archéologie médiévale et moderne au maroc resp. j....
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Archéologie médiévale et moderne au Maroc – resp. J.-P. Van Staëvel, Professeur
Programme 1 - La montagne d’Igîlîz (province de Taroudant, Maroc) : à la
recherche des débuts de l’empire almohade (XIIe s.)
Depuis 2009, la Mission archéologique franco-marocaine à Igîlîz mène des recherches
interdisciplinaires sur un site niché dans l’Anti-Atlas, dernière chaîne de montagne
avant le Sahara. La forteresse d’Îgîlîz constitue, au début des années 1120, l’épicentre
de la révolution almohade, puissant mouvement religieux et tribal qui devait aboutir,
un quart de siècle plus tard, à l’avènement de l’Empire almohade, le plus puissant
empire qu’ait connu l’Occident musulman durant le Moyen Âge. Au-delà du rôle
historique majeur qu’il a joué dans l’histoire du Maroc médiéval, le site d’Îgîlîz, à la
fois fortification-refuge, centre d’exploitation agricole, pôle de dévotion (ribât), point
de ralliement des tribus montagnardes, lieu de mémoire et de pèlerinage enfin, offre
aux archéologues l’opportunité de pouvoir étudier la culture matérielle d’une région
éloignée des grands centres urbains. Depuis le début des opérations de fouille, la
mission accorde une large place dans ses objectifs de recherche et de formation à
l’enquête archéobotanique et archéozoologique, avec pour ambition de restituer les
modalités d’exploitation, dans un environnement aride, des ressources végétales et
animales, domestiques et sauvages. La fouille permet également de documenter des
pratiques religieuses et rituelles jusqu’alors très peu connues, et de mesurer le
processus d’islamisation et d’acculturation des régions présahariennes. L’originalité du
site tient enfin dans sa dimension rurale, montagnarde et tribale, ce qui en fait un
excellent poste d’observation de l’évolution des sociétés du nord du Sahara à l’époque
médiévale et prémoderne.
Dominante : archéologie médiévale et moderne, archéologie rurale
Méthodes d’approche : fouille et prospections
Spécialités : fouille d’habitat ; prospection en milieu montagneux ; recherches en
archéoenvironnement
Resp. : J.-P. Van Staëvel, A. Fili (Univ. El Jadida), A. Ettahiri (INSAP, Rabat)
Mission archéologique soutenue par le Ministère des Affaires Etrangères (France)
et le Ministère de la Culture (Maroc), la Casa de Velázquez, l’UMR 8167 « Orient
& Méditerranée », le Labex RESMED et l’UMR 7209 « Archéozoologie et
archéobotanique ».
La Mission a obtenu le Grand Prix d’Archéologie de la Fondation Simone et Cino
Del Duca / Institut de France en 2015.
Vue aérienne du sommet de la montagne d’Igîlîz, avril 2016.
© Mission archéologique à Igîlîz, R. Schwerdtner
Programme 2 - Moulay Abdallah Amghar (province d’El Jadida, Maroc) :
archéologie du bâti et relevés 3D dans un pôle de sainteté (XIe-XVe s.)
La commune aujourd’hui dénommée Moulay Abdallah abrite les vestiges de l’un
des plus célèbres pôles de dévotion (ribât) du Maroc médiéval : Tît-n-Fitr (ou plus
couramment : Tît). Fondé par les Banû Amghâr, puissante famille de saints, ce pôle
de dévotion a joué un rôle important dans la diffusion du soufisme au Maghreb
extrême à partir du XIIe siècle. C’est durant la même période que le site connaît une
phase de construction remarquable, dont témoignent encore aujourd’hui divers
monuments plus ou moins restaurés : l’enceinte de l’agglomération, ses portes, et
surtout deux minarets dont le décor rappelle celui des grandes mosquées impériales
de l’époque almohade (deuxième moitié du XIIe siècle). La Mission archéologique
franco-marocaine à Tît a entrepris l’étude de ces monuments encore en grande
partie inédits, et initie un travail d’archéologie préventive visant à mieux
comprendre les dynamiques spatiales à l’œuvre dans le développement de cet
établissement religieux.
Dominante : archéologie médiévale et moderne, archéologie du bâti,
archéologie préventive
Méthodes d’approche : relevés du bâti, photogrammétrie, lasergrammétrie,
modélisation 3D
Spécialités : analyse muraire, relevés et modélisation
Resp. : J.-P. Van Staëvel, A. Fili (Univ. El Jadida), S. Gaime (INRAP), en
collaboration avec la plateforme de numérisation mobile Plémo3D@SU
(Sorbonne Universités)
Institutions partenaires : Labex RESMED, INRAP, Sorbonne-Universités,
UMR 8167 « Orient & Méditerranée »
Conditions de recrutement des étudiants pour les deux programmes :
niveau Master 1 minimum
recherche en relation avec la spécialité (archéologie des pays d’Islam)
bonne expérience archéologique : maîtrise des techniques de fouille et de
relevés ; maîtrise des outils de DAO (Photoshop, Illustrator) ; capacité à étudier
le mobilier appréciée
capacité à s’intégrer à une équipe dans des conditions de confort minimales
bonne condition physique
Opération de relevé au scanner des élévations du tombeau du saint et
du minaret adjacent, mai 2016.
© Mission archéologique à Tît et Mission MoPtaMa Plémo3D@SU
TANIS
(M., Frédéric. Payraudeau)
Depuis 2014, l’Université Paris-Sorbonne et l’UMR 8167 du Cnrs sont parties
prenantes des travaux de la Mission française des fouilles de Tanis (EA 4519 —
Égypte ancienne : archéologie, langue, religion, École pratique des hautes études,
Section des Sciences religieuses) dirigée par François Leclère. Tanis (Sân el-
Hagar) fondée sous la XXIe dynastie (v. 1069), fut la capitale de l’Égypte pendant
la Troisième Période intermédiaire (1069-655) et nécropole royale (XXIe et XXIIe
dynastie). Elle prenait à la fois le relai de Thèbes, capitale du culte d’Amon (Sud),
et de Piramsès, résidence des Ramsès (Delta). Un programme de recherches
archéologiques, géomorphologiques, géophysiques et céramologiques vise à
préciser l’organisation générale de l’agglomération antique et son contexte
géographique.
Frédéric Payraudeau (MCF Paris-Sorbonne), directeur-adjoint de la MFFTl’objectif
premier est la publication d’un grand nombre d’inscriptions et de décors de la
Troisième Période intermédiaire mis au jour lors d’anciennes fouilles mais restés,
pour une bonne part, inédits.
Un ensemble de blocs inscrits et décorés remployés dans la tombe du roi Shéshonq
III proviennent initialement de tombes de particuliers de la XXIe dynastie (c.
1069-943). Il s’agit des seules tombes privées de la XXIe dynastie connues dans le
Delta. Leur étude par Fr. Payraudeau et R. Meffre (post-doctorante Fondation
Thiers/UMR 8167) documente l’évolution des croyances funéraires dans cette
période troublée mais aussi l’administration de la cour tanite.
Un second ensemble de blocs, remployés dans le Lac sacré d’Amon, appartient à
deux temples bâtis par le pharaon Shéshonq V (c. 773-735), l’un en l’honneur du
dieu-lune Khonsou, l’autre pour son jubilé.
Un programme de paléographie hiéroglyphique est également en cours dans les
tombes royales de la XXIIe dynastie (c. 943-735), auxquels un doctorant et une
post-doctorante de Paris-Sorbonne participent activement.
Ce programme a valu à la MFFT l’obtention du Prix Jean et Marie-Françoise
Leclant 2015, décerné par la Fondation Jean Leclant de l’Académie des Inscriptions
et Belles-lettres et le ‘Label Archéologie’ de l’Académie pour l’année 2016.
Pour plus d’informations :
ephe.fr/recherche/equipes-de-recherche/mission-francaise-des-fouilles-de-tanis-mfft
ephe.fr/recherche/equipes-de-recherche/egypte-ancienne-archeologie-langue-
religion
aibl.fr/fouilles-archeologiques/article/programme-tanis-egypte-francois
eveha-international.com/fr/intervention/tanis
Travaux archéologiques sur la Vaison tardive (Vaison-la-Romaine, Vaucluse).
Sous la direction de Me Caroline Michel d’Annoville (PR en archéologie de
l’Antiquité tardive et du haut Moyen-Age, UMR Orient et Méditerranée).
Ces recherches archéologiques concernent une période, l’Antiquité tardive (IVe-VIe
siècle), et deux sites mieux connus à Vaison-la-Romaine durant cette période de
l’histoire, la cathédrale et le forum (l’étude se fait ici en collaboration avec J.-M.
Mignon, archéologue départemental et D. Lavergne, conservateur). Ces deux sites
ont été l’objet de plusieurs années de recherches réalisées à des époques différentes
(les années 1950 et 1970 puis les années 2000) et dans des contextes variés,
répondant à des aménagements de plus ou moins grande ampleur, destructeurs ou
non, mais la synthèse reste encore à faire. Afin de mener cette réflexion, des
campagnes d’études sont organisées chaque année pour les étudiants. Suivant les
opportunités de travaux, ces opérations peuvent être fondées sur la relecture de
fouilles anciennes, les données recueillies par les archéologues et la ré-observation
du matériel ancien, ou bien elles peuvent être la collecte de nouvelles informations
(relevés 3D et lecture de bâti, dégagement de nouvelles zones de fouilles…).
Travailler sur l’évolution de la cathédrale et du forum permet de s’interroger plus
largement sur les transformations de la ville durant l’Antiquité tardive et de
réfléchir aux dynamiques particulières, d’abandon et de réutilisation,
caractéristiques des villes héritières d’un lourd patrimoine antique. De façon plus
large, ces recherches sur Vaison enrichissent un dossier encore maigre sur les villes
tardives de Gaule méridionale. En effet, les grands centres, comme Arles et
Marseille, sont bien connus alors que les métamorphoses des villes de moindre
envergure restent à apprécier.
Deux clichés en appui :
• Relevé au scanner laser du chevet de la cathédrale de Vaison par deux
étudiantes, campagne de 2016.
• Vue de la basilique romaine de Vaison. En cours de réétude. Photo. 2016.
LES SARAPIEIA DE DÉLOS Mme Hélène Brun (direction)
Vue aérienne de l’île de Délos
L’île de Délos (Cyclades, Grèce) était dans l’Antiquité le siège d’un important
sanctuaire d’Apollon (elle passait pour le lieu de naissance de ce dieu et de sa sœur
jumelle Artémis). Elle est devenue, à l’époque hellénistique, un port marchand très
fréquenté : de nombreux étrangers, Italiens et Orientaux, s’y sont installés.
Accompagnant ces populations étrangères, les divinités exotiques les plus diverses
sont également arrivées dans l’île. Parmi ces dieux « étrangers », Sarapis, Isis et
Anubis, divinités égyptiennes hellénisées, se distinguent particulièrement : pas
moins de trois sanctuaires – trois Sarapieia – leur sont consacrés dans l’île. Deux
sont des établissements privés ; le troisième, le Sarapieion C, est un sanctuaire
public, car le culte de Sarapis a été officiellement reconnu par la cité de Délos vers
180 av. notre ère. Ces trois sanctuaires ont été fondés à la fin du IIIe ou au début du
IIe siècle av. notre ère. Ils ont continué de prospérer – en particulier le Sarapieion C
– jusque au début du Ier siècle av. notre ère.
Histoire des fouilles
Les Sarapieia de Délos ont été fouillés principalement entre 1909 et 1911, même si
le Sarapieion C était connu dès avant cette date. Les inscriptions très nombreuses
qui y ont été découvertes ont permis l’identification assurée des ruines et ont fait
connaître l’histoire du culte des divinités égyptiennes dans l’île. Ces textes ont été
publiés, dès 1916, par P. Roussel, l’un des fouilleurs des Sarapieia. Dans son
ouvrage intitulé Les cultes égyptiens à Délos, il se concentre principalement sur les
textes et sur leur exploitation historique. Ainsi, l’architecture de ces trois sanctuaires
demeure inédite à ce jour, alors même qu’ils sont parmi les plus anciens Sarapieia
de Grèce et qu’ils sont remarquablement conservés.
La mission actuelle et l’étude architecturale des Sarapieia de Délos
C’est pourquoi, depuis plusieurs années, des missions ont lieu à Délos pour analyser
l’architecture et l’organisation matérielle de ces sanctuaires. Pour les besoins de
l’étude architecturale, menée en collaboration avec Fr. Muller (architecte), j’ai
procédé à des fouilles complémentaires. En effet, les fouilleurs du début du siècle
précédent n’avaient pas achevé le dégagement des ruines, s’arrêtant souvent sur ce
qu’ils considéraient comme un niveau de sol, sans se préoccuper de pratiquer des
sondages profonds. Nous avons ainsi obtenu des résultats significatifs et révisé la
datation, l’histoire et parfois la fonction de la plupart des constructions de ces
sanctuaires. Nous avons pu également mettre en évidence des états antérieurs à leur
dernier état d’occupation ; enfin, nous avons eu la chance de trouver, dans les
Sarapieia B et C, des résidus sacrificiels associés à des autels qui ont apporté un
éclairage inédit sur les pratiques cultuelles et renouvelé nos connaissances des
cultes égyptiens à Délos.
Les travaux aux Sarapieia de Délos constituent une occasion de formation des
étudiants en archéologie au travail de terrain : des étudiants de master et de doctorat
(plus exceptionnellement de licence) prennent part tant aux travaux de fouilles
qu’aux différentes tâches de gestion et d’étude du matériel dans les réserves du
Musée de Délos. Par ailleurs, nous contribuons à la formation de stagiaires
architectes et/ou archéologues à l’étude architecturale (catalogue et relevé de blocs
d’architecture, étude préliminaire à la restauration et à la mise en valeur des
constructions, étude préliminaire des bases d’offrandes et de statues…). La dernière
campagne de fouilles a eu lieu en juillet 2014, dans les Sarapieia A et B. Des
étudiants de Paris-Sorbonne et de Bordeaux III y ont participé. Certains ont été
également associés au travail dans les réserves du Musée (post-fouille) en 2015 et
en 2016.
Le Sarapieion C, vu du Sud (2015)
La fouille de 2014 (Sarapieion B) La fouille de 2014 (Sarapieion A)
Estampage d’une inscription (Sarapieion B-2014) Initiation au relevé de blocs architecturaux (2015)
Etude archéologique de l’ancien prieuré Saint-Martin de Mesvres (Saône-et-Loire)
sous la direction de Me. Sylvie Balcon-Berry
Les campagnes de relevés d’élévations réalisées entre 2008 et 2015 avaient montré
tout le potentiel archéologique du site de l’ancien prieuré Saint-Martin de Mesvres,
qui, à partir de la fin du Xe siècle, dépend de Cluny : de nombreux remplois
antiques et mérovingiens ainsi que les élévations carolingiens, romanes et gothiques
conservées témoignent de la continuité de l’occupation, confirmée par les sources
textuelles.
La fondation du site monastique (un « monasterium ») relèverait en effet du début
du IXe siècle avec probablement la présence d’une chapelle antérieure. Cet édifice
aurait remplacé un temple antique, selon une tradition établie au XIXe siècle que
semble confirmer le grand sondage archéologique entrepris en août 2016.
Au vu des résultats de cette première campagne, il est envisagé de développer un
programme de fouilles pour explorer de façon plus approfondie les origines du site
et ses transformations qui ont vu la mise en place d’édifices destinés à la vie
commune des moines. Ce site offre en effet l’opportunité rare d’aborder un
ensemble religieux dans toute sa complexité et de façon diachronique. La
connaissance des édifices antiques de type cultuel en zone rurale serait ainsi
sensiblement accrue, puis le processus d’appropriation par une communauté
religieuse chrétienne et son développement, selon des problématiques très actuelles.
Pour ce faire, il est nécessaire d’étendre le sondage initial aux autres zones de
l’église ainsi qu’au cloître et au bâtiment ouest, visiblement implanté sur des
structures antiques.
C’est aussi la question des inhumations - inhumations attestées pour l’Antiquité à
l’ouest du prieuré et évidemment inhumations médiévales - qui sera approfondie
lors des prochaines campagnes de fouille. Un caveau et cinq sépultures ont
d’ailleurs été mis au jour en août 2016. L’assistance d’une anthropologue de terrain
s’est avérée essentielle, outre les datations au C14.
Par ailleurs, ce site a fait l’objet de plusieurs relevés en 3D grâce à la mise à
disposition d’un scanner par Sorbonne Universités, couplés à de la photogrammétrie
par drone réalisée en 2016. En août 2016, il a été possible d’expérimenter l’emploi
du scanner au cours de la fouille, ce qui a permis de renforcer l’enregistrement des
données.
Programmes archéologiques du CeRAP
( Centre de Recherche sur l’Amérique Préhispanique )
Université Paris Sorbonne et Ecoles des Hautes Etudes en Sciences sociales
Chantier-école de Monte Albán (Oaxaca, Mexique)
Dominant de 400 m la fertile vallée de Oaxaca, Monte Albán est une colline qui a
été façonnée par l’homme à partir de l’an 800 avant J.-C., afin d’y installer un
complexe architectural où voisinent constructions religieuses, édifices politiques,
places publiques et nécropoles, le tout distribué sur quelque 500 ha.
La mission archéologique Monte Albán porte sur l’organisation de l’espace
cérémoniel à travers l’étude d’un ensemble architectural connu sous le nom de «
Sistema 7 Venado », situé dans la partie sud du site de Monte Albán. L’ensemble,
qui s’étend sur trois hectares, est installé sur une bande de terre aplanie sur la crête
sud de la colline de Monte Albán, de 100 m de large pour 300 m de long et d’axe
NO-SE. Ce groupe architectural est composé de six places ouvertes disposées en
décrochement, articulées par quatre escaliers monumentaux, de deux patios fermés,
d’une esplanade surélevée, de trois hautes pyramides et de onze édifices bas.
Il s’agit en fait du site de fondation de Monte Albán, qui date de l’époque olmèque
(époque I). Cette partie du site de Monte Albán a été occupée en continu pendant
dix siècles, puis cérémoniellement abandonnée au IIIe siècle de notre ère.
Le complexe Siete Venado, qui n’avait été que brièvement exploré dans les années
1930, est fouillé depuis 2009 par l’équipe du CeRAP, sous la direction du
professeur Christian Duverger. Les fouilles actuelles permettent d’accéder à la plus
ancienne architecture de Méso-Amérique.
La mise en œuvre de ce programme bilatéral franco-mexicain entre dans le cadre de
la convention signée en 2005 entre l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire
du Mexique, l’EHESS et l’Université Paris Sorbonne. Il a reçu, depuis l’origine,
l’appui du Ministère des Affaires Étrangères. Des programmes d’analyses du
matériel lithique, de la céramique, de la faune et des restes humains sont également
menés en collaboration avec le MNHN. Ce chantier-école, qui forme chaque année
de jeunes archéologues français et mexicains, constitue un élément phare de la
coopération franco-mexicaine.
Le site de Monte Albán est classé au Patrimoine mondial de l’Humanité.
Programme archéologique Animas Altas, Ica, Pérou
Paracas : architecture, territoires et sociétés
Directeurs :Aïcha Bachir Bacha,Oscar Daniel Llanos, CeRAP
(EHESS/Paris Sorbonne)
Situation du complexe archéologique d’Animas Altas/Animas
Bajas (Bachir Bacha & Llanos, 2013).
Le complexe archéologique d’Animas Altas/Animas Bajas est localisé sur la côte
Sud du Pérou dans la vallée d’Ica, district d’Ocucaje, à Callango. Daté de 600 av. J.-
C. à 150 ap. J.-C., il est considéré comme l’établissement majeur de la culture
Paracas.
Le programme archéologique Animas Altas, Ica, Pérou, a été approuvé par la
commission consultative des fouilles françaises à l’étranger en décembre 2008.
Depuis 2009, faisant suite à une prospection et à un relevé topographique réalisés en
2004 et 2007, ont eu lieu huit saisons de terrain avec prospections, fouilles et
conservation.
Les recherches menées dans le cadre de ce programme ont pour objectifs de
comprendre la séquence occupationnelle du site, de caractériser l’architecture et
d’appréhender les grandes lignes du fonctionnement d’un centre « urbain »
Paracas (voir publication en ligne).
Animas Altas/Animas Bajas s’étend sur plus de 90 hectares et comprend une
centaine de monticules dont les plus importants atteignent 185 m de long, 90 m de
large et 6 m de haut. La configuration du site témoigne d’une architecture planifiée
et complexe. Les travaux de terrain réalisés à ce jour ont révélé des plates-formes
civico-cérémonielles, des dépôts, des aires domestiques et de production ainsi que
des cimetières, la plupart inexplorés. Animas constitue un centre politico-
religieux résidentiel, une ancienne ville andine. Et sa culture matérielle
témoigne bien d’un urbanisme naissant sur la côte sud du Pérou.
Ce programme concerne également la conservation et la mise en valeur des frises
et des monuments d’Animas. Depuis sa création, la sensibilisation de la
population de Callango à la protection et à la valorisation du site en tant que
patrimoine historique et opportunité de développement local, a toujours été une
priorité du programme.
Dans le cadre de celui-ci sont formés des étudiants en archéologie appartenant à
des institutions françaises (EHESS, Paris Sorbonne, Rennes 2, l’Université de
Strasbourg) et péruviennes comme la Pontificia Universidad Católica del Perú
(PUCP), la Universidad Nacional Mayor de San Marcos (UNMSM), la Universidad
Nacional Federico Villareal (UNFV) et la Universidad Nacional Gonzaga d’Ica
(UNICA). A l’échelle internationale, le chantier-école est ouvert à des étudiants
présentés par leurs universités. Récemment le programme a accueilli des étudiants
de l’Universitat Autonoma de Barcelona (UAB).
Fouilles et conservations du Monticule 1, « Edifice des frises ». Campagne 2013 (© photo Bachir Bacha).
Reconstitution tridimensionnelle du « Temple des dunes », PAAA IP/VIZUA 2014
(© Bachir Bacha & Llanos).
MISSION ARCHÉOLOGIQUE PUCARA-TIAHUANACO
RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES DANS LE DÉPARTEMENT DE LA PAZ, BOLIVIE
SOUS LA DIRECTION DE M. FRANÇOIS CUYNET, CERAP
(PARIS-SORBONNE/EHESS)
La Mission Archéologique Pucara-Tiahuanaco a été créée en 2013 sous l’impulsion
du CeRAP et du Ministère des Affaires Étrangères français. Après plus d’un siècle
d’absence, elle marque le grand retour d’une équipe française sur le site cérémoniel
monumental de Tiwanaku, en Bolivie. En partenariat étroit avec les institutions et
les autorités locales, ce programme pluridisciplinaire tente de percer les mystères
des origines et du devenir du premier empire préhispanique d’Amérique du Sud.
Situées au cœur de la Cordillère des Andes, à près de 4 000 mètres d'altitude au sein
du bassin du lac Titicaca, les études menées actuellement ont pour objectif d’offrir
une meilleure compréhension des phases de passation culturelle entre les sociétés
pré-inca de cette région de l’Altiplano. Plongeant ses racines dans la culture Pucara
(500 av. J.-C. à 300 ap. J.-C.), le pouvoir Tiahuanaco va depuis le site-capitale
s’étendre sur un vaste territoire jusqu’en 1150 ap. J.-C, traçant les limites du futur
empire inca.
Cette mission se veut complémentaire des travaux antérieurs afin de considérer
l'aire du bassin du lac Titicaca comme une entité culturelle pleine et entière, telle
qu'elle l’était à l'époque préhispanique. Les travaux réalisés depuis 2013 dans le
secteur périphérique de la plaine d’Achaca ont déjà fourni de nombreuses données
totalement inédites. Par endroits, c’est plus d’un mètre de niveaux d’occupation
liturgique Tiahuanaco qui a été identifié sans discontinuité dans un secteur réputé
auparavant stérile. Les travaux de fouilles ont également démontré l’existence d’une
intense activité cérémonielle postérieure à la chute du pouvoir Tiahuanaco, incarnée
par de nombreux complexes d’offrandes cérémonielles parmi lesquels figurent en
bonne place des éléments issus de sacrifices humains.
Ces témoins attestent de l’existence dans ce secteur d’une importante zone
d’activité rattachée au nucleus central du site-capitale de Tiwanaku. À terme, c’est
toute l’histoire du patrimoine culturel de l'Altiplano andin qu’il conviendra de
réécrire.
Site monumental de Tiwanaku, Bolivie
Diodurum – La Ferme d’Ithe
(Le Tremblay-sur-Mauldre / Jouars-Pontchartrain, Yvelines)
Le vicus gallo-romain de Diodurum, s'étend dans la plaine de Jouars (78, Yvelines)
sur près de 30 hectares. Identifiée depuis le milieu du XIXe siècle, cette
agglomération secondaire est implantée en territoire carnute, à la croisée de
plusieurs voies importantes reliant d'est en ouest Lutèce à Durocasses (Dreux) et du
nord au sud Caesaromagus (Beauvais) à Austricum (Chartres) et Orléans
(Cenabum). Elle fait l'objet, depuis 2004, d'une fouille programmée (direction
Olivier Blin, Inrap, UMR 7041 du CNRS) qui s'inscrit en continuité des fouilles
préventives réalisées dans le cadre du tracé de la RN12 entre 1994 et 1998.
De la fin de l'Indépendance gauloise, jusqu'aux Ve /VIe siècles de notre ère, le site
est régulièrement occupé. Plusieurs indices permettent d'envisager une continuité,
au moins sur certains secteurs, durant le haut Moyen-Âge. Le XIIe siècle voit
l’implantation des bâtiments d’une grange cistercienne dépendant de l’Abbaye des
Vaux de Cernay (Vallée de Chevreuse), affermée à partir du XVe siècle jusqu’à son
abandon au milieu du XXe siècle dont les vestiges bien que ruinés, sont conservés
en élévation.
Un nouveau programme inter institutionnel (Université Paris-Sorbonne, UPMC,
Paris 1, Inrap, CNRS, Ecole des Chartes) et pluridisciplinaire débute en 2017. Il
s'oriente vers la reconnaissance des niveaux précoces du site antique (fondation
augustéenne de la ville) et des niveaux antérieurs protohistoriques dont la présence
a été attestée lors de la campagne de sondages réalisée pendant l’été 2016. En
parallèle, la fouille des niveaux médiévaux et modernes se poursuit, ainsi que
l'étude du bâti cistercien.
Sur le plan méthodologique, les étudiants sont formés à l’application des hautes
technologies dans une perspective interdisciplinaire et combinée pour les différents
instruments (relevés scanner laser 3D et surfacique, photogrammétrie et
modélisation 3D, imagerie aérienne par drone etc.) La formation s’effectue sur le
terrain et, durant l’année universitaire, en post-fouille (traitement des données de
terrain et étude du mobilier).
Equipe de recherche et encadrement :
Olivier Blin (Inrap, UMR 7041 du CNRS)
Nathalie Ginoux (Paris-Sorbonne, UMR 8167 - Orient & Méditerranée)
Stéphane Harlé (Inrap)
Claude de Mecquenem (Inrap, UMR 8584 du CNRS)
Bertrand Triboulot (Service régional de l’archéologie d’Île-de-France)