annexe

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La Revue Sage-femme / Volume 3, n° 6, 2004 253 Texte des recommandations • Sortie précoce après accouchement Annexe FACTEURS DE RISQUE Facteurs de risque pédiatriques à prendre en considération avant de décider un RPDA Facteurs de risque d’hyperbilirubinémie sévère (d’après l’American Academy of Pediatrics) Par ordre d’importance décroissante : • ictère des 24 premières heures ; • ictère visible avant la sortie ; • antécédent d’ictère grave dans la fratrie ; • naissance avant 38 semaines d’aménorrhée révo- lues ; • allaitement maternel exclusif ; • population d’origine est-asiatique ; • hématomes, céphalhématome ; • âge maternel < 25 ans ; • nouveau-né de sexe masculin ; • incompatibilité rhésus et ABO ; • déficit en G6PD (en France : penser à la popula- tion émigrée d’Afrique sub-saharienne). Facteurs de risque d’infection néonatale Ne sont repris ici que les facteurs de risque qui n’excluent pas a priori le RPDA. Critères anamnestiques majeurs fortement liés à une infection néonatale, mais peu fréquents (grade A) : • température maternelle avant ou en début de tra- vail 38 °C (grade A) ; • durée d’ouverture de la poche des eaux 18 heu- res (grade A) ; • en dehors d’une antibioprophylaxie maternelle complète (grade A) : — un antécédent d’infection materno-fœtale à streptocoque du groupe B, — un portage vaginal de streptocoque du groupe B chez la mère, — une bactériurie à streptocoque du groupe B chez la mère pendant la grossesse. Critères anamnestiques mineurs relativement fré- quents mais peu liés à une infection néonatale (grade B) : • ouverture prolongée de la poche des eaux 12 heu- res mais < 18 heures ; • anomalies du rythme cardiaque fœtal ou asphyxie fœtale non expliquées ; • liquide amniotique teinté ou méconial. Facteurs de risque maternels à prendre en considération avant de décider un RPDA Facteurs de risque infectieux (d’après Codda- cionni, 2003) • hémorragies survenues pendant la grossesse, le travail ou la délivrance ; • anémie ; • rupture prolongée des membranes ; • hyperthermie pendant le travail ; • travail long (phase active supérieure à 8 heures) ; • touchers vaginaux répétés pendant le travail (> 10) ; • césarienne ; • manœuvres (forceps, révision utérine, délivrance artificielle) ; • plaie vaginale ou cervicale ; • accouchement à domicile. Facteurs de risque thrombo-emboliques Principaux facteurs de risque de dépression du post-partum (d’après le Scottish Intercollegiate Gui- delines Network) Les facteurs de risque ne diffèrent pas de ceux d’une dépression survenant en dehors du post-par- tum. Certains d’entre eux présentent un lien plus ou moins net avec la dépression du post-partum : • Corrélation assez forte ou forte (grade A) : — antécédents de troubles psychologiques ou psy- chiatriques pendant la grossesse ; — soutien social faible ; — vie conjugale peu satisfaisante ; — bouleversements récents ; — baby-blues. • Corrélation faible (grade C) : — grossesse pathologique ; — antécédent de maltraitance ; — revenus médiocres ; — situation professionnelle modeste. • Autres facteurs de risque identifiés (grade B) : — perception par les parents de l’éducation qu’ils ont eux-mêmes reçue ; — grossesse non prévue ; — chômage ; — absence d’allaitement maternel ; — stress parental anténatal ; — dysthyroïdie anténatale ; — modalités de faire face (« coping ») ; — retard à la conception ;

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Page 1: Annexe

La Revue Sage-femme / Volume 3, n° 6, 2004 253

Texte des recommandations • Sortie précoce après accouchement

Annexe

FACTEURS DE RISQUE

Facteurs de risque pédiatriques à prendre en considération avant de décider un RPDA

— Facteurs de risque d’hyperbilirubinémie sévère(d’après l’American Academy of Pediatrics)

Par ordre d’importance décroissante :

• ictère des 24 premières heures ;• ictère visible avant la sortie ;• antécédent d’ictère grave dans la fratrie ;• naissance avant 38 semaines d’aménorrhée révo-

lues ;• allaitement maternel exclusif ;• population d’origine est-asiatique ;• hématomes, céphalhématome ;• âge maternel < 25 ans ;• nouveau-né de sexe masculin ;• incompatibilité rhésus et ABO ;• déficit en G6PD (en France : penser à la popula-

tion émigrée d’Afrique sub-saharienne).

— Facteurs de risque d’infection néonataleNe sont repris ici que les facteurs de risque qui

n’excluent pas a priori le RPDA.Critères anamnestiques majeurs fortement liés à

une infection néonatale, mais peu fréquents(grade A) :

• température maternelle avant ou en début de tra-vail ≥ 38 °C (grade A) ;

• durée d’ouverture de la poche des eaux ≥ 18 heu-res (grade A) ;

• en dehors d’une antibioprophylaxie maternellecomplète (grade A) :

— un antécédent d’infection materno-fœtale àstreptocoque du groupe B,

— un portage vaginal de streptocoque du groupe Bchez la mère,

— une bactériurie à streptocoque du groupe B chezla mère pendant la grossesse.

Critères anamnestiques mineurs relativement fré-quents mais peu liés à une infection néonatale(grade B) :

• ouverture prolongée de la poche des eaux ≥ 12 heu-res mais < 18 heures ;

• anomalies du rythme cardiaque fœtal ou asphyxiefœtale non expliquées ;

• liquide amniotique teinté ou méconial.

Facteurs de risque maternels à prendre en considération avant de décider un RPDA

— Facteurs de risque infectieux (d’après Codda-cionni, 2003)

• hémorragies survenues pendant la grossesse, letravail ou la délivrance ;

• anémie ;• rupture prolongée des membranes ;• hyperthermie pendant le travail ;• travail long (phase active supérieure à 8 heures) ;• touchers vaginaux répétés pendant le travail

(> 10) ;• césarienne ;• manœuvres (forceps, révision utérine, délivrance

artificielle) ;• plaie vaginale ou cervicale ;• accouchement à domicile.— Facteurs de risque thrombo-emboliques— Principaux facteurs de risque de dépression du

post-partum (d’après le Scottish Intercollegiate Gui-delines Network)

Les facteurs de risque ne diffèrent pas de ceuxd’une dépression survenant en dehors du post-par-tum. Certains d’entre eux présentent un lien plus oumoins net avec la dépression du post-partum :

• Corrélation assez forte ou forte (grade A) :— antécédents de troubles psychologiques ou psy-

chiatriques pendant la grossesse ;— soutien social faible ;— vie conjugale peu satisfaisante ;— bouleversements récents ;— baby-blues.• Corrélation faible (grade C) :— grossesse pathologique ;— antécédent de maltraitance ;— revenus médiocres ;— situation professionnelle modeste.• Autres facteurs de risque identifiés (grade B) :— perception par les parents de l’éducation qu’ils

ont eux-mêmes reçue ;— grossesse non prévue ;— chômage ;— absence d’allaitement maternel ;— stress parental anténatal ;— dysthyroïdie anténatale ;— modalités de faire face (« coping ») ;— retard à la conception ;

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254 © MASSON, Paris, 2004.

ANAES

— dépression du père ;— baby-blues avec labilité émotionelle ;— soutien social médiocre ;— avoir deux enfants ou plus ;— risques ou problèmes graves de santé de l’enfant.

QUESTIONNAIRE EPDS (VERSION FRANÇAISE)

NOM : PRÉNOM : DATE :Vous venez d’avoir un bébé. Nous aimerions

savoir comment vous vous sentez. Nous vous deman-dons de bien vouloir remplir ce questionnaire en sou-lignant la réponse qui vous semble le mieux décrirecomment vous vous êtes sentie durant la semaine(c’est-à-dire sur les 7 jours qui viennent de s’écouler)et pas seulement au jour d’aujourd’hui.

Voici un exemple : Je me suis sentie heureuse :— oui tout le temps— oui la plupart du temps— non pas très souvent— non pas du toutCela signifiera « Je me suis sentie heureuse la plu-

part du temps durant la semaine qui vient de s’écou-ler ».

Merci de bien vouloir répondre aux autres ques-tions.

PENDANT LA SEMAINE QUI VIENT DES’ÉCOULER

1. J’ai pu rire et prendre les choses du bon côté— Aussi souvent que d’habitude— Pas tout à fait autant— Vraiment beaucoup moins souvent ces jours-

ci— Absolument pas2. Je me suis sentie confiante et joyeuse en pensant

à l’avenir— Autant que d’habitude— Plutôt moins que d’habitude— Vraiment moins que d’habitude— Pratiquement pas3. Je me suis reproché, sans raisons, d’être respon-

sable quand les choses allaient mal— Non, pas du tout— Presque jamais— Oui, parfois— Oui, très souvent4. Je me suis sentie inquiète ou soucieuse sans

motifs— Non, pas du tout

— Presque jamais— Oui, parfois— Oui, très souvent5. Je me suis sentie effrayée ou paniquée sans vrai-

ment de raisons— Oui, vraiment souvent— Oui, parfois— Non, pas très souvent— Non, pas du tout6. J’ai eu tendance à me sentir dépassée par les évé-

nements— Oui, la plupart du temps, je me suis sentie inca-

pable de faire face aux situations— Oui, parfois, je ne me suis pas sentie aussi capa-

ble de faire face que d’habitude— Non, j’ai pu faire face à la plupart des situations— Non, je me suis sentie aussi efficace que d’habi-

tude7. Je me suis sentie si malheureuse que j’ai eu des

problèmes de sommeil— Oui, la plupart du temps— Oui, parfois— Pas très souvent— Non, pas du tout8. Je me suis sentie triste ou peu heureuse— Oui, la plupart du temps— Oui, très souvent— Pas très souvent— Non, pas du tout9. Je me suis sentie si malheureuse que j’en ai

pleuré— Oui, la plupart du temps— Oui, très souvent— Seulement de temps en temps— Non, jamais10. Il m’est arrivé de penser à me faire mal— Oui, très souvent— Parfois— Presque jamais— JamaisLes items 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 se cotent de 3 à 0.Les items 1 et 2 se cotent de 0 à 3.Pour la détermination d’un score-seuil, N. Guede-

ney évalue 3 caractéristiques :— la sensibilité qui est le reflet de la capacité de

l’échelle à repérer les états dépressifs ;— la spécificité qui est la capacité de discrimina-

tion des sujets non déprimés ;— la valeur prédictive positive qui prédit, pour

un sujet donné, le risque qu’avec un score supérieur

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La Revue Sage-femme / Volume 3, n° 6, 2004 255

Texte des recommandations • Sortie précoce après accouchement

à la note-seuil, ce sujet soit déprimé ; la valeur pré-dictive négative qui prédit, pour un sujet donné, lerisque qu’avec un score inférieur à la note-seuil, cesujet ne soit pas déprimé.

L’étude de Nicole Guedeney définit le score-seuilà 11 (pour une logique clinique) avec une sensibilitéégale à 0,80, une spécificité égale 0,92, une valeurprédictive positive à 0,92 et une valeur prédictivenégative à 0,81. On considère une dépression post-natale avérée quand le score est supérieur ou égal à11.

Source : Institut de Puériculture et Périnatalogie.Elisabeth Meunier, sage-femme cadre. www.ipp.peri-nat.com

Ces recommandations sont disponibles sur demande écrite auprèsde :Anaes (Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé)Service communication2, avenue du Stade de France – 93218 Saint-Denis La Plaine CEDEXLe rapport et les recommandations sont également téléchargeablesgratuitement sur le site de l’Anaes :www.anaes.fr rubrique « publications »