aux portes de l’etrange
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AUX PORTES DE L’ETRANGE
4ème
LE MERVEILLEUX CHÊNE
Sur la place, la plus importante et la plus imposante branche du vieux chêne, assise en
tailleur, elle observait le vaste monde qui s’offrait à son regard curieux. Elle n’aurait pu trouver
meilleur observatoire à des kilomètres à la ronde. Là, perché au sommet de la colline, l’arbre
semblait dominer de sa majesté la vallée luxuriante à ses pieds. Elle avait toujours apprécié
ces moments de solitude en parfaite harmonie avec tout ce qui l’entourait : l’écorce au
contact de sa peau, le vent soufflant, le chant des oiseaux murmurer à son oreille, tout lui
semblait alors parfait ! Le petit village niché au fond de la vallée était le sien. Elle y vivait
depuis toujours mais c’est ici, sur cette branche, qu’elle se sentait vraiment chez elle. Elle se
laissait souvent aller à ses rêveries, oubliant pour un temps le tumulte de sa vie.
Aujourd’hui, plus que jamais, elle savourait chaque minute, chaque seconde, chaque
caresse du vent, chaque mélodie offerte. Aujourd’hui, elle partait bien au-delà de sa maison,
de son village, de sa vallée, de son arbre... Elle savait que ce jour arriverait mais il avait pointé
le bout de son nez bien plus vite qu’elle ne l’avait imaginé.
Au loin, une voix stridente se fit entendre, l’arrachant définitivement à cette solitude
qu’elle chérissait tant … C’est sa mère qui l’appelait. Il était sans doute temps de quitter son
doux refuge. Elle posa une dernière fois sa main contre l’écorce et elle eut pendant un court
instant l’impression de sentir le cœur du grand chêne battre sous sa paume. Elle arracha
délicatement une feuille qu’elle déposa entre deux pages de son journal qu’elle gardait
toujours précieusement avec elle. « Nous nous reverrons mon vieil ami mais en attendant
permets-moi de prendre un peu de toi avec moi » lui dit-elle. Sa voix se faisait de plus en plus
pressante. Elle finit par descendre de son promontoire puis avança en direction du village, se
retournant, une larme coulait à la vue du grand feuillu. Devant le manoir familial, sa mère
l’attendait. Ses mains sur les hanches et son pied droit tapotant nerveusement le sol
trahissaient son agacement. Elle n’avait jamais compris cette enfant rêveuse, si silencieuse et
solitaire, elle, qui ne pouvait passer une seule journée sans inviter une de ses amies, épouses
de notables locaux; elle, qui chaque semaine organisait de grandes fêtes. Où tous les nobles
étaient cordialement invités. Après de brefs adieux d’une grande sobriété, offrant un dernier
baiser à sa mère et à son jeune frère, un geste de la main à sa gouvernante, elle l’emmena
elle-même au pensionnat Sainte V- fréquenté par tous les membres de sa famille depuis
plusieurs générations. Elle leva une dernière fois les yeux en direction du sommet de la
colline…..Puis elle pensa à son journal. Où était-il?
Elle avait toujours aimé venir ici, au pied de cet arbre Elle s’asseyait invariablement au
même endroit, adossée à son écorce mousseuse. Elle avait une vue à couper le souffle sur les
environs. Elle arrivait même à apercevoir la vieille demeure familiale et les cris de ses frères et
sœurs jouant dans la cour qui semblaient résonner dans toute la vallée.
L’arbre était vieux et avait perdu de sa splendeur .Il ne restait de lui que quelque vieilles
branches mortes sur lesquelles plus personne ne pouvait s’asseoir. Demain il ne serait plus là,
découpé en tronçons par son père et quelques amis du village venus lui prêter main forte.
Elle sortit de sa besace le journal de Manon, son arrière-grand-tante. Elle l’avait un jour
découvert dans une caisse recouverte de poussière dans le grenier du manoir, parmi quelques
jouets, livres et vêtements lui ayant appartenu. Elle avait tout de suite été attirée par la
couverture fleurie du petit cahier qui, semblait ne pas avoir trop souffert malgré le poids des
années. Elle s’était alors plongée dans la lecture de cet ouvrage manuscrit, passionnée par les
histoires de cette aïeule à l’imagination débordante. Elle semblait croire qu’au moment où elle
lisait son journal, elle était là et lui soufflait tous les mots qu’elle lisait au creux de son oreille.
Un sentiment étrange lui parcourait alors tout le corps. Se dissimulait-elle derrière le vieux
chêne et jouait-elle avec ses sens ? Elle ne pouvait détacher ses yeux de ce vieil arbre qui
pour elle était attaché à sa tante…
Son dernier écrit, plus mélancolique que tous les autres, fut rédigé alors qu’elle n’avait
que dix ans. Curieuse de connaître la raison de cette soudaine et définitive interruption, elle
avait alors interrogé son grand-père.
A cet instant, là, au pied de l’arbre, elle se souvient alors de sa réponse avec force et
clarté. « Manon était la sœur de mon cher papa. Elle aimait monter sur la colline, assise en
tailleur sur la branche la plus solide du vieux chêne. C’était une fille particulière que personne
ici n’a jamais vraiment compris. » Mon père était jeune quand elle a quitté la maison pour le
pensionnat. Il n’avait que peu de souvenir d’elle. Il se souvenait juste de ce dernier baiser
avant de monter dans la voiture familiale et du gendarme venu le soir-même leur annoncer la
triste nouvelle de la disparition de Manon dans un tragique accident de la route…
Après avoir relu une dernière fois quelques pages du cahier de Manon, elle se leva,
posa sa main contre l’écorce du vieille arbre mourant puis posa sur la pierre tombale à côté du
grand feuiller une feuille séchée déposée entre deux pages il y a bien longtemps de cela par
cette arrière-grand-tante qu’elle chérissait tant.
FIN
Un Noël pas comme les autres
Le Noël dernier, je fus invité ainsi que mon colocataire Marco à passer cette fête
sacrée dans un vieux et petit manoir situé dans une forêt, en haut d’une montagne enneigée,
au fond des Alpes.
Le temps, qui, à notre départ, promettait d’être superbe, s’avisa de changer tout à coup,
nous peinâmes à rester concentrés sur la route et une fois arrivés, il n’y eut personne pour
nous accueillir, nous nous sentîmes seuls dans cette vieille demeure.
Dans ce manoir se trouvaient un grand hall, une superbe et ancienne cuisine, un ancien
salon, une imposante bibliothèque, une belle salle habitée par un somptueux piano, une
chaleureuse salle de bain et une agréable chambre. Après cette petite visite, nous mangeâmes
et nous allâmes nous coucher.
Pendant la nuit, je sentis un courant d’air frais qui me força à me lever pour aller fermer
la fenêtre qui donnait sur un petit balcon.
Quand j’ouvris les yeux, je ne vis plus Marco à mes côtés, du coup, je me précipitai vers
la fenêtre avec l’intention d’aller le chercher. Mais au moment où je saisissais la poignée de
celle-ci, je sentis une bonne odeur de tarte à la citrouille qui m’attira invinciblement dans la
cuisine.
Une fois dans la cuisine, je vis un homme en train de cuisiner, pensant que c’était
Marco je me dirigeai vers lui, lorsqu’il se retourna, je vis un zombie à la peau verte et aux
cheveux noirs qui me fixa avec ses grands yeux rouges. Une peur insurmontable s’empara de
moi et je me précipitai dans le salon où je vis un vieux squelette aux os d’un blanc immaculé,
portant un vieil habit Anglais gris qui se balançait dans un vieux rocking-chair. Pris de peur, je
me précipitai dans la salle de bain. Là se tenait devant le miroir une femme à la longue
chevelure dorée qui se maquillait. Quand elle me fit face, elle me fixa avec deux lugubres trous
noirs qui occupaient la place de ses yeux. Un frisson incontrôlable parcourut tout mon corps
puis j’allai me réfugier dans la bibliothèque. Une fois sur place, je vis une vieille sorcière, qui
n’était pas différente physiquement des autres, qui lisait un vieux livre, des histoires pour
enfants. Je partis rapidement, de peur qu’elle me jette un sort ! Quand je sortis vite de la
pièce, j’entendis la douce mélodie du piano, pensant que c’était Marco, je me hâtai d’aller
dans le salon.
Je vis alors un fantôme à la carrure féminine, aux longs cheveux noirs et vêtue d’une longue
robe blanche qui jouait du piano à la place de Marco. Effrayé, je me hâtai de regagner ma
chambre. Une fois de retour, je me recroquevillai dans mon lit. Dès que je vis ces effrayantes
créatures s’avancer vers moi, je m’évanouis sans me douter que je tombai de mon lit.
Dès que l’aube fut levée, Marco se réveilla et me vit allongé sur le sol : «Jean il est
l’heure de se lever ». En entendant sa voix, je me réveillai et je me précipitai vers lui les yeux
en larmes: «Marco où diable as-tu bien pu aller! Je me suis fait un sang d’encre! » et il me
répondit: «Nulle part, certes cette nuit j’ai eu une envie pressante, mais bon, tout va bien.» Je
me jetai dans ses bras en lui souhaitant: «Joyeux Noël». Puis nous allâmes manger et fêter
Noël. L’après-midi, nous partîmes de cette vieille demeure et je vis dans le jardin des statues
semblables aux effrayantes créatures de la nuit dernière, ce qui me donna pour la dernière fois
des sueurs froides !
FIN
Le Braqueur
Il était une fois un homme en manque d’argent, qui en avait marre de cette situation, un
jour il eut une idée. Il appela un ami d’enfance pour lui proposer son projet. Son idée était de
cambrioler une banque le soir d’Halloween. Il lui proposa, et son ami accepta car lui aussi était
en difficulté financière.
Nous sommes donc la veille d’Halloween, le 30 octobre 2000. Assis au-devant de leur
camionnette noire, ils enfilèrent leur masque d’Halloween mais l’un des deux hommes a oublié
de charger son téléphone alors qu’il en avait besoin afin de l’appeler pour venir le chercher. La
batterie était à plat. D’un pas lourd, il sortit de sa camionnette puis alla chercher une prise de
courant pas très loin. Soudain, il tomba nez à nez avec une sorte de petite fête très illuminée
en haut d’un immeuble. La porte grande ouverte, il entra dans l’immeuble. Il arriva en haut des
escaliers et sonna à la porte. Personne ne vient lui ouvrir. Il toqua fortement à la porte et une
jolie dame lui ouvrit. Elle lui demanda s’il ne s’était pas trompé d’endroit car il n’était pas sur la
liste des invités. L’homme assez sûr de lui, dit d’une voix grave qu’il fallait à tout prix le laisser
entrer charger son téléphone. La dame voulut lui fermer la porte au nez mais l’homme mit son
pied pour qu’elle ne puisse pas la refermer. Il poussa violemment la dame, passa et se mit à
chercher une prise de courant. Un homme assez costaud l’attrapa par le col et essaya de le
faire sortir de force de la pièce. Le braqueur énervé sortit une arme et l’homme enleva ses
mains de son col. Il cria au DJ d’arrêter la musique… un long silence régna alors dans la pièce.
Il dit d’un air strict et méchant que tout le monde devait s’allonger par terre à plat ventre et de
ne plus faire aucun bruit.
Il alla charger son téléphone et prit une vielle dame en otage, qui ne pouvait pas
s’allonger, et l’emmena dans la pièce d’à côté et brancha son téléphone. La vielle dame n’avait
pas l’air affolée, ni personne d’autre d’ailleurs. Le braqueur trouva ça très étrange et demanda
à la dame pourquoi personne n’avait l’air inquiet ou affolé. Elle ne lui répondit pas. Quelques
instants plus tard, la dame lui dit :
- « Tu sais, mon enfant, tu ne devrais pas être là, ce soir n’est pas un soir comme les
autres. »
- « Ah oui, et pourquoi » dit-il d’un air moqueur.
- « Car ce soir, c’est l’anniversaire du diable… et cette date arrive tous les 1000 ans et le
diable sera là en personne à minuit pétante ! » affirma la vielle dame
- « Tais-toi, ne dit pas des sottises ! » dit-il un peu énervé.
- « Vous devriez partir, il est déjà 23h50… » dit-elle en relevant la tête.
- « Mais que va-t-il faire si je suis là ? l’interroge le braqueur, d’un air moqueur.
- « Il te tuera, t’emmènera en enfer là où tu verras tes proches décapités, et tu y resteras
pour y être torturé toute l’éternité. »
La pièce s’assombrit soudainement, il eut un léger frisson. Puis il regarda à nouveau la
pièce d’à côté, mais quelque chose avait changé mais il ne savait pas quoi. C’était sûrement le
nombre de personnes qu’il y avait dans la pièce. Il regarda toute la décoration, très chargée,
elle était ornée d’or, un peu partout. Les meubles étaient très anciens et les portes très
grandes. Le sol était recouvert d’une moquette très sombre et d’un immense lustre suspendu
au plafond.
Le braqueur reprit son téléphone et tenta de repartir par la porte où il était entré. Hélas,
la porte était fermée à double tour. Il demanda si la propriétaire pouvait ouvrir la porte mais
personne ne répondit. Pris de panique, il eut une petite goutte de sueur qui coula le long de sa
tempe. Il essaya toutes les portes et arriva à la dernière, mais en vain ! Il remarqua qu’une
fenêtre était ouverte. Il s’y pencha pour regarder la hauteur mais il constata qu’il se trouvait au
quatrième étage, au-dessus d’une benne remplie de cartons. Ayant le vertige, il se recula très
vite. Et plus le temps passait, plus les gens qui étaient dans la pièce commencèrent à parler
entre eux comme si de rien n’était. Le braqueur cria de toutes ses forces « Silence ! » mais
c’est comme si les gens étaient devenus sourds. Et le braqueur avait l’impression que les
personnes se multiplièrent, l’atmosphère était étrange et soudain une lueur rouge surgit en
dessous de la porte principale, plus personne ne parla, ils étaient tournés vers le braqueur et
ils étaient presque cent fois plus que quand il était arrivé. Des pas s’approchèrent de la porte,
c’était quelqu’un de très lourd car le sol tremblait à chaque pas. L’adrénaline, le stress, la peur
et l’angoisse montèrent soudainement à son esprit, son cœur s’accéléra considérablement. Il
courut vers la fenêtre qui était ouverte et sans se poser une seule question, il sauta dans la
benne. Il resta allongé quelque instant, mais se releva très vite et parti en courant…
Le braqueur ayant fait une centaine de mètres, se retourna et s’aperçut que
l’appartement où il se trouvait n’avait en réalité que trois étages…
Il s’arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle et ses esprits. Il continua sa route un
peu sonné. Il arriva chez lui, s’allongea sur son lit et se réveilla tout habillé avec son arme à la
main et à côté de lui, son téléphone n’arrêtait pas de sonner car son ami l’avait attendu toute
la nuit dans la camionnette. Que s’était-il donc passé ? Avait-il oublié de partir ? S’était-il
endormi ? Pourtant il était certain d’avoir voulu le rejoindre ! Mais au fait où était son chargeur
de téléphone ?
Le défilé
Je suis Coralie, jeune mannequin de vingt et un an, originaire de l’île de la réunion. Sans le
savoir, j’allais vivre la plus belle expérience de ma vie. Un matin, l’agence m’appela vers huit
heures trente pour m’informer que je devais faire un défilé à Paris, dans deux jours vers seize
heures. Ayant peu de temps pour me préparer, je commençai par réunir mes affaires, sans
oublier mes robes et mes produits de beauté. Ma valise une fois bouclée, je claquai la porte de
chez moi, mon père m’attendait sur le pas de la porte pour m’accompagner à l’aéroport.
Arrivée à l’aéroport toute excitée, je courus vers la zone d’embarquement et m’enregistrai
grâce au billet électronique que j’avais reçu de mon agence la veille. L’avion allait décoller à
dix heures trente de Saint-Denis pour atterrir à Orly à vingt-trois heures (heure locale). Dans
l’avion, je pris place pour onze heures de vol.
Enfin arrivée à l’aéroport d’Orly, je descendis de l’avion, épuisée par le trajet et je partis
récupérer mes bagages. Je pris un des taxis qui attendaient devant la porte 2 de l’aérogare
Sud et demandai au chauffeur de me déposer à l’hôtel Georges V. Ce merveilleux hôtel cinq
étoiles situé 37 avenue Hoche à Paris a été construit en 1928, et fait partie des plus beaux
hôtels parisiens. Enfin devant l’hôtel, je me dirigeai à l’accueil pour récupérer la clé de ma
chambre que mon agence avait réservé au préalable. On m’annonça que ma chambre se
trouvait au dernier étage. Je montai dans l’ascenseur. J’appuyai sur le bouton et les portes se
fermèrent, je me regardai dans le miroir mais je ne vis pas mon visage, c’était celui de ma
grand-mère qui était morte il y a cinq ans. Je décidai alors de me cacher le visage car cela
commençait à me faire peur. Enfin arrivée à l’étage, l’ascenseur fit un bruit assez étrange et
les portes s’ouvrirent. Je traversai l’allée me retournant à plusieurs reprises pensant que j’étais
suivie par ma grand-mère. Devant la porte où était inscrit 238, numéro de ma chambre je
saisis la clé et l’ouvrit. En entrant, j’y trouvai mes valises que le bagagiste avait entreposées.
Ma chambre était si luxueuse que mon souffle se coupa. Elle était composée d’un
fauteuil de style Louis XVI, d’un magnifique tableau représentant la Joconde faite par Léonard
de Vinci et la chambre était remplie de meubles en bois précieux. Tout ce luxe m’avait fait
oublier pendant un instant ce qui s’était passé dans l’ascenseur. Il était déjà deux heures du
matin, il était vraiment temps pour moi d’aller me coucher pour garder un beau teint pour le
défilé. Le matin je me réveillai avec beaucoup de mal, j’ouvris les rideaux et m’aperçus que la
Joconde sur le tableau n’était plus là, à la place, je vis le visage de ma grand-mère. Je me
frottai les yeux pour vérifier que ce n’était pas un rêve, elle était toujours là. Je décidai donc de
prendre une douche pour me remettre les idées en place, ensuite j’enfilai une robe mi- longue
noire serrée ainsi que des talons aiguilles noirs. Retournant devant le tableau, la Joconde était
revenue à sa place mais le fauteuil se mit à bouger, je tournai la tête et vis ma grand-mère. Je
criai d’un son très aigu et sortie de la chambre pour appeler quelqu’un, mais à priori personne
ne m’entendit. Je décidai alors de quitter l’hôtel et d’aller en direction du Grand Palais pour
défiler, en passant par les Champs-Elysées. Je vis ma grand-mère à chaque coin de rue, mais
seulement moi, la voyais. Arrivée au Grand Palais, je fus accueillie par une couturière qui me
fit essayer plusieurs robes. Après plusieurs essayages, je choisis une longue robe rouge vif
avec des strass qui étaient accompagnés de chaussures à talons hauts. Ensuite, une
coiffeuse s’occupa de ma longue et magnifique chevelure blonde, puis une maquilleuse se
chargea de mettre mes traits en valeur. Je commençai à être un peu stressée pour le défilé à
cause de ce qui se passait en ce moment avec ma grand-mère.
On m’annonça que je devrai passer sur scène dans trente minutes, j’en profitai pour
regarder ma beauté dans le miroir ayant peur de revoir ma grand-mère. Il était enfin temps
pour moi de passer sur scène. En défilant, je jetai un coup d’œil vers le public et vis ma
cousine qui habite en région parisienne et que je n’avais pas vu depuis trois ans, mais
également ma grand-mère… Hypnotisée par ça je marchai sur ma robe et heureusement pour
moi je ne suis pas tombée. Finalement, mon défilé fut très apprécié par l’agence qui souhaitait
retravailler avec moi sur le prochain défilé qui aurait lieu au palais de Monaco. J’allai voir ma
cousine Louise et lui expliquai mes problèmes en ce moment et ce qui venait de se passer.
Louise ne comprenait pas trop ce que je racontais car elle n’avait pas imaginé à quel point
cela pouvait encore me troubler. Elle décida de savoir où tout avait pu commencer et pourquoi
je repensais à ma grand-mère en ce moment.
Impossible de le savoir, j’étais dans ma bulle plus rien autour de moi n’existait jusqu’au
moment où Louise commença à me parler de ma grand-mère. On décida alors de prendre la
Mercédès de Louise et d’aller en direction du cimetière du Père Lachaise ou grand-mère fut
enterrée au côté de sa sœur, pour y déposer des fleurs. Ensuite on alla prendre un café pour
discuter. D’après ce que Louise avait compris, pour elle ce n’était qu’un cauchemar qui
m’envahissait énormément. Après avoir assez discuté, on décida de se diriger vers
l’appartement de Louise, on prit la voiture et on partit.
Enfin arrivé chez elle, il se faisait déjà tard, j’enlevai mes longs talons aiguilles et me
posai devant la télévision. Je lui demandai d’enlever tous les tableaux et miroirs pour ne pas
voir ma grand-mère. Elle m’avait laissé une chambre pour moi toute seule donc je m’y installai,
je me faufilai dans mes draps et je m’endormis. Pendant la nuit, je n’ai eu aucun problème.
Mais le matin, en allant prendre mon petit déjeuner, je vis à nouveau ma grand-mère assise en
face de moi à la place de Louise. Je me mis à pleurer j’en avais marre, je ne comprenais pas ce
qu’il se passait. Louise me parla mais ce n’était pas elle que je voyais. Elle a compris tout de
suite ce qu’il se passait. Elle me dit que je n’avais toujours pas fait le deuil de ma grand-mère
à qui je tenais énormément et que je souffrais d’hallucination ! Etait-ce vraiment des
hallucinations ou ma grand-mère voulait-elle tout simplement être avec moi pour partager ces
moments merveilleux que je vivais ?
Fin
Un livre mystérieux
Je rentre enfin chez moi après une heure passée dans les transports en commun.
Heureusement, que l’on est vendredi, je suis épuisée. Avant d’aller me coucher, je lis un livre,
trouvé dans une vieille librairie. Il raconte l’histoire d’un homme qui tue toutes les femmes tant
qu’il ne retrouve pas sa bien-aimée. Après avoir lu cette histoire qui m’a fait froid dans le dos,
je me suis endormie. Cette nuit-là, vers trois heures du matin, le livre se mit à tourner autour
de moi et le fantôme d’un homme impressionnant en sortit. Je me suis réveillée en sursaut
mais tout a disparu. Je pensai rapidement que j’avais rêvée et je me rendormie trente minutes
plus tard.
Le lendemain soir, je me couchais. Aux alentours de deux heures du matin, je sentis
une présence dans ma chambre, quelqu’un était en train de m’observer mais je n’arrivai pas à
ouvrir les yeux. Qui est-ce? Le lendemain matin, troublée par ces deux nuits étranges, je
décidai de mettre le livre dans une autre pièce. La nuit suivante, de nouveau vers trois heures
du matin, quelqu’un me regarda, cette fois- ci je réussis à ouvrir les yeux et découvris avec
surprise que c’était mon chat, India, qui s’était assis à côté du lit. Et si depuis le début je
délirais ? Si tout ça n’était que le fruit de mon imagination ? Je décidai quand même que
demain après le travail, je passerai à la librairie pour trouver des réponses à ces questions.
Lundi, je me dépêchai de quitter mon travail, et, rapidement j’aperçus au loin la
librairie. Je me hâtai, mais arrivée sur les lieux, je ne reconnus rien tant les rayons avaient
bougé, les vieux livres avaient été jetés, et même les vendeurs avaient changé. Je m’approchai
de l’un d’entre eux et je lui demandai s’il savait quelque chose sur le livre « l’homme le tueur »
il regarda sur son ordinateur et à part me dire que je l’avais acheté… ce que je savais déjà, il
ne me dit rien d’autre d’utile. Après cet échec je décidai de chercher sur internet la biographie
de l’auteur, mais, encore une fois, aucune trace de ce « Bernard Farshtey », et puis après tous
ces échecs, je décidai de manger, puis d’aller me coucher. Vers trois heures du matin, je sentis
encore quelqu’un m’observer, je pensai d’abord à mon chat, mais quand une voix masculine,
forte, et puissante raisonna dans ma tête je n’avais plus aucun doute le fantôme était de
retour ! J’ouvris les yeux, j’essayai de crier mais rien. L’homme tenait un pistolet, il voulait me
tuer, comme toutes les autres femmes. Il s’approcha déterminé et puis soudain plus rien ! Le
lendemain, je pris une semaine de congé et partis chez mes parents en Bourgogne pour me
détendre. Ils furent ravis de m’accueillir. Mon père rouspéta de me savoir encore seule, tandis
que ma mère me prépara de délicieux repas car selon elle j’étais trop maigre. J’étais très
heureuse de les revoir cela faisait plus de six mois que je ne les avais pas vus. Nous sommes
allés nous promener, nous nous sommes baignés dans une rivière, on a bien ri ! Durant cette
semaine, je n’eu aucun mal à dormir et je ne vis plus le livre. Alors après cette agréable
semaine, je rentrai à Paris. Épuisée par la route, je ne tardai pas à me coucher mais dans la
nuit le livre se remit à tourner autour de moi, je voulais tout arrêter alors j’essayai d’attraper le
livre mais je n’y arrivai pas. Le lendemain matin, je voulais que tout redevienne comme avant !
Je pris le livre, j’allumai la cheminée et je lançai le livre dedans. Depuis, rien d’étrange ne se
manifeste dans ma chambre. Je commence à mieux dormir la nuit, je ne vois plus le fantôme !
Je suis très contente et je vais plus souvent voir mes parents, et j’ai trouvé l’amour pour le plus
grand bonheur de mon père !
FIN
Un mail étrange …
Pendant mes années au collège, je vivais une période très difficile de ma vie, j’étais
devenu le souffre-douleur de beaucoup d’élèves à cause de leur meneur, Éric, pour des raisons
inconnues encore aujourd’hui ! Il s’en prenait à moi, insultes, coups en douce pour me
ridiculiser, moqueries quotidiennes, parfois même des coups. Je partais au collège la boule au
ventre, paniqué à l’idée de ce que la journée aller me réserver, je dormais mal, ne mangeais
plus, la solitude et la peur étaient mon quotidien.
Un soir, alors que j’étais dans ma chambre, l’électricité s’est coupée dans toute la
maison, mes parents cherchaient en vain d’où venait le problème, nous étions les seuls
concernés dans le quartier. J’étais allongé sur mon lit, plongé dans le noir, l’air semblait
devenir lourd, j’étais mal à l’aise, je respirais de plus en plus difficilement, quand d’un coup
mon ordinateur s’est allumé, chose impossible sans électricité.
Ma peur grandit, j’étais paralysé mon corps ne répondait plus.
Soudain le son strident d’un mail reçu retentit, au même moment les lumières se sont
rallumées, la vie semblait reprendre dans la maison comme par magie…
Curieux et intrigué, je me levais péniblement, me demandant encore ce qu’il venait de
se passer et surtout d’où venait ce mail. L’expéditeur était inconnu, le mail ne contenait qu’un
lien permettant d’accéder un site : « TODAY IS THE END »
J’étais comme hypnotisé, tout ce que je pouvais lire sur ce site, semblait être mon histoire,
mon quotidien… Après plusieurs minutes une fenêtre s’est ouverte me demandant de raconter
mon histoire, comme un journal intime. Sans réfléchir mes doigts sur le clavier, je racontai tout
de mon harcèlement, c’était très libérateur de pouvoir se confier, je me sentais plus léger,
presque euphorique.
Mais je m’aperçus rapidement que je ne contrôlais plus ce que j’écrivais, mes doigts
n’écoutaient plus mon cerveau, c’est ainsi que je découvris que mes derniers mots avaient
été : « la mort d’Éric, renversé par une voiture ». J’étais terrorisé par ces mots ! Surtout qu’il
m’était impossible de les supprimer.
Cette nuit-là, impossible de trouver le sommeil, les événements de la soirée n’arrêtaient
pas de tourner dans ma tête, de plus j’avais l’étrange impression de ne pas être seul dans ma
chambre.
Le lendemain à mon arrivée au collège, je fus surpris de voir plusieurs voitures de
police, les pompiers et une ambulance qui partirent à toute vitesse. Curieux, je m’avançai vers
d’autres garçons qui semblaient sous le choc, j’appris avec horreur qu’Éric venait de se faire
renverser par une voiture, son cœur s’était arrêté, mais par chance les secours étaient
intervenus rapidement et ils avaient pu le réanimer. J’étais sans voix, c’était impossible, j’avais
écrit exactement la même scène, je n’y croyais pas, je fus pris de nausées et de vertiges :
c’était de ma FAUTE !!!
Je fis alors un malaise. Je me réveillais chez moi, dans mon lit, ma mère à mes côtés, qui me
rassura sur l’état d’Éric, qui se remettrait sans séquelles.
Je voulais comprendre ce qui m’était arrivé, après plusieurs recherches sur internet, je
découvris que je n’étais pas le seul à avoir vécu ce genre d’expérience, mais personne ne
semblait avoir de réponses, que des questions ….
Le site de la veille, ainsi que le mail avaient disparu … Plusieurs personnes racontaient
la même histoire, des étranges esprits vengeurs, aussi fou que cela puisse paraître, j’y croyais.
Je n’avais pas pu tout inventer ou rêver !
Quelques jours plus tard, je reçu un nouveau mail, expéditeur inconnu, pas d’objet juste
ces quelques mots : « Es-tu heureux maintenant ? » Un frisson parcouru mon dos, la peur me
figea, je tremblais… quand soudain le mail disparu ! Je ne saurais pas expliquer ces
événements, mais après cela, je n’ai plus jamais eu de problèmes, et j’évite au maximum
d’ouvrir des mails avec des expéditeurs inconnus.
ARE YOU HAPPY NOW ?
Fin
LACHAISE MAUDITE
Il y a très longtemps, ma mère me raconta une étrange histoire qu’il lui arriva l’année de
ses dix ans. Elle était allée avec son père rechercher un cadeau pour l’anniversaire de sa mère.
Elle séjournait à Thirsk pour ses vacances, une ville du North Yorkshire au Nord de
l’Angleterre. Tous deux, déambulaient dans les rues de la ville quand elle vit dans une vitrine
une chaise. Cette chaise, en chêne massif, semblait confortable : le dossier était haut et
l’assise élargie. La forme était légèrement cintrée. Le piétement était en bois tourné et
donnait à l’ensemble une allure royale. La chaise avait encore des bras qui semblaient
attendre l’heureuse élue qui pourrait ainsi se reposer. Elle dit alors à son père « Oh papa, ce
serait un cadeau magnifique pour maman ! Qu’en penses-tu ? On rentre dans le magasin ? »,
supplia-t-elle. Celui-ci, avare de mots, se contenta de franchir le seuil du magasin d’antiquité.
Ils furent accueillis par le brocanteur, heureux de voir enfin des clients, en cette fin de saison
automnale. Il proposa la chaise pour un prix modique de cent neuf livres sterling. Son père
discuta le prix et il fut surpris de l’obtenir pour la moitié de sa valeur ! Satisfait de leur achat,
ils repartirent retrouver ma grand-mère.
Cette dernière fut ravie de cette acquisition. Elle eut un anniversaire magnifique où tous
ses amis vinrent l’honorer mais son plus grand plaisir fut cette chaise. Elle n’attendit pas
d’ailleurs pour profiter de ses bienfaits, elle s’installa en bout de table, assise comme une
reine. En fin de soirée, tous les convives repartirent chez eux et ma mère et ses parents
allèrent se coucher, satisfaits de cette excellente fête.
Le froid de la pierre des escaliers en marbre la réveilla tout à fait car elle avait oublié
ses pantoufles, elle marchait pieds nus. Elle découvrit un étrange spectacle : deux hommes
étaient en train de se disputer la chaise. On la voyait passer d’une main à l’autre. Ce qui l’a
surpris, ce fut leurs habits, ils semblaient d’une toute autre époque. Nous étions alors en
novembre 1970, et ces deux personnages étaient habillés étrangement ! Chaque homme avait
un justaucorps, des culottes courtes, une longue veste, et l’un des deux portait un jabot blanc.
Les vestes, de brocart, étaient très ajustées en haut, et en bas, elles s'évasaient du corps,
laissant une place à l'épée pour descendre jusqu'au genou. Les manches étaient ajustées et
ornées de galons. La chemise se portait avec un gilet aussi long que la veste à boutonnage
serré et avec des poches basses. Ces hommes mettaient, sous leurs culottes serrées juste en
haut des genoux, des bas de soie (en couleur pour le plus riche). Les chaussures plates et
noires avec une boucle finissaient la tenue.
Ils continuaient de se disputer, sans avoir pris en compte la présence de l’enfant.
Cependant, ma mère, pris de panique fit volteface pour prévenir ses parents et en partant elle
trébucha et heurta la poignée de la porte de la salle à manger. Les deux fantômes, car il s’agit
bien de cela, s’arrêtèrent, la regardèrent et disparurent. La chaise tomba lourdement sur le sol,
se renversa et gît ainsi, telle la victime d’une lutte infernale.
Réveillée par le bruit, mes grands-parents la rejoignirent et lui demandèrent ce qui
venait de se passer. Celle-ci leur expliqua mais ils ne prirent pas en compte son galimatias et
ils lui demandèrent de se recoucher. Ma mère retourna se coucher, furieuse qu’on ne prenne
pas la peine de l’écouter. Elle s’endormit. Le matin, elle fut réveillée par le chant des oiseaux,
elle retrouva ses parents pour prendre son petit déjeuner. Sa mère, installée sur sa chaise,
buvait son café chaud accompagné de toasts avec de la marmelade. Personne ne parla de
l’incident de la veille.
Elle crut voir l’un des deux hommes belliqueux ! Que pouvait lui vouloir cette ombre
nocturne ? Le vieil homme était maigre et sec, avec des rides comme des coups de couteau
sur la nuque. Sous une tignasse noire et frisée, il n’avait qu’un sourcil en deux ondulations au-
dessus d’un nez légèrement tordu vers la droite, et assez fort, mais heureusement raccourci
par une moustache épointée qui cachait sa lèvre ; enfin ses yeux jaunes, bordés de cils
sombres, n’avaient pas un instant de repos, et ils regardaient sans cesse de tous côtés,
comme ceux d’une bête qui craint une surprise. De temps à autre, un tic faisait brusquement
remonter ses pommettes, et ses yeux clignotaient trois fois de suite. Ma mère, prise de
panique, osait à peine respirer. Le spectre s’approcha d’elle, il mit la main à sa poche de sa
veste et retira un billet qu’il glissa sous l’oreiller de la fillette. Celle-ci, à son approche ferma
les yeux pour occulter ce moment terrifiant. Sans qu’elle s’en rende compte, elle s’endormit
immédiatement. Quand elle se réveilla le lendemain, elle crut avoir rêvé. En faisant son lit, au
moment de glisser ses doigts sous son oreiller pour le rajuster, elle trouva le billet de banque !
A cet instant, les souvenirs nocturnes ressurgirent et elle comprit qu’elle n’avait pas rêvé.
Cependant, elle décida de ne pas en parler à ses parents. Elle mit dans sa boîte à secret ce
billet venu d’un autre monde.
Elle tira par la manche son père qui restait au chevet de sa femme tel un zombie, il
semblait avoir perdu toute joie de vivre, ses yeux cernés gardaient les traces de larmes amères
qu’il avait versées. « Il faut que tu viennes avec moi. » lui dit-elle. Elle l’entraina dans sa
chambre où elle lui montra son billet de banque.
Ce dernier fut surpris de voir dans ses mains un billet d’une livre sterling émis par la
Langbaurgh Old Bank, une monnaie fiduciaire émise à titre privé utilisée comme moyen de
paiement à travers la province du Yorkshire, au XVIIIème siècle. « Comment as-tu eu ce billet ?
» demanda-t-il. Elle lui expliqua son expérience nocturne et lui dit que cette chaise était
certainement la cause de tout leur malheur ! Elle avait peur que son père ne l’écoute pas, elle
finit en lui demandant de retourner voir le brocanteur qui en savait certainement plus sur ce
siège maléfique. Il se dit que cela ne coûterait rien d’aller voir le commerçant. Sitôt dit, sitôt
fait.
Ils arrivèrent trente minutes plus tard devant la devanture. Ce n’était plus le siège qui
trônait dans la vitrine mais un masque Guêré de Cote d’Ivoire, ce masque africain était réputé
pour appeler les esprits. Le front était bombé, le nez empâté, les yeux globuleux encadrés d’un
trait sanguinolent qui semblait regarder fixement les deux arrivants. Ma mère se rappelle
encore du frisson qui la parcourut devant cette pièce où une large bouche agrémentée de
dents disparates, semblait lui souffler ce message funeste, « il est trop tard ! » Elle tint
fermement la main de son père et tous deux se dirigèrent vers le brocanteur. Quand il les vit et
que mon grand-père posa le vieux billet, ce dernier blêmit, on aurait dit que tout son sang avait
quitté son corps. Ces lèvres frémirent, se pincèrent mais un son sortit enfin pour raconter une
étrange histoire.
« Cette chaise a une sombre histoire » leur dit-il sans oser les regarder dans les yeux. Il
poursuivit : « Thomas Busby, à la fin du XVIIème siècle, tint une taverne. Il y rencontra, un jour,
Daniel Awety, faux-monnayeur et faussaire notoire, qui s’installa près du village, à Danotty
hall, une ferme au sommet d’une colline. Très rapidement les deux hommes devinrent des
compères inséparables. Busby devint rapidement son gendre en se mariant avec sa fille
unique, Elisabeth. Ce dernier était un homme très colérique. Il avait la réputation d’être un
tyran, un ivrogne et un malfaiteur. Un jour, en rentrant dans l’auberge qu’il tenait avec sa
femme, il découvrit son beau-père assis dans son fauteuil préféré. Il rentra dans une terrible
colère, et les deux hommes se disputèrent violemment. Daniel le menaça de reprendre sa fille
et de la ramener à Danotty Hall et le visage de Thomas Busby devint blanc. Il ne répondit rien
mais son regard était lourd de menaces. La nuit même, il alla voir son beau-père pour le
raisonner. Mais rien n’y fit, la dispute reprit son cours et, finalement il défonça le crâne de son
beau-père à coups de marteau. Il cacha le corps dans les bois et reprit le cours de sa vie. La
fille de Daniel, très inquiète de ne plus voir son père, prévint les autorités. Ils finirent par
retrouver son corps et son beau-fils fut arrêté et condamné à être pendu. Thomas était en
chemin vers la potence quand avisant son auberge, il demanda à boire une dernière bière,
assis sur sa chaise. Alors, comme il avait le droit à une dernière volonté, cette faveur lui fut
accordée. Une fois sur place, il s’assit sur son siège, et il déclara d’une voix forte, pour que
tous l’entendent : « Que la mort foudroie tous ceux qui oseront s’asseoir sur ma chaise ».
Le brocanteur s’arrêta, s’ensuivit immédiatement un silence de mort. Il n’osait affronter
le regard de mon père. Ce dernier finit par exploser « comment avez-vous osé vendre cette
chaise ? Ma femme est malade ! » Le vendeur, balbutia « je ne voulais pas croire à un tel
délire ! » Mon père, mit sa main de telle façon qu’il se taise, il prit sa fille et rentra à la maison.
Il laissa ma mère auprès de ma grand-mère et il repartit avec la chaise chez le brocanteur. Il la
lui rendit en lui disant « priez pour qu’il n’arrive rien à ma femme et qu’elle puisse guérir ! »
Son regard noir en disait plus que toutes les paroles au monde. Le brocanteur, exténué par
tant d’émotions, s’assit sur un tabouret en évitant la chaise fatale !
La petite famille repartit une semaine plus tard à Londres, pour reprendre le cours de
leur vie. Ma grand-mère put guérir, les médicaments jouèrent enfin leur rôle. Ma mère dormit
les nuits suivantes, du sommeil du juste. Elle n’oublia, cependant jamais, ces vacances hors du
temps.
A vingt ans, elle refit des recherches sur cette chaise maudite. Elle apprit ainsi qu’après
la mort de cet homme, l’auberge de Thomas Busby fut rebaptisée de son nom et de
nombreuses personnes affirmèrent avoir vu son fantôme. Sa chaise, qui était réputée hantée,
avait été laissée à sa place. Elle avait été surnommée « Le Fauteuil de la Mort. » La légende
rapporte qu’à la fin du XVIIIe siècle, la chaise avait été responsable d’une dizaine de morts. En
1894, un ramoneur et son camarade s’arrêtèrent pour boire au Busby Stoop. Avisant la chaise
libre, le ramoneur s’y assit sans une hésitation, puis il déclara qu’il se sentait parfaitement
bien. Après avoir quitté le pub, il se coucha sur le bord de la route pour y passer la nuit. Le
lendemain matin, il fut retrouvé pendu par le cou à un portail, juste à côté de l’ancien gibet de
Busby. L’enquête conclut à un suicide.
Dans les années 1940, en face de l’auberge, se trouvait un aérodrome qui servait de
base à quatre escadrons de la Royal Canadian Air Force. Les militaires avaient l’habitude
d’aller boire à la taverne tout proche, et ils commentaient tous l’histoire de la chaise maudite.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, de tous les aviateurs qui s’y assirent, aucun ne
rentra jamais chez lui. En 1967, deux pilotes de la RAF décidèrent de tenter le sort. Un peu
plus tard, leur voiture heurta un arbre et les deux hommes perdirent la vie sur le chemin de
l’hôpital.
En 1968, Tony Earnshaw, un homme qui n’avait rien de superstitieux, racheta la vieille
auberge. Il connaissait les rumeurs sur la chaise maudite, mais il les jugeait aberrantes.
Plusieurs incidents allaient l’obliger à revoir son jugement. Un jour, un homme décida de
s’asseoir sur la chaise maudite et il mourut d’une crise cardiaque au cours de la nuit suivante.
A une autre occasion, alors qu’elle essuyait le fauteuil, une femme de ménage glissa et tomba
dedans. Elle mourut peu après d’une tumeur au cerveau. Tous les motocyclistes et les
cyclistes qui utilisèrent la chaise de Thomas Busby furent ensuite impliqués dans des
accidents mortels.
Tony Earnshaw donna sa chaise au brocanteur du village. Ce dernier, après les
désagréments qu’il eut avec un client décida de donner sa chaise au musée de Think. Il décida
d’offrir la chaise maudite au musée de la ville de Thirsk, à condition que le musée ne laisse
jamais personne s’asseoir dessus, et la promesse lui fut donnée qu’il serait fait selon son
souhait. Pour éviter tout risque inutile, le musée suspendit la chaise au plafond, là où
personne ne pourrait plus jamais tester la véracité de la malédiction de Thomas Busby. Mais
même si sa chaise favorite ne se trouvait plus dans l’auberge, le fantôme de semblait toujours
hanter les lieux et il comptait bien y rester.
Ma mère décida d’oublier cette histoire mais elle se demanda tout de même pourquoi la
chaise avait épargné sa mère. C’est un mystère qui n’aura jamais de réponse. Thomas Busby
aurait-il un faible pour la gente féminine !
Fin