automne

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Automne L’été s’en est allé, emportant avec lui Le sel, le feu, le vent qui enivrent les coeurs Les nuits aux yeux cernés de nos folles ardeurs L’automne est revenu sous un manteau de pluie L’automne et ses rougeurs et ses soupirs discrets Ses immenses soleils drapés de cieux orange Ses brumes enlaçant des frondaisons étranges Qui s’étirent jusqu’à la cime des secrets C’est le temps mystérieux des ombres confidentes Le temps des complaintes de la bise légère Des rêves envoûtants, des âmes en prière Sous l’exquise rousseur de la lune ascendante C’est le temps des senteurs sauvages et humides Des grands nuages sombres au regard mouillé Des songes qui s’envolent des plaines rouillées Sous le battement d’ailes d’un rayon timide L’été s’en est allé, je préfère l’automne Son murmure enchanteur, son voile mordoré Qui donne à la nature ces couleurs dorées Et à nos sentiments des teintes qui étonnent Recueil «Aux mots inutiles», Monika Gollet

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Page 1: Automne

AutomneL’été s’en est allé, emportant avec lui

Le sel, le feu, le vent qui enivrent les coeursLes nuits aux yeux cernés de nos folles ardeursL’automne est revenu sous un manteau de pluie

L’automne et ses rougeurs et ses soupirs discretsSes immenses soleils drapés de cieux orange

Ses brumes enlaçant des frondaisons étrangesQui s’étirent jusqu’à la cime des secrets

C’est le temps mystérieux des ombres confidentesLe temps des complaintes de la bise légèreDes rêves envoûtants, des âmes en prière

Sous l’exquise rousseur de la lune ascendante

C’est le temps des senteurs sauvages et humidesDes grands nuages sombres au regard mouilléDes songes qui s’envolent des plaines rouillées

Sous le battement d’ailes d’un rayon timide

L’été s’en est allé, je préfère l’automneSon murmure enchanteur, son voile mordoré

Qui donne à la nature ces couleurs doréesEt à nos sentiments des teintes qui étonnent

Recueil «Aux mots inutiles», Monika Gollet