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Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 1 1/5 Le Royaume-Uni s'interroge sur les leçons à tirer de la mort de Jo Cox PAR LUDOVIC LAMANT ARTICLE PUBLIÉ LE LUNDI 20 JUIN 2016 La campagne sur l'Europe, suspendue depuis jeudi, devait reprendre ce dimanche en Grande-Bretagne. Les deux camps promettent un climat « plus respectueux », à cinq jours à peine de cette consultation décisive. Certains voient dans la mort de Jo Cox le révélateur effroyable de tout ce qui ne tourne plus rond dans la politique britannique. L’élection est passée inaperçue, éclipsée par le meurtre le même jour de la députée du parti travailliste Jo Cox, dans un Royaume-Uni en état de choc. Une législative partielle s’est déroulée jeudi à Londres. Il s’agissait de remplacer le fauteuil de Sadiq Khan, élu maire de Londres en mai, dans la circonscription de Tooting, dans le sud de la capitale. La candidate du parti travailliste l’a emporté, avec une majorité bien plus confortable que celle qu’avait obtenue Khan il y a un an (plus de 6 300 voix d’avance sur son adversaire conservateur, contre une marge d’environ 3 000 voix pour Khan). C’était la quatrième législative partielle organisée depuis un an au Royaume-Uni, et la quatrième victoire du Labour. Chaque fois, cela s’est passé sur des terres plutôt ancrées à gauche. « En termes footballistiques, c’est comme si le Labour avait remporté assez facilement quatre matchs disputés à domicile », résume le Guardian. Le quotidien y voit tout de même un peu plus que cela : la preuve que Jeremy Corbyn, à la tête du parti travailliste depuis septembre 2015, n’est pas le stratège désastreux que certains se plaisent à décrire. Il est bien sûr impossible de déceler dans cette victoire du Labour, plus confortable qu’attendu, la marque d’un élan de sympathie soudain des électeurs envers le parti travailliste. La plupart des Britanniques n’ont appris que jeudi, en fin de journée, le meurtre sordide de Jo Cox, 41 ans, dans sa circonscription du Yorkshire, dans le nord de l’Angleterre. À cinq jours de la tenue du référendum sur l’UE, sans doute le scrutin le plus important pour la Grande-Bretagne depuis des décennies, la question est toutefois sur beaucoup de lèvres : la mort de cette élue aux convictions proeuropéennes pourrait-elle relancer la dynamique du « Remain », le camp de ceux qui souhaitent le maintien du Royaume-Uni dans l’UE ? Les “investisseurs” qui font la loi sur les marchés financiers, eux, n’ont pas tardé à tirer leurs conclusions. Comme le notait dès jeudi soir un article du Wall Street Journal, la livre sterling et l’euro ont grimpé face au dollar, dopés par le scénario d’une remontée du « Remain » dans les urnes. Mais cette hypothèse est encore loin d’être confirmée. Les motivations du tueur, lié à plusieurs réseaux d’extrême droite, restent floues : est-ce le geste d’un déséquilibré solitaire, ou un acte de violence politique à une semaine du référendum ? Lors de sa première – et très brève – comparution devant la justice samedi, Thomas Mair, 52 ans, s’est contenté de dire à la juge

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Le Royaume-Uni s'interroge sur les leçonsà tirer de la mort de Jo CoxPAR LUDOVIC LAMANTARTICLE PUBLIÉ LE LUNDI 20 JUIN 2016

La campagne sur l'Europe, suspendue depuis jeudi,devait reprendre ce dimanche en Grande-Bretagne.Les deux camps promettent un climat « plusrespectueux », à cinq jours à peine de cetteconsultation décisive. Certains voient dans la mort deJo Cox le révélateur effroyable de tout ce qui ne tourneplus rond dans la politique britannique.

L’élection est passée inaperçue, éclipsée par le meurtrele même jour de la députée du parti travailliste JoCox, dans un Royaume-Uni en état de choc. Unelégislative partielle s’est déroulée jeudi à Londres. Ils’agissait de remplacer le fauteuil de Sadiq Khan, élumaire de Londres en mai, dans la circonscription deTooting, dans le sud de la capitale. La candidate duparti travailliste l’a emporté, avec une majorité bienplus confortable que celle qu’avait obtenue Khan il y aun an (plus de 6 300 voix d’avance sur son adversaireconservateur, contre une marge d’environ 3 000 voixpour Khan).C’était la quatrième législative partielle organiséedepuis un an au Royaume-Uni, et la quatrième victoiredu Labour. Chaque fois, cela s’est passé sur des terresplutôt ancrées à gauche. « En termes footballistiques,c’est comme si le Labour avait remporté assezfacilement quatre matchs disputés à domicile »,résume le Guardian. Le quotidien y voit tout de mêmeun peu plus que cela : la preuve que Jeremy Corbyn,

à la tête du parti travailliste depuis septembre 2015,n’est pas le stratège désastreux que certains se plaisentà décrire.

Il est bien sûr impossible de déceler dans cette victoiredu Labour, plus confortable qu’attendu, la marqued’un élan de sympathie soudain des électeurs enversle parti travailliste. La plupart des Britanniques n’ontappris que jeudi, en fin de journée, le meurtresordide de Jo Cox, 41 ans, dans sa circonscriptiondu Yorkshire, dans le nord de l’Angleterre. À cinqjours de la tenue du référendum sur l’UE, sans doutele scrutin le plus important pour la Grande-Bretagnedepuis des décennies, la question est toutefois surbeaucoup de lèvres : la mort de cette élue auxconvictions proeuropéennes pourrait-elle relancer ladynamique du « Remain », le camp de ceux quisouhaitent le maintien du Royaume-Uni dans l’UE ?Les “investisseurs” qui font la loi sur les marchésfinanciers, eux, n’ont pas tardé à tirer leursconclusions. Comme le notait dès jeudi soir unarticle du Wall Street Journal, la livre sterling etl’euro ont grimpé face au dollar, dopés par le scénariod’une remontée du « Remain » dans les urnes. Maiscette hypothèse est encore loin d’être confirmée. Lesmotivations du tueur, lié à plusieurs réseaux d’extrêmedroite, restent floues : est-ce le geste d’un déséquilibrésolitaire, ou un acte de violence politique à unesemaine du référendum ? Lors de sa première – ettrès brève – comparution devant la justice samedi,Thomas Mair, 52 ans, s’est contenté de dire à la juge

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qui lui demandait son nom : « Mort aux traîtres etliberté pour la Grande-Bretagne ! » Il a depuis étéplacé en détention préventive, sans faire appel.La campagne, suspendue jeudi soir, devait reprendrece dimanche, dans un climat que les deux campspromettent « plus respectueux ». Le début desemaine sera marqué par l’hommage que s’apprêtentà rendre, lundi, les députés de Westminster à leurcollègue défunte. Dès vendredi, David Cameron, lepremier ministre, et Jeremy Corbyn s’étaient retrouvésensemble devant un mémorial couvert de gerbesde fleurs qui s’est constitué à Birstall, la ville oùs’est déroulé le drame. Cette image d’unité des deuxdirigeants a marqué les esprits, d’autant que Corbyn,même s’il défend comme Cameron le « Remain »,avait jusqu’à présent posé pour principe de ne jamaisapparaître aux côtés de son rival conservateur pendantla campagne.Sans surprise, les appels à l’apaisement se sontégalement multipliés, après des mois de campagneparticulièrement agités. Le nouveau maire de LondresSadiq Khan a jugé que le pays avait « besoin d’unepause, et de réfléchir », pour sortir du « climat haineux,empoisonné, empli de négativité et de cynisme » quia marqué les derniers mois de campagne. YvetteCooper, autre figure socialiste (qui avait concurrencéCorbyn aux primaires), a déclaré qu’il y avait eu «une montée de la violence dans le débat public »,qui a pu se révéler « très destructrice ». Quant audéputé Labour Stephen Kinnock, un ami proche deCox (il est aussi connu du grand public pour êtrel’époux de l’ex-premier ministre du Danemark, HelleThorning-Schmidt), il est nécessaire de « changer deton à jamais, pour défendre ce à quoi croyait Jo». Dans un entretien au Times, il va même jusqu’àdire : « Nous devons regarder attentivement ce quedéfendait Jo. Cela devrait être l’une des milliers dechoses auxquelles penser, dans l’isoloir la semaineprochaine. »

Alors que la campagne sur l’Europe a souventviré à la foire d’empoigne, sur fond de rivalitéspersonnelles au sein de partis traditionnels essoufflés,Jo Cox est décrite comme une députée qui plaçaitses convictions au-dessus de l’intérêt des partis. Ellen’hésitait pas, pragmatique, à construire des alliancesavec certains députés de droite, par exemple surla question de l’intervention militaire en Syrie ensoutien aux populations civiles. Autre exemple decette indépendance d’esprit : elle avait donné sasignature à Corbyn, pour lui permettre de se présenteraux primaires du parti, mais n’avait finalement pasvoté pour lui. Et après les résultats très mélangésdu Labour aux élections locales de mai 2016, elleavait signé une tribune très critique envers la primautéde Corbyn, avouant qu'elle regrettait de lui avoirdonné sa signature… Elle avait aussi pris l’habituded'arpenter méthodiquement sa circonscription, en ytenant des réunions ouvertes à tous – comme cellequ’elle animait jeudi. « Son ambition, ce n’était pasde faire partie de l’establishment, mais de le réformerde l’intérieur – et de le réformer au service des gensbien plus démunis qu’elle », écrit Gordon Brown,l’ancien premier ministre travailliste, qui veut croireque la mort de Jo Cox va marquer « la fin de la spiralebaissière de notre vie politique ».Depuis trois jours, le parcours de Cox, passéepar Cambridge, Bruxelles et New York, et lesconvictions d’humanisme et de justice qui l’animaient,sont ainsi devenus le révélateur de tout ce qui netournerait pas rond dans la politique britannique

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aujourd’hui. À commencer par les tendances au repliinstrumentalisées par certaines formations anti-UE.Dans un éditorial intitulé « Si vous injectez du poisondans notre politique, quelqu’un finira par tombermalade », le chroniqueur du Guardian JonathanFreedland inscrit le meurtre de Cox dans une séried’événements contemporains : les débordements decertains supporteurs anglais en marge de l’Euro defootball en France, aux cris de « Va te faire foutre,l’Europe ! », ou encore la publication d’affichesantimigrants chaque semaine plus racistes, par leUKIP de Nigel Farage, en défense du Brexit. Lechroniqueur finit par avouer qu’il n’en peut plus du« bruit de fond de cette campagne, qui consiste àdénoncer les “élites de Westminster”, et de considérerque n’importe quel élu, n’importe quelle personne quioccupe une position publique, n’importe quel expert,est soit un menteur, soit un corrompu au service d’unvicieux complot ourdi par Bruxelles ».

Les fractures du parti travailliste

L’examen de conscience en train de voir le journ’épargne pas les journalistes. Certains médias grandpublic se trouvent accusés d’en avoir trop fait, contrela classe politique dans son ensemble, et d’avoir euxaussi, alimenté ce climat de tensions délétère. « Biensûr qu’il était nécessaire de sortir le scandale desdépenses des députés en 2009, écrit Andrew Grice,dans The Independent, en référence à cette affairequi avait fortement dégradé l’image des élus. Maisdepuis, la plupart des quotidiens du pays sont passésd’un scepticisme sain envers la classe politique, àun cynisme complet. » Et d’enfoncer le clou : « JoCox, comme beaucoup de ses collègues députés, était

davantage au contact de la “vraie vie” des gens que laplupart des journalistes qui passent leur temps à jugercette même classe politique. »

Ces prises de position, dans des journaux plutôtclassés à gauche, n’ont pas manqué d’irriter certainsobservateurs. C’est le cas par exemple de l’ex-députéconservateur Matthew Parris qui, dans le Times desamedi, juge que « s’il y a une leçon à tirer de la mortde Jo Cox, c’est qu’il n’y en a pas ». Lui s’en prend àceux qui « suggèrent que la campagne pour le Leave,même sans avoir eu l’intention de le faire, a encouragéles démons qui s’étaient emparés du meurtrier de JoCox ».« Avant que vous ne tombiez dans ce genrede raisonnement, chers amis “Remainers”, imaginezce qu’auraient dit certains défenseurs du Leave,si l’assassin avait été, au contraire, un demandeurd’asile déséquilibré mental. On vaut mieux que cela,non ? On sait, n’est-ce pas, qu’il y aura toujours desfous? »

Dans un autre édito, le Guardian renchérit: « Quelque soit le fin mot de l’histoire sur les motivations,politiques ou non, du meurtrier, cet événementeffroyable s’inscrit – immanquablement – dans uncontexte clairement politique. En raison du moment etdu lieu. » Le moment: à sept jours d’un référendumcrucial, qui se joue sur l'identité du Royaume-Uni. Etle lieu: ce nord de l’Angleterre en crise, où le BritishNational Party (extrême droite) a déjà réalisé desscores impressionnants, et où la formation jusqu'alorsconfidentielle Britain First, à laquelle pourrait avoir

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appartenu le meurtrier, cherche à s'implanter. Là plusencore qu'ailleurs sur le territoire, la campagne surl’UE et sa thématique migratoire semblent avoir libéréla parole de nombreux autres « nationalistes ».Depuis son élection à Westminster treize mois plus tôt,Cox était l’une des voix, à gauche, qui osaient encoredéfendre les vertus de l’immigration, sans avoir peurde perdre des électeurs au passage. Dans le premierdiscours qu’elle a prononcé à Westminster (dont lavidéo a beaucoup circulé depuis son décès), elleparle de la richesse des communautés qui composentla population de sa circonscription: « Il y a bien plusde choses qui nous unissent que d’autres qui nousdivisent. » Si le décès de Cox secoue autant la Grande-Bretagne, en particulier à gauche, c’est aussi qu’ilrévèle, en creux, le malaise de son propre parti, leLabour, sur cette question décisive.

Avant la mort de Cox, l’hebdomadaire New Statesmanavait publié une analyse stimulante sur la criseinterne au Labour, intitulée: « Le référendum surl’UE était censé tourner au cauchemar pour lesconservateurs. Mais c’en est finalement devenuun pour le Labour ». L’article revient sur lesresponsabilités de Corbyn, qui a rechigné, dèsle départ, à faire campagne sur l’Europe, maisaussi sur celles des grands médias, qui se sontsurtout passionnés pour les batailles internes etpoliticiennes au sein du camp conservateur. Il noteaussi l’intelligence de la campagne du Leave, qui abeaucoup mis en avant certains députés travaillistesfavorables au Brexit, comme Gisela Stuart (pourtantminoritaires dans leur propre famille politique).Mais il rappelle surtout à quel point le parti social-démocrate est structurellement divisé sur les enjeuxmigratoires. Un député travailliste de Birmingham,

Liam Byrne, donne ainsi sa vision des choses : «Nous sommes le parti de la classe ouvrière. Notreboulot, c’est de répondre aux préoccupations de cesgens-là. Ces temps-ci, ils nous disent clairement queleur inquiétude numéro un, c’est l’immigration. Il fautdonc qu’on se concentre là-dessus. Point barre. » Àl’adresse du Londonien Jeremy Corbyn, il insiste :« La classe moyenne de Londres n’aime pas parlerd’immigration. Ils pensent que c’est un sujet sale. »

Comme d’autres partis sociaux-démocrates en Europe,le Labour est fracturé entre un électorat progressistesur les questions sociétales à Londres (que certainsappellent les « buveurs de vin ») et une base ouvrièredans le reste du pays, laquelle pourrait être tentée parles discours alarmistes sur les dangers de l'immigration(les « buveurs de bière »). « C’est ce fossé qu’EdMiliband (le prédécesseur de Corbyn – ndlr) avaitcherché à combler, et il avait fini par s’aliéner lesoutien des deux groupes. Corbyn a défendu sansambiguïté la cause des migrants. Sur ce point, il s’estaligné sur la position de certains de ses adversairesde la ligne Blair. Mais des députés redoutent que cettestratégie ait de lourdes conséquences électorales »,poursuit George Eaton, dans New Statesman.C’est aussi dans ce contexte-là, celui d’une criseprofonde du Labour dont on voit mal comment ellesera réglée à court terme, Brexit ou pas, qu’il fautreplacer la mort de Cox. Cette élue tentait, depuis cesterres du nord de l’Angleterre où certains travaillistesont abandonné toute idée de faire entendre un discourspositif sur l’immigration, de porter inlassablement sesidéaux de solidarité internationale. Jusqu’à ce jourtragique du 16 juin 2016, elle semblait y être parvenue.

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Directeur éditorial : François Bonnet

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