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ANS Bulletin trimestriel de la Fondation B B l ll ti t i t i l l d d l F F ANS JAHRE YEARS SIN INCE S 1998 SINCE S 1998 d d d t ti i i 58 décembre 2020 Éditorial Ces infirmières, ces médecins, ces héros ! N’ayez crainte, je n’aborde pas une n-ième fois ce thème dans le cadre de la crise sanitaire qui nous frappe. Ueli Bollag, le parrain du présent bulletin, est un médecin. Mais quel médecin ! Quand vous avez le bonheur de partager un peu de temps avec lui, vous embarquez sur un navire au long cours et faites le tour du monde. Il a fondé des hôpitaux, croisé des grands de ce monde, mais surtout et avant tout, il a soigné des milliers de patients parmi les plus démunis. Dans les camps de réfugiés comme au Cambodge, combien d’enfants amputés n’a-t- il pas côtoyés et quand il vous raconte comment il a dû partager une seule ampoule de morphine pour atténuer les souffrances de ces huit soldats victimes de l’explosion d’une mine anti-char, sans pouvoir les sauver, comment retenir ses larmes ? Je reste sans voix et mes émotions me submergent quand un médecin ou une infirmière partage avec moi son vécu, eux qui côtoient la souffrance et la mort souvent au quotidien. Comment font-ils, com- ment peut-on le supporter ? De toute évidence, ce sont des héros, des vrais ! C’est là que l’ingénieur au fond de moi se réveille et me rappelle que c’est pour cela que nous nous sommes engagés avec Digger il y a bien longtemps dans la lutte contre les mines. Oui, nous voulions éviter ces souffrances que nous ne supportions plus d’observer, nous voulions détruire ces mines avant qu’elles ne frappent et ne laissent d’autre alternative que le recours à ces héros pour réparer les dégâts… trop tard… L’héroïsme est un bien précieux, économisons-le. Retrouvez les parrains de la Fondation Digger sur notre site : https://foundation.digger.ch/fr/parrains/ Ueli Bollag parraine la Fondation Digger Le curriculum vitæ prend les al- lures d’une mappemonde ! Une fois ses études de médecine à Genève et de Zurich finies, une envie de se dégourdir les jambes le poussa à partir en mission pour le CICR au Nigéria (à l’époque de la guerre du Biafra) puis au Cambodge. Après des escales en Jamaïque, en Haïti et encore au Nigéria, il passa un diplôme d’en- seignement de la médecine en Californie. D’autres missions de courtes durées, pour le compte de l’OMS et du CICR, le condui- sirent au Nicaragua, au Liban et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Entre-temps il ou- vrit un cabinet à Einsiedeln et dirigea la première clinique HMO (Health Maintenance Organisation) à Berne notamment. En 2005, il reprit le départ pour l’Indonésie comme consultant du Senior Expert Corps (aujourd’hui Senior Expert Contact). Conti- nuant à remplacer de temps à autres des médecins en Suisse, il s’est adonné à la viticulture dans un petit mas languedocien jusqu’en 2019, entre autres activités et exploits sportifs en tout genre ! Des traces profondes « Mon premier contact avec DIGGER date d’il y a sept ans lors d’une fête d’anniversaire — ne m’offrez pas de cadeaux, mais faites des dons à DIGGER. J’ai attendu le moment de la retraite à 78 ans, après la fin de travail dans les vignes, pour devenir actif pour DIGGER. Une visite en hiver 2019/20 a laissé des traces profondes chez moi et ma femme, Eli- sabeth : cet esprit d’idéalisme, de refus de dépen- dance pécuniaire à l’égard d’actionnaires et le sens sincère d’économie, d’être efficace sans gaspillage pour une chose qui n’est pas populaire, mais qui est d’une importance humanitaire énorme. » Frédéric Guerne Fondateur et directeur général

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ANS

Bulletin trimestriel de la FondationBB lll ti t i t i ll dd l FF

ANSJAHREYEARS

SININCES 1998SINCES 1998

ddd ttiii

58décembre

2020

Éditorial

Ces infi rmières, ces médecins, ces héros !N’ayez crainte, je n’aborde pas une n-ième fois ce thème dans le cadre de la crise sanitaire qui nous frappe. Ueli Bollag, le parrain du présent bulletin, est un médecin. Mais quel médecin ! Quand vous avez le bonheur de partager un peu de temps avec lui, vous embarquez sur un navire au long cours et faites le tour du monde. Il a fondé des hôpitaux, croisé des grands de ce monde, mais surtout et avant tout, il a soigné des milliers de patients parmi les plus démunis. Dans les camps de réfugiés comme au Cambodge, combien d’enfants amputés n’a-t-il pas côtoyés et quand il vous raconte comment il a dû partager une seule ampoule de morphine pour atténuer les souffrances de ces huit soldats victimes de l’explosion d’une mine anti-char, sans pouvoir les sauver, comment retenir ses larmes ?Je reste sans voix et mes émotions me submergent quand un médecin ou une infi rmière partage avec moi son vécu, eux qui côtoient la souffrance et la mort souvent au quotidien. Comment font-ils, com-ment peut-on le supporter ? De toute évidence, ce sont des héros, des vrais !C’est là que l’ingénieur au fond de moi se réveille et me rappelle que c’est pour cela que nous nous sommes engagés avec Digger il y a bien longtemps dans la lutte contre les mines. Oui, nous voulions éviter ces souffrances que nous ne supportions plus d’observer, nous voulions détruire ces mines avant qu’elles ne frappent et ne laissent d’autre

alternative que le recours à ces héros pour réparer les dégâts… trop tard… L’héroïsme est un bien précieux, économisons-le.

Retrouvez les parrains de la Fondation Digger sur notre site :

https://foundation.digger.ch/fr/parrains/

Ueli Bollag parraine la Fondation DiggerLe curriculum vitæ prend les al-lures d’une mappemonde ! Une fois ses études de médecine à Genève et de Zurich fi nies, une envie de se dégourdir les jambes le poussa à partir en mission pour le CICR au Nigéria (à l’époque de la guerre du Biafra) puis au Cambodge. Après des escales en Jamaïque, en Haïti et encore au Nigéria, il passa un diplôme d’en-seignement de la médecine en Californie. D’autres missions de courtes durées, pour le compte de l’OMS et du CICR, le condui-sirent au Nicaragua, au Liban et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Entre-temps il ou-vrit un cabinet à Einsiedeln et dirigea la première clinique HMO (Health Maintenance Organisation) à Berne notamment. En 2005, il reprit le départ pour l’Indonésie comme consultant du Senior Expert Corps (aujourd’hui Senior Expert Contact). Conti-nuant à remplacer de temps à autres des médecins en Suisse, il s’est adonné à la viticulture dans un petit mas languedocien jusqu’en 2019, entre autres activités et exploits sportifs en tout genre !

Des traces profondes« Mon premier contact avec DIGGER date d’il y a sept ans lors d’une fête d’anniversaire — ne m’offrez pas de cadeaux, mais faites des dons à DIGGER. J’ai attendu le moment de la retraite à 78 ans, après la fi n de travail dans les vignes, pour devenir actif pour DIGGER. Une visite en hiver 2019/20 a laissé des traces profondes chez moi et ma femme, Eli-sabeth : cet esprit d’idéalisme, de refus de dépen-dance pécuniaire à l’égard d’actionnaires et le sens sincère d’économie, d’être effi cace sans gaspillage pour une chose qui n’est pas populaire, mais qui est d’une importance humanitaire énorme. »

Frédéric Guerne Fondateur et directeur général

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veiller et elle est désormais prête à se dégourdir les bielles. La chaleur et la lumière contrastent avec le jour du départ lorsque ces portes se sont refer-mées sur le brouillard suisse. Seule la présence du technicien DIGGER (dont le niveau de bronzage ne colle pas avec le contexte) permet de faire le lien entre ces deux instants. Se sont alors rapidement enchaînés le contrôle du matériel et la formation de l’équipe locale. Une dizaine de jours et une visite de l’autorité nationale plus tard, les opérateurs, leur certifi cat en poche, étaient prêt à intégrer un théâtre d’opération. Avant même le déploiement sur le terrain, le travail de l’équipe a porté ses fruits : en effet le propriétaire du terrain broussailleux où l’équipe s’est entraînée à travailler avec la machine a pu faire ses planta-tions immédiatement après la fi n de la formation. Comme ce moment coïncidait avec le début de la saison des pluies, on pouvait déjà augurer une belle récolte future.Alors que le technicien DIGGER dont le bronzage avait quelque peu évolué retournait en Suisse, l’équipe de démineurs équipés de leur nouvel outil rejoignaient leur lieu de travail où les mines réelles n’avaient qu’à bien se tenir...C’est le premier août de l’année passée que la machine a effectué ses premiers mètres dans un terrain dangereux, environnement qui représentera dès lors son lot quotidien. Depuis ce jour, plusieurs péripéties ont eu lieu, à commencer par la saison des pluies qui a contraint les équipes de tout le pro-gramme à se consacrer à d’autres tâches durant deux mois. Puis la désormais célèbre Covid-19 s’est imposée comme invitée indésirable avec pour effet un mois d’avril 2020 sans activités de démi-nage. Malgré ces conditions diffi ciles les équipes ont donc été déployées durant neuf mois lors de cette première année d’opération.Il était initialement prévu qu’un technicien DIGGER retourne sur place environ six mois après le début du déminage afi n d’évaluer le travail de l’équipe

Par un matin frais et brumeux du mois de mai 2019, la première étape marquante pour nous de l’opération au Cambodge a lieu en toute discré-tion à Tavannes avec le chargement et le départ du matériel. Première étape ? Pas tout à fait : en remontant quelques mois plus tôt, en octobre 2018, la machine est la star des festivités des 20 ans de DIGGER. En réalité le coup d’envoi de la participation de DIGGER au projet Cam-bodge est lancé à ce moment par Monsieur le Conseiller fédéral Guy Parmelin et les généreux donateurs Madame et Monsieur Miyuki et Victor Villiger. Cette étape vous a été relaté dans un de nos précédents numéros.En mai donc, voici notre matériel chargé et parti pour un voyage de presque deux mois. Revêtue de sa couche d’huile anticorrosion lui permettant de résister à l’assaut de l’air salin qu’elle essuie-ra une fois chargée sur le navire, notre machine s’est assoupie dans son container. Un jour enso-leillé du mois de juillet, dans la province de Bat-tambang à l’ouest du Cambodge, les portes du container s’ouvrent devant de nombreux visages curieux articulant des mots inconnus. Les nom-breux smartphones brandis pour immortaliser la première apparition de la star fi nissent de la ré-

Cambodge : bilan d’un an d’opération

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Province de Battambang

Phnom Penh

Cambodge

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1. Chargement de la machine à Tavannes.

2. Déchargement au Cam-bodge.

3. Machine au travail.4. Au village de Svay Sa, résul-

tat quelques mois après le passage de l’équipe avec la machine !

avec la machine et apporter un complément de formation pour optimiser ce qui pouvait l’être. Force est de constater que ce voyage n’a pas pu avoir lieu à cause de la situation sanitaire que nous connaissons et subissons tous.Heureusement la communication avec le person-nel sur place était et est toujours très bonne, ce qui nous a permis de suivre à distance le travail effec-tué à des milliers de kilomètres à l’est de Tavannes. Les quelques petits soucis inhérents à l’utilisation de tout engin mécanique ont pu être réglés rapide-ment grâce aux échanges électroniques nombreux et effi caces. Alors que la possibilité de voyages est très restreinte, l’équipe sur place a bouclé la pre-mière année avec un excellent résultat de 284’604 m2 assainis par la machine qu’elle a pilotée en complète autonomie.Ce chiffre, aussi peu parlant soit-il pour la plupart d’entre nous, refl ète une réalité très concrète pour les personnes vivant à proximité des zones démi-nées. En effet, pour les habitants concernés l’année 2019-2020 est un tournant, comme en témoigne cette photo montrant des agriculteurs debout au

Le saviez-vous ?1. En taille, le Cambodge est environ combien de fois plus grand que la Suisse ?

a) 2 b) 12,5 c) 4,52. Quel est le drapeau du Cambodge ?

a)

b)

c)

3. Quels sont les pays frontaliers avec le Cambodge ?

a) Thaïlande, Laos, Vietnam b) Vietnam, Chine, Laos c) Myanmar, Thaïlande, Vietnam4. La population du Cambodge représente environ combien de fois celle de la Suisse ?

a) 2 fois b) 5 fois c) 6 fois5. À vol d’oiseau, les capitales de la Suisse et du Cambodge sont séparées par environ :

a) 5200 km b) 6700 km c) 9600 km

Réponses : 1) C 2) B 3) A 4) A 5) C

milieu de leurs champs dans lesquels pousse déjà le fruit de leur travail, la plantation ayant eu lieu directement après que leurs terres eurent été as-sainies et leur eurent été rendues nettoyées par le personnel utilisant notre machine.Actuellement, nous attendons toujours la possibi-lité de voyager pour visiter le programme, voir les résultats déjà obtenus et donner un complément de formation, tout en nous efforçant de fournir un support effi cace à distance lorsque c’est néces-saire. Les démineurs quant à eux ont pleinement entamé la seconde année d’opération avec cette machine, indépendamment des circonstances. Donnant leur temps jour après jours et payant de leur personne pour que leurs concitoyens puissent avoir une vie meilleure.Le projet complet est basé sur plusieurs années et c’est avec une grande motivation que nous travail-lons à aider notre partenaire local à optimiser les résultats et préparer le futur. Nous espérons un dé-placement sur le terrain aussi proche que possible.

Gentien Piaget

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Bulletin trimestriel de la FondationBB lll ti tt i tt ii ll dd l FF dd titi

RÉDACTIONGentien Piaget, Frédéric Guerne,

Aloïs Tschanz

PHOTOSDigger, Mines Advisory Group,

Ueli Bollag

IMPRESSIONPressor SA,

Delémont

MISE SOUS PLIFondation La Pimpinière,

Tavannes

GRAPHISME ET MISE EN PAGEDigger

FONDATION DIGGERRoute de Pierre-Pertuis 28

Case Postale 59 CH-2710 Tavannes

+41 (0)32 481 11 [email protected]

CCP 10-732824-2IBAN CH15 0900 0000 1073 2824 2

DÉCEMBRE 2020 no 58

Devenez les ambassadeurs de la FondationEn temps normal, l’expo Digger nous permet de faire connaître la problématique des mines antipersonnel et les possibilités de les combattre ; elle nous donne l’occasion de montrer aux visiteurs les machines que nous fabriquons, de leur faire découvrir la nais-sance de la Fondation et les péripéties de son histoire et de leur proposer de rejoindre l’aventure en s’abonnant à la D-News, qui reste notre moyen d’information et de collecte de fonds le plus effi cace. Or, cette année, la fréquentation de l’expo Digger a bien sûr fortement baissé en raison de l’épidémie. Encouragés par vos marques de fi délité et votre merveilleuse générosité, nous vous proposons de nous aider à combattre l’adversité en devenant quelques temps les ambassadeurs de la Fondation. Peut-être connaissez-vous dans votre entourage, parmi vos parents, collègues ou amis, une personne que le contenu de notre D-News pourrait intéresser ? Si c’est le cas donnez-lui le fl yer que vous trouve-

rez ci-joint et précisez-lui que tout nouvel abonnement, souscrit avant le 1er mars 2021, lui donnera droit à un bon de réduction sur une visite à l’expo Digger valable au cours des deux prochaines années (https://expo.digger.ch). Merci infi niment pour votre soutien sans faille !

Parapluie Digger : CHF 25,00. Veste Softshell (coupe h/f) : CHF 60,00. T-shirt d’opérateur : CHF 30,00. Clé USB 8 Go : CHF 15,00. Autocollant « I love Digger » : CHF 2,00. DVD Nettoyeurs de guerre : CHF 20,00. Panneau « Danger!! Mines!! » : CHF 9,00.

shop.digger.chdes cadeaux originaux pour une bonne cause !

Dorénavant il est possible de commander des bons cadeaux d’une valeur de 20 CHF, 50 CHF et 100 CHF à faire valoir dans notre shop ou lors de visites guidées pour le plus grand plaisir de vos amis et de votre famille.

quiz.digger.ch : la partie a commencé !é !