appui budgétaire : alimenter le statu quo ou transformer ... · l’appui budgétaire : le poids...

5
Appel à communications Les données de l’économie mondiale montrent que les pays du tiers monde pouvaient accéder aux mêmes ressources de l’aide. Cependant, ils ne sont pas tous entraînés par les mêmes dynamiques de croissance. Certains en ont profité pour devenir des économies émergentes. D’autres restent dépendants de l’aide externe et leurs économies stagnent. Pour ces derniers, l’aide est souvent mobilisée pour soutenir la balance des paiements , ou couvrir les frais de fonctionnement de l'Etat. Souvent, les acteurs nationaux n’ont ni le temps ni le souci de réfléchir sur des déséquilibres croissants des finances publiques et sur l’ampleur des réformes qu’ils doivent entreprendre afin de sortir l’économie nationale de l’assistance. Dans ces conditions, les critères qui sont négo ciés entre le pays et ses bailleurs de fonds pour l’octroi de l’aide, n'atteignent pas toujours leur plein potentiel quant à l'amélioration de la gouvernance garantissant un sentier durable de croissance. Pourtant, il est possible d’imaginer un scénario de l’appui budgétaire qui mobilise encore plus les acteurs nationaux de manière adéquate et renforce davantage les orientations du développement et de l’aide en fonction des résultats. Pour ce faire, il revient aux acteurs impliqués de revoir leurs perspectives et les objectifs du développement ainsi que leurs moyens d’action sur le long terme. Dans ce contexte, les acteurs nationaux peuvent se demander si l’appui budgétaire peut être un dispositif de réforme de la gouvernance au lieu d’être un moyen de combler un déficit budgétaire chronique ou passager. Des spécialistes peuvent poser cette question, envisager d’autres perspectives du développement et mesurer les possibilités de la reconstruction des finances publiques tout en invitant les citoyens à participer à ces réflexions. Il s’agit de trouver la synergie pouvant exister dans l’agencement des ressources internes et externes, de repenser les consensus nationaux autour du développement et de la construction du bien-être. À cet effet, les acteurs peuvent redessiner les lignes d’une nouvelle gestion des finances publiques et repenser ses enjeux en fonction d’une nouvelle dynamique de croissance. Ce dernier scénario prouve que l’affectation de l’aide budgétaire à des réformes soutenant le développement durable ne dépend pas des seuls engagements pris entre l’État et ses donateurs. Et, outre l’action de l’administration, l’efficacité de l’aide dépend aussi d’une conscience aigüe des citoyens des enjeux nation aux du Appui budgétaire : Alimenter le statu quo ou transformer la gouvernance économique Table ronde internationale 15 et 16 janvier 2018 Port-au-Prince, Haïti

Upload: hakien

Post on 18-Apr-2018

214 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Appel à communications

Les données de l’économie mondiale montrent que les pays du tiers monde pouvaient accéder aux mêmes

ressources de l’aide. Cependant, ils ne sont pas tous entraînés par les mêmes dynamiques de croissance. Certains

en ont profité pour devenir des économies émergentes. D’autres restent dépendants de l’aide externe et leurs

économies stagnent. Pour ces derniers, l’aide est souvent mobilisée pour soutenir la balance des paiements, ou

couvrir les frais de fonctionnement de l'Etat. Souvent, les acteurs nationaux n’ont ni le temps ni le souci de

réfléchir sur des déséquilibres croissants des finances publiques et sur l’ampleur des réformes qu’ils doivent

entreprendre afin de sortir l’économie nationale de l’assistance. Dans ces conditions, les critères qui sont négociés

entre le pays et ses bailleurs de fonds pour l’octroi de l’aide, n'atteignent pas toujours leur plein potentiel quant à

l'amélioration de la gouvernance garantissant un sentier durable de croissance.

Pourtant, il est possible d’imaginer un scénario de l’appui budgétaire qui mobilise encore plus les acteurs nationaux

de manière adéquate et renforce davantage les orientations du développement et de l’aide en fonction des

résultats. Pour ce faire, il revient aux acteurs impliqués de revoir leurs perspectives et les objectifs du

développement ainsi que leurs moyens d’action sur le long terme. Dans ce contexte, les acteurs nationaux peuvent

se demander si l’appui budgétaire peut être un dispositif de réforme de la gouvernance au lieu d’être un moyen de

combler un déficit budgétaire chronique ou passager.

Des spécialistes peuvent poser cette question, envisager d’autres perspectives du développement et mesurer les

possibilités de la reconstruction des finances publiques tout en invitant les citoyens à participer à ces réflexions. Il

s’agit de trouver la synergie pouvant exister dans l’agencement des ressources internes et externes, de repenser

les consensus nationaux autour du développement et de la construction du bien-être. À cet effet, les acteurs

peuvent redessiner les lignes d’une nouvelle gestion des finances publiques et repenser ses enjeux en fonction

d’une nouvelle dynamique de croissance.

Ce dernier scénario prouve que l’affectation de l’aide budgétaire à des réformes soutenant le développement

durable ne dépend pas des seuls engagements pris entre l’État et ses donateurs. Et, outre l’action de

l’administration, l’efficacité de l’aide dépend aussi d’une conscience aigüe des citoyens des enjeux nationaux du

Appui budgétaire : Alimenter le statu quo

ou transformer la gouvernance

économique Table ronde internationale

15 et 16 janvier 2018

Port-au-Prince, Haïti

développement et de leur participation à la conception et à l’orientation de ce processus. Dans ce cadre, en dépit

des contraintes financières et politiques du pays, les acteurs étatiques et non-étatiques doivent trouver de la

marge pour élaborer et partager une vision commune de la gouvernance des finances publiques et l’économie

nationale. Alors, les finances publiques deviennent une nouvelle porte d’entrée pour repenser le développement.

Les acteurs nationaux peuvent les considérer comme étant un de ses principaux leviers. Dans ce cadre, ils

acceptent de revoir leurs routines et leurs pratiques actuelles de gouvernance et de soumettre les pratiques

budgétaires de l’État à une analyse rigoureuse et à l’appréciation des citoyens. Dans cette nouvelle optique, les

acteurs nationaux s’engagent à repenser et à reconstruire les outils de la gouvernance et du financement du

développement.

Cette démarche implique un triple niveau d’interventions impliquant les partenaires de l’aide et les responsables

nationaux, les dirigeants et les citoyens, et les ministères entre eux. La nature du consensus liant dirigeants et

dirigés autour de la gouvernance du développement et de la mobilisation des finances publiques à cet effet, ainsi

que le dialogue continu entre acteurs nationaux et étrangers devront faciliter une réappropriation des idées, des

savoirs et savoir-faire nationaux autour des finances publiques.

Dans cette optique, l’appui budgétaire peut se transformer en un outil de la réforme de la gouvernance au lieu

d’être un moyen servant à résoudre les impasses budgétaires de l’État.

C’est ce défi que cette table ronde devra relever.

Organisation de la table ronde

Cette table ronde réunira plusieurs catégories d’acteurs : des spécialistes des disciplines traitant des finances

publiques ; des cadres de divers pays pouvant présenter l’expérience de leurs administrations en matière de

gestion de l’appui budgétaire et des problèmes de gouvernance ; des chercheurs et acteurs de la société civile

pouvant discuter des mécanismes de participation des citoyens aux décisions budgétaires de l’État.

Elle s’organisera autour de quatre grands axes portant sur les expériences nationales récentes de gestion de l’appui

budgétaire, les compromis fondateurs des finances publiques en Haïti, les réflexions autour de nouveaux

mécanismes de gestion des finances publiques et d’un cheminement en termes de gouvernance qui permettrait

aux états concernés par l’initiative PPTE de sortir d’une situation de dépendance vis-à-vis de l’assistance financière

externe à un accès plus ouvert aux marchés mondiaux des capitaux.

En parlant des expériences nationales de gestion de l’appui budgétaire, le premier axe mettra en lumière certaines

nuances de la culture et de l’histoire nationale qui auraient pu, en dépit de l’adoption des mêmes principes,

contribuer à une gestion spécifique des finances publiques dans chaque pays. Pour aborder cet aspect expliquant

parfois les réussites nationales ou les blocages, les contributeurs à cet axe mettront l’accent sur les mécanismes de

participation des citoyens aux décisions nationales et locales en matière de finances publiques. Ils discuteront

aussi du mode d’encadrement de cette prérogative citoyenne par les pouvoirs publics.

Le deuxième axe porte sur la construction des finances de l’État haïtien en relation avec le développement du

territoire. Les participants voulant travailler sur ce volet de la réflexion pourront orienter leurs contributions sur les

premiers moments de l’organisation des finances de l’État haïtien. Les politiques nationales de formation des

compétences dans le domaine de la gestion des finances ainsi que les faiblesses spécifiques de la stratégie de l’État

en matière de gestion du développement et de prise en charge des besoins des citoyens pourront aussi être

abordées.

Le troisième axe concerne les contributions servant à repenser les compromis fondateurs impactant le mode de

gestion des finances publiques et pouvant impulser le développement économique. Les contributions se

pencheront sur le cadre macroéconomique construit au travers d’un ensemble de mesures d’ordre

microéconomique et de la participation des citoyens à ces choix sectoriels. Les spécialistes discuteront aussi de la

connexion ou des complémentarités (fiscalité - budget, budget - monnaie) encadrant les choix de développement.

Un accent particulier peut être mis sur les choix des dépenses publiques et économiques qui puissent conduire aux

cercles vertueux ou vicieux d’enrichissement et d’appauvrissement des ménages.

Le quatrième axe porte sur les conditions économiques et institutionnelles de la transition de l’assistance

financière à d’autres modalités d’accès aux marchés des capitaux afin de financer les choix à long terme, ainsi que

le mode d’élaboration des politiques publiques. Les intervenants insisteront sur le suivi de ces conditions sur le

moyen et le long terme. L’analyse de cette dynamique devra permettre d’apprécier la capacité des acteurs

institutionnels nationaux à coordonner leurs efforts en matière de collecte et d’allocation de l’épargne. Elle peut

s’intéresser aussi à la synergie pouvant exister entre les stratégies des acteurs institutionnels assurant la gestion

de l’épargne, et celle de l’administration en matière de choix d’investissement. Elle pourra s’élargir aux possibilités

de l’entrée des capitaux privés, compte tenu des choix publics en matière de restructuration du secteur productif.

Communications attendues

Les communications attendues peuvent porter sur les sujets suivants :

Les expériences nationales de l’appui budgétaire impliquant les discussions avec les bailleurs de fonds, les

mécanismes de décision et de construction des choix à long terme de la société ;

La formation des finances de l’État haïtien, la prise en compte des intérêts de groupes internes et externes,

les résistances de l’administration face à certains intérêts dans la construction des finances de l’État, les

critères implicites établis par les acteurs nationaux autour de la construction des finances publiques ;

La participation des citoyens aux choix de l’État et aux finances locales, les liaisons perverses fiscalité-

dépenses publiques et choix économiques pouvant être une cause de l’appauvrissement des ménages, les

mécanismes de la transparence ainsi que la prise en compte du genre et de l’enfance dans l’élaboration du

budget, les partenariats public-privé;

Les stratégies nationales d’identification de l’épargne, de collecte et d’affectation de ces moyens, les visions

du développement des acteurs et leurs perceptions en matière de modalités de rentabilisation des

investissements ; Les mécanismes de passation des marchés, les nouveaux mécanismes budgétaires (budget-

programme, les complémentarités (fiscalité - budget, budget - monnaie).

Modalités de participation

Les participants ont jusqu’au 15 novembre 2017 pour soumettre les titres ainsi que les résumés de leurs

communications ne dépassant pas 300 mots. Les organisateurs du colloque mettront jusqu’au 30 novembre pour

évaluer leurs propositions et informer sur les sujets retenus ainsi que sur la formation des panels.

Le texte complet doit être envoyé pour le 15 décembre 2017 et fera l’objet d’une publication.

La présentation sera de quinze à vingt (15 à 20) minutes.

Envois

Comité organisateur : [email protected]

Comité organisateur Maarten Vergauwen, Délégation de l’Union européenne

Frédéric Gérald Chery, économiste, Université d’Etat d’Haiti

Kesner Pharel, économiste, Université Quisqueya et Group Croissance

Sheila Laplanche, Particip

Agenda de la table ronde – A confirmer le 30 novembre 2017

Thèmes

Quatre grands thèmes de recherche intimement liés aux problématiques de l’appui budgétaire et du

développement seront débattus sur 4 sessions d'1h30 chacune.

Les expériences récentes de gestion de l’appui budgétaire : le poids de l’histoire et de la culture sur la

gestion des finances publiques

Repenser les compromis fondateurs pouvant impulser le développement économique et impacter la

gestion des finances publiques

La construction des finances de l’Etat Haïtien

Financement du développement : de l’assistance financière fluctuante à l’accès aux marchés mondiaux de capitaux

Déroulement prévisionnel

15 janvier 2018 : Prologue au Centre de Convention de la BRH

Masterclass

08h30 – 16h00 Masterclass présenté par M DIABY, Directeur général de la planification et de la lutte contre la pauvreté en Côte d’Ivoire

Soirée prologue

17h00 Accueil

18h00 – 18h30 Propos de bienvenue et remerciements

18h30 – 19h30 Projection du documentaire sur l’appui budgétaire : « Haïti, crise ou changement » (F. Scapin – Gotson Pierre)

19h30 – 22h00 Conférence-Diner avec Intervention personnalité Union européenne

22h00 Fin

16 janvier 2018 : Table ronde à l’Hôtel MARIOTT

08h00 – 08h50 Accueil

09h00 – 09h30 Cérémonie d’ouverture

09h30 – 10h45 Session 1: Conférence magistrale du Conférencier Invité avec Q&R

Pause

11h00 – 12h30 Session 2: Panel avec 3 intervenants sur « Les expériences récentes de gestion de l’appui budgétaire : le poids de l’histoire et de la culture sur la gestion des finances publiques »

Déjeuner

14h00 – 15h15 Session 3 : Panel avec 3 intervenants sur « La construction des finances de l’Etat Haïtien »

Pause

15h30 – 16h45 Session 4 : Intervention magistrale et discussions sur « Le financement du développement : de l’assistance financière fluctuante à l’accès aux marchés mondiaux de capitaux

16h45 – 17h30 Conclusions – Remerciements – Clôture Table Ronde