert de Lauzon
G0S 2W0
418.889.5109
1988 45 1 55
Service d’entraide de
St-Rédempteur
103, 16e Rue, St-Rédempteur G6K
1E9 / Chaudière-Ouest
418.831.1451
1982 127 1 10 aide alim.
65 en tout
Service d’entraide de
St-Romuald
285, route de l’Église, St-Romuald
G6W 3H6 / Chaudière-Est
418. 839.5588
1979 160 3 25 aide alim.
80 en tout
suite du tableau à la page suivante
NOM DE L’ORGANISME ADRESSE/
TERRITOIRE D’ACTION
ANNÉE DE
FONDATION
USAGERS REJOINTS
PAR MOIS NOMBRE
D’EMPLOYÉS
NOMBRE DE
BÉNÉVOLES
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
14
St-Vincent-de-Paul
Bienville
2, boul. de l’Entente, Lévis (École
St-Dominique) G6V 1R2 /
Quartier Bienville
418.837.5567
(1859 –
Établissement de
la SVP à Lévis) 26 en moyenne -----
Variable, entre
5 et 10
St-Vincent-de-Paul
Christ-Roi
5515 Rue Saint-Georges (sous-sol
église Christ-Roi), Lévis G6V 4M7
/ Quartier Christ-Roi
418.838.1403
(1859 –
Établissement de
la SVP à Lévis) 39 -----
Variable, entre
5 et 10
St-Vincent-de-Paul
Notre-Dame
6150, rue Saint-Georges (Patro),
Lévis G6V 4J8 / Quartier Notre-
Dame 418.833.0880
(1859 –
Établissement de
la SVP à Lévis) 31 -----
Variable, entre
5 et 10
St-Vincent-de-Paul
Pintendre
811, chemin Pintendre, Pintendre
G0R 2K0 / Quartier Pintendre
(418) 833-7077
(1859 –
Établissement de
la SVP à Lévis) 23 -----
Variable, entre
5 et 10
St-Vincent-de-Paul St-
David
3995, rue de la Fabrique, Lévis /
Quartier St-David
418.603.3271
(1859 –
Établissement de
la SVP à Lévis) 25 -----
Variable, entre
5 et 10
St-Vincent-de-Paul St-
Joseph
291, rue St-Joseph (sous-sol de
l’église de Lauzon), Lévis G6V
1G3 / Quartier Lauzon
418.835.2842
(1859 –
Établissement de
la SVP à Lévis) 77 -----
Variable, entre
5 et 10
TABLEAU 2 – DÉTAILS SUR LES ORGANISMES ŒUVRANT EN SÉCURITÉ ALIMENTAIRE À LÉVIS
CENTRE D’ACTION BÉNÉVOLE BELLECHASSE LÉVIS LOTBINIÈRE (CAB BLL)
Mission Soutenir et promouvoir l'action bénévole dans sa diversité et offrir des services à
la communauté sur son territoire.
Heures d’ouverture Lundi au vendredi de 9h à 12h et de 13h à 16h
Téléphone – @ – web 418.838.4094 – [email protected] – www.benevoleenaction.com
COMPTOIR LE GRENIER (accrédité Moisson Québec)
Mission Nourrir ceux qui ont faim dans le respect et la dignité, sans jugement.
Heures d’ouverture Lundi : 8h à 19h30
Mardi au vendredi : 8h à 15h30
Samedi : 9h à 12h
Téléphone – @ – web 418.835.5336 – [email protected] –www.comptoirlegrenier.com
LA CHAUDRONNÉE DES CUISINES COLLECTIVES (accrédité Moisson Québec)
Mission Permettre aux personnes de reprendre du pouvoir sur leur vie et leur garde-
manger, et soutenir les activités novatrices et collectives en sécurité alimentaire.
Heures d’ouverture Bureau : lundi au vendredi de 8h30 à 16h – Activités du lundi au samedi de 9h à 21h
Téléphone – @ – web 418.603.3915 – [email protected] – www.chaudronnee.org
SERVICE D’ENTRAIDE DE BERNIÈRES-ST-NICOLAS (accrédité Moisson Québec)
Mission Aider les plus démunis tant à l’aide alimentaire, transport, sac d’école et terrain
de jeu.
Heures d’ouverture Lundi au jeudi : 8h30 à 12h
Téléphone – @ 418.831.8160 – [email protected]
SERVICE D’ENTRAIDE DE BREAKEYVILLE (accrédité Moisson Québec)
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
15
Mission Lutte à la pauvreté et soutien aux personnes en perte d’autonomie, soutien à
domicile, dans lequel s’ajoute un volet proches aidants en plus des autres
services.
Heures d’ouverture Lundi au vendredi : 9h à 16h
Téléphone – @ – web 418.832.1671 – [email protected] – www.sebreakeyville.ca
SERVICE D’ENTRAIDE DE CHARNY (accrédité Moisson Québec)
Mission Susciter et promouvoir l’entraide sociale et bénévole au niveau de la collectivité.
Heures d’ouverture Lundi au vendredi : 8h30 à 16h30
Téléphone – @ 418.832.0768 – [email protected]
SERVICE D’ENTRAIDE DE PINTENDRE
Mission Susciter et promouvoir l’entraide sociale bénévole, briser l’isolement, améliorer
la qualité de vie des résidants.
Heures d’ouverture Lundi au jeudi : 9h à 17h
Téléphone – @ – web 418.833.6731 – [email protected] – www.entraidepintendre.org
suite du tableau à la page suivante
SERVICE D’ENTRAIDE DE ST-ÉTIENNE DE LAUZON
Mission Venir en aide aux gens du quartier qui ont des difficultés financières.
Heures d’ouverture Lundi au jeudi : 9h à 16h – Vendredi : 9h à 12h
Téléphone – @ 418.836.0468 – [email protected]
SERVICE D’ENTRAIDE DE ST-JEAN-CHRYSOSTOME (accrédité Moisson Québec)
Mission Offrir un soutien matériel, alimentaire, moral et social à l’ensemble de la
collectivité. Favoriser la vie sociale et promouvoir l’entraide.
Heures d’ouverture Lundi au vendredi : 8h30 à 17h
Téléphone – @ – web 418.839.0749 – [email protected] –
www.serviceentraidedest-jean.com
SERVICE D’ENTRAIDE DE ST-LAMBERT DE LAUZON (accrédité Moisson Québec)
Mission Aider matériellement et physiquement les personnes démunies et faciliter
l’engagement des bénévoles dans la communauté.
Heures d’ouverture Lundi au vendredi : 8h30 à 16h30
Téléphone – @ – web 418.889.5109 – [email protected] –
www.servicedentraide-sldl.com
SERVICE D’ENTRAIDE DE ST-RÉDEMPTEUR (accrédité Moisson Québec)
Mission Améliorer les conditions de vie des personnes défavorisées sur le plan
socioéconomique, socioculturel, physique et psychologique. Offrir des services
qui répondent aux besoins essentiels (se nourrir, se vêtir). Offrir un soutien
moral aux personnes en difficulté (écoute, référence, informations).
Heures d’ouverture Lundi au jeudi : 8h30 à 16h
Téléphone – @ 418.831.1451 – [email protected]
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
16
SERVICE D’ENTRAIDE DE ST-ROMUALD (accrédité Moisson Québec)
Mission Maintenir une association philanthropique qui, par l’entraide sociale bénévole,
cherche l’amélioration des conditions de vie et l’enrichissement humain des
individus et des groupes de St-Romuald. Faciliter à la population l’accès aux
différents organismes sociaux. Sensibiliser les personnes et les autorités en place
aux problèmes du milieu et aux solutions envisagées par le service d’entraide.
Susciter et/ou appuyer toute action pour un mieux-être collectif.
Heures d’ouverture Lundi 9 h à 12 h – Mardi 8h30 à 12h – Merc. et jeudi 8 h 30 à 16 h 30 – Vend. 9 h à 12
h
Téléphone – @ – web 418.839.5588 – [email protected] – www.entraidest-romuald.org
suite du tableau à la page suivante
SAINT-VINCENT-DE-PAUL DE BIENVILLE
Mission La Société de Saint-Vincent de Paul vient en aide à toute personne, sans aucune
discrimination, socialement ou économiquement défavorisée, et se veut un
réseau de charité, de fraternité et de partage au service des plus démunis, pour
donner espoir. Vivre le message de l’Évangile en servant le Christ à travers les
pauvres avec amour, respect, justice et joie.
Heures d’ouverture Mardi soir de 19h à 20h dans un local de l’école St-Dominique
Téléphone 418.837.5567 (laisser un message sur le répondeur)
SAINT-VINCENT-DE-PAUL CHRIST-ROI
Mission Idem que SVP Bienville
Téléphone 418.838.1403 (laisser un message sur le répondeur)
SAINT-VINCENT-DE-PAUL NOTRE-DAME
Mission Idem que SVP Bienville
Heures d’ouverture Lundi soir à partir de 19h au Patro de Lévis
Téléphone 418.833.0880 (laisser un message sur le répondeur)
SAINT-VINCENT-DE-PAUL ST-DAVID
Mission Idem que SVP Bienville
Téléphone 418.603.3271 (laisser un message sur le répondeur)
SAINT-VINCENT-DE-PAUL ST-JOSEPH (LAUZON)
Mission Idem que SVP Bienville
Heure d’ouverture Mardi et vendredi en après-midi au sous-sol de l’église de Lauzon
Téléphone 418.835.2842 (laisser un message sur le répondeur)
SAINT-VINCENT-DE-PAUL ST-LOUIS DE PINTENDRE
Mission Idem que SVP Bienville
Heures d’ouverture Mardi de 12h30 à 16h et de 18h30 à 21h, parfois lundi après-midi
Téléphone 418.833.7077 (laisser un message sur le répondeur)
2.3.1 Moisson Québec
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
17
Brosser un portrait de la sécurité alimentaire à Lévis sans aborder Moisson Québec ne
serait pas tellement réaliste. En effet, cette banque alimentaire est le principal partenaire
de la majorité des organismes œuvrant en sécurité alimentaire à Lévis.
Le fondateur de Moisson Québec, André Mignault, croyait en 1986 créer un groupe d’aide
temporaire, afin de répondre à des besoins criants dans la région de Québec. Vingt-huit ans
plus tard, « malheureusement », l’organisme Moisson Québec est non seulement toujours
en vie, mais est devenu un acteur majeur dans la lutte à l’insécurité alimentaire dans la
région. « Malheureusement », car cela veut dire que le problème que voulait résoudre
Moisson Québec par sa mission, « agir sur l’insécurité alimentaire pour améliorer la qualité
de vie des personnes vivant des conditions socio-économiques difficiles21 », n’est tout
simplement pas réglé.
L’activité principale de Moisson Québec est d’abord la récupération de denrées auprès de
grossistes, producteurs agricoles, marchands, collectes spéciales, etc. En 2012-2013, ce
sont 2 885 200 kilogrammes de nourriture qui ont été ainsi amassés, d’une valeur
marchande de 16 086 329 $. Après avoir été récupérées par Moisson, ces denrées sont
redistribuées aux 152 organismes accrédités, soutenant ainsi 32 000 personnes chaque
mois22.
Même si la sécurité alimentaire figure explicitement à l’agenda politique québécois, force
est de constater qu’il y a souvent loin de la coupe aux lèvres. Comme le remarque très
justement la directrice générale de Moisson Québec, Élaine Côté :
Cette insécurité alimentaire risque de se faire sentir encore plus fortement alors que
certaines décisions des gouvernements provincial et fédéral abaisseront le niveau
de vie déjà précaire de nombreuses personnes en situation de pauvreté. Ce qui se
traduira pas une hausse des besoins et des demandes d’aides auxquelles nous
espérons être encore en mesure de répondre23.
Le spectre de ne pas fournir à la demande est à peine voilé... et Moisson Québec fait tous les
efforts possibles pour pallier à cette éventualité, en offrant une gamme de services
complémentaires visant à développer l’empowerment alimentaire de la population en
général, mais des plus démunis en particulier. Ces services sont offerts aux organismes
accrédités sous forme d’encadrement et de soutien actif dans plusieurs domaines : cuisines
collectives, jardins communautaires, groupes d’achats, etc. Moisson Québec espère, de ces
21 Rapport annuel Moisson Québec 2013, p. 3. 22 Idem, p. 4. 23 Idem, p. 2.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
18
nombreuses manières, redonner espoir et « développer le pouvoir d’agir des personnes sur
leurs conditions de vie24 ».
2.3.2 Saint-Vincent-de-Paul, Conseil particulier de Lévis
C’est à un jeune homme français, Frédéric Ozanam, que l’on doit la fondation de la Société
Saint-Vincent-de-Paul en 1833. Aidé par des amis, tous laïcs comme lui, il rêvait
« d’enserrer le monde dans un grand réseau de charité » en démontrant sa foi chrétienne
en actes plutôt qu’en paroles25. Cent-quatre-vingt-un ans plus tard, l’organisation a des
conseils particuliers partout à travers le monde, et aide son prochain dans bien des
domaines : aide alimentaire, bien sûr, mais aussi vestimentaire, visites à domicile, aide à
l’impôt, soutien moral, et plus encore.
Au Québec, la premier conseil particulier de la SVP voit le jour en 1846 dans la paroisse
Notre-Dame de Québec. Il existe à ce jour 348 points de service où œuvrent 4 200
bénévoles26.
Au niveau du financement, le cas de la Société Saint-Vincent-de-Paul est particulier,
puisqu’elle ne reçoit aucun argent public de la part des bailleurs de fonds habituels. Les
sommes nécessaires pour assurer le maintien de leur œuvre de charité proviennent de
diverses campagnes de financement, par exemple la Guignolée de Noël. Aussi, certaines
SVP distribuent des denrées qui ont été amassées de diverses façons : collectes organisées
par les scouts, dons particuliers, paniers dans les épiceries dans lesquels les clients peuvent
déposer des denrées, etc.
Bon an mal an, les six sections du Conseil particulier de Lévis (Bienville, Christ-Roi, Notre-
Dame, Pintendre, St-David et St-Joseph) donnent plus de 100 000 $ pour aider leurs
concitoyens. En 2013, les bénévoles ont réalisé 2 958 « interventions », qui ont permis
d’aider des personnes seules et des familles pour un montant total de 102 716 $27.
2.4 Les actions en sécurité alimentaire à Lévis
24 Idem, p. 15. 25 Site internet de la Société Saint-Vincent-de-Paul de Québec, section « Historique ». 26 Idem. 27 Source : statistiques des Saint-Vincent-de-Paul de Lévis, aimablement fournies par M. Jean Lessard, président du Conseil particulier de Lévis.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
19
TABLEAU 3 – ACTIONS EN SÉCURITÉ ALIMENTAIRE À LÉVIS ET LEURS FRÉQUENCES
boîtes
faites
d’avance
bons
d’achat
épicerie
bons du
Grenier
collations
/ lunchs
écoles
épicerie
commun.
cuisines
collectives
dépann.
urgence
distrib.
choix
usager
groupes
achats
jardins
collectifs
/comm.
paniers
de Noël
popote
roulante
repas
commun.
Centre
d’action
bénévole BLL
8/mois 1/mois
(aînés)
Comptoir
Le Grenier
cas
spéciaux
chaque
semaine 4/sem. 8/mois
au
besoin décemb.
(Repas
Desjar-
dins voir
Annexe A)
2/sem.
mardi et
jeudi
La
Chaudronnée
Projet
« Je
cuisine à
l’école »
50/mois au
besoin 3/mois
Collectif
Mai à
octobre
1080
« pâtés pour
aider » et
380 litres de
sauce spag.
1/mois
SE Bernières-
St-Nicolas
sur RV
1/trois
sem.
SE
Breakeyville
date fixe
1/sem. 4/mois
décemb.
(15 en
2013)
sur
deman-
de
SE Charny date fixe
1/sem. 4/mois 4/mois
au
besoin
décemb.
(79 en
2013)
1/sem.
Repas
de la
Baratte
SE Pintendre chaque
semaine 4/mois 2/sem. 1/mois
SE St-Étienne 2/mois 3/mois au
besoin
sur RV
2/mois été décemb.
SE St-Jean-
Chrysostome
date fixe
2/mois
1 repas
par sem.
par
enfant
3/mois au
besoin
commu-
nautaire
été
décemb.
sur
insrip.
2/sem.
La
Baratte
SE St-Lambert
de Lauzon
date fixe
1/mois
au
besoin
au
besoin
(usager
fait liste)
été
décemb.
(24 en
2013)
SE St-
Rédempteur
date fixe
1/sem.
chaque
jour
sem.
au
besoin
date fixe
1/sem. été
décemb.
(52 en
2013)
SE St-
Romuald
date fixe
1/sem.
chaque
jour
sem.
au
besoin
décemb.
(122 en
2013)
8/mois 1/mois
aînés
SVP Lévis RV/date
fixe
1/sem.
RV/date
fixe
au
besoin
RV/date
fixe
1/sem.
au
besoin si
denrées
décemb.
PATRO
3e
dimanc.
du mois
Détails des actions en sécurité alimentaire à Lévis
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
20
Boîtes préparées d’avance
Dans neuf organismes (plus un de façon occasionnelle), l’aide alimentaire se distribue sous
forme de boîtes préparées d’avance. Les denrées proviennent de Moisson Québec pour les
organismes accrédités; les services d’entraide se déplacent à l’entrepôt de Moisson Québec
pour recevoir les denrées, de une à huit fois par mois. D’autres organismes, par exemple
certaines Saint-Vincent-de-Paul, distribuent des denrées qui ont été amassées de diverses
façons : collectes organisées par les scouts, dons particuliers, paniers dans les épiceries
dans lesquels les clients peuvent déposer des denrées, etc.
Bons d’achat d’épicerie
Bien que plusieurs SE et quelques SVP le fassent à l’occasion, il n’y a que deux organismes
du grand Lévis qui offrent régulièrement des bons d’achats d’épicerie aux personnes dans
le besoin, la plupart du temps en cas de dépannage d’urgence. Deux façons de faire existent:
certains SE offrent des bons qui ne sont échangeables qu’auprès d’épiceries précises et qui
excluent certains items (alcool, cigarettes, aliments considérés moins bons pour la santé),
alors que d’autres organismes demandent à la personne de fournir une liste de ses besoins,
puis ils font les achats et paient la facture; l’usager va ensuite récupérer sa commande à
l’épicerie.
Bons du Comptoir Le Grenier
Les bons du Comptoir Le Grenier sont émis par les SVP, soit à l’usager soit directement au
Grenier dans le cas d’un usager connu de l’organisme. À moins de situations
exceptionnelles, un usager ne peut recevoir plus d’un bon du Grenier par mois. D’autres
intervenants peuvent à l’occasion offrir des bons du Comptoir Le Grenier, comme des
travailleurs sociaux et le Cégep Lévis-Lauzon, par exemple.
Collations et/ou lunchs dans les écoles
Il y a d’une part les collations dans les écoles (incluant les services de garde et l’aide aux
devoirs). Le Comptoir Le Grenier, par le biais de son service des Collations Rotary, offre
environ 45 000 collations chaque année dans les écoles primaires et secondaires de
l’arrondissement Desjardins (et parfois dans Chaudière-Est). Ce sont les écoles qui font la
demande et qui envoient un bénévole chercher les collations au Grenier une fois par
semaine. Le SE de Pintendre distribue aussi des collations dans les écoles, qui sont offertes
par les Collations Rotary du Grenier.
Les lunchs dans les écoles primaires sont offerts par quatre SE, et chacun a ses méthodes
propres. Voici par exemple la façon de fonctionner du Service d’entraide de St-
Rédempteur : afin de préserver la confidentialité et la dignité des enfants qui reçoivent de
l’aide pour les dîners (sept enfants en tout, dans deux écoles), le SE prépare les repas dans
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
21
ses locaux, puis ils sont livrés aux services de garde des deux écoles. Les boîtes à lunch sont
alors remplies discrètement par l’employée du service de garde en l’absence des enfants.
Enfin, le projet « Je cuisine à l’école », porté par la Chaudronnée des cuisines collectives,
permet de concocter environ 2 500 lunchs par année dans six écoles de Lévis. Les surplus
sont distribués dans les services de garde, afin de « boucher les petits trous » dans les
boîtes à lunch des enfants de l’école. Au secondaire, la production des lunchs et des
collations est vendue à faible coût par et pour les jeunes. Ces lunchs sont le résultat concret
de tout un processus visant à développer l’autonomie des jeunes.
Cuisines collectives
Les cuisines collectives fonctionnent de la même manière à peu près partout, c’est-à-dire
que la cuisine collective est un petit groupe de personnes qui mettent en commun leur
temps, argent et compétences pour confectionner, en quatre étapes (planification, achats,
cuisson, évaluation) des plats économiques, sains et appétissants qu’elles rapportent chez
elles. Elle s’adresse à toutes les personnes qui ont le souci d’une saine alimentation et d’une
meilleure qualité de vie pour elles et leur famille, tout en ayant la possibilité de s’impliquer
individuellement et collectivement dans leur communauté. Le tout se fait, dans le plaisir,
selon les principes d’éducation populaire, dans une démarche de solidarité, de démocratie,
d’équité et justice sociale, d’autonomie et de prise en charge individuelle et collective, de
respect de la personne et de dignité28.
Aussi, la tarification des cuisines collectives fonctionne sensiblement de la même manière
partout, c’est-à-dire que les participants défraient un coût par portion pour chaque mets
préparé, selon le nombre de portions que chacun prend. Disons par exemple qu’un
organisme demande 2,50 $ par portion aux participants; si un participant désire repartir
avec quatre portions de chaque met cuisiné lors de la rencontre, il lui en coûtera 10 $ pour
l’activité. Il est à noter que les organismes offrant des cuisines collectives fournissent le
fond de cuisine, les ingrédients de base de la cuisine comme la farine, le sucre, les épices, le
vinaigre, etc.
Il est fréquent que des repas soient préparés et mangés sur place pendant la journée de
cuisine collective, et au SE de Pintendre, par exemple, les participantes peuvent emmener
leurs enfants et ils mangent tous ensemble. Des services de purées pour bébés sont
proposés par plusieurs cuisines collectives, par exemple le Blitz Purée-Bébé du SE de
Pintendre, une activité qui « est offerte aux parents de bébés âgés de 0 à 1 an afin de
produire, en petit groupe, des purées santé de légumes, de fruits, de viande et de poisson.
28 Site internet du Regroupement des cuisines collectives du Québec.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
22
Ce service permet de briser l'isolement, de créer un lieu d'échange, de faire de la
prévention tout en développant des compétences parentales et culinaires29 ».
Dépannages d’urgence
Pratiquement tous les organismes travaillant en aide alimentaire offrent des dépannages
d’urgence aux personnes dans le besoin, dans la mesure où ils disposent de denrées à
donner. Certains SE vont donner un bon d’épicerie (voir ci-haut), alors qu’un autre va
demander à la personne de faire une liste des choses dont elle a besoin. Le SE va ensuite
s’occuper de faire l’épicerie et la payer, et l’usager va chercher ses denrées à l’épicerie. La
Chaudronnée, quant à elle, dispose d’une armoire où sont placés les surplus, et où les
usagers peuvent se dépanner au besoin.
Distribution au choix de l’usager
Certains SE ainsi que le Comptoir Le Grenier disposent dans leurs locaux des tables avec
des denrées que les usagers peuvent choisir à leur discrétion. Ces denrées sont soit des
items que d’autres usagers n’ont pas voulu prendre dans leur boîte préparée, soit des
denrées reçues en très grande quantité de la part de Moisson Québec, par exemple.
Épicerie communautaire
Le Comptoir Le Grenier est le seul organisme du grand Lévis à offrir une épicerie
communautaire. Cette dernière consiste en un local aménagé comme une vraie épicerie
miniature, où pratiquement tous les types de denrées s’y retrouvent (cannages, aliments
frais, aliments congelés, aliments préparés, viandes, etc.). À chaque période d’épicerie
communautaire, les usagers se rassemblent dans un local attenant, et participent à un
tirage au sort pour déterminer l’ordre de passage dans l’épicerie. Il faut un bon pour avoir
accès à l’épicerie, soit acheté par l’usager après évaluation budgétaire (minimum de 10 $)
soit offert par la SVP de son quartier. Grâce à toutes les gratuités offertes aux usagers, un
bon de 10 $ résulte en un panier d’épicerie d’une valeur moyenne de 40-50 $.
Théoriquement, l’épicerie du Comptoir Le Grenier accueille tous les résidents de Lévis dans
le besoin, mais s’ils viennent d’arrondissements où un service d’entraide existe, ils doivent
y avoir fait une demande avant de venir au Grenier. Une entente existe entre le Grenier et
les services d’entraide afin que les informations circulent quant à la fréquentation des deux
organismes.
Groupes d’achats
Au moment d’écrire ce rapport, la Chaudronnée est le seul organisme de Lévis à offrir des
groupes d’achats, qui sont un « mode de consommation alternatif, axé sur la coopération et
29 Site internet du Service d’entraide de Pintendre, section « Services et activités ».
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
23
qui permet l’obtention d’un plus grand pouvoir d’achat afin de réaliser des économies30 ».
Les participants aux groupes d’achats (un régulier et un biologique) se réunissent sur une
base régulière (une fois par mois pour le régulier et une fois aux deux mois pour le
biologique) afin de déterminer ensemble quels achats seront effectués. Soutenus par
l’équipe de la Chaudronnée, tous les membres s’impliquent dans le processus (commandes,
paiements, distribution, etc.), qui à terme permet d’économiser 40 % sur le coût régulier
des denrées.
Jardins collectifs et communautaires
Il importe de distinguer les deux types de jardins. Le jardin collectif est une parcelle de
terrain cultivée par un groupe de participants qui prennent part aux opérations, ensemble.
Les semences, les plants et parfois même les outils sont collectifs, et la récolte se fait au
prorata du nombre de participants. Le jardin communautaire, quant à lui, est un espace où
chacun a sa parcelle de terrain, y plante et jardine ce qu’il désire, et repart avec sa propre
récolte. En tout, cinq organismes du grand Lévis opèrent un jardin collectif ou
communautaire durant la période estivale (voir tableau 3).
Paniers de Noël
Comme dans le cas de plusieurs services d’aide alimentaire, les paniers de Noël sont
distribués de manières légèrement différentes d’un organisme à l’autre, mais le principe
reste le même : permettre aux personnes et aux familles dans le besoin de passer un bon
temps des Fêtes avec un frigo plein et des armoires bien garnies. Dans la presque totalité
des cas, il faut s’inscrire en novembre et la distribution a lieu en décembre. Plusieurs
organismes organisent des collectes spéciales et/ou bénéficient du soutien d’entreprises de
leur communauté, qui leur offrent des denrées récoltées dans les milieux de travail. Dans le
même désir d’aider les personnes démunies à passer un bon Noël, la Chaudronnée des
cuisines collectives organise chaque année « Les pâtés pour s’aider », une activité
communautaire où des bénévoles se rassemblent pour concocter une grande quantité (200
en 2013) de pâtés à la viande, qui seront vendus 20 $ pièce à la population, afin de financer
la production d’une encore plus grande quantité (800 en 2013) de pâtés, qui eux seront
remis aux différentes banques alimentaires de Lévis.
Popote roulante
Cinq organismes offrent le service de popote roulante, qui consiste à livrer un repas chaud
une à deux fois par semaine aux personnes qui en font la demande et qui répondent, s’il y a
lieu, aux critères de l’organisme qui en fait la livraison. Dans le but de toujours améliorer
l’offre de service, les organismes offrant la popote roulante ont des discussions en cours
afin de dynamiser ce service et éventuellement d’harmoniser les pratiques (nom du
30 Site internet de la Chaudronnée des cuisines collectives, onglet « Soutien collectif ».
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
24
service, critères d’admission, façons de faire pour la livraison, etc.). De plus, deux SE font
affaire avec l’organisme La Baratte (voir Annexe B), qui propose des mets cuisinés
congelés.
Repas communautaires
Bien qu’il se décline en plusieurs versions, le repas communautaire s’articule partout
autour des deux mêmes axes : il s’agit bien sûr d’une forme d’aide alimentaire, mais aussi
(et parfois surtout) d’un prétexte pour sociabiliser et briser l’isolement. Alors qu’au
Comptoir Le Grenier, par exemple, il se tient deux fois par semaine (mardi et jeudi) et coûte
1 $, au Patro il est gratuit (en échange d’un coupon disponible au Patro et dans certains
organismes comme au Grenier), a lieu le troisième dimanche du mois et s’appelle la
« rencontre fraternelle ». Au CAB BLL, ces repas sont gratuits, s’adressent uniquement aux
personnes aînées isolées et ont lieu une fois par mois. Les repas communautaires de la
Chaudronnée, quant à eux, ont lieu au moins une fois par mois, se déclinent avec ou sans
animation et peuvent être préparés autant par des travailleurs que des bénévoles. Il arrive
aussi que ce soient les participants eux-mêmes qui cuisinent et partagent leurs plats avec
tous les convives, selon la populaire formule du « potluck ». Enfin, les dîners
communautaires du SE de Pintendre ont lieu une fois par mois (au coût de 12 $, 20 $ pour
deux personnes), et sont précédés d’une conférence d’une heure sur des sujets d’actualité,
d’information et/ou de prévention, en plus d’être suivis par un après-midi de musique et
danse.
Autres activités importantes à mentionner
Bien que ne relevant pas directement de l’aide alimentaire, les formations et ateliers de la
Chaudronnée des cuisines collectives sont des moyens très efficaces de se donner du
pouvoir sur notre alimentation. Une formation sur le jardinage biologique (d’une durée de
24 heures) est offerte, ainsi que plusieurs ateliers dont Alternative à la viande, Fabrication
du pain, Végétarisme, Optimisation des surplus, Conservation des aliments, Manger local,
Manger sans pesticide, Fabrication du chocolat et Cuisine du monde, qui sont autant de
façons agréables de mieux manger tout en socialisant. De plus, La Chaudronnée tient
chaque année deux actions d’entraide dans le temps des Fêtes, la « Sauce solidaire » et les
« Pâtés pour s’aider », « activités qui mobilisent les membres dans un geste de solidarité et
qui contribue activement à l’entraide dans la communauté31 ». Les participants repartent
avec deux à quatre portions de leur production, en plus de savoir que des personnes dans
le besoin de la région en profiteront eux aussi.
31 Site internet de La Chaudronnée des cuisines collectives, onglet « Vie communautaire ».
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
25
TABLEAU 4 – VUE HEBDOMADAIRE DES SERVICES EN AIDE ALIMENTAIRE À LÉVIS SERVICES LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE
BONS ACHAT
ÉPICERIE
SE Breakeyville
SVP
SE Breakeyville
SVP
SE Breakeyville
SVP
SE Breakeyville
SVP
SE Charny
SE Breakeyville
SVP
CUISINES
COLLECTIVES
Grenier
Chaudronnée
*SE Breakeyville
Grenier
Chaudronnée
*SE Breakeyville
Grenier
Chaudronnée
*SE Pintendre
(*SE St-Étienne)
*SE St-Jean
SE Charny
Grenier
Chaudronnée
*Patro
Grenier
Chaudronnée
*SE Pintendre
Grenier
Chaudronnée
*Patro
DÉPANNAGE
URGENCE
Grenier
SE Breakeyville
SE Charny
SE St-Étienne
SE St-Jean
SE St-Lambert
SE St-Rédempt.
SE St-Romuald
SVP
Chaudronnée
Grenier
SE Breakeyville
SE Charny
SE St-Étienne
SE St-Jean
SE St-Lambert
SE St-Rédempt.
SE St-Romuald
SVP
Chaudronnée
Grenier
SE Breakeyville
SE Charny
SE St-Étienne
SE St-Jean
SE St-Lambert
SE St-Rédempt.
SE St-Romuald
SVP
Chaudronnée
Grenier
SE Breakeyville
SE Charny
SE St-Étienne
SE St-Jean
SE St-Lambert
SE St-Rédempt.
SE St-Romuald
SVP
Chaudronnée
Grenier
SE Breakeyville
SE Charny
SE St-Étienne
SE St-Lambert
SE St-Romuald
SVP
Chaudronnée
Grenier
DISTRIB.
ALIMENTAIRE
SVP N.-Dame
*SE St-Lambert
*SE St-Jean
SVP Lauzon
SE St-Rédempt.
*SE Bern. St-Nic.
SE Breakeyville
SE St-Romuald
*SE Bern. St-Nic.
(*SE St-Étienne)
*SE Bern. St-Nic.
SVP Lauzon
SE Charny
*SE Charny
DISTRIB.
BONS
GRENIER
SVP N.-Dame
SVP Bienville
SVP Lauzon
SVP Pintendre
SVP Lauzon
ÉPICERIE
COMMUNAUT.
Grenier
Grenier Grenier Grenier
POPOTE
ROULANTE
CAB BLL
SE Pintendre
SE St-Romuald
SE St-Lambert
SE St-Jean
CAB BLL
SE Pintendre
SE St-Romuald
SE St-Lambert
SE St-Jean
REPAS
COMMUNAUT.
*SE St-Romuald
(aînés)
*Chaudronnée
Grenier
*SE St-Lambert
*Chaudronnée
CAB BLL (aînés)
*SE Pintendre
*Chaudronnée
Grenier
*Chaudronnée
*Chaudronnée *Patro
À NOTER :
- Dans le cas des cuisines collectives du Grenier et de la Chaudronnée, il y a possibilité d’avoir des groupes de cuisine chaque jour de la
semaine, mais ce n’est pas forcément le cas à chaque semaine dans le cas du Grenier.
- Les dîners du Grenier n’ont pas lieu pendant l’été (fin juin à fin août).
- Un astérisque devant le nom de l’organisme indique que certains services sont offerts une semaine sur deux ou une fois par mois.
- Les bons d’achat d’épicerie sont offerts par certains services d’entraide au besoin, tout comme le dépannage d’urgence.
PÉRIODES DE FERMETURE DANS L’ANNÉE DES ORGANISMES EN AIDE ALIMENTAIRE À LÉVIS OUVERTS TOUT L’ÉTÉ FERMÉS EN JUILLET ET/OU EN AOÛT
Centre d’action bénévole BLL
Chaudronnée
SE Bernières St-Nicolas
SE Breakeyville
SE Pintendre
SE St-Étienne
SE St-Rédempteur
SE St-Romuald
Toutes les SVP sauf Notre-
Dame et St-David
Comptoir Le Grenier (dernière de juillet et première d’août)
SE Charny (mi-juillet au début août)
SE St-Jean (début juillet au début août)
SE St-Lambert (mi-juillet à mi-août)
Patro (rencontre fraternelle cesse de juin à septembre)
SVP Notre-Dame et St-David fermées en juillet
TEMPS DES FÊTES
Tous les organismes ferment quelques jours avant Noël pour rouvrir la première semaine de janvier. En 2013, aucun service n’était offert
en aide alimentaire entre Noël et le jour de l’An à Lévis, mis à part de bons de dépannage d’épicerie de quelques SVP.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
26
3.1 Considérations méthodologiques
L’élaboration et la mise en action d’une telle recherche sont une aventure en soi, et comme
toute aventure, il y a bien sûr eu quelques pépins, mais aussi des moments plaisants. Au
chapitre des difficultés rencontrées, il faut noter d’une part le changement au niveau des
ressources humaines (nous y reviendrons plus loin) ainsi que la grande quantité
d’informations à traiter dans un court laps de temps avec très peu de moyens. D’autre part,
certains organismes ont éprouvé quelques réticences à partager des informations
sensibles, par exemple leurs sources de financement. De plus, le fait que les organismes
référents n’aient pu être consultés dans le cadre de cette enquête de terrain constitue une
limite pour la globalité des données récoltées. Il a cependant été possible de mettre à profit
un sondage du Regroupement des acteurs en petite enfance de Lévis (RAPEL), nous y
reviendrons plus loin.
Cela dit, quelques ennuis n’allaient pas empêcher la réalisation d’un des vœux communs de
tous les acteurs au dossier de la sécurité alimentaire, c’est-à-dire améliorer
significativement notre connaissance les uns des autres, dans le but ultime d’aider au
mieux les personnes dans le besoin.
3.1.1 Résumé du déploiement de l’enquête
Le mandat élaboré par le comité d’embauche du CSA et qui a été confié successivement aux
deux chargées de projet se détaillait en six points précis :
1. Améliorer la connaissance des ressources existantes en sécurité alimentaire à Lévis
2. Cibler les problématiques internes et externes de l’offre de services
3. Développer des moyens pour travailler sur les problématiques ciblées
4. Harmoniser les procédures d’accessibilité
5. Arrimer les trajectoires et l’accès aux services en sécurité alimentaire
6. Réfléchir sur les alternatives possibles liées au financement
Dès son entrée en poste au titre de chargée de projet en sécurité alimentaire en juin 2013,
Mme Marlyse Siliki a d’emblée commencé ses démarches en allant à la rencontre de tous
les organismes œuvrant en sécurité alimentaire à Lévis, afin d’établir un premier contact et
d’amorcer le dialogue.
3. LE BILAN
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
27
Afin de documenter efficacement la situation en sécurité alimentaire à Lévis, trois
questionnaires ont été élaborés en prévision de la rencontre des informateurs, soit les
gestionnaires, les bénévoles et les usagers. Tout le mois de septembre 2013 a été consacré
à la collecte des données sur le terrain.
Début octobre 2013, suite au départ de Mme Siliki qui s’est vu offrir l’opportunité d’un
emploi permanent, une deuxième ressource a été embauchée, Mme Hélène Massé. Elles ont
de nouveau rencontré certains organismes ensemble, afin de présenter Mme Massé et de
faire un suivi par rapport à la progression de l’enquête.
Les travaux de récolte de données se sont poursuivis en octobre, puis a débuté l’étape de
leur compilation, qui s’est échelonnée sur quelques mois, afin de dégager une vue
d’ensemble pour faciliter l’analyse. Au moment de présenter un document de travail
préliminaire au comité de suivi du CSA, en avril 2014, force a été d’admettre que
malheureusement, les résultats n’étaient pas à la hauteur des attentes du mandat confié.
Les travaux de rédaction du portrait/bilan ont donc été momentanément mis sur la glace
jusqu’en mai, où une troisième ressource a pris le relais pour l’analyse des données et la
rédaction du présent rapport.
3.2 Présentation des résultats
Puisque tous les services d’aide alimentaire reposent avant tout sur l’être humain, tant du
point de vue du destinataire desdits services que de la prestation de ceux-ci, il nous a
semblé logique de respecter cet ordre des choses tout naturel dans la structure interne de
ce rapport.
La présentation des résultats de l’enquête de terrain se déploiera donc autour de trois
pôles : les gestionnaires, les bénévoles et les usagers. Ces trois catégories rassemblent
pratiquement tous les acteurs interagissant au quotidien dans les organismes effectuant de
l’aide alimentaire; les expériences et propos de ces acteurs permettront, par leur
complémentarité, d’obtenir une vision relativement globale de la situation.
Commençons d’abord par nous faire une idée du corpus dont sont issues toutes les
données subséquemment présentées. Tel que démontré dans le tableau 5, tous les
organismes effectuant de l’aide alimentaire à Lévis ont été approchés et invités à participer
à l’enquête de terrain, soit 19 au total. De ce nombre, 16 ont accepté de contribuer à la
recherche et les autres, pour diverses raisons, ont refusé. Dans l’ensemble, il s’agit d’un
taux de réponse de 84 %, ce qui est très positif et qui augure bien pour la suite des choses,
soit poursuivre le dialogue amorcé dans une perspective d’amélioration continue.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
28
TABLEAU 5 – TAUX DE PARTICIPATION À L’ENQUÊTE SÉCURITÉ ALIMENTAIRE À LÉVIS
ORGANISMES SOLLICITÉS ORGANISMES RÉPONDANTS TAUX DE RÉPONSE
OBNL 13 OBNL 12 92 %
Saint-Vincent-de-Paul 6 Saint-Vincent-de-Paul 4 66 %
TOTAL 19 TOTAL 16 84 %
3.2.1 Le point de vue des gestionnaires
Piliers des organismes à but non lucratif, les gestionnaires d’organismes portant
habituellement le titre de coordonnateur/trice ou directeur/trice général/e32 détiennent
des informations sensibles et instructives sur l’état de la situation de la sécurité alimentaire
à Lévis. Ils sont aussi les essentiels pivots permettant de faire les liens entre tous les
acteurs concernés et ils permettent entre autres de relayer les informations dans leurs
réseaux, formels (tables, regroupements, comités, etc.) et informels (contacts au quotidien
avec la clientèle et les bénévoles).
Le questionnaire qui a été utilisé pour recueillir l’information auprès des gestionnaires a
été bâti autour de 10 thèmes33, cherchant à circonscrire qualitativement la globalité de la
réalité des organismes étudiés. Certes, il en a résulté un assez long document, et une
rencontre de quelques heures avec la chargée de projet pour y répondre, entrevue que
plusieurs participants ont trouvé ardue, et avec raison. Cela dit, l’effort en valait la
chandelle, puisque cela a permis d’obtenir une masse critique de données très instructives,
dont voici les détails.
a) La mission et les valeurs
- Règle générale, les gestionnaires connaissent bien la mission de leurs organismes. Bien
que tous n’aient pas été en mesure de l’énoncer dans les termes exacts, plusieurs
gestionnaires connaissent la mission de leur organisme par cœur. Présentées dans
l’ensemble au tableau 2 ci-haut (page 13), les missions des organisations œuvrant en
sécurité alimentaire ont toutes un même point commun : la personne. Toutes missions et
valeurs confondues, il s’agit toujours au final d’aider son prochain dans la meilleure mesure
32 Il est important de noter que les membres des conseils d’administration des organismes n’ont pas été questionnés spécifiquement dans le cadre de cette enquête. 33 Liste des thèmes du questionnaire : Mission et valeurs, Stratégie, Gestion et gouvernance, Ressources humaines, Services offerts, Clientèle, Partenaires, fournisseurs et autres ressources, Communication interne et externe, Collaboration avec les autres organismes du CSA, Défis et projets.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
29
de ses moyens. Plusieurs énoncés insistent sur l’importance de l’autonomie et de la prise en
main de son propre destin (l’empowerment). Ainsi, dans la mesure du possible, les
organismes favorisent dans toutes leurs actions l’autonomisation des usagers et le
développement de leurs habiletés personnelles.
- Trois organismes sur les seize participants estiment que leur mission serait à revoir. Pour
l’un, il serait question d’affiner l’énoncé de la mission afin qu’il corresponde plus
exactement aux services qui sont concrètement offerts, alors que pour un autre, il s’agirait
d’exprimer la mission dans des termes qui feraient autrement allusion à la mission
chrétienne de l’organisme, mission qui causerait, semble-t-il, problème pour le recrutement
de plus jeunes bénévoles.
- Les valeurs des organisations sont, dans dix cas sur seize, énoncées clairement par le biais
d’un code d’éthique. Ce dernier est remis plus ou moins systématiquement aux nouveaux
employés et bénévoles, et très rarement aux usagers. Les gestionnaires estiment en général
que les valeurs et la mission sont bien comprises par leurs employés et bénévoles.
- Les missions des OBNL en aide alimentaire de Lévis comportent souvent un deuxième
volet non moins important : la mobilisation des citoyens par le biais de l’engagement
bénévole. En effet, les services d’aide et de soutien sont un lieu privilégié d’implication pour
les personnes motivées à faire une différence concrète et positive dans leur communauté.
Nous reviendrons d’ailleurs sur ce thème au point 3.2.2 consacré aux bénévoles.
b) La stratégie
- Dans la presque totalité des cas, les objectifs stratégiques à court et moyen termes
consistent à trouver des moyens efficaces de répondre à la demande, qui serait en hausse
partout sur le territoire lévisien. D’autres objectifs sont aussi énoncés : assurer des
conditions propices à une expérience bénévole enrichissante, développer davantage de
services pour les personnes âgées, développer l’offre de services, optimiser la vie
communautaire au sein des activités d’entraide, planifier une meilleure visibilité afin de
rejoindre plus de personnes dans le besoin, réaménager le local afin de mieux gérer la
marchandise et permettre d’augmenter les revenus, s’assurer d’une reconnaissance par le
milieu pour confirmer le renouvellement du financement et satisfaire la clientèle.
- Si tous les gestionnaires sont d’accord sur l’importance d’évaluer et de mesurer
périodiquement les objectifs stratégiques, tous admettent d’un même mouvement que le
temps et les moyens leur manque pour y arriver efficacement. Six organismes sur seize ont
déjà pratiqué un exercice de planification stratégique, neuf voudraient le faire si c’était
possible, alors qu’un n’en voit pas forcément l’utilité. Une gestionnaire qui aimerait que cet
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
30
exercice de planification stratégique soit accompli dans son organisme estime que « cela
procure une vision concrète de la réalité avec des outils possibles, fiables et efficaces ».
c) Gestion et gouvernance
- Dans la totalité des organismes (à l’exception des SVP), la gestion fonctionne sous le
même principe conventionnel : les grandes orientations, la direction stratégique et les
décisions majeures sont prises par le conseil d’administration, alors que la gestion
quotidienne (en lien direct avec les orientations et décisions prises par le C.A.) est assurée
par la coordination/direction. Dans les Saint-Vincent-de-Paul, le président du conseil
particulier s’entoure d’une équipe de bénévoles pour gérer les activités dans les grandes
lignes.
- Tous les gestionnaires affirment que leurs conseils d’administration sont cohérents,
même si plusieurs apportent des nuances quant à l’unité des membres au sein du C.A. Il
semble en effet que les dissensions plus ou moins grandes soient le lot de quelques conseils
d’administration, même si cela n’affecte pas profondément le bon fonctionnement.
- Les membres des conseils d’administration des organismes en aide alimentaire de Lévis
proviennent de multiples horizons : travailleurs du milieu communautaire, professeurs
(actifs ou retraités), gens d’affaires, fonctionnaires municipaux et provinciaux retraités,
infirmières (actives ou retraitées), utilisateurs des organismes, etc.
- Seulement deux C.A. ont mis en place des outils d’évaluation de la connaissance du rôle
d’administrateur et des responsabilités inhérentes à celui-ci, et un seul organisme
« oblige » les nouveaux administrateurs à suivre une formation sur le fonctionnement d’un
conseil d’administration.
- La coordination/direction, quant à elle, est toujours en communication directe avec
l’équipe d’employés et de bénévoles, et il arrive régulièrement que leurs suggestions pour
améliorer le fonctionnement de l’organisme soient discutées au C.A., et parfois d’ailleurs
adoptées et mises en application.
- Les gestionnaires ont identifié treize domaines dans lesquels ils éprouvent quelque
difficulté et pour lesquels ils aimeraient être soutenus et mieux outillés/formés : aide pour
la « paperasse », connaissance de l’ensemble du réseau communautaire local, régional et
national, évaluation des usagers, formation des bénévoles, gestion de conflit, gestion des
ressources humaines, gestion générale, marketing social, planification, référencement,
répartition des tâches, réseautage et soutien à la coordination.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
31
- Ils ont aussi identifié onze domaines où ils considèrent bien s’en sortir et où ils sont fiers
de leurs accomplissements : cadre de gestion interne, conditions de travail, cuisines
collectives, durée de vie de l’organisme, implication des bénévoles, magasin de l’organisme,
organisation du temps et des ressources, paniers de Noël, popote roulante, projet P’tits
ventres pleins et respect de la confidentialité.
d) Ressources humaines
- Pour la plupart des organismes, les ressources humaines se divisent en deux catégories :
les salariés et les bénévoles. Quelques-uns d’entre eux accueillent régulièrement des
stagiaires et des travaux communautaires (adolescents et adultes).
- Au moment de la collecte des données, en septembre/octobre 2013, les organismes
comptaient en moyenne 4,4 employés salariés, ceux en ayant le moins ne comptant qu’un
seul employé (trois services d’entraide) et celui en ayant le plus en comptant dix-huit. De ce
nombre, une quantité estimée à environ 15 % des employés est rémunérée par le biais de
programmes gouvernementaux34.
- La réalité de beaucoup d’organismes à but non lucratif en général, et dans le domaine de
l’aide alimentaire en particulier, c’est que la force de travail repose principalement sur
l’implication de bénévoles assidus et fidèles. En moyenne, les OBNL ayant participé à
l’enquête de terrain ont 102 bénévoles parmi leur équipe. Plus de détails sur ces précieux
volontaires à la section 3.2.2 de ce document.
- Le roulement de personnel, tant salarié que bénévole, semble relativement stable pour la
plupart des organismes, quoique l’un d’eux connaisse un roulement élevé. Les raisons
attribuables au roulement des ressources humaines peuvent varier : bénévoles sélectifs
dans leurs activités d’implication, conflits entre les personnes, horaires qui ne conviennent
pas, déménagement, employés qui peuvent obtenir de meilleures conditions chez d’autres
employeurs communautaires, maladie ou décès de la personne ou dans la famille, retraite,
etc.
- Règle générale, peu d’organismes procèdent à des évaluations régulières de leur
personnel, tant rémunéré que bénévole. Certains vont le faire de manière informelle, alors
34 Deux exemples de programmes : le programme PAAS (Programme d’Aide et d’Accompagnement Social) s’adresse à des personnes bénéficiant de l’aide sociale qui ont des besoins d’accompagnement particuliers. Ces personnes travaillent en général 20 heures par semaine et reçoivent 130 $ de plus sur leur chèque mensuel (l’organisme ne débourse rien). Le programme SEMO (Service Externe de Main-d’œuvre), quant à lui, permet à des personnes ayant des déficiences physiques et/ou mentales d’être intégrées dans des milieux de travail relativement adaptés et tenant compte de leurs limitations. L’organisme paye un certain pourcentage de leur rémunération (équivalent à leur capacité présumée de travail évaluée par un agent du programme, en moyenne 30 %), et Emploi Québec assume le reste du salaire.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
32
qu’un organisme a un mécanisme d’évaluation qui prend place un mois après l’arrivée de la
personne dans l’organisme.
- Plusieurs des OBNL consultés offrent de la formation de façon régulière ou périodique aux
employés et aux bénévoles. Les proches aidants, par exemple, sont régulièrement
« coachés » pour mieux les encadrer dans leur pratique. Cela dit, presque tous les
gestionnaires mentionnent que leurs bénévoles ne sont peu ou pas intéressés à participer à
des activités de formation et que les activités organisées dans ce sens ne rencontrent pas
beaucoup de succès. Aucun des organismes participants ne possède de planification pour la
formation de la main-d’œuvre.
- Quatre organismes sur seize mentionnent avoir une politique de reconnaissance
« officielle » envers les employés et les bénévoles. Les autres organisations ne négligent pas
la reconnaissance pour autant : partout les anniversaires sont soulignés d’une manière ou
d’une autre (par le biais d’une carte et/ou d’un petit cadeau, par exemple), et des « partys »
sont régulièrement organisés pour les occasions spéciales (Noël et/ou vacances, par
exemple). Plusieurs organismes encouragent leurs bénévoles à participer aux activités de la
Semaine de l’action bénévole organisées par le CAB BLL, et certains organisent des soupers
ou des 5 à 7 d’équipe régulièrement. Enfin, plusieurs gestionnaires ont mentionné
l’importance de dire « merci » régulièrement à tous les membres de leur équipe, les
bénévoles en particulier.
e) Les services offerts
- Outre les services de soutien alimentaire détaillés au point 2.4 du présent document,
plusieurs SE offrent une panoplie d’autres services, tels que des comptoirs vestimentaires
(qui peuvent parfois offrir de menus objets et des meubles en plus des vêtements). Ces
boutiques, appelées Magasin, Chiffonnier, Friperie ou Comptoir, sont ouvertes au grand
public et constituent une source de financement non négligeable pour les organismes qui
les gèrent. Des services d’accompagnement-transport sont aussi offerts par quelques SE
ainsi que par le CAB-BLL, et plusieurs SE offrent de l’aide pour les fournitures scolaires et
les vêtements d’hiver, ainsi que des visites et des appels d’amitié. Enfin, notons que le SE de
Breakeyville est porteur et assume la gestion du Service de Soutien aux proches aidants de
Lévis et St-Lambert de Lauzon.
- La majorité des gestionnaires est d’avis que l’horaire rejoint convenablement leurs
utilisateurs, même si plusieurs remarquent que les besoins changent et que de plus en plus
de travailleurs nécessitent de leurs services d’aide alimentaire. Un seul organisme estime
que ses heures d’ouverture ne sont pas suffisantes pour assurer une bonne continuité dans
ses services offerts à la population.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
33
- Six des organismes répondant évaluent annuellement la perception que les usagers ont de
leurs services par le biais d’un sondage et/ou de questions directes lors de l’évaluation
annuelle du dossier des usagers. Les autres organismes vérifient eux aussi la perception de
leurs usagers, mais cela se fait de manière plus informelle, à l’occasion.
f) La clientèle
- En moyenne, les organismes effectuant de l’aide alimentaire directe reçoivent dans leurs
locaux 113 personnes différentes par mois. Tous les gestionnaires rencontrés (sauf deux)
ont mentionné une augmentation de la demande face à leurs services, particulièrement au
niveau des travailleurs à faibles revenus.
- Si les usagers se présentent dans les organismes d’aide alimentaire, c’est bien sûr parce
qu’ils ont faim... mais pas seulement de nourriture. En effet, presque tous les gestionnaires
rencontrés remarquent que leurs utilisateurs ont des besoins multiples, allant du logement
au transport, en passant par l’emploi et l’endettement. Et surtout, ils ont besoin d’être
écoutés et accueillis sans jugement.
- La majorité des gestionnaires considère que les usagers ne s’impliquent pas beaucoup
dans l’organisme. Ceux qui s’impliquent le font de manière bénévole en offrant de leur
temps pour participer à l’un ou l’autre des services offerts par l’OBNL ou encore en
s’impliquant lors d’une activité de financement spéciale (pont payant, guignolée, etc.).
- Tous les services d’aide alimentaire évaluent périodiquement la situation financière et
globale de leurs usagers, une fois par année pour plusieurs, et deux fois par an pour
certains. Cette évaluation prend la forme d’un questionnaire plus ou moins élaboré et
détaillé selon l’organisme, visant à avoir une vue d’ensemble de la situation de la personne
afin de l’aider au mieux. Des pièces justificatives sont demandées par tous les OBNL, par
exemple le rapport d’impôts de l’année précédente, le bail, les comptes de Bell, Hydro et/ou
Vidéotron, etc. Tous les gestionnaires prennent le temps de référencer leurs usagers vers
d’autres ressources qui pourraient leur venir en aide en matière d’aide au budget, d’emploi
ou de toxicomanie, par exemple.
- Aucun des organismes effectuant de l’aide alimentaire n’a de profil unique d’usagers. La
clientèle est plutôt variée et reflète habituellement l’ensemble de la population en général :
célibataires, chômeurs, couples mariés ou en union libre, étudiants, ex-détenus, ex-
psychiatrisés, familles mono et biparentales, handicapés (physiquement et/ou
mentalement), immigrants, personnes âgées, personnes seules, personnes vivant sur l’aide
sociale, retraités, travailleurs, veufs, etc.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
34
- Tous les gestionnaires d’OBNL considèrent satisfaire correctement les besoins de leur
clientèle (entre 7,5 et 10 sur une échelle de 10). Voici les moyens mis en œuvre pour
répondre efficacement à la demande : accueil chaleureux et de qualité, augmentation de la
fréquence des services, confiance, contact aimable avec les usagers, dévouement, écoute,
non jugement, ouverture, participation de la coordination/direction dans les activités
quotidiennes, projet pilote pour tester de nouveaux services ou de nouvelles manières de
faire, proximité avec les usagers.
- Beaucoup d’efforts sont déployés par les organismes pour ne pas discriminer la clientèle.
Par exemple, les usagers d’un certain SE ne croisent pas les bénévoles qui préparent les
boîtes d’aide alimentaire. Aussi, un travail régulier est fait auprès des employés et des
bénévoles afin de les sensibiliser à l’importance de la dignité des usagers et du respect de la
confidentialité.
- Il va parfois arriver que des organismes exercent une certaine discrimination positive
envers les familles nombreuses, les femmes enceintes et/ou mères de petits bébés, en leur
donnant un peu plus de certaines denrées, comme du lait, par exemple35.
- Les interactions avec les usagers sont plutôt nombreuses et variées : café-rencontre,
discussions improvisées (en personne ou par téléphone), distribution de recettes par
rapport à un aliment particulier, échange de courriels, journal ou bulletin informatif, page
Facebook, site internet et/ou visites à domicile.
g) Les partenaires, les fournisseurs et les autres ressources
- Selon le Bilan-Faim 2013, 29 % des organismes en aide alimentaire au Québec ont déclaré
ne pas avoir de denrées en quantités suffisantes pour répondre à la demande36. Qu’en est-il
des organismes lévisiens ? D’abord, il est à noter que tous les organismes répondants sont
accrédités à Moisson Québec, sauf deux. Chaque organisme accrédité se voit attribuer une
cote selon l’évaluation des besoins faite par Moisson; c’est ainsi qu’un organisme peut aller
à Moisson deux fois par semaine et qu’un autre n’y va qu’une fois par mois. À titre
d’exemple, les dons de Moisson Québec représentent 70 % de toute la nourriture offerte au
Comptoir Le Grenier (d’une valeur de 443 286 $ en 2012-2013). Un service d’entraide
comme St-Rédempteur, par exemple, a reçu de Moisson Québec 35 000 kilos de nourriture
pour l’année 2013-2014. C’est donc dire que Moisson est d’un soutien incontournable pour
35 Par exemple, le SE de St-Rédempteur offre gratuitement du lait aux enfants de moins de 15 ans, ce qui représente pour l’année 2013-2014 une somme de 4 076 $ investie par le SE, et le SE St-Jean-Chrysostome réduit les prix des produits laitiers pour les familles (en collaboration avec le Club Lions). 36 Bilan-Faim 2013, p. 4.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
35
les organismes œuvrant en sécurité alimentaire. En « échange », si l’on peut dire, chaque
organisme accrédité est invité à participer à la Grande Collecte de Moisson Québec, qui se
tient chaque année en avril dans pratiquement toutes les épiceries du grand Lévis. Ainsi, les
organismes soutenus peuvent aider à leur tour, dans un échange de services qui au final
permet aux résidents démunis de Lévis de mieux manger.
- Pour combler l’offre alimentaire en complémentarité avec Moisson Québec, tous les
organismes ont des ententes de diverses natures (dons et/ou rabais) avec les commerçants
et producteurs de leurs secteurs (épiceries, boulangeries, restaurants, agriculteurs, etc.).
Les partenariats avec les épiceries locales sont d’ailleurs le lot de plusieurs organismes
œuvrant en sécurité alimentaire. En effet, il n’est pas rare de voir, à la sortie des épiceries,
des paniers identifiés aux couleurs d’un organisme local auquel les dons de denrées seront
directement remis.
- Bien qu’il soit difficile d’établir avec précision le pourcentage de financement que chaque
organisme reçoit des différents partenaires financiers du milieu, on peut avancer sans trop
se tromper que les principaux bailleurs de fonds publics sont l’Agence de la santé et des
services sociaux de Chaudière-Appalaches, la CAFOL, Centraide ainsi que la Ville de Lévis. À
cela s’ajoutent les donateurs privés (individuels ou corporatifs) qui sont sollicités à l’année
ou lors de périodes précises comme le temps des Fêtes (Guignolées ou sollicitation postale,
par exemple). Enfin, de nombreuses organisations sont partenaires des OBNL en aide
alimentaire de Lévis, par exemple les Chevaliers de Colomb, le Club des Lions, des
communautés religieuses, les conseillers municipaux, les députés provinciaux et fédéraux,
Desjardins, les Filles d’Isabelle et la Fondation Marcelle et Jean Coutu, pour ne nommer que
ceux-là. Un sondage mené en 2010 par les CDC de Chaudière-Appalaches sur les conditions
de travail des OBNL de la région confirme ces données sur les sources de financement :
37 % des subventions attribuées en 2009 étaient issues du ministère de la Santé et des
Services sociaux, alors que 17 % provenaient de Centraide, 11 % de l’autofinancement,
10 % du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, 7 % des villes et municipalités et
6 % d’autres sources variées. Enfin, tel que mentionné au point 2.3.2, la Société Saint-
Vincent-de-Paul ne reçoit pas d’argent public pour ses activités.
- Un fait important à noter : aucun des organismes répondants n’a de personne-ressource
exclusivement dédiée au développement et à l’entretien de partenariats. Comme c’est la
plupart du temps la coordination/direction qui doit gérer ce dossier en plus de tous les
autres, il y a forcément un manque de temps et d’énergie qui nuit sans doute à l’émergence
de partenariats nouveaux, voire inusités.
- Tous les organismes répondants ont des activités d’autofinancement à diverses périodes
de l’année, outre les lettres de sollicitation à la population et aux gens d’affaires : brunch,
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
36
cocktail dînatoire, dîner ou souper spaghetti, guignolée locale, parties de cartes et de jeux
de société, « pâtés pour aider », pont routier, quill-o-ton et vente de jouets ne sont que
quelques exemples des nombreuses et imaginatives initiatives des organismes pour
financer leurs activités.
h) La communication interne et externe
- La communication des valeurs de l’organisme se fait autant à l’interne qu’à l’externe,
même si les moyens pour y parvenir diffèrent un tantinet. En effet, une partie de la
communication interne au sein d’un organisme est de nature informelle, par le biais de
discussions pendant les pauses et les heures de repas, entre autres. Montrer l’exemple est
aussi une manière de communiquer qui est mise à profit dans les OBNL : le savoir-être et
les bonnes attitudes se veulent contagieuses. Cela dit, des documents officiels sont aussi
mis à profit, comme un code d’éthique, un guide du bénévole, un manuel de l’employé ou
une pochette d’informations. Ces documents (ou leurs résumés) sont habituellement remis
à toute nouvelle personne qui se joint, temporairement ou non, à l’équipe déjà en place
dans l’organisme.
- La communication externe, quant à elle, passe habituellement par de moyens plus
formels, comme une page Facebook, un site internet, de l’affichage dans les journaux locaux,
la diffusion (physique ou électronique) du journal de l’organisme (par le biais du Petit
Messager de la Corporation de développement communautaire de Lévis, par exemple), etc.
- La majorité des organismes répondant estime ne pas être suffisamment connus dans le
milieu lévisien en général, bien qu’un SE remarque que sa visibilité s’est accrue depuis que
les locaux ont déménagé dans un autre quartier du même arrondissement. Les
gestionnaires considèrent que leurs liens avec le monde municipal se portent bien en
général, même si ces liens ne sont pas forcément très nombreux.
i) La collaboration avec les autres organismes du CSA
- Tous les gestionnaires sont unanimes pour dire qu’ils sont disposés et intéressés à
échanger sur le sujet de la sécurité alimentaire avec les autres organismes du milieu, qu’ils
soient ou non membres du CSA, exception faite des SVP qui ne semblent pas très enclins au
partage des pratiques ni aux discussions concernant l’état de la sécurité alimentaire à Lévis
avec les autres acteurs du milieu.
- Comme les services d’entraide se regroupent autour d’une même table depuis quelques
années pour discuter de leurs dossiers communs, il leur semble tout naturel de coopérer
ensemble tant que faire se peut. Tous les SE consultés sont ouverts à au dialogue avec les
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
37
organismes qui ne sont pas des services d’entraide, comme la Chaudronnée et le Comptoir
Le Grenier, qui de leur côté manifestent eux aussi un intérêt certain pour l’échange
d’informations et de bonnes pratiques.
- Là où le bât blesse, c’est lorsque vient le temps de parler d’harmonisation des pratiques.
En effet, si tous sont motivés à discuter et à échanger, bien peu sont prêts, du moins pour le
moment, à changer concrètement leurs habitudes de travail.
j) Les défis et les projets
- Un premier constat, et non le moindre : le financement est une préoccupation majeure
pour tous. En deuxième lieu, la fidélisation de bénévoles préoccupe beaucoup de
gestionnaires, qui peinent d’une part à trouver des bénévoles et d’autre part à les garder
sur le long terme.
- Outre les deux précédents et principaux points, les OBNL en sécurité alimentaire ne
manquent certainement pas de défis actuellement. Au nombre de ceux-ci, notons : agrandir
le local, relancer et/ou populariser les cuisines collectives, augmenter les denrées
disponibles, avoir plus de personnel, consolider les acquis, obtenir du soutien au niveau des
ressources humaines et matérielles, obtenir plus de viande, de produits laitiers et d’œufs,
remettre la popote roulante sur pied (ou sur roues...), etc.
3.2.2 Le point de vue des bénévoles
Dans une grande majorité d’organismes communautaires, les bénévoles sont le tissu sur
lequel repose l’ensemble des services offerts à la population. Afin de mieux les connaître et
sonder leurs motivations à s’impliquer, quarante bénévoles ont donc été rencontrés par les
chargées de projet, œuvrant au sein de huit organismes, sur un total 1115 bénévoles
œuvrant dans 18 organismes. Les bénévoles rencontrés ont été suggérés par les
gestionnaires d’organismes; il aurait bien sûr été plus représentatif de rencontrer une plus
grande quantité de bénévoles choisis aléatoirement. Cela dit, voyons d’abord quelques
renseignements schématisés dans le tableau 6.
TABLEAU 6 – REGARD SUR LES BÉNÉVOLES DES ORGANISMES EN AIDE ALIMENTAIRE À LÉVIS
SEXE ÂGE ANNÉES EXPÉRIENCE ORGANISME NOMBRE HEURES HEBDO
H F 29 ans et moins 0 5 ans et moins 21 Moins de 5 heures 14
12 28 30 à 44 ans 3 6 à 10 ans 4 6 à 10 heures 10
45 à 59 ans 15 11 à 15 ans 6 11 à 15 heures 4
60 ans et plus 22 16 ans et plus 5 15 heures et plus 9
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
38
TOTAL : 40
MOTIVATION AU BÉNÉVOLAT MOTIVATION AU CHOIX DE L’ORGANISME
Aider 9 La proximité 7
Créer un réseau, voir des gens 9 L’ambiance de travail, l’équipe 2
Temps à donner, s’occuper 7 Connaissance préalable de l’organisme 2
Pour la santé 3 Bouche-à-oreille 2
Être utile 2 Le besoin de l’organisme 2
Rendre service, répondre à un besoin 2 La philosophie de l’organisme 1
Redonner 2 Un intervenant 1
Don de soi 1 Recherche sur internet 1
Faire du bien 1 Connaissance d’autres bénévoles 1
Satisfaction 1 Le genre de tâches à faire 1
Pour aider 1
Par hasard 1
D’OÙ LES BÉNÉVOLES CONNAISSENT L’ORGANISME TÂCHES DES BÉNÉVOLES
Bouche-à-oreille 7 Distribution de denrées 8
Réseau de contacts 3 Magasin/vestiaire/comptoir familial 8
Usager 3 Moisson Québec 5
Internet 2 Conseil d’administration 3
Famille 2 Transport 2
Centre local d’emploi 2 Autres activités 2
CLSC 1 Tri de vêtements 2
Journaux 1 Plusieurs tâches 2
Site internet 1 Placer la marchandise 1
Centre d’action bénévole BLL 1 Popote roulante 1
Réside dans la paroisse 1 Accompagnement 1
Activité 1 Comptabilité 1
Hasard 1 Caisse 1
Paniers de Noël 1
CONNAISSANCE DE LA MISSION DE L’ORGANISME APPORT PERSONNEL AUX BÉNÉVOLES
Forte compréhension 5 Satisfaction personnelle 9
Moyenne compréhension 12 Relations avec d’autres personnes 8
Faible compréhension 28 Fierté personnelle 5
JUGEMENT DES CLIENTS Fierté familiale 4
Ne jugent pas du tout les clients 16 Développement de compétences diverses 2
Jugent un peu les clients 16 Capacité à travailler en équipe 2
Jugent beaucoup les clients 2 Plaisir d’être utile 2
Relations interpersonnelles améliorées 2
Ne perçoit pas d’apport 2
SUGGESTIONS DE LA PART DES BÉNÉVOLES
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
39
Améliorer l’esprit d’équipe
Augmenter le nombre de bénévoles afin d’offrir plus d’heures au magasin
Avoir plus d’aide pour arriver à réduire le nombre d’heures de chaque bénévole
Avoir un plus grand local
Encourager une communication franche entre les employés et les bénévoles
Favoriser la résolution de problèmes dans l’équipe
Pouvoir utiliser davantage mon expérience professionnelle
Reconnaître l’ancienneté des bénévoles
Susciter l’engouement mutuel entre bénévoles
Selon l’Enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation menée par
Statistique Canada en 2010, « plus de 13,3 millions de personnes, ou 47 % de la population
ont donné bénévolement de leur temps par l'intermédiaire d'un groupe ou d'un
organisme », pour un total de 2,1 milliards d’heures de bénévolat37. Selon la même enquête,
la moyenne québécoise est un peu moins élevée avec 37 % de la population qui a effectué
en moyenne 128 heures de bénévolat en 2010.
Dans le cas présent, il faut bien entendu relativiser les résultats par rapport à l’échantillon :
l’opinion de 40 bénévoles ne peut en aucun cas refléter la réalité de plus de 1000 bénévoles
impliqués dans les organismes d’aide alimentaire. Cela dit, il émerge quand même des
constats auquel il peut être intéressant de réfléchir individuellement et collectivement.
L’on constate d’abord que sur l’échantillon de 40 bénévoles, il n’y en a aucun âgé de 29 ans
et moins, ce qui est plutôt normal, considérant que le bénévolat dans les organismes d’aide
alimentaire se fait généralement sur les heures de classe et de travail. Vingt-deux (22)
bénévoles sont âgés de 60 ans et plus, et quinze (15) se situent entre 45 et 59 ans. Il est
donc possible d’affirmer qu’au moins le deux-tiers des bénévoles rencontrés sont des baby-
boomers, génération qui est actuellement âgée entre 51 et 67 ans.
Comme le remarque très justement le document L’action bénévole 101, publiée par les
Centres d’action bénévole de la Chaudière-Appalaches :
Alors qu’on perçoit les baby-boomers comme des individualistes et peu portés à
l’altruisme, une enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation
révèle que 22 % d’entre eux participent à l’action bénévole pour une moyenne
37 Statistique Canada, Enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation. 2010.
http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/120321/dq120321a-fra.htm.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
40
annuelle de 194 heures. Leur taux de participation aux actions bénévoles est le plus
élevé de toute la population38.
Un autre constat évident concerne les deux raisons de s’impliquer les plus populaires (9
répondants chacune, 18 personnes au total) : la volonté d’aider et le désir de se créer un
réseau et de voir des gens. C’est relativement fidèle à ce que remarque L’action bénévole
101 :
La plupart des ouvrages et des documents traitant de l’action bénévole accordent
beaucoup d’importance aux motivations qui poussent les personnes à s’engager
bénévolement. Celles qui ressortent sont : le contexte social, l’exercice de la
compétence et le sentiment d’être utile39.
Le désir d’exercer davantage ses compétences professionnelles a d’ailleurs été émis par un
des bénévoles rencontrés. L’enquête ne dit pas si la personne ayant cet intérêt l’a manifesté
au gestionnaire de l’organisme qui l’accueille, mais il serait sans doute intéressant de
mettre en place des moyens qui permettent d’une part d’identifier les compétences
professionnelles des bénévoles en place, et d’autre part de leur permettre de les mettre à
profit. Une recherche de nouveaux bénévoles avec des compétences spécifiques pourrait
aussi être pertinente si des besoins spécifiques se font sentir40.
Les raisons de quitter un endroit où l’on fait du bénévolat peuvent être aussi instructives
que les raisons pour lesquelles on le choisit. Dans le premier cas, il s’agit souvent de
retraite bien méritée, ou encore de maladie. Il peut aussi arriver que des changements dans
l’organisme viennent perturber un bénévole de longue date, qui n’aime pas forcément que
l’on change ses petites habitudes, sans compter qu’il peut parfois se produire des conflits
au sein de l’organisme qui pousse le bénévole à s’éloigner. Quant au choix d’un organisme à
qui offrir de son temps et de son énergie, les raisons ne manquent pas : sans trop de
surprise, la réponse la plus populaire du sondage est la proximité de l’organisme, pour sept
répondants. Viennent ensuite, entre autres, l’ambiance de travail, la connaissance préalable
de l’organisme, le bouche-à-oreille et le besoin de l’organisme.
Et qu’en est-il de la relève ? Comment la stimuler, comment l’attirer ? Si l’on se fit aux
répondants, la meilleure façon de recruter des bénévoles reste toujours le traditionnel
38 L’action bénévole 101, fiche 2. 39 Idem, fiche 1. 40 À cet égard, il est intéressant de noter l’existence de l’organisme Bénévoles d’expertise, qui jumèle « des bénévoles ayant des compétences spécifiques en matière de gestion, de planification et de gouvernance, avec des gestionnaires et des administrateurs d’organismes communautaires. Ce service de jumelage gratuit et personnalisé a pour but de faciliter l’établissement d’un contact entre un organisme communautaire ayant exprimé un besoin spécifique et une personne voulant faire bénéficier autrui de ses compétences ». Source : site internet de l’organisme – www.benevoles-expertise.com.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
41
bouche-à-oreille, bien qu’il ne faille pas négliger d’autres moyens tout aussi efficaces : le
réseau de contacts, l’internet, la famille, les journaux et le CAB BLL.
Notons finalement que selon L’action bénévole 101, «...des auteurs font remarquer que la
plupart des personnes s’engagent bénévolement après avoir été sollicitées plutôt que de
leur propre initiative ». Pourquoi ne pas tirer profit de cette information pour imaginer une
campagne de recrutement plus pro-active ? Organiser un concours avec nos bénévoles en
place, par exemple, pour qu’ils « vantent » l’organisme à leurs familles et amis, ou se
déplacer directement dans les lieux fréquentés par les retraités, par exemple la Maison des
aînés, ou, pourquoi pas, dans la section de restauration d’un centre d’achats ?
3.2.3 Le point de vue des usagers
Il n’a pas été aisé de rencontrer les usagers, pour des raisons qu’il est plutôt facile
d’imaginer... la crainte d’être jugé ou identifié comme « pauvre », par exemple. Cela dit, les
chargées de projet ont quand même pu s’entretenir avec 25 usagers fréquentant
7 organismes différents (choisis « au hasard », c’est-à-dire qu’aucune démarche d’approche
systématique des usagers n’a été utilisée). Le tableau 7 détaille les réponses des personnes
rencontrées.
TABLEAU 7 – REGARD SUR LES USAGERS DES ORGANISMES D’AIDE ALIMENTAIRE À LÉVIS SEXE ÂGE TAILLE DU MÉNAGE
H F 29 ans et moins 5 1 personne 6
4 21 30 à 44 ans 8 2 personnes 6
45 à 59 ans 6 3 personnes et plus 13
60 ans et plus 6
TOTAL : 25
Satisfaction globale
Satisfait 20
Satisfaction du
choix des aliments
Satisfait 15
Moyennement
satisfait 4
Moyennement
satisfait 6
Insatisfait 1 Insatisfait 4
Satisfaction pour le
respect et la dignité
Satisfait 19
Satisfaction pour la
confidentialité
Satisfait 13
Moyennement
satisfait 6
Moyennement
Satisfait 7
Insatisfait 0 Insatisfait 5
Satisfaction pour la
fiabilité
Satisfait 15 Satisfaction par
rapport à
Satisfait 18
Moyennement 7 Moyennement 7
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
42
satisfait l’empathie satisfait
Insatisfait 3 Insatisfait 0
Satisfaction pour la
mise en confiance
Satisfait 20 Satisfaction pour la
simplicité des
procédures
Satisfait 12
Moyennement
satisfait
1 Moyennement
satisfait
13
Insatisfait 4 Insatisfait 0
Satisfaction pour la
continuité du service
Satisfait 14 Satisfaction pour
l’accessibilité du
service
Satisfait 12
Moyennement
satisfait 10
Moyennement
satisfait 10
Insatisfait 1 Insatisfait 3
Satisfaction pour la
rapidité
Satisfait 12
Satisfaction du
confort
Satisfait 19
Moyennement
satisfait 11
Moyennement
satisfait 6
Insatisfait 2 Insatisfait 0
SUGGESTIONS DE LA PART DES USAGERS
Accompagnement pour ceux qui n’ont pas de transport, en échange d’une contribution modique
Améliorer l’attitude et l’empathie de certains bénévoles, qui ont une attitude très « reprochante »
Avoir un plus grand local, l’intimité physique n’est pas respectée
(voir suite des suggestions page suivante)
SUGGESTION DE LA PART DES USAGERS (suite)
Donner un dépliant sur les procédures et le référencement
Manque de fruits et légumes
Ouvrir l’organisme le samedi pour ceux qui travaillent ou étudient
Réduire le nombre de formalités pour passer d’un organisme et être dirigé au Grenier
Trouver des moyens pour améliorer le transport et le stationnement
Trouver une manière de pouvoir se plaindre sans être pénalisé
Tout d’abord, la même observation faite à propos de l’échantillon de bénévoles s’applique
ici : même si ces données sont instructives en soi, un ensemble de 25 répondants ne peut
donner une image extrêmement précise de l’opinion de plusieurs centaines d’usagers.
Nous pouvons par exemple constater que globalement, les répondants sont satisfaits des
services qu’ils reçoivent de la part des organismes en aide alimentaire à Lévis. Les deux
éléments les plus insatisfaisants concernent le respect de la confidentialité et le choix des
aliments. Les plus hauts taux de satisfaction touchent à la mise en confiance de la part de
l’organisme et l’empathie des personnes qui accueillent les usagers.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
43
Représentant toutes les tranches d’âges, les 25 répondants au sondage sont
majoritairement des femmes (21), et vivent seules pour le tiers d’entre eux. Les autres sont
soit en couple sans enfants, soit résident dans une famille qui compte trois personnes ou
plus.
Les suggestions des utilisateurs sont particulièrement « parlantes » pour qui veut saisir
plus finement ce que peut vivre une personne qui doit demander de l’aide pour se nourrir.
Certains, par exemple, ont la désagréable impression que leur intimité n’est pas respectée
due aux locaux exigus de l’organisme. D’autres trouvent l’attitude de certains bénévoles
« reprochante », alors que plusieurs évoquent le problème réellement handicapant du
transport. Il est même suggéré par un usager qu’en échange d’une contribution modique,
les clients puissent être raccompagnés chez eux avec leurs provisions.
Finalement, quelques usagers ont émis un intérêt certain envers un dépliant qui
expliquerait clairement les procédures d’accueil des organismes et le processus de
référencement. Cela nous ramène, et nous y reviendrons plus loin, à l’idée d’une trousse
d’accueil pour les organismes, dont ce dépliant à remettre aux usagers –voire à toute la
population- serait partie intégrante.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
44
4.1 Ce qui est un frein et ce qui est porteur
Selon Robitaille et Bergeron41, l’accessibilité alimentaire comporte cinq dimensions : la
disponibilité (nombre et types de commerces alimentaires pour une région donnée),
l’accessibilité spatiale (relation entre la localisation des commerces alimentaires et celle des
consommateurs), l’accessibilité économique (relation entre le prix des aliments et le revenu
disponible du consommateur pour cette dépense), l’acceptabilité (opinion des
consommateurs face aux caractéristiques de leur environnement alimentaire) et enfin la
commodité (capacité d’adaptation des commerces aux besoins des consommateurs). Les
auteurs pensent surtout en terme de commerces, ici, mais ces mêmes critères sont bien sûr
applicables aux organismes d’aide alimentaire.
Disponibilité
Comme mentionné auparavant, pratiquement tous les services d’aide alimentaire sont
accrédités auprès de Moisson Québec, et dépendent fortement de son soutien pour aider
leurs utilisateurs. À Moisson comme ailleurs, les saisons suivent leur cours : moins de
légumes et de fruits frais l’hiver (voire pas du tout, à part les patates), comparativement à
une abondance parfois difficile à gérer en période de récolte... Les OBNL doivent s’adapter.
Ceux qui disposent d’un budget pour les achats peuvent compenser un peu, surtout en ce
qui concerne le manque récurrent de viande et de produits laitiers, mais cette option n’est
pas envisageable pour tous.
Une sérieuse réflexion serait nécessaire pour tenter de trouver des moyens stables de
s’approvisionner, afin d’assurer une disponibilité minimum des produits de base (fruits,
légumes, lait, œufs, viande et pain) pour tous les organismes œuvrant en sécurité
alimentaire. Il s’agit bien entendu d’un vœu pieux, mais d’y réfléchir encore et surtout
ensemble ne coûte rien.
Accessibilité spatiale
On parle ici de la possibilité physique d’accéder à un lieu, de pouvoir s’y rendre. Parce
qu’un lieu X accessible au commun des mortels et en voiture ou qui, à la limite, a une passe
d’autobus, ce n’est pas le même lieu pour quelqu’un à pied, ou en chaise roulante.
41 Institut national de santé publique du Québec, Direction du développement des individus et des communautés, Accessibilité géographique aux commerces alimentaires du Québec : analyse de situations et perspectives d’interventions. 2013, p. 4.
4. ANALYSE ET SUGGESTIONS
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
45
Si la plupart des services d’aide alimentaire sont relativement accessibles par un moyen de
transport ou un autre, il faut admettre que plusieurs utilisateurs potentiels sont privés de
leurs services parce qu’ils ne peuvent tout simplement pas s’y rendre. Alors, que faire ? Y
aurait-il moyen d’organiser des déplacements collectifs rassemblant quatre ou cinq
passagers ? Serait-il possible de songer à un partenariat avec une compagnie de taxi –voire
quelques chauffeurs seulement- qui auraient le bien-être de leur communauté à cœur ?
Pourrait-on imaginer une location de véhicule par un groupe de quelques services d’aide,
qui se sépareraient son utilisation un jour par semaine chacun ?
La dimension de l’accessibilité spatiale englobe aussi le concept de « désert alimentaire »
que nous avons déjà évoqué en introduction. Rappelons pour mémoire qu’un désert
alimentaire est « un secteur qui procure un faible accès à des commerces pouvant favoriser
une saine alimentation et qui est défavorisé sur le plan socioéconomique42 ». Autrement
dit, il faut pouvoir avoir accès à des aliments frais à distance raisonnable de chez soi. Et
raisonnable à pied n’équivaut pas à la même distance que raisonnable en voiture... Ne
pensons qu’à tous ces secteurs plutôt défavorisés de la grande ville de Lévis, où le seul
commerce offrant des aliments est un dépanneur se spécialisant davantage dans les
croustilles, les boissons gazeuses, la loterie et les revues, difficile d’en ressortir avec de
bonnes denrées fraîches pour nourrir sa famille. Mais où aller d’autre quand on est à pied
et trop fauché pour le transport en commun (qui coûte quand même six dollars pour un
trajet aller-retour) ? Il n’y a pas cent solutions.
Accessibilité économique
Voilà une notion qu’il ne faudra pas expliquer bien longtemps : c’est la relation entre le prix
qu’on paie pour un aliment et l’argent disponible que l’on a à consacrer à ce poste
budgétaire. Un adulte bénéficiaire de l’aide sociale peine déjà à acquitter les dépenses de
base de son budget (loyer, électricité, téléphone), et la plupart du temps, c’est dans
l’enveloppe de l’épicerie qu’il faut sabrer. C’est long, un mois, quand le jour même de
l’arrivée du chèque, il ne reste presque plus rien après avoir payé l’essentiel... très long.
Sans compter que parfois, le montant du chèque ne couvre même pas l’ensemble des
dépenses mensuelles, surtout en contexte lévisien où les loyers sont plutôt chers. C’est
alors, très souvent, que les services d’aide alimentaire prennent le relais, de leur mieux et
selon les denrées disponibles.
Acceptabilité
Ici non plus, pas besoin d’une imagination débordante pour trouver un exemple
d’acceptabilité pour un usager des services d’aide alimentaire : est-ce qu’une personne
ferait les mêmes choix si elle avait des sous plein son sac ? Probablement que non.
42 Accessibilité géographique aux commerces alimentaires du Québec, p. 9.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
46
Autrement dit, une personne dans le besoin va devoir accepter (ou essayer de le faire) des
denrées qui ne lui plaisent pas forcément, ou qui ne sont pas forcément dans un état de
fraîcheur idéal. Souvent, c’est ça ou rien, alors... il faut se résigner. Que faire pour préserver
la dignité des usagers dans de telles situations ? Il peut être inspirant d’imprimer quelques
recettes simples et appétissantes qui font voir un aliment banal sous un autre œil, par
exemple.
Commodité
Un exemple évident du concept de commodité peut être illustré par la forte tendance des
épiceries, ces dernières années, à disposer sur leurs tablettes des aliments dits
« ethniques », issus des traditions culinaires des nombreuses cultures du monde. Il s’agit
d’une part d’offrir aux immigrants des denrées de base leur permettant de cuisiner des
mets avec lesquels ils sont familiers, et d’autre part de satisfaire cet appétit grandissant des
Québécois pour les nourritures d’ailleurs. Est-ce que les services d’aide alimentaire
échappent à cette tendance ? Difficile à dire, puisque cet aspect n’a pas été abordé par le
sondage effectué auprès des organismes. Une chose est certaine, cette tendance étant
visiblement là pour rester, Moisson Québec reçoit fréquemment des surplus de denrées
jugées inhabituelles par les usagers : eau de coco, fruit du dragon, papaye, bananes plantain
et autres exemples exotiques. Encore une fois, l’idée d’imprimer et de fournir des recettes
simples et inspirantes est facile d’application et source d’information pour la clientèle,
voire de belles découvertes culinaires.
D’autres freins
En 2011, le GRAP Lévis a identifié plusieurs problématiques externes en ce qui concerne la
sécurité alimentaire, et c’est ce qu’a voulu valider le Regroupement des acteurs en petite
enfance de Lévis (RAPEL) en effectuant un sondage auprès des intervenants qui réfèrent la
clientèle43. Il en ressort entre autres que l’aide alimentaire est un besoin important de la
clientèle pour quatorze des dix-huit intervenants, et que les répondants éprouvent
certaines réticences à référer des familles aux services qui procurent de l’aide alimentaire
parce que « l’évaluation de l’admissibilité à l’aide est parfois intimidante et que les critères
excluent des familles qui auraient besoin d’aide ».
Les principaux freins identifiés par les répondants du sondage du RAPEL sont donc, en
ordre d’importance, les critères d’admissibilité, la qualité de l’offre alimentaire et l’image
du service. À cet égard, un intervenant mentionne « le manque de discrétion de la part des
bénévoles », un élément qui a aussi été évoqué par des usagers ayant répondu au sondage
du CSA. Il serait donc intéressant de trouver des moyens de sensibiliser davantage les
43 RAPEL, Sondage sur l’aide alimentaire et matérielle, 2013. Les dix-huit (18) répondants à ce sondage sont tous des intervenants et partenaires du RAPEL, issus des arrondissements Desjardins et Chutes-Chaudière.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
47
employés et les bénévoles à la réalité que vivent les personnes qui demandent de l’aide
alimentaire. Une activité du genre « jeu de rôles » pourrait être amusante et instructive à la
fois. En général, quand une personne arrive d’une manière ou d’une autre à se mettre à la
place de quelqu’un qui vit une situation particulière, cela stimule son empathie et sa
compassion et peut éventuellement permettre d’atténuer certains préjugés.
Un autre frein à l’autonomie des organismes en aide alimentaire est un peu délicat à
aborder : le protocole que Moisson Québec fait signer par tous les organismes accrédités, et
qui leur « interdit » de solliciter des entreprises et des producteurs. La raison d’être de ce
protocole est évidente et vu la quantité d’organismes qu’elle soutient, il est normal que
Moisson Québec ait une certaine forme de priorité sur les surplus des commerces,
producteurs et distributeurs. Cela dit, il serait intéressant d’amorcer des discussions afin
d’assouplir un peu cette règle qui est très contraignante au quotidien pour certains
organismes. Ne serait-il pas envisageable, par exemple, de permettre à des producteurs
maraîchers locaux d’offrir leurs surplus occasionnels à un organisme de leur quartier ? Le
bien-être des usagers devrait rester le seul souci qui importe, en fin de compte.
Aussi, dans un monde idéal, tous les interlocuteurs concernés par la problématique de la
sécurité alimentaire des Lévisiens seraient réunis autour d’une même table dans une
attitude de concertation et non pas de confrontation. Malheureusement, les bénévoles qui
administrent les SVP n’ont peut-être pas autant de disponibilité pour s’impliquer dans ce
processus de concertation. Une certaine difficulté à entrer dans le dialogue tient peut-être à
la nature de la structure interne et à l’historique de cette organisation caritative.
Ajoutons un autre frein, les compétences et les connaissances en matière d’alimentation,
qui est difficilement quantifiable, mais dont l’importance n’est pas négligeable quand vient
le temps de faire des choix sains pour soi et sa famille.
Enfin, le dernier frein et non le moindre est parfaitement illustré par une citation souvent
entendue lors de la récolte des données de l’enquête de terrain à l’issue de ce rapport : « Il
n’y a pas de problèmes, chez nous. Par contre, dans les autres organismes, il y en a... ». Cette
toute petite phrase est pleine de sous-entendus et elle reflète bien l’état d’esprit de
plusieurs organismes en sécurité alimentaire, que ce soit ici ou ailleurs au Québec.
Comment sera-t-il possible d’harmoniser les pratiques si chacun estime posséder la
meilleure manière de faire et considère ne pas avoir de problèmes ? Comme le dit
l’expression, poser la question c’est y répondre un peu... Avec le temps, il sera
éventuellement possible de mettre de côté une certaine méfiance à partager les réalités de
chacun afin de s’engager réellement dans un processus de changement permettant un
arrimage solide et tangible des façons de faire et des trajectoires qui mènent aux services
d’aide alimentaire.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
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Ce qui est porteur
La bonne nouvelle, c’est que malgré la relative jeunesse de la concertation des OBNL en
sécurité alimentaire à Lévis, l’opération porte fruit : des enjeux communs ont été
clairement identifiés et des bonnes pratiques ont été partagées. Les nombreuses
rencontres ont permis d’amorcer le développement d’une meilleure compréhension
mutuelle, et la volonté de continuer en ce sens exprimée par presque tous les partenaires
est sincèrement encourageante.
Cette amélioration appréciable du dialogue entre les organismes en sécurité alimentaire a
permis certains partages « non traditionnels » occasionnels et spontanés entre les
principaux acteurs que sont les Services d’entraide, les Saint-Vincent-de-Paul, la
Chaudronnée et le Comptoir Le Grenier. L’aspect occasionnel de ces partages ne demande
qu’à devenir plus régulier grâce aux efforts concertés de chacun, même si tout le processus
est encore fragile puisqu’il repose sur la volonté des individus et non pas sur des pratiques
organisationnelles stables.
Suite au dépôt du présent rapport auprès des membres du CSA, un plan d’action sera
présenté aux organismes afin qu’ils saisissent pleinement les différentes étapes et
l’implication concrète de chacun dans tout ce long processus. Nous espérons ainsi
redynamiser la concertation afin de fournir les perspectives nécessaires pour
l’amélioration concrète des services en sécurité alimentaire de Lévis dans les années à
venir.
4.2 Ce qu’il serait utile de travailler et suggestions pour améliorer le partage des
bonnes pratiques
Les gestionnaires ont identifié, lors de l’enquête de terrain, des pistes de solutions au
problème de la sécurité alimentaire à Lévis, certains déjà existants, mais parfois au ralenti,
ou d’autres fois encore balbutiants : ateliers de cuisine ciblés, concertation, connaissance
de tous les autres services offerts en sécurité alimentaire, épicerie communautaire, groupes
de cuisine pour jeunes familles, jardin de production communautaire, marché public
communautaire, partenariat avec des écoles pour offrir des dîners aux élèves dans le
besoin, plateforme web diffusant de l’information sur les acteurs de la sécurité alimentaire
à Lévis, qui va plus loin que le 211 (services offerts, critères d’admission, heures
d’ouverture, mission, valeurs, etc.). D’autres idées et suggestions ont été compilées et
seront utilisées en temps et lieu, en concertation avec le CSA, pour identifier des pistes de
travail afin de mettre en place d’autres moyens concrets pour améliorer le partage des
bonnes pratiques et de continuer le travail dans le but de faire émerger des mesures et des
stratégies communes.
Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en sécurité alimentaire et bilan de leurs actions
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Tel que mentionné au début de ce rapport, Avoir faim à Lévis : portrait des organismes en
sécurité alimentaire et bilan de leurs actions constitue un portrait des organismes qui
agissent pour aider ceux qui ont faim à Lévis, et dresse le bilan des actions concrètes mises
en œuvre pour y parvenir. À l’origine de ce projet, il s’agissait d’abord d’améliorer les
connaissances des ressources existantes en sécurité alimentaire à Lévis, puis de cibler les
problématiques internes et externes de l’offre de service. À travers la parole des
gestionnaires, des bénévoles et des usagers, nous avons survolé les principaux thèmes et
enjeux qui sont liés à la sécurité alimentaire (clientèle, collaboration avec le CSA,
communication interne et externe, défis et projets, gestion et gouvernance, mission et
valeurs, partenaires, fournisseurs et autres ressources, ressources humaines, services
offerts et stratégie), et nous avons fourni pour chaque thème quelques pistes de réflexion
fécondes afin de poursuivre la discussion.
Le présent portrait/bilan constitue donc ce que nous espérons être une réponse
satisfaisante à plusieurs questions qui se posaient au sein du CSA, ce qui est un bon début.
Il s’agira par la suite de s’attabler ensemble de nouveau, pour développer des moyens pour
travailler sur les problématiques ciblées.
Étant donné que l’enquête et le projet ne se sont pas déroulés exactement comme prévu, il
est malheureusement inévitable que certains objectifs n’aient pas été pleinement atteints. À
cet égard, le désir d’arrimer les trajectoires et l’accès aux services en sécurité alimentaire et
la volonté d’harmoniser les procédures d’accessibilité n’auront pas été comblés. Mais qu’à
cela ne tienne, ce n’est que partie remise ! Puisque tous les membres du Comité Sécurité
Alimentaire de Lévis ont réitéré leur intérêt à travailler ensemble et à continuer de
plancher sur des avenues et des outils communs, il est plus que certain que le présent
rapport n’est qu’un pas sur la longue route visant à assurer la sécurité alimentaire à tous
les Lévisiens. L’objectif de réfléchir sur les alternatives possibles liées au financement, par
exemple, pourra être travaillé en commun tant au CSA qu’en GRAP local et régional.
5. CONCLUSION
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Agence de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches, Caractérisation des communautés locales de Chaudière-Appalaches : connaître et mobiliser pour mieux intervenir. Territoire des Chutes-de-la-Chaudière. 2009, 162 pages. Agence de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches, Caractérisation des communautés locales de Chaudière-Appalaches : connaître et mobiliser pour mieux intervenir. Territoire de Desjardins. 2009, 132 pages. Agence de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches, Caractérisation des communautés locales de Chaudière-Appalaches : connaître et mobiliser pour mieux intervenir. Territoire de Nouvelle-Beauce. 2009, 128 pages. Agence de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches, Comité régional pour la sécurité alimentaire en Chaudière-Appalaches, Cadre de référence. 2013, 12 pages. Agence de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches, Direction de santé publique, Prévention et promotion de la santé et en surveillance, Comité régional pour la sécurité alimentaire en Chaudière-Appalaches, Portrait des interventions en sécurité alimentaire en Chaudière-Appalaches. Décembre 2012, 60 pages. Conférence régionale des élu(e)s de Chaudière-Appalaches, Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale 2010-2015, Direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, Cadre de référence en matière de sécurité alimentaire, 2008, Institut national de santé publique du Québec, Direction du développement des individus et des communautés, Accessibilité géographique aux commerces alimentaires du Québec : analyse de situations et perspectives d’interventions. 2013, 61 pages. Les Banques alimentaires du Québec, Bilan-Faim 2013, 34 pages. Le document peut être consulté à l’adresse suivante : http://www.banquesalimentaires.org/upload/BilanFaimQc2013.pdf. Les Corporations de développement communautaire de Chaudière-Appalaches, Les conditions de travail dans les organismes communautaires et entreprises d’économie sociale de Chaudière-Appalaches, juin 2010. Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), Direction générale des politiques agroalimentaires, Bottin statistique de l’alimentation, édition 2013, 105 pages.
6. RÉFÉRENCES
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Moisson Québec, Rapport d’activités 2012-2013. Québec, Moisson Québec, 2013. Regroupement des acteurs en petite enfance de Lévis (RAPEL), Sondage sur l'aide matérielle et alimentaire, 2013. Sites internet La Chaudronnée des cuisines collectives http://www.chaudronnee.org (site consulté le 22 juin 2014). Municipalité de St-Lambert de Lauzon http://www.mun-sldl.ca (site consulté le 25 juin 2014). Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. 1996. Sommet mondial de l'alimentation. Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale. En ligne, http://www.fao.org/docrep/003/w3613f/w3613f00.htm (site consulté le 5 juin 2014). Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale 2010-2015 http://www.mess.gouv.qc.ca/publications/pdf/ADMIN_Plan_de_lutte_2010-2015.pdf (site consulté le 7 juin 2014). Regroupement des cuisines collectives du Québec http://www.rccq.org (site consulté le 17 juin 2014). Service d’entraide de Pintendre http://www.entraidepintendre.org (site consulté le 28 juin 2014). Statistique Canada, Enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation. 2010. http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/120321/dq120321a-fra.htm (site consulté le 18 juin 2014). Statistique Canada. 2012. Lévis, Québec (Code 2425213) et Lévis, Québec (Code 2425) (tableau). Profil du recensement, Recensement de 2011, produit nº 98-316-XWF au catalogue de Statistique Canada. Ottawa. Diffusé le 24 octobre 2012. http://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2011/dp-pd/prof/index.cfm?Lang=F (site consulté le 21 juin 2014). Société Saint-Vincent-de-Paul de Québec http://www.ssvpq.org (site consulté le 28 juin 2014). Ville de Lévis (statistiques) http://www.ville.levis.qc.ca/Fr/Decouvrir_Sta.asp (site consulté le 21 juin 2014). Vivre sans faim
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http://www.vivresansfaim.com (site consulté le 30 mai 2014). Note importante : à moins d’indication contraire, tous les tableaux font référence à 2013 (particulièrement aux mois de septembre et octobre), l’année où s’est déployée l’enquête de terrain sur la sécurité alimentaire de Lévis à l’origine du présent rapport. Tableau 1 – Organismes œuvrant en sécurité alimentaire dans le grand Lévis 12 Tableau 2 – Détails sur les organismes œuvrant en sécurité alimentaire à Lévis 13 Tableau 3 – Actions en sécurité alimentaire à Lévis et leurs fréquences 18 Tableau 4 – Vue hebdomadaire des services en aide alimentaire à Lévis 24 Tableau 5 – Taux de participation à l’Enquête sécurité alimentaire à Lévis 27 Tableau 6 – Regard sur les bénévoles des organismes en aide alimentaire à Lévis 36 Tableau 7 – Regard sur les usagers des organismes d’aide alimentaire à Lévis 40
7. LISTE DES TABLEAUX
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Les Repas Desjardins sont une entreprise d’économie sociale associée au Comptoir Le Grenier. Il s’agit de repas de qualité faits à partir d’aliments frais, emballés sous vide (délai de conservation de 7 jours au réfrigérateur) et à prix modique. Bien que la clientèle cible de l’organisme soit les personnes âgées et les personnes en perte d’autonomie, les Repas Desjardins sont ouverts à tous. Les repas sont livrés à domicile selon un horaire préétabli sur tout le territoire de Lévis et Bellechasse (et même à Québec) par des bénévoles, et ce, gratuitement avec un achat de sept repas et plus. Plus de détails et commande en ligne sur le site internet : www.repasdesjardins.com ou au 418.830.0055.
« Mise sur pied en janvier 1999, La Baratte se définit d’abord dans ses activités comme « une véritable alternative à la pauvreté ». C’est un organisme de bienfaisance reconnu qui œuvre dans la grande région de Québec depuis janvier 1999. Ses activités principales s’articulent autour de son centre de transformation alimentaire où sont cuisinés des plats "maison" pour les individus et les familles en situation de pauvreté, et ce, à petit prix. La Baratte est aussi un lieu d'aide et d'entraide favorisant le respect et la dignité ainsi que la prise en charge individuelle et collective. C’est par le développement d’activités et de projets appropriés que La Baratte permet l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de pauvreté, de précarité et d’exclusion sociale ». Source : site internet de La Baratte : http://lamec.info/labaratte3/nouveau/entree.html
ANNEXE A – LES REPAS DESJARDINS
ANNEXE B – LA BARATTE
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Service d’entraide St-Lambert-de-Lauzon
Service d’entraide St-Étienne
La réalisation de ce portrait des ressources en sécurité alimentaire à Lévis et le bilan de leurs actions n’aurait pas été possible sans la participation active de plusieurs personnes, que nous remercions chaleureusement. Leur implication et leur dévouement à la cause de la sécurité alimentaire sont essentiels à la bonne santé générale de la population de la grande ville de Lévis.
Service d’entraide St-Romuald