appui technique du brgm concernant l’impact sur les eaux

Appui technique du BRGM concernant l’impact sur les eaux souterraines de l’infiltration des

effluents du projet de réhabilitation de la STEP de Saint Bris-le-Vineux (89)

Rapport final

BRGM/RP-57191-FR Mars 2009

Appui technique du BRGM concernant l’impact sur les eaux souterraines de l’infiltration des

effluents du projet de réhabilitation de la STEP de Saint Bris-le-Vineux (89)

Rapport final

BRGM/RP-57191-FR Mars 2009

Étude réalisée dans le cadre des projets de Service public du BRGM 2009

C. LEGRAND

Vérificateur : Nom : D. SALQUEBRE

Date : 12/03/2009

Approbateur : Nom : Y. SIMEON

Date : 12/03/2009

En l’absence de signature, notamment pour les rapports diffusés en version numérique,l’original signé est disponible aux Archives du BRGM.

Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2000.

I

Mots clés : STEP, infiltration, eaux souterraines, Saint Bris-le-Vineux, Yonne, Bourgogne. En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : C. Legrand (2009) – Appui technique du BRGM concernant l’impact sur les eaux souterraines de l’infiltration des effluents du projet de réhabilitation de la STEP de Saint Bris Le Vineux (89) – BRGM/RP-57191-FR – rapport final, 21 pages, 1 illustration, 1 annexe. © BRGM, 2009, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.

Appui technique sur le projet de réhabilitation de la STEP de Saint Bris-le-Vineux (89)

BRGM/RP-57191-FR – Rapport final 3

Synthèse

La Direction Départementale de l’Equipement et de l’Agriculture de l’Yonne a demandé au BRGM le 09/02/2009, un avis concernant l’impact sur les eaux souterraines de l’infiltration des effluents du projet de réhabilitation de la station d’épuration de Saint Bris-le-Vineux.

Cet appui technique a été réalisé dans le cadre de la mission du BRGM d’appui aux services chargés de la police des eaux souterraines de la région Bourgogne. L’avis porte sur l’étude d’impact réalisée par le bureau d’études BIOS le 16/07/08 et la notice complémentaire du 10/10/08.

Le projet de réhabilitation de la station d’épuration est de type boues activées faible charge, par aération prolongée. Le rejet de la station se fera dans le ru de Chitry, affluent de l’Yonne. Du fait de la nature temporaire du ru, en périodes de basses eaux, le rejet sera infiltré dans le sous-sol par le biais d’un fossé long de 400 ml.

L’étude d’impact montre des imprécisions au niveau des hypothèses de dimensionnement et sur la caractérisation du sous-sol au droit du projet. En raison de ces imprécisions, les impacts du rejet sur le milieu souterrain ne peuvent être appréhendés de manière satisfaisante. Une mise en cohérence des hypothèses de dimensionnement de la station d’épuration et une précision du contexte hydrogéologique semblent nécessaires.



Sommaire

1. Cadre de l’intervention et objet de l’appui .............................................................7

2. Contextes géologique et hydrogéologique............................................................9

2.1. CONTEXTE GEOLOGIQUE................................................................................9

2.2. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE.................................................................10

3. Analyse de l’étude d’incidences et impact sur les eaux souterraines ..............11

3.1. FONCTIONNEMENT GENERAL DU PROJET DE REHABILITATION DE LA STEP (SOURCES POTENTIELLES DE POLLUTION) .....................................11

3.2. DEVENIR DU REJET DE LA STEP DANS L’ENVIRONNEMENT (TRANSFERTS) ................................................................................................13

3.3. USAGES DES EAUX SOUTERRAINES / SENSIBILITE DE LA NAPPE (CIBLES)............................................................................................................15

4. Recommandations concernant la gestion de la zone d’infiltration/évaporation17

5. Conclusions ............................................................................................................19

Liste des illustrations

Illustration 1 : extrait de la carte géologique 1/50 000 de Chablis .................................................9

Liste des annexes

Annexe 1 : extraits des pages de l’étude d’impact n°07_08_194 éditée le 16/07/08, version 3, réalisée par BIOS et citées dans le rapport ...........................................................21



1. Cadre de l’intervention et objet de l’appui

La Direction Départementale de l’Equipement et de l’Agriculture de l’Yonne a demandé au BRGM le 09/02/2009, un avis concernant l’impact sur les eaux souterraines de l’infiltration des effluents du projet de réhabilitation de la station d’épuration de Saint Bris-le-Vineux.

Cette mission intervient dans le cadre de l’appui du BRGM aux services chargés de la police des eaux souterraines.

La commune de Saint Bris-le-Vineux projette la réhabilitation de sa station d’épuration, dont le rejet se fait actuellement dans le ru de Chitry, affluent de l’Yonne. Compte tenu des faibles débits du ru en période estivale (ne permettant pas une dilution suffisante des effluents), il a été demandé à la commune de concevoir un projet dans lequel les effluents traités seront acheminés en période d’étiage dans une zone tertiaire d’infiltration/évapotranspiration. Les tests de perméabilité réalisés au droit de la future zone d’infiltration montrent une perméabilité importante des sols.

La DDEA de l’Yonne sollicite l’avis du BRGM concernant :

- l’impact de l’infiltration des effluents sur la nappe et le fonctionnement global du traitement tertiaire proposé ;

- les préconisations à mettre en œuvre en termes de gestion de la zone d’infiltration/évaporation.

Outre la documentation disponible au BRGM, cet avis porte sur les rapports suivants :

Notice d’impact pour la réhabilitation de la station d’épuration – commune de Saint Bris-le-Vineux – Phase I & II : Etude d’incidence – BIOS – N° d’affaire : 07_08_194 - Edition du 16/07/2008 – Version n°3 ;

Notice d’impact pour la réhabilitation de la station d’épuration – commune de Saint Bris-le-Vineux - N° d’affaire : 07_08_194 – Edition du 10/10/2008 – Version n°1.



2. Contextes géologique et hydrogéologique

2.1. CONTEXTE GEOLOGIQUE

D’après la carte géologique au 1/50 000 du BRGM (Chablis – n°403), la commune de Saint-Bris-le-Vineux est implantée sur un plateau à ossature calcaire du Jurassique supérieur, à couches subhorizontales.

Le plateau est entaillé par le ru de Chitry se jetant dans l’Yonne sur la commune de Champs-sur-Yonne, environ 3 km à vol d’oiseau en aval du projet de réhabilitation de la STEP.

Illustration 1 : extrait de la carte géologique 1/50 000 de Chablis D’après la notice de la carte géologique, le projet de réhabilitation de la STEP repose sur la succession lithostratigraphique suivante, du sommet vers la base :

- formations alluviales déposées par le ru de Chitry (notées Fz-y), dont la nature et l’épaisseur ne sont pas précisées ;

Appui technique sur le projet de réhabilitation de la STEP de Saint Bris Le Vineux (89)

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- calcaires du Kimméridgien inférieur (j7b). Il s’agit de calcaires variés, plus argileux vers la base, dont l’épaisseur totale est évaluée à environ 25 mètres ;

- calcaires crayeux du Kimméridgien inférieur (j7a), dont l’épaisseur varie entre 45 et 55 mètres ;

- calcaires de l’Oxfordien supérieur (j6), à intercalations marneuses, épais de 25 à 30 mètres environ.

Une faille d’orientation NNE-SSO, située à mi-distance entre les centres-bourgs de Saint Bris-le-Vineux et de Champs-sur-Yonne abaisse les formations du compartiment ouest, mettant en contact les calcaires du Kimméridgien inférieur (j7b) à l’Est avec les calcaires et marnes du Kimméridgien moyen et supérieur (j8) à l’Ouest. Cette formation, épaisse d’environ 80 mètres, correspond à une alternance de marnes et de calcaires.

Une requête sur la Banque de données du Sous-Sol (BSS) gérée par le BRGM a été réalisée, mais n’a fourni aucun résultat (ni sondage ni cavité connue) au niveau du projet de réhabilitation de la STEP et à proximité immédiate. Les informations disponibles les plus proches se situent dans la vallée alluviale de l’Yonne, sur la commune de Champs-sur-Yonne.

2.2. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE Les calcaires du Jurassique supérieur présents sur le territoire de la commune de Saint-Bris-le-Vineux sont soumis aux phénomènes de fissuration et karstification, pouvant engendrer de fortes perméabilités au sein du massif. La répartition spatiale des perméabilités au sein du massif est irrégulière, fonction de l’intensité de la fracturation. Sur le plateau calcaire, les écoulements superficiels sont peu développés, les eaux s’infiltrant rapidement au sein des formations calcaires. Les niveaux aquifères bien individualisés sont liés à la présence des niveaux marneux, jalonnés à l'affleurement par des sources. C’est le cas notamment de deux sources issues de la formation du Kimméridgien moyen et supérieur, recensées à l’ouest du bourg de Saint-Bris-le-Vineux, au Nord du ru de Chitry. Le plateau calcaire sur lequel est inscrit le projet est drainé par la nappe alluviale de l’Yonne et de ses affluents. Les écoulements non permanents du ru de Chitry, s’infiltrent dans les calcaires sous-jacents, la vallée de l’Yonne constituant vraisemblablement l’exutoire de l’aquifère.

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3. Analyse de l’étude d’incidences et impact sur les eaux souterraines

D’une manière générale, les risques d’impact sur les eaux souterraines dépendent des trois termes de risques suivants :

1) Source potentielle de pollution : rejet du projet de réhabilitation de la STEP, fuites du réseau de collecte des eaux usées ;

2) Transferts : infiltration d’eau vers la nappe et migration au sein des calcaires karstifiés vers les cibles (volet hydrogéologie) ;

3) Cibles potentielles : ressource globale en eau, captages publiques ou privés.

Les risques sont avérés en cas de concomitance des trois termes de risques. Il s’agit donc de connaître au mieux chacun de ces termes afin de pouvoir évaluer les risques du projet de réhabilitation. Les paragraphes ci-après, indiquent pour chaque terme, si le risque a été évalué et pris en compte dans l’étude d’impact réalisée, et, le cas échéant, les points qui mériteraient d’être précisés.

3.1. FONCTIONNEMENT GENERAL DU PROJET DE REHABILITATION DE LA STEP (SOURCES POTENTIELLES DE POLLUTION)

Réseau de collecte des eaux usées :

Le diagnostic d’assainissement réalisé en 2001 a mis en évidence diverses anomalies (écoulement d’eaux claires, surverse par temps sec...).

Il est important que les travaux de réhabilitation du réseau prévus soient réalisés dans leur intégralité, conjointement à la réhabilitation de la STEP.

La caractérisation des effluents vinicoles n’a pas été réalisée dans le cadre de l’étude d’impact (charge polluante estimée en entrée de STEP, en période de vendanges et hors périodes de vendanges). Les exploitations possèdent-elles des systèmes de prétraitement et/ou traitement permettant d’abattre une partie de la charge polluante ? Quelle est la caractéristique de l’effluent vinicole, celui-ci pouvant varier dans le temps, et d’une exploitation à l’autre.

Hypothèses de dimensionnement de la STEP :

Les flux de pollution classiquement pris en compte en entrée de STEP pour des effluents urbains domestiques et utilisés comme hypothèses de dimensionnement pour la part domestique de la pollution en entrée de la STEP de Saint Bris-le-Vineux (page 30 du rapport BIOS-cf. annexe 1) sont :



- DB05 = 60 g/j/EH

- DCO = 120 g/j/EH

- MES = 90 g/j/EH

- NTK = 15 g/j/EH

- Pt =: 4 g/j/EH

Les hypothèses de dimensionnement reprenant la pollution domestique et la pollution vinicole de la pollution en entrée de STEP en temps sec (tableau IV.2 page 31 du rapport BIOS-cf. annexe 1) prennent en compte les flux de pollution cités précédemment, excepté pour les paramètres DCO, NTK et Pt :

le calcul est basé sur une DCO prise à 90 g/j/EH. Or, d’après un article du CEMAGREF1, la concentration en DCO d’un effluent vinicole en période de vendange est en moyenne environ 20 fois plus concentrée qu’un effluent urbain. L’hypothèse de calcul basée sur une DCO à 90 g/j/EH semble sous-estimée ;

la charge en NTK et Pt de l’effluent vinicole n’a pas été prise en compte. Le calcul se base uniquement sur une charge en NTK et Pt équivalente à un rejet domestique urbain de 2400 EH. Il ne tient pas compte de la charge vinicole et de sa spécificité par rapport à un effluent domestique. Ces deux paramètres mériteraient d’être pris en compte dans le calcul de la charge polluante, le secteur étant classé en zone sensible N et P (voir paragraphe transferts).

Concernant le débit journalier admissible pris en compte dans le calcul de la pollution domestique+vinicole par temps sec (tableau IV.2 page 31 du rapport BIOS-cf. annexe 1) : 413 m3/j :

Quelle est l’hypothèse de calcul utilisée ? Si on considère 2400 EH sur une base de 130 l/EH, on aboutit à 312 m3/j. En prenant 5500 EH on aboutit à 715 m3/j. D’autant qu’en page 33 (cf. annexe 1), la valeur indiquée est encore différente, avec un débit moyen pendant la période de vendanges estimé à 432 m3/j.

En page 47 (cf. annexe 1), il est fait état du calcul de la pollution vinicole : « l’estimation se base sur une zone d’AOC de 500 ha, avec un rendement de 60 hl par ha et une conversion de 4EH par hl vinifié. Soit environ 120 000 EH ».

1 Les effluents vinicoles : problématique du traitement et premier bilan sur la conception et le fonctionnement des procédés biologiques – Yvan Racault, Anne-Emmanuelle Stricker et Jacky Vedrenne – Ingénierie n°32 – p.13 à 26 – Décembre 2002



A quoi correspond cette conversion de la pollution vinicole en 120 000 EH? A un débit entrant équivalent à 120 000 EH ? A une charge polluante équivalente à 120 000 EH ? Il conviendrait de préciser ce que cela représente en termes de charge polluante annuelle en DCO, DBO5, NTK, Pt et de vérifier dans quelle fourchette le projet s’inscrit par rapport à l’arrêté du 22 juin 2007. Cette donnée n’est pas cohérente avec ce qui est inscrit en page 30 du rapport concernant le cumul domestique et vinicole (5500 EH). De même, en page 46 (cf. annexe 1), il est indiqué « les calculs se basent sur les charges d’un effluent moyen observable pendant 50 jours après le début des vendanges alors même que les charges peuvent être beaucoup plus fortes (>10 000 EH) surtout lors des premières phases de vendange à proprement parler ».

Calcul de l’impact qualitatif du rejet de la STEP :

Le calcul de l’impact qualitatif du projet par temps sec en période de vendanges (tableau VI.3 en page 44 du rapport BIOS) se base sur les données de hautes eaux, avec un débit du ru de Chitry (milieu récepteur en hautes eaux) estimé à 30 l/s. Hors, la pointe de charge de pollution a lieu durant les vendanges, en septembre-octobre, en période de basses eaux. De plus, dans le tableau VI.3 en page 44 (cf. annexe 1), la charge vinicole n’est pas prise en compte alors que le calcul est censé représenter la charge polluante par temps sec, en période de vendanges. Les données théoriques prises en compte dans ce tableau correspondent uniquement à une charge polluante domestique de 1200 EH (comme indiqué dans le tableau IV.1 en page 30-cf. annexe 1).

Les données théoriques ne prenant pas en compte la charge vinicole, le calcul de l’impact du projet sur le milieu récepteur et les concentrations attendues du rejet en fonction des rendements retenus est donc erroné.

L’étude d’impact montre des incohérences au niveau des calculs de charge polluante en entrée de la STEP et de l’impact qualitatif des rejets sur le milieu récepteur superficiel.

3.2. DEVENIR DU REJET DE LA STEP DANS L’ENVIRONNEMENT (TRANSFERTS)

En période estivale, compte tenu des faibles débits du ru de Chitry (milieu récepteur du rejet de la STEP), il a été demandé à la commune de concevoir un projet dans lequel les effluents traités seront acheminés en période d’étiage dans une zone tertiaire d’infiltration/évapotranspiration.

Caractérisation du sous-sol

Les essais de perméabilité destinés à mesurer la capacité d’infiltration des rejets de la STEP dans le sous-sol ont été réalisés à charge variable, dans des fouilles réalisées à la pelle mécanique, ce qui n’est pas conforme aux règles de l’art. La méthode employée n’est pas explicitée dans le rapport. Pour des sols dont la perméabilité



présumée est supérieure à 1.10-6 m/s, la norme applicable pour déterminer la perméabilité du sol est la norme NF P 94-132 : essai d’eau Lefranc. Cet essai doit être réalisé en forage.

La position des essais n’est pas reportée sur un plan de situation, ce qui ne permet pas de juger s’ils ont été réalisés à un emplacement pertinent (au droit de la future zone d’infiltration). De plus, la coupe lithologique des fouilles n’est pas fournie, ne permettant pas de savoir si le fond de fouille a atteint ou non le substratum calcaire. Cette information est indispensable afin de caractériser la nature du sous-sol, dans lequel va être réalisée l’infiltration.

Les essais d’infiltration ont été réalisés à des profondeurs comprises entre 0,9 et 1,1 m. Or, le projet prévoit d’infiltrer le rejet de la STEP par le biais « d’un fossé d’environ 30 cm de profondeur. La perméabilité n’a donc pas été évaluée sur la « tranche » de sol qui sera impactée.

Le sous-sol karstique, milieu de transfert du rejet, n’a pas fait l’objet d’une caractérisation du point de vue hydrogéologique à savoir :

- nature du sous-sol au droit du projet notamment la profondeur du toit des formations calcaires,

- sens d’écoulement des circulations d’eaux souterraines au sein du massif calcaire,

- estimation de la vitesse d’écoulement au sein du massif calcaire,

- exutoire(s) potentiel(s) des rejets du projet,

- estimation des temps de transfert entre la zone de rejet et les cibles potentielles.

Ces éléments sont indispensables pour appréhender l’impact du rejet de la STEP sur les eaux souterraines et peuvent être déterminés à partir des méthodes classiques employées en hydrogéologie (traçages, forages de reconnaissance, enquête de terrain...)

Impact qualitatif sur les eaux souterraines

Il est indiqué dans l’étude d’impact en page 44 (cf. annexe 1) « en période estivale, compte tenu du pouvoir épurateur des sols et des nappes alluviales, on peut penser que la fraction des eaux restituées au cours d’eau sera pratiquement indemne de polluants, ou tout du moins, même si l’épuration n’est pas complète, que son mode de restitution très diffus permettra de rendre son impact pratiquement nul ».

Lors de la réalisation des essais de perméabilité (date non précisée dans le rapport), la profondeur de la nappe étant supérieure à 1 m au droit de la zone d’infiltration projetée et le projet prévoyant d’infiltrer le rejet de la STEP à une profondeur de 0,3 m, on ne peut pas considérer que le rejet se fera en nappe. Comme explicité précédemment, il



conviendrait de déterminer la profondeur du toit des formations calcaires et le contexte hydrogéologique au niveau du projet.

Les écoulements d’eau en milieu karstique sont généralement rapides, et caractérisés par la quasi-absence de phénomènes d’épuration naturelle de l’eau par filtration/bio-dégradation, contrairement aux aquifères homogènes de type alluvial. L’impact du rejet de la STEP dans le sous-sol ne peut être considéré comme nul, les calcaires n’assurant aucune épuration naturelle.

De plus, en raison des perméabilités élevées mises en évidence, le rejet ne peut être considéré comme diffus, le rejet de la STEP s’infiltrera très rapidement dans le sous-sol, dans un secteur restreint.

Le dispositif d’infiltration tertiaire devra être adapté en fonction des résultats des investigations hydrogéologiques complémentaires. Dans tous les cas, au vu du contexte général (secteur karstique, zone sensible aux nitrates et phosphore), il ne semble pas envisageable de rejeter directement dans le sous-sol les effluents traités en sortie de STEP. La mise en œuvre d’un dispositif tertiaire doté de réelles capacités d’épuration pourrait s’avérer opportune. Les caractéristiques de ce dispositif restent à déterminer (filtre à sable, filtre planté, roselière…).

3.3. USAGES DES EAUX SOUTERRAINES / SENSIBILITE DE LA NAPPE (CIBLES)

Cibles potentielles

Aucune enquête hydrogéologique permettant de caractériser les écoulements souterrains dans le secteur étudié n’ayant été réalisé (voir paragraphe précédent), les exutoires potentiels de la zone d’infiltration n’ont pas été recherchés. Le rapport ne mentionne aucune indication sur les cibles potentielles (AEP, éventuels puits particuliers, sources).

Les cibles potentielles du rejet de la STEP doivent être précisées dans le cadre d’une enquête hydrogéologique.

Sensibilité de la nappe

La commune de Saint Bris-le-Vineux fait partie d’une zone sensible aux nitrates et phosphore définie par le bassin Seine-Normandie.

Une zone est dite "sensible" lorsque les cours d'eau présentent un risque d'eutrophisation ou lorsque la concentration en nitrates des eaux destinées à l'alimentation en eau potable est susceptible d'être supérieure aux limites réglementaires en vigueur. Les pollutions visées sont essentiellement les rejets d'azote et de phosphore en raison de leur implication dans le phénomène d'eutrophisation.



Une zone sensible est une partie du territoire où la nécessité de préserver le milieu aquatique et les usages qui s’y attachent justifie la mise en œuvre d’un traitement plus rigoureux des eaux résiduaires urbaines avant leur rejet. Le principal critère d'appréciation est le risque d'eutrophisation du milieu. La directive " eaux résiduaires urbaines " impose le renforcement du traitement des eaux rejetées par les agglomérations situées en zone sensible, en astreignant les collectivités à des obligations de traitement renforcé des eaux usées en phosphore et en azote (meilleure efficacité épuratoire). Cette réduction doit être de 80 % pour le phosphore, et de 70 à 80 % pour l'azote. Les agglomérations de plus de 10 000 équivalent-habitants doivent faire subir à leurs eaux usées un traitement tertiaire en complément du traitement biologique secondaire. Cependant cette sensibilité, généralement à l’eutrophisation, doit être prise en compte dans tout projet qui peut avoir une influence sur la zone sensible : établissement industriel ou d’élevage entraînant des rejets riches en nutriments par exemple. Cette prise en compte doit conduire à implanter ces activités hors de la zone sensible ou à leur imposer un niveau de traitement comparable à celui qui est demandé aux agglomérations. Il est prévu que la station de Saint-Bris-le-Vineux reprenne une charge polluante équivalente à 5500 EH, sous le seuil des 10 000 EH.

Comme indiqué précédemment, la charge polluante en Pt et NTK des effluents vinicoles n’a pas été prise en compte dans les calculs de dimensionnement. Celle charge doit être estimée, d’autant plus que le secteur est en zone sensible.



4. Recommandations concernant la gestion de la zone d’infiltration/évaporation

Il est prévu que le rejet de la STEP soit envoyé vers une zone d’infiltration/évaporation, en période de basses eaux, lorsque le respect de l’objectif de qualité du ru de Chitry n’est pas réalisable.

Connaissance des débits du ru de Chitry au niveau du point de rejet

Le débit du ru de Chitry en dessous duquel le rejet de la STEP ne permet pas de respecter l’objectif de qualité du ru doit être calculé. Cela permettra de déterminer en dessous de quel débit du ru le rejet de la STEP devra être envoyé vers le dispositif d’infiltration.

Une fois le débit minimum fixé, cela suppose de connaître en permanence le débit du ru de Chitry au niveau du point de rejet, afin de basculer le rejet en sortie de STEP vers le dispositif d’infiltration au moment opportun. Pour cela, la mise en place d’une station de mesure du débit du ru au niveau du point de rejet et d’un dispositif automatique de by-pass fonction du débit semble nécessaire.

Les variations annuelles de débits du ru de Chitry au niveau du point de rejet de la STEP n’ont pas été caractérisées dans le cadre de l’étude d’impact. Il n’est donc pas possible d’avoir une estimation de la durée de fonctionnement du système d’infiltration sur une année.

Il semble nécessaire de réaliser une campagne de mesures du débit du ru de Chitry au niveau du point de rejet, au minimum sur un cycle hydrologique, afin d’estimer la durée de fonctionnement du dispositif d’infiltration sur une année.

Risque de colmatage de la zone d’infiltration

Le rejet des effluents traités en sortie de STEP directement dans le sous-sol sans massif filtrant risque d’accélérer le colmatage du sous-sol. Du fait de la forte perméabilité mesurée, le rejet va certainement s’infiltrer dans les premiers mètres du fossé. Dans tous les cas, quelque soit le dispositif tertiaire choisi, la lame d'eau devra être infiltrée sur la totalité de la surface disponible. Une alimentation séquencée permet de maintenir une concentration suffisante d'oxygène par diffusion d'air entre deux bâchées. Pour limiter le colmatage interne du massif tertiaire, il est nécessaire de réguler le développement bactérien par alternance de l'alimentation des ouvrages.



La prévention du colmatage s'effectue en respectant scrupuleusement des phases d'alimentation et de repos et en respectant une charge hydraulique quotidienne appliquée.



5. Conclusions

A la demande de la DDEA de l’Yonne du 09/02/2009, le BRGM est intervenu pour fournir un appui technique sur le projet de réhabilitation de la STEP de Saint Bris-le-Vineux. Cette mission intervient dans le cadre de l’appui du BRGM aux services chargés de la police des eaux souterraines en Bourgogne.

L’objet de l’appui était de fournir un avis sur l’impact sur les eaux souterraines du système de traitement tertiaire proposé dans le cadre du projet de réhabilitation de la STEP. En raison du faible débit du ruisseau récepteur des rejets de la STEP en période d’étiage, le projet prévoit la mise en place d’un système d’infiltration des rejets de la STEP dans le sous-sol.

Les risques d’impact peuvent être évalués selon la méthodologie : source potentielle de pollution – transferts – cibles potentielles. L’analyse de l’étude d’impact du bureau d’études a mis en évidence des manques et imprécisions. Le dispositif de traitement tertiaire proposé ne semble pas adapté à la sensibilité du milieu récepteur. Des précisions et compléments d’investigation semblent nécessaires afin de limiter les impacts du rejet de la station d’épuration. Les principaux compléments à apporter sont exposés dans le corps du texte.



Annexe 1 : extraits des pages de l’étude d’impact n°07_08_194 éditée le 16/07/08, version 3, réalisée par BIOS et citées dans le rapport

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