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ONT PARTICIPE AU SUIVI SCIENTIFIQUE DE LA RESERVE NATIONALE DE CAMARGUE EN 2008/2009 : les permanents de la Réserve Nationale de Camargue (sur la photo de gauche à droite) : Mireille GIBERT, Jérôme PAOLI, Silke BEFELD, Catherine DUBUIS, Philippe VANDEWALLE, Otello BADAN, François LESCUYER, Laurence MOYNE, Yves CHERAIN, Eric COULET, Véronique PALIARD avec la collaboration : de l’Université d’Orsay (laboratoire d’écologie et écotoxicologie aquatique) de la Station Biologique de la Tour du Valat (hydrologie, dénombrements) de Martin Schmidt, Université de Bern, (inventaire des invertébrés) de Patrick Kuss Université de Bern, (inventaire floristique) L'Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) PACA - (inventaire des invertébrés) de Georges Olioso et Peyre Thouy (baguage des passereaux) de Benjamin Vollot, Fabrice Teurquety et Sylvie Blanchard (baguage des passereaux) de l’IFREMER (Sète et Toulon) (suivi DCE) de l’Université de Provence Aix-Marseille I – CEREGE et avec l’aide des stagiaires : Gabriel Caucal, Camille Lin, Katharina Przybill, Livia Vallejo, Carole Vueille, … et des bénévoles de la S.N.P.N

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ONT PARTICIPE AU SUIVI SCIENTIFIQUE DE LA RESERVE NATIONALE DE CAMARGUE EN 2008/2009 :

les permanents de la Réserve Nationale de Camargue (sur la photo de gauche à droite) : Mireille GIBERT, Jérôme PAOLI, Silke BEFELD, Catherine DUBUIS, Philippe VANDEWALLE, Otello BADAN, François LESCUYER, Laurence MOYNE, Yves CHERAIN, Eric COULET, Véronique PALIARD

avec la collaboration :

de l’Université d’Orsay (laboratoire d’écologie et écotoxicologie aquatique) de la Station Biologique de la Tour du Valat (hydrologie, dénombrements)

de Martin Schmidt, Université de Bern, (inventaire des invertébrés) de Patrick Kuss Université de Bern, (inventaire floristique)

L'Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) PACA - (inventaire des invertébrés) de Georges Olioso et Peyre Thouy (baguage des passereaux)

de Benjamin Vollot, Fabrice Teurquety et Sylvie Blanchard (baguage des passereaux) de l’IFREMER (Sète et Toulon) (suivi DCE)

de l’Université de Provence Aix-Marseille I – CEREGE

et avec l’aide des stagiaires :

Gabriel Caucal, Camille Lin, Katharina Przybill, Livia Vallejo, Carole Vueille,

… et des bénévoles de la S.N.P.N

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SOMMAIRE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

A. INTRODUCTION

9

B. CLIMATOLOGIE

11

1. Caractéristiques climatiques de l’année 2008

11

2. Caractéristiques climatique du premier semestre 2009

15

C. HYDROLOGIE

17

1. Relevés mensuels de salinité dans les étangs du système Vaccarès en 2008 et début 2009

17

2. Niveaux des étangs du système Vaccarès en 2008 et début 2009

20

3. Evolution du stock de sel dissous dans le système Vaccarès en 2008 et début 2009

24

4. Suivi physico-chimique des lagunes de la Réserve

26

D. GEOMORPHOLOGIE

29

1. Evolution du littoral

29

2. Profils topographiques 30

2.1 Rappel méthodologique 30

2.2 Résultats

30

3. Evolution de la Foux du Lion

36

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SOMMAIRE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

E. HYDROBIOLOGIE

37

1. Phytoplancton (dosage de la chlorophylle a) 37 1.1 Rappel méthodologique 37 1.2 Résultats

38

2. Etude de la faune benthique des étangs

44

3. Herbiers du Vaccarès 45 3.1 Transect de végétation aquatique « Capelière » 45 3.2 Transect de végétation aquatique « Mornès »

46

4. Peuplements de poissons du Vaccarès 47 4.1 Méthodologie 47 4.2 Analyse

47

F. INVERTEBRES TERRESTRES

57

1. Capture et piégeage sur le territoire d’Amphise 57 1.1 Protocole 2008 57

1.2 Liste préliminaire d’espèces sur Amphise 59

1.3 Protocole 2009

60

2. Collaboration avec l’université de Berne (Suisse)

62

3. Suivi des coléoptères : recherche du Scarabée sacré 69

3.1 Rappel méthodologique 69

3.2 Résultats

70

4. Lestes macrostigma sur le territoire de la Réserve 71

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SOMMAIRE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

G. AMPHIBIENS

73

1. Suivi des amphibiens 73

1.1 Protocole de suivi de la densité relative des amphibiens chanteurs 73

1.2 Résultats

74

H. VEGETATION

75

1. Transect ligne de végétation 75

1.1 Rappel méthodologique 75

1.2 Résultats

76

2. Evolution de la ceinture d’Arthrocnemum glaucum sur la plage de la réserve

79

I. AVIFAUNE

81

1. Dénombrement des oiseaux d’eau sur le système Vaccarès 81

1.1 Rappel méthodologique 81

1.2 Résultats (saison 2008/2009)

82

2. Dénombrement des oiseaux d’eau sur les marais de la Capelière

90

3. Dénombrement des oiseaux d’eau à Salin de Badon

91

4. Passereaux 102

4.1 Baguage des passereaux à la Capelière et au Salin de Badon 102

4.2 Baguage sur Amphise 103

4.3 Couples de passereaux nicheurs recensés à la Capelière 105

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SOMMAIRE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

J. MAMMIFERES

107

1. Lapins 107

1.1 Rappel méthodologique 107

1.2 Résultats

107

2. Inventaire micromammifères sur Amphise

109

K. BASES DE DONNEES

111

L. AMPHISE 2008 / 2009

113

1. Métadonnées

113

1.1 Topographie 113

1.2 Végétation 113

1.3 Invertébrés 121

1.3.1 Insectes 121

1.3.2 Mollusques 121

1.4 Vertébrés 121

1.4.1 Reptiles 121

1.4.2 Batraciens 121

1.4.3 Mammifères

121

2. Résultats

122

2.1 Topographie 122

2.2 Végétation 123

2.2.1 Les vestiges de forêt alluviale 123

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SOMMAIRE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

2.2.2 Les friches 123

2.2.3 Les sansouires hautes 125

2.2.4 Les sansouires basses 125

2.2.5 Les zones palustres 126

2.3 Invertébrés 130

2.4 Vertébrés 130

2.4.1 Reptiles 130

2.4.2 Batracien 130

2.4.3 Poissons 131

2.4.4 Mammifères 131

2.4.5 Oiseaux

133

3. Les enjeux de la conservation sur Amphise

137

M. ETUDES ET ARTICLES

139

1. Utilisation de traceurs géochimiques naturels pour l’établissement du bilan hydrologique du système Vaccarès (Christine Vallet-Coulomb – CEREGE)

139

2. Quantification des apports d’eaux souterraines à l’étang du Vaccarès (O. Radakovitch, A. Mayer, P. Chauvelon)

141

3. Modeling anthropogenic substances in coastal wetlands: application to herbicides in the Camargue (France) (Patrick Höhener, Laetitia Comoretto, Fadi Al Housari, Philippe Chauvelon, Marc Pichaud, Yves Cherain, Serge Chiron)

145

4. Directive Cadre Eau (DCE). Mise en œuvre du contrôle de surveillance 2009. (Coordination : Bruno Andral, Valérie Derolez IFREMER)

146

5. Rice fields regulate organochlorine pesticies and PBCs in lagoons of the Nature of Camargue (H. Roche, Y. Vollaire, E. Martin, C. Roner, E. Coulet, P. Grillas, D. Banas

147

6. Organochlorines in the Vaccarès lagoon trophic web (Biosphere Reserve of the Camargue) (H. Roche, Y. Vollaire, E. Martin, C. Roner, A. Persic, A Buet, C. Oliveira-Ribeiro, E. Coulet, D. Banas, F. Ramade

147

7. Numérisation du cadastre napoléonien

14

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SOMMAIRE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 9

A. INTRODUCTION Une actualité 2008/2009 dans un contexte climatique relativement violent, de la neige de janvier aux inondations de février après deux années de sécheresse prononcée. Une actualité qui imposait des suivis plus fins de ces évènements, toujours révélateurs de la capacité de résistance des écosystèmes que nous essayons de protéger à défaut de les gérer ! C’est, en effet, dans ces extrêmes que l’on peut déceler des changements plus profonds à moyen terme : la mer se fait plus pressante, que ce soit au niveau du recul du trait de côte, des entrées d’eaux estivales que les « voisins » augmentent pour palier la sécheresse pendant deux années puis nous laissent le soin de l’évacuation quand la pluie violente s’abat sur le système Vaccarès, évacuation évidemment contrariée par la mer… Times are changing … « Réserve » secouée par les soubresauts d’un Salin à l’agonie dont les vastes espaces profondément anthropisés nous laissent perplexes quant à leur avenir écologique et tristes de voir ainsi se terminer 80 années de voisinage confiant. Times are changing … « Réserve » qui a quelques difficultés à trouver une place efficace et concrète hors de ses frontières tant s’est accru le nombre de gestionnaires de notre environnement, directs et indirects, certes dans une politique de meilleure prise en compte de son importance mais aussi en nous « noyant » sous une avalanche de textes, de plans et autres créations ou redéfinitions de structures qui se superposent allègrement en termes de pouvoir ou de territoire. Times are changing … Mais il y a aussi de bonnes nouvelles à court terme, de la réaffirmation concrète au niveau national du rôle qu’entend bien jouer notre association dans la gestion (toujours expérimentale, d’où cette implication) des zones humides à la mise en place d’un nouveau mode d’attribution de nos crédits confortés par le Ministère de l’Environnement en passant par la stabilisation de nos dunes face à la mer… Autant d’éléments qui devraient nous permettre de participer efficacement à la mise en place d’un positionnement à moyen terme face aux défis imposés aux habitants du delta tout entier. La réalisation du plan de gestion d’Amphise (financé par le Conservatoire du littoral) et bientôt de celui des Impériaux (financé par le Département des Bouches du Rhône ), en collaboration avec la Tour du Valat et le bureau d’études BRL Ingénierie, vont nous permettre de tester une nouvelle fois nos capacités de « gestionnaires scientifiques » en synthétisant tout ce que nous avons appris en quelques décennies de suivi écologique, connaissance résumée chaque année dans nos comptes rendus … et de redéfinir nos partenariats qui manquent, pour le moins, de consistance dans la situation actuelle ! Eric Coulet

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CLIMATOLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 11

B. CLIMATOLOGIE 1. Caractéristiques climatiques de l’année 2008 Les données météorologiques utilisées dans ce chapitre sont obtenues depuis 1988 grâce à la station météo située à la Capelière, à l’est du Vaccarès (4°38'37"E, 43°32'09"N). On y mesure journellement les températures minimum et maximum, les précipitations, l’hygrométrie et l’évaporation. Les données antérieures proviennent de l’ancienne station du C.N.R.S. Camargue et de la Météorologie Nationale. Depuis octobre 2000, nous avons remplacé l’ancienne station par une station automatique directement reliée à un ordinateur ; en plus des données collectées précédemment qui sont maintenant enregistrées toutes les deux minutes, nous mesurons dorénavant la force du vent et sa direction (à 2 m au-dessus du sol) et le rayonnement global.

Station météorologique de la Capelière Janv. Févr. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.

Total 2008Précipitations (mm) 2008 80,6 28,4 25,4 46,0 100,8 18,8 12,6 2,0 48,6 59,8 123,4 109,0 655,4

Moyenne 44/08Précipitations moyennes (mm) 1944/2008 53,5 46,5 43,1 45,4 43,8 25,4 15,2 27,4 70,4 95,2 63,3 59,8 588,0

Temp. minimale absolue (°C) 2008 0,0 -0,7 -0,3 4,0 6,7 12,6 12,9 12,8 7,4 3,1 -0,6 -2,0

Temp. maximale absolue (°C) 2008 18,4 19,3 23,0 25,1 26,7 34,6 32,4 36,1 30,7 26,3 21,0 14,7

MoyenneTempérature moyenne (°C) 2008 8,8 8,9 10,5 13,8 17,4 21,5 23,3 23,0 18,7 15,1 10,3 6,7 14,8

Moyenne 44/08Température moyenne (°C) 1944/2008 6,5 7,7 10,5 13,2 16,9 20,6 23,0 22,6 19,5 15,5 10,3 7,2 14,4

Total 2008Evapotranspiration (mm) 2008 24,9 21,2 75,3 97,6 77,8 158,1 167,8 142,8 87,0 45,4 20,9 27,7 946,5

Moyenne 01/08Evapotranspiration moyenne(mm) 1944/2008 31,0 37,1 61,8 94,5 103,0 138,6 155,7 141,0 102,2 51,3 39,9 32,0 994,1

Total 2008Rayonnement global (J/cm2) 2008 17 985 28 756 42 732 54 572 52 646 71 907 77 340 59 364 47 190 29 333 20 845 15 452 518 122

Moyenne 01/08Rayonnement global moyen (J/cm 2 ) 2001/2008 18 820 25 779 41 594 54 750 65 752 75 288 72 780 65 523 48 881 30 695 21 669 19 354 540 884

L’année 2008 fut une année plutôt humide, avec un total des précipitations supérieur à la moyenne (tableau 1). A un début d’année plutôt doux et bien arrosé en janvier succéda une période ventée peu pluvieuse en mars-avril suivie d’un mois de mai très humide, d’un été chaud et d’un début d’automne sec et frais (Fig. 2), puis d’un début d’hiver frais et très arrosé (Fig. 1).

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CLIMATOLOGIE

12 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Dans ces conditions globalement pluvieuses, l’ensoleillement et l’évapotranspiration furent en 2008 inférieures aux moyennes de ces dernières années (Tab. 1). Aucune vague de froid notable n’a affecté l’année 2008. La température moyenne annuelle se situa en 2008 à 0,4 °C au-dessus de la moyenne 1944-2008 mais resta largement inférieure aux maximums de ces dernières années (Fig. 4). Dans le détail (Fig. 4a à 4d), on s’aperçoit que les températures hivernales furent en 2008 plutôt élevées, alors que les températures printanières, estivales et automnales restèrent à un niveau plus bas que les années précédentes.

Fig 1 : Précipitations mensuelles 2008 et moyennes 44/08 (données SNPN et Météorologie Nationale)

0

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Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

mm

Précipitations 2008

Précipitations moyennes1944/2008

Fig 2 : Diagramme ombrothermique de l'année 2008

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Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Préc

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ions

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Tem

péra

ture

(°C)

Précipitations2008

Températuresmoyennes 2008

123.4

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CLIMATOLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 13

Fig. 3 : Précipitations annuelles de 1944 à 2008, comparaison avec la moyenne 44/08

0100200300400500600700800900

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1978

1980

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1992

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1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

Préc

ipit

atio

ns (m

m

Moyenne589 mm

Fig. 4 : Evolution de la température moyenne annuelle en Camargue depuis 1944 (données Météorologie Nationale et SNPN)

13,0

13,5

14,0

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1953

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CLIMATOLOGIE

14 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Fig 4a : température moyenne hivernale (décembre, janvier, février)

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5

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7

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1019

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[°C]

Fig 4b : température moyenne printanière (mars, avril, mai)

10

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[°C]

Fig 4c : température moyenne estivale (juin, juillet, août)

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1992

1995

1998

2001

2004

2007

[°C]

Fig 4d : température moyenne automnale (septembre, octobre, novembre)

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1944

1947

1950

1953

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1968

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1974

1977

1980

1983

1986

1989

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1995

1998

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2004

2007

[°C]

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CLIMATOLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 15

2. Caractéristiques climatiques du premier semestre 2009 Un épisode neigeux, rare en Camargue, s’est produit en janvier 2009 (du 5 au 9), les chutes de neige importantes (25 cm) et des températures restant autour de zéro ont rendu la circulation compliquée, mais nous ont offert des paysages splendides ! Après ce mois de janvier froid et normalement arrosé, février a été venté et pluvieux (plus de 100 mm), mais c’est surtout avril avec plus de 153 mm de pluie qui a marqué ce début d’année exceptionnellement arrosé (cf. niveau très fort du Vaccarès au printemps dans le chapitre hydrologie). Mai et juin furent par contre plutôt secs et chauds. Avec plus de 415 mm de pluie, ce premier semestre augure d’une année 2009 très humide ; comme en 2008, la végétation a bien profité de ces conditions en nous offrant un printemps extraordinairement fleuri.

Fig 1 bis : Précipitations mensuelles 2009 et moyennes 44/09 (données Météorologie Nationale et SNPN)

020406080

100120140160

Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

mm

Précipitations 2009

Précipitations moyennes 1944/2009

Fig 2 bis : Diagramme ombrothermique du premier semestre 2009

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40

60

80

100

120

Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Préc

ipitat

ions

(mm)

0

10

20

30

40

50

60

Tempé

ratu

re (°C

)Précipitations 2009

Températures moyennes2009

153 mm

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CLIMATOLOGIE

16 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

La plage et la dune des Douanes sous la neige en janvier 2009

Route inondée par le Vaccarès entre la Capelière et Roquemaure en février 2009

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HYDROLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 17

Localisation des points de prélèvements 1 : Vaccarès centre 10 : Impérial 2 : Vaccarès est 11 : Batayolles 3 : Vaccarès ouest 12 : Tampan 4 : Pointe de Mornès 13 : Dame 5 : Baisse de Mornès 14 : Lion 6 : Baisse des cormorans 15 : Ulmet 7 : Radeau de Monro 16 : Baisse des flamants 8 : 8° Bois 17 : Baisse des aigrettes 9 : Malagroy 18 : Fournelet

C. HYDROLOGIE 1. Relevés mensuels de salinité dans les étangs du système Vaccarès en 2008 et début 2009 Le jour du dénombrement mensuel des oiseaux d’eau, des mesures de salinité sont effectuées dans la plupart des étendues d’eau du système Vaccarès. Une mallette multi paramètres « WTW multi 340i » permet une lecture directe sur le terrain d’une partie de ces relevés, les autres étant échantillonnés puis analysés au laboratoire. La mention “nr” (non relevé), présente dans le tableau ci-après, correspond souvent à des sites difficilement accessibles lorsque les niveaux sont faibles. Les salinités sont exprimées en g/l

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HYDROLOGIE

18 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Tab.1 : Relevés mensuels de salinité dans les étangs et baisses du système Vaccarès en 2008 et 2009 (g/l)

N° 15/1 14/2 26/3 16/4 19/5 16/6 15/7 14/8 17/9 14/10 18/11 16/12 13/1 20/2 17/3 14/4 18/5 15/6

Vaccarès centre 1 25,3 25,1 27,5 27,2 27,2 25,5 25,5 26,4 24,5 25,4 22,4 22,5 21,3 18,3 18,5 18,2 18,0 17,7Vaccarès est 2 25,0 24,8 27,1 27,0 22,5 25,0 23,0 23,9 22,8 25,4 22,0 21,5 20,4 18,6 18,1 15,0 17,3 16,0Vaccarès ouest 3 24,7 25,0 27,1 27,2 27,0 26,4 27,9 28,5 24,4 25,1 23,1 22,1 21,4 18,7 18,5 18,1 17,8 18,5

Niveau moyen Vaccarès -0,03 0,02 -0,04 -0,10 -0,06 0,01 -0,04 -0,08 -0,09 -0,10 0,09 0,23 0,33 0,44 0,24 0,23 0,17 0,12(m NGF)Pointe de Mornès 4 25,8 25,3 27,1 28,5 26,0 nr 28,9 28,5 28,9 27,3 23,6 22,4 21,1 18,8 18,4 nr 18,1 18,3Baisse de Mornès 5 26,1 27,7 32,8 35,6 nr 38,2 nr nr 46,0 44,5 29,1 23,9 23,4 19,2 20,4 18,4 21,7 24,9Baisse des cormorans 6 32,4 38,4 77,4 sec sec 150,0 sec sec sec 78,0 26,5 22,9 22,8 18,6 20,8 19,0 25,0 33,1Etang de Monro 7 26,4 27,3 27,8 29,0 29,7 33,9 32,3 43,3 46,3 55,5 39,0 26,4 24,4 19,0 18,9 18,0 19,2 20,88ème bois 8 27,6 28,6 30,5 36,4 34,3 37,6 43,9 56,4 62,5 58,0 38,5 32,4 27,9 21,5 nr 19,2 20,8 23,6Etang du Malagroy 9 27,0 29,4 32,7 35,4 36,1 37,8 49,5 60,0 61,7 57,6 38,0 31,1 28,1 21,3 20,1 19,2 21,0 25,0

Impérial 10 28,1 29,4 32,8 34,4 35,7 36,0 48,1 57,6 66,5 57,9 37,9 31,7 27,7 20,5 20,3 19,4 21,4 26,2Lagune des Batayolles 11 31,4 34,2 80,4 45,0 46,0 51,3 93,6 106,8 72,2 87,2 32,2 32,2 27,0 17,4 23,9 19,8 25,8 42,9Etang du Tampan 12 27,1 34,3 57,2 63,9 7,0 11,0 5,1 3,2 2,6 4,0 23,7 24,7 30,1 17,1 21,4 17,0 17,4 22,5Etang de la Dame 13 26,6 27,4 34,1 37,1 33,1 32,7 41,9 50,0 46,4 46,4 24,4 23,0 22,3 15,6 17,9 12,8 16,4 17,8Etang du Lion 14 27,4 27,8 32,7 34,4 23,0 32,1 36,2 54,1 41,2 47,6 24,0 25,0 21,4 16,1 18,0 17,7 18,9 19,5Baisse d'Ulmet 15 25,5 28,6 nr 50,6 53,2 53,1 92,8 sec sec sec 26,3 21,7 17,7 8,1 11,1 9,2 11,7 23,2Baisse des Flamants 16 4,9 4,8 6,6 8,4 10,3 14,6 sec sec sec sec 7,0 5,8 8,0 7,0 7,8 6,7 8,2 11,4Baisse des Aigrettes 17 11,0 10,9 15,9 24,1 sec sec sec sec sec 0,5 7,1 6,2 6,0 6,2 7,2 6,3 8,3 12,2Etang du Fournelet 18 53,6 50,7 58,8 66,3 69,3 66,8 94,2 192,0 212,0 130,8 45,9 35,8 31,6 18,8 20,8 18,3 20,9 25,7

2008 2009

En 2008, la salinité du Vaccarès reste élevée de janvier à octobre (plus de 25 g/l). A la suite des fortes pluies de l’hiver et du printemps 2009, elle va s’abaisser progressivement pour atteindre une valeur inférieure à 18 g/l en juin 2009. Celle des étangs inférieurs évolue dans une fourchette plus large avec un pic à plus de 66 g/l dans les Impériaux en septembre 2008, du fait de l’isolement relatif de ces étangs par rapport au Vaccarès en été et automne, induisant par évaporation une augmentation de leur concentration en sel ; les fortes précipitations vont entraîner là aussi une importante baisse de la salinité (moins de 20 g/l en avril 2009).

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HYDROLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 19

Figure 1 : Evolution de la salinité mensuelle des étangs du système Vaccarès depuis janvier 1991

0

25

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nv-9

1ju

il-91

janv

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il-07

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08ja

nv-0

9

salin

ité

(g/l

)Vaccarès Impériaux Lion/Dame

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HYDROLOGIE

20 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

2. Niveaux des étangs du système Vaccarès en 2008 et début 2009 Les niveaux sont suivis en continu à l’aide de 8 limnigraphes à flotteurs, les données de niveau (en m NGF 94) étant stockées toutes les 15 minutes (toutes les 5 minutes à Fourcade Sud) par un enregistreur électronique (Thalimèdes de marque Ott). Ces valeurs, après relevé mensuel, sont ramenées à des moyennes journalières, décadaires et mensuelles. Vaccarès : le limnigraphe utilisé pour le calcul du niveau Vaccarès est situé au débouché du canal du Fumemorte ; la valeur moyenne mensuelle peut être biaisée (en général majorée) en particulier lors des périodes prolongées de Mistral. Lion et Dame : Pour améliorer la qualité des données relevées anciennement au niveau du pertuis de la Comtesse (niveau influencé par les flux d’eau et par les apports du canal du Versadou), un nouveau limnigraphe (Dame) fonctionne depuis janvier 2008 dans le sud de l’étang de la Dame : ses données remplacent dorénavant celles de Comtesse nord qui est cependant maintenu en service, car utile pour évaluer les échanges de part et d’autre de la digue. Impériaux : le limnigraphe utilisé pour le calcul du niveau des Impériaux est situé au nord du pertuis de la Fourcade ; ce limnigraphe a été déplacé en 2002 de 15 mètres vers le nord pour limiter l’influence du fonctionnement des vannes sur le niveau. Niveau marin : le limnigraphe utilisé pour le calcul du niveau marin est situé au sud du pertuis de la Fourcade. Nappe plage : le limnigraphe utilisé pour le calcul du niveau de la nappe superficielle est situé au sud de la dune des Douanes.

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HYDROLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 21

Figure 2 : Niveaux 2008 comparés aux objectifs de niveaux du Vaccarès pour la gestion des milieux naturels (plan de gestion 2006-2010 de la Réserve Naturelle Nationale de Camargue)

-0,6

-0,4

-0,2

0

0,2

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janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

nive

au (m N

GF)

Plage de variation accidentelle

Plage de variation normale

Plage de variation accidentelle

Niveau

2008

Figure 2 bis : Niveaux 2009 comparés aux objectifs de niveaux du Vaccarès pour la gestion des milieux naturels

(plan de gestion 2006-2010 de la Réserve Naturelle Nationale de Camargue)

-0,6

-0,4

-0,2

0

0,2

0,4

0,6

janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

nive

au (m N

GF)

Plage de variation accidentelle

Plage de variation normale

Plage de variation accidentelle

Niveau 2009

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HYDROLOGIE

22 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

En 2008, le niveau du Vaccarès est faible en début d’année (Fig. 2) : il évolue entre -0.10 m et 0 de janvier à octobre, cette période présentant un déficit de précipitations. Les apports d’eau de drainage estivaux limitent la baisse du niveau entre mai et septembre. En novembre et décembre, les fortes pluies font remonter nettement sa cote qui s’établit à plus de 0.20 m en fin d’année. Cette tendance s’accentue en début d’année 2009 (Fig. 2bis), les pluies diluviennes amenant sa cote moyenne à près de 0.50 m en février, entraînant un début d’inondation sur les bordures de l’étang. Le niveau va heureusement fortement baisser de mars à juin, mais il restera à l’intérieur de la plage de variation accidentelle supérieure.

Figure 3 : Evolution comparée des niveaux journaliers moyens mer/Vaccarès en 2008-2009

-0,5

-0,4

-0,3

-0,2

-0,1

0,0

0,1

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févr.-09

mars-09

avr.-09

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juin-09

nive

au (m N

GF94

)

Vaccarès Fumemorte Fourcade sud

La lecture de la figure 3 montre clairement que les possibilités d’évacuation vers la mer ont été très faibles en 2008, le niveau marin restant en général très supérieur au niveau des étangs (Impériaux). Par contre, entre janvier et mars 2009, la situation s’inverse permettant de fortes sorties d’eau des étangs vers la mer. D’avril à juin, les courbes se rapprochent, les possibilités de sorties redevenant limitées.

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HYDROLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 23

Figure 4 : Evolution comparée des niveaux journaliers moyens Nappe plage/Mer en 2008 et 2009

-0,4

-0,2

0,0

0,2

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0,6

0,8

janv.-08

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août-08

sept.-08

oct.-08

nov.-08

déc.-08

janv.-09

févr.-09

mars-09

avr.-09

mai-09

juin-09

nive

au (m N

GF94

)

Nappe plage (Douanes) Mer (Fourcade sud)

Cote de submersionde la plage

La figure 4 utilise les données de deux limnigraphes : celui de Fourcade sud qui indique l’évolution du niveau marin et celui de la plage des Douanes indiquant le fonctionnement de la nappe phréatique située sous la plage (Cf. carte de localisation des limnigraphes). On constate que le niveau de la nappe de la plage, contrairement à notre attente, évolue souvent de façon indépendante de celui de la mer, en particulier pendant la période estivale avec une décote de près de 40 cm liée à l’évaporation. En période hivernale par contre, le niveau d’eau sur la plage est souvent supérieur à celui de la mer, la plage étant régulièrement noyée (l’eau de pluie ou des tempêtes reste « piégée » sur la plage par le bourrelet sableux de bord de mer, le creux de plage étant réalimenté par les eaux des lagunes littorales poussées par le mistral).

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HYDROLOGIE

24 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/0

3. Evolution du stock de sel dissous dans le système Vaccarès en 2008 et début 2009 Le stock de sel global a continué son augmentation en 2008, passant de 2,7 à 3.2 millions de tonnes (fig. 5 et 6) ; ceci traduit l’importance des entrées d’eau marines rendues possibles par la faiblesse du niveau des étangs. Ceci est particulièrement visible à partir de juin, le stock de sel augmentant essentiellement dans les Impériaux jusqu’en novembre alors qu’il baisse en été dans le Vaccarès du fait de l’apport d’eau de drainage ; c’est seulement en décembre que le système va s’homogénéiser, à la faveur d’une remontée des niveaux et d’épisodes ventés. A partir de janvier 2009 et jusqu’en juin, le stock amorce une baisse continue liée aux sorties d’eau des étangs vers la mer : il va perdre près d’un million de tonnes de sel correspondant à l’évacuation d’environ 50 millions de m3 d’eau (de salinité moyenne 20 g/l), soit la moitié de la contenance totale du système Vaccarès à la cote 0 !

Figure 5 : Stocks de sel des étangs et niveaux mensuels moyens du Vaccarès en 2008 et 2009

0

500 000

1 000 000

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m N

GF 9

4

Etang du Vaccarès Impériaux, Malagroy, Monro Lion, Dame Niveau moyen (NGF 94)

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HYDROLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 25

Evolution du stock de sel du système Vaccarès et du niveau du Vaccarès depuis janvier 1990

0

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1 000 000

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2 000 000

2 500 000

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nv 0

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il 08

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sel diss

ous

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-0,40

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0,10

0,20

0,30

0,40

0,50

nive

au V

acca

rès

(m N

GF 9

4)

Stock total du système Vaccarès Niveau moyen Vaccarès (NGF 94)

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HYDROLOGIE

26 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

4. Suivi physico-chimique des lagunes de la Réserve Dans le cadre du réseau interrégional des gestionnaires des lagunes (RIGL) piloté par le pôle relais lagunes méditerranéennes, nous avons mis en place depuis janvier 2008 un nouveau suivi physico-chimique sur les principaux plans d’eau de la Réserve, ce suivi respectant le protocole commun défini pour tous les gestionnaires de lagunes (ancien suivi « FOGEM »). Une convention de mise en commun et d’analyse comparée des données des gestionnaires de lagunes a été signée début 2009 avec le Pôle Relais Lagunes Méditerranéennes hébergé par la Tour du Valat. A l’aide d’une mallette d’analyse multi paramètres « WTW multi 340i », nous mesurons chaque mois sur sept points (cf. carte de localisation) les paramètres suivants : - Température de l’eau (°C), - salinité (g/l et mS/cm), - pH, - oxygène dissous (mg/l et %) - potentiel Red-Ox (mV). Cette première année de suivi permet de dégager quelques enseignements : Oxygène dissous : son pourcentage (calculé après correction liée à la salinité) augmente fortement en été, dépassant 300% dans les étangs inférieurs. Globalement, il est la plupart du temps supérieur à 100 % Potentiel red-ox : Il est à son maximum en hiver (autour de 200 mV) pour s’abaisser jusqu’à 100 mV en juillet ; un pic à pu être constaté au printemps (en particulier dans le Vaccarès) pH : il varie entre 8 et 9 et il est en général plus bas en hiver Cette première année de suivi fait actuellement l’objet d’un travail de stagiaire (Agnès Blanc) au sein du pôle relais lagunes visant à comparer les données de suivi des différentes lagunes méditerranéennes. Ses résultats seront présentés à l’occasion du prochain Conseil Scientifique.

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HYDROLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 27

Batayolles

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salinité (g/l) O2 (% calculé) Red-Ox (mV)

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-08

salinité (g/l) O2 (% calculé) Red-Ox (mV)

Dame

0,0

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100,0

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.-08

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-08

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sept

.-08

oct.

-08

nov.

-08

salinité (g/l) O2 (% calculé) Red-Ox (mV)

Gerle

0,0

50,0

100,0

150,0

200,0

250,0

300,0

350,0

janv

.-08

févr

.-08

mar

s-08

avr.

-08

mai

-08

juin

-08

juil.

-08

août

-08

sept

.-08

oct.

-08

nov.

-08

salinité (g/l) O2 (% calculé) Red-Ox (mV)

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HYDROLOGIE

28 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Roselière Vaccarès

0,0

50,0

100,0

150,0

200,0

250,0

300,0

350,0ja

nv.-

08

févr

.-08

mar

s-08

avr.

-08

mai

-08

juin

-08

juil.

-08

août

-08

sept

.-08

oct.

-08

nov.

-08

salinité (g/l) O2 (% calculé) Red-Ox (mV)

sec

Vaccarès Port

0,0

50,0

100,0

150,0

200,0

250,0

300,0

350,0

janv

.-08

févr

.-08

mar

s-08

avr.

-08

mai

-08

juin

-08

juil.

-08

août

-08

sept

.-08

oct.

-08

nov.

-08

salinité (g/l) O2 (% calculé) Red-Ox (mV)

Vaccarès Rousty

0,0

50,0

100,0

150,0

200,0

250,0

300,0

350,0

janv

.-08

févr

.-08

mar

s-08

avr.

-08

mai

-08

juin

-08

juil.

-08

août

-08

sept

.-08

oct.

-08

nov.

-08

salinité (g/l) O2 (% calculé) Red-Ox (mV)

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GEOMORPHOLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 29

D. GEOMORPHOLOGIE 1. Evolution du littoral Nous avons réalisé le 16 mai 2009 un relevé GPS du trait de côte depuis le grau de la Fourcade jusqu’aux pompes de Beauduc. On constate peu d’évolution par rapport au relevé précédent datant du 27 janvier 2008. En effet le trait de côte est resté stable sur la majeure partie du linéaire. On constate cependant une érosion marquée à l’est de la zone rechargée en galets au niveau de la Fourcade (Saintes Maries de la Mer) (cf. carte) sur une longueur équivalente à celle du rechargement : il s’agit peut-être d’un effet d’amplification de l’érosion dû à la présence de ce point dur (le trait noir sur la carte représente le relevé 2008, le trait rouge celui de 2009).

Fourcade

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GEOMORPHOLOGIE

30 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

2. Profils topographiques 2.1 Rappel méthodologique Depuis 1991, dans le double but de suivre l’évolution à long terme du littoral de la réserve et l’efficacité des protections de dunes mises en place depuis 1986, cinq profils topographiques traversant dunes et plage ont été matérialisés et sont annuellement suivis au moyen d’un niveau d’ingénieur (LEICA NA 28). Les cotes (NGF) sont relevées tous les mètres dans la dune, tous les dix mètres sur la plage. D’est en ouest, ces cinq profils sont les suivants : Comtesse, Gacholle, Douanes, Longue Montille et Montille de Charles. 2.2 Résultats L'ensemble des profils, tant en dunes qu'en plage, a cette année été réalisé en septembre (Comtesse, Gacholle, Douanes) et novembre 2008 (Longue Montille et Montille de Charles). Les résultats sont présentés en comparaison avec la première année de lecture (1991), permettant ainsi, sur un intervalle de plus de quinze ans, de discerner les tendances d'évolution à long terme, en évitant de conférer trop de poids aux variations inter annuelles accidentelles qui peuvent être importantes. 2.2.1 Profils de dunes Globalement, aucune évolution importante dans les profils dunaires n’est notée cette année. La dune des Douanes et celle de la Longue Montille qui sont équipées de ganivelles, sont maintenant stabilisées depuis plusieurs années, malgré quelques légers mouvements, surcreusements ou accumulations temporaires de sable, qui peuvent parfois se produire sans affecter à long terme la structure de ces dunes. Les protections mises en place font donc la preuve de leur efficacité en termes de protection de la façade marine de ces dunes. Une réfection de ces protections a été effectuée l’été 2008, et sera poursuivie durant l’été 2009. Non protégées par des ganivelles les deux dunes à l'est de la réserve, dune de la Gacholle et de la Comtesse, sont elles aussi stables depuis plusieurs années. Le recul d'une dizaine de mètres observé durant les premières années de ce suivi sur la dune « Gacholle » ne semble dorénavant plus progresser. Quant à la dune la plus orientale (Comtesse), elle ne présente pas d'évolution notable, si ce n'est un rehaussement sensible sur tout son profil.

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GEOMORPHOLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 31

Profil de dune "Comtesse"

0

50

100

150

200

250

-50 -40 -30 -20 -10 0

juin-91 sept-08cm NGF

Nord Sud

cm NGF

Nord Sud

cm NGF

Nord Sud

Profil de dune "Gacholle"

0

50

100

150

200

250

-55 -45 -35 -25 -15 -5

juil-91 sept-08cm NGF

SudNord

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GEOMORPHOLOGIE

32 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Profil de dune "Douanes"

0

50

100

150

200

-80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0

juil.-91 sept.-08cm NGF

Nord Sud

Profil de dune "Longue Montille"

0

100

200

300

400

500

600

-100 -90 -80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0

juil-91 nov-08cm NGF

Nord Sud

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GEOMORPHOLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 33

2.2.2 Profils de plage Sur la partie orientale de la réserve, les profils de plage (Gacholle, Comtesse, Douanes) sont d'une remarquable stabilité. Notons une légère élévation de la plage dans sa partie nord au niveau de la dune des Douanes. Le trait de côte, sur cette partie, est stable depuis vingt ans, voire en légère accrétion sur le secteur le plus à l’Est (Gacholle). En revanche, le recul du trait de côte, à l'ouest du chemin des Douanes, atteint maintenant soixante voire soixante-dix mètres par rapport aux premières années de suivi, à la limite ouest de la réserve (Montille de Charles). Cette érosion s’accompagne d'une élévation marquée de l'ensemble de la plage, sensible dès l’ouest du chemin des Douanes, et plus nette à mesure que l'on progresse vers l'ouest. Elle atteint une vingtaine de centimètres sur le profil "Montille de Charles".

Profil de plage "Comtesse"

0

20

40

60

80

100

-560 -420 -280 -140 0 m

juin-91

sept-08

cm NGF

Nord Sud

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GEOMORPHOLOGIE

34 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Profil de plage "Gacholle"

0

20

40

60

80

-800 -660 -520 -380 -240 -100

juin-91

sept-08

cm NGF

Nord Sud

0 m

Profil de plage "Douanes"

0

20

40

60

80

-600 -460 -320 -180 -40

juil-90

sept-08

cm NGF

Nord Sud

0 m

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GEOMORPHOLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 35

Profil de plage "Longue Montille"

0

20

40

60

80

100

-340 -200 -60

juil-91

nov-08

cm NGF

Nord Sud0 m

Profil de plage "Charles"

0

20

40

60

80

100

120

-240 -220 -200 -180 -160 -140 -120 -100 -80 -60 -40 -20 0 m

juil-91

nov-08

cm NGF

Nord Sud

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GEOMORPHOLOGIE

36 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

3. Evolution de la Foux du Lion

Plusieurs transects bathymétriques réalisés en juin 2009 dans la Foux du Lion (passe entre le Vaccarès et l’étang du Lion) nous permettent de montrer (carte ci-contre) que le fond de l’étang est resté stable depuis le dernier relevé datant de 2005 et ce malgré les forts niveaux du début 2009 ; seuls l’entrée du « Long du terme » et le chenal au sud de la passe se sont un peu comblés.

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HYDROBIOLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 37

E. HYDROBIOLOGIE 1. Phytoplancton (dosage de la chlorophylle a) Le dosage des pigments photosynthétiques constitue un bon indicateur de la biomasse des algues planctoniques. Cependant, en raison de leurs déplacements, tributaires des courants, et du développement des populations en forme de nuages, il n’est pas possible d’extrapoler les valeurs de chlorophylle mesurées à l’ensemble de l’étang, d’autant qu’il s’agit de mesures ponctuelles. Toutefois, ces échantillonnages permettent de suivre l’évolution de la biomasse du phytoplancton au cours de l’année sur une station donnée, même si le dosage des pigments chlorophylliens ne peut conduire à une estimation exacte de la biomasse comme l’a indiqué Travers (1971), le contenu pigmentaire du phytoplancton étant lié à un grand nombre de facteurs. Notons, en particulier, que la concentration en chlorophylle a n’est pas forcément proportionnelle au nombre de cellules (Maestrini ; 1966 ; Blanc et Leveau, 1970). 1.1 Rappel méthodologique Suivi de la chlorophylle sur 12 stations du système Vaccarès (voir carte ci-contre) sur lesquelles un relevé est effectué une fois par mois. A chaque prélèvement des mesures de salinité sont effectuées. Les 12 stations sont les suivantes : Etang de Monro, Pointe de Mornès, Capelière (Vaccarès), étang de l’Impérial (Pointe de Mouillot) et étang de Malagroy (Pointe de Cacharel), lagune du Tampan (1 et 2), lagune des Batayolles, étang de la Dame, Gaze du Phare, mer et canal du Fumemorte.

Carte de localisation des stations d’échantillonnage

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HYDROBIOLOGIE

38 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

2000 ml d’eau sont prélevés à chaque station au milieu de la colonne d’eau, et stockés durant le transport dans des flacons opaques maintenus au frais, afin de limiter toute prolifération d’algues. 1250 ml d’eau sont ensuite filtrés (le plus tôt possible au retour, ou conservés au réfrigérateur) à l’aide d’une pompe à vide, à travers un filtre en fibres de verre Whatman GF/C 47 mm de diamètre. Le filtre est placé dans un tube bouché hermétiquement contenant 10 ml d’éthanol, et conservé au réfrigérateur pendant 12 heures, ce qui permet l’éclatement des chloroplastes. Ensuite, le tube est agité pendant une minute environ et placé dans un bain-marie à 60° pendant 3 minutes. Après avoir retiré le filtre, l’extrait est centrifugé pendant 5 minutes à 4000 tours/min. Le contenu du tube est une dernière fois filtré à l’aide d’une seringue (2,5 ml) porte filtre avec un filtre en fibre de verre Whatman GF/C 25 mm pour limiter au maximum la turbidité, puis recueilli dans une cuvette en verre de 1 cm diamètre et 4 cm de hauteur. Une lecture de l’absorption est ensuite effectuée. La lecture au spectrophotomètre (aux fréquences 750 nm pour la turbidité, 665 nm pour la chl a, 649 nm pour la chl b et 645 nm pour la chl c) permet d’obtenir l’absorbance de l’extrait, à partir de laquelle on calcule la concentration de chlorophylle a présente. La formule suivante nous permet d’obtenir la quantité de chlorophylle en µg / l : Chlorophylle a (µg/l) = (13,7 x (A 665 – A 750) –5 ,76 x (A 649 – A 750)) x volume éthanol 10 ml /volume filtré 1250 ml 1.2 Résultats Nous arrivons à un moment important de ce suivi, c'est-à-dire au moment où la question se pose de définir son avenir. L’année dernière nous avons démontré l’existence d’une relation de causalité entre les pics phytoplanctoniques et l’arrivée de nutriments soit par la riziculture soit par brassage des sédiments du Vaccarès et relarguage lors des épisodes pluvieux amenant à des sorties d’eaux à la mer. Nous en avons confirmation cette année avec un phénomène nouveau au niveau des Impériaux et du Malagroy (valeurs très fortes en septembre), à savoir l’impact des entrées d’eaux de mer estivales qui d’une part abaissent la salinité et d’autre part amènent de l’eau du Rhône (plus douce en surface) plus de l’eau douce des rejets au niveau de la Fourcade (canal de « l’Eolienne ») qui reviennent dans les étangs (avec une fermeture volontaire pendant plusieurs mois de leur évacuation vers le mer dans le but de dessaler les Impériaux). Notons l’atténuation progressive du phénomène de « bloom », des Impériaux à Monro, et l’absence d’incidence sur le Vaccarès. Celui-ci montre une grande stabilité en phytoplancton, que ce soit au niveau de la Capelière (cette station, proche de l’exutoire Fumemorte n’en est que très peu affectée, ce qui montre le caractère ponctuel du phénomène) ou au niveau de Mornès. Le premier résultat, celui que nous attendions, non sans appréhension, est donc là : le risque d’eutrophisation brutale du Vaccarès dans les conditions actuelles est quasiment nul. Le second concerne notre capacité d’échantillonnage et d’extraction soigneuse, ce qui valide notre méthode et…notre sérieux ! Notons que la démarche qui consiste à encadrer toute valeur nouvelle par des maximales et des minimales commence à bien « cadrer » les données dites « normales » et surtout vont servir de référence dans un suivi allégé, plus tard, pour mettre en évidence de nouvelles données « extrêmes » à surveiller en particulier.

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HYDROBIOLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 39

Le troisième nous met face à nos responsabilités de gestionnaire dans les sites enrichis en nutriments, même sur des volumes limités, car d’une part s’ils sont enrichis en nutriments, il ne doit pas y avoir que ce type d’apports, d’autre part une crise de botulisme n’a pas besoin d’affecter l’ensemble d’un système d’étangs pour nous amener à une catastrophe (la « soupe » phytoplanctonique recueillie dans certains sites demeure inquiétante !). Voyons les sites concernés :

- Le pertuis de la Comtesse et l’alimentation par le Versadou des étangs au sud de la digue à la mer ainsi que des étangs du Lion et de la Dame : la fermeture efficace des vannes donnant sur ces derniers étangs est programmée pour septembre 2009, le problème peut donc être considéré comme résolu. Restent l’étang du Tampan et des Batayolles. Pour ce dernier son assèchement régulier en été, voire son rinçage par les tempêtes limitent le problème mais celui du Tampan reste entier et pour longtemps sauf à détourner le Versadou vers son ancien cours, sur les Salins, vers le Grau de la dent, mais cela ne fera que déplacer le problème !

- Le Pertuis de la Fourcade pose un problème du même type, à savoir son caractère « multi-usages ». Avant toute proposition, il conviendrait de s’assurer d’une part de l’innocuité des eaux marines que l’on y fait entrer, ensuite de l’état d’imperméabilité de la station de lagunage (la réserve qui avait travaillé, il y a quelques années, sur tout le littoral, avait constaté une forte contamination du canal longeant cette station, au sud de la digue à la mer) et enfin de la nature et du volume des eaux provenant de la station de « l’éolienne ». La mise en chantier du plan de gestion des Impériaux devra, en priorité, répondre à ces questions.

- Enfin, sur l’ensemble de la Camargue, une politique de réduction des intrants et en particulier de l’azote et du phosphore (dont on a réduit cependant l’utilisation de 50% ces vingt dernières années), et surtout de meilleure rentabilité pour les agriculteurs, grâce à des études techniques de conditions d’épandage, contribuerait à l’amélioration générale de la qualité des eaux du delta.

En conclusion : nous conserverons cette pression d’échantillonnage jusqu’à la mise en œuvre des études et des travaux programmés sur ces deux prochaines années.

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HYDROBIOLOGIE

40 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Vaccarès Capelière

0

5

10

15

20

25

30

janv févr mars avril mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars avril mai juin

Chlo

roph

ylle

a [µ

g/l]

0

10

20

30

40

50

60

salin

ité

[g/l

]

chlorophylle a max min salinité2008 2009

Mornès

0

5

10

15

20

25

30

janv févr mars avril mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars avril mai juin

Chlo

roph

ylle

a [µ

g/l]

0

10

20

30

40

50

60

salin

ité

[g/l

]

chlorophylle a max min salinité2008 2009

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HYDROBIOLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 41

Tampan 2

0

5

10

15

20

25

30

janv févr mars avril mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars avril mai juin

Chlo

roph

ylle

a [µ

g/l]

0

10

20

30

40

50

60

salin

ité

[g/l

]

chlorophylle a max min salinité2008 2009

Batayolles

0

5

10

15

20

25

30

janv févr mars avril mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars avril mai juin

Chlo

roph

ylle

a [µ

g/l]

0

20

40

60

80

100

120

salin

ité

[g/l

]

chlorophylle a max min salinité2008 2009

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HYDROBIOLOGIE

42 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Impérial

05

1015202530354045

janv févr mars avril mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars avril mai juin

Chlo

roph

ylle

a [µ

g/l]

0

10

20

30

40

50

60

salin

ité

[g/l

]

chlorophylle a max min salinité2008 2009

Malagroy

0

5

10

15

20

25

30

janv févr mars avril mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars avril mai juin

Chlo

roph

ylle

a [µ

g/l]

0

10

20

30

40

50

60

70

salin

ité

[g/l

]

chlorophylle a max min salinité20082009

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HYDROBIOLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 43

Mer

0

5

10

15

20

25

30

janv févr mars avril mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars avril mai juin

Chlo

roph

ylle

a [µ

g/l]

0

10

20

30

40

50

60

salin

ité

[g/l

]

chlorophylle a max min salinité2008 2009

Fumemorte

0

10

20

30

40

50

60

janv févr mars avril mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars avril mai juin

Chlo

roph

ylle

a [µ

g/l]

02468101214161820

salin

ité

[g/l

]

chlorophylle a max min salinité2008 2009

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HYDROBIOLOGIE

44 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

2. Etude de la faune benthique des étangs Avec un stagiaire, Camille LIN, nous avons réalisé un inventaire

sur l’étang du Vaccarès par points durant l’été 2008, avec nos méthodes classiques (chalutages sur 100 mètres et 5 carottages), sur une grille d’échantillonnage que nous avions testée sur l’étang du Lion en 2001, la même que celle employée pour la cartographie des zostères. Il s’agissait bien, pour nous, de mettre en place le programme « quadribio » comme nous tentons actuellement de le faire en milieu terrestre, sur Amphise. Nous présentons ici le type de résultats obtenus sur trois espèces, toutes les autres ayant été bien sûr échantillonnées, ainsi que la présence d’herbiers, leur état, la salinité et la profondeur au point situé précisément par GPS. La technique est validée et sera la base de notre futur suivi du benthos car elle permet relativement rapidement d’avoir une image assez précise des peuplements, d’être reproductible et surtout de concerner les différentes masses d’eau du système Vaccarès, ce que les transects ne nous permettaient pas de faire. Notons cependant que cela ne signifie pas l’abandon des transects puisqu’ils nous donnent des renseignements supplémentaires sur la dynamique des systèmes et surtout sur les aspects de compétition entre espèces. La technique des points va nous permettre essentiellement d’espacer la lecture de ces transects, longue et relativement fastidieuse en période « d’équilibre » hydrologique.

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HYDROBIOLOGIE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 45

3. Herbier du Vaccarès 3.1 Transect de végétation aquatique Vaccarès Est Capelière Le relevé réalisé en 2008 (fig. 1) indique une absence totale de zostères sur ce transect, alors que le précédent relevé réalisé en 2006 (fig. 2) montrait un herbier assez dense jusqu’à 600 mètres au large. Les conditions de salinité (et donc de turbidité du Vaccarès) ayant peu varié entre ces deux dates, il faut chercher ailleurs la cause de cette disparition : la piste la plus plausible est celle d’un apport important de résidus d’herbicides utilisés dans les rizières, à une concentration supérieure à celle rencontrée les années précédentes car le niveau du Vaccarès est resté très bas en 2007 et 2008, limitant probablement la dilution des effluents du canal de drainage du Fumemorte. Rappelons à ce sujet les données publiées dans le compte rendu 2006/2007 (Evaluation de la toxicité globale des sédiments du littoral des bouches du Rhône par un bio essai : développement larvaire de l’huître creuse Crassostrea gigas en présence d’élutriats de sédiments - F. Galgani, IFREMER ) qui montraient qu’à l’automne 2006, le taux de mortalité des larves d’huitres mises en contact avec des sédiments du secteur est du Vaccarès atteignait 70 à 100 % …

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/10m Zostères Capelière 2006

berge large

Fig. 1 : Hauteur moyenne de l’herbier de zostères sur le transect « Capelière » en septembre 2006

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transect [mètres]

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/10m Zostères Capelière 2008

berge large

Fig. 2 : Hauteur moyenne de l’herbier de zostères sur le transect « Capelière » au début d’octobre 2008

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46 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

3.2 Transect de végétation aquatique Mornès Seuls les 300 premiers mètres ont pu, faute de temps et de météo favorable, être relevés en 2008 (fig. 4). Comparé au relevé 2006 (fig. 3), on peut noter une réduction de la densité des zostères, en particulier entre 240 et 300 m. En début de ligne, la disparition de l’herbier entre 40 et 80 m est à mettre en relation avec les bas niveaux du Vaccarès en 2007 et 2008. Pendant l’été 2009, nous avons prévu de faire un relevé complet des 55 points d’échantillonnage du Vaccarès (protocole DCE). Les données recueillies nous permettront de préciser l’état global de l’herbier et de vérifier si la tendance négative de 2008 se poursuit.

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101520253035

0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700 750 800 850 900transect [mètres]

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Zostères Mornès 2006

largeberge

Fig. 3 : Hauteur moyenne de l’herbier de zostères sur le transect « Mornès » en septembre 2006

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0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700 750 800 850 900

transect [mètres]

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/10m Zostères Mornés 2008

berge large

non relevé en 2008

Fig. 4 : Hauteur moyenne de l’herbier de zostères sur le transect « Mornès » en septembre 2008

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4. Peuplements de poissons du Vaccarès 4.1 Méthodologie

La méthodologie est restée inchangée en 2007 et 2008 : - cinq nuits consécutives de pêche, avec analyse pondérale globale ; - quatre séries par an (deux au printemps et deux en automne) ; - une analyse fine des captures, avec trois nuits échantillonnées par série (E1, E2, E3), à partir d'un même secteur de filet.

4.2 Analyse Richesse spécifique (tableau 2 graphique 1) Les deux stations de la Capelière et de Mornès sont redevenues, en termes de richesse spécifique, ce qu’elles étaient avant les inondations de 93. Notons que nous avons toujours insisté sur la rapidité avec laquelle une espèce s’installe en milieu saumâtre et le temps relativement long qu’il faut pour qu’elle disparaisse, même avec des conditions devenues inhospitalières. Le peuplement d’eau douce s’est installé en une année (94) et a mis prés de quinze années pour disparaître totalement. Nous avons actuellement une quinzaine d’espèces dans les étangs dont une moitié euryhaline « sédentaire » et l’autre d’origine marine. Nous n’avons pas d’explications pour interpréter l’absence de certaines espèces présentes avant 93, en particulier pour ce qui concerne les Gobies (deux espèces absentes). Echantillons Ils confirment une accentuation de l’irrégularité, la salinité importante du Vaccarès faisant se déplacer les poissons soit vers des arrivées d’eau douce, soit, au contraire, vers des flux d’origine marine, ces deux types de milieux étant précisément les plus riches en phytoplancton. Les inondations de fin d’hiver ont un peu plus contribué à déstabiliser la répartition des espèces, soit en dessalant les étangs inférieurs et en les rendant propices à leur développement, soit en favorisant les entrées d’espèces marines juvéniles qui recherchent, elles, les eaux du Vaccarès : il y a eu vraisemblablement des chemins inverses pour ces groupes d’espèces. La présence de Paleamon (Crevettes roses), de nouveau présente (en automne) montre l’importance des déplacements au sein des étangs. La présence de poissons marins en novembre et surtout la capture maintenant fréquente d’individus adultes (Loups et Muges, en particulier) est le signe évident d’une « marinisation » des étangs rendue possible par une élévation, même faible, de la température de l’eau. Un suivi précis de ce paramètre est envisagé pour l’hiver 2009 / 2010. Nous avions déjà noté ce phénomène au niveau des Invertébrés avec l’apparition, en 2007 d’un Mollusque de « lagune ouverte » (Scrobicularia) et la reproduction régulière de la Crevette grise (Crangon)

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48 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Anguilles et Athérines La population d’Anguille semble se maintenir, témoignant d’une amélioration des transits mer/étangs, même s’ils sont de moins en moins « naturels » (passe à poissons efficace, capture des Civelles et lâchers dans les Impériaux). La population d’Athérines semble par contre s’être effondrée, ce qui est une très mauvaise nouvelle pour la pêche professionnelle qui va devoir, réglementairement, de moins en moins compter sur l’Anguille. Nous en sommes réduits aux hypothèses pour expliquer ce phénomène qui nous incite à renouveler la mise en place d’une étude de cette espèce et en particulier de sa reproduction. Au nombre de ces explications, il y a bien sûr le maintien à sec des sansouires dont on sait qu’elles sont un lieu de reproduction car mises en eau par la pluie, donc moins salées, mais aussi l’envahissement par les « pseudo méduses » en mai et juin, animaux au régime carnivore consommant œufs et larves de poissons… nous observons entre 5 et 10 individus au m2 soit de 500 millions à 1 milliard d’individus dans les étangs qui constituent une biomasse consommante énorme face à la relative pauvreté des milieux au printemps. Ajoutons qu’elles contribuent à l’irrégularité de nos échantillons à cette époque par colmatage intégral des filets… Effondrement des populations d’Athérines, limitation prochaine des captures d’Anguilles et méduses viennent obscurcir l’avenir de la pêche professionnelle dans les étangs … à un moment où leur gestion hydraulique paraît nous échapper complètement !

Mesure de poissons au laboratoire. Echantillonnage des athérines

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 49

Tab I : Richesse spécifique des peuplements piscicoles à la Capelière depuis 1988

année saison p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a

Alose du Rhône Alosa falaxAnguille Anguilla anguillaEpinoche Gasterosteus aculaetusAthérine Atherina boyeriLoup Dicentrarcus labraxFlet Platichtys flesusGobie Pomatoschistus spSyngnathe Syngnathus abasterAnchois Engraulis encrassicolusBlennie Blennus pavoDorade royale Sparus aurataGobie noir Gobius nigerLamproie marine Petromyzon marinusMuge doré Liza aurataMuge à grosse tête Mugil cephalusMuge pointu Liza ramadaMuge spOrphie Belone beloneSar Diplodus sargusSardine Sardina pilchardusSole Solea soleaSparaillon Diplodus annularisTurbot Psetta maximaAblette Alburnus alburnusBarbeau Barbus barbusBrème spBrochet Esox luciusCarpe Cyprinus carpio ssp.Chevaine Leucicus cephalusGardon Rutilus rutilusGremille Acerina cernuaHotu Chondrostoma nasusRotengle Scardinius erythrophtalmusTanche Tinca tincaBlack-bass Micropterus salmoidesCarassin Carassius auratus Carpe piscicole Cyprinus carpio ssp.Gambusie Gambusia affinisGoujon Gobio gobioPerche-soleil Lepomis gibbosusPseudorasbora Pseudorasbora parvaPoisson-chat Ictalurus melasSandre Stizostedion luciopercaSilure Silurus glanis

Richesse spécifique 11 8 14 8 13 10 13 10 13 16 11 13 15 16 31 27 26 28 26 27 24 23 19 25 23 22 23 27 16 17 20 23 16 18 16 18 22 16 22 13 15 15Salinité (g/l) 16 17 25 23 19 16 14 14 16 13 15 6 7 5 7 5,5 4,5 4 5 5 10 10 13 12 13 14 13 14 14 12 12 13 13 10 14 15 21 17 19 27 24 24

Espè

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dulcicoles

int

rodu

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2000 2001Es

pèce

s eu

ryha

lines

Espè

ces

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1993 1994 1995 19991998 2002 2005Es

pèce

s du

lcicoles

1989 1990 1991 1996 199719921988 2007 200820062003 2004

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50 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Tab II : Richesse spécifique des peuplements piscicoles à Mornès depuis 1988

annéesaison p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a p a

Alose du Rhône Alosa falaxAnguille Anguilla anguillaEpinoche Gasterosteus aculaetusAthérine Atherina boyeriLoup Dicentrarcus labraxFlet Platichthys flesusGobie Pomatoschistus spSyngnathe Syngnathus spAnchois Engraulis encrassicolusBlennie Blennus pavoDorade Sparus aurataGobie noir Gobius nigerLamproie marine Petromyzon marinusMuge doré Liza aurataMuge à grosse tête Mugil cephalusMuge pointu Liza ramadaMuge spOrphie Belone beloneSar Diplodus sargusSardine Sardina pilchardusSole commune Solea soleaSparaillon Diplodus annularisAblette Alburnus alburnusBarbeau Barbus barbusBrème spBrochet Esox luciusCarpe Cyprinus carpioChevaine Leucicus cephalusGardon Rutilus rutilusGremille Acerina cernuaHotu Chondrostoma nasusRotengle Scardinius erytrophtalmusTanche Tinca tincaBlack-bass Micropterus salmoidesCarassin Carassius auratus Carpe piscicole Cyprinus carpioGambusie Gambusia affinisGoujon Gobio gobioPerche-soleil Lepomis gibbosusPseudorasbora Pseudorasbora parvaPoisson-chat Ictalurus melasSandre Stizostedion luciopercaSilure Silurus glanis

Richesse spécifique 10 9 15 9 10 10 9 15 7 17 13 16 19 17 19 19 21 24 11 18 14 21 17 19 13 17 10 16 8 14 11 13 11 13 11 15 13 10 13 16Salinité (g/l) 18 17 25 15 14 15 18 13 16 6 7 6 7,5 6 5,5 4,5 5 5 10 10 14 13 14 15 15 15 15 14 15 14 12 12 15 17 17 20 20 31 27 25

1992 1993 1994 1995 200820071999 2004 2005 20062000Es

pèce

s du

lcicoles

int

rodu

ites

Espè

ces

dulcicoles

Espè

ces

eury

halin

esEs

pèce

s mar

ines

2001 2002 20031988 1989 1990 1991 1996 1997 1998

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 51

Tab. III : Poids (en g) de chaque espèce représentée dans chacun des échantillons au printemps 2008

E1 E2 E3 E1 E2 E3 E1 E2 E3 E1 E2 E3Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g

Anguille Anguilla anguilla 1 272,0 1 170,0 4000,0 3417,0 2750,0 3330,0 1833,0 3250,0 3250,0 2670,0Flet Patichthys flesus 0,2Joel Atherina boyeri 185,0

Gobie des sables Pomatoschistus sp 1 277,0 70,0 1833,0 963,0 109,0 30,0 63,0 140,6 46,0 61,0 13,3Syngnathe mâle Syngnathus abaster 12,8 19,0 14,6 36,0 37,2 0,4 24,2 1,1 0,7 0,1

Syngnathe femelle Syngnathus abaster 0,3 0,2 15,0 0,7 0,1 0,1 0,0 0,1Dorade royale Sparus aurata 0,9 1,0 0,1 0,04

Blennie Blennius pavo 0,1 0,7 1,0 0,4Loup Dicentrarcus labrax 0,7 0,6 5,0 5,6 1,7 0,9 0,2

Muge à grosse tête Mugil cephalus 0,03 0,2 0,4 0,6Muge doré Liza aurata 18,3 0,7 1,1

Muge pointu Liza ramada 25,1 18,8Muge sp Mugil sp 20,0 290,0 112,5 2,4Sardine Sardina pilchardus 7,6 8,5 93,0 15,0 8,5 4,7

Sar commun Diplodus sargus 1,3 0,9Carpe commune Cyprinus carpio 4 259,0

Carassin carassius auratus 250,0 83,0Poisson chat Ictalurus melas

Pseudorasbora Pseudorasbora parva 0,2Crabe mâle Carcinus aestuarii 268,0 309,0 391,0 1085,0 157,5 181,0 239,0 251,0 367,0 4,4

Crabe femelle Carcinus aestuarii 15,0 2,5 2,5 2,7Crevette rose Palaemon sp. 0,2 33,0 4,5 0,1 0,1 0,1 0,2 0,03Crevette grise Crangon crangon 4 104,0 108,0 78,0 58,2 4,3 0,3 1,8 5,0 1,3 1,0

Capelière Mornès Capelière Mornèsmai-08 mai-08 juin-08 juin-08

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52 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Tab. IV : Poids (en g) de chaque espèce représentée dans chacun des échantillons à l’automne 2008

E1 E2 E3 E1 E2 E3 E1 E2 E3 E1 E2 E3Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g Poids en g

Alose feinte Alosa falax 64,0 17,2 88,6 28,5 27,0 435,0 84,2 15,2Anguille Anguilla anguilla 542,0 2 250,0 3 416,0 3 416,0 3 400,0 2 750,0 1 750,0 833,0 6 250,0 2 417,0 1 333,0 4 166,0Epinoche Gasterosteus aculeatus 0,2 0,3 0,4 0,2 0,3

Joel Atherina boyeri 58,0 1 021,0 260,1 20,0 43,0 8,2 8,4 5,4 62,0 1 630,0 417,0Gobie des sables Pomatoschistus sp 303,2 114,0 206,0 1,0 4,2 135,4 391,0 255,0 71,1 207,0Syngnathe mâle Syngnathus abaster 0,5 1,6 47,0

Syngnathe femelle Syngnathus abaster 0,2 0,4Anchois Engraulis encrasicholus 38,2 0,6 43,4 2,6 65,8 1,9

Dorade royale Sparus aurata 92,5 78,0Muge à grosse tête Mugil cephalus 69,0 79,5 798,0

Loup Dicentrarcus labrax 8,5 38,3Sole commune Solea solea 23,5 62,5 54,3

Muge doré Liza aurata 83,5Muge pointu Liza ramada 99,4 43,0 117,0 18,5 9,4 79,2 22,3 2,4 1 644,0 25,7

Sardine Sardina pilchardus 42,7 13,2 1,4 3,1 8,0 1,0 9,9 3,4Sar commun Diplodus sargus 2,5Sparaillon Diplodus annularis 2,5 1,8Crabe mâle Carcinus aestuarii 127,5 180,0 321,0 397,0 168,2 216,0 110,0 40,8

Crabe femelle Carcinus aestuarii 32,5 40,0 10,0 5,0Crevette rose Palaemon sp. 4,8 0,6 0,7 5,6 0,1 0,7 12,2 8,6 0,7 3,8 0,3Crevette grise Crangon crangon 82,6 110,0 91,4 8,8 32,3 445,0 169,2 73,9 378,0 150,0

Capelière Mornès Capelière Mornèsoct.-08 oct.-08 nov.-08 nov.-08

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 53

Fig. 1 : Capelière mai-08composition de la pêche en % du poids

Carassin2%

Carpe commune31%

Crevette grise31%

Joel10%

Crabe mâle7%

Anguille18%

taxons de -1%1%

Fig. 2 : Mornès mai-08composition de la pêche en % du poids

Anguille61%

Crabe mâle10%

Muge pointu3%

taxons de -1%2%

Joel24%

Fig. 3: Capelière juin-08composition de la pêche en % du poids total

taxons de -1%2%

Anguille88%

Crabe mâle7%

Joel3%

Fig. 4 : Mornès juin-08composition de la pêche en % du poids total

taxons de -1%0%

Anguille89%

Crabe mâle8%

Joel2%

Gobie des sables1%

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HYDROBIOLOGIE

54 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Fig. 5 : Capelière oct-08composition de la pêche en % du poids

Gobie des sables7%

Anguille67%

Crabe mâle3%

Joel15%

Muge pointu2%

Dorade royale1%

Crevette grise3%

taxons de -1%2%

Fig. 6: Mornès oct-08composition de la pêche en % du poids

taxons de -1%1%

Alose feinte1%

Anguille89%

Crabe mâle7%

Muge pointu1%

Gobie des sables1%

Fig. 7: Capelière nov-08composition de la pêche en % du poids

Gobie des sables6%

taxons de -1%3%

Anguille79%

Crabe mâle1%

Crevette grise6%

Alose feinte5%

Fig. 8: Mornès nov-08composition de la pêche en % du poids

Gobie des sables2%

Anguille55%

Crabe mâle3% Joel

15%

Muge pointu12%

Muge à grosse tête6%

Crevette grise4%

taxons de -1%3%

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 55

Capelière Printemps 88-08

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20

25

30

35

88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08

taxo

ns

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g/L

Sp euryhaline Sp marineSp dulcicole Sp dulcicole introduiteSalinité

Mornès Printemps 88-08

0

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20

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35

88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08

taxo

ns

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g/L

Sp euryhaline Sp marineSp dulcicole Sp dulcicole introduiteSalinité

sec

Capelière Automne 88-08

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2530

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88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08

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1520

2530

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g/L

Sp euryhaline Sp marineSp dulcicole Sp dulcicole introduite

Salinité

Mornès Automne 88-08

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88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08ta

xons

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g/L

Sp euryhaline Sp marineSp dulcicole Sp dulcicole introduiteSalinité

sec

Fig. 8 : Richesse spécifique des peuplements piscicoles par station depuis 1988 comparée avec l’évolution de la salinité

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HYDROBIOLOGIE

56 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Athérines de la station "Capelière"

0

50

100

90 91 92 93 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08

années

Moy

enne

jour

naliè

re (k

g)

0

5

10

15

20

25

30

35

Sal

init

é ( g

/l )

printemps automne Salinité

Athérines de la station "Mornès"

0

50

100

90 91 92 93 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08

années

Moy

enne

jour

naliè

re (k

g)

0

5

10

15

20

25

30

35

Sal

init

é ( g

/l )

printemps automne Salinité

Anguilles de la station "Capelière"

0

50

100

90 91 92 93 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08années

Moy

enne

jour

naliè

re (k

g)

0

5

10

15

20

25

30

35

Sal

init

é ( g

/l )

printemps automne Salinité

Anguilles de la station "Mornès"

0

50

100

90 91 92 93 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08années

Moy

enne

jour

naliè

re (k

g)

0

5

10

15

20

25

30

35

Sal

init

é ( g

/l )

printemps automne Salinité

119 kg 153 kg

Fig. 9 : Poids (en kg) des captures d’Athérines et Anguilles à la Capelière et Mornès depuis 1990 comparée avec l’évolution de la salinité

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INVERTEBRES TERRESTRES

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 57

F. INVERTEBRES TERRESTRES 1 Capture et piégeage sur le territoire d’Amphise 1.1 Protocole 2008 Pour mieux connaître le terrain, compléter l’inventaire des insectes de la Réserve et pouvoir préparer un piégeage peut-être plus ciblé sur certaines espèces dans les années à venir, nous avons commencé en 2008 une’ campagne de captures (d’avril à septembre). Les lieux de piégeage dans les différents milieux d’Amphise ont été choisis presque toujours à proximité de repères nivelés sur un quadrillage de 500 mètres de côté (voir la carte ci-contre). Les pièges restent installés pendant 48 heures. Dates de piégeage : 25.04.2008 ; 05.06.2008, 21.08.2009 et 25.09.2009 A 5 sud Roselière A 5 nord Bois de la Ville A 10 Sansouire A 14 Montille A 17 Friche (nord) A 17 nord Bois de tamaris A 17 sud Bois de peupliers A 18 Jonchaie A 25 Friche (sud) A 26 Pelouse (Mas d’Amphise)

Carte des points de piégeage des invertébrés 1.1.1 Méthode : Sur chaque point de piégeage, deux pièges Barber ont été disposés alignés avec le piquet. Dans les milieux Jonchaie, Montille, Pelouse, Friche sud et Bois Tamaris une cuvette jaune a été ajoutée à partir de la deuxième séance de capture. Les pièges Barber (photo du haut) sont des pots enterrés dans le sol destinés à recueillir les invertébrés « marcheurs » (carabidés et certaines araignées.) Les cuvettes de couleurs (photo du bas) sont plutôt destinées à piéger des insectes attirés par les fleurs (abeilles, charançons, diptères). Les pièges contiennent de l’eau et quelques gouttes de « liquide vaisselle ». Les invertébrés sont récoltés morts et gardés dans l’alcool à 70%. Les individus sont épinglés ultérieurement et gardés dans des boites à insectes pour une détermination jusqu’à l’espèce (si possible).

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INVERTEBRES TERRESTRES

58 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

1.1.2 Résultats : Pendant cette campagne de piégeage de 2008, 1254 individus d’invertébrés de 19 ordres différents ont été capturés. Les coléoptères, la plupart des hyménoptères et les hétéroptères ont été épinglés (sauf les Chalcidoidea, etc. de petite taille). Le reste du matériel a juste été compté. Il ne faut pas se laisser tromper par ces chiffres assez importants, la plupart des individus sont des mouches de petit taille (Diptera), des cloportes (Isopoda), des pucerons (Homoptera) et des fourmis (Hymenoptera) déterminables jusqu’à l’espèce par des spécialistes seulement. Les résultats du piégeage ont été faussés par les dégâts de sangliers, qui ont déterré les pièges et retourné les cuvettes. On ne peut pas comparer des populations de coléoptères dans des milieux différents. Il faudrait certainement un piégeage beaucoup plus régulier pour récolter plus d’individus et d’espèces, mais les données permettent de compléter la liste d’espèces de la Réserve de Camargue. La détermination/validation est toujours en cours. Les données de cette campagne de captures de 2008, les invertébrés capturés pendant des sorties ponctuelles sur le terrain et les résultats de la capture à la lumière (25.06.09) vont être inclus dans la base de données. Une liste préliminaire d’espèces se trouve sur la page suivante. Le tableau ci-contre montre un extrait des coléoptères piégés sur le terrain d’Amphise dans les différents milieux. Nous avons souvent trouvé des Staphylinidae dans les pièges mis en place dans les friches ou les bois (Tamaris, Peuplier ou Bois de la Ville). D’autres familles relativement abondantes sont les Curculionidae, Anthicidae et Chrysomelidae.

Globalement les coléoptères ont été plus nombreux au début de l’année. Une trentaine de coléoptères de la famille des Carabidae ont été capturés au cours de la campagne de piégeage de 2008, dont 16 individus dans la roselière, un des milieux où l’on a trouvé le plus de coléoptères au printemps. L’été a été très sec et après l’assèchement du sol, nous avons capturé également moins d’invertébrés. Les larves de coléoptères (par exemple des Lampyridae) ne sont pas présentées dans ce tableau, mais 11 individus ont été trouvés dans divers milieux (pelouse, friche, roselière, tamaris).

Tab. I : Nombre d’individus de coléoptères piégés pendant la campagne 2008 sur Amphise

Lieu/Milieu Lieux dit Piquet Type de piègeColeoptera 25.04.08

Coleoptera 05.06.08

Coleoptera 21.08.08

Coleoptera 25.09.08

Jonchaie canal de Versadou A 18 Barber 1

Jonchaie canal de Versadou A 18 Barber 2

Jonchaie canal de Versadou A 18 cuvette jaune - 1 1Pelouse Mas d'Amphise A 26 Barber 1 5Pelouse Mas d'Amphise A 26 Barber 2 5 1Pelouse Mas d'Amphise A 26 cuvette jaune - 8 1Friche Friche ouest A 25 Barber 1 2 1Friche Friche ouest A 25 Barber 2 4 2 2Friche Friche ouest A 25 cuvette jaune - 3 1Friche Friche est A 17 Barber 1 1 1 3 4Friche Friche est A 17 Barber 2 1 2Bois Tamaris nord ouest de A 17 Barber 1 8 1 2 1Bois Tamaris nord ouest de A 17 Barber 2 18 1Bois Tamaris nord ouest de A 17 cuvette jaune -Bois Peuplier Mas de Paradis sud de A 17 Barber 1 4 2Bois Peuplier Mas de Paradis sud de A 17 Barber 2 1 2Bois Peuplier Mas de Paradis sud de A 17 cuvette jaune - 1Bois Bois de la ville nord de A 5 Barber 1

Bois Bois de la ville nord de A 5 Barber 2 1 2Roselière/Iris A 5 Barber 1 11 8 2Roselière/Iris A 5 Barber 2 11 5Roselière/Iris A 5 cuvette jaune - 1Sansouire A 10 Barber 1 2 1Sansouire A 10 Barber 2 2 3 2Montille de la Bergerie A 14 Barber 1 3Montille de la Bergerie A 14 Barber 2 1 4 1Montille de la Bergerie A 14 cuvette jaune - 1

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INVERTEBRES TERRESTRES

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 59

1.2 Liste préliminaire d’espèces sur Amphise La liste ci-contre regroupe tous les ordres d’insectes qui ont été déterminés au cours de 2008/09. Les lépidoptères et les libellules ont été relâchés après la capture. La plupart des papillons ont été pris en photos. Zerynthia polyxena, (papillon de la Famille des Papilionidae) protégé en France (Annexe IV de la Directive Habitat) et au niveau international (Convention de Bern : Annexe II) a été trouvé sur Amphise en avril 2009 par Sylvie Blanchard pendant la campagne de baguage d’oiseaux. Description du Papillon Zerynthia polyxena Nom vernaculaire : La Diane Taille : 20 à 26 mm en moyenne Habitat : prairies et pelouses humides, bords de rivières, de 0 à 1300 m. Période de vol : de mi-mars à début mai en une seule génération qui dure 3 à 4 semaines. Plantes hôtes : diverses espèces d'Aristolochia (surtout sur rotunda, mais aussi pistolochia) Répartition : présente en colonies localisées mais assez abondantes dans 13 départements du Sud de la France. Sources : (http://www.galerie-insecte.org/galerie/zerynthia_polyxena.html) (http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/Zerynthia_polyxena.pdf)

Zerynthia polyxena (Denis & Schiffermüller, 1775) Photo de Sylvie Blanchard (03.04.2009)

Tab. II : Liste préliminaire d’espèces de la campagne piégeage de 2008 et des captures ponctuelles au filet en 2008 et 2009 ordre genre espèce ordre genre espèceLepidoptera Arctia villica Heteroptera Chorosoma spLepidoptera Autographa/Plusia gamma Heteroptera Corixa spLepidoptera Bembecia chrysidiformis Heteroptera Cymus cf.melanocephalusLepidoptera Brintesia circe Heteroptera Eurydema ornatumLepidoptera Coenomympha pampilus Heteroptera Exolysus pratensisLepidoptera Colias croceus Heteroptera Eysarcoris incouspiculusLepidoptera Everes ariades Heteroptera Lygaeus equestrisLepidoptera Lasiommata megera Heteroptera Myrmus spLepidoptera Lycaena phlaeas Heteroptera Neottiglossa leporinaLepidoptera Macroglossum stellatarum Heteroptera Pirates hybriduspicusLepidoptera Maniola jurtina Heteroptera Pseudophloeus FalleniiLepidoptera Melanargia galathea Heteroptera Syromaster cf.rhombeusLepidoptera Nomophilo noctuella Hymenoptera Chrysida cf. dichroaLepidoptera Ochlodes venatus Hymenoptera Chrysida refulgensLepidoptera Parage aegeria Hymenoptera Polistes gallicus (dominulus)Lepidoptera Pieris rapae Hymenoptera Sphex occitanicusLepidoptera Pieris napi Coleoptera Agapanthia dahliLepidoptera Polyommatus icarus Coleoptera cf. Anthocomus coccineusLepidoptera Pyrgus foulquieri Coleoptera Chlorophorus variusLepidoptera Vanessa atlanta Coleoptera Chlorophorus variusLepidoptera Vanessa cardui Coleoptera Chrysomela cf. haemopteraLepidoptera Zerynthia polyxena Coleoptera Coccinella quinquepunctataLepidoptera Zygena filipendulae Coleoptera Coelambus parallelogrammusOdonata Anax parthenope Coleoptera Crepidodera ferrugineaOdonata Aeshna mixta Coleoptera Exochomus nigromaculatusOdonata Crocothemis erythraea Coleoptera Galeruca interrupta circumdataOdonata Hemianax ephippiger Coleoptera Graphoderus cinereusOdonata Ischnura elegans Coleoptera Hemicospilus pilosusOdonata Ischnura pumilio Coleoptera Hippodamia tredecimpunctataOdonata Libellula quadrimaculata Coleoptera Hydroporus palustrisOdonata Orthetrum cancellatum Coleoptera cf.Ilybius fenestratusOdonata Orthetrum albistylum Coleoptera Leptura cordigeraOdonata Sympecma fusca Coleoptera Malachius spinosusOdonata Symperum fonscolombii Coleoptera Malthodes cf. brevicollisOdonata Sympetrum striolatum Coleoptera Meloe cf. proscarabaeusOdonata Sympetrum meridionale Coleoptera Necrodes littoralisAraneida cf. Araneus marmoreus Coleoptera Oxythyrea funestaAraneida Larinioides cornutus Coleoptera Rhagonycha fulvaAraneida Micrommata ligurinum Coleoptera Rhantus pulverosus/punctatusAraneida Philaeus chrysops Coleoptera Stahylinus olensHeteroptera Aelia acuminata Coleoptera Trox perlatusHeteroptera Aethus nigritus Coleoptera Tytthaspis sedecimpunctataHeteroptera Carpocoris mediterraneus Coleoptera Mononynchus punctumalbum

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INVERTEBRES TERRESTRES

60 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

1.3 Protocole 2009 Cette année un autre essai de suivi, proposé par M. Bruneau de Miré, déjà testé dans d’autre endroits en France, a été adapté pour suivre l’évolution des friches (et ultérieurement aussi d’autres milieux). 1.3.1. Méthode : 5 bottes de paille ont été placées aléatoirement dans chaque friche (autour du piquet A 17 et A 25, voir les cartes ci-contre) le 09 mars 2009. La récolte des coléoptères sous des bottes est réalisée une fois par mois. Après détermination, les données sont rentrées dans une base de données Après une année de captures et à l’aide d’un programme informatique, les espèces caractéristiques peuvent être « choisies » comme indicatrices du milieu. Les années suivantes, ces espèces sont à suivre dans un protocole moins lourd et donnent ainsi un des aspects de l’évolution des friches dans le temps. La méthode retenue pour assurer un suivi a été celle des pièges-abris, précédemment utilisée avec succès en forêt de Fontainebleau, en milieux ouverts et en céréaliculture de Beauce. L’avantage de cette méthode, alors qu’elle n’exige pas d’investissement lourd, est qu’elle est sans impact sur l’environnement et n’entraîne pas de mortalités inutiles. Malheureusement, en raison des destructions occasionnées par les sangliers, il fallut renoncer à l’emploi de bottes de paille, très efficace en grande culture, pour se contenter de l’emploi de tuiles, moins attractives. 1.3.2 Résultat : Dés le deuxième jour, les bottes de pailles étaient retournées et quelquefois complètement détruites. Les bottes ont été remplacées par des planches, puis par des briques attachées avec des tiges en ferraille le 30 mars 2009 (photo page suivante). Celles-ci sont finalement restées en place. Le premier relevé s’est fait le 23 avril avec M. Bruneau de Miré. Extrait de son compte rendu : « Une dizaine de briques furent ainsi disposées par la réserve dans deux friches, les autres parties étant difficilement accessibles en raison des pluies abondantes. Le 23 avril on procéda à un premier comptage alors que la végétation était en plein développement et les crucifères fleuries. A notre grande déception, les seuls coléoptères présents furent 3 Hister quadrimaculatus, espèce qui exploite notamment les crottes desséchées, 1 dans la première friche (A17), 2 sous la même brique dans la seconde (A25). Quelques Anthicides couraient à la surface des briques chauffées par le soleil mais n’ont pas été pris en compte. Etonnamment, aucune fourmilière ne s’était installée sous les briques comme c’est souvent le cas avec ce type d’abri. Que conclure de ce résultat négatif ? Une insuffisance d’attractivité des briques en tant qu’abri ? Mais des cloportes, limaces et lombrics étaient présents. Par ailleurs une botte de paille restée intacte, quelques planches et des pierres se montrèrent également désertés par les insectes. Certes, l’humidité ambiante suite à des pluies fréquentes rendait les abris moins attirants et les émergences printanières moins massives, mais les coléoptères terricoles étaient déjà en activité. »

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 61

Un mois après, le 25 Mai 2009, la faune sous les tuiles reste très rare. Seule 1 grand Staphylin a été trouvé sous une brique de la friche A 17 et une Hister quadrimaculatus sous une autre. Mais la plupart du temps on ne pouvait repérer que des opilions, quelques fourmis (une fourmilière A 17), des limaces, quelques araignées et comme en avril, des cloportes très abondants, presque en-dessous de chaque brique exposée dans les deux friches.

Les données sont insuffisantes pour une analyse statistique, mais on peut prendre cette situation comme représentative d’un état « zéro ». Les briques vont rester sur place pour pouvoir observer un changement éventuel des populations de la faune de ces friches. Sur les photos on peut déjà visualiser un grand changement de la végétation entre mars et juin.

Briques installées dans les friches sur le terrain d’Amphise en mars 2009 (photo de gauche) et juin 2009 (photo de droite) Malgré la forte évolution de la végétation, les coléoptères restent encore très rares au-dessous.

Quelques briques, qui n’étaient pas installées au printemps (pelouse, montille, forêt et sansouires) vont être également posées dans d’autres milieux comme pièges-abris.

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62 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

2. Collaboration avec l’université de Berne (Suisse) (Contact: Dr. Martin H. Schmidt, Zoological Institute, Community Ecology, University of Bern, Baltzerstrasse 6, CH-3012 Bern) En 2008, nous avons mis en place, avec l’université de Berne, en priorité des travaux d’inventaires, puis quelques courtes études sur les milieux (plantes et invertébrés). Un stage comprenant 11 étudiants et 2 accompagnateurs (professeur + étudiante en thèse) s’est déroulé du 23 juin au 04 juillet en Camargue. Cinq jours ont été consacrés au domaine d’Amphise (cette collaboration a fait l’objet d’une convention entre la SNPN et l’Université de Berne). Ils avaient notre accord pour capturer des invertébrés, (de préférence les hyménoptères, coléoptères, orthoptères, libellules et papillons) pour détermination. Les points de capture au filet et aux pièges étaient ajustés au protocole de la réserve (voir la carte ci-dessus). Tous les invertébrés déterminables sur place ont été relâchés directement. Les autres individus ont été tués et préparés pour une collection de référence, laquelle va servir pour les futurs stages. Les résultats ont été envoyés sous forme d’un rapport de stage de tous les stagiaires de l’université de Bern et peuvent être consultés dans leur intégralité sur le site Internet : http://www.staff.unibe.ch/schmidtm/pdf/Protokoll%202008.pdf (en allemand) Quelques corrections ont été faites depuis, concernant la validation des espèces. Ils sont déjà pris en compte dans ce rapport. A long terme, on pourra éventuellement percevoir un changement de milieu dans certaines zones du territoire d’Amphise (par exemple les friches ou sansouires) en particulier dans la composition des espèces. L’autre but vise à compléter la liste d’inventaires de la réserve. Les tableaux suivants présentent les espèces des différents ordres, déterminées au cours de ce stage en 2008 sur le terrain d’Amphise et validées par les spécialistes de l’université de Berne. Elles sont classées par milieux (friche, jonchaie, montille, pelouse, sansouire et bois) qui correspondent aux endroits où nous avons fait le piégeage avec les pots Barber et piéges jaunes (voir la carte page 57). Les colonnes, « canal », « dune » (des Douanes) et « bâtiment » (Capelière/Badon) dans les tableaux suivants concernant des endroits supplémentaires, où quelques individus ont été ramassés pendant des sorties ponctuelles ou des pauses. Photo ci-contre : salle de séjour au gîte de Salin de Badon, transformée en laboratoire.

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 63

Tab. III : Liste des hyménoptères capturés sur le terrain d’Amphise et déterminés par les étudiants de l’université de Berne Famille Genre Espèce Friche Jonchaie Canal Montille Pelouse Sansouire Bois Dune Batiment Famille Genre Espèce Friche Jonchaie Canal Montille Pelouse Sansouire Bois Dune Batiment Apidae Andrena cf ovatula 1 Ichneumonidae Actoricnus seductor 3

flavipes 1 1 Clistopyga incitator 1pilipes 1 Enicospilus cf ramidulus 1 1propinqua 1 1 1 1 merdanus 1thoracica 2 Exochus sp. 1

Anthidium florentinum 1 Ichneumon sarcitorius 1septemdentatum 1 Netelia sp. 1

Ceratina cucurbitina 1 Temelucha sp. 1cyaena Sphecidae Ammophila heydeni 1

Coelioxys afra 1 laevicollis 1sp. 1 sabulosa 1

Colletes marginatus 2 2 Bembix bidentata 1nigricans 1 rostrata 2

Epeolus cruciger 1 Cerceris arenaria 1Eucera clypeata 1 ibericella 1Halictus langobardicus 1 Crossocerus quadrimaculatus 1

maculatus 1 1 Ectemnius cephalotes 1Hylaeus annucularis 1 Gorytes sulcifrons 1

gibbus 1 Isodontia mexicana 1sp. 1 Lindenius mesopleuralis 1 1

Lasioglossum leucozonium 1 1 Oxybelus occitanicus 2malachurum 1 Pemphedron lethifer 1sp. 1 Pison atrum 1subhirtum 1 Podalonia hirsuata 1

Lithurgus chrysurus 2 tydei 1Megachile flabellipes 1 Prionyx kirbii 1 1

rotundata 1 Sceliphron spirifex 2sp. 1 Stizus continuus 1

Nomia diversipes 1 Tachytes panzeri 1Sphecodes monilicornis 1 Trachysphex fulvitarsis 1

puncticeps 1 nitidior 1Stelis punctulatissima 1 panzeri 1 1Xylocopa violacea 1 Vespidae cf Ancistrocerus sp. 1

Vespa crabro 1

Pendant ce stage 67 espèces de 4 différentes familles d’hyménoptères ont été capturées. Certains individus ne sont pas encore déterminés jusqu’à l’espèce (« sp » dans le tableau III). On ne peut pas comparer vraiment la biodiversité des différents milieux, car les insectes ont été capturés selon des méthodes différentes (piégeage au filet, cuvettes jaune et pièges Barber) et avec des efforts de capture différents. Quelques données de cette liste constituent le sujet d’une étude qui a traité de la corrélation entre la distance de vol par rapport à la taille des hyménoptères. 10 cuvettes jaunes ont été disposées pendant 30 heures sur un transect (de 50 mètres de long) en partant d’une pelouse vers les sansouires (un milieu moins attractif, car dépourvu de fleurs). Les insectes ont été récupérés et mesurés. On n’a pas pu obtenir de résultat très net à cause d’une récolte (échantillons) insuffisante pour évaluer précisément la quantité d’hyménoptères par classe de taille, mais une analyse montre quand même que la cuvette jaune dans la pelouse a récolté plus d’individus que les cuvettes plus éloignées de ce milieu attractif à fleurs. Les hyménoptères restent en général près de leur nourriture et de leurs nids (rapport sur Internet page 71).

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64 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Tab. IV : Liste des araignées capturées sur le terrain d’Amphise et déterminées par les étudiants de l’université de Berne Les étoiles (*) indiquent les espèces qui ne sont pas encore validés par les spécialistes. Famille Genre Espèce Friche Jonchaie Bord de canal Sanouire Bois Famille Genre Espèce Friche Jonchaie Bord de canal Sanouire BoisAgelenidae Tegenaria atrica 1 Liocranidae Phrurolithus nigrinus 1

Total Tegenaria 1 Lycosidae Pardosa cribrata * 1Textrix denticulata 1 Pardosa proxima * 2 1

Dictynidae sp * 1 Pirata latitans 1Dysteridae Dystera cf crocata * 1 Pirata piraticus 1Gnaphosidae Aphantaulax cf seminiger * 1 Mimetidae Ero aphana 1

Aphantaulax trifasciata 1 Oxyopidae Oxyopes cf ramosus * 1Drassodes lapidosus s.l. * 1 sp * 1Trachyzelotes barbatus 1 Salticidae cf Evarcha jucunda * 1Zelotes nilicola 1 Leptorchestes peresi 1Zelotes praeficus 1 Neaetha membrosa 1Zelotes tenuis 2 3 Pellenes arcigerus 1

Linyphiidae Gnathonarium dentatum 1 Saitis barbipes 1sp1 * 1 Theridiidae Steatoda phalerata 1sp2 * 1 Thomisidae Heriaeus cf hirtus * 2sp3 * 1 Runcinia grammica 2 1Meioneata cf rurestris * 1 1 Xysticus cf cristatus * 1Oedothorax fuscus 1 Xysticus kochi * 1Prinerigone vagans 1 Titanoecidae Titanoeca albomaculata 1 2

Linyphiidae Stemonyphantes lineatus 1 Zodariidae Zodarion italicum 1 2 Une grande partie des araignées qui ont été capturées dans Tab. V : Liste des sous-familles d’hyménoptères (fourmis) capturés sur le terrain d’Amphise les sansouires, au bord du canal et dans le bois viennent d’une et déterminés par les étudiantes de l’université de Berne courte étude visant à comparer les périodes d’activité pendant la journée. Les piéges Barber ont été vidés toutes les 6 heures (17h, 23h, 5h et 11h). Le résultat de cette étude n’a pas montré de grandes différences d’activité entre la nuit (moins chaude) et la journée. Par contre, la composition des familles dans les différents habitats a été très différente par rapport au recouvrement du terrain par la végétation (Rapport sur Internet page 46). Les espèces de fourmis ont été capturées lors de captures ponctuelles. Seule Crematogaster scutellaris a fait l’objet d’une étude pour suivre l’activité d’une fourmilière près du piquet A5 pendant 12 heures (Rapport page 57).

Sousfamille Genre Espèce Friche Sansouire Bois Pelouse Dune Batiment Dolichoderinae Tapinoma erraticum 1Formicinae Camponotus lateralis 1 1 1

piceus 1Formica cf. cunicularia 1

lusatica 1 1Lasius cf. psammophilus 1 1

psammophilus 1Plagiolepis pygmaea 1

vindobonensis 1Myrmicinae cf.Tetramorium sp. 1

Crematogaster scutellaris 2 1Monomorium sp. 1Tetramorium sp. 1

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INVERTEBRES TERRESTRES

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 65

Tab. VI : Liste de papillons de jour (Rhopalocères à gauche) et papillons de nuit (Hétérocères à droite) capturés sur le terrain d’Amphise et déterminés par les étudiants de l’université de Berne. Famille Genre Espèce Friche Jonchaie Pelouse Sansouire Montille bord de canal

Hesperiidae Thymelicus sylvestris +Lycaenidae Aricia agestis +

Polyommatus bellargus +Polyommatus icarus + + +

Nymphalidae Brintesia circe + + + + +Coenonympha pamphilus + + + + +Lasiommata megera + + + +Maniola cecilia + + +Maniola jurtina +Melanargia galathea + +Pararge aegeria +Vanessa atalanta +

Pieridae Colias crocea + + + +Pieris napi + +Pieris rapae + + + +

famille genre espèce famille genre espèceArctiidae cf. Eilema caniola Noctuidae cf. Luperina dumeriliiCossidae Parahypopta caestrum Clytie illunaris

Phragmataecia castaneae Hadula cf. pugnaxDrepanidae Pleurota schlaegeriella Hadula cf. sodae

cf. Coenocalpe millierata Hadula cf. stigmosacf. Eupithecia massiliata Hadula cf. trifoliicf. Idaea attenuaria Heliothis cf. viriplacacf. Scopula rubiginata Noctua cf. comescf. Tephrina murinaria Noctua cf. interjectaChiasma clathrata Noctua jantheCostaconvexa polygrammata Noctua janthinaIdaea calunetaria Polyphaenis sericataIdaea mediaria Pterophoridae cf. Pterophorus pentadactylaMenophra abruptaria Sesiidae cf. Synanthedon scoliaeformis

Lasiocamidae Gastropacha quercifolia Sphingidae Hyles euphorbiaeNoctuidae Acronicta tridence Tineidae Trichòphaga Rag. Tapétiella

Autographa gamma Tortricidae cf. Lozòpera francillànacf. Capsula sparganii cf. Semàsia tripoliànacf. Cardepia sociabilis Zygaenidae Zygaena cf. filipendulaecf. Chilodes maritimus Zygaena cf. melilòti

Une petite étude sur les papillons de jours (Rhopalocères) a été réalisée au cours de ce stage pour comparer les différents milieux et trouver les espèces indicatrices de ces habitats. Les cases grises dans le tableau VI indiquent les espèces qui ont été observées pendant ce travail sur les transects de 500 m. Dans les milieux « friche » et « bord du canal », on a trouvé plus d’espèces que dans la jonchaie, pelouse ou montille. Dans le cadre de cette étude aucun papillon n’a été vu dans les sansouires (rapport du stage page 45 et 94). Les autres espèces de ce tableau ont été capturées autour des piquets à d’autres occasions. Par contre le piquet A 10 situé dans la sansouire me semble trop proche d’autres milieux pour exclure leurs influences. Quelques papillons comme Brintesia circe, Coenonympha pamphilus, Pieris rapea, Lasiommata megera et Colia crocea semblent présents dans la plupart des milieux prospectés. Les papillons de nuit (Hétérocères) qui ont été capturés surtout pendant le piégeage à la lumière (capture de nuit du 25.06.2008) sont inclus dans le tableau … mais quelques individus ont été aussi trouvés à Salin de Badon et sur les Dunes des Douanes. 40 espèces appartenant à 12 familles ont été déterminées, mais la collection demande à être validée par des spécialistes des hétérocères. (Rapport du stage page 76 et 123).

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Tab. VII : Liste des Curculionidé capturés sur le terrain d’Amphise et déterminés par les étudiants de l’université de Berne Genre Espèce Friche Jonchaie Forêt Montille Dune

Corimalia tamarisci + + + +Coniatus tamarisci +Cossiorhynchites sericeus + +Mononychus punctumalbum +Otiorhynchus aurifer +Pseudapion fulvirostre + Photos ci-contre : M. punctumalbum sur les Iris Photo en ci-dessous : Otiorhynchus aurifer (A. de Wilde http://www.koleopterologie.de/gallery/FHL10C/otiorhynchus-aurifer-foto-dewilde.html)

Les charançons (curculionidae) Otiorhynchus aurifer et Mononychus punctumalbum ont été rencontrés sur les Iris jaunes (Iris pseudacorus). L’étude sur deux jours a donné le résultat suivant :

- O. aurifer se trouvait sur cette plante pendant la nuit mais était introuvable pendant la journée - M. punctumalbum (Photos en haut) était très fréquent pendant la journée sur les fleurs ou se nourrissant de

fruits d’Iris. (Rapport du stage page 35)

Tab. VIII : Liste des Carabidés capturés sur le terrain d’Amphise et déterminés par les étudiants de l’université de Berne

Les individus de carabidae ont été récoltés au cours du stage. Certains ont été trouvés dans les piéges Barber, exposés au bord du canal pour attraper également des araignées (voir en haut) et autres insectes, ou en cherchant sous des pierres, planches etc. (capture à vue). (Rapport du stage page 32)

Genre Espèces Friche Jonchaie Forêt Haie

Anisodactylus virens +Agonum (Europhilus) thoreyi +Bembidion (Emphanes) axillare occiduum +Stenolophus discophorus +Stenolophus proximus +Harpalus (Pseudoophonus) rufipes +Lebia scapularis +Pogonus meridionalis +

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 67

Tab. IX : Listes des orthoptères capturés sur le terrain d’Amphise et déterminés par les étudiants de l’université de Berne en juin 2008 Genre espèce A10 A14 A17 A18 A25 A26 A5

Sansouire Jonchaie Friche Jonchaie Friche Pelouse Roselière

Acrida ungarica XAiolopus strepens XAiolopus puissanti XAnacridium aegypticum XCalliptamus italicus X XCalliptamus wattenwylians XDociostaurus genei X XEuchorthippus elegantulus X X X XEumodicogryllus bordigalensis XLocusta migatoria X XMantis religiosa X X XOedalus decorus XPlatyceis affinis XPlatyceis cf albopunctata XPlatyceis tesselata xPteronemobius heydenii XTettigonia virdissima X Le tableau IX montre les 17 espèces d’orthoptères qui ont été trouvées pendant le stage de l’université de Berne 2008 dans les différents milieux. La plupart de ces données sont récoltées au cours d’une étude de la densité des individus d’orthoptères dans les différents habitats par rapport au pourcentage des poacea (-> la densité est plus haute dans les friches => Rapport sur page 62). En automne, Livia Vallejo nous a aidés à compléter l’inventaire sur les friches d’Amphise (tab. X) On peut ajouter l’espèce Anacridium aegyptium qui a été trouvée à plusieurs reprises au cours des sorties ponctuelles en 2008 et 2009. Des individus de phasmes ont été trouvés le 14 juin 2009 à la sortie de l’OPIE sur Amphise, mais nous n’avons pas encore le résultat de la détermination (Voir le rapport de l’OPIE ultérieurement). Une semaine plus tard au cours d’une autre sortie dans le cadre du stage de l’Université de Berne de Christian Rösti, un spécialiste des orthoptères, a pu faire un inventaire des sauterelles et criquets (sous-ordre Ensifera et Caelifera) sur Amphise (tab. XI) La plupart des espèces ont été capturées autour des piquets A17 et A 25 dans les friches et les proches environs (pelouse, chemins etc.) et sur la Montille d’Ulmet.

Tab. X : Liste des orthoptères capturés et déterminés sur les friches d’Amphise en Septembre/octobre 2008 par Livia Vallejo, et validé par Christian Rösti (Université de Berne)

Ordre famille / sous-famille espèceOrthoptera Catantopidae / Calliptaminae Calliptamus italicusOrthoptera Acrididae /Locustinae Locusta migratoriaOrthoptera Acrididae / Oedipodinae Oedipoda caerulescensOrthoptera Acrididae / Oedipodinae Aiolopus puissantiOrthoptera Acrididae / Oedipodinae Aiolopus strepensOrthoptera Acrididae / Oedipodinae Calephorus compressicornisOrthoptera Acrididae /Acridinae Acrida ungarica mediterraneaOrthoptera Acrididae / Gomphocerinae Omocestus rufipes (= ventralis)Orthoptera Acrididae / Gomphocerinae Euchortippus elegantulusOrthoptera Acrididae / Gomphocerinae Dociostaurus jagoi occidentalisOrthoptera Acrididae / Catantopinae Pezotettix giornaiMantoptera Empusidae Empusa pennataMantoptera Mantidae Mantis religiosa

Tab. XI : Liste des orthoptères capturés et déterminés sur les friches et montille d’Amphise en 22 juin 2009 par Christian Rösti Ordre Famille / sous-famille Genre espèceOrthoptera Acrididae / Oedipodinae Aiolopus puissantiOrthoptera Acrididae / Oedipodinae Aiolopus puissantiOrthoptera Acrididae / Oedipodinae Aiolopus strepensOrthoptera Catantopidae/ Cyrtacanthacridinae Anacridium aegymticumOrthoptera Catantopidae / Calliptaminae Calliptamus barbarusOrthoptera Tettigoniidae / Conocephalinae Conocephalus sp. (larve)Orthoptera Tettigoniidae / Decticinae Decticus albifronsOrthoptera Acrididae / Gomphocerinae Euchortippus elegantulusOrthoptera Gryllidae / Gryllinae Eumodicogryllus bordigalensisOrthoptera Acrididae / Gomphocerinae Omocestus rufipesOrthoptera Tettigonidae / Decticinae Platycleis affinisOrthoptera Tettigonidae / Decticinae Platycleis falxOrthoptera Tettigoniidae / Decticinae Platycleis sabulosaOrthoptera Tettigonidae / Decticinae Platycleis tessellataOrthoptera Gryllidae / Nemobiinae Pteronemobius lineolatusOrthoptera Tetrigidae Tetrix ceperoiOrthoptera Tettigonidae / Tettigoniinae Tettigonia viridissimaPhasmoptera Bacillinidae / Bacillinae Clonopsis gallica

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Cette année un stage similaire a lieu en Camargue du 22 juin au 03 juillet 2009 Nous avons mis en œuvre un autre protocole pour comparer les montilles et sansouires d’Amphise avec d’autres sites de la réserve « plus protégés » (moins d’influence anthropique au cours des dernières années). Des pièges Barber (6 par milieu : Salicornia fructicosa, Salicornia herbacea et Montille) ont été posés dans les différents milieux sur et autour de la Montille d’Ulmet (sansouires) et également sur et autour d’une Montille à l’est du phare, afin d’avoir plus d’informations sur la différence de la composition du peuplement d’invertébrés par rapport aux facteurs humidité, hauteur (NGF) et pâturage. Les 36 pièges ont été triés par groupe (pour les coleoptères et les araignées). En première analyse, on peut seulement dire que le piégeage sur Amphise a fait apparaître un plus grand nombre d’espèces, mais en nombre d’individus moins importants. Cela peut s’expliquer par une mosaïque d’habitats plus fine. Les lieux de capture sont entourés par des roselières, canaux d’eau douce et arbres. Au contraire, les résultats dans les sansouires à l’est du Phare, encore plus humides (plus bas) qu’Amphise, montrent surtout une grande densité des carabes du genre Pogonus. Une analyse plus complète de cette petite étude figurera dans le prochain compte rendu 2009/10. Même si tous les coléoptères ne vont pas être déterminés à l’espèce, les nombres d’individus et les familles nous montrent déjà une différence entre les deux sites comparés. Il reste à réfléchir pour les années à venir à une étude plus complexe qui pourrait être mise en place avec un stagiaire encadré par un entomologiste de l’université. Localisation des piégeages avec les Pots Barber pour comparer les milieux d’Amphise avec d’autres milieux de la réserve sans influence anthropique. M : Montille ; SS : Sansouires S. fructicosa ; SA : Sansouires à salicornes annuelles (à l’est du Phare) MU : Montille Ulmet ; SSU : Sansouires à S. fructicosa Ulmet ; SAU : Sansouires à salicornes annuelles d’Ulmet

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3. Suivi des coléoptères : recherche du Scarabée sacré 3.1 Rappel méthodologique Trois dunes ont été échantillonnées du 28 au 30.04.2009 pour rechercher les espèces Scarabeus sacer et Scarabeus semipunctatus (voir carte ci-dessous) : La capture de ces espèces nécessite l’emploi d’excréments frais pour les attirer (bouse de bovins). Des bouses sont récoltées et congelées plusieurs jours (mois) avant l’utilisation afin de tuer tous les coléoptères qui s’y seraient déjà installés. Trois pots de Barber sont installés avec une bouse posée sur une grille (photo à gauche) dans les deux dunes : dune des Douanes et dune du Gênois. Six piéges du même genre sont posés sur la dune de la Comtesse (voir la carte ci-dessous). La dune de Rousty, qui est très près de la digue avec un risque de dérangement des pièges bien visibles par les touristes, a été remplacée par la dune de Gênois. La dune de Charles n’a pas été choisie à cause d’une inondation de la plage par les fortes pluies de printemps (inaccessibilité).

Les pièges sont relevés au bout de 48 heures. Toutes les espèces, bien connues des dunes, ont été déterminées sur place et relâchées directement. Pour les espèces plus difficiles à déterminer, seule la famille a été notée dans le tableau ci- dessous.

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70 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

3.2 Résultats : Comme l’an dernier, aucun Scarabeus sacer (ni Scarabeus semipunctatus) n’a été capturé dans les pièges. A notre connaissance, personne n’a « rencontré » récemment ces espèces, encore relativement abondantes il y a une dizaine d’années, dans la réserve. La dernière capture d’un individu de scarabée sacré remonte au mois de juin 2006 lors d’un piégeage sur la Dune de la Comtesse.

Dans le tableau XII toutes les espèces ou famille prises au cours du piégeage sont listées. En comparaison avec les autres années, on peut constater que nous avons capturé moins d’espèces de coléoptères (14 espèces) qu’en 2005 (37 espèces pendant 2 séances de capture –> fin mars et fin mai) mais plus que l’année dernière (seulement 3 espèces ont été piégées pendant une seule capture en début juin). Pour le suivi à venir il reste à voir s’il ne faudrait pas installer plus de piéges (sur toutes les dunes) et multiplier les dates des captures (au moins deux : entre avril et juin) pour retrouver cette espèce, si elle reste présente. Les individus capturés dans les pièges ont certainement été la proie des scarites, également présents dans les pièges.

Tab. XII : Résultats de la capture avec bouses des bovins sur les différentes dunes de la Réserve Les « + » montrent juste la présence de cet ordre ou famille, mais les individus ne sont pas dénombrés ordre famille espèces

I II III I II III I II III IV V VI

Coleoptera Curculionidae Arammichus juvencus 1 2 2Coleoptera Curculionidae Philopedon plagiatum 1 1 2Coleoptera Tenebrionidae Halammobia pellucida 3 4 25 1 4 10 3 2Coleoptera Tenebrionidae Phaleria provincialis 1 1 1Coleoptera Tenebrionidae Stenosis intermedia 1Coleoptera Tenebrionidae Leichenum pulchellum 2 1Coleoptera Aphodidae Brindalus porcicollis 2 1 1 1Coleoptera Scaritidae Scarites buparius 1 3 1Coleoptera Phalacridae cf. Olibrus flavicornis 3Coleoptera Carabidae sp. 1Coleoptera Histeridae sp. 1 1 1Coleoptera Halticidae sp. 1Coleoptera Ptinidae sp. 1Coleoptera ? sp. 1Opilionida Opilionidae sp. 2Araigneid Arachidae sp. 1Dermaptera Labidurridae Labidura sabulosum + +Homoptera Aphididae sp. + +Hymenoptera Formicidae sp. +

Dunes des Douanes ouest Dune de Gênoit Dune de la Comtesse

Scarites dans le pot de Barber

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 71

4. Lestes macrostigma sur le territoire de la Réserve Lestes macrostigma (Eversmann, 1836) est une espèce rare et très localisée en France comme dans d’autres pays d’Europe occidentale et d’Afrique du Nord et figure sur la liste rouge des espèces menacées en France (Dommanget, 1987) (voir la carte ci-contre). Cette espèce a été trouvée pour la dernière fois sur la Réserve de Camargue (Salin de

Badon) en 1995 par J.M. Faton et C. Deliry. Une prospection du même secteur en 1999 n’avait donné aucune indication de sa présence. Au cours des dernières années, des sorties de prospection fin mai/début juin ont eu lieu ponctuellement, mais cette espèce n’avait pas été retrouvée. Aguesse P. (1961) signale Lestes macraostigma comme libellule présente en Camargue sur le Domaine de la Tour du Valat depuis plus de 40 ans (données d’Aguesse et Bigot). Un inventaire des libellules a été fait en 1992 par Michel Papazian sur différents secteurs de Camargue (Réserve de Camargue, Tour du Valat, Palissade, Marais du Mas d’Agon…) mais L. macrostigma n’a jamais été capturée pendant les 6 sorties de terrain printanière (mi-avril à fin juin). Dans les années 1997 à 2000 l’espèce est retrouvée sur du Domaine de la Tour du Valat (A. Dorgere, S. Befeld et d’autres personnes) dans le cadre d’autres études sur les libellules du domaine. Sur le territoire des marais du Vigueirat, une population stable de Lestes macrostigma a pu s’installer ces dernières années et a été suivie par P. Lambret. D’après Faton & al. (2000) l’espèce est malgré tout réellement en danger de disparition sur le littoral méditerranéen français : ils préconisent un véritable plan de conservation du Leste à grands stigmas au niveau national. Ses habitats de reproduction en Camargue se sont fortement réduits du fait de la modification des pratiques de gestion hydraulique dans les espaces naturels situés entre les eaux douces et les eaux saumâtres. Ce printemps une sortie (l’après-midi) a été organisée le 06.06.2009 avec J.M. Faton et C. Deliry sur le terrain de Salin de Badon. Une trentaine d’individus ont été vus à l’endroit où ils avaient été observés en 1995. En retournant sur place le lendemain plus tôt (car ces Lestes pondent en général plutôt pendant la matinée) on a pu rencontrer des couples (voir la photo page suivante), certains en train de pondre dans la végétation de scirpes dans les tiges à environ 20 cm de hauteur hors de l’eau. La profondeur de l’eau allait de 5 à 25 cm selon l’endroit et la salinité variait entre 8 et 15 g/l. La photo sur la page suivante montre ce milieu de scirpes à Salin de Badon. L. macrostigma était également présent, mais moins abondant, un peu plus loin à l’ouest de ce secteur. La salinité y était moins importante et allait de 5 à 6, 5 g/l. Les fortes pluies de ce printemps 2009 ont vraisemblablement favorisé la présence de Lestes macrostigma (mise en eau prolongée) bien que cette espèce ait besoin de marais qui s’assèchent régulièrement en été. Comme la gestion de la Réserve est adaptée aux besoins de cette espèce de libellule (eau en hiver et assèchement en été), il y a une bonne probabilité que L. macrostigma puisse garder une population stable sur le long terme dans la Réserve de Camargue. Il est connu que cette espèce peut sembler disparaître pendant quelques années pendant les périodes défavorables et réapparaître ensuite quand les conditions s’améliorent (Ujhelyi, 1959). Il reste à contrôler si la présence du pâturage (malgré tout très extensif par les chevaux de la réserve) peut influencer le succès de reproduction de cette espèce sur Salin de Badon.

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72 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

D’autres milieux à scirpes sur Amphise ont été prospectés le même jour (07.06.2009). Cinq individus en tout ont été observés entre A4 et A9 (voir la photo ci-contre et la carte page 57) bien que le terrain soit déjà presque asséché. Les individus observés sont soit des erratiques qui tentent leur chance sur de « nouveaux » sites, soit des individus qui ont pu éclore en février/mars et se développer et pondre en mai/juin avant l’assèchement. Les œufs attendront alors le retour éventuel de l’eau à la fin de l’hiver suivant (Deliry).

Ces sites sont cartographiés en sol nu sur la carte d’occupation du sol de 2006. Il est possible que le surpâturage intensif des taureaux sur Amphise ait diminué les chances de développement de l’espèce qui doit passer l’hiver sous la forme d’œufs dans la tige de scirpe avant de pouvoir sortir pour sauter dans l’eau et continuer son cycle de vie. Nous poursuivrons l’année prochaine l’observation du développement de ces milieux et la prospection de L. macrostigma et de leurs exuvies.

Quelques caractéristiques de Lestes macrostigma : (K.-D.B. Dijkstra 2006) Décrit par Dr. Eduard Eversmann en 1836 en Russie pour la première fois comme nouvelle espèce (Agrion macrostigma), l’espèce est classée dans la famille de Lestidae. Caractérisé par ses grands ptérostigmas sur les ailes (photo ci-contre) et la pruinosité bleue sur la tête et thorax, il est bien reconnaissable. Taille de 39 à 48 mm (total). Période d’éclosion en Camargue entre mi-mai et mi-juin. Période de vol de mai à août La larve saute dans l’eau en mars pour continuer son cycle de larve au stade d’adulte Habitat : Presque exclusivement inféodé aux eaux côtières ou continentales, peu profondes, colonisées par les scirpes maritimes (Bolboschoenus maritimus) : salines abandonnées, dépressions dunaires et marges des lacs salés Facteurs de Biotope d’après Plattner H. (1967) : - eau salée assez chaude, avec 25 cm de profondeur - relativement calme (vent) - peu de précipitation en juillet/août - air chaud, jusqu’à saturation en sel - une végétation (pauvre en espèces) avec des plantes du milieu salé - Scirpus maritimus (voir la photo ci-contre) Litérature:

- Plattner H. (1967) : Zum Vorkommen von Lestes macrostigma (Eversmann, 1836) in Rumänien - K.-D.B. Dijkstra / R. Lewington (2006): Guide des libellules de France et d’Europe. - Faton J.M. et Deliry C.: Lestes macrostigma (Eversmann, 1836) en Camargue – Bilan des prospection 1999/2000 - Aguesse P. (1961) : Contribution à l’étude écologique des Zygoptères de Camargue. Thèse Doct. Sci. Nat., Paris, imp. CRDP Aix en Provence :1-159 - Liste rouge française : Dommanget, J. (1987). Etude faunistique et bibliographique des Odonates de France. INRA, Muséum national d’histoire naturelle, Inventaire de faune et flore, Fascicule 36, Secrétariat de la faune et de la flore, Paris : 1-287.

Bois de la Ville

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AMPHIBIENS

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 73

G. Amphibiens 1. Suivi des amphibiens Ce suivi a été initié en 2007 sur la Réserve Nationale de Camargue dans le cadre du suivi de l’impact du BTI sur la faune de Camargue, mis en place dans des secteurs démoustiqués témoins et coordonné par la Station Biologique de la Tour du Valat. Au vu des résultats, le suivi dans ce cadre n’a pas été poursuivi mais nous avons toutefois continué à appliquer ce protocole. La formation initiale sur le protocole de recueil des données a été dispensée par Anthony Olivier (Tour du Valat) puis nous nous sommes chargés de réaliser ce suivi sur la réserve. 1.1 Protocole de suivi de la densité relative des amphibiens chanteurs (extrait du : Rapport sur le suivi de l’impact potentiel des traitements au Bti sur les amphibiens chanteurs, les invertébrés paludicoles et les hirondelles de fenêtres en Camargue - par Brigitte Poulain et Gaëtan Lefebvre) On dénombre au total 8 espèces d’anoures, dont 6 distinguables par le chant en Camargue (les différentes espèces de grenouilles « vertes » ont été regroupées) : le crapaud commun Bufo bufo dont la présence est accidentelle en Camargue sauf sur les marges du Plan du Bourg; le crapaud calamite Bufo calamita de distribution localisée et en déclin en Camargue; le pélodyte ponctué Pelodytes punctatus commun localement; le pélobate cultripède Pelobate cultripes rare et au chant très discret; la rainette méridionale Hyla meridionalis abondante et trois espèces de grenouilles vertes dont la distinction par le chant est difficile : la grenouille de Perez Rana perezi, la grenouille rieuse Rana ridibunda introduite et envahissante et enfin la grenouille de Graf (Rana klp graffii), hybride entre les deux espèces précédentes. Chaque année, quatre séances d’écoutes sont prévues entre janvier et octobre de façon à cibler les périodes maximales d’activité de chant de l’ensemble des espèces : 1. janvier-février : crapaud commun et pélodyte ponctué 2. mars-avril : crapaud calamite, pélobate cultripéde, rainette méridionale et grenouilles vertes 3. mai-juin : grenouilles vertes et rainette méridionale 4. septembre-octobre : pélodyte ponctué, crapaud calamite, pélobate cultripède et rainette méridionale. La réalisation des périodes d’écoute est cependant dépendante des conditions météorologiques locales qui motivent l’activité de chant (températures douces et sans vent après précipitations abondantes). Réalisation de 10 points d’écoute de 5 minutes, distants d’au moins 500 m et tous situés à proximité d’une mare où l’observateur note un index d’abondance des individus chanteurs de chaque espèce de 0 (aucun individu) à 3 (chœur). Dénombrements débutant 60 minutes après le coucher du soleil sous des conditions météo favorables (vent faible et pluie absente ou faible) lorsque l’activité de chant est maximale. Afin d’aider à l’interprétation des données, il a été décidé de noter approximativement la distance des amphibiens entendus selon les trois catégories suivantes: <50m, entre 50 et 250 m ou >250 m de l’observateur.

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AMPHIBIENS

74 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

1.2 Résultats Pour la période concernée, des écoutes ont lieu à l’automne et au printemps. Les conditions climatiques chaudes et sèches de l’automne n’ont pas été propices aux chants. En revanche, les pluies importantes du début d’année ont été très favorables dès le mois de février. Les données du tableau indiquent les présences/absences par espèce sur chaque grand secteur. Parallèlement à ce suivi, un effort plus particulier de prospection a été porté sur Amphise en automne et au printemps afin de chercher les zones de pontes. Seulement deux Pélodytes ont été observés en 2 ans sur les montilles d’Amphise (voir chapitre d’Amphise sur les mares).

Carte des points d’écoute sur la Réserve. Il faut ajouter le point Capelière sud (au laboratoire), non figuré sur cette carte

Tab. I : Présence et absence des espèces amphibiens sur les 10 points d’écoute de la Réserve de Camargue Site Date Hyla meridionalis Rana sp. Pelodytes punctatus Bufo calamita Bufo bufo Pelobate cultripes

Capelière 19/06/08 + + - - - - 14/10/08 - - - - - - 18/03/09 + + - - - -

Salin de Badon 19/06/08 + + - - - - 14/10/08 - - - - - - 18/03/09 + + - - - -

Amphise 19/06/08 + + - - - - 14/10/08 - - - - - - 18/03/09 + + - + - -

Digue à la Mer 19/06/08 - - - + - - 14/10/08 - - - + - - 18/03/09 - - - + - -

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VEGETATION

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 75

H. VEGETATION 1. Transect ligne de végétation 1.1 Rappel méthodologique Un protocole d’échantillonnage de la végétation terrestre, sous la forme d’un transect permanent orienté nord-sud et long de 4700 mètres (de la plage de la réserve au Bois des Rièges) a été mis en place en 1989, avec la collaboration de P. Grillas et F. Mesleard (Station Biologique de la Tour du Valat). La méthodologie retenue consiste en une lecture mixte par points et par segments, avec une maille de un mètre, des données suivantes : espèces présentes (sur le point et sur le segment), espèce ayant le plus fort recouvrement sur le segment, espèce dominante en hauteur sur le segment et hauteur maximale. Les objectifs de ce suivi sont essentiellement les suivants : - inventaire et étude de la distribution de la végétation, en fonction de variables environnementales, - suivi de la végétation à moyen et long terme, - utilisation de ce transect matérialisé sur le terrain pour d’autres échantillonnages ou suivis (invertébrés, passereaux, petits mammifères...). Une première lecture complète de la végétation a eu lieu au printemps 1990. Un relevé topographique tous les mètres a été effectué durant l’été 1990, ainsi que le relevé de plusieurs paramètres physiques (hauteur de la nappe, salinités de la nappe et du sol à diverses profondeurs). Des lectures complètes du transect ont été réalisées en 1990 (première année de test et mise au point du protocole), 1991, 1994, 1995, 1996, 2002 et cette année (2008). Après une analyse des deux premières années de suivi complet (1990 et 1991), sept secteurs échantillons de cent mètres ont été sélectionnés, répartis de manière à couvrir les principales unités de végétation rencontrées sur le transect. Seuls ces échantillons ont été “lus” en 1992 (où l’un d’eux n’a pu être lu en raison de la présence permanente de taureaux appartenant à Monsieur Pourquier), 1993, de 1997 à 2001, de 2003 à 2007 et cette année (2009).

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VEGETATION

76 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

1.2 Résultats Les figures des pages suivantes retracent l’évolution des principales espèces (ainsi que du sol nu) présentes sur le transect depuis 1990 sur les secteurs échantillons lus cette année. En dépit d’une année globalement marquée par une forte pluviométrie, et, par conséquent, une submersion importante et durable des sansouires, les trois espèces de salicornes pérennes présentent une remarquable stabilité à l’époque où les relevés ont été effectués (juin 2009), tant espèce par espèce que toutes espèces confondues. Lors d’années comparables en termes de submersion (1995 et 1996), S. fruticosa et A. glaucum avaient accusé une régression sensible, ce qui ne semble donc pas être le cas cette année, du moins sur du court terme (les relevés futurs permettront de confirmer ou non ces observations sur du plus long terme). Seule S. radicans accuse une très légère diminution, dans la « dynamique » observée ces dernières années, qui était visible de façon plus accusée lors de la lecture complète du transect en 2008.

Les conditions climatiques et en particulier pluviométriques ont en revanche profité aux espèces annuelles de zones plus hautes, comme le montrent les exemples de G. faestuciformis ou d’A. littoralis (J. subulatus était également au printemps très répandu, mais la faible taille de l’échantillon traité ne permet pas de le mettre nettement en évidence sur les seuls secteurs échantillonnés).

Sol nu

0

100

200

300

400

500

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Total des salicornes vivantes

0

300

600

900

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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VEGETATION

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 77

S. fruticosa

0

100

200

300

400

500

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

S. fruticosa morte

0

100

200

300

400

500

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

A. glaucum

0

100

200

300

400

500

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

A. glaucum mort

0

100

200

300

400

500

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

S. radicans

0

100

200

300

400

500

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

O. portulacoïdes

0

40

80

120

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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VEGETATION

78 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

G. fæstuciformis

0

20

40

60

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

A. littoralis

0

20

40

60

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

S. Herbacea

0

20

40

60

80

100

90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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VEGETATION

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 79

2. Evolution de la ceinture d’Arthrocnemum glaucum sur la plage de la réserve

On peut considérer le cordon dunaire entre Douanes et Comtesse comme fixé. Nous avons surtout observé la présence d’un ou deux stades pionnier supplémentaires (et indispensables !) entre l’Arthrocnemum glaucum et l’Oyat : Agropyrum junceum et Sporobolus arenarius

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AVIFAUNE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 81

I. AVIFAUNE 1. Dénombrement des oiseaux d’eau sur le système Vaccarès 1.1 Rappel méthodologique Le suivi mensuel des oiseaux d’eau sur la totalité de la Réserve de Camargue a été mis en place depuis le mois d’août 1988, avec les objectifs principaux suivants : - connaître la potentialité des différentes zones de la Réserve (sansouires, étangs, îlots...) en fonction des paramètres du milieu (niveaux d’eau, salinités...), - étendre le suivi des anatidés et foulques, réalisé en avion sur l’ensemble de la Camargue depuis 1965 de septembre (puis d’août) à mars, aux autres

espèces d’oiseaux d’eau (ardéidés, limicoles, foulques...), y compris durant la période estivale. La Réserve a été divisée en différents secteurs (découpage légèrement remanié en 1996) qui sont, chaque mois, parcourus sur une journée à pied, en bateau ou en voiture. Les oiseaux dénombrés sont localisés de façon précise sur des cartes, de manière à éliminer d’éventuels “doubles comptages”. La date est choisie, dans la deuxième quinzaine du mois, en fonction des conditions climatiques : il est en effet nécessaire d’effectuer ce type de dénombrement dans de bonnes conditions de visibilité, en particulier absence de brume, de fortes pluies ou de vent violent (fort clapot sur les étangs rendant grèbes, canards et foulques difficiles à observer). Durant la saison de chasse, d’août à février, les dénombrements n’ont jamais lieu le lundi : la forte pression de chasse du week-end autour de la réserve a des conséquences importantes sur la distribution, les oiseaux se concentrant sur les espaces protégés. Les chiffres bruts présentés ci-après doivent être considérés de façon indicative, la marge d’erreur inhérente à ce type d’estimation étant fonction des effectifs présents, de leur répartition (agrégative ou non) et de la taille des groupes. En outre, en particulier en période de migration ou lors d’accidents climatiques (vague de froid, brusque modification des niveaux d’eau...), des mouvements importants peuvent brusquement se produire, leurs effets n’étant pas détectables le jour du dénombrement. Cette méthode, les mêmes personnes dénombrant tous les mois les mêmes secteurs, permet néanmoins de connaître avec une bonne représentativité les effectifs d’oiseaux à la date du dénombrement, et leur évolution depuis le début de l’hivernage 1988.

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AVIFAUNE

82 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

1.2 Résultats (saison 2008/2009) Canards : Globalement, si l’on considère l’ensemble des espèces de canards hivernant, l’hivernage 2008 / 2009 est très inférieur à la moyenne. Sur l’ensemble du delta (Gauthier-Clerc, comm. pers.), les dénombrements par avion apportent les mêmes résultats (hivernage globalement dans la moyenne de quarante années de dénombrements, mais très inférieur aux dernières années). Avec des chiffres faibles, l’on retrouve cependant la tendance observée depuis ces dernières années, à savoir des effectifs en début d’hivernage (septembre-octobre) importants, égaux ou supérieurs aux effectifs stationnant sur la réserve au cœur de l’hiver. Tendance également récurrente ces dernières années, l’essentiel (75 à 80 %) des canards présents sur la réserve en septembre est constitué de canards colverts, qui représentent ensuite, durant l’hiver, autour de 50 % des effectifs totaux. Une étude a été entreprise en Camargue par l’ONCFS afin de tenter d’évaluer l’importance des lâchers de colverts (effectifs lâchés, survie, participation à l’établissement d’une « population sédentaire »…), lâchers qui pourraient expliquer au moins en partie ces phénomènes. Pour la première fois cette année, les effectifs de colverts hivernant sur la réserve sont globalement légèrement inférieurs à la moyenne (ils restent plus élevés que la moyenne générale, mais inférieurs aux dernières années, sur l’ensemble du delta). Les stationnements de canards souchets, siffleurs et surtout de sarcelles d’hiver ont été extrêmement faibles cet hiver sur le territoire de la réserve, malgré, pour cette dernière espèce, des conditions de submersion des sansouires du sud des Bois des Rièges a priori favorables. A l’échelle de la Camargue, la même tendance est observée pour ces trois espèces (dans une moindre mesure cependant concernant le siffleur), en particulier pour les sarcelles, peu abondantes sur les sites d’accueil historiquement les plus riches (Vigueirat). A contrario, sur la réserve de Camargue comme sur l’ensemble du delta, les effectifs de canard chipeau restent relativement abondants, proches de la moyenne (du moins durant la première partie de l’hivernage sur la réserve) cet hiver. Les effectifs de pilets sont, quant à eux, sensiblement inférieurs à la moyenne, avec un passage assez classique en février. Concernant les canards plongeurs, on peut noter leur quasi absence sur les étangs de la réserve cet hiver, de façon plus accentuée encore qu’au cours de ces dernières années. Aucun stationnement autre qu’anecdotique de milouins n’a été observé, et les morillons stationnant traditionnellement en fin d’hivernage sur la Capelière, comme la saison dernière, n’ont pas été observés. Sur l’ensemble de la Camargue, le même phénomène, dans les mêmes proportions, est observé dans les dénombrements aériens, exception faite de la nette rousse, dont les effectifs hivernant se situent dans la moyenne. Grèbes : hivernage des grèbes huppés globalement dans la moyenne, tandis que les grèbes à cou noir ont stationné en nombre très importants en début d’hivernage – septembre / octobre (maximum des vingt dernières années atteint en septembre, comme la saison dernière, et octobre). Foulque : là aussi, début d’hivernage relativement conforme aux moyennes observées ces vingt dernières années (environ 25 000 individus sur le Vaccarès en octobre), suivi comme les années précédentes dès novembre de faibles à très faibles effectifs sur la réserve. Plus largement en Camargue, la même tendance est notée, avec des effectifs hivernant très inférieurs à la moyenne générale, et plus encore à ceux des dernières années.

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AVIFAUNE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 83

Cygne tuberculé : l’augmentation des effectifs hivernant se poursuit à l’échelle de la Camargue, mais pas cet hiver sur la réserve, où les chiffres restent proches de la moyenne observée sur les vingt dernières années. Oie cendrée : les stationnements hivernaux de l’espèce sur le territoire de la réserve, comme la saison passée, n’augmentent plus. Cette espèce utilise plusieurs sites d’hivernage en Camargue, « échangeant » des individus au cours de l’hiver. Ainsi, les zones classiques « historiques » (Amphise, Cassieu sur la réserve) concentrent moins les hivernants de cette espèce, qui continue à augmenter à l’échelle de la Camargue, avec cette année l’apparition de nouvelles remises importantes. Spatule blanche : l’espèce est dorénavant présente de façon régulière et croissante tout au long de l’année. Les effectifs reproducteurs (sur deux îlots des Impériaux, un seul était occupé les années précédentes) augmentent également cette année encore. Notons par ailleurs les importants stationnements au mois d’octobre sur la réserve de grandes aigrettes, flamants roses et aigrettes garzettes (maxima des vingt dernières années pour la grande aigrette et le flamant). Grosse fréquentation également des étangs du sud de la réserve par les flamants roses au cours du printemps (maximum atteint cette année pour le mois de mai).

Nombre total de canards

0

50000

100000

150000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

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AVIFAUNE

84 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Canard siffleur

0

5000

10000

15000

20000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

Canard chipeau

0

5000

10000

15000

20000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

Sarcelle d'hiver

0

10000

20000

30000

40000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

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AVIFAUNE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 85

Canard colvert

0

25000

50000

75000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

Canard souchet

0

10000

20000

30000

40000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

Canard pilet

0

5000

10000

15000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

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AVIFAUNE

86 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Nette rousse

0

2000

4000

6000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

Fuligule milouin

0

10000

20000

30000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

Fuligule morillon

0

2000

4000

6000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

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AVIFAUNE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 87

Aigrette garzette

0

350

700

1050

1400

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

Grande aigrette

0

50

100

150

200

250

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

Flamant rose

0

10000

20000

30000

40000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

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AVIFAUNE

88 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Foulque macroule

0

25000

50000

75000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

Cygne tuberculé

0

100

200

300

400

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

Oie cendrée

0

600

1200

1800

2400

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

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AVIFAUNE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 89

Spatule blanche

0

50

100

150

200

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

Grèbe huppé

0

1000

2000

3000

4000

5000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

Grèbe à cou noir

0500

100015002000

25003000

Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janvier Février Mars Avril Mai Juin

2008-2009

Moyenne 1989 - 2009

Maxi 1989 - 2009

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AVIFAUNE

90 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

2. Dénombrement des oiseaux d’eau sur les marais de la Capelière Depuis avril 1983, un dénombrement quotidien des oiseaux d’eau est effectué sur les deux marais de la Capelière. A la suite des aménagements effectués depuis 1983, de nouveaux travaux hydrauliques ont été réalisés entre 2005 et 2007 visant à contrôler de façon indépendante le niveau d’eau de chacun des marais. Depuis 2007, à la suite d’un assec estival pour tenter de réguler les espèces invasives, le niveau d’eau du marais est maintenu en vasière durant l’été, favorisant l’accueil de nombreuses espèces de limicoles en période de forte fréquentation touristique ce qui ne pouvait être le cas avant. Grâce à cela, certaines espèces nouvelles pour la Capelière sont vues régulièrement : Spatule blanche, Chevalier stagnatile, Chevalier arlequin… A cela s’ajoute l’évolution rapide de la roselière du bord Vaccarès devenu très attractive au printemps et en été et qui favorise les échanges d’oiseaux avec la Capelière. L’évolution mensuelle moyenne de quelques espèces d’oiseaux d’eau est présentée dans les graphiques ci-après. La tendance de l’hiver précédent se confirme avec une très faible fréquentation par les anatidés, notamment les canards plongeurs. Pour les autres espèces, les niveaux d’eau sont restés très élevés au premier trimestre 2009 d’où des conditions défavorables pour les ardéidés et les bécassines.

Niveau d'eau de la Capelière

-100

1020304050

janv-00 juil-00 janv-01 juil-01 janv-02 juil-02 janv-03 juil-03 janv-04 juil-04 janv-05 juil-05 janv-06 juil-06 janv-07 juil-07 janv-08 juil-08 janv-09

Marais nord Marais sud

Evolution du nombre total de canards de 1989 à 2009

0

500

1000

1500

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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AVIFAUNE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 91

Evolution du nombre d'aigrettes garzettes de 1989 à 2009

0

15

30

45

60

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Evolution du nombre de canards colverts de 1989 à 2009

0

50

100

150

200

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Evolution du nombre de foulques macroules de 1989 à 2009

0

100

200

300

400

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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AVIFAUNE

92 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Evolution du nombre de bécassines des marais de 1989 à 2009

0

15

30

45

60

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Evolution du nombre de sarcelles d'hiver de 1989 à 2009

0

150

300

450

600

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Evolution du nombre de canards plongeurs de 1989 à 2009

0

500

1000

1500

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 93

3. Dénombrement des oiseaux d’eau à Salin de Badon Comme à la Capelière, la fréquentation des marais de Salin de Badon (Tamarguiron, Baisse des Flamants, Baisse des Aigrettes) par les oiseaux d’eau fait l’objet d’un suivi particulier. Depuis 1977, un dénombrement hebdomadaire est réalisé sur l’ensemble des marais. Dans la continuité des travaux d’aménagements effectués dans les années 80 sur Salin de Badon, un effort plus particulier a été fait ces dernières années sur la gestion hydraulique pour maîtriser plus précisément les niveaux d’eau. Grâce à cela, les objectifs fixés dans le plan de gestion pour chacun des marais sont respectés plus régulièrement et permettent une gestion plus fine notamment l’été. Toutefois, cette nouvelle gestion nécessite un certain apprentissage pour anticiper sur la baisse rapide des niveaux au printemps Les graphiques suivants représentent les effectifs mensuels moyens depuis 1977 pour une vingtaine d’espèces. Pour la première fois, un graphique d’évolution des niveaux d’eau est présenté. Les marais de Salin de Badon ont été à sec durant près de 3 mois au second semestre 2008 et n’ont vraiment été réalimenté que fin décembre. Début 2009, les fortes précipitations ont gonflé les marais qui ont atteint des niveaux record. L’effet de ces niveaux d’eau inhabituels s’est fait ressentir sur les peuplements d’oiseaux. Au deuxième semestre 2008, de très faibles effectifs d’anatidés ont été comptés. De même, au printemps, aucun limicoles n’a été vu durant le premier trimestre, période pourtant classique pour des espèces telles que les chevaliers arlequins ou les barges à queue noire.

Niveau d'eau de Salin de Badon

-100

102030405060

janv-98

juil-98

janv-99

juil-99

janv-00

juil-00

janv-01

juil-01

janv-02

juil-02

janv-03

juil-03

janv-04

juil-04

janv-05

juil-05

janv-06

juil-06

janv-07

juil-07

janv-08

juil-08

janv-09

Aigrettes Tamarguiron Flamants

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94 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Echasse blanche

0

25

50

75

100

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Avocette

0

500

1000

1500

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Courlis cendré

0

20

40

60

80

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 95

Chevalier arlequin

0

200

400

600

800

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Chevalier aboyeur

0

10

20

30

40

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Chevalier gambette

0

10

20

30

40

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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96 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Barge à queue noire

0

400

800

1200

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Total Limicoles

0

1000

2000

3000

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 97

Grand Cormoran

0

20

40

60

80

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Flamant rose

0

130

260

390

520

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Spatules blanches

0

55

110

165

220

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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98 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Grande Aigrette

0

10

20

30

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Aigrette garzette

0

90

180

270

360

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Héron cendré

0

25

50

75

100

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 99

Foulque macroule

0

400

800

1200

1600

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Canard chipeau

0

150

300

450

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Canard colvert

0

600

1200

1800

2400

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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100 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Canard souchet

0

200

400

600

800

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Sarcelle d'hiver

0

1050

2100

3150

4200

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Tadorne de Belon

0

60

120

180

240

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 101

Cygne tuberculé

0

25

50

75

100

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Total Canards

0

1500

3000

4500

6000

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

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102 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

4. Passereaux 4.1 Baguage des passereaux à la Capelière et au Salin de Badon Stage de baguage en Camargue (6 au 13 octobre 2008) Pour la deuxième année consécutive, nous avons fait appel aux services de Pèire Thouy pour encadrer ce stage. Pèire effectuait déjà des opérations régulières de baguage sur la réserve. Ce stage de baguage fût également le dernier organisé par la SNPN sur la Réserve Nationale de Camargue. Comme l’année dernière, les conditions météorologiques ont été plutôt favorables. Seulement 4 participants à ce stage avec une moyenne de 60 oiseaux capturés par jour sur la période. Classiquement, les 3 espèces les plus capturées furent la fauvette à tête noire (près de 50 % des captures), le rouge-gorge et le pouillot véloce (environ 25 % des captures pour ces deux espèces). Pour le reste, signalons la capture d’un merle à plastron (peu commune) et également des captures de gobemouche gris et gobemouche noir (plutôt tardives). Egalement à signaler le contrôle d’une Bouscarle de Cetti baguée le 29/10/2004 par Pèire. Belle surprise avec la capture d’une pipistrelle pygmée baguée le 03/08/2007 à Prenzlau en Allemagne et contrôlée le 08/10/2008 à Salin de Badon !

Tableau 2 : Bilan journalier du stage de baguage du 06 au 13 octobre 2008 Nom latin Nom commun 06-oct 07-oct 08-oct 09-oct 10-oct 11-oct 12-oct 13-oct Total Contrôle Alcedo atthis Martin-pêcheur 1 1 1 3 2 8 Turdus philomelos Grive musicienne 1 1 1 3 Turdus merula Merle noir 1 1 Turdus torquatus Merle à plastron 1 1 Erithacus rubecula Rouge-gorge familier 7 9 2 14 9 13 5 2 61 Phoenichurus ochruros Rouge-queue noir 2 2 Phoenichurus phoenicurus Rouge-queue à front blanc 1 1 Luscinia svecica Gorge-bleue à miroir 1 2 3 Acrocephalus scirpaceus Rousserolle effarvatte 1 2 2 2 3 3 13 Cettia cetti Bouscarle de Cetti 4 4 4 1 2 2 2 19 1 bagué le 29/10/2004 Sylvia borin Fauvette des jardins 2 1 3 1 7 Sylvia atricapilla Fauvette à tête noire 19 28 7 31 35 41 37 35 233 Sylvia melanocephala Fauvette melanocephale 2 3 7 4 3 1 20 Phylloscopus trochilus Pouillot fitis 1 1 2 Phylloscopus collybita Pouillot véloce 5 10 5 6 5 15 9 3 58 Muscicapa striata Gobemouche gris 1 1 2 Ficedula hypoleuca Gobemouche noir 2 3 1 6 Regulus ignicapillus Roitelet triple bandeau 1 1 1 3 Troglodytes troglodytes Troglodyte mignon 4 1 5 Parus major Mésange charbonnière 3 2 1 6 1 bagué le 25/02/2008 Passer domesticus Moineau domestique 7 1 7 6 7 1 1 30 1 bagué le 25/02/2008 Passer montanus Moineau friquet 1 1 Total 43 67 15 82 70 93 66 49 485 3

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 103

4.2. Baguage sur Amphise Une convention de partenariat a été signée entre la RN de Camargue et deux bagueurs locaux, M. Fabrice Teurquety et M. Benjamin Vollot. L’objectif est de déterminer les potentialités du site en termes de flux migratoire par des séances de capture se déroulant sur 24 h, de midi à midi, en installant si possible les filets au même endroit d’une fois sur l’autre.

Suite à l’opération du printemps 2008, d’autres opérations de baguage ont eu lieu en automne 2008 et au printemps 2009.

Le tableau ci-contre présente le bilan des 3 séances de capture réalisées en automne 2009. Pour la première année-test de capture sur le site d’Amphise, 34 espèces ont été recensées pour environ 410 captures et une quarantaine de contrôles.

nom commun code bagueur 13/09/08 14/09/08 27/09/08 28/09/08 26/10/08 Martin-pêcheur ALCATT 4 1 Rousserolle effarvatte ACRSCI 1 1 Pipit des arbres ANTTRI 1 Chardonneret élégant CARCAR 1 Bouscarle de cetti CETCET 3 3 2 Rougegorge familier ERIRUB 3 3 12 Gobemouche noir FICHYP 3 9 2 Rossignol philomèle LUSMEG 1 Epervier d'Europe ACCNIS 1 Mésange charbonnière PARMAJ 1 3 3 Rougequeue à front blanc PHOPHO 1 Pouillot véloce PHYCOL 2 5 Pouillot fitis PHYLUS 6 3 Mésange bleue PARCAE 4 Accenteur mouchet PRUMOD 4 Roitelet huppé REGREG 5 Roitelet triple bandeau REGIGN 2 1 2 Pinson des arbres FRICOE 3 Fauvette mélanocéphale SYLALA 4 Fauvette à tête noire SYLATR 2 5 32 27 Fauvette des jardins SYLBOR 1 4 3 Fauvette grisette SYLCOM 1 Troglodyte mignon TROTRO 1 Merle noir TURMER 4 Total captures 4 28 8 57 78 175 dont contrôles 1 3 1 5

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104 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Bilan des captures effectuées sur Amphise au printemps 2009 Les contrôles effectués au printemps 2009 concernent des oiseaux bagués en 2008 sur le même site soit : -Bouscarle de Cetti : espèce nicheuse sédentaire -Rossignol philomèle et Hypolaïs polyglotte : espèces migratrices nicheuses

nom commun code bagueur 28/03/09 03/04/09 06/04/09 17+18/04/09 09/05/09 16/05/09 Accenteur mouchet PRUMOD 1 Bouscarle de Cetti CETCET 1 1 2 4 2 Bruant proyer MILCAL 1 Coucou gris CUCCAN 1 Fauvette à tête noire SYLATR 1 3 4 1 Fauvette grisette SYLCOM 3 Fauvette des jardins SYLBOR 1 Fauvette mélanocéphale SYLALA 1 Gobe-mouche noir FICHYP 3 Grive musicienne TURPHI 1 Hypolaïs polyglotte HIPPOL 28 16 Mésange charbonnière PARMAJ 3 3 1 1 Pouillot fitis PHYLUS 3 3 5 1 1 Rouge gorge ERIRUB 1 2 3 Rouge queue/front blanc PHOPHO 2 Rossignol philomèle LUSMEG 8 10 4 Verdier d'Europe CARCHL 1 Epervier d'Europe ACCNIS 1 Moineau domestique PASDOM 1 Moineau friquet PASMON 1 Total captures 6 14 19 16 47 27 129 dont contrôles 3 3 4 10 9 29

Mésange bleue

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AVIFAUNE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 105

4.3 Couples de passereaux nicheurs recensés à la Capelière Les passereaux nicheurs de la Capelière sont recensés chaque année au printemps (entre février et juin) par des parcours d’écoutes systématiques du territoire de la Capelière (25 ha) durant lesquels sont notés tous les contacts d’oiseaux chanteurs, en particulier quand ils sont simultanés. Depuis 1992, le recensement concerne l’ensemble des espèces nicheuses. En 2009, un stagiaire de BTA, Gabriel Caucal, nous a assistés pour ce recensement annuel. On note en 2009 une augmentation des effectifs nicheurs d’espèces plutôt forestières (Mésange à longue queue, Hypolais polyglotte, Chardonneret élégant, tourterelles) conforme à l’évolution affirmée d’une partie de la roselière vers un boisement de frênes, un maintien à un bon niveau des rossignols et bouscarles, les autres espèces restant stables. Deux des trois couples de cisticoles ont disparu, vraisemblablement du fait du coup de froid de janvier. Les hirondelles rustiques nichent à nouveau dans les observatoires du sentier nature (un à deux couples), même si plusieurs tentatives n’ont pas abouti. D’autres espèces que celles mentionnées dans le tableau nichent plus ou moins régulièrement à la Capelière, il s’agit du coucou, des pics (le vert chaque année, l’épeiche et l’épeichette irrégulièrement), et du moineau domestique. En dehors des passereaux, notons que trois couples de hérons cendrés ont à nouveau niché en 2009 au nord du domaine dans les peupliers blancs (3 en 2006, 5 en 2007, 3 en 2008), chaque couple élevant deux à trois jeunes. Un couple de cigognes blanches installé depuis 2006 a produit en 2009 3 jeunes à l’envol dans le même secteur que les hérons cendrés. Espèce (nom latin) Espèce (nom français) 1982 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009Columba palumbus Pigeon ramier 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 à 2 1 à 2 2 à 3 2 1Streptopelia decaocto Tourterelle turque 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 à 2 1 à 2 1 1 2Streptopelia turtur Tourterelle des bois Présence irrégulière 1 1 0 0 0 1 1 0 1 1 1 0 1 1 1 0 1 3Strix aluco Chouette hulotte Présence régulière (1 couple) 1 1 1 1 1 1 1Picus viridis Pic vert Présence régulière (1 à 2 couples) 2 1 1 1 1 1 1Hirundo rustica Hirondelle rustique Présence irrégulière 2 3 3 3 5 0 1 à 2Luscinia megarhynchos Rossignol philomèle 16 17 14 19 16 17 23 19 17 17 17 17 18 18 18 19 20 18 18 13 à 14 21 20 19 à 20 20 16 18Turdus merula Merle noir Présence irrégulière 1 2 0 1 0 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1Cettia cetti Bouscarle de Cetti 16 15 15 0 0 2 4 9 13 16 18 18 19 20 19 15 16 19 17 14 17 17 à 18 16 18 16 18Cisticola juncidis Cisticole des joncs Pr. irr Pr. irr Pr. irr 0 0 0 0 0 2 2 2 3 4 2 2 2 2 à 3 4 2 2 2 2 3 5 3 1Acrocephalus melanopogon Lusciniole à moustache Présence irrégulière 3 0 0 0 0 0 0 1 0 2 2 0 1 0 0 0 0 0Acrocephalus scirpaceus Rousserolle effarvate 9 9 7 5 5 7 7 5 6 5 6 4 7 6 3 à 5 4 4 5 4 4 à 5 7 5 5 3 3 4 à 5Acrocephalus arundinaceus Rousserolle turdoïde 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 1 1 1 0 0 0 1 ? 0 1Hippolais polyglotta Hypolaïs polyglotte 11 9 11 6 ? 8 11 6 4 4 4 4 9 9 8 à 9 8 à 9 7 à 8 6 5 à 6 5 à 6 6 à 7 5 à 6 6 5 8 9 à 10Sylvia melanocephala Fauvette mélanocéphale Présence irrégulière 0 1 1 1 1 2 à 3 3 1 0 à 1 2 2 1 à 2 2 1 à 2 3 3 2 2Sylvia atricapilla Fauvette à tête noire 5 5 7 7 6 6 9 5 7 5 8 6 6 7 4 7 à 8 5 6 5 5 5 à 6 5 à 6 6 8 8 7Aegithalos caudatus Mésange à longue queue Présence régulière 1 0 1 1 1 1 à 2 1 2 à 3 1 3 2 2 1 2 à 3 3 3 2 4 à 5Parus caeruleus Mésange bleue Présence irrégulière 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 à 2 0 0 0Parus major Mésange charbonnière 3 3 3 5 3 4 3 3 4 5 6 3 3 4 5 à 6 6 6 6 6 5 7 6 à 7 9 8 7 6 à 7Corvus monedula Choucas des tours Présence régulière (1 à 2 couples) 2 2 1 2 2 2 1Sturnus vulgaris Etourneau sansonnet Présence irrégulière 0 1 1 1 2 2 2Carduelis carduelis Chardonneret 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 3 3 3 3 à 4 4 3 4 à 5 3 1 à 2 1 1 à 2 5 5 à 6Emberiza schoeniclus Bruant des roseaux Présence irrégulière 2 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

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AVIFAUNE

106 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Nid d’hirondelles rustiques dans l’observatoire de la Capelière

Nid d’échasses blanches dans la roselière du Vaccarès

Nid de cigognes à la Capelière

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MAMMIFERES

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 107

J. MAMMIFERES 1. Lapins

1.1 Rappel méthodologique

Depuis 1987 (1989 pour le secteur "Douanes - Rousty", impraticable jusqu'à cette date), des dénombrements de nuit au phare en voiture sont effectués durant l'hiver sur la digue à la mer et sur la route en bordure des clos au sud du domaine d'Amphise. Il s'agit d'une méthode largement éprouvée par ailleurs, qui permet une comparaison interannuelle fiable de l'évolution des effectifs de lapins à cette saison (les populations sont alors exclusivement constituées d'individus adultes). Les indices pris en compte sont les chiffres maximums obtenus sur des séries de quatre comptes successifs chaque mois. Le circuit effectué a été découpé en trois grandes zones homogènes : la digue à la mer, du parking de la Comtesse au chemin des Douanes, puis du chemin des Douanes à Rousty (limite ouest de la réserve), et le domaine d'Amphise.

1.2 Résultats

Sur le secteur d’Amphise (anciennes prairies en friche), la spectaculaire diminution des effectifs de lapins dénombrés s’est poursuivie cette année encore pour aboutir, peut-on dire, à la quasi-disparition de l’espèce (confirmée par ailleurs par les observations effectuées sur le secteur – prospecté toute l’année de façon intensive- hors protocole de suivi). Cet effondrement des populations est un phénomène observé partout ailleurs dans le delta, que ce soit dans les espaces protégés - où des dénombrements similaires sont réalisés - ou dans les espaces chassés - le lapin a pratiquement disparu des tableaux de chasse (Olivier et al., en préparation). Le VHD (dont l’un des premiers cas avéré en nature a été observé à Salin de Badon en 1989) a sans aucun doute contribué fortement sinon principalement à cette disparition. En Camargue, et en particulier sur Amphise, les populations sont donc dorénavant très fragmentées (petits noyaux de populations isolés), avec pour conséquence une immigration faible, et une circulation des anticorps (myxomatose et VHD) très aléatoire. Par ailleurs, les densités étant très faibles dans les milieux où le lapin subsiste, la qualité de l’habitat potentiellement favorable à l’espèce se dégrade (embroussaillement)… En conséquence, on peut s’interroger sur l’avenir de l’espèce en Camargue et sur la possibilité d’une recolonisation à moyen terme. Cette question doit en particulier être posée et examinée dans le cadre du plan de gestion d’Amphise, le lapin de garenne constituant un élément de l’écosystème particulièrement important en tant que proie de nombreux carnivores terrestres et de grands rapaces. Sur la digue à la mer, on constate également la quasi disparition du lapin sur les secteurs dénombrés, même si les chiffres étaient de toute façon auparavant faibles dans cette zone (population très fragmentée).

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MAMMIFERES

108 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Indices d'abondance de lapins sur le secteur "Amphise" ( * = furetage)

060

120180240300360

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N89

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M90

N90

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M91

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N93

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N95

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* * * * * *

Indices d'abondance de lapins sur le secteur "Comtesse-Douanes" ( * = furetage)

0

25

50

75

100

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N93

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* * ** * *

Indices d'abondance de lapins sur le secteur "Douanes - Rousty" (* = furetage)

0

10

20

30

N89

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M90

N90

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N95

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D00

D01

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* * * *

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MAMMIFERES

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 109

2. Inventaire Micromammifères sur Amphise Globalement, le nombre d’individus capturés, toutes espèces confondues, est relativement faible. Sans surprise, c’est dans les friches ainsi que sur les pelouses et montilles que les captures sont les plus abondantes, tandis qu’elles restent anecdotiques (à l’image de résultats obtenus antérieurement dans ces milieux) en sansouire. Si le nombre de captures de musaraignes (deux espèces, principalement russula) témoigne de populations bien présentes dans les friches ou les pelouses, le nombre de souris capturées reste faible pour ce type de milieu. Le type de piège utilisé ne permet pas la capture du campagnol provençal, mais de nombreux indices de présence (taupinières) suggèrent qu’il est présent sur la plupart des montilles du territoire d’Amphise. Mais la plus forte surprise est l’absence totale de captures de mulots. Le mulot est généralement bien présent dans les milieux types pelouses rases, son abondance était faible mais sa présence régulière lors d’autres échantillonnages antérieurs utilisant les mêmes pièges et le même protocole ailleurs en Camargue (Roger, 1988 à la Tour du Valat ou SNPN, 1989 ailleurs sur le territoire de la réserve). L’espèce est par ailleurs régulièrement présente dans les pelotes de réjection (Bayle, 1985 ; Bergier et Badan, 1986…). Avant toute conclusion et tentative d’explication, il convient de poursuivre l’effort d’échantillonnage dans divers milieux du territoire d’Amphise lors des années futures, au printemps et à l’automne (cette absence dans les captures peut être « accidentelle » cette année), et de répéter en parallèle des échantillonnages dans d’autres sites où l’on avait capturé des mulots de façon régulière (Capelière, dunes), afin de vérifier si le phénomène est local (uniquement sur Amphise) ou non…

Date nombre de nuits

Ligne A 11/08 2 Mus musculus 3 Ligne B 12/08 Rien 3 Ligne C 12/08 1 Mus musculus 4 Ligne D 03/09 2 Mus musculus;

1 Crocidura suaveolens 3

Ligne E 03/09 Rien 3 Ligne F 03/09 1 Crocidura russula 3 Ligne G 03/09 1 Mus musculus 2 Ligne H 03/09 Rien 2 Ligne I 03/09 Rien 2 Ligne J 04/09 Rien 3 Ligne K 04/09 Rien 3 Ligne L 04/09 1 Crocidura russula 3 Ligne M 04/09 Rien 3 Ligne N 04/09 1 Crocidura russula 3 Ligne O 05/06 1 Crocidura russula ;

1 Mus musculus 3

Ligne P 05/06 Rien 3

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MAMMIFERES

110 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Ligne A, B, C : friches (pieds de digue) Ligne D : pelouse haute Ligne E et F : sansouire haute (salicornia fruticosa, suaeda) Ligne G, H et I : pied de digue Ligne J et K : digue sableuse Ligne L, M et N : friches (pieds de digue) Ligne O : montille arasée Ligne P : pelouse basse

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BASES DE DONNEES

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 111

K. BASES DE DONNEES Rappel Projet à long terme prévu au plan de gestion, la mise en place de bases de données a été entreprise il y a cinq ans. Ce travail a abouti à l'élaboration (sous Access) de six bases de données, conçues sur une structure commune.

Ces bases de données ont été conçues, dans la mesure du possible, pour répondre aux contraintes suivantes :

- permettre d'inclure et d'homogénéiser des données extrêmement diversifiées (observations ponctuelles, inventaires, suivis écologiques, données bibliographiques) et pas toujours complètes ;

- permettre une saisie simplifiée par l'ensemble des salariés de la réserve ; - répondre aux demandes futures des divers utilisateurs ; autoriser des requêtes variées prenant en compte non seulement des données "espèces",

mais également des données physiques ; - permettre un lien direct, simple et évolutif avec le système d'information géographique de la réserve.

Etat d'avancement et perspectives Après la (longue) phase de conception et de test, la phase de saisie des données recueillies durant la dernière décennie via les observations naturalistes et par les différents suivis effectués est maintenant terminée. Nous parvenons également à actualiser les données dans des délais raisonnables… A ce jour, les six bases de données totalisent près de 80 000 observations, réparties comme suit :

- Oiseaux : 66 000 observations, incluant les dénombrements mensuels depuis leur début (1989), les observations ponctuelles du personnel de la réserve et celles des « log » laissés à la disposition des visiteurs depuis 1994. La saisie des données ornithologiques anciennes figurant dans les Actes de la réserve a débuté.

- Insectes : 1500 observations, incluant toutes les données des inventaires réalisés depuis dix ans. - Poissons : 1200 observations, pour la quasi-totalité issues des résultats des campagnes de pêche depuis 1988. - Amphibiens et reptiles : 400 observations, incluant l’inventaire réalisé en 2000 et les données bibliographiques rassemblées à cette occasion.

Restent à mettre à jour les données acquises en particulier sur le territoire d’Amphise en 2008 – 2009. - Mammifères : 1100 observations, incluant les données ponctuelles depuis 1994 et les données des dénombrements de lapins. - Flore : 7 500 observations, pour l’essentiel issues des inventaires botaniques de 1991 à 1995, de l’inventaire des lichens de 2001.

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BASES DE DONNEES

112 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Depuis l’automne 2003, la base de données "oiseaux" alimente également le site Internet de la réserve, avec la mise en ligne tous les mois des résultats du dénombrement d'oiseaux sur tout le territoire, et de l'ensemble des observations ornithologiques réalisées par le personnel de la réserve et les visiteurs tous les deux mois : Ces bases de données sont également exploitées régulièrement pour répondre à des demandes de renseignements, des enquêtes (mise à jour de l’inventaire du patrimoine des réserves naturelles, compte-rendu ornithologique camarguais…).

- L’automatisation du lien entre ces bases de données et le SIG de la réserve s’avère plus complexe que prévu. Sa réalisation nécessitera l’intervention d’un informaticien et reste prioritaire.

- La numérisation récente des Actes de la réserve autorise maintenant une recherche informatique par « mots-clefs », ce qui devrait nous

permettre d’intégrer beaucoup plus facilement, et surtout plus rapidement (actuellement, le temps disponible permet tout juste l’actualisation régulière) ces données « anciennes ». C’est la priorité des mois à venir, ces bases de données n’ayant à terme véritablement de sens et d’utilité que sous condition de pouvoir constituer une mémoire à long terme et d’apporter la possibilité d’apprécier d’éventuelles évolutions importantes.

- Autre priorité (récurrente…), la mise en forme et l’intégration des données physiques disponibles (niveaux d’eau, salinités, bathymétrie…), étroitement liées à la possibilité d’établir un lien automatisé avec le SIG.

Programme de « surveillance continue » Ce programme, testé l’année passée, est maintenant opérationnel après quelques modifications du protocole, et alimente dorénavant régulièrement les bases de données. Rappelons qu’il s’agit de combler un manque certain de données concernant les espèces les plus communes, en notant de manière systématique, organisée et géoréférencée les observations d’espèces « banales » chaque mois de l’année en se limitant au territoire de la réserve. L’ensemble des salariés participe à ce programme, ainsi qu’une bénévole de la SNPN, Isabelle Giergasz, que nous remercions ici.

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AMPHISE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 113

L. Amphise 2008 / 2009 1. Métadonnées 2008 et 2009 ont été consacrées, sur ce territoire, à la récolte des données naturalistes nécessaires à la constitution de la partie « A » du plan de gestion du territoire, plan de gestion commandé et financé par le Conservatoire du Littoral (Novembre 2009) pour définir sa politique à moyen terme de gestion de propriété. Le contexte Après plus de 50 années de pâturage intensif et d’hydraulique non réfléchie (en termes de conservation) qui ont profondément marqué le territoire, nous avons vécu deux années « atypiques », totalement sèches en automne et fortement pluvieuses en fin d’hiver et au début du printemps : nous n’avons encore pas « connu » sur le site, d’année « normale » (s’il en existe !). Les travaux entrepris en septembre 2007 avaient permis de ne plus voir le domaine envahi par les eaux agricoles usées du Versadou, la décision a été prise ensuite de ne plus introduire d’eau douce en attendant les conclusions du plan de gestion. 1.1 La topographie a d’abord été abordée comme source de toutes les analyses sur ce domaine, deux bras du Rhône ayant occupé le site et modifié profondément altitude et texture des sols. Elle a été réalisée à partir d’un maillage (500mX500m) de cornières métalliques calées par rapport au « zéro » NGF et par, d’une part des transects à la lunette puis, d’autre part, à la faveur des hautes eaux de fin d’hiver 2009, par des relevés de hauteur d’eau sur des points repérés au GPS et retranscrits sur les orthophotographies (carte 1). A partir de ces données, les lignes de niveau ont été tracées, le choix de ne retenir que des isobathes tous les 10 cm d’altitude a été dicté par notre incapacité à rendre compte des « micro reliefs » (canaux, digues etc.), la précision de nos GPS étant de l’ordre de 5 mètres. Les résultats sont synthétisés sur la carte 2. Les aspects hydrauliques ont été portés sur une autre carte, avec leur réalité d’aujourd’hui, celle de 1942 et celle, par les vestiges retrouvés, de périodes plus anciennes. 1.2 La végétation a été cartographiée à partir de photographies aériennes à basse altitude, d’un important travail de terrain et d’une synthèse (carte 3). La typologie retenue est discutable, car uniquement basée sur les espèces dominantes trouvées, afin d’éviter l’effet climatique ponctuel. Il reste donc des regroupements à faire et sans doute des précisions à apporter à cette cartographie, qui traite de milieux en pleine évolution. Un relevé botanique sur un rayon de 5 mètres autour de chaque piquet a été réalisé en 2008 et 2009, et une autre série de relevés a été réalisée sur chacun des 13 clos des friches en cours d’évolution. Ces derniers relevés ont été réalisés début juillet, donc sur les végétaux les plus pérennes (graminées essentiellement) pour fournir une première estimation de tendance, la plus récente possible. Quatre photographies (points cardinaux) ont été réalisées à chaque piquet, en 2006 et en 2009.

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AMPHISE

114 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Carte 1 : localisation des points de relevés topographiques

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AMPHISE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 115

Carte 2 : topographie du territoire d’Amphise

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AMPHISE

116 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Légende pour la carte ci-contre

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AMPHISE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 117

Carte 3 : végétation dominante du territoire d’Amphise

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AMPHISE

118 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Carte 4 : potentialités de la végétation du territoire d’Amphise

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AMPHISE

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 119

Carte 5 : infrastructures anciennes et actuelles du territoire d’Amphise

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AMPHISE

120 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

Carte 6 : occupation du sol à l’époque de la réalisation du cadastre Napoléon

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1.3 Invertébrés 1.3.1 Insectes Nous avons procédé de trois manières : - du « systématique » par piégeage classique (récipients jaunes et pot de Barber) dans les principaux habitats - un échantillonnage plus « serré » sur les friches avec la participation de collaborations extérieures - des séries de collectes « non organisées » pour compléter un inventaire du domaine Les peuplements subissant actuellement, encore plus que la végétation, des phénomènes de restructuration et d’enrichissement, ces données restent incomplètes, la récolte de données sur les insectes demeurant, par ailleurs, entachée de variabilité en fonction de la météo et des facultés de déplacement de ces animaux en milieu ouvert. Enfin, afin de vérifier une apparente pauvreté du domaine en insectes nous avons piégé simultanément dans des milieux équivalents, sur Amphise et hors d’Amphise (secteur Gacholle), afin de mesurer l’impact réel de la gestion passée sur les peuplements. 1.3.2 Mollusques Quatre espèces terrestres seulement ont été inventoriées (Euparypha pisana, Hellicella acuta et barbara, Eobania vermaculata) et n’ont pu donner lieu à des inventaires quantitatifs à chacun des piquets. Aucun mollusque aquatique n’a été trouvé hors des unios et des corbicullaires dans les canaux, le Versadou en particulier. Des exemplaires juvéniles de Limnea peregra ont cependant été découverts dans une des mares temporaires en 2009. 1.4 Vertébrés 1.4.1 Reptiles Nous n’avons pas mis en place de suivi spécifique, les observations étant notées au coup par coup sur SIG, ainsi que les autres observations de vertébrés. Des « caches estivales » ont été mises en place pour renforcer le peu d’observations réalisées. 1.4.2 Batraciens Nous avons travaillé par « points d’écoute » en collaboration avec le programme de suivi de la Tour du Valat. Les résultats restent totalement aléatoires en fonction de la météorologie. Nous nous sommes donc concentrés sur les sites favorables à la reproduction, une quinzaine de mares temporaires s’étant mises en eau en avril 2009. Plusieurs d’entre elles ont été des sites de reproduction, nous permettant d’aborder plus concrètement ce groupe. 1.4.3 Mammifères Pas d’inventaires exhaustifs mais une notation sur SIG des contacts. Pour tous les vertébrés, hors oiseaux, la faiblesse constatée des effectifs a considérablement augmenté la difficulté de parvenir à de véritables dénombrements, l’exemple des lapins suivis depuis des décennies sur le domaine démontre que nous sommes dans une phase minimale pour tous les effectifs, ce qui rend caduque les méthodes classiques de dénombrement.

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2. Résultats 2.1 Topographie Nous avons cinq entités distinctes sur le domaine d’Amphise : - Le bourrelet alluvial récent, édifié de 1580 à 1711 par le « Bras de fer », qui a déposé environ 1 mètre de sables limoneux sur l’ancien rivage antique. L’altitude va de 1,25 m à 0,60 m. La partie supérieure, le long du fleuve a été très tôt cultivée, un nivellement complet de la zone ayant été réalisé en 1980 pour permettre la culture du riz. - Une zone au sud-est ou le comblement par le bras de fer est moins important et constitué de limons, toujours sur l’ancien rivage antique sableux. - Une zone basse limoneuse, identique en altitude et en granulométrie à ce que l’on rencontre sur le reste de la réserve (autour de l’étang d’Ulmet). - Des montilles, noyées dans les sables fluviatiles sur Amphise, plus distinctes dans la partie sud-est, hors digue, (mais profondément remaniées par le creusement du Versadou et divers aménagements saliniers anciens). - Le secteur « bois de la Ville », vestige du système « montilles » de l’étang Redon, sur la Tour du Valat, secteur mis en culture (vigne) dès le XVIIIème siècle, ceinturé de canaux dont la Roubine du Roy. Fonctionnement hydraulique récent - De 1945 à 2007, l’apport d’eau des pluies était prolongé à la belle saison par une inondation systématique d’environ la moitié du domaine à partir des eaux du Versadou au sud et par le « canal DDA » au nord, le tout jusqu’à la cote + 0,60 m NGF. - A la suite de l’endiguement du Versadou et de la réfection du « canal DDA » tenu fermé en permanence, nous avons constaté deux phénomènes : + L’ensemble du domaine est sec dès le mois de juin, malgré l’importance des pluies d’hiver et de début de printemps en 2009), seul l’étang d’Ulmet restant en communication avec les autres étangs de la réserve (étang de la Dame), ne s’asséchant qu’au cours de l’été. Le courant constaté va toujours de cet étang vers la Dame. + Le bassin versant des zones basses étant doublé par les terres hautes qui s’y écoulent, les pluies d’automne ou d’hiver ont une forte capacité de remplissage des baisses, étangs et sansouires. En cas de pluviosité « normale », il y a, de plus, un dessalement rapide de ces zones basses, les eaux les plus salées étant chassées vers l’étang de la Dame. La digue nord/sud à l’ouest du domaine renforce, en partie, cette caractéristique hydraulique qui confère à Amphise un aspect et une flore plus « marécageuse », en particulier dans sa partie ouest et nord (nous retrouvons, dans une moindre mesure, ces caractéristiques sur Salin de Badon). En ce qui concerne les nappes souterraines, elles sont très particulières, en particulier sous le bourrelet du bras de fer : la nature sableuse du sol et du sous-sol permet un rinçage rapide et complet par les pluies à la mauvaise saison mais une intense sécheresse estivale et des remontées de sel jusqu’à la cote + 1 mètre, sauf sur les friches, dans leur partie nord, où elles n’atteignent pas la surface du sol. Il semble, en outre, que l’ensemble du domaine ait subi une salinisation rapide depuis la fin du XIXème siècle, la zone agricole (hors salure estivale) ayant régressé depuis cette époque (influence conjuguée des Salins et de la remontée du niveau marin ?).

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2.2 La végétation On rencontre six formations : - Des vestiges limités de la forêt alluviale (du Bras de fer) autour du lieu dit le « Paradis ». - Une végétation xérophile sur les friches et leur bordure ouest, végétation devenant plus halophile dans le sud des friches. - Des sansouires « hautes à Bellis » et graminées de fin d’hiver. - Des sansouires « basses » au nord, à Juncus subulatus, en eau plus régulièrement que sur le reste de la réserve. - Deux zones à végétation hydrophile supportant l’assec estival : l’une à proximité du « canal DDA », dominée par le Scirpe maritime et la « tirasse»

(aeluropus), l’autre au sud-ouest du domaine, dominée par les joncs (maritime et piquant) - Une roselière limitée à l’ancien cours du Rhône, irriguée ou non à partir de la chasse voisine. Elle a cependant totalement séché pendant l’été

2008. Il faut ajouter la tamariçaie tout à fait exceptionnelle car totalement naturelle formant un large écotone entre friches et sansouires hautes ainsi que quelques reliques de la végétation des montilles au sud-ouest du domaine. 2.2.1 Les vestiges de forêt alluviale. Elle est totalement liée au fonctionnement des deux branches du canal du Japon qui alimentent Amphise et Salin de Badon. C’est une forêt d’ormes enrichie de Peupliers blancs, au sous bois d’aubépines et de frênes. Intérêt : les oiseaux qui recherchent des trous d’arbres pour nicher ne peuvent en trouver que là, en particulier le rollier, la Chouette hulotte ou … l’étourneau. Le peuplement de peupliers est particulièrement vigoureux et ne demande qu’à s’étendre rapidement sur l’ensemble du secteur « Paradis ». Nous n’avons pas d’équivalent sur la réserve. 2.2.2 Les friches Nous avons vu qu’il y a deux zones distinctes, l’une au sud subissant de légères remontées de sel en été, dominée par le Tamaris et la pelouse à lepturus (anciennement pâturée), l’autre au nord (anciennes rizières), à végétation de graminées xérophiles (Brachypode de Phénicie, Agropyrum acutum et Dorycnium gracile). Une zone plus humide, à l’extrême nord possède une végétation à agrostis, luzerne et plantain qui témoigne d’une plus forte humidité et d’une altitude supérieure. Dans tous ces secteurs, la richesse spécifique a été multipliée par huit en trois années, atteignant plus de quarante espèces sur un rayon de cinq mètres autour d’un point. N’ayant pas d’autres lieux sur la réserve avec une telle diversité (sauf sur les montilles), ce sera le premier point d’intérêt à retenir. Le second, plus important à nos yeux c’est que ces friches représentent quasiment le seul secteur où ce type d’habitat, partout ailleurs occupé par le pâturage ou le riz, voire la chasse, a une opportunité de nous montrer ce qu’étaient les quinze mille hectares équivalents pris par la riziculture, jadis utilisés par les moutons (500 000 têtes en 1850 !). C’est l’intérêt majeur en termes de biodiversité et de témoin. Enfin, c’est le maillon fort d’une production de petits mammifères et de reptiles, à la base de leur recolonisation du domaine et, par là, de leurs prédateurs. La fin du cycle végétatif se situe à la mi-juillet pour reprendre en avril.

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Tab. I : relevés botaniques dans les friches agricoles d’Amphise Genre espèces F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F8 F9 F10 F11 F12 F13 Genre espèces F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F8 F9 F10 F11 F12 F13Agropyrum acutum ++ ++ Hordeum maritimum + + ++ +Agrostis alba + + ++ + ++ ++ ++ Inula viscosa + +Agrostis stolonifera + + + ++ ++ + + +++ +++ +++ Juncus acutus +Atriplex patula Koelaria valesiacaAster squamatus + Lactuca serriola +Avena barbata + + + + Lolium rigidum (?) ++ + +Barkhausia taraxacifolia + + ++ ++ ++ + + Lotus glaber + ++ + +Brachypodium Phoenicoïdes + + Potentilla reptans +Bromus madritensis + + + + ++ ++ Lycopus europaeus +Bromus mollis + + + ++ ++ + +++ + Medicago sativa + + + + + + +Centaurium tenuiflorum + ++ + + + Phragmites communis + + ++ +Cichorium intybus + Picris echioides + + + + + + +Cirsium arvense ++ + ++ + + Picris hieracioides +Cirsium vulgare + + + + + Plantago lanceolata ++ +++ ++ ++ ++Coniza canadensis + ++ + ++ + + + + + ++ Polypogon maritimus +Convolvulus arvensis + + Rubus fruticosus + + + + + +Coronilla ++ + Rumex crispus + +Cynodon dactylon + + Scolymus hispanica +Dactylus glomerata + Solanum dulcamara + +Daucus carota + + Sonchus asper + +Dipsacus fullonum + ++ + + + Trifolium fragiferum + ++ + ++ ++ + + + + +Dorycnium gracile + + + + ++ ++ ++ + + ++ Verbena officinalis + + ++ ++ + ++ +Echium italicum + Elaegnus angustifolia +Echium vulgare

+ : présence++ : 25 à 50 %+++ : plus de 50 %

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2.2.3 Les sansouires hautes Habitat absent de la réserve, ses micro-variations d’altitude amènent une grande variété de pelouses qui se succèdent de février à juin. Cette diversité d’un point à un autre et cette succession de peuplements végétaux en sont les principaux attraits. De 1000 à 2000 lapins peuplaient cet habitat choisi pour l’établissement de garennes importantes et structurées. Les rabouillères creusées à très faible profondeur servaient aussi d’abri pour les crapauds calamite et pélodyte. L’état de conservation est des plus médiocres, le piétinement par les taureaux ayant amené l’érosion du sol entre les touffes de salicornes, voire leur écrasement (plus marqué au nord-est du domaine qu’au sud). La cicatrisation est l’œuvre de l’Obione qui parvient à coloniser ces espaces au sol nu et tassé. Notons, sur quelques hectares, la présence d’une pelouse à armoise et Statice virgata (en périphérie immédiate) dont l’origine nous est inconnue (arasement de montille fluviatile ?), qui est en cours de colonisation par le phillyrea. Enfin, au voisinage immédiat des friches, nous passons à une pelouse haute à brachypode et agropyrum, caractérisée par le Dorycnium gracile. C’est à ce niveau que nous rencontrons une tamariçaie « vraie » sans aucune trace d’aménagement : outre les arbres au port majestueux, nous avons un sous-bois d’ombrophiles (Iris fétide) et de nitrophiles (orties) sans intérêt majeur. Les spécialistes s’accordent pour en faire une relique de bourrelet alluvial, dans sa forme ultime, à proximité de la mer (identique à celle du They de Roustan). Cette formation est en développement vers le nord et le sud. 2.2.4 Les sansouires basses Elles sont, en première analyse, l’équivalent de ce que nous trouvons sur le reste de la réserve, à savoir constituées d’un peuplement à Salicornia fruticosa parsemé de « baisses » et d’autres dépressions moins marquées à Arthrocnemum glaucum érigé. Pourtant, la cartographie nous en a révélé des traits distincts : - Une quasi absence de Salicornia radicans (en cours d’extension cependant) - Une abondance de Salicornia herbacea - Une omniprésence de Juncus subulatus (en extension rapide) - Une présence de roseaux en bordure de toutes les « baisses », faisant suite à la couronne de Juncus maritimus « classique » - Un peuplement de plantes aquatiques exceptionnel, de la Renoncule (de Baudot) aux ruppias, en passant par les myriophylles et le Potamot pectiné,

en fonction de la profondeur et du « confinement » des baisses. Tout cela confirme notre analyse de la topographie, à savoir une présence d’eau faiblement saumâtre dès les premières pluies, se prolongeant au-delà de la période de fin d’hiver. Sans doute, ce caractère naturel (appuyé par l’endiguement partiel du domaine) a-t-il été exacerbé par les pratiques hydrauliques anciennes, mais il ne peut que perdurer avec son « bassin versant » conséquent et sans doute des éléments de granulométrie que nous n’avons pas analysés. La variété des plantes de milieux temporaires est la principale richesse naturelle de ce secteur, l’utilisation par certaines espèces d’insectes rares (Lestes macrostigma), les amphibiens et les anatidés hivernants (oies et Sarcelles d’hiver) en dépendant directement. La présence de laro-limicoles et de Canards chipeaux nicheurs au printemps témoigne de l’assèchement lent et progressif de cette zone, mise en eau très régulièrement en automne (sauf en 2008 et 2009 !). Sa gestion (s’il en est besoin) devra être à la fois prudente et limitée à des objectifs quantitatifs uniquement : la qualité est là !

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2.2.5 Les zones palustres - La zone nord à scirpes et aeluropus C’est un ensemble de petites « baisses » coupées ou alimentées spécifiquement par des roubines distribuant l’eau douce à partir d’un canal (dit « DDA » aujourd’hui) existant, dans ce but depuis des siècles. Le canal « DDA » ayant été tenu fermé, nous avons vu se développer néanmoins une scirpaie et une jonchaie (trois espèces de jonc) lors du printemps 2008 : on y trouve toute une gamme de milieux, de la sansouire à charas au groupement monospécifique d’Aster en passant par la roselière et l’aeluropus : c’est un milieu encore instable, surpâturé et suralimenté en eau douce l’été, qui restera toujours irrégulier dans sa composition floristique en fonction de la pluviométrie. Il nous faudra laisser du temps au temps… Elles sont pourtant assimilables à des mares temporaires certaines années, sans en avoir les peuplements caractéristiques, tout en restant un lieu « clé » de la production de graines (canards et Oies). Reste la zone de débordement ouest sur la branche nord/sud du canal DDA. Lors de la réfection de ce canal, nous avons assuré l’étanchéité côté est mais nous n’avons pas pu assurer la même opération de l’autre côté, la conservation d’une rive à vieux tamaris nous en ayant dissuadés. Nous avons là environ deux hectares de zone palustre, à Aster squamatus, sans réel intérêt, qui pourrait revenir en roselière rapidement, ce qui serait acceptable (couloir de migration faisant suite à la Tamariçaie). - La zone sud à Jonc maritime Directement liée à des décennies de débordements du Versadou, il n’en demeure pas moins que nous savons son substrat sableux (ancienne plage de l’Antiquité), malgré une cinquantaine de centimètres de limons apportés par le Bras de fer. Les roseaux libérés du pâturage s’y sont densifiés malgré deux années de sécheresse, tandis que le Jonc maritime tarde à laisser la place aux salicornes dans les secteurs les plus hauts. Il y aurait donc une certaine légitimité du Jonc et du Roseau dans ce secteur, peut-être simplement par infiltration à partir du canal ! Une dépression plus à l’est, constituée d’un mélange de Joncs maritimes et de Gérard, d’aster et de scirpes, trop profonde pour avoir une scirpaie dense, va voir sa structure se clarifier plus rapidement, sans doute vers une scirpaie dense, rejoignant ainsi la zone palustre « nord ». Remarquons que ce type de milieu n’est pas favorisé par les sangliers qui le retournent entièrement en début de printemps….

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Le cas particulier de la zone « Bois de la Ville / friches » Ce sont d’anciennes friches (vignes) remaniées par de multiples travaux hydrauliques, milieu très intéressant puisque portant le seul groupement à Jonc maritime « NATURA 2000 » avec une pelouse basse hygrophile (Iris spuria et glaïeul) cédant parfois la place à des groupements plus halophiles (saladelles) ou, au contraire à une pelouse sèche à brachypode. Ce secteur va évoluer vers une structure « Bois de la ville » dont il s’était approché au début du siècle…avant le surpâturage ! (TALLON 1925) Notons que nous n’avons pas parlé des montilles dont le peuplement floristique a été ramené à sa plus simple expression, avec 4 espèces contre 45 sur celles situées à proximité d’Amphise et pourtant largement pâturées au cours des 15 dernières années ! Elles représentent moins d’un hectare et demi, en surface. La digue du Versadou, sur plus de deux kilomètres à partir de ce secteur possède la plus grande diversité de plantes psammophiles de la Réserve et pourra jouer le rôle de « banque de graines ». Tous ces aspects botaniques seront développés dans le plan de gestion finalisé. En termes de gestion, il suffira de favoriser un retour à une plus grande diversité, ou plus exactement à une diversité d’habitats plus homogènes et plus aboutis dans leurs évolutions respectives. Avoir un gradient de terrains de 1,50 mètres NGF à - 0,30 m NGF en quelques centaines de mètres est une opportunité magnifique pour la réserve d’augmenter sa biodiversité et sa représentativité à l’échelon du delta tout entier. Demeurent des incontournables comme l’endiguement du domaine (en cours de disparition), l’avenir du Versadou ou le temps de retour vers un état plus naturel de certains secteurs (inondations estivales + tassement du sol + éradication de certaines plantes…) et notre capacité à éliminer le baccharis !

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Tableau II : relevés botaniques autour des piquets repères - partie I

A 01 A9 A23année 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009

Sol nu + °°° °°° °°° °°° °°° °°° °° ° ° °° ° °° ° + + ° + + + °°° °°° ° ° ° ° + + ° ° °

Aeluropus litoralis + °° °°° + + + + + + + ° + + +Agropyrum pycnanthum ° + ° ° + + + + + °Agrostis alba ° + + °°Althaea officinalis +Anagallis arvensis + + + °Artemisia gallica °° °°° °°Arthrocnemum glaucum + + °° + + + °°° °°° °° + °° °° °°° °°°Aster squamatus + + + °° + + + ° ° +Aster tripolium + ° ° +Avena barbata + + +Baccharis halimifolia + °Bromus madritensis + + + + + +Bromus mollis + + + + + + + + +Carduus tenuiflorus + + +Carex chaetophylla + ° °Centaurium erythraea + + + + ° + ° +Chara sp. °° °°Cirsium arvense + +Cirsium vulgare + ° + +Cochlearia glastifolia +Convolvulus arvensis +crataegus monogyna °Crepis bulbosa +Cynodon dactylon ° + +Dipsacus fullonum ° +Dorycnium gracile °° °° + +Echium italicum + +Erygerum canadensis + + + + +Festuca pratensis + °Frankenia pulverulata + +Fraxinus oxycarpa °° °°Galium mollugo °Genista hispanica ° °Geranium molle +Gladiolus communis + +Glyceria festucaeformis + + + + + ° + + + +Hordeum maritimum °° + + ° + + ° + °° °° + + ° + + +Inula crithmoïdes + + + + +Inula viscosa +

+ : présent ° : Moins de 25 % °° : 25/75 % °°° : plus de 75 %

A24 A25 A26A10 A19 A20 A21 A22A15 A16 A17 A18A11 A12 A13 A14A4 A5 A7 A8A02 A04 A05 A06

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 129

Tableau II bis: relevés botaniques autour des piquets repères - partie II

A 01 A9 A23année 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009

Iris pseudoacorus ° °Iris spuria + +Juncus acutus + + + + ° ° + ° ° °Juncus Gerardii + + + + °Juncus maritimus + + + ° + + °° °° + + + ° °° °° + + °°° °°° ° + °Juncus subulatus + + °Lemna minor °°Lepturus filiformis + °° + +Limonium vulgare + + + + + ° +Lolium rigidum + + + +Lotus glaber + + °°Medicago sativa °Melilotus indicus + +Obione portulacoïdes + + ° + + + + + + °° ° ° ° ° ° ° + ° ° ° ° °Oenanthe fistulosa Phillyrea angustifolia ° ° +Phragmites communis °°° °°° °°° ° ° ° °° °° °° °°° °°° + ° °°° + + + °° °° °°° °°° + +Plantago coronopus + °°° °°° + + + °Plantago lanceolata + °°° àPoa trivialis +Polypogon maritimus + + ° ° + + ° ° + ° ° ° + + °° ° + + + + °Ranunculus Baudotii +Rubus +Rumex crispus + + +Ruppia maritima °°Salicornia fruticosa + ° ° + ° ° °° ° °° ° ° °°° °°° °° °° °°° °° + + ° ° °° + +Salicornia herbacea °° +Salicornia radicans + +Samolus Valeriandi + +Scirpus maritimus ° + + °° ° ° + +Scirpus muricata +Sonchus asper + °Spergularia Heldreichii + + + + + + +Sphenopus divaritacus + + +Statice virgata + + + °° + + °°Sueda fruticosa + + ° °°°Sueda maritima +Tamaris gallica ° + ° ° + ° + + °Trifolium campestre + + + +Trifolium fragiferum + °Ulmus campestris °° °Verbena officinalis +

+ : présent ° : Moins de 25 % °° : 25/75 % °°° : plus de 75 %

A22 A24 A25 A26A18 A19 A20 A21A14 A15 A16 A17A10 A11 A12 A13A4 A5 A7 A8A02 A04 A05 A06

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2.3 Invertébrés La présentation des résultats se trouve dans le chapitre « F. Invertébrés terrestres » Nous en sommes encore au stade des inventaires globaux et par habitat. La faiblesse relative de la diversité dans les peuplements d’insectes, constatée en 2008/2009, semble n’avoir été qu’un épiphénomène lié aux aléas climatiques. Il n’empêche que la lente reconstitution du couvert végétal, les pratiques agricoles récentes et peut-être la nature sableuse du sol de la plupart des sansouires demandent une analyse plus poussée des réelles potentialités du domaine. 2.4 Vertébrés 2.4.1 Reptiles Moins de 10 observations en deux années d’activités naturalistes intenses ! Le Lézard vert a quasiment disparu, deux observations de psammodromes, une de Couleuvre à échelons, une de Couleuvre à collier (Versadou) et deux de Couleuvre de Montpellier ! L’inondation estivale, la riziculture et surtout le piétinement intensif ont eu raison des populations, la diversité minimale floristique a pu intervenir aussi par la limitation des espèces d’insectes. C’est sans doute par là qu’il faut agir pour retrouver des populations « normales », le site paraissant en outre, être favorable au Lézard ocellé. La prospection va se poursuivre, la présence fréquente de circaète au-dessus du site nous laissant à penser que nos investigations sont encore trop limitées (rarement en pleine chaleur !). 2.4.2 Batracien A part l’observation régulière de Grenouilles vertes (canaux et dépendances) et de quelques rainettes et de deux pélodytes adultes, nous n’avions pas observé d’amphibiens sur le domaine, quelques calamites ayant pu, cependant, être contactés au chant. La mise en eau de mares temporaires au printemps 2009 a démontré l’importance des populations de Calamites et, dans une moindre mesure de celles de pélodytes : c’est bien par la stricte conservation de ces lieux de reproduction et de leur fonctionnement naturel que les effectifs pourront redevenir « corrects ». Notons la migration simultanée de tous les individus juvéniles, à une même date, certains retrouvés à plus d’un kilomètre de toute zone humide (dernière semaine de mai) ! Le petit nombre de mares temporaires « fonctionnelles » (8) et leur fonctionnement aléatoire n’est pas un obstacle au peuplement de l’ensemble du domaine.

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2.4.3 Poissons Pêche au verveux, 24 heures : - Canal du Versadou : anguille, Poisson-chat, ablette, silure, Perche-soleil, carassin, carpe. - Versadou, Esparcier : anguille, Poisson-chat, carassin (+ Ecrevisses de Louisiane) - Canal DDA (08) : Poisson-chat, carassin, anguille, carpe, Brême bordelière, Perche-soleil - Canal DDA, coté Ulmet : anguille, Poisson-chat, carassin, pseudorasbora, carpe Gambusies omniprésentes dans tous les compartiments d’eau douce à faiblement saumâtre (sauf Versadou). Gobius microps très abondant dans l’étang d’Ulmet (Juillet 09 – salinité 38 g/l), cet étang s’asséchant chaque année, il y a bien communication biologique avec l’étang de la Dame. Peuplements d’une extrême pauvreté typique de « roubines » plus ou moins stagnantes : l’anguille, présente partout est l’élément patrimonial le plus fort tandis que gambusies et gobies constituent des proies vitales pour bon nombre d’espèces aquatiques, de la cistude à la larve d’odonate. En 1940, la loutre était très présente dans ce secteur (Actes de la réserve), en 1980, le sandre s’y reproduisait ainsi que le gardon et le rotengle (EC). Une amélioration du fonctionnement est à rechercher, le canal DDA ayant été peu ou pas utilisé ces trois dernières années. 2.4.4 Mammifères Nous sommes proches du désert en la matière : l’effondrement des populations de lapins (VHD, succession d’hivers secs et braconnage) a entraîné celui de ses prédateurs, du putois à la belette, en passant par les rapaces en hiver. L’objectif est donc clair : revenir à des populations importantes. La riziculture, le surpâturage et le piétinement intensif ont visiblement affecté les populations de micro-mammifères, qui doivent, en outre, supporter une prédation accrue depuis la disparition des lapins. Trois observations intéressantes : une observation de lièvre en 2008 (bouvaou), deux de genettes et une (à confirmer !) de loutre sur la branche d’Ulmet du « canal DDA ». Les populations de renards sont minimales (trois couples identifiés), celles de sangliers restent basses hors période de battues (8 à 12 individus au printemps) pour atteindre des chiffres plus élevés dès les premières battues (une trentaine d’individus). Le secteur clé de ces populations est sans conteste le Bois de la Ville.

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Tab. III : inventaire biologique des mares d’AmphiseDate Mare CoordonnéesSalinité (g/l) T° C Prof (cm) Photos Végétation Invertébrés Poissons Autres / Remarques Prospection

Têtards Adultes

07-mai 1 2,6 15,8 R. baudotii Gerris sp. Rainette (quelques dizaines) EC, SB, PhVNotonecta sp.

larves de ChironomesDyticidae

Acarien rouges07-mai 2 5,2 16,7 33,0 Ruppia sp. Gerris sp. Quelques, non prél., non identifiés* EC, SB, PhV

Notonecta sp.larves de moustiques

larves des coleoptèresAcarien rougesHydrophilidae

Ischnura elegansDaphnies (grand densité)

07-mai 3 6,2 18,2 12,0 Ruppia sp. Gerris Plusieurs centaines, dont : EC, SB, PhVChara canescens (fl.) Notonecta sp. Calamites

R. baudotii larve Coleoptères RainetteHydroporus sp.Acarien rouges

Ischnura elegans Pelodyte Sympetrum sp.

07-mai 3' Sec Sec Sec - Gerris sp. - Sec EC, SB, PhV07-mai 4 4,3 34,0 5,0 Chara canescens (fl.) Gerris sp. EC, SB, PhV

larve d'AnisoptèresNotonecta sp.

DyticidaeAcarien rouges

07-mai 5 1,8 35,8 Plusieurs charas sp. Gerris sp. Plusieurs centaines, dont : EC, SB, PhVDyticidae Pelodyte

07-mai 5' 2,3 36,4 40,0 Plusieurs charas sp. Gerris sp. Prosp. Tritons à faire EC, SB, PhVChara canescens (fl.)

07-mai 6 1,0 35,1 22,0 R. baudotii (uniquement) Gerris sp. EC, SB, PhVNotonecta sp.Acarien rouges

12-mai 7 Point 2 GPS 6,8 18,3 20,0 1 à 15 Chara vulgaris Daphnies Calamites (surtout Est de la mare) Sol vaseux YC, ,FL, JP, PhVChara aspera Larves odonates Rainette F. à lunettesR. baudotii Larves dytique Pelodyte ou Grenouille verte Berg. Printanière

Zannichellia pedicellata Gerris (sp. ?) Chant grillonAlgues jaunes filamenteuses

Scirpus sp.12-mai 8 Point 3 GPS 0,9 17,6 20,0 16 à 23 R. baudotii Gyrins (sp. ?) Epinoche Cistude mâle (marquée) Sol ferme YC, ,FL, JP, PhV

Myriophyllum spicatum Limnées (sp. ?) ttes tailles Gambusie Bords vaseuxChara vulgaris Gerris (sp. ?) 2 sangliersChara aspera Daphnies Hypolaïs polyglotte

Juncus maritimus Larve dytique Rossignol philomèleIris jaune Bouscarle de Cetti

Phragmites australisPotamot sp. ?

12-mai 9 Point 4 GPS 2,3 20,1 10,0 24 Scirpus sp. Daphnies Carpe (alevin) Rainette Grenouille verte (chant)R. baudotii (peu) Gerris (sp. ?) Pelodyte

Charas sp.Algues jaunes filamenteuses

12-mai 10 Point 5 GPS 5,8 20,6 25,0 25 à Chara aspera Larves odonates Calamites Rainette (bord mare)Chara canescens Gyrins (sp. ?) Rainette

Zannichellia pedicellata Gerris (sp. ?) Pelodyte ou Grenouille verteAlgues jaunes filamenteuses Daphnies

Scirpus maritimusR. baudotii (peu)

Chiendent sp. Bordures

Amphibiens / Reptiles

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2.4.5 Oiseaux Passereaux 2009 La réalisation d’I.P.A (Indices Ponctuels d’Abondance) avec strictement le même échantillonnage qu’en 2008 (voir les tableaux les pages suivantes) nous a permis de faire les constatations suivantes : - Le peuplement de passereaux est extrêmement stable, les deux printemps considérés étant pourtant très différents : nos espèces sont parfaitement adaptées aux aléas de leurs habitats, leurs densités exprimant les présences relatives de « formations végétales » dont l’évolution relative va induire celle de leurs peuplements. Nous avons là un bon moyen, à moyen terme, de suivre cette évolution, des dénombrements pluriannuels s’imposant. Déjà, la quasi disparition des Pies et des Choucas montre une « fermeture » des formations végétales basses au détriment du sol nu (mais avec, en corollaire, l’absence en 2008 du Coucou geai). - Le Cochevis huppé, sur les « sansouires hautes », même avec de faibles effectifs, vient conforter une reproduction aléatoire dans les dunes en formation de l’est du rivage de la réserve. Les autres espèces sont communes sur la réserve, avec une densité maximale de Pipit rousseline. - Il y a deux peuplements distincts, l’un sur le plateau sableux (sansouires hautes) constitué d’alouettes, de cochevis et de Pipits rousseline, l’autre dans les « sansouires basses » et les dépressions marécageuses constitué de Bergeronnettes jaunes, de cisticoles et de Fauvettes à lunettes. - Le Bruant proyer s’est installé en nombre sur le secteur de transition sansouires hautes / friches, ainsi que le chardonneret. - Les haies et bosquets ont des peuplements « classiques » de rossignols, de bouscarles et d’Hypolais polyglotte et de quelques rares Mésanges charbonnières. - Les vestiges de ripisylves, autour du Mas du Paradis, ont un peuplement d’étourneaux et de Mésanges bleues. Le peuplement d’oiseaux nicheurs global, constitué d’espèces non contactées par I.P.A ou « non-passereaux » comporte peu d’espèces et surtout peu d’individus : un ou deux couples de Milans noirs, un couple de rolliers (2009), un de guêpiers et quelques rallidés qui ont bénéficié du printemps pluvieux (Poule d’eau et râle). Notons aussi la présence de la Chouette hulotte, d’un couple de Buse variable et sans doute du loriot. Par rapport aux années 90, nous avons perdu, concernant les oiseaux nicheurs, un nombre bien plus important de guêpiers sans doute lié au « non-entretien » des bordures de canaux, jadis réalisé par le pâturage et … le feu ! La colonie (petite) de Hérons cendrés et de cormorans (parasites) qui s’était installée (1995) dans les tamaris et les ormes près des « baisses » alimentées en eau durant toute la belle saison a disparu. Par contre une petite colonie de Sternes pierregarin est apparue sur les rives de l’étang d’Ulmet, au moins deux couples d’échasses s’y sont également reproduits tandis qu’une quinzaine de couples de Gravelots à collier interrompu se sont installés à la fin du printemps sur les baisses sèches ou en cours d’assèchement

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Tab. IV : résultats des points d’écoutes sur Amphise ESPECE A 01 A01 A 01 A02 A02 A02 A03 A03 A03 A04 A04 A04 A 4 A 4 A 4 A05 A05 A05 A 5 A 5 A 5 A06 A06 A06 A 7 A7 A 7 A 8 A 8 A 8 A 9 A 9 A 9 A 10 A 10 A 10 A 11 A 11 A 11 A 12 A12 A12DATES 24.4 31.5 8.6 8.5 30.5 13.6 8.5 30.5 13.6 18.5 30.5 13.6 24.4 31.5 8.6 8.5 30.5 13.6 24.4 31.5 8.6 18.5 30.5 18.5 30.5 6.6 18.5 6.6 14.6 18.5 6.6 14.6 24.4 1.6 6.6 24.4 31.5 6.6 18.5 30.5 13.6

SEL 1er Juin 15,7 20,2 11,7 20 11 secAlouette des champs 1 1 1 1 1 3 1 1 1 2 1 1 1 1 1 3 4 2 4 2 3 1 1 1 1Cochevis 1 1Pipit rousseline 1 1 1 1 1 1Bruant proyer 1 1 1 1 1 1Fauvette à lunettes 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1Bergeronnette jaune 2 4 3 1 1 2 2 2 1 2 2 1 2 2 1 1 1 1 1 2 3 3 2 4 3 4 4 3 1 1 2 2Cisticole 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2Fauvette mélanocéphale 1 1 1Bouscarle 1 1 2 2 1 2 1 2 1 2 2 2Rossignol 2 1 2 2 2 3 1 1 1 1 1 3 3 3Mésange charbonnière 1 1 1 2 2Linotte 1 1 1 1 1 1 1Rousserolle effarvateBruant des roseaux 1 1Hypolaïs polyglotte 1 2 2 1 1 3 2Mésange bleue 1Moineau friquet 1Chardonneret Martinet 4 1 1Hirondelle des cheminéesEtourneau 1 2VerdierFaisan 2 1 1 1 2 2 1 1 3 1 1 1Milan noir 1 1 1 1 2Rollier 1Huppe 1 1 1Coucou 1Crecerelle 1 1Circaète 1GuêpierBusard St Martin 1Pigeon ramier 1 1Tourterelle des bois 1 1 1PieFaucon hobereau 1Busard des roseaux 1 1 1CorneilleColvert 35 20 10 12 2 6 1 12 8 36 60 4 4 3 1 1 4 3Chipeau 2 2 2 6 2 6 6Tadorne 2 2 6 1 2 6 6 6 3 2 1 2 2 1 2Cygne tuberculé 14 9 3Poule d'eau 1 1 1Foulque 1Gardeboeuf 1Goéland 2 1 2 1 2 2 2 3 2Mouette mélanocéphaleMouette 3 1 1Héron cendré 1 1 3 1 3 1 1 1 1 1 1Héron pourpré 1Héron bihoreau 1 2Flamant 3 20 35 20 4 3 12 25 10 12 6 30 2 12 10 2Héron crabier 1Aigrette 1 1 2 5 1 1 1 1 1 2 1 1 2 1 1 1 1Cul blanc 1Pluvier argenté 1Cormoran 2Echasse 1 3GCI 1 2 2 2 2 2Avocette 2 2Goéland railleur 1

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S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 135

Tab. IV bis : résultats des points d’écoutes sur Amphise ESPECE A 13 A 13 A 13 A 14 A 14 A 14 A 15 A 15 A 15 A 16 A 16 A 16 A 17 A 17 A 17 A 18 A 18 A 18 A 19 A 19 A 19 A 20 A 20 A 20 A 21 A 21 A 21 A 22 A22 A 22 A 23 A 23 A 23 A 24 A 24 A 24 A 25 A 25 A 25 A26 A 26 A 26DATES 18.5 30.5 5.5 18.5 30.5 6.6 18.5 30.5 6.6 7.5 30.5 6.6 24.4 31.5 6.6 7.5 4.6 7.6 6.5 1.6 7.6 19.5 1.6 7.6 19.5 1.6 7.6 1.6 4.6 16.6 7.5 4.6 7.6 19.5 1.6 7.6 1.6 7.5 7.6 7.5 1.6 7.6

Alouette des champs 3 3 3 3 3 4 5 4 5 2 3 3 1 5 6 4 5 5 4 2 3 3 3 3 3 5 5 4 1 2 1Cochevis 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1Pipit rousseline 1 1 1 1 1 1 1 1 1Bruant proyer 2 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 2 2 2 1 1Fauvette à lunettes 1 1 1 1 1 1Bergeronnette jaune 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 1 1 2 1 1 2 1Cisticole 1 1 1 1 1 1 1 1 1Fauvette mélanocéphale 1 1Bouscarle 1 1 1 2 2 1 1 1 1 1 2 1 1 1 2 1Rossignol 2 2 2 3 1 2 1 1 2 3 2 1 1 2Mésange charbonnière 1 2 2 1Linotte 1 1 1 1 1Rousserolle effarvatte 1Bruant des roseauxHypolaïs polyglotte 1 2 2 2 1 1 1 1 2 1 1 1 2 1Mésange bleueMoineau friquet 1Chardonneret 1 1 1Martinet 1 2 2 20 1 1Hirondelle des cheminées 1 1Etourneau 1 6Verdier 1Faisan 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1Milan noir 1 1 1 1

Huppe 1 1 1 1 1 1 1Coucou 1 1Crecerelle 1CircaèteGuêpier 2 4 2 2Busard St Martin 1Pigeon ramier 1 1Tourterelle des bois 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1Pie 1Faucon hobereauBusard des roseaux 1Corneille 1Colvert 6 4 3 1 6 2 2 6 2x2 3 1 2 12 1 4 1 6 8Chipeau 3 4 2 2 4Tadorne 2 2 2 4 4 10 2 2 10 2 2 2 2 2Cygne tuberculé 4 4Poule d'eauFoulqueGardeboeuf 3Goéland 1 1 2 4 1Mouette mélanocéphale 6 12MouetteHéron cendré 1 1 1Héron pourpré 1Héron bihoreau 1 1FlamantHéron crabierAigrette 1 1Cul blancPluvier argentéCormoranEchasse 2GCIAvocetteGoéland railleur

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Migrateurs - Baguage : En faisant l’inventaire des oiseaux, nous avons utilisé le baguage, dans une coupure naturelle de la tamariçaie : celle-ci, avec dans son prolongement nord, le Bois de la Ville et Salin de Badon, constitue une voie privilégiée de migration, les résultats (avec une pression de capture très limitée) le prouvent. Il conviendra de poursuivre l’opération dans l’ancien cours du Rhône (roselière) qui devrait nous réserver les mêmes bonnes surprises concernant, cette fois, les oiseaux paludicoles. La tamariçaie, en cours d’extension naturelle et surtout la densification de peuplements intermédiaires de phillyrea vont assurer une valorisation certaine de cette fonction de couloir de migration. Le maintien d’un site de baguage pérenne, (en partenariat), est à l’étude en termes de faisabilité technique. - Hivernants Oiseaux d’eau : le site, exploitable sur environ 250 hectares d’étangs, de baisses et de sansouires inondées possède plusieurs atouts. La tranquillité relative : entre draille Marseillaise, chasseurs du Salin et Pèbre, le dérangement est maximal le week-end en périphérie. Ce site, s’il est laissé en tranquillité absolue, peut, d’une part accueillir environ 10 000 oiseaux et d’autre part assurer un lieu de refuge pour un secteur bien plus vaste, ces jours-là. Salin de Badon étant géré pour assurer une capacité d’accueil optimale au printemps et surtout en été, il peut y avoir complémentarité des deux sites dans le temps et dans l’espace. L’assec de la baisse des Flamants et de la baisse d’Ulmet permet un maintien des herbiers de ruppias, le maintien en eau (niveau bas) du Tamarguiron peut assurer la conservation des individus nicheurs, la baisse des Aigrettes dont on prolonge la période d’assèchement en maintenant un niveau très bas (vasières) peut assurer un lien avec la mise en eau naturelle générale en automne. L’examen des comptages mensuels (toujours incomplets avant 2006, l’accès au domaine n’étant pas vraiment encouragé !) montre cependant une forte capacité d’accueil du site, la gamme élevée de profondeurs, quels que soient les niveaux la favorisant nettement. L’hivernage (s’il pleut en automne) est des plus réguliers. - Canards Nous mettrons l’accent sur un objectif « sarcelles », pour, éventuellement, contrer la baisse spectaculaire des effectifs sur la réserve : fortes réserves de graines, milieux aquatiques variés et absence de dérangement devraient favoriser les stationnements. Les autres espèces d’Anatidés seront alors présentes mais moins indicatrices du succès de la gestion. Le Cygne de Bewick revenu en force sur Ulmet depuis 2006 (ruppias) sera notre « espèce emblématique », tant son hivernage en Camargue est devenu problématique (dérangement). Même avec des automnes secs, le bassin versant de l’étang d’Ulmet permet son remplissage : ce sera donc notre objectif prioritaire, en sachant cependant que son hivernage reste lié à l’évolution climatique à moyen terme. - Les Oies cendrées Troisième objectif, de manière à assurer notre rôle entre Tour du Valat et marais du Vigueirat. Il faut, là aussi, des pluies d’automne mais notre capacité à favoriser les scirpes jouera sur le succès ou non. A priori, la mise en eau volontaire de 5 hectares de zones palustres bien identifiées, au sud du canal DDA, branche d’Ulmet, devrait suffire, en l’absence de pluies au 10 septembre. Ce sera notre seule proposition en matière de gestion de l’eau, proposition favorable aussi à la conservation de Lestes macrostigma ainsi qu'aux anatidés en début d’hivernage, les années sèches.

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3. Les enjeux de la conservation sur Amphise Conservation de la nature - Diversité des habitats (90% en habitats d’intérêt communautaire) sur un gradient d’altitude non présent sur le reste de la réserve. - Diversité de la faune qui leur est attachée, pour l’essentiel protégée. - « Collection » unique d’habitats temporaires, de toutes les tailles et de toutes les profondeurs aux herbiers variés et rares sur la réserve. - Capacité d’hivernage importante pour les Anatidés en particulier pour les oies, les Cygnes de Bewick et les Sarcelles d’hiver. - Zone terrestre étendue et canaux permanents potentiellement intéressants pour des espèces rares de Camargue (lièvre, Perdrix rouges,

genette) ou jadis communes mais en grande difficulté aujourd’hui (lapins et prédateurs) - Excellente complémentarité avec Salin de Badon. Recherche - Possibilité de recherches appliquées à la restauration des milieux exploités à surexploités, en particulier sur les problèmes de typologie des

friches et habitats rares. - Etude des rémanences (pesticides, tassement du sol, appauvrissement floristique (montilles). - Possibilités de recherches sur la restauration des populations de lapins. - Mise en place d’une station de baguage. - Gestion et suivi à long terme de friches sur « terrains hauts ». - Possibilité de recherches archéologiques et sédimentologiques sur le site. - Recherche sur les suivis par points (Quadribio). Remarque : Les résultats de la quasi-totalité de ces programmes seront exportables vers d’autres terrains protégés, en Camargue notamment. Information du public - Possibilité de mettre en place un circuit pédestre (et vélos) de plus de 20 kms, de Salin de Badon aux Saintes Maries sans risques pour la

conservation (en prévision d’une interdiction totale et appliquée sur les digues) - Terres hautes accessibles toute l’année - Paysages sauvages et superbes, Flamants à toute heure. - Mise en place possible d’un partenariat avec des guides professionnels privés. - Deux sites d’interprétation privilégiés, sur le vieux Rhône et sur le Versadou (avec quatre milieux totalement différents par leur gestion passée).

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ETUDES ET ARTICLES

S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09 139

M. ETUDES ET ARTICLES 1. Utilisation de traceurs géochimiques naturels pour l’établissement du bilan hydrologique du système Vaccarès (Christine Vallet-Coulomb – CEREGE) Une campagne de mesures et d’échantillonnage mensuelle a été réalisée entre mai 2008 et avril 2009 dans le Vaccarès et les étangs du sud, ses affluents, et les précipitations. Les analyses isotopes stables (δ18O, δD) de cette campagne sont terminées, et les résultats montrent clairement les contributions respectives du mélange avec la mer et de l’évaporation. La quantification de ces contributions, ainsi que des apports souterrains, passera par une modélisation dynamique du bilan hydrologique de l’étang du Vaccarès et des étangs du sud, incluant le bilan de masse isotopique. En parallèle, des expériences sont réalisées en conditions contrôlées (sur bacs d’évaporation), afin de mieux contraindre et de modéliser les effets isotopiques de l’évaporation, qui implique un fractionnement hors équilibre. En ce qui concerne les affluents du Vaccarès (canaux de Fumemorte et de Roquemaure), les résultats permettront de discriminer les apports « naturels », correspondant aux précipitations sur le bassin versant drainé, et les apports provenant des excès d’irrigation, dont la signature isotopique est clairement distincte. Dans un deuxième temps, les résultats des isotopes stables seront combinés avec ceux issus des isotopes radiogéniques (226Ra, 228Ra) dès que les mesures de radium seront finalisées, afin d’être comparées à la quantification des apports par les eaux souterraines.

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ETUDES ET ARTICLES

140 S.N.P.N. Réserve Nationale de Camargue – Compte rendu scientifique 2008/09

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2. Quantification des apports d’eaux souterraines à l’étang du Vaccarès (O. Radakovitch, A. Mayer, P. Chauvelon) Les progrès réalisés durant la dernière décennie sur la mesure de certains isotopes radioactifs naturels ont permis de mettre en évidence sur quelques zones côtières (lagunes, littoral, marais...) l'importance d'apports d’eaux souterraines par diffusion à travers le sédiment. Ce type d’apport, extrêmement difficile à évaluer comparé à ceux des rivières, induit l’injection d’eau douce ou saumâtre dans le système et peut avoir un impact important sur les zones qu’il affecte si l’eau souterraine contient de fortes concentrations en nutriments ou contaminants. S’ils sont le plus souvent visibles et connus dans les zones calcaires karstiques où ils sont bien chenalisés (source de la Vise à Thau, source de Port-Miou), ils sont invisibles et très difficiles à étudier dans les aquifères sédimentaires tel que le delta du Rhône où l’eau circule de manière diffuse. Ces apports sont associés au gradient de charge hydraulique au sein de l’aquifère qui « pousse » l’eau souterraine des zones sous fortes pressions vers les moins fortes. Plus la nappe sera en charge, plus le flux d’eau sera important. Les faibles altitudes du delta de Camargue ne permettent pas de créer de gradient important mais la nappe de surface affleurant au Nord de l’étang du Vaccarès est susceptible d’induire ce type d’apport par diffusion dans l’étang. Dans la zone des étangs inférieurs, ce gradient peut réagir à la différence de hauteur entre le niveau marin et celui des étangs : lorsque la mer est haute, elle peut « pousser » par pression les eaux souterraines de subsurface dans les étangs. Le 222Rn est un radioélément naturel qui, grâce à des progrès analytiques récents, peut être utilisé comme « traceur » des apports d’eau souterraine dans les eaux de surface. Cette approche a été mise en place dans GIZCAM pour évaluer ces apports à l’étang du Vaccarès. L’idée initiale était de travailler sur l’ensemble des étangs, mais des difficultés décrites dans l’encart final ont limité ce travail au Vaccarès. CONCEPT Le 222Rn est un gaz radioactif produit dans les eaux souterraines suite à la désintégration d’autres éléments radioactifs que sont l’uranium et le radium présents dans toutes les roches ou sédiments encaissants. L’eau souterraine étant confinée, le 222Rn peut y être produit en quantité et les activités qui s’y forment peuvent atteindre plusieurs milliers de Becquerel par m3 (Bq/m3). Cet élément est également produit dans toutes les eaux de surface (lagunes, étangs, fleuve...) par les mêmes parents radioactifs, mais le fait que leurs teneurs y soient nettement plus faibles et que ce gaz s’échappe vers l’atmosphère fait que ses activités y sont seulement de quelques dizaines de Bq/m3. Si ces eaux de surface reçoivent des apports d’eaux souterraines, on peut donc s’attendre à y voir un fort enrichissement dans les activités de 222Rn. L'approche conceptuelle pour déterminer ces apports consiste à établir le bilan du 222Rn en évaluant les flux entrants et sortants du système (figure 1). En supposant que tout ce qui rentre ressort d’un tel système (état stationnaire), le flux de 222Rn (Bq.m-2.j-1) entrant avec les eaux souterraines peut être déduit de tous les autres. Le flux d’eau souterraine proprement dit (m3.s-1) est ensuite calculé en connaissant la concentration du 222Rn dans ces eaux.

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CALCUL DES FLUX Le bilan des flux de 222Rn a été réalisé dans le Vaccarès en Juin 2006 et Juin 2008. Dans chaque cas les flux ont été mesurés de la manière suivante : 1) Flux entrants : • Le flux des rivières est généralement négligeable car les activités en 222Rn y sont faibles. Ce n’a pas été pas le cas cependant pour le Vaccarès car les activités mesurées à différentes périodes dans le canal de Fumemorte (variations entre 200 et 400 Bq/m3) se sont révélées assez fortes, probablement à cause de l’alimentation de ce canal par des eaux ayant transité pour partie dans les sols. Ce flux a été estimé en multipliant les activités mesurées dans Fumemorte au cours des deux missions avec le débit du canal (données Tour du Valat) et extrapolées ou pas ( ???) aux apports totaux du bassin versant (en multipliant par 1.87). • Le flux produit in situ dans les eaux de l’étang dépend des activités de l’élément radioactif produisant directement le 222Rn, à savoir le Radium-226. Cet élément est supposé peu variable dans le temps et nous avons utilisé les activités mesurées en 2005 par Ollivier (2006, Thèse Univ. P Cézanne) pour le calcul de ce flux. • Le flux issu de la diffusion à partir du sédiment est un des plus difficiles à quantifier. Il résulte des concentrations de 222Rn produites dans les eaux interstitielles des premiers centimètres du sédiment par désintégration du radium et de l’uranium présents dans les sables. Ces concentrations étant supérieures à celles de la colonne d’eau immédiatement au dessus du sédiment créent un flux depuis le sédiment vers la colonne d’eau par simple effet de diffusion (comme lorsque de l’eau salée est au contact de l’eau douce). Pour estimer ce flux, nous avons prélevé des échantillons de sédiment (6 sites) que nous avons inséré dans des bouteilles fermées avec de l’eau similaire à celle de l’étang. Les activités de 222Rn formées dans les eaux de ces bouteilles après quelques jours d’équilibre permettent d’estimer le flux pouvant être issu de la diffusion du sédiment. 2) Flux sortants: • Une partie du 222Rn amené ou produite dans l’eau de surface disparaît rapidement par décroissance radioactive (50% tous les 4 jours). Pour estimer ce flux, il faut disposer des activités de 222Rn présentes dans l’eau de l’étang. Sept sites ont été mesurés pour ceci dans l’étang au cours des deux campagnes avec l’aide du personnel de la Réserve. Les activités ont été intégrées en fonction de la hauteur de la colonne d’eau et du volume d’eau de l’étang (données Tour du Valat et Réserve Nationale) afin d’évaluer une valeur globale pour tout l’étang.

Nous avons supposé que durant les missions il n’y avait pas d’échange important entre l’étang du Vaccarès et les étangs inférieurs. • Le 222Rn étant un gaz, une partie va s’échapper de la colonne d’eau vers l’atmosphère. L’intensité de cet échange dépend de la différence entre les activités dans l’eau et l’atmosphère, de la température et surtout de la vitesse du vent. Les activités dans l’air n’ont pu être évaluées qu’en 2008 avec l’acquisition d’un appareil spécifique, mais elles sont très faibles et ces mêmes valeurs ont été utilisées pour calculer le bilan de 2006. Ce flux atmosphérique est une composante majeure du bilan, et il faut noter que les deux périodes de mesures ont été marquées par des vents très différents de respectivement 1,3 et 4,2 m/s (mesuré sur le terrain à quelle hauteur ? s’agit il des données de vent météo France ? dans ce cas, à 10m du sol).

Figure 1 : Flux de radon-222 entrant et sortant dans l’étang du Vaccarès. Si le

système est en équilibre, la somme des flux entrants (en jaune et rouge) doit être

équivalente à celles des flux sortants (en bleu). Le flux apporté par les eaux

souterraines doit donc être égal à : Rivières + production + diffusion – Décroissance –

atmosphère

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RÉSULTATS Les valeurs de chacun des flux estimés pour juin 2006 et 2008 sont synthétisées en figure 2. Afin de prendre en compte les variations parfois observées dans les activités (variations temporelles ou spatiales), les valeurs minimales et maximales des flux sont reportées. Ces variations restent toutefois très faibles au regard du bilan.

Les différentes conditions de vent de 2006 et 2008 ont entraîné de fortes variations dans le flux s’échappant vers l’atmosphère et dans les quantités de 222Rn restantes dans l’eau. Malgré ce changement drastique, le flux de 222Rn qui doit entrer dans l’étang par les eaux souterraines pour que le bilan soit équilibré reste le même, entre 15 et 18 Bq/m2/j. Figure 2 : bilan des flux de 222Rn entrants et sortants de l’étang du Vaccarès en Juin 2006 et Juin 2008 (entre parenthèses).Unités en Bq/m2/jour. Le flux d’eau entrant qui correspond à cette valeur est calculé en divisant ce chiffre par l’activité en 222Rn des eaux souterraines. Il faut pour ceci disposer de sites de prélèvements équipés de piézomètres permettant de prélever les eaux souterraines proches de la surface et susceptibles de pénétrer dans l’étang. Nous ne disposions pas à ces dates de sites de prélèvements adaptés (à proximité directe de l’étang et en subsurface) et nous avons utilisé les activités mesurées dans des eaux souterraines plus profondes (entre 7 et 28 m de profondeur) prélevées dans des piézomètres recensés par le programme de recherche ORE REYST. Les activités y sont d’une assez grande variabilité (figure 3) avec une moyenne de l’ordre de 8720 ± 900 Bq/m3.

Figure 3 : Activités de 222Rn mesurées de juin 2006 à juin 2008 dans différents piézomètres de Camargue prélevant l’eau entre 9 et 28 m de profondeur.

Fatm: 9,3-9,7 (21,3 - 21,7)

Friv: 2 (2,3)

Fdiff 2,2-2,3(2,1 - 2,2)

Fsout = 14,6 - 15,9 (16,2 - 17,6)

Fdˇcrois : 11,7-13,2(1,5 - 3,1)

Fprod: 2.3 - 2.6 (2.3 - 2.6)

0

5000

1 104

1,5 104

S2 S5 S5 S5 S7 S7 S7 S7 S8 S8 S8 S8F11SG

S2S5S7S8F11SG

Act

ivité

en

222 R

n (B

q/m

3 )Nom des piézomètres échantillonnés

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Si cette valeur moyenne est représentative des eaux souterraines entrantes, le flux d’eau souterraine nécessaire pour expliquer le flux de la figure 2 doit être compris entre 1,3 et 1,5 m3/s. Ces valeurs sont similaires à un premier bilan indépendant réalisé par Ollivier (2006) entre février et juin 2004 sur la base des volumes d’eau et des teneurs en sels et qui donnait une valeur de 1,2 m3/s. Si de tels chiffres semblent importants, ils ne représentent en volume total que 0,14% de celui de l’étang mais sont tout de même équivalents à 24% des apports issus des canaux à ces périodes. Ces eaux constituent donc une entrée non négligeable comparées aux eaux de surface qui pourrait amener à cet étang des composés particuliers (pesticides notamment) et encore peu étudiés. Enfin, il faut noter que les deux campagnes ont été faites en période de faible charge des nappes et que ces apports sont potentiellement plus importants en hiver après les pluies automnales. Les eaux souterraines mesurées dans les piézomètres entourant l’étang montrent des salinités très variables entre 2 et 39 mg/l et il est donc très difficile d’estimer leur rôle sur la salinité de l’étang. Elles sont de toute façon plus salées que les apports des canaux et ne peuvent qu’augmenter le bilan en sel du Vaccarès.

Quelle approche possible pour les étangs inférieurs ? L’expérience de terrain acquise au Vaccarès a montré que cette étude ne peut pas être appliquée facilement à la zone des étangs inférieurs pour deux raisons. La première est une question de logistique. La mesure du 222Rn requiert actuellement un système de pompage lourd et encombrant qu’il est très difficile de transporter dans cette zone, notamment en période de très basses eaux. La deuxième est liée à la configuration de cette zone avec des niveaux d’eaux très bas (10 à 20 cm par endroits). Avec de telles hauteurs et les conditions de vent régnant habituellement, le dégazage du 222Rn produit dans l’eau vers l’atmosphère risque d’être très important et hétérogène dans l’espace et le temps, entraînant des erreurs importantes sur le calcul du bilan. Ce problème pourrait être contourné par l’utilisation d’autres radioéléments naturels que sont le Radium-223 et le Radium-224. Ces deux éléments sont également introduits par des apports d’eaux souterraines mais contrairement au 222Rn ils restent sous forme dissoute sans perte vers l’atmosphère. Bien que plus complexes à mesurer, ils pourraient constituer des traceurs adaptés à ce type de zone.

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3. Modeling anthropogenic substances in coastal wetlands: application to herbicides in the Camargue (France) (Patrick Höhener*1, Laetitia Comoretto2, Fadi Al Housari1, Philippe Chauvelon3, Marc Pichaud3, Yves Cherain4, Serge Chiron1)

1 Université de Provence-CNRS UMR 6264: Laboratoire Chimie Provence, Case 29, 3, Place Victor Hugo, F-13331 Marseille Cedex 3, France. 2present address : Syngenta 3Fondation Sansouïre, Station Biologique de la Tour du Valat, Le Sambuc, 13200 Arles, France. 4Nature Reserve of Camargue, La Capelière, F13200 Arles, France. Abstract A coupled hydrological and chemical model was developed that can simulate time-dependent concentrations of pesticides and their degradation products in shallow coastal water bodies of variable volumes. The model was applied to simulate the exposure of two herbicides, oxadiazon and MCPA, in three interconnected lagoons which form the coastal wetlands of the Camargue. These lagoons and adjacent marshes are of international importance for the preservation of biodiversity. The chemical fugacity and reactivity is modeled in these complex ecosystems as in classical fate models for well-mixed lakes, but additionally variable water exchanges between the lagoons, seawater intrusion, high evaporation rates and fluctuating water volumes of the lagoons are incorporated. Analytical solutions for coupled differential equations for the water volumes of the lagoons, the salinities, and the concentrations of pesticides were derived and evaluated using the software Maple. The model was calibrated using salinity data and was able to simulate measured concentrations of oxadiazon and MCPA and the two subsequent degradation products of MCPA in the main lagoon in Camargue. Interestingly, model simulations differed from real observations in the two smaller lower lagoons, and the model served tracking potential entry paths of herbicides into these lagoons. * Corresponding author, [email protected] Key Words: Pesticides, Transport, Monitoring, Rice, Oxadiazon, MCPA

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4. Directive Cadre Eau (DCE). Mise en œuvre du contrôle de surveillance 2009. (Coordination : Bruno Andral, Valérie Derolez IFREMER) Les programmes de surveillance liés à la mise en œuvre de la DCE sont coordonnés par le Ministère chargé de l’environnement. Avec l’Etat, dans chaque bassin hydrographique, les Agences de l’eau prennent en charge la mise en œuvre de ces réseaux. Sur la façade méditerranéenne, Ifremer assure pour le compte du Schéma Directeur des Données sur l’Eau la maîtrise d’ouvrage de la seconde campagne du contrôle de surveillance, en coordonnant l’ensemble de l’acquisition des données et de leur synthèse en collaboration avec de nombreux partenaires : Universités, bureaux d’études, structures locales de gestion, services de l’Etat. Cette seconde campagne a débuté au printemps 2009 par la pose d’une poche à moule destinée au suivi des pesticides (IFREMER Toulon). Cette poche est restée immergée du 26 mars au 15 juin entre les étangs de Monro et du Malagroy (coordonnées WGS 84 : 4°30’28.0’’ 43°30’17.3’’). Le 28 mai une série de prélèvements de sédiment destinée à inventorier le benthos a été réalisée avec le bureau d’étude CREOCEAN : prélèvement sur trois secteurs séparés d’environ 50 m (secteur transect Vaccarès est – coordonnées WGS 84 : 4°37’45.8’’ 43°32’10.8’’). Quatre bennes sont échantillonnées à chaque fois avec sur l’un des secteurs un prélèvement supplémentaire pour l’analyse du sédiment. Sur deux secteurs, prélèvement d’une carotte de sédiment pour la mesure du potentiel red-ox. Enfin un ensemble de prélèvements d’eau devant se répéter en juin (11 juin), juillet (2 juillet) et août (3 août) sur un point central du Vaccarès (coordonnées WGS 84 : 4°36.166’ 43°32.143') sont destinés à suivre la concentration en NH4, les sels nutritifs, l’azote total, le phosphore total, la Chlorophylle a et les silicates (IFREMER Sète).

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5.

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6.

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7. Numérisation du cadastre napoléonien Ce programme de longue haleine présenté dans le compte rendu scientifique de 2006 s’est poursuivi ces dernières années. Il s’agissait de recaler géographiquement les planches cadastrales du cadastre Napoléon des Saintes Maries (1814) et d’Arles (1823) sur le périmètre de la grande Camargue, de numériser les parcelles, chemins, canaux, bâtiments … présents sur ces planches, puis d’affecter les données relevées sur les états de sections (commune, section, numéro de parcelle, propriétaire, lieu-dit, nature, classe d’imposition) à chaque objet géographique. Le calage des planches cadastrales, la numérisation et la saisie des états de section sont terminés, grâce en particulier à l’aide d’une stagiaire allemande, Katharina Przybill, présente à la Réserve du 16 février au 27 mars 2009 qui a fini la saisie des états de sections. Nous avons pu transférer ces données sur la section B des Saintes Maries et sur la section AP d’Arles (cf. carte 1 Carte des sections concernées par le transfert), ceci permettant de couvrir l’ensemble du territoire de la Réserve Nationale ainsi que la Réserve des Impériaux et une grande partie des salins. Une première série de cartes présentées ci-dessous nous apporte des informations précieuses sur l’état de la Camargue au début du XIX ème siècle. Une comparaison précise avec la situation actuelle sera riche d’enseignements. Elle ne pourra se faire valablement qu’à l’issue du transfert de l’ensemble des données de la grande Camargue vers la base de données géoréférencée. Carte 1 : Carte des sections concernées par le transfert

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Carte 2 : Carte de l’occupation du sol à l’époque napoléonienne (1914/1923)

Carte 3 : Carte des propriétés à l’époque de la réalisation du cadastre napoléonien (1914/1923)

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Carte 4 : Carte des classes d’imposition à l’époque de la réalisation du cadastre napoléonien (1914/1923)

Carte 5 : Carte des lieudits à l’époque de la réalisation du cadastre napoléonien (1914/1923)

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