arcoursparis rive gauchecaliko-dev.com/voie-express/files/parcours-prg.pdf · 2010-05-27 ·...

PARCOURS

Paris Rive Gauche

À la découverte d'un nouveau quartier

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BIENVENUE !

Vous voici au cœur de Paris RiveGauche, peut-être à l’occasion deSpectaculaire, la fête des sorties cultu-relles, ou peut-être par hasard ou parcuriosité…Ce quartier, c’est le parfait symbole denotre envie à tous, dans le XIIIe, d’asso-cier développement urbain et culture,

bureaux et vie de quartier, et tout simplement de faire vivreune ville.

Depuis près de vingt ans, se déploie entre la Seine, la gared’Austerlitz et le boulevard du Général-Jean-Simon, un quartier immense qui aujourd’hui se construit progres-sivement.Pôle universitaire, centre économique incontournable etnouvelle vie de quartier sont au rendez-vous de cette opération. Ces atouts que vous voyez se développer chaque jour ont des répercussions bien au-delà, venantrappeler si besoin que Paris et sa région restent dans unedynamique exceptionnelle.

Et c’est ainsi avec bonheur que je vous accueille ici, surles bords de la Seine, dans ce XIIIe arrondissement qui metient à cœur, pour vous faire découvrir ce nouveau quar-tier parisien rempli de modernité, de culture et de savoir.

Jérôme CoumetMaire du XIIIe arrondissement de Paris

TROIS PARCOURSL’AVENUE DE FRANCE 2-5

NOUVELLES VIES DE QUARTIER 6-9ACTIVES LIMITES 10-13

SIX QUARTIERSAUSTERLITZ NORD 14-19

TOLBIAC NORD 20-27MASSÉNA NORD 28-37

MASSÉNA BRUNESEAU 38-41MASSÉNA CHEVALERET 42-45

AUSTERLITZ GARE –TOLBIAC CHEVALERET – AUSTERLITZ SUD 46-49

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Les parcours

Parcours 1Parcours 2Parcours 3

Les quartiers

Austerlitz NordTolbiac NordMasséna NordMasséna BruneseauMasséna ChevaleretTolbiac Chevaleret - Austerlitz GareAusterlitz Sud

plan 15/09/08 11:15 Page 1

L’opération Paris Rive Gauche s’organisetout entière autour de l’avenue de France.

Celle-ci surmonte les voies ferrées pour former une crête que les différents quartiers,Austerlitz, Tolbiac, Masséna, rejoignentdepuis la Seine ou depuis la rue duChevaleret. En partant du pont Charles-de-Gaulle jusqu’à l’endroit où l’avenue deFrance s’interrompt, on voit les différentsétats d’avancement, des points de vues uniques sur les secteurs construits ou àvenir, et sur des paysages plus lointains queles futures constructions occulteront un jour.Aussi, on peut s’efforcer de dépasser l’aspectun peu austère d’une grande partie des bâti-ments de bureaux qui jalonnent l’avenue.Leurs façades lisses laissent toujours perce-voir de nombreux détails, leurs entrées sontsouvent somptueuses, et leurs couronne-ments originaux.

AVENUE DEFRANCE,

LA GRANDESUTURE

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Départ depuis le pont Charles-de-Gaulle.Dernière œuvre de l’architecte Louis Arretche, ila la particularité d’être absolument droit,contrairement aux autres ponts parisiens quiobservent une légère courbure. Caréné commeune aile d’avion, il devait se prolonger au traversde la halle de fer et de verre de la gare d’Austerlitz,juste en face. Il n’est plus prévu de transpercer la halle, maisl’ensemble de la gare et de ses abords va êtreréaménagé par l’équipe Arep Jean-MarieDuthilleul / Atelier Jean Nouvel / Michel Desvigne.C’est un bon emplacement pour regarder lequartier Austerlitz dans son ensemble et pouradmirer le "plug-over" ou "truc vert" qui habillela Cité de la mode et du design, anciensMagasins généraux réhabilités par Jakob &MacFarlane.

En s’avançant vers le quai de la Gare (qui nedoit pas son nom à la gare d’Austerlitz mais àune gare fluviale dont les travaux commencés auXVIIIe siècle ne furent jamais terminés), onmesure la taille du bâtiment de bureaux dontl’allure de proue marque l’entrée dans l’avenue.Son architecte, Christian Hauvette, lui a donné unton austère, renforcé par la surprenante absencede fenêtres à l’extrémité du bâtiment. Un point devue unique qui restera donc imprenable.L’avenue elle-même, dès son commencement,repose sur un sol artificiel, construit au-dessusdes quais de la gare d’Austerlitz. Au sol, les mul-tiples joints de dilatation font de l’avenue ungigantesque puzzle. Sur les trottoirs, des grillesd’aération signalent aussi la présence souter-raine de la gare.

Après l’immeuble de la Caisse des Dépôts etConsignations, malheureusement dépourvu decommerces au rez-de-chaussée, une ouverture àgauche permet de voir la Cité de la mode et dudesign ; à droite, la chapelle de la Pitié-Salpêtrièreest bien visible. C’est d’ici que partira une rue permettant la desserte de la gare d’Austerlitz.

En continuant sur le trottoir opposé aux immeu-bles, on peut mieux en apprécier les volumes etapercevoir leurs toits, plus fantaisistes. Il estaussi prévu de construire des immeubles surl’ensemble de ce côté droit de l’avenue, au-des-sus des voies ferrées.

La rue suivante descend vers une drôle deplace, sur le côté gauche de l’avenue. Sa formeest due à une usine de traitement des eaux quise trouve juste en-dessous. La fontaine-dragonconçue par Chen Zhen en évoque la présence. Sur le mur de gauche, deux plansschématiques en cuivre montrent cette usine etcelle qui l’a précédée. En avançant, cette fois lelong des immeubles, des escaliers se faufilententre les buildings, ils mènent au quartier d’ha-bitation en contrebas de l’avenue. L’embellieimmobilière a permis d’imposer aux promoteursla présence de commerces en pied d’immeuble,l’avenue est maintenant assez haute pour êtreplus généreusement plantée d’arbres.

À partir du boulevard Vincent-Auriol, l’ave-nue atteint sa largeur de 40 mètres et l’agence-ment conçu par Paul Andreu, l’architecte enchef d’Aéroports de Paris. Au milieu, un terre-plein central déroule deux rangées de ginkgosbiloba, ou arbres aux 40 écus. C’est une essence

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Le point rouge indique l’accès aux pompiers.

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magnifique mais qui a le défaut de pousser extrê-mement lentement, les arbres sont donc encorepetits.Les grilles qui protègent le pied des arbres seprolongent tout le long du terre-plein, car ellesrecouvrent aussi les aérations des voies ferréesqui passent en-dessous. Entre les deux rangéesd’arbres, une promenade partagée entre pié-tons et cyclistes. Avec les pistes sur les chaus-sées, cela fait quatre rangées de circulationréservées !

En continuant sur le trottoir opposé auximmeubles, passé le centre d’informations sur lequartier où s’exposent les derniers projets, la vues’ouvre sur l’ensemble du XIIIe. Comme ce côtéde l’avenue sera lui aussi construit à terme, ilfaut admirer maintenant la halle Sernam, unchef-d’œuvre de béton réalisé en 1928 parEugène Freyssinet.A gauche, on voit le MK2 Bibliothèque se maté-rialiser progressivement. D’abord quelques arbres,puis des colonnettes, puis le long bâtiment effiléqui ne paraît pas ses 300 mètres et 14 salles,tant les tours de la Bibliothèque le font paraîtreléger.

Le pont qui rejoint la rue Charcot préfigurel’implantation des constructions futures.Aujourd’hui, il domine la halle Sernam et permetd’admirer la légèreté de ses auvents. En continuant le long de l’avenue, on voit plus

loin à droite le magnifique volume noir du bâti-ment de J.-P. Viguier au coin de la rue Tolbiac.Ce point de vue disparaîtra bientôt au profit d’unaudacieux immeuble conçu par Rudy Ricciotti.En continuant vers la rue de Tolbiac, on peutobserver le mobilier urbain réalisé par J.-M. Wilmotte : bancs et mobiliers d’accrocha-ges pour les vélos conçus spécialement pour l’avenue, et feux de signalisation conçus origi-nellement pour les Champs-Élysées. D’ailleurs,l’avenue de France a longtemps été présentée

comme "les Champs-Élysées de l’Est parisien".En passant, on peut guetter les fumeurs de ciga-rettes dans les aimables anfractuosités queDusapin et Leclercq ont ménagées dans lafaçade de l’immeuble Accenture à gauche, aprèsle cinéma.

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À sa pointe, le MK2 s’allège et puis disparaît dans la verdure.

Le terre-plein de l’avenue de France.

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À partir de la rue de Tolbiac, l’avenueprend son visage définitif puisque ses deux rivessont construites, le temps de deux immeubles. A gauche, le bâtiment du groupe Accor, conçupar Norman Foster et Marc Rolinet, est une odeau verre et à ses possibilités. Remarquer en par-ticulier le système en accordéon des épais voletsde verre sérigraphié. A droite, le formidable immeuble de J.-P. Viguier,dont les colonnes métalliques monumentalesdégagent un portique le long de l’avenue. Il estconstitué de deux corps de bâtiment qui, par lavariété de leurs matériaux et le rythme de leursfenêtres, jouent une sobre déclinaison de mono-chromes noirs et crème. L’immeuble, construitde façon acrobatique au-dessus des voies ferrées, intègre aussi les communications entrela rue de Tolbiac, la rue du Chevaleret et la sta-tion de métro ligne 14.

Après le collège de Paul Chemetov àdroite et l’immeuble d’Anthony Béchu à gauche(le seul immeuble de bureaux qui ait des fenêtresqui s’ouvrent), une place se dégage à gauche.Très minérale, elle est occupée par une monu-

mentale et immaculée sculpture réalisée parAlain Kirili en pierre de Bourgogne : hommage àCharlie Parker. En regardant vers la Seine, la suc-cession des niveaux du jardin mène à l’esplanadedes Grands Moulins, entre les deux grands bâti-ments réhabilités pour accueillir des locaux univer-sitaires. De part et d’autre du jardin, le quartierMasséna dont Christian de Portzamparc a fait unpassionnant laboratoire d’urbanisme.En continuant après la sortie arrière du RER C, réa-lisée par Antoine Grumbach tout comme le pôled’échanges Bibliothèque-François-Mitterrand, lavue se dégage sur la droite. Il faut en profiter, avantque les nouvelles constructions ne le cachent,pour observer le refuge de l’Armée du Salut réalisépar Le Corbusier en 1933, reconnaissable à sesdécors de couleurs primaires.

Voilà, c’est pour l’instant le bout de l’ave-nue. Elle s’arrête net devant les bâtiments uni-versitaires. Au loin, on peut imaginer son prolon-gement, son évasement jusqu’au boulevard duGénéral-Jean-Simon, où une place monumen-tale, nouvelle porte de Paris, se prolongera enpatte d’oie vers Ivry. C’est dans ces territoires deconquête urbaine que la municipalité réfléchit àla possibilité de construire des tours, aux limitesentre Paris et les communes limitrophes.

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Le refuge de l’Armée du Salut.

Fin de parcours provisoire.

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Moins de dix années séparent les deuxquartiers d’habitation Tolbiac et

Masséna et, pourtant, quelle différence ! D’un côté, l’accord des pleins et des videsse joue sur des masses impressionnantes,à l’échelle de la BNF ; de l’autre, les îlotsalignent de classiques rectangles maisleur agencement interne, où les espaceslibres sont offerts à la rue, dessine un pay-sage original d’immeubles qui ne se tou-chent jamais mais sont toujours liés par unsavant jeu de matières et de couleurs.Les commerces n’y sont pas encore aussiprésents qu’on le souhaiterait, mais il yrégne déjà une véritable vie locale. Ceparcours propose de les arpenter chacunet de traverser leurs équipements : la BNF,bien-sûr ; les équipements universitairesqui ont été entièrement intégrés à laconception du quartier Masséna ; et troisjardins.

NOUVELLESVIES DE

QUARTIER

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De part et d’autre de la BNF, les premiè-res constructions de Paris Rive Gauche se limi-tent à des logements sociaux et intermédiaires ;le quartier était trop isolé pour intéresser les promoteurs privés. Le site était une vaste fricheindustrielle au milieu de laquelle trônait le grandvide que délimitent les escaliers de la BNF.Roland Schweitzer, l’architecte coordonnateur,choisit d’y opposer des îlots denses et refermésautour de jardins publics. Le jardin James-Joyceest donc enclos derrière un rempart d’immeu-bles entourés de petites rues qui, grâce à de larges jardinières, apparaissent comme son pro-longement naturel. L’ensemble est conçu parl’équipe de paysagistes, Desvigne & Dalnoky.

Au coin du jardin, la chapelle Notre-Dame-de-la-Sagesse de P.-L. Faloci offre un lieu decalme dans une architecture très dépouillée. La chapelle paraît grande lorsqu’on la regarde,car elle se dresse dans le jardin, son clocher estpourtant deux fois moins grand que les immeu-bles massifs qui l’entourent.

À la pointe du MK2 Bibliothèque, une lon-gue percée sépare le cinéma de la Bibliothèque.C’est un lieu de déambulation tranquille et rela-tivement abrité du vent. Au loin, la cheminée del’usine d’incinération des déchets à Ivry donneune idée de l’étendue du quartier. Derrière, ondistingue les flèches de Notre-Dame.

À l’autre extrémité, l’aménagement convi-vial de la petite place devant l’entrée du cinémaapporte un peu de réconfort, après la traverséede la très belle et très cérébrale esplanade de laBibliothèque. En continuant dans la mêmedirection, les rues Olivier-Messiaen et Marie-Andrée-Lagroua-Weill-Hallé flottent entre l’ave-nue de France et les logements du quartierMasséna. Ce sont des futures rues commerçantesoù sont déjà présents des agences bancaires,une librairie, un supermarché et une pharmacie.Sur la gauche, les rues étroites qui descendentvers la Seine ne sont pas bordées mais ponc-tuées d’immeubles aux formes et aux couleursvariées. C’est le produit du schéma d’aménage-ment de Ch. de Portzamparc qui repose sur unéquilibre entre implantation d’immeubles à l’alignement sur la rue et aménagement d’espaces libres et privés au contact de la rue.Ce principe, baptisé "îlot ouvert", où aucunimmeuble n’est mitoyen mais où les espaceslibres restent privés, est un système génératifaudacieux qui trouve dans l’ensemble du quartier une très belle illustration.

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Au-dessus des ruelles, les immeubles continuent.

et protéger l’esplanade de la BNF.

Le MK2 vient refermer

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En haut du jardin, on a une vue d’ensem-ble sur les immeubles d’habitation et sur lesbâtiments réhabilités des Grands Moulins et dela Halle aux Farines où s’est installée la nouvelleuniversité. Toujours en continuant par la rueMarie-Andrée-Lagroua-Weill-Hallé, difficile dene pas remarquer l’immeuble de logements deFrédéric Borel, joyeux jaillissement de matièreset de formes. Puis, juste après, le petit bijou zenréalisé par Guervilly et Mauffret pour l’UFR debiologie.

La rue Hélène-Brion descend vers laSeine. On la parcourt comme une collection d’ar-chitecture contemporaine avec des bâtiments quiont tous, grâce au système d’îlot ouvert deChristian de Portzamparc, une forte présence.A droite en descendant, François Chochon et Laurent Pierre ont choisi pour le bâtiment de l’UFR des sciences de la vie un langage architectural foisonnant, presque proliférant, oùchaque laboratoire affirme une forme et desmatériaux propres. En face, une armature debéton vert aux formes végétales recouvre un desbâtiments de Badia et Berger, elle est destinée àêtre recouverte d’authentique végétation.L’immeuble et son voisin sont réunis par unecour ouverte de grande qualité, à la fois courd’immeuble et cœur d’îlot.

Au carrefour suivant, s’opposent l’austèrebâtiment de Chaix & Morel pour l’UFR des scien-ces exactes et le gai empilement de cubes or etchocolat de Bekmann & N’Thépé. Cette construc-tion est l’une des rares à avoir pris en compteune nécessaire économie des ressources, avecdes cellules photovoltaïques sur son toit terrasseet un système de récupération des eaux de pluie

pour arroser le jardin commun perché sur la largeterrasse du premier étage. Rejoindre ensuite laSeine en longeant les bâtiments du StudioBellecour puis de Henri Gaudin. Tourner à gauchesur le quai Panhard-et-Levassor.

En longeant le quai, entre les silos à bétonsur les berges, l’ancienne Halle aux Farines et lesGrands Moulins transformés en université, onpeut imaginer l’atmosphère industrielle qui futlongtemps celle du quartier. L’esplanade Pierre-Vidal-Naquet est un lieu de repos et de rendez-vous pour les étudiants. Un peu vide actuelle-ment, trois emplacements y sont réservés pourdes kiosques. De part et d’autre, les très bellesréhabilitations de la Halle aux Farines parNicolas Michelin et des Grands Moulins par RudyRicciotti. On peut remarquer, avant de remonterla rue Thomas-Mann, les résilles de béton quihabillent les fenêtres sur quais des GrandsMoulins, et leurs éclairages en cocons fantaisis-tes sur la corniche (conçus par Yann Kersalé).

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à la cohérence du paysage.

Couleurs et formes variées ne nuisent pas

Les Grands Moulins réhabilités par Rudy Ricciotti.

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La rue René-Goscinny est au final la seuleà être bordée de part et d’autre de bâtimentsd’habitation, de jardins et d’équipements scolaires. Elle est donc à l’image d’un quartierd’habitation banal que le système de l’“âge troisde la ville” proposé par Christian de Portzamparcpourrait répéter à plus grande échelle...

En redescendant la rue des Frigos, onchange totalement d’atmosphère. A gauche, lesFrigos sont un site artistique installé depuis plusde trente ans dans d’anciens entrepôts frigorifi-ques de la SNCF. Après une longue période d’opposition frontale entre les artistes et la Villede Paris qui projetait de démolir l’immeuble, leprocessus de concertation et le changement demajorité politique ont conduit, cahin-caha, àl’achat du bâtiment par la Ville, à la pérennisa-tion de la structure, et à quelques compromissur les constructions qui l’environnent. A l’extré-mité de la rue des Frigos, traverser la rue Neuve-Tolbiac et s’engager dans la rue Choderlos de Laclos entre les deux beaux immeubles de

logement de Philippe Gazeau à droite et Brunet-Saunier à gauche.

Au coeur du square Georges-Duhamel,l’activité de l’avenue de France, de la rue Neuve-Tolbiac et des quais paraît lointaine. Le jardin,en contact direct avec les immeubles qui l’entourent, a permis la construction d’agréableslogements en rez-de-chaussée. De part et d’autre, les immeubles de Francis Soler et deBrunet-Saunier font assaut de fantaisie décorative, fresques sérigraphiées d’un côté,jeux typographiques sur les balcons de l’autre.

La traversée de l’esplanade de la Biblio-thèque est aussi l’occasion de profiter du pano-rama sur la Seine et la rive opposée. Avec un peude courage, on peut s’engager jusqu’au milieude la passerelle Simone-de-Beauvoir, lancée parDietmar Fechtinger comme un pont de cordevers la terrasse de Bercy, et y apprécier de plusloin la façade urbaine du quartier Tolbiac.

À l’extrémité de l’esplanade, on comprendpourquoi les premiers utilisateurs de laBibliothèque, qui arrivaient depuis le métroQuai-de-la-Gare en bas de ces marches, trou-vaient l’endroit inhospitalier. En face, la série defenêtres verticales de l’immeuble qui fait face àla Bibliothèque, composition très formelle deFranck Hammoutène, paraît très inhospitalière,mais elle ne nuit en rien à la qualité de vie desappartements qu’elle protège.

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Baies sérigraphiées de l’immeuble de Francis Soler.

La passerelle Simone de Beauvoir,

seul pont parisien qui descend vers son centre.

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Les quartiers Austerlitz, Tolbiac etMasséna sont presque terminés, mais

de l’autre côté ou au-delà de l’avenue deFrance, la ville reste à construire, à êtreinventée. Une partie des choix a été faite,mais de nombreuses inconnues subsis-tent.C’est là, le long de la rue du Chevaleretpuis du boulevard du Général-Jean-Simon,que se jouera le face-à-face entre le"vieux" XIIIe et le nouveau quartier, que serarelayé l’esprit d’innovation de la halleSernam de Freyssinet. Là qu’Ivry rejoindraParis, que le tramway "civilisera" lesMaréchaux, et que se dessineront des tourset un nouveau paysage parisien.En attendant les travaux, il reste quelqueslieux en friche, où vibre encore la poésiedes possibles. On peut visiter ces coins etrecoins, coulisses d’une ville ailleurs bienpolicée.

ACTIVESLIMITES

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Au coin du boulevard Vincent-Auriol et del’avenue de France, le principe général d’aména-gement de Paris Rive Gauche bute sur un ultimedéfi technique : il est presque impossible ici deconstruire au-dessus des voies ferrées, car celles-ci, en se pressant pour passer sous le boulevardVincent-Auriol, ne laissent aucune place pour desappuis. En regardant vers la halle de la gared’Austerlitz, on voit le territoire ferroviaire quisépare encore l’avenue de la Pitié-Salpêtrière.Comment les relier ? Est-il possible de laisser cesvoies à l’air libre ? C’est Bernard Reichen qui estchargé de cette réflexion.

Plus au sud, aux deux coins de la rueLouise-Weiss, un immeuble de bureau de HenriCiriani à gauche, un autre d’Adrien Fainsilber àdroite.

Un peu plus loin dans la rue Louise-Weiss,à gauche, un long immeuble de bureaux intègreune promenade publique surélevée où se sontinstallées des galeries d’art contemporain. Au milieu de ces galeries, un balcon offre unevue unique sur la halle Sernam, chef-d’œuvre debéton d’Eugène Freyssinet (1928). Regarder enparticulier les très fins auvents de béton pour les-quels furent expérimentées les toutes premièrestechniques de béton précontraint.

Entre la rue Louise-Weiss et la rue Dom-rémy, l’aménagement de la rue du Chevaleretreste entièrement à concevoir. La rue Charcot adéjà été prolongée jusqu’à l’avenue de France,c’est un autre lieu d’où apprécier la halleFreyssinet. Peut-on la conserver tout entière ?Faut-il la sectionner ? Dans quel sens ? Quellesfonctions accueillerait-elle ? Est-ce là un empla-cement adapté pour le futur tribunal de grandeinstance ? C’est à Pierre Gangnet qu’a été confiéela conception de ce secteur.

La rue Neuve-Tolbiac franchit la rue duChevaleret pour rejoindre la Seine, un immensepont métallique la prolongeait autrefois au-dessus des voies ferrées. Elle est maintenantaccessible par des ascenseurs et des escaliersmécaniques abrités par le magnifique immeublede J.-P. Viguier. De l’autre côté de la rue, RudyRicciotti édifiera un audacieux immeuble debureaux, de commerces et de logements entière-ment recouvert d’un treillis de bois. A peine plusloin dans la rue du Chevaleret, on passe devant lestrois couleurs de briques des beaux immeublesd’aspect new-yorkais de Brenac & Gonzales, puisdevant une autre liaison avec le nouveau quartier.

Ce large escalier encadré de végétation est une des "fenêtres végétales" conçues parBruno Fortier, l’architecte coordonnateur de cesecteur. Ni tout à fait escalier, ni tout à fait jardin,

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La rue du Chevaleret et le refuge de l’Armée du Salut.

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l’échancrure est à l’échelle des immeubles quil’entourent et offre un espace d’agrément enmême temps que de circulation.

Plus loin, on découvre une autre liaisonréalisée par Bruno Fortier entre le vieux XIIIe etParis Rive Gauche. La rue des Grands-Moulinsest une voie nouvelle qui part de la rue Cantagrelet continue jusqu’à la nouvelle université. J.-P.Buffi y a déjà édifié un ensemble de logements/clinique et, de l’autre côté, Yves Lion y construitles nouveaux locaux de l’Inalco. Un peu au-delà,sur la droite, un étroit immeuble décoré des cou-leurs primaires. C’est l’arrière du très célèbrerefuge de l’Armée du Salut réalisé par LeCorbusier en 1933. L’immeuble se voit mieuxdepuis la rue Cantagrel ou depuis l’avenue deFrance. En face, d’importants travaux sont encours pour préparer la construction de logementset d’équipements, le long de la rue et au-dessusdes voies ferrées.

Étrange carrefour que celui de la rue duLoiret avec la rue Cantagrel et la rue du Chevaleret.Il y règne une ambiance de fin de ville. On voit lesstructures de béton s’empiler au-dessus de la rueWatt et la rue du Loiret finir en butée sur le talusdu boulevard du Général-Jean-Simon. Si l’oncontinue malgré tout dans cette direction, ontrouve d’abord sur la droite, aux numéros 7 et 9,une petite maison villageoise et sa petite couravant qui pourraient dater du XVIIIe siècle.

Puis au fond de la rue du Loiret, se nichel’ancienne gare Masséna, désaffectée après ledéplacement de la station au niveau de la rue deTolbiac en correspondance avec la ligne 14. Le petit bâtiment va être réhabilité pour accueil-lir la Coopérative de rue et de cirque et le Théâtrede la marionnette à Paris. En utilisant les esca-liers de la gare, on peut grimper jusqu’au boule-vard Masséna ; c’est un peu sportif mais celavaut le détour. Dans sa partie surmontant lesvoies ferrées, le boulevard a perdu sa qualité de“maréchal”, il a été rebaptisé boulevard duGénéral-Jean-Simon.

En se dirigeant vers la Seine, on peut voirsur la gauche l’avenue de France s’arrêter net,

comme découpée, en balcon au-dessus des voiesferrées. Elle se prolongera jusqu’au boulevard où sera créée une nouvelle porte de Paris. De là,partiront aussi des jonctions vers Ivry. C’est dansce secteur, entre le boulevard et la limite commu-nale, qu’il est projeté de construire des tours. Adroite, l’immeuble industriel Berlier qu’aconstruit Dominique Perrault et pour lequel il aobtenu l’Équerre d’argent. Il installa son agencedans ce très radical cube de verre, d’où il pilotaensuite le chantier de la Grande Bibliothèque.

En continuant sur le boulevard du Général-Jean-Simon, on laisse à gauche l’ovni de l’agenceX’TU pour la faculté de chimie, puis l’école d’ar-

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La "ferme" de la rue du Loiret.

L’avenue de France en suspens.

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chitecture de Frédéric Borel. Cette façade sera apriori inaccessible, car des trains en provenancedu sud-est longeront le boulevard pour ensuiteplonger vers les voies de la gare d’Austerlitz.Frédéric Borel y a tout de même aménagé unepetite porte dans le cas où la construction d’unepasserelle piétonne au-dessus des voies ferréesserait possible.C’est périlleux, mais il faut maintenant traverserle boulevard pour atteindre l’escalier qui descendvers le quai. Un fois en bas, on rejoint l’écoled’architecture en longeant le quai à gauche.

L’école d’architecture ne se limite pas au bâtiment futuriste en forme de plateforme off-shore que l’on voit du boulevard du Général-Jean-Simon, elle comprend aussi l’ancienne

usine d’air comprimé de la Sudac (la Sociétéurbaine de distribution d’air comprimé alimentaitles horloges publiques de Paris et de nombreuxascenseurs). Sous le beau toit en béton de l’usine,une magnifique bibliothèque/matériauthèque àlaquelle on accède par un escalier hélicoïdalconstruit dans la cheminée.

En contournant l’école d’architecture, onlonge un hôtel industriel des années 80 récem-ment requalifié par Valode & Pistre pour accueil-lir des bureaux et des entreprises de bio techno-

logies. Surnommé "Gattaca" par ses usagers, il s’organise autour d’un square que l’on peut traverser. En sortant du Biopark, prendre immé-diatement à gauche, vers le bas.

Revoilà la rue Watt. Rendue célèbre par LéoMalet, Boris Vian ou par le Doulos de Jean-PierreMelville, elle passait sous les voix ferrées dans uneambiance lumineuse et sonore unique. Mais lastructure métallique qui la surmontait, les colon-nettes métalliques et les réverbères début du siè-cle ont disparu. C’est à Bruno Fortier et à SylvainDubuisson que revient le privilège de raviver cetterue, dans une ambiance très futuriste cette fois.

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lLe Biopark avec, au fond, la Halle aux Farines.

UFR de chimie et école d’architecture.

Attention travaux !

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Christian Devillers est né en1946. Après les Beaux-Arts,il a poursuivi ses étudesd’architecture aux Etats-Unisdans l’atelier de Louis Kahn.Un temps associé à Paul

Chemetov, il obtient l’Équerre d’argent en1984 pour un parking à Saint-Denis. Il seconsacre ensuite à l’enseignement et à larecherche. Il crée son agence en 1990,qui se partage entre le projet urbain et la construction. Il reçoit le Grand Prix de l’urbanisme en 1998.

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Dans l’angle aigu entre l’avenue Pierre-Mendès-France (qui prolonge ici l’ave-nue de France) et le quai de Seine, il fal-lait construire une importante quantitéde bureaux dans des conditions propres à susciter l’intérêt de gros investisseurs ; il fallait aussi offrir deux façades noblessur la Seine et l’avenue que sépare undénivelé de 8 mètres ; il fallait construireà l’aplomb des voies ferrées de la gared’Austerlitz récouvertes par l’avenue ; et enfin faire le lien avec le quartier d’habitation qui se situe au niveau du quai. A ces contraintes, on peut ajouter la présence d’une usine de traitement des eaux en sous-sol et l’impossibilité de construire au-delà de 12 étages.En organisant des percées et des escaliers,en imposant des passages traversants auximmeubles de bureaux, Christian Devillersest parvenu à tisser le lien entre les deuxespaces publics majeurs de l’avenue

Pierre-Mendès-France et du quai, et à pré-server la tranquillité et l’accès au quartierde logements. Initiée par l’immeuble à lapointe commandité par la Caisse desDépôts, puis soutenue par le redémarragede l’immobilier d’entreprise, l’opérationfut un succès.Mais pour l’animation des quais et de l’avenue, le contexte économique ne permettait pas d’imposer aux premierspromoteurs des commerces en rez-de-chaussée. Ceux-ci ne sont présents qu’enhaut de l’avenue, laissant des façades fermées devant la gare d’Austerlitz et surles quais. Le long développé des façadesde bureaux sur l’avenue de France faitface aujourd’hui au surplomb de l’avenuePierre-Mendès-France sur les voies ferrées.Lisses et vitrées, elles sont couronnées pardes emboîtements de formes plus libres,discrètes coquetteries d’un monde de ban-ques qui se doit à une austérité de façade.

On pourrait croire, à Austerlitz Nord, que le projet urbain n’est que le fruit des contraintes, tant celles-ci sont nombreuses.

Trop de contraintes ?

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Cette figure de proue de l’avenue réalise, dansune grande rigueur, une transition difficileentre la ville ancienne et le nouveau quartier,

et entre différents niveaux (7 mètres de dénivelé s’enroulent autour de son nez). Son architecture modulaire s’organise autour d’une large rue intérieure,une des premières de cette importance dans un immeuble de bureaux.Premier immeuble du secteur, on lui reproche sa froideur et l’absence de commerces.Mais au crépuscule, sa façade sur la Seine devient une immense fenêtre irisée par la mise en lumière de James Turrell.

Bureaux, 21 700 m2

CHRISTIAN HAUVETTE, 2002(Grand Prix d’architecture 1991)

Caisse des Dépôts & Consignations

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Bureaux, 46 750 m2

J.-F. JODRY & R. TURNER, 2003

Caisse nationale des Caisses d’Épargne

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Derrière ses atours classi-ques d’immeuble debureaux, ce bâtiment

cache une résidence étudiante. Le principe de ce programme mixteest né de la concertation sur l’aménagement du quartier. Ainsi,l’immeuble devient moins monoli-thique, il accompagne le changementd’échelle entre la monumentale avenue Pierre-Mendès-France et le petit quartier de logementsqui se niche en contrebas.

Bureaux, 25 800 m2

et 122 logements pour étudiantsO.-C. CACOUB, 2006

Natixis

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Comme le nez aumilieu de la figure.Ce bâtiment a

longtemps été ignoré desParisiens alors qu’il occupeune position exceptionnelle :c’est le seul immeuble desquais de Seine qui a "lespieds dans l’eau". Pourtanton ne le voyait pas, les entre-pôts et les magasins d’ameu-blement bordaient le quaid’Austerlitz, occultant lefleuve ; les automobilistespassaient en dessous dansl’empressement de la voieexpress ; le pont Charles-de-Gaulle et la passerelleSimone-de-Beauvoir ne permettaient pas encored’en voir la structure debéton, à la pointe de la technologie lors de saconstruction en 1907.Le site a été véritablementreformulé par Jakob &MacFarlane en respectantl’esprit novateur de l’immeu-

ble : un "truc vert" ou"plug-over", impossible àréaliser sans l’aide desmoyens modernes de calcul,a été adjoint à la structuremaintenue du bâtimentd’origine. Cette enveloppecontemporaine faite de pliset replis d’une peau demétal et de verre, accueilleles rampes, les escaliers etles coursives qui desserventla toute nouvelle Cité de lamode et du design. Le bâtiment est aussi sur-monté d’une exceptionnelleterrasse de 280 mètres delong sur la Seine.

Équipement culturel de commerceet de loisirs, 11 200 m2

GEORGES MORIN-GOUSTIAUXPUIS D. JAKOB & B. MACFARLANE1907 puis 2008

Institut français de la Modeet commerces Docks en Seine

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Bureaux, 22 740 m2

J.-M. WILMOTTE, 2005

Natixis04

L’immeuble, comme son voisin immédiat,devait pouvoir être

traversé de part en part, depuis la Seine vers l’avenue. Cettecontrainte a été l’occasion d’amé-nagements intérieurs généreux,des grands atriums que les esca-liers et les balcons rendent moinssolennels.

Bureaux, 24 000 m2

ATELIER QUATRE + (P. VIRNOT & B. MICHEL), 2003

Natixis

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Sur une parcelle compliquée, deuxtriangles curvilignes associés par lapointe, le bâtiment de Valode &

Pistre a une allure de simplicité. À la fois fin,élancé et très dense, il accompagne délicate-ment l’avenue Pierre-Mendès-France jusqu’auboulevard Vincent-Auriol. Son élégantefaçade vitrée ménage quelques transparencesvers le quartier d’habitations en contrebas,dominé mais pas écrasé.

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C’est le dernier pont circulé construit à Paris. Sa très large chaussée n’est pastrès avenante mais sa forme générale,

qu’un savant éclairage nocturne met bien envaleur, apparaît plus intéressante. Vu du dessous,on comprend que le pont est conçu comme uneaile d’avion, soutenue par des corolles d’acier quiparaissent extraordinairement fines comparées au poids apparent de l’ouvrage.

Pont Charles-de-GaulleL. ARRETCHE & R. KARASINSKI, 1996

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133 logements sociaux

La Sablière

Bureaux, 18 900 m2

D. VALODE ET J. PISTRE, 2002

Orange Business Services


Cette fontaine-dragon de la place Augusta-Holmes(compositrice proche de César Franck puis de Wagner) est la dernière œuvre de Chen Zhen,

puisqu’elle fut achevée par Xu Min, huit ans après la disparition de l’artiste. Un mur aveugle cache l’accès à une usine de traitement des eaux de la Seine enterrée sous la place. Son schéma estfiguré sur le mur ainsi que celui de l’usine qu’elle a remplacée.Le mur se déforme sous la poussée du corps d’un dragon,animé par l’énergie de l’eau dont il est un symbole. Il émerge encore trois fois du sol, avant de replonger dans les tréfonds d’où il tire sa puissance.

Danse de la fontaine émergeanteCHEN ZHEN & XU MIN, conçue en 1999, achevée en 2008

Mise en couleur du parking AusterlitzCHRISTOPHE CUZIN

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L’emplacement de cettevolée d’escaliers aux géné-reux paliers ne doit rien

au hasard. Elle se situe rigoureuse-ment dans l’axe de la chapelle de la Pitié-Salpêtrière qu’on peut admirerdepuis l’avenue.

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Rue François-Bloch-LainéIN SITU, PAYSAGISTES, 2003

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Roland Schweitzer, né en1925, est un ancien élèved’Auguste Perret et de JeanProuvé. Architecte urbaniste,

il a été professeur à l’École d’architectureParis Tolbiac de 1969 à 1991, et spécialiste de l’architecture en bois. Expert auprès de l’Unesco-UIA pour la formation dans le domaine de l’architecture,il avait aussi été architecte coordonnateurde la ZAC Reuilly dans le XIIe arrondisse-ment où il a réalisé la fontaine Vivaldi.

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Pour faire opposition à l’esplanade de laBibliothèque, Roland Schweitzer s’inspiredes bastides du XIIIe siècle. Il propose des petites unités urbainesencloses par des façades blanches et droites comme des à-pic. Plutôt que desbalcons ou des bow-windows, il privilégiedes terrasses et des loggias creusées ourainurées dans la façade à des niveauxprédéterminés. Ces façades massives sont à peine inter-rompues par des rues étroites et surmon-tées de balcons, celles-ci conduisent à desdes jardins publics servant de vaste courcommune aux immeubles qui les entou-rent. Cet ordonnancement assez directiffait l’objet de résistances, Francis Solerpar exemple construit des balcons à tousles étages et couvre entièrement l’immeu-ble de baies vitrées aux sérigraphies colorées !

Entre l’avenue de France et les jardinsintérieurs, les immeubles de bureaux sesont limités à l’architecture standardiséequi rassure les investisseurs. Seul le bâtiment de Dusapin & Leclercq pour Accenture, avec ses creux habités, fait exception.Côté Seine, la façade du quartier est très organisée, elle assume mieux sonemplacement exceptionnel que dans le quartier Masséna. Cette cohésion trèsforte est basée sur un élégant jeu de masses ; en particulier, le deuxième étageest souligné de part et d’autre de la BNFdont l’esplanade est à ce même niveau,créant une longue ligne horizontale quiunifie le quartier. Ce bandeau permetégalement aux habitants du premierétage d’avoir une vue dégagée sur l’esplanade et non une vue sur lesemmarchements de la BNF.

A l’ombre des quatre toursLa principale caractéristique du quartier Tolbiac, où se sont construitsles tout premiers immeubles de Paris Rive Gauche, c’est qu’il estdominé par la Bibliothèque nationale de France, immense vide quiscinde le quartier d’habitation en deux.

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81 logements intermédiairesJ. RIPAULT & D. DUHART,1997

L’immeuble est caractéristiquede ce que Roland Schweitzervoulait pour son quartier, uneatmosphère enclose autour

d’un cœur plus relâché, les bandeauxfilants et le deuxième étage se prolon-geant au-dessus de la rue. Les contraintesn’ont pourtant pas empêché une expres-sion personnelle de l’architecte.

Chapelle Notre-Dame-de-la-SagessePIERRE-LOUIS FALOCI, 2000

Au cœur d’un quartier dense, cetimmeuble réservé, sans ostentation,donne une immédiate impression de sérénité. Le geste monumentalconjugué et la faible taille ramènent le visiteur à l’échelle du jardin, du sol,et préparent à la spiritualité, à l’intériorité du lieu éclairé par des ouvertures à peine visibles.

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76 logements sociauxPIERRE GANGNET, 1996

C’est, après la BNF, le premier immeuble construit dans le cadre de l’opération Paris Rive Gauche.

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46 logements sociaux1997

Accor

Bureaux, 7 300 m2

MARC ROLINET, 2001

CNCE

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125 logements en accessionsociale à la propriétéFRANCK HAMMOUTÈNE, 2000

C’est l’immeublele plus "exposé" àla Bibliothèque.

Franck Hammoutène réus-sit ici, dans le plus strict respect des orientationsdonnées par RolandSchweitzer, à exprimer un style très personnel. La façade qu’on croiraitdécorée de codes-barres estune double peau, tenduedevant les fenêtres des habi-tants qui font face à laBibliothèque, par un subtiljeu de décalage entre lesfenêtres et les ouvertures.Chaque appartement a unevue différente sur le monu-ment, changeant sans cesse

selon la position dans lapièce. Ce rythme apparem-ment aléatoire mais motivépar la disposition intérieuredes ouvertures était alorstrès novateur. On peut voirdans les parties plus récen-tes de la zone qu’il estdevenu un effet esthétiquetrès couru.C’est un des premiersimmeubles d’accessionsociale à la propriété, lesbénéficiaires de ce dispositifétaient choisis selon l’ordrede leur arrivée. Mais aprèsla cohue que cela déclan-cha, le système d’attributionfut modifié pour les autresimmeubles.

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École élémentaire, 12 classes56 logements intermédiairesP. BARTHELEMY & S. GRINO, 1998


Piscine Joséphine-BakerROBERT DE BUSNI, 2006

C’est la seule piscine flottante de Paris.Elle succède aux bains Deligny quiavaient coulé en 1993. Assez sobre, enforme de galet, selon son concepteur,

le bassin de 5 000 tonnes repose sur vingt flotteurs métalliques. Afin d’être utilisable étécomme hiver, elle est recouverte d’une verrière de 60 tonnes sur toute sa longueur, qui se replied’un seul côté. L’opération nécessite le ballastagede 250 m3 d’eau pour que la piscine ne soit pasdéséquilibrée. L’eau du bassin est extraite de laSeine et traitée dans une ministation d’épurationau sein même de l’équipement.

20Bureaux, 15 500 m2

ADRIEN FAINSILBER, 2000

Sanofi Aventis

Adrien Fainsilber reprendcôté jardin, le même principede mur de verre agrafé, raidipar des filins d’acier inoxyda-

bles qu’il avait mis en œuvre à la Citédes sciences et de l’industrie. Ce mursépare, sur toute la hauteur de l’im-meuble, le jardin d’un atrium dont ilserait le prolongement privé.

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Bureaux, 23 500 m2

F. DUSAPIN - F. LECLERCQ, 2001

Accenture

Peut-être en écho aux immeubles de logements situés unpeu plus bas, les façades de cet immeuble de bureaux sedémarquent des autres constructions de l’avenue de Francepar les larges alcôves qui s’y enfoncent. On y trouve de lavégétation et des petits balcons où on aperçoit souventquelqu’un téléphoner ou griller une cigarette. Conçucomme une série de lofts, ou bureaux à vivre, l’immeubleréussit bien à présenter un visage humain.

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Bureaux, 20 000 m2

P. CHAIX & J.P. MOREL, 2001

Orange Business Services

77 logements intermédiairesG. MAURIOS, 1997

La Bibliothèquea fondé le quar-tier, en lui faisantun peu violence,

puisqu’elle n’était pas pré-vue dans les schémas d’ur-banisme qui se précisaientinitialement pour le secteur. Avec un projet decette importance, trois foisla surface du CentreGeorges-Pompidou,Perrault a compris quec’était bien lui qui posait la première pierre et quece seraient les autres qui se plieraient à ses choix.Plutôt qu’une forteresseoù les livres seraient pré-cieusement protégés, ilcrée un vaste espace ouvertà tous, une grande espla-nade creusée d’un cloîtrearboré où les chercheursseraient au calme. On asouvent comparé les qua-

tre tours à des livresouverts, il s’agit plutôtd’une pure compositionabstraite qui met lecontenu en majesté plutôtque ses serviteurs ou visiteurs. Mais ces derniersont longtemps nourri del’amertume devant les dif-ficultés imposées pour yaccéder, entre les grandsemmarchements, l’espla-nade glissante et ouverteaux vents et les travelatorsà l’arrêt perpétuel. Mais laconstruction du MK2 puisde la passerelle ont com-mencé d’humaniser cetespace que des manifesta-tions temporaires com-mencent aussi à investir.

Bibliothèque, 290 000 m2

DOMINIQUE PERRAULT, 1995BNF François-Mitterrand

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11 107 logements sociauxJEAN-PIERRE BUFFI, 1997


Cinéma, 14 salles de projection, 2 700 siègesJEAN-MICHEL WILMOTTE, 2003

MK2 Bibliothèque

Le MK2Bibliothèquehumanise lesabords de la

Bibliothèque et de l’avenuede France. Il profite aussi de la massedes tours pour donner, encomparaison, une impres-sion d’ouverture, de légè-reté et de transparence.C’est une réussite, car uncinéma n’a pas de fenêtreset que ses salles immensesrisquent d’en faire unénorme cube opaque,comme à Bercy.

Sur l’avenue, il apporte une touche végétale qui,sur 300 mètres, se matéria-lise doucement pour deve-nir un restaurant, puis unegalerie de commerces culturels accessible aupublic et enfin une entréemonumentale rendueaccueillante par un gigan-tesque auvent.L’aménagement intérieursemble se référer aux aéroports et les 14 sallessont équipées des fauteuilconçus par Martin Szekelyqui permettent aux amoureux de relever les accoudoirs.

81 logements intermédiairesPHILIPPE GAZEAU, 1996

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Bureaux, 24 400 m2

JEAN-MARIE CHARPENTIER, 2001

Natixis

Bureaux, 20 300 m2

G. THIN - F. CIANFAGLIONE - P. GRAVEREAUX, 1998

Sanofi Aventis

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Jardin Georges-DuhamelPAUL BRICHET – CABINET ARPAGE, 1998

93 logements intermédiaires et crècheFRANCIS SOLER, 1997

C’est au graphiste et affichiste RomanCieslewicz que l’on doit ces baies vitrées colorées qui font face à la BNF. Elles ont étéinspirées par les fresques du XVIe siècle de Giulio Romano au palais du Té à Mantoue.Ces motifs répétitifs égayent un quartier biensérieux et limitent l’effet de transparence pourles habitants de cet immeuble totalement vitrémalgré les directives données par RolandSchweitzer. Toujours en contrevenant auxdirectives architecturales, Francis Soler prolonge les planchers des appartements au-delà des baies vitrées, ce seront à la fois des pare-soleil et des petits balcons parisiens,c’est-à-dire à peine accessibles.

95 logements sociauxJ. BRUNET - E. SAUNIER, 1997

Autre écho à la Bibliothèque, les bal-cons de verre sérigraphié déclinent desnoms et des phrases de la littératurefrançaise en un jeu typographique.C’est une version pacifiée du bâtimentde Soler, plus aimable, moins brute.L’immeuble appartient à l’organismede logement de la SNCF, la Sablière,comme l’ensemble en brique de la ruede Bellièvre ou celui, récent, de la ruedu Chevaleret.

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Jardin James-Joyce et les rues qui l’entourent

M. DESVIGNE & C. DALNOKY,1996Pour unifier l’espace intérieur de ce petit quartier d’habitation,les architectes ont prolongé le jar-din dans les rues au moyen de lar-ges jardinières. Cet aménagementdevait permettre de se passer degrilles mais il a fallu, à la demandedes habitants, les ajouter aprèscoup. Les rues sont piétonnes ou à trafic très réduit et se surélèventlégèrement dès qu’elles franchis-sent le passage entre les immeu-bles, ce qui accentue l’impressionde cours commune.

Promenade Arthur-Rimbaud

FRANÇOIS GRETHER & JACQUELINE OSTY, 1995La promenade est située à mi-chemin et à mi-niveau entre le fleuve et la colline de la Bibliothèque. C’est le seul endroità Paris où la transition entre le quai haut et la berge est réalisée en gradins.

Passerelle Simone-de-BeauvoirDIETMAR FECHTINGER, 2006Des cheminements s’entrelacent,s’élancent sur la Seine et provo-quent l’émergence, suspenduedans le vide, d’une petite placeabritée. La forme de cette lentillecentrale renforce l’illusion desymétrie de ce pont qui, pourtant,rejoint des niveaux tous différents.Comme souvent pour les beauxouvrages, son apparente simpli-cité cache une structure trèssophistiquée, reflet du niveautechnique de l’époque à laquelleelle a été conçue.

Avenue de France P. ANDREU - J.-M. WILMOTTE, 1995On pourrait la voir comme un étrange pont au-dessus desvoies ferrées, il n’a pas de bord, il est long de 2 km et large de 40 mètres. En même tempsqu’un ouvrage extrêmement technique, c’est l’espace publicmajeur du quartier.

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Après des études d’architec-ture aux Beaux-Arts d’où il par-ticipa activement aux événe-ments de 1968, Christian dePortzamparc, né en 1944,réalise sa première construc-

tion, le château d’eau de Marne-la-Vallée, en1972. Il devient célèbre pour son ensemblede logement dit des "hautes formes" dans leXIIIe arrondissement, où il esquisse pour la pre-mière fois le principe de l’îlot ouvert. Il obtientdeux fois l’Équerre d’argent, en 1988 et en1995, puis est le premier lauréat français duPritzker Prize en 1994. Grand Prix d’urba-nisme en 1994, il est aussi, depuis 2006, titu-laire de la chaire de création artistique auCollège de France.

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Le premier âge est celui de l’îlot fermé,du classique pâté de maisons construit surtout son pourtour, entourant des bâti-ments arrière et des cours communes. Le mouvement moderne, dont Le Corbusier est la personnalité la plusconnue, remettait en cause ce modèle,lui reprochant de transformer la rue encorridor et de privilégier la façade oùtout est investi en laissant des cours som-bres et peu entretenues.L’âge deux est donc celui de la dispari-tion de la rue au profit du “plan libre”,des immeubles indépendants et bienéclairés, implantés au milieu d’espacespublics généreux et desservis par desvoies de circulation séparant les différentsmodes de déplacement.L’îlot ouvert proposé par Christian dePortzamparc conserve la rue et l’îlot privé

comme référence mais proscrit lamitoyenneté. Les immeubles ont tous une façade le long de la rue mais sontséparés par des espaces verts privatifs visibles de la rue.En fait de plan d’aménagement, une foisles rues tracées, les directives établissentune règle du jeu générant des hauteurs et des emprises variées de proche en proche, chaque implantation ayant uneinfluence sur la suivante, ce qui est complètement contraire à l’esprit d’unrèglement classique d’urbanisme. La villese construit au fur et à mesure, ce queChristian de Portzamparc décrit commeune “sédimentation accélérée”. Ce prin-cipe d’adaptation permanente permet,dans un savant désordre polychromique,une grande variété. Et, en l’espèce, unegrande qualité urbaine et architecturale.

Le troisième tempsAprès Tolbiac puis Austerlitz, le quartier Masséna est le dernier-né de Paris Rive Gauche. Il a permis à Christian de Portzamparc de mettreen pratique sa théorie de “l’îlot ouvert”, qu’il présente aussi comme“l’âge trois” de la ville.

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Bureaux de 23 000 m2

N. FOSTER - M. ROLINET, 2004

Groupe Accor

Norman Foster est l’architecte du verreet de la transparence. Il a tenté ici derompre un peu la monotonie desimmeubles de bureaux de l’avenue deFrance en articulant les angles de sonbâtiment dans un léger mouvement despirale et en profitant de la sortie dumétro pour sortir de l’alignement. Aucentre, un gigantesque atrium arboréoù même les planchers sont en verre.Les façades de verre sont protégées dusoleil par des volets... en verre sérigra-phié !

60 logements privésR. BOFILL & B. GIRAUD - L. HECKLY, 2003

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Bureaux, 22 100 m2

R. TURNER - J.-M. CHARPENTIER, 2005

Flammarion

En 1998, les promoteurs sontrares et celui-ci a le couraged’investir dans le secteur.Mais le schéma d’aménage-

ment n’est pas encore définitif et lesrésidents des Frigos, dont la conserva-tion est alors en jeu, s’attaquent à ceprojet qui les écarte des quais. Au final,la concertation conduit à la modifica-tion du projet, qui est séparé en deuxplots pour permettre aux Frigos d’être encore vus depuis la Seine.Conçu selon les principes du "new office", avec plateaux libres, cet immeuble revendique une flexi-bilité maximale et une climatisation centralisée. Le temps nécessaire à saréalisation a effacé cette longueurd’avance.

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Logements et école23 logements intermédiairesP. BOLZE & S. RODRIGUEZ-PAGS, 2003

48 logements en accession socialeGAËLLE PÉNEAU, 2003

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36 logements privésO. BRENAC & X. GONZALES, 2003

Brenac et Gonzales ont réalisé un très belimmeuble rue duChevaleret ; pour cette

commande privée, destinée à la vente à des particuliers, on retrouve bien trois couleurs debriques, mais plus pimpantes etaugmentées d’un zinc très parisien.Les aménagements intérieurs sonttout ce qu’il y a de luxueux danscet immeuble qui fait plutôt réfé-rence aux HLM des années 20.

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Bureaux, 13 700 m2

ANTOINE GRUMBACH, 2007

Natixis

Antoine Grumbach réaliseici le seul immeuble debureaux qui s’efforce véritablement d’habiter

différemment l’avenue de Franced’un côté, et le quartier Masséna,plus mixte et moins monumental de l’autre. Le socle de l’immeubleabsorbe la pente entre les deux côtéset est réalisé dans des matières pluschaudes côté Masséna, l’organisationen deux corps de bâtiment parvientaussi à s’inscrire dans la logique desîlots ouverts.

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35 logements privésANTOINE STINCO, 2003

37 logements en accession socialeJEAN-PHILIPPE PARGADE, 2002

On pense tout de suite à la tourd’Edouard Albert de la rue Croulebarbe,même système constructif de colonnettesmétalliques remplies de béton, même

allure générale des étages courants. Mais le premiergratte-ciel parisien, inscrit à l’inventaire supplémen-taire des monuments historiques, avait 23 étages.Cette tourette est peut-être une interrogation lan-cée au passant sur la pertinence du plafond de hau-teur qu’impose le règlement parisien sur touteconstruction. L’immeuble dont les étages accueil-lent quatre beaux appartements en angle, est reliépar des passerelles à un autre bâtiment pluscontemporain comme une discussion entre deux époques.

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23 logements privésCATHERINE FURET, 20039

12 37 logements privésP. EPSTEIN & S. GLAIMAN, 2004

64 logements privés et 23 logements sociauxPIERRE CHARBONNIER, 2009

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1344 logements privésCHRISTIAN DEVILLERS, 2006


MARC ROLINET, 2003Réseau ferré de France

Anthony Béchu est l’architecte de Chanel et de Hédiard, on voitque l’avenue de Francedevient un "beau quartier". L’immeubledénote par rapport à ses prédécesseurs : ses fenêtres s’ouvrent et il comprend un peu de végétation.


CHRISTIAN DEVILLERS, 2005

Banque populaire de Paris

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Bureaux, 15 300 m2

ANTHONY BÉCHU, 2007

Caisse nationale des Caisses d’Epargne

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17 58 logements privésHENRI GAUDIN, 2007

52 logements privésW. BELLECOUR & F. BARBEROT,2008

Les membres du StudioBellecour sont desanciens de l’atelier dePortzamparc. Ils ont trèsbien exploité son prin-cipe d’aménagement. Les plots qu’ils proposentsont biais, ouvrant ainsides vues qui se démar-quent franchement decelles ouvertes par lespercements de rues.C’est de la promotionprivée qui n’a pas peurdes formes modernes.


Cet immeuble enbéton teinté cho-colat dans la masseet réhaussé d’or

aurait pu être indigeste, il estpourtant ludique et avenant.Sa grande taille est très astu-cieusement absorbée par lejeu d’empilement des volu-mes : les murs ayant été cou-lés par hauteur de deux éta-ges et les fenêtres étant irré-

gulièrement disposées, il n’ya aucun effet de répétition.Ses espaces libres évoquentl’artiste J.-P. Raynaud et sesgigantesques pots de fleurs,ils sont augmentés d’ungrand jardin en terrasse aupremier étage et accessible à tous les locataires.

48 logements intermédiairesF. N’THÉPÉ & A. BEKMANN, 2007

76 logements sociauxM.-H. BADIA - D. BERGER, 2007

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65 logements sociaux et crècheATELIER PHILTRE, 2008

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25Université, 11 800 m2

J. GUERVILLY – F. MAUFFRET, 2008

UFR de biologie

Ce petit chef-d’œuvre zenattire immédiatement le regard. Ouvert par deuxfailles dans le bâtiment, c’est un jardin intérieurdont la lumière est renduelaiteuse par les reflets de la terre vernissée blanchequi le sertit. Guervilly etMauffret ont voulu faire"simple, calme et discret",c’est réussi.


Université, 20 269 m2

P. CHAIX & J.-P. MOREL, 2006

UFR de physique

Ce sont trois blocs rectangulai-res de briquettes ocre. De larges entailles de zinc gris, parfaitement orthogonales

en découpent le volume, épargnant le rez-de-chaussée qui devient socle.Tout en s’inscrivant dans le règlementdu secteur, Chaix et Morel ne font pas de concession et se refusent à lafragmentation.

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FRANÇOIS CHOCHON - LAURENT PIERRE, 2007

UFR sciences de la vie

Pour assembler et rendreidentifiables les multiples laboratoires de sciences de lavie que contient le bâtiment,

F. Chochon et L. Pierre ont-ils joué lesapprentis sorciers ? Mélangeant lesmatériaux et les formes, l’immeuble setransforme en organisme urbain généti-quement modifié, une chimère rendueplaisante par le soin extrême apportéaux matériaux et au jeu des volumes.C’est un bout de ville sédimentée à luiseul, une maquette en réduction du projet de Portzamparc. Quel contrasteavec l’immeuble de Chaix et Morel un peu plus bas !

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Frédéric Borel accentue encore la tendance qu’a l’îlot ouvertà générer des bâtiments élancés, son immeuble de logementest strié verticalement, comme trois épines rocheuses, donnantune impression de foisonnement. L’immeuble est véritable-ment conçu pour le piéton qui le voit jaillir du sol. A l’intérieur, les appartement, tous différents, sont originaux,agréables et bien finis. Mais reste une question, comment nettoieront-ils ces magnifiques fenêtres prismatiques qui sortent de la façade ?

22 48 logements sociauxFRÉDÉRIC BOREL, 2007

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Avec ses toits mansardés un peu désuets, ce grand vaisseau industriel était hétéroclite, dès sa construction en 1917. Sa réhabilitationétait donc l’occasion d’évoquer la nature originelle du bâtiment autant que la qualité de son architecture. Dans le réaménagement qu’a mené RudyRicciotti pour accueillir la bibliothèque et les ser-vices administratifs de la faculté, la mémoire dulieu est évoquée ou conservée aussi souvent quepossible. La trame porteuse est mise à nue dansla grande bibliothèque. Dans tout le bâtiment, on croise des traces d’arrachage des planchersou même un tag, à l’image des sites archéologi-ques où ce qui vient de l’ancien se distingue

Les Frigos,ateliers d’artisteARCHITECTE INCONNU, 1921

clairement de ce qui est ajouté. L’aspect industrielest aussi évoqué par l’ensemble des luminaires, becs à gaz ou braseros renversés.Rudy Ricciotti en a même rajouté dans l’austéritépour l’aménagement de la cour autrefois pavée. Iln’y reste qu’une étendue de bitume noir rehausséede logos d’interdiction de stationner, presque uneinvitation à manifester. Plus légères, les fenêtres per-cées pour éclairer la cage d’escaliers sur le quai etsur l’arrière sont animées par des moucharabiehsen béton fibré.

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27Grands Moulins, université, 29 900 m2

GEORGES WYBO PUIS RUDY RICCIOTTI, 1917 PUIS 2007

Bibliothèque universitaire et services administratifs

Les entrepôts frigorifiques ont été construits en 1921.Comme la gare laitière de la Rapée, de l’autre côté de laSeine, c’est un avant-poste des Halles. Les trains rentraientdirectement à l’intérieur de ce gigantesque réfrigérateur de 20 000 m3 aux compartiments séparés par des murs épaisde 70 cm, les marchandises y étaient conservées avant d’êtretransportées en camion au centre de Paris. Le départ des Halles pour Rungis a entraîné l’arrêt de l’acti-vité en 1971. Le bâtiment fut très vite occupé par des artisteset anima la vie underground des années 70. A partir de 1985,la SNCF le loue à ses résidents qui réaménagent le bâtimentet s’organisent pour en assurer la pérennité. Après unepériode d’opposition frontale, les résidents et la Ville de Pariss’accordent sur la conservation du bâtiment et son inclusiondans le plan d’aménagement. Racheté par la Ville de Paris, le bâtiment est aujourd’hui un pôle artistique et artisanal du quartier.


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Quai Panhard-et-Levassor

B. ALTHABEGOÏTY & A. BAYLE, 2003

Jardin des Grands MoulinsAH–AH PAYSAGISTES,2009

Esplanade des Grands Moulins

INTERSCÈNE PAYSAGISTES,2006

Flanquée de la Halle auxFarines et des GrandsMoulins, l’esplanade desGrands Moulins (esplanadePierre Vidal-Naquet) n’a pasbesoin d’un aménagementtrès chargé, c’est un lieu dedéambulation, aussi d’attente et de rencontrepour les étudiants. Ses pavésproviennent de la cour des Grands Moulins et troisemplacements ont été prévus pour des kiosquesqui l’animeraient.

Passerelle Grands Moulins

VONGDC, 2008

Silos à matériauxHolcimMise en lumière

La problématique est ici très différente de celledes Grands Moulins. La Halle aux Farines a dèsson origine une très forte unité architecturale etDenis Honegger, son architecte, est aussi leconstructeur des quelques rares grands ensem-bles qui ont bien fonctionné, celui de la rue deMeaux dans le XIXe en est un bon exemple. Par ailleurs, Nicolas Michelin avait pris positioncontre la résidentialisation systématique desgrands ensembles, expliquant que la négationcomplète des principes qui les ont motivés nepermettait pas de les réhabiliter intelligemment. La Halle aux Farines peut donc être vue commeune barre autrefois fermée et aujourd’hui ren-due publique, une "publicisation", par opposi-tion aux résidentialisations qui délimitent pourchaque bâtiment les espaces accessibles à sesseuls utilisateurs. La halle s’est ouverte, parcourue de cages d’escaliers lumineuses et percée de multiplesbaies colorées et de passages au rez-de-chaussée.A l’intérieur, l’aménagement est un peu fruste,limité par une enveloppe financière très serrée ;il faut monter jusqu’au dernier étage pour trou-ver, éclairés par des baies zénithales, les boxesinformatiques que Nathalie Crinière a habillésd’aubergine et d’orangé. Au rez-de-chaussée, la galerie Bétonsalon tenteun carrefour entre artistes chercheurs universi-taires, étudiants et habitants.

Hommage à CharlieParker (place Robert-Antelme)

ALAIN KIRILI, 2007

Alain Kirili vit et travaille àNew York. Son installationde la place Robert-Antelmerend hommage au jazzmanCharlie "Bird" Parker ;faite de dix blocs de pierrede bourgogne couleur mieldoré à veines mauves, ellepèse 120 tonnes.

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28Halle aux Farines, université, 17 779 m2

DENIS HONEGGER PUIS NICOLAS MICHELIN,1949 PUIS 2007

Amphithéâtres et salles de travaux dirigés page

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Yves Lion, né en 1945, a faitses études d’architecture auxBeaux-Arts dans l’atelier deGeorges-Henri Pingusson. Il crée son agence en 1974

et intervient très vite sur des projets d’amé-nagement urbain. En 1989, il reçoitl’Équerre d’argent pour le musée franco-américain de Blérancourt, puis, une nouvelle fois, en 2003 pour l’ambassadede France à Beyrouth. Au sein du groupeHippodamos 93 avec Pierre Riboulet et Michel Corajoud, puis au sein de son propre atelier, Yves Lion est l’urbaniste de la plaine Saint-Denis depuis 1991.Enseignant, il fonde l’École d’architecture et des territoires de Marne-la-Vallée qu’ildirige depuis 1998. En 2007, il reçoit le Grand Prix de l’urbanisme.

YVES

LIO

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C’est ici que se joue l’avenir du quartieret, pour partie, l’avenir de Paris.Aujourd’hui, l’avenue de France s’arrêtenet sur le vide. Les îlots ouverts de Christian de Portzamparc, qui organisentune nouvelle et élégante banalitéurbaine, s’arrêtent à l’approche des boulevards extérieurs, du périphérique et de ses entrelacs de bretelles. C’est à Yves Lion, depuis longtemps spécialisé dans les liaisons urbaines et la reconquête de friches, qu’il a étédemandé à la fois de finir l’opération,mais aussi de la relier à l’anneau quiceinture Paris ainsi qu’à Ivry qui sembleinatteignable. Ainsi, à l’extrémité de l’avenue de France, une patte d’oie sera créée

en prolongeant au nord la rueBruneseau et au sud une voie nouvellequi rejoindra l’avenue de la Porte-de-Vitry. A terme, le croisement entre l’avenue et le boulevard s’établira sous laforme d’une vaste esplanade triangulaire,lieu de pratiques quotidiennes, bordé decommerces, conciliant la place du piétonet des transports collectifs (le tramway y aura bien sûr un arrêt important).Les liaisons nouvelles vers le nord-ouestd’Ivry, lui-même en pleine recomposition,traverseront un immense espace réinvestipour lequel se pose la question de la construction de tours, ou plutôt d’une dérogation au plafond desconstructions parisiennes, limitées à 37 mètres.

Au-delà du périphériqueDans ce secteur, impossible de tracer des voies simples et orthogonales,les lieux semblent inhospitaliers et les obstacles opposés par les infrastructures infranchissables. L’échelle est celle de la métropole,les enjeux ceux du Grand Paris.

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X’TU, 2008

UFR de chimie

Architecture joyeuse, décomplexée ;c’est un épais U de matière noiretour à tour irisée, pixellisée, miroi-

tante ou encastrée d’un immense cristal vert.Ses deux ailes sont reliées par des passerelles-tubes délirantes, l’une d’elle s’évide pourabriter un monumental escalier public quiassurera la liaison entre le niveau des quaiset celui de l’avenue de France. L’immeublese dresse bien droit, ludique, seul et insolentsur son talus. Que deviendra-t-il entouré desbâtiments prévus à ses abords immédiats ?

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Bureaux, 34 600 m2

INCONNU PUIS D. VALODE & J. PISTRE, Années 80 puis 2006

Biopark

L’immeuble industriel des années 80était d’un seul bloc, conçu pour accueil-lir des poids-lourds de 36 tonnes, etrefermé autour d’une immense dalle.Celle-ci a été supprimée au profit d’unsquare ouvert au public et d’où lessuperstructures ajoutées par Valode etPistre se laissent bien voir. Cette ouver-ture prolonge la rue Elsa-Morante et continuera jusqu’à Ivry. De part et d’autre de ce qui deviendra peut-êtreune nouvelle liaison vers la périphérie,un centre de biotechnologies et desbureaux aujourd’hui occupés par lesemployés d’un groupe de presse quiappellent malicieusement leurs locaux“Gattaca”.

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Hôtel industrielDOMINIQUE PERRAULT1990

Dominique Perrault obtint l’Équerre d’argent en 1990pour ce bâtiment en forme de bloc de verre lisse arriméau bord du périphérique. Pour en accentuer l’aspectmonolithique, il préféra mettre les pare-soleil à l’intérieuret les transforma ainsi en étagères. C’est là qu’il installa son agence, pour y conduire, entreautre, le chantier de la BNF.


Locaux municipauxMICHEL KAGAN, 1991

Cité technique et administrative

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Silos à ciment - HolcimGEORGES-HENRI PINGUSSON

Ciments Calcia

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École d’architecture, 15000 m2

GUY LE BRIS PUIS FRÉDÉRIC BOREL,1891 PUIS 2007

Ecole d’architecture Paris Val de Seine

Une nouvelle écoled’architecture,c’est l’occasion de

faire un manifeste sur l’archi-tecture, sur son enseigne-ment, et de s’ouvrir à la criti-que de toute la profession.Difficulté supplémentaire,Frédéric Borel devait incluredans son projet la réhabilita-tion de l’usine classée de laSudac (Société urbaine dedistribution d’air comprimé,lequel était distribué danstout Paris sous forme de bon-bonnes ou par un réseau detuyaux pour synchroniser leshorloges, mouvoir des ascen-seurs ou faire tourner les rou-lettes des dentistes). L’accèsprincipal est aménagé sousl’ancienne cheminée danslaquelle Frédéric Borel aglissé un escalier hélicoïdal

qui conduit dans l’usine àune magnifique biblio-thèque/matériauthèque. Le bâtiment neuf, plutôt mas-sif, décolle du quai commeune plateforme off-shore. Il accueille les services admi-nistratifs et un archipel d’ateliers organisés à la foisverticalement (par années) et horizontalement (par ateliers). Le bâtiment estvolontairement complexe, à l’image réduite d’une villeavec ses coins et recoins, cequi peut parfois exaspérer lepersonnel enseignant.Frédéric Borel, en séparantclairement la partie réhabili-tée de la partie neuve, obtientavec la cheminée trois bâti-ments à la verticalité trèsmarquée, donnant une nou-velle fois une impression dejaillissement dont il est fami-lier. Avec la GrandeBibliothèque, c’est le seulbâtiment qui s’assumecomme un nouveau monu-ment en bord de Seine.

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Après avoir été enseignant,auteur, dessinateur et cher-cheur, Bruno Fortier, né en1946, se met sur le tard à l'urbanisme et enchaîne les

projets importants, à commencer par le coursdes Cinquante-Otages à Nantes. Auteur desouvrages "l'Amour des villes", ou "la Métropoleimaginaire : un atlas de Paris", il a reçu leGrand Prix de l'urbanisme en 2002. Il ensei-gne aujourd'hui à l'École d'architecture ParisBelleville.

BRU

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Après, il restait à relier cette avenue aureste du XIIIe arrondissement qui avait étéprivé d’accès au fleuve depuis la construc-tion des voies ferrées. La ville habitée s’arrêtait à la rue du Chevaleret, une rueavec un côté construit de bâtiments dispa-rates, l’autre se résumant pour l’essentielà un mur de séparation avec les emprisesferroviaires. Entre l’avenue de France et la rue duChevaleret, huit mètres de dénivelé, unespace étroit et fluctuant et les contraintesfortes et évolutives de la SNCF. C’est àBruno Fortier qu’a été confiée la délicateconception de cette articulation urbaine.Plusieurs types de jonction entre les deuxniveaux étaient possibles : des immeubledont la façade tombe jusque sur la rue du Chevaleret mais partiellement

construits au-dessus des voies ferrées, desescaliers, des voies biaises, ou de simplesfranchissements. Bruno Fortier a choisi derythmer la rue par des espaces de transi-tion beaucoup plus larges que de simplesescaliers, de véritables espaces d’agrémentet de respiration plutôt que des faillesentre deux immeubles. Ces "échancruresurbaines" ou fenêtres végétales, comme il les appelle, viendront rythmer les façades denses et hautes des nouveauximmeubles. Pour le moment, une seule est réalisée,elle se trouve dans le prolongement de larue Thomas-Mann. Au milieu des travauxen cours, la séquence entre la rue deTolbiac et la rue des Grands-Moulinsdonne une image du futur visage de larue du Chevaleret.

Haute-couture urbaineL’opération Paris Rive Gauche a d’abord construit une nouvelle façadesur la Seine, puis de nouveaux quartiers qui montent graduellementjusqu’à l’avenue de France, réalisée au-dessus des voies ferrées. Et après ?

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Le plus gros et probablement le plus beau desimmeubles de bureaux du quartier. Appelé “DarkVador” par les élèves du collège voisin, c’est un

monolithe noir qui repose sur l’avenue, soutenu par un portique aux impressionnantes colonnes métalliques.L’immeuble jongle avec les niveaux et les contraintes. Il estconstruit sur les voies ferrées et surmonte la station de métroBibliothèque et des circulations mécaniques qui relient la ruedu Chevaleret à la rue de Tolbiac. Sa grande taille permet àl’architecte de jouer une étourdissante partition de fenêtres tonsur ton avec la façade ou alternées de pierre qui, ici, n’est pasun signe extérieur de richesse.L’implantation aléatoire des fenêtres, qui est presque devenueun tic architectural, est ici pleinement justifiée par le jeu sur l’alternance des matériaux. Elle permet en outre l’occulta-tion complète de la structure du bâtiment.

Bureaux, 51 900 m2

JEAN-PAUL VIGUIER, 2003 - 2005

Décathlon, ministère de la Jeunesse et des Sports, Urssaf

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A première vue, du loge-ment social avec un petitlook de Brooklyn. A

mieux y regarder, on peut appré-cier la citation directe des loge-ments que possède le même bail-leur dans le secteur Austerlitz : desfenêtres dont l’implantation légère-ment irrégulière est accentuée parleur encadrement qui dépasse dela façade de briques. Elles sont icidéclinées en trois teintes pour souligner les trois volumes indé-pendants. Entre ces trois volumes,une succession de terrasses quiremontent jusqu’à la rue à l’arrièrede l’immeuble. Le bâtiment est autant posé sur le sol que sur les voies ferrées.Pour préserver les habitants desvibrations des trains, ces appuissont amortis par des patins élastiques qu’il faut changer tousles cinquante ans. Les vérins poursoulever l’immeuble sont déjà enplace !

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78 logements sociauxO. BRENAC & X. GONZALES, 2005


Trois programmes différentspour un seul architecte et pour accompagner le

cheminement entre le XIIIe ancien et lenouveau quartier. Il ne reste plus qu’àdeviner à quelle partie correspond cha-que fonction.

Collège 700 élèves et internatPAUL CHEMETOV, 2004

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Espace d’échangesBibliothèque-François-Mitterrand ANTOINE GRUMBACH, 1998

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Jardin Cyprien-NorwidATELIER TOURNESOL, 2004

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88 logements en accession sociale, une clinique psychiatrique de 6 300 m2

et 57 logements étudiants JEAN-PIERRE BUFFI, 2005

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PIERRE GANGNET

BERNARD REICHEN

JEAN-MARIE DUTHILLEUL

JEAN NOUVEL


A l’est de la rue de Tolbiac, la conceptiondu secteur Tolbiac Chevaleret a étéconfiée à Pierre Gangnet. A l’angle de larue de Tolbiac et de l’avenue, les travauxont déjà commencé avec la constructionde l’immeuble de Rudy Ricciotti. Maisl’avenir du reste du secteur est tributairede la longue discussion qui a été entaméesur le devenir de la halle Freyssinet, entrela rue du Chevaleret et l’avenue deFrance. L’intérêt patrimonial de ce bâti-ment est maintenant évident pour tous,mais il reste à déterminer dans quelle proportion il doit être conservé et s’il est pertinent d’y établir le tribunal degrande instance, comme l’envisagele ministère de la Justice. Plus à l’ouest,l’avenue Pierre-Mendès-France s’approchede la halle de la gare d’Austerlitz et faitface aux bâtiments historiques de la Pitié-Salpêtrière. Les nouveaux immeubles de l’avenue sesitueront à la fois en regard de ceux qui

ont déjà été construits dans le secteurAusterlitz et des bâtiments anciens dont ilsseront le nouveau voisinage. BernardReichen est l’architecte coordonnateur dece secteur Austerlitz Sud où les contraintestechniques sont très fortes, puisqu’il estentièrement construit sur les voies ferrés.Les limites de l’hôpital, a priori infranchis-sables, ont longtemps été un frein à lamise au point d’un plan cohérent deréaménagement de la gare d’Austerlitz etde ses abords. Mais la récente consultationsur l’aménagement de ce secteurAusterlitz Gare a été l’occasion de fairefléchir cette contrainte et de proposer un aménagement moins conditionné parles limites foncières. C’est l’équipe forméepar Jean Nouvel et l’Arep (dirigé par Jean-Marie Duthilleul) qui a été lauréate de cette consultation et qui concevral’aménagement du secteur de la gare.

De l’autre côté de l’avenueL’espace situé entre la Seine et l’avenue de France est quasiment aménagé,mais presque tout reste à faire de l’autre côté de l’avenue.

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Bureaux, 23 000 m2

JEAN-JACQUES ORY

CACEIS

Entièrement intégrées dans l’enveloppe des anciensbureaux de la SNCF de la place Valhubert, les construc-tions ajoutées par J.-J. Ory sont quasiment invisibles. C’est le voisinage de la gare et du jardin des Plantes qui ont conduit à cette très grande discrétion.

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Gare d’AusterlitzHALLE : LOUIS RENAUD

SNCF

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Le bâtiment servit long-temps au Sernam, leservice de messagerie

de la SNCF, c’est une vaste hallede béton longue de 310 mètres,c’est-à-dire la taille nécessairepour y faire rentrer des trains de marchandises. Immense voûte cylindrique per-cée en son sommet, elle estremarquable par la finesse de sa structure et la grande qualitéde mise en œuvre de son béton,à l’heure où la technique liée àce matériau était balbutiante. La halle est due à EugèneFreyssinet, ingénieur des Pontset Chaussées et précurseur demultiples techniques liées aubéton. Deux avancées majeuresont été en partie mises au pointlors de la construction de ce bâti-ment : la vibration du béton poursa meilleure répartition et la précontrainte (qui permet par lamise en tension d’un câble métal-lique à l’intérieur d’une poutred’en augmenter considérable-ment la solidité). Ainsi, pour cesraisons techniques tout autantque pour le plaisir esthétique, il faut voir la rangée d’auvents(épaissseur 5 cm pour une por-tée de 10,25 m) qui forme unemagnifique onde figée sur leflanc du bâtiment, côté rueLouise-Weiss.

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Plateforme logistiqueEUGÈNE FREYSSINET, 1928

SNCF

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Semapa Direction de la communication

69/71, rue du Chevaleret

75013 Paris

www.parisrivegauche.com

Spectaculaire

94, rue Saint-Lazare

75009 Paris

www.spectaculaire.com

Coordination : Pauline Gouzenne et Alban Sauvanet

Rédaction : [email protected]

Conception graphique : www.avisdepassage.net

Secrétaire de rédaction : Mathieu Braunstein

Offert par la Semapa à l’occasion de Spectaculaire,

la fête des sorties culturelles

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Crédits photo : Couverture : E. Nguyen Ngoc. Pages 2, 11, 16 (1), 18 (9), 24 (19), 25 (23), 27 (23,

24), 40 (4), 45 (6) : J.-C. Pattacini - Urba images. Pages 16 (3), 30 (3), 32 (9), 34 (19), 35 (23), 36

(26), 37 (33, 34), 44 (1,2), 45 (4) : S. Lucas. Pages 14, 17 (2, 4), 19 (10), 20, 23 (3), 25 (6, 11),

26 (15, 18), 27 (16, 17), 30 (1), 31 (5), 32 (10), 33 (13, 14, 16), 34 (21), 36 (27), 40 (2), 42 : DR.

Pages 19 (11, 12), 30 (2), 37 (28, 31), 38, 48 (2) : E. Nguyen Ngoc. Pages 23 (2), 24 (8), 25 (5), 26

(12), 31 (7), 32 (12), 33 (15), 37 (29) : Semapa. Pages 26 (14), 45 (3) : F. Dunouau. Page 28 : F.

Fontenoy. Pages 32 (11), 34 (20) : E. Sempé - Spik Studio. Page 37 (32) : ah-ah paysagistes. Page 46

: Pierre Hybre (Duthilleul), Gaston Bergeret (Nouvel), DR. Sauf mention contraire, toutes les autres pho-

tographies sont de Thomas Pendzel.


arcoursparis rive gauchecaliko-dev.com/voie-express/files/parcours-prg.pdf · 2010-05-27 ·...

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