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Dossier de presse Exposition Du 13 octobre 2011 au 16 janvier 2012 Hall Napoléon Au royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine antique Contact presse Laurence Roussel [email protected] Tél. 01 40 20 84 98

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Dossier de presse Exposition Du 13 octobre 2011 au 16 janvier 2012 Hall Napoléon

Au royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine antique

Contact presse Laurence Roussel [email protected] Tél. 01 40 20 84 98

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Sommaire

Communiqué de presse page 3 Préface par Monsieur Pavlos Géroulanos, page 13 ministre de la Culture et du Tourisme de la République Hellénique Préface par Henri Loyrette, président–directeur du musée du Louvre page 14 Parcours de l’exposition page 15 Scénographie de l’exposition page 20 Chronologie des fouilles en Grèce du Nord page 21 Regard sur quelques œuvres page 23 Publications page 33 Sommaire du catalogue Visuels disponibles pour la presse page 35 Les mécènes de l’exposition page 44

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Communiqué de presse Exposition

13 octobre 2011 - 16 janvier 2012 Hall Napoléon

Au royaume d’Alexandre le Grand.

La Macédoine antique

Paris, le 10 juin 2011

Direction de la communication Contact presse Anne-Laure Beatrix Laurence Roussel [email protected] [email protected] - Tél. 01 40 20 84 98 / Fax 54 52

Cette exposition bénéficie du mécénat de la Stavros Niarchos Foundation, de Lusis, de la Fondation Total et de Château Margaux.

Le catalogue a bénéficié du mécénat de LA FONDATION J.F. COSTOPOULOS

La restitution en 3D présentée dans l’exposition est un mécénat scientifique de la Fondation du Monde Hellénique.

L’exposition a bénéficié du soutien de l’Office National Hellénique du Tourisme de Paris.

En partenariat avec Thalys.

Exposition organisée par le musée du Louvre et par le Ministère de la Culture de la République Hellénique

Cinq cents œuvres retracent l’histoire de la Macédoine antique depuis le XVe siècle avant notre ère jusqu’à la Rome impériale. L’exposition, dont le commissariat est à la fois grec et français, invite à découvrir la richesse du patrimoine artistique de la Grèce du Nord, un patrimoine encore méconnu du grand public tant les découvertes sont récentes. Il a fallu attendre 1977 et la mise au jour à Vergina de plusieurs sépultures royales, parmi lesquelles celle, intacte, de Philippe II, le père d’Alexandre le Grand, pour prendre véritablement conscience du potentiel archéologique exceptionnel de cette région de la Grèce. Sur ce site prestigieux, identifié comme celui de la première capitale du royaume de Macédoine, les archéologues ont notamment retrouvé, en 2008, un ensevelissement énigmatique qui imposera sans doute de réécrire l’histoire antique. Portée par l’intelligence politique de ses souverains, dont le plus célèbre reste Alexandre le Grand, la Macédoine antique a pu s’imposer en tant que royaume et s’opposer ainsi à la Grèce des cités. C’est l’histoire de ce royaume au passé glorieux, à l’apogée impressionnante, que dévoile l’exposition. C’est également une mise en lumière de ce qu’étaient en leur temps les tombes de la Grèce du Nord. Car les trésors mis au jour, protégés par les terres des tumuli, sont un témoignage unique de la virtuosité des artistes de l’époque. Commissaires de l’exposition : Sophie Descamps, conservateur en chef du Patrimoine, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre. Lillian Acheilara, Directrice de la 16e Ephorie des Antiquités préhistoriques et classiques. Polyxeni Adam-Véleni, Directrice du musée archéologique de Thessalonique. Maria Lilimpaki-Akamati, Ephore honoraire des Antiquités.

Couronne de feuilles de chêne en or - Deuxième moitié du IVe s. av. J.-C. Vergina (Aigai), sanctuaire d’Eukleia, or , © Fouilles Université Aristote, Thessalonique

Casque en bronze et masque en or, nécropole de Sindos, tombe 115, vers 520 av. J.-C, Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

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L’exposition s’ouvre sur la reproduction d’une mosaïque à l’échelle 1:1. Exécutée à partir de galets de rivière selon la technique antique, elle représente une chasse au lion, dont l’original (dernier quart du IVe siècle av. J.-C.) est conservé au musée archéologique de Pella.

I. La découverte de la Macédoine antique Jusqu’aux années 1970, la Grèce du Nord restait une région méconnue, notamment du point de vue archéologique. Longtemps éclipsée par les vestiges visibles de l’Attique, du Péloponnèse, de l’Asie Mineure (Turquie actuelle), de la Sicile et de l’Italie méridionale, la Grèce du Nord, terre de fleuves, de vastes forêts et de mines d’or et d’argent aux vestiges ensevelis n’intéressait pas les érudits. En effet, aucune architecture civile n’avait été épargnée et les sources écrites dont on disposait alors, tels les discours de Démosthène, offraient une image négative de Philippe II, roi de Macédoine, le père d’Alexandre le Grand. Que chercher alors dans cette région du monde que les architectures de la Grèce du Sud n’avaient déjà révélé ? Certes, quelques objets avaient été découverts et considérés comme des chefs-d’œuvre de l’art romain dont un sarcophage de marbre attique entièrement préservé datant de la fin du IIe siècle après J.-C (Sarcophage attique, musée du Louvre). Ce sarcophage monumental représente un lit funéraire sur lequel on peut voir les défunts. Le combat légendaire des Grecs contre les Amazones illustre la façade de la cuve, le revers est orné de guirlandes et de griffons. Il fut confectionné en Attique, avant d’être expédié en Grèce du Nord. Découvert en 1837 à Thessalonique, il est entré au Louvre en 1842. En 1861, deux Français, Léon Heuzey (1831-1922), qui allait devenir par la suite conservateur au musée du Louvre et Honoré Daumet (1826-1911), architecte, partent sous l’égide de Napoléon III en Grèce du Nord à la recherche des traces des champs de batailles des guerres civiles romaines. Les deux hommes fouillent certains sites qu’Heuzey avait repérés quelques années plus tôt, bravant la malaria. Ils mettent au jour deux ailes d’un monument, dont ils rapportent les fragments au musée du Louvre. Le site s’appelait alors Palatitza. Ce n’est qu’en 1977 que Manolis Andronikos allait percer le secret de l’immense tumulus de 110 m de diamètre et de 12 m de haut qui avait impressionné Heuzey : trois tombes royales furent mises au jour par l’archéologue grec dont la tombe de Philippe II, inviolée. Depuis, les découvertes se sont enchaînées à un rythme vertigineux, témoignant de la diversité et de l’importance du royaume de Macédoine. Des découvertes incroyables tant la richesse des tombes est grande : des objets d’orfèvrerie d’une virtuosité technique impressionnante, des peintures qui témoignent très tôt d’une grande maîtrise : fusion optique des couleurs, clair-obscur, perspective. Sur ce site prestigieux, identifié avec celui de la première capitale du royaume de Macédoine, Aigai, Manolis Andronicos a retrouvé en 1982 le théâtre où Philippe II fut assassiné en 336 avant J.-C., puis en 1987, la tombe probable d’Eurydice, grand-mère d’Alexandre. En 2008 et en 2009, des ensevelissements énigmatiques ont été mis au jour, dont l’un qui comportait une couronne d’or présentée dans l’exposition (Couronne de feuilles de chêne en or, Musée archéologique de Thessalonique). Il pourrait s’agir de l’ensevelissement d’Héraclès, le fils illégitime d’Alexandre le Grand assassiné par Cassandre.

Mosaïque de la chasse au lion,

dernier quart du IVe

siècle avant J.-C., Pella, Maison du Dionysos (original), Galets, H. 1,845 m, L . 3 , 3 9 m , P e l l a , m u s é e archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

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II. La formation du royaume de Macédoine, de la deuxième moitié du IIe millénaire au VIe siècle avant J.-C. L’exposition adopte dans cette section une présentation chronologique. A la fin de l’âge du bronze et durant de l’âge du fer, les mouvements de population ont conduit à l’émergence de dynasties royales, parmi lesquelles celle des Téménides. La Macédoine était particulièrement riche, comme en témoignent les nécropoles de Sindos, près de Thessalonique, et d’Archontiko, près de Pella, qui renferment des trésors incomparables. Les défunts étaient inhumés avec leurs armes, leurs ustensiles, leurs bijoux d’or et d’argent décorés selon des techniques très maîtrisées du filigrane et de la granulation. Le matériel funéraire d’une tombe féminine de la nécropole de Sindos est présenté dans son intégralité : paire de boucles d’oreilles, collier de perles et pendeloques et épingles en or (Deux épingles, Musée archéologique de Thessalonique). Une autre tombe datant de 520 avant J.-C. reste mystérieuse : le visage du défunt était entièrement dissimulé derrière un casque en bronze et un masque en or (Casque en bronze et masque en or, Musée archéologique de Thessalonique) selon une tradition qui avait disparu en Grèce depuis l’époque des tombes à fosse de Mycènes aux XVIIe et XVIe siècles avant J.-C.

III. La royauté macédonienne d’Alexandre Ier à Alexandre le Grand (Ve-IVe siècles avant J.-C.) Sans l’intelligence politique et l’ambition de certains de ses rois, sans l’exceptionnelle envergure stratégique de Philippe II, roi réformateur, les conditions d’une expansion vers l’Est n’auraient pas été réunies et Alexandre III, n’aurait pu, à vingt-deux ans, partir à la conquête de l’Orient. Alexandre Ier (498 - 454 av. J.-C.) se rapproche d’Athènes alors que son royaume est sous domination perse. Mais la Macédoine prend sa réelle ampleur sous le règne de Philippe II (359 -336 av. J.-C.). Otage à Thèbes durant ses jeunes années, il observe les pratiques de l’armée béotienne, ce qui lui permet ensuite de réformer l’armée macédonienne, notamment l’infanterie, dotée désormais de la sarisse, une lance longue de près de 5 mètres et organisée selon la configuration de la phalange, véritable arme de guerre. Grâce à l’audace et au génie de ce roi, le royaume s’étend. Les premiers palais macédoniens voient le jour, comme celui d’Aigai-Vergina découvert par Léon Heuzey. La gravure du palais par Honoré Daumet Mission archéologique de Macédoine (1876), est mise en parallèle dans l’exposition avec le Chapiteau ionique du grand ordre ionique et la Base ionique du grand ordre ionique (musée du Louvre). Exceptionnellement, trois œuvres retrouvées dans le tombe de Philippe II seront exposées : une Œnochoé, une coupelle d’argent et un trépied de 60,5 cm inscrit, gagné aux jeux d’Argos par un ancêtre de Philippe (Vergina, Musée des tombes royales d’Aigai). Les plus grands artistes se pressent à la cour de Macédoine. Après Euripide ou Zeuxis, à la fin du Ve siècle av. J.-C., Apelle ou encore Lysippe de Sicyone répondront à l’appel de Philippe et d’Alexandre : ils seront les portraitistes officiels d’Alexandre, comme en témoigne l’Alexandre à la lance évoqué dans l’exposition par une statuette.

Calice chiote : sphinx affrontés, 575-550 av. J.-C., Agia Paraskevi, nécropole, tombe 83, Terre cuite, H. 18,6 cm, D. base 9,2 cm, D. embouchure 19, 5 cm, Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Plusieurs colonies ont été fondées sur les côtes de la Macédoine par d’autres cités grecques. Les vases retrouvés dans les nécropoles Toroné, Mendé, Méthonè ou encore Akanthos et dans celles des cités macédoniennes témoignent d’une intensification des échanges commerciaux. Ainsi, beaucoup d’œuvres furent importées comme des vases attiques, chiotes, corinthiens, ou d’Asie Mineure. Deux magnifiques calices représentants un lion rugissant pour l’un et deux sphinx affrontés pour l’autre sont présentés à l’exposition.

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IV. L’essor de la Macédoine à l’époque hellénistique

Plusieurs tombes au matériel funéraire complet et également quelques objets isolés permettent de plonger au cœur des richesses de la Macédoine. La tombe Z de Dervéni a conservé intact le matériel funéraire de grande valeur qu’elle contenait : des bagues, une paire de boucles d’oreilles et un gobelet d’argent décoré d’une tête de Silène rehaussée d’or (Bague en or avec chaton en sardoine et Paire de boucles d’oreilles à pendeloques, Musée archéologique de Thessalonique). Cassandre (358 - 297 av. J.-C.), successeur d’Alexandre, voit les richesses affluer à la suite des conquêtes de son prédécesseur. Les vétérans reviennent chargés de butins accumulés lors des pillages des pays ennemis. Le travail d’orfèvre et les sculptures de production macédonienne, par leur perfection, se rapprochent de la virtuosité des artistes de la Renaissance italienne.

V. La société macédonienne

L’approche, également thématique, permet de montrer différents aspects de la civilisation macédonienne tels la production artistique, l’organisation du royaume, l’éducation, le monde des hommes et celui des femmes. L’éducation de l’esprit était très importante chez les Macédoniens, comme en témoignent certains objets de la vie culturelle présentés dans l’exposition, l’Ecritoire en bronze (Musée archéologique de Thessalonique). Le monde des femmes est évoqué par des parures, des objets de la vie quotidienne, des couleurs, notamment une magnifique figure féminine en terre cuite dont la polychromie est quasi intacte ou un coffret à bijoux à vernis noir décoré de deux colliers d’or sur le couvercle. (Figurine féminine en terre cuite et Pyxis à vernis noir et décor « West Slope », Musée archéologique de Thessalonique). Le rôle du banquet dans l’univers masculin semble primordial et le défunt est enterré avec une splendide vaisselle en argent : gobelets dont le décor intérieur est rehaussé d’or, passoire, louche. (Vaisselle de banquet en argent : trois calices en argent et passoire, Musée archéologique de Thessalonique). Deux films complètent cette section, présentant des vues actuelles de la maison du Dionysos à Pella, avec les magnifiques mosaïques qui parent ses sols. L’autre est un film en 3 dimensions, de la même maison avec salles de banquet de l’époque et décor : tables à trois pieds, lits, mosaïques décoratives. Sur la table de banquet sont disposés les objets comparables à ceux présentés dans l’exposition. Ce film a bénéficié du mécénat de la Fondation du monde hellénique

VI. La production artistique en Grèce du Nord Au IVe siècle av. J.-C., l’art de la Grèce du Nord est à son apogée. Les techniques se sont développées et atteignent des niveaux de maîtrise remarquables : de la céramique à la sculpture, en passant par la fabrication de mosaïques, le travail du métal et de l’ivoire, et l’invention du verre transparent sous le règne de Philippe II. Les chefs-d’œuvre du quotidien, comme le magnifique bracelet d’or trouvé dans la nécropole d’Europos-Kilkis (première moitié du IIIe siècle avant J.-C) dont le jonc se termine par deux têtes de bouquetins aux détails morphologiques ciselés, témoignent de cette virtuosité artistique. Ou encore le médaillon avec

Bracelet à têtes de bouquetin, Première moitié du IIIe s. av. , J.-C., Evropos, Kilkis, Or, D. 8 cm, Kilkis, Musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

le buste d’Athéna coiffée de la tête de Méduse, dont la finesse d’exécution n’a d’égale que son état de conservation (Décor de char : médaillon avec buste d’Athéna coiffée de la tête de Méduse, Musée archéologique de Thessalonique).

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VII. La religion et la mort

VIII. La Macédoine antique sous domination romaine

Figurine en terre cuite : Eros endormi, Dernier quart du IVe s. av. J.-C., Pella, nécropole orientale, tombe à ciste (peut-être d'un enfant), Terre cuite, L. 9,5 cm, Pella, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Trois vantaux de portes de tombes, rapportées par Heuzey au Louvre, sont présentés dans l’exposition (Battants droit et gauche des portes de la tombe macédonienne dite de Palatitza, musée du Louvre). Les découvertes archéologiques éclairent les pratiques funéraires révélant les croyances et rites antiques. Ainsi se lit la volonté de l’élite macédonienne de se garantir le passage vers l’au-delà, en se faisant « initier » à un dieu ou une déesse (comme Perséphone) afin de connaître les secrets du passage vers la mort. Les divinités sont souvent présentées dans les tombes sous forme de figurines, comme ce buste de terre cuite polychrome avec un regard intériorisé à dimension quasi eschatologique, datant du IVe siècle avant J.-C (Buste de divinité féminine en terre cuite polychrome, Musée archéologique d’Amphipolis). Les objets de la vie du défunt l’accompagnent dans la mort. Les cendres et ossements recueillis sur le bûcher de la crémation peuvent être déposés dans un vase, comme l’Hydrie cinéraire à vernis noir avec un couvercle de plomb datant d’environ 350 avant J.-C. (Musée archéologique d’Amphipolis) des couronnes, données lors des banquets ou en récompense peuvent également accompagner le défunt. Le point d’orgue de cette section est une couronne funéraire en or, retrouvée dans une tombe à Apollonia (Couronne de feuilles de lierre et corymbes en or, Musée archéologique de Thessalonique).

Le dernier roi, Persée, est vaincu en 168 avant J.-C. à Pydna. La Macédoine devient une province romaine. Les Romains construisent la Via Egnatia, q7ui traverse le nord de la Grèce d’ouest en est, afin de faciliter les échanges commerciaux et les déplacements de troupes. L’exposition présente l’organisation romaine de la province de Macédoine, ainsi que les colonies romaines de Philippes et de Dion, les bouleversements, notamment artistiques et religieux. De nouveaux dieux sont désormais vénérés en Macédoine, les déesses Rome, Sérapis et Isis. Un important sanctuaire de Sérapis et Isis a été retrouvé à Thessalonique. La ville devient le siège influent de la province romaine de Macédoine. En point d’orgue de l’exposition, le Louvre propose une évocation de la colonnade des Incantadas, colonnade à étage bâtie au sud de l’agora romaine de Thessalonique (Portique des Incantadas, pilier sculpté, musée du Louvre). Les piliers sculptés ornés de deux personnages issus de la mythologie grecque (un sur chaque face), les chapiteaux corinthiens et les blocs de l’entablement sont exposés. Incantadas (« les Enchantées » en espagnol) provient d’une légende selon laquelle Alexandre le Grand, dont le palais se trouvait d’un côté du portique, aurait été l’amant de la femme du roi de Thrace, dont le palais se trouvait de l’autre côté. Apprenant qu’Alexandre devait rejoindre sa bien-aimée le soir même, celui-ci fit jeter un sort sur le portique. Le roi macédonien ayant eu connaissance du danger ne vint pas cette nuit-là. Le roi de Thrace et sa cour passant sous le portique auraient été changés en pierre.

La religion occupait une place très importante dans la société macédonienne, comme en témoignent les objets ayant pour modèle différentes divinités. Au cours des récentes fouilles, de nombreuses sépultures ont permis de comprendre l’organisation spatiale des tombes. Sous les tumuli les tombes ressemblent à des temples fermés, aux façades ornées de chapiteaux, de demi-colonnes doriques ou ioniques, de frises et de corniches dont certaines présentent un décor polychrome qui a conservé toute sa palette chromatique. Elles donnent une idée de la décoration des monuments de la Grèce des cités, comme ceux de l’Acropole d’Athènes qui étaient peints. L’intérieur de la tombe est constitué parfois d’un vestibule et d’une chambre.

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IX. Genèse antique de la légende d’Alexandre Alexandre est né en juillet 356 av. J.-C. à la cour royale de Pella. À l’âge de treize ans, il recevait l’enseignement d’Aristote sur les conceptions politiques et les sociétés humaines, sur les caractéristiques essentielles du souverain idéal, sur les contrées lointaines et les différents peuples. C’est à Miéza qu’Alexandre suivit avec les fils des hétairoi royaux, ses compagnons d’enfance qui, plus tard, deviendront ses généraux célèbres, l’enseignement de philosophes, tels Ptolémée et Héphaistion. L’assassinat de son père Philippe, en 336 av. J.-C., lui ouvrit le chemin du trône de Macédoine, sur lequel il monta grâce au soutien actif de l’armée. En même temps que le royaume, Alexandre héritait de son père le commandement d’une expédition panhellénique qui avait été décidée au Conseil de Corinthe. Son but était de neutraliser complètement le danger perse qui menaçait constamment la Grèce depuis plus de 150 ans. Pour un jeune souverain ambitieux, qu’enchantaient les héros de la guerre de Troie tandis qu’il lisait avec passion les poèmes épiques d’Homère, l’expédition d’Asie offrait l’occasion unique de devenir un nouvel Achille. Alexandre fut le premier à renverser l’empire des Perses en dépit d’une armée moins nombreuse. Il fit rayonner la culture hellénique de façon durable, de l’Egypte à l’Inde. Des jeux furent organisés en son honneur au IIIe siècle après J.-C., comme le montrent les médailles à l’effigie de sa famille conçues pour les jeux de Béroia et de Tarse, présentées dans l’exposition (Médaillon d’or des jeux de Béroia, en l’honneur d’Alexandre et de sa famille, Musée archéologique de Thessalonique). Sa renommée l’élèvera de son vivant au rang de héros, de dieu. En témoignent les portraits d’Alexandre réalisés par les plus grands artistes, comme Lysippe. Alexandre y est représenté en conquérant, la main gauche entourant une lance et la main droite serrant alors une épée, aujourd’hui perdue. Autre portrait saisissant, celui de la réplique romaine de l’Alexandre à la lance, présenté sous la forme d’un Hermès, (Portrait d’Alexandre dit Hermès Azara, musée du Louvre). Il fut mis au jour en 1779 et offert à Napoléon Bonaparte, qui le remet en 1803 au musée du Louvre.

Portrait d'Alexandre, IIIe siècle av. J.-C. Pella (aux environs de), marbre, Pella, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

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Autour de l’exposition Au royaume d’Alexandre le Grand.

La Macédoine antique

Publications Catalogue de l’exposition 24.6 x 32 cm, 720 pages, 600 illustrations, relié, 49 euros (environ) Cette publication a bénéficié du mécénat de la Fondation J.F. COSTOPOULOS et du mécénat en nature d’Arjowiggins Graphic, Coédition Somogy / musée du Louvre Editions

Album 48 pages, 8 euros, coédition Somogy / musée du Louvre Editions

A l’auditorium du Louvre Conférence de présentation d’exposition Lundi 24 octobre à 12h30

Au royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine antique par Sophie Descamps, musée du Louvre

L’Œuvre en scène Mercredi 2 novembre à 12h30 L’Alexandre à la lance du musée du Louvre : une adaptation singulière d’un chef-d’œuvre de Lysippe dans l’Égypte des Pharaons par Sophie Descamps, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines et Marc Étienne, département des Antiquités égyptiennes, musée du Louvre

Cette statuette de bronze, découverte en Basse Égypte et conservée depuis 1852 au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre, est la réplique adaptée d'une œuvre disparue du sculpteur Lysippe, portraitiste officiel d’Alexandre le Grand. Exécutée au IVe siècle avant J.-C, la statue de bronze représentait le conquérant armé d’une lance et d’une épée mais l’enquête révèle que la statuette était coiffée d’une couronne égyptienne, association qui conduit à s’interroger sur la spécificité iconographique de cette effigie éclectique d’Alexandre.

Colloque Samedi 3 décembre de 10h à 18h La Macédoine du VIe siècle à la conquête romaine : formation et rayonnement culturels d’une monarchie grecque Vendredi 2 décembre à l’auditorium de l’INHA Samedi 3 décembre à l’auditorium du musée du Louvre En collaboration avec l’UMR ArScAn Maison René Ginouvès de Nanterre et l’INHA Entrée libre

L’ascension de la Macédoine en puissance hégémonique du monde grec grâce à un instrument militaire incomparable forgé par ses rois est connue depuis longtemps. Les découvertes archéologiques de ces dernières décennies ont révélé des aspects inconnus de la Macédoine : elle n’était pas seulement une puissance militaire, mais aussi un Etat avec une organisation politique originale ainsi qu’un centre de création très actif dans divers domaines de la culture grecque.

Statuette en bronze : Alexandre à la lance, Hellénistique, Egypte (Basse Egypte), Bronze, H. 16,5 cm, Paris, musée du Louvre, © RMN / Stéphane Maréchalle

Ornement végétal en or et restes du support en ivoire sur lequel il était fixé, trouvé dans une tombe à Stavroupolis (près de Thessalonique), fin du IVe siècle av. J.-C., Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism/Archaeological Receipts Fund

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Le but de ce colloque est de mettre en lumière les origines et le développement de ce centre de production artistique original et de faire le point sur les influences venues des contrées du pourtour méditerranéen dont il a tiré parti. Il sera question aussi d’apprécier la part du rayonnement culturel et artistique de la Macédoine dans le nouvel équilibre politique d’un monde hellénistique né des conquêtes d’Alexandre. Les spécialistes invités à prendre la parole envisageront ainsi les relations culturelles que la Macédoine entretenait avec la Grèce des cités, l’Asie Mineure, l’Anatolie achéménide, Chypre, l’Égypte et l’Italie méridionale, depuis la fin de l’époque archaïque jusqu’à 168 avant J.-C., date de la défaite à Pydna de Persée, dernier roi macédonien. Cette seconde journée rassemblera plus particulièrement les archéologues et universitaires venus de Grèce du Nord et présentera les découvertes macédoniennes en termes d’influences reçues et transmises. Les feuilles d’or sur les visages des défunts des sépultures archaïques de la nécropole occidentale d’Archontiko de Pella Pavlos Chrysostomou, Directeur de la 29e Ephorie des Antiquités préhistoriques et classiques, Florina. Fibules et épingles en or des sépultures féminines archaïques de la nécropole occidentale d’Archontiko de Pella Anastasia Chrysostomou, Conservateur, responsable des sites archéologiques, 17e Ephorie des Antiquités préhistoriques et classiques, Edessa. Céramique des époques archaïque et classique : importation et production locale Eurydice Kéfalidou, Conservateur de la collection des Céramiques, des Peintures et des Mosaïques, Musée archéologique de Thessalonique. Ioannis Akamatis, Professeur à l’université Aristote de Thessalonique, Département d’Histoire et d’Archéologie. Le palais de Philippe II à Aigai : fonction, idéologie et modèles Angéliki Kottaridi, Directrice de la 17e Ephorie des Antiquités préhistoriques et classiques, Edessa. Les origines de la peinture funéraire en Macédoine et l’impact de son développement au cours de la période hellénistique Hariclia Brécoulaki, Centre de Recherche de l’Antiquité grecque et romaine de la Fondation nationale de la recherche scientifique (IERA), Athènes. Monuments funéraires de Pella : notions d’influences Maria Lilimpaki-Akamati, Ephore honoraire des Antiquités. Le théâtre à l’époque d’Alexandre le Grand et après son règne : traditions et nouveautés Polyxéni Adam-Véléni, Directrice du musée archéologique de Thessalonique. Poseidippos de Pella Evelyne Prioux, Chargée de recherches au CNRS.

Cat. 234 – Section 5 Figurine féminine en terre cuite Fin du IVe s. av. J.-C. Néa Potidaia (Potidée), lieu-dit Pétriotika, sarcophage D Terre cuite H. 21,9 cm, l. 7,2 cm, ép. 6,8 cm Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Ar-chaeological Receipts Fund

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Fragment de partition musicale sur papyrus, Médée de Carcinos le Jeune, Paris, musée du Louvre © Laurent Capron

Soirée thématique autour d’Alexandre le Grand Jeudi 8 décembre

Conférence à 18h30 Les historiens d’Alexandre le Macédonien : la fabrique du mythe par Janick Auberger, université du Québec, Montréal Comme tous les personnages fauchés en pleine jeunesse, Alexandre fut l’objet de biographies teintées de légende. Déjà, de son vivant, il contrôlait soigneusement son image. Après sa mort, ses compagnons et héritiers comprirent tout l’intérêt qu’il y avait à entretenir les histoires qui embellissaient les aventures qu’ils avaient vécues avec lui. Par la suite on a continué à cultiver le mythe, faisant du conquérant une « boîte à fantasmes » que notre XXIe siècle continue de remplir.

Concert de musique de l’antiquité de 20h à 22h Les musiques qu’aimait Alexandre le Grand Concert de musique de l’antiquité de l’Ensemble Kérylos (direction Annie Bélis) Les auteurs antiques en témoignent : Alexandre aimait passionnément la musique. En Macédoine et jusque dans ses campagnes les plus lointaines, il appela auprès de lui la fine fleur des musiciens, chanteurs, aulètes, citharistes et compositeurs. Par un rare bonheur, des papyrus musicaux grecs nous ont transmis des œuvres de compositeurs dont nous savons qu’ils furent appréciés de Philippe de Macédoine, puis d’Alexandre et de ses successeurs. Fondé et dirigé par Annie Bélis, l’Ensemble Kérylos, avec ses instruments fidèlement restitués, se voue depuis vingt ans à faire connaître à travers le monde un patrimoine musical silencieux depuis deux millénaires. Le concert du Louvre constituera un événement : le public partagera, vingt-cinq siècles après Alexandre, quelques-unes des œuvres « macédoniennes » qui firent son admiration et il entendra, au Louvre même, deux papyrus musicaux qui appartiennent aux collections du musée : un spectaculaire extrait, à trois personnages, de la tragédie Médée de Carcinos (vers 360 av. J.-C.) et une longue partition magique, envoûtante jusqu’à inspirer le frémissement.

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Guide multimédia Découvrez l’exposition à travers une sélection d’œuvres emblématiques de la Macédoine antique commentées par le commissaire et des spécialistes invités. Pendant toute la durée de l’exposition. Documentaire : Alexandre le Grand le Macédonien

Réalisé par Bernard George Produit par Les Films du Tambour de soie et le musée du Louvre Coproducteurs : Arte GEIE, Minimal Films, ERT Durée : 52 minutes Diffusion télévisée : soirée Théma Arte 13 novembre 2011 Co-édition DVD Arte développement/ Louvre : sortie Octobre 2011

Héros pour les uns, mégalomane pour les autres et ce dès l'Antiquité, le plus connu des rois macédoniens a tant servi de référence au cours des siècles que son histoire s’est effacée devant la légende. À l’occasion de la grande exposition que le musée du Louvre consacre à la Macédoine antique, le film se propose, d’une manière tout à fait nouvelle, d’approcher l’univers d’Alexandre le Grand à travers les traces de la culture matérielle et artistique de son royaume, la Macédoine de mettre en regard le Mythe et l’Histoire, à travers la multitude des représentations et des traces archéologiques tout au long de son périple conquérant.

Visite-conférence dans l’exposition Des visites de l’exposition en compagnie de conférenciers du musée. Renseignements au 01.40.20.52.63 et sur www.louvre.fr

Et aussi, sous l’égide du Centre culturel grec Colloque «A la recherche des racines d’Alexandre le Grand » Auditorium de l’Institut Goethe

10h : Légendes dynastiques des rois macédoniens, par Angeliki Kottaridi, archéologue, Ephore, directeur du site de Vergina

11h30 : Philippe II, fondateur de la Macédoine nouvelle, par Miltiadis Hatzopoulos, historien, membre de L’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, ancien Professeur à l’Université de Paris X-Nanterre

14h : La jeunesse d’Alexandre le Grand en Macédoine, années qui ont forgé son destin, par Robin Lane Fox, historien, professeur au New College Oxford  

15h30 : Les fouilles françaises en Macédoine et l’exposition «Au royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine antique», par Sophie Descamps, conservateur en chef au musée du Louvre

17h : Dernières découvertes au palais de Philippe II à Aigai : une œuvre architecturale, expression du despotisme éclairé, par Angeliki Kottaridi

Stagire. Grèce du Nord.

Informations pratiques Exposition Horaires Tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 17h45 les mercredi et vendredi jusqu’à 21h45. Tarifs Billet spécifique pour l’exposition Au Royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine antique : 11 € Billet jumelé (collections permanentes + exposition Au royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine antique) : 14 € Accès libre pour les moins de 18 ans, les chômeurs, les titulaires des cartes Louvre jeunes et Louvre professionnels ou de la carte Amis du Louvre. Renseignements Tél. 01 40 20 53 17 - www.louvre.fr

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Préface Par Monsieur Pavlos Yeroulanos,

Ministre de la Culture et du Tourisme de la République Hellénique

L’identité de la Grèce contemporaine se révèle avec un relief particulier à travers sa façon de gérer son immense héritage culturel, de le sauvegarder, de le mettre en valeur et de le faire connaître à l’ensemble de la planète. L’exposition La Macédoine antique. Au royaume d’Alexandre le Grand, accueillie pour la première fois par le Louvre, l’un des plus prestigieux musées du monde, met en pleine lumière le visage de la Grèce moderne, c’est-à-dire les méthodes contemporaines par lesquelles, nous, Grecs, honorons, préservons et présentons au reste du monde l’œuvre des générations qui nous ont précédés. Cette exposition est pur plaisir pour le visiteur, car elle échappe à tout académisme fermé. Elle présente en effet de façon brillante, claire et accessible, une des périodes les plus importantes de la civilisation grecque ancienne. Plus de 500 chefs-d’œuvre, mis au jour au cours des trente dernières années grâce au labeur infatigable des archéologues grecs, et répartis ici en neuf sections, retracent l’histoire de la Macédoine depuis l’époque mycénienne jusqu’à l’extrême fin de l’Antiquité. J’ai la conviction que cette histoire saura passionner le plus exigeant des visiteurs, car elle donne à voir, de façon on ne peut plus éloquente, à la fois ce qui constitue l’identité des Macédoniens et l’évolution de leur civilisation. Tout nous porte à espérer que cette exposition n’alimentera pas seulement un dialogue scientifique international fécond, mais qu’elle suscitera l’intérêt d’un public cosmopolite, l’incitant à visiter notre patrie et à mieux connaître le berceau de cette prestigieuse civilisation. Nous l’attendons et lui souhaitons la bienvenue. Je tiens à remercier de grand cœur tous ceux qui ont travaillé au projet, à l’organisation et à la promotion de cette exposition, tant en France qu’en Grèce. Ils apportent un soutien précieux à l’effort unanime des Grecs : rappeler au monde que ce pays a un passé, un présent et un avenir.

Ce texte est extrait du catalogue “Au royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine antique”, sous la direction de Sophie Descamps-Lequime, coéd. musée du Louvre Éditions /Somogy

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Grâce à une étroite collaboration, tant institutionnelle que scientifique, entre la Grèce et la France, le musée du Louvre est en mesure de présenter durant trois mois des chefs-d’œuvre insignes qui illustrent l’histoire du royaume d’Alexandre le Grand, depuis la fin de l’âge du bronze jusqu’aux siècles de la domination romaine. Si le jeune conquérant grec a marqué les esprits par la fulgurance de son destin, par son charisme et par des qualités de stratège qui lui ont permis de bouleverser en l’espace de onze années l’équilibre géopolitique du monde antique, la Macédoine, berceau de la dynastie royale des Téménides, qu’il a quittée à vingt-deux ans pour n’y plus revenir, a longtemps été oubliée et minorée. Des textes antiques hostiles à Philippe II, son père, et des vestiges architecturaux peu lisibles sur le terrain détournaient en effet les érudits de la Macédoine. Pourtant, sans son éducation de prince macédonien, à la personnalité forgée à la fois par l’enseignement d’Aristote et par un entraînement physique intense qui s’exprimait au cours de chasses royales mais qui l’autorisa très tôt à tenir son rang sur les champs de bataille, Alexandre n’aurait pu mener à bien la mission que Philippe II, brutalement assassiné, s’était assignée : venger, à la tête des puissances grecques réunies, l’affront perse des guerres médiques. Les découvertes qui se sont multipliées en Grèce du Nord depuis près de trente années sont exceptionnelles. Elles confèrent au royaume de Philippe et d’Alexandre un statut archéologique désormais comparable à ceux de l’Attique et du Péloponnèse. Elles ont profondément renouvelé non seulement la connaissance de la société macédonienne, mais également de la civilisation grecque antique. Les œuvres rassemblées dans le cadre de cette exposition sont peu connues du grand public, parfois même inédites. Créations virtuoses, élaborées pour des rois et pour l’élite de la cour, elles représentent le plus haut degré de la commande. Préservées durant des siècles par les terres qui recouvraient les sépultures, elles ont conservé souvent intacte leur apparence originelle, notamment leur polychromie. Sans l’implication de nos collègues grecs dans ce projet commun, rien n’eût été possible. Je suis heureux que me soit donnée l’occasion de saluer ici leur compétence et leur générosité. Je tiens aussi à leur exprimer ma reconnaissance car les œuvres venues de Grèce vont côtoyer les collections du musée du Louvre, également très présentes dans l’exposition. Le pionnier de l’archéologie macédonienne était en effet français. Léon Heuzey avait découvert en 1855 un site, dont il pressentait l’importance, qu’il revint fouiller en 1861 sous l’égide de Napoléon III, avec l’architecte Honoré Daumet. Il ne pouvait savoir alors que ce site était celui d’Aigai, la première capitale du royaume, et que les éléments architecturaux mis au jour étaient ceux du palais de Philippe II. Léon Heuzey avait été frappé par la présence d’un immense tumulus, au sujet duquel il écrivit ces mots prophétiques : « Cette colline factice, de 110 m de diamètre, est le plus beau tumulus de la Macédoine, qui en possède un grand nombre de remarquables. […] Dans ces monuments macédoniens, comme dans les hypogées de l’Égypte et de l’Étrurie, il n’y a pas seulement à exhumer quelques débris antiques. Il y a la vie et l’histoire de tout un peuple à retrouver. » Les archéologues grecs lui ont donné raison.

Préface Par Henri Loyrette,

président-directeur du musée du Louvre

Ce texte est extrait du catalogue “Au royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine antique”, sous la direction de Sophie Descamps-Lequime, coéd. musée du Louvre Éditions /Somogy

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Introduction L’Europe érudite s’est longtemps détournée d’une région de la Grèce qui frappait le voyageur par la pénurie des vestiges archéologiques apparents. Les textes antiques, première source de connaissance avant toute exploration matérielle, offraient deux visions contraires des Macédoniens : au regard hostile de Démosthène s’opposait l’approche positive d’Isocrate et d’Eschine. On en venait à oublier que les plus grands artistes – Pindare, Euripide, Zeuxis, Lysippe, Apelle – avaient répondu à l’invitation des rois de Macédoine, et qu’Aristote avait été le précepteur du jeune Alexandre. Les découvertes se sont multipliées depuis 1977. Elles confèrent au royaume de Macédoine un statut archéologique désormais comparable à ceux de l’Attique et du Péloponnèse. Elles renouvellent la connaissance de la civilisation grecque antique par la virtuosité et l’état de préservation exceptionnel des œuvres mises au jour.

Le parcours de l’exposition Textes des panneaux didactiques de l’exposition

La découverte de la Macédoine antique À la fin du XVIII

e siècle et dans la première moitié du XIXe siècle, les découvertes archéologiques demeurent

aléatoires. Quelques épigraphistes, philologues et numismates parcourent une région inexplorée dont les vestiges antiques – à l’exception de ceux de la ville de Philippes – sont peu lisibles sur le terrain et dispersés. Ce sont des œuvres errantes, utilisées en remploi dans des bâtiments modernes. Les consuls en poste, érudits sans être spécialistes, jouent un rôle essentiel, négociant avec les autorités locales l’enlèvement de quelques sculptures qu’ils jugent intéressantes mais dont l’origine repose sur la tradition orale. La première mission scientifique est menée en 1861 par Léon Heuzey sous l’égide de Napoléon III. Avec l’aide de l’architecte Honoré Daumet, il explore à Korinos une sépulture d’un type inconnu, voûtée, aux portes de marbre, puis à Palatitza une tombe comparable et deux ailes d’un grand édifice. Les fouilles grecques du XX

e siècle ont confirmé l’importance exceptionnelle de la région. Manolis Andronikos, initié à l’archéologie dans les années trente par son professeur Konstantinos Rhomaios, est devenu par la suite responsable des fouilles de Vergina, nom actuel du site de Palatitza, identifié en 1968 comme étant celui d’Aigai, la première capitale de la Macédoine antique. En 1977, l’archéologue perce le secret du tumulus de 110 mètres de diamètre qui avait intrigué Léon Heuzey et met au jour plusieurs sépultures royales, dont celle non profanée de Philippe II.

Le Service archéologique de l’armée d’Orient Alerté par les spécialistes qui avaient parcouru la Macédoine avant la Première Guerre mondiale et connaissaient le potentiel archéologique de la région, le général Maurice Sarrail crée, en décembre 1915, le Service archéologique de l’armée d’Orient afin de préserver de la destruction et d’étudier les vestiges susceptibles d’être trouvés fortuitement par les forces alliées basées dans la région de Thessalonique. Il prend soin de rédiger dès le 21 février 1916 une note « donnant aux diverses unités les ordres nécessaires à la préservation des objets d’art et d’archéologie ». Le service est institué officiellement le 20 mai 1916. Il compte parmi ses collaborateurs des militaires qui, dans la vie civile, sont des archéologues, anciens membres de l’École française d’Athènes, des historiens, tel l’archiviste paléographe Léon Rey, des architectes et des peintres. Il bénéficie de l’aide des sections géographique, photographique et aéronautique de l’armée. Plusieurs sépultures sont ainsi méthodiquement fouillées en 1917 et 1918, notamment à Zeitenlik (actuelle Stavroupolis), à Karabournaki et à Bohémitsa (actuelle Axioupolis). Les œuvres exhumées se trouvent aujourd’hui réparties entre les collections du musée du Louvre et celles du musée archéologique de Thessalonique.

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La Macédoine, des légendes fondatrices à l’émergence du royaume des Téménides Les premiers Macédoniens étaient des bergers transhumants, une origine que rappellent les légendes et même un discours qu’aurait prononcé Alexandre s’adressant à son armée mutinée, selon la tradition rapportée par Arrien : « [Macédoniens,] avant Philippe, la majeure partie du peuple ne se serait composée encore que de tribus de pâtres errants et misérables […], poussant par les montagnes leurs maigres troupeaux… ». La première capitale, Aigai, avait été fondée par le roi mythique Karanos, alors qu’il poursuivait une chèvre, la baptisant du nom de l’animal. L’ancêtre de la dynastie des Téménides était Héraklès, dont l’un des fils se prénommait Téménos. Selon Hérodote, trois frères de la descendance de Téménos s’étaient enfuis d’Argos pour le pays des Illyriens puis pour la haute Macédoine où ils servaient chez un roi, l’un gardant les chevaux, l’autre les bœufs, le troisième, Perdiccas, le menu bétail. Certes l’économie macédonienne demeura fondée sur l’élevage et l’agriculture mais la région était riche. Outre ses terres fertiles, elle disposait d’abondantes ressources en eau (sources, lacs, fleuves, rivières) et en bois : ces vastes forêts furent convoitées à plusieurs reprises. Elle possédait un fleuve aurifère, l’Echédoros (actuel Gallikos) et des mines d’or et d’argent. Les Macédoniens n’éprouvèrent ainsi nul besoin de participer aux colonisations qui impliquèrent le reste de la Grèce mais accueillirent sur leurs côtes des colonies fondées par différentes cités, notamment eubéennes. La Macédoine vécut comme en dehors du monde grec antique, jusqu’à la fin du VIe siècle avant J.-C., où, sous le règne d’Amyntas Ier, la menace perse la força à sortir de son isolement.

Montée en puissance du royaume des Téménides Le noyau primitif du royaume de Macédoine se trouvait au sud de l’Haliakmon, fleuve pérenne, dans la plaine fertile de Piérie. Les fouilles de la grande nécropole des tumuli témoignent de l’importance de la population qui avait fait souche à Aigai dès la première phase de l’âge du fer (XI

e-VIIIe siècle avant J.-C.) et de l’existence

d’une aristocratie guerrière. La hiérarchie sociale se manifeste par la nature des offrandes qui accompagnaient les défunts : les femmes de haut rang portaient de lourdes parures de bronze et étaient parfois accompagnées d’une triple hache (insigne de pouvoir politique ou religieux). Hérodote et Thucydide évoquent les débuts de la dynastie des Téménides au VII

e siècle avant J.-C. et l’expansion de leur royaume à l’est vers le fleuve Axios franchi au VI

e siècle avant J.-C. Les fouilles révèlent aussi l’émergence d’autres dynasties royales qui reconnaîtront par la suite la suzeraineté des Téménides, telle celle qui régnait à Aiané en haute Macédoine. Les élites étaient extrêmement riches : les défunts de Sindos et d’Archontiko de Pella étaient, au VI

e siècle avant J.-C., couverts d’or (bijoux, parure des vêtements, décor des armes). Les premiers d’entre eux étaient ensevelis avec des masques d’or qui rappellent la tradition mycénienne, antérieure de plus d’un millénaire.

Le royaume des Téménides aux Ve et IV

e siècles avant J.-C. L’expansion du royaume ne fut pas linéaire. La Macédoine connut des périodes de puissance comme de grande fragilité. Alexandre Ier (498-454) sut traverser le conflit des guerres médiques, donnant aux Perses des gages de son allégeance tout en aidant Athènes. À la fin du Ve siècle, Archélaos (413-399), roi bâtisseur, invita à sa cour les plus grands artistes, parmi lesquels le peintre Zeuxis, qui décora son palais dans la nouvelle capitale de Pella, et Euripide qui composa les Bacchantes et une tragédie perdue, Archélaos. La première moitié du IV

e siècle fut une période troublée par des conflits dynastiques, des velléités d’indépendance des royaumes de haute Macédoine, des menaces d’invasions barbares, les visées expansionnistes d’Athènes, l’opposition de la ligue chalcidienne et les ambitions hégémoniques de Thèbes : Philippe, le troisième fils d’Amyntas III (394-369) fut, adolescent, otage en Béotie. En 359, à la mort sur le champ de bataille de son frère Perdiccas III, Philippe II héritait à 22 ans d’un royaume fragile. En une année, il restaura l’armée macédonienne, sécurisa les frontières, domina les royaumes de haute Macédoine. La prise d’Amphipolis lui assura la mainmise sur les mines du mont Pangée. Roi réformateur, il créa, sur le modèle béotien, la phalange macédonienne, un corps de fantassins dont la principale arme offensive était la sarisse, une lance de plus de 4,50 m de long. En 348, la destruction d’Olynthe sanctionnant la fin de l’opposition des cités chalcidiennes, Philippe put se tourner vers la Grèce méridionale. En 337, toutes les cités grecques, à l’exception de Sparte, le reconnaissaient comme leur commandant suprême, celui qui allait leur permettre de venger l’affront de l’invasion perse. Il fut assassiné en 336. Alexandre, âgé de 20 ans, reprit à son compte la mission que son père s’était assignée.

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Le palais d’Aigai En 1855, Léon Heuzey découvre les vestiges d’un grand édifice dont il dégage deux ailes avec l’architecte Honoré Daumet, lors de fouilles officielles menées sous l’égide de Napoléon III en 1861. Exploré depuis par les archéologues grecs, cet édifice imposant qui couvre 12 500 m2 environ est considéré aujourd’hui comme le palais que Philippe II fit construire peu après le milieu du IVe siècle avant J.-C. Érigé sur un plateau dominant la cité, il se distingue par une vaste cour péristyle, accessible à l’est par un propylon monumental encadré de portiques. Cette cour était conçue comme un lieu dans lequel le roi pouvait rencontrer son peuple. Trois mille cinq cents personnes y tenaient assises. Le péristyle était bordé d’une quinzaine de salles de banquet, équipées de lits pour accueillir près de cinq cents symposiastes. Parmi ses innovations architecturales, le pilier à deux demi-colonnes ioniques adossées apparaît ici pour la première fois et connaîtra une grande postérité. Il convenait parfaitement aux baies des salles, dont il monumentalisait l’accès. L’expédition d’Alexandre le Grand L’expédition d’Alexandre bouleversa l’équilibre géopolitique du monde antique. Menée jusqu’aux confins de l’Indus, elle avait pour but non seulement la conquête de l’Orient mais également l’exploration scientifique des contrées traversées : le jeune roi s’était entouré de spécialistes qui devaient consigner les coutumes des populations rencontrées, observer la faune et la flore. Les Arpenteurs (Bématistes) avaient la charge de mesurer avec leur pas (béma) les distances parcourues. L’expédition d’Alexandre s’inscrivait dans les limites alors connues de la terre habitée, celles que lui avaient enseignées Aristote : « La zone habitée est beaucoup plus longue que large. En effet, la ligne qui va des Colonnes d’Héraklès [détroit de Gibraltar] à l’Inde est plus longue dans le rapport de cinq à trois que celle qui s’étend de l’Éthiopie au Palus Méotide [mer d’Azov] et aux régions extrêmes de la Scythie […] Quant aux zones au-delà de l’Inde et en dehors des Colonnes d’Héraklès, elles ne semblent pas, à cause de la mer, se rejoindre de façon à former, par une suite continue, un ensemble de terres habitées. » (Météorologiques, II, 5.) L’une des conséquences majeures des conquêtes d’Alexandre fut l’afflux considérable de richesses en Macédoine, sensible notamment dans les sépultures du dernier quart du IV

e siècle et du début du IIIe siècle

avant J.-C.

La société macédonienne

Alors qu’aux époques archaïque et classique la femme macédonienne a vécu cloîtrée dans le gynécée, les conquêtes d’Alexandre, qui favorisent l’avènement d’un monde nouveau, lui permettent de paraître plus souvent dans les lieux publics et de s’impliquer davantage dans l’organisation des cultes et des rituels funéraires. Vêtue d’une longue tunique (chiton) de laine ou de lin ceinturée haut sous la poitrine et d’un manteau (himation) dans lequel elle s’enveloppe parfois étroitement, elle se pare de bijoux d’or, d’argent, parfois mêlés de pierres semi-précieuses, se maquille et se parfume. Mais l’univers féminin demeure distinct dans les pratiques quotidiennes de celui des hommes. La femme continue à vivre dans la partie privée de la maison, pourvoit à l’éducation des filles jusqu’à leur mariage et à celle des garçons jusqu’à l’âge de sept ans. L’homme a une vie sociale importante qui justifie la présence dans sa demeure d’une ou de plusieurs pièces de réception. L’andron est le lieu du banquet (symposion), rituel social qui mêle consommation de vin, repas et divertissement. Les convives sont le plus souvent à demi-couchés sur des lits (klinés) disposés le long des murs. Le décor d’or, d’ivoire et de verre transparent des modèles les plus riches de la seconde moitié du IV

e

siècle avant J.-C. cèdent bientôt le pas à des appliques de bronze qui garnissent pieds, traverses horizontales et chevets inclinés. Le service de banquet comprend des vases à boire – calices, canthares –, une louche et une passoire en bronze ou en argent doré.

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La production artistique aux époques classique et hellénistique Les sources textuelles antiques nous apprennent que les rois de Macédoine ont accueilli à leur cour les plus grands artistes de leur temps. À la fin du V

e siècle avant J.-C., le roi Archélaos invite le peintre Zeuxis pour décorer son palais dans la nouvelle capitale de Pella. Euripide compose en Macédoine Les Bacchantes, Iphigénie à Aulis et une tragédie perdue Archélaos, dont le protagoniste était un ancêtre mythique du roi. Le peintre Apelle et le sculpteur Lysippe sont, dans le troisième quart du IVe siècle avant J.-C., portraitistes officiels d’Alexandre le Grand. Dans tous les domaines artistiques – du bronze, de l’orfèvrerie, de la terre cuite, du verre, de la peinture, de la mosaïque –, les œuvres élaborées pour des rois et pour l’élite de la cour sont des créations virtuoses : elles représentent le plus haut degré de la commande. Le verre incolore transparent inventé à l’époque de Philippe II est présent non seulement dans la vaisselle de table mais également dans le décor des lits de banquet chryséléphantins (d’or et d’ivoire). Préservées durant des siècles par les terres qui recouvraient les sépultures, ces œuvres ont conservé souvent intacte leur apparence originelle, notamment leur polychromie. Ailleurs en Grèce, offertes aux dieux dans les sanctuaires, elles ont disparu. La tradition funéraire macédonienne permet ainsi de prendre la mesure de ce qu’était l’art grec aux époques classique et hellénistique (V

e-Ier siècle avant J.-C.).

La religion et la mort Les textes antiques, les inscriptions, les vestiges des sanctuaires et les offrandes votives ou funéraires témoignent de la multiplicité des cultes en Macédoine. On retrouve les grands Olympiens, souvent vénérés avec une épiclèse (épithète) qui ajoute une spécificité locale à leur culte. À Pella, Aphrodite joue un rôle particulièrement important comme protectrice des défunts ; Athéna porte sur son casque des cornes bovines. Des dieux étrangers égyptiens et orientaux – Sérapis, Isis, Attis – ont été progressivement accueillis. On honore également des divinités secondaires – Eukléia à Aigai, Darron à Pella – et des héros. Héraklès occupe une place privilégiée comme ancêtre de la dynastie des Téménides. Les Macédoniens sont souvent initiés aux cultes à mystères dans l’espoir d’une renaissance après la mort. Au IV

e siècle avant J.-C., l’élite adopte la crémation, modèle des funérailles homériques : les ossements du défunt, recueillis sur le bûcher, sont déposés dans un coffret (larnax) de bois, d’argent ou d’or, parfois également dans une hydrie. Les offrandes funéraires sont nombreuses. Elles sont parfois accrochées à des clous ou imitées en trompe-l’œil sur les parois des sépultures. Elles peuvent être liées à un rituel pratiqué au moment des funérailles (phiales volontairement écrasées après la libation ; têtes de terre cuite qui évoquent les divinités chtoniennes du monde des Enfers). Les sépultures les plus riches sont appareillées : elles sont à ciste (en forme de coffre) ou à chambre voûtée et façade aux portes de marbre (tombes « macédoniennes »). L’Incantada « L’Incantada », ou « Las Incantadas » (Les Enchantées), est l’appellation traditionnelle d’une colonnade antique décorée de piliers sculptés, dont une partie subsistait au cœur du quartier juif de Thessalonique. « Les enchantées » font référence à une ancienne légende locale : les piliers montreraient le roi de Thrace, son épouse et ses suivantes pétrifiés par un sortilège, que le roi avait initialement destiné à Alexandre le Grand. La colonnade était bien connue des voyageurs comme l’attestent notamment les dessins réalisés lors de la mission Graviers d’Ottière ou encore par L. S. Fauvel. Ces documents permettent de connaître l’aspect de la colonnade, dont seuls certains éléments sont aujourd’hui conservés, ainsi que l’ordre des piliers et leur orientation. Le monument est généralement mis en rapport avec l’agora. Plutôt que d’un portique, il devait en fait s’agir d’une colonnade à claire-voie, visible des deux côtés. Elle fournissait peut-être un passage monumental entre différents édifices. Ce type d’élévation est attesté à Bordeaux, par les piliers de Tutèle (seulement connus par gravure), ou encore à Split, au palais de Dioclétien. Les piliers de la colonnade de Thessalonique se caractérisent par la variété des thèmes qui y sont figurés sur leurs deux faces. Le cortège bachique est bien représenté : Dionysos est entouré d’Ariane et d’une ménade jouant de la double flûte. Sur les deux faces du même pilier, les amours de Zeus sont illustrées par l’épisode de Léda et le cygne et par celui de l’enlèvement de Ganymède. Un des Dioscures, nés de l’union de Zeus et Léda, peut éventuellement être rattaché à ce groupe. Certains regroupements thématiques s’esquissent donc mais pas forcement par pilier, d’une face à l’autre, ou par côté de leur enfilade. La volonté de mettre en œuvre un système décoratif semble l’emporter sur celle d’organiser un programme allégorique cohérent. En outre, seul un segment de la colonnade étant conservé, il convient de rester prudent sur l’interprétation d’un ensemble dont une large part a disparu.

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Les reliefs des piliers sont typiques des productions des ateliers de Grèce et d’Asie Mineure actifs à l’époque impériale, toujours très empreints de tradition hellénique. Leur éclectisme rétrospectif rend toute datation précise délicate. La stylisation des drapés comme des plumages et le matériau, du marbre de Thasos, suggèreraient une production locale du premier tiers du IIIe siècle après J.-C. Cette datation est acceptée par la majorité des archéologues. Toutefois, certaines comparaisons avec les monuments du forum de Philippes permettent d’envisager une datation plus ancienne, au troisième quart du IIe siècle après J.-C. Genèse antique de la légende d’Alexandre Le charisme du jeune roi de Macédoine explique les légendes nées de son vivant. Il descendait doublement de Zeus, par son père Philippe et par sa mère Olympias. Il fut vénéré en Égypte avant la fin du IVe siècle av. J.-C. comme le héros fondateur de la ville – Alexandre Ktistès – mais aussi comme un dieu à part entière près de son tombeau, le Sèma. À l’époque romaine impériale, le culte du conquérant et de sa famille demeurait très présent en Macédoine, particulièrement à Thessalonique : une inscription du II

e siècle après J.-C. atteste qu’il était qualifié de « Grand ». Dans les premières décennies du IIIe siècle, les empereurs Caracalla et Alexandre Sévère prirent Alexandre comme modèle, suscitant la rédaction de nombreux poèmes épiques. Toute une littérature fabuleuse, déjà rassemblée à la fin du IIe siècle avant J.-C., prit une ampleur nouvelle sous la forme d’un texte composite à la fin du IIIe ou au IVe siècle de notre ère. Attribué au Pseudo-Callisthène, c’est le Roman d’Alexandre qui, traduit et adapté, fut largement diffusé auprès de différents peuples et dans de nombreux pays. Cinq biographies sont parvenues jusqu’à nous : trois en grec, de Diodore de Sicile, de Plutarque et d’Arrien ; deux en latin, de Quinte-Curce et de Justin. Ces auteurs s’inspiraient de textes plus anciens, dont ne sont conservées que des bribes. Nombreux furent en effet les récits de l’expédition en Orient : parmi les premiers historiens d’Alexandre, certains appartenaient au clan aristocratique des Compagnons, les Hétairoi éduqués avec lui, tels Néarque de Crète, navarque de sa flotte, et Ptolémée, l’un de ses généraux les plus brillants, devenu par la suite le premier pharaon grec d’Égypte. L’historiographe officiel d’Alexandre était Callisthène d’Olynthe, neveu d’Aristote. Il fut exécuté en 327 avant J.-C. pour avoir été impliqué dans un complot contre le roi.

Les principaux sites archéologiques de Macédoine antique

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Scénographie

Equipe SCENO Birgitte Fryland, scénographe avec Marc Barani, architecte Fabrice Carbone, assistant. ACL éclairage.

Biographie Birgitte Fryland et Marc Barani travaillent ensemble depuis plus de 20 ans sur des projets mêlant architecture et scénographie. Ils développent par ailleurs leur travail séparément dans leurs disciplines respectives. Leurs premiers projets portent sur un théâtre flottant, les ateliers pédagogiques de l’Espace de l’Art concret, suivis du réaménagement muséographique du Musée Fernand Léger à Biot, « Bijoux art déco et avant-garde, exposition aux Arts Décoratifs ; plusieurs concours aussi : Centre Chorégraphique National – Preljocaj, le Mu-sée Soulages à Rodez, le musée des Beaux-Arts à Nantes, le centre culturel et touristique du vin à Bordeaux. Actuellement en cours : Agora 2012 à Bordeaux, la réhabilitation de la Fondation Vasarely… Principes scénographiques

L’exposition organisée par sections thématiques s’incarnera dans l’espace du musée à partir de trois thèmes principaux : l’architecture et la ville, les objets de la vie terrestre, les objets funéraires. Ces thèmes apparaîtront de façon plus ou moins radicale en fonction des sections, de leurs contenus et des interrelations souhaitées par les commissaires de l’exposition, entre les objets. A cette époque, le développement d’une civilisation est indissociable du lieu qui l’accueille, du caractère sacré de son environnement, de ses paysages. Nous évoquons cette dimension en installant les vestiges architecturaux dans trois coins du hall Napoléon dans les espaces en double hauteur, en les replaçant dans leurs contextes par des visuels et en leur associant une lu-mière intense, cette lumière grecque si particulière qui confère aux formes une présence inhabituelle. Les objets funéraires seront à l’opposé, placés dans des espaces contenus, dans une pénombre évoquant l’uni-vers de la tombe. Les objets de la vie terrestre seront quant à eux, placés dans des espaces qui joueront le rôle d’interface spatiale et lumineuse, comme trait d’union entre ces deux mondes.

Le choix du matériau comme fond de vitrine en aluminium brossé, met en confrontation les époques en inscri-vant les œuvres dans un espace contemporain où la frontière est troublée par la lumière que reflète l’alumi-nium, proche de la lumière spécifique qu’on retrouve en Grèce.

La section dédiée à la royauté macédonienne d’Alexandre Ier à Alexandre le Grand, est décomposée en deux sous-espaces. Le premier, sombre, centré sur la parure en lévitation de la défunte de la nécropole royale de Ai-gai-Vergina est délimité par une série de vitrines-colonnes disposées sur plan carré faisant filtre, en précédant l’espace lumineux en double hauteur dédié aux vestiges du palais. Le portrait d’Alexandre, en suspension dans sa vitrine-colonne fragmentée, sera positionné légèrement plus haut que le regard et décollé de son socle pour signifier sa puissance intemporelle.

La scénographie vise à déployer les œuvres, présentées sans artifices et discrètement soclées, dans des espaces évoquant pour le visiteur leur environnement d’origine. Ces sensations spatiales seront un guide pour le visi-teur qui pourra dès lors, laisser son regard circuler librement parmi des objets dont la très grande variété d’é-chelle, d’usage et de destination signifieront la capacité de la civilisation macédonienne à élaborer une vision cohérente du monde, à donner ses propres réponses à la question existentielle des interrelations entre l’homme et le cosmos.

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2008 Aigai (Vergina) La sépulture d’Héraklès (?) Mise au jour à Aigai, première capitale du royaume des Téménides, sur l’agora de la cité en dehors des nécropoles, d’un ensevelissement énigmatique d’un adolescent, dont les ossements ont été déposés avec une couronne de feuilles de chêne en or, offrande royale, dans une pyxide en or. Le jeune défunt est probablement Héraklès, fils d’Alexandre et de Barsine, assassiné par Cassandre, futur roi de Macédoine, après la mort du conquérant. 2003 Dion Le sanctuaire de Zeus Hypsistos Découverte à Dion, la cité sacrée des Macédoniens au pied de l’Olympe, d’un sanctuaire consacré à Zeus Hypsistos (Zeus très haut) dont l’apogée se situe aux IIe et IIIe siècles après J.-C. La statue de culte se trouvait encore dans le naos du dieu, tombée à côté de son piédestal, ainsi que plusieurs statuettes et reliefs votifs figurant des aigles, les « messagers » de Zeus. 1994 La tombe « macédonienne » d’Agios Athanasios Fouille d’une tombe « macédonienne » (voûtée, à façade) sur un site proche de Thessalonique. Le décor peint de la façade – gardiens de la sépulture appuyés sur leurs sarisses, boucliers décorés de la tête de Méduse et du foudre de Zeus, frise figurant un banquet nocturne – est exceptionnellement préservé. 1987 Aigai (Vergina) La tombe « d’Eurydice » Mise au jour d’une sépulture dans « l’îlot des Reines » de la nécropole royale d’Aigai. Le mobilier de la chambre funéraire – trône de marbre peint de près de deux mètres de hauteur, orné d’une épiphanie d’Hadès et de Perséphone – signale l’importance de la défunte qui pourrait être Eurydice, grand-mère d’Alexandre le Grand. La façade ionique factice devant laquelle est placé le trône évoque la polychromie des temples grecs. 1982 Aigai (Vergina) Le théâtre Le déroulement de l’assassinat de Philippe II, père d’Alexandre le Grand, est connu grâce à un récit de l’auteur antique Diodore de Sicile : le roi a été tué à l’occasion du mariage de sa fille Cléopâtre II dans le théâtre d’Aigai en 336 av. J.-C. Manolis Andronikos, responsable des fouilles sur le site, localise et dégage l’édifice en contrebas du palais royal.

Chronologie des fouilles en Grèce du Nord Extraits des panneaux didactiques de l’exposition

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1980 La Nécropole de Sindos Découverte d’une nécropole des VIe et Ve siècles avant J.-C., située entre le fleuve Axios et le fleuve aurifère Echédoros (actuel Gallikos) à proximité de Thessalonique. Le matériel funéraire des cent vingt et une sépultures explorées entre 1980 et 1982 témoigne du haut niveau économique et culturel de l’époque, ainsi que de l’importance des échanges commerciaux de la région avec la Grèce du Sud et l’Ionie. 1977 Aigai (Vergina) La tombe « de Philippe II » Découverte des sépultures royales du Grand Tumulus, parmi lesquelles la tombe inviolée de Philippe, père d’Alexandre le Grand. Les ossements du roi, recueillis sur le bûcher selon le rituel homérique, se trouvaient dans un coffret d’or décoré de l’étoile macédonienne. Alexandre encore adolescent figure au centre de la scène de chasse peinte sur la façade dorique de l’édifice. 1962 Lété (Dervéni) Ensemble funéraire Les fouilleurs explorent un groupement funéraire, sans doute familial, de six sépultures non profanées, au matériel particulièrement riche : couronnes d’or, bijoux, vaisselle de banquet en or, en argent, en bronze et en terre cuite, vases d’albâtre, armes de bronze et de fer. Le cratère dit « de Dervéni », vase cinéraire du défunt de la tombe B, est une création virtuose ornée de scènes représentant Dionysos, Ariane et d’autres figures du cycle dionysiaque. 1957 Pella Maison du Dionysos Mise au jour à Pella, la seconde capitale du royaume, de deux maisons appartenant à des membres de l’aristocratie macédonienne. Datées du dernier quart du IVe siècle av. J.-C., ces demeures – maison du Dionysos et maison de l’Enlèvement d’Hélène - étaient dotées de cours à péristyle et de salles de banquet (andrones) ornées de pavements de mosaïques de galets. 1954 Miéza (Lefkadia) La tombe « du Jugement » Mise au jour de l’une des plus importantes tombes « macédoniennes », par ses dimensions et par son décor peint : le défunt, accompagné d’Hermès Psychopompe, affronte deux des juges des Enfers. Sous un couronnement de fausses fenêtres et sous une frise figurée peinte, l’entablement dorique présente une alternance de triglyphes bleus et de métopes en grisaille, qui donnent l’illusion d’avoir été sculptés.

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Cette couronne de chêne, dotée d’un riche feuillage et de fruits, présente une armature circulaire composée de deux joncs creux cylindriques. Ces joncs se chevauchent à l’arrière et sont maintenus par un fil d’or en deux endroits. À l’avant, ils sont ligaturés entre eux par des fils enroulés. Dix-huit petits rameaux avec glands et seize groupes de trois feuilles seules se développent à partir de l’armature, alternant à distance régulière. Dans les petits orifices percés sur l’armature sont piquées de courtes tiges tubulaires, où s’insèrent les pédoncules des feuilles et les brins qui retiennent les glands, à raison de deux glands par branche. Les petites feuilles, au nombre de cent quarante-quatre, ont une longueur de 3 à 4,2 cm. Les quarante-huit autres, celles des seize groupes, mesurent 6 cm de long. Plusieurs techniques ont été utilisées pour fabriquer la couronne : le martelage pour les feuilles et pour les petites tiges creuses avant leur montage, un moule bivalve pour les glands, l’incision pour les nervures des feuilles. Les joncs cylindriques de l’armature sont solidement fixés, les éléments individuels des petites branches sont bien assemblés et les fils fins, qui traversent les glands, s’enroulent à leur extrémité pour bien les maintenir. Afin de refermer les orifices où sont piquées les tiges, le métal a dû être chauffé. Rythme, harmonie et symétrie caractérisent l’ensemble de la composition. Le feuillage est plus dense à l’avant, de sorte que la partie qui culmine est d’une richesse impressionnante. C’est d’ailleurs à cet endroit que se cache soigneusement la jonction des deux joncs cylindriques qui constituent l’armature. Le traitement des feuilles est assez naturaliste : elles sont constituées d’une fine lamelle à laquelle une tige est fixée ; elles présentent le pourtour dentelé caractéristique des feuilles de chêne et sur leur surface on distingue la nervure centrale et les nervures secondaires. Les glands sont rendus moins soigneusement : la partie inférieure saillante rend approximativement le fruit avec les détails en relief. Il est manifeste que cette couronne se situe dans la tradition des couronnes d’or produites en Macédoine centrale dans la seconde moitié du IV

e siècle av. J.-C. Elle fait partie d’un ensemble funéraire clos découvert sur l’agora d’Aigai, en dehors de la nécropole, dans les terres de remblai d’une grande fosse de 8 x 8,50 x 1,5 m. La fosse a été localisée immédiatement au nord de la terrasse du sanctuaire, où ont été découverts des vestiges architecturaux du IVe siècle av. J.-C. : un temple dorique, un portique avec trois pièces, les fondations d’un grand autel et trois bases honorifiques en marbre, parmi lesquelles une base inscrite, dédiée par la reine Eurydice, mère de Philippe II, à la déesse Eukleia.

La nature de la fosse, soigneusement creusée mais détruite, à l’intérieur de laquelle se trouvait la couronne n’est pas très claire car la fouille est encore en cours. [...] L’ensemble funéraire auquel appartient la couronne est constitué d’un contenant cylindrique de bronze, à l’intérieur duquel se trouvait une pyxide en or, également cylindrique. Dans cette pyxide ont été découverts des os brûlés et la couronne en or. De l’eau s’était infiltrée à l’intérieur de la pyxide cinéraire et des organismes végétaux s’y étaient développés. Ce microenvironnement a eu des conséquences désastreuses sur l’état de conservation des ossements et, plus généralement, de toutes les matières organiques. D’après les premiers résultats de l’étude anthropologique, les os brûlés, qui avaient été enveloppés dans une étoffe pourpre décorée

Cat. 2 - Section 1 Couronne de feuilles de chêne en or Seconde moitié du IVe siècle av. J.-C. Découverte : Aigai (actuelle Vergina), sanctuaire d’Eukleia (août 2008) Or D. 16,5 et 18,5 cm ; poids 207,42 g Vergina, musée des tombes royales d’Aigai [M 08/54]

Regard sur quelques œuvres

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L’ouverture faciale est couverte par un masque en or. Celui-ci est constitué d’une feuille d’or, relativement épaisse, qui a été appliquée sur une matrice à relief pour lui donner les détails du visage. Le visage masculin a des yeux clos, des sourcils arqués, un nez droit, une bouche fermée avec de fines lèvres et un menton arrondi. Le nez est formé dans une petite feuille séparée, fixée sur une coupure verticale de la grande feuille. Il est conservé en bon état, bien qu’il comporte quelques déchirures et plusieurs pliures. Le nom conventionnel de casque « illyrien » prévaut pour les casques de ce type, car les premiers exemplaires ont été découverts dans des nécropoles d’Illyrie. Ce type provient en réalité du Péloponnèse. Il domine dans presque toutes les nécropoles macédoniennes et il est très représenté sur les monnaies d’Alexandre Ier, de Perdikas et d’Archélaos. Dans la nécropole de Sindos, on a retrouvé douze casques de type « illyrien » et un seul « corinthien ». À titre indicatif, on signale également de tels objets à Karabournaki, à Aiané, à Thermi (Sédès), à Agia Paraskévi, à Édessa, à Pydna, à Archontiko, à Miéza et à Chorygi Kilkis. Les masques sont fréquents dans les nécropoles de l’époque archaïque en Macédoine. On couvrait le visage du défunt probablement pour des raisons pratiques, mais l’utilisation de masques d’or avait sans doute une base religieuse. Les épistomia en losange et autres formes de feuilles d’or cachaient partiellement le visage, tandis que les masques en couvrait la totalité. Plusieurs masques en feuilles d’or ont été mis au jour dans la nécropole de Sindos. Dans les tombes masculines, ils sont habituellement rectangulaires et sont liés au casque du défunt, quand il existe, couvrant ainsi le visage du défunt et l’ouverture faciale du casque. Dans les tombes féminines, les masques sont hexagonaux ou trapézoïdaux avec une tendance vers le cercle. Des trous de fixation sur le pourtour indiquent que ceux-ci étaient maintenus sur un tissu qui recouvrait le visage de la défunte. Des masques en or similaires à ceux de Sindos, et d’autres différents, ont été trouvés à Archontiko. […]

M. Lilimpaki-Akamati

Cat. 96.1-2 - Section 2 Casque en bronze et masque en or Vers 520 av. J.-C. Découverte : Sindos, tombe 115 Bronze et or Casque : H. 22 ; D. 20,5 ; l. de l’ouverture sur le visage 9,5 cm Masque : H. 16 ; l. 12,5 cm Thessalonique, Musée archéologique [casque : ΜΘ 8559, masque : ΜΘ 7983]

Casque de type « illyrien » en feuille de bronze. L’ouverture rectangulaire faciale est entourée d’une série de cercles incisés. Deux nervures allongées sur la partie supérieure de la calotte et un petit clou sur le front servaient à la fixation du cimier. Deux trous figurent aux extrémités pointues des couvre-joues. Le casque comporte un petit couvre-nuque. Il est presque intact. Le bronze est conservé avec une patine, mais est oxydé par endroits.

Ces textes sont extraits du catalogue “Au royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine antique”, sous la direction de Sophie Descamps-Lequime, coéd. musée du Louvre Éditions /Somogy

à certains endroits de fines feuilles d’or, sont ceux d’un adolescent âgé de quinze à dix-huit ans. Des couronnes d’or ont été découvertes dans de riches sépultures de Macédoine datées du milieu du IVe siècle av. J.-C. et des décennies suivantes. Ces objets, utilisés durant la vie du défunt, reflétaient sa richesse et sa po-sition sociale ou, dans le cas de couronnes en matériaux moins précieux, évoquaient des croyances eschatolo-giques sur le passage dans l’au-delà.

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Les couronnes de feuilles de chêne de Macédoine, datées du IVe siècle av. J.-C., sont au nombre de quatre :

trois (avec cette nouvelle trouvaille) proviennent de Vergina, et une quatrième est issue de la région de Tsagézi, près d’Amphipolis. Celle qui se détache du lot est sans conteste la précieuse couronne de feuilles de chêne qui avait été déposée dans un larnax en or avec les ossements de Philippe II ; elle est aussi la plus ancienne. Cette nouvelle couronne a, en revanche, de nombreuses similitudes avec les couronnes de feuilles de chêne de la « tombe du Prince » à Vergina et de Tsagézi, qui sont datées du dernier quart du IVe siècle av. J.-C.. Les particularités de la sépulture – les matériaux précieux, le symbolisme de cette offrande unique que représente la couronne, expression de la relation de la famille royale macédonienne avec Zeus, par l’intermédiaire d’Héraklès, l’ancêtre fondateur – et la date de la déposition ou de l’enfouissement conduisent à attribuer cet impressionnant ensemble funéraire à un jeune membre de la dynastie des Téménides. Elles permettent d’interpréter cette découverte, à l’intérieur de l’agora d’Aigai, comme un choix délibéré. Ce choix, qui peut être mis en relation avec le témoignage de Justin, conforte la proposition d’identifier le jeune défunt avec le dernier descendant d’Alexandre, Héraklès, fils de Barsine. L’étude complète permettra d’examiner de manière détaillée les arguments en faveur de cette hypothèse.

A. Kyriakou

Doté de fines parois et de dimensions équilibrées, le vase est recouvert sur l’extérieur d’un engobe blanchâtre sur lequel se développe un décor sobre, tandis que l’arrière-plan du décor de l’intérieur du vase est constitué d’un vernis noir. La base, conique et élevée, est enduite d’un vernis de couleur brun sombre à clair, tandis que, dans sa partie inférieure et au milieu de sa hauteur, deux paires de bandes fines sont peintes sur le vernis. La partie inférieure de la panse conique, immédiatement sous les grandes anses arquées et horizontales (qui sont recouvertes d’un vernis brun foncé), se divise en trois zones par trois lignes épaisses de couleur brune. Au niveau des anses figure un large registre, encadré de lignes de la même couleur, qui est divisé en deux métopes allongées et décorées, une de chaque côté du vase : sur la face principale apparaît un élégant motif d’entrelacs et, sur la face arrière, un simple méandre. Le contour du bord est orné d’une fine bande, délimitée en haut et en bas par des lignes doubles, entre lesquelles est représentée une série de petites lignes, obliques et parallèles, en disposition serrée. La scène de la face principale du calice se développe entre cette bande et celle qui est au niveau des anses. Elle est composée de deux grands sphinx identiques, affrontés, assis sur leurs pattes arrière, la queue relevée et pourvus de grandes ailes hélicoïdales, décorées en arrière d’un ensemble de lignes parallèles serrées et en avant de points. Le visage et le cou des sphinx sont dessinés au trait, tandis que le corps et les cheveux, qui retombent loin en trois mèches, sont rendus en brun.

Cat. 113 - Section 2 Calice chiote : sphinx affrontés Deuxième quart du VI

e siècle av. J.-C. Découverte : Agia Paraskévi, nécropole archaïque, tombe no 1983,1 Argile jaune-rouge H. 18,6 ; D. du bord 19,5 ; D. de la base 9,3 ; ouverture des anses 19,7 cm Thessalonique, Musée archéologique [ΜΘ 9330]

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Cat. 149 - Section 3 Portrait d’Alexandre III Fin du IVe siècle av. J.-C. Découverte : région de Pella (découverte fortuite) Marbre H. 30 cm Pella, Musée archéologique [15]

Dans la partie supérieure de la face arrière du vase apparaît seulement une petite rosace, constituée de six lobes circulaires avec un point au centre (cinq sur le pourtour et un au centre) et encadré d’un contour brun. À l’intérieur du vase et au-dessus du vernis sombre, dont la couleur varie du brun noirâtre au brun, figurent, avec des doubles lignes blanches, cinq registres horizontaux de tailles différentes, dont seuls ceux du fond et du bord portent un décor. Au centre du fond est représentée une rosace à huit feuilles, composée de quatre feuilles blanches alternant avec quatre feuilles volantes de couleur rouge et encadrée de feuilles en forme de flamme disposées en rayon serré. Sur le large registre immédiatement au-dessous du rebord, le blanc a été employé pour les contours et une cou-leur violacée a été appliquée pour les motifs décoratifs. Il est constitué d’un ensemble de rosaces particulière-ment élégant, qui alternent avec des fleurs de lotus. Une série de doubles arcs blancs relie les motifs entre eux, tandis que, entre chaque rosace et chaque fleur de lotus, s’insère un double cercle blanc. Les calices chiotes sont des plus rares, mais ils font partie des plus beaux vases du monde antique, et sont ad-mirables en raison de la perfection de leur technique, de leurs proportions, de leurs dessins et de leurs couleurs. Des ateliers de production ont été identifiés à Chios, et de nombreux exemplaires proviennent des rivages mi-crasiatiques, de Naucratis d’Égypte, de la mer Noire et de Grèce du Nord.

K. Sismanidis

La légère torsion de la tête, les traits du visage et l’agencement des mèches sur le front contribuent à identifier ce portrait avec celui d’Alexandre III (336-323 av. J.-C.). Le rendu idéalisé des traits du visage – bouche légèrement entrouverte, regard profond, ombre des orbites, douceur de l’épiderme –, les détails du travail du marbre et, surtout, l’expression des yeux ainsi que le traitement de la chevelure conduisent à dater l’œuvre, selon toute vraisemblance, du dernier quart du IVe siècle, à l’époque du règne de Cassandre, une période caractérisée par des programmes édilitaires importants et l’essor de l’activité artistique à Pella. On sait que Cassandre avait commandé au peintre Philoxénos d’Érétrie un tableau illustrant la bataille d’Alexandre contre Darius, tableau dont la célèbre mosaïque de Pompéi au musée de Naples est considérée comme étant la copie. De grands artistes de l’Antiquité ont exécuté des portraits du vivant d’Alexandre, tels Lysippe, Léocharès, Euphranor ou le peintre Apelle. D’autres portraits ont été créés après sa mort par des peintres comme Philoxénos, Nicias, Antiphilos, Aétion, Protogénès, Chairéas, et par le sculpteur Euthykratès. Les sources écrites sur l’apparence physique d’Alexandre, quoique peu nombreuses, sont essentielles pour identifier plusieurs œuvres antiques sculptées et peintes qui le donnent à voir. Plutarque, dans sa description des statues d’Alexandre par Lysippe, fournit ainsi des éléments essentiels pour le reconnaître : la légère torsion du cou vers la gauche et le regard humide dirigé vers le haut. L’image répandue d’Alexandre, modèle du souverain pour les époques hellénistique et romaine, est liée à la diffusion de son culte comme moyen de propagande politique. Avec la création des différents types iconographiques d’Alexandre, les diadoques visaient à se présenter comme les successeurs du grand chef militaire, un chef qui influença de manière décisive le développement de la civilisation occidentale.

M. Lilimpaki-Akamati

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Cat. 158.2 ‐ Section 3 Œnochoé Vers le milieu du IVe siècle av. J.-C. Argent H. maximale 24,4 ; D. maximal 15,4 cm ; poids 1 196,94 g Vergina, musée des tombes royales d’Aigai [BM 2442]

Cependant, comme c’est le cas pour presque toute la vaisselle royale, la valeur de cette œnochoé tient non seulement au caractère précieux de la matière qui la compose mais aussi à l’austérité classique et à la clarté de sa forme, qui, associées à sa facture accomplie et à l’attention portée aux détails, révèlent la virtuosité et l’imagination créatrice d’un véritable artiste. La totalité du corps du vase – base, panse, col et lèvre – est composée d’une seule feuille d’argent relativement épaisse, mise en forme par martelage et avec l’aide d’un tour. L’anse, coulée, la petite bobine sur l’épaulement de l’anse et la tête de Silène en relief ont été travaillées séparément, puis soudées au corps du vase. La courbure prononcée de la panse renflée, presque sphérique et le col étroit – éléments qui permettent de dater le vase du milieu du IVe siècle av. J.-C. – sont compensés par une lèvre large et plate, dotée d’un élégant rebord en relief. Ce rebord orné d’un kymation ionique constitue un détail à la fois fonctionnel et décoratif, car c’est à lui qu’est fixée la robuste anse verticale ; en épousant le bord avec son attache supérieure incurvée, l’anse ajoute à la stabilité de l’ensemble et crée une impression de sévérité et de simplicité géométrique. Fonction et décoration se combinent également magnifiquement dans l’anse, extrêmement élégante et bien dessinée qui, pour s’adapter à la lèvre, se déploie en une double paire de volutes et se termine vers le bas en une touffe végétale dont les feuilles et les tiges épousent parfaitement la douce courbe de l’épaule et forment l’arc dans lequel vient s’insérer la tête de Silène. La bobine, sur l’épaulement de l’anse, semble être essentiellement décorative ; elle rappelle des modèles antérieurs dotés de quelque couvercle. Le soin, la précision et l’habileté qui interviennent dans le riche décor en relief de l’anse sont remarquables. Les filets ornés de petites « perles », l’astragale rendu en perspective qui semble enserrer le bouquet de feuilles et de tiges à sa base, les fines bandes en relief, les volutes, les palmettes stylisées et le lis réaliste sur le ruban de l’anse sont autant d’éléments qui servent la forme et la fonction du vase. Toutefois, l’exceptionnel talent de l’artiste se manifeste tout particulièrement dans la tête de Silène, où l’on retrouve quelque chose de la noblesse du visage de Socrate tel que le décrit Platon dans son célèbre Banquet. Manolis Andronikos écrivait à propos des figures identiques de Silène qui ornent les deux œnochoés d’argent : « Je ne connais aucun autre Silène qui exprime avec une telle intensité cet indissociable mélange d’homme et de bête sauvage. L’introspection et la sensualité bestiale de Socrate, l’homme réfléchi et la lubricité à peine émoussée par l’assouvissement du plaisir charnel sont rarement aussi clairement lisibles que dans les yeux de ces deux Silènes philosophes. Il est évident que ces deux figures sont profondément enracinées dans la tradition classique et qu’elles n’ont pas été atteintes par les courants violents du monde qui donnera naissance à cette nouvelle forme artistique que l’on qualifiera d’hellénistique. » La qualité, la cohérence et la précision (auxquelles s’ajoute toute une série de traits stylistiques et techniques remarquables) que l’on observe dans la construction et l’ornement de cette œnochoé et de son pendant, ainsi que dans quelques pieces de vaisselle d’argent découvertes dans la tombe, attestent qu’elles sont l’œuvre d’un toreute de talent, qui n’est autre que le créateur de l’impressionnant cratère en bronze de Dervéni, avec sa somptueuse évocation du thiase de Dionysos.

A. Kottaridi

Les simples cruches de cette forme en argile, utilisées pour servir le vin, étaient courantes à l’époque classique : on en a découvert à Aigai et ailleurs. Cette œnochoé en argent, si essentielle qu’elle a accompagné son possesseur dans la tombe, pèse près de 1,2 kg. Elle offre, avec une autre œnochoé identique trouvée avec elle, l’exemple le plus précieux et le plus élégant de ce genre parvenu jusqu’à nous.

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Chaque demi-longueur du diadème se compose de quatre éléments en forme de lyre, ajustés entre eux par de petites charnières. Au milieu, un nœud d’Héraklès fait le lien entre les deux parties de la chaîne, terminées chacune par une tête de lion munie d’un petit anneau qui permettait de fixer le diadème à la tête de la défunte. Les fines tiges cylindriques de l’armature sont enrichies de feuilles d’acanthe, de surgeons en vrille s’achevant par une palmette et de minces bandes d’or enroulées en spirales qui se répondent deux à deux. Sur la face avant du nœud d’Héraklès se détache, entre deux palmettes, la figure androgyne et ailée d’un Érotide nu aux cheveux relevés en toupet. Il tient de la main droite une colombe, et sa main gauche, appuyée sur la cuisse, est dissimulée vraisemblablement par les plis d’une large bande de tissu. L’élaboration du diadème a nécessité la combinaison de plusieurs techniques d’orfèvrerie – gravure, filigrane, repoussé – que les orfèvres de Macédoine maîtrisaient à la perfection. Le diadème de Sédès, avec sa composition harmonieuse, est la pièce majeure d’une série de parures de la fin du IV

e siècle et du IIIe siècle av. J.-C., constituées des circonvolutions d’une tige simple ou double, enrichie

d’ornements végétaux. Ces diadèmes donnent aux riches décors végétaux des couronnes qu’ils imitent davantage de liberté et d’inspiration. La présence d’un Érotide au centre de la composition n’est pas insolite. On en rencontre un sur le nœud d’Héraklès d’un diadème du « trésor de Démétrias », au Musée national d’Archéologie d’Athènes, qu’on attribue à un atelier macédonien, ainsi que sur ceux de diadèmes et autres bijoux provenant d’Égypte, d’Asie Mineure et de Syrie. L’étude des éléments séparés de cette composition démontre en outre qu’il ne s’agissait pas de simples motifs décoratifs : ainsi le nœud d’Héraklès faisait allusion aux origines de la maison royale de Macédoine, qui descendait des Héraklides, ce qui conférait par là même à cet emblème un pouvoir de protection particulier. La présence de motifs végétaux autour de la figure d’Éros mettait en avant le lien du dieu avec la vie et la mort de la nature et avec l’existence humaine. La colombe, symbole de fécondité, et la large bande d’étoffe (dont on voit souvent Éros revêtir la mariée ou même le marié sur les scènes de noces) renvoyaient à l’amour et au mariage, joies de l’existence subitement brisées par la mort de la jeune fille, et se faisaient en même temps l’écho d’une vision optimiste de la vie dans l’au-delà. Enfin, cette parure typiquement féminine ainsi que les autres bijoux de la défunte et le luxueux monument funéraire qui l’avait accueillie témoignaient à l’évidence de sa richesse, et symbolisaient la place qu’elle occupait dans la société locale à la période hellénistique.

K. Tzanavari

Cat. 237.3 - Section 5 Diadème Fin du IVe siècle av. J.-C.-début du IIIe siècle av. J.-C. Or L. 56 ; l. 4,6 cm ; poids : 77 g Thessalonique, Musée archéologique [ΜΘ 5410]

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Cat. 269 - Section 6 Médaillon avec buste d’Athéna coiffée de la tête de Méduse Milieu du IIe siècle av. J.-C. Découverte : Thessalonique, édifice public, probablement le palais hellénistique Atelier délien Bronze à patine verte H. 27,2 cm Thessalonique, Musée archéologique [ΜΘ 17540]

La déesse est représentée en buste, en plein mouvement. La tête, quasiment en ronde bosse, est tournée de trois quarts vers sa gauche et légèrement penchée. Le bras droit, cerclé d’un bracelet en forme de serpent, est levé, prêt à lancer le javelot. La position du bras gauche indique que la déesse tenait son bouclier devant elle. Cette posture est conforme au type iconographique de l’Athéna Promachos. Athéna porte un péplos sans manches de texture légère, agrafé sur l’épaule droite par une fibule à tête ronde. Le vêtement diaphane de la déesse forme trois plis souples qui laissent se dessiner les détails anatomiques de sa poitrine. Le côté gauche du buste est couvert d’une lourde égide, qui présente trois angles très arrondis. Toute la surface de l’égide ressemble à un plumage d’oiseau, dont les petites plumes, rendues avec précision, se répartissent en trois groupes. Du milieu du plumage surgit un serpent. Le cou est haut, le visage ovale. La bouche est petite, bien dessinée et charnue ; le nez droit est uni aux sourcils par une courbe d’une seule venue. Les grands yeux en amande ont une paupière supérieure épaisse. Sur l’un d’eux subsiste la pâte de verre blanche de l’iris. Les petites boucles des cheveux sont séparées en deux parties symétriques qui encadrent le visage. La partie supérieure du casque a la forme d’une tête de Méduse en relief. La Gorgone est représentée avec une expression paisible, les yeux fermés, dans un état de mort ou de sommeil. Les sourcils sont intensément froncés, le nez est légèrement retroussé, les pommettes sont saillantes et les lèvres charnues sont mollement entrouvertes. Les volumes du visage sont volontairement altérés dans un souci de perspective, en raison de sa position en hauteur sur la tête d’Athéna. Les cheveux de Méduse dessinent d’épaisses mèches qui s’effilochent en désordre autour de son visage et se mêlent aux cheveux de la déesse. Derrière la dernière rangée de mèches, à la gauche de la tête, apparaît une petite aile. Sous le menton s’enroulent deux serpents, qui accompagnent le mouvement du visage. Il s’agit ici d’une représentation de Méduse du « beau » type, à l’expression paisible. C’est ce type artistique qui domine à partir du IVe siècle av. J.-C. et aux temps hellénistiques. On ne connaît que trois autres sculptures de marbre sur lesquelles le casque d’Athéna a la forme d’une tête de Méduse en relief. Le médaillon, qui était accompagné d’une paire de panthères et d’une paire de chiens, constituait l’ornement décoratif principal d’un char, probablement royal, qui servait aux cérémonies et aux défilés officiels.

P. Adam-Véléni

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Cat. 348 - Section 7 Protomé féminine Fin du IVe siècle av. J.-C.-début du IIIe siècle av. J.-C. Découverte : Amphipolis, nécropole hellénistique, tombe 94 (fouilles de 1956) Terre cuite orange-brun micacée H. 29 ; l. maximale 22 cm Amphipolis, Musée archéologique [MA 3517]

Elle a été découverte avec dix-sept autres protomés de types variés. La figure féminine est vêtue d’un himation, qui lui couvre la tête comme un voile, et d’un péplos échancré en V sur la poitrine. L’himation-voile dissimule aussi les épaules. Le visage est arrondi et bien en chair, et le nez, long, est assez rapproché de la bouche, petite, aux lèvres à peine entrouvertes. La tête est penchée et les yeux expriment la tristesse. Les deux bras sont repliés, les avant-bras vers le haut : le droit le long du sein, tandis que la main gauche tient le bord de l’himation. Les détails des traits du visage, des vêtements et du collier sont rendus en couleurs. Bien que l’exécution soit peu soignée et hâtive, il semble que l’artisan ait disposé de connaissances artistiques suffisantes pour obtenir plasticité et expressivité par le biais de la polychromie. Il est possible que des peintres et des coroplathes aient travaillé dans cet atelier et que leurs œuvres aient été diffusées bien au-delà d’Amphipolis (en Chalcidique et dans le Pangée), comme l’indiquent les figurines mises au jour dans d’autres régions (par exemple celles de Nikisiani du Pangée). La polychromie se décline comme suit : a) rouge pour les cheveux (pour rendre la couleur blonde), les plis de l’himation-voile et du vêtement, les lèvres et le collier (pour traduire la couleur de l’or) ; b) noir pour les sourcils, les cils et les yeux ; c) vert, bleu cyan et jaune pour les plis du péplos. Ces protomés ont été découvertes dans des habitations, des sanctuaires et des tombes féminines. Elles avaient toujours un caractère religieux : sorte d’offrande votive aux divinités chtoniennes ou de la fertilité, et peut-être symbole de renaissance. Aphrodite, Déméter et Koré, Cybèle, Artémis (une seule fois) et même Héra étaient les déesses honorées. Les protomés représentaient-elles chaque divinité particulière ou bien une forme symbolique générale digne d’une vénération indifférenciée ?

K.Rhomiopoulou

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Cat. 410 ‐ Section 9 Alexandre à la lance Époque hellénistique (fin du IVe av. J.-C.-III

e siècle av. J.-C. ?) Provenance : Basse-Égypte Production : Égypte Bronze H. 16,5 cm Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines [Br 370] Collection Clot-Bey, acquisition, 1852

Malgré l’usure de l’épiderme, il est encore possible d’apprécier l’attention qui a été portée à la définition de la musculature afin de donner l’illusion d’une attitude mobile saisie dans l’instant. L’épaule droite, avancée, détermine un mouvement d’ouverture qui affecte le haut du buste, mais pas encore les muscles de la sangle abdominale. La pondération – jambe gauche portante, jambe droite libre – entraîne un basculement du bassin qui n’est pas aussi affirmé qu’il devrait l’être. Les muscles du côté droit du corps (grand oblique, vaste interne) sont déjà contractés, alors qu’ils devraient être relâchés. Ainsi, autant par son attitude générale – position de la tête, des bras et de la jambe droite fléchie au retrait prononcé – que par le langage subtil des différents muscles, la statuette prend possession de l’espace tridimensionnel qui l’environne. Toutefois, l’impression favorable que produit la vision de face est altérée par celle des profils. L’épaisseur des cuisses et la projection des muscles fessiers trahissent une difficulté à maîtriser tous les angles de vue, propre aux premières étapes d’une recherche novatrice initiée par le sculpteur Lysippe dans la seconde moitié du IVe siècle av. J.-C.. La statuette peut donc être considérée comme l’écho d’une œuvre disparue de l’artiste, l’un des portraitistes officiels d’Alexandre le Grand. La statue originale de bronze, exécutée durant le troisième quart du IV

e siècle av. J.-C., figurait le conquérant appuyé sur une lance fichée en terre, une épée à la main. Selon Plutarque, le choix d’une telle attitude avait été à l’origine d’une discussion entre Lysippe et le peintre Apelle, opposés dans la manière de représenter le souverain. L’œuvre évoquée par la statuette du Louvre était peut-être celle dont parlait une épigramme fameuse, rapportée également par l’auteur antique. Cette épigramme faisait dire à un Alexandre du sculpteur : « La terre m’est soumise ; toi, Zeus, tiens l’Olympe. » L’Alexandre à la lance de Lysippe fut à l’origine de nombreuses répliques, mais aussi d’adaptations et de variantes par lesquelles les rois hellénistiques confortèrent leur légitimité comme successeurs du souverain macédonien. Un trou de fixation au sommet de la tête de la statuette du Louvre signale cependant l’existence d’un attribut rapporté, qu’il est possible de restituer en se fondant sur le témoignage d’une peinture du IIe siècle de notre ère retrouvée à Antinoopolis en Moyenne-Égypte : il s’agissait d’une couronne égyptienne. On a en effet récemment identifié l’une des figures représentées à l’arrière-plan du tondo peint avec une variante de l’Alexandre à la lance, image inversée, dépourvue d’épée et agrémentée d’une couronne de tradition pharaonique. Klaus Parlasca y reconnaissait une image de l’Osiris Antinoos, la forme divinisée égyptienne du favori de l’empereur Hadrien. Cette interprétation, reprise dans la plupart des études relatives à la peinture, est toutefois contestable : la couronne n’est pas la couronne hemhem, mais une variante d’une autre couronne égyptienne bien connue, la couronne atef, d’essence solaire, portée par la divinité, qui exerce de façon légitime la royauté sur le monde, ou par le pharaon quand il est représenté lors d’actes inhérents à sa mission sur terre. Dans un contexte grec, cette couronne semble avoir été employée à partir de l’époque ptolémaïque pour « égyptianiser », peut être plus spécifiquement dans la sphère alexandrine, une figuration hellénique, notamment celle de divinités masculines.

Le personnage représenté, tête tournée et légèrement basculée vers l’épaule droite avec le cou qui ne suit pas la même inclinaison, est reconnaissable aux traits de son visage –pommettes hautes, petits yeux enfoncés dans les orbites – et à l’anastolé, cette disposition particulière des mèches de la chevelure au-dessus du front. Il s’agit d’Alexandre le Grand, dont Plutarque a évoqué quelques caractéristiques physiques, comme la torsion du cou et le regard dirigé vers le ciel. Les cheveux épais, que détaillent quelques incisions préservées, semblent avoir conservé l’empreinte d’un diadème. Le conquérant est figuré nu, le bras droit abaissé, le gauche levé.

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Cat. 332 ‐ Section 9 Hydrie cinéraire à vernis noir avec couvercle en plomb Transition entre le troisième quart et le dernier quart du IVe siècle av. J.-C. (330-320 av. J.-C.) Découverte : Amphipolis, nécropole hellénistique, tombe 13 (fouilles de 1956) Terre cuite H. 47 ; D. de l’embouchure 12 ; D. du pied 12,8 cm Amphipolis, Musée archéologique [MA 3403]

L’hydrie provient d’une tombe carrée (0,72 x 0,72 m), creusée à même le sol. Le défunt était probablement de sexe masculin. Le vase cinéraire a conservé son couvercle en feuille de plomb, auquel sa périphérie en dents de scie assurait une meilleure adhérence. L’embouchure est ornée d’un kymation ionique. Un décor végétal de feuilles de myrte, surpeint à l’argile et conservant des traces de dorure, encercle la base du col. Un ornement d’or surpeint entoure également, à la façon d’un anneau de bague, la naissance des anses horizontales. L’attache inférieure de l’anse verticale est agrémentée d’un ornement doré cruciforme. La datation de l’hydrie se fonde sur des éléments stylistiques et sur l’étude du matériel funéraire de la tombe.

K.Rhomiopoulou

Selon cette logique, la couronne aurait été ajoutée à la statue de Lysippe, ou à l’une de ses variantes conçues directement pour l’accueillir, afin de créer une « icône » compréhensible d’un point de vue tant grec qu’égyptien. La présence de cette adaptation statuaire sur une peinture postérieure de près de cinq siècles à la création de l’original de Lysippe témoigne de la survivance du type iconographique. Compte tenu du statut de cité grecque conféré à Antinoopolis et de l’hellénisme revendiqué de ses habitants – « les nouveaux Grecs » –, il est tentant de voir dans la statue figurée sur le tondo une image de culte d’Alexandre comme fondateur de ville, en dépit de l’épineuse question de la forme que revêtait le type de l’Alexandre Ktistès. Par ailleurs, la date du 15 Pakhons, portée sur le tableau à côté de la représentation de l’Alexandre, correspond dans le calendrier égyptien à une importante fête lunaire accompagnée de processions de statues divines et royales. Cette mention justifierait ici la présence des deux statues à l’arrière-plan en relation avec des portraits des dignitaires. La présence de la couronne sur la tête de la statuette du Louvre en fait donc bien l’écho d’une effigie éclectique d’Alexandre. Pour un Grec, elle évoquait immédiatement le conquérant macédonien et l’art de son sculpteur officiel Lysippe. Pour un Égyptien, elle renvoyait, grâce à ses attributs, à la représentation d’un dieu exerçant une souveraineté légitime d’essence solaire après un triomphe sur ses ennemis. Elle doit donc être interprétée comme une réplique, non directement de l’œuvre de Lysippe, mais de l’une de ses variantes postérieures, élaborée dans l’Égypte des Lagides, les pharaons grecs descendants de Ptolémée, l’un des hétairoi qui avaient suivi le conquérant jusqu’aux confins de l’Indus.

S. Descamps-Lequime M. Etienne

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Publications Au royaume d’Alexandre le Grand : la Macédoine antique Sous la direction de Sophie Descamps-Lequime SOMMAIRE

*Préface

*Remerciements TEXTES INTRODUCTIFS

SECTIONS THEMATIQUES

1 La découverte de la Macédoine antique

2 De la Préhistoire à la formation du royaume : la Macédoine jusqu’au VIe siècle avant J.-C.

3 La royauté macédonienne d’Alexandre Ier à Alexandre le Grand (Ve-IVe siècles avant J.-C.)

4 L’essor de la Macédoine à l’époque hellénistique (fin du IVe - début du IIe siècle avant J.-C.)

5 La société macédonienne aux époques classique et hellénistique

6 La production artistique en Grèce du Nord aux époques classique et hellénistique

7 La religion et la mort aux époques classique et hellénistique

8 Une ère nouvelle : la Macédoine antique sous domination romaine

9 Genèse antique de la légende d’Alexandre

*Annexes

*Sites archéologiques de la Macédoine

*Bibliographie

*Index Cette publication a bénéficié du mécénat de LA FONDATION J.F. COSTOPOULOS et du mécénat en nature d’Arjowiggins Graphic, Coédition Somogy

Coédition : musée du Louvre Editions / Somogy Pages : 728 Format : 24,6 x 32 cm Relié 600 illustrations

ISBN : 9782757204764

Prix (TTC) : 49 euros

Et aussi : Album de l’exposition Coédition : musée du Louvre Editions / Somogy Pages : 48 Format : 23,5 x 28 cm Broché Illustrations: 40

ISBN : 9782757204856

Prix (TTC) : 8 euros

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TEXTES INTRODUCTIFS 1.L’évolution de l’environnement naturel de la Macédoine dans l’Antiquité A. Gérasimidis 2. Histoire de la Macédoine antique M. Hatzopoulos 3. Langue et écriture A. Panayotou 4. Economie et numismatique Ch. Gatzolis 5. Villes et campagne : l’organisation territoriale et urbanistique de la Macédoine antique P. Véléni 6. Les arts somptuaires à la cour de Macédoine S. Drougou 7. Alexandre le Grand D. Pandermalis 8. L’héritage d’Alexandre le Grand dans le monde moyen-oriental antique P. Briant

SECTIONS THEMATIQUES 1. La découverte de la Macédoine antique Section 1 : Notices nos 2 à 62 1.1. Histoire de l’archéologie grecque en Macédoine V. Allamani et M. Pappa 1.2. Présence française en Grèce du Nord au XIX e siècle et au début du XX e siècle S. Descamps-Lequime 2. De la Préhistoire à la formation du royaume : la Macédoine jusqu’au VIe siècle avant J.-C. Notices nos 63 à 128 2.1. Les premières agglomérations rurales de l’Europe K. Kotsakis 2.2. L’âge du bronze et l’âge du fer en Macédoine L. Stéfani, G. Karamitrou, E. Poulaki, Ch. Koukouli, S. Drougou, V. Misaélidou-Despotidou, Th. Savvopoulou, A. Chrysostomou 2.3. L’époque archaïque B. Schmidt-Douna, P. Chrysostomou, V. Misaélidou, E. Skarlatidou, G. Karamitrou, K. Sismanidis 2.4. Colonies grecques et échanges commerciaux M. Tivérios, K. Soueref 3. La royauté macédonienne d’Alexandre Ier à Alexandre le Grand (Ve-IVe siècles avant J.-C.) Notices nos 129 à 196 3.1. L’expansion du royaume de Macédoine Ch. Paliadeli 3.2. Les réformes de Philippe II et d’Alexandre III: l’armée macédonienne P. Faklaris 3.3. Capitales et cité sacrée : les trois grands centres macédoniens S. Drougou, M. Akamati, D. Pandermalis 3.4. Les palais macédoniens Ch. Paliadeli, A. Kottaridi, P. Chrysostomou

SOMMAIRE DU CATALOGUE

4. L’essor de la Macédoine à l’époque hellénistique (fin du IVe - début du IIe siècle avant J.-C.) Notices nos 197 à 227 4.1. La Macédoine à l’époque hellénistique Textes de I. Touratsoglou, M. Tsimbidou, L. Acheilara 5. La société macédonienne aux époques classique et hellénistique Notices nos 228 à 262 5.1. Aspects du quotidien Texte de P. Adam-Véléni 5.2. L’éducation du corps et de l’esprit. La vie intellectuelle Textes de E. Kefalidou, M. Voutiras, A. Goulaki-Voutira, P. Véléni 5.3. Le monde des femmes : Parure, vie domestique et objets du quotidien Texte de M. Akamati 5.4. L’univers masculin Textes de P. Faklaris 5.5. Le monde rural Texte de E. Poulaki

6. La production artistique en Grèce du Nord aux époques classique et hellénistique Notices nos 263 à 310 6.1. L’architecture, B. Schmidt-Douna 6.2. La grande peinture, M. Tsimbidou 6.3. La mosaïque, A.-M. Guimier-Sorbets 6.4. La sculpture, Th. Stéfanidou 6.5. La coroplathie, K. Tzanavari 6.6. La céramique, S. Drougou 6.7. La toreutique, S. Descamps-Lequime 6.8. L'orfèvrerie, B. Tsigarida 6.9. Le verre, D. Ignatiadou 6.10. L’ivoirerie, K. Rhomiopoulou 6.11. Les ateliers macédoniens, F. Blondé, A. Muller

7. La religion et la mort aux époques classique et hellénistique Notices nos 311 à 349 7.1. La religion S. Pingiatoglou, A. Jacquemin 7.2. Le monde des morts Y. Morizot, K. Rhomiopoulou, I. Tzifopoulos

8. Une ère nouvelle : la Macédoine antique sous domination romaine Notices nos 350 à 406 8.1. La conquête du royaume P. Nigdelis 8.2. L’époque romaine impériale I. Sverkos 8.3. Villes et colonies romaines P. Véléni, V. Allamani, A. Chrysostomou, C. Brélaz, P. Chrysostomou 8.4. Cultes et sanctuaires M. Voutiras 9. Genèse antique de la légende d’Alexandre P. Chuvin

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Visuels de l’exposition Au Royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine Antique du 13 octobre au 16 janvier 2012 Les visuels sont libres de droit avant, pendant et jusqu’à la fin de l’exposition. Ils peuvent être utilisés uniquement dans le cadre de la promotion de l’exposition. Merci de mentionner le crédit photographique et de nous envoyer une copie de l’article : musée du Louvre, Direction de la communication, 75058 Paris cedex 01

Cat. 1 - Introduction Mosaïque de la chasse au lion

325 av. J.-C. Pella, Maison de Dionysos

(original) Galets enduits

H. 1,845 m, L.3,39 m Pella, musée archéologique

© Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Une copie de la mosaïque à l’échelle 1/1 exécutée à partir de galets de

rivière selon la technique antique, est présentée à l’entrée de l’exposition,

dans la rotonde

Cat. 2 – Section 1 Couronne de feuilles de chêne en or Deuxième moitié du IVe s. avant J.-C. Vergina (Aiga), sanctuaire d’Eukleia Or D. 18,5 et 16,5 cm Thessalonique, musée archéologique © Fouilles Université Aristote, Thessalonique

Cat.14.1 - Section 1 Sarcophage attique

Thessalonique, sarcophage contenant deux urnes et des bijoux

Dernier quart du IIe s. ap. J.-C. (vers 180 ap. J.-C.)

Marbre H. 2,30 m ; L. 2,81m ; l. 1,12 m

Paris, musée du Louvre © RMN / René-Gabriel Ojéda

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Cat. 145 – Section 3 Statère d'or d'Alexandre III IVe s. av. J.-C. Apollonia Or D. 1,65 cm Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 113 – Section 2 Calice chiote : sphinx affrontés

575-550 av. J.-C. Agia Paraskevi, nécropole, tombe 83

Terre cuite H. 18,6 cm, D. base 9,2 cm, D. embouchure 19, 5 cm

Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 96.1 – Section 2 Casque en bronze et masque en or Vers 520 av. J.-C. Sindos, tombe 115 Bronze et or H. 22 cm Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 37.1-4 – Section 1 Ensemble funéraire de la tombe masculine III (C) de

Karabournaki : casque de type illyrien, anneau et cratère à colonnettes

Karabournaki, Tombe III (C) Premier quart du Ve s. av. J.-C.

Bronze, or et terre cuite Casque : H. 22 cm, anneau : D. 2,6 cm ; cratère : H. 24

cm, D. 20,8 cm Paris, musée du Louvre

© RMN / Hervé Lewandowski

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Cat. 216.5 - Section 4 Bague en or avec chaton en sardoine Fin du IVe - début du IIIe s.av. J.-C. Or, pierre semi-précieuse D. 2 cm Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 149 – Section 3 Portrait d'Alexandre IIIe siècle av. J.-C. Pella (aux environs de) Marbre H. 30 cm, l. 27 cm, ép. 27 cm Pella, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 158.2 – Section 3 Œnochoé d’argent

Vers 350-336 av. J.-C. Vergina, Tombe de Philippe II

Argent H. 24,4 cm, D. max. 15,4 cm

Vergina, musée du Grand Tumulus © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 159 Bloc de couronnement du grand ordre

ionique Troisième quart du IVe siècle av. J.-C.

Vestibule Pr. 3, passage vers le peristyle Palais d’Aigai

Calcaire H. 56 ; l. 114 ; ép. 79 cm Paris, musée du Louvre

© RMN / Hervé Lewandowski

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Cat. 216.1 - Section 4 Paire de boucles d’oreilles à pendeloque

Fin du IVe - début du IIIe s. av. J.-C Dervéni (Lété), tombe Z

Or H. 9,5 cm

Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 237.4 – Section 5 Collier d'or

Dernier quart du IVe s. av. J.-C. Sédès (act. Thermi), tombe 3 (1938)

Or L. 39 cm

Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological

Receipts Fund

Cat. 237.3 – Section 5 Diadème d'or Dernier quart du IVe s. av. J.-C. Sédès (act. Thermi), tombe 3 (1938) Or L. 50 cm Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 237.1 – Section 5 Pyxis à vernis noir et décor « West slope »

Dernier quart du IVe s. av. J.-C. Sédès (act. Thermi), tombe 3 (1938)

Terre cuite H. 12,1 cm

Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts

Fund

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Cat. 234 – Section 5 Figurine féminine en terre cuite Fin du IVe s. av. J.-C. Néa Potidaia (Potidée), lieu-dit Pétriotika, sarcophage D Terre cuite H. 21,9 cm, l. 7,2 cm, ép. 6,8 cm Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 269 – Section 6 Décor de char : médaillon avec buste d’Athéna coiffée de la tête de

Méduse Fin du IIe - début du Ier s. av. J.-C. Thessalonique, Place Dioikitiriou

Bronze D. 27 cm

Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 294 – Section 6 Bracelet à têtes de bouquetin Première moitié du IIIe s. av. J.-C. Evropos, Kilkis Or D. 8 cm Kilkis, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

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Cat. 332 - Section 7 Hydrie cinéraire à vernis noir avec couvercle en plomb

350 av. J.-C Terre cuite, plomb

H. 47 cm, D. base 13 cm, D. embouchure 12 cm Amphipolis, nécropole hellénistique, tombe 13

Amphipolis, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 337 – Section 7 Couronne de feuilles de lierre et corymbes en or Troisième quart du IVe s. av. J.-C. Apollonia Or D. 33 cm Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 270 – Section 6 Figurine en terre cuite : Attis dansant Macédoine IIIe s. av. J.-C ; (vers 250 av. J.-C.) Terre cuite H.17 cm Paris, musée du Louvre © RMN / Hervé Lewandowski

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Cat. 348 – Section 7 Protomé-buste de divinité féminine en terre cuite polychrome

Milieu du IVe s. av. J.-C. Amphipolis, nécropole hellénistique, tombe 94

Terre cuite H. 29 cm, l. 22 cm

Amphipolis, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 338 - Section 7 Couronne à feuilles et fleurs de myrte en or

Dernier quart du IVe s. av. J.-C. Stavroupolis (près de Thessalonique),

rue Oraiokastrou, tombe à ciste Or

D. ext. 17 cm Thessalonique, musée archéologique

© Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 341 – Section 7 Figurine en terre cuite : Eros endormi Dernier quart du IVe s. av. J.-C. Pella, nécropole orientale, tombe à ciste (peut-être d'un enfant) Terre cuite L. 9,5 cm Pella, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 393 – Section 8 Pilier hermaïque attique couronné d'un portrait 160-180 ap. J.-C. Thessalonique Marbre H. 1,88 m, distance yeux-sol Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

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Cat. 364.2 – Section 8 Portique des Incantadas, pilier sculpté (Face A : Ariane, Face B : Dioscure) Thessalonique, Portique des Incantadas Deuxième quart du IIIe s. ap. J.-C. Marbre H.2,06m ; L ; 75 cm ; l. 75 cm Paris, musée du Louvre © RMN / Hervé Lewandowski

Cat. 364.4 – Section 8 Portique des Incantadas, pilier sculpté

(Face A : Léda et le cygne, Face B : Enlèvement de Ganymède)

Thessalonique, Portique des Incantadas Deuxième quart du IIIe s. ap. J.-C.

Marbre H. 2,06 m ; L. 75 cm ; l. 75cm

Paris, musée du Louvre © RMN / Hervé Lewandowski

Cat. 364.1 – Section 8 Portique des Incantadas, pilier sculpté (Face A : Dionysos, Face B :

Brise) Thessalonique, Portique des Incantadas

Deuxième quart du IIIe s. ap. J.-C. Marbre

H.2,06 m ; L ; 75 cm ; l. 75 cm Paris, musée du Louvre

© RMN / Hervé Lewandowski

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Cat.411 – Section 9 Portrait d’Alexandre dit Hermès Azara, réplique romaine de l’Alexandre à

la lance de Lysippe Tivoli, Villa des Pisons

Epoque romaine impériale (IIe siècle ap. J.-C.) Marbre

H. max 68 cm ; H. tête 25 cm Paris, musée du Louvre

© RMN / Hervé Lewandowski

Cat.415 – Section 9 Médaillon d’or des jeux de Véroia, en l’honneur d’Alexandre et de sa famille 225-250 ap. J.-C. Egypte, Aboukir Or D. 5,8 cm Thessalonique, musée archéologique © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund

Cat. 410 – Section 9 Statuette en bronze : Alexandre à la lance

Hellénistique Egypte (Basse Egypte)

Bronze H. 16,5 cm

Paris, musée du Louvre © RMN / Stéphane Maréchalle

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L’exposition « Au Royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine Antique » destinée à présenter la richesse de l’héritage artistique de la Grèce du Nord est l’une des expositions les plus importantes organisées sur la Macédoine antique dans une capitale européenne. La Fondation Stavros Niarchos est honorée de l’opportunité qui lui est offerte de soutenir cette initiative exceptionnelle et de présenter au grand public d’extraordinaires trésors qui font partie de l’héritage culturel de la Grèce. Notre fondateur, le regretté Stavros S. Niarchos, avait montré un profond intérêt et un grand respect pour le travail effectué par le Louvre. La Fondation, désireuse de perpétuer cette vision, a soutenu le musée en de nombreuses occasions, récemment ou dans le passé. Actuellement, la Fondation est l’un des principaux mécènes d’un important projet du musée du Louvre, à savoir la rénovation des salles des Objets d’Art du XVIIIe siècle. De plus, la Fondation a financé la publication des articles de synthèse d’un colloque scientifique international sur le thème de la peinture dans l’Antiquité Grecque, qui a eu lieu au Louvre en 2004. Le symposium a été l’occasion de commencer à planifier le projet d’exposition actuel. La Fondation Stavros Niarchos (www.SNF.org) est une organisation philanthropique mondiale de premier plan, effectuant des dons dans les domaines de l’art et de la culture, de l’éducation, de la santé et de la médecine, ainsi que de l’aide sociale. Tout en privilégiant le soutien aux initiatives en rapport avec la Grèce, les activités de la Fondation s’étendent sur une échelle mondiale. A ce jour, la Fondation a effectué des dons d’un montant total de 915 millions d’euros (1,3 milliard de dollars) en faveur d’organisations non lucratives de 95 pays différents. Ayant débuté ses activités de mécénat après le décès de Stavros Niarchos en 1996, la fondation s’inscrivent dans la continuité de l’ancrage mondial de son créateur, de son héritage grec et de sa volonté d’offrir des opportunités aux populations défavorisées. Depuis ses bureaux de New-York, d’Athènes et de Monaco, la Fondation finance des institutions et des projets qui ont en commun une direction volontaire, une gestion saine et font montre d’un impact potentiellement large et durable. Parmi ses projets, la Fondation s’est engagée dans la construction d’un Centre Culturel de la Fondation Stavros Niarchos à Athènes, qui comprendra de nouveaux locaux pour la Bibliothèque Nationale de Grèce et l’Opéra National Grec, ainsi que le parc Stavros Niarchos, l’ensemble étant conçu par l’architecte de renommée internationale Renzo Piano. Le coût du projet est estimé à 556 millions d’euros (803 millions de dollars), un des plus importants dons individuels jamais faits par une fondation. Le Conseil d’Administration de la Fondation Stavros Niarchos George Agouridis Kurt Arnold Jeffrey Brinck Andreas Dracopoulos, Co-President Philip Niarchos, Co-President Spyros Niarchos, Co-President

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La Fondation d’entreprise Total, créée en 1992 au lendemain du Sommet de la Terre de Rio, s’est consacrée pendant 16 ans à l’environnement, et plus particulièrement à la biodiversité marine. Depuis 2008, son engagement s’est élargi et la Fondation Total couvre aujourd’hui quatre champs d’activité : la solidarité en France, la santé à l’international, la culture et le patrimoine et l’environnement et la biodiversité. Solidarité : La Fondation s’attache à identifier et à promouvoir des actions innovantes visant à faciliter l’accès des jeunes à l’emploi en France. Elle s’est notamment engagée pour six ans aux côtés du Ministère de la Jeunesse et des Solidarités actives dans le développement de projets de terrain financés par le Fonds d’expérimentation pour la Jeunesse, et peut ainsi agir durablement sur l’éducation, l’accès à la culture, la mobilité, l’égalité des chances, l’orientation ou encore l’insertion professionnelle. Santé : En partenariat avec l’Institut Pasteur, la Fondation participe à la prévention et au traitement des pandémies en soutenant certains projets de recherche et des actions de terrain dans les pays en développement dans lesquels le Groupe est présent. Culture : La Fondation contribue au dialogue des cultures. Elle est partenaire de grandes institutions culturelles (Musée du Louvre, Musée du Quai Branly, IMA) et accompagne régulièrement des expositions. Avec la Fondation du Patrimoine, elle soutient également la restauration du patrimoine industriel et artisanal français et la réhabilitation d’édifices anciens. Ce programme permet par ailleurs de favoriser la formation et l’insertion professionnelle au travers de chantiers de restauration. Environnement : La Fondation encourage les recherches visant à une meilleure connaissance des espèces et des écosystèmes marins et côtiers, mais aussi des enjeux liés à leur préservation. Elle participe également à la réhabilitation d’écosystèmes fragiles et contribue à la préservation des espèces menacées qui y vivent. Enfin, la Fondation se consacre à la diffusion des connaissances par des opérations de sensibilisation et d’éducation centrées sur une utilisation rationnelle des ressources naturelles. La Fondation Total accompagne également l’engagement solidaire des collaborateurs du Groupe. Depuis 2006, elle a soutenu 245 projets d’intérêt général portés par des associations dans lesquelles les salariés sont impliqués à titre personnel et bénévole.

Dans tous ses champs d’activité, la Fondation Total privilégie les partenariats de long terme. Il s’agit, au-delà du soutien financier, de croiser les expertises et de les renforcer pour enrichir l’intelligence collective. Pour plus d’informations : www.fondation.total.com

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Château Margaux, mécène de l’exposition Au royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine antique

Par son mécénat en faveur du musée du Louvre, Château Margaux permet au grand public de redécouvrir la figure d’Alexandre le Grand, à travers une collection inédite d’œuvres spectaculaires.

Château Margaux entretient un lien tout particulier avec la Grèce à travers les origines de sa propriétaire, Co-rinne Mentzelopoulos. Son père, André Mentzelopoulos, né dans le Péloponnèse, voyait ainsi dans les colon-nes ioniques qui ornent la propriété du Château une réminiscence de sa Grèce natale.

La Grèce porte également une évocation du vin, cadeau de Dionysos aux hommes et symbole d’une civilisa-tion. Cette tradition grecque a essaimé dans toute l’Europe et notamment la France, où, plus de deux mille cinq cents ans après, Château Margaux illustre encore aujourd’hui la longévité de cet héritage grec.

En choisissant de soutenir cette exposition, Corinne Mentzelopoulos a aussi souhaité témoigner de son attache-ment profond à la figure d’Alexandre le Grand, personnage qui a imprégné son histoire familiale et person-nelle. Cette exposition est pour elle une occasion de rendre hommage à la formidable puissance civilisatrice de l’élève d’Aristote, dont elle a pu constater l’influence jusqu’au Pakistan.

Le mécénat de Château Margaux s’inscrit dans une tradition ancienne. Déjà, Alexandre Aguado, propriétaire de la maison au milieu du XIXe siècle, fut mécène de Rossini, qui composa en son honneur une zarzuela (opéra-comique espagnol) intitulée Château Margaux. Il légua à sa mort sa collection de tableaux italiens et espagnols au Louvre. Aujourd’hui encore, ce nouveau rapprochement les place sous le même signe de l’excel-lence et de la culture.

A propos de Château Margaux Château Margaux a la grandeur et la faiblesse des destinées humaines. Son histoire porte l’empreinte de la vie des familles qui s’y sont succédé, autant que les aléas de la nature. Depuis plus de quatre siècles, les innova-tions des unes, le talent des autres et surtout la passion partagée ont progressivement fait du vin de Château Margaux un vin d’excellence. Dès la fin du XVIIe siècle, il fait partie de l’élite naissante des « Premiers Crus », bien avant d’être consacré par la classification officielle de 1855. Corinne Mentzelopoulos, qui a suc-cédé à son père décédé en 1980, préside aujourd’hui aux destinées de Château Margaux. Contact presse : Aurore CORNIC Château Margaux 19 avenue Montaigne - 75008 PARIS Tel : +33 1 44 43 43 23/ Fax : +33 1 40 70 13 01 Email : [email protected] Site Internet : www.chateau-margaux.com

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Ministѐre de la Culture et du TourismeOffice National Hellénique du Tourisme

L'Office National Hellénique du Tourisme a été créé en 1950 constituant, depuis sa création, la principale agence nationale en matière de tourisme. La Grèce est une des destinations touristiques les plus prisées au monde. Ses superbes paysages, ses plages accueillantes et propres, son climat doux, son patrimoine historique unique, ainsi que l'hospitalité légendaire des Grecs sont autant d'atouts qui ont fait de la Grèce une destination particulièrement attractive pour les visi-teurs et les touristes. Le tourisme grec est le secteur le plus dynamique de l’économie, représentant environ 18% du PIB et 20% du total des emplois. Les Grecs ont conscience de la gravité de la situation actuelle et contribuent de tous leurs efforts à son amélioration. Malgré la crise économique, les prix se sont maintenus au niveau des années précé-dentes, faisant ainsi de la Grèce une destination touristique concurrentielle du point de vue du coût. Et, bien évidemment, il ne faut pas oublier tous ces éléments que l’on ne peut trouver qu’en Grèce et nulle part ailleurs: un milieu naturel exceptionnel, des monuments anciens et modernes incomparables, les mers et les îles renom-mées, la nourriture méditerranéenne et tant d’autres choses qui font de la Grèce une destination littéralement unique. En termes de séjour, la Grèce accueille chaque année plus de 15 millions de touristes, ce qui la place au 15e rang dans le classement mondial des pays d’accueil (d’après les données de l’Organisation mondiale du tou-risme). Ces dernières décennies, des infrastructures touristiques modernes et polyvalentes, de petite ou de grande taille, ont été créées afin de satisfaire les besoins en hébergement de chaque visiteur. Thessalonique et la péninsule de Chalcidique sont des régions qu’il faut absolument découvrir. Thessalonique, seconde ville de Grèce dont la conception, l’histoire, l’art et la culture surprennent. Son passé exceptionnel, ses magnifiques constructions, musées, églises ainsi que la promenade au bord de la mer en font une ville magi-que ! La promenade au bord de la mer, sur le golfe Thermaique, offre une vue spectaculaire et mène à l'une des constructions les plus remarquables de la ville, la Tour Blanche, construite au XVe siècle. Les restaurants de poissons y sont extraordinaires tout comme Castra, qui comprend la zone romaine de la ville, reconstruite sous l'occupation ottomane vers le XIVe siècle. Les églises byzantines sont exceptionnelles dans cette ville : la Ba-silique de Saint Dimitrios, le saint patron de la ville, est la plus grande du pays et possède des mosaïques datant du XIIIe siècle. Mais la plus connue de toutes est la Rotonde: une église circulaire érigée initialement à l'épo-que romaine pour être le mausolée de l'Empereur Galère, qui devint finalement une église orthodoxe puis une mosquée sous l'occupation turque. La péninsule de Chalcidique, tout près de Thessalonique, a un énorme potentiel, avec ses magnifiques plages, ses hôtels et ses restaurants, et ses deux premiers "doigts" à savoir Kassandra et Sithonie, sont là pour offrir tout le confort aux visiteurs potentiels! En aucun cas il ne faut oublier de mentionner la présence du Mont Athos, cette République Monacale indépendante au troisième doigt ! A cet endroit se trouvent vingt monastères; pour les visiter il faut une autorisation spéciale et les visiteurs deviennent les hôtes des monastères pour une durée de 5 jours maximum, durant lesquels ils suivent une vie ascétique dans une atmosphère ex-trêmement mystique. En outre, dans cette partie de la Grèce du Nord, on ressent la forte présence de l'histoire à travers les vestiges du Royaume d'Alexandre le Grand dans les villes d'aujourd'hui telles que Veria, Dion, Aiani, Pella, Amphipo-lis, Stagire et bien d'autres qui ont constitué la Macédoine antique et présentent un intérêt particulier pour la découverte de cette région qui reste moins connue que le reste de la Grèce! La Grèce compte quelque 9.000 unités hôtelières d’une capacité totale d’environ 780.000 lits répartis en 390.000 chambres avec plus de 200 centres de congrès à travers les axes principaux des grandes villes du pays. La fréquence des liaisons aériennes est répartie entre dix vols par jour entre Paris et Athènes avec les compa-gnies Air France, Aegean Airlines et Easy Jet et sept vols par semaine entre Paris et Thessalonique avec Ae-gean Airlines et Easy Jet. Pour plus d’informations: Office National Hellénique du Tourisme 3, avenue de l’Opéra – 75001 Paris Tél.: 01 42 60 65 75 – Fax: 01 42 60 10 28 E-mail: [email protected] URL: www.visitgreece.fr