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Atelier n°4 Comité de Retour d’Expérience en stérilisation Brigitte FAORO, pharmacien PH, CHRU Montpellier Christophe LAMBERT, pharmacien PH, CH Chambéry

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Atelier n°4

Comité de Retour d’Expérience

en stérilisation

Brigitte FAORO, pharmacien PH, CHRU Montpellier

Christophe LAMBERT, pharmacien PH, CH Chambéry

Origines du CREX en santé

Aéronautique : accident du Concorde

35° JNES 2 08/04/2013

Santé : accidents d’Epinal (radiothérapie)

3

Qu’est ce qu’un CREX ?

« Démarche organisée et systématique de recueil et

d’exploitation des signaux que donne un système.

Il consiste à apprendre de ce qui se passe et de ce qui

s’est passé (performances erreurs évitées, incidents et

accidents) pour mieux maîtriser l’avenir »

35° JNES 08/04/2013

4

Pyramide de Bird

35° JNES 08/04/2013

Accident majeur

Accident mineur

Incident invisible

Incident sans dommage ou dommage visible (Précurseur)

1

10

30

600

G

r

a

v

i

t

é

Place du CREX dans la gestion des risques

35° JNES 5

Principes

C’est une méthode de gestion des risques a posteriori

Elle fait partie de l’Evaluation des Pratiques Professionnelles (EPP) et peut

être incluse dans le DPC (Développement Professionnel Continu)

Le CREX est multiprofessionnel à l’intérieur d’une structure

Références

Instruction n°DGOS/PF2/2012/352 du 18 septembre 2012

Méthodologie de retour d’expérience (DGS mars 2007)

Améliorer la sécurité des organisations de soins –Exploiter les retours d’expérience (MeaH- février

2008)

Outils de sécurisation et d’auto-évaluation de l’administration des médicaments (HAS Juillet 2011)

08/04/2013

6

Objectifs d’un retour d’expérience

(DGS 2007)

Le retex est une démarche d’analyse a posteriori de la gestion d’un

événement réel ou fictif(exercices) ou d’un ensemble d’événements

comparables ;

Il se fonde sur l’analyse des informations collectées dans les aspects

technique, humain, événementiel et organisationnel ainsi que sur la

capitalisation des expériences individuelles en expérience collective ;

Il a pour objectif de tirer les enseignements positifs et négatifs de

l’événement afin de promouvoir ou créer des réflexes, des

procédures et des références dans une perspective de prévention

des risques et d’amélioration des réponses ;

Il doit être systématique après une crise.

35° JNES 08/04/2013

La démarche Crex

Le CREX n’est pas :

Analyse d’accidents avérés (RMN, vigilances)

Méthode destinée à déterminer la responsabilité d’un individu

Méthode d’évaluation des comportements

Le CREX est une méthode d’analyse systémique

35° JNES 7 08/04/2013

Principe du CREX

Enregistrement prospectifs de précurseurs

Avis critique sur le fonctionnement d’un système : comité

Recherche des causes de défaillances

Proposition et mise en place d’actions correctives

85% des accidents évitables

proviennent de causes systémiques

35° JNES 8 08/04/2013

35° JNES 9

Simple

Remplissage aisé (1min.)

Accessible partout et

pour tous

08/04/2013

Mise en place du CREX

Groupe pluridisciplinaire d’acteurs

Membres volontaires

Mandat d’un an

Sensibilisation des équipes professionnelles à la démarche en

retour d’expérience

Formation à la méthode d’analyse choisie

Elaboration d’une fiche de recueil d’évènements

Désignation d’un coordonnateur

Collecte des données

Animation de réunions, rédaction du CR

Suivi des actions correctives

35° JNES 10 08/04/2013

Déroulement d’une séance CREX

1. Présentation par le coordonnateur des évènements du mois , recensés et

classés

2. Discussion et choix collégial d’un événement

3. Désignation de la personne chargée de l’analyse : pilote et copilote

(volontaires non impliqués dans l’évènement)

4. Présentation de l’analyse du cas choisi au précédent CREX

5. Choix des actions correctives faisables avec désignation d’un responsable

de l’action et calendrier de mise en place

6. Suivi des actions correctives pour la totalité des évènements

7. Communication

Durée séance : 1h00 à 1h30 maximum

35° JNES 08/04/2013

Enchainement des CREX

1. Ecoute

évènements du

mois

2. Choix de

l’évènement

3. Choix du pilote

4. Programmation

prochaine réunion

1. Ecoute évènements du mois

2. Choix de l’évènement

3. Choix du pilote

4. Analyse de l’évènement M-1

5. Décisions des actions correctives

6. Communication

7. Programmation prochaine réunion

1. Ecoute évènements du mois

2. Choix de l’évènement

3. Choix du pilote

4. Analyse de l’évènement M-1

5. Décisions des actions correctives

6. ¨Point sur les actions M-1

7. Communication

8. Programmation prochaine

réunion

CREX n°1 CREX n°2

CREX n°3

12

Pour réussir un CREX

08/04/2013 35° JNES 13

Présence d’un représentant de la « direction »

Charte de non punition

Accompagnement à l’analyse des évènements indésirables

Réunions courtes, organisées à périodicité définie

Compte-rendu systématique et diffusé

Mise en œuvre des actions correctives

Développement de la culture sécurité

Différentes méthodes d’analyse systémique

ALARM

ORION ®

Critères de choix de la méthode

Intuitive

Compréhension facile (appropriation)

Facile à mettre en œuvre (participation)

35° JNES 14 08/04/2013

Méthode ORION ®

Issue de l’aéronautique

Transposable à l’Hôpital

Etudie le dysfonctionnement d’une organisation et non

d’une personne

Charte de « non punition »

35° JNES 15 08/04/2013

L’analyse selon ORION ®

35° JNES 16 08/04/2013

L’analyse en 6 étapes

1. Collecte des données

2. Reconstitution de la chronologie de l’évènement

3. Identification des causes

4. Discussion et validation des actions correctives

5. Rédaction du rapport d’analyse

6. Communication

35° JNES 17 08/04/2013

Etape 1 : collecte des données de l’analyse

Qui : pilote

Quand : sans précipitation et au plus proche possible de l’évènement

Comment : déclaration spontanée, entretien individuel, débriefing collectif

Expression spontanée

Questions précises

Synthèse et CR de l’évènement

Objectifs : rassembler toutes les données sur le contexte organisationnel, humain, matériel

35° JNES 18 08/04/2013

Etape 2 : reconstitution du scénario

Reconstituer la chronologie de l’évènement Avant

Pendant

Après

Cohérence et validité du scénario : validation par les déclarants

Conserver uniquement les éléments factuels Exemple : boite noire (superviseur autoclave)

Identification des écarts par rapport aux référentiels

35° JNES 19 08/04/2013

Etape 3 : identification des causes

Identifier les causes pour chaque domaine Politique du service

Conditions de travail (moyens disponibles)

Organisation et fonctionnement de l’équipe

Procédures

Exécutants

Patients

Etablir les relations de causes à effets

Rechercher les facteurs d’influences (causes indirectes)

Pourquoi du pourquoi ? 35° JNES 20 08/04/2013

Etape 4 : propositions d’actions correctives

Qui : pilote

Comment : description précise Contexte d’application

Personnes en charge

Coût ou investissement

Objectifs : corriger les causes plutôt que les effets

Caractéristiques d’une action corrective performante Traitement de la cause

Pérenne

Acceptabilité interne et externe

Rapidité de mise en œuvre

Décision collective

35° JNES 21 08/04/2013

Etape 5 : rédaction du rapport

Qui : pilote et coordonnateur

Comment : Evènement choisi

Chronologie des faits

Analyse des causes et des facteurs d’influence

Actions proposées et retenues

Acteurs responsables de la mise en œuvre

Objectifs : clairs et compréhensibles par une personne tierce

35° JNES 22 08/04/2013

Etape 6 : communication

Affichage des conclusions

Mise à disposition du rapport d’analyse

Informer les acteurs impliqués dans les actions correctives suggérées

35° JNES 23 08/04/2013

Conclusions

Priorité nationale de formation : 5 indicateurs nationaux

Une exigence de la certification (instruction du 28 septembre 2012)

Outil de pilotage de la sécurité de la prise en charge des patients

Une dynamique d’équipe :

Suscite dialogue entre professionnels

Engagement des acteurs dans des plans d’actions concrets

35° JNES 24 08/04/2013

35° JNES 25

« L’erreur humaine n’est pas

évitable, bien que nous ne

puissions changer la condition

humaine, nous pouvons modifier

les conditions dans lesquelles les

humains travaillent » J. REASON

08/04/2013

Etude de cas

Analyse ORION

35° JNES 26 08/04/2013

08/04/2013 35° JNES 27

Lecture des évènements

Présentation de l’évènement

Suite au dépistage d’un « patient atteint ou suspect » de

la maladie de Creutzfeldt-Jakob, le matériel employé pour

la pose d’une voie veineuse centrale est immergé dans

une solution d’Alka® 100 puis retraité en stérilisation

selon les procédures habituelles ( lavage en laveur

désinfecteur + stérilisation) sans respecter la procédure

d’inactivation totale des ATNC chez un « patient atteint

ou suspect » dans un acte sans risque.

35° JNES 28 08/04/2013

35° JNES 29

Avant : mardi 05/03

18H00 pose d’une voie veineuse centrale chez une patiente de 72 ans.

L’anesthésiste identifie une « patiente suspecte ou atteinte » de MCJ et

transmet l’information à l’IBODE

L’IBODE mentionne le risque sur la fiche d’évaluation et retranscrit

l’information sur la fiche de liaison Bloc-Stérilisation

19H10 : matériel mis en trempage par l’Ibode dans la solution d’alkazyme

selon le protocole de prétraitement usuel

20H00 : agent de stérilisation est prévenu par l’Ibode et contacte par

téléphone le pharmacien responsable pour confirmation de la compatibilité de

la solution inactivante avec la solution de prétraitement

20h05 : l’agent mélange dans le bac de prétraitement la solution inactivante

(Alka ® 100) et la solution de prétraitement (Alkazyme)

Déroulement de l’évènement (1)

08/04/2013

35° JNES 30

Pendant : mardi 05/03

20h30 : l’agent de stérilisation respecte la fiche technique Alka ® 100, rince les

instruments et vidange le bac avec la pompe semi-automatique

20h40 : l’agent transfère le matériel dans un bac de transport et l’achemine

depuis le bloc opératoire vers la stérilisation

20h45 : en stérilisation l’agent prépare une nouvelle solution d’Alkazyme puis

immersion du matériel, nettoyage manuel et trempage pendant 15 min.

21h00 : l’agent de stérilisation charge le laveur désinfecteur et lance le

programme cycle instruments (autres dispositifs présents dans le LD)

21h10 : l’agent de stérilisation rédige des consignes écrites pour sa collègue

du lendemain matin

Présentation de l’évènement (2)

08/04/2013

35° JNES 31

Après : mercredi 6/03

9H00 : l’agent de stérilisation n°2 recompose la VVC après avoir pris

connaissance des consignes écrites de sa collègue

10H00 : l’agent de stérilisation n°2 informe le pharmacien du déroulement de

la prise en charge du matériel et interroge son responsable sur la possibilité

de stériliser le matériel

10h15 : le pharmacien prend connaissance du déroulement du retraitement et

constate la non application du protocole « inactivation totale des ATNC chez

les patients suspects ou atteints dans un acte sans risque »

11H00 : le pharmacien recherche le dossier patient dans lequel est mentionné

« apparition de troubles cognitifs depuis 2008 compatibles avec le diagnostic

de maladie d'Alzheimer ». Le risque prion n’est pas mentionné sur le dossier

d’anesthésie.

Présentation de l’évènement (3)

08/04/2013

35° JNES 32

Ecarts

18H00 : l’anesthésiste identifie un « patient suspect ou

atteint » de MCJ chez une patiente qui présente des troubles

cognitifs compatibles avec une maladie d’Alzheimer depuis

2008.

L’anesthésiste aurait du s’interroger sur la concordance des

signes cliniques et la définition du patient suspect

18h00 l’anesthésiste ne complète pas le risque prion sur le

dossier d’anesthésie et transmet oralement l’information à

l’Ibode

L’information aurait du être consignée par écrit dans le dossier

anesthésie plus tôt

08/04/2013

35° JNES 33

20h00 le pharmacien ne rappelle pas à l’agent de stérilisation

l’existence du protocole d’inactivation au cours de l’appel

téléphonique

Le pharmacien aurait du repréciser oralement l’existence de la

procédure et sa localisation

20H30 l’agent de stérilisation n’applique pas le protocole

d’inactivation

L’agent de stérilisation aurait du respecter la procédure

interne d’inactivation

20H45 l’agent de stérilisation renouvelle le bain d’Alkazyme en

stérilisation

idem

Ecarts (2)

08/04/2013

35° JNES 34

21H00 l’agent de stérilisation charge le matériel dans le

laveur-désinfecteur

L’agent de stérilisation ne respecte pas la procédure

générale de prise en charge des DMR

Ecarts (3)

08/04/2013

35° JNES 35

Facteurs contributifs

Facteurs humains :

La définition du patient suspect ou atteint est peu connue ou

inaccessible au médecin anesthésiste

La procédure d’inactivation n’est pas connue de l’agent de

stérilisation

Le pharmacien ne reprécise pas son existence

L’agent de stérilisation interprète mal la fiche de liaison

Organisation :

La procédure n’est pas présente dans le kit ATNC, ni dans la

zone de prétraitement

Les agents de stérilisation ne sont pas formés à la procédure

08/04/2013

35° JNES 36

Facteurs influents

Facteurs humains :

Le pharmacien est dérangé à son domicile à l’heure du repas

sans être d’astreinte (non réceptif à la demande)

Organisation :

La fiche technique de l’Alka ® 100 est la seule disponible sur la

zone de prétraitement

08/04/2013

Actions correctives proposées

Suggestions des participants :

35° JNES 37 08/04/2013

35° JNES 38

Merci pour votre attention

[email protected]

[email protected]

08/04/2013